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« Course aux armements nucléaires » : différence entre les versions

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[[File:A time exposure of eight Peacekeeper (LGM-118A) intercontinental ballistic missile reentry vehicles passing through clouds while approaching an open-ocean impact zone during a flight test DF-SC-84-11662.jpg|vignette|Traînées lumineuses laissés par les [[Véhicule de rentrée|véhicules de rentrée]] d'un missile balistique [[Peacekeeper (missile balistique)|Peacekeeper]] rentrants dans l’atmosphère lors d'un test en décembre 1983.]]

La '''course aux armements nucléaires''' est la [[course aux armements]], pour la suprématie en cas de [[guerre nucléaire]], qui a eu lieu entre les [[États-Unis]], l’[[Union soviétique]] et leurs alliés respectifs pendant la [[guerre froide]]. Elle sera à l'origine de l'[[initiative de défense stratégique]] lancée par [[Ronald Reagan]].
La '''course aux armements nucléaires''' est la [[course aux armements]], pour la suprématie en cas de [[guerre nucléaire]], qui a eu lieu entre les [[États-Unis]], l’[[Union soviétique]] et leurs alliés respectifs pendant la [[guerre froide]]. Elle sera à l'origine de l'[[initiative de défense stratégique]] lancée par [[Ronald Reagan]].


Durant cette période, en plus des stocks des États-Unis et de l’Union soviétique d’autres pays ont également développé des [[Arme nucléaire|armes nucléaires]], bien qu’aucun ne se soit engagé dans la production d’[[Ogive (missile)|ogives]] à la même échelle que les deux [[superpuissance]]s : il s'agit de la [[France]], du [[Royaume-Uni]], de la [[République populaire de Chine]], de l'[[Inde]] et du [[Pakistan]].
Durant cette période, en plus des stocks des États-Unis et de l’Union soviétique d’autres pays ont également développé des [[Arme nucléaire|armes nucléaires]], bien qu’aucun ne se soit engagé dans la production d’[[Ogive (missile)|ogives]] à la même échelle que les deux [[superpuissance]]s : il s'agit de la [[France]], du [[Royaume-Uni]], de la [[Chine|république populaire de Chine]], d'[[Israël]], de l'[[Inde]], de l'[[Afrique du Sud]] et du [[Pakistan]].


== Compétition entre les États-Unis et l'Union soviétique ==
== Historique ==
{{article détaillé|guerre froide}}
{{article détaillé|Guerre froide|Dissuasion et prolifération nucléaires pendant la guerre froide}}
Durant la [[guerre froide]], la course aux armements fut une caractéristique récurrente des tensions entre les [[États-Unis]] et l'[[Union soviétique]], chacun cherchant à posséder la supériorité technologique sur son rival. Il est communément admis que cette compétition fut un facteur majeur de l'épuisement économique du régime communiste, conduisant à son délitement en 1991. [[Image:US and USSR nuclear stockpiles.svg|lang=fr|vignette|Les États-Unis et l'Union soviétique s'engagent dès la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]] dans une course à l'armement et de prolifération nucléaire]]
Au début du {{XXe siècle}}, les tensions entre les puissances industrielles en [[Europe]] ont conduit à une telle course : ces pays ont augmenté leurs effectifs et la capacité de leurs arsenaux au point que, lors du déclenchement de la [[Première Guerre mondiale]], la violence et l'intensité des combats a surpris l'immense majorité des chefs politiques et militaires impliqués dans ce conflit.
L'Union soviétique engage des dépenses de réarmement qui représentent 15 % de son [[Produit intérieur brut|PIB]], le budget militaire des États-Unis n'étant que de 5 % de son PIB.


La confrontation entre les deux superpuissances que pousse les deux parties à se doter successivement de mesures et de contre-mesures, et particulièrement en matière d'arsenal nucléaire. Sans jamais utiliser les armes nucléaires, il s'agit alors d'utiliser l'arsenal comme un moyen de dissuader la partie adverse d'utiliser leur arme en vue de maintenir un certain {{Latin|[[wikt:statu quo|statu quo]]}}. Il s'agit de la politique de [[dissuasion nucléaire]] (appelé de façon imagée « [[équilibre de la terreur]] »). Le conflit bipolaire mondial présente alors un système concurrentiel d'acteurs-agents (États-Unis et Union soviétique), procédant chacun de leur côté à une progression de l'armement, pour maintenir un équilibre des forces, conforme à l'[[hypothèse de la reine rouge]].
À la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]], les [[superpuissance|deux Grands]] mettent la main sur le [[complexe militaro-industriel nazi]].


Les négociations sur les limites d'armes sont difficiles. Après de longues tractations, le [[Traités SALT sur la limitation des armements stratégiques|traité SALT II]] sont finalement signés par [[Léonid Brejnev]] et [[Jimmy Carter]] en [[1979]] à [[Vienne (Autriche)|Vienne]]. Pour autant, le [[Sénat des États-Unis]] refuse de le ratifier, l'accord étant jugé trop favorable aux Soviétiques.[[File:Armes nucléaires USA-URSS de 1945 à 1990.png|vignette|centre|800px|Tableau de données relatives aux armes nucléaires et vecteurs détenues par les États-Unis et l'Union soviétique de 1945 à 1990 à la fin de l'année en cours. Ce tableau indique aussi les limites fixées par le traité SALT I.]]
Durant la [[Guerre froide]], la course aux armements fut une caractéristique récurrente des tensions entre [[États-Unis]] et [[URSS]], chacun cherchant à posséder la supériorité technologique sur son rival. Il est communément admis que cette compétition fut un facteur majeur de l'épuisement économique du régime communiste, conduisant à son délitement en 1991.


== Surarmement nucléaire et conventionnel en Europe ==
== Déroulement de la crise durant la guerre froide ==
{{article détaillé|Crise des euromissiles|Forces armées de l'OTAN et du Pacte de Varsovie}}
[[File:Armes nucléaires USA-URSS de 1945 à 1990.png|vignette|centre|800px|Tableau de données relatives aux armes nucléaires et vecteurs détenues par les États-Unis et l'Union soviétique de 1945 à 1990 à la fin de l'année en cours. Ce tableau indique aussi les limites fixées par le traité SALT I.]]
[[File:Checkpoint charlie 1961.jpg|vignette|T-55 du [[Groupement des forces armées soviétiques en Allemagne]] au [[Checkpoint Charlie]] entre [[Berlin-Est]] et [[Berlin-Ouest]] en 1961.]]
[[Image:W87 MX Missile schematic.jpg|vignette|Schéma d'un [[ICBM]] [[MIRV|mirvé]] : le missile Peacekeeper transporte plusieurs ogives [[W87]] (en rouge).]]
Au début des [[années 1980]], l'Institut d'études stratégiques de [[Londres]] publie un bilan du rapport des forces en Europe qui démontre la supériorité numérique soviétique du point de vue des forces conventionnelles du [[Pacte de Varsovie]] auxquelles il faut ajouter les SS-20 installés sur le continent européen.
=== Les missiles européens ===
{{article détaillé|Crise des euromissiles}}
Alors que [[URSS]] et [[États-Unis]] s'étaient mis d'accord pour limiter les armements par les [[Négociations sur la limitation des armes stratégiques|accords SALT]] ([[1972]]), l'URSS procède à une modernisation de ses effectifs sans toutefois rompre les traités précédents. Elle diffuse les engins à têtes multiples, ce qui multiplie de fait sa puissance atomique mais n'entre pas dans le champ de restriction des traités. De plus, elle crée des missiles de moyenne portée, les [[SS-20]], qu'elle place en [[Europe de l'Est]] : incapables d'atteindre les États-Unis, ils menacent cependant l'[[Europe de l'Ouest|Europe Occidentale]].


Sur les {{unité|866400|km|2}} que représentent les superficies du [[Benelux]], de l'[[Allemagne de l'Ouest]], de l'[[Allemagne de l'Est]], de la [[Pologne]] et de la [[Tchécoslovaquie]] qui constituent le théâtre Centre-Europe étaient concentrés dans les années 1980 plus de {{Unité|90000|engins}} blindés de toute nature (dont {{formatnum:69000}} pour le [[Pacte de Varsovie]]), plus de {{nombre|21000|pièces}} d’[[artillerie]] (dont {{formatnum:17000}} pour le Pacte de Varsovie), environ {{Unité|6000|avions}} tactiques (dont {{formatnum:4000}} pour le Pacte de Varsovie), et 130 [[division (militaire)|divisions]] (dont 95 pour le Pacte de Varsovie)<ref>''Ligne de Front'', n°2, novembre 2006</ref>.
L'Union soviétique engage des dépenses de réarmement qui représentent 15 % de son PIB, à comparer au budget militaire américain qui est de 5 %.


Une telle densité d’armes, alors la plus élevée au monde, auxquelles s’ajoutent les arsenaux nucléaires et chimiques de quatre grandes puissances (Union soviétique, États-Unis, Royaume-Uni, France) leurs réserves et celle de leurs alliés proches suffit à faire saisir l’étendue des destructions si ces armées étaient venues à s’affronter.
=== Les missiles russes et américains ===
[[Image:US and USSR nuclear stockpiles.svg|lang=fr|vignette|Les États-Unis et l'URSS s'engagent dès la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]] dans une course à l'armement et de prolifération nucléaire]]


Alors que l'[[Union soviétique]] et les [[États-Unis]] s'étaient mis d'accord pour limiter les armements par les [[Négociations sur la limitation des armes stratégiques|accords SALT]] ([[1972]]), l'Union soviétique procède à une modernisation de ses effectifs sans toutefois rompre les traités précédents. Elle diffuse les engins à têtes multiples, ce qui multiplie de fait sa puissance atomique mais n'entre pas dans le champ de restriction des traités. De plus, elle crée des missiles de moyenne portée, les [[RSD-10 Pionnier|SS-20]], qu'elle place en [[Europe de l'Est]]. Incapables d'atteindre les États-Unis, ils menacent cependant l'[[Europe de l'Ouest]] et créent une crise majeure en Europe à la fin des années 1979, communément appelée la [[crise des euromissiles]].
La [[guerre froide]] et la course à l'armement nucléaire : la confrontation entre les deux superpuissances que furent les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques]] poussa les deux parties à se doter successivement de mesures et de contre-mesures, et particulièrement en matière d'arsenal nucléaire ; sans jamais utiliser les armes nucléaires, il s'agit alors d'utiliser l'arsenal comme un moyen de dissuader la partie adverse d'utiliser leur arme, en vue de maintenir un certain [[statu quo]]. Il s'agit de la politique de [[dissuasion nucléaire]] (appelé de façon imagée « [[équilibre de la terreur]] ») ; le conflit bipolaire mondial présente alors un système concurrentiel d'acteurs-agents (États-Unis et URSS), procédant chacun de leur côté à une progression de l'armement, pour maintenir un équilibre des forces, conforme à la [[Hypothèse de la reine rouge|théorie de la Reine rouge]].


== Innovation technologique ==
=== Surarmement en Europe ===
Au début des [[années 1980]], l'Institut d'Études Stratégiques de [[Londres]] publie un bilan du rapport des forces en Europe qui démontre la supériorité numérique soviétique : du point de vue des forces conventionnelles du [[Pacte de Varsovie]] auxquelles il faut ajouter les SS-20 installés sur le continent européen.


La course aux armements conduisit surtout à une course aux innovations technologiques entre les deux [[superpuissance]]s durant la guerre froide<ref>''[[Science et Vie]]''</ref>{{référence incomplète}} :
Sur les {{unité|866400|km|2}} que représentent les superficies du [[Benelux]], de la [[Allemagne de l'Ouest|RFA]], de la [[République démocratique allemande|RDA]], de la [[Pologne]] et de la [[Tchécoslovaquie]] qui constituent le théâtre Centre-Europe étaient concentrés dans les années 1980 plus de {{formatnum:90000}} engins blindés de toute nature (dont {{formatnum:69000}} pour le [[Pacte de Varsovie]]), plus de {{formatnum:21000}} pièces d’[[artillerie]] (dont {{formatnum:17000}} pour le Pacte de Varsovie), environ {{formatnum:6000}} avions tactiques (dont {{formatnum:4000}} pour le Pacte de Varsovie), et 130 [[division (militaire)|divisions]] (dont 95 pour le Pacte de Varsovie)<ref>''Ligne de Front'', n°2, novembre 2006</ref>.

Une telle densité d’armes, alors la plus élevée au monde, auxquelles s’ajoutent les arsenaux nucléaires et chimiques de quatre grandes puissances (URSS, États-Unis, Royaume-Uni, France) leurs réserves et celle de leurs alliés proches suffit à faire saisir l’étendue des destructions si ces armées étaient venues à s’affronter.

=== Accords de Salt II ===
Les négociations sur les limites d'armes deviennent alors plus difficiles et malgré une longue tractation le [[Négociations sur la limitation des armes stratégiques|traité SALT II]] est signé par [[Léonid Brejnev|Brejnev]] et [[Jimmy Carter]] en [[1979]] à [[Vienne (Autriche)|Vienne]]. Le [[Sénat des États-Unis d'Amérique|Sénat américain]] refusera de le ratifier, l'accord étant jugé trop favorable aux Soviétiques. Cette impasse débouche sur la [[crise des euromissiles]].

== L’innovation technologique ==

La course aux armements conduisit surtout à une course aux innovations technologiques entre les deux [[superpuissance]]s et les puissances moyennes durant la guerre froide<ref>''[[Science & Vie]]''</ref>{{référence incomplète}} :


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! Nature de l’innovation !! États-Unis !! [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] !! [[France]]
! Nature de l’innovation !! États-Unis !! [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]
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*[[Complexe militaro-industriel]] - [[Désarmement nucléaire]]
*[[Complexe militaro-industriel]] - [[Désarmement nucléaire]]
*[[Armes de destruction massive en Iran]] - [[Armes nucléaires en Corée du Nord]]
*[[Armes de destruction massive en Iran]] - [[Armes nucléaires en Corée du Nord]]
*[[Initiatives pour le désarmement nucléaire]]
*[[Borlag]]
*[[Liste_d'accidents_nucléaires#Accident_sur_des_armes_en_service|Liste d'accidents nucléaires sur des armes en service]]
*[[Accident de Thulé]]
*[[Perte d'une arme nucléaire à Rivière-du-Loup par un Boeing B-50]]
*[[Incident des armes nucléaires de l'USAF en 2007]]

=== Bibliographie ===

* Raymond Aron, Paix et guerre entre les nations, Calmann-Lévy, Paris, 2004, Nouvelle édition éd. ({{1re}} éd. 1962), 794 p. {{ISBN|978-2702134696}}
* Georges Ayache et Alain Demant, Armements et désarmement depuis 1945, [[Éditions Complexe]], 1991, 288 p. {{ISBN|978-2870274118}}
* Pascal Boniface, Le monde nucléaire - Arme nucléaire et relations internationales depuis 1945, [[Armand Colin]], 2006, 264 p. {{ISBN|978-2200269500}}
* Général Pierre Marie Gallois, Géopolitique. Les Voies de la puissance, L'Âge d'Homme, 2000, 474 p. {{ISBN|978-2825113561}}
* Paul-Marie de la Gorce, La Guerre et l'Atome, Plon, 1985, 243 p. {{ISBN|978-2259012423}}
* François Heisbourg, Les Armes nucléaires ont-elles un avenir ?, Odile Jacob, 2011, 160 p. {{ISBN|978-2738126290}}
* Général Lucien Poirier, La crise des fondements, Economica, 1994, 188 p. {{ISBN|978-2717826852}}
* Général Lucien Poirier, Des stratégies nucléaires, Éditions Complexe, 1992, 406 p. {{ISBN|978-2870272640}}
* Bruno Tertrais, L'arme nucléaire après la guerre froide, Economica, 1994, 274 p. {{ISBN|978-2717826814}}
* Édouard Valensi, La dissuasion nucléaire : Prélude au désarmement, Editions L'Harmattan, 2014, 170 p. {{ISBN|978-2343049823}}
* Venance Journé et al. (préf. Hans Blix), Armes de terreur : Débarrasser le monde des armes nucléaires, biologiques et chimiques, {{date-|mai 2010}}, 250 p. {{ISBN|978-2-296-11586-6}}.
* Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Général Bernard Norlain Arrêtez la bombe ! un ancien ministre de la Défense contre l'arme nucléaire, éd. Le Cherche Midi, 2013.
* Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain L'Illusion nucléaire, maintenant accessible gratuitement, http://docs.eclm.fr/pdf_livre/354NucleaireUnMensongeFrancais.pdf



{{Palette|Arme nucléaire|Guerre froide}}
{{Palette|Arme nucléaire|Guerre froide}}
{{portail|nucléaire|Guerre froide|relations internationales}}
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[[Catégorie:Dissuasion nucléaire pendant la guerre froide]]
[[Catégorie:Dissuasion nucléaire pendant la guerre froide]]

Dernière version du 12 février 2024 à 19:30

Traînées lumineuses laissés par les véhicules de rentrée d'un missile balistique Peacekeeper rentrants dans l’atmosphère lors d'un test en décembre 1983.

La course aux armements nucléaires est la course aux armements, pour la suprématie en cas de guerre nucléaire, qui a eu lieu entre les États-Unis, l’Union soviétique et leurs alliés respectifs pendant la guerre froide. Elle sera à l'origine de l'initiative de défense stratégique lancée par Ronald Reagan.

Durant cette période, en plus des stocks des États-Unis et de l’Union soviétique d’autres pays ont également développé des armes nucléaires, bien qu’aucun ne se soit engagé dans la production d’ogives à la même échelle que les deux superpuissances : il s'agit de la France, du Royaume-Uni, de la république populaire de Chine, d'Israël, de l'Inde, de l'Afrique du Sud et du Pakistan.

Compétition entre les États-Unis et l'Union soviétique[modifier | modifier le code]

Durant la guerre froide, la course aux armements fut une caractéristique récurrente des tensions entre les États-Unis et l'Union soviétique, chacun cherchant à posséder la supériorité technologique sur son rival. Il est communément admis que cette compétition fut un facteur majeur de l'épuisement économique du régime communiste, conduisant à son délitement en 1991.

Les États-Unis et l'Union soviétique s'engagent dès la fin de la Seconde Guerre mondiale dans une course à l'armement et de prolifération nucléaire

L'Union soviétique engage des dépenses de réarmement qui représentent 15 % de son PIB, le budget militaire des États-Unis n'étant que de 5 % de son PIB.

La confrontation entre les deux superpuissances que pousse les deux parties à se doter successivement de mesures et de contre-mesures, et particulièrement en matière d'arsenal nucléaire. Sans jamais utiliser les armes nucléaires, il s'agit alors d'utiliser l'arsenal comme un moyen de dissuader la partie adverse d'utiliser leur arme en vue de maintenir un certain statu quo. Il s'agit de la politique de dissuasion nucléaire (appelé de façon imagée « équilibre de la terreur »). Le conflit bipolaire mondial présente alors un système concurrentiel d'acteurs-agents (États-Unis et Union soviétique), procédant chacun de leur côté à une progression de l'armement, pour maintenir un équilibre des forces, conforme à l'hypothèse de la reine rouge.

Les négociations sur les limites d'armes sont difficiles. Après de longues tractations, le traité SALT II sont finalement signés par Léonid Brejnev et Jimmy Carter en 1979 à Vienne. Pour autant, le Sénat des États-Unis refuse de le ratifier, l'accord étant jugé trop favorable aux Soviétiques.

Tableau de données relatives aux armes nucléaires et vecteurs détenues par les États-Unis et l'Union soviétique de 1945 à 1990 à la fin de l'année en cours. Ce tableau indique aussi les limites fixées par le traité SALT I.

Surarmement nucléaire et conventionnel en Europe[modifier | modifier le code]

T-55 du Groupement des forces armées soviétiques en Allemagne au Checkpoint Charlie entre Berlin-Est et Berlin-Ouest en 1961.

Au début des années 1980, l'Institut d'études stratégiques de Londres publie un bilan du rapport des forces en Europe qui démontre la supériorité numérique soviétique du point de vue des forces conventionnelles du Pacte de Varsovie auxquelles il faut ajouter les SS-20 installés sur le continent européen.

Sur les 866 400 km2 que représentent les superficies du Benelux, de l'Allemagne de l'Ouest, de l'Allemagne de l'Est, de la Pologne et de la Tchécoslovaquie qui constituent le théâtre Centre-Europe étaient concentrés dans les années 1980 plus de 90 000 engins blindés de toute nature (dont 69 000 pour le Pacte de Varsovie), plus de 21 000 pièces d’artillerie (dont 17 000 pour le Pacte de Varsovie), environ 6 000 avions tactiques (dont 4 000 pour le Pacte de Varsovie), et 130 divisions (dont 95 pour le Pacte de Varsovie)[1].

Une telle densité d’armes, alors la plus élevée au monde, auxquelles s’ajoutent les arsenaux nucléaires et chimiques de quatre grandes puissances (Union soviétique, États-Unis, Royaume-Uni, France) leurs réserves et celle de leurs alliés proches suffit à faire saisir l’étendue des destructions si ces armées étaient venues à s’affronter.

Alors que l'Union soviétique et les États-Unis s'étaient mis d'accord pour limiter les armements par les accords SALT (1972), l'Union soviétique procède à une modernisation de ses effectifs sans toutefois rompre les traités précédents. Elle diffuse les engins à têtes multiples, ce qui multiplie de fait sa puissance atomique mais n'entre pas dans le champ de restriction des traités. De plus, elle crée des missiles de moyenne portée, les SS-20, qu'elle place en Europe de l'Est. Incapables d'atteindre les États-Unis, ils menacent cependant l'Europe de l'Ouest et créent une crise majeure en Europe à la fin des années 1979, communément appelée la crise des euromissiles.

Innovation technologique[modifier | modifier le code]

La course aux armements conduisit surtout à une course aux innovations technologiques entre les deux superpuissances durant la guerre froide[2][réf. incomplète] :

Nature de l’innovation États-Unis Union soviétique
Explosif atomique 1945 1949
Bombardier nucléaire stratégique opérationnel 1945 1955
Explosif thermonucléaire 1951 1953
Sous-marin à propulsion nucléaire 1954 1958
1er essai de missile balistique intercontinental 1958 1957
1er missile balistique intercontinental opérationnel 1960 1959
1er Mer-sol-balistique-stratégique opérationnel 1960 1957
missile balistique intercontinental à combustible solide opérationnel 1962 1968
1er réseau antimissile 1974 (désactivé en 1975) 1967
1er essai à charges multiples guidées indépendamment (MIRV) 1968 1973
Missile opérationnel équipé de MIRV 1970 1974
1er essai de missile de croisière stratégique 1976 1979
ICBM de très haute précision (ECP de - 300 m) 1980 1984
1re interception antisatellite 1985 1968
Interception non nucléaire d’une ogive d’ICBM 1984 ?

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ligne de Front, n°2, novembre 2006
  2. Science et Vie

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Raymond Aron, Paix et guerre entre les nations, Calmann-Lévy, Paris, 2004, Nouvelle édition éd. (1re éd. 1962), 794 p. (ISBN 978-2702134696)
  • Georges Ayache et Alain Demant, Armements et désarmement depuis 1945, Éditions Complexe, 1991, 288 p. (ISBN 978-2870274118)
  • Pascal Boniface, Le monde nucléaire - Arme nucléaire et relations internationales depuis 1945, Armand Colin, 2006, 264 p. (ISBN 978-2200269500)
  • Général Pierre Marie Gallois, Géopolitique. Les Voies de la puissance, L'Âge d'Homme, 2000, 474 p. (ISBN 978-2825113561)
  • Paul-Marie de la Gorce, La Guerre et l'Atome, Plon, 1985, 243 p. (ISBN 978-2259012423)
  • François Heisbourg, Les Armes nucléaires ont-elles un avenir ?, Odile Jacob, 2011, 160 p. (ISBN 978-2738126290)
  • Général Lucien Poirier, La crise des fondements, Economica, 1994, 188 p. (ISBN 978-2717826852)
  • Général Lucien Poirier, Des stratégies nucléaires, Éditions Complexe, 1992, 406 p. (ISBN 978-2870272640)
  • Bruno Tertrais, L'arme nucléaire après la guerre froide, Economica, 1994, 274 p. (ISBN 978-2717826814)
  • Édouard Valensi, La dissuasion nucléaire : Prélude au désarmement, Editions L'Harmattan, 2014, 170 p. (ISBN 978-2343049823)
  • Venance Journé et al. (préf. Hans Blix), Armes de terreur : Débarrasser le monde des armes nucléaires, biologiques et chimiques, , 250 p. (ISBN 978-2-296-11586-6).
  • Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Général Bernard Norlain Arrêtez la bombe ! un ancien ministre de la Défense contre l'arme nucléaire, éd. Le Cherche Midi, 2013.
  • Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain L'Illusion nucléaire, maintenant accessible gratuitement, http://docs.eclm.fr/pdf_livre/354NucleaireUnMensongeFrancais.pdf