« Marie-Louise de Bourbon-Parme (1751-1819) » : différence entre les versions

Données clés
Prédécesseur	Marie-Amélie de Saxe
Successeur	Julie Clary
Dynastie	Maison de Bourbon-Parme
Naissance	9 décembre 1751; Parme, Duché de Parme et Plaisance
Décès	2 janvier 1819 (à 67 ans); Rome, États pontificaux
Sépulture	Escurial
Père	Philippe Ier de Parme
Mère	Élisabeth de France
Conjoint	Charles IV d'Espagne
Enfants	Charlotte-Joachime d'Espagne ; Marie-Amélie d'Espagne ; Marie-Louise d'Espagne ; Ferdinand VII ; Charles de Bourbon,; comte de Molina ; Marie-Isabelle d'Espagne ; François de Bourbon,; duc de Cadix
Religion	Catholicisme

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Marie Louise de Bourbon, princesse de Parme, née le 9 décembre 1751 à Parme et morte le 2 janvier 1819 à Rome, fut, en tant qu'épouse du roi Charles IV, reine d'Espagne.

Une princesse à marier[modifier | modifier le code]

Marie-Louise de Bourbon, princesse de Parme, 1765, par Laurent Pécheux, (1729-1821). Metropolitan Museum of Art

Fille de Philippe I^er, duc de Parme, et d'Élisabeth de France, donc petite-fille des rois Louis XV de France et Philippe V d'Espagne, elle reçut, comme sa sœur Isabelle et son frère Ferdinand, une éducation soignée.

Sa mère, qui résidait souvent à la cour de son père le roi de France Louis XV à Versailles, la destinait à épouser soit le prince des Asturies, héritier de la couronne espagnole, soit le duc de Bourgogne, fils aîné du dauphin Louis et de son épouse Marie-Josèphe de Saxe.

Celui-ci mourut encore enfant en 1761 et Marie-Louise fut promise au prince des Asturies. Entre-temps, sa mère était morte en 1759 et sa sœur Isabelle avait scellé la réconciliation des maisons de Bourbon et de Habsbourg-Lorraine en épousant le futur empereur Joseph II en 1760.

Isabelle mourut dès 1763 et le pauvre Joseph voulut épouser sa jeune belle-sœur pensant retrouver en elle les qualités de sa défunte épouse^{[réf. souhaitée]}. L'impératrice douairière Marie-Thérèse, mère du jeune veuf éploré, sans illusion malgré sa sollicitude, prit sur elle d'écrire à la cour d'Espagne (le roi d'Espagne étant le frère aîné du duc de Parme). Elle ne fut pas surprise de n'en pas recevoir une réponse favorable, le roi Charles III attestant que la décision d'unir son fils à Marie-Louise avait été prise en accord avec sa très aimée défunte épouse Marie-Amélie de Saxe, sœur aînée de la dauphine de France, ravie à ses soins en 1760.

Une femme de pouvoir[modifier | modifier le code]

Entre-temps, Marie-Louise était devenue nubile et en 1765, alors âgée de 13 ans, elle épousa son cousin le futur Charles IV, qui en avait 16. Son père meurt le 18 juillet de cette même année 1765, laissant le trône à son fils, Ferdinand I^er de Parme, âgé de 14 ans. Le couple dût attendre quelques années avant de concevoir un enfant mais la première naissance en 1771 fut celle du prince héritier.

Le couple princier confie le décor du dôme de la salle à manger du palais royal du Pardo à Francisco Bayeu.

La gracieuse et très féminine infante n'avait aucun point commun avec son mari, être simple et un peu lourdaud. Bien que mis en garde par son propre père, Charles ne fit aucun effort pour plaire à sa femme et, malgré les avertissements de son père, le roi Charles III, ne prit même pas de précaution pour l'empêcher de tomber dans l'adultère. En effet, Marie-Louise devint vers 1788 la maîtresse de Manuel Godoy, âgé de 21 ans, un officier de 16 ans son cadet, qu'elle fit nommer premier ministre dès l'accession au trône de son mari (1788).

La chute[modifier | modifier le code]

Bientôt atteint par les remous générés par la Révolution française et l'Empire qui lui succéda, le couple royal fut contesté par son propre fils et héritier le prince des Asturies, Ferdinand (1808) et, à la suite du soulèvement d'Aranjuez, le roi fut contraint d'abdiquer en faveur de son fils. Napoléon I^er s'imposa alors comme médiateur et fit convoquer les protagonistes à Bayonne. Là, il eut beau jeu de destituer tout le monde et de faire mettre ces cousins du feu Louis XVI en résidence surveillée au château de Valençay, propriété de son ministre Talleyrand. On prétendit même que la reine, furieuse, traita son fils de « bâtard ».^{[réf. nécessaire]}

Napoléon nomma son frère Joseph roi d'Espagne sous le nom espagnol de José I^er. Le 2 mai 1808, les troupes napoléoniennes chargées de mener les plus jeunes infants auprès de leurs parents furent prises à partie par les Madrilènes. Il s'ensuivit des émeutes qui furent sauvagement réprimées, ce qu'a montré Goya dans ses tableaux Dos de Mayo et Tres de Mayo.

L'exil[modifier | modifier le code]

À la chute de l'Empire français, Charles IV d'Espagne ayant abdiqué en 1808, c'est son fils qui fut rétabli sur le trône d'Espagne sous le nom de Ferdinand VII d'Espagne. Le couple royal fut exilé en France, à Compiègne, Fontainebleau, Marseille puis à Nice, ville du royaume de Sardaigne avant de mourir à Rome en 1819.

Honneurs[modifier | modifier le code]

Noble Dame de l'Ordre de la Croix étoilée
Maîtresse-Fondatrice de l’Ordre de la Reine Marie-Louise

Descendance[modifier | modifier le code]

Charles IV et Marie-Louise eurent 14 enfants :

Charles-Clément d'Espagne (1771-1774).
Charlotte-Joachime d'Espagne (1775-1830), en 1785, elle épousa le roi Jean VI de Portugal.
Marie-Louise d'Espagne (1777-1782).
Marie-Amélie d'Espagne (1779-1798), en 1795, elle épousa son oncle l'infant Antoine-Pascal de Bourbon (1755-1817), fils de Charles III d'Espagne et de Marie-Amélie de Saxe.
Charles d'Espagne (1780-1783).
Marie-Louise d'Espagne (1782-1824), en 1795, elle épousa Louis de Bourbon-Parme, nommé roi d’Étrurie par Napoléon I^er qui avait confisqué ses États.
Charles d'Espagne (1783-1784)
Philippe-François d'Espagne (1783-1784)
Ferdinand (1784-1833) marié en premières noces en 1803 à sa cousine Marie-Antoinette, fille de Ferdinand IV, roi de Naples et de Sicile et de Marie-Caroline d'Autriche (1783-1806) puis en 1816, à sa nièce Marie-Isabelle de Portugal (1797-1819), puis en 1819, à sa cousine Marie-Josèphe de Saxe (1803-1829), puis en 1829, à sa nièce Marie-Christine de Bourbon-Siciles (1806-1878).
Charles de Bourbon (1788-1855), prétendant au trône d'Espagne puis comte de Molina ; en 1816, il épousa sa nièce Marie-Françoise de Portugal (1800-1834), (postérité). Veuf, il épousa en 1838, la sœur de son épouse Marie-Thérèse de Portugal (1793-1874)
Marie-Isabelle d'Espagne (1789-1848), en 1802, elle épousa François I^er des Deux-Siciles.
Philippe d'Espagne (1791-1794)
Philippa d'Espagne (1792-1794)
François de Paule de Bourbon (1794-1865), infant d'Espagne, marié à sa nièce Louise-Charlotte de Bourbon-Siciles (postérité).

D'aucuns prétendirent que les derniers enfants (l'infant François de Paule et l'infante Marie-Isabelle, future reine des Deux-Siciles) de Marie-Louise étaient nés de l'adultère de la reine avec son favori Manuel Godoy. C'est ce que pensait notamment le peintre Goya quand il peignit la famille royale en 1800^[1]. La belle-mère de l'infante Marie-Isabelle, Marie-Caroline d'Autriche, aura plaisir à l'insulter de « bâtarde épileptique engendrée par le crime et la scélératesse». Lady Holland dira plus tard que François de Paule d'Espagne avait une « indécente ressemblance » avec son véritable père Manuel Godoy. Ces rumeurs seront reprises par le prétendant Henri d'Orléans (bien que descendant lui-même de la reine Marie-Louise, qui plus est par l'infante Marie-Isabelle) dans la querelle dynastique française, la branche aînée des Bourbons depuis 1936 étant issue de l'infant François de Paule d'Espagne, par la primogéniture généalogique suivante :

Philippe V d'Espagne (1683-1746) fils de Louis, dauphin de France le fils de Louis XIV de France.
Charles III d'Espagne (1716-1788) troisième fils régnant du précédent.
Charles IV d'Espagne (1748-1819) fils du précédent.
Infant François de Paule d'Espagne (1794-1865) fils du précédent (le fils aîné de Charles IV, Ferdinand VII d'Espagne n'aura que des filles).
François d'Assise de Bourbon (1822-1902), duc de Cadix puis roi d'Espagne, fils du précédent.
Alphonse XII d'Espagne (1857-1885) fils du précédent.
Alphonse XIII d'Espagne (1886-1941) fils posthume du précédent et prétendant au trône de France à la suite du décès du duc de San Jaime.
Jacques-Henri de Bourbon (1908-1975), duc d'Anjou et de Ségovie, fils du précédent.
Alphonse de Bourbon (1936-1989), duc d'Anjou et de Cadix, fils du précédent.
Louis de Bourbon (né en 1974), duc d'Anjou, fils du précédent, désigné comme « Louis XX » par les légitimistes français.

Généalogie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

↑ Evelyne LEVER, Dictionnaire amoureux des reines, edi8, 1^er juin 2017, 425 p. (ISBN 978-2-259-25956-9, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Notices d'autorité :
- VIAF
- ISNI
- BnF (données)
- IdRef
- LCCN
- GND
- Italie
- Israël
- Catalogne
- WorldCat
Généalogie des rois et des princes de Jean-Charles Volkmann Edit. Jean-Paul Gisserot (1998)
Dictionnaire de la conversation et de la lecture

[1] Evelyne LEVER, Dictionnaire amoureux des reines, edi8, 1^er juin 2017, 425 p. (ISBN 978-2-259-25956-9, lire en ligne)

[1]

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 {{Voir famille|Maison de Bourbon-Parme}}
-{{Voir homonymes|Marie-Louise de Bourbon-Parme|Marie-Louise de Bourbon|Marie-Louise}}
+{{Voir homonymes|Marie-Louise de Bourbon-Parme|Marie-Louise de Bourbon|Marie-Louise}}{{Infobox Rôle monarchique
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- | mère                          = [[Élisabeth de France (1727-1759)|Élisabeth de France]]
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- | fratrie                       =
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 }}
+'''Marie Louise de Bourbon''', princesse de Parme, née le {{date de naissance|9 décembre 1751}} à [[Parme]] et morte le {{date de mort|2 janvier 1819}} à [[Rome]], fut, en tant qu'épouse du roi [[Charles IV (roi d'Espagne)|Charles IV]], [[Liste des conjoints des souverains espagnols|reine d'Espagne]].
-'''Marie Louise de Bourbon''', princesse de Parme, née à [[Parme]] le {{date de naissance|9 décembre 1751}}, morte à [[Rome]] le {{date de mort|2 janvier 1819}}, est une reine d'Espagne.
 == Une princesse à marier ==
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 Sa mère, qui résidait souvent à la cour de son père le roi de France {{souverain2|Louis XV}} à [[Versailles]], la destinait à épouser soit le [[Charles IV d'Espagne|prince des Asturies]], héritier de la couronne espagnole, soit le [[Louis de France (1751-1761)|duc de Bourgogne]], fils aîné du dauphin [[Louis de France (1729-1765)|Louis]] et de son épouse [[Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767)|Marie-Josèphe de Saxe]].
-Celui-ci mourut encore enfant en [[1761]] et Marie-Louise fut promise au prince des Asturies. Entre-temps, sa mère était morte en [[1759]] et sa sœur [[Marie-Isabelle de Bourbon-Parme|Isabelle]] avait scellé la réconciliation des maisons de [[Maison capétienne de Bourbon|Bourbon]] et de [[Habsbourg-Lorraine]] en épousant le futur empereur {{souverain2|Joseph II (empereur des Romains)}}.
+Celui-ci mourut encore enfant en [[1761]] et Marie-Louise fut promise au prince des Asturies. Entre-temps, sa mère était morte en [[1759]] et sa sœur [[Marie-Isabelle de Bourbon-Parme|Isabelle]] avait scellé la réconciliation des maisons de [[Maison capétienne de Bourbon|Bourbon]] et de [[Habsbourg-Lorraine]] en épousant le futur empereur {{souverain2|Joseph II (empereur des Romains)}} en 1760.
-Isabelle mourut dès [[1763]] et le pauvre [[Joseph II (empereur des Romains)|Joseph]] voulut épouser sa jeune belle-sœur pensant retrouver en elle les qualités de la défunte{{Référence souhaitée}}. L'impératrice douairière [[Marie-Thérèse Ire de Hongrie|Marie-Thérèse]], mère du jeune veuf éploré, sans illusion malgré sa sollicitude, prit sur elle d'écrire à la cour d'Espagne (le roi d'Espagne étant le frère aîné du duc de Parme). Elle ne fut pas surprise de n'en pas recevoir une réponse favorable, le roi {{souverain2|Charles III (roi d'Espagne)}} attestant que la décision d'unir son fils à Marie-Louise avait été prise en accord avec sa très aimée défunte épouse [[Marie-Amélie de Saxe]], sœur aînée de la dauphine de France, ravie à ses soins en [[1760]].
+Isabelle mourut dès [[1763]] et le pauvre [[Joseph II (empereur des Romains)|Joseph]] voulut épouser sa jeune belle-sœur pensant retrouver en elle les qualités de sa défunte épouse{{Référence souhaitée}}. L'impératrice douairière [[Marie-Thérèse Ire de Hongrie|Marie-Thérèse]], mère du jeune veuf éploré, sans illusion malgré sa sollicitude, prit sur elle d'écrire à la cour d'Espagne (le roi d'Espagne étant le frère aîné du duc de Parme). Elle ne fut pas surprise de n'en pas recevoir une réponse favorable, le roi {{souverain2|Charles III (roi d'Espagne)}} attestant que la décision d'unir son fils à Marie-Louise avait été prise en accord avec sa très aimée défunte épouse [[Marie-Amélie de Saxe]], sœur aînée de la dauphine de France, ravie à ses soins en [[1760]].
 == Une femme de pouvoir ==
-[[Fichier:Mengs - Maria Luisa of Parma, Prado.jpg|thumb|left|200px|Marie-Louise, princesses des Asturies, par [[Raphaël Mengs]], 1765, huile sur toile, {{dunité|48|38|cm}}, [[Madrid]], [[Musée du Prado]].]]
+[[Fichier:Maria Luisa of Parma - Galleria nazionale di Parma.jpg|vignette|gauche|[[Jean-Marc Nattier]]. Portrait de ''Marie Louise de Parme'', vers 1765, huile sur toile, {{dunité|137|99|cm}}, [[Galerie nationale de Parme]].]]
+Entre-temps, Marie-Louise était devenue nubile et en [[1765]], alors âgée de {{nobr|13 ans}}, elle épousa son cousin le futur [[Charles IV (roi d'Espagne)|Charles IV]], qui en avait 16. Son père meurt le 18 juillet de cette même année 1765, laissant le trône à son fils, [[Ferdinand Ier (duc de Parme)|Ferdinand I{{er}} de Parme]], âgé de 14 ans. Le couple dût attendre quelques années avant de concevoir un enfant mais la première naissance en 1771 fut celle du prince héritier.
+Le couple princier confie le décor du dôme de la salle à manger du [[palais royal du Pardo]] à [[Francisco Bayeu]].
-Entre-temps, Marie-Louise était devenue nubile et en [[1765]], alors âgée de {{nobr|13 ans}}, elle épousa son cousin le futur {{souverain3|Charles IV d'Espagne}}, qui en avait 17. La même année, elle perdit son père.
+La gracieuse et très féminine infante n'avait aucun point commun avec son mari, être simple et un peu lourdaud. Bien que mis en garde par son propre père, Charles ne fit aucun effort pour plaire à sa femme et, malgré les avertissements de son père, le roi [[Charles III (roi d'Espagne)|Charles III]], ne prit même pas de précaution pour l'empêcher de tomber dans l'adultère. En effet, Marie-Louise devint vers 1788 la maîtresse de [[Manuel Godoy]], âgé de 21 ans, un officier de 16 ans son cadet, qu'elle fit nommer premier ministre dès l'accession au trône de son mari ([[1788]]).
-Avec son époux, ils confient le décor du dôme de la salle à manger du [[Palais royal du Pardo]] à [[Francisco Bayeu]].
-La gracieuse et très féminine infante n'avait aucun point commun avec son mari, être simple et un peu lourdaud. Bien que mis en garde par son propre père, Charles ne fit aucun effort pour plaire à sa femme et ne prit même pas de précaution pour l'empêcher de tomber dans l'adultère. En effet, Marie-Louise devint la maîtresse de [[Manuel Godoy]], âgé de 21 ans, un officier de 16 ans son cadet, qu'elle fit nommer premier ministre dès l'accession au trône de son mari ([[1788]]).
 == La chute ==
 [[Image:Anton Raphael Mengs 003.jpg|thumb|150px|Marie-Louise de Parme, alors princesse des Asturies, par [[Raphaël Mengs|Anton Raphaël Mengs]].]]
-Bientôt atteint par les remous générés par la [[Révolution française]] et l'[[Premier Empire|Empire]] qui lui succéda, le couple royal fut contesté par son propre fils et héritier le prince des Asturies, [[Ferdinand VII|Ferdinand]] ([[1808]]) et le roi fut même contraint d'abdiquer en faveur de son fils. {{Napoléon Ier}} s'imposa alors comme médiateur et fit convoquer les protagonistes à [[Entrevue de Bayonne (1808)|Bayonne]]. Là, il eut beau jeu de destituer tout le monde et de faire mettre ces cousins du feu {{souverain2|Louis XVI}} en résidence surveillée au [[château de Valençay]], propriété de son ministre [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]]. {{refnec|On prétendit même que la reine, furieuse, traita son fils de « bâtard ».}}
+Bientôt atteint par les remous générés par la [[Révolution française]] et l'[[Premier Empire|Empire]] qui lui succéda, le couple royal fut contesté par son propre fils et héritier le prince des Asturies, [[Ferdinand VII|Ferdinand]] ([[1808]]) et, à la suite du [[soulèvement d'Aranjuez]], le roi fut contraint d'abdiquer en faveur de son fils. {{Napoléon Ier}} s'imposa alors comme médiateur et fit convoquer les protagonistes à [[Entrevue de Bayonne (1808)|Bayonne]]. Là, il eut beau jeu de destituer tout le monde et de faire mettre ces cousins du feu {{souverain2|Louis XVI}} en résidence surveillée au [[château de Valençay]], propriété de son ministre [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]]. {{refnec|On prétendit même que la reine, furieuse, traita son fils de « bâtard ».}}
 Napoléon nomma son frère [[Joseph Bonaparte|Joseph]] roi d'Espagne sous le nom espagnol de José {{Ier}}. Le {{date|2|mai|1808}}, les troupes napoléoniennes chargées de mener les plus jeunes infants auprès de leurs parents furent prises à partie par les Madrilènes. Il s'ensuivit des émeutes qui furent sauvagement réprimées, ce qu'a montré [[Francisco Goya|Goya]] dans ses tableaux ''[[Dos de Mayo]]'' et ''[[Tres de Mayo]]''.
 == L'exil ==
-À la chute de l'[[Premier Empire|Empire français]], {{souverain3|Charles IV d'Espagne}} ayant abdiqué en [[1808]], c'est son fils qui fut rétabli sur le trône d'[[Espagne]] sous le nom de {{souverain3|Ferdinand VII d'Espagne}}. Le couple royal fut exilé en France, Compiègne, Fontainebleau, Marseille et Nice, avant de mourir à [[Rome]] en [[1819]].
+À la chute de l'[[Premier Empire|Empire français]], {{souverain3|Charles IV d'Espagne}} ayant abdiqué en [[1808]], c'est son fils qui fut rétabli sur le trône d'[[Espagne]] sous le nom de {{souverain3|Ferdinand VII d'Espagne}}. Le couple royal fut exilé en France, à [[Château de Compiègne|Compiègne]], [[Château de Fontainebleau|Fontainebleau]], [[Marseille]] puis à [[Nice]], ville du [[royaume de Sardaigne]] avant de mourir à [[Rome]] en [[1819]].
+== Honneurs ==
+* [[Ordre de la Croix étoilée|Noble Dame de l'Ordre de la Croix étoilée]]
+* Maîtresse-Fondatrice de l’[[Ordre de la Reine Marie-Louise]]
 == Descendance ==
-{{souverain2|Charles IV (roi d'Espagne)}} et Marie-Louise eurent {{nobr|15 enfants}} :
+{{souverain2|Charles IV (roi d'Espagne)}} et Marie-Louise eurent {{nobr|14 enfants}} :
-* Charles Clément d'Espagne ([[1771]]-[[1774]]).
+* Charles-Clément d'Espagne ([[1771]]-[[1774]]).
-* [[Charlotte Joachime d'Espagne]] ([[1775]]-[[1830]]), en [[1785]], elle épousa le roi {{souverain2|Jean VI (roi de Portugal)}} de Portugal.
+* [[Charlotte-Joachime d'Espagne]] ([[1775]]-[[1830]]), en [[1785]], elle épousa le roi {{souverain2|Jean VI (roi de Portugal)}} de Portugal.
-* Marie Louise d'Espagne ([[1777]]-[[1782]]).
+* Marie-Louise d'Espagne ([[1777]]-[[1782]]).
-* Marie Amélie d'Espagne ([[1779]]-[[1798]]), en [[1795]], elle épousa son oncle l'infant Antoine d'Espagne ([[1755]]-[[1817]]), fils de {{souverain3|Charles III d'Espagne}} et de [[Marie-Amélie de Saxe]].
+* [[Marie-Amélie d'Espagne]] ([[1779]]-[[1798]]), en [[1795]], elle épousa son oncle l'infant [[Antoine-Pascal de Bourbon]] ([[1755]]-[[1817]]), fils de {{souverain3|Charles III d'Espagne}} et de [[Marie-Amélie de Saxe]].
 * Charles d'Espagne ([[1780]]-[[1783]]).
-* [[Marie-Louise d'Étrurie|Marie-Louise d'Espagne]] ([[1782]]-[[1824]]), en [[1795]], elle épousa Louis de Bourbon, prince de Parme, nommé [[Louis Ier d'Étrurie|roi d'Etrurie]] par Napoléon {{Ier}} qui avait confisqué ses États.
+* [[Marie-Louise d'Étrurie|Marie-Louise d'Espagne]] ([[1782]]-[[1824]]), en [[1795]], elle épousa [[Louis Ier (roi d'Étrurie)|Louis de Bourbon-Parme]], nommé roi d’Étrurie par Napoléon {{Ier}} qui avait confisqué ses États.
 * Charles d'Espagne ([[1783]]-[[1784]])
-* Philippe François d'Espagne ([[1783]]-[[1784]])
+* Philippe-François d'Espagne ([[1783]]-[[1784]])
-* [[Ferdinand VII|Ferdinand]] ([[1784]]-[[1833]]) marié en premières noces en [[1803]] à sa cousine Marie-Antoinette, fille de {{souverain2|Ferdinand Ier des Deux-Siciles|Ferdinand IV, roi de Naples et de Sicile}} et de [[Marie-Caroline d'Autriche]] ([[1783]]-[[1806]]) puis en [[1816]], à sa nièce Isabelle de Portugal ([[1797]]-[[1819]]), puis en [[1819]], à sa cousine Marie-Josèphe de Saxe (1803-1829), puis en 1829, à sa nièce [[Marie-Christine des Deux-Siciles]] ([[1806]]-[[1878]]).
+* [[Ferdinand VII|Ferdinand]] ([[1784]]-[[1833]]) marié en premières noces en [[1803]] à sa cousine [[Marie-Antoinette de Bourbon-Naples|Marie-Antoinette]], fille de {{souverain2|Ferdinand Ier des Deux-Siciles|Ferdinand IV, roi de Naples et de Sicile}} et de [[Marie-Caroline d'Autriche]] ([[1783]]-[[1806]]) puis en [[1816]], à sa nièce [[Marie-Isabelle de Portugal (1797-1818)|Marie-Isabelle de Portugal]] ([[1797]]-[[1819]]), puis en [[1819]], à sa cousine [[Marie-Josèphe de Saxe (1803-1829)|Marie-Josèphe de Saxe]] (1803-1829), puis en 1829, à sa nièce [[Marie-Christine de Bourbon-Siciles (1806-1878)|Marie-Christine de Bourbon-Siciles]] ([[1806]]-[[1878]]).
-* [[Charles de Bourbon (1788-1855)|Charles de Bourbon]] ([[1788]]-[[1855]]), prétendant au trône d'Espagne puis comte de Molina ; en [[1816]], il épousa sa nièce [[Françoise de Portugal]] ([[1800]]-[[1834]]), (postérité). Veuf, il épousa en [[1838]], la sœur de son épouse [[Thérèse de Portugal]] ([[1793]]-[[1874]])
+* [[Charles de Bourbon (1788-1855)|Charles de Bourbon]] ([[1788]]-[[1855]]), prétendant au trône d'Espagne puis comte de Molina ; en [[1816]], il épousa sa nièce [[Marie Françoise de Portugal|Marie-Françoise de Portugal]] ([[1800]]-[[1834]]), (postérité). Veuf, il épousa en [[1838]], la sœur de son épouse [[Marie-Thérèse de Portugal (1793-1874)|Marie-Thérèse de Portugal]] ([[1793]]-[[1874]])
-* [[Marie Isabelle d'Espagne]] ([[1789]]-[[1848]]), en [[1802]], elle épousa {{souverain3|François Ier des Deux-Siciles}}.
+* [[Marie-Isabelle d'Espagne]] ([[1789]]-[[1848]]), en [[1802]], elle épousa {{souverain3|François Ier des Deux-Siciles}}.
 * Philippe d'Espagne ([[1791]]-[[1794]])
 * Philippa d'Espagne ([[1792]]-[[1794]])
-* [[François de Paule de Bourbon (1794-1865)|François de Paule de Bourbon]] ([[1794]]-[[1865]]), infant d'Espagne, marié à [[Louise des Deux-Siciles]] (postérité).
+* [[François de Paule de Bourbon (1794-1865)|François de Paule de Bourbon]] ([[1794]]-[[1865]]), infant d'Espagne, marié à sa nièce [[Louise-Charlotte de Bourbon-Siciles]] (postérité).
-D'aucuns prétendirent que les derniers enfants (l'infant François de Paule et l'infante Marie-Isabelle, future reine des Deux-Siciles) de Marie-Louise étaient nés de l'adultère de la reine avec son favori [[Manuel Godoy]]. C'est ce que pensait notamment le peintre [[Francisco Goya|Goya]] quand il peignit la famille royale en [[1800]]<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=|prénom1=Evelyne|nom1=LEVER|titre=Dictionnaire amoureux des reines|passage=|lieu=|éditeur=edi8|date=2017-06-01|pages totales=|isbn=9782259259569|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=FdskDwAAQBAJ&pg=PT34&dq=godoy+marie+louise+de+bourbon+parme&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjy4tbRiJTaAhXJuxQKHZiVCSYQ6AEITzAH#v=onepage&q=godoy%20marie%20louise%20de%20bourbon%20parme&f=false|consulté le=2018-03-30}}</ref>. La belle-maman de l'infante Marie-Isabelle, [[Marie-Caroline d'Autriche]], aura plaisir à l'insulter comme une « ''bâtarde épileptique engendrée par le crime et la scélératesse''». Lady Holland dira plus tard que François de Paule d'Espagne avait une « indécente ressemblance » avec son véritable père Manuel Godoy. Ces rumeurs seront reprises par le prétendant [[Henri d'Orléans (1933-2019)|Henri d'Orléans]] (bien que descendant lui-même de la reine Marie-Louise, qui plus est par l'infante Marie-Isabelle) dans la [[Henri d'Orléans (1933-2019)#Querelles dynastiques françaises|querelle dynastique française]], la branche aînée des Bourbons depuis 1936 étant issue de l'infant François de Paule d'Espagne, par la primogéniture généalogique suivante :
+D'aucuns prétendirent que les derniers enfants (l'infant François de Paule et l'infante Marie-Isabelle, future reine des Deux-Siciles) de Marie-Louise étaient nés de l'adultère de la reine avec son favori [[Manuel Godoy]]. C'est ce que pensait notamment le peintre [[Francisco Goya|Goya]] quand il peignit la famille royale en [[1800]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Evelyne|nom1=LEVER|titre=Dictionnaire amoureux des reines|éditeur=edi8|date=2017-06-01|pages totales=425|isbn=978-2-259-25956-9|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=FdskDwAAQBAJ&pg=PT34&dq=godoy+marie+louise+de+bourbon+parme|consulté le=2018-03-30}}</ref>. La belle-mère de l'infante Marie-Isabelle, [[Marie-Caroline d'Autriche]], aura plaisir à l'insulter de « ''bâtarde épileptique engendrée par le crime et la scélératesse''». Lady Holland dira plus tard que François de Paule d'Espagne avait une « indécente ressemblance » avec son véritable père Manuel Godoy. Ces rumeurs seront reprises par le prétendant [[Henri d'Orléans (1933-2019)|Henri d'Orléans]] (bien que descendant lui-même de la reine Marie-Louise, qui plus est par l'infante Marie-Isabelle) dans la [[Henri d'Orléans (1933-2019)#Querelles dynastiques françaises|querelle dynastique française]], la branche aînée des Bourbons depuis 1936 étant issue de l'infant François de Paule d'Espagne, par la primogéniture généalogique suivante :
 * {{souverain3|Philippe V d'Espagne}} ([[1683]]-[[1746]]) fils de [[Louis de France (1661-1711)|Louis, dauphin de France]] le fils de {{souverain2|Louis XIV}} de France.
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 * [[Alphonse de Bourbon (1936-1989)|Alphonse de Bourbon]] (1936-1989), duc d'Anjou et de Cadix, fils du précédent.
 * [[Louis de Bourbon (1974)|Louis de Bourbon]] (né en [[1974]]), duc d'Anjou, fils du précédent, désigné comme « {{souverain-|Louis XX}} » par les légitimistes français.
+==Généalogie ==
+{{Arbre généalogique Wikidata|entityId= Q229854 |titre={{Intitulé|Q229854}} (ascendance)|ancestors=4|descendants=0|compact=true|invert=1|decorate=by-generation}}
 == Notes et références ==
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 {{DEFAULTSORT:Bourbon-Parme, Marie-Louise de}}
 [[Catégorie:Roi et reine consort d'Espagne]]
-[[Catégorie:Bourbons de Parme|Marie Louise]]
+[[Catégorie:Maison de Bourbon-Parme|Marie Louise]]
 [[Catégorie:Naissance en décembre 1751]]
 [[Catégorie:Naissance à Parme]]
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 [[Catégorie:Décès à 67 ans]]
 [[Catégorie:Personnalité inhumée à l'Escurial]]
+[[Catégorie:Dame de l'ordre de la Reine Marie-Louise|Marie-Louise]]
+[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de la Croix étoilée]]
+[[Catégorie:Dame de l'ordre royal de Sainte-Isabelle de Portugal]]
+[[Catégorie:Princesse des Asturies]]
+[[Catégorie:Infante espagnole du XVIIIe siècle]]
+[[Catégorie:Infante espagnole du XIXe siècle]]
+[[Catégorie:Princesse italienne du XVIIIe siècle]]
+[[Catégorie:Princesse italienne du XIXe siècle]]
+[[Catégorie:Charles IV (roi d'Espagne)]]
+[[Catégorie:Princesse de Bourbon-Parme]]

v · m Conjoints des souverains espagnols
Habsbourg	Isabelle de Portugal (1529-1539) Marie Tudor (1556-1558) Élisabeth de France (1559-1568) Anne d'Autriche (1570-1580) Marguerite d'Autriche-Styrie (1598-1611) Élisabeth de France (1621-1644) Marie-Anne d'Autriche (1649-1665) Marie-Louise d'Orléans (1679-1689) Marie-Anne de Neubourg (1690-1700)
Bourbon	Marie-Louise-Gabrielle de Savoie (1701-1714) Élisabeth Farnèse (1714-1724) Louise-Élisabeth d'Orléans (1724) Marie-Barbara de Portugal (1746-1758) Marie-Amélie de Saxe (1759-1760) Marie-Louise de Bourbon-Parme (1788-1800)
Bonaparte	Julie Clary (1800-1813)
Bourbon	Marie-Isabelle de Portugal (1816-1818) Marie-Josèphe de Saxe (1818-1829) Marie-Christine de Bourbon-Siciles (1829-1833) François d'Assise de Bourbon (1846-1868)
Savoie	Maria Vittoria dal Pozzo (1870-1873)
Bourbon	Mercedes d'Orléans (1878) Marie-Christine d'Autriche (1879-1885) Victoire-Eugénie de Battenberg (1906-1931) Sophie de Grèce (1975-2014) Letizia Ortiz (depuis 2014)