« Margrave » : différence entre les versions

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'''Margrave''' (de l'[[allemand]] ''{{Langue|de|Markgraf}}'', qui se traduit littéralement par « [[comte]] de la marche ») était un [[titre de noblesse]] donné aux chefs militaires des [[marche (juridiction)|marches]] (ou ''mark''), dans l'[[Empire carolingien]], puis à certains [[Prince (dignité)|princes]] du [[Saint-Empire romain germanique]].


Le titre équivalent en [[français]] est [[marquis]]. Le [[margraviat]] est la juridiction sur laquelle il a autorité.
'''Margrave''' (de l'allemand ''{{Langue|de|Markgraf}}'', qui se traduit littéralement par « [[comte]] de la marche ») était un [[titre de noblesse]] donné aux chefs militaires des [[marche (juridiction)|marches]] (ou ''mark''), dans l'[[empire carolingien]], puis à certains [[Prince (titre)|princes]] du [[Saint-Empire romain germanique]].


Le féminin '''margravine''' désigne l'épouse d'un margrave. Cela dit, une femme pouvait être margrave, telle [[Ida de Cham]], margrave consort d'[[Margraviat d'Autriche|Autriche]] à son départ pour la [[croisade]].
Le titre équivalent en français est [[marquis]]. Le '''margraviat''' est la juridiction sur laquelle il a autorité.

Le féminin '''margravine''' désigne l'épouse d'un margrave. Cela dit, une femme pouvait être margrave, {{référence nécessaire|telle la [[Ida de Cham|princesse Yde]], margrave consort d'Autriche à son départ pour la croisade}}.


== Historique ==
== Historique ==
{{refnec|Au [[Moyen Âge]], un margrave était le gouverneur d’une marche carolingienne, c’est-à-dire d’une [[province]] frontalière. Comme les régions éloignées et exposées avaient une grande importance pour les souverains qui en étaient éloignés et qu’elles étaient souvent très grandes, les margraves avaient des pouvoirs plus étendus que les [[noblesse|nobles]] qui administraient des provinces plus centrales ; en particulier, ils joignaient le plus souvent les pouvoirs civils et militaires.
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{{refnec|Au [[Moyen Âge]], un margrave était le gouverneur d’une marche carolingienne, c’est-à-dire d’une [[province]] frontalière. Comme les régions éloignées et exposées avaient une grande importance pour les souverains qui en étaient éloignés et qu’elles étaient souvent très grandes, les margraves avaient des pouvoirs plus étendus que les [[noblesse|nobles]] qui administraient des provinces plus centrales ; en particulier, ils joignaient le plus souvent les pouvoirs civils et militaires.


La plupart des marches, et donc des margraves, se trouvaient sur la frontière orientale de l’empire carolingien, et plus tard sur la bordure du Saint-Empire romain germanique (surtout à l'est, mais aussi à l'ouest, par exemple sur l'[[Escaut]], la marche de [[Valenciennes]]).
La plupart des marches, et donc des margraves, se trouvaient sur la frontière orientale de l’empire carolingien, et plus tard sur la bordure du Saint-Empire romain germanique (surtout à l'est, mais aussi à l'ouest, par exemple sur l'[[Escaut]], la marche de [[Valenciennes]]).
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La marche d’[[Espagne]] constitue une exception. Elle était située à la frontière avec le monde [[musulman]] ([[Royaumes goths|Gothie]]) et correspondait à ce qui est aujourd’hui la [[Catalogne]].
La marche d’[[Espagne]] constitue une exception. Elle était située à la frontière avec le monde [[musulman]] ([[Royaumes goths|Gothie]]) et correspondait à ce qui est aujourd’hui la [[Catalogne]].


En [[Europe centrale]], les margraviats les plus importants étaient la [[Marche de l’Est saxonne]] et la [[Marche de l’Est bavaroise]] (qui correspond à l’actuelle [[Basse-Autriche]]), qui en latin était appelé ''Marchia Orientalis'', ce qui peut se traduire par la « région frontalière orientale ». Aux {{XIXe s}} et {{XXe siècle}}s, ce nom était parfois traduit en ''[[Ostmark]]'', mais les documents médiévaux rédigés dans la langue vernaculaire ne mentionnent que le nom de ''Ostarrichi''. À l’époque, l’Autriche était un poste avancé du Saint Empire, à la frontière avec les [[Hongrie|Hongrois]] et les [[Slaves]]. Au sud-est, la [[Styrie (duché)|Styrie]], aujourd’hui encore appelée ''Steiermark'' en allemand, était une autre marche importante. Le [[Margrivat de Moirel]] est une allégorie de certains domaines austro-hongrois d'avant-guerre que [[Michael Moorcock]] a utilisé pour créer ses fictions.
En [[Europe centrale]], les margraviats les plus importants étaient la [[Marche de l’Est saxonne]] et la [[Marche de l’Est bavaroise]] (qui correspond à l’actuelle [[Basse-Autriche]]), qui en latin était appelé ''Marchia Orientalis'', ce qui peut se traduire par la « région frontalière orientale ». Aux {{s2-|XIX|XX}}, ce nom était parfois traduit en ''[[Ostmark]]'', mais les documents médiévaux rédigés dans la langue vernaculaire ne mentionnent que le nom de ''Ostarrichi''. À l’époque, l’Autriche était un poste avancé du Saint Empire, à la frontière avec les [[Hongrie|Hongrois]] et les [[Slaves]]. Au sud-est, la [[Styrie (duché)|Styrie]], aujourd’hui encore appelée ''Steiermark'' en allemand, était une autre marche importante.


Marggrabova est un exemple typique de ville des marches de l’est. Elle se trouvait en [[Prusse-Orientale]] et doit son nom au margrave [[Albert Ier de Brandebourg|Albert {{Ier}} de Brandebourg]] (aujourd’hui, cette ville est située en [[Pologne]] et a été rebaptisée Olecko).
Marggrabova est un exemple typique de ville des marches de l’est. Elle se trouvait en [[Prusse-Orientale]] et doit son nom au margrave [[Albert Ier de Brandebourg|Albert {{Ier}} de Brandebourg]] (aujourd’hui, cette ville est située en [[Pologne]] et a été rebaptisée Olecko).


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Avec le temps, le titre de margrave est devenu héréditaire, suivant l'évolution générale du haut Moyen Âge.}}

== Dans la fiction ==

Parmi les œuvres de fiction, on trouve dans l'ouvrage de Jean Raspail « Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée » un margrave héréditaire, Son Altesse Sérénissime Welf III.

Dans les Livres de [[Corum]], la troisième saga de l'auteur [[Michael Moorcock]], créateur du personnage culte [[Elric de Melniboné]] — ainsi que [[Dorian Hawkmoon von Köln]], [[Corum Jhaelen Irsei]] et [[Erekosé]], [[champions éternels]] du [[Multivers]] de l'auteur — rencontre la [[Margravine]] [[Rhalina]] de Moirel qui contrôle le Margravat depuis la mort en mer de son mari, le [[Margrave de Moirel]]. [[Corum Jhaelen Irsei]] et [[Rhalina]] tombent éperdument amoureux malgré qu'ils ne soient pas de la même race (Rhalina est une mabden (humaine), et [[Corum Jhaelen Irsei]] est le dernier des Vadhaghs, une race ancienne et réduite à néant par le duc [[Arioch]], Chevalier des Epées et Seigneur des sept Ténèbres.


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
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* [[Marche (juridiction)|Marche]]
* [[Marche (juridiction)|Marche]]
* [[Marquis]]
* [[Marquis]]
* [[Margraviat de Moirel]]
* [[Marquisat]]
* [[Marquisat]]
* [[Corum Jhaelen Irsei]] et [[Michael Moorcock]]
* [[Multivers]]


{{Portail|histoire|Saint-Empire romain germanique}}
{{Portail|Saint-Empire romain germanique|Haut Moyen Âge}}


[[Catégorie:Titre de noblesse]]
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[[Catégorie:Institution du Saint-Empire]]
[[Catégorie:Institution du Saint-Empire romain germanique]]
[[Catégorie:Noblesse allemande|*]]
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[[Catégorie:Marquis]]
[[Catégorie:Marquis]]
[[Catégorie:Structure du pouvoir (droit romano-germain)]]

Dernière version du 10 mars 2024 à 16:53

Margrave (de l'allemand Markgraf, qui se traduit littéralement par « comte de la marche ») était un titre de noblesse donné aux chefs militaires des marches (ou mark), dans l'Empire carolingien, puis à certains princes du Saint-Empire romain germanique.

Le titre équivalent en français est marquis. Le margraviat est la juridiction sur laquelle il a autorité.

Le féminin margravine désigne l'épouse d'un margrave. Cela dit, une femme pouvait être margrave, telle Ida de Cham, margrave consort d'Autriche à son départ pour la croisade.

Historique[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge, un margrave était le gouverneur d’une marche carolingienne, c’est-à-dire d’une province frontalière. Comme les régions éloignées et exposées avaient une grande importance pour les souverains qui en étaient éloignés et qu’elles étaient souvent très grandes, les margraves avaient des pouvoirs plus étendus que les nobles qui administraient des provinces plus centrales ; en particulier, ils joignaient le plus souvent les pouvoirs civils et militaires.

La plupart des marches, et donc des margraves, se trouvaient sur la frontière orientale de l’empire carolingien, et plus tard sur la bordure du Saint-Empire romain germanique (surtout à l'est, mais aussi à l'ouest, par exemple sur l'Escaut, la marche de Valenciennes).

La marche d’Espagne constitue une exception. Elle était située à la frontière avec le monde musulman (Gothie) et correspondait à ce qui est aujourd’hui la Catalogne.

En Europe centrale, les margraviats les plus importants étaient la Marche de l’Est saxonne et la Marche de l’Est bavaroise (qui correspond à l’actuelle Basse-Autriche), qui en latin était appelé Marchia Orientalis, ce qui peut se traduire par la « région frontalière orientale ». Aux XIXe et XXe siècles, ce nom était parfois traduit en Ostmark, mais les documents médiévaux rédigés dans la langue vernaculaire ne mentionnent que le nom de Ostarrichi. À l’époque, l’Autriche était un poste avancé du Saint Empire, à la frontière avec les Hongrois et les Slaves. Au sud-est, la Styrie, aujourd’hui encore appelée Steiermark en allemand, était une autre marche importante.

Marggrabova est un exemple typique de ville des marches de l’est. Elle se trouvait en Prusse-Orientale et doit son nom au margrave Albert Ier de Brandebourg (aujourd’hui, cette ville est située en Pologne et a été rebaptisée Olecko).

Avec le temps, le titre de margrave est devenu héréditaire, suivant l'évolution générale du haut Moyen Âge.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]