« Fortune (magazine) » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Franck.schneider (discuter | contributions)
m ajout d'un lien
Ajout du logo
 
(13 versions intermédiaires par 13 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Titre en italique|en}}
{{Voir homonymes|Fortune}}
{{Voir homonymes|Fortune}}
{{Infobox Presse écrite
'''''Fortune''''' est le magazine [[États-Unis|américain]] consacré à l'économie le deuxième plus ancien en Amérique du Nord après '''''[[Forbes (magazine)|Forbes]]''''' (1917). [[Henry Luce]] créa le magazine en [[1930]].
| titre = Fortune
Ses publications du monde des affaires regroupent les magazines ''[[Time (magazine)|Time]]'', ''[[Life]]'', ''Fortune'', et ''[[Sports Illustrated]]'' et prirent une expansion telle qu'ils formèrent le plus grand [[Conglomérat (économie)|conglomérat]] [[média]]tique du monde, la Société [[Time Warner]], avant son acquisition par [[America Online|AOL]] en [[2000]]<ref>[http://www.media-alliance.org/article.php?story=20040514113031555 AOL Eats Time Warner]</ref>.
| autre titre =
| image = Fortune magazine logo 2016.svg
| taille image =
| légende = Logo de ''Fortune''.
| image2 = FORTUNE Six Years in a Row.jpg
| taille image2 =
| légende2 = Affiche promouvant la liste des {{nobr|100 meilleures}} entreprises pour lesquelles travailler en 2013, publiée par ''Fortune''.
| pays = {{États-Unis}}
| zone de diffusion =
| langue = [[Anglais]]
| périodicité =
| format =
| genre =
| prix au numéro =
| diffusion =
| diffusion (date) =
| fondateur = [[Henry Luce]]
| date de fondation = [[1930]]
| date de fin =
| ville = [[New York]]
| éditeur =
| propriétaire =
| directeur de publication =
| directeur de rédaction =
| rédacteur en chef =
| comité éditorial =
| ISSN =
| ISSN électronique =
| OCLC =
| site = [https://fortune.com/ fortune.com]
| supplément =
}}

'''''Fortune''''' est un magazine [[États-Unis|américain]] consacré à l'économie, le deuxième plus ancien en Amérique du Nord après ''[[Forbes (magazine)|Forbes]]'' (1917). Il a été créé par [[Henry Luce]] en [[1930]] et la formule établie par [[Ralph Ingersoll]]. Ses publications regroupaient les magazines ''[[Time (magazine)|Time]]'', ''[[Life]]'', ''Fortune'', et ''[[Sports Illustrated]]''. Elles prirent une expansion telle qu'elles formèrent le plus grand [[Conglomérat (économie)|conglomérat]] [[média]]tique du monde, la société [[Time Warner]] (avant son acquisition par [[America Online|AOL]] en [[2000]])<ref>[http://www.media-alliance.org/article.php?story=20040514113031555 AOL Eats Time Warner]</ref>.


== Histoire et organisation ==
== Histoire et organisation ==
''Fortune'' fut créé par le cofondateur du magazine ''[[Time Magazine|Time]]'', Henry Luce, en [[février]] [[1930]], quatre mois après le [[Krach de 1929|krach de Wall Street en 1929]] qui marquait le début de la [[Grande Dépression]]. [[Briton Hadden]], le partenaire du Time avec Henry Luce, n'était pas très enthousiaste à propos de cette idée, mais Luce passa à l'action lorsque Hadden mourut le [[15 octobre]] [[1929]], du [[streptocoque]]<ref>Henry Luce & His Time by Joseph Epstein, ''Commentary'', Vol. 44, No. 5, November 1967</ref>.
''Fortune'' fut créé par le cofondateur du magazine ''[[Time Magazine|Time]]'', Henry Luce, en [[février]] [[1930]], quatre mois après le [[Krach de 1929|crash de Wall Street en 1929]] qui marquait le début de la [[Grande Dépression]]. [[Briton Hadden]], le partenaire du Time avec Henry Luce, n'était pas très enthousiaste à propos de cette idée, mais Luce passa à l'action lorsque Hadden mourut le {{date|15 octobre 1929}}, du [[streptocoque]]<ref>Henry Luce & His Time by Joseph Epstein, ''Commentary'', vol. 44, No. 5, novembre 1967</ref>.


Luce adressa une note au [[Conseil d'administration|Conseil d'Administration]] de la société ''Time'' en [[novembre]] [[1929]] : « Nous ne serons pas ultra-optimistes. Nous devons reconnaître que la dégringolade financière durera pendant encore au moins une année entière »<ref name=works>[http://money.cnn.com/magazines/fortune/fortune_archive/2005/09/19/8272901/index.htm How the world works]</ref>.
Luce adressa une note au [[conseil d'administration]] de la société ''Time'' en {{Date||novembre|1929}} : « Nous ne serons pas ultra-optimistes. Nous devons reconnaître que la dégringolade financière durera pendant encore au moins une année entière »<ref name=works>[http://money.cnn.com/magazines/fortune/fortune_archive/2005/09/19/8272901/index.htm How the world works]</ref>.


Les exemplaires de la toute première édition du magazine ''Fortune'' coûtaient 1 [[dollar US]] à l'époque alors que l'édition dominicale du ''[[New York Times]]'' coûtait seulement 5 sous<ref name=works />. À une époque où les publications du monde des affaires n'étaient guère plus que des chiffres et des statistiques publiés en noir et blanc, ''Fortune'' était d'une taille démesurée (11 pouces x 14 pouces ), utilisait un papier de couleur crème très lourd, et se démarquait par sa jolie page de couverture illustrée par un procédé spécial<ref name=uva>[http://xroads.virginia.edu/~1930s/Print/fortune/background.html Background]</ref>. ''Fortune'' était aussi connu pour la qualité de ses illustrations, se démarquant notamment par le travail de [[Margaret Bourke-White]] et d'autres photographes très réputés tels que [[Walker Evans]], qui travailla comme directeur du service photo pour le magazine ''Fortune'' entre 1945-1965.
Les exemplaires de la toute première édition du magazine ''Fortune'' coûtaient 1 [[dollar américain]] à l'époque alors que l'édition dominicale du ''[[New York Times]]'' coûtait seulement 5 sous<ref name=works />. À une époque où les publications du monde des affaires n'étaient guère plus que des chiffres et des statistiques publiés en noir et blanc, ''Fortune'' était d'une taille démesurée ({{Dunité|11|14|pouces}}), utilisait un papier de couleur crème très lourd, et se démarquait par sa jolie page de couverture illustrée par un procédé spécial<ref name=uva>[http://xroads.virginia.edu/~1930s/Print/fortune/background.html Background]</ref>. ''Fortune'' était aussi connu pour la qualité de ses illustrations, se démarquant notamment par le travail de [[Margaret Bourke-White]] et d'autres photographes très réputés tels que [[Walker Evans]], qui travailla comme directeur du service photo pour le magazine ''Fortune'' entre 1945-1965.


Une légende urbaine veut que le directeur artistique de l'époque, T. M. Clelland, recouvrit la page de couverture de la toute première édition de la marque du prix de 1$ parce que personne n'avait jusque-là décidé du prix de vente à fixer : le magazine fut publié et personne ne le remarqua. Lorsque les gens virent le magazine à vendre, ils croyaient, d'après le prix fixé et au regard des normes financières de l'époque, qu'il possédait un contenu incroyable et étoffé. En fait, ce sont {{formatnum:30000}} abonnés qui souscrivirent à l'abonnement du magazine et qui reçurent leur première édition de 184 pages. En [[1937]], le nombre d'abonnements avait dépassé les {{formatnum:460000}} inscriptions.
Une [[légende urbaine]] veut que le directeur artistique de l'époque, T. M. Clelland, recouvrit la page de couverture de la toute première édition de la marque du prix de 1$ parce que personne n'avait jusque-là décidé du prix de vente à fixer : le magazine fut publié et personne ne le remarqua. Lorsque les gens virent le magazine à vendre, ils croyaient, d'après le prix fixé et au regard des normes financières de l'époque, qu'il possédait un contenu incroyable et étoffé. En fait, ce sont {{Unité|30000|abonnés}} qui souscrivirent à l'abonnement du magazine et qui reçurent leur première édition de 184 pages. En [[1937]], le nombre d'abonnements ) dépassé les {{Unité|460000|inscriptions}}.


Durant la [[Grande Dépression]], Fortune acquit une réputation d'organe de presse conscient des problèmes sociaux, notamment par les illustrations couleurs de [[Walker Evans]] et [[Margaret Bourke-White]], ainsi que par une équipe de rédacteurs qui comprenait des auteurs de renom tels que [[James Agee]], [[Archibald MacLeish]], [[John Kenneth Galbraith]] et [[Alfred Kazin]], engagés spécialement pour leurs talents d'écrivain.
Durant la [[Grande Dépression]], Fortune acquit une réputation d'organe de presse conscient des problèmes sociaux, notamment par les illustrations couleurs de [[Walker Evans]] et [[Margaret Bourke-White]], ainsi que par une équipe de rédacteurs qui comprenait des auteurs de renom tels que [[James Agee]], [[Archibald MacLeish]], [[John Kenneth Galbraith]] et [[Alfred Kazin]], engagés spécialement pour leurs talents d'écrivain.


''Fortune'' devint un important pilier de l'empire médiatique créé par Henry Luces et contribua à son expansion jusqu'à son statut ultime de conglomérat médiatique devenu la Société [[Time Warner]]. Durant plusieurs années, Fortune fut publié mensuellement, mais depuis [[septembre]] [[2005]], il est publié deux fois par mois. Il traite de tous les domaines concernant le monde des affaires, y compris les gens d'affaires, les tendances financières, les compagnies et les idées qui caractérisent le monde des affaires contemporain.
''Fortune'' devint un important pilier de l'empire médiatique créé par Henry Luces et contribua à son expansion jusqu'à son statut ultime de conglomérat médiatique devenu la Société [[Time Warner]]. Durant plusieurs années, ''Fortune'' fut publié mensuellement, mais depuis [[septembre]] [[2005]], il est publié deux fois par mois. Il traite de tous les domaines concernant le monde des affaires, y compris les gens d'affaires, les tendances financières, les compagnies et les idées qui caractérisent le monde des affaires contemporain.


Ses principaux concurrents sont le ''[[Forbes (magazine)|Forbes]]'' et le magazine ''[[Business Week]]''. Alors que la consultation des magazines spécialisés dans le secteur des affaires semble diminuer depuis l'an [[2000]]<ref>[http://www.stateofthenewsmedia.org/narrative_magazines_audience.asp?cat=3&media=7 Magazine audience]</ref>., ''Fortune'' affirme que ses ventes de magazine sont passés de {{formatnum:833000}}<ref>[http://www.magazine.org/circulation/circulation_trends_and_magazine_handbook/1603.cfm Circulation trends]</ref> à {{formatnum:857000}} exemplaires durant la même période<ref>[http://www.timeinc.net/fortune/mediakit/circulation.html Fortune media kit]</ref>.
Ses principaux concurrents sont le ''[[Forbes (magazine)|Forbes]]'' et le magazine ''[[Business Week]]''. Alors que la consultation des magazines spécialisés dans le secteur des affaires semble diminuer depuis l'an [[2000]]<ref>[http://www.stateofthenewsmedia.org/narrative_magazines_audience.asp?cat=3&media=7 Magazine audience]</ref>., ''Fortune'' affirme que ses ventes de magazine sont passés de {{formatnum:833000}}<ref>[http://www.magazine.org/circulation/circulation_trends_and_magazine_handbook/1603.cfm Circulation trends]</ref> à {{formatnum:857000}} exemplaires durant la même période<ref>[http://www.timeinc.net/fortune/mediakit/circulation.html Fortune media kit]</ref>.


Les thèmes pour lesquels ''Fortune'' est reconnu sont ses classements des compagnies d'affaires selon différents critères de recherche et ses publications sur le secteur des [[Gestion des ressources humaines|ressources humaines]]. Par exemple, citons leur [http://money.cnn.com/magazines/fortune/bestcompanies/ « Liste des 100 lieux de travail les plus convoités par les employés aux États-Unis »]. Leurs classements les plus célèbres sont ceux qui classent les sociétés par leurs revenus bruts et leur profil d'affaires par secteur:
Les thèmes pour lesquels ''Fortune'' est reconnu sont ses classements des compagnies d'affaires selon différents critères de recherche et ses publications sur le secteur des [[Gestion des ressources humaines|ressources humaines]]. Par exemple, citons leur [http://money.cnn.com/magazines/fortune/bestcompanies/ « Liste des 100 lieux de travail les plus convoités par les employés aux États-Unis »]. Leurs classements les plus célèbres sont ceux qui classent les sociétés par leurs revenus bruts et leur profil d'affaires par secteur :
*[[Fortune 500]]
*[[Fortune 500]] ;
*[[Fortune 1000]]
*[[Fortune 1000]] ;
*[[Fortune Global 500]].
*[[Fortune Global 500]].


En [[août]] [[2006]], [http://money.cnn.com/ CNNMoney.com] publiait [http://money.cnn.com/magazines/fortune/fortune_archive/2006/07/24/8381730/index.htm un article] du magazine ''Fortune'' qui recommandait des livres et des sites internet traitant des cinq plus grandes sociétés au monde classées par le magazine ''Fortune Global 500''. À chaque site internet d'une société donnée, on jumela un site internet présentant un point de vue critique des activités de cette compagnie. Par exemple, les sites recommandés pour la Royal Dutch Shell, classée à la position numéro 3 dans la liste, étaient le portail personnel de Shell [http://www.shell.com/home/Framework?siteId=home shell.com] ainsi que celui de la Royal Dutch Shell [http://www.royaldutchshellplc.com royaldutchshellplc.com] qui met l'accent sur les aspects et allégations négatives du géant pétrolier. Ce procédé inédit était destiné au grand public, aux investisseurs et aux détenteurs de parts afin de contrebalancer leur vision de chaque société en prenant pour acquises les informations positives et négatives disponibles sur les sites internet recommandés.
En [[août]] [[2006]], [[CNN Business|CNNMoney]] publiait un article du magazine ''Fortune'' qui recommandait des livres et des sites internet traitant des cinq plus grandes sociétés au monde classées par le magazine ''Fortune Global 500''. À chaque site internet d'une société donnée, on jumela un site internet présentant un point de vue critique des activités de cette compagnie. Par exemple, les sites recommandés pour la [[Shell (entreprise)|Royal Dutch Shell]], classée à la position numéro 3 dans la liste, étaient le portail de Shell ainsi que celui de la Royal Dutch Shell, royaldutchshellplc.com, qui met l'accent sur les aspects et allégations négatives du géant pétrolier. Ce procédé inédit était destiné au grand public, aux investisseurs et aux détenteurs de parts afin de contrebalancer leur vision de chaque société en prenant pour acquises les informations positives et négatives disponibles sur les sites internet recommandés.


== Anecdotes ==
== Anecdotes ==
{{Anecdotes}}
{{Anecdotes|date=mai 2013}}
* [[Enron]] fut nommée la « société américaine la plus innovatrice » pour la sixième année consécutive par le magazine ''Fortune'' en [[2001]].
* [[Enron]] fut désignée la « société américaine la plus innovatrice » pour la sixième année consécutive par le magazine ''Fortune'' en [[2001]].
* ''Fortune'' entreprend également chaque année un sondage pour répertorier les 100 lieux de travail les plus convoités par les employés aux États-Unis : le lauréat de 2006 fut la société [[Genentech]], située dans la ville de [[South San Francisco]].
* ''Fortune'' entreprend également chaque année un sondage pour répertorier les 100 lieux de travail les plus convoités par les employés aux États-Unis : le lauréat de 2006 fut la société [[Genentech]], située dans la ville de [[South San Francisco]].


Ligne 39 : Ligne 72 :
== Liens externes ==
== Liens externes ==
{{Autres projets|commons=Fortune magazine|commons titre=Magazine Fortune}}
{{Autres projets|commons=Fortune magazine|commons titre=Magazine Fortune}}
* {{en}} [http://www.fortune.com Site officiel du Magazine Fortune]
* {{en}} [http://www.fortune.com Site officiel du magazine ''Fortune'']
* {{en}} [http://www.timewarner.com/ Site officiel de la Société Time Warner inc.]
* {{en}} [http://www.timewarner.com/ Site officiel de la Société Time Warner inc.]
* {{en}} [http://money.cnn.com/magazines/fortune/bestcompanies/full_list/ Liste des 100 lieux de travail les plus convoités par les employés aux États-Unis]
* {{en}} [http://money.cnn.com/magazines/fortune/bestcompanies/full_list/ Liste des 100 lieux de travail les plus convoités par les employés aux États-Unis]


{{Portail| économie|presse écrite|États-Unis d'Amérique}}
{{Portail| économie|presse écrite|États-Unis}}


[[Catégorie:Ancienne filiale de Time Warner]]
[[Catégorie:Fortune|*]]
[[Catégorie:Ancienne filiale de WarnerMedia]]
[[Catégorie:Presse économique aux États-Unis]]
[[Catégorie:Presse économique aux États-Unis]]
[[Catégorie:Presse mensuelle aux États-Unis]]
[[Catégorie:Presse mensuelle aux États-Unis]]

Dernière version du 24 mars 2024 à 01:13

Fortune
Image illustrative de l’article Fortune (magazine)
Logo de Fortune.
Image illustrative de l’article Fortune (magazine)
Affiche promouvant la liste des 100 meilleures entreprises pour lesquelles travailler en 2013, publiée par Fortune.

Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Langue Anglais
Fondateur Henry Luce
Date de fondation 1930
Ville d’édition New York

Site web fortune.com

Fortune est un magazine américain consacré à l'économie, le deuxième plus ancien en Amérique du Nord après Forbes (1917). Il a été créé par Henry Luce en 1930 et la formule établie par Ralph Ingersoll. Ses publications regroupaient les magazines Time, Life, Fortune, et Sports Illustrated. Elles prirent une expansion telle qu'elles formèrent le plus grand conglomérat médiatique du monde, la société Time Warner (avant son acquisition par AOL en 2000)[1].

Histoire et organisation[modifier | modifier le code]

Fortune fut créé par le cofondateur du magazine Time, Henry Luce, en février 1930, quatre mois après le crash de Wall Street en 1929 qui marquait le début de la Grande Dépression. Briton Hadden, le partenaire du Time avec Henry Luce, n'était pas très enthousiaste à propos de cette idée, mais Luce passa à l'action lorsque Hadden mourut le , du streptocoque[2].

Luce adressa une note au conseil d'administration de la société Time en  : « Nous ne serons pas ultra-optimistes. Nous devons reconnaître que la dégringolade financière durera pendant encore au moins une année entière »[3].

Les exemplaires de la toute première édition du magazine Fortune coûtaient 1 dollar américain à l'époque alors que l'édition dominicale du New York Times coûtait seulement 5 sous[3]. À une époque où les publications du monde des affaires n'étaient guère plus que des chiffres et des statistiques publiés en noir et blanc, Fortune était d'une taille démesurée (11 × 14 pouces), utilisait un papier de couleur crème très lourd, et se démarquait par sa jolie page de couverture illustrée par un procédé spécial[4]. Fortune était aussi connu pour la qualité de ses illustrations, se démarquant notamment par le travail de Margaret Bourke-White et d'autres photographes très réputés tels que Walker Evans, qui travailla comme directeur du service photo pour le magazine Fortune entre 1945-1965.

Une légende urbaine veut que le directeur artistique de l'époque, T. M. Clelland, recouvrit la page de couverture de la toute première édition de la marque du prix de 1$ parce que personne n'avait jusque-là décidé du prix de vente à fixer : le magazine fut publié et personne ne le remarqua. Lorsque les gens virent le magazine à vendre, ils croyaient, d'après le prix fixé et au regard des normes financières de l'époque, qu'il possédait un contenu incroyable et étoffé. En fait, ce sont 30 000 abonnés qui souscrivirent à l'abonnement du magazine et qui reçurent leur première édition de 184 pages. En 1937, le nombre d'abonnements ) dépassé les 460 000 inscriptions.

Durant la Grande Dépression, Fortune acquit une réputation d'organe de presse conscient des problèmes sociaux, notamment par les illustrations couleurs de Walker Evans et Margaret Bourke-White, ainsi que par une équipe de rédacteurs qui comprenait des auteurs de renom tels que James Agee, Archibald MacLeish, John Kenneth Galbraith et Alfred Kazin, engagés spécialement pour leurs talents d'écrivain.

Fortune devint un important pilier de l'empire médiatique créé par Henry Luces et contribua à son expansion jusqu'à son statut ultime de conglomérat médiatique devenu la Société Time Warner. Durant plusieurs années, Fortune fut publié mensuellement, mais depuis septembre 2005, il est publié deux fois par mois. Il traite de tous les domaines concernant le monde des affaires, y compris les gens d'affaires, les tendances financières, les compagnies et les idées qui caractérisent le monde des affaires contemporain.

Ses principaux concurrents sont le Forbes et le magazine Business Week. Alors que la consultation des magazines spécialisés dans le secteur des affaires semble diminuer depuis l'an 2000[5]., Fortune affirme que ses ventes de magazine sont passés de 833 000[6] à 857 000 exemplaires durant la même période[7].

Les thèmes pour lesquels Fortune est reconnu sont ses classements des compagnies d'affaires selon différents critères de recherche et ses publications sur le secteur des ressources humaines. Par exemple, citons leur « Liste des 100 lieux de travail les plus convoités par les employés aux États-Unis ». Leurs classements les plus célèbres sont ceux qui classent les sociétés par leurs revenus bruts et leur profil d'affaires par secteur :

En août 2006, CNNMoney publiait un article du magazine Fortune qui recommandait des livres et des sites internet traitant des cinq plus grandes sociétés au monde classées par le magazine Fortune Global 500. À chaque site internet d'une société donnée, on jumela un site internet présentant un point de vue critique des activités de cette compagnie. Par exemple, les sites recommandés pour la Royal Dutch Shell, classée à la position numéro 3 dans la liste, étaient le portail de Shell ainsi que celui de la Royal Dutch Shell, royaldutchshellplc.com, qui met l'accent sur les aspects et allégations négatives du géant pétrolier. Ce procédé inédit était destiné au grand public, aux investisseurs et aux détenteurs de parts afin de contrebalancer leur vision de chaque société en prenant pour acquises les informations positives et négatives disponibles sur les sites internet recommandés.

Anecdotes[modifier | modifier le code]

  • Enron fut désignée la « société américaine la plus innovatrice » pour la sixième année consécutive par le magazine Fortune en 2001.
  • Fortune entreprend également chaque année un sondage pour répertorier les 100 lieux de travail les plus convoités par les employés aux États-Unis : le lauréat de 2006 fut la société Genentech, située dans la ville de South San Francisco.

Références[modifier | modifier le code]

  1. AOL Eats Time Warner
  2. Henry Luce & His Time by Joseph Epstein, Commentary, vol. 44, No. 5, novembre 1967
  3. a et b How the world works
  4. Background
  5. Magazine audience
  6. Circulation trends
  7. Fortune media kit

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :