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En [[France]], les '''[[organisation patronale|organisations patronales]]''' sont des [[syndicats]] d'employeurs qui défendent les intérêts de leurs membres au sein de la société française. Elles font partie des [[partenaires sociaux]].
En [[France]], les '''[[organisation patronale|organisations patronales]]''' sont des [[syndicats]] d'employeurs qui défendent les intérêts de leurs membres au sein de la société française. Elles font partie des [[partenaires sociaux]].


Les plus importantes en France, et celles qui interviennent le plus dans le débat public, sont le [[Mouvement des entreprises de France|MEDEF]], l'[[Union des entreprises de proximité|U2P]], l'[[Union nationale des professions libérales|UNAPL]], la [[Fédération des auto-entrepreneurs|FEDAE]], la [[Confédération des petites et moyennes entreprises|CPME]], la [[Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles|FNSEA]], la [[Fédération nationale entreprises modernes et libertés|FNEML]] ainsi que l'[[Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire|UDES]].
Les plus importantes en France, reconnues comme représentatives au niveau interprofessionnel, sont le [[Mouvement des entreprises de France|MEDEF]], l'[[Union des entreprises de proximité|U2P]] et la [[Confédération des petites et moyennes entreprises|CPME]].


Elles interviennent dans les domaines du [[droit du travail en France|droit du travail]], expriment leur avis sur des choix de société et de [[politique économique]], et participent aux négociations salariales.
Elles interviennent dans les domaines du [[droit du travail en France|droit du travail]], expriment leur avis sur des choix de société et de [[politique économique]], et participent aux négociations salariales.


== Historique ==
== Histoire ==
Les origines du mouvement patronal se trouvent dans l’opposition au [[Libre-échange|libre-échangisme]] entre 1835 et 1860. Face à la volonté du gouvernement de la [[monarchie de Juillet]] d’abaisser les taxes sur les importations, les chefs d’entreprises s’unissent d’abord par branche pour réclamer des mesures protectionnistes<ref>{{Article |langue=fr|auteur1=Cornelia Woll |titre=La réforme du Medef : chronique des difficultés de l'action collective patronale |périodique=Revue française de science politique |date=2 janvier 2021 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2006-2-page-255.htm |pages= }}</ref>.
En 1864, profitant de la suppression dans le [[Code pénal (France)|Code pénal]] des délits de coalition, les organisations patronales française s'officialisent, avec la création du [[Comité des forges]] qui a pour but de mieux défendre leurs intérêts menacés par le traité de [[libre-échange]] signé avec l'Angleterre en 1860, le [[Traité Cobden-Chevalier]]<ref>{{ouvrage|auteur=[[Henri Weber]]|titre=Le parti des patrons: le CNPF, 1946-1986|éditeur=Seuil|date=1986|passage=57}}.</ref>.

Profitant de la suppression dans le [[Code pénal (France)|Code pénal]] des délits de coalition ([[loi Ollivier]] du {{date-|24 mai 1864}}), les organisations patronales françaises s'officialisent d'abord au niveau des branches professionnelles afin de mieux défendre leurs intérêts menacés par le traité de [[libre-échange]] signé avec l'Angleterre en 1860, le [[Traité Cobden-Chevalier]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Henri Weber]]|titre=Le parti des patrons|sous-titre=le CNPF, 1946-1986|éditeur=[[Éditions du Seuil]]|année=1986|passage=57|isbn=}}.</ref>. Ces puissantes fédérations professionnelles s'instituent également en réponse à [[Syndicat de salariés français|la structuration]] du [[mouvement ouvrier]] français : [[Comité des forges]] en 1864, [[Comité central des houillères de France|Comité des houillères]] (1887), Comité des filateurs de coton (1899), Syndicat général de l'industrie cotonnière et [[Union des industries et métiers de la métallurgie]] (1901)<ref>{{Chapitre|langue=fr|prénom1=Danièle|nom1=Fraboulet|titre chapitre=Syndicats patronaux de la métallurgie et territoires|auteurs ouvrage=Jean-Claude Daumas, Pierre Lamard et Laurent Tissot (dir.)|titre ouvrage=Les territoires de l’industrie en Europe (1750-2000). Entreprises, régulations et trajectoires|lieu=Besançon|éditeur=Presses universitaires de Franche-Comté|année=2007|date=|pages totales=|passage=207-222|isbn=978-2-84867-178-9|doi=10.4000/books.pufc.27439|lire en ligne=http://books.openedition.org/pufc/27439|consulté le=2024-02-06}}</ref>, Comité central des armateurs de France (1903), Groupe d'études des grands magasins (1919), Comité central de la laine (1922)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-François Eck|titre=Histoire de l'économie française|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2009|passage=138|isbn=}}.</ref>.

L'expérience des organisations d'influence interprofessionnelles se forge au sein du « lobby » colonial, notamment avec l'[[Union coloniale française]], créée en 1893.

Le comité des forges s'inspire de cette véritable « chambre syndicale du commerce colonial » pour constituer en 1919 une organisation unique, la [[Confédération générale de la production française]]. Le [[Conseil national du patronat français]] (CNPF) succède à la CGPF en [[1946]]. Il deviendra le [[Mouvement des entreprises de France]] (MEDEF) en [[1998]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Dominique Barjot]]|titre=Industrie et politique en Europe occidentale et aux États-Unis|sous-titre={{s2-|XIX|XX}}|éditeur=Presses Paris Sorbonne|année=2006|passage=138|isbn=}}.</ref>.


== Principales organisations patronales ==
== Principales organisations patronales ==


=== Organisations interprofessionnelles ===
* La [[Fédération des auto-entrepreneurs]] (FEDAE) est une organisation professionnelle française représentant les auto-entrepreneurs.
* La [[Fédération nationale entreprises modernes et libertés]] (FNEML) est destinée aux PME.
* L'[[Union nationale des professions libérales]] (UNAPL) est une confédération interprofessionnelle des professions libérales
* La [[Chambre nationale des professions libérales]] est une confédération de professions libérales
* L'[[Organisation nationale des très petites entreprises]] (ONTPE)
* L'{{pertinence détail|Organisation des transporteurs routiers européens}} (OTRE)
* Le [[Mouvement des entreprises de France]] (MEDEF) est une confédération regroupant plusieurs syndicats de branche : [[Union des industries et métiers de la métallurgie]] (UIMM ; mine-métallurgie), [[Syntec]] (bureaux d'études)...
* Le [[Mouvement des entreprises de taille intermédiaire]] (METI)
* La [[Confédération des petites et moyennes entreprises]] (CPME)
* La [[Confédération européenne des indépendants]] (CEDI FRANCE)
* La [[Confédération intersyndicale de défense et d'union nationale des travailleurs indépendants]] (CIDUNATI)
* L'[[Union des entreprises de proximité]] (U2P)
* La [[Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles]] (FNSEA)
* Le [[Conseil national des professions de l'automobile]] (CNPA)


* le [[Mouvement des entreprises de France]] (MEDEF) est une confédération regroupant plusieurs syndicats de branche : [[Union des industries et métiers de la métallurgie]] (UIMM ; mine-métallurgie), [[Fédération Syntec]] (bureaux d'études){{Etc.}} ;
=== Dans l'économie sociale et solidaire ===
* la [[Confédération des petites et moyennes entreprises]] (CPME) ;
* [[Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire]] (UDES)
* l'[[Union des entreprises de proximité]] (U2P) dont est adhérente notamment l'[[Union nationale des professions libérales]] (UNAPL).
* Union des fédérations et syndicats nationaux d'employeurs sans but lucratif du secteur sanitaire médico-social et social (UNIFED)
* Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI)
* Groupement des entreprises mutuelles d'assurances (GEMA)
* Union nationale des associations de soins et services à domicile (UNASSAD)
* Groupement des organismes employeurs de l'économie sociale (GOEES)


=== Organisations multiprofessionnelles ===
=== Les autres organisations patronales ===

* [[Union des métiers et des industries de l'hôtellerie|Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH)]]
* l'[[Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire]] (UDES) ;
* Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers, traiteurs (Synhorcat) issu de la fusion du Syndicat national des restaurateurs, limonadiers et hôteliers et du Syndicat français de l’hôtellerie, rejoints par l’Union professionnelle des artisans cuisiniers.
* la [[Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles]] (FNSEA) ;
* la Fédération des entreprises du spectacle vivant, de la musique, de l'audiovisuel et du cinéma (FESAC).

=== Autres organisations patronales ===
* [[Union des métiers et des industries de l'hôtellerie]] (UMIH)
* [[Fédération française du bâtiment]] (FFB)
* [[Fédération française du bâtiment]] (FFB)
* Confédération française du patronat indépendant (CFPI)
* [[Conseil national des professions de l'automobile]] (CNPA)
* [[Conseil national des professions de l'automobile]] (CNPA)
* Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB)
* [[Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment]] (CAPEB)
* La [[Fédération des auto-entrepreneurs]] (FEDAE) est une organisation professionnelle française représentant les auto-entrepreneurs
* Syndicat professionnel des métiers et services de l'animal familier - (PRODAF)
* La [[Chambre nationale des professions libérales]] est une confédération de professions libérales
* Confédération de l'artisanat des métiers et des services (CNAMS)
* Le [[Mouvement des entreprises de taille intermédiaire]] (METI)
* Confédération générale de l'alimentation en détail (CGAD)
* La [[Confédération européenne des indépendants]] (CEDI FRANCE)
* Organisation nationale des très petites entreprises (ONTPE)
* La [[Confédération intersyndicale de défense et d'union nationale des travailleurs indépendants]] (CIDUNATI)
* Union nationale des syndicats français d'architectes (UNSFA)
* [[Fédération des particuliers-employeurs|La Fédération des Particuliers Employeurs de France]] (FEPEM)
* Syndicat professionnel des éditeurs de [[logiciel libre|logiciels libres]] (Synpell)
* Le [[Syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels|Syndicat National des Espaces de Loisirs, d'Attractions et Culturels]] (SNELAC)
* Groupement national de la photographie professionnelle (GNPP)
* L'Union nationale des compagnies aériennes françaises (UNCAF)
* Le [[Syndeac|Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles]] (SYNDEAC)


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{références}}
{{Références}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage|auteur=[[Jean Garrigues]]|titre=Les patrons et la politique: 150 ans de liaisons dangereuses |éditeur=Perrin|date=2011|pages totales=336|lire en ligne={{Google Livres|DMZ4jRTspGgC}}}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Jean Garrigues]]|titre=Les patrons et la politique|sous-titre=150 ans de liaisons dangereuses|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=2011|pages totales=336|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|DMZ4jRTspGgC}}}}


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===

Dernière version du 26 mars 2024 à 09:39

En France, les organisations patronales sont des syndicats d'employeurs qui défendent les intérêts de leurs membres au sein de la société française. Elles font partie des partenaires sociaux.

Les plus importantes en France, reconnues comme représentatives au niveau interprofessionnel, sont le MEDEF, l'U2P et la CPME.

Elles interviennent dans les domaines du droit du travail, expriment leur avis sur des choix de société et de politique économique, et participent aux négociations salariales.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les origines du mouvement patronal se trouvent dans l’opposition au libre-échangisme entre 1835 et 1860. Face à la volonté du gouvernement de la monarchie de Juillet d’abaisser les taxes sur les importations, les chefs d’entreprises s’unissent d’abord par branche pour réclamer des mesures protectionnistes[1].

Profitant de la suppression dans le Code pénal des délits de coalition (loi Ollivier du ), les organisations patronales françaises s'officialisent d'abord au niveau des branches professionnelles afin de mieux défendre leurs intérêts menacés par le traité de libre-échange signé avec l'Angleterre en 1860, le Traité Cobden-Chevalier[2]. Ces puissantes fédérations professionnelles s'instituent également en réponse à la structuration du mouvement ouvrier français : Comité des forges en 1864, Comité des houillères (1887), Comité des filateurs de coton (1899), Syndicat général de l'industrie cotonnière et Union des industries et métiers de la métallurgie (1901)[3], Comité central des armateurs de France (1903), Groupe d'études des grands magasins (1919), Comité central de la laine (1922)[4].

L'expérience des organisations d'influence interprofessionnelles se forge au sein du « lobby » colonial, notamment avec l'Union coloniale française, créée en 1893.

Le comité des forges s'inspire de cette véritable « chambre syndicale du commerce colonial » pour constituer en 1919 une organisation unique, la Confédération générale de la production française. Le Conseil national du patronat français (CNPF) succède à la CGPF en 1946. Il deviendra le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) en 1998[5].

Principales organisations patronales[modifier | modifier le code]

Organisations interprofessionnelles[modifier | modifier le code]

Organisations multiprofessionnelles[modifier | modifier le code]

Autres organisations patronales[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cornelia Woll, « La réforme du Medef : chronique des difficultés de l'action collective patronale », Revue française de science politique,‎ (lire en ligne)
  2. Henri Weber, Le parti des patrons : le CNPF, 1946-1986, Éditions du Seuil, , p. 57.
  3. Danièle Fraboulet, « Syndicats patronaux de la métallurgie et territoires », dans Jean-Claude Daumas, Pierre Lamard et Laurent Tissot (dir.), Les territoires de l’industrie en Europe (1750-2000). Entreprises, régulations et trajectoires, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (ISBN 978-2-84867-178-9, DOI 10.4000/books.pufc.27439, lire en ligne), p. 207-222
  4. Jean-François Eck, Histoire de l'économie française, Armand Colin, , p. 138.
  5. Dominique Barjot, Industrie et politique en Europe occidentale et aux États-Unis : XIXe et XXe siècles, Presses Paris Sorbonne, , p. 138.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]