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Le '''domaine national français en Terre sainte''' est un [[Domaine national|domaine français]] situé dans la ville de [[Jérusalem]], ''de facto'' en territoire [[israël|israélien]] (bien qu'en majorité en territoire occupé dans [[Jérusalem-Est]]), regroupant des possessions appartenant à la France depuis le {{S|XIX|e}}. Il est administré par le [[Consulat général de France à Jérusalem|consul général de France à Jérusalem]].
Le '''domaine national français en Terre sainte''' est un [[Domaine national|domaine français]] situé dans la ville de [[Jérusalem]], en majorité sur l'ancien territoire de [[Jérusalem-Est]], conquis le 7 juin 1967 par l'armée israélienne. Ce domaine regroupe des possessions appartenant à la France depuis le {{s-|XIX}}.

Le domaine est géré et administré par le [[consulat général de France à Jérusalem]].


== Description ==
== Description ==
Le domaine français regroupe quatre possessions dans la ville de Jérusalem<ref>{{Lien web |url=https://jerusalem.consulfrance.org/-Domaines-nationaux- |éditeur=Consulat général de France à Jérusalem |titre=Domaines nationaux}}.</ref> :
Le domaine français regroupe quatre possessions dans la ville de [[Jérusalem]]<ref>{{Lien web |url=https://jerusalem.consulfrance.org/-Domaines-nationaux- |éditeur=Consulat général de France à Jérusalem |titre=Domaines nationaux}}.</ref> :
* l'[[Église du Pater Noster|Éléona]], à Jérusalem-Est<ref>{{Lien web |url=https://jerusalem.consulfrance.org/L-Eleona |éditeur=Consulat général de France à Jérusalem |titre=L’Éléona}}.</ref> : le domaine comprend, au sommet du [[mont des Oliviers]], un cloître dont la construction débute dans les années 1870 et toujours inachevé et, en sous-sol, la grotte dite « du Pater » où, selon la tradition, [[Jésus-Christ]] a enseigné la prière du [[Notre Père]] à ses disciples.
* l'[[Église du Pater Noster de Jérusalem|Église du Pater Noster]], ou Éléona, à [[Jérusalem-Est]]<ref>{{Lien web |url=https://jerusalem.consulfrance.org/L-Eleona |éditeur=Consulat général de France à Jérusalem |titre=L’Éléona}}.</ref> : le domaine comprend, au sommet du [[mont des Oliviers]], un cloître dont la construction débute dans les années 1870 et toujours inachevé et, en sous-sol, la grotte dite « du Pater » où, selon la tradition, [[Jésus-Christ]] a enseigné la prière du [[Notre Père]] à ses disciples.
* le [[Abbaye Sainte-Marie de la Résurrection d'Abu Gosh|monastère d'Abou Gosh]], à l’ouest de [[Jérusalem]]<ref>{{Lien web |url=https://jerusalem.consulfrance.org/Abou-Gosh |éditeur=Consulat général de France à Jérusalem |titre=Abou Gosh}}.</ref> : cette ancienne [[commanderie]] [[Ordre de Saint-Jean de Jérusalem|hospitalière]] du {{S|XII|e}} comprend une église et une crypte. Rénové par la France, le site accueille des moines et moniales [[bénédictins]] depuis [[1976]].
* le [[Abbaye Sainte-Marie-de-la-Résurrection d'Abou Gosh|monastère d'Abou Gosh]], à l’[[Jérusalem-Ouest|ouest de Jérusalem]]<ref>{{Lien web |url=https://jerusalem.consulfrance.org/Abou-Gosh |éditeur=Consulat général de France à Jérusalem |titre=Abou Gosh}}.</ref> : cette ancienne [[commanderie]] [[Ordre de Saint-Jean de Jérusalem|hospitalière]] du {{s-|XII}} comprend une église et une crypte. Rénové par la France, le site accueille des moines et moniales [[Ordre de Saint-Benoît|bénédictins]] depuis 1976.
* le [[Tombeau des Rois]], à Jérusalem-Est<ref name="consulTR">{{Lien web |url=https://jerusalem.consulfrance.org/Le-Tombeau-des-Rois |éditeur=Consulat général de France à Jérusalem |titre=Le Tombeau des Rois}}.</ref> : bien que longtemps considéré comme le tombeau des [[Royaume de Juda|rois de Judée]], le site est probablement le tombeau d'[[Hélène d'Adiabène]], princesse juive du {{S|I|er}}, et d'une trentaine d'autres personnes.
* le [[Tombeau des Rois]], à Jérusalem-Est<ref name="consulTR">{{Lien web |url=https://jerusalem.consulfrance.org/Le-Tombeau-des-Rois |éditeur=Consulat général de France à Jérusalem |titre=Le Tombeau des Rois}}.</ref> : bien que longtemps considéré comme le tombeau des [[Royaume de Juda|rois de Judée]], le site est probablement le tombeau d'[[Hélène d'Adiabène]], reine juive de ce territoire au {{s-|I|er}}, et d'une trentaine d'autres personnes.
* l'[[Église Sainte-Anne de Jérusalem|église Sainte-Anne]], à Jérusalem-Est<ref>{{Lien web |url=https://jerusalem.consulfrance.org/Sainte-Anne |éditeur=Consulat général de France à Jérusalem |titre=Sainte-Anne}}.</ref> : le site comprend une église du {{S|XII|e}} et ses abords, qui a accueilli, selon la tradition, la maison des parents de la [[Vierge Marie]], d'une part, et la [[piscine de Bethesda]], d'autre part.
* l'[[Église Sainte-Anne de Jérusalem|église Sainte-Anne]], à Jérusalem-Est<ref>{{Lien web |url=https://jerusalem.consulfrance.org/Sainte-Anne |éditeur=Consulat général de France à Jérusalem |titre=Sainte-Anne}}.</ref> : le site comprend une église du {{s-|XII}} et ses abords, qui a accueilli, selon la tradition, la maison des parents de la [[Marie (mère de Jésus)|Vierge Marie]], d'une part, et la [[piscine de Bethesda]], d'autre part.
À l'exception du Tombeau des Rois, site israélite, ces possessions sont de hauts lieux de la spiritualité [[Christianisme|chrétienne]]<ref name="oeuvre"/>.
À l'exception du Tombeau des Rois, site israélite, ces possessions sont de hauts lieux de la spiritualité [[Christianisme|chrétienne]]<ref name="oeuvre"/>.


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Fichier:Outside of Jerusalem. Tomb of the Kings, 46.Holy land photographed. Daniel B. Shepp. 1894.jpg|Tombeau des Rois.
Fichier:Outside of Jerusalem. Tomb of the Kings, 46.Holy land photographed. Daniel B. Shepp. 1894.jpg|Tombeau des Rois.
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== Historique ==
== Historique ==
[[Fichier:CorpusSeparatumFrenchPresence.svg|vignette|Le domaine national français vu dans le contexte géopolitique des accords d'armistice de 1949. Le ''corpus separatum'', correspondant à la circonscription du consulat français sur Jérusalem est aussi indiqué.]]
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La présence française à Jérusalem remonte à l'époque des [[croisade]]s<ref name="Figaro">{{Lien web |url=http://www.lefigaro.fr/international/2010/09/13/01003-20100913ARTFIG00729-la-france-gardienne-des-lieux-saints.php |auteur=Adrien Jaulmes |titre=La France, gardienne des lieux saints |site=[[Le Figaro]]|date=13 septembre 2010 |consulté le=20 mai 2017}}.</ref>. Après la chute des [[États latins d'Orient]], elle se voit officialisée par les [[Capitulations de l'Empire ottoman|capitulations]] de [[1536]] passées entre l'[[Empire ottoman|empereur ottoman]] [[Soliman le Magnifique]] et le [[Liste des rois de France|roi de France]] [[François Ier de France|François {{Ier}}]]<ref name="Figaro"/>. Dans les années et siècles suivants, d'autres capitulations sont contractées entre les souverains des deux États visant la protection des pèlerins et des lieux saints en [[Palestine]].
La présence française à Jérusalem remonte à l'époque des [[croisade]]s<ref name="Figaro">{{Lien web |url=http://www.lefigaro.fr/international/2010/09/13/01003-20100913ARTFIG00729-la-france-gardienne-des-lieux-saints.php |auteur=Adrien Jaulmes |titre=La France, gardienne des lieux saints |site=[[Le Figaro]]|date=13 septembre 2010 |consulté le=20 mai 2017}}.</ref>. Après la chute des [[États latins d'Orient]], elle se voit officialisée par les [[Capitulations de l'Empire ottoman|capitulations]] de 1536 passées entre l'[[Empire ottoman|empereur ottoman]] [[Soliman le Magnifique]] et le [[Liste des monarques de France|roi de France]] [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]]<ref name="Figaro"/>. Dans les années et siècles suivants, d'autres capitulations sont contractées entre les souverains des deux États visant la protection des pèlerins et des lieux saints en [[Palestine (région)|Palestine]].


La première des possessions françaises est l'[[Église Sainte-Anne de Jérusalem|église Sainte-Anne]]. Elle est offerte à l'[[Second Empire (France)|empereur]] [[Napoléon III]] par [[Abdülmecid Ier|Abdülmecid {{Ier}}]] en [[1856]] en remerciement de l'intervention française lors de la [[guerre de Crimée]] qui vient de s'achever<ref name="Figaro"/>.
La première des possessions françaises est l'[[Église Sainte-Anne de Jérusalem|église Sainte-Anne]]. Elle est offerte à l'[[Second Empire|empereur]] [[Napoléon III]] par {{noble|Abdülmecid Ier}} en 1856 en remerciement de l'intervention française lors de la [[guerre de Crimée]] qui vient de s'achever<ref name="Figaro"/>.


Le terrain où s'élève l'[[église du Pater Noster]] (ou Éléona) est acquis en [[1856]] par [[Héloïse de la Tour d'Auvergne]] qui y fait bâtir un monastère par l'architecte [[Eugène Viollet-le-Duc]]. Héloïse en fait don à la France en [[1874]]<ref name="Figaro"/>.
Le terrain où s'élève l'[[Église du Pater Noster de Jérusalem|église du Pater Noster]] (ou Éléona) est acquis en 1856 par [[Aurélie de La Tour d'Auvergne|Héloïse de la Tour d'Auvergne]] qui y fait bâtir un monastère par l'architecte [[Eugène Viollet-le-Duc]]. La propriétaire en fait don à la France en 1874<ref name="Figaro"/>.


Le [[Tombeau des Rois]] est fouillé par des archéologues français à partir de [[1863]]<ref name="consulTR"/>, avant d'être acquis par les [[frères Pereire]], banquiers de leur état, en [[1871]]<ref name="consulTR"/>. Ils font don du site en [[1886]]<ref name="consulTR"/> à l'État français {{citation|pour le conserver à la science et à la vénération des fidèles enfants d'Israël}}<ref name="Figaro"/>.
Le [[Tombeau des Rois]] est fouillé par des archéologues français à partir de 1863<ref name="consulTR"/>, avant d'être acquis par les [[frères Pereire]], banquiers, en 1871<ref name="consulTR"/>. Ils font don du site en 1886<ref name="consulTR"/> à l'État français {{citation|pour le conserver à la science et à la vénération des fidèles enfants d'Israël}}<ref name="Figaro"/>.


Le [[Abbaye Sainte-Marie de la Résurrection d'Abu Gosh|monastère d'Abou Gosh]] est donné à la France en [[1873]] par le sultan [[Abdulaziz]] en compensation de la perte de l'[[Église Saint-Georges (Lod)|église Saint-Georges]] de [[Lod (Israël)|Lod]], donnée aux [[Église grecque orthodoxe|Grecs orthodoxes]] deux ans auparavant<ref name="Figaro"/>.
Le [[Abbaye Sainte-Marie-de-la-Résurrection d'Abou Gosh|monastère d'Abou Gosh]] est donné à la France en 1873 par le sultan [[Abdülaziz|Abdulaziz]] en compensation de la perte de l'[[Église Saint-Georges (Lod)|église Saint-Georges]] de [[Lod (Israël)|Lod]], donnée aux [[Églises orthodoxes de culture grecque|Grecs orthodoxes]] deux ans auparavant<ref name="Figaro"/>.


Les possessions françaises n'ont jamais été remises en question, les accords de [[Accords de Mytilène|Mytilène]] en [[1901]] puis de {{Lien|langue=en|trad=Constantinople Agreement|fr=Accords de Constantinople|texte=Constantinople}} en [[1913]] conclus avec la [[Sublime Porte]] ayant confirmé le « protectorat » de la France sur ces territoires<ref name="oeuvre">{{Lien web |url=https://www.oeuvre-orient.fr/2015/07/14/laction-de-la-france-en-faveur-du-patrimoine-chretien-en-terre-sainte/ |titre=Terre sainte : l’action de la France en faveur du patrimoine chrétien |auteur1=Yves Teyssier d'Orfeuil|éditeur=[[Œuvre d'Orient]]|date= 14 juillet 2015 |consulté le=20 mai 2017}}.</ref>. Ceux-ci ont été confirmés par les successeurs de l'Empire ottoman : l'État d'[[Israël]] en [[1949]] (accords Chauvel/Fischer, non officiellement ratifié par Israël<ref>[https://fr.timesofisrael.com/le-24-janvier-1948-la-france-reconnaissait-letat-disrael/ Le 24 janvier 1949, la France reconnaissait l’Etat d’Israël], The Times of Israël, 24 janvier 2017</ref>) et l'[[autorité palestinienne]] en [[1997]]<ref name="oeuvre"/>.
Les possessions françaises n'ont jamais été remises en question par les autorités ottomanes, à partir de 1517, début de la conquête ottomane, les accords de [[Accords de Mytilène|Mytilène]] en 1901 puis ceux de {{Lien|langue=en|trad=Constantinople Agreement|fr=Accords de Constantinople|texte=Constantinople}} en 1913 ayant confirmé le « protectorat » de la France sur ces territoires<ref name="oeuvre">{{Lien web |url=https://www.oeuvre-orient.fr/2015/07/14/laction-de-la-france-en-faveur-du-patrimoine-chretien-en-terre-sainte/ |titre=Terre sainte : l’action de la France en faveur du patrimoine chrétien |auteur1=Yves Teyssier d'Orfeuil|éditeur=[[Œuvre d'Orient]]|date= 14 juillet 2015 |consulté le=20 mai 2017}}.</ref> et ce , jusqu'à la conquête de la Palestine par les forces britanniques en décembre 1917.

Ceux-ci ont été confirmés par les successeurs de l'Empire ottoman : les autorités britanniques jusqu'en 1948, l'Etat d'Israël, apparu après la déclaration d'indépendance du 14 mai 1948 portant création de l'État d'[[Israël]], reconnu " de facto " par la France le {{date|24 janvier 1949}} (au vu de la lettre signée, au nom de Robert Schumann, Ministre des Affaires Etrangères, par M. Chauvel, directeur, adressée au représentant à Paris du gouvernement provisoire d'Israël, M. Fischer<ref>[https://fr.timesofisrael.com/le-24-janvier-1948-la-france-reconnaissait-letat-disrael/ Le 24 janvier 1949, la France reconnaissait l’Etat d’Israël], The Times of Israël, 24 janvier 2017</ref> ) puis reconnu " de jure " par la France le 20 mai 1949 et l'[[autorité palestinienne]], créée en janvier 1993 et qui a reconnu les droits de la France, après discussions en 1997.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
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== Liens externes ==
== Annexes ==
=== Liens externes ===
* [https://jerusalem.consulfrance.org/-Domaines-nationaux- Le domaine français sur le site du consulat général de France.]
*[https://oeuvre-orient.fr/actualites/laction-de-la-france-en-faveur-du-patrimoine-chretien-en-terre-sainte-yves-teyssier-dorfeuil-2014/ L’action de la France en faveur du patrimoine chrétien en Terre Sainte, Yves Teyssier d’Orfeuil - 2014] |[[Œuvre d'Orient]]
* [https://jerusalem.consulfrance.org/-Domaines-nationaux- Le domaine français], sur le site du [[Consulat général de France à Jérusalem]].
*[https://oeuvre-orient.fr/actualites/laction-de-la-france-en-faveur-du-patrimoine-chretien-en-terre-sainte-yves-teyssier-dorfeuil-2014/ L’action de la France en faveur du patrimoine chrétien en Terre Sainte, Yves Teyssier d’Orfeuil - 2014], |[[Œuvre d'Orient]]


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Dernière version du 2 avril 2024 à 15:04

Domaine national français en Terre sainte

Domaine national français en Terre sainte
Entrée du Tombeau des Rois à Jérusalem.
Administration
Statut politique Propriété privée de l'État français
Gouvernance Consul général de France à Jérusalem

Le domaine national français en Terre sainte est un domaine français situé dans la ville de Jérusalem, en majorité sur l'ancien territoire de Jérusalem-Est, conquis le 7 juin 1967 par l'armée israélienne. Ce domaine regroupe des possessions appartenant à la France depuis le XIXe siècle.

Le domaine est géré et administré par le consulat général de France à Jérusalem.

Description[modifier | modifier le code]

Le domaine français regroupe quatre possessions dans la ville de Jérusalem[1] :

À l'exception du Tombeau des Rois, site israélite, ces possessions sont de hauts lieux de la spiritualité chrétienne[6].

Historique[modifier | modifier le code]

Le domaine national français vu dans le contexte géopolitique des accords d'armistice de 1949. Le corpus separatum, correspondant à la circonscription du consulat général de France à Jérusalem est aussi indiqué.

La présence française à Jérusalem remonte à l'époque des croisades[7]. Après la chute des États latins d'Orient, elle se voit officialisée par les capitulations de 1536 passées entre l'empereur ottoman Soliman le Magnifique et le roi de France François Ier[7]. Dans les années et siècles suivants, d'autres capitulations sont contractées entre les souverains des deux États visant la protection des pèlerins et des lieux saints en Palestine.

La première des possessions françaises est l'église Sainte-Anne. Elle est offerte à l'empereur Napoléon III par Abdülmecid Ier en 1856 en remerciement de l'intervention française lors de la guerre de Crimée qui vient de s'achever[7].

Le terrain où s'élève l'église du Pater Noster (ou Éléona) est acquis en 1856 par Héloïse de la Tour d'Auvergne qui y fait bâtir un monastère par l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. La propriétaire en fait don à la France en 1874[7].

Le Tombeau des Rois est fouillé par des archéologues français à partir de 1863[4], avant d'être acquis par les frères Pereire, banquiers, en 1871[4]. Ils font don du site en 1886[4] à l'État français « pour le conserver à la science et à la vénération des fidèles enfants d'Israël »[7].

Le monastère d'Abou Gosh est donné à la France en 1873 par le sultan Abdulaziz en compensation de la perte de l'église Saint-Georges de Lod, donnée aux Grecs orthodoxes deux ans auparavant[7].

Les possessions françaises n'ont jamais été remises en question par les autorités ottomanes, à partir de 1517, début de la conquête ottomane, les accords de Mytilène en 1901 puis ceux de Constantinople (en) en 1913 ayant confirmé le « protectorat » de la France sur ces territoires[6] et ce , jusqu'à la conquête de la Palestine par les forces britanniques en décembre 1917.

Ceux-ci ont été confirmés par les successeurs de l'Empire ottoman : les autorités britanniques jusqu'en 1948, l'Etat d'Israël, apparu après la déclaration d'indépendance du 14 mai 1948 portant création de l'État d'Israël, reconnu " de facto " par la France le (au vu de la lettre signée, au nom de Robert Schumann, Ministre des Affaires Etrangères, par M. Chauvel, directeur, adressée au représentant à Paris du gouvernement provisoire d'Israël, M. Fischer[8] ) puis reconnu " de jure " par la France le 20 mai 1949 et l'autorité palestinienne, créée en janvier 1993 et qui a reconnu les droits de la France, après discussions en 1997.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Domaines nationaux », Consulat général de France à Jérusalem.
  2. « L’Éléona », Consulat général de France à Jérusalem.
  3. « Abou Gosh », Consulat général de France à Jérusalem.
  4. a b c et d « Le Tombeau des Rois », Consulat général de France à Jérusalem.
  5. « Sainte-Anne », Consulat général de France à Jérusalem.
  6. a et b Yves Teyssier d'Orfeuil, « Terre sainte : l’action de la France en faveur du patrimoine chrétien », Œuvre d'Orient, (consulté le ).
  7. a b c d e et f Adrien Jaulmes, « La France, gardienne des lieux saints », sur Le Figaro, (consulté le ).
  8. Le 24 janvier 1949, la France reconnaissait l’Etat d’Israël, The Times of Israël, 24 janvier 2017

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]