« Naufrage du 3 octobre 2013 à Lampedusa » : différence entre les versions

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[[Fichier:Pelagie Islands map it.PNG|vignette|Situation géographique de [[Lampedusa]].]]
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Le '''{{date|3|octobre|2013}}''', une embarcation transportant environ 500 [[Immigration illégale|migrants clandestins]] africains fait '''naufrage près de [[Lampedusa]]''', île [[italie]]nne proche de la [[Sicile]]. La catastrophe a fait {{unité|366|morts}}, ce qui en fait la deuxième plus grande tragédie en Méditerranée depuis le début du {{s-|XXI|e}}.
Le '''{{date|3|octobre|2013}}''', une embarcation transportant environ 500 migrants africains fait '''naufrage près de [[Lampedusa]]''', île [[italie]]nne proche de la [[Sicile]]. La catastrophe fait {{unité|366|morts}}, ce qui en fait la deuxième plus grande tragédie en Méditerranée depuis le début du {{s-|XXI|e}}.


== Contexte ==
== Contexte ==
La situation géographique de l'île, point le plus au sud du territoire [[italie]]n, en a fait un lieu de débarquement privilégié pour [[Immigration illégale|les migrants clandestins]], qui tentent de gagner l'Europe depuis les côtes africaines, principalement tunisiennes et libyennes. Ce phénomène a commencé en 1992 et s'est progressivement amplifié. Du fait des conditions de ces transports clandestins (rapacité des passeurs, vétusté des embarcations, passagers en surnombre, affaiblis physiquement et psychologiquement) les victimes de naufrages ont été très nombreuses dans le triangle formé par la Sicile, [[Malte]] et Lampedusa. La plus grave de ces catastrophes s'est produite à l'aube de Noël 1996, faisant au moins {{unité|283|morts}}, et n'a été connue que beaucoup plus tard<ref>Wikipédia anglaise [[:en:Sinking of F174]]</ref>. Certaines estimations font état de plus de {{unité|3000|morts}} ou disparus depuis 2002 aux abords de l'île<ref>[http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2013/10/07/3300-migrants-sont-morts-a-lampedusa-depuis-2002/ « 3300 migrants sont morts à Lampedusa depuis 2002 »], ''Le Monde'', Blug Brother, blog de J. Manach du 7 octobre 2013.</ref>. Ces toutes dernières années, Lampedusa voit arriver de plus en plus de personnes originaires d'[[Afrique]] et du [[Moyen-Orient]], du fait de la persistance de l’insécurité en [[Somalie]], du régime dictatorial de l'[[Érythrée]], des [[Printemps arabe|révolutions arabes]] et de la [[Guerre civile syrienne]]. Peu après le drame du 3 octobre, à 60 [[mille marin|milles]] au sud de Lampedusa, un [[Naufrage du 11 octobre 2013|autre navire sombrait]] et les corps d'une trentaine de personnes étaient repêchées<ref>[http://www.liberation.fr/monde/2013/10/11/nouveau-naufrage-d-immigres-au-large-de-lampedusa-environ-50-morts_938863 « Naufrage d'immigrés au large de Lampedusa : environ 50 morts »], article de ''Libération'' du 11 octobre 2013.</ref> ; une quinzaine de jours plus tard, près de 700 passagers ont été secourus au large de l'île<ref>[http://www.rts.ch/info/monde/5321944-pres-de-700-migrants-secourus-au-large-de-l-ile-de-lampedusa.html# « Près de 700 migrants secourus au large de l'île de Lampedusa »], article de ''RTS Info'' du 26 octobre 2013, consulté le 2 novembre 2013.</ref>.
La situation géographique de l'île, point le plus au sud du territoire [[italie]]n, en a fait un lieu de débarquement privilégié pour [[Immigration illégale|les migrants clandestins]], qui tentent de gagner l'Europe depuis les côtes africaines, principalement tunisiennes et libyennes. Ce phénomène a commencé en 1992 et s'est progressivement amplifié. Du fait des conditions de ces transports clandestins (rapacité des passeurs, vétusté des embarcations, passagers en surnombre, affaiblis physiquement et psychologiquement) les victimes de naufrages ont été très nombreuses dans le triangle formé par la Sicile, [[Malte]] et Lampedusa. La plus grave de ces catastrophes s'est produite à l'aube de Noël 1996, faisant au moins {{unité|283|morts}}, et n'a été connue que beaucoup plus tard<ref>Wikipédia anglaise [[:en:Sinking of F174]]</ref>. Certaines estimations font état de plus de {{unité|3000|morts}} ou disparus depuis 2002 aux abords de l'île<ref>[http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2013/10/07/3300-migrants-sont-morts-a-lampedusa-depuis-2002/ « 3300 migrants sont morts à Lampedusa depuis 2002 »], ''Le Monde'', Blug Brother, blog de J. Manach du 7 octobre 2013.</ref>. Ces toutes dernières années, Lampedusa voit arriver de plus en plus de personnes originaires d'[[Afrique]] et du [[Moyen-Orient]], du fait de la persistance de l’insécurité en [[Somalie]], du régime dictatorial de l'[[Érythrée]], des [[Printemps arabe|révolutions arabes]] et de la [[guerre civile syrienne]]. Peu après le drame du {{date-|3 octobre}}, à 60 [[mille marin|milles]] au sud de Lampedusa, un [[Naufrage du 11 octobre 2013|autre navire sombrait]] et les corps d'une trentaine de personnes étaient repêchées<ref>[http://www.liberation.fr/monde/2013/10/11/nouveau-naufrage-d-immigres-au-large-de-lampedusa-environ-50-morts_938863 « Naufrage d'immigrés au large de Lampedusa : environ 50 morts »], article de ''Libération'' du 11 octobre 2013.</ref> ; une quinzaine de jours plus tard, près de 700 passagers ont été secourus au large de l'île<ref>[http://www.rts.ch/info/monde/5321944-pres-de-700-migrants-secourus-au-large-de-l-ile-de-lampedusa.html# « Près de 700 migrants secourus au large de l'île de Lampedusa »], article de ''RTS Info'' du 26 octobre 2013, consulté le 2 novembre 2013.</ref>.


== Circonstances ==
== Circonstances ==
Un chalutier en mauvais état part le premier octobre de [[Tripoli (ville de Libye)|Tripoli]] en [[Libye]]<ref name="LRDJ"/> avec environ {{unité|500|personnes}} à bord, en grande majorité des [[somalie]]ns et des [[érythrée]]ns. Il rencontre des difficultés, à la suite d'une panne de moteur, à moins de deux kilomètres de l'île. Il est environ sept heures du matin et il semble que l'avarie ait entraîné une fuite de fuel qui se répand sur le pont. Faute d'autres moyens, un passager a l'idée de mettre le feu à une couverture pour alerter les bateaux présents dans la zone, mais le fuel s'enflamme et pour s'en écarter, certains se jettent à l'eau, les autres se précipitent d'un seul côté du navire qui est déséquilibré et se retourne brusquement. Des pêcheurs, entendant des cris, s'approchent du lieu du naufrage, réussissent à sauver quelques personnes et appellent au secours les garde-côtes qui les relayent. Mais, à leur arrivée, il y a déjà beaucoup de victimes autour et sous le navire qui gît par quarante mètres de fond. Seules {{unité|155|personnes}} sont sauvées et les plongeurs ont beaucoup de mal à remonter les corps dans les jours qui suivent<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20131009.OBS0270/a-lampedusa-289-corps-ont-ete-repeches.html « À Lampedusa, 289 corps ont été repêchés.html »], article du ''Nouvel Observateur'' du 9 octobre 2013, consulté le 2 novembre 2013.</ref>. L’un des passeurs reconnu par des rescapés, est arrêté<ref name="LRDJ">[http://laregledujeu.org/2013/11/01/14551/choses-vues-a-lampedusa/ « Choses vues à Lampedusa »], article de François Dufour sur ''La Règle du jeu'' du {{1er}} novembre 2013, consulté le 2 novembre 2013.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=|titre=« Le naufrage à Lampedusa aurait fait plus de 300 morts »|url=http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE99202Q20131003?pageNumber=3&virtualBrandChannel=0&sp=true.html|site=reuters.com|date=21 octobre 2013}}.</ref>.
Un chalutier en mauvais état part le premier octobre de [[Tripoli (ville de Libye)|Tripoli]] en [[Libye]]<ref name="LRDJ"/> avec environ {{unité|500|personnes}} à bord, en grande majorité des [[somalie]]ns et des [[érythrée]]ns. Il rencontre des difficultés, à la suite d'une panne de moteur, à moins de deux kilomètres de l'île. Il est environ sept heures du matin et il semble que l'avarie ait entraîné une fuite de fioul qui se répand sur le pont. Faute d'autres moyens, un passager a l'idée de mettre le feu à une couverture pour alerter les bateaux présents dans la zone, mais le fioul s'enflamme et pour s'en écarter, certains se jettent à l'eau, les autres se précipitent d'un seul côté du navire qui est déséquilibré et se retourne brusquement. Des pêcheurs, entendant des cris, s'approchent du lieu du naufrage, réussissent à sauver quelques personnes et appellent au secours les garde-côtes qui les relayent. Mais, à leur arrivée, il y a déjà beaucoup de victimes autour et sous le navire qui gît par quarante mètres de fond. Seules {{unité|155|personnes}} sont sauvées et les plongeurs ont beaucoup de mal à remonter les corps dans les jours qui suivent<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20131009.OBS0270/a-lampedusa-289-corps-ont-ete-repeches.html « À Lampedusa, 289 corps ont été repêchés.html »], article du ''Nouvel Observateur'' du 9 octobre 2013, consulté le 2 novembre 2013.</ref>. L’un des passeurs reconnu par des rescapés, est arrêté<ref name="LRDJ">[http://laregledujeu.org/2013/11/01/14551/choses-vues-a-lampedusa/ « Choses vues à Lampedusa »], article de François Dufour sur ''La Règle du jeu'' du {{1er}} novembre 2013, consulté le 2 novembre 2013.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=|titre=« Le naufrage à Lampedusa aurait fait plus de 300 morts »|url=https://reuters.com/article/topNews/idFRPAE99202Q20131003?pageNumber=3&virtualBrandChannel=0&sp=true.html|site=reuters.com|date=21 octobre 2013}}.</ref>.


Les cercueils des corps repêchés sont installés dans un hangar de l'aéroport où se rendent le président de la Commission européenne, [[José Manuel Barroso]] et le premier ministre italien [[Enrico Letta]]. Ils sont apostrophés violemment à leur arrivée par quelques habitants de l'île<ref name="Libe"/>.
Les cercueils des corps repêchés sont installés dans un hangar de l'aéroport où se rendent le président de la Commission européenne, [[José Manuel Barroso]] et le premier ministre italien [[Enrico Letta]]. Ils sont apostrophés violemment à leur arrivée par quelques habitants de l'île<ref name="Libe"/>.


{{Unité|366|victimes}} sont déplorées<ref name="lacote">[http://www.lacote.ch/fr/monde/naufrage-de-lampedusa-ceremonie-en-hommage-aux-366-victimes-604-1228049 « Naufrage de Lampedusa : cérémonie en hommage aux 366 victimes »], article de ''La Côte'' du 21 octobre 2013, consulté le 2 novembre 2013.</ref>. Face au nombre important de victimes, le Premier ministre a d'abord annoncé un [[deuil national]]<ref name="Monde">{{Lien web|auteur=|titre=« Après le naufrage à Lampedusa, l'Italie décrète un deuil national »|url=http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/10/03/naufrage-meurtrier-d-une-embarcation-de-migrants-pres-de-lampedusa_3488951_3214.html|site=Le Monde.fr|date=4 octobre 2013}}</ref>, mais finalement, une simple cérémonie de commémoration est tenue le {{date|21|octobre|}} à [[Agrigente]], en Sicile, en la présence de trois ministres ainsi que d'une centaine d'Érythréens venus en bus des quatre coins de l'Italie. En revanche, les survivants, hébergés au centre de Lampedusa, parmi lesquels des parents des victimes, se voient refuser le droit de se rendre à cette cérémonie<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/lampedusa-pas-de-funerailles-nationales-pour-les-victimes-du-naufrage_1292276.html « Lampedusa: pas de funérailles nationales pour les victimes du naufrage »], article de ''L'Express'' du 18 octobre 2013, consulté le 2 novembre 2013.</ref>{{,}}<ref name="lacote"/>.
{{Unité|366|victimes}} sont déplorées<ref name="lacote">[http://www.lacote.ch/fr/monde/naufrage-de-lampedusa-ceremonie-en-hommage-aux-366-victimes-604-1228049 « Naufrage de Lampedusa : cérémonie en hommage aux 366 victimes »], article de ''La Côte'' du 21 octobre 2013, consulté le 2 novembre 2013.</ref>. Face au nombre important de victimes, le Premier ministre a d'abord annoncé un [[deuil national]]<ref name="Monde">{{Lien web|auteur=|titre=« Après le naufrage à Lampedusa, l'Italie décrète un deuil national »|url=https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/10/03/naufrage-meurtrier-d-une-embarcation-de-migrants-pres-de-lampedusa_3488951_3214.html|site=Le Monde.fr|date=4 octobre 2013}}</ref>, mais finalement, une simple cérémonie de commémoration est tenue le {{date|21|octobre|}} à [[Agrigente]], en Sicile, en la présence de trois ministres ainsi que d'une centaine d'Érythréens venus en bus des quatre coins de l'Italie. En revanche, les survivants, hébergés au centre de Lampedusa, parmi lesquels des parents des victimes, se voient refuser le droit de se rendre à cette cérémonie<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/lampedusa-pas-de-funerailles-nationales-pour-les-victimes-du-naufrage_1292276.html « Lampedusa: pas de funérailles nationales pour les victimes du naufrage »], article de ''L'Express'' du 18 octobre 2013, consulté le 2 novembre 2013.</ref>{{,}}<ref name="lacote"/>.


Un mois après le naufrage, au centre de rétention de Lampedusa, des rescapés reconnaissent un Somalien, soupçonné d'être l'un des organisateurs de la traversée. Le témoignage de huit personnes entendues par la police de [[Palerme]] révèle qu'avant d'atteindre Tripoli, 130 des passagers ont été enlevés, séquestrés, souvent torturés et violés aux confins du Soudan et de la Libye par une cinquantaine de somaliens, [[soudan]]ais et [[libye]]ns en vue d’extorquer des rançons à leurs familles<ref>[http://www.liberation.fr/monde/2013/11/08/des-migrants-de-lampedusa-tortures-et-violes-avant-leur-depart-de-lybie_945725 « Des migrants de Lampedusa torturés et violés avant leur départ de Libye »], article de ''Libération'' du 8 novembre 2013, consulté le 18 novembre 2013.</ref>. L'homme reconnu au centre de rétention est arrêté et accusé de trafic d'êtres humains, d'association criminelle visant à faciliter l'immigration illégale, d'enlèvement et d'agression sexuelle<ref>[http://www.lastampa.it/2013/11/08/italia/cronache/naufragio-di-lampedusa-arrestato-uno-degli-organizzatori-del-viaggio-qwOzi8D6GtYCtOjZ3SVQuM/pagina.html « Arrestato il trafficante di uomini della strage in mare a Lampedusa »], article de ''La Stampa'' du 8 novembre 2013, consulté le 18 novembre 2013.</ref>.
Un mois après le naufrage, au centre de rétention de Lampedusa, des rescapés reconnaissent un Somalien, soupçonné d'être l'un des organisateurs de la traversée. Le témoignage de huit personnes entendues par la police de [[Palerme]] révèle qu'avant d'atteindre Tripoli, 130 des passagers ont été enlevés, séquestrés, souvent torturés et violés aux confins du Soudan et de la Libye par une cinquantaine de somaliens, [[soudan]]ais et [[libye]]ns en vue d’extorquer des rançons à leurs familles<ref>[http://www.liberation.fr/monde/2013/11/08/des-migrants-de-lampedusa-tortures-et-violes-avant-leur-depart-de-lybie_945725 « Des migrants de Lampedusa torturés et violés avant leur départ de Libye »], article de ''Libération'' du 8 novembre 2013, consulté le 18 novembre 2013.</ref>. L'homme reconnu au centre de rétention est arrêté et accusé de trafic d'êtres humains, d'association criminelle visant à faciliter l'immigration illégale, d'enlèvement et d'agression sexuelle<ref>[http://www.lastampa.it/2013/11/08/italia/cronache/naufragio-di-lampedusa-arrestato-uno-degli-organizzatori-del-viaggio-qwOzi8D6GtYCtOjZ3SVQuM/pagina.html « Arrestato il trafficante di uomini della strage in mare a Lampedusa »], article de ''La Stampa'' du 8 novembre 2013, consulté le 18 novembre 2013.</ref>.

Quatre ans après le naufrage, les enregistrements des échanges entre les gardes-côte italiens et maltais révèlent que les autorités italiennes savaient cinq heures avant le naufrage que le navire prenait l'eau, mais ont refusé de mobiliser un navire militaire italien situé à proximité pour ne pas devenir responsables du transfert vers la côte la plus proche<ref>{{Lien web |auteur=Anna Momigliano |titre=Italian forces ignored a sinking ship full of Syrian refugees and let more than 250 drown, says leaked audio |url=https://www.washingtonpost.com/news/worldviews/wp/2017/05/09/italian-forces-ignored-a-sinking-ship-full-of-syrian-refugees-and-let-more-than-250-drown-says-leaked-audio/ |date=May 9, 2017}}</ref>.


== Réactions ==
== Réactions ==
Les autorités italiennes ont accordé la citoyenneté italienne honoraire et des funérailles nationales aux plus de 350 personnes décédées, et accusé d'entrée illégale et placé en détention les 155 survivants érythréens, alors qu'ils étaient éligibles à une protection internationale<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Nick|nom1=Dines|prénom2=Nicola|nom2=Montagna|prénom3=Vincenzo|nom3=Ruggiero|titre=Thinking Lampedusa: border construction, the spectacle of bare life and the productivity of migrants|périodique=Ethnic and Racial Studies|volume=38|numéro=3|pages=430–445|date=2015-02-19|issn=0141-9870|issn2=1466-4356|doi=10.1080/01419870.2014.936892|lire en ligne=http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/01419870.2014.936892|consulté le=2024-04-07}}</ref>.
L'ampleur de ce drame sans précédent, l'indignation de la maire et des habitants de l'île, débordés par le nombre d'arrivants clandestins, a entraîné une couverture médiatique inhabituelle en pareille matière{{référence insuffisante|<ref name="Agora">[http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-livre-noir-de-la-chasse-aux-141988 « Le Livre noir de la chasse aux migrants : Lampedusa et les "valeurs" de la forteresse Europe »], article sur ''Agora Vox'' du 10 octobre 2013.</ref>}} et pour la première fois suscité des commentaires de la part de hauts responsables politiques. La maire de Lampedusa, Giusi Nicolini, avait estimé la visite de ceux-ci indispensable, « pour voir de près l’immense tragédie qui se vit sur l’île ». Elle a estimé que le gouvernement italien devait demander des excuses aux enfants et aux survivants pour la manière dont notre pays les traite<ref name="Libe"/>. « Seulement après, nous pourrons demander à l’Europe d’assumer ses propres responsabilités », a-t-elle conclu<ref name="Libe">[http://www.liberation.fr/monde/2013/10/09/barroso-et-letta-hues-a-lampedusa_938171 « Barroso et Letta hués à Lampedusa »], article de ''Libération'' du 9 octobre 2013, consulté le 2 novembre 2013.</ref>.


Le président, [[Giorgio Napolitano]], le Premier ministre italien [[Enrico Letta]], le vice-Premier ministre [[:it:|Angelino Alfano]] ont manifesté leur émotion devant cette {{Citation|immense tragédie}}<ref name="bbc24380247">http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-24380247</ref>, appelant à une réaction européenne<ref name="Libe"/>. Un journaliste de l’hebdomadaire ''L’Espresso'', [[Fabrizio Gatti]], qui a partagé l'expérience de précédents « boat-people », a lancé une campagne de signatures pour que l’île de Lampedusa et ses habitants, mais aussi les naufragés qui fuient les guerres et les dictatures, reçoivent le prix Nobel de la paix<ref name="Libe"/>. Le 22 novembre, la [[Fondation Danielle Mitterrand]] a remis le prix Danielle-Mitterrand et le prix spécial aux citoyens de Lampedusa<ref>[http://www.huffingtonpost.fr/emmanuel-poilane/lampedusa-clandestins-immigration_b_4335670.html « N'oublions pas Lampedusa et trouvons des solutions pérennes ! »], article du ''Huffington Post'' du 26 novembre 2013, consulté le {{1er}} décembre 2013.</ref>. Le pape [[François (pape)|François]], qui avait effectué le 8 juillet, son premier voyage apostolique à Lampedusa, a déclaré : {{Citation|C'est une honte. Unissons nos efforts pour qu'une pareille tragédie ne se renouvelle pas}}<ref>[http://www.lastampa.it/2013/10/03/italia/cronache/barcone-naufraga-a-lampedusa-almeno-dieci-migranti- La Stampa 03-10-13 - cimitero mediterraneo]</ref>. Le drame a également provoqué une immense émotion dans les pays africains touchés par l'émigration : indignation devant l'indifférence de l'Europe, mais aussi des dirigeants de ces États où la situation politique, économique et sociale est à l'origine de ces départs<ref>[http://www.rfi.fr/afrique/20131004-naufrage-lampedusa-une-grande-emotion-afrique « Le naufrage de Lampedusa provoque une grande émotion en Afrique »], article de ''RFI'' du 4 octobre 2013, consulté le 12 novembre 2013.</ref>.
La maire de Lampedusa, [[Giusi Nicolini]], avait estimé la visite de hauts responsables politiques indispensable, « pour voir de près l’immense tragédie qui se vit sur l’île ». Elle a estimé que le gouvernement italien devait demander des excuses aux enfants et aux survivants pour la manière dont notre pays les traite<ref name="Libe" />. « Seulement après, nous pourrons demander à l’Europe d’assumer ses propres responsabilités », a-t-elle conclu<ref name="Libe">[http://www.liberation.fr/monde/2013/10/09/barroso-et-letta-hues-a-lampedusa_938171 « Barroso et Letta hués à Lampedusa »], article de ''Libération'' du 9 octobre 2013, consulté le 2 novembre 2013.</ref>.
Le président, [[Giorgio Napolitano]], le Premier ministre italien [[Enrico Letta]], le vice-Premier ministre [[:it:|Angelino Alfano]] ont manifesté leur émotion devant cette {{Citation|immense tragédie}}<ref name="bbc24380247">{{lien web |langue=en |titre=Italy boat sinking : Hundreds feared dead off Lampedusa |url=https://www.bbc.co.uk/news/world-europe-24380247 |site=bbc.co.uk |périodique=BBC News |date=03-10-2013 |consulté le=18-11-2023}}.</ref>, appelant à une réaction européenne<ref name="Libe"/>. Un journaliste de l’hebdomadaire ''L’Espresso'', [[Fabrizio Gatti]], qui a partagé l'expérience de précédents « boat-people », a lancé une campagne de signatures pour que l’île de Lampedusa et ses habitants, mais aussi les naufragés qui fuient les guerres et les dictatures, reçoivent le prix Nobel de la paix<ref name="Libe"/>. Le {{date-|22 novembre}}, la [[Fondation Danielle-Mitterrand - France Libertés|Fondation Danielle-Mitterrand]] a remis le prix Danielle-Mitterrand et le prix spécial aux citoyens de Lampedusa<ref>[https://www.huffingtonpost.fr/emmanuel-poilane/lampedusa-clandestins-immigration_b_4335670.html « N'oublions pas Lampedusa et trouvons des solutions pérennes ! »], article du ''Huffington Post'' du 26 novembre 2013, consulté le {{1er}} décembre 2013.</ref>. Le pape [[François (pape)|François]], qui avait effectué le {{date-|8 juillet}}, son premier voyage apostolique à Lampedusa, a déclaré : {{Citation|C'est une honte. Unissons nos efforts pour qu'une pareille tragédie ne se renouvelle pas}}<ref>[http://www.lastampa.it/2013/10/03/italia/cronache/barcone-naufraga-a-lampedusa-almeno-dieci-migranti- La Stampa 03-10-13 - cimitero mediterraneo]</ref>. Le drame a également provoqué une immense émotion dans les pays africains touchés par l'émigration : indignation devant l'indifférence de l'Europe, mais aussi des dirigeants de ces États où la situation politique, économique et sociale est à l'origine de ces départs<ref>[http://www.rfi.fr/afrique/20131004-naufrage-lampedusa-une-grande-emotion-afrique « Le naufrage de Lampedusa provoque une grande émotion en Afrique »], article de ''RFI'' du 4 octobre 2013, consulté le 12 novembre 2013.</ref>.


=== Répercussions en Europe et en Afrique ===
=== Répercussions en Europe et en Afrique ===
Le drame soulève à nouveau la question de la législation italienne et européenne relative aux migrants clandestins qui arrivent de plus en plus nombreux. Madame Kyengre, ministre italienne de l'Intégration demande de modifier la loi italienne qui fait des suspects de tous les migrants clandestins. Le Conseil des ministres italien a débloqué le 9 octobre 2013 ; {{unité|190|millions}} d'euros pour garantir aux arrivants un accueil plus digne en Italie ainsi que {{unité|20|millions}} d'euros pour prendre en charge les enfants mineurs<ref>[http://www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20131012112352/immigration-malte-lampedusa-immigration-clandestineimmigration-clandestine-des-dizaines-de-morts-dans-le-naufrage-au-large-de-malte.html Jeune Afrique 12.10.2013]</ref>. La maire de Lampedusa, Giusi Nicolini, et la ministre de l'intégration demandent à l'Europe de prendre ses responsabilités pour éviter ces morts et ne pas laisser à la seule Italie la prise en charge de ces arrivants.
Le drame soulève à nouveau la question de la législation italienne et européenne relative aux migrants clandestins qui arrivent de plus en plus nombreux. Madame Kyengre, ministre italienne de l'Intégration demande de modifier la loi italienne qui fait des suspects de tous les migrants clandestins. Le Conseil des ministres italien a débloqué le {{date-|9 octobre 2013}} ; {{unité|190|millions}} d'euros pour garantir aux arrivants un accueil plus digne en Italie ainsi que {{unité|20|millions}} d'euros pour prendre en charge les enfants mineurs<ref>[http://www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20131012112352/immigration-malte-lampedusa-immigration-clandestineimmigration-clandestine-des-dizaines-de-morts-dans-le-naufrage-au-large-de-malte.html Jeune Afrique 12.10.2013]</ref>. La maire de Lampedusa, Giusi Nicolini, et la ministre de l'intégration demandent à l'Europe de prendre ses responsabilités pour éviter ces morts et ne pas laisser à la seule Italie la prise en charge de ces arrivants.

[[Joseph Muscat]], Premier ministre de [[Malte]], autre pays d'accès à l'[[Europe]] pour les « boat-people », a tenu des propos similaires, demandant que soient changées les règles de l'immigration après le [[Naufrage du 11 octobre 2013|naufrage survenu au large de l'île quelques jours après]] celui de Lampedusa et qui a causé la mort de 34 autres personnes, [[syrie]]nnes ou [[Palestiniens|palestiniennes]]. À Rome, Giusi Nicolini, maire de Lampedusa et Luigi Manconi, président de la commission du Sénat pour les droits de l’homme, ont présenté au gouvernement une proposition de loi visant à convaincre les partenaires de l’Italie de la nécessité d’affronter, la question des migrants qui fuient des situations de guerre, de famine, de persécution religieuse ou ethnique en étudiant avant tout tous les moyens possibles pour permettre aux réfugiés demandeurs d’asile d’exercer leurs droits, avant de monter sur les bateaux de la mort<ref>[http://www.rfi.fr/europe/20131022-italie-une-proposition-loi-eviter-nouveau-drame-lampedusa RFI 22.10.2013]</ref>. Lors du [[Conseil de l'Europe|Conseil Européen]] du {{date-|24 octobre 2013}}, le président du Parlement, [[Martin Schulz]] qui a parlé d'« une tragédie qui doit marquer un tournant dans la politique européenne » a demandé aux États qui ne sont pas directement confrontés à ces arrivées une aide d'urgence, une participation plus importante dans le financement de l'agence [[Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures|Frontex]] ainsi qu'un assouplissement de la [[Règlement Dublin II|réglementation dite de Dublin II]] et la création d'un système d'immigration légale<ref>[http://www.radinrue.com/article8709.html « Allocution prononcée à l’occasion du Conseil européen du 24 octobre 2013 par Martin Schulz, président du Parlement européen »], sur le site ''Radin Rue'', consulté le 5 novembre 2013.</ref>. Mais la nature des résolutions prises par ce Conseil européen<ref>[https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/10/25/apres-le-drame-de-lampedusa-bruxelles-s-emeut-mais-ne-bouge-pas_3503185_3214.html « Après le drame de Lampedusa, l'UE s'émeut mais ne bouge pas »], article du ''Monde'' du 25 octobre 2013.</ref> qui envisage avant tout une augmentation du budget de Frontex<ref>[http://www.lesoir.be/335609/article/actualite/fil-info/fil-info-monde/2013-10-08/lampedusa-budget-frontex-insuffisant-selon-paris « Lampedusa : le budget Frontex "insuffisant", selon Paris »], article du ''Soir'' du 8 octobre 2013, consulté le 13 novembre 2013.</ref> et reprend l'idée de la création d'un système de surveillance des frontières de l'Union européenne avec les pays de la Méditerranée, Eurosur, destiné à prévenir les mouvements de migrants et à éviter des tragédies<ref>[https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/10/10/migrations-l-ue-veut-renforcer-ses-frontieres-maritimes-avec-eurosur_3493689_3214.html « Migrations : l'UE veut renforcer ses frontières maritimes avec Eurosur »], article du ''Monde'' du 10 octobre 2013, consulté le 8 décembre 2013.</ref>, corrobore l'opinion de ceux qui déclarent que « cette île est un symbole. Un symbole de l’échec de la politique d’immigration européenne<ref>[http://future.arte.tv/fr/sujet/forteresse-europe L'Europe face à l'immigration clandestine], [[Arte]], consulté le 4 février 2014.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepartidegauche.fr/vudailleurs/articleweb/3671-willy-meyer--qlampedusa-est-devenu-le-symbole-de-la-politique-dimmigration-inhumaine-de-lueq Willy Meyer : "Lampedusa est devenu le symbole de la politique d’immigration inhumaine de l’UE"], [[Parti de gauche (France)|Parti de gauche]], 8 avril 2011, consulté le 4 février 2014.</ref> ». Les associations de défense des migrants<ref>[http://www.liberation.fr/monde/2013/10/04/lampedusa-l-europe-assassine_937029 Libération 4.10.2013 Lampedusa : l'Europe assassine]</ref> estiment que l'agence Frontex dont la fonction est de surveiller et dissuader les mouvements migratoires entraîne le recours à des passeurs et trafiquants qui utilisent des moyens et empruntent des itinéraires toujours plus dangereux. Elles condamnent une politique visant à déléguer le contrôle des frontières aux états africains comme la Libye et demandent la révision des accords de Dublin II<ref>Marcelle Padovani, [http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20131004.OBS9798/lampedusa-les-migrants-et-les-lois.html Lampedusa : les lois anti-immigration pointées du doigt], ''[[Le Nouvel Observateur]]'', 4 octobre 2013, consulté le 4 février 2014.</ref>.


À l'initiative de l'[[Union africaine]], plusieurs pays africains comme la Tunisie<ref>[http://nawaat.org/portail/2013/11/05/lampedusa-le-deuil-est-insuffisant-agissons/ « Lampedusa : le deuil est insuffisant, agissons ! »], article de ''Nawat'' du 5 novembre 2013, consulté le 11 novembre 2013.</ref>, le [[Tchad]]<ref>[http://www.journaldutchad.com/article.php?aid=5401 « Tchad: à la mémoire des immigrés africains morts à Lampedusa »], article du ''Journal du Tchad'' du 4 novembre 2013, consulté le 11 novembre 2013.</ref>, l'[[Éthiopie]]<ref>[http://www.waltainfo.com/index.php/international-news/11075-africa-to-mourn-for-victims-of-lampedusa-incident ''« Walt Info Africa to mourn for victims of Lampedusa incident »'']</ref> ou la [[Mauritanie]]<ref>[http://www.ami.mr/fr/index.php?page=Depeche&id_depeche=24108 Agence Mauritanienne d'Information] 2 novembre 2013.</ref> ont fait du {{date-|3 novembre}} un jour de deuil national pour rendre hommage aux victimes de ce naufrage et à toutes les autres. Le président du Mali, [[Ibrahim Boubacar Keïta]] a appelé de ses vœux une conférence internationale sur l'immigration qui réunirait pays de départ et pays d'arrivée <ref>[http://www.essorml.com/le-president-ibk-le-temps-est-venu-de-la-reflexion-et-de-laction-profonde.html « Le président IBK : "Le temps est venu de la réflexion et de l’action profonde" » ], article de ''L'Essor'' du 14 octobre 2013.</ref>.
[[Joseph Muscat]], Premier ministre de [[Malte]], autre pays d'accès à l'[[Europe]] pour les « boat-people », a tenu des propos similaires, demandant que soient changées les règles de l'immigration après le [[Naufrage du 11 octobre 2013|naufrage survenu au large de l'île quelques jours après]] celui de Lampedusa et qui a causé la mort de 34 autres personnes, [[syrie]]nnes ou [[Palestine|palestiniennes]]. À Rome, Giusi Nicolini, maire de Lampedusa et Luigi Manconi, président de la commission du Sénat pour les droits de l’homme, ont présenté au gouvernement une proposition de loi visant à convaincre les partenaires de l’Italie de la nécessité d’affronter, la question des migrants qui fuient des situations de guerre, de famine, de persécution religieuse ou ethnique en étudiant avant tout tous les moyens possibles pour permettre aux réfugiés demandeurs d’asile d’exercer leurs droits, avant de monter sur les bateaux de la mort<ref>[http://www.rfi.fr/europe/20131022-italie-une-proposition-loi-eviter-nouveau-drame-lampedusa RFI 22.10.2013]</ref>. Lors du [[Conseil de l'Europe|Conseil Européen]] du 24 octobre 2013, le président du Parlement, [[Martin Schulz]] qui a parlé d'« une tragédie qui doit marquer un tournant dans la politique européenne » a demandé aux États qui ne sont pas directement confrontés à ces arrivées une aide d'urgence, une participation plus importante dans le financement de l'agence [[Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures|Frontex]] ainsi qu'un assouplissement de la [[Règlement Dublin II|réglementation dite de Dublin II]] et la création d'un système d'immigration légale<ref>[http://www.radinrue.com/article8709.html « Allocution prononcée à l’occasion du Conseil européen du 24 octobre 2013 par Martin Schulz, président du Parlement européen »], sur le site ''Radin Rue'', consulté le 5 novembre 2013.</ref>. Mais la nature des résolutions prises par ce Conseil européen<ref>[http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/10/25/apres-le-drame-de-lampedusa-bruxelles-s-emeut-mais-ne-bouge-pas_3503185_3214.html « Après le drame de Lampedusa, l'UE s'émeut mais ne bouge pas »], article du ''Monde'' du 25 octobre 2013.</ref> qui envisage avant tout une augmentation du budget de Frontex<ref>[http://www.lesoir.be/335609/article/actualite/fil-info/fil-info-monde/2013-10-08/lampedusa-budget-frontex-insuffisant-selon-paris « Lampedusa : le budget Frontex "insuffisant", selon Paris »], article du ''Soir'' du 8 octobre 2013, consulté le 13 novembre 2013.</ref> et reprend l'idée de la création d'un système de surveillance des frontières de l'Union européenne avec les pays de la Méditerranée, Eurosur, destiné à prévenir les mouvements de migrants et à éviter des tragédies<ref>[http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/10/10/migrations-l-ue-veut-renforcer-ses-frontieres-maritimes-avec-eurosur_3493689_3214.html « Migrations : l'UE veut renforcer ses frontières maritimes avec Eurosur »], article du ''Monde'' du 10 octobre 2013, consulté le 8 décembre 2013.</ref>, corrobore l'opinion de ceux qui déclarent que « cette île est un symbole. Un symbole de l’échec de la politique d’immigration européenne<ref>[http://future.arte.tv/fr/sujet/forteresse-europe L'Europe face à l'immigration clandestine], [[Arte]], consulté le 4 février 2014.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepartidegauche.fr/vudailleurs/articleweb/3671-willy-meyer--qlampedusa-est-devenu-le-symbole-de-la-politique-dimmigration-inhumaine-de-lueq Willy Meyer : "Lampedusa est devenu le symbole de la politique d’immigration inhumaine de l’UE"], [[Parti de gauche (France)|Parti de gauche]], 8 avril 2011, consulté le 4 février 2014.</ref> ». Les associations de défense des migrants<ref>[http://www.liberation.fr/monde/2013/10/04/lampedusa-l-europe-assassine_937029 Libération 4.10.2013 Lampedusa : l'Europe assassine]</ref> estiment que l'agence Frontex dont la fonction est de surveiller et dissuader les mouvements migratoires entraîne le recours à des passeurs et trafiquants qui utilisent des moyens et empruntent des itinéraires toujours plus dangereux. Elles condamnent une politique visant à déléguer le contrôle des frontières aux états africains comme la Libye et demandent la révision des accords de Dublin II<ref>Marcelle Padovani, [http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20131004.OBS9798/lampedusa-les-migrants-et-les-lois.html Lampedusa : les lois anti-immigration pointées du doigt], ''[[Le Nouvel Observateur]]'', 4 octobre 2013, consulté le 4 février 2014.</ref>.


Un voilier de l'ONG espagnole [[Proactiva Open Arms]], l'Astral, s'est rendu au large de Lampedusa le {{date-|3 octobre 2018}} à l'occasion du cinquième anniversaire du naufrage<ref>l'Express,04.10.2018.[https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/migrants-un-nouveau-bateau-humanitaire-italien-vogue-vers-la-libye_2038308.html]</ref>
À l'initiative de l'[[Union africaine]], plusieurs pays africains comme la Tunisie<ref>[http://nawaat.org/portail/2013/11/05/lampedusa-le-deuil-est-insuffisant-agissons/ « Lampedusa : le deuil est insuffisant, agissons ! »], article de ''Nawat'' du 5 novembre 2013, consulté le 11 novembre 2013.</ref>, le [[Tchad]]<ref>[http://www.journaldutchad.com/article.php?aid=5401 « Tchad: à la mémoire des immigrés africains morts à Lampedusa »], article du ''Journal du Tchad'' du 4 novembre 2013, consulté le 11 novembre 2013.</ref>, l'[[Éthiopie]]<ref>[http://www.waltainfo.com/index.php/international-news/11075-africa-to-mourn-for-victims-of-lampedusa-incident ''« Walt Info Africa to mourn for victims of Lampedusa incident »'']</ref> ou la [[Mauritanie]]<ref>[http://www.ami.mr/fr/index.php?page=Depeche&id_depeche=24108 Agence Mauritanienne d'Information] 2 novembre 2013.</ref> ont fait du 3 novembre un jour de deuil national pour rendre hommage aux victimes de ce naufrage et à toutes les autres. Le président du Mali, [[Ibrahim Boubacar Keïta]] a appelé de ses vœux une conférence internationale sur l'immigration qui réunirait pays de départ et pays d'arrivée <ref>[http://www.essorml.com/le-president-ibk-le-temps-est-venu-de-la-reflexion-et-de-laction-profonde.html « Le président IBK : "Le temps est venu de la réflexion et de l’action profonde" » ], article de ''L'Essor'' du 14 octobre 2013.</ref>.


=== Suites de la tragédie ===
=== Suites de la tragédie ===
{{article détaillé|Opération Mare Nostrum}}
{{article détaillé|Opération Mare Nostrum}}


L'Italie a pris l'initiative en octobre 2013 de lancer l'opération Mare nostrum. L'objectif consiste à surveiller vingt-quatre heures sur vingt-quatre les eaux italiennes avec les moyens d'observation et de sauvetage nécessaires pour venir en aide à toute embarcation en difficulté et sauver le plus de vies possible. Cinq bâtiments de la marine
L'Italie a pris l'initiative en {{date-|octobre 2013}} de lancer l'opération Mare nostrum. L'objectif consiste à surveiller vingt-quatre heures sur vingt-quatre les eaux italiennes avec les moyens d'observation et de sauvetage nécessaires pour venir en aide à toute embarcation en difficulté et sauver le plus de vies possible. Cinq bâtiments de la marine militaire ainsi que des moyens aériens dont des [[drone]]s sont mis au service de cette mission pour laquelle un budget de 1,5 million d’euros par mois est actuellement prévu <ref>[http://www.la-croix.com/Actualite/Europe/L-Italie-lance-la-mission-Mare-Nostrum-2013-10-16-1043279 ''La Croix'', 16.10.13]</ref>. De nombreux émigrants ont pu être secourus dans les mois suivants et aucune victime n'a été à déplorer <ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/12/17/97001-20131217FILWWW00516-lampedusa-110-immigres-sauves-des-eaux.php ''Le Figaro'', 17.12.13]</ref>{{,}}<ref>[http://www.rts.ch/info/monde/5520872-un-navire-militaire-italien-secourt-200-immigres-au-large-de-lampedusa.html. RTS. Info 11.01.14]</ref>. Cette opération a été remplacée avec [[Opération Triton|l'opération Triton]] en automne 2014.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* ''[[À ce stade de la nuit]]'' (2014) récit de [[Maylis de Kerangal]] traitant directement de ce naufrage.
* ''[[À ce stade de la nuit]]'' (2014) récit de [[Maylis de Kerangal]] traitant directement de ce naufrage.


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Version du 7 avril 2024 à 18:40

Situation géographique de Lampedusa.

Le , une embarcation transportant environ 500 migrants africains fait naufrage près de Lampedusa, île italienne proche de la Sicile. La catastrophe fait 366 morts, ce qui en fait la deuxième plus grande tragédie en Méditerranée depuis le début du XXIe siècle.

Contexte

La situation géographique de l'île, point le plus au sud du territoire italien, en a fait un lieu de débarquement privilégié pour les migrants clandestins, qui tentent de gagner l'Europe depuis les côtes africaines, principalement tunisiennes et libyennes. Ce phénomène a commencé en 1992 et s'est progressivement amplifié. Du fait des conditions de ces transports clandestins (rapacité des passeurs, vétusté des embarcations, passagers en surnombre, affaiblis physiquement et psychologiquement) les victimes de naufrages ont été très nombreuses dans le triangle formé par la Sicile, Malte et Lampedusa. La plus grave de ces catastrophes s'est produite à l'aube de Noël 1996, faisant au moins 283 morts, et n'a été connue que beaucoup plus tard[1]. Certaines estimations font état de plus de 3 000 morts ou disparus depuis 2002 aux abords de l'île[2]. Ces toutes dernières années, Lampedusa voit arriver de plus en plus de personnes originaires d'Afrique et du Moyen-Orient, du fait de la persistance de l’insécurité en Somalie, du régime dictatorial de l'Érythrée, des révolutions arabes et de la guerre civile syrienne. Peu après le drame du , à 60 milles au sud de Lampedusa, un autre navire sombrait et les corps d'une trentaine de personnes étaient repêchées[3] ; une quinzaine de jours plus tard, près de 700 passagers ont été secourus au large de l'île[4].

Circonstances

Un chalutier en mauvais état part le premier octobre de Tripoli en Libye[5] avec environ 500 personnes à bord, en grande majorité des somaliens et des érythréens. Il rencontre des difficultés, à la suite d'une panne de moteur, à moins de deux kilomètres de l'île. Il est environ sept heures du matin et il semble que l'avarie ait entraîné une fuite de fioul qui se répand sur le pont. Faute d'autres moyens, un passager a l'idée de mettre le feu à une couverture pour alerter les bateaux présents dans la zone, mais le fioul s'enflamme et pour s'en écarter, certains se jettent à l'eau, les autres se précipitent d'un seul côté du navire qui est déséquilibré et se retourne brusquement. Des pêcheurs, entendant des cris, s'approchent du lieu du naufrage, réussissent à sauver quelques personnes et appellent au secours les garde-côtes qui les relayent. Mais, à leur arrivée, il y a déjà beaucoup de victimes autour et sous le navire qui gît par quarante mètres de fond. Seules 155 personnes sont sauvées et les plongeurs ont beaucoup de mal à remonter les corps dans les jours qui suivent[6]. L’un des passeurs reconnu par des rescapés, est arrêté[5],[7].

Les cercueils des corps repêchés sont installés dans un hangar de l'aéroport où se rendent le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso et le premier ministre italien Enrico Letta. Ils sont apostrophés violemment à leur arrivée par quelques habitants de l'île[8].

366 victimes sont déplorées[9]. Face au nombre important de victimes, le Premier ministre a d'abord annoncé un deuil national[10], mais finalement, une simple cérémonie de commémoration est tenue le à Agrigente, en Sicile, en la présence de trois ministres ainsi que d'une centaine d'Érythréens venus en bus des quatre coins de l'Italie. En revanche, les survivants, hébergés au centre de Lampedusa, parmi lesquels des parents des victimes, se voient refuser le droit de se rendre à cette cérémonie[11],[9].

Un mois après le naufrage, au centre de rétention de Lampedusa, des rescapés reconnaissent un Somalien, soupçonné d'être l'un des organisateurs de la traversée. Le témoignage de huit personnes entendues par la police de Palerme révèle qu'avant d'atteindre Tripoli, 130 des passagers ont été enlevés, séquestrés, souvent torturés et violés aux confins du Soudan et de la Libye par une cinquantaine de somaliens, soudanais et libyens en vue d’extorquer des rançons à leurs familles[12]. L'homme reconnu au centre de rétention est arrêté et accusé de trafic d'êtres humains, d'association criminelle visant à faciliter l'immigration illégale, d'enlèvement et d'agression sexuelle[13].

Quatre ans après le naufrage, les enregistrements des échanges entre les gardes-côte italiens et maltais révèlent que les autorités italiennes savaient cinq heures avant le naufrage que le navire prenait l'eau, mais ont refusé de mobiliser un navire militaire italien situé à proximité pour ne pas devenir responsables du transfert vers la côte la plus proche[14].

Réactions

Les autorités italiennes ont accordé la citoyenneté italienne honoraire et des funérailles nationales aux plus de 350 personnes décédées, et accusé d'entrée illégale et placé en détention les 155 survivants érythréens, alors qu'ils étaient éligibles à une protection internationale[15].

La maire de Lampedusa, Giusi Nicolini, avait estimé la visite de hauts responsables politiques indispensable, « pour voir de près l’immense tragédie qui se vit sur l’île ». Elle a estimé que le gouvernement italien devait demander des excuses aux enfants et aux survivants pour la manière dont notre pays les traite[8]. « Seulement après, nous pourrons demander à l’Europe d’assumer ses propres responsabilités », a-t-elle conclu[8].

Le président, Giorgio Napolitano, le Premier ministre italien Enrico Letta, le vice-Premier ministre Angelino Alfano ont manifesté leur émotion devant cette « immense tragédie »[16], appelant à une réaction européenne[8]. Un journaliste de l’hebdomadaire L’Espresso, Fabrizio Gatti, qui a partagé l'expérience de précédents « boat-people », a lancé une campagne de signatures pour que l’île de Lampedusa et ses habitants, mais aussi les naufragés qui fuient les guerres et les dictatures, reçoivent le prix Nobel de la paix[8]. Le , la Fondation Danielle-Mitterrand a remis le prix Danielle-Mitterrand et le prix spécial aux citoyens de Lampedusa[17]. Le pape François, qui avait effectué le , son premier voyage apostolique à Lampedusa, a déclaré : « C'est une honte. Unissons nos efforts pour qu'une pareille tragédie ne se renouvelle pas »[18]. Le drame a également provoqué une immense émotion dans les pays africains touchés par l'émigration : indignation devant l'indifférence de l'Europe, mais aussi des dirigeants de ces États où la situation politique, économique et sociale est à l'origine de ces départs[19].

Répercussions en Europe et en Afrique

Le drame soulève à nouveau la question de la législation italienne et européenne relative aux migrants clandestins qui arrivent de plus en plus nombreux. Madame Kyengre, ministre italienne de l'Intégration demande de modifier la loi italienne qui fait des suspects de tous les migrants clandestins. Le Conseil des ministres italien a débloqué le  ; 190 millions d'euros pour garantir aux arrivants un accueil plus digne en Italie ainsi que 20 millions d'euros pour prendre en charge les enfants mineurs[20]. La maire de Lampedusa, Giusi Nicolini, et la ministre de l'intégration demandent à l'Europe de prendre ses responsabilités pour éviter ces morts et ne pas laisser à la seule Italie la prise en charge de ces arrivants.

Joseph Muscat, Premier ministre de Malte, autre pays d'accès à l'Europe pour les « boat-people », a tenu des propos similaires, demandant que soient changées les règles de l'immigration après le naufrage survenu au large de l'île quelques jours après celui de Lampedusa et qui a causé la mort de 34 autres personnes, syriennes ou palestiniennes. À Rome, Giusi Nicolini, maire de Lampedusa et Luigi Manconi, président de la commission du Sénat pour les droits de l’homme, ont présenté au gouvernement une proposition de loi visant à convaincre les partenaires de l’Italie de la nécessité d’affronter, la question des migrants qui fuient des situations de guerre, de famine, de persécution religieuse ou ethnique en étudiant avant tout tous les moyens possibles pour permettre aux réfugiés demandeurs d’asile d’exercer leurs droits, avant de monter sur les bateaux de la mort[21]. Lors du Conseil Européen du , le président du Parlement, Martin Schulz qui a parlé d'« une tragédie qui doit marquer un tournant dans la politique européenne » a demandé aux États qui ne sont pas directement confrontés à ces arrivées une aide d'urgence, une participation plus importante dans le financement de l'agence Frontex ainsi qu'un assouplissement de la réglementation dite de Dublin II et la création d'un système d'immigration légale[22]. Mais la nature des résolutions prises par ce Conseil européen[23] qui envisage avant tout une augmentation du budget de Frontex[24] et reprend l'idée de la création d'un système de surveillance des frontières de l'Union européenne avec les pays de la Méditerranée, Eurosur, destiné à prévenir les mouvements de migrants et à éviter des tragédies[25], corrobore l'opinion de ceux qui déclarent que « cette île est un symbole. Un symbole de l’échec de la politique d’immigration européenne[26],[27] ». Les associations de défense des migrants[28] estiment que l'agence Frontex dont la fonction est de surveiller et dissuader les mouvements migratoires entraîne le recours à des passeurs et trafiquants qui utilisent des moyens et empruntent des itinéraires toujours plus dangereux. Elles condamnent une politique visant à déléguer le contrôle des frontières aux états africains comme la Libye et demandent la révision des accords de Dublin II[29].

À l'initiative de l'Union africaine, plusieurs pays africains comme la Tunisie[30], le Tchad[31], l'Éthiopie[32] ou la Mauritanie[33] ont fait du un jour de deuil national pour rendre hommage aux victimes de ce naufrage et à toutes les autres. Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta a appelé de ses vœux une conférence internationale sur l'immigration qui réunirait pays de départ et pays d'arrivée [34].

Un voilier de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms, l'Astral, s'est rendu au large de Lampedusa le à l'occasion du cinquième anniversaire du naufrage[35]

Suites de la tragédie

L'Italie a pris l'initiative en de lancer l'opération Mare nostrum. L'objectif consiste à surveiller vingt-quatre heures sur vingt-quatre les eaux italiennes avec les moyens d'observation et de sauvetage nécessaires pour venir en aide à toute embarcation en difficulté et sauver le plus de vies possible. Cinq bâtiments de la marine militaire ainsi que des moyens aériens dont des drones sont mis au service de cette mission pour laquelle un budget de 1,5 million d’euros par mois est actuellement prévu [36]. De nombreux émigrants ont pu être secourus dans les mois suivants et aucune victime n'a été à déplorer [37],[38]. Cette opération a été remplacée avec l'opération Triton en automne 2014.

Notes et références

  1. Wikipédia anglaise en:Sinking of F174
  2. « 3300 migrants sont morts à Lampedusa depuis 2002 », Le Monde, Blug Brother, blog de J. Manach du 7 octobre 2013.
  3. « Naufrage d'immigrés au large de Lampedusa : environ 50 morts », article de Libération du 11 octobre 2013.
  4. « Près de 700 migrants secourus au large de l'île de Lampedusa », article de RTS Info du 26 octobre 2013, consulté le 2 novembre 2013.
  5. a et b « Choses vues à Lampedusa », article de François Dufour sur La Règle du jeu du 1er novembre 2013, consulté le 2 novembre 2013.
  6. « À Lampedusa, 289 corps ont été repêchés.html », article du Nouvel Observateur du 9 octobre 2013, consulté le 2 novembre 2013.
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