« Remi de Reims » : différence entre les versions

Fonctions
Évêque de Reims (d)
jusqu'en 533
Archevêque catholique; Archidiocèse de Reims
à partir de 459
Vulfaire
Naissance	437; Cerny-en-Laonnois
Décès	13 janvier 533; Reims
Sépulture	Basilique Saint-Remi de Reims
Activités	Prêtre catholique, évêque catholique, écrivain
Fratrie	Prince de Soissons
Enfant	Helaria (d)
Étape de canonisation	Saint
Fête	15 janvier

Navigation interactive dans l’historique

← Modification précédente

Contenu supprimé Contenu ajouté

VisuelWikicode

Intégrés

Dernière version du 10 avril 2024 à 03:29

Saint Remi^{[Note 1]} (vers 437 - 13 janvier 533^[1]), né dans ce qui n'était pas encore le diocèse de Laon, est le 15^e évêque de Reims où il siégea pendant soixante-quatorze ans, si l'on croit l'inscription « à partir de 459-462 jusqu'à sa mort » que fit porter sur son tombeau l'archevêque Hincmar de Reims en 852. Celui qui sera honoré du titre d'apôtre des Francs par ce même Hincmar^[2], baptisa le roi Clovis I^er, le 25 décembre d'une année comprise entre 496 et 506, avec 3 000 guerriers francs de son entourage^[3]. Il a sans doute contribué à organiser sa province ecclésiastique, mais on ne peut pas affirmer qu'il soit le fondateur des sièges épiscopaux de Thérouanne ou d'Arras, encore moins de Laon.

Saint Remi est l'un des patrons de l'archidiocèse de Reims^[4]. Il est célébré le 15 janvier en France, et le 13 janvier au martyrologe romain. Dans le diocèse de Reims, il est fêté le 1^er octobre conformément à une tradition locale remontant à la fin du VI^e siècle^[5]^,^[6].

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Remi porte un nom de baptême d'origine latine : il signe tantôt Remigius (rameur), tantôt Remedius (remède). L'orthographe Remi (sans accent et avec un « i ») est attestée en 1794 par Hourelle, Povillon, Bertin (curé de Saint-Remi)^[7].

Il est né, selon la tradition, à Cerny-en-Laonnois, près de Laon, dans la bonne société gallo-romaine^{[Note 2]}. Il est dit fils du "comte" de Laon, Emilius, et de sainte Céline.

D'après la Vita Remigii rédigée par Hincmar avant 882, sa naissance avait été annoncée à sa mère par saint Montan (Montanus), qui donna son nom au village de Saint-Montan en Vivarais où il se retira. Cet ermite aveugle revint peu après la naissance de Remi et recouvra la vue grâce au lait maternel de Céline.

Début de carrière ecclésiastique[modifier | modifier le code]

Remi fit sans doute des études, comme on en faisait dans son milieu, à Reims, puis fut élu évêque de Reims à seulement vingt-deux ans, sans être encore entré dans les ordres. Le frère de Remi, saint Principe (Principius), était déjà évêque de Soissons. Il correspondit, comme Remi, avec saint Sidoine Apollinaire (livre IX, 8), dont les lettres donnent une idée du style littéraire gallo-romain, élégant et très cultivé que les trois hommes avaient en commun.

Baptême de Clovis[modifier | modifier le code]

L'histoire du Vase de Soissons, sans doute un des vases sacrés de l'Église de Reims qui avaient été volés puis rendus à Remi, témoigne des relations respectueuses qui existaient entre Remi et Clovis I^er, roi des Francs.

Remi prit acte de la conversion de ce dernier au catholicisme et, avec l'aide de Vaast d'Arras^{[Note 3]} et sous l'influence de la seconde épouse du roi, la princesse burgonde Clotilde, fille du roi Burgonde Chilpéric II, il lui conféra le baptême à Noël d'une date comprise entre 496 et 506.

Le baptême de Clovis est un des événements-clefs de l'histoire du christianisme en Gaule puis en France et à partir d'Henri I^er en 1027, tous les rois de France sont sacrés à Reims sauf Louis VI le Gros à Orléans, Henri IV à Chartres et Louis XVIII qui n'a pas été sacré. Saint Grégoire de Tours, au VI^e siècle, dans son Histoire des Francs relate ainsi l'événement :

« Le roi demanda le premier à recevoir le baptême des mains du pontife. Il s'avance, nouveau Constantin, vers le bain sacré pour se laver de la lèpre ancienne qui le couvrait, et faire disparaître dans cette eau salutaire toutes les taches dont il était souillé. Au moment où il entra dans le baptistère, le saint lui adressa d'une voix grave et solennelle : « Mitis depone colla, Sicamber, Sois humble, enlève tes colliers, Barbare^[8]^,^{[Note 4]} ; adora quod incendisti, incende quod adorasti, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ». Le roi ayant confessé qu'il reconnaissait un seul Dieu tout-puissant en trois personnes, fut baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et reçut l'onction du saint chrême avec le signe de la croix. »

Saint Remi baptise Clovis le jour de Noël, vitrail de l'église Saint-Bonaventure, à Lyon.

Après son baptême Clovis cède sa place à ses sœurs Alboflède, dite la païenne et à Lantechilde, adepte de l'arianisme, puis c'est le tour des fidèles soldats.

Selon les Dix livres d'histoire de l'évêque Grégoire de Tours, 3 000 Francs furent baptisés avec lui ainsi que ses deux sœurs, Alboflède et Lantechilde (Livre II, ch. 31).

Le chroniqueur italien du XIII^e siècle, Jacques de Voragine, raconte que, selon Hincmar, archevêque de Reims (vers 802-882), comme il n'y avait pas de saint chrême pour oindre le front de Clovis, le Saint-Esprit lui-même, sous la forme d'une colombe, en aurait apporté dans une fiole, la Sainte Ampoule, qui servira par la suite à l'onction des rois de France durant leur sacre.

Clovis I^er accorda à Remi des terres, où ce dernier fit bâtir et consacra un grand nombre d'églises.

Prestige[modifier | modifier le code]

Remi n'a assisté à aucun des conciles ecclésiastiques gaulois, se faisant à peine représenter peut-être à celui d'Orléans (511). Hincmar comble cette lacune en inventant un synode que Remi aurait organisé à Reims : l'évêque y aurait réduit au silence un évêque qui penchait pour l'arianisme. La réalité semble bien différente : Remi jouissait d'un prestige certain, mais pas auprès de tous ses confrères^[9].

Une de ses lettres^{[Note 5]}, à propos d'un certain Claudius, un prêtre qu'il avait consacré, lui valut les réprimandes de ses confrères évêques, qui jugeaient que Claudius ayant fait des dettes méritait d'être dégradé. La réponse de Remi plaide en faveur de la miséricorde et exprime sa vive admiration pour l'œuvre de restauration chrétienne accomplie par Clovis^[10].

Postérité[modifier | modifier le code]

Tombeau[modifier | modifier le code]

Remi a été inhumé dans une petite église Saint-Christophe, devenue la basilique Saint-Remi. En 852, Hincmar procéda à une élévation des reliques, dont une partie minime fut déplacée à Sainte-Marie de Reims ; cette cérémonie correspondait à une canonisation. La châsse fut mise à l'abri des invasions normandes en 882 à Épernay, puis dans l'église de l'abbaye Saint-Pierre d'Orbais, puis solennellement rapportée en juin 883 à Sainte-Marie. En 900, l'archevêque Hervé replace les reliques à Saint-Remi où elles ont été vénérées jusqu'à la Révolution française. Le corps de saint Remi était conservé intact.

Culte et dévotion[modifier | modifier le code]

L'archidiocèse de Reims compte plus de 90 paroisses dédiées à saint Remi. De nombreux villages français portent également son nom.

Chaque année, l'allumage du lustre monumental, dont les 96 lampes rappellent ses années de vie sur terre, attire de nombreux pèlerins et touristes en l'abbaye Saint-Remi de Reims.

Un chapitre collégial et l'ordre de Saint-Rémi sont respectivement fondés en 2016 et 2017 sous son patronage afin d'œuvrer « à la fidélité de la France aux promesses de son Baptême », par l'organisation de pèlerinages et de conférences et surtout par la célébration solennelle du culte divin, comme lors d'une messe de pèlerinage devant sa châsse, le 2 juillet 2019.

On retrouve son nom dans celui de la commune valdôtaine de Saint-Rhémy-en-Bosses.

Tentures sur la vie de Saint-Remi[modifier | modifier le code]

Les tentures de la vie de saint Remi sont constituées par un ensemble de dix grandes tapisseries qui retracent les épisodes de la vie et les miracles de Saint Remi, Saint Apôtre des Gaules ont été réalisées entre 1523 et 1531 et furent offertes à l'abbaye par l'archevêque de Reims, Robert de Lenoncourt. Elles avaient pour vocation d’orner la basilique et de servir d’isolant.

Écrits[modifier | modifier le code]

Il nous reste peu d'écrits authentiques de Remi :

Ses déclamations ont été admirées de façon savante par saint Sidoine Apollinaire dans une lettre à Remi élégamment écrite (livre IX, 7) mais elles sont perdues. Quatre lettres subsistent : une contenant sa défense au sujet de Claudius, deux écrites à Clovis I^er et une quatrième à l'évêque de Tongres.
Le Grand testament de saint Remi^[11] est connu par différentes versions dont certaines (les plus longues) sont probablement apocryphes car anachroniques, mais l'une a été prouvée comme étant indiscutablement authentique par l'abbé Dessailly de l'Académie de Reims^[12].
Le Petit testament, contenu dans certains manuscrits de la Vita Remigii, est authentique.
Une biographie courte, la Vita brevis, antérieure à Hincmar, a été autrefois attribuée à Venance Fortunat (Venantius Fortunatus).
Une lettre félicitant le pape Hormisdas de son élection en 523 est apocryphe.
La lettre dans laquelle le pape Hormisdas paraît l'avoir nommé vicaire du royaume de Clovis I^er a été dénoncée comme un faux. On présume qu'il s'agit d'un essai de l'évêque Hincmar de Reims de fonder ses prétentions à l'élévation de Reims à la primauté.

Un commentaire des Épîtres de Paul édité par Villalpandus en 1699 n'est pas de lui, mais d'un autre Remi, évêque d'Auxerre (Encyclopædia Britannica 1911).

Représentation iconographique[modifier | modifier le code]

La plus ancienne représentation figurée du baptême de Clovis et du miracle de la Sainte Ampoule est sculptée sur une plaque d'ivoire qui ornait la reliure d'un manuscrit du IXe siècle, représentant les Miracles de saint Remi ; elle est conservée au musée de Picardie, à Amiens.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

↑ L'usage à Reims veut que l'on prononce Remi (voire R'mi ; Remi s'écrit en effet sans accent).
↑ Comme l'attestent ses biens répertoriés dans son testament.
↑ Cité dans la Légende de sain Vaast, ce dernier n'est pas cité par Grégoire de Tours.
↑ Le texte en latin est sûr et sa traduction, parfaitement limpide. Les guerriers francs portaient des colliers au pouvoir réputé magique ; quant à l’appellation « Sicambre », elle désignait un Barbare païen sous la plume des écrivains mérovingiens. Voir l’article de Jean Hoyoux 1942.
↑ Seules quatre lettres et des inscriptions métriques de Remi de Reims subsistent.

Références[modifier | modifier le code]

↑ Isaia 2010, p. 187.
↑ Jean Devisse (professeur émérite d'histoire du Moyen Âge à l'université Paris-I), Hincmar, archevêque de Reims (845-882), tome 2, p. 1006.
↑ Laurent Theis, Clovis : de l'histoire au mythe, Complexe, 1996, p. 215.
↑ Stanislas Lalanne et Michel Dubost, Le nouveau Théo - livre 1 : Les saints : L'Encyclopédie catholique pour tous, 2011, 260 p. (ISBN 978-2-7289-1496-8, lire en ligne), p. 329.
↑ Voir saint Remi de Reims sur Nominis.
↑ (en)Saint Remigius sur View of Saints.
↑ Prosper Tarbé, Trésors des églises de Reims, Assy imp., Reims, 1843, pp. 313-314.
↑ Jean Hoyoux 1942, p. 174.
↑ Isaia 2010, p. 107.
↑ Wladimir Guettée, Histoire de l'Église de France, tome 2, Jules Renouard, 1856, pp. 88, 89, 90.
↑ Michel Morin et Chris Perrot, Le Retour du lys, Fernand Lanore, 1985 (lire en ligne), p.185.
↑ Morin et Perrot 1985, note 40, p. 188.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Alban Butler, Vie des saints, édition française originale de 1784 en 12 vol. extraits 1956, 1985, 1991.
Patrick Demouy, Petite Vie de saint Remi, Paris, Desclée de Brouwer, 1997.
Bruno Dumézil, Le baptême de Clovis : 24 décembre 505 ?, Paris, Gallimard, coll. « Les journées qui ont fait la France », 2019, 320 p. (ISBN 978-2-07-269067-9).
Jean Feray, Le tombeau de Saint-Remi et ses problèmes, Les monuments historiques de la France, 1959, n^o 1.
Jean Hoyoux, « Le collier de Clovis », Revue belge de philologie et d'histoire, t. 21,‎ 1942, p. 169-174 (lire en ligne)
Marie-Céline Isaia, Remi de Reims : Mémoire d'un saint, histoire d'une Église, Paris, éditions du Cerf, 2010 (lire en ligne).
Léon Levillain, « La conversion et le baptême de Clovis », Revue d'histoire de l'Église de France, t. 21, n^o 91,‎ 1935, p. 161-192. (lire en ligne)
Jacques de Voragine, La Légende dorée, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004, publication sous la direction d'Alain Boureau.
Les plus grands saints. Leur vie et leur portrait. France Loisirs. Paris, 1994 (ouvrage paru sous le titre original One Hundred Saints, Little Brown and Company (Inc.), Boston, 1993).
Documents sur le règne de Clovis, traduction de Nathalie Desgrugilliers, éditions Paleo, coll. encyclopédie médiévale. Contient les lettres de saint Remi, les diplômes de Clovis, les actes de conciles… (ISBN 978-2-84909-604-8).
Charles Cerf (d) , Souvenir du XIV^e centenaire du Baptême de Clovis. Vie de Saint Remi, Archevêque de Reims, Apôtre de la France…, imprimerie de l’archevêché, Reims, 1896.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Hagiographie
La Légende dorée
Baptême de Clovis
Liste des saints de la Légende dorée
Thierry du Mont d'Or : ce saint a vécu dans la région de Reims et a été formé par saint Remi.
Tentures de la vie de saint Remi
Concile de Mayence (813)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Remi de Reims, sur Wikimedia Commons

Ressource relative à la littérature :
- Archives de littérature du Moyen Âge
Ressource relative à la religion :
- Catholic Hierarchy
Ressource relative aux beaux-arts :
- British Museum
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notices d'autorité :
- VIAF
- ISNI
- BnF (données)
- IdRef
- LCCN
- GND
- Pays-Bas
- Pologne
- Israël
- Catalogne
- Vatican
- WorldCat
La Légende dorée de Jacques de Voragine : vies de grands saints racontées par Jacques de Voragine XIII^e siècle, accès direct au site de l'abbaye de Saint-Benoît de Port-Valais (numérisation en 2004).
Cerny-en-Laonnois, lieu de naissance présumé de saint Remi.
Saint Remi - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

[1] L'usage à Reims veut que l'on prononce Remi (voire R'mi ; Remi s'écrit en effet sans accent).

[9] Comme l'attestent ses biens répertoriés dans son testament.

[10] Cité dans la Légende de sain Vaast, ce dernier n'est pas cité par Grégoire de Tours.

[12] Le texte en latin est sûr et sa traduction, parfaitement limpide. Les guerriers francs portaient des colliers au pouvoir réputé magique ; quant à l’appellation « Sicambre », elle désignait un Barbare païen sous la plume des écrivains mérovingiens. Voir l’article de Jean Hoyoux 1942.

[14] Seules quatre lettres et des inscriptions métriques de Remi de Reims subsistent.

[Isaia2010187-2] Isaia 2010, p. 187.

[3] Jean Devisse (professeur émérite d'histoire du Moyen Âge à l'université Paris-I), Hincmar, archevêque de Reims (845-882), tome 2, p. 1006.

[4] Laurent Theis, Clovis : de l'histoire au mythe, Complexe, 1996, p. 215.

[5] Stanislas Lalanne et Michel Dubost, Le nouveau Théo - livre 1 : Les saints : L'Encyclopédie catholique pour tous, 2011, 260 p. (ISBN 978-2-7289-1496-8, lire en ligne), p. 329.

[6] Voir saint Remi de Reims sur Nominis.

[7] (en)Saint Remigius sur View of Saints.

[8] Prosper Tarbé, Trésors des églises de Reims, Assy imp., Reims, 1843, pp. 313-314.

[Jean_Hoyoux_1942jh174-11] Jean Hoyoux 1942, p. 174.

[Isaia2010107-13] Isaia 2010, p. 107.

[15] Wladimir Guettée, Histoire de l'Église de France, tome 2, Jules Renouard, 1856, pp. 88, 89, 90.

[16] Michel Morin et Chris Perrot, Le Retour du lys, Fernand Lanore, 1985 (lire en ligne), p.185.

[MorinPerrot1985188note_40-17] Morin et Perrot 1985, note 40, p. 188.

[Note 1]

[1]

[2]

[3]

[4]

[5]

[6]

[7]

[Note 2]

[Note 3]

[8]

[Note 4]

[9]

[Note 5]

[10]

[11]

[12]

@@ Ligne 1 : / Ligne 1 : @@
 {{voir homonymes|Saint Rémi}}
 {{Infobox Biographie2
+ | charte            = saint
  | image             = Chlodwigs taufe.jpg
- | légende           = Remi baptisant Clovis par le [[Maître de Saint Gilles]] à la National gallery of Art.
+ | légende           = Remi baptisant Clovis par le [[Maître de Saint Gilles]] à la [[National Gallery of Art]].
  | sépulture         = [[Basilique Saint-Remi de Reims]]
 }}
-[[Fichier:Bateme de Clovis par St Remy-edit.jpg|vignette|150px|Statue de saint Remi baptisant Clovis I{{er}} à côté de la [[basilique Saint-Remi de Reims]].]]
+'''Saint Remi<ref group="Note">L'usage à Reims veut que l'on prononce R'''e'''mi (voire R'mi ; Remi s'écrit en effet sans accent).</ref>''' (vers [[437]] - {{date|13 janvier 533}}{{sfn|Isaia|2010|p=187|loc=|id=}}), né dans ce qui n'était pas encore le [[diocèse]] de [[Laon]], est le 15<sup>e</sup> [[Liste des archevêques de Reims#Évêques de Reims|évêque]] de [[Reims]] où il siégea pendant soixante-quatorze ans, si l'on croit l'inscription {{citation|à partir de [[459]]-[[462]] jusqu'à sa mort}} que fit porter sur son tombeau l'archevêque [[Hincmar de Reims]] en [[852]]. Celui qui sera honoré du titre d'apôtre des [[Francs]] par ce même Hincmar<ref>Jean Devisse (professeur émérite d'histoire du Moyen Âge à l'université Paris-I), [https://books.google.fr/books?id=HsuLYkoqAR8C&pg=PA1006#PPA1006,M1 ''Hincmar, archevêque de Reims (845-882)''], tome 2, {{p.}}1006.</ref>, [[Baptême de Clovis|baptisa]] le roi [[Clovis Ier|Clovis I{{er}}]], le [[25 décembre]] d'une année comprise entre [[496]] et [[506]], avec {{formatnum:3000}} guerriers [[francs]] de son entourage<ref>Laurent Theis, ''Clovis : de l'histoire au mythe'', Complexe, 1996, {{p.|215}}.</ref>. Il a sans doute contribué à organiser sa province ecclésiastique, mais on ne peut pas affirmer qu'il soit le fondateur des sièges épiscopaux de [[Thérouanne]] ou d'[[Arras]], encore moins de Laon.
+Saint Remi est l'un des [[saint|patrons]] de l'[[archidiocèse de Reims]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Stanislas Lalanne |auteur2=Michel Dubost |titre=Le nouveau Théo - livre 1 : Les saints |sous-titre=L'Encyclopédie catholique pour tous|année=2011|pages totales=260 |passage=329|isbn=978-2-7289-1496-8 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=UboOAAAAQBAJ&pg=PT329}}.</ref>. Il est célébré le [[15 janvier]] en France, et le [[13 janvier]] au [[martyrologe romain]]. Dans le diocèse de Reims, il est fêté le {{1er octobre}} conformément à une tradition locale remontant à la fin du {{s-|VI|e}}<ref>[http://nominis.cef.fr/contenus/saint/439/Saint-Remi.html Voir saint Remi de Reims sur Nominis].</ref>{{,}}<ref>{{en}}[http://66.37.140.35:3000/ech/View/View_of_saints_view.php?editid1=177 Saint Remigius sur View of Saints].</ref>.
-'''Saint Remi<ref group="Note">L'usage à Reims veut que l'on prononce R'''e'''mi (voire R'mi ; Remi s'écrit en effet sans accent).</ref>''' (vers [[437]] - {{date|13 janvier 533}}<ref>{{Ouvrage|langue = français|auteur1 = Marie-Céline Isaïa|titre = Remi de Reims : Mémoire d'un saint, histoire d'une Eglise|lieu = Paris|éditeur = [[Éditions du Cerf]]|année = 2010|pages totales = |isbn = |lire en ligne = |passage = p. 187}}.</ref>), né dans ce qui n'était pas encore le [[diocèse]] de [[Laon]], est le 15<sup>e</sup> [[Liste des archevêques de Reims#Évêques de Reims|évêque]] de [[Reims]] où il siégea pendant soixante-quatorze ans, si l'on croit l'inscription ''à partir de [[459]]-[[462]] jusqu'à sa mort'' que fit porter sur son tombeau l'archevêque [[Hincmar de Reims]] en [[852]]. Celui qui sera honoré du titre d'apôtre des [[Francs]] par ce même Hincmar<ref>Jean Devisse (professeur émérite d'histoire du Moyen Âge à l'université Paris-I), [https://books.google.fr/books?id=HsuLYkoqAR8C&pg=PA1006#PPA1006,M1 ''Hincmar, archevêque de Reims (845-882)''], tome 2, {{p.}}1006.</ref>, [[Baptême de Clovis|baptisa]] le roi [[Clovis Ier|Clovis I{{er}}]], le [[25 décembre]] d'une année comprise entre [[496]] et [[506]], avec {{formatnum:3000}} guerriers [[francs]] de son entourage<ref>Laurent Theis, ''Clovis : de l'histoire au mythe'', Complexe, 1996, {{p.|215}}.</ref>. Il a sans doute contribué à organiser sa province ecclésiastique, mais on ne peut pas affirmer qu'il soit le fondateur des sièges épiscopaux de [[Thérouanne]] ou d'[[Arras]], encore moins de Laon.
-Saint Remi est l'un des [[saint|patrons]] de l'[[archidiocèse de Reims]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Stanislas Lalanne |auteur2=Michel Dubost |titre=Le nouveau Théo - livre 1 : Les saints |sous-titre=L'Encyclopédie catholique pour tous |éditeur= |année=2011 |pages totales=260 |passage=329 |isbn=978-2-7289-1496-8 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=UboOAAAAQBAJ&pg=PT329}}.</ref>. Il est célébré le [[15 janvier]] en France, et le [[13 janvier]] au [[martyrologe romain]]. Dans le diocèse de Reims, il est fêté le {{1er octobre}} conformément à une tradition locale remontant à la fin du {{s-|VI|e}}<ref>[http://nominis.cef.fr/contenus/saint/439/Saint-Remi.html Voir saint Remi de Reims sur Nominis].</ref>{{,}}<ref>{{en}}[http://66.37.140.35:3000/ech/View/View_of_saints_view.php?editid1=177 Saint Remigius sur View of Saints].</ref>.
 == Biographie ==
@@ Ligne 15 : / Ligne 15 : @@
 === Famille ===
 Remi porte un nom de baptême d'origine latine : il signe tantôt ''Remigius'' (rameur), tantôt ''Remedius'' (remède). L'orthographe ''Remi'' (sans accent et avec un « i ») est attestée en [[1794]] par Hourelle, Povillon, Bertin (curé de Saint-Remi)<ref>Prosper Tarbé, ''Trésors des églises de Reims'', Assy imp., Reims, 1843, pp. 313-314.</ref>.
-Il est né, selon la tradition, à [[Cerny-en-Laonnois]], près de [[Laon]], dans la bonne société [[Gaule romaine|gallo-romaine]]<ref group="Note">Comme en attestent ses biens répertoriés dans son testament.</ref>. Il est dit fils du [[Liste des comtes de Laon|comte]] Émile de Laon (Emilius) (qui autrement n'est attesté nulle part et ne pouvait pas porter ce titre, anachronique) et de [[Sainte Céline (de Laon)|sainte Céline]].
+Il est né, selon la tradition, à [[Cerny-en-Laonnois]], près de [[Laon]], dans la bonne société [[Gaule romaine|gallo-romaine]]<ref group="Note">Comme l'attestent ses biens répertoriés dans son testament.</ref>. Il est dit fils du "[[Liste des comtes de Laon|comte]]" de Laon, Emilius, et de [[Sainte Céline (de Laon)|sainte Céline]].
 D'après la ''Vita Remigii'' rédigée par Hincmar avant [[882]], sa naissance avait été annoncée à sa mère par saint Montan (''Montanus''), qui donna son nom au village de [[Saint-Montan]] en Vivarais où il se retira. Cet ermite aveugle revint peu après la naissance de Remi et recouvra la vue grâce au lait maternel de Céline.
@@ Ligne 23 : / Ligne 23 : @@
 === Début de carrière ecclésiastique ===
-Remi fit sans doute des études, comme on en faisait dans son milieu, à Reims, puis fut élu [[évêque]] de Reims à seulement vingt-deux ans, sans être encore entré dans les ordres. Le frère de Remi, saint Principe ([[Prince de Soissons|Principius]]), était déjà [[liste des évêques de Soissons|évêque de Soissons]]. Il correspondit, comme Remi, avec [[Sidoine Apollinaire|saint Sidoine Apollinaire]] (livre IX, 8), dont les lettres donnent une idée du style littéraire gallo-romain, élégant et très cultivé que les trois hommes avaient en commun.
+Remi fit sans doute des études, comme on en faisait dans son milieu, à Reims, puis fut élu [[évêque]] de Reims à seulement vingt-deux ans, sans être encore entré dans les ordres. Le frère de Remi, saint Principe ([[Prince de Soissons|Principius]]), était déjà [[liste des évêques de Soissons|évêque de Soissons]]. Il correspondit, comme Remi, avec saint [[Sidoine Apollinaire]] (livre IX, 8), dont les lettres donnent une idée du style littéraire gallo-romain, élégant et très cultivé que les trois hommes avaient en commun.
 === Baptême de Clovis ===
+[[Fichier:Saint Remy et Clovis Ier.jpg|vignette|gauche|170px|Saint Remi et Clovis I{{er}}. [[Jacques de Voragine]], ''[[Légende dorée]]'', {{XIVe siècle}}.]]
+L'histoire du [[Vase de Soissons]], sans doute un des vases sacrés de l'Église de Reims qui avaient été volés puis rendus à Remi, témoigne des relations respectueuses qui existaient entre Remi et Clovis I{{er}}, [[Liste des monarques de France|roi]] des Francs.
+Remi prit acte de la conversion de ce dernier au catholicisme et, avec l'aide de [[Vaast d'Arras]]<ref group=Note>Cité dans la Légende de sain Vaast, ce dernier n'est pas cité par Grégoire de Tours.</ref> et sous l'influence de la seconde épouse du roi, la princesse [[Burgondes|burgonde]] [[Clotilde (465-545)|Clotilde]], fille du [[Liste des rois de Bourgogne|roi Burgonde]] [[Chilpéric II de Burgondie|Chilpéric II]], il lui conféra le baptême à Noël d'une date comprise entre [[496]] et [[506]].
+Le [[baptême de Clovis]] est un des événements-clefs de l'histoire du christianisme en [[Gaule]] puis en [[France]] et à partir d'[[Henri Ier de France|Henri I{{er}}]] en 1027, tous les rois de France sont [[Sacre|sacrés]] à Reims sauf [[Louis VI le Gros]] à [[Orléans]], [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]] à [[Chartres]] et [[Louis XVIII]] qui n'a pas été sacré. Saint [[Grégoire de Tours]], au {{VIe siècle}}, dans son ''[[Histoire des Francs]]'' relate ainsi l'événement :
-L'histoire du [[Vase de Soissons]], sans doute un des vases sacrés de l'Église de Reims qui avaient été volés puis rendus à Remi, témoigne des relations respectueuses qui existaient entre Remi et Clovis I{{er}}, [[Liste des monarques de France|roi]] des Francs.
+{{Citation bloc|Le roi demanda le premier à recevoir le baptême des mains du pontife. Il s'avance, nouveau [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]], vers le bain sacré pour se laver de la lèpre ancienne qui le couvrait, et faire disparaître dans cette eau salutaire toutes les taches dont il était souillé. Au moment où il entra dans le baptistère, le saint lui adressa d'une voix grave et solennelle : « {{Latin|Mitis depone colla, Sicamber}}, Sois humble, enlève tes colliers, Barbare{{sfn|Jean Hoyoux 1942|p=174|id=jh}}{{,}}<ref group=Note>Le texte en latin est sûr et sa traduction, parfaitement limpide. Les guerriers francs portaient des [[Torque (collier)|colliers]] au pouvoir réputé magique ; quant à l’appellation « Sicambre », elle désignait un Barbare païen sous la plume des écrivains [[mérovingiens]]. Voir l’article de {{harvsp|Jean Hoyoux 1942|p=|id=jh}}.</ref> ; {{Latin|adora quod incendisti, incende quod adorasti}}, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ». Le roi ayant confessé qu'il reconnaissait un seul Dieu tout-puissant en trois personnes, fut baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et reçut l'onction du [[saint chrême]] avec le signe de la croix.}}
+[[Fichier:Vitrail-eglise-saint-bonaventure.jpg|vignette|180px|left|Saint Remi baptise [[Clovis Ier|Clovis]] le jour de Noël, [[vitrail]] de l'[[église Saint-Bonaventure]], à Lyon.]]
+Après son baptême Clovis cède sa place à ses sœurs Alboflède, dite la païenne et à Lantechilde, adepte de l'[[arianisme]], puis c'est le tour des fidèles soldats.
+Selon les ''Dix livres d'histoire'' de l'évêque [[Grégoire de Tours]], {{Unité|3000|[[Francs]]}} furent baptisés avec lui ainsi que ses deux sœurs, Alboflède et Lantechilde (Livre II, ch. 31).
-[[Fichier:Saint Remy et Clovis Ier.jpg|vignette|gauche|150px|Saint Remi et Clovis I{{er}}. [[Jacques de Voragine]], ''[[Légende dorée]]'', {{XIVe siècle}}.]]
-Remi prit acte de la conversion de ce dernier au [[catholicisme]] et, avec l'aide de [[saint Vaast]]<ref group=Note>Cité dans la Légende de sain Vaast, ce dernier, n'est pas cité par Grégoire de Tours.</ref> et sous l'influence de la seconde épouse du roi, la [[Liste des rois de Bourgogne|princesse]] [[Burgondes|burgonde]] [[Clotilde (465-545)|Clotilde]], fille du [[Liste des rois de Bourgogne|roi Burgonde]] [[Chilpéric II de Burgondie|Chilpéric II]], il lui conféra le baptême à [[Noël]] d'une date comprise entre [[496]] et [[506]].
-Le [[baptême de Clovis]] est un des événements-clefs de l'histoire du [[catholicisme]] en [[Gaule]] puis en [[France]] et à partir d'[[Henri Ier de France|Henri I{{er}}]] en [[1027]], tous les rois de [[France]] sont [[Sacre|sacrés]] à Reims sauf [[Louis VI le Gros]] à [[Orléans]], [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]] à [[Chartres]] et [[Louis XVIII]] n'ayant pas été sacré. [[Grégoire de Tours|Saint Grégoire de Tours]], au {{VIe siècle}}, dans son ''[[Histoire des Francs]]'' relate ainsi l'événement :
-{{Citation bloc|Le roi demanda le premier à recevoir le baptême des mains du pontife. Il s'avance, nouveau [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]], vers le bain sacré pour se laver de la lèpre ancienne qui le couvrait, et faire disparaître dans cette eau salutaire toutes les taches dont il était souillé. Au moment où il entra dans le baptistère, le saint lui adressa d'une voix grave et solennelle : « {{Latin|Mitis depone colla, Sicamber}}, Sois humble, enlève tes colliers, Barbare{{sfn|Jean Hoyoux 1942|p=174|id=jh}} ; adore  ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ». Le roi ayant confessé qu'il reconnaissait un seul Dieu tout-puissant en trois personnes, fut baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et reçut l'onction du [[saint chrême]] avec le signe de la croix.}}Après son baptême Clovis cède sa place à ses soeurs Alboflède, dite la païenne et à Lantechilde, adepte de l'arianisme, puis c'est le tour des fidèles soldats.[[Fichier:Vitrail-eglise-saint-bonaventure.jpg|vignette|150px|Saint Remi [[Baptême|baptise]] [[Clovis Ier|Clovis]] le jour de [[Noël]], [[vitrail]] de l'[[église Saint-Bonaventure]], à [[Lyon]].]]
-Selon les ''Dix livres d'histoire'' de l'évêque [[Grégoire de Tours]], {{Unité|3000|[[Francs]]}} furent baptisés avec lui ainsi que ses deux sœurs, Alboflède et Lanthechilde (Livre II, ch 31).
 Le chroniqueur italien du {{XIIIe siècle}}, [[Jacques de Voragine]], raconte que, selon [[Hincmar de Reims|Hincmar]], archevêque de Reims (vers 802-882), comme il n'y avait pas de [[saint chrême]] pour oindre le front de Clovis, le [[Saint-Esprit]] lui-même, sous la forme d'une [[colombe]], en aurait apporté dans une fiole, la [[sainte ampoule|Sainte Ampoule]], qui servira par la suite à l'onction des rois de France durant [[Sacre des rois de France|leur sacre]].
-Clovis I{{er}} accorda à Remi des terres, où ce dernier fit bâtir et consacra un grand nombre d'[[Église (édifice)|églises]].
+Clovis I{{er}} accorda à Remi des terres, où ce dernier fit bâtir et consacra un grand nombre d'églises.
 === Prestige ===
-En vérité, Remi n'a assisté à aucun des [[Concile|conciles ecclésiastiques]] gaulois, se faisant à peine représenter peut-être à [[Concile d’Orléans (511)|celui d'Orléans (511)]]. Hincmar comble cette lacune en inventant un [[synode]] que Remi aurait organisé à Reims : l'évêque y aurait réduit au silence un évêque qui penchait pour l'[[arianisme]]. La réalité semble bien différente : Remi jouissait d'un prestige certain, mais pas auprès de tous ses confrères<ref>Marie-Céline Isaia, op. cité, p. 107.</ref>.
+Remi n'a assisté à aucun des [[Concile|conciles ecclésiastiques]] gaulois, se faisant à peine représenter peut-être à [[Concile d’Orléans (511)|celui d'Orléans (511)]]. Hincmar comble cette lacune en inventant un [[synode]] que Remi aurait organisé à Reims : l'évêque y aurait réduit au silence un évêque qui penchait pour l'[[arianisme]]. La réalité semble bien différente : Remi jouissait d'un prestige certain, mais pas auprès de tous ses confrères{{sfn|Isaia|2010|p=107|loc=|id=}}.
 Une de ses lettres<ref group=Note>Seules quatre lettres et des inscriptions métriques de Remi de Reims subsistent.</ref>, à propos d'un certain Claudius, un [[Prêtre catholique|prêtre]] qu'il avait consacré, lui valut les réprimandes de ses confrères évêques, qui jugeaient que Claudius ayant fait des dettes méritait d'être dégradé. La réponse de Remi plaide en faveur de la miséricorde et exprime sa vive admiration pour l'œuvre de restauration chrétienne accomplie par Clovis<ref>[[Wladimir Guettée]], [https://books.google.fr/books?id=ip0FAAAAQAAJ&pg=PA88&dq=Remi+Claudius+lettre&hl=fr&ei=IHR6TLGtCtGKONCuie4G&sa=X&oi=false''Histoire de l'Église de France''], tome 2, [[Jules Renouard]], 1856, pp. 88, 89, 90.</ref>.
 == Postérité ==
-[[Image:Tombeau St Remi.jpg|vignette|150px|Tombeau de saint Remi dans le chœur de la [[basilique Saint-Remi de Reims]].]]
+[[Image:Tombeau St Remi.jpg|vignette|175px|[[Tombeau de saint Remi]] dans le chœur de la [[basilique Saint-Remi de Reims]].]]
 === Tombeau ===
+Remi a été inhumé dans une petite église Saint-Christophe, devenue la [[Basilique Saint-Remi de Reims|basilique Saint-Remi]]. En [[852]], Hincmar procéda à une élévation des reliques, dont une partie minime fut déplacée à Sainte-Marie de Reims ; cette cérémonie correspondait à une canonisation. La [[Châsse de saint Remi|châsse]] fut mise à l'abri des [[Raids vikings en France|invasions normandes]] en [[882]] à [[Épernay]], puis dans l'église de l'[[abbaye Saint-Pierre d'Orbais]], puis solennellement rapportée en juin [[883]] à Sainte-Marie. En [[900]], l'archevêque [[Hervé de Reims|Hervé]] replace les reliques à Saint-Remi où elles ont été vénérées jusqu'à la [[Révolution française]]. Le corps de saint Remi était conservé intact.
-Remi a été inhumé dans une petite église Saint-Christophe, devenue la [[Basilique Saint-Remi de Reims|basilique Saint-Remi]]. En [[852]], Hincmar procéda à une élévation des reliques, dont une partie minime fut déplacée à Sainte-Marie de Reims ; cette cérémonie correspondait à une canonisation. La [[châsse]] fut mise à l'abri des [[Raids vikings en France|invasions normandes]] en [[882]]  à [[Épernay]], puis dans l'église de l'[[Abbaye Saint-Pierre d'Orbais]], puis solennellement rapportée en juin [[883]] à Sainte-Marie. En [[900]], l'archevêque [[Hervé de Reims|Hervé]] replace les reliques à Saint-Remi où elles ont été vénérées jusqu'à la [[Révolution française]]. Le corps de saint Remi était conservé intact.
 === Culte et dévotion ===
@@ Ligne 59 : / Ligne 59 : @@
 Chaque année, l'allumage du lustre monumental, dont les 96 lampes rappellent ses années de vie sur terre, attire de nombreux pèlerins et touristes en l'[[abbaye Saint-Remi de Reims]].
-Un chapitre collégial et l'ordre de Saint-Rémi sont respectivement fondés en 2016 et 2017 sous son patronage afin d'œuvrer « ''à la fidélité de la France aux promesses de son Baptême'' », par l'organisation de pèlerinages et de conférences et surtout par la célébration solennelle du culte divin, comme lors d'une Messe de pèlerinage devant sa châsse, le 2 juillet 2019.
+Un chapitre collégial et l'ordre de Saint-Rémi sont respectivement fondés en 2016 et 2017 sous son patronage afin d'œuvrer « ''à la fidélité de la France aux promesses de son Baptême'' », par l'organisation de pèlerinages et de conférences et surtout par la célébration solennelle du culte divin, comme lors d'une messe de pèlerinage devant sa châsse, le 2 juillet 2019.
 On retrouve son nom dans celui de la commune [[vallée d'Aoste|valdôtaine]] de [[Saint-Rhémy-en-Bosses]].
+=== Tentures sur la vie de Saint-Remi ===
-== Écrits ==
+Les [[tentures de la vie de saint Remi]] sont constituées par un ensemble de dix grandes tapisseries qui retracent les épisodes de la vie et les miracles de Saint Remi, Saint Apôtre des Gaules ont été réalisées entre 1523 et 1531 et furent offertes à l'abbaye par l'archevêque de Reims, Robert de Lenoncourt. Elles avaient pour vocation d’orner la basilique et de servir d’isolant.
+== Écrits ==
-Il nous reste peu d'écrits authentiques de Remi :
+[[Image:Amiens, musée de Picardie, ivoire sculpté (IXe siècle) représentant la vie de saint Rémi 02.jpg|vignette|Plaque d'ivoire sculpté qui ornait la reliure d'un manuscrit du {{s-|IX}}, représentant les ''[[Miracles de saint Remi]]'' ([[musée de Picardie]], Amiens).]]
+Il nous reste peu d'écrits authentiques de Remi :
 * Ses déclamations ont été admirées de façon savante par [[Sidoine Apollinaire|saint Sidoine Apollinaire]] dans une lettre à Remi élégamment écrite (livre IX, 7) mais elles sont perdues. Quatre lettres subsistent : une contenant sa défense au sujet de Claudius, deux écrites à Clovis I{{er}} et une quatrième à l'évêque de [[Tongres]].
-* Le ''Grand testament de saint Remi''<ref>Michel Morin, Chris Perrot, [https://books.google.fr/books?id=JpqGfwsjHI8C&pg=PA185&dq ''Le Retour du lys''], Fernand Lanore, 1985, {{p.}}185.</ref> est connu par différentes versions dont certaines (les plus longues) sont probablement [[Apocryphe (littérature)|apocryphes]] car anachroniques, mais l'une a été prouvée comme étant indiscutablement authentique par l'abbé Dessailly de l'Académie de Reims<ref>Michel Morin, Chris Perrot, ''{{opcit}}'', note 40 de bas de page {{p.}}188.</ref>.
+* Le ''Grand testament de saint Remi''<ref>{{Ouvrage |langue= |auteur1= Michel Morin|auteur2=Chris Perrot |titre=Le Retour du lys |sous-titre= |lieu= |éditeur= Fernand Lanore|collection= |année=1985 |volume= |tome= |pages totales= |passage= p.185|isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=JpqGfwsjHI8C&pg=PA185&dq  }}.</ref> est connu par différentes versions dont certaines (les plus longues) sont probablement [[Apocryphe (littérature)|apocryphes]] car anachroniques, mais l'une a été prouvée comme étant indiscutablement authentique par l'abbé Dessailly de l'Académie de Reims{{sfn|Morin|Perrot|1985|p=188|loc=note 40|id=}}.
 * Le ''Petit testament'', contenu dans certains manuscrits de la ''Vita Remigii'', est authentique.
-* Une [[Vita]] courte, la ''Vita brevis'', antérieure à Hincmar, a été autrefois attribuée à [[Venance Fortunat]] (Venantius Fortunatus).
+* Une biographie courte, la ''Vita brevis'', antérieure à Hincmar, a été autrefois attribuée à [[Venance Fortunat]] (Venantius Fortunatus).
-* Une lettre félicitant le pape [[Hormisdas]] de son élection en [[523]] est apocryphe.
+* Une lettre félicitant le pape [[Hormisdas]] de son élection en 523 est apocryphe.
-* La lettre dans laquelle le pape [[Hormisdas]] paraît l'avoir nommé vicaire du royaume de Clovis I{{er}} a été dénoncée comme un faux. On présume qu'il s'agit d'un essai de l'évêque Hincmar de Reims de fonder ses prétentions à l'élévation de Reims à la primauté.
+* La lettre dans laquelle le pape Hormisdas paraît l'avoir nommé vicaire du royaume de Clovis I{{er}} a été dénoncée comme un faux. On présume qu'il s'agit d'un essai de l'évêque Hincmar de Reims de fonder ses prétentions à l'élévation de Reims à la primauté.
-Un commentaire des [[Paul de Tarse|Épîtres de Paul]] édité par [[Villalpandus]] en [[1699]] n'est pas de lui, mais d'un autre Remi, évêque d'[[Auxerre]] (''[[Encyclopædia Britannica]]'' [[1911]]).
+Un commentaire des [[Paul de Tarse|Épîtres de Paul]] édité par [[Villalpandus]] en 1699 n'est pas de lui, mais d'un autre Remi, évêque d'[[Auxerre]] (''[[Encyclopædia Britannica]]'' 1911).
+== Représentation iconographique ==
+La plus ancienne représentation figurée du baptême de Clovis et du miracle de la Sainte Ampoule est sculptée sur une plaque d'ivoire qui ornait la reliure d'un manuscrit du IXe siècle, représentant les [[Miracles de saint Remi]] ; elle est conservée au [[musée de Picardie]], à [[Amiens]].
+== Notes et références ==
+=== Notes ===
+{{Références|groupe=Note|taille=30}}
+=== Références ===
+{{Références|taille=30}}
 == Bibliographie ==
+* [[Alban Butler]], ''Vie des saints'', édition française originale de 1784 en 12 vol. extraits 1956, 1985, 1991.
-* Marie-Céline Isaia, ''Remi de Reims'', Paris, éditions du Cerf, 2010.
-* {{Article|auteur=Jean Hoyoux|titre=Le collier de Clovis|périodique=Revue belge de philologie et d'histoire|tome=21|date=1942|pages=169-174|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1942_num_21_1_1646|id=jh}}
-* ''Les plus grands saints. Leur vie et leur portrait.'' France Loisirs. Paris [[1994]] (ouvrage paru sous le titre original ''One Hundred Saints, Little Brown and Company (Inc.), Boston, 1993'').
-* ''Extraits de la vie des saints de Butler, 1956, 1985, 1991''.
-* [[Jacques de Voragine]], ''[[La Légende dorée]]'', Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004, publication sous la direction d'Alain Boureau.
 * [[Patrick Demouy]], ''Petite Vie de saint Remi'', Paris, Desclée de Brouwer, 1997.
+* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Bruno |nom1=Dumézil |lien auteur1=Bruno Dumézil |titre=Le baptême de Clovis |sous-titre=24 décembre 505 ? |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=[[Trente journées qui ont fait la France|Les journées qui ont fait la France]] |année=2019 |pages totales=320 |isbn=978-2-07-269067-9}}.
 * Jean Feray, ''Le tombeau de Saint-Remi et ses problèmes'', Les monuments historiques de la France, 1959, {{n°|1}}.
+* {{Article|auteur=Jean Hoyoux|titre=Le collier de Clovis|périodique=Revue belge de philologie et d'histoire|tome=21|date=1942|pages=169-174|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1942_num_21_1_1646|id=jh}}
+* {{Ouvrage |langue= |auteur1= Marie-Céline Isaia|titre=Remi de Reims |sous-titre= Mémoire d'un saint, histoire d'une Église|lieu= Paris|éditeur= éditions du Cerf|collection= |année=2010 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= https://journals.openedition.org/assr/22562 }}.
+* {{Article|auteur=[[Léon Levillain]]|titre=La conversion et le baptême de Clovis|périodique=Revue d'histoire de l'Église de France|tome=21|numéro=91|date=1935|pages=161-192.|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rhef_0300-9505_1935_num_21_91_2738|id=ll}}
+* [[Jacques de Voragine]], ''[[La Légende dorée]]'', Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004, publication sous la direction d'Alain Boureau.
+* ''Les plus grands saints. Leur vie et leur portrait.'' France Loisirs. Paris, 1994 (ouvrage paru sous le titre original ''One Hundred Saints, Little Brown and Company (Inc.), Boston, 1993'').
 * ''Documents sur le règne de Clovis'', traduction de Nathalie Desgrugilliers, éditions Paleo, coll. ''encyclopédie médiévale''. Contient les lettres de saint Remi, les diplômes de Clovis, les actes de conciles… {{ISBN|978-2-84909-604-8}}.
-* Louis Charles Cerf : ''Souvenir du XIVe centenaire du Baptême de Clovis. Vie de Saint Remi, Archevêque de Reims, Apôtre de la France...'', imprimerie de l’archevêché, Reims, 1896.
+* {{Lien Wikidata|idwikidata=Q108559921}}<!--Charles Cerf-->, ''Souvenir du {{XIVe}} centenaire du Baptême de Clovis. Vie de Saint Remi, Archevêque de Reims, Apôtre de la France…'', imprimerie de l’archevêché, Reims, 1896.
-== Liens ==
 === Articles connexes ===
+* [[Hagiographie]]
+* [[Légende dorée|La ''Légende dorée'']]
+* [[Baptême de Clovis]]
+* [[:Catégorie:Saint de la Légende dorée|Liste des saints de la ''Légende dorée'']]
+* [[Thierry du Mont d'Or]] : ce saint a vécu dans la région de Reims et a été formé par saint Remi.
+* [[Tentures de la vie de saint Remi]]
+* [[Concile de Mayence (813)]]<!--
+*Ordre de saint Remi-->
+=== Liens externes ===
 {{Autres projets
  | commons     = category:Saint Remigius
@@ Ligne 101 : / Ligne 124 : @@
  | outreach    = <!-- Outreach -->
 }}
+{{Liens}}
-* [[Hagiographie]]
-* [[Légende dorée|La ''Légende dorée'']]
-*[[Baptême de Clovis]]
-* [[:Catégorie:Saint de la Légende dorée|Liste des saints de la ''Légende dorée'']]
-* [[Thierry du Mont d'Or]] : ce saint a vécu dans la région de Reims et a été formé par saint Remi.
-* [[Concile de Mayence (813)]]
-*Ordre de saint Remi
-=== Liens externes ===
-* {{Autorité}}
 * [http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/ ''La Légende dorée'' de Jacques de Voragine] : vies de grands saints racontées par Jacques de Voragine {{XIIIe siècle}}, accès direct au site de l'abbaye de Saint-Benoît de Port-Valais (numérisation en [[2004]]).
 * [http://www.histoireaisne.fr/memoires_numerises/chapitres/tome_38/Tome_038_page_069.pdf Cerny-en-Laonnois, lieu de naissance présumé de saint Remi].
-*[https://journals.openedition.org/assr/22562 Marie-Céline Isaïa, Remi de Reims. Mémoire d’un saint, histoire d’une Église]
 *[https://catholique-reims.fr/le-diocese/les-grands-saints-du-diocese/saint-remi/ Saint Remi - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes]
+{{Palette|Archevêques de Reims}}
-== Notes et références ==
+{{Portail|christianisme|catholicisme|Haut Moyen Âge|Aisne|Reims}}
-=== Notes ===
-{{Références|groupe=Note|taille=30}}
-=== Références ===
-{{Références|taille=30}}
-{{Portail|christianisme|Haut Moyen Âge|Aisne|Reims}}
 {{DEFAULTSORT:Remi}}
 [[Catégorie:Personnalité gallo-romaine]]
-[[Catégorie:Saint catholique et orthodoxe]]
+[[Catégorie:Saint catholique et orthodoxe du VIe siècle]]
-[[Catégorie:Archevêque de Reims]]
+[[Catégorie:Saint catholique et orthodoxe de France]]
 [[Catégorie:Décès en 533]]
 [[Catégorie:Saint de la Légende dorée]]
 [[Catégorie:Naissance en 437]]
 [[Catégorie:Évêque du Ve siècle]]
-[[Catégorie:Évêque du VIe siècle]]
+[[Catégorie:Archevêque du VIe siècle]]
-[[Catégorie:Saint catholique du Ve siècle]]
+[[Catégorie:Archevêque de Reims]]
-[[Catégorie:Saint catholique du VIe siècle]]
 [[Catégorie:Personnalité du haut Moyen Âge par nom]]
-[[Catégorie:Archevêque du haut Moyen Âge]]
+[[Catégorie:Saint catholique fêté le 15 janvier]]
-[[Catégorie:Saint du haut Moyen Âge]]

v · m Évêques et archevêques de Reims
Archidiocèse de Reims Cathédrale Notre-Dame de Reims
Antiquité	Sixte Sinice Amanse Bétause Aper Dyscolie Maternien Donatien Vincent Sévère Nicaise Baruche Barnabé Bennade Remi
Haut Moyen Âge	Romain Flavius Mapinius Egidius Romulf Sonnace Leudegisèle Anglebert Landon Nivard Rieul Rigobert Milon Abel Tilpin Vulfaire Ebon Hincmar Foulques le Vénérable Hervé Seulfe Hugues Artaud Odelric Adalbéron Arnoul de France Gerbert d'Aurillac
Moyen Âge central	Ebles I^er de Roucy Guy I^er de Soissons Gervais de Belleme Manassès I^er de Gournay Renauld I^er du Bellay Manassès II Raoul le Vert Renaud de Martigné Samson de Mauvoisin Henri de France Guillaume aux Blanches Mains Guy Paré Albéric de Humbert Guillaume de Joinville Henri de Dreux Juhel de Mathefelon Thomas de Beaumetz Jean I^er de Courtenay-Champignelles Pierre Barbette Robert de Courtenay-Champignelles
Moyen Âge tardif	Guillaume de Trie Jean II de Vienne Hugues d'Arcy Humbert II de Viennois Jean III de Craon Louis Thézart Richard Picque Ferric Cassinel Guy de Roye Simon de Cramaud Pierre Troussel Regnault de Chartres Jacques Jouvenel des Ursins
Époque moderne	Jean II Jouvenel des Ursins Pierre de Laval Robert Briçonnet Guillaume Briçonnet Carlo Domenico del Carretto Robert de Lenoncourt Jean III de Lorraine Charles de Lorraine Louis II de Lorraine Nicolas de Pellevé Philippe du Bec Louis III de Lorraine Gabriel Gifford Henri II de Guise Léonor d'Estampes de Valençay Henri II de Savoie-Nemours Antonio Barberini Charles-Maurice Le Tellier François de Mailly Armand-Jules de Rohan-Guémené Charles Antoine de La Roche-Aymon Alexandre-Angélique de Talleyrand-Périgord
Archevêques concordataires	Jean-Charles de Coucy Jean-Baptiste de Latil Thomas Gousset Jean-François Landriot Benoît Langénieux
XX^e et XXI^e siècles	Louis-Joseph Luçon (1906-30) Emmanuel Suhard (1930-40) Louis-Augustin Marmottin (1940-60) François Marty (1960-68) Jean-Marie Maury (1965-72) Jacques Ménager (1973-88) Jean Balland (1988-95) Gérard Defois (1995-98) Thierry Jordan (1999-2018) Éric de Moulins-Beaufort (depuis 2018)