« Droit français » : différence entre les versions

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{{Ébauche|droit français}}

[[Fichier:Overseasfrancemap.png|vignette|300px|France métropolitaine et d'outre-mer (bleu) : territoire d'application du droit français.|alt=Une carte de la France d'outre-mer, montrant que la France est présente dans tous les océans.]]
[[Fichier:Overseasfrancemap.png|vignette|300px|France métropolitaine et d'outre-mer (bleu) : territoire d'application du droit français.|alt=Une carte de la France d'outre-mer, montrant que la France est présente dans tous les océans.]]
[[Fichier:French system of jurisdiction.jpg|vignette|300px|Organisation juridictionnelle française.]]
[[Fichier:French system of jurisdiction.jpg|vignette|300px|Organisation juridictionnelle française.]]
[[Image:CommentaireCoutumeNormandie.jpg|vignette|Avant la [[Révolution française|Révolution]] et le [[Code civil (1804)|Code civil]], il n'existait pas de « droit français » en tant que tel, c'est-à-dire appliqué de façon uniforme dans tous les pays du [[royaume de France]], distingués par l'usage du [[droit coutumier]] ou du [[droit écrit]], ainsi qu'entre [[pays d'élection]] et [[pays d'états]]. Ici, un commentaire de la [[Coutume de Normandie]] par [[Étienne Le Royer de la Tournerie]] datant de [[1778]].]]
Le '''droit français''' est, actuellement, un [[Droits de tradition civiliste|droit de tradition civiliste]] régissant le [[droit]] appliqué en [[France]] mais en partie seulement<ref>{{harvsp|Dutheillet de Lamothe|Latournerie|2001}}.</ref>.


Le '''droit français''' est, actuellement, un [[ordre juridique]] de tradition [[droit romano-civiliste|romano-civiliste]] régissant en partie<ref>{{harvsp|Dutheillet de Lamothe|Latournerie|2001}}.</ref> le [[droit]] appliqué en [[France]].
== Définition du droit français ==


La notion de droit français est apparue de manière [[doctrine (droit)|doctrinale]] au {{s-|XVI}}. L'[[Édit de Saint-Germain-en-Laye (1679)|édit de Saint-Germain-en-Laye de 1679]] décida de rendre obligatoire un enseignement du [[droit]] français dans les facultés, et créa des « professeurs de droit français » dans les [[université]]s du [[Royaume de France|royaume]]. La notion de « droit français » désignait alors la [[branche du droit]] qui n'était ni [[droit canonique|canonique]], ni [[droit romain|romain]], essentiellement constitué par les [[Ordonnance royale|ordonnances royales]], les [[Coutume (droit)|coutumes]], et la [[jurisprudence]] du [[parlement de Paris]].
[[Image:CommentaireCoutumeNormandie.jpg|thumb|Avant la [[Révolution française|Révolution]] et le [[Code civil (1804)|Code civil]], il n'existait pas de « droit français » en tant que tel, c'est-à-dire appliqué de façon uniforme dans tous les pays du [[royaume de France]], distingués par l'usage du [[droit coutumier]] ou du [[droit écrit]], ainsi qu'entre [[pays d'élection]] et [[pays d'états]]. Ici, un commentaire de la [[Coutume de Normandie]] par [[Étienne Le Royer de la Tournerie]] datant de [[1778]].]]
La notion de '''droit français''' est apparue de manière [[doctrine (droit)|doctrinale]] au {{XVIe siècle}}. L'[[Édit de Saint-Germain-en-Laye (1679)|édit de Saint-Germain-en-Laye]] d'avril [[1679]] décida de rendre obligatoire un enseignement du [[droit]] français dans les facultés, et créa des « professeurs de droit français » dans les [[université]]s du [[Royaume de France|royaume]]. La notion de « droit français » désignait alors la [[branche du droit]] qui n'était ni [[droit canonique|canonique]], ni [[droit romain|romain]], essentiellement constitué par les [[Ordonnance royale|ordonnances royales]], les [[Coutume (droit)|coutumes]], et la [[jurisprudence]] du [[parlement de Paris]].


Avec la [[Révolution française]], l'émergence du [[nationalisme]] et la consolidation, sinon la [[constitution]], de l'[[État-nation]] moderne, la définition du « droit français » perd son caractère matériel au profit d'un double critère géographique et [[idéologique]]. D'un point de vue géographique, le droit français est le droit applicable en principe sur le territoire de la [[France]], sous la réserve de l'application résiduelle des statuts indigènes dans les territoires colonisés: le [[Code civil (France)|Code civil de 1804]] marque ainsi l'unification du droit dans les différentes régions de France, alors que celles-ci vivaient avant la Révolution sous l'empire de différents systèmes juridiques (droit écrit ou [[droit coutumier]], lequel était parfois formalisé comme pour la [[Coutume de Paris]] ou la [[Coutume de Normandie]]). D'un point de vue idéologique, le droit français est le droit [[codification (droit)|codifié]] et ordonné issu du [[Premier Empire]], qui s'oppose au [[droit coutumier]] et au [[droit romain]] dont le [[droit allemand]] prétendait s'être inspiré, en particulier sous l'influence de [[Friedrich Carl von Savigny|Savigny]].
Avec la [[Révolution française|Révolution]], l'émergence du [[nationalisme]] et la consolidation, sinon la [[constitution]], de l'[[État-nation]] moderne, la définition du « droit français » perd son caractère matériel au profit d'un double critère géographique et [[idéologique]]. D'un point de vue géographique, le droit français est le droit applicable en principe sur le territoire de la [[France]], sous la réserve de l'application résiduelle des statuts indigènes dans les territoires colonisés: le [[Code civil (France)|Code civil de 1804]] marque ainsi l'unification du droit dans les différentes régions de France, alors que celles-ci vivaient avant la Révolution sous l'empire de différents systèmes juridiques (droit écrit ou [[droit coutumier]], lequel était parfois formalisé comme pour la [[Coutume de Paris]] ou la [[Coutume de Normandie]]). D'un point de vue idéologique, le droit français est le droit [[codification (droit)|codifié]] et ordonné issu du [[Premier Empire]], qui s'oppose au droit coutumier et au droit romain dont le [[droit allemand]] prétendait s'être inspiré, en particulier sous l'influence de [[Friedrich Carl von Savigny]].


Aujourd'hui, la notion de droit français conserve cette double composante matérielle et idéologique. D'un point de vue matériel il désigne au sens strict l'ensemble des règles de droit produites par des pouvoirs publics français. Au sens large, il désigne l'ensemble des règles de droit positif applicables en France. D'un point de vue idéologique, le droit français désigne un système juridique fondé sur une structure écrite et codifiée, qui s'oppose tout à la fois aux autres droits européens influencés par le [[droit romano-germanique]] et aux systèmes de ''[[common law]]''.
Aujourd'hui, la notion de droit français conserve cette double composante matérielle et idéologique. D'un point de vue matériel il désigne au sens strict l'ensemble des règles de droit produites par des pouvoirs publics français. Au sens large, il désigne l'ensemble des règles de [[droit positif]] applicables en France. D'un point de vue idéologique, le droit français désigne un système juridique fondé sur une structure écrite et codifiée, qui s'oppose tout à la fois aux autres droits européens influencés par le droit romano-civiliste et aux systèmes de ''[[common law]]''.


Le droit français correspond depuis le {{XXe siècle}} à un système de [[droit positif]].
Le droit français correspond depuis le {{s-|XX}} à un système de droit positif.


== Histoire du droit français ==
== Histoire du droit français ==
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=== Moyen Âge ===
=== Moyen Âge ===
Une grande partie du droit coutumier des [[communautés de métiers]] médiévales a été codifiée sous forme de règlements royaux à partir du {{s|XIII|e}}, comme l'atteste le ''[[Livre des métiers]]'' rédigé en [[1268]] en [[français]] par [[Étienne Boileau]], prévôt de Paris, à la demande du roi [[Louis IX de France|saint Louis]]<ref>[https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/cms/content/display.action?uuid=25d8062f-ddfa-42ce-a38d-63dd4377de15&version=1&preview=false&typeSearch=AideRechercheType&searchString=105 Archives nationales, les métiers sous l'Ancien Régime]</ref>.

Une grande partie du droit coutumier des [[communautés de métiers]] médiévales a été codifiée sous forme de règlements royaux à partir du {{s|XIII|e}}, comme l'atteste le ''[[Livre des métiers]]'' rédigé en [[1268]] en [[français]] par [[Étienne Boileau]], prévôt de Paris, à la demande du roi [[Louis IX de France|saint Louis]]<ref>[https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/cms/content/display.action?uuid=25d8062f-ddfa-42ce-a38d-63dd4377de15&version=1&preview=false&typeSearch=AideRechercheType&searchString=105 Archives nationales, les métiers sous l'Ancien Régime]</ref>.


=== Époque moderne ===
=== Époque moderne ===

Le '''droit français''' a été conforté par la décision du roi [[François Ier de France|François {{Ier}}]] de choisir la [[langue française]] comme [[langue]] du droit et de l'administration (voir [[langue officielle]]), par l'[[ordonnance de Villers-Cotterêts]] ([[1539]]). À l'époque de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]], on réfléchissait sur les notions de [[souveraineté]] ([[Jean Bodin|Bodin]], [[Machiavel]]).
Le '''droit français''' a été conforté par la décision du roi [[François Ier de France|François {{Ier}}]] de choisir la [[langue française]] comme [[langue]] du droit et de l'administration (voir [[langue officielle]]), par l'[[ordonnance de Villers-Cotterêts]] ([[1539]]). À l'époque de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]], on réfléchissait sur les notions de [[souveraineté]] ([[Jean Bodin|Bodin]], [[Machiavel]]).


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Cependant, une partie du [[droit]] restait sous forme de [[droit canonique]] ou [[droit coutumier|coutumier]]. À la fin de l'Ancien Régime, au [[siècle des Lumières]], le système corporatif issu du Moyen Âge avait engendré certains abus, en particulier des inégalités entre les trois ordres noblesse, clergé et tiers-état. La France se trouvait dans une situation d'inadaptation de son système juridique par rapport à l'évolution des idées qui se produisit au [[siècle des Lumières]]. L'œuvre de [[Montesquieu (philosophe)|Montesquieu]], particulièrement les ''[[Lettres persanes]]'' et ''[[de l'esprit des lois]]'', témoigne de ce décalage entre la réalité du changement de [[représentation mentale]] et la situation d'une [[élite]] imbue de ses [[privilège (Ancien Régime)|privilèges]]. Ce fut probablement l'une des causes de la [[Révolution française]].
Cependant, une partie du [[droit]] restait sous forme de [[droit canonique]] ou [[droit coutumier|coutumier]]. À la fin de l'Ancien Régime, au [[siècle des Lumières]], le système corporatif issu du Moyen Âge avait engendré certains abus, en particulier des inégalités entre les trois ordres noblesse, clergé et tiers-état. La France se trouvait dans une situation d'inadaptation de son système juridique par rapport à l'évolution des idées qui se produisit au [[siècle des Lumières]]. L'œuvre de [[Montesquieu (philosophe)|Montesquieu]], particulièrement les ''[[Lettres persanes]]'' et ''[[de l'esprit des lois]]'', témoigne de ce décalage entre la réalité du changement de [[représentation mentale]] et la situation d'une [[élite]] imbue de ses [[privilège (Ancien Régime)|privilèges]]. Ce fut probablement l'une des causes de la [[Révolution française]].


=== Les Lumières, la Révolution, et l'Empire ===
=== Lumières, Révolution, et Empire ===

[[Jean-Jacques Rousseau]] élabore une théorie des [[droits naturels]] et une [[théorie du contrat]], dans laquelle il insiste sur les valeurs de [[liberté]] et d'[[égalité devant la loi|égalité]]. Dans le ''[[Du contrat social|contrat social]]'', il déclare qu'un contrat entre l'individu et la société émane d'une [[volonté générale]] qui doit définir des lois. Les idées de Rousseau ont inspiré les révolutionnaires français, notamment dans le fait que « la loi est l'expression de la volonté générale... Elle doit être la même pour tous » (article 6 de la [[déclaration de 1789]]). Cette conception est à l'origine de la suppression des [[Corporation (Ancien Régime)|corporations]] par l'Assemblée constituante avec le [[décret d'Allarde]] et la [[loi Le Chapelier]] en [[1791 en France|1791]], qui permettra au [[libéralisme économique]] de se développer en France, en affaiblissant durablement l'influence des [[corps intermédiaires]].
[[Jean-Jacques Rousseau]] élabore une théorie des [[droits naturels]] et une [[théorie du contrat]], dans laquelle il insiste sur les valeurs de [[liberté]] et d'[[égalité devant la loi|égalité]]. Dans le ''[[Du contrat social|contrat social]]'', il déclare qu'un contrat entre l'individu et la société émane d'une [[volonté générale]] qui doit définir des lois. Les idées de Rousseau ont inspiré les révolutionnaires français, notamment dans le fait que « la loi est l'expression de la volonté générale... Elle doit être la même pour tous » (article 6 de la [[déclaration de 1789]]). Cette conception est à l'origine de la suppression des [[Corporation (Ancien Régime)|corporations]] par l'Assemblée constituante avec le [[décret d'Allarde]] et la [[loi Le Chapelier]] en [[1791 en France|1791]], qui permettra au [[libéralisme économique]] de se développer en France, en affaiblissant durablement l'influence des [[corps intermédiaires]].


[[Sieyès]] s'interroge sur les droits du [[tiers état]] (''[[Qu'est-ce que le tiers état ?|qu'est-ce que le tiers état]]''), invente le terme [[sociologie]], et réfléchit aux notions de [[citoyenneté]]. Il propose un organe de vérification de la [[constitutionnalité]] des [[loi]]s avec la jurie constitutionnaire, lors des discussions sur la [[constitution de l'an III]] ([[1795]]).
[[Sieyès]] s'interroge sur les droits du [[tiers état]] (''[[Qu'est-ce que le tiers état ?|qu'est-ce que le tiers état]]''), invente le terme [[sociologie]], et réfléchit aux notions de [[citoyenneté]]. Il propose un organe de vérification de la [[constitutionnalité]] des [[loi]]s avec la jurie constitutionnaire, lors des discussions sur la [[constitution de l'an III]] ([[1795]]).


La Révolution entraîne d'importants changements dans le droit privé et marque le début d'une courte période connue sous le nom de [[droit intermédiaire]]. Après les événements de la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], le besoin de renouvellement du [[droit]] aboutit aux trois projets de [[Jean-Jacques Régis de Cambacérès|Cambacérès]] de [[Code civil (France)|code civil]] ([[1793]], [[1794]], [[1796]]). Le [[coup d'État du 18 brumaire]] mené par [[Sieyès]] et [[Napoléon Ier|Bonaparte]] permit à ce projet d'être validé entre [[1800]] et [[1804]], de sorte que le [[Code civil (France)|Code civil français]] est couramment appelé « code Napoléon », bien qu'en réalité il fut presque entièrement rédigé par [[Jean-Jacques Régis de Cambacérès|Cambacérès]].
La Révolution entraîne d'importants changements dans le droit privé et marque le début d'une courte période connue sous le nom de [[droit intermédiaire]]. Après les événements de la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], le besoin de renouvellement du [[droit]] aboutit aux trois projets de [[Jean-Jacques Régis de Cambacérès|Cambacérès]] de [[Code civil (France)|code civil]] ([[1793]], [[1794]], [[1796]]). Le [[coup d'État du 18 brumaire]] mené par [[Sieyès]] et [[Napoléon Ier|Bonaparte]] permit à ce projet d'être validé entre [[1800]] et [[1804]], de sorte que le [[Code civil (France)|Code civil français]] est couramment appelé « code Napoléon », bien qu'en réalité il fût presque entièrement rédigé par [[Jean-Jacques Régis de Cambacérès|Cambacérès]].


Dans la foulée, plusieurs [[code (droit)|codes]] furent promulgués par [[Napoléon Ier|Bonaparte]], comme le [[Code pénal français|code pénal]].
Dans la foulée, plusieurs [[code (droit)|codes]] furent promulgués par [[Napoléon Ier|Bonaparte]], comme le [[Code pénal français|code pénal]].


=== Après la Révolution ===
=== Après la Révolution ===
Dans la période post-révolutionnaire, les principes du droit français se sont affinés avec l'introduction d'une [[hiérarchie des normes]] juridique, et la constitution d'un très grand nombre de [[codes juridiques]], aujourd'hui au nombre de 78.

Dans la période post-révolutionnaire, les principes du droit français se sont affinés avec l'introduction d'une [[hiérarchie des normes]] juridique, et la constitution d'un très grand nombre de [[codes juridiques]], aujourd'hui au nombre de 73.


Deux rapports du [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]] (1991 et 2006) ont dénoncé la complexité de ces codes comme source d'[[insécurité juridique]]. Le [[code du travail (France)|code du travail]] par exemple, héritier des anciens règlements des communautés de métiers du Moyen Âge, mais établi au niveau national, comporte environ {{nombre|10000|articles}}.
Deux rapports du [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]] (1991 et 2006) ont dénoncé la complexité de ces codes comme source d'[[insécurité juridique]]. Le [[code du travail (France)|code du travail]] par exemple, héritier des anciens règlements des communautés de métiers du Moyen Âge, mais établi au niveau national, comporte environ {{nombre|10000|articles}}.
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Voir :
Voir :
* Un rêve royal français : l'unification du droit
* Un rêve royal français : l'unification du droit
* http://www.aibl.fr/fr/seance/discours/disc_rigaudiere.html A TRANSFERE AILLEURS -->
* http://www.aibl.fr/fr/seance/discours/disc_rigaudiere.html A TRANSFERER AILLEURS -->


== Caractéristiques du droit français ==
== Caractéristiques du droit français ==
=== Deux grandes branches : droit public et droit privé ===
=== Deux grandes branches : droit public et droit privé ===
Le droit français peut être divisé en deux grandes branches, [[droit public]] et [[droit privé]], elles-mêmes respectivement subdivisées en deux branches du droit ([[Droit administratif en France|droit administratif]] et [[Droit constitutionnel en France|droit constitutionnel]] ; [[Droit civil en France|droit civil]] et [[droit pénal]]).

Le droit français peut être divisé en deux grandes branches, [[droit public]] et [[droit privé]], eux-mêmes respectivement subdivisées en deux branches du droit ([[Droit administratif en France|droit administratif]] et [[Droit constitutionnel en France|droit constitutionnel]] ; [[Droit civil en France|droit civil]] et [[droit pénal]]).


=== Emploi de la langue française ===
=== Emploi de la langue française ===

La [[langue française]] étant la [[langue officielle]], selon la [[Constitution française du 4 octobre 1958]]<ref>[[Article 2 de la Constitution de la Cinquième République française]]</ref> sur les attributs de la [[souveraineté]], certains articles des [[codes du droit français]] demandent explicitement la rédaction de documents en [[langue française]].
La [[langue française]] étant la [[langue officielle]], selon la [[Constitution française du 4 octobre 1958]]<ref>[[Article 2 de la Constitution de la Cinquième République française]]</ref> sur les attributs de la [[souveraineté]], certains articles des [[codes du droit français]] demandent explicitement la rédaction de documents en [[langue française]].


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La [[Loi relative à l'emploi de la langue française]] de 1994 (encore appelée [[loi Toubon]], [[Jacques Toubon]] étant alors ministre de la culture et de la [[francophonie]]) dispose :
La [[Loi relative à l'emploi de la langue française]] de 1994 (encore appelée [[loi Toubon]], [[Jacques Toubon]] étant alors ministre de la culture et de la [[francophonie]]) dispose :
* en son article {{1er}} :
* en son article {{1er}} :
** Langue de la République en vertu de la Constitution, la langue française est un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France.
** Langue de la République en vertu de la Constitution, la langue française est un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France.
** Elle est la langue de l'[[enseignement]], du [[Travail (économie)|travail]], des échanges et des [[Service public en France|services publics]].
** Elle est la langue de l'[[enseignement]], du [[Travail (économie)|travail]], des échanges et des [[Service public en France|services publics]].
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=== Sources internes ===
=== Sources internes ===
==== Bloc de constitutionnalité ====
==== Bloc de constitutionnalité ====
{{Article détaillé|Bloc de constitutionnalité}}
La [[Constitution française du 4 octobre 1958]] est la norme suprême du droit interne français<ref>{{harvsp|La Constitution - Conseil constitutionnel|id=a}}</ref>. Son préambule fait référence à la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789]], au [[Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946]] et la [[Charte de l'environnement]] de 2004. Or le [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]] a rendu, le {{date|16|juillet|1971}}, une décision sur la ''[[Liberté d'association (décision)|Liberté d'association]]'' donnant au préambule, et au texte auquel il renvoie, une valeur constitutionnelle. Par ailleurs, le préambule cite les [[principes fondamentaux reconnus par les lois de la République]] qui acquièrent eux aussi une valeur constitutionnelle<ref>{{harvsp|Décision n° 71-44 DC|1971|id=z}}</ref>.
Les normes à valeur constitutionnelles sont les normes suprêmes du droit interne français<ref>{{Ouvrage|titre=Droit constitutionnel ({{32e}} édition)|auteur=Bernard Chantebout|page=579-581|éditeur=[[Dalloz]]}}</ref>. Son préambule fait référence à la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789]], au [[Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946]] et la [[Charte de l'environnement]] de 2004. Or le [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]] a rendu, le {{date|19|juin|1970}}, une décision sur la ''[[Liberté d'association (décision)|Liberté d'association]]'' donnant au préambule, et aux textes auxquels il renvoie, une valeur constitutionnelle<ref>{{Ouvrage|titre=Les grandes décisions du Conseil constitutionnel (20ème édition)|page=488|éditeur=[[Dalloz]]|auteur1=André Roux|auteur2=[[Ferdinand Mélin-Soucramanien]]|auteur3=Eric Oliva|auteur4=Laurent Domingo|auteur5=Patrick Gaïa|auteur6=Marc Guerrini}}</ref>. Par ailleurs, le préambule cite les [[principes fondamentaux reconnus par les lois de la République]] qui acquièrent eux aussi une valeur constitutionnelle<ref>{{harvsp|Décision n° 71-44 DC|1971|id=z}}</ref>.


==== Loi ====
==== Loi ====
===== Loi organique =====
La loi désigne, au sens strict, la loi ordinaire votée par l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] et le [[Sénat (France)|Sénat]] dans le cadre des compétences de l’article 34 de la Constitution<ref>[[Article 34 de la Constitution de la Cinquième République française]]</ref>.
{{Article détaillé|Loi organique en France}}
Les lois organiques ont une autorité supérieure à celle des lois ordinaires, sont adoptées selon des procédures spécifiques et ne peuvent avoir que les objets que la Constitution leur fixe<ref>{{Ouvrage|titre=Droit constitutionnel et institutions politiques ({{36e}} édition)|auteur1=[[Jean Gicquel]]|auteur2=Jean-Eric Gicquel|page=888|éditeur=[[Librairie générale de droit et de jurisprudence]]}}</ref>.
===== Loi ordinaire =====
{{Article détaillé|Loi ordinaire}}
Sous réserve des articles [[article 11 de la Constitution de la Cinquième République française|11]] (relatif au référendum législatif) et [[article 49 alinéa 3 de la Constitution de la Cinquième République française|49, alinéa 3]] de la Constitution (relatif à l'engagement de la [[responsabilité politique du gouvernement|responsabilité du gouvernement]] sur une loi), la loi ordinaire est votée par le [[Parlement français|Parlement]], constitué par l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] et le [[Sénat (France)|Sénat]] dans le cadre des compétences de l’article 34 de la Constitution<ref>[[Article 34 de la Constitution de la Cinquième République française]]</ref>.


==== Règlement ====
==== Règlement ====
{{Article détaillé|Règlement en droit français}}
Les règlements sont l'ensemble des textes émis par les autorités exécutives dans le cadre de l’article 37 de la Constitution<ref>[[Article 37 de la Constitution de la Cinquième République française]]</ref>.
Les règlements sont l'ensemble des textes émis par les autorités exécutives dans le cadre de l’article 37 de la Constitution<ref>[[Article 37 de la Constitution de la Cinquième République française]]</ref>.


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==== Coutume ====
==== Coutume ====
La Coutume a tendu à disparaître avec la Révolution et l'adoption du [[Code civil (France)|Code civil]]. La loi de ventôse an XII a abrogé les anciennes coutumes « dans les matières régies par le Code ». Elle a cependant pu subsister en dehors des matières traitées par le Code, ainsi, le Code de commerce de 1807 ne l’a pas abrogée<ref>{{harvsp|Druffin-Bricca|Henry|2009|p=102-103}}</ref>.
La coutume a tendu à disparaître avec la Révolution et l'adoption du [[Code civil (France)|Code civil]]. La loi de ventôse an XII a abrogé les anciennes coutumes « dans les matières régies par le Code ». Elle a cependant pu subsister en dehors des matières traitées par le Code, ainsi, le Code de commerce de 1807 ne l’a pas abrogée<ref>{{harvsp|Druffin-Bricca|Henry|2009|p=102-103}}</ref>.


Pour exister, une coutume doit résulter d'un usage : ancien (période de temps conséquente, bien qu'aucune période minimale ne soit établie), constant (usage continu), général (par l’ensemble d'un groupe concerné), et notoire (usage connu de tous)<ref>{{harvsp|Druffin-Bricca|Henry|2009|p=104}}</ref>.
Pour exister, une coutume doit résulter d'un usage : ancien (période de temps conséquente, bien qu'aucune période minimale ne soit établie), constant (usage continu), général (par l’ensemble d'un groupe concerné), et notoire (usage connu de tous)<ref>{{harvsp|Druffin-Bricca|Henry|2009|p=104}}</ref>.


==== Jurisprudence ====
==== Jurisprudence ====
{{Article détaillé|Jurisprudence en droit français}}
La difficulté de définir la jurisprudence comme source du droit résulte de la contradiction des articles 4 et 5 du Code civil<ref>{{harvsp|Druffin-Bricca|Henry|2009|p=110}}</ref>. Les arrêts de règlement et l'autorité relative de la chose jugée cantonnent la jurisprudence au cas par cas<ref name="p112">{{harvsp|Druffin-Bricca|Henry|2009|p=112}}</ref>. Cependant, l'obligation de juger et de motiver les décisions conduit à donner à la jurisprudence une fonction « créatrice de droit »<ref name="p112"/>.
La difficulté de définir la jurisprudence comme source du droit résulte de la contradiction des articles 4 et [[article 5 du code civil français|5]] du Code civil<ref>{{harvsp|Druffin-Bricca|Henry|2009|p=110}}</ref>. Les arrêts de règlement et l'autorité relative de la chose jugée cantonnent la jurisprudence au cas par cas<ref name="p112">{{harvsp|Druffin-Bricca|Henry|2009|p=112}}</ref>. Cependant, l'obligation de juger et de motiver les décisions conduit à donner à la jurisprudence une fonction « créatrice de droit »<ref name="p112"/>.


==== Doctrine ====
==== Doctrine ====
{{Article détaillé|Doctrine juridique française}}
La doctrine est reconnue comme une manifestation d'opinions scientifiques faisant autorité. En revanche, elle n'est pas considérée comme une source du droit<ref>{{harvsp|Druffin-Bricca|Henry|2009|p=126}}</ref>.
La doctrine est reconnue comme une manifestation d'opinions scientifiques faisant autorité. En revanche, elle n'est pas considérée comme une source du droit<ref>{{harvsp|Druffin-Bricca|Henry|2009|p=126}}</ref>.


=== Place des normes internationales et européennes en droit interne français ===
=== Place des normes internationales et européennes en droit interne français ===
==== Droit international ====
==== Droit international ====
Le 2 juin 2000, la Cour de cassation a rendu un arrêt en assemblée plénière, l’arrêt ''Fraisse'', déclarant que « la Constitution possède, sans ambiguïté possible, une valeur juridique supérieure à celle qui est conférée aux traités internationaux »<ref>Arrêt ''Fraisse'', Cour de cassation, assemblée plénière, le 2 juin 2000</ref>.
Le 2 juin 2000, la Cour de cassation a rendu un arrêt en assemblée plénière, l’arrêt ''Fraisse'', déclarant que « la Constitution possède, sans ambiguïté possible, une valeur juridique supérieure à celle qui est conférée aux traités internationaux »<ref>Arrêt ''Fraisse'', Cour de cassation, assemblée plénière, le 2 juin 2000</ref>. Le Conseil d'Etat a rendu un arrêt ''Sarran'', consacrant la même solution, en 1998<ref>{{Lien web|site=[[Légifrance]]|url=https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000008008495/|accès url=libre|titre=Décision Sarran du 30 octobre 1998}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.conseil-etat.fr/decisions-de-justice/jurisprudence/les-grandes-decisions-depuis-1873/conseil-d-etat-assemblee-30-octobre-1998-sarran-et-levacher|accès url=libre|titre=Conseil d'Etat, Assemblée, 30 octobre 1998, Sarran et Levacher|site=[[Conseil d'Etat (France)|Conseil d'Etat]]}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=Droit administratif|page=119|éditeur=[[Dalloz]]|numéro édition=29|auteur1=Etienne Muller|collection=Précis|auteur2=[[Jean Waline]]|auteur3=Gabriel Eckert}}</ref>.


L'article 54 de la Constitution dispose<ref>[[Article 54 de la Constitution de la Cinquième République française]]</ref> :
L'article 54 de la Constitution dispose<ref>[[Article 54 de la Constitution de la Cinquième République française]]</ref> :
{{citation juridique française|Si le [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil Constitutionnel]], saisi par le Président de la République, par le Premier Ministre, par le Président de l'une ou l'autre assemblée ou par soixante députés ou soixante sénateurs, a déclaré qu'un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l'autorisation de ratifier ou d'approuver l'engagement international en cause ne peut intervenir qu'après révision de la Constitution. |constitution||Article 54 de la Constitution du 4 octobre 1958|}}
{{citation juridique française|Si le [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]], saisi par le Président de la République, par le Premier Ministre, par le président de l'une ou l'autre assemblée ou par soixante députés ou soixante sénateurs, a déclaré qu'un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l'autorisation de ratifier ou d'approuver l'engagement international en cause ne peut intervenir qu'après révision de la Constitution. |constitution||Article 54 de la Constitution du 4 octobre 1958}}


L'article 55 de la Constitution dispose<ref>[[Article 55 de la Constitution de la Cinquième République française]]</ref> :
L'article 55 de la Constitution dispose<ref>[[Article 55 de la Constitution de la Cinquième République française]]</ref> :
{{citation juridique française|Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l'autre partie. |constitution||Article 55 de la Constitution du 4 octobre 1958|}}
{{citation juridique française|Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l'autre partie. |constitution||Article 55 de la Constitution du 4 octobre 1958}}


==== Droit de l’Union européenne ====
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L'application du droit de l’Union est, en France, marquée par la prépondérance de l'exécutif dans la transposition des normes en droit interne par rapport au législatif<ref>{{harvsp|Rideau|2010|p=1252}}</ref>. Cependant, un avis du Conseil d’État du 22 mars 1973 a rétabli l'orthodoxie constitutionnelle en respectant le partage des compétences des articles 34 et 37<ref>{{harvsp|Rideau|2010|p=1253}}</ref>.
L'application du droit de l’Union est, en France, marquée par la prépondérance de l'exécutif dans la transposition des normes en droit interne par rapport au législatif<ref>{{harvsp|Rideau|2010|p=1252}}</ref>. Cependant, un avis du Conseil d’État du 22 mars 1973 a rétabli l'orthodoxie constitutionnelle en respectant le partage des compétences des articles 34 et 37<ref>{{harvsp|Rideau|2010|p=1253}}</ref>.


Du fait de l’appartenance à l’Union européenne, le statut des [[Territoire d'outre-mer (France)|territoires d'outre-mer]], hors de l’Union européenne a posé problème. L’article 74 de la Constitution a par conséquent été modifié et a donné aux lois statutaires des TOM un caractère organique et non plus ordinaire<ref>{{harvsp|Rideau|2010|p=1254}}</ref>.
Du fait de l’appartenance à l’Union européenne, le statut des [[Territoire d'outre-mer (France)|territoires d'outre-mer]], hors de l’[[Union européenne]] a posé problème. L’article 74 de la Constitution a par conséquent été modifié et a donné aux lois statutaires des TOM un caractère organique et non plus ordinaire<ref>{{harvsp|Rideau|2010|p=1254}}</ref>.


== Codes ==
== Codes ==
En France, les codes juridiques sont consultables sur le site Légifrance.
En France, les codes juridiques sont consultables sur le site [[Légifrance]].

Les codes actuellement en vigueur sont les suivants :
{{colonnes|taille=|nombre=3|1=
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* [[Code de l'action sociale et des familles]]
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* [[Code du cinéma et de l'image animée]]
* [[Code du cinéma et de l'image animée]]
* [[Code civil (France)|Code civil]]
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* [[Code de commerce (France)|Code de commerce]]
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* [[Code de la construction et de l'habitation]]
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* [[Code de déontologie des architectes]]
* [[Code de déontologie des architectes]]
* [[Code de déontologie des professionnels de l'expertise comptable]]
* [[Code disciplinaire et pénal de la marine marchande]]
* [[Code disciplinaire et pénal de la marine marchande]]
* [[Code du domaine de l'État]]
* [[Code du domaine de l'État]]
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* [[Code de la famille et de l'aide sociale]]
* [[Code de la famille et de l'aide sociale]]
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* [[Code forestier]]
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* [[Code général de la propriété des personnes publiques]]
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* [[Code général des collectivités territoriales]]
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* [[Code général des impôts]], doté de quatre annexes
* [[Code général des impôts (France)|Code général des impôts]], doté de quatre annexes
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* [[Code des instruments monétaires et des médailles]]
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* [[Code des juridictions financières]]
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* [[Code de la Légion d'honneur, de la médaille militaire et de l'ordre national du Mérite]]
* [[Livre des procédures fiscales]]
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* [[Code des marchés publics]]
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* [[Code monétaire et financier]]
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* [[Code du patrimoine]]
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* [[Code pénal (France)|Code pénal]]
* [[Code pénal (France)|Code pénal]]
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* [[Code des pensions civiles et militaires de retraite]]
* [[Code des pensions de retraite des marins français du commerce, de pêche ou de plaisance]]
* [[Code des pensions de retraite des marins français du commerce, de pêche ou de plaisance]]
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* [[Code des ports maritimes]]
* [[Code des ports maritimes]]
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* [[Code de la propriété intellectuelle]]
* [[Code de la recherche]]
* [[Code de la recherche]]
* [[Code des relations entre le public et l'administration]]
* [[Code des relations entre le public et l'administration]]
* [[Code rural]]
* [[code rural (ancien)]]
* [[Code rural et de la pêche maritime]]
* [[Code rural et de la pêche maritime]]
* [[Code de la santé publique]]
* [[Code de la santé publique]]
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}}
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== Notes ==
== Enseignement ==

{{Références|groupe=N}}
{{Article détaillé|Études de droit en France}}

{{...}}

== Notes et références ==

=== Notes ===

{{Références|groupe=N}}


== Sources ==
=== Références ===
=== Références ===
{{Références|colonnes=2}}
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage|prénom1=Olivier|nom1=Dutheillet de Lamothe|lien auteur1=Olivier Dutheillet de Lamothe|prénom2=Maire-Aimée|nom2=Latournerie|lien auteur2=Marie-Aimée Latournerie|titre=L'influence internationale du droit français|collection=Étude du Conseil d'État|éditeur=[[La Documentation française]]|année=2001|pages totales=160|url=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/014000702/index.shtml}}
* {{ouvrage|url=http://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/1994/94345dc.htm|titre=Décision n° 94-345 DC|jour=29|mois=juillet|année=1994|id=b}}, à la suite de la saisine du [[conseil constitutionnel français]] sur la Loi relative à l'emploi de la [[langue française]].
* {{Légifrance|base=consolidé|numéro=PCEAW.htm|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005616341&dateTexte=vig|texte=Loi n°94-665}} du 4 août [[1994]], Loi relative à l'emploi de la langue française (NOR:MCCX9400007L), version consolidée au 22 juin [[2000]].
* {{ouvrage|titre=Code du travail|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006072050&dateTexte=20130925|id=c}}
* {{ouvrage|titre=Décision n° 71-44 DC|jour=16|mois=juillet|année=1971|url=http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/1971/71-44-dc/decision-n-71-44-dc-du-16-juillet-1971.7217.html|auteur=Conseil constitutionnel|id=z}}
* {{ouvrage|prénom1=Sophie|nom1=Druffin-Bricca|prénom2=Laurence-Caroline|nom2=Henry|titre=Introduction générale au droit|numéro d'édition=4|éditeur=Gualino|lieu=Paris|mois=avril|année=2009|isbn=978-2-297-01167-9|pages totales=236}}
* {{lien web|url=http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/la-constitution-du-4-octobre-1958.5071.html|titre=Constitution du 4 octobre 1958|id=a|site=le site du Conseil constitutionnel}}
* {{ouvrage|prénom1=Joël|nom1=Rideau|lien auteur1=Joël Rideau|titre=Droit institutionnel de l'Union européenne|sous-titre=France|numéro d'édition=6|éditeur=LGDJ|mois=septembre|année=2010|pages totales=1462|passage=1223-1274}}


{{Références}}
== Compléments ==

== Annexes ==
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{{Autres projets|wikisource=Catégorie:Lois France|commons=Category:Law of France|wikinews=Catégorie:Droit en France}}

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|prénom1=Olivier|nom1=Dutheillet de Lamothe|lien auteur1=Olivier Dutheillet de Lamothe|prénom2=Maire-Aimée|nom2=Latournerie|lien auteur2=Marie-Aimée Latournerie|titre=L'influence internationale du droit français|éditeur=[[La Documentation française]]|collection=Étude du Conseil d'État|année=2001|pages totales=160|isbn=|lire en ligne=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/014000702/index.shtml}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Sophie|nom1=Druffin-Bricca|prénom2=Laurence-Caroline|nom2=Henry|titre=Introduction générale au droit|lieu=Paris|éditeur=[[Gualino]]|année=2009|mois=avril|numéro d'édition=4|pages totales=236|isbn=978-2-297-01167-9}}
* {{Ouvrage|prénom1=Joël|nom1=Rideau|lien auteur1=Joël Rideau|titre=Droit institutionnel de l'Union européenne|sous-titre=France|éditeur=[[Librairie générale de droit et de jurisprudence|LGDJ]]|année=2010|mois=septembre|numéro d'édition=6|pages totales=1462|passage=1223-1274|isbn=}}
*{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Frédéric|nom1=Audren|prénom2=Jean-Louis|nom2=Halpérin|titre=La Culture juridique française. Entre mythes et réalités, XIXè - XXè|éditeur=CNRS editions|date=2013-11-28|isbn=978-2-271-07955-8|lire en ligne=https://books.google.de/books?id=xInpEAAAQBAJ}}

=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Code civil (France)|Code civil]]
* [[Code civil (France)|Code civil]]
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Une carte de la France d'outre-mer, montrant que la France est présente dans tous les océans.
France métropolitaine et d'outre-mer (bleu) : territoire d'application du droit français.
Organisation juridictionnelle française.
Avant la Révolution et le Code civil, il n'existait pas de « droit français » en tant que tel, c'est-à-dire appliqué de façon uniforme dans tous les pays du royaume de France, distingués par l'usage du droit coutumier ou du droit écrit, ainsi qu'entre pays d'élection et pays d'états. Ici, un commentaire de la Coutume de Normandie par Étienne Le Royer de la Tournerie datant de 1778.

Le droit français est, actuellement, un ordre juridique de tradition romano-civiliste régissant en partie[1] le droit appliqué en France.

La notion de droit français est apparue de manière doctrinale au XVIe siècle. L'édit de Saint-Germain-en-Laye de 1679 décida de rendre obligatoire un enseignement du droit français dans les facultés, et créa des « professeurs de droit français » dans les universités du royaume. La notion de « droit français » désignait alors la branche du droit qui n'était ni canonique, ni romain, essentiellement constitué par les ordonnances royales, les coutumes, et la jurisprudence du parlement de Paris.

Avec la Révolution, l'émergence du nationalisme et la consolidation, sinon la constitution, de l'État-nation moderne, la définition du « droit français » perd son caractère matériel au profit d'un double critère géographique et idéologique. D'un point de vue géographique, le droit français est le droit applicable en principe sur le territoire de la France, sous la réserve de l'application résiduelle des statuts indigènes dans les territoires colonisés: le Code civil de 1804 marque ainsi l'unification du droit dans les différentes régions de France, alors que celles-ci vivaient avant la Révolution sous l'empire de différents systèmes juridiques (droit écrit ou droit coutumier, lequel était parfois formalisé comme pour la Coutume de Paris ou la Coutume de Normandie). D'un point de vue idéologique, le droit français est le droit codifié et ordonné issu du Premier Empire, qui s'oppose au droit coutumier et au droit romain dont le droit allemand prétendait s'être inspiré, en particulier sous l'influence de Friedrich Carl von Savigny.

Aujourd'hui, la notion de droit français conserve cette double composante matérielle et idéologique. D'un point de vue matériel il désigne au sens strict l'ensemble des règles de droit produites par des pouvoirs publics français. Au sens large, il désigne l'ensemble des règles de droit positif applicables en France. D'un point de vue idéologique, le droit français désigne un système juridique fondé sur une structure écrite et codifiée, qui s'oppose tout à la fois aux autres droits européens influencés par le droit romano-civiliste et aux systèmes de common law.

Le droit français correspond depuis le XXe siècle à un système de droit positif.

Histoire du droit français[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Une grande partie du droit coutumier des communautés de métiers médiévales a été codifiée sous forme de règlements royaux à partir du XIIIe siècle, comme l'atteste le Livre des métiers rédigé en 1268 en français par Étienne Boileau, prévôt de Paris, à la demande du roi saint Louis[2].

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Le droit français a été conforté par la décision du roi François Ier de choisir la langue française comme langue du droit et de l'administration (voir langue officielle), par l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539). À l'époque de la Renaissance, on réfléchissait sur les notions de souveraineté (Bodin, Machiavel).

Le latin resta encore un certain temps la langue employée dans les facultés de droit des universités en France. Le latin restait en effet la langue employée dans les traités de philosophie jusqu'au fameux discours de la méthode de Descartes (1639). Ce ne fut qu'en 1679, avec l'édit de Saint-Germain-en-Laye, que l'on décida officiellement d'employer la langue française dans les enseignements du droit.

Cela n'empêcha pas le pouvoir royal de commencer à promulguer des codes :

Le pouvoir royal reposait par ailleurs sur l'absolutisme qui était théorisé par Bossuet.

Cependant, une partie du droit restait sous forme de droit canonique ou coutumier. À la fin de l'Ancien Régime, au siècle des Lumières, le système corporatif issu du Moyen Âge avait engendré certains abus, en particulier des inégalités entre les trois ordres noblesse, clergé et tiers-état. La France se trouvait dans une situation d'inadaptation de son système juridique par rapport à l'évolution des idées qui se produisit au siècle des Lumières. L'œuvre de Montesquieu, particulièrement les Lettres persanes et de l'esprit des lois, témoigne de ce décalage entre la réalité du changement de représentation mentale et la situation d'une élite imbue de ses privilèges. Ce fut probablement l'une des causes de la Révolution française.

Lumières, Révolution, et Empire[modifier | modifier le code]

Jean-Jacques Rousseau élabore une théorie des droits naturels et une théorie du contrat, dans laquelle il insiste sur les valeurs de liberté et d'égalité. Dans le contrat social, il déclare qu'un contrat entre l'individu et la société émane d'une volonté générale qui doit définir des lois. Les idées de Rousseau ont inspiré les révolutionnaires français, notamment dans le fait que « la loi est l'expression de la volonté générale... Elle doit être la même pour tous » (article 6 de la déclaration de 1789). Cette conception est à l'origine de la suppression des corporations par l'Assemblée constituante avec le décret d'Allarde et la loi Le Chapelier en 1791, qui permettra au libéralisme économique de se développer en France, en affaiblissant durablement l'influence des corps intermédiaires.

Sieyès s'interroge sur les droits du tiers état (qu'est-ce que le tiers état), invente le terme sociologie, et réfléchit aux notions de citoyenneté. Il propose un organe de vérification de la constitutionnalité des lois avec la jurie constitutionnaire, lors des discussions sur la constitution de l'an III (1795).

La Révolution entraîne d'importants changements dans le droit privé et marque le début d'une courte période connue sous le nom de droit intermédiaire. Après les événements de la Terreur, le besoin de renouvellement du droit aboutit aux trois projets de Cambacérès de code civil (1793, 1794, 1796). Le coup d'État du 18 brumaire mené par Sieyès et Bonaparte permit à ce projet d'être validé entre 1800 et 1804, de sorte que le Code civil français est couramment appelé « code Napoléon », bien qu'en réalité il fût presque entièrement rédigé par Cambacérès.

Dans la foulée, plusieurs codes furent promulgués par Bonaparte, comme le code pénal.

Après la Révolution[modifier | modifier le code]

Dans la période post-révolutionnaire, les principes du droit français se sont affinés avec l'introduction d'une hiérarchie des normes juridique, et la constitution d'un très grand nombre de codes juridiques, aujourd'hui au nombre de 78.

Deux rapports du Conseil d'État (1991 et 2006) ont dénoncé la complexité de ces codes comme source d'insécurité juridique. Le code du travail par exemple, héritier des anciens règlements des communautés de métiers du Moyen Âge, mais établi au niveau national, comporte environ 10 000 articles.

Caractéristiques du droit français[modifier | modifier le code]

Deux grandes branches : droit public et droit privé[modifier | modifier le code]

Le droit français peut être divisé en deux grandes branches, droit public et droit privé, elles-mêmes respectivement subdivisées en deux branches du droit (droit administratif et droit constitutionnel ; droit civil et droit pénal).

Emploi de la langue française[modifier | modifier le code]

La langue française étant la langue officielle, selon la Constitution française du 4 octobre 1958[3] sur les attributs de la souveraineté, certains articles des codes du droit français demandent explicitement la rédaction de documents en langue française.

Par exemple, le code du travail demande en principe que les documents portant obligation aux salariés soient rédigés en français[4].

La Loi relative à l'emploi de la langue française de 1994 (encore appelée loi Toubon, Jacques Toubon étant alors ministre de la culture et de la francophonie) dispose :

  • en son article 1er :
    • Langue de la République en vertu de la Constitution, la langue française est un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France.
    • Elle est la langue de l'enseignement, du travail, des échanges et des services publics.
    • Elle est le lien privilégié des États constituant la communauté de la francophonie.
  • en son article 2 :

Sources du droit français[modifier | modifier le code]

Sources internes[modifier | modifier le code]

Bloc de constitutionnalité[modifier | modifier le code]

Les normes à valeur constitutionnelles sont les normes suprêmes du droit interne français[5]. Son préambule fait référence à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, au Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 et la Charte de l'environnement de 2004. Or le Conseil constitutionnel a rendu, le , une décision sur la Liberté d'association donnant au préambule, et aux textes auxquels il renvoie, une valeur constitutionnelle[6]. Par ailleurs, le préambule cite les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République qui acquièrent eux aussi une valeur constitutionnelle[7].

Loi[modifier | modifier le code]

Loi organique[modifier | modifier le code]

Les lois organiques ont une autorité supérieure à celle des lois ordinaires, sont adoptées selon des procédures spécifiques et ne peuvent avoir que les objets que la Constitution leur fixe[8].

Loi ordinaire[modifier | modifier le code]

Sous réserve des articles 11 (relatif au référendum législatif) et 49, alinéa 3 de la Constitution (relatif à l'engagement de la responsabilité du gouvernement sur une loi), la loi ordinaire est votée par le Parlement, constitué par l'Assemblée nationale et le Sénat dans le cadre des compétences de l’article 34 de la Constitution[9].

Règlement[modifier | modifier le code]

Les règlements sont l'ensemble des textes émis par les autorités exécutives dans le cadre de l’article 37 de la Constitution[10].

Ils se distinguent en fonction de l’autorité dont ils émanent : les décrets du président de la République ou du Premier ministre, les arrêtés ministériels ou interministériels, les arrêtés préfectoraux et les arrêtés municipaux. On distingue aussi, en fonction du domaine les décrets d'application (qui complètent les lois) et les décrets autonomes (édictés dans le cadre des compétences propres de l’exécutif)[11].

Coutume[modifier | modifier le code]

La coutume a tendu à disparaître avec la Révolution et l'adoption du Code civil. La loi de ventôse an XII a abrogé les anciennes coutumes « dans les matières régies par le Code ». Elle a cependant pu subsister en dehors des matières traitées par le Code, ainsi, le Code de commerce de 1807 ne l’a pas abrogée[12].

Pour exister, une coutume doit résulter d'un usage : ancien (période de temps conséquente, bien qu'aucune période minimale ne soit établie), constant (usage continu), général (par l’ensemble d'un groupe concerné), et notoire (usage connu de tous)[13].

Jurisprudence[modifier | modifier le code]

La difficulté de définir la jurisprudence comme source du droit résulte de la contradiction des articles 4 et 5 du Code civil[14]. Les arrêts de règlement et l'autorité relative de la chose jugée cantonnent la jurisprudence au cas par cas[15]. Cependant, l'obligation de juger et de motiver les décisions conduit à donner à la jurisprudence une fonction « créatrice de droit »[15].

Doctrine[modifier | modifier le code]

La doctrine est reconnue comme une manifestation d'opinions scientifiques faisant autorité. En revanche, elle n'est pas considérée comme une source du droit[16].

Place des normes internationales et européennes en droit interne français[modifier | modifier le code]

Droit international[modifier | modifier le code]

Le 2 juin 2000, la Cour de cassation a rendu un arrêt en assemblée plénière, l’arrêt Fraisse, déclarant que « la Constitution possède, sans ambiguïté possible, une valeur juridique supérieure à celle qui est conférée aux traités internationaux »[17]. Le Conseil d'Etat a rendu un arrêt Sarran, consacrant la même solution, en 1998[18],[19],[20].

L'article 54 de la Constitution dispose[21] :

« Si le Conseil constitutionnel, saisi par le Président de la République, par le Premier Ministre, par le président de l'une ou l'autre assemblée ou par soixante députés ou soixante sénateurs, a déclaré qu'un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l'autorisation de ratifier ou d'approuver l'engagement international en cause ne peut intervenir qu'après révision de la Constitution. »

— Article 54 de la Constitution du 4 octobre 1958[22]

L'article 55 de la Constitution dispose[23] :

« Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l'autre partie. »

— Article 55 de la Constitution du 4 octobre 1958[24]

Droit de l’Union européenne[modifier | modifier le code]

L'application du droit de l’Union est, en France, marquée par la prépondérance de l'exécutif dans la transposition des normes en droit interne par rapport au législatif[25]. Cependant, un avis du Conseil d’État du 22 mars 1973 a rétabli l'orthodoxie constitutionnelle en respectant le partage des compétences des articles 34 et 37[26].

Du fait de l’appartenance à l’Union européenne, le statut des territoires d'outre-mer, hors de l’Union européenne a posé problème. L’article 74 de la Constitution a par conséquent été modifié et a donné aux lois statutaires des TOM un caractère organique et non plus ordinaire[27].

Codes[modifier | modifier le code]

En France, les codes juridiques sont consultables sur le site Légifrance.

Les codes actuellement en vigueur sont les suivants :

Enseignement[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ces dispositions ont été déclarées non conformes à la Constitution par décision du Conseil constitutionnel n° 94-345 DC du 29 juillet 1994

Références[modifier | modifier le code]

  1. Dutheillet de Lamothe et Latournerie 2001.
  2. Archives nationales, les métiers sous l'Ancien Régime
  3. Article 2 de la Constitution de la Cinquième République française
  4. Article L-122-39-1 devenu L 1321-6 depuis la réforme du Code du Travail de mai 2008
  5. Bernard Chantebout, Droit constitutionnel (32e édition), Dalloz, p. 579-581
  6. André Roux, Ferdinand Mélin-Soucramanien, Eric Oliva, Laurent Domingo, Patrick Gaïa et Marc Guerrini, Les grandes décisions du Conseil constitutionnel (20ème édition), Dalloz, p. 488
  7. Décision n° 71-44 DC 1971
  8. Jean Gicquel et Jean-Eric Gicquel, Droit constitutionnel et institutions politiques (36e édition), Librairie générale de droit et de jurisprudence, p. 888
  9. Article 34 de la Constitution de la Cinquième République française
  10. Article 37 de la Constitution de la Cinquième République française
  11. Druffin-Bricca et Henry 2009, p. 84
  12. Druffin-Bricca et Henry 2009, p. 102-103
  13. Druffin-Bricca et Henry 2009, p. 104
  14. Druffin-Bricca et Henry 2009, p. 110
  15. a et b Druffin-Bricca et Henry 2009, p. 112
  16. Druffin-Bricca et Henry 2009, p. 126
  17. Arrêt Fraisse, Cour de cassation, assemblée plénière, le 2 juin 2000
  18. « Décision Sarran du 30 octobre 1998 » Accès libre, sur Légifrance
  19. « Conseil d'Etat, Assemblée, 30 octobre 1998, Sarran et Levacher » Accès libre, sur Conseil d'Etat
  20. Etienne Muller, Jean Waline et Gabriel Eckert, Droit administratif, Dalloz, coll. « Précis », 29e éd., p. 119
  21. Article 54 de la Constitution de la Cinquième République française
  22. Article 54 de la Constitution du 4 octobre 1958, sur Légifrance
  23. Article 55 de la Constitution de la Cinquième République française
  24. Article 55 de la Constitution du 4 octobre 1958, sur Légifrance
  25. Rideau 2010, p. 1252
  26. Rideau 2010, p. 1253
  27. Rideau 2010, p. 1254

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

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