« Histoire de la cavalerie française » : différence entre les versions

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== De la Gaule celtique à l'avènement du Royaume franc (circa {{s-|VI}}) ==
== De la Gaule celtique à l'avènement du Royaume franc (circa {{s-|VI}}) ==
Dans l'espace « historico-géographique » que représente le territoire actuel de la France, les [[Celtes]] sont le premier peuple réputé pour la valeur de sa cavalerie.


Les Francs font consister leurs forces en infanterie et n'ont à l'origine de la monarchie qu'un groupe de cavaliers formant la garde du souverain.
Dans l'espace « historico-géographique » que représente le territoire actuel de la France, les [[Celtes]] furent le premier peuple réputé pour la valeur de sa cavalerie.

À la [[Bataille de Poitiers (732)|bataille de Poitiers]], en [[732]], l'armée de France compte {{nombre|12000|cavaliers}} et {{nombre|60000|fantassins}} ; et c'est à cette époque que commence à se manifester le goût exclusif et exagéré de la cavalerie, et que le service à cheval devient d'un usage dominant<ref name="R1873">[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6521506g/f350.item Réorganisation des armées active et territoriale. Lois 1873-1875, promulguées les 7 août 1873 et 27 mars 1875, page 330]</ref>.

Depuis [[Charlemagne]], l'armée se compose presque en entier de cavaliers, et la race des vainqueurs ne combat plus qu'à cheval et couverte de pied en cap d'une [[Armure (équipement)|armure défensive]].

Viennent ensuite les chevaliers des [[croisade]]s, les [[Archer À Cheval|archers à cheval]] et les [[compagnies d'ordonnance]] ébauchées par {{souverain2|Charles V le Sage}} et perfectionnées par {{souverain2|Charles VII (roi de France)}} ; mais la vraie création de la cavalerie Française, si l'on entend par là un ensemble organisé, ne remonte pas au delà de {{souverain2|Charles VIII (roi de France)}}.


== Époque médiévale ==
== Époque médiévale ==
[[Fichier:Louis9 vs Henri3.jpg|vignette|Combat de cavaleries française et anglaise pendant la Guerre de Cent Ans.]]
[[Fichier:Louis9 vs Henri3.jpg|vignette|Combat de cavaleries française et anglaise pendant la Guerre de Cent Ans.]]
[[File:Agincour.JPG|vignette|La cavalerie française à la [[Bataille d'Azincourt]] (1415).]]
[[Fichier:Battle of Agincourt, St. Alban's Chronicle by Thomas Walsingham.jpg|vignette|La cavalerie française à la [[Bataille d'Azincourt]] (1415).]]
Au Moyen-âge et au début de la Renaissance, la « [[cavalerie lourde|grosse cavalerie]] » constituée les « [[Gendarmerie médiévale|gens d'armes]] » revêtus de leurs [[armure (équipement)|armures]], armés de la [[lance]] et de l'[[épée]] et issus de la [[noblesse française|noblesse]] [[féodalité|féodale]] forme l'élite et le fer de lance de l'[[ost]] des [[Royaume de France|Rois de France]]. Cette cavalerie noble se distinguera pendant la [[Guerre de Cent Ans]] (1337-1453) mais sera vaincue une première fois à la [[Bataille de Crécy]] (1346) et décimée à la [[Bataille d'Azincourt]] (1415) par une armée anglaise inférieure en nombre et essentiellement constituée de [[fantassin]]s et d'[[archer]]s d'origine plébéienne<ref>Pour la cavalerie française au Moyen-Âge et à la Renaissance voir (ea) {{ouvrage| lien auteur1=Liliane Funcken| prénom1=Liliane|nom1= Funcken| lien auteur2= Fred Funcken| prénom2=Fred |nom2= Funcken |titre=Le costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie| éditeur= Casterman |année=1977 |ISBN=2203143185}} pour le Tome 1 et Casterman 1978 {{ISBN|2203143193}} pour le Tome 2 - en particulier Tome 2 p.34 & suiv.</ref>.
Au Moyen Âge et au début de la Renaissance, la « [[cavalerie lourde|grosse cavalerie]] » constituée des « [[Gendarmerie médiévale|gens d'armes]] » revêtus de leurs [[armure (équipement)|armures]], armés de la [[lance]] et de l'[[épée]] et issus de la [[noblesse française|noblesse]] [[féodalité|féodale]], forme l'élite et le fer de lance de l'[[ost]] des [[Royaume de France|Rois de France]]. Cette cavalerie noble se distingue pendant la [[guerre de Cent Ans]] (1337-1453) mais est vaincue une première fois à la [[bataille de Crécy]] (1346) et décimée à la [[bataille d'Azincourt]] (1415) par une armée anglaise inférieure en nombre et essentiellement constituée de [[fantassin]]s et d'[[archer]]s {{refsou|d'origine plébéienne|date=juillet 2022}}<ref>Pour la cavalerie française au Moyen-Âge et à la Renaissance voir (ea) {{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Liliane| nom1=Funcken| lien auteur1=Liliane Funcken| prénom2=Fred| nom2=Funcken| lien auteur2=Fred Funcken| titre=Le costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie| lieu=Tournai/Paris| éditeur=[[Casterman]]| année=1977| pages totales=156| isbn=2-203-14318-5}} pour le Tome 1 et Casterman 1978 {{ISBN|2203143193}} pour le Tome 2 - en particulier Tome 2 p.34 & suiv.</ref>.


Pendant la [[Guerre de Cent Ans]], en 1439, les États du royaume décident la création d'unités de cavalerie, sous le nom de ''Compagnies des Ordonnances du Roi'', titre rapidement abrégé en ''Compagnies d'ordonnance''<ref name='mccarthy62'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=62}}.</ref>. Quinze de ces compagnies sont levées<ref name='mccarthy62' />. Chacune comprend 100 lances, c'est-à-dire 100 gens d'armes suivis chacun de 3 archers, un coutilier et un page, montés mais non cuirassés<ref name='mccarthy62' />.
Pendant la guerre de Cent Ans, en 1439, les États du royaume décident la création d'unités de cavalerie, sous le nom de ''Compagnies des Ordonnances du Roi'', titre rapidement abrégé en ''Compagnies d'ordonnance''<ref name='mccarthy62'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=62}}.</ref>. Quinze de ces compagnies sont levées<ref name='mccarthy62' />. Chacune comprend cent lances, c'est-à-dire cent gens d'armes suivis chacun de trois archers, un [[coutilier]] et un [[Page (serviteur)|page]], montés mais non cuirassés<ref name='mccarthy62' />.


La cavalerie lourde en armure complète, « [[Tactiques de choc|arme de choc]] » par excellence, finira par disparaître à la Renaissance tant du fait du développement des armes à feu individuelles ([[arquebuse]]), de l'artillerie, de l'évolution des tactiques de l'infanterie lors de ce que l'on a appelé la « révolution militaire » de la Renaissance<ref>[http://cesr.univ-tours.fr/10975883/0/fiche___actualite/&RH=CESR_FR ''La révolution militaire de la Renaissance en perspective''], Conférence de Laurent Henninger au [[Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance]].</ref> que du déclin socio-économique de la chevalerie, conséquence des incessantes guerres médiévales. « ''En 1494, la cavalerie constituait encore les deux tiers de l'armée de Charles VIII, trente ans plus tard elle ne formait plus que le dixième de celle de François Ier'' »<ref>''La France militaire, une histoire de l'armée française'' in « Liens externes ».</ref>. Les cavaliers lourds laisseront la place aux [[chevau-léger]]s équipés de la [[demi-armure]] et d'armes à feu et à la cavalerie légère d'origine mercenaire (principalement balkanique au début, région où elle s'est développée aux contact des armées ottomanes). [[Louis XII de France|Louis XII]] créera ainsi le titre de « colonel général de la cavalerie légère et étrangère »<ref name="FunckenTome2p10">{{harvsp|L. & F. Funcken|''L'Uniforme et les Armes des soldats de la guerre en dentelle'', Tome2|p=10|id=FunckenFuncken1977}}.</ref>. Le titre de « gendarmes » sera toutefois encore porté par une unité de cavalerie d'élite, dépourvue de cuirassement et recrutée parmi la noblesse, faisant partie de la [[Maison militaire du Roi]] jusqu'à l'époque de la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]].
La cavalerie lourde en armure complète, « [[Tactiques de choc|arme de choc]] » par excellence, finit par disparaître à la Renaissance tant du fait du développement des armes à feu individuelles ([[arquebuse]]), de l'artillerie, de l'évolution des tactiques de l'infanterie lors de ce que l'on a appelé la « révolution militaire » de la Renaissance<ref>[http://cesr.univ-tours.fr/10975883/0/fiche___actualite/&RH=CESR_FR ''La révolution militaire de la Renaissance en perspective''], Conférence de Laurent Henninger au [[Centre d'études supérieures de la Renaissance]].</ref>, que du déclin socio-économique de la chevalerie, conséquence des incessantes guerres médiévales. {{cita|En 1494, la cavalerie constituait encore les deux tiers de l'armée de {{souverain2|Charles VIII (roi de France)}}, trente ans plus tard elle ne formait plus que le dixième de celle de {{souverain2|François Ier (roi de France)}}}}<ref>''La France militaire, une histoire de l'armée française'' in « Liens externes ».</ref>. Les cavaliers lourds laissent la place aux [[chevau-léger]]s équipés de la [[demi-armure]] et d'armes à feu et à la cavalerie légère d'origine mercenaire (principalement balkanique au début, région où elle s'est développée au contact des armées ottomanes). [[Louis XII]] crée ainsi le titre de « colonel général de la cavalerie légère et étrangère »<ref name="FunckenTome2p10">{{harvsp|L. & F. Funcken|''L'Uniforme et les Armes des soldats de la guerre en dentelle'', Tome2|p=10|id=FunckenFuncken1977}}.</ref>. Le titre de « gendarmes » est toutefois encore porté par une unité de cavalerie d'élite, dépourvue de cuirassement et recrutée parmi la noblesse, faisant partie de la [[Maison militaire du Roi]] jusqu'à l'époque de la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]].


== Renaissance ==
== Renaissance ==
[[Fichier:French-gendarme.jpg|vignette|Gendarme français à la Renaissance.]]
[[Fichier:French-gendarme.jpg|vignette|Gendarme français à la Renaissance.]]
[[File:Half-armour Francis II Musee Armee InvG119.jpg|thumb|right|[[Demi-armure]] de [[François II de France|François II]].]]
[[Fichier:Half-armour Francis II Musee Armee InvG119.jpg|thumb|right|[[Demi-armure]] de [[François II de France|François II]].]]


Au début des [[Guerres de religion (France)|guerres de religion]], la cavalerie française aligne 65 compagnies d'ordonnance, groupant {{formatnum:2590}} lances<ref group='note'>La plupart des compagnies n'alignent que 30 lances. Seules quatre sont restées aux 100 lances d'origine. {{harvsp|Mac Carthy|1989|p=74}}.</ref>.
Au début des [[Guerres de religion (France)|guerres de Religion]], la cavalerie française aligne soixante-cinq compagnies d'ordonnance, groupant {{nb|2590 lances}}<ref group='note'>La plupart des compagnies n'alignent que trente lances. Seules quatre sont restées aux cent lances d'origine. {{harvsp|Mac Carthy|1989|p=74}}.</ref>.


Elle est renforcée par des compagnies de reîtres allemands ou d'autres cavaliers étrangers<ref name='mccarthy74'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=74}}.</ref>. L'importance des contingents étrangers peut être appréciée, par exemple, par les effectifs présents à la [[bataille de Moncontour]] en 1569<ref name='mccarthy74' /> ou à [[Bataille de Coutras|Coutras]] en 1587.
Elle est renforcée par des compagnies de reîtres allemands ou d'autres cavaliers étrangers<ref name='mccarthy74'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=74}}.</ref>. L'importance des contingents étrangers peut être appréciée, par exemple, par les effectifs présents à la [[bataille de Moncontour]] en 1569<ref name='mccarthy74' /> ou à [[Bataille de Coutras|Coutras]] en 1587.


À la fin des guerres de religions, la cavalerie est réorganisée. Il ne reste que la Maison du Roi, 4 compagnies de gardes du corps, la compagnie de chevau-légers et 100 arquebusiers et carabins, d'une part, et, d'autre part, 19 compagnies de gendarmes et de chevau-légers (25-30 cavaliers chacune). En 1602, un prélèvement sur les compagnies de gendarmes permet la création d'une nouvelle compagnie pour la Maison du Roi<ref name='mccarthy74' />.
À la fin des guerres de Religion, la cavalerie est réorganisée. Il ne reste que la Maison du Roi, quatre compagnies de gardes du corps, la compagnie de chevau-légers et cent arquebusiers et carabins, d'une part, et, d'autre part, dix-neuf compagnies de gendarmes et de chevau-légers (vingt-cinq à trente cavaliers chacune). En 1602, un prélèvement sur les compagnies de gendarmes permet la création d'une nouvelle compagnie pour la Maison du Roi<ref name='mccarthy74' />.

=== Cavalerie lourde : les « Gendarmes » ===


=== Cavalerie lourde : les « Gendarmes » ===
{{...}}
=== Naissance de la cavalerie légère ===
=== Naissance de la cavalerie légère ===


{{article détaillé|Régiments étrangers au service de l'Ancien Régime}}
{{article détaillé|Régiments étrangers au service de l'Ancien Régime}}


Le besoin d'une cavalerie moins pesante avait déjà été reconnu. Du Guesclin avait ainsi utilisé {{Citation|des troupes de paysans montés sur des chevaux de ferme}}, légèrement armées, pour harceler ses adversaires. Cela se retrouve dans la composition des compagnies d'ordonnance. Elles pouvaient être scindées en deux troupes. D'un côté, les gens d'armes, menés par le capitaine et l'enseigne ; de l'autre, les archers et les coutiliers menés par le lieutenant et le guidon<ref name='mccarthy64'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=64}}.</ref>.
Le besoin d'une cavalerie moins pesante avait déjà été reconnu. [[Bertrand du Guesclin|Du Guesclin]] avait ainsi utilisé {{Citation|des troupes de paysans montés sur des chevaux de ferme}}, légèrement armées, pour harceler ses adversaires. Cela se retrouve dans la composition des compagnies d'ordonnance. Elles pouvaient être scindées en deux troupes. D'un côté, les gens d'armes, menés par le capitaine et l'enseigne ; de l'autre, les archers et les [[coutilier]]s menés par le lieutenant et le guidon<ref name='mccarthy64'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=64}}.</ref>.


Les guerres en Italie vont voir un allègement de la cavalerie. La cuirasse des chevaux disparaît et celle des cavaliers s'allège<ref name='mccarthy63'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=63}}.</ref>. Elle se traduit par l'apparition de compagnies de cavalerie légère. D'abord des compagnies étrangères, les estradiots, en majorité albanais ; comme les {{formatnum:1200}} cavaliers de ce type emmenés par Louis XII en 1499<ref name='mccarthy65'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=65}}.</ref>.
Les [[Guerres d'Italie|guerres en Italie]] vont voir un allègement de la cavalerie. La cuirasse des chevaux disparaît et celle des cavaliers s'allège<ref name='mccarthy63'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=63}}.</ref>. Cet allègement se traduit par l'apparition de compagnies de cavalerie légère, d'abord des compagnies étrangères, les estradiots, en majorité albanais, comme les {{nombre|1200|cavaliers}} de ce type emmenés par {{souverain2|Louis XII}} en 1499<ref name='mccarthy65'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=65}}.</ref>.


Le rôle dévolu à la cavalerie légère est, en premier lieu, de « battre l'estrade », c'est-à-dire de servir d'éclaireurs au profit de l'armée ; en second lieu, elle doit permettre d'exploiter une victoire en poursuivant cavalerie ou infanterie en déroute. Elle n'est donc pas une cavalerie de bataille, rôle réservé aux gens d'armes.
Le rôle dévolu à la cavalerie légère est, en premier lieu, de « battre l'estrade », c'est-à-dire de servir d'éclaireurs au profit de l'armée ; en second lieu, elle doit permettre d'exploiter une victoire en poursuivant cavalerie ou infanterie en déroute. Elle n'est donc pas une cavalerie de bataille, rôle réservé aux gens d'armes.


La généralisation des armes à feu et l'apparition de l'infanterie organisée en carrés de piquiers va limiter le rôle de la cavalerie. Un exemple peut en être trouvé dans la [[bataille de Pavie]].
La généralisation des armes à feu et l'apparition de l'infanterie organisée en carrés de piquiers va limiter le rôle de la cavalerie. Un exemple peut en être trouvé dans la [[Bataille de Pavie (1525)|bataille de Pavie]].


== Ancien Régime ==
== Ancien Régime ==
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==== Évolution de la cavalerie sous l'Ancien Régime ====
==== Évolution de la cavalerie sous l'Ancien Régime ====
Les premiers régiments de cavalerie firent leur apparition en France au {{s|XVII}}, sous le règne de [[Louis XIII de France|Louis XIII]] et à l'instigation du [[Cardinal de Richelieu]] mais c'est sous celui de son fils [[Louis XIV]] que l'arme connaîtra une véritable réorganisation grâce à [[Henri de La Tour d'Auvergne dit Turenne|Turenne]], [[Maréchal de France]] et [[colonel général (France)|colonel général]] de la cavalerie<ref name="FunckenTome2p10">{{harvsp|L. & F. Funcken|''L'Uniforme et les Armes des soldats de la guerre en dentelle'',Tome2|p=10}}.</ref>. L'évolution de l'art de la guerre de la Renaissance au siècle des Lumières et la diversification des missions de la cavalerie que cette « révolution militaire » entraîna menèrent à l' apparition de nouveaux types de cavaliers dans l'armée française : les [[dragon (militaire)|dragons]] et les [[hussard]]s sous Louis XIV, les [[chasseur à cheval|chasseurs à cheval]] sous [[Louis XV de France|Louis XV]] après la création du corps des [[chasseurs de Fischer]].
Les premiers régiments de cavalerie font leur apparition en France au {{s-|XVII}}, sous le règne de {{souverain2|Louis XIII}} et à l'instigation du [[Cardinal de Richelieu]] mais c'est sous celui de son fils {{souverain2|Louis XIV}} que l'arme connaît une véritable réorganisation grâce à [[Henri de La Tour d'Auvergne dit Turenne|Turenne]], [[Maréchal de France]] et [[colonel général (France)|colonel général]] de la cavalerie<ref name="FunckenTome2p10" />. L'évolution de l'art de la guerre de la Renaissance au siècle des Lumières et la diversification des missions de la cavalerie que cette « révolution militaire » entraîne mènent à l' apparition de nouveaux types de cavaliers dans l'armée française : les [[dragon (militaire)|dragons]] et les [[hussard]]s sous {{souverain2|Louis XIV}}, les [[chasseur à cheval|chasseurs à cheval]] sous {{souverain2|Louis XV}} après la création du corps des [[chasseurs de Fischer]].


En 1615, sous le règne de [[Louis XIII]], chaque compagnie reçoit en plus une « bande » de carabins. Dotés d'une arme à feu plus légère que l'arquebuse, qui équipe également les chevau-légers, ils doivent renforcer la puissance de feu de la compagnie. Les carabins existeront jusqu'en 1661 ; à ce moment, les chevau-légers ont abandonné leurs arquebuses<ref name='mccarthy80'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=80}}.</ref>. C'est pendant le siège de La Rochelle qu'apparait l'escadron, réunion de plusieurs compagnies, commandé alternativement par le commandant de chaque compagnie<ref name='mccarthy80' />.
En 1615, sous le règne de {{souverain2|Louis XIII}}, chaque compagnie reçoit en plus une « bande » de carabins. Dotés d'une arme à feu plus légère que l'arquebuse, qui équipe également les chevau-légers, ils doivent renforcer la puissance de feu de la compagnie. Les carabins existeront jusqu'en 1661 ; à ce moment, les chevau-légers ont abandonné leurs arquebuses<ref name='mccarthy80'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=80}}.</ref>. C'est pendant le [[Siège de La Rochelle (1627-1628)|siège de La Rochelle]] qu’apparaît l'[[escadron]], réunion de plusieurs compagnies, commandé alternativement par le commandant de chaque compagnie<ref name='mccarthy80' />.


Les Allemands et les Espagnols ont précédé les Français dans cette organisation, lorsqu'en 1635 la cavalerie légère a commencé à être organisée en régiments sous les noms de [[mousquetaires]], [[fusiliers]], [[carabiniers à cheval]]. Aux [[compagnies d'ordonnance]] succèdent les [[Grosse cavalerie|régiments de grosse cavalerie]]. La cavalerie ainsi organisée est formée en brigades de dix à douze escadrons commandés par des colonels généraux.
Un nouveau type de cavaliers apparaît en France en 1693, le [[hussard]]. D'origine hongroise, cavaliers irréguliers, des déserteurs passent au service du roi de France. Ils sont d'abord groupés en compagnies puis, en 1692, [[Louis XIV]] autorise le recrutement du premier régiment<ref>{{harvsp|Barjaud|1988|p=21 et 22}}.</ref>. Le rôle principal de ces nouvelles formations est la [[petite guerre]]<ref>{{chapitre|langue=fr|prénom1=G. Chaduc|titre=Hussards|auteurs ouvrage=André Corvisier|titre ouvrage=Dictionnaire d'Art et d'Histoire militaires|éditeur=P.U.F|année=1988|pages totales=884 pages|isbn=978-2130401780|passage=447}}.</ref>.

Un nouveau type de cavaliers apparaît en France en 1693, le [[hussard]]. D'origine hongroise, cavaliers irréguliers, des déserteurs passent au service du roi de France. Ils sont d'abord groupés en compagnies puis, en 1692, {{nobr|Louis XIV}} autorise le recrutement du premier régiment<ref>{{harvsp|Barjaud|1988|p=21 et 22}}.</ref>. Le rôle principal de ces nouvelles formations est la [[petite guerre]]<ref>{{chapitre|langue=fr|prénom1=G. Chaduc|titre=Hussards|auteurs ouvrage=André Corvisier|titre ouvrage=Dictionnaire d'Art et d'Histoire militaires|éditeur=P.U.F|année=1988|pages totales=884 pages|isbn=978-2130401780|passage=447}}.</ref>.


==== Doctrines d'emploi ====
==== Doctrines d'emploi ====

Traditionnellement, la cavalerie est placée sur les ailes de l'armée rangée en ligne de bataille<ref name='bely_bat'>{{chapitre|langue=fr|directeur1=Lucien Bély|titre=Batailles|titre ouvrage=Dictionnaire de l'Ancien Régime|passage=137}}.</ref>. Son rôle est de protéger les flancs, en particulier contre la cavalerie ennemie.
Traditionnellement, la cavalerie est placée sur les ailes de l'armée rangée en ligne de bataille<ref name='bely_bat'>{{chapitre|langue=fr|directeur1=Lucien Bély|titre=Batailles|titre ouvrage=Dictionnaire de l'Ancien Régime|passage=137}}.</ref>. Son rôle est de protéger les flancs, en particulier contre la cavalerie ennemie.


La cavalerie n'est pas utilisée pour exploiter militairement un succès<ref name='bely_bat' />, non seulement à cause de la désorganisation liée aux combats, mais surtout par le pillage des ''impedimenta'' ennemis, traditionnellement accordé aux soldats comme récompense<ref name='bely_bat' />. La bataille ne vise pas la destruction de l'armée ennemie mais plutôt au contrôle et à l'occupation à son profit d'un territoire<ref name='bely_bat' />.
La cavalerie n'est pas utilisée pour exploiter militairement un succès<ref name='bely_bat' />, non seulement à cause de la désorganisation liée aux combats, mais surtout par le pillage des ''impedimenta'' ennemis, traditionnellement accordé aux soldats comme récompense<ref name='bely_bat' />. La bataille ne vise pas à la destruction de l'armée ennemie mais plutôt au contrôle et à l'occupation à son profit d'un territoire<ref name='bely_bat' />.

=== Règnes de Louis XIII et Louis XIV (1610-1715) ===


=== Règnes de {{nobr|Louis XIII}} et {{nobr|Louis XIV}} (1610-1715) ===
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=== Règne de Louis XV (1715-1774) ===
=== Règne de {{nobr|Louis XV}} (1715-1774) ===
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=== Règne de Louis XVI (1774-1792) ===
=== Règne de {{souverain2|Louis XVI}} (1774-1792) ===
{{page h'|Réorganisation des corps de cavalerie français|La cavalerie n'échappe pas plus}} que l'{{page h'|Réorganisation des corps d'infanterie français|infanterie aux variations fréquentes d'organisation}}, et depuis l'[[Réorganisation des corps de cavalerie français (1776)|ordonnance du {{date-|25 mars 1776}}]] qui la constitue jusqu'aux [[Guerres de la Révolution française|guerres de la Révolution]], des changements sans nombre y sont apportés par les ordonnances de 1779, 1784, 1788, [[Réorganisation des corps de cavalerie français (1791)|1791]] et de l'{{date républicaine|an II}}<ref name="R1873"/>.


La cavalerie fait alors partie intégrante des divisions, puis elle forme elle-même des divisions spéciales.
Un peu plus tard, des compagnies d'élite sont créées dans les régiments de dragons, et des sapeurs.
==== Cavalerie et guerre d'indépendance américaine ====
==== Cavalerie et guerre d'indépendance américaine ====


==== Réforme de 1791 ====
==== Réforme de 1791 ====
{{Article détaillé|Réorganisation des corps de cavalerie français (1791)}}

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== Révolution et Empire (1792-1815) ==
== Révolution et Empire (1792-1815) ==
Au {{s|XVIII}}, c'est l'[[infanterie]] qui est définitivement devenue la « reine des batailles », l'artillerie lui servant d'appui et la cavalerie étant utilisée dans des missions bien spécifiques<ref>« '' Il faut comprendre que les gouvernants du {{s|XVII}} portaient tous leurs efforts sur l'infanterie. (Ce sera la préoccupation majeure de [[François Michel Le Tellier de Louvois|Louvois]]). La cavalerie à cette époque n'était qu'une arme secondaire'' » - [[Denis Bogros]] : ''Histoire du cheval de troupe de la cavalerie française : 1515-1918'' - [http://www.bmlisieux.com/inedits/cavale03.htm Chapitre III :''La Cavalerie sous l'Ancien Régime''].</ref>. Pendant la Révolution, la cavalerie, qui été désorganisée par l'émigration de nombreux officiers d'origines nobles et les lacunes de la remonte et de l'équipement, ne joua qu'un rôle marginal dans les batailles opposant la République à l'Europe des monarchies, étant surtout employée dans la reconnaissance et l'appui de l'infanterie. En 1797, [[Lazare Hoche|Hoche]] réorganisa la cavalerie, dont les unités étaient dispersées dans les divisions d'infanterie, et constitua une division de cavalerie lourde, une de réserve, une de dragons et une de hussards qu'il répartit entre le centre et les ailes<ref>[[Abel Hugo]] : ''France militaire, Histoire des armées françaises de terre et de mer, de 1792 à 1837, H.-L. Delloye, Paris, 1838'' - [https://books.google.be/books?id=FPBRRsw935kC&pg=PA169&lpg=PA169&dq=division+cavalerie+hoche&source=bl&ots=-Al51vO7sG&sig=AdgnG8Jn3-HwFeguUpsbNJVUqEE&hl=fr&sa=X&ei=sW7uUYyeMseiO7r2gJAC&ved=0CDIQ6AEwAA#v=onepage&q=division%20cavalerie%20hoche&f=false Tome II p. 22].</ref>.
Au {{s|XVIII}}, c'est l'[[infanterie]] qui est définitivement devenue la « reine des batailles », l'artillerie lui servant d'appui et la cavalerie étant utilisée dans des missions bien spécifiques<ref>{{cita|Il faut comprendre que les gouvernants du {{s-|XVII}} portaient tous leurs efforts sur l'infanterie. (Ce sera la préoccupation majeure de [[François Michel Le Tellier de Louvois|Louvois]]). La cavalerie à cette époque n'était qu'une arme secondaire.}} - [[Denis Bogros]] : ''Histoire du cheval de troupe de la cavalerie française : 1515-1918'' - [http://www.bmlisieux.com/inedits/cavale03.htm Chapitre III :''La Cavalerie sous l'Ancien Régime''].</ref>. Pendant la [[Révolution française|Révolution]], la cavalerie, qui a été désorganisée par l'émigration de nombreux officiers d'origines nobles et les lacunes de la remonte et de l'équipement, ne joue qu'un rôle marginal dans les [[Guerres de la Révolution française|batailles opposant la République à l'Europe des monarchies]], étant surtout employée dans la reconnaissance et l'appui de l'infanterie. En 1796, [[Lazare Hoche|Hoche]] réorganise la cavalerie, dont les unités étaient dispersées dans les divisions d'infanterie, et constitue une division de cavalerie lourde, une de réserve, une de dragons et une de hussards qu'il répartit entre le centre et les ailes<ref>[[Abel Hugo]] : ''France militaire, Histoire des armées françaises de terre et de mer, de 1792 à 1837, H.-L. Delloye, Paris, 1838'' - [https://books.google.be/books?id=FPBRRsw935kC&pg=PA169&lpg=PA169&dq=division+cavalerie+hoche&source=bl&ots=-Al51vO7sG&sig=AdgnG8Jn3-HwFeguUpsbNJVUqEE&hl=fr&sa=X&ei=sW7uUYyeMseiO7r2gJAC&ved=0CDIQ6AEwAA#v=onepage&q=division%20cavalerie%20hoche&f=false Tome II p. 22].</ref>.
{{Article détaillé|Réorganisation des corps de cavalerie français (1796)}}


La cavalerie française retrouvera cependant une place prépondérante pendant les [[guerres napoléoniennes]] au début du {{s|XIX}}. Depuis la Renaissance, avec la disparition de la cavalerie noble en armure, l'armée française ne possédait plus de cavalerie lourde, celle-ci se réduisant au seul [[Régiment de Royal-Cuirassiers]]. Après [[Bataille de Marengo|Marengo]] (1800), le [[Consulat (histoire de France)|Premier Consul]] [[Napoléon Bonaparte]] sera à l'initiative de sa réapparition dans les rangs de la cavalerie française avec la création de nouveaux régiments de cuirassiers. Profondément restructurée, notamment au niveau de l'organisation des unités, et voyant ses effectifs augmentés, la cavalerie du Premier Empire redeviendra une redoutable arme de choc et de mêlée et un outil essentiel des victoires militaires françaises. L'époque verra l'apparition des premières divisions et des premiers corps de cavalerie dits « de réserve » car destinés à être engagés au moment déterminant de la bataille et combinant les trois types : légère, de ligne et lourde<ref name="Gloire&Empire">{{harvsp|id=GloireEmpire|texte=Gloire & Empire :''Waterloo 1815 - les grandes charges de cavalerie'' in ''Bibliographie''}}.</ref>. La cavalerie française sera décimée pendant la [[Campagne de Russie (1812)]], privant Napoléon de cette arme si déterminante pendant les campagnes de 1813 et 1814 mais pendant la [[Campagne de France (1814)|campagne de France de 1814]], la cavalerie française se distinguera une fois encore lors de la [[Bataille de Montmirail]]. La cavalerie impériale s'illustrera une dernière fois lors de la [[campagne de Belgique de 1815]] et en particulier lors de la [[bataille de Waterloo]] (18 juin 1815) où, menée par le maréchal [[Michel Ney]], elle chargera à plusieurs reprises mais en vain les lignes alliées<ref name="Gloire&Empire"/>{{,}}<ref>Commandant Henry Lachouque : ''Waterloo 1815'', Stock 1972.</ref>{{,}}<ref>''[http://www.napoleon-series.org/military/organization/c_empireorg.html L'organisation des armées du Premier Empire]''</ref>.
La cavalerie française retrouve cependant une place prépondérante pendant les [[guerres napoléoniennes]] au début du {{s-|XIX}}. Depuis la Renaissance, avec la disparition de la cavalerie noble en armure, l'armée française ne possède plus de cavalerie lourde, celle-ci se réduisant au seul [[Régiment de Royal-Cuirassiers]]{{Référence nécessaire|date=3 octobre 2020}}. Après [[Bataille de Marengo|Marengo]] (1800), le [[Consulat (histoire de France)|Premier Consul]] [[Napoléon Bonaparte]] est à l'initiative de sa réapparition dans les rangs de la cavalerie française avec la création de nouveaux régiments de [[Cuirassier|cuirassiers]]. Profondément restructurée, notamment au niveau de l'organisation des unités, et voyant ses effectifs augmentés, la cavalerie du Premier Empire redevient une redoutable arme de choc et de mêlée et un outil essentiel des victoires militaires françaises. L'époque voit l'apparition des premières divisions et des premiers corps de cavalerie dits « de réserve » car destinés à être engagés au moment déterminant de la bataille et combinant les trois types : légère, de ligne et lourde<ref name="Gloire&Empire">{{harvsp|id=GloireEmpire|texte=Gloire & Empire :''Waterloo 1815 - les grandes charges de cavalerie'' in ''Bibliographie''}}.</ref>. La cavalerie française est décimée pendant la [[Campagne de Russie (1812)]], privant Napoléon de cette arme si déterminante pendant les campagnes de 1813 et 1814 mais pendant la [[Campagne de France (1814)|campagne de France de 1814]], la cavalerie française se distingue une fois encore lors de la [[Bataille de Montmirail]]. La cavalerie impériale s'illustre une dernière fois lors de la [[campagne de Belgique de 1815]] et en particulier lors de la [[bataille de Waterloo]] ({{date-|18 juin 1815}}) où, menée par le maréchal [[Michel Ney]], elle charge à plusieurs reprises mais en vain les lignes alliées<ref name="Gloire&Empire"/>{{,}}<ref>Commandant Henry Lachouque : ''Waterloo 1815'', Stock 1972.</ref>{{,}}<ref>''[http://www.napoleon-series.org/military/organization/c_empireorg.html L'organisation des armées du Premier Empire]''</ref>.


=== Période révolutionnaire (1792-1799) ===
=== Période révolutionnaire (1792-1799) ===
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La Révolution bénéficie des réformes engagées par le régime précédent<ref>{{harvsp|Béneytou|2010|p=36}}.</ref>. La cavalerie se compose alors de régiments dits de cavalerie, dont seul le {{8e}} continue à porter la cuirasse de fer. Elle sera dénommée cavalerie de bataille, lourde ou de réserve. À côté, la cavalerie légère regroupe les chasseurs à cheval et les hussards. Enfin, les dragons sont rattachés à la cavalerie bien qu'étant une infanterie montée.
La Révolution bénéficie des réformes engagées par le régime précédent<ref>{{harvsp|Béneytou|2010|p=36}}.</ref>. La cavalerie se compose alors de régiments dits de cavalerie, dont seul le {{8e}} continue à porter la cuirasse de fer. Elle sera dénommée cavalerie de bataille, lourde ou de réserve. À côté, la cavalerie légère regroupe les chasseurs à cheval et les hussards. Enfin, les dragons sont rattachés à la cavalerie bien qu'étant une infanterie montée.


Un régiment de cavalerie se compose de 3 ou 4 escadrons, de deux compagnies chacun. L'effectif théorique d'un régiment tourne aux alentours de 500 hommes. La loi du 23 fructidor an VII donne un régiment de carabiniers à 704 hommes, un régiment de cavalerie de bataille à 531, chasseurs ou hussards à 942. Le régiment de dragons, pour sa part, est censé aligner aussi 942 hommes<ref>{{harvsp|Pigeard|2002|p=129}}.</ref>.
Un régiment de cavalerie se compose de trois ou quatre escadrons, de deux compagnies chacun. L'effectif théorique d'un régiment tourne aux alentours de {{nobr|500 hommes}}. La loi du {{date républicaine|23 fructidor an VII|conversion*}} donne un régiment de carabiniers à {{nobr|704 hommes}}, un régiment de cavalerie de bataille à 531, de chasseurs ou hussards à 942. Le régiment de dragons, pour sa part, est censé aligner aussi {{nobr|942 hommes}}<ref>{{harvsp|Pigeard|2002|p=129}}.</ref>.


=== Consulat et Empire (1799-1815) ===
=== Consulat et Empire (1799-1815) ===


{{article détaillé|Cavalerie des armées napoléoniennes}}
{{article détaillé|Réorganisation des corps de cavalerie français (1803)|Cavalerie des armées napoléoniennes}}


Si la cavalerie lourde, cuirassiers et carabiniers, est une cavalerie strictement de bataille, la cavalerie de ligne, dragons et lanciers, va progressivement la rejoindre dans ce rôle. Si les dragons combattent encore à pied en 1806, ils deviennent exclusivement cavaliers par la suite<ref>{{harvsp|Chauviré|2013|p=307}}.</ref>. La cavalerie légère, hussards et chasseurs se trouve aussi présente dans la ligne de bataille, en sus du rôle traditionnel d'éclairage et d'exploitation de la victoire qui est le leur<ref name='chauvire308'>{{harvsp|Chauviré|2013|p=308}}.</ref>.
Si la cavalerie lourde, cuirassiers et carabiniers, est une cavalerie strictement de bataille, la cavalerie de ligne, dragons et lanciers, la rejoint progressivement dans ce rôle. Si les dragons combattent encore à pied en 1806, ils deviennent exclusivement cavaliers par la suite<ref>{{harvsp|Chauviré|2013|p=307}}.</ref>. La cavalerie légère, hussards et chasseurs se trouve aussi présente dans la ligne de bataille, en sus du rôle traditionnel d'éclairage et d'exploitation de la victoire qui est le leur<ref name='chauvire308'>{{harvsp|Chauviré|2013|p=308}}.</ref>.


Les régiments de cavalerie sont réunis par deux en brigades. Les divisions utilisées par Bonaparte comprennent généralement une brigade de cavalerie. Lorsque les corps d'armée sont créés, ils comprennent chacun au moins une division de cavalerie, regroupant plusieurs brigades<ref name='chauvire308' />. La cavalerie lourde est généralement regroupée en réserve de cavalerie, destinée à agir en masse sur un point de la ligne de bataille ennemie, préalablement affaiblie par l'action de l'artillerie.
Les régiments de cavalerie sont réunis par deux en brigades. Les divisions utilisées par Bonaparte comprennent généralement une brigade de cavalerie. Lorsque les corps d'armée sont créés, ils comprennent chacun au moins une division de cavalerie, regroupant plusieurs brigades<ref name='chauvire308' />. La cavalerie lourde est généralement regroupée en réserve de cavalerie, destinée à agir en masse sur un point de la ligne de bataille ennemie, préalablement affaiblie par l'action de l'artillerie.


Après la [[bataille de Wagram]], un nouveau type de cavalier apparaît dans l'armée française, le lancier<ref>{{ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Tranié|prénom2=Juan-Carlos|nom2=Carmigniani|titre=Les Polonais de Napoléon|éditeur=Copernic|année=1982|passage=70 et 75}}.</ref>. En 1811, 9 autres régiments sont ajoutés à la cavalerie de ligne, sous la forme de chevau-légers lanciers, par transformation de régiments existants<ref>{{harvsp|Pigeard|2002|p=133}}.</ref>. Le rôle qui leur est réservé est principalement de décharger les grandes unités de cavalerie lourde des tâches d'éclairage ou de garde.
Après la [[bataille de Wagram]], un nouveau type de cavalier apparaît dans l'armée française, le [[lancier]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Tranié|prénom2=Juan-Carlos|nom2=Carmigniani|titre=Les Polonais de Napoléon|éditeur=Copernic|année=1982|pages totales=|passage=70 et 75|isbn=}}.</ref>. En 1811, neuf autres régiments sont ajoutés à la cavalerie de ligne, sous la forme de chevau-légers lanciers, par transformation de régiments existants<ref>{{harvsp|Pigeard|2002|p=133}}.</ref>. Le rôle qui leur est réservé est principalement de décharger les grandes unités de cavalerie lourde des tâches d'éclairage ou de garde.


==== Cavalerie de la Ligne ====
==== Cavalerie de la Ligne ====


==== Cavalerie de la Garde impériale ====
==== Cavalerie de la Garde impériale ====


{{article détaillé|Cavalerie de la Garde impériale (Premier Empire)}}
{{article détaillé|Cavalerie de la Garde impériale (Premier Empire)}}


À côté de cette cavalerie dite « de ligne », on trouve la cavalerie de la Garde impériale. Cette dernière présente un échantillonnage des différentes sortes de cavaliers présents dans la ligne, [[Chasseurs à cheval de la Garde impériale|chasseurs]], [[Lanciers polonais de la Garde impériale|lanciers polonais]] et [[Lanciers rouges de la Garde impériale|hollandais]], [[Dragons de la Garde impériale|dragons]], et des types plus particuliers, [[Grenadiers à cheval de la Garde impériale|grenadiers à cheval]], [[Gendarmerie d'élite de la Garde impériale|gendarmes d'élite]] et d'[[Gendarmerie d'ordonnance de la Garde impériale|ordonnance]], [[Gardes d'honneur français (1813-1814)|gardes d'honneur]] et [[Éclaireurs de la Garde impériale|éclaireurs]], [[Mamelouks de la Garde impériale|mamelouks]] et [[Tartares lituaniens de la Garde impériale|Tartares lituaniens]]<ref>{{harvsp|Pigeard|2000|p=120}}.</ref>. A son zénith, la cavalerie a représenté une masse de {{formatnum:30000}} hommes au sein de la Grande Armée<ref>{{harvsp|Pigeard|2000|p=119}}.</ref>.
À côté de cette cavalerie dite « de ligne », on trouve la cavalerie de la Garde impériale. Cette dernière présente un échantillonnage des différentes sortes de cavaliers présents dans la ligne, [[Chasseurs à cheval de la Garde impériale|chasseurs]], [[Lanciers polonais de la Garde impériale|lanciers polonais]] et [[Lanciers rouges de la Garde impériale|hollandais]], [[Dragons de la Garde impériale|dragons]], et des types plus particuliers, [[Grenadiers à cheval de la Garde impériale|grenadiers à cheval]], [[Gendarmerie d'élite de la Garde impériale|gendarmes d'élite]] et d'[[Gendarmerie d'ordonnance de la Garde impériale|ordonnance]], [[Gardes d'honneur français (1813-1814)|gardes d'honneur]] et [[Éclaireurs de la Garde impériale|éclaireurs]], [[Mamelouks de la Garde impériale|mamelouks]] et [[Tartares lituaniens de la Garde impériale|Tartares lituaniens]]<ref>{{harvsp|Pigeard|2000|p=120}}.</ref>. À son zénith, la cavalerie représente une masse de {{nombre|30000|hommes}} au sein de la Grande Armée<ref>{{harvsp|Pigeard|2000|p=119}}.</ref>.


==== Doctrine d'utilisation ====
==== Doctrine d'utilisation ====
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== D'un empire à l'autre (1815-1870) ==
== D'un empire à l'autre (1815-1870) ==


Après la chute de Napoléon, et pour les cinquante cinq années suivantes, la cavalerie française ne sera pas engagée en totalité dans un conflit majeur. Elle participera à des expéditions coloniales. Cela se traduira aussi par un assoupissement doctrinal, ce qui aura pour conséquence une inadaptation aux nouvelles conditions du combat comme l'augmentation des portées des armes<ref name='mccarthy171'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=171}}.</ref>.
Après la chute de Napoléon, et pour les cinquante-cinq années suivantes, la cavalerie française n'est pas engagée en totalité dans un conflit majeur. Elle participe à des expéditions coloniales. Cela se traduit aussi par un assoupissement doctrinal, ce qui a pour conséquence une inadaptation aux nouvelles conditions du combat comme l'augmentation de la portée des armes<ref name='mccarthy171'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=171}}.</ref>.


=== Restauration (1814/1815-1830) ===
=== Restauration (1814/1815-1830) ===
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[[Fichier:Moltzheim Restauration 4e Dragons.jpg|vignette|Le {{4e}} régiment de dragons d'après [[Auguste de Moltzheim]].]]
[[Fichier:Moltzheim Restauration 4e Dragons.jpg|vignette|Le {{4e}} régiment de dragons d'après [[Auguste de Moltzheim]].]]


Avec la Restauration, en 1815, la cavalerie est profondément remaniée, comme pour marquer une coupure nette avec la période précédente<ref name='ortholan115'>{{harvsp|Ortholan|2009|p=115}}.</ref>. La cavalerie lourde comprend six régiments de cuirassiers et un de carabiniers ; la cavalerie de ligne, dix régiments de dragons ; la cavalerie légère aligne hussards et chasseurs, 24 de ceux-ci et six de ceux-là<ref name='ortholan115' />. La Garde Royale aligne de son côté deux régiments de grenadiers à cheval, deux de cuirassiers, un de dragons et un autre de lanciers, avec, pour la cavalerie légère, un régiment de hussards et un régiment de chasseurs<ref name='ortholan115' />.
Avec la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]], en 1815, la cavalerie est profondément remaniée, comme pour marquer une coupure nette avec la période précédente<ref name='ortholan115'>{{harvsp|Ortholan|2009|p=115}}.</ref>. La cavalerie lourde comprend six régiments de cuirassiers et un de carabiniers ; la cavalerie de ligne, dix régiments de dragons ; la cavalerie légère aligne hussards et chasseurs, vingt-quatre de ceux-ci et six de ceux-là<ref name='ortholan115' />. La Garde Royale aligne de son côté deux régiments de grenadiers à cheval, deux de cuirassiers, un de dragons et un autre de lanciers, avec, pour la cavalerie légère, un régiment de hussards et un régiment de chasseurs<ref name='ortholan115' />.


Les régiments de cavalerie, en dehors de la Garde sont rattachés chacun à un [[département]]<ref name='ortholan115' />. Ils sont numérotés en tenant compte de leur département de rattachement (par exemple : le régiment de la Garonne étant le {{4e}} de dragons, celui de la Gironde est le {{5e}} de dragons)<ref name='ortholan115' />. En revanche, le recrutement, pour un même régiment, se fait sur plusieurs départements. Pour donner un autre exemple, le {{3e}} de hussards, celui de la Moselle, recrute aussi dans les départements des Côtes-du-nord et de la Manche<ref name='ortholan115' />. Les régiments de cavalerie lourde portent des noms au lieu de numéros comme pour le nouveau {{3e}} régiment de cuirassiers qui est ainsi désigné sous le nom de cuirassiers d'Angoulême<ref>{{harvsp|texte=Susane 2010, tome I|p=45|id=Susane1874}}.</ref>.
Les régiments de cavalerie, en dehors de la Garde sont rattachés chacun à un [[département]]<ref name='ortholan115' />. Ils sont numérotés en tenant compte de leur département de rattachement (par exemple : le régiment de la Garonne étant le [[4e régiment de dragons|{{4e}} de dragons]], celui de la Gironde est le [[5e régiment de dragons|{{5e}} de dragons]])<ref name='ortholan115' />. En revanche, le recrutement, pour un même régiment, se fait sur plusieurs départements. Pour donner un autre exemple, le {{3e}} de hussards, celui de la Moselle, recrute aussi dans les départements des Côtes-du-nord et de la Manche<ref name='ortholan115' />. Les régiments de cavalerie lourde portent des noms au lieu de numéros {{incise|comme pour le nouveau [[3e régiment de cuirassiers (France)|{{3e}} régiment de cuirassiers]] qui est ainsi désigné sous le nom de cuirassiers d'Angoulême<ref>{{harvsp|texte=Susane 2010, tome I|p=45|id=Susane1874}}.</ref>|stop}}.


En 1815, l'École d'instruction des troupes à cheval de [[Saint-Germain-en-Laye]] est déplacée à Saumur et devient, en 1824, l'École de Cavalerie.
En 1815, l'École d'instruction des troupes à cheval de [[Saint-Germain-en-Laye]] est déplacée à Saumur et devient, en 1824, l'[[École de cavalerie de Saumur|École de Cavalerie]].


==== Campagnes ====
==== Campagnes ====


;[[Expédition d'Espagne]]
;[[Expédition d'Espagne]]
:En 1823, le corps expéditionnaire français comporte 23 régiments de ligne et 3 de la Garde royale. Chacun des 4 corps d'armée comprend une division de dragons. Le corps de réserve comprend la brigade de la Garde et deux brigades de cuirassiers. Au niveau des divisions une brigade de cavalerie légère est attachée<ref>{{harvsp|Béneytou|2010|p=80}}.</ref>.
:En 1823, le corps expéditionnaire français comporte vingt-trois régiments de ligne et trois de la Garde royale. Chacun des quatre corps d'armée comprend une division de dragons. Le corps de réserve comprend la brigade de la Garde et deux brigades de cuirassiers. Au niveau des divisions une brigade de cavalerie légère est attachée<ref>{{harvsp|Béneytou|2010|p=80}}.</ref>.


=== Monarchie de Juillet et Seconde République (1830-1852) ===
=== Monarchie de Juillet et Seconde République (1830-1852) ===
{{...}}

=== Second Empire (1852-1870) ===
=== Second Empire (1852-1870) ===
{{article détaillé|Cavalerie de la Garde impériale (Second Empire)}}
{{article détaillé|Cavalerie de la Garde impériale (Second Empire)}}
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* [[Guerre de Crimée]]
* [[Guerre de Crimée]]
Le corps expéditionnaire comprend deux brigades puis une division de cavalerie<ref>{{ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Gouttman|titre=La Guerre de Crimée 1853-1856, la première guerre moderne|éditeur=Perrin|année=2003|pages totales=417|isbn=978-2262020170|passage=124}}.</ref>. La première brigade comprend deux régiments de chasseurs d'Afrique ; la seconde, un régiment de dragons et un régiment de cuirassiers. Elle devient division quand elle reçoit une nouvelle brigade, de cuirassiers<ref name='beneytou83'>{{harvsp|Béneytou|2010|p=83}}.</ref>. Quatre autres régiments de cavalerie légère seront envoyés en Crimée<ref name='beneytou83' />, mais ne seront que peu employés<ref group='note'>Le {{4e}} régiment de chasseurs d'Afrique intervient pour dégager les survivants de la [[charge de la brigade légère]] ; les {{6e}} et {{7e}} dragons, avec le {{4e}} de hussards, chargent à Eupatoria après la chute de Sébastopol. </ref>, et jamais comme outil de reconnaissance et éclairage<ref name='beneytou83' />.
Le corps expéditionnaire comprend deux brigades puis une division de cavalerie<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Gouttman|titre=La Guerre de Crimée 1853-1856, la première guerre moderne|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=2003|pages totales=417|passage=124|isbn=978-2-262-02017-0}}.</ref>. La première brigade comprend deux régiments de chasseurs d'Afrique ; la seconde, un régiment de dragons et un régiment de cuirassiers. Elle devient division quand elle reçoit une nouvelle brigade, de cuirassiers<ref name='beneytou83'>{{harvsp|Béneytou|2010|p=83}}.</ref>. Quatre autres régiments de cavalerie légère sont envoyés en Crimée<ref name='beneytou83' />, mais ne sont que peu employés<ref group='note'>Le {{4e}} régiment de chasseurs d'Afrique intervient pour dégager les survivants de la [[charge de la brigade légère]] ; les {{6e}} et {{7e}} dragons, avec le {{4e}} de hussards, chargent à Eupatoria après la chute de Sébastopol.</ref>, et jamais comme outil de reconnaissance et éclairage<ref name='beneytou83' />.


* [[Campagne d'Italie (1859)|Guerre d'Italie]]
* [[Campagne d'Italie (1859)|Guerre d'Italie]]

* [[Expédition du Mexique]]
* [[Expédition du Mexique]]

* [[Guerre franco-prussienne de 1870]]
* [[Guerre franco-prussienne de 1870]]
La [[Guerre franco-prussienne de 1870]] marquera un tournant dramatique dans l'histoire de la cavalerie française. L'action héroïque mais vaine des cuirassiers français lors de la [[Bataille de Frœschwiller-Wœrth]] dite « Bataille de Reichshoffen » le 6 août 1870, au début du conflit, comptera parmi les dernières grandes charges « classiques » de la cavalerie française.
La [[Guerre franco-prussienne de 1870]] marque un tournant dramatique dans l'histoire de la cavalerie française. L'action héroïque mais vaine des cuirassiers français lors de la [[Bataille de Frœschwiller-Wœrth]] dite « Bataille de Reichshoffen » le {{date-|6 août 1870}}, au début du conflit, compte parmi les dernières grandes charges « classiques » de la cavalerie française.


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Fichier:Yvon 3.jpg|Charge de la cavalerie française à Eupatoria, 1855.
Fichier:Yvon 3.jpg|Charge de la cavalerie française à Eupatoria, 1855.
Fichier:ReichshoffenMorot1870.jpg|La charge des cuirassiers à la [[Bataille de Frœschwiller-Wœrth (1870)|Bataille de Frœschwiller-Wœrth]], en août 1870, immortalisée dans ''Reichshoffen'' de [[Aimé Morot]], [[château de Versailles]].
Fichier:ReichshoffenMorot1870.jpg|La charge des cuirassiers à la [[Bataille de Frœschwiller-Wœrth (1870)|Bataille de Frœschwiller-Wœrth]], en {{date-|août 1870}}, immortalisée dans ''Reichshoffen'' de [[Aimé Morot]], [[château de Versailles]].


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=== La cavalerie lors de la conquête de l'Algérie ===
=== La cavalerie lors de la conquête de l'Algérie ===


Les Chasseurs à cheval seront employés en Algérie. Il est à remarquer que les deux seuls escadrons de cavalerie emmenée outre Méditerranée par le général de Bourmont étaient formés de chasseurs des {{12e}} et {{13e}} régiments : ces escadrons qui eurent peu à s'employer lors de la prise d'Alger, fourniront le noyau des régiments de chasseurs d'Afrique qui naîtront sur le sol algérien dans les mois qui suivront.
Les Chasseurs à cheval sont employés en Algérie. Il est à remarquer que les deux seuls escadrons de cavalerie emmenée outre Méditerranée par le [[Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont|général de Bourmont]] sont formés de chasseurs des [[12e régiment de chasseurs à cheval|{{12e}}]] et [[13e régiment de chasseurs à cheval|{{13e}} régiments]] : ces escadrons qui ont peu à s'employer lors de la [[Expédition d'Alger (1830)|prise d'Alger]], fournissent le noyau des régiments de chasseurs d'Afrique qui naîtront sur le sol algérien dans les mois qui suivent.


Le {{1er}} chasseurs y séjournera à trois reprises de 1839 à 1848, de 1859 à 1861 et en 1869-1870. Il en est de même pour le {{4e}} en 1839-1840, 1854-1859 et 1864-1868 et du {{11e}} en 1864-1865<ref>[http://www.lesanciensdesffb.com/11eme_RCH/Chasseu/chasseu.htm lesanciensdesffb.com]</ref>.
Le [[1er régiment de chasseurs à cheval (France)|{{1er}} chasseurs]] y séjourne à trois reprises de 1839 à 1848, de 1859 à 1861 et en 1869-1870. Il en est de même pour le [[4e régiment de chasseurs|{{4e}}]] en 1839-1840, 1854-1859 et 1864-1868 et du [[11e régiment de chasseurs à cheval|{{11e}}]] en 1864-1865<ref>[http://www.lesanciensdesffb.com/11eme_RCH/Chasseu/chasseu.htm lesanciensdesffb.com]</ref>.


La [[conquête de l'Algérie]] va entraîner l'apparition d'une cavalerie d'Afrique. Elle comprend les [[chasseurs d'Afrique]] et les [[spahis]]<ref name='ortholan156'>{{harvsp|Ortholan|2009|p=156 et 157}}.</ref>.
La [[conquête de l'Algérie]] entraîne l'apparition d'une cavalerie d'Afrique. Elle comprend les [[chasseurs d'Afrique]] et les [[spahis]]<ref name='ortholan156'>{{harvsp|Ortholan|2009|p=156 et 157}}.</ref>.


=== Corps de cavalerie aux colonies ===
=== Corps de cavalerie aux colonies ===
[[Fichier:SenegaleseSpahi.jpg|vignette|[[Spahi]] [[Afrique-Occidentale française|sénégalais]] à la fin du {{s|XIX}}.]]
[[Fichier:SenegaleseSpahi.jpg|vignette|[[Spahi]] [[Afrique-Occidentale française|sénégalais]] à la fin du {{s|XIX}}.]]
[[Fichier:PdG 31 p 8 cavalerie Française du Maroc.jpg|vignette|[[Cavalerie d'Afrique]] en 1915.]]
[[Fichier:PdG 31 p 8 cavalerie Française du Maroc.jpg|vignette|Spahis marocains en 1915.]]


La [[Seconde Guerre mondiale]] verra la mécanisation des régiments de cavalerie coloniale, ralliée à la [[France libre]], grâce au matériel américain fourni dans le cadre du « ''[[Lend-Lease|Prêt-bail]]'' » ([[Char M3 Stuart]], [[Halftracks américains de la Seconde Guerre mondiale|Halftracks]], automitrailleuses [[M8 Greyhound]], etc.), spahis et chasseurs d'Afrique prenant part à la libération du territoire métropolitain et à l'invasion de l'Allemagne nazie (1944-1945).
La [[Seconde Guerre mondiale]] voit la mécanisation des régiments de cavalerie coloniale, ralliée à la [[France libre]], grâce au matériel américain fourni dans le cadre du « ''[[Lend-Lease|Prêt-bail]]'' » ([[Char M3 Stuart]], [[Halftracks américains de la Seconde Guerre mondiale|Halftracks]], automitrailleuses [[M8 Greyhound]], etc.), spahis et chasseurs d'Afrique prenant part à la [[Libération de la France|libération du territoire métropolitain]] et à l'[[Campagne d'Allemagne (1945)|invasion de l'Allemagne nazie]] (1944-1945).


La fin de l'empire colonial français verra la dissolution de la plupart des régiments de Chasseurs d'Afrique et de Spahis et le retour en Europe des régiments survivants qui seront intégrés aux forces de défense du territoire, certains étant ponctuellement détachés au sein des [[Forces françaises en Allemagne]] - ce sera ainsi le cas des 1er et {{2e}} Spahis.
La fin de l'empire colonial français voit la dissolution de la plupart des régiments de Chasseurs d'Afrique et de Spahis et le retour en Europe des régiments survivants qui sont intégrés aux forces de défense du territoire, certains étant ponctuellement détachés au sein des [[Forces françaises en Allemagne]] {{incise|c'est ainsi le cas des {{1er}} et {{2e}} Spahis|stop}}.


En 2012, ne subsistaient plus des régiments ayant servi dans l'empire que le [[1er régiment de chasseurs d'Afrique]] (1er RCA) de Canjuers, le [[1er régiment de spahis]] (1er RS) de Valence et le 1er Régiment Étranger de Cavalerie. Ces anciens régiments de cavalerie coloniale serviront dans la cadre de missions internationales auxquelles la France prendra part.
En 2012, ne subsistent plus des régiments ayant servi dans l'empire que le [[1er régiment de chasseurs d'Afrique]] ({{1er}} RCA) de Canjuers, le [[1er régiment de spahis]] ({{1er}} RS) de Valence et le [[1er régiment étranger de cavalerie|1er Régiment Étranger de Cavalerie]]. Ces anciens régiments de cavalerie coloniale servent dans le cadre de missions internationales auxquelles la France prend part.


==== Chasseurs d'Afrique ====
==== Chasseurs d'Afrique ====
[[File:Sherman-french-army-normandy.jpg|thumb|right|Char [[M4 Sherman]] du 12e Régiment de Chasseurs d'Afrique lors du [[Débarquement en Normandie]].]]
[[Fichier:Sherman-french-army-normandy.jpg|thumb|right|Char [[M4 Sherman]] du {{12e}} Régiment de Chasseurs d'Afrique lors du [[Débarquement en Normandie]].]]
{{article détaillé|Chasseurs d'Afrique}}
{{article détaillé|Chasseurs d'Afrique}}
Dès octobre [[1830]], en s'inspirant des chasseurs à cheval métropolitain, est formé le corps des chasseurs d'Afrique, à recrutement européen. Ce corps comptera jusqu'à 12 régiments.
Dès octobre 1830, en s'inspirant des chasseurs à cheval métropolitain, est formé le corps des chasseurs d'Afrique, à recrutement européen. Ce corps comptera jusqu'à douze régiments.


Les premiers régiments de chasseurs sont créés en 1831. Leur recrutement est essentiellement local, engagés français et indigènes. Ces derniers disparaîtront peu à peu, passant aux spahis. Chaque régiment comprend six escadrons. Quatre régiments de chasseurs d'Afrique seront constitués<ref name='ortholan156' />.
Les premiers régiments de chasseurs sont créés en 1831. Leur recrutement est essentiellement local, engagés français et indigènes. Ces derniers disparaîtront peu à peu, passant aux spahis. Chaque régiment comprend six escadrons. Quatre régiments de chasseurs d'Afrique seront constitués<ref name='ortholan156' />.
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Les spahis constituent l'élément indigène de la cavalerie de l'armée d'Afrique.
Les spahis constituent l'élément indigène de la cavalerie de l'armée d'Afrique.


Les spahis apparaissent en 1834. Il y a des régiments réguliers et des unités "irrégulières", c'est-à-dire qui ne sont pas destinées à combattre dans des batailles rangées. En 1845, les spahis sont réorganisés en trois régiments, de six escadrons chacun. Napoléon III intégrera un escadron de spahis à sa Garde impériale<ref name='ortholan156' />.
Les spahis apparaissent en 1834. Il y a des régiments réguliers et des unités « irrégulières », c'est-à-dire qui ne sont pas destinées à combattre dans des batailles rangées. En 1845, les spahis sont réorganisés en trois régiments, de six escadrons chacun. {{souverain2|Napoléon III}} intégre un escadron de spahis à sa Garde impériale<ref name='ortholan156' />.


Dans l'[[entre-deux-guerres]], ces unités de spahis participeront aux opérations de [[pacification du Maroc]].
Dans l'[[entre-deux-guerres]], ces unités de spahis participent aux opérations de [[Campagne du Maroc|pacification du Maroc]] et à la [[grande révolte syrienne]].


==== Régiments étrangers de cavalerie ====
==== Régiments étrangers de cavalerie ====
{{article détaillé|1er Régiment Étranger de Cavalerie|2e Régiment Étranger de Cavalerie}}
{{article détaillé|1er Régiment Étranger de Cavalerie|2e régiment étranger de cavalerie{{!}}{{2e}} Régiment Étranger de Cavalerie}}
L'année [[1921]] voit la création du {{1er}} Régiment Étranger de Cavalerie, suivi d'un second régiment levé au début de la Seconde Guerre mondiale et qui sera dissout à la fin de la [[Guerre d'Algérie]].
L'année [[1921]] voit la création du {{1er}} Régiment Étranger de Cavalerie, suivi d'un second régiment levé au début de la Seconde Guerre mondiale et qui sera dissout à la fin de la [[Guerre d'Algérie]].


==== Campagnes ====
==== Campagnes ====
En dehors des missions de pacification et de maintien de l'ordre dans les colonies, les régiments de cavalerie levés dans les territoires de l'empire colonial français participeront aussi dès le milieu du {{s|XIX}} aux grands conflits dans lesquels la France se retrouvera engagée. C'est ainsi que dès les années 1850, les chasseurs d'Afrique seront engagés dans la [[Guerre de Crimée]] (1853-1856). On les retrouvera encore, servant aux côtés de chasseurs à cheval et de hussards métropolitains, pendant l'[[intervention française au Mexique]] (1861-1867)<ref>[[La Sabretache]] : ''[http://lasabretache.pagesperso-orange.fr/chassemexique.htm Chasseurs d'Afrique au Mexique]'' par le colonel P. Guinard (extrait du Carnet n° 25).</ref>. {{citation|Cette campagne du Mexique vaut au [1er régiment de chasseurs d'Afrique] le port de la croix de la légion d'honneur sur la cravate de son étendard, privilège unique dans l'arme blindée cavalerie'' »<ref>[[Ministère de la Défense (France)|Ministère de la Défense]] : ''[http://www.defense.gouv.fr/terre/presentation/organisation-des-forces/arme-blindee-cavalerie/1er-regiment-de-chasseurs-d-afrique 1er régiment de chasseurs d'Afrique]''.</ref>}}.
En dehors des missions de pacification et de maintien de l'ordre dans les colonies, les régiments de cavalerie levés dans les territoires de l'empire colonial français participent aussi dès le milieu du {{s-|XIX}} aux grands conflits dans lesquels la France se trouve engagée. C'est ainsi que dès les {{nobr|années 1850}}, les chasseurs d'Afrique sont engagés dans la [[guerre de Crimée]] (1853-1856). On les retrouve encore, servant aux côtés de chasseurs à cheval et de hussards métropolitains, pendant l'[[intervention française au Mexique]] (1861-1867)<ref>[[La Sabretache]] : ''[http://lasabretache.pagesperso-orange.fr/chassemexique.htm Chasseurs d'Afrique au Mexique]'' par le colonel P. Guinard (extrait du Carnet {{|25}}).</ref>. {{citation|Cette campagne du Mexique vaut au [1er régiment de chasseurs d'Afrique] le port de la croix de la légion d'honneur sur la cravate de son étendard, privilège unique dans l'arme blindée cavalerie<ref>[[Ministère de la Défense (France)|Ministère de la Défense]] : ''[https://www.defense.gouv.fr/terre/presentation/organisation-des-forces/arme-blindee-cavalerie/1er-regiment-de-chasseurs-d-afrique 1er régiment de chasseurs d'Afrique]''.</ref>.}}


Des régiments de spahis participeront aux deux guerres mondiales, servant en métropole et sur les champs de batailles de Belgique.
Des régiments de spahis participent aux deux guerres mondiales, servant en métropole et sur les champs de bataille de Belgique.


;Les protectorats d'outremer
;Les protectorats d'Outre-mer


[[Fichier:Circassiantroopswiththeirfrenchofficer.jpg|vignette|Cavalerie circassienne au Levant.]]
[[Fichier:Circassiantroopswiththeirfrenchofficer.jpg|vignette|[[Escadrons tcherkesses|Cavalerie circassienne]] au Levant.]]
[[Fichier:The British Army in the Middle East 1941 E3944.jpg|vignette|Spahis de l'Armée de Vichy capturés par les Britanniques au Levant, pendant la [[Campagne de Syrie (1941)|campagne de Syrie]].]]
[[Fichier:The British Army in the Middle East 1941 E3944.jpg|vignette|Spahis de l'Armée de Vichy capturés par les Britanniques au Levant, pendant la [[Campagne de Syrie (1941)|campagne de Syrie]].]]


;Au levant (1919-1941)
;Au levant (1919-1941)


À la suite des accords Sykes-Picot, la France est chargée d'un mandat sur le Liban. Parmi les unités de l'armée présente dans ce pays, la cavalerie est représentée par le {{1er}} RMMCL (Régiment de Marche Mixte de Cavalerie du Levant). Fort de 4 escadrons, venus du {{4e}} chasseurs d'Afrique, du {{1er}} et du {{4e}} spahis, il est basé à Lattaquié. Il participe aux opérations contre diverses rébellions<ref name="dugue297">{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=297}}.</ref>.
À la suite des [[accords Sykes-Picot]], la France est chargée d'un mandat sur le Liban. Parmi les unités de l'armée présentes dans ce pays, la cavalerie est représentée par le {{1er|RMMCL}} (Régiment de Marche Mixte de Cavalerie du Levant). Fort de quatre escadrons, venus du [[4e régiment de chasseurs d'Afrique|{{4e|chasseurs}} d'Afrique]], du [[1er régiment de spahis algériens|{{1er}}]] et du [[4e régiment de spahis tunisiens|{{4e|spahis}}]], il est basé à [[Lattaquié]]. Il participe aux opérations contre diverses rébellions<ref name="dugue297">{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=297}}.</ref>.


Fin 1919, l'armée française se trouve chargée du contrôle de la [[Cilicie]], évacuée par les Britanniques. La petite division chargée de sa sécurité comprend un régiment de cavalerie. Le {{2e}} RMMCL comprend 3 escadrons, dont l'un est fourni par le {{5e}} chasseurs d'Afrique, et les deux autres par le {{12e}} spahis. Cette cavalerie intervient lors du soulèvement de la population musulmane, au début de 1920, par exemple pour dégager des postes assiégés<ref name="dugue297"/>. Un régiment de marche de spahis est constitué en mars 1920 avec un escadron de chacun des {{1er}}, {{3e}}, {{4e}} et {{5e}} spahis ; il deviendra le {{11e}} de l'arme<ref name="dugue298">{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=298}}.</ref>.
Fin 1919, l'armée française se trouve chargée du contrôle de la [[Cilicie]], évacuée par les Britanniques. La petite division chargée de sa sécurité comprend un régiment de cavalerie. Le {{2e|RMMCL}} comprend trois escadrons, dont l'un est fourni par le [[5e régiment de chasseurs d'Afrique|{{5e|chasseurs}} d'Afrique]], et les deux autres par le [[12e régiment de spahis tunisiens|{{12e|spahis}}]]. Cette cavalerie intervient lors du soulèvement de la population musulmane, au début de 1920, par exemple pour dégager des postes assiégés<ref name="dugue297"/>. Un régiment de marche de spahis est constitué en {{date-|mars 1920}} avec un escadron de chacun des {{1er}}, [[3e régiment de spahis algériens|{{3e}}]], {{4e}} et [[5e régiment de spahis algériens|{{5e|spahis}}]] algériens ; il deviendra le [[11e régiment de spahis algériens|{{11e}}]] de l'arme<ref name="dugue298">{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=298}}.</ref>.


D'autres régiments apparaîtront sur ce théâtre d'opérations. Un {{3e}} RMMCL, le {{21e}} spahis marocains<ref name="dugue298"/>, le {{11e}} spahis et des unités de Tcherkesses{{#tag:ref|Peuplades établies depuis des lustres en Syrie et utilisées comme forces de gendarmerie par les autorités musulmanes. {{harvsp|Mac Carthy|1989|p=298 et 299}}.|group=note}}.
D'autres régiments apparaissent sur ce théâtre d'opérations. Un {{3e|RMMCL}}, le [[1er régiment de spahis marocains|{{21e|spahis}} marocains]]<ref name="dugue298"/>, le {{11e|spahis}} et des unités de Tcherkesses{{#tag:ref|Peuplades établies depuis des lustres en Syrie et utilisées comme forces de gendarmerie par les autorités musulmanes. {{harvsp|Mac Carthy|1989|p=298 et 299}}.|group=note}}.


En 1922, il ne reste plus au Levant que les {{21e}} spahis et le nouvellement créé {{12e}} spahis à l'aide des escadrons tunisiens des régiments de marche<ref name='dugue229'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=299}}.</ref>. Deux escadrons du {{5e}} chasseurs d'Afrique et deux du {{5e}} spahis font partie de la force d'interposition envoyée dans la région d'Andrinople pour empêcher les affrontements entre Grecs et Turcs<ref name='dugue229' />.
En 1922, il ne reste plus au Levant que le {{21e|spahis}} et le nouvellement créé [[12e régiment de spahis tunisiens|{{12e|spahis}}]] à l'aide des escadrons tunisiens des régiments de marche<ref name='dugue229'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=299}}.</ref>. Deux escadrons du {{5e|chasseurs}} d'Afrique et deux du {{5e|spahis}} font partie de la force d'interposition envoyée dans la région d'Andrinople pour empêcher les affrontements entre Grecs et Turcs<ref name='dugue229' />.


En 1925, l'insurrection druze conduit à la destruction d'un escadron du {{12e}} spahis. Le {{4e}} régiment étranger de cavalerie participe aux combats par le biais de son {{4e}} escadron. Composée d'une majorité de russes blancs, ce régiment créé en 1925 se voit en urgence dépêché au Levant<ref name='dugue300'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=300}}.</ref>. Le {{6e}} spahis algériens arrive en novembre. En 1926, ces unités de cavalerie avec 3 escadrons de Tcherkesses bientôt portés à 6 {{#tag:ref|Cette force de 6 escadrons, équivalente d'un gros régiment est toujours commandé par le lieutenant d'infanterie Collet<ref name='dugue300' />.|group=note}} participent à la pacification du territoire.
En 1925, l'insurrection druze conduit à la destruction d'un escadron du {{12e|spahis}}. Le {{4e|régiment}} étranger de cavalerie participe aux combats par le biais de son {{4e|escadron}}. Composée d'une majorité de russes blancs, ce régiment créé en 1925 se voit en urgence dépêché au Levant<ref name='dugue300'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=300}}.</ref>. Le [[6e régiment de spahis algériens|{{6e|spahis}} algériens]] arrive en novembre. En 1926, ces unités de cavalerie avec trois [[Escadrons tcherkesses|escadrons de Tcherkesses]], bientôt portés à six {{#tag:ref|Cette force de 6 escadrons, équivalente d'un gros régiment est toujours commandé par le lieutenant d'infanterie Collet<ref name='dugue300' />.|group=note}}, participent à la pacification du territoire.


En 1927, des unités à recrutement local prennent le relais de la cavalerie d'Afrique. À côté des six escadrons Tcherkesses, on trouve six escadrons druzes, un « hauranais » et quatre autres de recrutements divers<ref>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=301}}.</ref>.
En 1927, des unités à recrutement local prennent le relais de la cavalerie d'Afrique. À côté des six escadrons Tcherkesses, on trouve six escadrons druzes, un « hauranais » et quatre autres de recrutements divers<ref>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=301}}.</ref>.


;Au Maroc (1919-1934)
;Au Maroc (1919-1934)
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== L'« armée nouvelle » et la Première guerre mondiale (1870-1918) ==
== L'« armée nouvelle » et la Première guerre mondiale (1870-1918) ==

=== Organisation ===
=== Organisation ===
Après la défaite de 1871, la cavalerie est réorganisée. La loi des cadres et effectifs de 1875 prévoit 70 régiments en métropole (12 cuirassiers, 26 dragons, 20 chasseurs et 12 hussards), 7 pour la cavalerie d'Afrique (4 chasseurs, 3 spahis)<ref name='mccarthy233'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=233}}</ref>.
Après la défaite de 1871, la cavalerie est réorganisée. La loi des cadres et effectifs de 1875 prévoit soixante-dix régiments en métropole (douze cuirassiers, vingt-six dragons, vingt chasseurs et douze hussards), sept pour la cavalerie d'Afrique (quatre chasseurs, trois spahis)<ref name='mccarthy233'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=233}}</ref>.


Elle est répartie en 5 divisions de cavalerie, composées de 3 brigades (cuirassiers, dragons légers). En outre, chaque corps d'armée bénéficie d'une brigade de cavalerie rattachée (1 régiment de cavalerie légère et 1 de dragons)<ref name='mccarthy233' />.
Elle est répartie en cinq divisions de cavalerie, composées de trois brigades (cuirassiers, dragons légers). En outre, chaque corps d'armée bénéficie d'une brigade de cavalerie rattachée (un régiment de cavalerie légère et un de dragons)<ref name='mccarthy233' />.


La veille de la [[Première Guerre mondiale]], la cavalerie française compte 90 régiments dont 79 stationnés dans la métropole. Tous les régiments métropolitains ont été armés de la lance, à l'exception des cuirassiers. En 1913, tous les Corps d'Armée se voient affecter un régiment de cavalerie légère (21 régiments de hussards et de chasseurs), le reste des régiments (cuirassiers, dragons, etc.) étant endivisionnés.
À la veille de la [[Première Guerre mondiale]], la cavalerie française compte {{nobr|90 régiments}} dont 79 stationnés dans la métropole. Tous les régiments métropolitains ont été armés de la lance, à l'exception des cuirassiers. En 1913, tous les corps d'armée se voient affecter un régiment de cavalerie légère ({{nobr|21 régiments}} de hussards et de chasseurs), le reste des régiments (cuirassiers, dragons, etc.) étant endivisionnés.


=== Effectifs et doctrine d'emploi ===
=== Effectifs et doctrine d'emploi ===
La doctrine de 1871 à 1888 est plutôt tournée vers une utilisation défensive de la cavalerie ; ensuite, c'est une vision plus offensive qui est privilégiée. Le règlement de 1912 prévoit ainsi que le mode de combat normal est le combat à cheval, à l'arme blanche<ref name='mccarthy236'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=236}}</ref>.
La doctrine de 1871 à 1888 est plutôt tournée vers une utilisation défensive de la cavalerie ; ensuite, c'est une vision plus offensive qui est privilégiée. Le règlement de 1912 prévoit ainsi que le mode de combat normal est le combat à cheval, à l'arme blanche<ref name='mccarthy236'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=236}}</ref>.


En 1881, le Général [[Gaston de Galliffet]] écrivait : {{citation|Dans la guerre moderne surtout, le combat de cavalerie est un incident, tandis que l'exploration et la sécurité sont des nécessités de tous les instants<ref>[http://www.2dragons.be/n6-xx.php]</ref>}}.
En 1881, le Général [[Gaston de Galliffet]] écrit : {{citation|Dans la guerre moderne surtout, le combat de cavalerie est un incident, tandis que l'exploration et la sécurité sont des nécessités de tous les instants<ref>[http://www.2dragons.be/n6-xx.php]</ref>}}.


En [[Mobilisation française de 1914|1914]], il y a 12 régiments de cuirassiers, 32 de dragons, 21 de chasseurs, 14 de hussards, ainsi que 6 chasseurs d'Afrique et 5 spahis<ref name='mccarthy233' />. Ces unités forment 10 divisions de cavalerie (à 3 brigades à l'exception de la {{10e}} qui n'en a que deux)<ref name='mccarthy247'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=247}}</ref>. Les 20 régiments restants, hussards et chasseurs, fournissent un escadron à chaque division d'infanterie<ref name='mccarthy247' />.
En [[Mobilisation française de 1914|1914]], il y a douze régiments de cuirassiers, trente-deux de dragons, vingt-et-un de chasseurs, quatorze de hussards, ainsi que six chasseurs d'Afrique et cinq spahis<ref name='mccarthy233' />. Ces unités forment dix divisions de cavalerie (à trois brigades à l'exception de la {{10e}} qui n'en a que deux)<ref name='mccarthy247'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=247}}</ref>. Les vingt régiments restants, hussards et chasseurs, fournissent un escadron à chaque division d'infanterie<ref name='mccarthy247' />.


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File:Alphonse de Neuville 1878.JPG|Officier des Dragons en 1878 d'après [[Alphonse de Neuville]].
File:Alphonse de Neuville 1878.JPG|Officier des Dragons en 1878 d'après [[Alphonse de Neuville]].
File:French Hussar.PNG|Hussard en 1879 d'après [[Édouard Detaille]].
File:French Hussar.PNG|Hussard en 1879 d'après [[Édouard Detaille]].
File:École_de_cavalerie_de_Saumur_1907_1909.png|[[École de cavalerie de Saumur]] (1907-1909).
Fichier:Manoeuvres 1913 mitrailleuse dragon.jpg|Dragons aux manœuvres de 1913.
Fichier:Manoeuvres 1913 mitrailleuse dragon.jpg|Dragons aux manœuvres de 1913.
Image:French heavy cavalry Paris August 1914.jpg|[[Cuirassier]]s français quittant [[Paris]] début août 1914.
Image:French heavy cavalry Paris August 1914.jpg|[[Cuirassier]]s français quittant [[Paris]] début {{date-|août 1914}}.
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=== La cavalerie française et la locomotion automobile ===
=== La cavalerie française et la locomotion automobile ===
{{article détaillé|Débuts de la mécanisation automobile des armées françaises}}
{{article détaillé|Débuts de la mécanisation automobile des armées françaises}}
[[File:Charron Girardot Voigt 1906.jpg|vignette|Automitrailleuse Charron-Girardot & Voigt modèle 1906.]]
[[Fichier:Charron Girardot Voigt 1906.jpg|vignette|Automitrailleuse Charron-Girardot & Voigt modèle 1906.]]
La France procède à ses premiers essais d'engins de ce type dès les premières années du XXe siècle. Au Salon automobile de Paris de [[1902]], le constructeur [[Charron (entreprise)|Charron-Girardot & Voigt]] présenta une [[automitrailleuse]] partiellement blindée à l'arrière et armée d'une [[Hotchkiss Mle 1914|mitrailleuse Hotchkiss Mle 1900]]. L'engin fut testé par la cavalerie qui demanda au constructeur d'améliorer la protection au niveau du moteur et du poste de conduite<ref>Collectif : ''Blindés des origines à 1940 - Profils et Histoire'', Connaissance de l'Histoire Hachette, Hors-série n°3, 1980, p.8.</ref>. Deux autres versions de cet engin furent présentés et testées en 1904 et 1906 sans toutefois aboutir à la création d'unités d'automitrailleuses dans les rangs de la cavalerie<ref>Histoire & Stratégie, ''Les engins blindés de combat français -Des origines à nos jours'', n°1, Juin-juillet 2010.</ref>.
La France procède à ses premiers essais d'engins de ce type dès les premières années du {{s-|XX}}. Au Salon automobile de Paris de 1902, le constructeur [[Charron (entreprise)|Charron-Girardot & Voigt]] présente une [[automitrailleuse]] partiellement blindée à l'arrière et armée d'une [[Hotchkiss Mle 1914|mitrailleuse Hotchkiss Mle 1900]]. L'engin est testé par la cavalerie qui demande au constructeur d'améliorer la protection au niveau du moteur et du poste de conduite<ref>Collectif : ''Blindés des origines à 1940 - Profils et Histoire'', Connaissance de l'Histoire Hachette, Hors-série {{|3}}, 1980, p.8.</ref>. Deux autres versions de cet engin sont présentées et testées en 1904 et 1906 sans toutefois aboutir à la création d'unités d'automitrailleuses dans les rangs de la cavalerie<ref>Histoire & Stratégie, ''Les engins blindés de combat français -Des origines à nos jours'', {{|1}}, Juin-juillet 2010.</ref>.


=== Première Guerre mondiale ===
=== Première Guerre mondiale ===
{{article détaillé|Cavalerie française pendant la Première Guerre mondiale}}
{{article détaillé|Cavalerie française pendant la Première Guerre mondiale}}
Au début du conflit, la cavalerie est répartie à plusieurs niveaux. À côté des corps d'armée classiques, il existe deux [[Corps de cavalerie Sordet|corps de cavalerie]], appellation nouvelle des « groupements de division de cavalerie » déjà prévus dans les plans élaborés en vue de la guerre{{#tag:ref|C'est un décret du 28 octobre 1913 qui en règle la composition et les missions<ref name='labayle_3_11'>Labayle, 2003, p. 11.</ref>.|group=note}}. Le premier corps est organisé avant le conflit, par une instruction secrète du 7 février 1914. Il doit couvrir la gauche du dispositif français<ref name='labayle_3_13'>Labayle, 2003, p. 13.</ref>.
Au début du conflit, la cavalerie est répartie à plusieurs niveaux. À côté des corps d'armée classiques, il existe deux [[Corps de cavalerie Sordet|corps de cavalerie]], appellation nouvelle des « groupements de division de cavalerie » déjà prévus dans les plans élaborés en vue de la guerre{{#tag:ref|C'est un décret du 28 octobre 1913 qui en règle la composition et les missions<ref name='labayle_3_11'>Labayle, 2003, p. 11.</ref>.|group=note}}. Le premier corps est organisé avant le conflit, par une instruction secrète du {{date-|7 février 1914}}. Il doit couvrir la gauche du dispositif français<ref name='labayle_3_13'>Labayle, 2003, p. 13.</ref>.


Chaque corps d'armée dispose d'un régiment de cavalerie. En plus, certains des corps disposent d'une division de cavalerie, à côté de ses deux divisions d'infanterie. Ainsi, le XIV{{e}} corps d'armée de Lyon comprend les {{27e}} et {{28e}} D.I. et la {{6e}} D.C.
Chaque corps d'armée dispose d'un régiment de cavalerie. En plus, certains des corps disposent d'une division de cavalerie, à côté de ses deux divisions d'infanterie. Ainsi, le [[14e corps d'armée (France)|{{14e|corps}} d'armée]] de Lyon comprend les [[27e division d'infanterie (France)|{{27e}}]] et [[28e division d'infanterie (France)|{{28e|D.I.}}]] et la [[6e division de cavalerie (France)|{{6e|D.C.}}]].


Une division de cavalerie de 1914 aligne {{formatnum:35000}} hommes et {{formatnum:40000}} chevaux. La division de cavalerie regroupe 3 brigades montées. Il existe dix divisions de cavalerie en dehors de celles rattachées aux corps de cavalerie.
Une division de cavalerie de 1914 aligne {{nombre|35000|hommes}} et {{nb|40000 chevaux}}. La division de cavalerie regroupe trois brigades montées. Il existe dix divisions de cavalerie en dehors de celles rattachées aux corps de cavalerie.


Le corps de cavalerie, indépendant, est composé de 3 divisions de cavalerie à trois brigades soit une masse totale de 18 régiments. Le premier est positionné entre la {{3e}} et la {{5e}} armée. Il doit servir de couverture mais aussi de se porter à la rencontre des troupes allemandes qui attaqueraient la Belgique. Il sera mal utilisé par l'Etat-Major, avec des déplacements incessants.
Le corps de cavalerie, indépendant, est composé de trois divisions de cavalerie à trois brigades soit une masse totale de dix-huit régiments. Le premier est positionné entre la [[3e armée (France)|{{3e}}]] et la [[5e armée (France)|{{5e|armée}}]]. Il doit servir de couverture mais aussi de se porter à la rencontre des troupes allemandes qui attaqueraient la Belgique. Il sera mal utilisé par l’État-major, avec des déplacements incessants.


==== Front occidental ====
==== Front occidental ====
[[File:French cavalry & German cavalry prisonners.jpg|thumb|right|[[Dragon (militaire)|Dragons]] français ramenant des prisonniers allemands en août 1914.]]
[[Fichier:French cavalry & German cavalry prisoners.jpg|thumb|right|[[Dragon (militaire)|Dragons]] français ramenant des prisonniers allemands en août 1914.]]
[[File:Algerie spahi furnes harki.jpg|vignette|Spahis algériens à [[Furnes]] en [[Belgique]].]]
[[Fichier:Algerie spahi furnes harki.jpg|vignette|Spahis algériens à [[Furnes]] en [[Belgique]].]]
En août 1914, la France aligne trois corps de cavalerie : le [[1er corps de cavalerie (France)|1er corps de cavalerie]] du général [[André Sordet]] qui opérera en [[Belgique]] ; le corps de cavalerie du général [[Louis Conneau]] qui opérera en Lorraine avant de prendre part à la [[Première bataille de la Marne]], Conneau prenant par la suite le commandement du 1er CC, et le corps « provisoire » du général [[Pierre Abonneau]] qui combattra dans les [[Massif ardennais|Ardennes]] belges et françaises avant d'être dissous le 24 août à [[Charleville (Ardennes)|Charleville]]<ref>Jean-Claude Delhez : ''Le corps Abonneau en août 1914'' in ''Champs de Bataille Thématique'', Hors-série n°14 ''Histoire de la cavalerie'' pp 72-85, Conflits & Stratégie S.A.R.L., mars 2010</ref>.
En {{date-|août 1914}}, la France aligne trois corps de cavalerie : le [[1er corps de cavalerie (France)|{{1er|corps}} de cavalerie]] du général [[André Sordet]] qui opérera en [[Belgique]] ; le corps de cavalerie du général [[Louis Conneau]] qui opérera en Lorraine avant de prendre part à la [[Première bataille de la Marne]], Conneau prenant par la suite le commandement du {{1er|CC}}, et le corps « provisoire » du général [[Pierre Abonneau]] qui combattra dans les [[Massif ardennais|Ardennes]] belges et françaises avant d'être dissout le {{date-|24 août}} à [[Charleville (Ardennes)|Charleville]]<ref>Jean-Claude Delhez : ''Le corps Abonneau en août 1914'' in ''Champs de Bataille Thématique'', Hors-série {{|14}} ''Histoire de la cavalerie'' pp 72-85, Conflits & Stratégie S.A.R.L., mars 2010</ref>.


Le rôle de la cavalerie dans les premiers mois de la guerre est assez faible. La cavalerie ennemie refusant le combat, il y a peu de confrontations. En revanche une usure rapide des montures interdit à la cavalerie d'avoir une action efficace, par exemple pour l'exploitation de la [[Bataille de la Marne (1914)|victoire sur la Marne]].
Le rôle de la cavalerie dans les premiers mois de la guerre est assez faible. La cavalerie ennemie refusant le combat, il y a peu de confrontations. En revanche une usure rapide des montures interdit à la cavalerie d'avoir une action efficace, par exemple pour l'exploitation de la [[Bataille de la Marne (1914)|victoire sur la Marne]].


Dès la fin de 1914, des unités de cavalerie sont utilisées démontées<ref>Andreani, 2014, pages 123-124.</ref>. Avec, dans les premiers temps, des épisodes surréalistes où des cavaliers à pied chargeront, lance en avant, les mitrailleuses ennemies{{#tag:ref|Par exemple, le 20 octobre 1914, près d'Ypres, pour deux escadrons des {{16e}} et {{22e}} dragons<ref name='andreani124'>Andreani, 2014, p. 124.</ref>.|group=note}}.
Dès la fin de 1914, des unités de cavalerie sont utilisées démontées<ref>Andreani, 2014, pages 123-124.</ref>, avec, dans les premiers temps, des épisodes où des cavaliers à pied chargent, lance en avant, les mitrailleuses ennemies{{#tag:ref|Par exemple, le 20 octobre 1914, près d'Ypres, pour deux escadrons des {{16e}} et {{22e}} dragons<ref name='andreani124'>Andreani, 2014, p. 124.</ref>.|group=note}}.


Dès 1915, la [[guerre des tranchées]] a pour conséquence de diminuer fortement le rôle de la cavalerie. Une partie des régiments est démontée et ces régiments participent aux combats comme des unités d'infanterie.
Dès 1915, la [[guerre des tranchées]] a pour conséquence de diminuer fortement le rôle de la cavalerie. Une partie des régiments est démontée et ces régiments participent aux combats comme des unités d'infanterie.
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==== Balkans ====
==== Balkans ====
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== Cavalerie blindée/mécanisée moderne (Première Guerre mondiale-époque contemporaine) ==
== Cavalerie blindée/mécanisée moderne (Première Guerre mondiale-époque contemporaine) ==


=== L'entre-deux-guerres : vers la cavalerie sans chevaux ===
=== L'entre-deux-guerres : vers la cavalerie sans chevaux ===
{{article connexe|Classification des automitrailleuses de la cavalerie française (1931-1940)}}
{{citation bloc|Force est de constater que la part prise par la cavalerie motorisée/blindée dans les opérations au cours de la Première Guerre mondiale, est relativement secondaire, à cause non seulement de ses moyens très réduits et peu efficaces, mais également à cause de la longue période de blocage de la guerre de mouvements et de l’inévitable nécessité de « découvrir le mouvement en marchant ». Pour autant, avec le recul du temps, on distingue parfaitement les prolongements de cette expérience dans les futurs régiments d’automitrailleuses, divisions de cavalerie mixtes et divisions légères mécaniques des années trente|Général de division François Lescel|Naissance de notre armée blindée<ref name="Naissance armée blindée">{{article|langue=fr|prénom1=François|nom1=Lescel|titre=Naissance de notre armée blindée|périodique=Bulletin de liaison de la Farac|mois=janvier|année=2009|numéro=434|lire en ligne=http://www.farac.org/index.php/2014-03-04-16-59-31/premiere-guerre-mondiale-1914-1918/item/naissance-de-notre-armee-blindee|passage=}}.</ref>}}
{{citation bloc|Force est de constater que la part prise par la cavalerie motorisée/blindée dans les opérations au cours de la Première Guerre mondiale, est relativement secondaire, à cause non seulement de ses moyens très réduits et peu efficaces, mais également à cause de la longue période de blocage de la guerre de mouvements et de l’inévitable nécessité de « découvrir le mouvement en marchant ». Pour autant, avec le recul du temps, on distingue parfaitement les prolongements de cette expérience dans les futurs régiments d’automitrailleuses, divisions de cavalerie mixtes et [[Division légère mécanique|divisions légères mécaniques]] des années trente|Général de division François Lescel|Naissance de notre armée blindée<ref name="Naissance armée blindée">{{article|langue=fr|prénom1=François|nom1=Lescel|titre=Naissance de notre armée blindée|périodique=Bulletin de liaison de la Farac|mois=janvier|année=2009|numéro=434|lire en ligne=http://www.farac.org/index.php/2014-03-04-16-59-31/premiere-guerre-mondiale-1914-1918/item/naissance-de-notre-armee-blindee|passage=}}.</ref>}}
L'apparition et le développement des engins de combats mécanisés et blindés pendant la Première Guerre mondiale marquera le déclin définitif, à partir de l'entre-deux-guerres, de la cavalerie montée dans l'armée française comme dans toutes les armées modernes contemporaines.
L'apparition et le développement des engins de combats mécanisés et blindés pendant la Première Guerre mondiale marquera le déclin définitif, à partir de l'entre-deux-guerres, de la cavalerie montée dans l'armée française comme dans toutes les armées modernes contemporaines.
[[File:Bundesarchiv Bild 102-00014, Gelsenkirchen-Buer, Französische Kavallerie.jpg|vignette|La cavalerie française en Allemagne en 1923.]]
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 102-00014, Gelsenkirchen-Buer, Französische Kavallerie.jpg|vignette|La cavalerie française en Allemagne en 1923.]]
La cavalerie française s'intéressa dès le début du {{s|XX}} à l'utilisation militaire de l'[[automobile]] et utilisa dès avant la « Grande Guerre » un petit nombre d'auto-mitrailleuses.
La cavalerie française s'intéresse dès le début du {{s-|XX}} à l'utilisation militaire de l'[[automobile]] et utilise dès avant la « Grande Guerre » un petit nombre d'auto-mitrailleuses.


En 1933, la transformation de l'une des 5 DC restantes en DLM (division légère mécanique) est décidée<ref name='mccarthy294'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=294}}.</ref>. Pour les autres régiments, la moitié des escadrons est motorisé pour créer des Groupes de Reconnaissance au profit des corps d'armée (GRCA) ou des divisions d'infanterie (GRDI)<ref name='mccarthy294' />.
En 1933, la transformation de l'une des cinq DC restantes en [[Division légère mécanique|DLM (division légère mécanique)]] est décidée<ref name='mccarthy294'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=294}}.</ref>. Pour les autres régiments, la moitié des escadrons est motorisée pour créer des [[groupe de reconnaissance|groupes de reconnaissance]] au profit des corps d'armée ([[groupe de reconnaissance de corps d'armée|GRCA]]) ou des divisions d'infanterie ([[groupe de reconnaissance de division d'infanterie|GRDI]])<ref name='mccarthy294' />. La [[1re division légère mécanique|première division légère mécanique]] est créée en 1935.


Le programme d'armement de 1937 prévoit la création de deux nouvelles DLM et de cinq [[Division légère de cavalerie|divisions légères de cavalerie]] (DLC). Ces dernières sont composées d'une brigade motorisée et d'une brigade à cheval, faisant cohabiter des vitesses, des rayons d'action, des approvisionnements différents<ref name='mccarthy295'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=295}}.</ref>.
En 1935 devaient apparaître les premières « [[Division légère mécanique|divisions légères mécanisées]] » par transformation des divisions de cavalerie, première unités entièrement mécanisées de l'arme.

Le programme d'armement de 1937 prévoit la création de deux nouvelles DLM et de 5 divisions légères de cavalerie (DLC). Ces dernières sont composées d'une brigade motorisée et d'une brigade à cheval, faisant cohabiter des vitesses, des rayons d'action, des approvisionnements différents<ref name='mccarthy295'>{{harvsp|Mac Carthy|1989|p=295}}.</ref>.


=== De 1940 à 1945 ===
=== De 1940 à 1945 ===
La [[Seconde Guerre mondiale]] verra la disparition des derniers régiments montés avec la dissolution de l'[[Armée de Vichy]] en [[1942]], certains participant toutefois encore aux [[Campagne des 18 jours|campagne de Belgique]] et [[Bataille de France]] en mai et juin [[1940]]. {{citation|Mais si le cheval a disparu, la cavalerie vit toujours puisque l'arme blindée a repris ses traditions ... mais aussi l'essentiel de ses missions : la reconnaissance et le choc, en se dotant de ce qui lui faisait défaut et fut cause de sa disparition : la puissance de feu»<ref>''La France militaire, une histoire de l'armée française - la cavalerie'' in « liens externes »</ref>}}.
La [[Seconde Guerre mondiale]] voit la disparition des derniers régiments montés avec la dissolution de l'[[Armée de Vichy]] en 1942, certains participant toutefois encore à la [[Campagne des 18 jours|campagne de Belgique]] et à la [[Bataille de France]] en mai et {{date-|juin 1940}}. {{citation|Mais si le cheval a disparu, la cavalerie vit toujours puisque l'arme blindée a repris ses traditions... mais aussi l'essentiel de ses missions : la reconnaissance et le choc, en se dotant de ce qui lui faisait défaut et fut cause de sa disparition : la puissance de feu»<ref>''La France militaire, une histoire de l'armée française - la cavalerie'' in « liens externes »</ref>}}.
==== La cavalerie en 1940 ====
==== La cavalerie en 1940 ====
{{article détaillé|Histoire de la cavalerie française pendant la Bataille de France (1940)}}
{{article détaillé|Histoire de la cavalerie française pendant la Bataille de France (1940)}}
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File:Spahi - 1940.jpg|Dessins représentant des spahis en 1840.
File:Spahi - 1940.jpg|Dessins représentant des spahis en 1940.
File:Fort de Fermont and its museum - Laffly V15T pic4.JPG|[[Laffly V15]]T pour [[Canon léger de 25 antichar SA-L modèle 1934|canon antichar de 25 mm]]
File:Fort de Fermont and its museum - Laffly V15T pic4.JPG|[[Laffly V15]]T pour [[Canon léger de 25 antichar SA-L modèle 1934|canon antichar de 25 mm]]
File:AMD Panhard 178 Saumur.jpg|[[Panhard AMD-178]].
File:AMD Panhard 178 Saumur.jpg|[[Panhard AMD-178]].
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==== Unités de cavalerie de la France libre ====
==== Unités de cavalerie de la France libre ====
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=== De 1946 à nos jours ===
=== De 1946 à nos jours ===


==== Naissance de l'Arme blindée cavalerie ====
==== Naissance de l'Arme blindée cavalerie ====

{{article détaillé|Arme blindée et cavalerie}}
{{article détaillé|Arme blindée et cavalerie}}

: Structure, doctrine


==== Unités de cavalerie dans les guerres de décolonisation ====
==== Unités de cavalerie dans les guerres de décolonisation ====
Des régiments de cavalerie, tant métropolitains que coloniaux, furent engagés dans les conflits qui marquèrent la fin de l'empire colonial français, en Indochine et en Algérie.
Des régiments de cavalerie, tant métropolitains que coloniaux, sont engagés dans les conflits qui marquent la fin de l'empire colonial français, en Indochine et en Algérie.


;Guerre d'Indochine
;Guerre d'Indochine


[[File:French M24 Chaffee Vietnam.jpg|thumb|right|Char [[M24 Chaffee]] du 1er régiment de chasseurs à cheval en Indochine.]]
[[Fichier:French M24 Chaffee Vietnam.jpg|thumb|right|Char [[M24 Chaffee]] du 1er régiment de chasseurs à cheval en Indochine.]]
Le [[5e régiment de cuirassiers]] se battra en Indochine de 1946 à 1954, aux côtés du [[1er régiment de chasseurs à cheval (France)|1er régiment de chasseurs à cheval]]. Des chars [[M24 Chaffee]] de celui-ci, sous les ordres du capitaine Hervouet, prendront part à la [[bataille de Diên Biên Phu|défense du camp retranché de Diên Biên Phu]]
Le [[5e régiment de cuirassiers]] se bat en Indochine de 1946 à 1954, aux côtés du [[1er régiment de chasseurs à cheval (France)|1er régiment de chasseurs à cheval]]. Des chars [[M24 Chaffee]] de celui-ci, sous les ordres du capitaine Hervouet, prennent part à la [[bataille de Diên Biên Phu|défense du camp retranché de Diên Biên Phu]]


;Guerre d'Algérie
;Guerre d'Algérie
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==== Guerre du Golfe ====


Dans le cadre de la coalition, la « [[division Daguet]] » regroupe plusieurs unités de cavalerie mécanisée : le {{1er|régiment}} de hussards parachutistes, le {{1er|régiment}} de spahis, le {{4e|régiment}} de dragons et le {{1er|régiment}} étranger de cavalerie. Sa mission est de protéger le flanc gauche du corps de bataille allié<ref>{{harvsp|Béneytou|2010|p=218}}.</ref>, mission qu'elle remplit dans la plus pure tradition de la cavalerie française.
==== Guerre du Golfe ====
Dans le cadre de la coalition, la « [[division Daguet]] » regroupe plusieurs unités de cavalerie mécanisée : le {{1er}} régiment de hussards parachutistes, le {{1er}} régiment de spahis, le {{4e}} régiment de dragons et le {{1er}} régiment étranger de cavalerie. Sa mission est de protéger le flanc gauche du corps de bataille allié<ref>{{harvsp|Béneytou|2010|p=218}}.</ref>, mission qu'elle remplira dans la plus pure tradition de la cavalerie française.


==== La cavalerie dans l'armée française du {{s-|XXI}} ====
==== La cavalerie dans l'armée française du {{s-|XXI}} ====
[[File:RHP Cote d'ivoire 2003.jpg|vignette|Patrouille du 1er RHP sur ERC-90 Sagaie en Côte d'Ivoire en 2003.]]
[[Fichier:RHP Cote d'ivoire 2003.jpg|vignette|Patrouille du 1er RHP sur ERC-90 Sagaie en Côte d'Ivoire en 2003.]]
En 2012, l'armée française alignait douze régiments de cavalerie au sein de l'Arme blindée et cavalerie <ref>[http://www.defense.gouv.fr/terre/presentation/organisation-des-forces/arme-blindee-cavalerie/arme-blindee-cavalerie Armée de Terre : Arme blindée cavalerie (site officiel)].</ref>:
En 2012, l'armée française aligne douze régiments de cavalerie au sein de l'Arme blindée et cavalerie<ref>[https://www.defense.gouv.fr/terre/presentation/organisation-des-forces/arme-blindee-cavalerie/arme-blindee-cavalerie Armée de Terre : Arme blindée cavalerie (site officiel)].</ref>:


* [[1er régiment de chasseurs d'Afrique]] (1er RCA) de Canjuers
* [[1er régiment de chasseurs d'Afrique]] ({{1er}} RCA) de Canjuers
* [[1er régiment de hussards parachutistes]] (1er RHP) de Tarbes
* [[1er régiment de hussards parachutistes]] ({{1er}} RHP) de Tarbes
* [[1er régiment de spahis]] (1er RS) de Valence
* [[1er régiment de spahis]] ({{1er}} RS) de Valence
* [[1er régiment de chasseurs à cheval (France)|1er régiment de chasseurs]] (1er RCh) de Thierville
* [[1er régiment de chasseurs à cheval (France)|1er régiment de chasseurs]] ({{1er}} RCh) de Thierville
* [[2e régiment de dragons – nucléaire, biologique et chimique]] ({{2e}} RD-NBC) de Fontevraud
* [[2e régiment de dragons – nucléaire, biologique et chimique]] ({{2e}} RD-NBC) de Fontevraud
* [[2e régiment de hussards]] ({{2e}} RH) de Haguenau
* [[2e régiment de hussards]] ({{2e}} RH) de Haguenau
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* [[4e régiment de chasseurs à cheval]] ({{4e}} RCh) de Gap
* [[4e régiment de chasseurs à cheval]] ({{4e}} RCh) de Gap
* [[4e régiment de dragons]] ({{4e}} RD) d'Aubagne
* [[4e régiment de dragons]] ({{4e}} RD) d'Aubagne
* [[12e régiment de cuirassiers]] (12e RC) d'Olivet
* [[12e régiment de cuirassiers]] ({{12e}} RC) d'Olivet
* [[13e régiment de dragons parachutistes]] (13e RDP) de Souge,
* [[13e régiment de dragons parachutistes]] ({{13e}} RDP) de Souge,


auxquels vient s'ajouter le [[501e régiment de chars de combat|501{{e}} RCC]]<ref group='note'>Créé en 1918, ancien de la [[2e DB]].</ref>, la [[Légion étrangère]] alignant de son côté le [[1er régiment étranger de cavalerie]] (1er REC) à Orange<ref>
auxquels vient s'ajouter le [[501e régiment de chars de combat|{{501e|RCC}}]]<ref group='note'> créé en 1918, ancien de la [[2e DB]].</ref>, la [[Légion étrangère]] alignant de son côté le [[1er régiment étranger de cavalerie]] ({{1er|REC}}) à Orange<ref>
[http://www.defense.gouv.fr/terre/presentation/organisation-des-forces/arme-blindee-cavalerie/arme-blindee-cavalerie].</ref>
[https://www.defense.gouv.fr/terre/presentation/organisation-des-forces/arme-blindee-cavalerie/arme-blindee-cavalerie].</ref>


===Les missions===
===Les missions===
{{...}}

===Les matériels===
===Les matériels===
Pour répondre aux missions qui leur sont dévolues et qui exigent mobilité, rapidité et souplesse, les régiments de cavalerie de l'armée française moderne sont essentiellement équipés de véhicules de combats à roues, les chars de combat étant réservés à l'arme blindée, celle-ci comptant toutefois dans ses rangs les 1er régiment de chasseurs, {{4e}} régiment de dragons et 12e régiment de cuirassiers dotés du [[Char AMX Leclerc]].
Pour répondre aux missions qui leur sont dévolues et qui exigent mobilité, rapidité et souplesse, les régiments de cavalerie de l'armée française moderne sont essentiellement équipés de véhicules de combats à roues, les chars de combat étant réservés à l'arme blindée, celle-ci comptant toutefois dans ses rangs les {{1er|régiment}} de chasseurs, {{4e|régiment}} de dragons et {{12e|régiment}} de cuirassiers dotés du [[Char AMX Leclerc]].
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Fichier:PANHARD E.B.R. (engin blindé de reconnaissance).jpg|[[Engin blindé de reconnaissance|EBR]] en service en 1978 dans le [[1er régiment de spahis |1{{er}} régiment de spahis]], alors membre des [[forces françaises en Allemagne]] à [[Spire (ville)|Spire]].
Fichier:PANHARD E.B.R. (engin blindé de reconnaissance).jpg|[[Engin blindé de reconnaissance|EBR]] en service en 1978 dans le [[1er régiment de spahis|{{1er}} régiment de spahis]], alors membre des [[forces françaises en Allemagne]] à [[Spire (ville)|Spire]].
File:AMX-30 img 2330.jpg|Le char de combat [[AMX-30]], « monture » de l'ABC pendant la [[Guerre froide]].
File:AMX-30 img 2330.jpg|Le char de combat [[AMX-30]], « monture » de l'ABC pendant la [[Guerre froide]].
Fichier:Panhard-ERC-90-19920514.JPEG|[[ERC-90 Sagaie]] pendant l'[[opération Daguet]], durant la [[guerre du Golfe (1990-1991)]].
Fichier:Panhard-ERC-90-19920514.JPEG|[[ERC-90 Sagaie]] pendant l'[[opération Daguet]], durant la [[guerre du Golfe (1990-1991)]].
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=== Références ===
=== Références ===
{{Références|colonnes=2}}
{{Références}}


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==


=== Ouvrages généraux ===
=== Ouvrages généraux ===
* {{ouvrage |prénom1=Jean-Pierre |nom1=Béneytou|titre =Histoire de la Cavalerie française, des origines à nos jours| année= 2010| éditeur=Lavauzelle|pages totales= 243 pages|ISBN=978-2-7025-1517-4}} {{plume}}
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Pierre |nom1=Béneytou |titre=Histoire de la Cavalerie française, des origines à nos jours |lieu=Panazol |éditeur=Lavauzelle |année=2010 |pages totales=243 pages |isbn=978-2-7025-1517-4}} {{plume}}
* {{ouvrage |prénom1=Dugué |nom1=Mac Carthy|titre = La cavalerie au temps des chevaux| année = 1989| éditeur= EPA| pages totales = 327 pages|ISBN=2-85120-313-4}} {{plume}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur=[[Marcel Dugué Mac Carthy]]|titre=La cavalerie au temps des chevaux |lieu=Paris |éditeur=EPA |année=1989 |pages totales=327 pages |isbn=2-85120-313-4}} {{plume}}
* {{ouvrage |prénom1=Frédéric |nom1=Chauviré| titre= Histoire de la cavalerie|année= 2013| éditeur= Perrin|pages totales = 378 |ISBN=978-2-262-03976-9}} {{plume}}
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Frédéric |nom1=Chauviré |titre=Histoire de la cavalerie |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]] |année=2013 |pages totales=378 |isbn=978-2-262-03976-9}} {{plume}}
* {{ouvrage| prénom1=Daniel |nom1=Roche |directeur1=oui |titre=Le cheval et la guerre|année =2002| éditeur= Association pour l'académie d'art équestre de Versailles| pages totales = 399 |ISBN=9782913018020}} {{plume}}
* {{Ouvrage| prénom1=Daniel| nom1=Roche| directeur1=oui| titre=Le cheval et la guerre| éditeur=Association pour l'académie d'art équestre de Versailles| année=2002| pages totales=399| isbn=978-2-913018-02-0}} {{plume}}
=== Ouvrages spécialisés ===
=== Ouvrages spécialisés ===
* {{Ouvrage| lien auteur1=Louis Auguste Victor Vincent Susane| nom1=Général Susane |titre = Histoire de la cavalerie française|éditeur=J. Hetzel et Cie |lieu = Paris |année= 1874|id=Susane1874}} ( trois volumes ) pour l'édition originale - Réédition en 2002 chez Terana, {{ISBN|2-904-221-04-2}}, réédition chez BiblioBazaar en 2010 {{ISBN|9781143148248}} {{ISBN|9781146233408}} & {{ISBN|9781142415198}} {{plume}}
* {{Ouvrage| nom1=Général [[Louis Susane]]| lien auteur1=Louis Auguste Victor Vincent Susane| titre=Histoire de la cavalerie française| lieu=Paris| éditeur=J. Hetzel et Cie| année=1874| pages totales=| id=Susane1874}} (trois volumes : [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9634160z tome 1], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9635328r tome 2], [https://archive.org/details/histoiredelacav01susagoog tome 3]) pour l'édition originale - Réédition en 2002 chez Terana, {{ISBN|2-904-221-04-2}}, réédition chez BiblioBazaar en 2010 {{ISBN|9781143148248}} {{ISBN|9781146233408}} & {{ISBN|9781142415198}} {{plume}}
* Cdt L. Picard, ''La cavalerie dans les guerres de la Révolution et de l'Empire'', 1896, Saumur, S. Milon fils, 2 volumes, 826 pages, réédition 2002, Éditions historiques Teyssèdre, {{ISBN|978-2912259486}}
* Cdt L. Picard, ''La cavalerie dans les guerres de la Révolution et de l'Empire'', 1896, Saumur, S. Milon fils, 2 volumes, 826 pages, réédition 2002, Éditions historiques Teyssèdre, {{ISBN|978-2912259486}}
* {{Ouvrage| prénom1=Henri |nom1=Ortholan |titre = L'armée du Second Empire 1852-1870| année= 2009| éditeur= SOTECA| pages totales = 368 |ISBN=978-2-9163-8523-5}} {{plume}}
* {{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Henri| nom1=Ortholan| titre=L'armée du Second Empire 1852-1870| lieu=Saint-Cloud| éditeur=SOTECA| année=2009| pages totales=368| isbn=978-2-916385-23-5}} {{plume}}
* Patrice Franchet d'Espèrey, ''la main du maitre, réflexions sur l'héritage équestre'', 2007, Odile Jacob, 396 pages, {{ISBN|978-2738-12033-5}}, chapitre V, pages 185-213.
* Patrice Franchet d'Espèrey, ''la main du maitre, réflexions sur l'héritage équestre'', 2007, Odile Jacob, 396 pages, {{ISBN|978-2738-12033-5}}, chapitre V, pages 185-213.
* {{ouvrage|prénom1=Yves |nom1=Barjaud| titre = Les Hussards, trois siècles de cavalerie légère en France| année= 1988| lieu = Lausanne| éditeur= Caracole, |pages totales= 307 |ISBN=978-2828903336}} {{plume}}
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Fernand|nom1=Gazin|titre=La cavalerie française dans la guerre mondiale (1914-1918)|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|année=1930|pages totales=|id=gazin}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Claude|nom1=Demory|titre=Essor de la motorisation: 1914-1918 : du cheval de guerre au cheval vapeur|éditeur=ETAI|année=2008|pages totales=143|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=U_EtAQAAIAAJ}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Claude|nom1=Demory|titre=Essor de la motorisation : 1914-1918 : du cheval de guerre au cheval vapeur|éditeur=ETAI|année=2008|pages totales=143|isbn=|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=U_EtAQAAIAAJ}}


=== Périodiques ===
=== Périodiques ===
* Revue « [[14-18 magazine]] », SOTECA.
* Revue « [[14-18 magazine]] », SOTECA.
** Eric Labayle, '' L'odyssée du corps de cavalerie Sordet (août-sept. 14)'', n° 15, 2003, pages 10-19.
** Eric Labayle, '' L'odyssée du corps de cavalerie Sordet (août-sept. 14)'', {{|15}}, 2003, pages 10–19.
** Eric Labayle, '' Le corps de cavalerie Conneau, les espoirs déçus de la [[Première bataille de la Marne|bataille de la Marne]] (14 août- 15 sept. 14)'', n° 27, 2003, pages 6-15.
** Eric Labayle, '' Le corps de cavalerie Conneau, les espoirs déçus de la [[Première bataille de la Marne|bataille de la Marne]] ({{date-|14 août}}- 15 sept. 14)'', {{|27}}, 2003, pages 6–15.
* Guerres mondiales et conflits contemporains, 2007, n° 225, ''La cavalerie au {{s-|XX}}''
* Guerres mondiales et conflits contemporains, 2007, {{|225}}, ''La cavalerie au {{s-|XX}}''
* {{Ouvrage|prénom1=|nom1=|titre=''Histoire & Stratégie'', Les engins blindés de combat français - Des origines à nos jours|éditeur=Areion group|année=Juin-juillet 2010|pages totales=95|présentation en ligne=http://www.dsi-presse.com/?p=1544}}
* {{Ouvrage|titre=''Histoire & Stratégie'', Les engins blindés de combat français - Des origines à nos jours|éditeur=Areion group|année=Juin-juillet 2010|pages totales=95|isbn=|présentation en ligne=http://www.dsi-presse.com/?p=1544}}
* {{article|nom=Collectif |titre=Waterloo 1815 - Les grandes charges de cavalerie |périodique=Gloire & Empire - Revue de l'Histoire Napoléonienne |numéro=44 |mois=Sept.-Oct. |année=2012 |éditeur=Le Livre chez Vous, Éditions Coprur|id=GloireEmpire}}
* {{article|nom=Collectif |titre=Waterloo 1815 - Les grandes charges de cavalerie |périodique=Gloire & Empire - Revue de l'Histoire Napoléonienne |numéro=44 |mois=Sept.-Oct. |année=2012 |éditeur=Le Livre chez Vous, Éditions Coprur|id=GloireEmpire}}


== Articles connexes ==
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=== Généralités ===
* [[Cavalerie]]
* [[Arme blindée et cavalerie]]
* [[Escadron (Armée de terre française)]]
* [[Escadron (Armée de terre française)]]
* [[Régiments français de cavalerie]]
* [[Régiments français de cavalerie]]
* [[Histoire de l'Armée de terre française]]
=== Campagnes de 1940 ( Pays-Bas, Belgique, Grand-Duché de Luxembourg, France ) ===
* [[Groupe Franc motorisé de Cavalerie]]
* [[Groupe de reconnaissance de corps d'armée]] - [[Liste des Groupes de reconnaissance de corps d'armée]]
* [[Groupe de reconnaissance de division d'infanterie]] - [[Liste des Groupes de reconnaissance de division d'infanterie]]


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L' histoire de la cavalerie française est l'ensemble des faits historiques qui concernent ou impliquent l' « arme » de la cavalerie dans les armées françaises sous les divers régimes politiques et aux diverses périodes qui marquèrent l'histoire militaire de la France.

De la Gaule celtique à l'avènement du Royaume franc (circa VIe siècle)[modifier | modifier le code]

Dans l'espace « historico-géographique » que représente le territoire actuel de la France, les Celtes sont le premier peuple réputé pour la valeur de sa cavalerie.

Les Francs font consister leurs forces en infanterie et n'ont à l'origine de la monarchie qu'un groupe de cavaliers formant la garde du souverain.

À la bataille de Poitiers, en 732, l'armée de France compte 12 000 cavaliers et 60 000 fantassins ; et c'est à cette époque que commence à se manifester le goût exclusif et exagéré de la cavalerie, et que le service à cheval devient d'un usage dominant[1].

Depuis Charlemagne, l'armée se compose presque en entier de cavaliers, et la race des vainqueurs ne combat plus qu'à cheval et couverte de pied en cap d'une armure défensive.

Viennent ensuite les chevaliers des croisades, les archers à cheval et les compagnies d'ordonnance ébauchées par Charles V et perfectionnées par Charles VII ; mais la vraie création de la cavalerie Française, si l'on entend par là un ensemble organisé, ne remonte pas au delà de Charles VIII.

Époque médiévale[modifier | modifier le code]

Combat de cavaleries française et anglaise pendant la Guerre de Cent Ans.
La cavalerie française à la Bataille d'Azincourt (1415).

Au Moyen Âge et au début de la Renaissance, la « grosse cavalerie » constituée des « gens d'armes » revêtus de leurs armures, armés de la lance et de l'épée et issus de la noblesse féodale, forme l'élite et le fer de lance de l'ost des Rois de France. Cette cavalerie noble se distingue pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453) mais est vaincue une première fois à la bataille de Crécy (1346) et décimée à la bataille d'Azincourt (1415) par une armée anglaise inférieure en nombre et essentiellement constituée de fantassins et d'archers d'origine plébéienne[réf. souhaitée][2].

Pendant la guerre de Cent Ans, en 1439, les États du royaume décident la création d'unités de cavalerie, sous le nom de Compagnies des Ordonnances du Roi, titre rapidement abrégé en Compagnies d'ordonnance[3]. Quinze de ces compagnies sont levées[3]. Chacune comprend cent lances, c'est-à-dire cent gens d'armes suivis chacun de trois archers, un coutilier et un page, montés mais non cuirassés[3].

La cavalerie lourde en armure complète, « arme de choc » par excellence, finit par disparaître à la Renaissance tant du fait du développement des armes à feu individuelles (arquebuse), de l'artillerie, de l'évolution des tactiques de l'infanterie lors de ce que l'on a appelé la « révolution militaire » de la Renaissance[4], que du déclin socio-économique de la chevalerie, conséquence des incessantes guerres médiévales. « En 1494, la cavalerie constituait encore les deux tiers de l'armée de Charles VIII, trente ans plus tard elle ne formait plus que le dixième de celle de François Ier »[5]. Les cavaliers lourds laissent la place aux chevau-légers équipés de la demi-armure et d'armes à feu et à la cavalerie légère d'origine mercenaire (principalement balkanique au début, région où elle s'est développée au contact des armées ottomanes). Louis XII crée ainsi le titre de « colonel général de la cavalerie légère et étrangère »[6]. Le titre de « gendarmes » est toutefois encore porté par une unité de cavalerie d'élite, dépourvue de cuirassement et recrutée parmi la noblesse, faisant partie de la Maison militaire du Roi jusqu'à l'époque de la Restauration.

Renaissance[modifier | modifier le code]

Gendarme français à la Renaissance.
Demi-armure de François II.

Au début des guerres de Religion, la cavalerie française aligne soixante-cinq compagnies d'ordonnance, groupant 2 590 lances[note 1].

Elle est renforcée par des compagnies de reîtres allemands ou d'autres cavaliers étrangers[7]. L'importance des contingents étrangers peut être appréciée, par exemple, par les effectifs présents à la bataille de Moncontour en 1569[7] ou à Coutras en 1587.

À la fin des guerres de Religion, la cavalerie est réorganisée. Il ne reste que la Maison du Roi, quatre compagnies de gardes du corps, la compagnie de chevau-légers et cent arquebusiers et carabins, d'une part, et, d'autre part, dix-neuf compagnies de gendarmes et de chevau-légers (vingt-cinq à trente cavaliers chacune). En 1602, un prélèvement sur les compagnies de gendarmes permet la création d'une nouvelle compagnie pour la Maison du Roi[7].

Cavalerie lourde : les « Gendarmes »[modifier | modifier le code]

Naissance de la cavalerie légère[modifier | modifier le code]

Le besoin d'une cavalerie moins pesante avait déjà été reconnu. Du Guesclin avait ainsi utilisé « des troupes de paysans montés sur des chevaux de ferme », légèrement armées, pour harceler ses adversaires. Cela se retrouve dans la composition des compagnies d'ordonnance. Elles pouvaient être scindées en deux troupes. D'un côté, les gens d'armes, menés par le capitaine et l'enseigne ; de l'autre, les archers et les coutiliers menés par le lieutenant et le guidon[8].

Les guerres en Italie vont voir un allègement de la cavalerie. La cuirasse des chevaux disparaît et celle des cavaliers s'allège[9]. Cet allègement se traduit par l'apparition de compagnies de cavalerie légère, d'abord des compagnies étrangères, les estradiots, en majorité albanais, comme les 1 200 cavaliers de ce type emmenés par Louis XII en 1499[10].

Le rôle dévolu à la cavalerie légère est, en premier lieu, de « battre l'estrade », c'est-à-dire de servir d'éclaireurs au profit de l'armée ; en second lieu, elle doit permettre d'exploiter une victoire en poursuivant cavalerie ou infanterie en déroute. Elle n'est donc pas une cavalerie de bataille, rôle réservé aux gens d'armes.

La généralisation des armes à feu et l'apparition de l'infanterie organisée en carrés de piquiers va limiter le rôle de la cavalerie. Un exemple peut en être trouvé dans la bataille de Pavie.

Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Considérations générales[modifier | modifier le code]

Évolution de la cavalerie sous l'Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Les premiers régiments de cavalerie font leur apparition en France au XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIII et à l'instigation du Cardinal de Richelieu mais c'est sous celui de son fils Louis XIV que l'arme connaît une véritable réorganisation grâce à Turenne, Maréchal de France et colonel général de la cavalerie[6]. L'évolution de l'art de la guerre de la Renaissance au siècle des Lumières et la diversification des missions de la cavalerie que cette « révolution militaire » entraîne mènent à l' apparition de nouveaux types de cavaliers dans l'armée française : les dragons et les hussards sous Louis XIV, les chasseurs à cheval sous Louis XV après la création du corps des chasseurs de Fischer.

En 1615, sous le règne de Louis XIII, chaque compagnie reçoit en plus une « bande » de carabins. Dotés d'une arme à feu plus légère que l'arquebuse, qui équipe également les chevau-légers, ils doivent renforcer la puissance de feu de la compagnie. Les carabins existeront jusqu'en 1661 ; à ce moment, les chevau-légers ont abandonné leurs arquebuses[11]. C'est pendant le siège de La Rochelle qu’apparaît l'escadron, réunion de plusieurs compagnies, commandé alternativement par le commandant de chaque compagnie[11].

Les Allemands et les Espagnols ont précédé les Français dans cette organisation, lorsqu'en 1635 la cavalerie légère a commencé à être organisée en régiments sous les noms de mousquetaires, fusiliers, carabiniers à cheval. Aux compagnies d'ordonnance succèdent les régiments de grosse cavalerie. La cavalerie ainsi organisée est formée en brigades de dix à douze escadrons commandés par des colonels généraux.

Un nouveau type de cavaliers apparaît en France en 1693, le hussard. D'origine hongroise, cavaliers irréguliers, des déserteurs passent au service du roi de France. Ils sont d'abord groupés en compagnies puis, en 1692, Louis XIV autorise le recrutement du premier régiment[12]. Le rôle principal de ces nouvelles formations est la petite guerre[13].

Doctrines d'emploi[modifier | modifier le code]

Traditionnellement, la cavalerie est placée sur les ailes de l'armée rangée en ligne de bataille[14]. Son rôle est de protéger les flancs, en particulier contre la cavalerie ennemie.

La cavalerie n'est pas utilisée pour exploiter militairement un succès[14], non seulement à cause de la désorganisation liée aux combats, mais surtout par le pillage des impedimenta ennemis, traditionnellement accordé aux soldats comme récompense[14]. La bataille ne vise pas à la destruction de l'armée ennemie mais plutôt au contrôle et à l'occupation à son profit d'un territoire[14].

Règnes de Louis XIII et Louis XIV (1610-1715)[modifier | modifier le code]

Règne de Louis XV (1715-1774)[modifier | modifier le code]

Règne de Louis XVI (1774-1792)[modifier | modifier le code]

La cavalerie n'échappe pas plus que l'infanterie aux variations fréquentes d'organisation, et depuis l'ordonnance du qui la constitue jusqu'aux guerres de la Révolution, des changements sans nombre y sont apportés par les ordonnances de 1779, 1784, 1788, 1791 et de l'an II[1].

La cavalerie fait alors partie intégrante des divisions, puis elle forme elle-même des divisions spéciales. Un peu plus tard, des compagnies d'élite sont créées dans les régiments de dragons, et des sapeurs.

Cavalerie et guerre d'indépendance américaine[modifier | modifier le code]

Réforme de 1791[modifier | modifier le code]

Révolution et Empire (1792-1815)[modifier | modifier le code]

Au XVIIIe siècle, c'est l'infanterie qui est définitivement devenue la « reine des batailles », l'artillerie lui servant d'appui et la cavalerie étant utilisée dans des missions bien spécifiques[15]. Pendant la Révolution, la cavalerie, qui a été désorganisée par l'émigration de nombreux officiers d'origines nobles et les lacunes de la remonte et de l'équipement, ne joue qu'un rôle marginal dans les batailles opposant la République à l'Europe des monarchies, étant surtout employée dans la reconnaissance et l'appui de l'infanterie. En 1796, Hoche réorganise la cavalerie, dont les unités étaient dispersées dans les divisions d'infanterie, et constitue une division de cavalerie lourde, une de réserve, une de dragons et une de hussards qu'il répartit entre le centre et les ailes[16].

La cavalerie française retrouve cependant une place prépondérante pendant les guerres napoléoniennes au début du XIXe siècle. Depuis la Renaissance, avec la disparition de la cavalerie noble en armure, l'armée française ne possède plus de cavalerie lourde, celle-ci se réduisant au seul Régiment de Royal-Cuirassiers[réf. nécessaire]. Après Marengo (1800), le Premier Consul Napoléon Bonaparte est à l'initiative de sa réapparition dans les rangs de la cavalerie française avec la création de nouveaux régiments de cuirassiers. Profondément restructurée, notamment au niveau de l'organisation des unités, et voyant ses effectifs augmentés, la cavalerie du Premier Empire redevient une redoutable arme de choc et de mêlée et un outil essentiel des victoires militaires françaises. L'époque voit l'apparition des premières divisions et des premiers corps de cavalerie dits « de réserve » car destinés à être engagés au moment déterminant de la bataille et combinant les trois types : légère, de ligne et lourde[17]. La cavalerie française est décimée pendant la Campagne de Russie (1812), privant Napoléon de cette arme si déterminante pendant les campagnes de 1813 et 1814 mais pendant la campagne de France de 1814, la cavalerie française se distingue une fois encore lors de la Bataille de Montmirail. La cavalerie impériale s'illustre une dernière fois lors de la campagne de Belgique de 1815 et en particulier lors de la bataille de Waterloo () où, menée par le maréchal Michel Ney, elle charge à plusieurs reprises mais en vain les lignes alliées[17],[18],[19].

Période révolutionnaire (1792-1799)[modifier | modifier le code]

La Révolution bénéficie des réformes engagées par le régime précédent[20]. La cavalerie se compose alors de régiments dits de cavalerie, dont seul le 8e continue à porter la cuirasse de fer. Elle sera dénommée cavalerie de bataille, lourde ou de réserve. À côté, la cavalerie légère regroupe les chasseurs à cheval et les hussards. Enfin, les dragons sont rattachés à la cavalerie bien qu'étant une infanterie montée.

Un régiment de cavalerie se compose de trois ou quatre escadrons, de deux compagnies chacun. L'effectif théorique d'un régiment tourne aux alentours de 500 hommes. La loi du 23 fructidor an VII () donne un régiment de carabiniers à 704 hommes, un régiment de cavalerie de bataille à 531, de chasseurs ou hussards à 942. Le régiment de dragons, pour sa part, est censé aligner aussi 942 hommes[21].

Consulat et Empire (1799-1815)[modifier | modifier le code]

Si la cavalerie lourde, cuirassiers et carabiniers, est une cavalerie strictement de bataille, la cavalerie de ligne, dragons et lanciers, la rejoint progressivement dans ce rôle. Si les dragons combattent encore à pied en 1806, ils deviennent exclusivement cavaliers par la suite[22]. La cavalerie légère, hussards et chasseurs se trouve aussi présente dans la ligne de bataille, en sus du rôle traditionnel d'éclairage et d'exploitation de la victoire qui est le leur[23].

Les régiments de cavalerie sont réunis par deux en brigades. Les divisions utilisées par Bonaparte comprennent généralement une brigade de cavalerie. Lorsque les corps d'armée sont créés, ils comprennent chacun au moins une division de cavalerie, regroupant plusieurs brigades[23]. La cavalerie lourde est généralement regroupée en réserve de cavalerie, destinée à agir en masse sur un point de la ligne de bataille ennemie, préalablement affaiblie par l'action de l'artillerie.

Après la bataille de Wagram, un nouveau type de cavalier apparaît dans l'armée française, le lancier[24]. En 1811, neuf autres régiments sont ajoutés à la cavalerie de ligne, sous la forme de chevau-légers lanciers, par transformation de régiments existants[25]. Le rôle qui leur est réservé est principalement de décharger les grandes unités de cavalerie lourde des tâches d'éclairage ou de garde.

Cavalerie de la Ligne[modifier | modifier le code]

Cavalerie de la Garde impériale[modifier | modifier le code]

À côté de cette cavalerie dite « de ligne », on trouve la cavalerie de la Garde impériale. Cette dernière présente un échantillonnage des différentes sortes de cavaliers présents dans la ligne, chasseurs, lanciers polonais et hollandais, dragons, et des types plus particuliers, grenadiers à cheval, gendarmes d'élite et d'ordonnance, gardes d'honneur et éclaireurs, mamelouks et Tartares lituaniens[26]. À son zénith, la cavalerie représente une masse de 30 000 hommes au sein de la Grande Armée[27].

Doctrine d'utilisation[modifier | modifier le code]

Une des charges de la cavalerie française à Waterloo.
Pendant une campagne.
Dans le système de manœuvre napoléonien, la cavalerie est chargée de remplir plusieurs rôles. Éclairage, protection des éléments de l'armée et de ses lignes d'opération, d'une part ; perturbation des mouvements ennemis, de leurs communications et menace sur leurs lignes d'opération, d'autre part.
Exemple pour chacun de ces rôles (par exemple : Marengo, Austerlitz, Montereau).
Durant la bataille.
Dispositions
La cavalerie de bataille et la cavalerie légère ; le rôle de la Garde.
Utilisations
Le système de bataille napoléonien se distingue par la constitution d'une « réserve de cavalerie » destinée à agir sur un point de la ligne ennemie, préalablement affaiblie par l'artillerie. La cavalerie « de bataille » devient une arme de rupture.
  • Rupture
Exemple de la bataille d'Eylau et de la bataille de la Moskowa.
  • Poursuite
Le plus bel exemple est celui de l'utilisation de la cavalerie à la suite de la bataille d'Iéna.

D'un empire à l'autre (1815-1870)[modifier | modifier le code]

Après la chute de Napoléon, et pour les cinquante-cinq années suivantes, la cavalerie française n'est pas engagée en totalité dans un conflit majeur. Elle participe à des expéditions coloniales. Cela se traduit aussi par un assoupissement doctrinal, ce qui a pour conséquence une inadaptation aux nouvelles conditions du combat comme l'augmentation de la portée des armes[28].

Restauration (1814/1815-1830)[modifier | modifier le code]

Le 4e régiment de dragons d'après Auguste de Moltzheim.

Avec la Restauration, en 1815, la cavalerie est profondément remaniée, comme pour marquer une coupure nette avec la période précédente[29]. La cavalerie lourde comprend six régiments de cuirassiers et un de carabiniers ; la cavalerie de ligne, dix régiments de dragons ; la cavalerie légère aligne hussards et chasseurs, vingt-quatre de ceux-ci et six de ceux-là[29]. La Garde Royale aligne de son côté deux régiments de grenadiers à cheval, deux de cuirassiers, un de dragons et un autre de lanciers, avec, pour la cavalerie légère, un régiment de hussards et un régiment de chasseurs[29].

Les régiments de cavalerie, en dehors de la Garde sont rattachés chacun à un département[29]. Ils sont numérotés en tenant compte de leur département de rattachement (par exemple : le régiment de la Garonne étant le 4e de dragons, celui de la Gironde est le 5e de dragons)[29]. En revanche, le recrutement, pour un même régiment, se fait sur plusieurs départements. Pour donner un autre exemple, le 3e de hussards, celui de la Moselle, recrute aussi dans les départements des Côtes-du-nord et de la Manche[29]. Les régiments de cavalerie lourde portent des noms au lieu de numéros — comme pour le nouveau 3e régiment de cuirassiers qui est ainsi désigné sous le nom de cuirassiers d'Angoulême[30].

En 1815, l'École d'instruction des troupes à cheval de Saint-Germain-en-Laye est déplacée à Saumur et devient, en 1824, l'École de Cavalerie.

Campagnes[modifier | modifier le code]

Expédition d'Espagne
En 1823, le corps expéditionnaire français comporte vingt-trois régiments de ligne et trois de la Garde royale. Chacun des quatre corps d'armée comprend une division de dragons. Le corps de réserve comprend la brigade de la Garde et deux brigades de cuirassiers. Au niveau des divisions une brigade de cavalerie légère est attachée[31].

Monarchie de Juillet et Seconde République (1830-1852)[modifier | modifier le code]

Second Empire (1852-1870)[modifier | modifier le code]

Campagnes[modifier | modifier le code]

Le corps expéditionnaire comprend deux brigades puis une division de cavalerie[32]. La première brigade comprend deux régiments de chasseurs d'Afrique ; la seconde, un régiment de dragons et un régiment de cuirassiers. Elle devient division quand elle reçoit une nouvelle brigade, de cuirassiers[33]. Quatre autres régiments de cavalerie légère sont envoyés en Crimée[33], mais ne sont que peu employés[note 2], et jamais comme outil de reconnaissance et éclairage[33].

La Guerre franco-prussienne de 1870 marque un tournant dramatique dans l'histoire de la cavalerie française. L'action héroïque mais vaine des cuirassiers français lors de la Bataille de Frœschwiller-Wœrth dite « Bataille de Reichshoffen » le , au début du conflit, compte parmi les dernières grandes charges « classiques » de la cavalerie française.

Cavalerie française aux colonies et en outremer[modifier | modifier le code]

Les mamelouks de la Garde impériale, première unité de cavalerie non-européenne de l'armée française[modifier | modifier le code]

La cavalerie lors de la conquête de l'Algérie[modifier | modifier le code]

Les Chasseurs à cheval sont employés en Algérie. Il est à remarquer que les deux seuls escadrons de cavalerie emmenée outre Méditerranée par le général de Bourmont sont formés de chasseurs des 12e et 13e régiments : ces escadrons qui ont peu à s'employer lors de la prise d'Alger, fournissent le noyau des régiments de chasseurs d'Afrique qui naîtront sur le sol algérien dans les mois qui suivent.

Le 1er chasseurs y séjourne à trois reprises de 1839 à 1848, de 1859 à 1861 et en 1869-1870. Il en est de même pour le 4e en 1839-1840, 1854-1859 et 1864-1868 et du 11e en 1864-1865[34].

La conquête de l'Algérie entraîne l'apparition d'une cavalerie d'Afrique. Elle comprend les chasseurs d'Afrique et les spahis[35].

Corps de cavalerie aux colonies[modifier | modifier le code]

Spahi sénégalais à la fin du XIXe siècle.
Spahis marocains en 1915.

La Seconde Guerre mondiale voit la mécanisation des régiments de cavalerie coloniale, ralliée à la France libre, grâce au matériel américain fourni dans le cadre du « Prêt-bail » (Char M3 Stuart, Halftracks, automitrailleuses M8 Greyhound, etc.), spahis et chasseurs d'Afrique prenant part à la libération du territoire métropolitain et à l'invasion de l'Allemagne nazie (1944-1945).

La fin de l'empire colonial français voit la dissolution de la plupart des régiments de Chasseurs d'Afrique et de Spahis et le retour en Europe des régiments survivants qui sont intégrés aux forces de défense du territoire, certains étant ponctuellement détachés au sein des Forces françaises en Allemagne — c'est ainsi le cas des 1er et 2e Spahis.

En 2012, ne subsistent plus des régiments ayant servi dans l'empire que le 1er régiment de chasseurs d'Afrique (1er RCA) de Canjuers, le 1er régiment de spahis (1er RS) de Valence et le 1er Régiment Étranger de Cavalerie. Ces anciens régiments de cavalerie coloniale servent dans le cadre de missions internationales auxquelles la France prend part.

Chasseurs d'Afrique[modifier | modifier le code]

Char M4 Sherman du 12e Régiment de Chasseurs d'Afrique lors du Débarquement en Normandie.

Dès octobre 1830, en s'inspirant des chasseurs à cheval métropolitain, est formé le corps des chasseurs d'Afrique, à recrutement européen. Ce corps comptera jusqu'à douze régiments.

Les premiers régiments de chasseurs sont créés en 1831. Leur recrutement est essentiellement local, engagés français et indigènes. Ces derniers disparaîtront peu à peu, passant aux spahis. Chaque régiment comprend six escadrons. Quatre régiments de chasseurs d'Afrique seront constitués[35].

Spahis[modifier | modifier le code]

Les spahis constituent l'élément indigène de la cavalerie de l'armée d'Afrique.

Les spahis apparaissent en 1834. Il y a des régiments réguliers et des unités « irrégulières », c'est-à-dire qui ne sont pas destinées à combattre dans des batailles rangées. En 1845, les spahis sont réorganisés en trois régiments, de six escadrons chacun. Napoléon III intégre un escadron de spahis à sa Garde impériale[35].

Dans l'entre-deux-guerres, ces unités de spahis participent aux opérations de pacification du Maroc et à la grande révolte syrienne.

Régiments étrangers de cavalerie[modifier | modifier le code]

L'année 1921 voit la création du 1er Régiment Étranger de Cavalerie, suivi d'un second régiment levé au début de la Seconde Guerre mondiale et qui sera dissout à la fin de la Guerre d'Algérie.

Campagnes[modifier | modifier le code]

En dehors des missions de pacification et de maintien de l'ordre dans les colonies, les régiments de cavalerie levés dans les territoires de l'empire colonial français participent aussi dès le milieu du XIXe siècle aux grands conflits dans lesquels la France se trouve engagée. C'est ainsi que dès les années 1850, les chasseurs d'Afrique sont engagés dans la guerre de Crimée (1853-1856). On les retrouve encore, servant aux côtés de chasseurs à cheval et de hussards métropolitains, pendant l'intervention française au Mexique (1861-1867)[36]. « Cette campagne du Mexique vaut au [1er régiment de chasseurs d'Afrique] le port de la croix de la légion d'honneur sur la cravate de son étendard, privilège unique dans l'arme blindée cavalerie[37]. »

Des régiments de spahis participent aux deux guerres mondiales, servant en métropole et sur les champs de bataille de Belgique.

Les protectorats d'Outre-mer
Cavalerie circassienne au Levant.
Spahis de l'Armée de Vichy capturés par les Britanniques au Levant, pendant la campagne de Syrie.
Au levant (1919-1941)

À la suite des accords Sykes-Picot, la France est chargée d'un mandat sur le Liban. Parmi les unités de l'armée présentes dans ce pays, la cavalerie est représentée par le 1er RMMCL (Régiment de Marche Mixte de Cavalerie du Levant). Fort de quatre escadrons, venus du 4e chasseurs d'Afrique, du 1er et du 4e spahis, il est basé à Lattaquié. Il participe aux opérations contre diverses rébellions[38].

Fin 1919, l'armée française se trouve chargée du contrôle de la Cilicie, évacuée par les Britanniques. La petite division chargée de sa sécurité comprend un régiment de cavalerie. Le 2e RMMCL comprend trois escadrons, dont l'un est fourni par le 5e chasseurs d'Afrique, et les deux autres par le 12e spahis. Cette cavalerie intervient lors du soulèvement de la population musulmane, au début de 1920, par exemple pour dégager des postes assiégés[38]. Un régiment de marche de spahis est constitué en avec un escadron de chacun des 1er, 3e, 4e et 5e spahis algériens ; il deviendra le 11e de l'arme[39].

D'autres régiments apparaissent sur ce théâtre d'opérations. Un 3e RMMCL, le 21e spahis marocains[39], le 11e spahis et des unités de Tcherkesses[note 3].

En 1922, il ne reste plus au Levant que le 21e spahis et le nouvellement créé 12e spahis à l'aide des escadrons tunisiens des régiments de marche[40]. Deux escadrons du 5e chasseurs d'Afrique et deux du 5e spahis font partie de la force d'interposition envoyée dans la région d'Andrinople pour empêcher les affrontements entre Grecs et Turcs[40].

En 1925, l'insurrection druze conduit à la destruction d'un escadron du 12e spahis. Le 4e régiment étranger de cavalerie participe aux combats par le biais de son 4e escadron. Composée d'une majorité de russes blancs, ce régiment créé en 1925 se voit en urgence dépêché au Levant[41]. Le 6e spahis algériens arrive en novembre. En 1926, ces unités de cavalerie avec trois escadrons de Tcherkesses, bientôt portés à six [note 4], participent à la pacification du territoire.

En 1927, des unités à recrutement local prennent le relais de la cavalerie d'Afrique. À côté des six escadrons Tcherkesses, on trouve six escadrons druzes, un « hauranais » et quatre autres de recrutements divers[42].

Au Maroc (1919-1934)

L'« armée nouvelle » et la Première guerre mondiale (1870-1918)[modifier | modifier le code]

Organisation[modifier | modifier le code]

Après la défaite de 1871, la cavalerie est réorganisée. La loi des cadres et effectifs de 1875 prévoit soixante-dix régiments en métropole (douze cuirassiers, vingt-six dragons, vingt chasseurs et douze hussards), sept pour la cavalerie d'Afrique (quatre chasseurs, trois spahis)[43].

Elle est répartie en cinq divisions de cavalerie, composées de trois brigades (cuirassiers, dragons légers). En outre, chaque corps d'armée bénéficie d'une brigade de cavalerie rattachée (un régiment de cavalerie légère et un de dragons)[43].

À la veille de la Première Guerre mondiale, la cavalerie française compte 90 régiments dont 79 stationnés dans la métropole. Tous les régiments métropolitains ont été armés de la lance, à l'exception des cuirassiers. En 1913, tous les corps d'armée se voient affecter un régiment de cavalerie légère (21 régiments de hussards et de chasseurs), le reste des régiments (cuirassiers, dragons, etc.) étant endivisionnés.

Effectifs et doctrine d'emploi[modifier | modifier le code]

La doctrine de 1871 à 1888 est plutôt tournée vers une utilisation défensive de la cavalerie ; ensuite, c'est une vision plus offensive qui est privilégiée. Le règlement de 1912 prévoit ainsi que le mode de combat normal est le combat à cheval, à l'arme blanche[44].

En 1881, le Général Gaston de Galliffet écrit : « Dans la guerre moderne surtout, le combat de cavalerie est un incident, tandis que l'exploration et la sécurité sont des nécessités de tous les instants[45] ».

En 1914, il y a douze régiments de cuirassiers, trente-deux de dragons, vingt-et-un de chasseurs, quatorze de hussards, ainsi que six chasseurs d'Afrique et cinq spahis[43]. Ces unités forment dix divisions de cavalerie (à trois brigades à l'exception de la 10e qui n'en a que deux)[46]. Les vingt régiments restants, hussards et chasseurs, fournissent un escadron à chaque division d'infanterie[46].

La cavalerie française et la locomotion automobile[modifier | modifier le code]

Automitrailleuse Charron-Girardot & Voigt modèle 1906.

La France procède à ses premiers essais d'engins de ce type dès les premières années du XXe siècle. Au Salon automobile de Paris de 1902, le constructeur Charron-Girardot & Voigt présente une automitrailleuse partiellement blindée à l'arrière et armée d'une mitrailleuse Hotchkiss Mle 1900. L'engin est testé par la cavalerie qui demande au constructeur d'améliorer la protection au niveau du moteur et du poste de conduite[47]. Deux autres versions de cet engin sont présentées et testées en 1904 et 1906 sans toutefois aboutir à la création d'unités d'automitrailleuses dans les rangs de la cavalerie[48].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Au début du conflit, la cavalerie est répartie à plusieurs niveaux. À côté des corps d'armée classiques, il existe deux corps de cavalerie, appellation nouvelle des « groupements de division de cavalerie » déjà prévus dans les plans élaborés en vue de la guerre[note 5]. Le premier corps est organisé avant le conflit, par une instruction secrète du . Il doit couvrir la gauche du dispositif français[50].

Chaque corps d'armée dispose d'un régiment de cavalerie. En plus, certains des corps disposent d'une division de cavalerie, à côté de ses deux divisions d'infanterie. Ainsi, le 14e corps d'armée de Lyon comprend les 27e et 28e D.I. et la 6e D.C..

Une division de cavalerie de 1914 aligne 35 000 hommes et 40 000 chevaux. La division de cavalerie regroupe trois brigades montées. Il existe dix divisions de cavalerie en dehors de celles rattachées aux corps de cavalerie.

Le corps de cavalerie, indépendant, est composé de trois divisions de cavalerie à trois brigades soit une masse totale de dix-huit régiments. Le premier est positionné entre la 3e et la 5e armée. Il doit servir de couverture mais aussi de se porter à la rencontre des troupes allemandes qui attaqueraient la Belgique. Il sera mal utilisé par l’État-major, avec des déplacements incessants.

Front occidental[modifier | modifier le code]

Dragons français ramenant des prisonniers allemands en août 1914.
Spahis algériens à Furnes en Belgique.

En , la France aligne trois corps de cavalerie : le 1er corps de cavalerie du général André Sordet qui opérera en Belgique ; le corps de cavalerie du général Louis Conneau qui opérera en Lorraine avant de prendre part à la Première bataille de la Marne, Conneau prenant par la suite le commandement du 1er CC, et le corps « provisoire » du général Pierre Abonneau qui combattra dans les Ardennes belges et françaises avant d'être dissout le à Charleville[51].

Le rôle de la cavalerie dans les premiers mois de la guerre est assez faible. La cavalerie ennemie refusant le combat, il y a peu de confrontations. En revanche une usure rapide des montures interdit à la cavalerie d'avoir une action efficace, par exemple pour l'exploitation de la victoire sur la Marne.

Dès la fin de 1914, des unités de cavalerie sont utilisées démontées[52], avec, dans les premiers temps, des épisodes où des cavaliers à pied chargent, lance en avant, les mitrailleuses ennemies[note 6].

Dès 1915, la guerre des tranchées a pour conséquence de diminuer fortement le rôle de la cavalerie. Une partie des régiments est démontée et ces régiments participent aux combats comme des unités d'infanterie.

La reprise de la guerre de mouvement en 1918 va redonner à la cavalerie une utilité. S'il existe toujours dix divisions de cavalerie, quatre d'entre elles sont démontées pour former les divisions de cavalerie à pied.

Balkans[modifier | modifier le code]

Cavalerie blindée/mécanisée moderne (Première Guerre mondiale-époque contemporaine)[modifier | modifier le code]

L'entre-deux-guerres : vers la cavalerie sans chevaux[modifier | modifier le code]

« Force est de constater que la part prise par la cavalerie motorisée/blindée dans les opérations au cours de la Première Guerre mondiale, est relativement secondaire, à cause non seulement de ses moyens très réduits et peu efficaces, mais également à cause de la longue période de blocage de la guerre de mouvements et de l’inévitable nécessité de « découvrir le mouvement en marchant ». Pour autant, avec le recul du temps, on distingue parfaitement les prolongements de cette expérience dans les futurs régiments d’automitrailleuses, divisions de cavalerie mixtes et divisions légères mécaniques des années trente »

— Général de division François Lescel, Naissance de notre armée blindée[54]

L'apparition et le développement des engins de combats mécanisés et blindés pendant la Première Guerre mondiale marquera le déclin définitif, à partir de l'entre-deux-guerres, de la cavalerie montée dans l'armée française comme dans toutes les armées modernes contemporaines.

La cavalerie française en Allemagne en 1923.

La cavalerie française s'intéresse dès le début du XXe siècle à l'utilisation militaire de l'automobile et utilise dès avant la « Grande Guerre » un petit nombre d'auto-mitrailleuses.

En 1933, la transformation de l'une des cinq DC restantes en DLM (division légère mécanique) est décidée[55]. Pour les autres régiments, la moitié des escadrons est motorisée pour créer des groupes de reconnaissance au profit des corps d'armée (GRCA) ou des divisions d'infanterie (GRDI)[55]. La première division légère mécanique est créée en 1935.

Le programme d'armement de 1937 prévoit la création de deux nouvelles DLM et de cinq divisions légères de cavalerie (DLC). Ces dernières sont composées d'une brigade motorisée et d'une brigade à cheval, faisant cohabiter des vitesses, des rayons d'action, des approvisionnements différents[56].

De 1940 à 1945[modifier | modifier le code]

La Seconde Guerre mondiale voit la disparition des derniers régiments montés avec la dissolution de l'Armée de Vichy en 1942, certains participant toutefois encore à la campagne de Belgique et à la Bataille de France en mai et . « Mais si le cheval a disparu, la cavalerie vit toujours puisque l'arme blindée a repris ses traditions... mais aussi l'essentiel de ses missions : la reconnaissance et le choc, en se dotant de ce qui lui faisait défaut et fut cause de sa disparition : la puissance de feu»[57] ».

La cavalerie en 1940[modifier | modifier le code]

Unités de cavalerie de la France libre[modifier | modifier le code]

De 1946 à nos jours[modifier | modifier le code]

Naissance de l'Arme blindée cavalerie[modifier | modifier le code]

Unités de cavalerie dans les guerres de décolonisation[modifier | modifier le code]

Des régiments de cavalerie, tant métropolitains que coloniaux, sont engagés dans les conflits qui marquent la fin de l'empire colonial français, en Indochine et en Algérie.

Guerre d'Indochine
Char M24 Chaffee du 1er régiment de chasseurs à cheval en Indochine.

Le 5e régiment de cuirassiers se bat en Indochine de 1946 à 1954, aux côtés du 1er régiment de chasseurs à cheval. Des chars M24 Chaffee de celui-ci, sous les ordres du capitaine Hervouet, prennent part à la défense du camp retranché de Diên Biên Phu

Guerre d'Algérie

Guerre du Golfe[modifier | modifier le code]

Dans le cadre de la coalition, la « division Daguet » regroupe plusieurs unités de cavalerie mécanisée : le 1er régiment de hussards parachutistes, le 1er régiment de spahis, le 4e régiment de dragons et le 1er régiment étranger de cavalerie. Sa mission est de protéger le flanc gauche du corps de bataille allié[58], mission qu'elle remplit dans la plus pure tradition de la cavalerie française.

La cavalerie dans l'armée française du XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Patrouille du 1er RHP sur ERC-90 Sagaie en Côte d'Ivoire en 2003.

En 2012, l'armée française aligne douze régiments de cavalerie au sein de l'Arme blindée et cavalerie[59]:

auxquels vient s'ajouter le 501e RCC[note 7], la Légion étrangère alignant de son côté le 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC) à Orange[60]

Les missions[modifier | modifier le code]

Les matériels[modifier | modifier le code]

Pour répondre aux missions qui leur sont dévolues et qui exigent mobilité, rapidité et souplesse, les régiments de cavalerie de l'armée française moderne sont essentiellement équipés de véhicules de combats à roues, les chars de combat étant réservés à l'arme blindée, celle-ci comptant toutefois dans ses rangs les 1er régiment de chasseurs, 4e régiment de dragons et 12e régiment de cuirassiers dotés du Char AMX Leclerc.

Notes et références[modifier | modifier le code]

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Notes[modifier | modifier le code]

  1. La plupart des compagnies n'alignent que trente lances. Seules quatre sont restées aux cent lances d'origine. Mac Carthy 1989, p. 74.
  2. Le 4e régiment de chasseurs d'Afrique intervient pour dégager les survivants de la charge de la brigade légère ; les 6e et 7e dragons, avec le 4e de hussards, chargent à Eupatoria après la chute de Sébastopol.
  3. Peuplades établies depuis des lustres en Syrie et utilisées comme forces de gendarmerie par les autorités musulmanes. Mac Carthy 1989, p. 298 et 299.
  4. Cette force de 6 escadrons, équivalente d'un gros régiment est toujours commandé par le lieutenant d'infanterie Collet[41].
  5. C'est un décret du 28 octobre 1913 qui en règle la composition et les missions[49].
  6. Par exemple, le 20 octobre 1914, près d'Ypres, pour deux escadrons des 16e et 22e dragons[53].
  7. créé en 1918, ancien de la 2e DB.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Réorganisation des armées active et territoriale. Lois 1873-1875, promulguées les 7 août 1873 et 27 mars 1875, page 330
  2. Pour la cavalerie française au Moyen-Âge et à la Renaissance voir (ea) Liliane Funcken et Fred Funcken, Le costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie, Tournai/Paris, Casterman, , 156 p. (ISBN 2-203-14318-5) pour le Tome 1 et Casterman 1978 (ISBN 2203143193) pour le Tome 2 - en particulier Tome 2 p.34 & suiv.
  3. a b et c Mac Carthy 1989, p. 62.
  4. La révolution militaire de la Renaissance en perspective, Conférence de Laurent Henninger au Centre d'études supérieures de la Renaissance.
  5. La France militaire, une histoire de l'armée française in « Liens externes ».
  6. a et b L. & F. Funcken L'Uniforme et les Armes des soldats de la guerre en dentelle, Tome2, p. 10.
  7. a b et c Mac Carthy 1989, p. 74.
  8. Mac Carthy 1989, p. 64.
  9. Mac Carthy 1989, p. 63.
  10. Mac Carthy 1989, p. 65.
  11. a et b Mac Carthy 1989, p. 80.
  12. Barjaud 1988, p. 21 et 22.
  13. « Hussards », dans André Corvisier, Dictionnaire d'Art et d'Histoire militaires, P.U.F, , 884 pages (ISBN 978-2130401780), p. 447.
  14. a b c et d « Batailles », dans Dictionnaire de l'Ancien Régime, p. 137.
  15. « Il faut comprendre que les gouvernants du XVIIe siècle portaient tous leurs efforts sur l'infanterie. (Ce sera la préoccupation majeure de Louvois). La cavalerie à cette époque n'était qu'une arme secondaire. » - Denis Bogros : Histoire du cheval de troupe de la cavalerie française : 1515-1918 - Chapitre III :La Cavalerie sous l'Ancien Régime.
  16. Abel Hugo : France militaire, Histoire des armées françaises de terre et de mer, de 1792 à 1837, H.-L. Delloye, Paris, 1838 - Tome II p. 22.
  17. a et b Gloire & Empire :Waterloo 1815 - les grandes charges de cavalerie in Bibliographie.
  18. Commandant Henry Lachouque : Waterloo 1815, Stock 1972.
  19. L'organisation des armées du Premier Empire
  20. Béneytou 2010, p. 36.
  21. Pigeard 2002, p. 129.
  22. Chauviré 2013, p. 307.
  23. a et b Chauviré 2013, p. 308.
  24. Jean Tranié et Juan-Carlos Carmigniani, Les Polonais de Napoléon, Copernic, , p. 70 et 75.
  25. Pigeard 2002, p. 133.
  26. Pigeard 2000, p. 120.
  27. Pigeard 2000, p. 119.
  28. Mac Carthy 1989, p. 171.
  29. a b c d e et f Ortholan 2009, p. 115.
  30. Susane 2010, tome I, p. 45.
  31. Béneytou 2010, p. 80.
  32. Alain Gouttman, La Guerre de Crimée 1853-1856, la première guerre moderne, Perrin, , 417 p. (ISBN 978-2-262-02017-0), p. 124.
  33. a b et c Béneytou 2010, p. 83.
  34. lesanciensdesffb.com
  35. a b et c Ortholan 2009, p. 156 et 157.
  36. La Sabretache : Chasseurs d'Afrique au Mexique par le colonel P. Guinard (extrait du Carnet no 25).
  37. Ministère de la Défense : 1er régiment de chasseurs d'Afrique.
  38. a et b Mac Carthy 1989, p. 297.
  39. a et b Mac Carthy 1989, p. 298.
  40. a et b Mac Carthy 1989, p. 299.
  41. a et b Mac Carthy 1989, p. 300.
  42. Mac Carthy 1989, p. 301.
  43. a b et c Mac Carthy 1989, p. 233
  44. Mac Carthy 1989, p. 236
  45. [1]
  46. a et b Mac Carthy 1989, p. 247
  47. Collectif : Blindés des origines à 1940 - Profils et Histoire, Connaissance de l'Histoire Hachette, Hors-série no 3, 1980, p.8.
  48. Histoire & Stratégie, Les engins blindés de combat français -Des origines à nos jours, no 1, Juin-juillet 2010.
  49. Labayle, 2003, p. 11.
  50. Labayle, 2003, p. 13.
  51. Jean-Claude Delhez : Le corps Abonneau en août 1914 in Champs de Bataille Thématique, Hors-série no 14 Histoire de la cavalerie pp 72-85, Conflits & Stratégie S.A.R.L., mars 2010
  52. Andreani, 2014, pages 123-124.
  53. Andreani, 2014, p. 124.
  54. François Lescel, « Naissance de notre armée blindée », Bulletin de liaison de la Farac, no 434,‎ (lire en ligne).
  55. a et b Mac Carthy 1989, p. 294.
  56. Mac Carthy 1989, p. 295.
  57. La France militaire, une histoire de l'armée française - la cavalerie in « liens externes »
  58. Béneytou 2010, p. 218.
  59. Armée de Terre : Arme blindée cavalerie (site officiel).
  60. [2].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

Ouvrages spécialisés[modifier | modifier le code]

  • Général Louis Susane, Histoire de la cavalerie française, Paris, J. Hetzel et Cie, (trois volumes : tome 1, tome 2, tome 3) pour l'édition originale - Réédition en 2002 chez Terana, (ISBN 2-904-221-04-2), réédition chez BiblioBazaar en 2010 (ISBN 9781143148248) (ISBN 9781146233408) & (ISBN 9781142415198) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Cdt L. Picard, La cavalerie dans les guerres de la Révolution et de l'Empire, 1896, Saumur, S. Milon fils, 2 volumes, 826 pages, réédition 2002, Éditions historiques Teyssèdre, (ISBN 978-2912259486)
  • Henri Ortholan, L'armée du Second Empire 1852-1870, Saint-Cloud, SOTECA, , 368 p. (ISBN 978-2-916385-23-5) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Patrice Franchet d'Espèrey, la main du maitre, réflexions sur l'héritage équestre, 2007, Odile Jacob, 396 pages, (ISBN 978-2738-12033-5), chapitre V, pages 185-213.
  • Yves Barjaud, Les Hussards, trois siècles de cavalerie légère en France, Lausanne, Caracole,, , 307 p. (ISBN 978-2-8289-0333-6) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Denis Bogros, Histoire du cheval de troupe de la cavalerie française 1515-1918, Revue historique des armées, (lire en ligne).
  • Alain Pigeard, Dictionnaire de la Grande Armée, Tallandier, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Alain Pigeard, L'Armée de Napoléon, organisation et vie quotidienne, Tallandier, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Louis Andreani, La Grande Guerre à cheval, le rêve brisé de la cavalerie française, Cuise-la-Motte/Le Pin-au-Haras, Éditions du trotteur ailé/IFCE, , 239 p. (ISBN 978-2-915250-40-4). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Fernand Gazin, La cavalerie française dans la guerre mondiale (1914-1918), Payot, .
  • Jean-Claude Demory, Essor de la motorisation : 1914-1918 : du cheval de guerre au cheval vapeur, ETAI, , 143 p. (présentation en ligne)

Périodiques[modifier | modifier le code]

  • Revue « 14-18 magazine », SOTECA.
    • Eric Labayle, L'odyssée du corps de cavalerie Sordet (août-sept. 14), no 15, 2003, pages 10–19.
    • Eric Labayle, Le corps de cavalerie Conneau, les espoirs déçus de la bataille de la Marne (- 15 sept. 14), no 27, 2003, pages 6–15.
  • Guerres mondiales et conflits contemporains, 2007, no 225, La cavalerie au XXe siècle
  • Histoire & Stratégie, Les engins blindés de combat français - Des origines à nos jours, Areion group, , 95 p. (présentation en ligne)
  • Collectif, « Waterloo 1815 - Les grandes charges de cavalerie », Gloire & Empire - Revue de l'Histoire Napoléonienne, Le Livre chez Vous, Éditions Coprur, no 44,‎

Articles connexes[modifier | modifier le code]