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{{Infobox Personnalité des sciences sociales
{{Infobox Biographie2
| domaine = Histoire religieuse de la France moderne
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'''François Lebrun''', né le 19 novembre [[1923]] à [[Sedan]] et mort le [[2 décembre]] [[2013]] à [[Tours]]{{sfn|Catinchi|2013}}, est un [[historien]] [[Époque moderne|moderniste]] [[France|français]].
'''François Lebrun''', né le {{date de naissance|19 novembre 1923}} à [[Sedan]] et mort le {{date de décès|2 décembre 2013}} à [[Tours]]{{sfn|Catinchi|2013}}, est un [[historien]] [[Époque moderne|moderniste]] [[France|français]].
Professeur émérite d'histoire moderne à l'[[université Rennes 2 Haute Bretagne]], François Lebrun est un spécialiste de l'[[Anjou]] à l'époque moderne. Il est depuis la fin de l'année [[1989]]<ref>Depuis le {{numéro|128}} (décembre 1989) de la revue.</ref> membre du comité de rédaction de la revue mensuelle, ''[[L'Histoire]]''<ref>François Lebrun, ''Naissance de "l'Histoire"'', [[L'Histoire]], {{numéro|220}}, {{p.|7}}, avril 1998.</ref>. Il est l'auteur de manuels d'histoire-géographie pour lycéens et le directeur de collection d'ouvrages universitaires<ref>Chez [[Éditions Belin|Belin]], la collection « Sup Histoire ».</ref>.
[[Professeur émérite]] d'histoire moderne à l'[[université Rennes 2 Haute Bretagne]], François Lebrun est un spécialiste de l'[[Anjou]] à l'époque moderne<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=In memoriam: François Lebrun, l’historien des humbles n’est plus|url=http://www.kapitalis.com/afkar-2/19579-in-memoriam-francois-lebrun-l-historien-des-humbles-n-est-plus.html|site=kapitalis.com|date=10 décembre 2013|auteur=Hassen El Annabi}}</ref>. Il a été à partir de la fin de l'année [[1989]]<ref>Depuis le {{numéro|128}} (décembre 1989) de la revue.</ref> membre du comité de rédaction de la revue mensuelle, ''[[L'Histoire]]''<ref>François Lebrun, ''Naissance de "l'Histoire"'', [[L'Histoire]], {{numéro|220}}, {{p.|7}}, avril 1998.</ref>. Il est l'auteur de manuels d'histoire-géographie pour lycéens et le directeur de collection d'ouvrages universitaires<ref>Chez [[Éditions Belin|Belin]], la collection « Sup Histoire ».</ref>.


== Biographie ==
== Biographie ==
===Années de formation===
=== Années de formation ===
François Lebrun était issu d’une famille nantaise catholique, son père était officier de cavalerie. Il fit ses études secondaires au lycée privé catholique saint Stanislas de [[Nantes]]. C’est grâce à l’un de ses professeurs qu’il acquit le goût de l’histoire. Après le baccalauréat obtenu en 1940, il débuta ses études supérieures à l’Institut d’études supérieures de Nantes. Atteint de tuberculose, il dut interrompre ses études en 1943 et partir en sanatorium dans les Alpes durant huit ans. Il mit à profit ses années de souffrance et de repos forcé pour lire abondamment. Après une intervention chirurgicale et une seconde convalescence à Besançon, il obtint un diplôme d’étude supérieur sur le chroniqueur [[Froissart]]{{sfn|Catinchi|2013}}.
François Lebrun était issu d’une famille nantaise catholique, son père était officier de cavalerie. Il fit ses études secondaires au lycée privé catholique saint Stanislas de [[Nantes]]. C’est grâce à l’un de ses professeurs qu’il acquit le goût de l’histoire. Après le baccalauréat obtenu en 1940, il débuta ses études supérieures à l’Institut d’études supérieures de Nantes. Atteint de tuberculose, il dut interrompre ses études en 1943 et partir en sanatorium dans les Alpes durant huit ans. Il mit à profit ses années de souffrance et de repos forcé pour lire abondamment. Après une intervention chirurgicale et une seconde convalescence à Besançon, il obtint un diplôme d’étude supérieur sur le chroniqueur [[Jean Froissart|Froissart]]{{sfn|Catinchi|2013}}.


===Carrière universitaire===
=== Carrière universitaire ===
Reçu au [[CAPES]] en 1955 et à l’[[agrégation]] en 1956, il fut nommé au Lycée [[David d’Angers]] à [[Angers]] où il fut repéré par [[Jean Delumeau]] qui dirigea ses recherches.
Reçu au [[CAPES]] en 1955 et à l’[[agrégation en France|agrégation]] en 1956, il fut nommé au Lycée [[David d’Angers]] à [[Angers]] où il fut repéré par [[Jean Delumeau]] qui dirigea ses recherches.
En 1962, il fut nommé assistant à la faculté des lettres de Rennes. Il soutint sa thèse de doctorat sur ''Les Hommes et la mort en Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles'', en 1970.
En 1962, il fut nommé assistant à la faculté des lettres de Rennes. Il soutint sa thèse de doctorat sur ''Les Hommes et la mort en Anjou aux {{s2-|XVII|XVIII}}'', en 1970.


Il se consacra avec passion à son métier d’enseignant. Il composa en 1961 et 1963 des recueils de textes d’histoire locale ''L’Histoire vue de l’Anjou'', afin de rendre plus vivante, plus proche des élèves. Il rédigea également deux manuels universitaires ''Le XVIIe siècle'', en 1967, et ''L’Europe et le monde XVIe, XVIIe XVIIIe siècles''. Il en assura l’actualisation à la lumières des derniers travaux de recherches.
Il se consacra avec passion à son métier d’enseignant. Il composa en 1961 et 1963 des recueils de textes d’histoire locale ''L’Histoire vue de l’Anjou'', afin de la rendre plus vivante, plus proche des élèves. Il rédigea également deux manuels universitaires : ''Le {{s-|XVII|e}}'', en 1967, et ''L’Europe et le monde {{XVIe}}, {{XVIIe}} {{XVIIIe}} siècles''. Il en assura l’actualisation à la lumière des derniers travaux de recherches.


En 1989, il fut nommé professeur émérite de l'[[Université de Haute-Bretagne]] de Rennes où il avait fait toute sa carrière.
En 1989, il fut nommé professeur émérite de l'[[Université de Haute-Bretagne]] de Rennes où il avait fait toute sa carrière.
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Homme discret et d'une réelle modestie, François Lebrun a contribué à développer la connaissance historique sous l'angle des mentalités{{sfn|Catinchi|2013}}.
Homme discret et d'une réelle modestie, François Lebrun a contribué à développer la connaissance historique sous l'angle des mentalités{{sfn|Catinchi|2013}}.


=== Vie privée ===
==Apport à l'histoire religieuse de la France moderne==
Il est marié à [[Claude Lebrun]] (1929-2019), professeure de lettres et créatrice du personnage de [[Petit Ours Brun]]<ref>{{Article |auteur1= |titre=Claude Lebrun, maman de
===Les humbles plus que les grands===
«Petit ours brun», est morte |périodique=Le Temps |date=2019-09-23
Les évolutions des années 1960-1970 conduisirent François Lebrun à étudier les croyances et les pratiques des fidèles de la France moderne. Il reprit les pistes ouvertes par [[Alphonse Dupront]] et [[Jean Delumeau]] pour une nouvelle histoire religieuse. Le catholicisme n'y est qu'une composante, essentielle mais non unique, d'une religion populaire, qui s'intègre à une culture plus large. Il publia une série d'ouvrages: ''Se soigner autrefois'', ''Médecins, saints et sorciers aux XVIIe et XVIIIe siècles'' (1983) qui étudiaient les croyances et pratiques populaires tenues pour superstitieuses, ''Être chrétien en France sous l'Ancien Régime 1516-1790'' (1996), et un ouvrage collectif qu'il dirigea : ''Histoire des catholiques français, du XVe siècle à nos jours'' (1980) ainsi qu'un un album coécrit avec Elizabeth Antébi, ''Les Jésuites ou la gloire de Dieu'' (1990).
|issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/culture/claude-lebrun-maman-petit-ours-brun-morte
}}</ref>.

== Apport à l'histoire religieuse de la France moderne ==
=== Les humbles plus que les grands ===
Les évolutions des années 1960-1970 conduisirent François Lebrun à étudier les croyances et les pratiques des fidèles de la France moderne. Il reprit les pistes ouvertes par [[Alphonse Dupront]] et [[Jean Delumeau]] pour une nouvelle histoire religieuse. Le catholicisme n'est qu'une composante, essentielle mais non unique, d'une religion populaire, qui s'intègre à une culture plus large. Il publia une série d'ouvrages: ''Se soigner autrefois'', ''Médecins, saints et sorciers aux {{s2-|XVII|XVIII}}'' (1983) qui étudiaient les croyances et pratiques populaires tenues pour superstitieuses, ''Être chrétien en France sous l'Ancien Régime 1516-1790'' (1996), et un ouvrage collectif qu'il dirigea : ''Histoire des catholiques français, du {{s-|XV|e}} à nos jours'' (1980) ainsi qu'un un album coécrit avec Elizabeth Antébi, ''Les Jésuites ou la gloire de Dieu'' (1990).


Synthétisant l'apport de François Lebrun en histoire religieuse et culturelle, le recueil d'articles paru en 2001, ''Croyances et cultures dans la France d'Ancien Régime'' est la meilleure introduction à une pensée généreuse et moderne qui ne s'embarrasse d'aucun dogme.
Synthétisant l'apport de François Lebrun en histoire religieuse et culturelle, le recueil d'articles paru en 2001, ''Croyances et cultures dans la France d'Ancien Régime'' est la meilleure introduction à une pensée généreuse et moderne qui ne s'embarrasse d'aucun dogme.


Il dirigea seul le deuxième tome de l'''Histoire de la France religieuse'' , proposée par Jacques Le Goff et René Rémond (1988), et, avec Jean Carpentier, trois ouvrages collectifs ambitieux : une ''Histoire de France'' en un volume (1987), une ''Histoire de l'Europe'' (1990) et une ''Histoire de la Méditerranée'' (1998).
Il dirigea seul le deuxième tome de l'''Histoire de la France religieuse'', proposée par Jacques Le Goff et René Rémond (1988), et, avec Jean Carpentier, trois ouvrages collectifs ambitieux : une ''Histoire de France'' en un volume (1987), une ''Histoire de l'Europe'' (1990) et une ''Histoire de la Méditerranée'' (1998).


Ses derniers livres rappellent ses premiers engagements sur la France du Roi-Soleil, avec ''La Puissance et la guerre 1661-1715'', quatrième volet de la Nouvelle histoire de la France moderne (1997), puis ''Louis XIV, le roi de gloire'' (2007){{sfn|Catinchi|2013}}.
Ses derniers livres rappellent ses premiers engagements sur la France du Roi-Soleil, avec ''La Puissance et la guerre 1661-1715'', quatrième volet de la Nouvelle histoire de la France moderne (1997), puis ''Louis XIV, le roi de gloire'' (2007){{sfn|Catinchi|2013}}.


=== ''Les hommes et la mort en Anjou aux XVII<sup>e</sup> et XVIII<sup>e</sup> siècles'' ===
=== ''Les Hommes et la Mort en Anjou aux {{s2-|XVII|XVIII}}'' ===
''Les Hommes et la mort en Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles, essai de démographie et de psychologie historiques'' tel est le titre de la thèse de François Lebrun soutenue en 1970.
''Les Hommes et la Mort en Anjou aux {{s2-|XVII|XVIII}}, essai de démographie et de psychologie historiques'' tel est le titre de la thèse de François Lebrun soutenue en 1970.


Avec la démographie historique, François Lebrun se situe dans la continuité des recherches de [[Pierre Goubert]] qui dans sa thèse soutenue en 1960, ''Beauvais et le Beauvaisis, de 1600 à 1730'', à partir de l'analyse sérielle des registres paroissiaux, baptêmes, mariages, décès, a reconstitué l’évolution démographique de l’époque moderne.
Avec la démographie historique, François Lebrun se situe dans la continuité des recherches de [[Pierre Goubert]] qui, dans sa thèse soutenue en 1960, ''Beauvais et le Beauvaisis, de 1600 à 1730'', à partir de l'analyse sérielle des registres paroissiaux, baptêmes, mariages, décès, a reconstitué l’évolution démographique de l’époque moderne.


Contrairement à son hypothèse initiale, François Lebrun ne décèle aucun « décollage de la population », pourtant visible dans la majorité du royaume au XVIIIe siècle. La mort demeure au centre de la vie, à partir de grandes crises périodiques de mortalité. Le projet novateur de l'historien fut donc de rendre compte de la présence écrasante de la mort, d’en rechercher les origines à travers les faiblesses des structures sanitaires, les grandes épidémies ou famines et de s'interroger sur l'attitude des Angevins face à cette réalité. Sur ce dernier point, François Lebrun utilisa l'expression de « psychologie historique », volontairement empruntée à [[Robert Mandrou]], dans ''Introduction à la France moderne, essai de psychologie historique'' (1961). On reconnaît également, dans ce travail, l'influence de [[Lucien Febvre]]{{sfn|Joutard|2014}}.
Contrairement à son hypothèse initiale, François Lebrun ne décèle aucun « décollage de la population », pourtant visible dans la majorité du royaume au {{s-|XVIII|e}}. La mort demeure au centre de la vie, à partir de grandes crises périodiques de mortalité. Le projet novateur de l'historien fut donc de rendre compte de la présence écrasante de la mort, d’en rechercher les origines à travers les faiblesses des structures sanitaires, les grandes épidémies ou famines et de s'interroger sur l'attitude des [[Angevins]] face à cette réalité. Sur ce dernier point, François Lebrun utilisa l'expression de « psychologie historique », volontairement empruntée à [[Robert Mandrou]], dans ''Introduction à la France moderne, essai de psychologie historique'' (1961). On reconnaît également, dans ce travail, l'influence de [[Lucien Febvre]]{{sfn|Joutard|2014}}.


== La revue ''L'Histoire'' ==
== La revue ''L'Histoire'' ==
Il fut l'un des fondateur de la revue ''[[L'Histoire]]'' en mai 1978, qui se propose de porter à la connaissance d'un large public les travaux historiques récents. Il fut membre de son comité scientifique et y publia plus de 130 articles<ref>[http://lecercle.histoire.presse.fr/index/?motClef=&motClef2=&auteur=Lebrun]</ref>.
Il fut l'un des fondateurs de la revue ''[[L'Histoire]]'' en mai 1978, qui se propose de porter à la connaissance d'un large public les travaux historiques récents. Il fut membre de son comité scientifique et y publia plus de 130 articles<ref>[http://lecercle.histoire.presse.fr/index/?motClef=&motClef2=&auteur=Lebrun]</ref>.


== Publications ==
== Publications ==
* ''Le XVII{{e}} siècle'', Paris, Armand Colin, coll. U, 1967.
* ''Le {{s-|XVII|e}}'', Paris, Armand Colin, coll. U, 1967.
* ''Les hommes et la mort en [[Anjou]] aux XVII{{e}} et XVIII{{e}} siècles'', [[Paris]], [[La Haye]], Mouton, 1971, éd. Poche, Flammarion, 1975
* ''Les hommes et la mort en [[Anjou]] aux {{s2-|XVII|XVIII}}'', [[Paris]], [[La Haye]], Mouton, 1971, éd. Poche, Flammarion, 1975
* ''Parole de Dieu et Révolution. Les sermons d'un curé angevin avant et pendant la guerre de Vendée'', Toulouse, Privat, 1979
* ''[[Histoire de France]]'', éd. Seuil, 1987, avec [[Jean Carpentier (historien)|Jean Carpentier]].
* ''[[Histoire de France]]'', éd. Seuil, 1987, avec [[Jean Carpentier (historien)|Jean Carpentier]].
* ''La Vie conjugale sous l'[[Ancien Régime]]'', Colin, 1975, rééd. 1998
* ''La Vie conjugale sous l'[[Ancien Régime]]'', Colin, 1975, rééd. 1998
* ''Se soigner autrefois. [[Médecin]]s, [[saint]]s et [[sorcier]]s aux XVII{{e}} et XVIII{{e}} siècles'', Messidor, 1983, éd. En poche, Le Seuil, 1995
* ''Se soigner autrefois. [[Médecin]]s, [[saint]]s et [[sorcier]]s aux {{s2-|XVII|XVIII}}'', Messidor, 1983, éd. En poche, Le Seuil, 1995
* ''L'Europe et le monde : XVI<sup>e</sup>, XVII<sup>e</sup>, XVIII<sup>e</sup> siècle'', Armand Colin, coll. U, 1987, 5<sup>e</sup> éd. 2008
* ''Moi, Marie Du Bois, gentilhomme vendômois, valet de chambre de Louis XIV'', Rennes, Apogée, 1994.
* ''La puissance et la guerre, 1661-1715'', tome IV de la ''Nouvelle histoire de la France moderne'', Le Seuil, 1997
* ''La puissance et la guerre, 1661-1715'', tome IV de la ''Nouvelle histoire de la France moderne'', Le Seuil, 1997
* ''Être chrétien en France sous l'Ancien Régime,'' Le Seuil, 1997
* ''Croyances et cultures dans la France d'[[Ancien Régime]], Le Seuil, 2001
* ''Croyances et cultures dans la France d'[[Ancien Régime]], Le Seuil, 2001
* ''Histoire des catholiques en France du XV{{e}} siècle à nos jours'' (sous la direction de F. Lebrun), Privat, 1980
* ''Histoire des catholiques en France du {{s-|XV|e}} à nos jours'' (sous la direction de F. Lebrun), Privat, 1980
* ''Les Réformes: dévotions communautaires et piété personnelle'', dans Tome III de l'''Histoire de la vie privée'', Le Seuil, 1999
* ''Les Réformes: dévotions communautaires et piété personnelle'', dans Tome III de l'''Histoire de la vie privée'', Le Seuil, 1999
* ''Histoire de la [[Méditerranée]]'', avec Jean Carpentier, Seuil, 2001.
* ''Histoire de la [[Méditerranée]]'', avec Jean Carpentier, Seuil, 2001.
* ''Louis XIV, le roi de gloire'', coll. Découvertes, Gallimard, 2007.
* ''Louis XIV, le roi de gloire'', coll. « [[Découvertes Gallimard]]/Histoire » ([[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (2e partie)|{{nº|507}}]]), Gallimard, 2007.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{article | langue=fr | auteur1=Philippe Joutard | titre=« Les Hommes et la mort en Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles » de François Lebrun| périodique=L'Histoire | lien périodique=L'Histoire | jour=1{{er}} | mois=mars | année=2014 | url texte=http://www.histoire.presse.fr/livres/classiques/hommes-mort-anjou-aux-xviie-xviiie-siecles-francois-lebrun-01-03-2014-86005 }}.
* {{article | langue=fr | auteur1=Philippe Joutard | titre=« Les Hommes et la mort en Anjou aux {{s2-|XVII|XVIII}} » de François Lebrun| périodique=L'Histoire | lien périodique=L'Histoire | jour=1{{er}} | mois=mars | année=2014 | url texte=http://www.histoire.presse.fr/livres/classiques/hommes-mort-anjou-aux-xviie-xviiie-siecles-francois-lebrun-01-03-2014-86005 }}.
* {{article | langue=fr | auteur1=Philippe-Jean Catinchi | titre=François Lebrun, historien de la France moderne et du catholicisme | périodique=Le Monde | lien périodique=Le Monde | jour=6 | mois=décembre | année=2013 | url texte=http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/12/06/francois-lebrun-historien-de-la-france-moderne-et-du-catholicisme_3526613_3382.html?xtmc=ardennes&xtcr=58 }}.
* {{article | langue=fr | auteur1=Philippe-Jean Catinchi | titre=François Lebrun, historien de la France moderne et du catholicisme | périodique=Le Monde | lien périodique=Le Monde | jour=6 | mois=décembre | année=2013 | url texte=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/12/06/francois-lebrun-historien-de-la-france-moderne-et-du-catholicisme_3526613_3382.html?xtmc=ardennes&xtcr=58 }}.
* {{article | langue=fr | auteur1=Rédaction Ouest-France | titre=Décès de l'historien rennais François Lebrun | périodique=Ouest-France | lien périodique=Ouest-France| jour=4 | mois=décembre | année=2013 | url texte=http://www.ouest-france.fr/deces-de-lhistorien-rennais-francois-lebrun-1770758 }}.
* {{article | langue=fr | auteur1=Rédaction Ouest-France | titre=Décès de l'historien rennais François Lebrun | périodique=Ouest-France | lien périodique=Ouest-France| jour=4 | mois=décembre | année=2013 | url texte=https://www.ouest-france.fr/deces-de-lhistorien-rennais-francois-lebrun-1770758 }}.
* {{article | langue=fr | auteur1=Rédaction Le Point| titre=Religions : l'histoire à l'étude | périodique=Le Monde | lien périodique=Le Monde | jour=17 | mois=janvier | année=2007 | url texte=http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2007-01-17/religions-l-histoire-a-l-etude/917/0/7918 }}.
* {{article | langue=fr | auteur1=Rédaction Le Point| titre=Religions : l'histoire à l'étude | périodique=Le Point | lien périodique=Le Point | jour=17 | mois=janvier | année=2007 | url texte=http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2007-01-17/religions-l-histoire-a-l-etude/917/0/7918 }}.

=== Liens externes ===
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François Lebrun
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
François Athanase Joseph Marie LebrunVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Enfant
Pierre-François Lebrun (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Domaine
Histoire religieuse de la France moderne
Distinction

François Lebrun, né le à Sedan et mort le à Tours[1], est un historien moderniste français.

Professeur émérite d'histoire moderne à l'université Rennes 2 Haute Bretagne, François Lebrun est un spécialiste de l'Anjou à l'époque moderne[2]. Il a été à partir de la fin de l'année 1989[3] membre du comité de rédaction de la revue mensuelle, L'Histoire[4]. Il est l'auteur de manuels d'histoire-géographie pour lycéens et le directeur de collection d'ouvrages universitaires[5].

Biographie[modifier | modifier le code]

Années de formation[modifier | modifier le code]

François Lebrun était issu d’une famille nantaise catholique, son père était officier de cavalerie. Il fit ses études secondaires au lycée privé catholique saint Stanislas de Nantes. C’est grâce à l’un de ses professeurs qu’il acquit le goût de l’histoire. Après le baccalauréat obtenu en 1940, il débuta ses études supérieures à l’Institut d’études supérieures de Nantes. Atteint de tuberculose, il dut interrompre ses études en 1943 et partir en sanatorium dans les Alpes durant huit ans. Il mit à profit ses années de souffrance et de repos forcé pour lire abondamment. Après une intervention chirurgicale et une seconde convalescence à Besançon, il obtint un diplôme d’étude supérieur sur le chroniqueur Froissart[1].

Carrière universitaire[modifier | modifier le code]

Reçu au CAPES en 1955 et à l’agrégation en 1956, il fut nommé au Lycée David d’Angers à Angers où il fut repéré par Jean Delumeau qui dirigea ses recherches. En 1962, il fut nommé assistant à la faculté des lettres de Rennes. Il soutint sa thèse de doctorat sur Les Hommes et la mort en Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles, en 1970.

Il se consacra avec passion à son métier d’enseignant. Il composa en 1961 et 1963 des recueils de textes d’histoire locale L’Histoire vue de l’Anjou, afin de la rendre plus vivante, plus proche des élèves. Il rédigea également deux manuels universitaires : Le XVIIe siècle, en 1967, et L’Europe et le monde XVIe, XVIIe XVIIIe siècles. Il en assura l’actualisation à la lumière des derniers travaux de recherches.

En 1989, il fut nommé professeur émérite de l'Université de Haute-Bretagne de Rennes où il avait fait toute sa carrière.

Homme discret et d'une réelle modestie, François Lebrun a contribué à développer la connaissance historique sous l'angle des mentalités[1].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il est marié à Claude Lebrun (1929-2019), professeure de lettres et créatrice du personnage de Petit Ours Brun[6].

Apport à l'histoire religieuse de la France moderne[modifier | modifier le code]

Les humbles plus que les grands[modifier | modifier le code]

Les évolutions des années 1960-1970 conduisirent François Lebrun à étudier les croyances et les pratiques des fidèles de la France moderne. Il reprit les pistes ouvertes par Alphonse Dupront et Jean Delumeau pour une nouvelle histoire religieuse. Le catholicisme n'est qu'une composante, essentielle mais non unique, d'une religion populaire, qui s'intègre à une culture plus large. Il publia une série d'ouvrages: Se soigner autrefois, Médecins, saints et sorciers aux XVIIe et XVIIIe siècles (1983) qui étudiaient les croyances et pratiques populaires tenues pour superstitieuses, Être chrétien en France sous l'Ancien Régime 1516-1790 (1996), et un ouvrage collectif qu'il dirigea : Histoire des catholiques français, du XVe siècle à nos jours (1980) ainsi qu'un un album coécrit avec Elizabeth Antébi, Les Jésuites ou la gloire de Dieu (1990).

Synthétisant l'apport de François Lebrun en histoire religieuse et culturelle, le recueil d'articles paru en 2001, Croyances et cultures dans la France d'Ancien Régime est la meilleure introduction à une pensée généreuse et moderne qui ne s'embarrasse d'aucun dogme.

Il dirigea seul le deuxième tome de l'Histoire de la France religieuse, proposée par Jacques Le Goff et René Rémond (1988), et, avec Jean Carpentier, trois ouvrages collectifs ambitieux : une Histoire de France en un volume (1987), une Histoire de l'Europe (1990) et une Histoire de la Méditerranée (1998).

Ses derniers livres rappellent ses premiers engagements sur la France du Roi-Soleil, avec La Puissance et la guerre 1661-1715, quatrième volet de la Nouvelle histoire de la France moderne (1997), puis Louis XIV, le roi de gloire (2007)[1].

Les Hommes et la Mort en Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles[modifier | modifier le code]

Les Hommes et la Mort en Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles, essai de démographie et de psychologie historiques tel est le titre de la thèse de François Lebrun soutenue en 1970.

Avec la démographie historique, François Lebrun se situe dans la continuité des recherches de Pierre Goubert qui, dans sa thèse soutenue en 1960, Beauvais et le Beauvaisis, de 1600 à 1730, à partir de l'analyse sérielle des registres paroissiaux, baptêmes, mariages, décès, a reconstitué l’évolution démographique de l’époque moderne.

Contrairement à son hypothèse initiale, François Lebrun ne décèle aucun « décollage de la population », pourtant visible dans la majorité du royaume au XVIIIe siècle. La mort demeure au centre de la vie, à partir de grandes crises périodiques de mortalité. Le projet novateur de l'historien fut donc de rendre compte de la présence écrasante de la mort, d’en rechercher les origines à travers les faiblesses des structures sanitaires, les grandes épidémies ou famines et de s'interroger sur l'attitude des Angevins face à cette réalité. Sur ce dernier point, François Lebrun utilisa l'expression de « psychologie historique », volontairement empruntée à Robert Mandrou, dans Introduction à la France moderne, essai de psychologie historique (1961). On reconnaît également, dans ce travail, l'influence de Lucien Febvre[7].

La revue L'Histoire[modifier | modifier le code]

Il fut l'un des fondateurs de la revue L'Histoire en mai 1978, qui se propose de porter à la connaissance d'un large public les travaux historiques récents. Il fut membre de son comité scientifique et y publia plus de 130 articles[8].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Le XVIIe siècle, Paris, Armand Colin, coll. U, 1967.
  • Les hommes et la mort en Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, La Haye, Mouton, 1971, éd. Poche, Flammarion, 1975
  • Parole de Dieu et Révolution. Les sermons d'un curé angevin avant et pendant la guerre de Vendée, Toulouse, Privat, 1979
  • Histoire de France, éd. Seuil, 1987, avec Jean Carpentier.
  • La Vie conjugale sous l'Ancien Régime, Colin, 1975, rééd. 1998
  • Se soigner autrefois. Médecins, saints et sorciers aux XVIIe et XVIIIe siècles, Messidor, 1983, éd. En poche, Le Seuil, 1995
  • L'Europe et le monde : XVIe, XVIIe, XVIIIe siècle, Armand Colin, coll. U, 1987, 5e éd. 2008
  • Moi, Marie Du Bois, gentilhomme vendômois, valet de chambre de Louis XIV, Rennes, Apogée, 1994.
  • La puissance et la guerre, 1661-1715, tome IV de la Nouvelle histoire de la France moderne, Le Seuil, 1997
  • Être chrétien en France sous l'Ancien Régime, Le Seuil, 1997
  • Croyances et cultures dans la France d'Ancien Régime, Le Seuil, 2001
  • Histoire des catholiques en France du XVe siècle à nos jours (sous la direction de F. Lebrun), Privat, 1980
  • Les Réformes: dévotions communautaires et piété personnelle, dans Tome III de l'Histoire de la vie privée, Le Seuil, 1999
  • Histoire de la Méditerranée, avec Jean Carpentier, Seuil, 2001.
  • Louis XIV, le roi de gloire, coll. « Découvertes Gallimard/Histoire » (no 507), Gallimard, 2007.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Catinchi 2013.
  2. Hassen El Annabi, « In memoriam: François Lebrun, l’historien des humbles n’est plus », sur kapitalis.com,
  3. Depuis le no 128 (décembre 1989) de la revue.
  4. François Lebrun, Naissance de "l'Histoire", L'Histoire, no 220, p. 7, avril 1998.
  5. Chez Belin, la collection « Sup Histoire ».
  6. « Claude Lebrun, maman de «Petit ours brun», est morte », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
  7. Joutard 2014.
  8. [1]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Philippe Joutard, « « Les Hommes et la mort en Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles » de François Lebrun », L'Histoire,‎ (lire en ligne).
  • Philippe-Jean Catinchi, « François Lebrun, historien de la France moderne et du catholicisme », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Rédaction Ouest-France, « Décès de l'historien rennais François Lebrun », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  • Rédaction Le Point, « Religions : l'histoire à l'étude », Le Point,‎ (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]