« Philippe Decouflé » : différence entre les versions

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'''Philippe Decouflé''', né le {{date|22|octobre|1961}} à [[Neuilly-sur-Seine]]<ref name="Bremser">{{en}} [https://books.google.fr/books?id=iW7_z4vIf5MC&pg=PA143&dq=%22Decoufl%C3%A9%22+n%C3%A9+%C3%A0+neuilly&hl=fr&sa=X&ei=qOekUqbHKOyX0QXc8YCICQ&ved=0CDMQ6AEwAA#v=onepage&q=%22Decoufl%C3%A9%22%20n%C3%A9%20%C3%A0%20neuilly&f=false ''Fifty Contemporary Choreographers''], Martha Bremser, Lorna Sanders, éd. Taylor & Francis, 2011, {{ISBN|9781136828324}}, {{p.|138}}.</ref>, est un [[danse]]ur et [[chorégraphie|chorégraphe]] [[France|français]] de [[danse contemporaine]]. Chorégraphe populaire, devenu célèbre grâce à la mise en scène des cérémonies d'ouverture et de clôture des [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|Jeux olympiques d'Albertville]] en 1992, il a constitué une compagnie de danse éclectique et inventive, rencontrant un grand succès auprès du public depuis les années 1990<ref name="Monde310807"/>. Fortement influencé par le travail d'[[Alwin Nikolais]], Decouflé crée des « spectacles totaux », qui incluent souvent, outre l'aspect chorégraphique, un travail important plastique (costumes, lumières, etc.) ainsi que le recours à la vidéo.
'''Philippe Decouflé''', né le {{date|22|octobre|1961}} à [[Neuilly-sur-Seine]]<ref name="Bremser">{{en}} Martha Bremser et Lorna Sanders,[https://books.google.fr/books?id=iW7_z4vIf5MC&pg=PA138 ''Fifty Contemporary Choreographers''], éd. Taylor & Francis, 2011, {{ISBN|9781136828324}}, {{p.|138}}.</ref>, est un [[danse]]ur et [[chorégraphie|chorégraphe]] [[France|français]] de [[danse contemporaine]]. Chorégraphe populaire, devenu célèbre grâce à la mise en scène des cérémonies d'ouverture et de clôture des [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|Jeux olympiques d'Albertville]] en 1992, il a constitué une compagnie de danse éclectique et inventive, rencontrant un grand succès auprès du public depuis les années 1990<ref name="Monde310807">[[Rosita Boisseau]], [https://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3242,50-949709,0.html « Decouflé va faire swinguer le rugby »], ''[[Le Monde]]'', 31 août 2007.</ref>. Fortement influencé par le travail d'[[Alwin Nikolais]], Decouflé crée des « spectacles totaux », qui incluent souvent, outre l'aspect chorégraphique, un travail important plastique (costumes, lumières, etc.) ainsi que le recours à la vidéo.


== Biographie ==
== Biographie ==
Fils d'[[André-Clément Decouflé]] et frère cadet de [[Pierre-François Decouflé|Pierre-François]], Philippe Decouflé est formé à de nombreuses disciplines comme le [[mime]] avec [[Isaac Alvarez]] et le [[cirque]] avec [[Annie Fratellini]]<ref>''Philippe Decouflé'', par [[Rosita Boisseau]], [[éditions Textuel]], Paris, 2003, {{p.|153}}.</ref>. Il travaille ensuite avec [[Merce Cunningham]] et [[Alwin Nikolais]], notamment au [[Centre national de danse contemporaine]] d'[[Angers]] après avoir été recalé à l'audition d'entrée à l'[[École Mudra]] de [[Maurice Béjart|Béjart]]<ref>[https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-654338@51-981261,0.html ''Maurice Béjart sous le regard de ses pairs'' par Rosita Boisseau dans ''Le Monde'' du 26 mai 2005.]</ref>.
Fils d'[[André-Clément Decouflé]] et frère cadet de [[Pierre-François Decouflé|Pierre-François]], Philippe Decouflé est formé à de nombreuses disciplines comme le [[mime]] avec [[Isaac Alvarez]] et le [[cirque]] avec [[Annie Fratellini]]<ref>[[Rosita Boisseau]], ''Philippe Decouflé'', [[éditions Textuel]], Paris, 2003, {{p.|153}}.</ref>. Il suit ensuite, notamment, l'enseignement de [[Merce Cunningham]] à New York puis d'[[Alwin Nikolais]], au [[Centre national de danse contemporaine]] d'[[Angers]] (après avoir été recalé à l'audition d'entrée à l'[[École Mudra]] de [[Maurice Béjart|Béjart]]<ref>[[Rosita Boisseau]], [https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-654338@51-981261,0.html « Maurice Béjart sous le regard de ses pairs »]'', ''[[Le Monde]]'', 26 mai 2005.</ref>) qui l'engage rapidement dans sa compagnie.


De retour en [[France]], il crée sa propre compagnie en 1983, à [[Bagnolet]] : la [[compagnie DCA]] (Diversité, Camaraderie, Agilité), et gagne la même année le premier prix de chorégraphie du [[Concours chorégraphique international de Bagnolet|concours de Bagnolet]] et le Prix du ministère de la Culture. Il a réalisé des clips, notamment pour le groupe [[New Order]], ainsi que de nombreuses publicités marquantes des années 1980 dont la fameuse publicité pour [[Polaroïd]], qui a obtenu un [[Lion d'argent]] à Cannes en 1989. L'aspect visuel, décalé et même ludique, voire burlesque de sa danse, est un élément important de son style, il apporte à ses chorégraphies un côté humain, artisanal, poétique.
Il crée sa propre compagnie en 1983, à [[Bagnolet]] : la [[compagnie DCA]] (Diversité, Camaraderie, Agilité), après avoir gagné le premier prix de chorégraphie du [[Concours chorégraphique international de Bagnolet|concours de Bagnolet]]. Cette même année il est interprète dans ''Délices'', spectacle de [[Régine Chopinot]]. En 1986 il présente Codex, au festival d'Avignon alors dirigé par Alain Crombecque. Durant cette période il collabore comme chorégraphe avec le photographe et réalisateur Jean-Paul Goude sur différents projets publicitaires.


Il a réalisé des Video Danse (La Voix des Légumes, Jump - en collaboration avec Charles Atlas, Caramba etc. ), clips (notamment pour le groupe [[New Order]]), courts-métrages (notamment le P'tit Bal Perdu), ainsi que des publicités, dont celle pour [[Polaroïd]], primée comme aux Cannes Lions en 1989. L'aspect visuel, décalé et même ludique, voire burlesque de sa danse, est un élément important de son style, il apporte à ses chorégraphies un côté humain, artisanal, poétique.
En 1989, il est choisi pour organiser plusieurs spectacles, dont ''La Danse des sabots'', lors du défilé du bicentenaire de la [[Révolution française]] à Paris mis en scène par [[Jean-Paul Goude]]. Fort de ce succès, Philippe Decouflé crée en 1992 la mise en scène très remarquée des festivités d'ouverture et de clôture des [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|Jeux olympiques d'Albertville]] avec le costumier [[Philippe Guillotel]], qui lui donnera une renommée internationale. En 1993, la compagnie DCA s'installe à la ''Chaufferie'' à [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)]] dans une ancienne usine réhabilitée à cet effet, et qui depuis est son lieu de résidence, et parfois de représentations. En 1993, son court métrage, "Le P'tit Bal" avec [[Pascale Houbin]], rencontre un grand succès critique. Il a créé ensuite une série de pièces qui ont rencontré un très grand succès, en France et à l'étranger : ''Petites Pièces Montées'' (1993), ''Decodex'' (1995), ''Shazam'' (1997), puis une nouvelle version de ''Triton'', ''Triton 2ter'' (1998), ''Iris'' (2003), ''Solo'' (2003), ''Sombrero'' (2006) etc.


En 1989, il est choisi pour chorégraphier ''La Danse des sabots'', lors du défilé du [[bicentenaire de la Révolution française]] à Paris mis en scène par [[Jean-Paul Goude]] et présente Triton au festival d'Avignon.
En 1999, il réalise les [[France 2#Habillages et logos|habillages des pubs]] pour [[France 2]] montrant différentes chorégraphies. Cependant, ces jingles ne seront utilisés qu'un an seulement.


Fort de ces différents succès, Philippe Decouflé est retenu pour mettre en scène en 1992 les très remarquées cérémonies d'ouverture et de clôture des [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|Jeux olympiques d'Albertville]] avec le costumier [[Philippe Guillotel]], qui lui donneront une renommée internationale.
En 2006, à l'occasion des [[Journées européennes du patrimoine]], Philippe Decouflé met en scène un défilé de mode à [[Quartier de la Villette|La Villette]], appelé ''L'Autre Défilé''. Les vêtements exposés sont des costumes de scène de la [[Comédie-Française]] et de l'[[Opéra de Paris]]. Il fut également chargé, en 2005, d'une partie des cérémonies d'ouverture de la [[Coupe du monde de football 2006]] en Allemagne<ref>[http://www.sport.fr/Football/foo/Decoufle-choregraphe-du-gala-FIFA-47844.shtm « Decouflé, chorégraphe du gala FIFA » dans ''La Lettre de l'économie du sport''] {{n°|776}} du 30 novembre 2005.</ref>{{,}}<ref name="Monde310807">[https://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3242,50-949709,0.html ''Decouflé va faire swinguer le rugby'' par [[Rosita Boisseau]] dans ''[[Le Monde]]'' du 31 août 2007].</ref>, avant que le projet ne soit abandonné, notamment pour des raisons budgétaires. Cependant, l'année suivante, Decouflé se voit confier l'organisation des festivités de l'ouverture de la [[Coupe du monde de rugby à XV 2007|Coupe du monde de rugby 2007]] avec notamment une parade à Paris appelée ''La Mêlée des mondes'', regroupant un millier de volontaires habitant la [[Seine-Saint-Denis]]<ref name="Monde310807"/>.


En 1993, la compagnie DCA s'installe à la ''Chaufferie'' à [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] dans une ancienne usine réhabilitée à cet effet, et qui depuis est son lieu de résidence, et parfois de représentations. En 1993, son court métrage ''[[C'était bien|Le P'tit Bal]],'' avec [[Pascale Houbin]], rencontre un grand succès critique. Il crée ensuite une série de pièces qui rencontrent un très grand succès, en France et à l'étranger : ''Petites Pièces Montées'' (1993), ''Decodex'' (1995), ''Shazam'' (1997), puis une nouvelle version de ''Triton'', ''Triton 2ter'' (1998) présentée en 1998 sous chapiteau pendant plusieurs semaines au Franc-Moisin, quartier de Saint Denis situé en face du Stade de France fraichement inauguré à l'occasion de la Coupe du Monde de football.
Philippe Decouflé a signé la revue ''Désirs'' présentée au [[Crazy Horse Saloon|Crazy Horse ]]<nowiki/>à Paris, depuis {{date-|septembre 2009}}, en revisitant les codes du [[striptease (spectacle)|strip-tease]] et du spectacle érotique notamment en y incorporant ses travaux sur la vidéo<ref>[https://www.lemonde.fr/culture/article/2009/09/26/decoufle-deshabille-joliment-les-filles-du-crazy-horse_1245528_3246.html#ens_id=1245609 « Decouflé déshabille joliment les filles du Crazy Horse »] dans ''[[Le Monde]]'' du 26 septembre 2009.</ref>. Depuis 2010, il est artiste associé au [[Théâtre national de Bretagne]] où il a créé ''Octopus'' (2010) puis ''Panorama'' (2012), un spectacle florilège de sa carrière de chorégraphe. En 2011, il crée ''Iris ''(sans lien avec le spectacle Iris qu'il avait créé au Japon en 2003) pour le [[Cirque du Soleil]], spectacle permanent sur le thème du cinéma joué au [[Kodak Theater]] de [[Los Angeles]]. En 2012, il présente ''Opticon'', une exposition d'installations interactives autour du thème de l'optique, à mi-chemin entre l'art contemporain et l'entresort forain, à la [[Grande Halle de la Villette]] à [[Paris]]. En 2014, il revient avec un nouveau spectacle, entre danse et comédie musicale : ''Contact''.


En 1999, il réalise les [[France 2#Habillages et logos|habillages des pubs]] pour [[France 2]] montrant différentes chorégraphies.
En 2015, Philippe Decouflé est l'un des invités de marque de la [[Philharmonie de Paris]]. À l'occasion de l'exposition "Bowie is...", il s'offre un nouveau défi : mettre en scène et chorégraphier l’œuvre de [[David Bowie]] lors d'un concert performance intitulé ''Wiebo''. Decouflé s’est entouré pour l’occasion des chanteuses [[Sophie Hunger]], Jehnny Beth ([[Savages (groupe)|Savages]]) et [[Jeanne Added]].


Au début des années 2000 il met en scène la promotion du Centre National des Arts du Cirque dans Cyrk 13 (2001), puis crée ''Iris'', au Japon (2003) suivi de ''[[IIris (spectacle)|IIris]]'' (2005), met en scène les danseurs du Ballet de l'Opéra de Lyon dans ''Tricodex'' (2004), crée ''Sombrero'' (2007) ainsi qu'un projet autour du [[new burlesque]], ''Cœurs Croisés'' (2007/2008)
En 2016, Philippe Decouflé est le premier metteur en scène français à présenter un spectacle à Broadway, Paramour, pour le Cirque du Soleil. Cette même année, il met en scène Watashi Wa Shingo, adaptation pour la scène du Manga du même nom de Kazuo Umezu.


Parallèlement à ses spectacles il présente en 2006, à la Villette, à l'occasion des [[Journées européennes du patrimoine]], ''L'Autre Défilé'' destiné à valoriser les collections des costumes de scène de la [[Comédie-Française]] et de l'[[Opéra de Paris]] avec des amateurs. En 2007 il conçoit et présente dans les rues de Saint Denis, où sa compagnie est toujours installée, ''La Mêlée des mondes'', regroupant un millier de joyeux habitants/défilants issus d'associations sportives et artistiques. Philippe Decouflé signe ensuite la revue ''Désirs'' présentée au [[Crazy Horse Saloon|Crazy Horse]] à Paris, dès 2009, dans laquelle il revisite les codes du [[striptease (spectacle)|strip-tease]] et du spectacle érotique en y incorporant ses travaux sur la vidéo<ref>[[Rosita Boisseau]], [https://www.lemonde.fr/culture/article/2009/09/26/decoufle-deshabille-joliment-les-filles-du-crazy-horse_1245528_3246.html#ens_id=1245609 « Decouflé déshabille joliment les filles du Crazy Horse »], ''[[Le Monde]]'' du 26 septembre 2009.</ref>.
De retour en France, il crée en 2017 pour sa compagnie, DCA, Nouvelles Pièces Courtes.


De 2010 à 2016, il sera artiste associé au [[Théâtre national de Bretagne]] où il crée ''Octopus'' (2010) ''Panorama'' (2012), Contact (2014), ainsi que des performances et projets in situ.
==Filiation et caractéristiques artistiques==
L'influence théorique de [[Merce Cunningham]] sur le travail de Philippe Découflé, comme sur celui de très nombreux chorégraphes contemporains, réside dans l'idée que tout mouvement a une valeur égale. Cependant, c'est principalement en ayant travaillé auprès d'[[Alwin Nikolais]] qu'il trouve ses sources d'inspiration, notamment dans l'utilisation de différentes techniques multimédias ou la volonté de créer des spectacles totaux mettant sur le même plan danse, scénographie, techniques et musiques<ref name="Boisseau">''Panorama de la danse contemporaine. 90 chorégraphes'', par [[Rosita Boisseau]], [[Éditions Textuel]], [[Paris]], 2006, {{p.|153-154}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.lemonde.fr/culture/article/2011/05/07/le-siecle-d-alwin-nikolais-la-danse-dans-tous-ses-etats_1518457_3246.html ''Le siècle d'Alwin Nikolais, la danse dans tous ses états''] dans ''[[Le Monde]]'' du 7 mai 2011.</ref>. L'aspect technique de sa danse est marqué par l'enseignement de [[Peter Goss]]. L'univers circassien de certains de ses spectacles trouve ses origines dans sa formation auprès d'[[Annie Fratellini]] et de la parenté revendiquée par Decouflé avec le travail du mime [[Isaac Alvarez]]<ref name="Boisseau"/>.


En parallèle il signe en 2011 ''Iris ''(sans lien avec le spectacle Iris de 2003) pour le [[Cirque du Soleil]], spectacle permanent sur le thème du cinéma joué au [[Kodak Theater]] ([[Los Angeles]]). En 2012, il investit la Grande Halle de la Villette pendant six semaines pour y présenter notamment ''Opticon'', une exposition d'installations interactives autour du thème de l'optique, à mi-chemin entre l'art contemporain et l'entresort forain. Deux spectacles sont également présentés (Solo, Panorama) ainsi qu'une rétrospective (films, costumes, photographies etc.) En 2015, Philippe Decouflé est invité par la [[Philharmonie de Paris]] (tout récemment inaugurée) à l'occasion de l'exposition ''Bowie is…'' à mettre en scène et chorégraphier un hommage à l'œuvre de [[David Bowie]] lors d'un concert/performance (''Wiebo).'' En 2016, il est le premier metteur en scène français à présenter un spectacle « [[Broadway (théâtres)|On Broadway]] », ''Paramour (''Cirque du Soleil). Cette même année, il met en scène ''{{langue|ja-Latn|Watashi Wa Shingo}}'', adaptation pour la scène du [[manga]] du même nom de [[Kazuo Umezu]].
Enfin, il est à noter une grande influence du travail de [[Régine Chopinot]], notamment de la pièce ''Rossignol'' (1985) créée à Angers<ref>[http://numeridanse.tv/index.php?option=com_mediacenter&Itemid=7&mediaRef=MEDIA110111005620657 ''Rossignol''] de [[Régine Chopinot]] sur ''numeridanse.tv'' de la [[Maison de la danse]] de Lyon.</ref>, dans la « réinvention » du corps des interprètes passant par des prolongations (costumes allongeant les membres, la tête, etc.) du corps des danseurs, ou une [[Contrainte artistique volontaire|contrainte]] (immobilisation d'une partie du corps, utilisation de prothèses, d'élastiques pour conquérir la troisième dimension...) qui obligent les interprètes à modifier leurs [[Mouvement (anatomie)|mouvement]]s et attitudes. La collaboration avec le costumier [[Philippe Guillotel]] et le [[scénographe]] [[Jean Rabasse]] qui crée les objets et machines insolites et ludiques des spectacles de Decouflé n'est pas sans rappeler celle de Chopinot avec [[Jean Paul Gaultier]] durant dix ans.


De retour en France, en 2017 il crée à la Coursive (La Rochelle) ''Nouvelles Pièces Courtes et'' est choisi comme artiste associé à [[Théâtre national de Chaillot|Chaillot]], Théâtre National de la Danse pour trois ans. La même année, il réalisa la chorégraphie de la comédie musicale ''[[Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc]]'' de [[Bruno Dumont]].
== Principales chorégraphies et spectacles==

[[File:DECOUFLE Philippe-24x30-2006.jpg|vignette|Philippe Decouflé en 2006 (photo [[studio Harcourt]])]]
Il conçoit en 2019 pour Chaillot un projet spécial, ''Tout Doit Disparaitre'' dans lequel il invite le spectateur à une visite loufoque de ce lieu monumental, du parvis jusqu’aux salles Jean Vilar et Firmin Gémier, en passant par les escaliers et des recoins inconnus, avec quarante danseurs, comédiens et acrobates, dix musiciens et compositeurs, une équipe technique fidèle et fait défiler trente-cinq ans de vie de compagnie.

Cette même année, à l'invitation de l'[[Carré Curial|Espace Malraux]] (Chambéry) il réalise un court métrage, ''les Vivaldis'', premier volet d'une série de projets de danses dans la nature.

Il décide en 2021 de remonter ''Shazam'' (Version 2.0.2.1) avec la plupart des interprètes d'origine, rejoints par d'autres à qui la pièce a été transmise.

En 2022, il présente une nouvelle pièce, ''Stereo,'' à mi-chemin entre le spectacle de danse et le concert de rock, en ouverture du festival Montpellier Danse, qui part ensuite en tournée.

== Filiation et caractéristiques artistiques ==
L'influence théorique de [[Merce Cunningham]] sur le travail de Philippe Découflé, comme sur celui de très nombreux chorégraphes contemporains, réside dans l'idée que tout mouvement a une valeur égale. Cependant, c'est principalement en ayant travaillé auprès d'[[Alwin Nikolais]] qu'il trouve ses sources d'inspiration, notamment dans l'utilisation de différentes techniques multimédias ou la volonté de créer des spectacles totaux mettant sur le même plan danse, scénographie, techniques et musiques<ref name="Boisseau">[[Rosita Boisseau]], ''Panorama de la danse contemporaine. 90 chorégraphes'', [[Éditions Textuel]], Paris, 2006, {{pp.|153-154}}.</ref>{{,}}<ref>[[Rosita Boisseau]], [https://www.lemonde.fr/culture/article/2011/05/07/le-siecle-d-alwin-nikolais-la-danse-dans-tous-ses-etats_1518457_3246.html « Le siècle d'Alwin Nikolais, la danse dans tous ses états »], ''[[Le Monde]]'', 7 mai 2011.</ref>. L'aspect technique de sa danse est marqué par l'enseignement de [[Peter Goss]]. L'univers circassien de certains de ses spectacles trouve ses origines dans sa formation auprès d'[[Annie Fratellini]] et de la parenté revendiquée par Decouflé avec le travail de son maître, le mime [[Isaac Alvarez]]<ref name="Boisseau"/>.

Enfin, il est à noter une grande influence du travail de [[Régine Chopinot]], notamment de la pièce ''Rossignol'' (1985) créée à Angers<ref>[http://numeridanse.tv/index.php?option=com_mediacenter&Itemid=7&mediaRef=MEDIA110111005620657 ''Rossignol''] de [[Régine Chopinot]] sur ''numeridanse.tv'' de la [[Maison de la danse]] de Lyon.</ref>, dans la « réinvention » du corps des interprètes passant par des prolongations (costumes allongeant les membres, la tête, etc.) du corps des danseurs, ou une [[Contrainte artistique volontaire|contrainte]] (immobilisation d'une partie du corps, utilisation de prothèses, d'élastiques pour conquérir la troisième dimension...) qui obligent les interprètes à modifier leurs [[Mouvement (anatomie)|mouvement]]s et attitudes. La collaboration avec le costumier [[Philippe Guillotel]] et le [[scénographe]] [[Jean Rabasse]] qui crée les objets et machines insolites et ludiques des spectacles de Decouflé n'est pas sans rappeler celle de Chopinot avec [[Jean Paul Gaultier]] durant dix ans. Le cinéma est également une influence majeure de son travail.

== Principales créations ==
[[Fichier:DECOUFLE Philippe-24x30-2006.jpg|vignette|redresse|Philippe Decouflé en 2006 (photo [[studio Harcourt]]).]]
* [[1982]] : ''La Voix des légumes''
* [[1982]] : ''La Voix des légumes''
* [[1983]] : ''Vague café''
* [[1983]] : ''Vague café''
*1984 : ''Jump''
* [[1986]] : ''Caramba''
* [[1986]] : ''Caramba''
* [[1986]] : ''Codex''
* [[1986]] : ''Codex''
* [[1987]] : clip de ''True Faith'' du groupe [[New Order]]
* [[1988]] : ''Technicolor''
* [[1988]] : ''Technicolor''
* [[1990]] : ''Triton''
* [[1990]] : ''Triton''
* [[1992]] : ''Cérémonies d'ouverture et de clôture des [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|Jeux olympiques d'Albertville]]''.
* [[1992]] : ''Cérémonies d'ouverture et de clôture des [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|Jeux olympiques d'Albertville]]''.
* [[1993]] : ''Petites Pièces montées''
* [[1993]] : ''Petites Pièces montées''
* [[1993]] : ''Le P'tit Bal perdu''<ref>Interprété par Philippe Decouflé et [[Pascale Houbin]].</ref>, court-métrage sur la chanson de [[Bourvil]], devenu en 2006 le générique de l'émission ''[[Des mots de minuit]]'' <ref>[https://www.dailymotion.com/video/xfhj3_philippe-decoufle-le-ptit-bal-perdu_music voir la vidéo] sur [[Dailymotion]]</ref>
* [[1993]] : ''Le P'tit Bal perdu''<ref>Interprété par Philippe Decouflé et [[Pascale Houbin]].</ref>, court-métrage sur la chanson ''[[C'était bien]]'' de [[Bourvil]], {{quoi|devenu en 2006 le générique de l'émission ''[[Des mots de minuit]]''}}
* [[1995]] : ''Decodex''
* [[1995]] : ''Decodex''
* [[1998]] : ''Abracadabra'' devenu ''Shazam !''
* [[1998]] : ''Abracadabra'' devenu ''Shazam !''
* [[1999]] : ''Triton 2ter'', reprise du spectacle ''Triton'', conçu avec une nouvelle équipe de danseurs acrobates<ref>[http://www.cie-dca.com/fr/spectacles/triton-2ter La fiche du spectacle] sur le site de la [[Compagnie DCA]]. (lu le 04/10/14)</ref>
* [[1999]] : ''Triton 2ter'', reprise du spectacle ''Triton'', conçu avec une nouvelle équipe de danseurs acrobates<ref>[http://www.cie-dca.com/fr/spectacles/triton-2ter La fiche du spectacle] sur le site de la [[Compagnie DCA]].</ref>
*2001 : ''Cyrk 13'' (avec les étudiants de la {{13e}} promotion du [[Centre national des arts du cirque]])
* [[2003]] : ''Iris''
* [[2003]] : ''Iris'' (Commande du Festival international des arts de Kanagawa)
* [[2004]] : ''[[IIris (spectacle)|IIris]]''<ref>[http://www.tv5.org/TV5Site/chut/index.php?id=13 voir un extrait vidéo] sur [[TV5 Monde|TV5]]</ref> évolution de ''Iris''
* [[2006]] : ''Solo : le doute m'habite''
* [[2003]] : ''Solo ''
* [[2006]] : ''Sombrero'' devenu ''[[Sombreros (spectacle)|Sombreros]]''
* [[2004]] : ''[[IIris (spectacle)|IIris]]'' (évolution de ''Iris'')
* [[2006]] : ''Sombrero'' (par la suite devenu ''[[Sombreros (spectacle)|Sombreros]]'')
* [[2007]] : ''Cœurs croisés'' créé dans la cour d'Orléans du [[Jardin du Palais-Royal|Palais-Royal]] dans le cadre du [[Festival Paris quartier d'été]]<ref>[http://www.quartierdete.com/fiche.php?id=103 Présentation du spectacle sur le site du festival]</ref>
* [[2007]] : ''Cœurs croisés'' (créé dans la cour d'Orléans du [[Jardin du Palais-Royal|Palais-Royal]] dans le cadre du [[Festival Paris quartier d'été]]<ref>[http://www.quartierdete.com/fiche.php?id=103 Présentation du spectacle sur le site du festival]</ref>)
* [[2007]] : ''La Mêlée des mondes'', parade d'ouverture de la [[Coupe du monde de rugby à XV 2007|Coupe du monde de rugby 2007]].
* 2007 : ''La Mêlée des mondes'' (parade d'ouverture à Saint Denis de la [[Coupe du monde de rugby à XV 2007|Coupe du monde de rugby 2007]])
* [[2009]] : ''Désirs'', revue du [[Crazy Horse Saloon|Crazy Horse]] de Paris
* [[2009]] : ''Désirs'' (revue du [[Crazy Horse Saloon|Crazy Horse]] de Paris)
* [[2010]] : ''Octopus'' sur une musique de [[Nosfell|Labyala Nosfell]] et Pierre Le Bourgeois<ref>[https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/10/13/le-charme-tentaculaire-de-decoufle_1425560_3246.html ''Le charme tentaculaire de Decouflé''] par [[Rosita Boisseau]] dans ''[[Le Monde]]'' du 13 octobre 2010.</ref>
* [[2010]] : ''Octopus'' (sur une musique de [[Nosfell]] et Pierre Le Bourgeois<ref>[[Rosita Boisseau]], [https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/10/13/le-charme-tentaculaire-de-decoufle_1425560_3246.html « Le charme tentaculaire de Decouflé »], ''[[Le Monde]]'', 13 octobre 2010.</ref>)
* [[2011]] : ''Iris'', pour le [[Cirque du Soleil]] (spectacle permanent consacré au cinéma) joué au [[Kodak Theater]] de Los Angeles
* [[2011]] : ''Iris'' (production du [[Cirque du Soleil]], joué au [[Kodak Theater]] de Los Angeles)
* [[2012]] : ''Panorama'', traversée du répertoire de la [[Compagnie DCA]] depuis sa création <ref>[http://www.lepoint.fr/culture/le-grand-cirque-de-decoufle-15-06-2012-1473891_3.php Le grand cirque de Decouflé], ''[[Le Point]]'', le 15 juin 2012</ref>
* 2011 : ''Swimming Poules & Flying Coqs, un tragique ballet nautique pour plongeurs inexpérimentés'' (performance, Piscine Saint Georges, festival Mettre en scène, [[Rennes]])
* [[2013]] : ''Entrée interdite''
* [[2012]] : ''Panorama''<ref>[http://www.lepoint.fr/culture/le-grand-cirque-de-decoufle-15-06-2012-1473891_3.php « Le grand cirque de Decouflé »], ''[[Le Point]]'', 15 juin 2012.</ref> - projet ''Opticon'' (exposition installations video)
* [[2013]] : ''Duchamp mis à nu par sa célibataire, même'' (lecture de la correspondance de Marcel Duchamp avec son ami Henri-Pierre Roché, qui couvre la période de 1922 à 1952)<ref>[http://www.cie-dca.com/fr/spectacles/duchamp-mis-a-nu-par-sa-celibataire-meme La fiche du spectacle] sur le site de la [[Compagnie DCA]]. (lu le 04/10/14)</ref>
* [[2013]] : ''Entrée interdite'' (performance, Théâtre de la Cité internationale)
* [[2014]] : ''Contact'' sur une musique de [[Nosfell]] et Pierre Le Bourgeois<ref>[http://culturebox.francetvinfo.fr/scenes/danse/a-rennes-la-derniere-folie-decoufle-191051 ''"Contact", la dernière folie Decouflé flirte avec la comédie musicale''] par [[Linda Belhaoues]] dans ''[[Culturebox]]'' sur Francetvinfo le {{1er}} octobre 2014.</ref>{{,}}<ref>[http://www.cie-dca.com/fr/spectacles/contact La fiche du spectacle] sur le site de la [[Compagnie DCA]]. (lu le 04/10/14)</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue = français|titre = Decouflé et Faust : Prise de Contact à Chaillot|url = http://www.artistikrezo.com/2015011518530/theatre/danse/decoufle-et-faust-prise-de-l-contact-r-a-chaillot.html|site = |date = par Thomas Hahn, 15 janvier 2015|consulté le = }}</ref>
* 2013 : ''Duchamp mis à nu par sa célibataire, même'' (lecture de la correspondance de [[Marcel Duchamp]] avec son ami Henri-Pierre Roché, qui couvre la période de 1922 à 1952)<ref>[http://www.cie-dca.com/fr/spectacles/duchamp-mis-a-nu-par-sa-celibataire-meme La fiche du spectacle] sur le site de la [[Compagnie DCA]].</ref>, repris au Rond Point l'année suivante.
* [[2015]] : ''Wiebo C''oncert Performance en hommage à David Bowie ''(Commande Philharmonie de Paris)''
* [[2014]] : ''Contact'' (comédie musicale, sur une musique de [[Nosfell]] et Pierre Le Bourgeois<ref>Linda Belhaoues, [http://culturebox.francetvinfo.fr/scenes/danse/a-rennes-la-derniere-folie-decoufle-191051 « ''Contact'', la dernière folie Decouflé flirte avec la comédie musicale »], ''[[Culturebox]]'', [[France TV info]], {{1er}} octobre 2014.</ref>{{,}}<ref>[http://www.cie-dca.com/fr/spectacles/contact La fiche du spectacle] sur le site de la [[Compagnie DCA]].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre = Decouflé et Faust : Prise de Contact à Chaillot|url = http://www.artistikrezo.com/2015011518530/theatre/danse/decoufle-et-faust-prise-de-l-contact-r-a-chaillot.html|site = www.artistikrezo.com |date = 15 janvier 2015 |auteur= Thomas Hahn}}</ref>)
* 2016 : ''Paramour,'' pour le Cirque du Soleil (New York, Lyric Theater) ; Courtepointe (Théâtre National de Bretagne, Rennes) ; ''Watashi Wa Shingo'', adaptation pour la scène du Manga de K . Umezu, pour Horipro (Yokohama, Kanagawa Arts Foundation)
* [[2015]] : ''Wiebo'' (concert/ performance en hommage à [[David Bowie]], commande de la [[Philharmonie de Paris]])
* 2017 : ''Nouvelles Pièces Courtes''
* [[2016]] : ''Paramour'', production du [[Cirque du Soleil]] (New York)
* 2016 : ''Courtepointe'' (performance, Théâtre national de Bretagne, Rennes)
* 2016 : ''Watashi Wa Shingo'' (adaptation du manga de [[Kazuo Umezu]] pour Horipro, production de la Kanagawa Arts Foundation, [[Yokohama]])
* [[2017]] : ''Nouvelles Pièces courtes''
* 2019 : ''Les Vivaldis'' (court-métrage)
* 2021 : ''Shazam, Version 2.0.2.1''
* 2022 : ''Stéréo''<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=STÉRÉO - Compagnie DCA - Philippe Decouflé |url=https://www.cie-dca.com/fr/spectacles/stereo |site=www.cie-dca.com |consulté le=2022-12-10}}</ref>


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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{{Références}}


== Annexes ==
== Annexes ==
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
*''Philippe Decouflé'', par [[Rosita Boisseau]] aux [[Éditions Textuel]], Paris, 2003, {{ISBN|2-84597-096-X}}.
*[[Rosita Boisseau]], ''Philippe Decouflé'', [[Éditions Textuel]], Paris, 2003, {{ISBN|2-84597-096-X}}.


=== Liens externes ===
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* [http://www.cie-dca.com Site de la compagnie DCA]
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Philippe Decouflé
Description de cette image, également commentée ci-après
Philippe Decouflé en 2012 au festival du cinéma américain de Deauville.
Surnom Philipot
Naissance (62 ans)
Neuilly-sur-Seine
Activité principale Chorégraphe, danseur
Style Danse contemporaine
Lieux d'activité Saint-Denis, Paris
Années d'activité Depuis le début des années 1980
Formation Centre national de danse contemporaine d'Angers
Enseignement Isaac Alvarez, Annie Fratellini, Alwin Nikolais, Merce Cunningham
Récompenses

Concours de Bagnolet 1983

Prix du ministère de la Culture 1983
Site internet www.cie-dca.com

Œuvres principales

Codex
Cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques d'Albertville
Decodex
Shazam !
IIris

Philippe Decouflé, né le à Neuilly-sur-Seine[1], est un danseur et chorégraphe français de danse contemporaine. Chorégraphe populaire, devenu célèbre grâce à la mise en scène des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques d'Albertville en 1992, il a constitué une compagnie de danse éclectique et inventive, rencontrant un grand succès auprès du public depuis les années 1990[2]. Fortement influencé par le travail d'Alwin Nikolais, Decouflé crée des « spectacles totaux », qui incluent souvent, outre l'aspect chorégraphique, un travail important plastique (costumes, lumières, etc.) ainsi que le recours à la vidéo.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'André-Clément Decouflé et frère cadet de Pierre-François, Philippe Decouflé est formé à de nombreuses disciplines comme le mime avec Isaac Alvarez et le cirque avec Annie Fratellini[3]. Il suit ensuite, notamment, l'enseignement de Merce Cunningham à New York puis d'Alwin Nikolais, au Centre national de danse contemporaine d'Angers (après avoir été recalé à l'audition d'entrée à l'École Mudra de Béjart[4]) qui l'engage rapidement dans sa compagnie.

Il crée sa propre compagnie en 1983, à Bagnolet : la compagnie DCA (Diversité, Camaraderie, Agilité), après avoir gagné le premier prix de chorégraphie du concours de Bagnolet. Cette même année il est interprète dans Délices, spectacle de Régine Chopinot. En 1986 il présente Codex, au festival d'Avignon alors dirigé par Alain Crombecque. Durant cette période il collabore comme chorégraphe avec le photographe et réalisateur Jean-Paul Goude sur différents projets publicitaires.

Il a réalisé des Video Danse (La Voix des Légumes, Jump - en collaboration avec Charles Atlas, Caramba etc. ), clips (notamment pour le groupe New Order), courts-métrages (notamment le P'tit Bal Perdu), ainsi que des publicités, dont celle pour Polaroïd, primée comme aux Cannes Lions en 1989. L'aspect visuel, décalé et même ludique, voire burlesque de sa danse, est un élément important de son style, il apporte à ses chorégraphies un côté humain, artisanal, poétique.

En 1989, il est choisi pour chorégraphier La Danse des sabots, lors du défilé du bicentenaire de la Révolution française à Paris mis en scène par Jean-Paul Goude et présente Triton au festival d'Avignon.

Fort de ces différents succès, Philippe Decouflé est retenu pour mettre en scène en 1992 les très remarquées cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques d'Albertville avec le costumier Philippe Guillotel, qui lui donneront une renommée internationale.

En 1993, la compagnie DCA s'installe à la Chaufferie à Saint-Denis dans une ancienne usine réhabilitée à cet effet, et qui depuis est son lieu de résidence, et parfois de représentations. En 1993, son court métrage Le P'tit Bal, avec Pascale Houbin, rencontre un grand succès critique. Il crée ensuite une série de pièces qui rencontrent un très grand succès, en France et à l'étranger : Petites Pièces Montées (1993), Decodex (1995), Shazam (1997), puis une nouvelle version de Triton, Triton 2ter (1998) présentée en 1998 sous chapiteau pendant plusieurs semaines au Franc-Moisin, quartier de Saint Denis situé en face du Stade de France fraichement inauguré à l'occasion de la Coupe du Monde de football.

En 1999, il réalise les habillages des pubs pour France 2 montrant différentes chorégraphies.

Au début des années 2000 il met en scène la promotion du Centre National des Arts du Cirque dans Cyrk 13 (2001), puis crée Iris, au Japon (2003) suivi de IIris (2005), met en scène les danseurs du Ballet de l'Opéra de Lyon dans Tricodex (2004), crée Sombrero (2007) ainsi qu'un projet autour du new burlesque, Cœurs Croisés (2007/2008)

Parallèlement à ses spectacles il présente en 2006, à la Villette, à l'occasion des Journées européennes du patrimoine, L'Autre Défilé destiné à valoriser les collections des costumes de scène de la Comédie-Française et de l'Opéra de Paris avec des amateurs. En 2007 il conçoit et présente dans les rues de Saint Denis, où sa compagnie est toujours installée, La Mêlée des mondes, regroupant un millier de joyeux habitants/défilants issus d'associations sportives et artistiques. Philippe Decouflé signe ensuite la revue Désirs présentée au Crazy Horse à Paris, dès 2009, dans laquelle il revisite les codes du strip-tease et du spectacle érotique en y incorporant ses travaux sur la vidéo[5].

De 2010 à 2016, il sera artiste associé au Théâtre national de Bretagne où il crée Octopus (2010) Panorama (2012), Contact (2014), ainsi que des performances et projets in situ.

En parallèle il signe en 2011 Iris (sans lien avec le spectacle Iris de 2003) pour le Cirque du Soleil, spectacle permanent sur le thème du cinéma joué au Kodak Theater (Los Angeles). En 2012, il investit la Grande Halle de la Villette pendant six semaines pour y présenter notamment Opticon, une exposition d'installations interactives autour du thème de l'optique, à mi-chemin entre l'art contemporain et l'entresort forain. Deux spectacles sont également présentés (Solo, Panorama) ainsi qu'une rétrospective (films, costumes, photographies etc.) En 2015, Philippe Decouflé est invité par la Philharmonie de Paris (tout récemment inaugurée) à l'occasion de l'exposition Bowie is… à mettre en scène et chorégraphier un hommage à l'œuvre de David Bowie lors d'un concert/performance (Wiebo). En 2016, il est le premier metteur en scène français à présenter un spectacle « On Broadway », Paramour (Cirque du Soleil). Cette même année, il met en scène Watashi Wa Shingo, adaptation pour la scène du manga du même nom de Kazuo Umezu.

De retour en France, en 2017 il crée à la Coursive (La Rochelle) Nouvelles Pièces Courtes et est choisi comme artiste associé à Chaillot, Théâtre National de la Danse pour trois ans. La même année, il réalisa la chorégraphie de la comédie musicale Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc de Bruno Dumont.

Il conçoit en 2019 pour Chaillot un projet spécial, Tout Doit Disparaitre dans lequel il invite le spectateur à une visite loufoque de ce lieu monumental, du parvis jusqu’aux salles Jean Vilar et Firmin Gémier, en passant par les escaliers et des recoins inconnus, avec quarante danseurs, comédiens et acrobates, dix musiciens et compositeurs, une équipe technique fidèle et fait défiler trente-cinq ans de vie de compagnie.

Cette même année, à l'invitation de l'Espace Malraux (Chambéry) il réalise un court métrage, les Vivaldis, premier volet d'une série de projets de danses dans la nature.

Il décide en 2021 de remonter Shazam (Version 2.0.2.1) avec la plupart des interprètes d'origine, rejoints par d'autres à qui la pièce a été transmise.

En 2022, il présente une nouvelle pièce, Stereo, à mi-chemin entre le spectacle de danse et le concert de rock, en ouverture du festival Montpellier Danse, qui part ensuite en tournée.

Filiation et caractéristiques artistiques[modifier | modifier le code]

L'influence théorique de Merce Cunningham sur le travail de Philippe Découflé, comme sur celui de très nombreux chorégraphes contemporains, réside dans l'idée que tout mouvement a une valeur égale. Cependant, c'est principalement en ayant travaillé auprès d'Alwin Nikolais qu'il trouve ses sources d'inspiration, notamment dans l'utilisation de différentes techniques multimédias ou la volonté de créer des spectacles totaux mettant sur le même plan danse, scénographie, techniques et musiques[6],[7]. L'aspect technique de sa danse est marqué par l'enseignement de Peter Goss. L'univers circassien de certains de ses spectacles trouve ses origines dans sa formation auprès d'Annie Fratellini et de la parenté revendiquée par Decouflé avec le travail de son maître, le mime Isaac Alvarez[6].

Enfin, il est à noter une grande influence du travail de Régine Chopinot, notamment de la pièce Rossignol (1985) créée à Angers[8], dans la « réinvention » du corps des interprètes passant par des prolongations (costumes allongeant les membres, la tête, etc.) du corps des danseurs, ou une contrainte (immobilisation d'une partie du corps, utilisation de prothèses, d'élastiques pour conquérir la troisième dimension...) qui obligent les interprètes à modifier leurs mouvements et attitudes. La collaboration avec le costumier Philippe Guillotel et le scénographe Jean Rabasse qui crée les objets et machines insolites et ludiques des spectacles de Decouflé n'est pas sans rappeler celle de Chopinot avec Jean Paul Gaultier durant dix ans. Le cinéma est également une influence majeure de son travail.

Principales créations[modifier | modifier le code]

Philippe Decouflé en 2006 (photo studio Harcourt).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Martha Bremser et Lorna Sanders,Fifty Contemporary Choreographers, éd. Taylor & Francis, 2011, (ISBN 9781136828324), p. 138.
  2. Rosita Boisseau, « Decouflé va faire swinguer le rugby », Le Monde, 31 août 2007.
  3. Rosita Boisseau, Philippe Decouflé, éditions Textuel, Paris, 2003, p. 153.
  4. Rosita Boisseau, « Maurice Béjart sous le regard de ses pairs », Le Monde, 26 mai 2005.
  5. Rosita Boisseau, « Decouflé déshabille joliment les filles du Crazy Horse », Le Monde du 26 septembre 2009.
  6. a et b Rosita Boisseau, Panorama de la danse contemporaine. 90 chorégraphes, Éditions Textuel, Paris, 2006, pp. 153-154.
  7. Rosita Boisseau, « Le siècle d'Alwin Nikolais, la danse dans tous ses états », Le Monde, 7 mai 2011.
  8. Rossignol de Régine Chopinot sur numeridanse.tv de la Maison de la danse de Lyon.
  9. Interprété par Philippe Decouflé et Pascale Houbin.
  10. La fiche du spectacle sur le site de la Compagnie DCA.
  11. Présentation du spectacle sur le site du festival
  12. Rosita Boisseau, « Le charme tentaculaire de Decouflé », Le Monde, 13 octobre 2010.
  13. « Le grand cirque de Decouflé », Le Point, 15 juin 2012.
  14. La fiche du spectacle sur le site de la Compagnie DCA.
  15. Linda Belhaoues, « Contact, la dernière folie Decouflé flirte avec la comédie musicale », Culturebox, France TV info, 1er octobre 2014.
  16. La fiche du spectacle sur le site de la Compagnie DCA.
  17. Thomas Hahn, « Decouflé et Faust : Prise de Contact à Chaillot », sur www.artistikrezo.com,
  18. « STÉRÉO - Compagnie DCA - Philippe Decouflé », sur www.cie-dca.com (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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