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'''Étretat''' {{API-fr|etʁəta||}} est une [[Commune (France)|commune française]] située dans le [[département français|département]] de la [[Seine-Maritime]] en [[Région française|région]] [[Normandie (région administrative)|Normandie]].
'''Étretat''' {{API-fr|etʁəta||}} est une [[Commune (France)|commune française]] située dans le [[département français|département]] de la [[Seine-Maritime]] en [[Région française|région]] [[Normandie (région administrative)|Normandie]]. Ce bourg se trouve au nord du [[Le Havre|Havre]], sur le littoral de la [[Manche (mer)|Manche]], sur la [[côte d'Albâtre]] qui fait partie du [[pays de Caux]].

Jadis modeste village de pêcheurs, Étretat devient au {{s-|XIX}} une [[station balnéaire]] à la mode et un territoire de prédilection pour la société bourgeoise et intellectuelle en quête de loisirs. Le site attire alors les artistes comme [[Jacques Offenbach]] ou [[Guy de Maupassant|Maupassant]] qui y organisent des fêtes pour leurs cercles d'amis. Des écrivains normands comme [[Gustave Flaubert|Flaubert]], des peintres comme [[Albert Marquet|Marquet]], [[Gustave Courbet|Courbet]], [[Eugène Boudin|Boudin]] ou encore [[Claude Monet|Monet]] contribuent alors à sa renommée, tout en en immortalisant sa singularité et en trouvant une source d'inspiration tour à tour apaisée ou violente, habitée, mystérieuse. Sans oublier [[Maurice Leblanc]], qui y vit, et contribue au mythe entourant le site avec ''[[L'Aiguille creuse]]'', repaire d'[[Arsène Lupin]].

Ses [[falaise]]s de [[craie]] blanche hautes de plus de 90 mètres, ses [[Site d'Étretat|trois arches]] et ses [[Plage de galets|plages de galets]] grisâtres, relativement proches de Paris, en ont fait un des lieux du tourisme international avec plus de trois millions de visiteurs par an<ref>"Après 3 "selfies" mortels en 2022, de nouvelles mesures de sécurité à Etretat pour éloigner les promeneurs du vide" par Sylvie Callier sur France 3 le 09/02/2023 [https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/havre/apres-3-selfies-mortels-en-2022-de-nouvelles-mesures-de-securite-a-etretat-pour-eloigner-les-promeneurs-du-vide-2710558.html]</ref>, au point que le classement des endroits où ne pas aller, pour les préserver, du guide américain [[Fodor's]],
<ref name="Positiv">Article dans Positiv [https://positivr.fr/tourisme-durable-voici-la-liste-des-32-villages-a-decouvrir-en-2023/]</ref>{{,}}<ref name="sec">Article dans ETX [https://dailyup.etxstudio.com/articles/rn/fr/news_JpPqXe8g/destinations/un-guide-americain-fait-le-pari-dun-classement-des-destinations-ou-il-ne-faut-pas-aller-pour-la-bonne-cause]</ref>, mentionne explicitement Etretat dans un [[tourisme durable#Les pays du tourisme durable|groupe de villes et lieux à éviter]]<ref name="sec"/>.


Jadis modeste village de pêcheurs, Étretat devient au {{s-|XIX}} une [[station balnéaire]] de renom. [[Jacques Offenbach]] ou [[Guy de Maupassant]] y organisent des fêtes pour leurs cercles d'amis. Ce bourg se trouve au nord du [[Le Havre|Havre]], sur le littoral de la [[Manche (mer)|Manche]], sur la [[côte d'Albâtre]] qui fait partie du [[pays de Caux]]. Ses [[falaise]]s de [[craie]] blanche et ses plages de [[galet]]s grisâtres en ont fait un des lieux du tourisme international. Des peintres comme [[Gustave Courbet]], [[Eugène Boudin]] ou encore [[Claude Monet]] contribuent alors à sa publicité, tout en en immortalisant la spécificité. Des écrivains comme [[Guy de Maupassant|Maupassant]] et [[Gustave Flaubert]] sont des fidèles du lieu. [[Maurice Leblanc]], qui y vécut, contribua au mythe entourant le site entretenu dans une aventure d'[[Arsène Lupin]] intitulée ''[[L'Aiguille creuse]]''.
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{{Sommaire|niveau=2}}


== Géographie ==
== Géographie ==
=== Description ===
=== Description ===
[[Image:Etretat SPOT 1245.jpg|vignette|gauche|Étretat vu par le satellite Spot.]]
[[Image:Etretat SPOT 1245.jpg|vignette|Étretat vu par le satellite Spot.]]
[[Image:Erterat beach.jpg|vignette|Sur la plage d'Étretat, les trois [[Épi (maritime)|épis]] en ciment chargés de piéger les galets emportés par la [[dérive littorale]], ont été implantés dans la seconde moitié du {{s-|XIX}} puis ont été renforcés et rallongés.]]
[[Fichier:Etretat structure de falaise.JPG|vignette|Strates de silex qui expliquent la présence de galets sur la plage. Encoches de sapement creusées par la mer au pied des falaises.]]
Étretat est une commune balnéaire et touristique située le long de la [[Manche (mer)|Manche]], sur la [[côte d'Albâtre]], proche de l'estuaire de la [[Seine]], marquée par ses [[falaise]]s et célèbre pour ses trois arches successives.
Étretat est une commune balnéaire et touristique située le long de la [[Manche (mer)|Manche]], sur la [[côte d'Albâtre]], proche de l'estuaire de la [[Seine]], marquée par ses [[falaise]]s et célèbre pour ses trois arches successives.


Elle se trouve à {{Unité|25|km}} au nord du [[Le Havre|Havre]], {{Unité|70|km}} au nord-ouest de [[Rouen]] et à la même distance au nord-est de [[Caen]].
Elle se trouve à {{unité|25 km}} au nord du [[Le Havre|Havre]], {{unité|70 km}} au nord-ouest de [[Rouen]] et à la même distance au nord-est de [[Caen]].


Elle est desservie par l'ancienne [[Route nationale 40 (France)|RN 40]] (actuelle {{nobr|RD 940}}).
Elle est desservie par l'ancienne [[Route nationale 40 (France)|RN 40]] (actuelle {{nobr|RD 940}}).


Les [[falaise]]s d'Étretat sont constituées de [[calcaire]] du [[Crétacé]], c'est-à-dire, pour l'essentiel, de la [[craie]] blanche à [[silex]] du [[Sénonien]]<ref>Pierre Auger et Gérard Granier, ''Le Guide du Pays de Caux'', Éd. la Manufacture 1993, {{p.|76-77}}.</ref>, plus précisément du [[Turonien]] au [[Coniacien]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bernard|nom1=Hoyez|titre=Falaises du pays de Caux|sous-titre=lithostratigraphie des craies turono-campaniennes|lieu=Mont-Saint-Aignan|éditeur=[[Presses universitaires de Rouen et du Havre]]|année=2008|pages totales=348|isbn=978-2-87775-463-7|isbn2=2877754634|consulté le=2017-03-09}}.</ref>. Il n'y a pas d'autres minéraux, contrairement à ce que l'on observe ailleurs sur ce même littoral cauchois (par exemple le [[grès (géologie)|grès]] dans le nord du département de [[Seine-Maritime]], aux environs de [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]]), ni de [[pierre de Caen|calcaire oolithique]] du [[Jurassique]] comme celui des falaises du [[Calvados (département)|Calvados]] qui est de teinte plus jaune. On y distingue donc uniquement les [[strate (géologie)|strates]] régulières de silex, ce qui explique la présence de [[galet]]s sur la plage. En effet, à la suite de l'effondrement de pans de falaise, le calcaire et le silex se trouvent au contact de l'eau de mer qui dissout le calcaire et l'action des vagues polit le silex pour en faire des galets.
Les falaises d'Étretat sont constituées de [[calcaire]] du [[Crétacé]], c'est-à-dire, pour l'essentiel, de la [[craie]] blanche à [[silex]] du [[Sénonien]]<ref>Pierre Auger et Gérard Granier, ''Le Guide du Pays de Caux'', Éd. la Manufacture 1993, {{p.|76-77}}.</ref>, plus précisément du [[Turonien]] au [[Coniacien]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bernard|nom1=Hoyez|titre=Falaises du pays de Caux|sous-titre=lithostratigraphie des craies turono-campaniennes|lieu=Mont-Saint-Aignan|éditeur=[[Presses universitaires de Rouen et du Havre]]|année=2008|pages totales=348|isbn=978-2-87775-463-7|isbn2=2877754634|consulté le=2017-03-09}}.</ref>. Il n'y a pas d'autres minéraux, contrairement à ce que l'on observe ailleurs sur ce même littoral cauchois (par exemple le [[grès (géologie)|grès]] dans le nord du département de [[Seine-Maritime]], aux environs de [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]]), ni de [[pierre de Caen|calcaire oolithique]] du [[Jurassique]] comme celui des falaises du [[Calvados (département)|Calvados]] qui est de teinte plus jaune. On y distingue donc uniquement les [[strate (géologie)|strates]] régulières de silex, ce qui explique la présence de [[galet]]s sur la plage. En effet, à la suite de l'effondrement de pans de falaise, le calcaire et le silex se trouvent au contact de l'eau de mer qui dissout le calcaire et l'action des vagues polit le silex pour en faire des galets.


Plus à l'est, le visiteur trouve à [[Fécamp]] des falaises calcaires qui comptent parmi les plus hautes de ce type avec {{unité|105|m}} au [[cap Fagnet]] et {{unité|120|m}} en haut de la côte de la Vierge, contre seulement {{unité|75|m}} au maximum côté aval et 84 au maximum côté amont à Étretat. Au pied des falaises, on constate la présence d'éboulis qui proviennent de la chute de pans entiers de roche. En effet, l'eau de pluie s'infiltre dans la craie poreuse et l'action du gel peut alors s'ajouter à ce phénomène destructeur. Comparativement, l'action de la mer est moindre, bien que sa responsabilité soit également établie dans le processus de destruction des falaises, car elle en érode la base en pratiquant des encoches de sapement. Autrement dit, {{citation|les agents d'érosion les plus actifs sont davantage continentaux que marins. C'est d'ailleurs ce qui permet de comprendre les éboulements fréquents au long de la vallée de Seine, qui ne doivent évidemment rien à la mer<ref>P. Auger et G. Granier, {{opcit}}, {{p.|79}}.</ref>.}}
[[File:Etretat structure de falaise.JPG|vignette|gauche|Strates de silex qui expliquent la présence de galets sur la plage. Encoches de sapement creusées par la mer au pied des falaises.]]
Plus à l'est, on trouve à [[Fécamp]] des falaises calcaires qui comptent parmi les plus hautes de ce type avec {{unité|105|m}} au [[cap Fagnet]] et {{unité|120|m}} en haut de la côte de la Vierge, contre seulement {{unité|75|m}} au maximum côté aval et 84 au maximum côté amont à Étretat. Au pied des falaises, on constate la présence d'éboulis qui proviennent de la chute de pans entiers de roche. En effet, l'eau de pluie s'infiltre dans la craie poreuse et l'action du gel peut alors s'ajouter à ce phénomène destructeur. Comparativement, l'action de la mer est moindre, bien que sa responsabilité soit également établie dans le processus de destruction des falaises, car elle en érode la base en pratiquant des encoches de sapement. Autrement dit, « les agents d'érosion les plus actifs sont davantage continentaux que marins. C'est d'ailleurs ce qui permet de comprendre les éboulements fréquents au long de la vallée de Seine, qui ne doivent évidemment rien à la mer. »<ref>P. Auger et G. Granier, {{opcit}}, {{p.|79}}.</ref>


L'existence de trois arches successives : la ''porte d'Amont'', la ''porte d'Aval'' et la ''Manneporte'' ne serait pas liée à l'origine à l'érosion marine, mais à l'action d'une rivière souterraine parallèle à la plage qui aurait creusé son lit dans la falaise avant le recul non uniforme de celle-ci, matérialisé par trois caps. L'érosion sur ces caps fragilisés par le conduit interne de la rivière serait à l'origine des trois arches à leur tour érodées plus ou moins complètement. Une seconde rivière souterraine serait à l'origine d'une seconde série d'arches dont l'une a uniquement son plancher d'effondré (les autres ont complètement disparu). Le pilier de l'arche correspondrait ainsi à l'« aiguille » d'un calcaire plus dur qui a empêché sa dissolution définitive, d'où cette extraordinaire création de la nature. Ensuite, la mer aurait élargi les arches, donnant au site l'aspect qu'on lui connait aujourd'hui. Une autre hypothèse met au contraire l'accent sur une [[érosion différentielle]] par la mer, qui serait liée aux caractéristiques de dureté de la craie locale dans la zone de balancement des marées<ref>{{Ouvrage|titre=Normandie, Maine|éditeur=Masson|année=1987|passage=174|isbn=}}.</ref>.
L'existence de trois arches successives : la ''porte d'Amont'', la ''porte d'Aval'' et la ''Manneporte'' ne serait pas liée à l'origine à l'érosion marine, mais à l'action d'une rivière souterraine parallèle à la plage qui aurait creusé son lit dans la falaise avant le recul non uniforme de celle-ci, matérialisé par trois caps. L'érosion sur ces caps fragilisés par le conduit interne de la rivière serait à l'origine des trois arches à leur tour érodées plus ou moins complètement. Une seconde rivière souterraine serait à l'origine d'une seconde série d'arches dont l'une a uniquement son plancher d'effondré (les autres ont complètement disparu). Le pilier de l'arche correspondrait ainsi à l'« aiguille » d'un calcaire plus dur qui a empêché sa dissolution définitive, d'où cette extraordinaire création de la nature. Ensuite, la mer aurait élargi les arches, donnant au site l'aspect qu'on lui connait aujourd'hui. Une autre hypothèse met au contraire l'accent sur une [[érosion différentielle]] par la mer, qui serait liée aux caractéristiques de dureté de la craie locale dans la zone de balancement des marées<ref>{{Ouvrage|auteur=Francis Doré|titre=Normandie, Maine|éditeur=Masson|année=1987|passage=174}}.</ref>.


; Paysage
; Paysage
Cette côte rocheuse accidentée, en particulier ces deux falaises qui encadrent la baie ont contribué à la renommée de l'endroit. La Porte d'Amont est au nord-est (en regardant vers la droite si face à la mer). C'est un promontoire en pente avec une arche surbaissée. A l'opposé se trouve la Porte d'Aval, une falaise plus haute (plus de 80 mètres) et plus spectaculaire avec son sommet divisé connu sous le nom d'Aiguille. Au fur et à mesure que le visiteur se rapproche d'Amont depuis Aval, ce pic se déplace jusqu'à ce qu'il soit en partie visible à travers l'arc<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Etretat The Cliff |url=https://www.museothyssen.org/en/collection/artists/boudin-eugene/etretat-cliff-aval |site=Musée Thyssen |consulté le=25 avril 2022}}</ref>.
Cette côte rocheuse accidentée, en particulier ces deux falaises qui encadrent la baie ont contribué à la renommée de l'endroit. La Porte d'Amont est au nord-est (en regardant vers la droite si face à la mer). C'est un promontoire en pente avec une arche surbaissée. À l'opposé se trouve la Porte d'Aval, une falaise plus haute (plus de 80 mètres) et plus spectaculaire avec son sommet divisé connu sous le nom d'Aiguille. Au fur et à mesure que le visiteur se rapproche d'Amont depuis Aval, ce pic se déplace jusqu'à ce qu'il soit en partie visible à travers l'arc<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Étretat The Cliff |url=https://www.museothyssen.org/en/collection/artists/boudin-eugene/etretat-cliff-aval |site=Musée Thyssen |consulté le=25 avril 2022}}</ref>.
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Fichier:Photo de l'aiguille d'Étretat.jpg|Photo de l'aiguille d'Etretat
Fichier:Photo de l'aiguille d'Étretat.jpg|Photo de l'aiguille d'Étretat.
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{{Carte communes limitrophes|zoom=11}}


=== Communes limitrophes ===
=== Communes limitrophes ===
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=== Climat ===
=== Climat ===
{{Article général|Climat de la Normandie|Climat de la Seine-Maritime}}
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des [[climat de la France|climats de la France]] qui compte alors huit grands types de climats en [[France métropolitaine|métropole]]<ref name=Joly>{{Article |langue= fr|auteur1= Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky|titre= Les types de climats en France, une construction spatiale|périodique= Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography |numéro=501|date= 18 juin 2010|pages= |doi= https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155|lire en ligne=http://journals.openedition.org/cybergeo/23155 |consulté le=27 juillet 2021}}</ref>. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par [[Météo-France]], qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février<ref>{{Lien web |url=https://meteofrance.com/comprendre-climat/france/le-climat-en-france-metropolitaine |titre= Le climat en France métropolitaine |site = http://www.meteofrance.fr/ |date=4 février 2020|consulté le= 27 juillet 2021}}</ref>.
En 2010, le climat de la commune est de type [[Climat de la France#2010-T5|climat océanique franc]], selon une étude du [[CNRS]] s'appuyant sur une série de données couvrant la [[normale climatique|période 1971-2000]]<ref name=Joly>{{Article |langue= fr|auteur1=Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky|titre=Les types de climats en France, une construction spatiale|périodique=Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography |numéro=501|date=18 juin 2010|doi=10.4000/cybergeo.23155|lire en ligne=http://journals.openedition.org/cybergeo/23155 |consulté le=20 décembre 2023}}</ref>. En 2020, [[Météo-France]] publie une typologie des [[Climat de la France|climats de la France métropolitaine]] dans laquelle la commune est exposée à un [[Climat de la France#MF-T1|climat océanique]] et est dans la région climatique [[Climat de la France#MF-R3| Côtes de la Manche orientale]], caractérisée par un faible ensoleillement ({{Unité|1550 h/an}}) ; forte humidité de l’air (plus de {{nobr|20 h/jour}} avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents<ref>{{Lien web |url= http://pluiesextremes.meteo.fr/france-metropole/Un-peu-de-geographie.html|titre=Zonages climatiques en France métropolitaine.|site =pluiesextremes.meteo.fr |consulté le=20 décembre 2023}}</ref>. Parallèlement le [[Climat de la Normandie#GIEC normand, groupe régional d’experts sur le climat|GIEC normand]], un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la [[Normandie (région administrative)|région Normandie]], nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au [[Pays de Caux]], frais, humide et pluvieux, légèrement plus frais que dans le [[Cotentin]]<ref>{{Ouvrage|langue =fr|auteur1=GIEC normand|titre =Le climat en Normandie : présentation et évolution|année=30 octobre 2020|pages=18 |page=2|lire en ligne =https://www.normandie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2_climat_presentation-evolution.pdf}}</ref>.


Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de {{tmp|10.9| °C }}, avec une [[amplitude thermique]] annuelle de {{tmp|12.6| °C }}. Le cumul annuel moyen de précipitations est de {{Unité|866 mm}}, avec {{Unité|11.9|jours}} de précipitations en janvier et {{Unité|8.2|jours}} en juillet<ref name=Joly/>. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de [[Octeville-sur-Mer]] à {{Unité|18|km}} à [[orthodromie|vol d'oiseau]]<ref>{{Lien web |url=https://fr.distance.to/Étretat,Seine-Maritime/octeville-sur-mer,Seine-Maritime |titre=Orthodromie entre Étretat et Octeville-sur-Mer |site=fr.distance.to |consulté le=20 décembre 2023}}.</ref>, est de {{tmp|11.5| °C }} et le cumul annuel moyen de précipitations est de {{Unité|790.7|mm}}<ref>{{Lien web |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/FichesClim/FICHECLIM_76481001.pdf|titre= Station Météo-France « Octeville » (commune de Octeville-sur-Mer) - fiche climatologique - période 1991-2020|site=donneespubliques.meteofrance.fr|consulté le=20 décembre 2023}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/metadonnees_publiques/fiches/fiche_76481001.pdf|titre= Station Météo-France « Octeville » (commune de Octeville-sur-Mer) - fiche de métadonnées.|site=donneespubliques.meteofrance.fr|consulté le=20 décembre 2023}}</ref>. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents [[Scénario RCP|scénarios]] d’[[Émission de dioxyde de carbone|émission de gaz à effet de serre]] sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022<ref>{{Lien web |url=https://meteofrance.com/climadiag-commune|titre= Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité.|date =novembre 2022 |site=meteofrance.fr |consulté le=20 décembre 2023}}</ref>.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les [[précipitations]], dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000{{note|texte=Les normales servent à représenter le [[Climat de la France|climat]]. Elles sont calculées sur {{Unité|30 ans}} et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde{{note|texte= [https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/la-une/2021-de-nouvelles-normales-pour-qualifier-le-climat-en 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France], Météo-France, 14 janvier 2021.}}. |groupe=Note}}. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

{| align="center" bgcolor="#F8F8F8" | style="border: 1px solid #999
|<center>'''Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000<ref name=Joly/>'''</center>
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* Moyenne annuelle de température : {{tmp|10.9| °C }}
* Nombre de jours avec une température inférieure à {{tmp|-5| °C}} : 2,3 j
* Nombre de jours avec une température supérieure à {{tmp|30| °C}} : 1,1 j
* Amplitude thermique annuelle<ref group=Note>L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.</ref> : {{tmp|12.6| °C }}
* Cumuls annuels de précipitation{{note|texte= Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres{{note|texte= [http://www.meteofrance.fr/publications/glossaire/153276-precipitation Glossaire – Précipitation], Météo-France}}. |groupe=Note}} : {{Unité|866 mm}}
* Nombre de jours de précipitation en janvier : 11,9 j
* Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,2 j
|}

Avec le [[changement climatique]], ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la [[Direction générale de l'Énergie et du Climat]]<ref>{{Lien web |url=https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/ONERC_Climat_France_XXI_Volume_4_VF.pdf|titre= Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer|site= https://www.ecologie.gouv.fr/ |consulté le=12 juin 2021}}.</ref> complétée par des études régionales<ref>{{pdf}}{{Lien web |url=https://normandie.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Normandie/observatoire-climat-ORACLE.pdf |titre=Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie |site =normandie.chambres-agriculture.fr|date=2020|consulté le= 27 juillet 2021}}</ref> prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la [[station météorologique]] de [[Météo-France]] la plus proche, « Goderville », sur la commune de [[Goderville]], mise en service en 1960<ref>{{Lien web |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/metadonnees_publiques/fiches/fiche_76302002.pdf|titre= Station Météo-France Goderville - métadonnées|site= donneespubliques.meteofrance.fr |consulté le=27 juillet 2021}}</ref> et qui se trouve à {{unité|13|km}} à [[orthodromie|vol d'oiseau]]<ref>{{Lien web |url=https://fr.distance.to/Étretat,Seine-Maritime/Goderville,Seine-Maritime |titre=Orthodromie entre Étretat et Goderville |site=fr.distance.to |consulté le=27 juillet 2021}}.</ref>{{,}}<ref group=Note>La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.</ref>, où la température moyenne annuelle est de {{ tmp |10.7|°C}} et la hauteur de précipitations de {{Unité|1109.7|mm}} pour la période 1981-2010<ref>{{Lien web |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/FichesClim/FICHECLIM_76302002.pdf|titre= Station Météo-France Goderville - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records |site= donneespubliques.meteofrance.fr |consulté le=27 juillet 2021}}.</ref>.
Sur la station météorologique historique la plus proche<ref group=Note>Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).</ref>, « Rouen-Boos », sur la commune de [[Boos (Seine-Maritime)|Boos]], mise en service en 1968 et à {{unité|80|km}}<ref>{{Lien web |url=https://fr.distance.to/Étretat,Seine-Maritime/Boos,Seine-Maritime |titre=Orthodromie entre Étretat et Boos |site=fr.distance.to |consulté le=27 juillet 2021}}.</ref>, la température moyenne annuelle évolue de {{ tmp |10.1|°C}} pour la période 1971-2000<ref>{{Lien web |url=https://www.infoclimat.fr/climatologie/normales-records/1971-2000/rouen-boos/valeurs/07037.html |titre= Station météorologique de Rouen-Boos - Normales pour la période 1971-2000 |site =https://www.infoclimat.fr/ |consulté le= 27 juillet 2021}}</ref> à {{ tmp |10.5|°C}} pour 1981-2010<ref>{{Lien web |url=https://www.infoclimat.fr/climatologie/normales-records/1981-2010/rouen-boos/valeurs/07037.html |titre= Station météorologique de Rouen-Boos - Normales pour la période 1981-2010 |site =https://www.infoclimat.fr/ |consulté le= 27 juillet 2021}}</ref>, puis à {{ tmp |11|°C}} pour 1991-2020<ref>{{Lien web |url=https://www.infoclimat.fr/climatologie/normales-records/1991-2020/rouen-boos/valeurs/07037.html |titre= Station météorologique de Rouen-Boos - Normales pour la période 1991-2020 |site =https://www.infoclimat.fr/ |consulté le= 27 juillet 2021}}</ref>.


== Urbanisme ==
== Urbanisme ==
=== Typologie ===
=== Typologie ===
Étretat est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]<ref group=Note>Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le {{date-|14 novembre 2020}} en comité interministériel des ruralités.</ref>{{,}}<ref >{{Lien web |url=https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/typologie-urbain-rural |titre=Typologie urbain / rural |site=www.observatoire-des-territoires.gouv.fr |consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>{{,}}<ref >{{Lien web |url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1902|titre=Commune rurale - définition |site=le site de l’[[Insee]] |consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>{{,}}<ref >{{Lien web |url= https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/methodes/comprendre-la-grille-de-densite|titre= Comprendre la grille de densité|site=www.observatoire-des-territoires.gouv.fr |consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>.
Étretat est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]<ref group=Note>Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le {{date-|14 novembre 2020}} en comité interministériel des ruralités.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/typologie-urbain-rural |titre=Typologie urbain / rural |site=www.observatoire-des-territoires.gouv.fr |consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1902|titre=Commune rurale - définition |site=le site de l’[[Insee]] |consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url= https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/methodes/methode-comprendre-la-grille-de-densite|titre= Comprendre la grille de densité|site=www.observatoire-des-territoires.gouv.fr |consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>.


Par ailleurs la commune fait partie de l'[[aire d'attraction du Havre]], dont elle est une commune de la couronne<ref group=Note>La notion d'[[aire d'attraction d'une ville|aire d'attraction des villes]] a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'[[aire urbaine (France)|aire urbaine]], pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'[[Union européenne]].</ref>. Cette aire, qui regroupe {{Unité|116|communes}}, est catégorisée dans les aires de {{formatnum:200000}} à moins de {{Unité|700000|habitants}}<ref name="AAV2020">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/aire-attraction-ville/AAV2020039-le-havre|titre=Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Le Havre|site=insee.fr |consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="AAV20202b">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4806694 |titre=En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville |auteur=Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee) |date=21 octobre 2020 |site=insee.fr |consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>.
Par ailleurs la commune fait partie de l'[[aire d'attraction du Havre]], dont elle est une commune de la couronne<ref group=Note>La notion d'[[aire d'attraction d'une ville|aire d'attraction des villes]] a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'[[aire urbaine (France)|aire urbaine]], pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'[[Union européenne]].</ref>. Cette aire, qui regroupe {{Unité|116|communes}}, est catégorisée dans les aires de {{formatnum:200000}} à moins de {{Unité|700000|habitants}}<ref name="AAV2020">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/aire-attraction-ville/AAV2020039-le-havre|titre=Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Le Havre|site=insee.fr |consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="AAV20202b">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4806694 |titre=En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville |auteur=Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee) |date=21 octobre 2020 |site=insee.fr |consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>.


La commune, bordée par la [[Manche (mer)|Manche]], est également une commune littorale au sens de la loi du {{date-|3 janvier 1986}}, dite [[loi littoral]]<ref >{{Lien web |url= https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/kiosque/zonage-les-communes-soumises-la-loi-littoral|titre= Les communes soumises à la loi littoral.|site=www.observatoire-des-territoires.gouv.fr |date=2021|consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’[[écologie|équilibre écologique]] du [[littoral]], par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des {{nb|100|mètres}}, ou plus si le [[plan local d’urbanisme]] le prévoit<ref >{{Lien web |url=https://www.collectivites-locales.gouv.fr/loi-littoral|titre=La loi littoral|site=www.collectivites-locales.gouv.fr| consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>{{,}}<ref >{{Lien web |url=https://www.cohesion-territoires.gouv.fr/loi-relative-lamenagement-la-protection-et-la-mise-en-valeur-du-littoral|titre= Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral.|site=www.cohesion-territoires.gouv.fr | consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>.
La commune, bordée par la [[Manche (mer)|Manche]], est également une commune littorale au sens de la loi du {{date-|3 janvier 1986}}, dite [[loi littoral]]<ref>{{Lien web |url= https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/kiosque/zonage-les-communes-soumises-la-loi-littoral|titre= Les communes soumises à la loi littoral.|site=www.observatoire-des-territoires.gouv.fr |date=2021|consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’[[écologie|équilibre écologique]] du [[littoral]], par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des {{nb|100|mètres}}, ou plus si le [[plan local d'urbanisme]] le prévoit<ref>{{Lien web |url=https://www.collectivites-locales.gouv.fr/loi-littoral|titre=La loi littoral|site=www.collectivites-locales.gouv.fr| consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://www.cohesion-territoires.gouv.fr/loi-relative-lamenagement-la-protection-et-la-mise-en-valeur-du-littoral|titre= Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral.|site=www.cohesion-territoires.gouv.fr | consulté le= 4 avril 2021}}.</ref>.


=== Occupation des sols ===
=== Occupation des sols ===
[[Fichier:76254-Étretat-Sols.png|vignette|upright=1.4|alt=Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.|Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 ([[Corine Land Cover|CLC]]).]]
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la [[base de données]] [[Europe|européenne]] d’occupation [[biophysique]] des sols [[Corine Land Cover]] (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (50,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (50,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la [[base de données]] [[Europe|européenne]] d’occupation [[biophysique]] des sols [[Corine Land Cover]] (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (50,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (50,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
[[terres arables]] (25,7 %), prairies (24,9 %), zones urbanisées (20,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (11,2 %), forêts (10,3 %), zones humides côtières (6,8 %), eaux maritimes (0,7 %)<ref name="CLC">{{Lien web |url=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/corine-land-cover-0 |titre=CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). |site=le [https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/ site des données et études statistiques] du ministère de la Transition écologique.|consulté le= 12 mai 2021}}</ref>.
[[Terre arable|terres arables]] (25,7 %), prairies (24,9 %), zones urbanisées (20,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (11,2 %), forêts (10,3 %), zones humides côtières (6,8 %), eaux maritimes (0,7 %)<ref name="CLC">{{Lien web |url=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/corine-land-cover-0 |titre=CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). |site=le [https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/ site des données et études statistiques] du ministère de la Transition écologique.|consulté le= 12 mai 2021}}</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la [[carte de Cassini]] ({{s-|XVIII}}), la [[carte d'état-major]] (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'[[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]] pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>{{Lien web |url= https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=0.2075&y=49.707223&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGNV2&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap|titre=Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes|auteur=IGN |site=remonterletemps.ign.fr |consulté le=17 juillet 2023}}.</ref>.
[[Fichier:76254-Étretat-Sols.png|vignette|redresse=1.4|centre|alt=Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.|Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 ([[Corine Land Cover|CLC]]).]]

L'[[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]] met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la [[carte de Cassini]] ({{s-|XVIII}}), la [[carte d'état-major]] (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref>{{Lien web |url=https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x= 0.2075&y= 49.707223&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN50.1950&mode=vSlider|titre=Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.|auteur =[[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]] |site = remonterletemps.ign.fr |consulté le= 12 mai 2021}}. Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.</ref>.


=== Logement ===
=== Logement ===
Ligne 125 : Ligne 115 :
| → maisons || align="right" |905 || align="right" |65,3 % ||align="right" | 892 ||align="right" | 64,3 % || align="right" |880|| align="right" |63,8 %
| → maisons || align="right" |905 || align="right" |65,3 % ||align="right" | 892 ||align="right" | 64,3 % || align="right" |880|| align="right" |63,8 %
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| → appartements || align="right" |416 || align="right" |30,0 % || align="right" |42,7 || align="right" |30,8 % || align="right" |484 || align="right" |35,0 %
| → appartements || align="right" |416 || align="right" |30,0 % || align="right" |427 || align="right" |30,8 % || align="right" |484 || align="right" |35,0 %
|}
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Le parc de logements, dont l'importance est stable, se transforme progressivement : nombre de résidences principales deviennent des résidences secondaires pour les estivants, ou restent vacants.
Le parc de logements, dont l'importance est stable, se transforme progressivement : nombre de résidences principales deviennent des résidences secondaires pour les estivants, ou restent vacants.
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==== Conjectures anciennes ====
==== Conjectures anciennes ====
Au {{s-|XIX}}, l'[[Jean Benoît Désiré Cochet|Abbé Cochet]]<ref>{{opcit}}, {{p.|12-13-14}}.</ref> cherche à établir l'« orthographe » d'Étretat et pour cela, il cite, avec une certaine exhaustivité et précision, les formes anciennes. Cependant, il considère comme des corruptions (''sic'') les deux formes les plus anciennes ''Strutat'' et ''Strudard''. Curieusement, il retient le nom d{{'}}''Estretal'', attesté seulement à partir du {{s-|XVII}}, comme pertinent, sans doute parce qu'il est « répété aujourd'hui par beaucoup d'habitants de nos campagnes. » (il veut certainement dire « Étretal »). À l'époque, on n'a pas conscience que les noms propres, comme les noms communs, peuvent s'altérer au fil des siècles dans la bouche des gens du peuple. Par contre, il considère la forme isolée et tardive ''Étretot'' ({{s-|XVII}}) comme étant « évidemment une corruption », puisqu'elle n'apparaît que sous la plume des géographes (qu'il oppose aux habitants de nos campagnes avec un certain bon sens) et il rejette aussi implicitement les formes anciennes récurrentes ''Estrutat'', ''Estrutart'', comme savantes. Selon lui, la désinence ''tot'' (''sic''), si elle est commune en [[pays de Caux]], ne se rencontre pas dans des vallées. L'abbé privilégie une étymologie latine d{{'}}''Estretal'' conformément à sa formation : ''stratœ talus'', qui comporterait aujourd'hui un [[astérisque]] *''Stratae talus'', car cette forme n'est pas attestée. Elle signifierait, selon lui, ''strata'', voie pierrée, « traduite en français généralement par ''étré'' »<ref group="Note">On dirait aujourd'hui que l'appellatif toponymique ''estrée'' est le réflexe du latin ''strata'' (''via'').</ref> et il y associe les noms de lieux [[Étréville]] (''stratae villa'', c'est-à-dire ''*Stratae villa''), [[Estrée-Cauchy|Étrécauchie]] (''stratae calceia'', c'est-à-dire ''*Stratae calceia''), [[Étrépagny]] (''stratae pagus'', c'est-à-dire ''*Stratae pagus'') et [[Étréham]] (''stratae hammus'', c'est-à-dire ''*Stratae hammus''), toutes ces formes étant de son invention. Le second terme ''talus'' serait issu du celtique ''tal'' et signifierait « marché » ou « extrémité » (''sic'').
Au {{s-|XIX}}, l'[[Jean-Benoît Cochet|Abbé Cochet]]<ref>{{opcit}}, {{p.|12-13-14}}.</ref> cherche à établir l'« orthographe » d'Étretat et pour cela, il cite, avec une certaine exhaustivité et précision, les formes anciennes. Cependant, il considère comme des corruptions (''sic'') les deux formes les plus anciennes ''Strutat'' et ''Strudard''. Curieusement, il retient le nom d{{'}}''Estretal'', attesté seulement à partir du {{s-|XVII}}, comme pertinent, sans doute parce qu'il est « répété aujourd'hui par beaucoup d'habitants de nos campagnes. » (il veut certainement dire « Étretal »). À l'époque, on n'a pas conscience que les noms propres, comme les noms communs, peuvent s'altérer au fil des siècles dans la bouche des gens du peuple. Par contre, il considère la forme isolée et tardive ''Étretot'' ({{s-|XVII}}) comme étant « évidemment une corruption », puisqu'elle n'apparaît que sous la plume des géographes (qu'il oppose aux habitants de nos campagnes avec un certain bon sens) et il rejette aussi implicitement les formes anciennes récurrentes ''Estrutat'', ''Estrutart'', comme savantes. Selon lui, la désinence ''tot'' (''sic''), si elle est commune en [[pays de Caux]], ne se rencontre pas dans des vallées. L'abbé privilégie une étymologie latine d{{'}}''Estretal'' conformément à sa formation : ''stratœ talus'', qui comporterait aujourd'hui un [[astérisque]] *''Stratae talus'', car cette forme n'est pas attestée. Elle signifierait, selon lui, ''strata'', voie pierrée, « traduite en français généralement par ''étré'' »<ref group="Note">On dirait aujourd'hui que l'appellatif toponymique ''estrée'' est le réflexe du latin ''strata'' (''via'').</ref> et il y associe les noms de lieux [[Étréville]] (''stratae villa'', c'est-à-dire ''*Stratae villa''), [[Estrée-Cauchy|Étrécauchie]] (''stratae calceia'', c'est-à-dire ''*Stratae calceia''), [[Étrépagny]] (''stratae pagus'', c'est-à-dire ''*Stratae pagus'') et [[Étréham]] (''stratae hammus'', c'est-à-dire ''*Stratae hammus''), toutes ces formes étant de son invention. Le second terme ''talus'' serait issu du celtique ''tal'' et signifierait « marché » ou « extrémité » (''sic'').


En réalité, selon les principes de la phonétique historique, ''Strutat'' aboutit à ''Estrutat'' et ''Strudard'' à ''Estrudard'', et l'évolution de ''Strutat'' en ''Étretat'' est régulière et récurrente en langue d'oïl (cf. par exemple le [[Langues gallo-romanes|gallo-roman]] <small>STUDIA</small> > ''estudie'' ({{s-|XII}}) > ''estuide'' > ''étude'')<ref group="Note">Cette évolution correspond à un phénomène d'[[épenthèse]] dans le groupe [s] + consonne en gallo-roman.</ref>. Aussi, même s'il fut employé par les habitants des campagnes, ''Estretal'' n'a pas beaucoup plus de raisons qu{{'}}''Estretot'' d'être l'« orthographe originelle » du toponyme. Quant à l'affirmation de l'abbé sur la « désinence ''tot'' », qui est en fait un appellatif toponymique suffixé ''-tot'', selon laquelle ''-tot'' ne s'applique jamais à un lieu situé dans une vallée, elle est contredite sur un simple exemple : [[Hautot-sur-Seine]]. Outre le fait qu'elle ne correspond à aucune attestation ancienne, son explication par ''*Stratae talus'', composé pour le moins insolite, se heurte à de sérieux arguments. De plus, l'abbé semble ignorer l'existence en [[ancien français]] du terme ''estrée'' « route », issu effectivement du [[latin]] ''strata (via)'' et qui, comme il le pressent, constitue bien le premier élément d'[[Estrée-Cauchy]], mais celui-ci est identifié comme tel dès l'origine : ''Estrées'' en 1096<ref>[[Albert Dauzat]] et [[Charles Rostaing]], ''Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France'', Larousse, Paris, 1963 (rééd. Guénégaud, avec supplément de [[Marie-Thérèse Morlet]]), p. 274b.</ref>, forme sans rapport avec les attestations anciennes d'Étretat à la même époque. Quant aux autres toponymes cités, leurs formes anciennes véritablement attestées ne montrent aucune relation avec l'ancien français ''estree'' : Étréville (''Sturivilla'' vers 1054), Étrépagny (''Sterpiniacum'' 628, ''Stirpiniaco'' 872) et Étréham (''Œsterham'' 1350). En outre, ni ''-ville'', ni ''-ham'' ne sont généralement associés à un appellatif roman comme premier élément et ''pagus'' ne peut pas aboutir régulièrement à ''-pagny''. Il y a bien un élément ''tal'' en [[Langues celtiques|celtique]], ou plus précisément le [[Gaulois (langue)|gaulois]] ''talu'' qui signifie « front, surface »<ref>Xavier Delamarre, ''Dictionnaire de la langue gauloise'', Errance, Paris, 2001, {{p.|244}}.</ref>. Il apparaît dans le radical du mot gallo-roman <small>TALUTU</small> qui a certes donné ''talus'', mot [[français]], mais apparemment aucun autre dérivé. Le latin classique ''talus'' en revanche signifie « osselet du [[paturon]] de certains animaux, qui servait à jouer aux osselets » et ne convient pas ici. Il est probable que le mot prononcé [etrœtal] (et non pas [etretal]) soit le résultat d'une évolution populaire de la forme ''Estrutart'' où la finale [-ar] aurait fait place à [-al] : cette altération a pu être motivée par l'analogie avec les noms en ''-dalle'', fréquents dans le [[pays de Caux]] cf. aussi le hameau de ''Taintal'' (ancien lieu-dit au sud de [[Valmont (Seine-Maritime)|Valmont]], cf. Cassini), attesté sous la forme ''Stendala'' au {{s-|XII}}.
En réalité, selon les principes de la phonétique historique, ''Strutat'' aboutit à ''Estrutat'' et ''Strudard'' à ''Estrudard'', et l'évolution de ''Strutat'' en ''Étretat'' est régulière et récurrente en langue d'oïl (cf. par exemple le [[Langues gallo-romanes|gallo-roman]] <small>STUDIA</small> > ''estudie'' ({{s-|XII}}) > ''estuide'' > ''étude'')<ref group="Note">Cette évolution correspond à un phénomène d'[[épenthèse]] dans le groupe [s] + consonne en gallo-roman.</ref>. Aussi, même s'il fut employé par les habitants des campagnes, ''Estretal'' n'a pas beaucoup plus de raisons qu{{'}}''Estretot'' d'être l'« orthographe originelle » du toponyme. Quant à l'affirmation de l'abbé sur la « désinence ''tot'' », qui est en fait un appellatif toponymique suffixé ''-tot'', selon laquelle ''-tot'' ne s'applique jamais à un lieu situé dans une vallée, elle est contredite sur un simple exemple : [[Hautot-sur-Seine]]. Outre le fait qu'elle ne correspond à aucune attestation ancienne, son explication par ''*Stratae talus'', composé pour le moins insolite, se heurte à de sérieux arguments. De plus, l'abbé semble ignorer l'existence en [[ancien français]] du terme ''estrée'' « route », issu effectivement du [[latin]] ''strata (via)'' et qui, comme il le pressent, constitue bien le premier élément d'[[Estrée-Cauchy]], mais celui-ci est identifié comme tel dès l'origine : ''Estrées'' en 1096<ref>[[Albert Dauzat]] et [[Charles Rostaing]], ''Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France'', Larousse, Paris, 1963 (rééd. Guénégaud, avec supplément de [[Marie-Thérèse Morlet]]), p. 274b.</ref>, forme sans rapport avec les attestations anciennes d'Étretat à la même époque. Quant aux autres toponymes cités, leurs formes anciennes véritablement attestées ne montrent aucune relation avec l'ancien français ''estree'' : Étréville (''Sturivilla'' vers 1054), Étrépagny (''Sterpiniacum'' 628, ''Stirpiniaco'' 872) et Étréham (''Œsterham'' 1350). En outre, ni ''-ville'', ni ''-ham'' ne sont généralement associés à un appellatif roman comme premier élément et ''pagus'' ne peut pas aboutir régulièrement à ''-pagny''. Il y a bien un élément ''tal'' en [[Langues celtiques|celtique]], ou plus précisément le [[Gaulois (langue)|gaulois]] ''talu'' qui signifie « front, surface »<ref>Xavier Delamarre, ''Dictionnaire de la langue gauloise'', Errance, Paris, 2001, {{p.|244}}.</ref>. Il apparaît dans le radical du mot gallo-roman <small>TALUTU</small> qui a certes donné ''talus'', mot [[français]], mais apparemment aucun autre dérivé. Le latin classique ''talus'' en revanche signifie « osselet du [[paturon]] de certains animaux, qui servait à jouer aux osselets » et ne convient pas ici. Il est probable que le mot prononcé [etrœtal] (et non pas [etretal]) soit le résultat d'une évolution populaire de la forme ''Estrutart'' où la finale [-ar] aurait fait place à [-al] : cette altération a pu être motivée par l'analogie avec les noms en ''-dalle'', fréquents dans le [[pays de Caux]] cf. aussi le hameau de ''Taintal'' (ancien lieu-dit au sud de [[Valmont (Seine-Maritime)|Valmont]], cf. Cassini), attesté sous la forme ''Stendala'' au {{s-|XII}}.
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L'abbé fait cependant remarquer avec une sagesse toute scientifique « les rapprochements sont la meilleure voie, la seule peut-être où doive marcher l'étymologie, si elle veut jamais s'élever jusqu'au rang de science » et « hâtons-nous de sortir du royaume des conjectures et des tâtonnements, pour nous placer sur le terrain de l'histoire et des réalités ».
L'abbé fait cependant remarquer avec une sagesse toute scientifique « les rapprochements sont la meilleure voie, la seule peut-être où doive marcher l'étymologie, si elle veut jamais s'élever jusqu'au rang de science » et « hâtons-nous de sortir du royaume des conjectures et des tâtonnements, pour nous placer sur le terrain de l'histoire et des réalités ».


Ce type d'explications se retrouve encore dans divers ouvrages sur l'histoire d'Étretat<ref>[[Raymond Lindon]], ''Étretat, son histoire, ses légendes'', les Éditions de Minuit 1963.</ref> et sur plusieurs sites internet<ref>[http://www.etretat-info.com/divers/histoire-d-etretat.htm Histoire et étymologie d'Étretat sur Etretat-info.com].</ref>. À titre d'exemple : « Étretat pourrait venir de ''ostreosa statio'' qui signifie station d'huître, d{{'}}''estre'' qui veut dire étroit et pourrait évoquer la configuration d'Étretat serré entre deux falaises, ou encore ''estruere'', verbe latin signifiant « trouer, percer. »<ref>''Le Patrimoine des communes de la Seine-Maritime'', t. I, Haute-Normandie, Éd. Flohic 1997. {{p.|305}}.</ref> Ces différentes hypothèses ne correspondent en rien à la nature des formes anciennes mentionnées plus haut et ne sont pas basées sur une analyse linguistique des éléments attestés, ainsi le latin ''ostrea'' a donné ''oistre'' en ancien français (jusqu'au {{s-|XVII}}) et ''[[huître]]'' parallèlement. ''*Ostreosa'' (non attesté) aurait donc évolué en ''*oistreuse'' ou ''*huîtreuse'' et ''statio'' en ''estacïon'' (''estacion'' attesté fin {{s-|XII}}, moderne ''station'', forme savante attestée à partir de la fin du {{s-|XII}} également). Quant au ''estre'' proposé par ces sources, on peut supposer qu'il s'agit d'une forme parallèle à ''étroit'', issu du latin ''strictus'', en réalité ce terme n'existe pas en [[ancien français]] avec la signification d'« étroit », mais au sens de « ce qui est à l'extérieur » (terme issu du latin ''exterus''). En outre, on ne trouve aucune tentative pour expliquer l'élément ''-tat''. ''E(x)struere'' est avec ce sens un terme de [[latin médiéval]]<ref>{{Lien web|titre=ESTRUERE, Glossarium mediae et infimae latinitatis, Du Cange et al.|url=http://ducange.enc.sorbonne.fr/estruere|site=ducange.enc.sorbonne.fr|consulté le=2017-03-09}}.</ref>, forme fabriquée d'après le latin ''exstruere'' (italien ''estruere'') « construire, édifier, amasser », contaminée par l'ancien français ''troe'' « trou » (issu d'un bas latin ''*traucum'') même chose que pour l'hypothèse précédente, d'où procède ''-tat'' ?
Ce type d'explications se retrouve encore dans divers ouvrages sur l'histoire d'Étretat<ref>[[Raymond Lindon]], ''Étretat, son histoire, ses légendes'', les Éditions de Minuit 1963.</ref> et sur plusieurs sites internet<ref>[http://www.etretat-info.com/divers/histoire-d-etretat.htm Histoire et étymologie d'Étretat sur Etretat-info.com].</ref>. À titre d'exemple : {{citation|Étretat pourrait venir de ''ostreosa statio'' qui signifie station d'huître, d{{'}}''estre'' qui veut dire étroit et pourrait évoquer la configuration d'Étretat serré entre deux falaises, ou encore ''estruere'', verbe latin signifiant « trouer, percer »<ref>''Le Patrimoine des communes de la Seine-Maritime'', t. I, Haute-Normandie, Éd. Flohic 1997. {{p.|305}}.</ref>.}} Ces différentes hypothèses ne correspondent en rien à la nature des formes anciennes mentionnées plus haut et ne sont pas basées sur une analyse linguistique des éléments attestés, ainsi le latin ''ostrea'' a donné ''oistre'' en ancien français (jusqu'au {{s-|XVII}}) et ''[[huître]]'' parallèlement. ''*Ostreosa'' (non attesté) aurait donc évolué en ''*oistreuse'' ou ''*huîtreuse'' et ''statio'' en ''estacïon'' (''estacion'' attesté fin {{s-|XII}}, moderne ''station'', forme savante attestée à partir de la fin du {{s-|XII}} également). Quant au ''estre'' proposé par ces sources, on peut supposer qu'il s'agit d'une forme parallèle à ''étroit'', issu du latin ''strictus'', en réalité ce terme n'existe pas en [[ancien français]] avec la signification d'« étroit », mais au sens de « ce qui est à l'extérieur » (terme issu du latin ''exterus''). En outre, on ne trouve aucune tentative pour expliquer l'élément ''-tat''. ''E(x)struere'' est avec ce sens un terme de [[latin médiéval]]<ref>{{Lien web|titre=ESTRUERE, Glossarium mediae et infimae latinitatis, Du Cange et al.|url=http://ducange.enc.sorbonne.fr/estruere|site=ducange.enc.sorbonne.fr|consulté le=2017-03-09}}.</ref>, forme fabriquée d'après le latin ''exstruere'' (italien ''estruere'') « construire, édifier, amasser », contaminée par l'ancien français ''troe'' « trou » (issu d'un bas latin ''*traucum'') même chose que pour l'hypothèse précédente, d'où procède ''-tat'' ?


==== Études modernes ====
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* [[Ernest Nègre]] reprend l'analyse de Fr. de Beaurepaire sur la base, toutefois, d'un surnom scandinave différent : ''Styrr'' (variante vieux [[danois]] ''Styr''<ref>[http://www.nordicnames.de/w/index.php?title=Special%3ASearch&ns0=1&ns14=1&redirs=0&search=Styrr&fulltext=Search Site de Nordic Names : Styrr, Styr].</ref>) > latinisé en ''Esturus'' dans les textes<ref>Ernest Nègre, ''Toponymie générale de la France. 2. Formations non-romanes…, vol. 2'', Librairie Droz 1991. {{p.|1015}} {{n°|8292}}.</ref> (''y'' se prononce « u » dans presque toutes les [[langues germaniques]]). Ernest Nègre considère implicitement que le [s] de ''staðr'' s'est [[assimilation (phonétique)|assimilé]] au [r] de ''Styrr'', c'est-à-dire ''*Styrrstaðr'' > ''*Styrrtaðr''.
* [[Ernest Nègre]] reprend l'analyse de Fr. de Beaurepaire sur la base, toutefois, d'un surnom scandinave différent : ''Styrr'' (variante vieux [[danois]] ''Styr''<ref>[http://www.nordicnames.de/w/index.php?title=Special%3ASearch&ns0=1&ns14=1&redirs=0&search=Styrr&fulltext=Search Site de Nordic Names : Styrr, Styr].</ref>) > latinisé en ''Esturus'' dans les textes<ref>Ernest Nègre, ''Toponymie générale de la France. 2. Formations non-romanes…, vol. 2'', Librairie Droz 1991. {{p.|1015}} {{n°|8292}}.</ref> (''y'' se prononce « u » dans presque toutes les [[langues germaniques]]). Ernest Nègre considère implicitement que le [s] de ''staðr'' s'est [[assimilation (phonétique)|assimilé]] au [r] de ''Styrr'', c'est-à-dire ''*Styrrstaðr'' > ''*Styrrtaðr''.
* [[René Lepelley]] se contente de l'explication de Beaurepaire<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[René Lepelley]] |titre=Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie |éditeur=Presses Universitaires de Caen |année=1996 |passage=118 |isbn=2-905461-80-2}}.</ref>.
* [[René Lepelley]] se contente de l'explication de Beaurepaire<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[René Lepelley]] |titre=Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie |éditeur=Presses Universitaires de Caen |année=1996 |passage=118 |isbn=2-905461-80-2}}.</ref>.
* [[Jean Renaud (professeur)|Jean Renaud]] est le seul à donner une version radicalement différente de l'étymologie du lieu. Le second élément serait issu du vieux norrois ''stakkr'' « rocher élevé, en mer » bien attesté près des établissements vikings : ''stakk'' aux [[Shetland]], ''stac'' aux [[Hébrides]], et que l'on retrouve sur la côte des [[Îles de la Manche]] et du [[Cotentin]] sous les formes ''étac'' ou ''état'', comme l'Étacq à [[Jersey]], l'État à [[Îles Chausey|Chausey]] ou l'État, rocher au large de [[Jobourg]] (cf. [[Stack (géologie)|stack]]). Le premier élément serait peut-être le vieux norrois ''stútr'' utilisé dans le sens de « dressé, projeté ». Selon lui, le nom a dû s'appliquer à la fameuse aiguille d'Étretat : le « rocher dressé »<ref>Jean Renaud, ''Vikings et noms de lieux de Normandie'', [[éditions OREP]], 2009. {{p.|36}}.</ref>. L'évolution phonétique serait la suivante ''*Stútrstakkr'' > ''*Sturstac'' > ''*Sturtat'' > ''Strutat''. On ne conserve cependant aucune trace de ces évolutions phonétiques complexes dans les formes anciennes.
* [[Jean Renaud (professeur)|Jean Renaud]] est le seul à donner une version radicalement différente de l'étymologie du lieu. Le second élément serait issu du vieux norrois ''stakkr'' « rocher élevé, en mer » bien attesté près des établissements vikings : ''stakk'' aux [[Shetland]], ''stac'' aux [[Hébrides]], et que l'on retrouve sur la côte des [[Îles Anglo-Normandes|Îles de la Manche]] et du [[Cotentin]] sous les formes ''étac'' ou ''état'', comme l'Étacq à [[Jersey]], l'État à [[Îles Chausey|Chausey]] ou l'État, rocher au large de [[Jobourg]] (cf. [[Stack (géologie)|stack]]). Le premier élément serait peut-être le vieux norrois ''stútr'' utilisé dans le sens de « dressé, projeté ». Selon lui, le nom a dû s'appliquer à la fameuse aiguille d'Étretat : le « rocher dressé »<ref>Jean Renaud, ''Vikings et noms de lieux de Normandie'', [[éditions OREP]], 2009. {{p.|36}}.</ref>. L'évolution phonétique serait la suivante ''*Stútrstakkr'' > ''*Sturstac'' > ''*Sturtat'' > ''Strutat''. On ne conserve cependant aucune trace de ces évolutions phonétiques complexes dans les formes anciennes.


L'hypothèse de François de Beaurepaire, par l'[[anthroponyme]] vieux danois ''Thor'' ou vieux norrois ''Þórr'', peut convenir dans la mesure où ce nom de personne a parfois évolué en ''Tur-'' lorsqu'il est associé à un autre mot norrois. {{Ex}} NL ''Toretot'' {{s-|XIII}} > [[Turretot]], ''*Torcleville'' (''Torclevilla'' 1158) > [[Turqueville]] ; NP ''Thorgisl'' > Turgis, ''Thorketill'' > Turquetil. En outre, on constate aussi des [[métathèse (linguistique)|métathèses]] et des évolutions de la voyelle initiale, comme dans NP Turquetil > Truptil (Pays de Caux) ; NL ''*Tormodeville'' (''Tormodi villa'' 1025) > [[Trémauville]]. Le passage de ''*Þórrstaðr'' à ''*Storta(r)t'', puis ''*Sturta(r)t'' et enfin ''Struta(r)t'' vers 1040 serait la conséquence de deux métathèses successives. Parallèlement, on note l'extrême fréquence de celles-ci dans le dialecte local, le [[cauchois]], exemple : ''eune frémi'' « une fourmi ». Dans l'hypothèse ''*Þórrstaðr'', il existe un nom de lieu équivalent en Norvège, [[Torstad]], situé sur le littoral dans le [[Comté de Nord-Trøndelag|Nord-Trøndelag]] (voir aussi le lieu Þórðarstaðir en [[Islande]]).
L'hypothèse de François de Beaurepaire, par l'[[Anthroponymie|anthroponyme]] vieux danois ''Thor'' ou vieux norrois ''Þórr'', peut convenir dans la mesure où ce nom de personne a parfois évolué en ''Tur-'' lorsqu'il est associé à un autre mot norrois. {{Ex}} NL ''Toretot'' {{s-|XIII}} > [[Turretot]], ''*Torcleville'' (''Torclevilla'' 1158) > [[Turqueville]] ; NP ''Thorgisl'' > Turgis, ''Thorketill'' > Turquetil. En outre, on constate aussi des [[métathèse (linguistique)|métathèses]] et des évolutions de la voyelle initiale, comme dans NP Turquetil > Truptil (Pays de Caux) ; NL ''*Tormodeville'' (''Tormodi villa'' 1025) > [[Trémauville]]. Le passage de ''*Þórrstaðr'' à ''*Storta(r)t'', puis ''*Sturta(r)t'' et enfin ''Struta(r)t'' vers 1040 serait la conséquence de deux métathèses successives. Parallèlement, on note l'extrême fréquence de celles-ci dans le dialecte local, le [[cauchois]], exemple : ''eune frémi'' « une fourmi ». Dans l'hypothèse ''*Þórrstaðr'', il existe un nom de lieu équivalent en Norvège, [[Torstad]], situé sur le littoral dans le [[Comté de Nord-Trøndelag|Nord-Trøndelag]] (voir aussi le lieu Þórðarstaðir en [[Islande]]).


Cependant, le premier élément ''*Stur-'' > ''Stru-'' > ''Estru-'' semble se retrouver dans [[Carquebut|Éturville]] (''Sturvilla'' 1165, [[Manche (département)|Manche]]) et [[Étréville]] (''Sturivilla'' vers 1054; ''Esturvilla'' vers 1148; ''Sturvilla'' en 1179, [[Eure (département)|Eure]])<ref>François de Beaurepaire, ''Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure'', Éd. Picard 1981. {{ISBN|2-7084-0067-3}}.</ref>. Il s'agit probablement du nom de personne masculin d'origine scandinave ''Styr(r)'' qui se perpétue dans les noms de famille normands Estur, encore en usage dans le [[pays de Caux]] et Étur, dans le pays de Caux et le Cotentin<ref>[http://www.geopatronyme.com/cgi-bin/carte/nomcarte.cgi?numero=0336191&periode=4 Géopatronyme : Répartition du nom de famille Estur].</ref>. Dans ''Estrutat'', il a d'abord subi une métathèse de ''Stur''- en ''Stru-'', d'où ''Estru-'' au lieu d{{'}}''Estur''. Ce mot fait directement écho sur le plan phonétique, avec un ancien anthroponyme normand ''Esturman'', latinisé en ''Strumannus'', mentionné dans le ''Cartulaire de Jersey'' et dont la forme originelle est ''Sturmannus'', issu du vieux norrois ''stýrimaðr''<ref>[[Elisabeth Ridel]], ''Bateaux de type scandinave en Normandie ({{s-|X}} - {{s-|XIII}})'' {{p.|311}}. in ''Colloque international de la Hague, L'Héritage des Vikings en Europe de l'Ouest'', Université de Caen 2002.</ref> ou vieux danois ''Styrman'', ainsi que l'ancien normand ''esturman'' mot-à-mot « homme du gouvernail » → « capitaine ». C'est pourquoi l'hypothèse ''*Styrrstaðr'' > ''*Styrrtaðr'' (avec [[assimilation (phonétique)|assimilation]] de [s] à [r]) d'Ernest Nègre est la plus forte, elle est en outre phonétiquement plus simple.
Cependant, le premier élément ''*Stur-'' > ''Stru-'' > ''Estru-'' semble se retrouver dans [[Carquebut|Éturville]] (''Sturvilla'' 1165, [[Manche (département)|Manche]]) et [[Étréville]] (''Sturivilla'' vers 1054; ''Esturvilla'' vers 1148; ''Sturvilla'' en 1179, [[Eure (département)|Eure]])<ref>François de Beaurepaire, ''Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure'', Éd. Picard 1981. {{ISBN|2-7084-0067-3}}.</ref>. Il s'agit probablement du nom de personne masculin d'origine scandinave ''Styr(r)'' qui se perpétue dans les noms de famille normands Estur, encore en usage dans le [[pays de Caux]] et Étur, dans le pays de Caux et le Cotentin<ref>[http://www.geopatronyme.com/cgi-bin/carte/nomcarte.cgi?numero=0336191&periode=4 Géopatronyme : Répartition du nom de famille Estur].</ref>. Dans ''Estrutat'', il a d'abord subi une métathèse de ''Stur''- en ''Stru-'', d'où ''Estru-'' au lieu d{{'}}''Estur''. Ce mot fait directement écho sur le plan phonétique, avec un ancien anthroponyme normand ''Esturman'', latinisé en ''Strumannus'', mentionné dans le ''Cartulaire de Jersey'' et dont la forme originelle est ''Sturmannus'', issu du vieux norrois ''stýrimaðr''<ref>[[Elisabeth Ridel]], ''Bateaux de type scandinave en Normandie ({{s-|X}} - {{s-|XIII}})'' {{p.|311}}. in ''Colloque international de la Hague, L'Héritage des Vikings en Europe de l'Ouest'', Université de Caen 2002.</ref> ou vieux danois ''Styrman'', ainsi que l'ancien normand ''esturman'' mot-à-mot « homme du gouvernail » → « capitaine ». C'est pourquoi l'hypothèse ''*Styrrstaðr'' > ''*Styrrtaðr'' (avec [[assimilation (phonétique)|assimilation]] de [s] à [r]) d'Ernest Nègre est la plus forte, elle est en outre phonétiquement plus simple.
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D'après des découvertes archéologiques, l'occupation humaine du site remonterait à l'[[Antiquité]]. Cependant, on ignore tout des détails de la vie et du rôle tenu historiquement par le village, et même son nom ancien. L'activité a dû toujours être liée à la pêche, avant le développement du village en tant que station balnéaire au {{s-|XIX}} et la disparition des pêcheurs à la fin du {{s-|XX}}.
D'après des découvertes archéologiques, l'occupation humaine du site remonterait à l'[[Antiquité]]. Cependant, on ignore tout des détails de la vie et du rôle tenu historiquement par le village, et même son nom ancien. L'activité a dû toujours être liée à la pêche, avant le développement du village en tant que station balnéaire au {{s-|XIX}} et la disparition des pêcheurs à la fin du {{s-|XX}}.


Une vieille légende attribue la fondation du village à des Vikings, qui surgissant de leur ''[[esnèque]]'' ([[Bateau viking|drakkar]]), auraient tenté d'abuser d'une Dame Olive, une sainte femme fort riche, qui avait coutume de se baigner ou de laver son linge dans la fontaine au pied d'un rocher. Le nom de « Fontaine Olive » a subsisté pour désigner sur la plage, une source devenue sous-marine par le recul du littoral et matérialisée par une enceinte carrée d'époque antique.
Une vieille légende attribue la fondation du village à des Vikings, qui surgissant de leur ''[[Bateau viking#Noms anciens en langue d'oïl|esnèque]]'' ([[Bateau viking|drakkar]]), auraient tenté d'abuser d'une Dame Olive, une sainte femme fort riche, qui avait coutume de se baigner ou de laver son linge dans la fontaine au pied d'un rocher. Le nom de « Fontaine Olive » a subsisté pour désigner sur la plage, une source devenue sous-marine par le recul du littoral et matérialisée par une enceinte carrée d'époque antique.


Agglomération secondaire dans l'[[Antiquité]], Étretat était reliée à ''Jvliobona'' ou ''Iuliobona'' ([[Lillebonne]]) par une [[voie romaine]]. Plusieurs traces de ce passé gallo-romain ont été mises au jour : un [[aqueduc]] de trois kilomètres détruit dans la première moitié du {{s-|XIX}}, des monnaies, des vases, une [[villa romaine|villa]], un cimetière à incinération relativement modeste de cinq à six urnes en terre cuite accompagnées d'assiettes en terre rouge et de clous en fer, ensuite l'[[Jean Benoît Désiré Cochet|abbé Cochet]] a encore exhumé quatre nouvelles sépultures avec dix-huit vases. Comme ailleurs, ces objets et infrastructures caractéristiques de la civilisation romaine n'indiquent pas la présence de Romains, mais la conversion progressive des populations celtiques, en l'occurrence les [[Calètes]], à la civilisation romaine perçue par les élites comme plus raffinée. En outre, on note qu'aucune tombe de militaire romain, ni de camp romain datant du [[Haut-Empire romain|Haut-Empire]] n'a jamais été mis au jour par des archéologues dans le Nord-Ouest de la Gaule.
Agglomération secondaire dans l'[[Antiquité]], Étretat était reliée à ''Jvliobona'' ou ''Iuliobona'' ([[Lillebonne]]) par une [[voie romaine]]. Plusieurs traces de ce passé gallo-romain ont été mises au jour : un [[aqueduc]] de trois kilomètres détruit dans la première moitié du {{s-|XIX}}, des monnaies, des vases, une [[villa romaine|villa]], un cimetière à incinération relativement modeste de cinq à six urnes en terre cuite accompagnées d'assiettes en terre rouge et de clous en fer, ensuite l'[[Jean-Benoît Cochet|abbé Cochet]] a encore exhumé quatre nouvelles sépultures avec dix-huit vases. Comme ailleurs, ces objets et infrastructures caractéristiques de la civilisation romaine n'indiquent pas la présence de Romains, mais la conversion progressive des populations celtiques, en l'occurrence les [[Calètes]], à la civilisation romaine perçue par les élites comme plus raffinée. En outre, on note qu'aucune tombe de militaire romain, ni de camp romain datant du [[Haut-Empire romain|Haut-Empire]] n'a jamais été mis au jour par des archéologues dans le Nord-Ouest de la Gaule.


Dans le jardin du presbytère, un autre cimetière recouvrait des ruines d'époque romaine. Il date des [[Mérovingiens]] et regroupait, entre autres, des tombes de militaires, comme habituellement dans la région, qui ont livré : une [[spatha]], des [[Fibule|agrafes]] en bronze, des plaques de ceinturon, un [[scramasaxe]]. Une douzaine de squelettes, voire davantage, était inhumée en position assise, comme à [[Londinières]], [[Envermeu]], [[Selzen]]<ref>[[Ludwig Lindenschmit père|Ludwig Lindenschmit]], [[Wilhelm Lindenschmit père|Wilhelm Lindenschmit]] : ''Das germanische Todtenlager bei Selzen in der Provinz Rheinhessen dargestellt und erläutert.'' von Zabern Verlag, [[Mayence]] 1848 (réimpression, avec préface de Kurt Böhner éditeur, 1969).</ref>, au [[Danemark]] et en [[Angleterre]] ([[Yorkshire]], [[Northamptonshire]]). Postérieurement, on a déterré d'autres sépultures contenant des squelettes avec des silex au pied et du mobilier : trois [[Scramasaxe|breitsaxes]], des boucles et des plaques en fer [[Damasquinage|damasquinés]], des épingles en os. Le mobilier recueilli, la présence d'armes, la répartition géographique limitée de tels rites funéraires indiquent l'installation d'étrangers francs ou saxons dans la région, comme il a été analysé avec précision ailleurs, par exemple à [[Frénouville]] ou à [[Vron]]. On notera également que les Germains tout comme les Celtes, tendaient à la romanisation et à l'assimilation dans l'Empire.
Dans le jardin du presbytère, un autre cimetière recouvrait des ruines d'époque romaine. Il date des [[Mérovingiens]] et regroupait, entre autres, des tombes de militaires, comme habituellement dans la région, qui ont livré : une [[spatha]], des [[Fibule|agrafes]] en bronze, des plaques de ceinturon, un [[scramasaxe]]. Une douzaine de squelettes, voire davantage, était inhumée en position assise, comme à [[Londinières]], [[Envermeu]], [[Selzen]]<ref>[[Ludwig Lindenschmit père|Ludwig Lindenschmit]], [[Wilhelm Lindenschmit père|Wilhelm Lindenschmit]] : ''Das germanische Todtenlager bei Selzen in der Provinz Rheinhessen dargestellt und erläutert.'' von Zabern Verlag, [[Mayence]] 1848 (réimpression, avec préface de Kurt Böhner éditeur, 1969).</ref>, au [[Danemark]] et en [[Angleterre]] ([[Yorkshire]], [[Northamptonshire]]). Postérieurement, on a déterré d'autres sépultures contenant des squelettes avec des silex au pied et du mobilier : trois [[Scramasaxe|breitsaxes]], des boucles et des plaques en fer [[Damasquinage|damasquinés]], des épingles en os. Le mobilier recueilli, la présence d'armes, la répartition géographique limitée de tels rites funéraires indiquent l'installation d'étrangers francs ou saxons dans la région, comme il a été analysé avec précision ailleurs, par exemple à [[Frénouville]] ou à [[Vron]]. On notera également que les Germains tout comme les Celtes, tendaient à la romanisation et à l'assimilation dans l'Empire.


=== Moyen Âge ===
=== Moyen Âge ===
[[File:Etretat - 1293 - ACTES DES ROIS DE FRANCE - Philipe IV le bel.jpg|thumb|Acte de possession de Harfleur, Montivilliers, Etretat, Fécamp et Lorris au comte de Gueldre en 1293 par le roi [[Philippe IV le Bel]] - [[Bibliothèque nationale de France|BNF Paris]].]]
[[File:Etretat - 1293 - ACTES DES ROIS DE FRANCE - Philipe IV le bel.jpg|thumb|Acte de possession de Harfleur, Montivilliers, Étretat, Fécamp et Lorris au comte de Gueldre en 1293 par le roi [[Philippe IV le Bel]] - [[Bibliothèque nationale de France|BNF Paris]].]]
Le lieu est sous l'autorité des ducs de Normandie au {{s-|X}}, avant de passer sous celle de l'[[abbaye de Fécamp]] qui fait établir des ermitages hors du village, dont l'église au {{s-|XII}} et des fermes. Étretat, plus que Fécamp, fournit des bateaux au roi de France [[Philippe de Valois|Philipe de Valois]]. Il semble qu'avec la rivalité anglo-française d'alors, le port d'échouage soit abandonné<ref>Sur le site de la mairie d'Étretat - http://www.etretat.fr/download/PLU_FINAL/2-Rapport_de_presentation/2.1_diagnostic_et_etat_initial_de_l'environnement.pdf</ref>, ou attribué à la seigneurie de [[Bénouville (Seine-Maritime)|Bénouville]]. Le {{date-|15 janvier 1525}}, le village de pêcheurs est submergé<ref>Liste des crues historiques marquantes dans [http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/inondations_historiques_repertoriees_avant_2011.pdf].</ref>.
Le lieu est sous l'autorité des ducs de Normandie au {{s-|X}}, avant de passer sous celle de l'[[Abbaye de la Trinité de Fécamp|abbaye de Fécamp]] qui fait établir des ermitages hors du village, dont l'église au {{s-|XII}} et des fermes. Étretat, plus que Fécamp, fournit des bateaux au roi de France [[Philippe VI de Valois|Philipe de Valois]]. Il semble qu'avec la rivalité anglo-française d'alors, le port d'échouage soit abandonné<ref>Sur le site de la mairie d'Étretat - http://www.etretat.fr/download/PLU_FINAL/2-Rapport_de_presentation/2.1_diagnostic_et_etat_initial_de_l'environnement.pdf</ref>, ou attribué à la seigneurie de [[Bénouville (Seine-Maritime)|Bénouville]]. Le {{date-|15 janvier 1525}}, le village de pêcheurs est submergé<ref>Liste des crues historiques marquantes dans [http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/inondations_historiques_repertoriees_avant_2011.pdf].</ref>.


=== Temps modernes ===
=== Temps modernes ===
[[File:Cartographie d'Etretat - XVIIIe siécle.jpg|thumb|Gros plan sur l'estuaire d'Etretat dans une carte du {{s-|XVIII}} - Musée Maison de l'Armateur - [[Le Havre]]<ref>dans "1 - Carte particulière des Costes de Normandie", depuis Dieppe jusqu'à la pointe de la Percée en Bessin (en toises et lieues communes) - Musée Maison de l'Armateur - Le Havre.</ref>.]]
[[File:Cartographie d'Etretat - XVIIIe siécle.jpg|thumb|Gros plan sur l'estuaire d'Étretat dans une carte du {{s-|XVIII}} - Musée Maison de l'Armateur - [[Le Havre]]<ref>dans « 1 - Carte particulière des Costes de Normandie », depuis Dieppe jusqu'à la pointe de la Percée en Bessin (en toises et lieues communes) - Musée Maison de l'Armateur - Le Havre.</ref>.]]
Sur les cartes topographiques conservées à la [[Bibliothèque nationale de France|Bibliothèque Nationale]], « ''Strétal'' » apparait comme un lieu-dit en arrière de la côte sur les deux cartes de 1650 de Louis-Nicolas de Clerville<ref>Louis-Nicolas de Clerville, ''Carte topographique des costes maritimes de Normandie et partie de Picardie depuis Etretat jusque à Cayeux et Carte topographique des costes maritimes de Normandie depuis le Port Embessin jusqu'à Etretat''...</ref> au [[Cap d'Antifer]] dont l'aiguille est l'amer. La carte indique la profondeur de 5 à 8 brasses, indiquant ainsi le danger du [[Marée|marnage]] de {{unité|10|à=16|mètres}} de haut. « ''Estretat'' » paraît en 1740 dans la carte de Lemoyne<ref>Lemoyne, ''Carte d'une partie des costes de Normandie...[Le Tréport - Etretat]''.</ref>. Alors que sur les cartes les plus anciennes du pays de Caux une simple rivière et son estuaire sont bien indiqués<ref>in ''Description du pais de Caux'' / Salomon Rogers sculpsit 1619.</ref>, sur une carte de 1753, « ''Etretat'' » apparait comme un vaste port naturel dans un estuaire bien protégé<ref>carte particulière des costes de Normandie depuis Dieppe jusqu'à la pointe de la Percée en Bessin.</ref>. Il n'y a pas de village juste une église construite au {{s-|XII}} sur la carte de Mangin<ref>Magin, Nicolas (1663-1742, ingénieur ordinaire). Carte de Fécamp.</ref>.
Sur les cartes topographiques conservées à la [[Bibliothèque nationale de France|Bibliothèque Nationale]], « ''Strétal'' » apparait comme un lieu-dit en arrière de la côte sur les deux cartes de 1650 de Louis-Nicolas de Clerville<ref>Louis-Nicolas de Clerville, ''Carte topographique des costes maritimes de Normandie et partie de Picardie depuis Étretat jusque à Cayeux et Carte topographique des costes maritimes de Normandie depuis le Port Embessin jusqu'à Étretat''...</ref> au [[Cap d'Antifer]] dont l'aiguille est l'amer. La carte indique la profondeur de 5 à 8 brasses, indiquant ainsi le danger du [[Marée|marnage]] de {{unité|10|à=16|mètres}} de haut. « ''Estretat'' » paraît en 1740 dans la carte de Lemoyne<ref>Lemoyne, ''Carte d'une partie des costes de Normandie...[Le Tréport - Étretat]''.</ref>. Alors que sur les cartes les plus anciennes du pays de Caux une simple rivière et son estuaire sont bien indiqués<ref>in ''Description du pais de Caux'' / Salomon Rogers sculpsit 1619.</ref>, sur une carte de 1753, « ''Etretat'' » apparait comme un vaste port naturel dans un estuaire bien protégé<ref>carte particulière des costes de Normandie depuis Dieppe jusqu'à la pointe de la Percée en Bessin.</ref>. Il n'y a pas de village juste une église construite au {{s-|XII}} sur la carte de Mangin<ref>Magin, Nicolas (1663-1742, ingénieur ordinaire). Carte de Fécamp.</ref>.
En effet en 1665 sous Louis XIV, la plage est placée sous sa protection directe et devient une [[capitainerie (port)|capitainerie]] avec une garnison. La dernière autorité militaire en fut Jacques-Nicolas-Joseph-Adam de Grandval qui fit construire en 1786 le Château du Grandval où il est mort en 1811. Sur la plage se trouvait un petit fortin rond dont les ruines sont visibles sur les photographies du {{s-|XIX}}<ref>in E. Parmentier, ''Étretat : son origine, ses légendes, ses villas et leurs habitants'', Ed. Leroux 1890, {{p.|34-35}}.</ref>. En 1669, une grande marée ne laisse que des ruines, selon l'abbé Biot dans ''Remarques sur le Havre de Grâce'', ce qui est également indiqué sur la carte de Cassini.
En effet en 1665 sous Louis XIV, la plage est placée sous sa protection directe et devient une [[capitainerie (port)|capitainerie]] avec une garnison. La dernière autorité militaire en fut Jacques-Nicolas-Joseph-Adam de Grandval qui fit construire en 1786 le Château du Grandval où il est mort en 1811. Sur la plage se trouvait un petit fortin rond dont les ruines sont visibles sur les photographies du {{s-|XIX}}<ref>in E. Parmentier, ''Étretat : son origine, ses légendes, ses villas et leurs habitants'', Ed. Leroux 1890, {{p.|34-35}}.</ref>. En 1669, une grande marée ne laisse que des ruines, selon l'abbé Biot dans ''Remarques sur le Havre de Grâce'', ce qui est également indiqué sur la carte de Cassini.
En 1782, l'ingénieur [[Jacques-Élie Lamblardie|Lamblardie]] décrit la baie comme un port d'échouage, de {{unité|500|toises}} de large environ mais dont la ville et le sol de la vallée sur une profondeur de {{unité|700|m}} sont placés en dessous du niveau de la mer à marée haute, protégée par une digue de galets portés par les marées<ref>Cet échouage est Etretat, petit port de pêcheurs , situé à l’embouchure d’un vallon de {{unité|260|toises}} de largeur, mesuré d’un escarpement à l’autre. La plage où les bateaux peuvent aborder a {{unité|500|toises}} de longueur ; deux caps qui s’avancent dans la mer jusqu’à {{unité|100|toises}} de distance réduite, la terminent à droite et à gauche, et forment une baie rentrante en croissant, à l’abri des vents depuis l’ouest jusqu’au nord-est, en passant par le sud. Le sol du vallon qui répond à cette baie, se trouve, sur plus de {{unité|350|toises}} de longueur, de plusieurs pieds au-dessous du niveau des hautes mers. Tout le village d’Etretat, établi dans cette partie du vallon , n’est préservé des irruptions de la mer que par une digue naturelle que les vagues ont formée avec les seuls cailloux qui proviennent des deux parties saillantes de la côte qui circonscrivent la baie ; aussi la grosseur des galets dont cette digue est formée ne dépasse pas communément celle d’un pouce cube.
En 1782, l'ingénieur [[Jacques-Élie Lamblardie|Lamblardie]] décrit la baie comme un port d'échouage, de {{unité|500|toises}} de large environ mais dont la ville et le sol de la vallée sur une profondeur de {{unité|700|m}} sont placés en dessous du niveau de la mer à marée haute, protégée par une digue de galets portés par les marées<ref>Cet échouage est Étretat, petit port de pêcheurs , situé à l’embouchure d’un vallon de {{unité|260|toises}} de largeur, mesuré d’un escarpement à l’autre. La plage où les bateaux peuvent aborder a {{unité|500|toises}} de longueur ; deux caps qui s’avancent dans la mer jusqu’à {{unité|100|toises}} de distance réduite, la terminent à droite et à gauche, et forment une baie rentrante en croissant, à l’abri des vents depuis l’ouest jusqu’au nord-est, en passant par le sud. Le sol du vallon qui répond à cette baie, se trouve, sur plus de {{unité|350|toises}} de longueur, de plusieurs pieds au-dessous du niveau des hautes mers. Tout le village d’Étretat, établi dans cette partie du vallon , n’est préservé des irruptions de la mer que par une digue naturelle que les vagues ont formée avec les seuls cailloux qui proviennent des deux parties saillantes de la côte qui circonscrivent la baie ; aussi la grosseur des galets dont cette digue est formée ne dépasse pas communément celle d’un pouce cube.
Les vieillards de ce village ne se ressouviennent que d’une seule irruption de la mer à travers la digue. in Jacques Élie de Lamblardie, ''Mémoire sur les côtes de la haute Normandie comprises entre l'embouchure de la Seine et celle de la Somme, considérées relativement au galet qui remplit les ports situés dans cette partie de la Manche'', Le Havre, 1789, {{p.|59-60}}, Bnf</ref>. Il propose d'y créer un port.
Les vieillards de ce village ne se ressouviennent que d’une seule irruption de la mer à travers la digue. in Jacques Élie de Lamblardie, ''Mémoire sur les côtes de la haute Normandie comprises entre l'embouchure de la Seine et celle de la Somme, considérées relativement au galet qui remplit les ports situés dans cette partie de la Manche'', Le Havre, 1789, {{p.|59-60}}, Bnf</ref>. Il propose d'y créer un port.


=== Révolution française et Empire ===
=== Révolution française et Empire ===
C'est une période charnière pour Étretat qui, de village de pêcheurs<ref>en 1787- Carte de l'embouchure de la riviere de Seine et de la coste du Nord jusqu'à Fescamp sur laquelle le principal cours de cette riviere approche presentement du Port d'Honfleur.</ref>, va devenir ville balnéaire. Peu à peu, l'activité traditionnelle de la pêche va être supplantée par le tourisme. C'est aussi l'époque où va être définitivement abandonné le projet récurrent de [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]] à [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]] de construire un port militaire. En effet, les rois de France ont cherché à protéger [[Le Havre]] avec différents projets : avec celui de l'amiral Bonivel pour François {{Ier}}, un projet pour [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]], un pour [[Louis XVI]] et enfin le projet de Lapeyre pour Napoléon {{Ier}} conservé aux Archives départementales de la Seine-Maritime<ref>{{Lien web|titre=Le port militaire d’Etretat|url=https://www.histoire-image.org/etudes/port-militaire-etretat|date=2013-06-05|consulté le=2017-03-09}}.</ref>. En 1761, Jean Huber décrit ''Estretal'' comme « une belle petite ville, près de la mer et a une petite distance du cap d'Antifer »<ref>Jean Huber, ''La Géographie Universelle: Où L'On Donne Une Idée Abrégée Des autres parties du Monde en 1757-1761'', {{p.|168}}.</ref>. C'est de cette époque que datent les deux plus anciens bâtiments d'Étretat.
C'est une période charnière pour Étretat qui, de village de pêcheurs<ref>en 1787- Carte de l'embouchure de la riviere de Seine et de la coste du Nord jusqu'à Fescamp sur laquelle le principal cours de cette riviere approche presentement du Port d'Honfleur.</ref>, va devenir ville balnéaire. Peu à peu, l'activité traditionnelle de la pêche va être supplantée par le tourisme. C'est aussi l'époque où va être définitivement abandonné le projet récurrent de [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]] à [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]] de construire un port militaire. En effet, les rois de France ont cherché à protéger [[Le Havre]] avec différents projets : avec celui de l'amiral Bonivel pour François {{Ier}}, un projet pour [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]], un pour [[Louis XVI]] et enfin le projet de Lapeyre pour Napoléon {{Ier}} conservé aux Archives départementales de la Seine-Maritime<ref>{{Lien web|titre=Le port militaire d’Étretat|url=https://www.histoire-image.org/etudes/port-militaire-etretat|date=2013-06-05|consulté le=2017-03-09}}.</ref>. En 1761, Jean Huber décrit ''Estretal'' comme « une belle petite ville, près de la mer et a une petite distance du cap d'Antifer »<ref>Jean Huber, ''La Géographie Universelle: Où L'On Donne Une Idée Abrégée Des autres parties du Monde en 1757-1761'', {{p.|168}}.</ref>. C'est de cette époque que datent les deux plus anciens bâtiments d'Étretat.


[[Fichier:Etretat - Parc à Huîtres de Marie-Antoinette.jpg|vignette|Éléments du parc à huîtres de Marie-Antoinette, fortifiés par l'armée allemande entre 1940 et 1944.]]
[[Fichier:Etretat - Parc à Huîtres de Marie-Antoinette.jpg|vignette|Éléments du parc à huîtres de Marie-Antoinette, fortifiés par l'armée allemande entre 1940 et 1944.]]
[[Fichier:Source d'eau douce sur la plage à Etretat à marée basse.jpg|vignette|Sources d'eau douce de la rivière souterraine se déversant dans la Manche à Étretat visible à marée basse, avec falaise d'amont au fond.]]
[[Fichier:Source d'eau douce sur la plage à Etretat à marée basse.jpg|vignette|Sources d'eau douce de la rivière souterraine se déversant dans la Manche à Étretat visible à marée basse, avec falaise d'amont au fond.]]
Au {{s-|XVIII}}, la ville cultive et affine des [[huîtres]] pour [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], et les bourriches d'huîtres sont livrées en une nuit à Versailles pour y être consommées fraîches au matin<ref>[https://www.ouest-france.fr/economie/tourisme/dans-le-splendide-paysage-qu-offrent-les-falaises-d-etretat-7174202]</ref> Aujourd'hui, les restes des parcs à huîtres sont bien visibles au bas de la falaise d'aval. En 1777, le marquis de Belvert pour satisfaire la Reine, fait transporter les huîtres par deux sloops, « La Syrène » et la « Cauchoise » depuis la baie de Cancale, après plusieurs mois de raffinage dans l'eau salée de mer et d'eau douce de la rivière souterraine, il les expédiait à Paris, à dos d'âne ou de cheval<ref>{{Lien web|titre=L'Histoire des Parcs à Huîtres|url=http://www.etretat.net/office-de-tourisme-etretat/modules/content/content.php?page=l-histoire-des-parcs-a-huitres|site=Office de Tourisme d'Étretat|date=|consulté le=2017-03-09}}.</ref>.
Au {{s-|XVIII}}, la ville cultive et affine des [[Huître|huîtres]] pour [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], et les bourriches d'huîtres sont livrées en une nuit à Versailles pour y être consommées fraîches au matin<ref>[https://www.ouest-france.fr/economie/tourisme/dans-le-splendide-paysage-qu-offrent-les-falaises-d-etretat-7174202]</ref>. Aujourd'hui, les restes des parcs à huîtres sont bien visibles au bas de la falaise d'aval. En 1777, le marquis de Belvert pour satisfaire la Reine, fait transporter les huîtres par deux sloops, « La Syrène » et la « Cauchoise » depuis la baie de Cancale, après plusieurs mois de raffinage dans l'eau salée de mer et d'eau douce de la rivière souterraine, il les expédiait à Paris, à dos d'âne ou de cheval<ref>{{Lien web|titre=L'Histoire des Parcs à Huîtres|url=http://www.etretat.net/office-de-tourisme-etretat/modules/content/content.php?page=l-histoire-des-parcs-a-huitres|site=Office de Tourisme d'Étretat|date=|consulté le=2017-03-09}}.</ref>.


=== Époque contemporaine ===
=== Époque contemporaine ===
Pendant la première moitié du siècle, il y a entre vingt-cinq et trente bateaux de pêche sur le ''perrey''. Cependant, dès 1850, leur nombre diminue fortement pour ne plus atteindre qu'une seule unité. Ils sont remplacés par des canots qui pratiquent la pêche côtière. Les ''clinques'', des bateaux traditionnels à [[Bordages à clin|clin]], naviguaient jusqu'à [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] pour pêcher le [[hareng]] à la fin de l'automne et le village abritait de {{nobr|250 à 300 marins}}. La seule activité restée florissante à Étretat jusqu'à la fin du {{s-|XIX}} est la pêche au [[maquereau]], que l'on pratique pendant les trois mois d'été.
Pendant la première moitié du siècle, il y a entre vingt-cinq et trente bateaux de pêche sur le ''perrey''. Cependant, dès 1850, leur nombre diminue fortement pour ne plus atteindre qu'une seule unité. Ils sont remplacés par des canots qui pratiquent la pêche côtière. Les ''clinques'', des bateaux traditionnels à [[Bordages à clin|clin]], naviguaient jusqu'à [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] pour pêcher le [[hareng]] à la fin de l'automne et le village abritait de {{nobr|250 à 300 marins}}. La seule activité restée florissante à Étretat jusqu'à la fin du {{s-|XIX}} est la pêche au [[maquereau]], que l'on pratique pendant les trois mois d'été.


Le site est découvert par [[Eugène Isabey]]<ref>Adolphe Joanne, ''Le Havre, Étretat, Fécamp, Saint-Valery-en-Caux'', Guide Touristique, Ed Hachette, Paris, 1872, {{p.|102}}.</ref> qui vient y peindre six mois en 1820<ref>Abbé Cochet, ''Étretat, son passé, son présent, son avenir'', 1853, {{p.|7}}.</ref>. Il fait découvrir le lieu à ses amis et aux peintres romantiques [[Richard Parkes Bonington|Bonington]] [[Paul Huet]], [[Camille Roqueplan|Roqueplan]]... qui mettent en avant dans leurs peintures l'aspect sombre et tragique des tempêtes, des naufrages et des falaises tombant à pic dans la mer. En 1831, [[Eugène Lepoittevin]] s'y fait construire un atelier pour étudier la mer. En 1840, le « Manuel de voyage de John Murray », décrit Étretat à l'attention des touristes anglais et recommande de s'y arrêter sur la route 18 Havre- Dieppe : « A 10 milles au sud-ouest de Fécamp, sur la côte, se trouve le village de pêcheur, Etretat, au milieu des rochers qui ont été sculptées par la mer en [[arche naturelle|arche]]s, [[aiguille (géologie)|aiguille]]s et dans d'autres formes fantastiques. Ce lieu est apprécié des artistes français, et il y a une petite auberge correcte et simple (Au rendez-vous des Artistes). La route menante est mauvaise. »<ref>in ''Murray's Hand-Book for travellers in France : Normandy, ...'', « Route 18 Havre- Dieppe », 1840, {{3e}} éd. 1848, {{p.|68}}.</ref>.
Le site est découvert par [[Eugène Isabey]]<ref>Adolphe Joanne, ''Le Havre, Étretat, Fécamp, Saint-Valery-en-Caux'', Guide Touristique, Ed Hachette, Paris, 1872, {{p.|102}}.</ref> qui vient y peindre six mois en 1820<ref>Abbé Cochet, ''Étretat, son passé, son présent, son avenir'', 1853, {{p.|7}}.</ref>. Il fait découvrir le lieu à ses amis et aux peintres romantiques [[Richard Parkes Bonington|Bonington]] [[Paul Huet]], [[Camille Roqueplan|Roqueplan]] qui mettent en avant dans leurs peintures l'aspect sombre et tragique des tempêtes, des naufrages et des falaises tombant à pic dans la mer. En 1831, [[Eugène Lepoittevin]] s'y fait construire un atelier pour étudier la mer. En 1840, le « Manuel de voyage de John Murray », décrit Étretat à l'attention des touristes anglais et recommande de s'y arrêter sur la route 18 Havre–Dieppe : {{citation|À 10 milles au sud-ouest de Fécamp, sur la côte, se trouve le village de pêcheur, Étretat, au milieu des rochers qui ont été sculptées par la mer en [[arche naturelle|arche]]s, [[aiguille (géologie)|aiguille]]s et dans d'autres formes fantastiques. Ce lieu est apprécié des artistes français, et il y a une petite auberge correcte et simple (Au rendez-vous des Artistes). La route menante est mauvaise<ref>in ''Murray's Hand-Book for travellers in France : Normandy, ...'', « Route 18 Havre- Dieppe », 1840, {{3e}} éd. 1848, {{p.|68}}.</ref>.}}


Mais le village de pêcheurs « indigents » apprécié des artistes, est détruit plusieurs fois à la Pentecôte 1806, 17 février 1807, 1808, 1823 et 6 février 1842 chaque fois faisant de nombreux morts à la suite d'orages et de grandes marées provoquant inondations, torrents de boue transformant le village en « un lac jaune » bien qu'on y ait installé un petit canal avec une écluse, laissant apparaître d'anciennes fortifications-digues<ref>Abbet Cochet, ''Revue de Rouen et de Normandie'', Sociétés des émules, Rouen, 1842, {{p.|236-245}}.</ref>.
Dès 1824 à Dieppe, s'installe un établissement de bains où la [[Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1798-1870)|duchesse de Berry]] lance la vogue des [[Bain de mer|bains de mer]], ce qui entraîne la transhumance de la haute société parisienne et le développement des [[Station balnéaire|stations balnéaires]] adoptant l'[[Architecture néo-traditionnelle|architecture néo-normande]] sur la côte d'Albâtre<ref>{{ouvrage|auteur=Jean-Paul Hervieu, Gilles Désiré dit Gosset, Éric Barré (dir.)|titre=Bains de mer et thermalisme en Normandie|éditeur=Annales de Normandie|date=2002|passage=140}}.</ref>. Mais le village de 300 pêcheurs « indigents » apprécié des artistes, ne profite pas immédiatement de cette vogue. Il est détruit plusieurs fois à la Pentecôte 1806, 17 février 1807, 1808, 1823 et 6 février 1842 chaque fois faisant de nombreux morts à la suite d'orages et de grandes marées provoquant inondations, torrents de boue transformant le village en « un lac jaune » bien qu'on y ait installé un petit canal avec une écluse, laissant apparaître d'anciennes fortifications-digues<ref>Abbet Cochet, ''Revue de Rouen et de Normandie'', Sociétés des émules, Rouen, 1842, {{p.|236-245}}.</ref>.


==== Créé sous le Second Empire ====
==== Créé sous le Second Empire ====
Aussi Étretat ne succombe-t-elle à la mode des bains de mer qu'après 1843. [[Alphonse Karr]], auteur d'un roman à succès sur la ville en 1836 ''Histoire de Romain d’Étretat'', va beaucoup contribuer au lancement de la petite station. C'est à cette époque que l'on construit la route de [[Fécamp]] et la route du Havre. On établit des liaisons régulières par ''[[omnibus]]'' à cheval. C'est avec [[Napoléon III]], le [[Duc de Morny]], le Comte d'Escherny et [[Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ|Lecomte-du Nouÿ]] que se met un projet de station balnéaire dont les premiers investisseurs sont des musiciens de l'Opéra de Paris. C'est aussi à cette époque que l'on commence à bâtir des [[villa]]s de style balnéaire, à un rythme de plus en plus soutenu, alors que ce n'était guère le cas avant 1830. On reconstruit également le village, tout comme les villas, avec des silex taillés et des [[brique (matériau)|briques]].
Aussi Étretat ne succombe-t-elle à la mode des bains de mer qu'après 1843. [[Alphonse Karr]], auteur d'un roman à succès sur la ville en 1836 ''Histoire de Romain d’Étretat'', va beaucoup contribuer au lancement de la petite station. C'est à cette époque que l'on construit la route de [[Fécamp]] et la route du Havre. On établit des liaisons régulières par ''[[omnibus]]'' à cheval. C'est avec [[Napoléon III]], le [[Duc de Morny]], le Comte d'Escherny et [[Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ|Lecomte-du Nouÿ]] que se met un projet de station balnéaire dont les premiers investisseurs sont des musiciens de l'Opéra de Paris. C'est aussi à cette époque que l'on commence à bâtir des [[villa]]s de style balnéaire, à un rythme de plus en plus soutenu, alors que ce n'était guère le cas avant 1830. On reconstruit également le village, tout comme les villas, avec des silex taillés et des [[brique (matériau)|briques]].
En 1852, s'ouvre un [[casino (lieu)|casino]] de planches et d'[[ardoise]]s, sous l'égide de la société des ''Bains de mer d'Étretat'' nouvellement créée. On y donne des spectacles tel ''[[Orphée aux Enfers]]'' de [[Jacques Offenbach]]. Cet [[opéra bouffe]] va donner son nom à la villa étretataise de son auteur. Dès cette époque tous ceux qui comptent autour de l'Opéra de Paris, chanteuses, chanteurs, compositeurs, librettistes y font construire une villa, [[Gustave Charpentier]], [[Jean-Baptiste Faure]], [[Ludovic Halévy]], [[Hortense Schneider]], Madame Dorus... et commandent aux peintres des vues des falaises. En 1861, le ''Manuel de voyage Murray'' décrit pour les touristes anglais la gare ferroviaire des Ifs-Etretat, là des fiacres desservent une station balnéaire bien adaptée, « remarquable pour la beauté de son paysage côtier », et où l'on peut séjourner dans les Hôtel Blanquet, des Bains, ou Gustave Hauville<ref>in John Murray, ''A handbook for travellers in France : being a guide to Normandy, Brittany; the rivers Seine, Loire....'', ed. Murray, Londres, 1861, {{p.|66}}.</ref>. La société parisienne prend le « petit train des plaisirs » de la [[gare Saint Lazare]] pour le [[Havre]] à l'occasion de l'[[exposition universelle]] du [[Havre]] de 1869, où Etretat est vanté pour son pittoresque autant par [[Gustave Courbet|Courbet]] que par [[Alexandre Dumas]]. Cependant la difficulté du lieu pris entre des falaises fait préférer aux banquiers et [[duc de Morny]], le projet de [[Deauville]]. La présence de galets et l'absence totale de sable sont sans doute en partie responsables du moindre succès de l'endroit pour la baignade, par rapport à des plages comme [[Trouville-sur-Mer]] ou même [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] et [[le Havre]]. Cependant, la raison principale est autre : des difficultés d'accès sont engendrées par la mauvaise qualité des voies de communication. En {{date-|décembre 1870}}, la ville est prise sans coup férir par des lanciers, [[Uhlans]] prussiens qui semblent déçus par ce lieu réputé du Second Empire<ref>in [[Ludovic Halevy]], ''Notes et souvenirs, 1871-1872, L'invasion : souvenirs et récits'', chapitre Étretat, {{p.|159-205}}, Paris, 1889.</ref>.
En 1852, s'ouvre un [[casino (lieu)|casino]] de planches et d'[[ardoise]]s, sous l'égide de la société des ''Bains de mer d'Étretat'' nouvellement créée. On y donne des spectacles tel ''[[Orphée aux Enfers]]'' de [[Jacques Offenbach]]. Cet [[opéra bouffe]] va donner son nom à la villa étretataise de son auteur. Dès cette époque tous ceux qui comptent autour de l'Opéra de Paris, chanteuses, chanteurs, compositeurs, librettistes y font construire une villa, [[Gustave Charpentier]], [[Jean-Baptiste Faure]], [[Ludovic Halévy]], [[Hortense Schneider]], Madame Dorus… et commandent aux peintres des vues des falaises. En 1861, le ''Manuel de voyage Murray'' décrit pour les touristes anglais la gare ferroviaire des Ifs-Étretat, là des fiacres desservent une station balnéaire bien adaptée, « remarquable pour la beauté de son paysage côtier », et où l'on peut séjourner dans les Hôtel Blanquet, des Bains, ou Gustave Hauville<ref>in John Murray, ''A handbook for travellers in France : being a guide to Normandy, Brittany; the rivers Seine, Loire....'', ed. Murray, Londres, 1861, {{p.|66}}.</ref>. La société parisienne prend le « petit train des plaisirs » de la [[Gare de Paris-Saint-Lazare|gare Saint Lazare]] pour le [[Havre]] à l'occasion de l'[[exposition universelle]] du [[Havre]] de 1869, où Étretat est vanté pour son pittoresque autant par [[Gustave Courbet|Courbet]] que par [[Alexandre Dumas]]. Cependant la difficulté du lieu pris entre des falaises fait préférer aux banquiers et [[duc de Morny]], le projet de [[Deauville]]. La présence de galets et l'absence totale de sable sont sans doute en partie responsables du moindre succès de l'endroit pour la baignade, par rapport à des plages comme [[Trouville-sur-Mer]] ou même [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] et [[le Havre]]. Cependant, la raison principale est autre : des difficultés d'accès sont engendrées par la mauvaise qualité des voies de communication. En {{date-|décembre 1870}}, la ville est prise sans coup férir par des lanciers, [[Uhlan|Uhlans]] prussiens qui semblent déçus par ce lieu réputé du Second Empire<ref>in [[Ludovic Halevy]], ''Notes et souvenirs, 1871-1872, L'invasion : souvenirs et récits'', chapitre Étretat, {{p.|159-205}}, Paris, 1889.</ref>.


==== Après l'Empire ====
==== Après l'Empire ====
[[Fichier:Laveuses d'Etretat vers 1908.jpg|vignette|Les [[lavandière]]s d'Étretat n'ont pas de lavoir sous abri, mais deux sources qui sourdent à l'ouest de la plage<ref group=Note>[https://lh3.googleusercontent.com/proxy/snXtgcZ9tZ-W2UpO1mCu33jVxhNortv4kwFBgkkoz7vc3kKKj_ditR82JJkueKAHDXFeWYdobNWBf8vNpmnTX4zfpUaYTTDFzSMIqzXcKdT6vQGuRsQEnnOIQu3GI__hOYRfWG8RtEsbvq0k476_5yjQUpLr2RgODA Plan du littoral, dessiné d’après photo aérienne], tiré de {{Lien web|url=http://www.etretat.carnetsdepolycarpe.com/2020/01/19/etretat-sans-galets/|titre=Etretat sans galets ?|auteur=|date=19 janvier 2020|site=Les carnets de Polycarpe}}. Le [[Cordon littoral|cordon de galets]] est en gris, le [[platier]] rocher en brun. Les deux sources utilisées par les lavandières qui viennent y laver leur linge à marée basse, sont figurées en bleu : les Laveuses (débit de 45 l/s mesuré en 1969 par le BRGM) et la Fontaine d'Olive (débit estimé à 50 l/s).</ref> et qui sont alimentées par un ruisseau souterrain venu du Grand Val.]]
[[File:Gare d'Eretat.jpg|thumb|La Gare d'Etretat vers 1910.]]
[[Fichier:Cabestan à Etretat vers 1900.jpg|vignette|Attelage de femmes et d'hommes à un cabestan pour remonter une ''clinque'' (« caïque », un type de bateau à clin typique de la région) sur les galets à Étretat vers 1900.]]
On enterre alors la petite rivière qui circule dans le Grand Val qui devient une rivière souterraine qui s'écoule aujourd'hui directement dans la mer et que l'on peut observer à marée basse. De plus comme on peut le constater en se rapportant à la [[carte de Cassini]], la ville gagne sur la mer, sur le ''perrey'', empêchant celle-ci d'entrer dans le val à marée haute. De plus en plus, le lieu prend des allures de rendez-vous touristique international, stimulé par la célébrité des falaises popularisées par les toiles de [[Claude Monet]], dont la cote n'a jamais été aussi élevée, et de [[Gustave Courbet]]. La proximité de Paris, du [[Le Havre|Havre]] et de [[Rouen]], grâce aux moyens de transport modernes, ne sont pas étrangères au succès de l'endroit. Finalement, une ligne de [[chemin de fer]] et une [[gare d'Étretat|gare]] en [[1890 dans les chemins de fer|1890]] achèveront de désenclaver ce lieu de villégiature déjà reconnu.
[[Fichier:Gare d'Eretat.jpg|vignette|La gare d'Étretat vers 1910.]]
On enterre alors la petite rivière qui circule dans le Grand Val<ref>[https://lh3.googleusercontent.com/proxy/oKzhcYltJBrhDS-bSajzhgEVmPm3C4fE2iEawCQNH2-mdKphlyQDM3h_8ENDlVeEF2iiyz7NRwtLq0eRRvT5Df-pUjQRUbOMeAP9VrGbU01qFmn-BOwBpTCqmqKAE_qx-KTVBG5XSZCLkbCyF1ut645sbBW_kDVvXX8on16yEw Carte géomorphologique d'Étretat], tirée de {{Lien web|url=http://www.etretat.carnetsdepolycarpe.com/2020/02/27/le-sous-sol-etretatais/|titre=Le sous-sol étretatais|auteur=|date=27 février 2020|site=Les carnets de Polycarpe}}.</ref> qui devient une rivière souterraine qui s'écoule aujourd'hui directement dans la mer et que l'on peut observer à marée basse. De plus comme on peut le constater en se rapportant à la [[carte de Cassini]], la ville gagne sur la mer, sur le ''perrey'', empêchant celle-ci d'entrer dans le val à marée haute. De plus en plus, le lieu prend des allures de rendez-vous touristique international, stimulé par la célébrité des falaises popularisées par les toiles de [[Claude Monet]], dont la cote n'a jamais été aussi élevée, et de [[Gustave Courbet]]. La proximité de Paris, du [[Le Havre|Havre]] et de [[Rouen]], grâce aux moyens de transport modernes, ne sont pas étrangères au succès de l'endroit. Finalement, une ligne de [[chemin de fer]] et une [[gare d'Étretat|gare]] mises en service en [[1895 dans les chemins de fer|1895]] achèveront de désenclaver ce lieu de villégiature déjà reconnu<ref>{{ouvrage|auteur=Jean-Paul Hervieu, Gilles Désiré dit Gosset, Éric Barré (dir.)|titre=Bains de mer et thermalisme en Normandie|éditeur=Annales de Normandie|date=2002|passage=137-140}}.</ref>.


Les Reines d'Espagne [[Marie-Christine de Bourbon-Siciles (1806-1878)|Marie-Christine de Bourbon-Sicile]] et sa fille [[Isabelle II]] viennent séjourner régulièrement l'été jusqu'en 1880 dans la résidence du Prince Lubomirski (1838-1911), grand Chambellan du [[Nicolas Ier (empereur de Russie)|Tsar Nicolas {{Ier}}]]. Le [[temple protestant d'Étretat]] est inauguré en 1883 par les architectes [[Émile Bénard]] et [[Charles Letrosne]], dans une architecture caractéristique du [[pays de Caux]], en brique et silex.
Les Reines d'Espagne [[Marie-Christine de Bourbon-Siciles (1806-1878)|Marie-Christine de Bourbon-Sicile]] et sa fille [[Isabelle II]] viennent séjourner régulièrement l'été jusqu'en 1880 dans la résidence du Prince Lubomirski (1838-1911), grand Chambellan du [[Nicolas Ier (empereur de Russie)|tsar Nicolas {{Ier}}]]. Le [[temple protestant d'Étretat]] est inauguré en 1883 par les architectes [[Émile Bénard]] et [[Charles Letrosne]], dans une architecture caractéristique du [[pays de Caux]], en brique et silex.


==== {{s-|XX}} ====
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Si le site naturel d'Étretat reste inchangé, bien que la [[biodiversité]] et la qualité des eaux soient menacées, ce sont surtout les aménagements et l'atmosphère même du bourg qui ont subi une grande mutation au {{s-|XX}} par rapport au siècle précédent, déjà prodigue en bouleversements.
Si le site naturel d'Étretat reste inchangé, bien que la [[biodiversité]] et la qualité des eaux soient menacées, ce sont surtout les aménagements et l'atmosphère même du bourg qui ont subi une grande mutation au {{s-|XX}} par rapport au siècle précédent, déjà prodigue en bouleversements.


Confiée à l'architecte de la Ville de Fécamp [[Emile Mauge]], l'urbanisation de la ville se voit transformer, avec la construction de bâtiments à colombage, imitant le style normand : le Manoir de la Salamandre, les Halles, le Clos Lupin, l'Orfraie, la Villa Arthus, ou le casino sur le front de mer aujourd'hui détruit <ref>Emile et Jacques Mauge, Travaux d'architecture à Fécamp, Etretat et Pierrefiques, Fécamp, 1937.</ref>.
Confiée à l'architecte de la Ville de Fécamp [[Emile Mauge]], l'urbanisation de la ville se voit transformer, avec la construction de bâtiments à colombage, imitant le style normand : le Manoir de la Salamandre, les Halles, le Clos Lupin, l'Orfraie, la Villa Arthus, ou le casino sur le front de mer aujourd'hui détruit<ref>Émile et Jacques Mauge, ''Travaux d'architecture à Fécamp, Étretat et Pierrefiques'', Fécamp, 1937.</ref>.


===== De la Première à la Seconde Guerre mondiale =====
===== De la Première à la Seconde Guerre mondiale =====
[[File:Etretat - banc du souvenir - 1914.jpg|thumb|Etretat - Banc du souvenir en granit devant la mer - 1914-1918.]]
[[File:Etretat - banc du souvenir - 1914.jpg|thumb|Étretat - Banc du souvenir en granit devant la mer - 1914-1918.]]


Étretat devient pendant la [[Première Guerre mondiale]], une base arrière et l'hôpital général {{Numéro avec majuscule|1}} des armées britanniques et du [[Commonwealth]], puis {{Numéro avec majuscule|2}} ''Base Hospital Unit'' de l'armée américaine dont témoignent aujourd'hui les 564 tombes du cimetière britannique et américain, une plaque commémorative sur la Halle et un banc de granit sur le Perrey sur lequel on peut lire ; « A Etretat, {{Numéro avec majuscule|1}} - General Presbyterian HOSP.B.E.F - Souvenir 1917-1918 ».
Étretat devient, pendant la [[Première Guerre mondiale]], une base arrière et l'hôpital général {{Numéro avec majuscule|1}} des armées britanniques et du [[Commonwealth]], puis {{Numéro avec majuscule|2}} ''Base Hospital Unit'' de l'armée américaine dont témoignent aujourd'hui les {{nb|564 tombes}} du cimetière britannique et américain, une plaque commémorative sur la Halle et un banc de granit sur le Perrey sur lequel on peut lire ; « A Etretat, {{Numéro avec majuscule|1}} - General Presbyterian HOSP.B.E.F - Souvenir 1917-1918 ».


En 1922 est fondée l'association des Amis d'Étretat afin de soutenir son électrification. Beaucoup de Parisiens comptent alors une résidence secondaire dans ce village de pêcheurs<ref name="Le Figaro Magazine">{{article|auteur=[[Carl Meeus]]|url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/etretat-joyau-en-peril-20220902 |titre=Étretat, joyau en péril |périodique=[[Le Figaro Magazine]]|date=2 septembre 2022|pages=52-55}}.</ref>.
La [[Seconde Guerre mondiale]] met un frein à la croissance du tourisme, favorisée en partie par de meilleures conditions de vie et une plus grande facilité de transport. Le front de mer est mutilé par l'occupant allemand, qui détruit le casino et les villas pour améliorer la défense du site en cas de débarquement allié. Les villas sont occupées et pillées. Plusieurs batailles navales ont lieu devant Étretat. Le {{date-|27 septembre 1943}} à {{heure|3|55}}, le bateau allemand VP1501 de {{unité|46|m}} de long<ref>{{Lien web|titre=VP1501 ou Wiking 7|url=http://www.grieme.org/pages/wiking7.html|site=www.grieme.org|date=|consulté le=2017-03-09}}.</ref> est coulé par deux torpilles anglaises. Il repose par {{unité|24|mètres}} de fond. Puis, dans la nuit du {{date-|27 août 1943}} à {{heure|23|55}} le chasseur de sous-marin UJ1433 de {{unité|58|m}} de long est coulé par le torpilleur [[La Combattante (torpilleur)|La Combattante]] des [[Forces Navales Françaises Libres]]. L'épave allemande dite « patrouilleur de Bénouville » repose par {{unité|20|m}} de fond. La ville est un lieu de « repos du guerrier » pour les troupes allemandes jusqu'à sa libération en septembre 1944<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Cédric|nom1=Thomas|titre=Etretat, 1939-1945|lieu=Luneray|éditeur=Editions Bertout|année=1996|pages totales=126|isbn=2-86743-255-3|isbn2=9782867432552|consulté le=2017-03-09}}.</ref>, grâce à la {{51e}} division des [[Highlanders]]. Après la guerre, la façade maritime fait l'objet d'une reconstruction moderne dans laquelle le [[béton]] domine. La villa de [[Jean-Baptiste Faure]] qui avait fait la réputation d'Étretat au {{s-|XIX}}, devenue un hôtel-pension tombé en ruines, est rasée en 1978.

La [[Seconde Guerre mondiale]] met un frein à la croissance du tourisme, qui avait été auparavant favorisée en partie par de meilleures conditions de vie et une plus grande facilité de transport. Le front de mer est mutilé par l'occupant allemand, qui détruit le casino et les villas pour améliorer la défense du site en cas de débarquement allié. Les villas sont occupées et pillées. Plusieurs batailles navales ont lieu devant Étretat. Le {{date-|27 septembre 1943}} à {{heure|3|55}}, le bateau allemand VP1501 de {{unité|46|m}} de long<ref>{{Lien web|titre=VP1501 ou Wiking 7|url=http://www.grieme.org/pages/wiking7.html|site=www.grieme.org|date=|consulté le=2017-03-09}}.</ref> est coulé par deux torpilles anglaises. Il repose par {{unité|24|mètres}} de fond. Puis, dans la nuit du {{date-|27 août 1943}} à {{heure|23|55}} le chasseur de sous-marin UJ1433 de {{unité|58|m}} de long est coulé par le torpilleur [[La Combattante (torpilleur)|La Combattante]] des [[Forces navales françaises libres]]. L'épave allemande dite « patrouilleur de Bénouville » repose par {{unité|20|m}} de fond. La ville est un lieu de « repos du guerrier » pour les troupes allemandes jusqu'à sa libération en septembre 1944<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Cédric|nom1=Thomas|titre=Étretat, 1939-1945|lieu=Luneray|éditeur=Editions Bertout|année=1996|pages totales=126|isbn=2-86743-255-3|isbn2=9782867432552|consulté le=2017-03-09}}.</ref> par la {{51e}} division des [[Highlanders]]. Après la guerre, la façade maritime fait l'objet d'une reconstruction moderne dans laquelle le [[béton]] domine. La villa de [[Jean-Baptiste Faure]], qui avait fait la réputation d'Étretat au {{s-|XIX}}, devenue un hôtel-pension tombé en ruines, est rasée en 1978.


===== Vers le tourisme de masse =====
===== Vers le tourisme de masse =====
L'institution des [[congés payés]] a marqué, comme ailleurs, le début d'une ère nouvelle. En cela, elle permit d'appliquer à la lettre les propos d'Alphonse Karr selon qui, s'il devait faire découvrir à un ami la mer, « ce serait à Étretat ».
L'institution des [[congés payés]] a marqué, comme ailleurs, le début d'une ère nouvelle. En cela, elle permit d'appliquer à la lettre les propos d'Alphonse Karr selon qui, s'il devait faire découvrir la mer à un ami, « ce serait à Étretat ».
On peut situer ce tournant après la [[Première Guerre mondiale]]. En effet, une grande partie de l'[[intelligentsia]] parisienne, des écrivains, artistes et hommes politiques qui le fréquentaient l'été, a alors déserté ce lieu de villégiature pour des cieux plus cléments et pour échapper au tourisme de masse. Cependant, la « classe des estivants » subsiste toujours dans les années 1960-1980. Ces estivants sont des familles originaires le plus souvent de Paris et de sa région. Ils possèdent parfois une résidence à Étretat depuis plusieurs générations et les rapports avec les « autochtones » n'ont pas toujours été des plus cordiaux<ref>Interview de [[Benoît Duteurtre]], dans ''Les États d'Étretat'', film documentaire télévisé produit par [[France 3 Normandie]] en [[1991 à la télévision|1991]].</ref>.
On peut situer ce tournant après la [[Première Guerre mondiale]]. En effet, une grande partie de l'[[intelligentsia]] parisienne, des écrivains, artistes et hommes politiques qui le fréquentaient l'été, a alors déserté ce lieu de villégiature pour des cieux plus cléments et pour échapper au tourisme de masse. Cependant, la « classe des estivants » subsiste toujours dans les années 1960-1980. Ces estivants sont des familles originaires le plus souvent de Paris et de sa région. Ils possèdent parfois une résidence à Étretat depuis plusieurs générations, et les rapports avec les « autochtones » n'ont pas toujours été des plus cordiaux<ref>Interview de [[Benoît Duteurtre]], dans ''Les États d'Étretat'', film documentaire télévisé produit par [[France 3 Normandie]] en [[1991 à la télévision|1991]].</ref>.


Si depuis les [[Années 1960 en France|années 1960]], les ''clinques'' ou ''clincarts'' improprement appelées « [[Caïque (bateau)|caïque]]s » (l'Abbé Cochet n'utilise d'ailleurs pas ce mot dans son ouvrage sur Étretat) avaient été complètement supplantées par des bateaux plus modernes, la pêche traditionnelle disparaît totalement dans les [[Années 1990 en France|années 1990]], le dernier pêcheur ayant cessé son activité professionnelle à cette époque.
Si depuis les [[Années 1960 en France|années 1960]] les ''clinques'' ou ''clincarts'' improprement appelées « [[Caïque (bateau)|caïque]]s » (l'Abbé Cochet n'utilise d'ailleurs pas ce mot dans son ouvrage sur Étretat) avaient été complètement supplantées par des bateaux plus modernes, la pêche traditionnelle disparaît totalement dans les [[Années 1990 en France|années 1990]], le dernier pêcheur ayant cessé son activité professionnelle à cette époque.


Plusieurs fois entre le {{date-|8 août 1975}} (il y eut une victime) et surtout le {{date-|28 février 1990}} dans les deux cas au cours d'une grande marée de [[tempête]], le cordon de galets qui protège la digue en empêchant les vagues de s'y briser a été emporté par la mer en amont. Toute la ville basse est en dessous du niveau de la mer à marée haute. Elle est construite en fait dans l'estuaire du Grand Val au {{s-|XIX}}, soit plusieurs centaines de maisons, ont été inondées sur {{unité/2|800|à=1000|mètres}} à partir du littoral. La mer reprenant son lit naturel dans le Val, comme lors des grandes inondations du {{s-|XIX}}, et empêchant pendant plusieurs jours l'écoulement de la rivière souterraine qui a dégorgé<ref>[http://www.alertes-meteo.com/divers_pheno/catasrophe_fran/tempetes_france/prevoir.htm].</ref>. Et en fait s'arrêtant devant les maisons les plus anciennes du {{s-|XVIII}}. Le président de la République de l'époque, [[François Mitterrand]], viendra lui-même se rendre compte sur place le {{date-|1 mars 1990}}. La ville a été déclarée en état de catastrophe naturelle 8 fois entre 1984 et 1999 pour inondations, coulées de boues et action des vagues<ref>{{lien web |titre=Catastrophes naturelles - Sécurité et environnement - Étretat (76790) |url=http://datafrance.info/etretat-76790/environnement-securite/catastrophes-naturelles?view=array_json |site=DataFrance |consulté le=06-06-2020}}.</ref>. Dans les [[Années 2000 en France|années 2000]] se sont terminés les travaux de reconstruction et de consolidation de la digue-promenade, le ''perrey'' et du casino, qui a retrouvé un cachet perdu jadis. Et la protection des galets, qui protègent la digue « le perrey » et la ville est un enjeu pour la municipalité<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Galets en péril. Étretat programme des travaux pour préserver sa plage|périodique=Normandie-actu|date=15/03/2016|lire en ligne=http://www.normandie-actu.fr/galets-en-peril-etretat-programme-des-travaux-pour-preserver-sa-plage_189007/|consulté le=2017-03-09|pages=}}.</ref>. Le réseau des canalisations d'eau potable et de son captage par une source dans la nappe phréatique, datant du {{s-|XIX}}, est rénovée depuis 2005<ref>Conseil Municipal du 19 octobre 2016 à lire http://www.etretat.fr/download/pv_cm_du_19_octobre_2016.pdf.</ref>. Débarrassé des boues d'alluvions, il donne une très bonne qualité d'eau en 2015<ref>{{Lien web|langue=fr|format=pdf|titre=L’EAU POTABLE EN NORMANDIE|url=https://www.normandie.ars.sante.fr/sites/default/files/2017-01/Bilan%20eau%20potable%202016.pdf|site=www.ars.normandie.sante.fr|date=|consulté le=2017-03-09}}.</ref>.
Plusieurs fois entre le {{date-|8 août 1975}} (il y eut une victime) et surtout le {{date-|28 février 1990}} dans les deux cas au cours d'une grande marée de [[tempête]], le cordon de galets qui protège la digue en empêchant les vagues de s'y briser a été emporté par la mer en amont. Toute la ville basse est en dessous du niveau de la mer à marée haute. Elle est construite en fait dans l'estuaire du Grand Val au {{s-|XIX}}, soit plusieurs centaines de maisons, ont été inondées sur {{unité/2|800|à=1000|mètres}} à partir du littoral. La mer reprenant son lit naturel dans le Val, comme lors des grandes inondations du {{s-|XIX}}, et empêchant pendant plusieurs jours l'écoulement de la rivière souterraine qui a dégorgé<ref>[http://www.alertes-meteo.com/divers_pheno/catasrophe_fran/tempetes_france/prevoir.htm].</ref>. Et en fait s'arrêtant devant les maisons les plus anciennes du {{s-|XVIII}}. Le président de la République de l'époque, [[François Mitterrand]], viendra lui-même se rendre compte sur place le {{date-|1 mars 1990}}. La ville a été déclarée en [[état de catastrophe naturelle]] 8 fois entre 1984 et 1999 pour inondations, coulées de boues et action des vagues<ref>{{lien web |titre=Catastrophes naturelles - Sécurité et environnement - Étretat (76790) |url=http://datafrance.info/etretat-76790/environnement-securite/catastrophes-naturelles?view=array_json |site=DataFrance |consulté le=06-06-2020}}.</ref>. Dans les [[Années 2000 en France|années 2000]] se sont terminés les travaux de reconstruction et de consolidation de la digue-promenade, le ''perrey'' et du casino, qui a retrouvé un cachet perdu jadis. La protection des galets, qui forment un rempart protégeant des inondations et de l'érosion des falaises, est un enjeu pour la municipalité dont un arrêté municipal indique qu'une contravention de première classe en application de l'article R610-5 du code pénal en cas de ramassage de galet s'applique<ref group=Note>Selon l'association "touche pas à mes galets" créée en 2016, trois à quatre-cents kilos sont retirés chaque jour de l'été par les touristes pour garder un souvenir. Cf {{Lien web|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/havre/galets-espece-protegee-etretat-1715661.html|titre=Les galets, espèce protégée à Etretat|auteur= Sylvie Callier|date=29 août 2019|site=france3-regions.francetvinfo.fr}}.</ref>, et que le contrevenant s'expose à une amende<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Galets en péril. Étretat programme des travaux pour préserver sa plage|périodique=Normandie-actu|date=15/03/2016|lire en ligne=http://www.normandie-actu.fr/galets-en-peril-etretat-programme-des-travaux-pour-preserver-sa-plage_189007/|consulté le=2017-03-09|pages=}}.</ref>. Le réseau des canalisations d'eau potable et de son captage par une source dans la nappe phréatique, datant du {{s-|XIX}}, est rénovée depuis 2005<ref>Conseil Municipal du 19 octobre 2016 à lire http://www.etretat.fr/download/pv_cm_du_19_octobre_2016.pdf.</ref>. Débarrassé des boues d'alluvions, il donne une très bonne qualité d'eau en 2015<ref>{{Lien web|langue=fr|format=pdf|titre=L’EAU POTABLE EN NORMANDIE|url=https://www.normandie.ars.sante.fr/sites/default/files/2017-01/Bilan%20eau%20potable%202016.pdf|site=www.ars.normandie.sante.fr|date=|consulté le=2017-03-09}}.</ref>.


Le tourisme de masse engendre un véritable problème de cohabitation entre les piétons et les automobiles dans les rues étroites, au moment des week-ends en saison et des vacances d'été. Les autorités locales ont construit de grandes aires de stationnement visant à réduire le trafic en centre-ville et à délester les zones saturées de véhicules. Elles sont situées rue Guy-de-Maupassant, près du petit [[temple protestant d'Étretat]] où s'est marié en 1895 [[André Gide]], autre célébrité d'Étretat, et à côté de la résidence pour personnes âgées Germaine-Coty. Plus récemment, un grand parking a été construit sur la route du Havre.
Le [[tourisme de masse]] engendre un véritable problème de cohabitation entre les piétons et les automobiles dans les rues étroites, au moment des week-ends en saison et des vacances d'été<ref name="Le Figaro Magazine"/>. Les autorités locales ont construit de grandes aires de stationnement visant à réduire le trafic en centre-ville et à délester les zones saturées de véhicules. Elles sont situées rue Guy-de-Maupassant, près du petit [[temple protestant d'Étretat]] où s'est marié en 1895 [[André Gide]], autre célébrité d'Étretat, et à côté de la résidence pour personnes âgées Germaine-Coty. Plus récemment, un grand parking a été construit sur la route du Havre.


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29 avril 2017 - Intervention-secours des pompiers à Etretat.jpg|Intervention-secours des marins-pompiers le {{date-|29 avril 2017}} pour secourir des promeneurs<ref>{{lien web |titre=A Etretat : 16 personnes piégées par la marée ont été secourues |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/pays-des-hautes-falaises/etretat/etretat-16-personnes-piegees-maree-ont-ete-secourues-1244187.html |site=France 3 Normandie |consulté le=30-06-2020}}.</ref> inconscients piégés par la marée montante.
29 avril 2017 - Intervention-secours des pompiers à Etretat.jpg|Intervention-secours des marins-pompiers le {{date-|29 avril 2017}} pour secourir des promeneurs<ref>{{lien web |titre=À Étretat : 16 personnes piégées par la marée ont été secourues |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/pays-des-hautes-falaises/etretat/etretat-16-personnes-piegees-maree-ont-ete-secourues-1244187.html |éditeur=France 3 Normandie |consulté le=30-06-2020}}.</ref> inconscients piégés par la marée montante.
"Caîque" traditionnelle d'Etretat.JPG|Étrave d'une « [[Caïque (bateau)|caïque]] » à Étretat, héritée du [[bateau viking]].
"Caîque" traditionnelle d'Etretat.JPG|alt=Étrave d'une « caïque » à Étretat, héritée du bateau viking.|Étrave d'une « [[Caïque (bateau)|caïque]] » à Étretat, héritée du [[bateau viking]].
FMIB 37349 Reparation des Filets, sur la greve d'Etretat (Seine-Inferieure).jpeg|Réparation des Filets, sur les galets d'Etretat au pied d'une ''caloge'', bateau de pêche couvert d'un toit, transformé en appentis pour ranger le matériel.
FMIB 37349 Reparation des Filets, sur la greve d'Etretat (Seine-Inferieure).jpeg|Réparation des Filets, sur les galets d'Étretat au pied d'une ''caloge'', bateau de pêche couvert d'un toit, transformé en appentis pour ranger le matériel.
26 avril 2017 - Etretat - panneau d'alerte sur les restes d'un bunker.jpg|Panneaux de prévention sur les restes d'un bunker allemand.
26 avril 2017 - Etretat - panneau d'alerte sur les restes d'un bunker.jpg|Panneaux de prévention sur les restes d'un bunker allemand.
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|consulté le=15 novembre 2015 }}.</ref>
|consulté le=15 novembre 2015 }}.</ref>
|Parti= [[Sans étiquette|SE]]<ref>{{Article
|Parti= [[Sans étiquette|SE]]<ref>{{Article
|titre=A Etretat, Franck Cottard a pris le parti de sa liberté
|titre=À Étretat, Franck Cottard a pris le parti de sa liberté
|périodique=[[Paris Normandie]] |date=12/1/2014
|périodique=[[Paris Normandie]] |date=12/1/2014
|url texte=https://www.paris-normandie.fr/art/politique/a-etretat-franck-cottard-a-pris-le-parti-de-sa-liberte-1131155-AAPN1131155
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{{Élu |Début= décembre 2016<ref>{{Article
{{Élu |Début= décembre 2016<ref>{{Article
|titre=Catherine Millet décroche la mairie d’Etretat
|titre=Catherine Millet décroche la mairie d’Étretat
|sous-titre=Au terme d’un second tour présenté sous la forme d’une triangulaire, l’ex première adjointe Catherine Millet a renversé l’actuel maire Franck Cottard au terme d’une campagne tendue
|sous-titre=Au terme d’un second tour présenté sous la forme d’une triangulaire, l’ex première adjointe Catherine Millet a renversé l’actuel maire Franck Cottard au terme d’une campagne tendue
|périodique=[[Paris-Normandie]] |date=11/12/2016
|périodique=[[Paris-Normandie]] |date=11/12/2016
|lire en ligne=https://www.paris-normandie.fr/actualites/politique/catherine-millet-decroche-la-mairie-d-etretat-XC7712145#
|lire en ligne=https://www.paris-normandie.fr/actualites/politique/catherine-millet-decroche-la-mairie-d-etretat-XC7712145#
|consulté le = 26/8/2020 }} {{Citation|l’ex-première adjointe enfonçait le clou. Sa liste, affichant respectivement une avance de 81 bulletins sur celle de Jean-Bernard Chaix (Pour un nouveau départ) et Franck Cottard (Poursuivons ensemble pour Etretat). Soit 40,84 % des suffrages exprimés alors que Jean-Bernard Chaix n’en recueille que 31,3 %. Franck Cottard 27,8.}}.</ref>
|consulté le = 26/8/2020 }} {{Citation|l’ex-première adjointe enfonçait le clou. Sa liste, affichant respectivement une avance de 81 bulletins sur celle de Jean-Bernard Chaix (Pour un nouveau départ) et Franck Cottard (Poursuivons ensemble pour Étretat). Soit 40,84 % des suffrages exprimés alors que Jean-Bernard Chaix n’en recueille que 31,3 %. Franck Cottard 27,8.}}.</ref>
|Fin= juillet 2020<ref>{{Article |auteur1=Gilles Anthoine
|Fin= juillet 2020<ref>{{Article |auteur1=Gilles Anthoine
|titre=Étretat. Municipales : trois listes mais sans le maire sortant
|titre=Étretat. Municipales : trois listes mais sans le maire sortant
|sous-titre=Pour les municipales de mars 2020, trois listes se présentent à Etretat. Catherine Millet, la maire actuelle, jette l'éponge et laisse sa place à sa majorité
|sous-titre=Pour les municipales de mars 2020, trois listes se présentent à Étretat. Catherine Millet, la maire actuelle, jette l'éponge et laisse sa place à sa majorité
|périodique=Tendance Ouest |date=11/3/2020
|périodique=Tendance Ouest |date=11/3/2020
|lire en ligne=https://www.tendanceouest.com/actualite-355277-etretat-municipales-trois-listes-mais-sans-le-maire-sortant.html
|lire en ligne=https://www.tendanceouest.com/actualite-355277-etretat-municipales-trois-listes-mais-sans-le-maire-sortant.html
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=== Revenus de la population et fiscalité ===
=== Revenus de la population et fiscalité ===
{{...}}
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=== Emploi ===
=== Emploi ===
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=== Entreprises et commerces ===
=== Entreprises et commerces ===
L'économie d'Étretat repose essentiellement sur le tourisme de courte durée qui engendre un commerce local florissant à la belle saison mais demeure en grande difficulté le reste de l'année<ref name="france3 251079">{{Article|auteur1=|titre=Etretat perd ses commerces de proximité - France 3 Normandie|périodique=France 3 Normandie|date=14/05/2013|lire en ligne=https://france3-regions.francetvinfo.fr/haute-normandie/2013/05/14/etretat-perd-ses-commerces-de-proximite-251079.html|consulté le=2017-03-09|pages=}}.</ref>. En effet, la ville perd des habitants<ref name="france3 tourisme envt">{{Lien web|titre=Etretat navigue entre tourisme et protection de l’environnement|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/emissions/littoral-le-magazine-des-gens-de-mer/actu/etretat-navigue-entre-tourisme-et-protection-de-l-environnement.html-0|site=France 3 Bretagne|date=|consulté le=2017-03-09}}.</ref> depuis 2000, entrainant la fermeture de classes et le transfert des cabinets médicaux dans les communes limitrophes<ref>{{Article|auteur1=Marie du Mesnil-Adelée|titre=SOS médecins pour la pharmacie d'Etretat - France 3 Normandie|périodique=France 3 Normandie|date=[74]|lire en ligne=https://france3-regions.francetvinfo.fr/haute-normandie/seine-maritime/pays-des-hautes-falaises/etretat/sos-medecins-pharmacie-etretat-815519.html|consulté le=2017-03-09|pages=}}.</ref>.
L'économie d'Étretat repose essentiellement sur le tourisme de courte durée qui engendre un commerce local florissant à la belle saison mais demeure en grande difficulté le reste de l'année<ref name="france3 251079">{{Article|auteur1=|titre=Étretat perd ses commerces de proximité - France 3 Normandie|périodique=France 3 Normandie|date=14/05/2013|lire en ligne=https://france3-regions.francetvinfo.fr/haute-normandie/2013/05/14/etretat-perd-ses-commerces-de-proximite-251079.html|consulté le=2017-03-09|pages=}}.</ref>. En effet, la ville perd des habitants<ref name="france3 tourisme envt">{{Lien web|titre=Étretat navigue entre tourisme et protection de l’environnement|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/emissions/littoral-le-magazine-des-gens-de-mer/actu/etretat-navigue-entre-tourisme-et-protection-de-l-environnement.html-0|site=France 3 Bretagne|date=|consulté le=2017-03-09}}.</ref> depuis 2000, entrainant la fermeture de classes et le transfert des cabinets médicaux dans les communes limitrophes<ref>{{Article|auteur1=Marie du Mesnil-Adelée|titre=SOS médecins pour la pharmacie d'Étretat - France 3 Normandie|périodique=France 3 Normandie|date=[74]|lire en ligne=https://france3-regions.francetvinfo.fr/haute-normandie/seine-maritime/pays-des-hautes-falaises/etretat/sos-medecins-pharmacie-etretat-815519.html|consulté le=2017-03-09|pages=}}.</ref>.


Les villas des estivants « parisiens », traditionnellement transmises dans les familles de génération en génération sont transformées en maison d'hôtes<ref name="france3 251079" />. En effet, la ville se hisse au tout premier rang des sites touristiques haut-normands les plus visités avec le [[palais Bénédictine]] à [[Fécamp]], la [[cathédrale Notre-Dame de Rouen|cathédrale de Rouen]] et [[Fondation Claude Monet|les jardins et maison de Claude Monet]] à [[Giverny]] avec des visites à la journée. Le site et la ville accueillent entre {{nombre|1|et=2|millions}} de visiteurs par an suivant les statistiques et les années<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|prénom1=Margaret|nom1=Alwan|titre=Les falaises d'Étretat parmi les Grands Sites de France|périodique=Le Figaro|date=2013-10-04|issn=0182-5852|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/culture/2013/10/04/03004-20131004ARTFIG00324-les-falaises-d-etretat-parmi-les-grands-sites-de-france.php|consulté le=2017-03-09|pages=}}.</ref>. Un casino, un golf, 40 restaurants, un camping, 14 hôtels et une vingtaine de maisons et chambres d'hôtes sont présents dans la ville. Le site est classé au titre de la loi de 1930 et comporte plusieurs zones [[Réseau Natura 2000|Natura 2000]] et espaces naturels sensibles, propriétés du Conservatoire du Littoral au titre de la protection de sa biodiversité<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Falaises d’Etretat, Côte d’Albâtre|url=http://www.grandsitedefrance.com/component/content/article/18-les-sites-membres/350-falaises-detretat-cote-dalbatre.html|site=www.grandsitedefrance.com|date=|consulté le=2017-03-09}}.</ref>. Les falaises reçoivent en moyenne {{nombre|3000}} visiteurs par jour en été<ref>http://www.seinemaritime.fr/docs/dossier-cotech-ogs_06nov2014.pdf.</ref>, ce qui crée des problèmes de développement durable et de protection de l'environnement<ref name="france3 tourisme envt" />.
Les villas des estivants « parisiens », traditionnellement transmises dans les familles de génération en génération sont transformées en maison d'hôtes<ref name="france3 251079" />. En effet, la ville se hisse au tout premier rang des sites touristiques [[Haute-Normandie|haut-normands]] les plus visités avec le [[palais Bénédictine]] à [[Fécamp]], la [[cathédrale Notre-Dame de Rouen|cathédrale de Rouen]] et [[Fondation Claude Monet|les jardins et maison de Claude Monet]] à [[Giverny]] avec des visites à la journée. Le site et la ville accueillent entre {{nombre|1|et=2|millions}} de visiteurs par an suivant les statistiques et les années<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|prénom1=Margaret|nom1=Alwan|titre=Les falaises d'Étretat parmi les Grands Sites de France|périodique=Le Figaro|date=2013-10-04|issn=0182-5852|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/culture/2013/10/04/03004-20131004ARTFIG00324-les-falaises-d-etretat-parmi-les-grands-sites-de-france.php|consulté le=2017-03-09|pages=}}.</ref>. Un casino, un golf, 40 restaurants, un camping, 14 hôtels et une vingtaine de maisons et chambres d'hôtes sont présents dans la ville. Le site est classé au titre de la loi de 1930 et comporte plusieurs zones [[Réseau Natura 2000|Natura 2000]] et espaces naturels sensibles, propriétés du Conservatoire du Littoral au titre de la protection de sa biodiversité<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Falaises d’Étretat, Côte d’Albâtre|url=http://www.grandsitedefrance.com/component/content/article/18-les-sites-membres/350-falaises-detretat-cote-dalbatre.html|site=www.grandsitedefrance.com|date=|consulté le=2017-03-09}}.</ref>. Les falaises reçoivent en moyenne {{nombre|3000}} visiteurs par jour en été<ref>http://www.seinemaritime.fr/docs/dossier-cotech-ogs_06nov2014.pdf.</ref>, ce qui crée des problèmes de développement durable et de protection de l'environnement<ref name="france3 tourisme envt" />.


En 2013, pour les 900 foyers fiscaux, le revenu moyen mensuel à Etretat est inférieur à {{monnaie|2000|Euros}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Salaire à Étretat (76790, Seine-Maritime)|url=http://www.journaldunet.com/business/salaire/etretat/ville-76254|site=www.journaldunet.com|consulté le=2017-03-09}}.</ref>, mettant la ville au niveau de vie le plus bas de la communauté de communes. Par ailleurs, 44 % de la population y est retraitée<ref>{{Lien web|titre=Salaire moyen Étretat - 76790 (1499 habitants) : 2076 euros / mois par ménage - Tout savoir sur revenu moyen, salaire net, salaire brut et retraite par ville de France|url=http://www.salairemoyen.com/salaire-ville-76254-%C3%89tretat.html|site=SalaireMoyen.com|consulté le=2017-03-09}}.</ref>.
En 2013, pour les {{nb|900 foyers}} fiscaux, le revenu moyen mensuel à Étretat est inférieur à {{monnaie|2000|Euros}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Salaire à Étretat (76790, Seine-Maritime)|url=http://www.journaldunet.com/business/salaire/etretat/ville-76254|site=www.journaldunet.com|consulté le=2017-03-09}}.</ref>, mettant la ville au niveau de vie le plus bas de la communauté de communes. Par ailleurs, 44 % de la population y est retraitée<ref>{{Lien web|titre=Salaire moyen Étretat - 76790 (1499 habitants) : 2076 euros / mois par ménage - Tout savoir sur revenu moyen, salaire net, salaire brut et retraite par ville de France|url=http://www.salairemoyen.com/salaire-ville-76254-%C3%89tretat.html|site=SalaireMoyen.com|consulté le=2017-03-09}}.</ref>.
Le tourisme est essentiellement constitué de nordistes et picards des [[Hauts-de-France]], de Belges, de Hollandais, d'Allemands et d'Anglais<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Immobilier : Etretat, la côte normande à prix abordable|périodique=lesechos.fr|date=2015-07-19|lire en ligne=http://patrimoine.lesechos.fr/immobilier/prix/021210134597-immobilier-etretat-la-cote-normande-a-prix-abordable-1137870.php|consulté le=2017-03-09|pages=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=L’office de tourisme d’Étretat convie ses différents partenaires afin de dresser le bilan de la saison|périodique=www.paris-normandie.fr|date=25/10/2016|lire en ligne=http://www.paris-normandie.fr/actualites/economie/l-office-de-tourisme-d-etretat-convie-ses-differents-partenaires-afin-de-dresser-le-bilan-de-la-saison-AC7217471#.WDR8d-DhDnA|consulté le=2017-03-09|pages=}}.</ref>. L'organisation du tourisme dépend de la ville, mais aussi du ministère du [[Développement durable]], [[Label Grand Site de France|Opérations Grands Sites]], du département, de la Région, du ministère de la Culture et de celui des Affaires Étrangères<ref>{{Lien brisé|langue=fr|titre=La Normandie : future porte d’entrée privilégiée de la Chine vers l’Europe ?|url=https://www.valerie-fourneyron.fr/international/la-normandie-future-porte-dentree-privilegiee-de-la-chine-vers-leurope.html|site=www.valerie-fourneyron.fr|date=|consulté le=2017-03-09}}.</ref> dans le cadre d'opération comme [[Impressionnisme|Festival Normandie Impressionniste]].
Le tourisme est essentiellement constitué de nordistes et picards des [[Hauts-de-France]], de Belges, de Hollandais, d'Allemands et d'Anglais<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Immobilier : Étretat, la côte normande à prix abordable|périodique=lesechos.fr|date=2015-07-19|lire en ligne=http://patrimoine.lesechos.fr/immobilier/prix/021210134597-immobilier-etretat-la-cote-normande-a-prix-abordable-1137870.php|consulté le=2017-03-09|pages=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=L’office de tourisme d’Étretat convie ses différents partenaires afin de dresser le bilan de la saison|périodique=www.paris-normandie.fr|date=25/10/2016|lire en ligne=http://www.paris-normandie.fr/actualites/economie/l-office-de-tourisme-d-etretat-convie-ses-differents-partenaires-afin-de-dresser-le-bilan-de-la-saison-AC7217471#.WDR8d-DhDnA|consulté le=2017-03-09|pages=}}.</ref>. L'organisation du tourisme dépend de la ville, mais aussi du ministère du [[Développement durable]], [[Label Grand Site de France|Opérations Grands Sites]], du département, de la Région, du ministère de la Culture et de celui des Affaires Étrangères<ref>{{Lien brisé|langue=fr|titre=La Normandie : future porte d’entrée privilégiée de la Chine vers l’Europe ?|url=https://www.valerie-fourneyron.fr/international/la-normandie-future-porte-dentree-privilegiee-de-la-chine-vers-leurope.html|site=www.valerie-fourneyron.fr|date=|consulté le=2017-03-09}}.</ref> dans le cadre d'opération comme [[Impressionnisme|Festival Normandie Impressionniste]].
Le budget de la ville est évalué à {{nombre|3|millions}} d'euros<ref>http://www.journaldunet.com/business/budget-ville/etretat/ville-76254/budget.</ref> couvert par les recettes provenant à 36 % par le stationnement automobile, 31 % par les impôts, 4 % par la taxe de séjour, 19 % par le casino (chiffres 2015)<ref>http://www.etretat.fr/download/bulletin_municipal_mai_2015_version_30.04.pdf.</ref>.
Le budget de la ville est évalué à {{nombre|3|millions}} d'euros<ref>http://www.journaldunet.com/business/budget-ville/etretat/ville-76254/budget.</ref> couvert par les recettes provenant à 36 % par le stationnement automobile, 31 % par les impôts, 4 % par la taxe de séjour, 19 % par le casino (chiffres 2015)<ref>http://www.etretat.fr/download/bulletin_municipal_mai_2015_version_30.04.pdf.</ref>.


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==== Lieux ====
==== Lieux ====
{{article détaillé|Site d'Étretat}}
{{article détaillé|Site d'Étretat}}
Le site d'Étretat est connu pour ses falaises, sa fameuse aiguille et sa plage.
* Le site d'Étretat est connu pour ses falaises, sa fameuse aiguille et sa plage.
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Image:Aiguille et Porte d´Aval.jpg|Aiguille et Porte d´Aval
Image:Aiguille et Porte d´Aval.jpg|Aiguille et Porte d´Aval
Image:Vue panoramique d'Etretat et des falaises.jpg|Vue panoramique du site d'Etretat
Image:Vue panoramique d'Etretat et des falaises.jpg|Vue panoramique du site d'Étretat
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[[Fichier:RBD090718-722-HDR 03.jpg|vignette|La vue de la porte d'Aval et de l'aiguille depuis les Jardins d'Étretat.]]

{{article détaillé|Les Jardins d'Étretat}}
* Les Jardins d'Étretat sont un jardin [[Néo-futurisme|néo-futuriste]] perché sur la falaise d'amont d'Étretat.


==== Monuments ====
==== Monuments ====
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Étretat compte plusieurs châteaux, manoirs ou villas remarquables :
Étretat compte plusieurs châteaux, manoirs ou villas remarquables :
* le [[château des Aygues]]<ref>{{Base Mérimée|PA76000028|Château des Aygues}}.</ref>, inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis 1997, fut la résidence balnéaire des reines d'[[Espagne]] [[Marie-Christine de Bourbon-Siciles (1806-1878)|Marie-Christine]] et [[Isabelle II]]. Il fut auparavant l'ancienne propriété du prince Joseph Lubomirski (de la [[Maison Lubomirski]]), grand [[chambellan]] du [[tsar]] [[Nicolas Ier (empereur de Russie)|Nicolas {{Ier}} de Russie]] et a été construit selon les plans de l'architecte [[Le Havre|havrais]] Théodore Huchon au {{s-|XIX}} ;
* le [[château des Aygues]]<ref>{{Base Mérimée|PA76000028|Château des Aygues}}.</ref>, inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis 1997, fut la résidence balnéaire des reines d'[[Espagne]] [[Marie-Christine de Bourbon-Siciles (1806-1878)|Marie-Christine]] et [[Isabelle II]]. Il fut auparavant l'ancienne propriété du prince Joseph Lubomirski (de la [[Maison Lubomirski]]), grand [[chambellan]] du [[tsar]] [[Nicolas Ier (empereur de Russie)|Nicolas {{Ier}} de Russie]] et a été construit selon les plans de l'architecte [[Le Havre|havrais]] Théodore Huchon au {{s-|XIX}} ;
* la villa ''La Guillette''<ref>{{Base Mérimée|PA76000101|Villa La Guillette ou de Guy de Maupassant}}.</ref>, inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis 2016, construite sur commande de [[Guy de Maupassant]] ;
* la [[Villa La Guillette|villa ''La Guillette'']]<ref>{{Base Mérimée|PA76000101|Villa La Guillette ou de Guy de Maupassant}}.</ref>, inscrite au titre des monuments historiques depuis 2016, construite sur commande de [[Guy de Maupassant]] ;
* le ''[[Le Clos Arsène Lupin, Maison Maurice Leblanc|Clos Lupin]]'', situé rue [[Guy de Maupassant]] et à proximité de l'ancienne maison de ce dernier « la Guillette », est une [[maison à colombages]] dans laquelle [[Maurice Leblanc]] rédigea 19 romans et 39 nouvelles<ref>{{Ouvrage|auteur1=Hélène Rochette|titre=Maisons d'écrivains et d'artistes|éditeur=[[Éditions Parigramme|Parigramme]]|année=2004|passage=183|isbn=}}.</ref> ;
* le ''[[Le Clos Arsène Lupin, Maison Maurice Leblanc|Clos Lupin]]'', situé rue [[Guy de Maupassant]] et à proximité de l'ancienne maison de ce dernier « la Guillette », est une [[maison à colombages]] dans laquelle [[Maurice Leblanc]] rédigea 19 romans et 39 nouvelles<ref>{{Ouvrage|auteur1=Hélène Rochette|titre=Maisons d'écrivains et d'artistes|éditeur=[[Éditions Parigramme|Parigramme]]|année=2004|passage=183|isbn=}}.</ref> ;
* le [[temple protestant d'Étretat]], élevé en 1883 rue de Guy de Maupassant, où s'est marié [[André Gide]] ;
* le [[temple protestant d'Étretat]], élevé en 1883 rue de Guy de Maupassant, où s'est marié [[André Gide]] ;
* le ''Manoir de la Salamandre'' est une maison admirée des touristes et située dans la rue principale près de la halle, mais du côté opposé. Elle fait partie des édifices les plus anciens d'Étretat, mais il s'agit d'un remontage selon les plans de l'architecte [[Fécamp|fécampois]] Emile Mauge au {{s-|XX}} . En effet, cette demeure, caractéristique d'une habitation citadine du [[pays d'Auge]], se trouvait jadis à [[Lisieux]], ''[[Rue Henry-Chéron|Grande Rue]]'', au {{n°|50}}. Elle était à l'enseigne de ''Plantefor cirier''. Elle fut démontée de son emplacement d'origine en 1889 pour être rebâtie ici, mais en en modifiant quelques éléments, par exemple : un [[encorbellement]] a été ajouté sur le pignon ; la grande lucarne couverte d'un ''[[Bardage (parement)|essentage]]'' de tuiles (et non plus d'ardoises) se trouvait autrefois à gauche du pignon et la petite (représentée sur la photo) n'existait pas. En outre, le nom est usurpé, car le ''Manoir de la Salamandre'' était un autre logis de Lisieux, sis dans la ''[[Rue aux Fèvres]]'', aujourd'hui disparu. Seules quelques sculptures sont en fait imitées du Manoir<ref>[[Georges Bernage]], ''[https://www.patrimoine-normand.com/article-148136-de-lisieux-tretat-les-tribulati.html De Lisieux à Étretat : les tribulations du manoir de la Salamandre]'' ''[[Patrimoine normand]]'' {{n°|53}}, 2005. {{p.|29-36-37}}.</ref>. Les sculptures intérieures et extérieures sont dues au sculpteur et ébéniste Rabot<ref>in Jean-Pierre Thomas, Etretat des origines à nos jours, éditions Corlet, 2011, {{ISBN|979-1069916449}}</ref>.
* le [[manoir de la Salamandre]] est une maison admirée des touristes et située dans la rue principale près de la halle, mais du côté opposé. Elle fait partie des édifices les plus anciens d'Étretat, mais il s'agit d'un remontage selon les plans de l'architecte [[fécamp]]ois Émile Mauge au {{s-|XX}} . En effet, cette demeure, caractéristique d'une habitation citadine du [[pays d'Auge]], se trouvait jadis à [[Lisieux]], ''[[Rue Henry-Chéron|Grande Rue]]'', au {{n°|50}}. Elle était à l'enseigne de ''Plantefor cirier''. Elle fut démontée de son emplacement d'origine en 1889 pour être rebâtie ici, mais en en modifiant quelques éléments, par exemple : un [[encorbellement]] a été ajouté sur le pignon ; la grande lucarne couverte d'un ''[[Bardage (parement)|essentage]]'' de tuiles (et non plus d'ardoises) se trouvait autrefois à gauche du pignon et la petite (représentée sur la photo) n'existait pas. En outre, le nom est usurpé, car le ''Manoir de la Salamandre'' était un autre logis de Lisieux, sis dans la ''[[Rue aux Fèvres]]'', aujourd'hui disparu. Seules quelques sculptures sont en fait imitées du manoir<ref>[[Georges Bernage]], ''[https://www.patrimoine-normand.com/article-148136-de-lisieux-tretat-les-tribulati.html De Lisieux à Étretat : les tribulations du manoir de la Salamandre]'' ''[[Patrimoine normand]]'' {{n°|53}}, 2005. {{p.|29-36-37}}.</ref>. Les sculptures intérieures et extérieures sont dues au sculpteur et ébéniste Rabot<ref>Jean-Pierre Thomas, ''Étretat des origines à nos jours'', éditions Corlet, 2011 {{ISBN|979-1069916449}}.</ref>.
* la ''Villa Orphée'', qui domine la baie d'Étretat avec sa vue sur la falaise d'aval, a été construite pour [[Jacques Offenbach]] en 1858 grâce au succès d{{'}}''Orphée aux Enfers''. Jacques Offenbach y organisa de nombreuses réceptions et y séjourna à maintes reprises jusqu'à sa mort, le {{Date-|5 octobre 1880}}.
* la ''Villa Orphée'', qui domine la baie d'Étretat avec sa vue sur la falaise d'aval, a été construite pour [[Jacques Offenbach]] en 1858 grâce au succès d{{'}}''Orphée aux Enfers''. Jacques Offenbach y organisa de nombreuses réceptions et y séjourna à maintes reprises jusqu'à sa mort, le {{Date-|5 octobre 1880}}.


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Etretat château des Aygues 001.jpg|Château des Aygues.
Etretat château des Aygues 001.jpg|Château des Aygues.
Museum Maurice Leblanc.jpg|Domicile de Maurice Leblanc, le ''Clos Lupin'', aujourd'hui musée.
Museum Maurice Leblanc.jpg|Domicile de Maurice Leblanc, le ''Clos Lupin'', aujourd'hui musée.
Etretat décor de maison à colombages.jpg|Petite lucarne {{s-|XIX}} du ''Manoir de la Salamandre''.
Etretat décor de maison à colombages.jpg|Petite lucarne {{s-|XIX}} du ''manoir de la Salamandre''.
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* [[René Coty]] (1882-1962), président de la République française, a habité dans la commune.
* [[René Coty]] (1882-1962), président de la République française, a habité dans la commune.


=== Culture Populaire ===
=== Culture populaire ===
Le site est associé au mythe populaire d'[[Arsène Lupin]], gentleman-cambrioleur d'après les romans de [[Maurice Leblanc]], [[Autographe|autographes]] ou [[apocryphe (littérature et art)|apocryphes]], leurs [[pastiche]]s et dans ces innombrables adaptations cinématographiques et télévisées, en bandes dessinées, en mangas, ou en chansons, qui cache ses butins dans l'aiguille.
Le site est associé au mythe populaire d'[[Arsène Lupin]], gentleman-cambrioleur d'après les romans de [[Maurice Leblanc]], [[autographe]]s ou [[apocryphe (littérature et art)|apocryphes]], leurs [[pastiche]]s et dans ces innombrables adaptations cinématographiques et télévisées, en bandes dessinées, en mangas, ou en chansons, qui cache ses butins dans l'aiguille.


=== Héraldique ===
=== Héraldique ===
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* Pierre Auger et Gérard Granier, ''Le Guide du Pays de Caux'', Éd. la Manufacture 1993.
* Pierre Auger et Gérard Granier, ''Le Guide du Pays de Caux'', Éd. la Manufacture 1993.
* [[Jean Benoît Désiré Cochet]], ''Petite histoire d'Étretat'', Éditions PyréMonde, 2006.
* [[Jean-Benoît Cochet|Jean Benoît Désiré Cochet]], ''Petite histoire d'Étretat'', Éditions PyréMonde, 2006.
* Marie-Hélène Desjardins, ''Des peintres au pays des falaises'', Éd. des falaises, 2004
* Marie-Hélène Desjardins, ''Des peintres au pays des falaises'', Éd. des falaises, 2004
* Jacques-Sylvain Klein
* Jacques-Sylvain Klein
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* Isabelle Rogeret, ''Carte archéologique de la [[Gaule]] : la Seine-Maritime 76'', Fondation Maison des Sciences de l'Homme, 1997.
* Isabelle Rogeret, ''Carte archéologique de la [[Gaule]] : la Seine-Maritime 76'', Fondation Maison des Sciences de l'Homme, 1997.
* {{Ouvrage|auteur1=Jean-Pierre Thomas|titre=Étretat|sous-titre=un village né de la mer|éditeur=[[éditions OREP]]|année=2010|isbn=}}
* {{Ouvrage|auteur1=Jean-Pierre Thomas|titre=Étretat|sous-titre=un village né de la mer|éditeur=[[éditions OREP]]|année=2010|isbn=}}

* [[Guide bleu|Guides bleus]] et ''[[Paris-Normandie]]'', ''Normandie'', éditions Hachette, 1994 {{ISBN|2-01-016749-X}}
* [[Guide bleu|Guides bleus]] et ''[[Paris-Normandie]]'', ''Normandie'', éditions Hachette, 1994 {{ISBN|2-01-016749-X}}


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=== Liens externes ===<!--Liens vers des pages web externes à l'encyclopédie fr.wikipedia-->
=== Liens externes ===<!--Liens vers des pages web externes à l'encyclopédie fr.wikipedia-->
* {{Officiel}}
* {{Site officiel}}
* [http://www.lalettredulibraire.com/?post/2013/09/23/Palmar%C3%A8s-du-Prix-Ars%C3%A8ne-Lupin La lettre du libraire], au sujet du prix littéraire ''Arsène Lupin''
* [http://www.lalettredulibraire.com/?post/2013/09/23/Palmar%C3%A8s-du-Prix-Ars%C3%A8ne-Lupin La lettre du libraire], au sujet du prix littéraire ''Arsène Lupin''
* {{Lien web
* {{Lien web
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=== Notes ===
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=== Références ===
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{{Palette|Spots de surf en France}}
{{Palette|Spots de surf en France}}
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[[Catégorie:Lieu lié à la peinture]]
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[[Catégorie:Lieu lié à l'impressionnisme]]
[[Catégorie:Lieu lié à l'impressionnisme]]
[[Catégorie:Aire d'attraction du Havre]]

Version du 21 avril 2024 à 00:18

Étretat
Étretat
Vue sur la commune.
Blason de Étretat
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Seine-Maritime
Arrondissement Le Havre
Intercommunalité Le Havre Seine Métropole
Maire
Mandat
André Baillard
2020-2026
Code postal 76790
Code commune 76254
Démographie
Gentilé Étretatais
Population
municipale
1 233 hab. (2021 en diminution de 11,17 % par rapport à 2015)
Densité 303 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 42′ 26″ nord, 0° 12′ 27″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 102 m
Superficie 4,07 km2
Type Commune rurale et littorale
Aire d'attraction Le Havre
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Octeville-sur-Mer
Législatives Neuvième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Étretat
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Étretat
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
Voir sur la carte topographique de la Seine-Maritime
Étretat
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Voir sur la carte administrative de Normandie
Étretat
Liens
Site web etretat.fr

Étretat [etʁəta] est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie. Ce bourg se trouve au nord du Havre, sur le littoral de la Manche, sur la côte d'Albâtre qui fait partie du pays de Caux.

Jadis modeste village de pêcheurs, Étretat devient au XIXe siècle une station balnéaire à la mode et un territoire de prédilection pour la société bourgeoise et intellectuelle en quête de loisirs. Le site attire alors les artistes comme Jacques Offenbach ou Maupassant qui y organisent des fêtes pour leurs cercles d'amis. Des écrivains normands comme Flaubert, des peintres comme Marquet, Courbet, Boudin ou encore Monet contribuent alors à sa renommée, tout en en immortalisant sa singularité et en trouvant une source d'inspiration tour à tour apaisée ou violente, habitée, mystérieuse. Sans oublier Maurice Leblanc, qui y vit, et contribue au mythe entourant le site avec L'Aiguille creuse, repaire d'Arsène Lupin.

Ses falaises de craie blanche hautes de plus de 90 mètres, ses trois arches et ses plages de galets grisâtres, relativement proches de Paris, en ont fait un des lieux du tourisme international avec plus de trois millions de visiteurs par an[1], au point que le classement des endroits où ne pas aller, pour les préserver, du guide américain Fodor's, [2],[3], mentionne explicitement Etretat dans un groupe de villes et lieux à éviter[3].

Géographie

Description

Étretat vu par le satellite Spot.
Sur la plage d'Étretat, les trois épis en ciment chargés de piéger les galets emportés par la dérive littorale, ont été implantés dans la seconde moitié du XIXe siècle puis ont été renforcés et rallongés.
Strates de silex qui expliquent la présence de galets sur la plage. Encoches de sapement creusées par la mer au pied des falaises.

Étretat est une commune balnéaire et touristique située le long de la Manche, sur la côte d'Albâtre, proche de l'estuaire de la Seine, marquée par ses falaises et célèbre pour ses trois arches successives.

Elle se trouve à 25 km au nord du Havre, 70 km au nord-ouest de Rouen et à la même distance au nord-est de Caen.

Elle est desservie par l'ancienne RN 40 (actuelle RD 940).

Les falaises d'Étretat sont constituées de calcaire du Crétacé, c'est-à-dire, pour l'essentiel, de la craie blanche à silex du Sénonien[4], plus précisément du Turonien au Coniacien[5]. Il n'y a pas d'autres minéraux, contrairement à ce que l'on observe ailleurs sur ce même littoral cauchois (par exemple le grès dans le nord du département de Seine-Maritime, aux environs de Dieppe), ni de calcaire oolithique du Jurassique comme celui des falaises du Calvados qui est de teinte plus jaune. On y distingue donc uniquement les strates régulières de silex, ce qui explique la présence de galets sur la plage. En effet, à la suite de l'effondrement de pans de falaise, le calcaire et le silex se trouvent au contact de l'eau de mer qui dissout le calcaire et l'action des vagues polit le silex pour en faire des galets.

Plus à l'est, le visiteur trouve à Fécamp des falaises calcaires qui comptent parmi les plus hautes de ce type avec 105 m au cap Fagnet et 120 m en haut de la côte de la Vierge, contre seulement 75 m au maximum côté aval et 84 au maximum côté amont à Étretat. Au pied des falaises, on constate la présence d'éboulis qui proviennent de la chute de pans entiers de roche. En effet, l'eau de pluie s'infiltre dans la craie poreuse et l'action du gel peut alors s'ajouter à ce phénomène destructeur. Comparativement, l'action de la mer est moindre, bien que sa responsabilité soit également établie dans le processus de destruction des falaises, car elle en érode la base en pratiquant des encoches de sapement. Autrement dit, « les agents d'érosion les plus actifs sont davantage continentaux que marins. C'est d'ailleurs ce qui permet de comprendre les éboulements fréquents au long de la vallée de Seine, qui ne doivent évidemment rien à la mer[6]. »

L'existence de trois arches successives : la porte d'Amont, la porte d'Aval et la Manneporte ne serait pas liée à l'origine à l'érosion marine, mais à l'action d'une rivière souterraine parallèle à la plage qui aurait creusé son lit dans la falaise avant le recul non uniforme de celle-ci, matérialisé par trois caps. L'érosion sur ces caps fragilisés par le conduit interne de la rivière serait à l'origine des trois arches à leur tour érodées plus ou moins complètement. Une seconde rivière souterraine serait à l'origine d'une seconde série d'arches dont l'une a uniquement son plancher d'effondré (les autres ont complètement disparu). Le pilier de l'arche correspondrait ainsi à l'« aiguille » d'un calcaire plus dur qui a empêché sa dissolution définitive, d'où cette extraordinaire création de la nature. Ensuite, la mer aurait élargi les arches, donnant au site l'aspect qu'on lui connait aujourd'hui. Une autre hypothèse met au contraire l'accent sur une érosion différentielle par la mer, qui serait liée aux caractéristiques de dureté de la craie locale dans la zone de balancement des marées[7].

Paysage

Cette côte rocheuse accidentée, en particulier ces deux falaises qui encadrent la baie ont contribué à la renommée de l'endroit. La Porte d'Amont est au nord-est (en regardant vers la droite si face à la mer). C'est un promontoire en pente avec une arche surbaissée. À l'opposé se trouve la Porte d'Aval, une falaise plus haute (plus de 80 mètres) et plus spectaculaire avec son sommet divisé connu sous le nom d'Aiguille. Au fur et à mesure que le visiteur se rapproche d'Amont depuis Aval, ce pic se déplace jusqu'à ce qu'il soit en partie visible à travers l'arc[8].

Communes limitrophes

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[9]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[10]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Pays de Caux, frais, humide et pluvieux, légèrement plus frais que dans le Cotentin[11].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 866 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 8,2 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Octeville-sur-Mer à 18 km à vol d'oiseau[12], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 790,7 mm[13],[14]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[15].

Urbanisme

Typologie

Étretat est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[16],[17],[18].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction du Havre, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 116 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[19],[20].

La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[21]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d'urbanisme le prévoit[22],[23].

Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (50,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (50,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (25,7 %), prairies (24,9 %), zones urbanisées (20,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (11,2 %), forêts (10,3 %), zones humides côtières (6,8 %), eaux maritimes (0,7 %)[24]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Logement

Logements[25] Nombre en 2007 % en 2007 nombre en 2012 % en 2012 nombre en 2017 % en 2017
Total 1 386 100 % 1 388 100 % 1 381 100 %
Résidences principales 756 54,5 % 729 52,5 % 662 48,0 %
→ Dont HLM 124 16,4 % 130 17,9 % 74 11,2 %
Résidences secondaires et
logements occasionnels
542 39,1 % 546 39,3 % 619 44,8 %
Logements vacants[Note 3] 88 6,4 % 113 8,2 % 99 7,2 %
Dont :
→ maisons 905 65,3 % 892 64,3 % 880 63,8 %
→ appartements 416 30,0 % 427 30,8 % 484 35,0 %

Le parc de logements, dont l'importance est stable, se transforme progressivement : nombre de résidences principales deviennent des résidences secondaires pour les estivants, ou restent vacants.

Voies de communications et transports

Toponymie

Attestations anciennes

  • Strutat en 1040[26],[27],[28], Strudard en 1040 [?][29]
  • Estrutat[30],[31],[32] du XIe siècle au XVe siècle[33]
  • Strutart en 1166-1173[34]
  • Estrutart[35],[36] du XIIe siècle au XVe siècle[33]
  • Estretat en 1203[37]
  • Estrutart, Estrudard, Estructat, Estrutat au XIIIe siècle[38]
  • Strutat en 1397-99[34]
  • Etretat sur-la-mer en 1433[34]
  • Estretat en 1433[34]
  • Strusarda, Strünsaert en 1586[39]
  • Estretal en 1630-1631[40],[41]
  • Estretot en 1600-1650[42],[43]
  • Strataliœ portes en 1657[44]
  • Estretat en 1715-1766[45],[46]
  • Etretat en 1757[34]
  • Étretat en 1792-1795[47],[48]

Étymologie

L'étymologie du lieu a beaucoup stimulé l'imagination des érudits du passé, des auteurs de sites internet et ne fait pas l'unanimité parmi les toponymistes modernes :

Conjectures anciennes

Au XIXe siècle, l'Abbé Cochet[49] cherche à établir l'« orthographe » d'Étretat et pour cela, il cite, avec une certaine exhaustivité et précision, les formes anciennes. Cependant, il considère comme des corruptions (sic) les deux formes les plus anciennes Strutat et Strudard. Curieusement, il retient le nom d'Estretal, attesté seulement à partir du XVIIe siècle, comme pertinent, sans doute parce qu'il est « répété aujourd'hui par beaucoup d'habitants de nos campagnes. » (il veut certainement dire « Étretal »). À l'époque, on n'a pas conscience que les noms propres, comme les noms communs, peuvent s'altérer au fil des siècles dans la bouche des gens du peuple. Par contre, il considère la forme isolée et tardive Étretot (XVIIe siècle) comme étant « évidemment une corruption », puisqu'elle n'apparaît que sous la plume des géographes (qu'il oppose aux habitants de nos campagnes avec un certain bon sens) et il rejette aussi implicitement les formes anciennes récurrentes Estrutat, Estrutart, comme savantes. Selon lui, la désinence tot (sic), si elle est commune en pays de Caux, ne se rencontre pas dans des vallées. L'abbé privilégie une étymologie latine d'Estretal conformément à sa formation : stratœ talus, qui comporterait aujourd'hui un astérisque *Stratae talus, car cette forme n'est pas attestée. Elle signifierait, selon lui, strata, voie pierrée, « traduite en français généralement par étré »[Note 4] et il y associe les noms de lieux Étréville (stratae villa, c'est-à-dire *Stratae villa), Étrécauchie (stratae calceia, c'est-à-dire *Stratae calceia), Étrépagny (stratae pagus, c'est-à-dire *Stratae pagus) et Étréham (stratae hammus, c'est-à-dire *Stratae hammus), toutes ces formes étant de son invention. Le second terme talus serait issu du celtique tal et signifierait « marché » ou « extrémité » (sic).

En réalité, selon les principes de la phonétique historique, Strutat aboutit à Estrutat et Strudard à Estrudard, et l'évolution de Strutat en Étretat est régulière et récurrente en langue d'oïl (cf. par exemple le gallo-roman STUDIA > estudie (XIIe siècle) > estuide > étude)[Note 5]. Aussi, même s'il fut employé par les habitants des campagnes, Estretal n'a pas beaucoup plus de raisons qu'Estretot d'être l'« orthographe originelle » du toponyme. Quant à l'affirmation de l'abbé sur la « désinence tot », qui est en fait un appellatif toponymique suffixé -tot, selon laquelle -tot ne s'applique jamais à un lieu situé dans une vallée, elle est contredite sur un simple exemple : Hautot-sur-Seine. Outre le fait qu'elle ne correspond à aucune attestation ancienne, son explication par *Stratae talus, composé pour le moins insolite, se heurte à de sérieux arguments. De plus, l'abbé semble ignorer l'existence en ancien français du terme estrée « route », issu effectivement du latin strata (via) et qui, comme il le pressent, constitue bien le premier élément d'Estrée-Cauchy, mais celui-ci est identifié comme tel dès l'origine : Estrées en 1096[50], forme sans rapport avec les attestations anciennes d'Étretat à la même époque. Quant aux autres toponymes cités, leurs formes anciennes véritablement attestées ne montrent aucune relation avec l'ancien français estree : Étréville (Sturivilla vers 1054), Étrépagny (Sterpiniacum 628, Stirpiniaco 872) et Étréham (Œsterham 1350). En outre, ni -ville, ni -ham ne sont généralement associés à un appellatif roman comme premier élément et pagus ne peut pas aboutir régulièrement à -pagny. Il y a bien un élément tal en celtique, ou plus précisément le gaulois talu qui signifie « front, surface »[51]. Il apparaît dans le radical du mot gallo-roman TALUTU qui a certes donné talus, mot français, mais apparemment aucun autre dérivé. Le latin classique talus en revanche signifie « osselet du paturon de certains animaux, qui servait à jouer aux osselets » et ne convient pas ici. Il est probable que le mot prononcé [etrœtal] (et non pas [etretal]) soit le résultat d'une évolution populaire de la forme Estrutart où la finale [-ar] aurait fait place à [-al] : cette altération a pu être motivée par l'analogie avec les noms en -dalle, fréquents dans le pays de Caux cf. aussi le hameau de Taintal (ancien lieu-dit au sud de Valmont, cf. Cassini), attesté sous la forme Stendala au XIIe siècle.

L'abbé fait cependant remarquer avec une sagesse toute scientifique « les rapprochements sont la meilleure voie, la seule peut-être où doive marcher l'étymologie, si elle veut jamais s'élever jusqu'au rang de science » et « hâtons-nous de sortir du royaume des conjectures et des tâtonnements, pour nous placer sur le terrain de l'histoire et des réalités ».

Ce type d'explications se retrouve encore dans divers ouvrages sur l'histoire d'Étretat[52] et sur plusieurs sites internet[53]. À titre d'exemple : « Étretat pourrait venir de ostreosa statio qui signifie station d'huître, d'estre qui veut dire étroit et pourrait évoquer la configuration d'Étretat serré entre deux falaises, ou encore estruere, verbe latin signifiant « trouer, percer »[54]. » Ces différentes hypothèses ne correspondent en rien à la nature des formes anciennes mentionnées plus haut et ne sont pas basées sur une analyse linguistique des éléments attestés, ainsi le latin ostrea a donné oistre en ancien français (jusqu'au XVIIe siècle) et huître parallèlement. *Ostreosa (non attesté) aurait donc évolué en *oistreuse ou *huîtreuse et statio en estacïon (estacion attesté fin XIIe siècle, moderne station, forme savante attestée à partir de la fin du XIIe siècle également). Quant au estre proposé par ces sources, on peut supposer qu'il s'agit d'une forme parallèle à étroit, issu du latin strictus, en réalité ce terme n'existe pas en ancien français avec la signification d'« étroit », mais au sens de « ce qui est à l'extérieur » (terme issu du latin exterus). En outre, on ne trouve aucune tentative pour expliquer l'élément -tat. E(x)struere est avec ce sens un terme de latin médiéval[55], forme fabriquée d'après le latin exstruere (italien estruere) « construire, édifier, amasser », contaminée par l'ancien français troe « trou » (issu d'un bas latin *traucum) même chose que pour l'hypothèse précédente, d'où procède -tat ?

Études modernes

Les toponymistes, au contraire, analysent les différents éléments composant Étre-tat ou Étr-etat, à partir des formes les plus anciennes (Stru-tat, Stru-tard), les plus régulières, et dont l'évolution s'explique par les lois de la phonétique historique. Ils notent le caractère insolite de la finale -at, dans une région de langue d'oïl comme la Normandie. En effet, il ne peut pas s'analyser comme une terminaison -at issu du suffixe gallo-roman *-ATU, inexistant en Normandie sous cette forme, car son évolution aurait régulièrement abouti à la terminaison , éventuellement à -et, -ey ou -ay. Or, cette mutation est antérieure au IXe siècle. Par conséquent, il ne peut pas s'agir d'un nom de lieu celtique ou gallo-latin terminé par -at- (cf. le toponyme gaulois Condate devenu Condé au nord de la France) et c'est une formation toponymique postérieure à cette évolution phonétique. Il s'agit vraisemblablement d'une formation médiévale du IXe siècle, Xe siècle ou XIe siècle.

  • Albert Dauzat et Charles Rostaing considèrent ce toponyme comme obscur[56].
  • François de Beaurepaire hésite sur la nature des deux éléments contenus dans ce nom de lieu. Il reconstruit les formes *Sturstat et *Turstat. Le second élément -stat serait issu du vieux norrois stadr (staðr) « lieu, place », tout comme les noms de lieux du Jutland en -sted et d'Angleterre en -stead. Il pense sans doute que l'alternance des formes anciennes en -ard et en -at peut se justifier par le [r] de l'ancien scandinave staðr qui se serait amuï, engendrant une forme parallèle en -at. Quant au premier élément, il s'expliquerait par l'adjectif vieux norrois stur « grand », aussi porté comme anthroponyme, ou encore Thor (Þórr), fréquemment attesté comme nom de personne en Normandie dans les noms de lieux de type Tourville par exemple[33]. Remarque : l'adjectif qui signifie « grand » en vieux norrois est stórr et non pas stur, d'où islandais stór et norvégien stor « grand ».
  • Ernest Nègre reprend l'analyse de Fr. de Beaurepaire sur la base, toutefois, d'un surnom scandinave différent : Styrr (variante vieux danois Styr[57]) > latinisé en Esturus dans les textes[58] (y se prononce « u » dans presque toutes les langues germaniques). Ernest Nègre considère implicitement que le [s] de staðr s'est assimilé au [r] de Styrr, c'est-à-dire *Styrrstaðr > *Styrrtaðr.
  • René Lepelley se contente de l'explication de Beaurepaire[59].
  • Jean Renaud est le seul à donner une version radicalement différente de l'étymologie du lieu. Le second élément serait issu du vieux norrois stakkr « rocher élevé, en mer » bien attesté près des établissements vikings : stakk aux Shetland, stac aux Hébrides, et que l'on retrouve sur la côte des Îles de la Manche et du Cotentin sous les formes étac ou état, comme l'Étacq à Jersey, l'État à Chausey ou l'État, rocher au large de Jobourg (cf. stack). Le premier élément serait peut-être le vieux norrois stútr utilisé dans le sens de « dressé, projeté ». Selon lui, le nom a dû s'appliquer à la fameuse aiguille d'Étretat : le « rocher dressé »[60]. L'évolution phonétique serait la suivante *Stútrstakkr > *Sturstac > *Sturtat > Strutat. On ne conserve cependant aucune trace de ces évolutions phonétiques complexes dans les formes anciennes.

L'hypothèse de François de Beaurepaire, par l'anthroponyme vieux danois Thor ou vieux norrois Þórr, peut convenir dans la mesure où ce nom de personne a parfois évolué en Tur- lorsqu'il est associé à un autre mot norrois. ex. : NL Toretot XIIIe siècle > Turretot, *Torcleville (Torclevilla 1158) > Turqueville ; NP Thorgisl > Turgis, Thorketill > Turquetil. En outre, on constate aussi des métathèses et des évolutions de la voyelle initiale, comme dans NP Turquetil > Truptil (Pays de Caux) ; NL *Tormodeville (Tormodi villa 1025) > Trémauville. Le passage de *Þórrstaðr à *Storta(r)t, puis *Sturta(r)t et enfin Struta(r)t vers 1040 serait la conséquence de deux métathèses successives. Parallèlement, on note l'extrême fréquence de celles-ci dans le dialecte local, le cauchois, exemple : eune frémi « une fourmi ». Dans l'hypothèse *Þórrstaðr, il existe un nom de lieu équivalent en Norvège, Torstad, situé sur le littoral dans le Nord-Trøndelag (voir aussi le lieu Þórðarstaðir en Islande).

Cependant, le premier élément *Stur- > Stru- > Estru- semble se retrouver dans Éturville (Sturvilla 1165, Manche) et Étréville (Sturivilla vers 1054; Esturvilla vers 1148; Sturvilla en 1179, Eure)[61]. Il s'agit probablement du nom de personne masculin d'origine scandinave Styr(r) qui se perpétue dans les noms de famille normands Estur, encore en usage dans le pays de Caux et Étur, dans le pays de Caux et le Cotentin[62]. Dans Estrutat, il a d'abord subi une métathèse de Stur- en Stru-, d'où Estru- au lieu d'Estur. Ce mot fait directement écho sur le plan phonétique, avec un ancien anthroponyme normand Esturman, latinisé en Strumannus, mentionné dans le Cartulaire de Jersey et dont la forme originelle est Sturmannus, issu du vieux norrois stýrimaðr[63] ou vieux danois Styrman, ainsi que l'ancien normand esturman mot-à-mot « homme du gouvernail » → « capitaine ». C'est pourquoi l'hypothèse *Styrrstaðr > *Styrrtaðr (avec assimilation de [s] à [r]) d'Ernest Nègre est la plus forte, elle est en outre phonétiquement plus simple.

Histoire

Préhistoire et Antiquité

D'après des découvertes archéologiques, l'occupation humaine du site remonterait à l'Antiquité. Cependant, on ignore tout des détails de la vie et du rôle tenu historiquement par le village, et même son nom ancien. L'activité a dû toujours être liée à la pêche, avant le développement du village en tant que station balnéaire au XIXe siècle et la disparition des pêcheurs à la fin du XXe siècle.

Une vieille légende attribue la fondation du village à des Vikings, qui surgissant de leur esnèque (drakkar), auraient tenté d'abuser d'une Dame Olive, une sainte femme fort riche, qui avait coutume de se baigner ou de laver son linge dans la fontaine au pied d'un rocher. Le nom de « Fontaine Olive » a subsisté pour désigner sur la plage, une source devenue sous-marine par le recul du littoral et matérialisée par une enceinte carrée d'époque antique.

Agglomération secondaire dans l'Antiquité, Étretat était reliée à Jvliobona ou Iuliobona (Lillebonne) par une voie romaine. Plusieurs traces de ce passé gallo-romain ont été mises au jour : un aqueduc de trois kilomètres détruit dans la première moitié du XIXe siècle, des monnaies, des vases, une villa, un cimetière à incinération relativement modeste de cinq à six urnes en terre cuite accompagnées d'assiettes en terre rouge et de clous en fer, ensuite l'abbé Cochet a encore exhumé quatre nouvelles sépultures avec dix-huit vases. Comme ailleurs, ces objets et infrastructures caractéristiques de la civilisation romaine n'indiquent pas la présence de Romains, mais la conversion progressive des populations celtiques, en l'occurrence les Calètes, à la civilisation romaine perçue par les élites comme plus raffinée. En outre, on note qu'aucune tombe de militaire romain, ni de camp romain datant du Haut-Empire n'a jamais été mis au jour par des archéologues dans le Nord-Ouest de la Gaule.

Dans le jardin du presbytère, un autre cimetière recouvrait des ruines d'époque romaine. Il date des Mérovingiens et regroupait, entre autres, des tombes de militaires, comme habituellement dans la région, qui ont livré : une spatha, des agrafes en bronze, des plaques de ceinturon, un scramasaxe. Une douzaine de squelettes, voire davantage, était inhumée en position assise, comme à Londinières, Envermeu, Selzen[64], au Danemark et en Angleterre (Yorkshire, Northamptonshire). Postérieurement, on a déterré d'autres sépultures contenant des squelettes avec des silex au pied et du mobilier : trois breitsaxes, des boucles et des plaques en fer damasquinés, des épingles en os. Le mobilier recueilli, la présence d'armes, la répartition géographique limitée de tels rites funéraires indiquent l'installation d'étrangers francs ou saxons dans la région, comme il a été analysé avec précision ailleurs, par exemple à Frénouville ou à Vron. On notera également que les Germains tout comme les Celtes, tendaient à la romanisation et à l'assimilation dans l'Empire.

Moyen Âge

Acte de possession de Harfleur, Montivilliers, Étretat, Fécamp et Lorris au comte de Gueldre en 1293 par le roi Philippe IV le Bel - BNF Paris.

Le lieu est sous l'autorité des ducs de Normandie au Xe siècle, avant de passer sous celle de l'abbaye de Fécamp qui fait établir des ermitages hors du village, dont l'église au XIIe siècle et des fermes. Étretat, plus que Fécamp, fournit des bateaux au roi de France Philipe de Valois. Il semble qu'avec la rivalité anglo-française d'alors, le port d'échouage soit abandonné[65], ou attribué à la seigneurie de Bénouville. Le , le village de pêcheurs est submergé[66].

Temps modernes

Gros plan sur l'estuaire d'Étretat dans une carte du XVIIIe siècle - Musée Maison de l'Armateur - Le Havre[67].

Sur les cartes topographiques conservées à la Bibliothèque Nationale, « Strétal » apparait comme un lieu-dit en arrière de la côte sur les deux cartes de 1650 de Louis-Nicolas de Clerville[68] au Cap d'Antifer dont l'aiguille est l'amer. La carte indique la profondeur de 5 à 8 brasses, indiquant ainsi le danger du marnage de 10 à 16 mètres de haut. « Estretat » paraît en 1740 dans la carte de Lemoyne[69]. Alors que sur les cartes les plus anciennes du pays de Caux une simple rivière et son estuaire sont bien indiqués[70], sur une carte de 1753, « Etretat » apparait comme un vaste port naturel dans un estuaire bien protégé[71]. Il n'y a pas de village juste une église construite au XIIe siècle sur la carte de Mangin[72]. En effet en 1665 sous Louis XIV, la plage est placée sous sa protection directe et devient une capitainerie avec une garnison. La dernière autorité militaire en fut Jacques-Nicolas-Joseph-Adam de Grandval qui fit construire en 1786 le Château du Grandval où il est mort en 1811. Sur la plage se trouvait un petit fortin rond dont les ruines sont visibles sur les photographies du XIXe siècle[73]. En 1669, une grande marée ne laisse que des ruines, selon l'abbé Biot dans Remarques sur le Havre de Grâce, ce qui est également indiqué sur la carte de Cassini. En 1782, l'ingénieur Lamblardie décrit la baie comme un port d'échouage, de 500 toises de large environ mais dont la ville et le sol de la vallée sur une profondeur de 700 m sont placés en dessous du niveau de la mer à marée haute, protégée par une digue de galets portés par les marées[74]. Il propose d'y créer un port.

Révolution française et Empire

C'est une période charnière pour Étretat qui, de village de pêcheurs[75], va devenir ville balnéaire. Peu à peu, l'activité traditionnelle de la pêche va être supplantée par le tourisme. C'est aussi l'époque où va être définitivement abandonné le projet récurrent de François Ier à Napoléon Ier de construire un port militaire. En effet, les rois de France ont cherché à protéger Le Havre avec différents projets : avec celui de l'amiral Bonivel pour François Ier, un projet pour Colbert, un pour Louis XVI et enfin le projet de Lapeyre pour Napoléon Ier conservé aux Archives départementales de la Seine-Maritime[76]. En 1761, Jean Huber décrit Estretal comme « une belle petite ville, près de la mer et a une petite distance du cap d'Antifer »[77]. C'est de cette époque que datent les deux plus anciens bâtiments d'Étretat.

Éléments du parc à huîtres de Marie-Antoinette, fortifiés par l'armée allemande entre 1940 et 1944.
Sources d'eau douce de la rivière souterraine se déversant dans la Manche à Étretat visible à marée basse, avec falaise d'amont au fond.

Au XVIIIe siècle, la ville cultive et affine des huîtres pour Marie-Antoinette, et les bourriches d'huîtres sont livrées en une nuit à Versailles pour y être consommées fraîches au matin[78]. Aujourd'hui, les restes des parcs à huîtres sont bien visibles au bas de la falaise d'aval. En 1777, le marquis de Belvert pour satisfaire la Reine, fait transporter les huîtres par deux sloops, « La Syrène » et la « Cauchoise » depuis la baie de Cancale, après plusieurs mois de raffinage dans l'eau salée de mer et d'eau douce de la rivière souterraine, il les expédiait à Paris, à dos d'âne ou de cheval[79].

Époque contemporaine

Pendant la première moitié du siècle, il y a entre vingt-cinq et trente bateaux de pêche sur le perrey. Cependant, dès 1850, leur nombre diminue fortement pour ne plus atteindre qu'une seule unité. Ils sont remplacés par des canots qui pratiquent la pêche côtière. Les clinques, des bateaux traditionnels à clin, naviguaient jusqu'à Dieppe pour pêcher le hareng à la fin de l'automne et le village abritait de 250 à 300 marins. La seule activité restée florissante à Étretat jusqu'à la fin du XIXe siècle est la pêche au maquereau, que l'on pratique pendant les trois mois d'été.

Le site est découvert par Eugène Isabey[80] qui vient y peindre six mois en 1820[81]. Il fait découvrir le lieu à ses amis et aux peintres romantiques Bonington Paul Huet, Roqueplan… qui mettent en avant dans leurs peintures l'aspect sombre et tragique des tempêtes, des naufrages et des falaises tombant à pic dans la mer. En 1831, Eugène Lepoittevin s'y fait construire un atelier pour étudier la mer. En 1840, le « Manuel de voyage de John Murray », décrit Étretat à l'attention des touristes anglais et recommande de s'y arrêter sur la route 18 Havre–Dieppe : « À 10 milles au sud-ouest de Fécamp, sur la côte, se trouve le village de pêcheur, Étretat, au milieu des rochers qui ont été sculptées par la mer en arches, aiguilles et dans d'autres formes fantastiques. Ce lieu est apprécié des artistes français, et il y a une petite auberge correcte et simple (Au rendez-vous des Artistes). La route menante est mauvaise[82]. »

Dès 1824 à Dieppe, s'installe un établissement de bains où la duchesse de Berry lance la vogue des bains de mer, ce qui entraîne la transhumance de la haute société parisienne et le développement des stations balnéaires adoptant l'architecture néo-normande sur la côte d'Albâtre[83]. Mais le village de 300 pêcheurs « indigents » apprécié des artistes, ne profite pas immédiatement de cette vogue. Il est détruit plusieurs fois à la Pentecôte 1806, 17 février 1807, 1808, 1823 et 6 février 1842 chaque fois faisant de nombreux morts à la suite d'orages et de grandes marées provoquant inondations, torrents de boue transformant le village en « un lac jaune » bien qu'on y ait installé un petit canal avec une écluse, laissant apparaître d'anciennes fortifications-digues[84].

Créé sous le Second Empire

Aussi Étretat ne succombe-t-elle à la mode des bains de mer qu'après 1843. Alphonse Karr, auteur d'un roman à succès sur la ville en 1836 Histoire de Romain d’Étretat, va beaucoup contribuer au lancement de la petite station. C'est à cette époque que l'on construit la route de Fécamp et la route du Havre. On établit des liaisons régulières par omnibus à cheval. C'est avec Napoléon III, le Duc de Morny, le Comte d'Escherny et Lecomte-du Nouÿ que se met un projet de station balnéaire dont les premiers investisseurs sont des musiciens de l'Opéra de Paris. C'est aussi à cette époque que l'on commence à bâtir des villas de style balnéaire, à un rythme de plus en plus soutenu, alors que ce n'était guère le cas avant 1830. On reconstruit également le village, tout comme les villas, avec des silex taillés et des briques. En 1852, s'ouvre un casino de planches et d'ardoises, sous l'égide de la société des Bains de mer d'Étretat nouvellement créée. On y donne des spectacles tel Orphée aux Enfers de Jacques Offenbach. Cet opéra bouffe va donner son nom à la villa étretataise de son auteur. Dès cette époque tous ceux qui comptent autour de l'Opéra de Paris, chanteuses, chanteurs, compositeurs, librettistes y font construire une villa, Gustave Charpentier, Jean-Baptiste Faure, Ludovic Halévy, Hortense Schneider, Madame Dorus… et commandent aux peintres des vues des falaises. En 1861, le Manuel de voyage Murray décrit pour les touristes anglais la gare ferroviaire des Ifs-Étretat, là des fiacres desservent une station balnéaire bien adaptée, « remarquable pour la beauté de son paysage côtier », et où l'on peut séjourner dans les Hôtel Blanquet, des Bains, ou Gustave Hauville[85]. La société parisienne prend le « petit train des plaisirs » de la gare Saint Lazare pour le Havre à l'occasion de l'exposition universelle du Havre de 1869, où Étretat est vanté pour son pittoresque autant par Courbet que par Alexandre Dumas. Cependant la difficulté du lieu pris entre des falaises fait préférer aux banquiers et duc de Morny, le projet de Deauville. La présence de galets et l'absence totale de sable sont sans doute en partie responsables du moindre succès de l'endroit pour la baignade, par rapport à des plages comme Trouville-sur-Mer ou même Dieppe et le Havre. Cependant, la raison principale est autre : des difficultés d'accès sont engendrées par la mauvaise qualité des voies de communication. En , la ville est prise sans coup férir par des lanciers, Uhlans prussiens qui semblent déçus par ce lieu réputé du Second Empire[86].

Après l'Empire

Les lavandières d'Étretat n'ont pas de lavoir sous abri, mais deux sources qui sourdent à l'ouest de la plage[Note 6] et qui sont alimentées par un ruisseau souterrain venu du Grand Val.
Attelage de femmes et d'hommes à un cabestan pour remonter une clinque (« caïque », un type de bateau à clin typique de la région) sur les galets à Étretat vers 1900.
La gare d'Étretat vers 1910.

On enterre alors la petite rivière qui circule dans le Grand Val[87] qui devient une rivière souterraine qui s'écoule aujourd'hui directement dans la mer et que l'on peut observer à marée basse. De plus comme on peut le constater en se rapportant à la carte de Cassini, la ville gagne sur la mer, sur le perrey, empêchant celle-ci d'entrer dans le val à marée haute. De plus en plus, le lieu prend des allures de rendez-vous touristique international, stimulé par la célébrité des falaises popularisées par les toiles de Claude Monet, dont la cote n'a jamais été aussi élevée, et de Gustave Courbet. La proximité de Paris, du Havre et de Rouen, grâce aux moyens de transport modernes, ne sont pas étrangères au succès de l'endroit. Finalement, une ligne de chemin de fer et une gare mises en service en 1895 achèveront de désenclaver ce lieu de villégiature déjà reconnu[88].

Les Reines d'Espagne Marie-Christine de Bourbon-Sicile et sa fille Isabelle II viennent séjourner régulièrement l'été jusqu'en 1880 dans la résidence du Prince Lubomirski (1838-1911), grand Chambellan du tsar Nicolas Ier. Le temple protestant d'Étretat est inauguré en 1883 par les architectes Émile Bénard et Charles Letrosne, dans une architecture caractéristique du pays de Caux, en brique et silex.

XXe siècle

Si le site naturel d'Étretat reste inchangé, bien que la biodiversité et la qualité des eaux soient menacées, ce sont surtout les aménagements et l'atmosphère même du bourg qui ont subi une grande mutation au XXe siècle par rapport au siècle précédent, déjà prodigue en bouleversements.

Confiée à l'architecte de la Ville de Fécamp Emile Mauge, l'urbanisation de la ville se voit transformer, avec la construction de bâtiments à colombage, imitant le style normand : le Manoir de la Salamandre, les Halles, le Clos Lupin, l'Orfraie, la Villa Arthus, ou le casino sur le front de mer aujourd'hui détruit[89].

De la Première à la Seconde Guerre mondiale
Étretat - Banc du souvenir en granit devant la mer - 1914-1918.

Étretat devient, pendant la Première Guerre mondiale, une base arrière et l'hôpital général No 1 des armées britanniques et du Commonwealth, puis No 2 Base Hospital Unit de l'armée américaine dont témoignent aujourd'hui les 564 tombes du cimetière britannique et américain, une plaque commémorative sur la Halle et un banc de granit sur le Perrey sur lequel on peut lire ; « A Etretat, No 1 - General Presbyterian HOSP.B.E.F - Souvenir 1917-1918 ».

En 1922 est fondée l'association des Amis d'Étretat afin de soutenir son électrification. Beaucoup de Parisiens comptent alors une résidence secondaire dans ce village de pêcheurs[90].

La Seconde Guerre mondiale met un frein à la croissance du tourisme, qui avait été auparavant favorisée en partie par de meilleures conditions de vie et une plus grande facilité de transport. Le front de mer est mutilé par l'occupant allemand, qui détruit le casino et les villas pour améliorer la défense du site en cas de débarquement allié. Les villas sont occupées et pillées. Plusieurs batailles navales ont lieu devant Étretat. Le à h 55, le bateau allemand VP1501 de 46 m de long[91] est coulé par deux torpilles anglaises. Il repose par 24 mètres de fond. Puis, dans la nuit du à 23 h 55 le chasseur de sous-marin UJ1433 de 58 m de long est coulé par le torpilleur La Combattante des Forces navales françaises libres. L'épave allemande dite « patrouilleur de Bénouville » repose par 20 m de fond. La ville est un lieu de « repos du guerrier » pour les troupes allemandes jusqu'à sa libération en septembre 1944[92] par la 51e division des Highlanders. Après la guerre, la façade maritime fait l'objet d'une reconstruction moderne dans laquelle le béton domine. La villa de Jean-Baptiste Faure, qui avait fait la réputation d'Étretat au XIXe siècle, devenue un hôtel-pension tombé en ruines, est rasée en 1978.

Vers le tourisme de masse

L'institution des congés payés a marqué, comme ailleurs, le début d'une ère nouvelle. En cela, elle permit d'appliquer à la lettre les propos d'Alphonse Karr selon qui, s'il devait faire découvrir la mer à un ami, « ce serait à Étretat ». On peut situer ce tournant après la Première Guerre mondiale. En effet, une grande partie de l'intelligentsia parisienne, des écrivains, artistes et hommes politiques qui le fréquentaient l'été, a alors déserté ce lieu de villégiature pour des cieux plus cléments et pour échapper au tourisme de masse. Cependant, la « classe des estivants » subsiste toujours dans les années 1960-1980. Ces estivants sont des familles originaires le plus souvent de Paris et de sa région. Ils possèdent parfois une résidence à Étretat depuis plusieurs générations, et les rapports avec les « autochtones » n'ont pas toujours été des plus cordiaux[93].

Si depuis les années 1960 les clinques ou clincarts improprement appelées « caïques » (l'Abbé Cochet n'utilise d'ailleurs pas ce mot dans son ouvrage sur Étretat) avaient été complètement supplantées par des bateaux plus modernes, la pêche traditionnelle disparaît totalement dans les années 1990, le dernier pêcheur ayant cessé son activité professionnelle à cette époque.

Plusieurs fois entre le (il y eut une victime) et surtout le dans les deux cas au cours d'une grande marée de tempête, le cordon de galets qui protège la digue en empêchant les vagues de s'y briser a été emporté par la mer en amont. Toute la ville basse est en dessous du niveau de la mer à marée haute. Elle est construite en fait dans l'estuaire du Grand Val au XIXe siècle, soit plusieurs centaines de maisons, ont été inondées sur 800 à 1 000 mètres à partir du littoral. La mer reprenant son lit naturel dans le Val, comme lors des grandes inondations du XIXe siècle, et empêchant pendant plusieurs jours l'écoulement de la rivière souterraine qui a dégorgé[94]. Et en fait s'arrêtant devant les maisons les plus anciennes du XVIIIe siècle. Le président de la République de l'époque, François Mitterrand, viendra lui-même se rendre compte sur place le . La ville a été déclarée en état de catastrophe naturelle 8 fois entre 1984 et 1999 pour inondations, coulées de boues et action des vagues[95]. Dans les années 2000 se sont terminés les travaux de reconstruction et de consolidation de la digue-promenade, le perrey et du casino, qui a retrouvé un cachet perdu jadis. La protection des galets, qui forment un rempart protégeant des inondations et de l'érosion des falaises, est un enjeu pour la municipalité dont un arrêté municipal indique qu'une contravention de première classe en application de l'article R610-5 du code pénal en cas de ramassage de galet s'applique[Note 7], et que le contrevenant s'expose à une amende[96]. Le réseau des canalisations d'eau potable et de son captage par une source dans la nappe phréatique, datant du XIXe siècle, est rénovée depuis 2005[97]. Débarrassé des boues d'alluvions, il donne une très bonne qualité d'eau en 2015[98].

Le tourisme de masse engendre un véritable problème de cohabitation entre les piétons et les automobiles dans les rues étroites, au moment des week-ends en saison et des vacances d'été[90]. Les autorités locales ont construit de grandes aires de stationnement visant à réduire le trafic en centre-ville et à délester les zones saturées de véhicules. Elles sont situées rue Guy-de-Maupassant, près du petit temple protestant d'Étretat où s'est marié en 1895 André Gide, autre célébrité d'Étretat, et à côté de la résidence pour personnes âgées Germaine-Coty. Plus récemment, un grand parking a été construit sur la route du Havre.

Politique et administration

La mairie et l'office de tourisme.

Rattachements administratifs et électoraux

Rattachements administratifs

La commune se trouve dans l'arrondissement du Havre du département de la Seine-Maritime.

Elle faisait partie depuis 1793 du canton de Criquetot-l'Esneval[100]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.

Rattachements électoraux

Pour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 du canton d'Octeville-sur-Mer

Pour l'élection des députés, elle fait partie de la neuvième circonscription de la Seine-Maritime .

Intercommunalité

Étretat était membre de la communauté de communes du canton de Criquetot-l'Esneval, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé fin 2001.

Dans le cadre de l'approfondissement de la coopération intercommunale prévu par la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe) du , cette intercommunalité a fusionné avec la communauté de communes Caux Estuaire et la communauté de l'agglomération havraise pour former, le , la communauté urbaine dénommée Le Havre Seine Métropole, dont Étretat est désormais membre.

Liste des maires

Liste des maires successifs depuis 1971
Période Identité Étiquette Qualité
1971 mars 2001 Henri Dupain    
2001 2005 Monique Chevessier-Xiberas DVD[101] Démissionnaire
octobre 2005[102] mars 2008 Jean-Bernard Chaix[103] DVD  
2008 décembre 2016[104],[105] Franck Cottard[106],[107] SE[108] Professeur des écoles
Vice-président de la CC du canton de Criquetot-l'Esneval. (2014 → 2018)
Mandat écourté par la démission de plus d'un tiers du conseil municial, dont les quatre adjoints
décembre 2016[109] juillet 2020[110] Catherine Millet    
juillet 2020[111] ,[112],[113] En cours
(au 10 août 202)
André Baillard   Militaire de la Marine nationale retraité

Jumelages

Équipements et services publics

Eau et déchets

Espaces publics

Enseignement

Santé

Population et société

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[114]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[115].

En 2021, la commune comptait 1 233 habitants[Note 8], en diminution de 11,17 % par rapport à 2015 (Seine-Maritime : −0,14 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
9258601 0661 4241 5181 5911 0141 4421 501
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 5601 6551 8251 9062 0332 0262 1312 0151 950
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 9442 0241 9731 7401 7341 7211 6361 9081 876
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
1 5651 4721 5251 5771 5651 6151 5311 5051 411
2018 2021 - - - - - - -
1 2421 233-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[100] puis Insee à partir de 2006[116].)
Histogramme de l'évolution démographique

Manifestations culturelles et festivités

Sports et loisirs

Vie associative

Cultes

Médias

Économie

Revenus de la population et fiscalité

Emploi

Entreprises et commerces

L'économie d'Étretat repose essentiellement sur le tourisme de courte durée qui engendre un commerce local florissant à la belle saison mais demeure en grande difficulté le reste de l'année[117]. En effet, la ville perd des habitants[118] depuis 2000, entrainant la fermeture de classes et le transfert des cabinets médicaux dans les communes limitrophes[119].

Les villas des estivants « parisiens », traditionnellement transmises dans les familles de génération en génération sont transformées en maison d'hôtes[117]. En effet, la ville se hisse au tout premier rang des sites touristiques haut-normands les plus visités avec le palais Bénédictine à Fécamp, la cathédrale de Rouen et les jardins et maison de Claude Monet à Giverny avec des visites à la journée. Le site et la ville accueillent entre 1 et 2 millions de visiteurs par an suivant les statistiques et les années[120]. Un casino, un golf, 40 restaurants, un camping, 14 hôtels et une vingtaine de maisons et chambres d'hôtes sont présents dans la ville. Le site est classé au titre de la loi de 1930 et comporte plusieurs zones Natura 2000 et espaces naturels sensibles, propriétés du Conservatoire du Littoral au titre de la protection de sa biodiversité[121]. Les falaises reçoivent en moyenne 3 000 visiteurs par jour en été[122], ce qui crée des problèmes de développement durable et de protection de l'environnement[118].

En 2013, pour les 900 foyers fiscaux, le revenu moyen mensuel à Étretat est inférieur à 2 000 Euros[123], mettant la ville au niveau de vie le plus bas de la communauté de communes. Par ailleurs, 44 % de la population y est retraitée[124]. Le tourisme est essentiellement constitué de nordistes et picards des Hauts-de-France, de Belges, de Hollandais, d'Allemands et d'Anglais[125],[126]. L'organisation du tourisme dépend de la ville, mais aussi du ministère du Développement durable, Opérations Grands Sites, du département, de la Région, du ministère de la Culture et de celui des Affaires Étrangères[127] dans le cadre d'opération comme Festival Normandie Impressionniste. Le budget de la ville est évalué à 3 millions d'euros[128] couvert par les recettes provenant à 36 % par le stationnement automobile, 31 % par les impôts, 4 % par la taxe de séjour, 19 % par le casino (chiffres 2015)[129].

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

Lieux

  • Le site d'Étretat est connu pour ses falaises, sa fameuse aiguille et sa plage.
La vue de la porte d'Aval et de l'aiguille depuis les Jardins d'Étretat.
  • Les Jardins d'Étretat sont un jardin néo-futuriste perché sur la falaise d'amont d'Étretat.

Monuments

Église Notre-Dame

Elle est située à l'écart du centre du bourg. C'est un grand édifice comparativement à l'importance du village autrefois, qui peut s'expliquer par sa dépendance ancienne de la puissante abbaye de Fécamp. Sa construction remonte aux XIIe et XIIIe siècles. Il a été remanié au XIXe siècle et classé au titre des monuments historiques[130].

Halles

Les halles d'Étretat sont une reconstitution de halles traditionnelles en bois, exécutée en partie avec des matériaux anciens, qui proviendraient pour certains d'une grange de Brionne, par des charpentiers originaires de la Manche, conçues par l'architecte Emile Mauge en 1926. Elle abrite des commerçants et des artisans qui y vendent souvenirs et objets divers.

Châteaux, manoirs et villas

Étretat compte plusieurs châteaux, manoirs ou villas remarquables :

  • le château des Aygues[131], inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis 1997, fut la résidence balnéaire des reines d'Espagne Marie-Christine et Isabelle II. Il fut auparavant l'ancienne propriété du prince Joseph Lubomirski (de la Maison Lubomirski), grand chambellan du tsar Nicolas Ier de Russie et a été construit selon les plans de l'architecte havrais Théodore Huchon au XIXe siècle ;
  • la villa La Guillette[132], inscrite au titre des monuments historiques depuis 2016, construite sur commande de Guy de Maupassant ;
  • le Clos Lupin, situé rue Guy de Maupassant et à proximité de l'ancienne maison de ce dernier « la Guillette », est une maison à colombages dans laquelle Maurice Leblanc rédigea 19 romans et 39 nouvelles[133] ;
  • le temple protestant d'Étretat, élevé en 1883 rue de Guy de Maupassant, où s'est marié André Gide ;
  • le manoir de la Salamandre est une maison admirée des touristes et située dans la rue principale près de la halle, mais du côté opposé. Elle fait partie des édifices les plus anciens d'Étretat, mais il s'agit d'un remontage selon les plans de l'architecte fécampois Émile Mauge au XXe siècle . En effet, cette demeure, caractéristique d'une habitation citadine du pays d'Auge, se trouvait jadis à Lisieux, Grande Rue, au no 50. Elle était à l'enseigne de Plantefor cirier. Elle fut démontée de son emplacement d'origine en 1889 pour être rebâtie ici, mais en en modifiant quelques éléments, par exemple : un encorbellement a été ajouté sur le pignon ; la grande lucarne couverte d'un essentage de tuiles (et non plus d'ardoises) se trouvait autrefois à gauche du pignon et la petite (représentée sur la photo) n'existait pas. En outre, le nom est usurpé, car le Manoir de la Salamandre était un autre logis de Lisieux, sis dans la Rue aux Fèvres, aujourd'hui disparu. Seules quelques sculptures sont en fait imitées du manoir[134]. Les sculptures intérieures et extérieures sont dues au sculpteur et ébéniste Rabot[135].
  • la Villa Orphée, qui domine la baie d'Étretat avec sa vue sur la falaise d'aval, a été construite pour Jacques Offenbach en 1858 grâce au succès d'Orphée aux Enfers. Jacques Offenbach y organisa de nombreuses réceptions et y séjourna à maintes reprises jusqu'à sa mort, le .

Étretat et les arts

Personnalités liées à la commune

Culture populaire

Le site est associé au mythe populaire d'Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur d'après les romans de Maurice Leblanc, autographes ou apocryphes, leurs pastiches et dans ces innombrables adaptations cinématographiques et télévisées, en bandes dessinées, en mangas, ou en chansons, qui cache ses butins dans l'aiguille.

Héraldique

Blason d'Étretat
Étretat
  • De sinople aux deux clefs d'argent passées en sautoir, au chef cousu d'azur chargé de trois coquilles d'or.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Pierre Auger et Gérard Granier, Le Guide du Pays de Caux, Éd. la Manufacture 1993.
  • Jean Benoît Désiré Cochet, Petite histoire d'Étretat, Éditions PyréMonde, 2006.
  • Marie-Hélène Desjardins, Des peintres au pays des falaises, Éd. des falaises, 2004
  • Jacques-Sylvain Klein
    • La Normandie, berceau de l'Impressionnisme, Éd. Ouest-France, 1996.
    • Lumières normandes, les hauts-lieux de l'impressionnisme, Éd. Point de vues, 2013.
    • La Normandie des Impressionnistes, Guide du Routard, Hachette, 2013.
  • Isabelle Rogeret, Carte archéologique de la Gaule : la Seine-Maritime 76, Fondation Maison des Sciences de l'Homme, 1997.
  • Jean-Pierre Thomas, Étretat : un village né de la mer, éditions OREP,
  • Guides bleus et Paris-Normandie, Normandie, éditions Hachette, 1994 (ISBN 2-01-016749-X)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Les logements vacants comprennent notamment les logements neufs qui ne sont pas encore habités, ceux que leurs propriétaires laissent libres ou dans lesquels ils font réaliser des travaux, ou ceux qui sont libres entre deux ventes ou deux locations
  4. On dirait aujourd'hui que l'appellatif toponymique estrée est le réflexe du latin strata (via).
  5. Cette évolution correspond à un phénomène d'épenthèse dans le groupe [s] + consonne en gallo-roman.
  6. Plan du littoral, dessiné d’après photo aérienne, tiré de « Etretat sans galets ? », sur Les carnets de Polycarpe, . Le cordon de galets est en gris, le platier rocher en brun. Les deux sources utilisées par les lavandières qui viennent y laver leur linge à marée basse, sont figurées en bleu : les Laveuses (débit de 45 l/s mesuré en 1969 par le BRGM) et la Fontaine d'Olive (débit estimé à 50 l/s).
  7. Selon l'association "touche pas à mes galets" créée en 2016, trois à quatre-cents kilos sont retirés chaque jour de l'été par les touristes pour garder un souvenir. Cf Sylvie Callier, « Les galets, espèce protégée à Etretat », sur france3-regions.francetvinfo.fr, .
  8. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

  1. "Après 3 "selfies" mortels en 2022, de nouvelles mesures de sécurité à Etretat pour éloigner les promeneurs du vide" par Sylvie Callier sur France 3 le 09/02/2023 [1]
  2. Article dans Positiv [2]
  3. a et b Article dans ETX [3]
  4. Pierre Auger et Gérard Granier, Le Guide du Pays de Caux, Éd. la Manufacture 1993, p. 76-77.
  5. Bernard Hoyez, Falaises du pays de Caux : lithostratigraphie des craies turono-campaniennes, Mont-Saint-Aignan, Presses universitaires de Rouen et du Havre, , 348 p. (ISBN 978-2-87775-463-7 et 2877754634).
  6. P. Auger et G. Granier, op. cit., p. 79.
  7. Francis Doré, Normandie, Maine, Masson, , p. 174.
  8. (en) « Étretat The Cliff », sur Musée Thyssen (consulté le )
  9. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  10. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  11. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  12. « Orthodromie entre Étretat et Octeville-sur-Mer », sur fr.distance.to (consulté le ).
  13. « Station Météo-France « Octeville » (commune de Octeville-sur-Mer) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  14. « Station Météo-France « Octeville » (commune de Octeville-sur-Mer) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  15. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  16. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  17. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  18. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  19. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Le Havre », sur insee.fr (consulté le ).
  20. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  21. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
  22. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
  23. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  24. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  25. Tableaux LOG T2 et LOG T7, Recensement général de la population 2017, document mentionné en liens externes.
  26. Abbé Cochet, Petite histoire d'Étretat, Éditions PyréMonde, 2006, chapitre 2, p. 12.
  27. Charles de Beaurepaire, Jean Laporte, Dictionnaire topographique du département de la Seine-Maritime, Paris, 1982-1984, [lire en ligne]).
  28. François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 978-2-7084-0040-5, OCLC 6403150, LCCN 80100776), p. 75 — ouvrage publié avec le soutien du CNRS.
  29. Abbé Cochet, Ibidem.
  30. Chartes des abbayes de Valmont, du Valasse, de Fontenelle et de Fécamp, Rôles de l'échiquier, bulle des papes.
  31. Neustria pia, p. 855.
  32. Pouillé d'Eudes Rigaud.
  33. a b et c F. de Beaurepaire, op. cit..
  34. a b c d et e Beaurepaire (Charles de), Laporte (dom Jean), op. cit..
  35. Sir William Dugdale, Monasticon Anglicanum t II, p. 994.
  36. Magni rotuli Scaccarii Normanniae sub regibus Angliae : Les Grands Rôles de l'échiquier de Normandie, publication de la Société des antiquaires de Normandie, t. XV. p. 48.
  37. Bulle d'Innocent III à l'abbaye de Montivilliers, copie du XVIIIe siècle dans l'Antimoine du curé de Rouelles.
  38. Cartulaire de l'abbaye de Fécamp.
  39. Lucas Janszoon Waghenaer, Speculum nauticum super navigatione maris occidentalis, Leyde, Frans Van Raphelengen, 1586.
  40. Gérard Mercator, Atlas sive cosmographicae meditationes de Fabrica Mundi et Fabricati Figura Primum a Gerardo Mercatore inchoatae deinde a Iudoco Hondio Piae memoriae ad finem perductae, Iam vero multis in locis emendatae et de novo in lucem editae, Hendrick Hondius, Amsterdam, 1630 ; Johann Cloppenburg, Amsterdam, 1632.
  41. Nicolas Tassin, Les Plans et profils de toutes les principales villes et lieux considérables de France, Plans et profilz des principales villes de la province de Normandie, avec la carte générale et les particulières de chascun gouvernement d'icelles (1631).
  42. François Ranchin, Description générale de l’Europe quatriesme partie du monde avec tous ses empires royaumes, estatchroniques, et republiques, Claude Sonnius et Denys Bechet, Paris, 1643.
  43. Description dv pais de Cavx, carte dessinée par Jean Le Clerc et gravée par Salomon Rogers, 1600 - 1650.
  44. Kaspard Mérian, Topographia Galliæ, Francfort 1657.
  45. Carte particulière du diocèse de Rouen dressée sur les lieux par Mr Frémont de Dieppe sous les yeux et par les ordres de feu Mre Jacques Nicolas Colbert, archevesque de Rouen / gravée par Berey, Paris, 1715.
  46. Carte réduite de la Manche par Belin, 1766.
  47. Les Côtes de France, d'après les plans levés en 1776 par MM Lacouldre de la Bretonnière et Méchain, publié en 1792, pour le service des vaisseaux de la République.
  48. Noël de la Morinière, Essai sur la Seine-Inférieure, 1795.
  49. op. cit., p. 12-13-14.
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  74. Cet échouage est Étretat, petit port de pêcheurs , situé à l’embouchure d’un vallon de 260 toises de largeur, mesuré d’un escarpement à l’autre. La plage où les bateaux peuvent aborder a 500 toises de longueur ; deux caps qui s’avancent dans la mer jusqu’à 100 toises de distance réduite, la terminent à droite et à gauche, et forment une baie rentrante en croissant, à l’abri des vents depuis l’ouest jusqu’au nord-est, en passant par le sud. Le sol du vallon qui répond à cette baie, se trouve, sur plus de 350 toises de longueur, de plusieurs pieds au-dessous du niveau des hautes mers. Tout le village d’Étretat, établi dans cette partie du vallon , n’est préservé des irruptions de la mer que par une digue naturelle que les vagues ont formée avec les seuls cailloux qui proviennent des deux parties saillantes de la côte qui circonscrivent la baie ; aussi la grosseur des galets dont cette digue est formée ne dépasse pas communément celle d’un pouce cube. Les vieillards de ce village ne se ressouviennent que d’une seule irruption de la mer à travers la digue. in Jacques Élie de Lamblardie, Mémoire sur les côtes de la haute Normandie comprises entre l'embouchure de la Seine et celle de la Somme, considérées relativement au galet qui remplit les ports situés dans cette partie de la Manche, Le Havre, 1789, p. 59-60, Bnf
  75. en 1787- Carte de l'embouchure de la riviere de Seine et de la coste du Nord jusqu'à Fescamp sur laquelle le principal cours de cette riviere approche presentement du Port d'Honfleur.
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  104. « Nouvelles élections municipales à Étretat après les démissions des quatre adjoints au maire : Coup de tonnerre dans la cité balnéaire où les quatre adjoints du maire, Franck Cottard, ont claqué la porte du conseil municipal », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ) « Après deux années et demie passées au sein de l’équipe municipale, Catherine Millet (1re adjointe au maire), Laurent Hondo (2e adjoint), Andrée Baillard (3e adjointe) et Pierre-Antoine Dumarquez (4e adjoint) ont présenté leur démission dans une lettre adressée à la Préfète de Seine-Maritime ».
  105. « Elections municipales aniticipées : le maire d’Étretat désavoué : Les habitants de la cité balnéaire ont voté, ce dimanche, aux municipales anticipées après les démissions en cascade. Triangulaire défavorable au maire sortant », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ) « Après la démission d’un tiers du conseil municipal nécessitant des élections municipales anticipées, le maire sortant Franck Cottard présentait une liste (Poursuivons ensemble pour Étretat) face à deux autres candidats. Catherine Millet, ex-première adjointe, avait monté une liste (Cap 2020 Autrement) avec, notamment, d’autres élus démissionnaires comme elle. L’ancien maire, de 2003 à 2008, Jean-Bernard Chaix menait quant à lui la liste Pour un nouveau départ. Avec 1 271 inscrits sur les listes électorales, ce scrutin a mobilisé 806 votants (8 nuls, 3 blancs, soit 795 exprimés). Le taux d’abstention de 40 % montre le malaise qui entoure ces élections. Et les résultats sont tombés comme un désaveu pour le maire sortant qui récolte 204 voix face à Jean-Bernard Chaix qui en enregistre 268 et Catherine Millet qui prend la tête avec 323 voix ».
  106. Réélu pour le mandat 2014-2020 : « Étretat : Franck Cottard réélu dès le 1er tour », Paris Normandie,‎ (lire en ligne).
  107. « Donner de la vie au village : L’année sera celle des gros travaux », Le Côte d’Albâtre,‎ (lire en ligne).
  108. « À Étretat, Franck Cottard a pris le parti de sa liberté », Paris Normandie,‎ (lire en ligne).
  109. « Catherine Millet décroche la mairie d’Étretat : Au terme d’un second tour présenté sous la forme d’une triangulaire, l’ex première adjointe Catherine Millet a renversé l’actuel maire Franck Cottard au terme d’une campagne tendue », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ) « l’ex-première adjointe enfonçait le clou. Sa liste, affichant respectivement une avance de 81 bulletins sur celle de Jean-Bernard Chaix (Pour un nouveau départ) et Franck Cottard (Poursuivons ensemble pour Étretat). Soit 40,84 % des suffrages exprimés alors que Jean-Bernard Chaix n’en recueille que 31,3 %. Franck Cottard 27,8. ».
  110. Gilles Anthoine, « Étretat. Municipales : trois listes mais sans le maire sortant : Pour les municipales de mars 2020, trois listes se présentent à Étretat. Catherine Millet, la maire actuelle, jette l'éponge et laisse sa place à sa majorité », Tendance Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  111. « Près du Havre, la liste « Étretat, Croire et Oser » se jette dans la bataille des Municipales 2020 : Après une carrière militaire qui l’a éloigné de son village natal, André Baillard consacre sa retraite à sa passion pour l’Histoire et pour Étretat. Il se présente comme tête de la liste « Étretat, Croire et Oser », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  112. « Municipales 2020. La liste « Étretat, Croire et Oser » arrive largement en tête : Au second tour des élections municipales, la liste « Étretat, Croire et Oser » est arrivée largement en tête avec 308 voix, 41,23% des suffrages », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ) « Laurent Hondo, qui proposait de prendre la suite de Catherine Millet, maire sortante qui ne se représentait pas, est arrivé en deuxième position, et a obtenu 235 voix, 31,45 % des suffrages (...) Quant à Laurence Hamel arrivée troisième, elle a obtenu 204 voix, 27,30 % des suffrages ».
  113. « Municipales 2020. André Baillard endosse l’écharpe tricolore : Étretat. Une semaine après le second tour des élections municipales, une nouvelle équipe s’est mise en place autour du nouveau maire élu », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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