« Philippe d'Orléans (1674-1723) » : différence entre les versions

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| légende = Le régent Philippe d'Orléans, par [[Jean-Baptiste Santerre]], en 1717.
| légende = Le régent Philippe d'Orléans, par [[Jean-Baptiste Santerre]], en 1717.
| fonction1 = [[Principal ministre d'État]]
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| monarque 1 = {{souverain2|Louis XV}}
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| prédécesseur 1 = [[Guillaume Dubois]]
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| fonction2 = [[Régent de France|Régent du Royaume de France]]
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| à partir du fonction2 = {{date|1|septembre|1715}}
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| monarque 2 = {{souverain2|Louis XV}}
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| dynastie = [[Quatrième maison d'Orléans|Maison d'Orléans]]
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| nom de naissance = Philippe Charles d'Orléans
| nom de naissance = Philippe Charles d'Orléans
| date de naissance = {{date|2|août|1674}}
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| lieu de naissance = [[Château de Saint-Cloud]] ([[Royaume de France|France]])
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| date de décès = {{date de décès|2|décembre|1723|2|août|1674}}
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| lieu de décès = [[Château de Versailles]] ([[Royaume de France|France]])
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| sépulture = [[Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis|Nécropole de Saint-Denis]]
| sépulture = [[Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis|Nécropole de Saint-Denis]]
| père = [[Philippe de France (1640-1701)|Philippe de France]],<br> ''duc d'Orléans''
| surnom = Le Régent
| père = [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Philippe de France]], ''duc d'Orléans'', ''Fils de France''
| mère = [[Élisabeth-Charlotte de Bavière]]
| mère = [[Élisabeth-Charlotte de Bavière]]
| fratrie =
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| conjoint = [[Françoise Marie de Bourbon (1677-1749)|Françoise Marie de Bourbon]]
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| enfants = [[Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans]]<br>[[Adélaïde d'Orléans (1698-1743)|Adélaïde d’Orléans]]<br>[[Charlotte-Aglaé d'Orléans]]<br>[[Louis d'Orléans (1703-1752)|Louis d'Orléans]]<br> [[Louise-Élisabeth d'Orléans]]<br> [[Philippine-Élisabeth d'Orléans]]<br>[[Louise d'Orléans (1716-1736)|Louise d'Orléans]]
| enfants = [[Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans]]<br>[[Adélaïde d'Orléans (1698-1743)|Adélaïde d’Orléans]]<br>[[Charlotte-Aglaé d'Orléans]]<br>[[Louis d'Orléans (1703-1752)|Louis d'Orléans]], ''duc d'Orléans''<br> [[Louise-Élisabeth d'Orléans]]<br> [[Philippine-Élisabeth d'Orléans]]<br>[[Louise d'Orléans (1716-1736)|Louise d'Orléans]]
| héritier = [[Louis d'Orléans (1703-1752)|Louis d'Orléans]]
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'''Philippe d’Orléans''', couramment appelé '''le Régent'''{{note|groupe=n|Selon les règles typographiques, un nom commun employé en sens absolu, non suivi du nom propre, porte la [[Usage des majuscules en français|majuscule]]. En l'occurrence, « le Régent » désigne sans ambiguïté Philippe d'Orléans, de même que « la [[Régence (1715-1723)|Régence]] » évoque systématiquement la période 1715-1723<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Girodet|lien auteur1=Jean Girodet|titre=Pièges et difficultés de la langue française|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Bordas|Bordas]]|collection=Dictionnaire Bordas|année=2008|pages totales=1087|passage=805|isbn=978-2-04-731287-2}}.</ref>.}}, né le {{date de naissance|2 août 1674}} à [[Château de Saint-Cloud|Saint-Cloud]] et mort le {{date de décès|2 décembre 1723}} à [[Château de Versailles|Versailles]], est le [[Régent de France|régent du royaume de France]] pendant la minorité de {{souverain2|Louis XV}}.
'''Philippe d’Orléans''', couramment appelé '''le Régent'''{{note|group=alpha|Selon les règles typographiques, un nom commun employé en sens absolu, non suivi du nom propre, porte la [[Usage des majuscules en français|majuscule]]. En l'occurrence, « le Régent » désigne sans ambiguïté Philippe d'Orléans, de même que « la [[Régence (1715-1723)|Régence]] » évoque systématiquement la période 1715-1723<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Girodet|lien auteur1=Jean Girodet|titre=Pièges et difficultés de la langue française|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Bordas|Bordas]]|collection=Dictionnaire Bordas|année=2008|pages totales=1087|passage=805|isbn=978-2-04-731287-2}}.</ref>.}}, né le {{Date de naissance|2 août 1674}} à [[Château de Saint-Cloud|Saint-Cloud]] et mort le {{Date de décès|2 décembre 1723}} à [[Château de Versailles|Versailles]], est le [[Régent de France|régent du royaume de France]] pendant la minorité de {{souverain2|Louis XV}}.


Petit-fils de {{souverain2|Louis XIII}} et fils de [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Philippe d'Orléans]], [[duc d’Orléans]], dit « [[Monsieur (Ancien Régime)|Monsieur]] », il est [[Liste des comtes et ducs de Chartres|duc de Chartres]] puis [[duc d'Orléans]] ([[1701]]), [[Liste des comtes et ducs de Valois|duc de Valois]], [[Liste des ducs de Nemours|duc de Nemours]] et [[Liste des ducs de Montpensier|duc de Montpensier]]. La période de son gouvernement, qui dure de 1715 à 1723, est appelée la [[Régence (1715-1723)|Régence]].
Petit-fils de {{souverain2|Louis XIII}}, il est le fils du frère cadet de [[Louis XIV|Louis {{XIV}}]], [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Philippe de France]], [[duc d’Orléans]], dit « [[Monsieur (Ancien Régime)|Monsieur]] ». D'abord [[Liste des comtes et ducs de Chartres|duc de Chartres]], il devient [[duc d'Orléans]] à la mort de son père en 1701 ; il est aussi [[Liste des comtes et ducs de Valois|duc de Valois]], [[Liste des ducs de Nemours|duc de Nemours]] et [[Liste des ducs de Montpensier|duc de Montpensier]].


À la mort de Louis XIV, il devient [[régent]], et son gouvernement, qui dure de 1715 jusqu'à sa mort en 1723, est appelée la [[Régence (1715-1723)|Régence]].
Son arrière-arrière-petit-fils en lignée masculine {{souverain|Louis-Philippe|Ier}} est le dernier roi à avoir régné en France.

Il est l'arrière-arrière-grand-père de {{souverain|Louis-Philippe|Ier}}, qui est le dernier roi ayant régné en France.


== Biographie ==
== Biographie ==
[[Fichier:Philippe d'Orléans, Duke of Chartres by Nicolas de Largillière.jpg|gauche|vignette|277x277px|Philippe d'Orléans duc de Chartres puis duc d'Orléans et enfin régent du Royaume de France enfant.]]
[[Fichier:Philippe d'Orléans, Duke of Chartres by Nicolas de Largillière.jpg|gauche|vignette|277x277px|Philippe d'Orléans, duc de Chartres puis duc d'Orléans et enfin régent du Royaume de France, enfant.]]


=== Les jeunes années ===
=== Les jeunes années ===

Petit-fils de France, Philippe d'Orléans est le fils de [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Philippe, précédent duc d'Orléans]] (dit [[Monsieur (Ancien Régime)|Monsieur, frère unique du Roi]]) et de sa seconde épouse la Princesse Palatine [[Élisabeth-Charlotte de Bavière]], et le neveu du roi {{souverain2|Louis XIV}}.
Petit-fils de France, Philippe d'Orléans est le fils de [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Philippe, précédent duc d'Orléans]] (dit [[Monsieur (Ancien Régime)|Monsieur, frère unique du Roi]]) et de sa seconde épouse la Princesse Palatine [[Élisabeth-Charlotte de Bavière]], et le neveu du roi {{souverain2|Louis XIV}}.


Ses deux sœurs aînées ne joueront pas un grand rôle dans sa vie : [[Marie-Louise d'Orléans|Marie-Louise]] épouse dès 1679 {{souverain2|Charles II d'Espagne|, roi d'Espagne}}, et meurt en 1689, [[Anne-Marie d'Orléans]] épouse en 1684 {{souverain2|Victor-Amédée II de Sardaigne|, duc de Savoie}}. Sa cadette de deux ans [[Élisabeth-Charlotte d'Orléans|Élisabeth-Charlotte]] attendra jusqu'en 1698 pour épouser {{souverain2|Léopold Ier de Lorraine|, duc de Lorraine et de Bar}}.
Ses deux sœurs aînées ne joueront pas un grand rôle dans sa vie : [[Marie-Louise d'Orléans|Marie-Louise]] épouse dès 1679 {{souverain2|Charles II d'Espagne|, roi d'Espagne}}, et meurt en 1689, [[Anne-Marie d'Orléans]] épouse en 1684 {{souverain2|Victor-Amédée II de Sardaigne|, duc de Savoie}}. Sa cadette de deux ans [[Élisabeth-Charlotte d'Orléans|Élisabeth-Charlotte]] attendra jusqu'en 1698 pour épouser {{souverain2|Léopold Ier de Lorraine|, duc de Lorraine et de Bar}}.


Philippe d’Orléans est d'abord titré [[Liste des comtes et ducs de Chartres|duc de Chartres]]. Il reçoit une éducation soignée, principalement tournée vers la fonction militaire et diplomatique, comme il sied à un petit-fils de France. Il s'intéresse particulièrement à l'histoire, la géographie, la philosophie et aux sciences. Contrairement à son oncle et à son père, il monte mal, se montre mauvais danseur et n’aime pas la chasse. En revanche, il a la prodigieuse mémoire de son oncle : très tôt, il connaît sur le bout des doigts les mémoires et généalogies des grandes familles de la cour. Il a aussi une grande capacité de travail et de l'intelligence.
Philippe d’Orléans est d'abord titré [[Liste des comtes et ducs de Chartres|duc de Chartres]]. Il reçoit une éducation soignée, principalement tournée vers la fonction militaire et diplomatique, comme il sied à un petit-fils de France. Il s'intéresse particulièrement à l'histoire, la géographie, la philosophie, aux sciences et à la musique. Contrairement à son oncle et à son père, il monte mal, se montre mauvais danseur et n’aime pas la chasse. En revanche, il a la prodigieuse mémoire de son oncle : très tôt, il connaît sur le bout des doigts les mémoires et généalogies des grandes familles de la cour. Il a aussi une grande capacité de travail et de l'intelligence.


=== Le mariage ===
=== Le mariage ===
[[Fichier:Françoise-Marie de Bourbon in 1700; Duchess of Chartres.jpg|gauche|vignette|La duchesse de Chartres.]]
[[Fichier:Françoise-Marie de Bourbon in 1700; Duchess of Chartres.jpg|gauche|vignette|La duchesse de Chartres.]]
Avec la naissance des trois fils du [[Louis de France (1661-1711)|Grand Dauphin]], fils aîné de {{souverain2|Louis XIV}}, le [[Louis de France (1682-1712)|duc de Bourgogne]] en [[1682]], le [[Philippe V d'Espagne|duc d'Anjou]] en [[1683]], le [[Charles de France (1686-1714)|duc de Berry]] en [[1686]], le duc de Chartres se retrouve sixième dans la ligne de succession au trône, ce qui ne lui laisse que bien peu d’espérances de régner et ne le place pas dans la meilleure situation pour faire un mariage avantageux. De plus, la France est en guerre avec la presque totalité de l’Europe, ce qui rend impossible un mariage étranger.
Avec la naissance des trois fils du [[Louis de France (1661-1711)|Grand Dauphin]], fils aîné de {{souverain2|Louis XIV}}, le [[Louis de France (1682-1712)|duc de Bourgogne]] en 1682, le [[Philippe V d'Espagne|duc d'Anjou]] en 1683, le [[Charles de France (1686-1714)|duc de Berry]] en 1686, le duc de Chartres se retrouve sixième dans la ligne de succession au trône, ce qui ne lui laisse que bien peu d’espérances de régner et ne le place pas dans la meilleure situation pour faire un mariage avantageux. De plus, la France est en guerre avec la presque totalité de l’Europe, ce qui rend impossible un mariage étranger.


Aussi, dès [[1688]], {{Louis XIV}} fait allusion à [[Françoise-Marie de Bourbon|Mademoiselle de Blois]], bâtarde légitimée. Ce mariage parachèverait la politique d’abaissement des branches cadettes de la maison de Bourbon voulue par le Roi Soleil, mais [[Philippe de France (1640-1701)|Monsieur]] et sa femme, la [[Élisabeth-Charlotte de Bavière|Princesse Palatine]], jugent une telle union tout simplement scandaleuse, indigne et pour tout dire inimaginable. Louis XIV utilise alors l'influence du [[Antoine II Coëffier de Ruzé d'Effiat|marquis d'Effiat]] sur Monsieur pour le convaincre.
Aussi, dès 1688, {{Louis XIV}} fait allusion à [[Françoise-Marie de Bourbon|Mademoiselle de Blois]], bâtarde légitimée. Ce mariage parachèverait la politique d’abaissement des branches cadettes de la maison de Bourbon voulue par le Roi Soleil, mais [[Philippe de France (1640-1701)|Monsieur]] et sa femme, la [[Élisabeth-Charlotte de Bavière|Princesse Palatine]], jugent une telle union tout simplement scandaleuse, indigne et pour tout dire inimaginable. Louis XIV utilise alors l'influence du [[Antoine II Coëffier de Ruzé d'Effiat|marquis d'Effiat]] sur Monsieur pour le convaincre.


Le duc de Chartres est plus hésitant, d’autant que l’idée est soutenue par son précepteur, l'[[Guillaume Dubois|abbé Dubois]]. Au début de [[1692]], {{Louis XIV}} convoque son neveu et lui déclare qu’il ne peut mieux lui témoigner son affection qu’en lui donnant en mariage sa propre fille [[Françoise-Marie de Bourbon]], ce à quoi le jeune homme ne sait répondre qu’en balbutiant un remerciement embarrassé. La Palatine, apprenant l’issue de l’entrevue, jette les hauts cris mais ne peut affronter le roi, d’autant qu’elle sait ne pouvoir compter sur le soutien de son mari (qui ne se révolta que peu de temps avant sa mort, lançant à son frère que : {{citation| Sans tirer aucun profit de ce mariage, Chartres n’en gardera que la honte et le déshonneur}}). Elle borne l’expression de son mécontentement à tourner le dos au Roi après qu'il lui a fait une profonde révérence; mais ensuite, comme seul le prétend le duc de Saint-Simon, elle donne à son fils une énorme gifle devant toute la Cour. Le mariage n’en a pas moins lieu, le {{date|18|février|1692}}<ref>[http://archives.yvelines.fr/arkotheque/registres_paroissiaux_etat_civil/index.php Archives des Yvelines], registres paroissiaux de Versailles (1080399 - BMS 1691-1692, page 125).</ref>.
Philippe est plus hésitant, d’autant que l’idée est soutenue par son précepteur, l'[[Guillaume Dubois|abbé Dubois]]. Au début de 1692, {{Louis XIV}} convoque son neveu et lui déclare qu’il ne peut mieux lui témoigner son affection qu’en lui donnant en mariage sa propre fille [[Françoise-Marie de Bourbon]], ce à quoi le jeune homme ne sait répondre qu’en balbutiant un remerciement embarrassé. La Palatine, apprenant l’issue de l’entrevue, jette les hauts cris mais ne peut affronter le roi, d’autant qu’elle sait ne pouvoir compter sur le soutien de son mari. Ce dernier ne se révolta que peu de temps avant sa mort, lançant à son frère que : {{Citation|Sans tirer aucun profit de ce mariage, Chartres n’en gardera que la honte et le déshonneur}}. Elle borne l’expression de son mécontentement à tourner le dos au Roi, après qu'il lui a fait une profonde révérence mais ensuite, comme seul le prétend le duc de Saint-Simon, elle donne à son fils une énorme gifle devant toute la Cour. Le mariage n’en a pas moins lieu, le {{Date-|18|février|1692|en France}}<ref>[http://archives.yvelines.fr/arkotheque/registres_paroissiaux_etat_civil/index.php Archives des Yvelines], registres paroissiaux de Versailles (1080399 - BMS 1691-1692, page 125).</ref>.

=== Descendance ===
Ce mariage arrangé, non désiré, ne fut guère heureux. Philippe, devenu duc d'Orléans en [[1701]] à la mort de son père, appelait sa femme « Madame Lucifer ». Ils eurent cependant huit enfants mais un seul fils :

# « Mademoiselle de Valois » ({{date|17|décembre|1693}} – {{date|17|octobre|1694}}) ;
# [[Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans]] ({{date|20|août|1695}} – {{date|21|juillet|1719}}), surnommée « Joufflotte », épouse ([[1710]]) [[Charles de France (1686-1714)|Charles de France]], [[Liste des ducs de Berry|duc de Berry]] ;
# [[Adélaïde d'Orléans (1698-1743)|Adélaïde d’Orléans]] ({{date|13|août|1698}} – {{date|10|février|1743}}), « Mademoiselle d’Orléans », abbesse de Chelles ;
# [[Charlotte-Aglaé d'Orléans]] ({{date|20|octobre|1700}} – {{date|19|janvier|1761}}), « Mademoiselle de Valois », épouse ([[1720]]) [[François III de Modène|François Marie d’Este]], [[duc de Modène]] ;
# {{souverain2|Louis d'Orléans (1703-1752)|Louis Ier d'Orléans}}, [[Liste des comtes et ducs de Chartres|duc de Chartres]], puis duc d’Orléans ([[1723]]), surnommé « le Pieux » ({{date|4|août|1703}} – {{date|4|février|1752}}) ;
# [[Louise-Élisabeth d'Orléans]] ({{date|11|décembre|1709}} – {{date|16|juin|1742}}), « Mademoiselle de Montpensier », épouse ([[1723]]) {{souverain2|Louis Ier d'Espagne}}, [[Liste des souverains d'Espagne|roi d’Espagne]] ;
# [[Philippine-Élisabeth d'Orléans]] ({{date|18|décembre|1714}} – {{date|21|mai|1734}}), « Mademoiselle de Beaujolais » ;
# [[Louise d'Orléans (1716-1736)|Louise d'Orléans]] ({{date|27|juin|1716}} – {{date|26|septembre|1736}}), « Mademoiselle de Chartres », épouse ([[1732]]) [[Louis-François de Bourbon-Conti|Louis François de Bourbon]], [[Liste des princes de Conti|prince de Conti]].

Il eut également plusieurs enfants naturels dont :
* [[Charles de Saint-Albin]] ([[1698]]-[[1764]]), né de Florence Pellerin, qui fut [[Liste des évêques de Laon|évêque-duc de Laon]] ([[1721]]) puis [[Liste des évêques et archevêques de Cambrai|archevêque-duc de Cambrai]] ([[1723]]) ;
* [[Jean-Philippe d'Orléans]] ([[1702]]-[[1748]]), né de [[Marie Louise Madeleine Victoire Le Bel de La Boissière de Séry]], dite la comtesse d’[[Argenton-sur-Creuse|Argenton]], qui fut légitimé en [[1706]] et fut Grand-Prieur de l’[[ordre de Saint-Jean de Jérusalem]] en France (dit « le chevalier d’Orléans » ou « le Grand-Prieur d’Orléans ») ;
* [[Angélique de Froissy]] ([[1702]]-[[1785]]), née de [[Charlotte Desmares]] ([[1682]]-[[1753]]), qui fut légitimée en [[1722]] et épousa le [[Henri François de Ségur|comte de Ségur]].

Sa favorite était [[Madame de Parabère]].


=== Le militaire ===
=== Le militaire ===
L'année précédente, Chartres avait commencé la carrière des armes aux [[Provinces-Unies|Pays-Bas]], aux côtés de {{Louis XIV}}. Très vite, il s’avère être un bon officier, aimé de ses soldats, enchaînant les campagnes. En [[1693]], il se distingue par une brillante conduite à [[Mons]], à [[Bataille de Steinkerque|Steinkerque]] et à la [[Bataille de Neerwinden (1693)|bataille de Neerwinden]]. Il se montre également très critique vis-à-vis de la stratégie de l’armée de Flandre. Ses quelques initiatives, de portée certes modeste, s’avèrent en revanche des succès. À la cour, les comparaisons fusent avec le [[Louis II de Bourbon-Condé|Grand Condé]], ce qui lui attire la jalousie des autres princes du sang.
L'année précédente, Philippe avait commencé la carrière des armes aux [[Provinces-Unies|Pays-Bas]], aux côtés de {{Louis XIV}}. Très vite, il se révèle bon officier, aimé de ses soldats, enchaînant les campagnes. En 1693, il se distingue par une brillante conduite au [[Siège de Mons (1691)|siège de Mons]], à la [[bataille de Steinkerque]] et à la [[Bataille de Neerwinden (1693)|bataille de Neerwinden]]. Il se montre également très critique vis-à-vis de la stratégie de l’armée de Flandre. Ses quelques initiatives, de portée certes modeste, s’avèrent en revanche des succès. À la cour, les comparaisons fusent avec le [[Louis II de Bourbon-Condé|Grand Condé]], ce qui lui attire la jalousie des autres princes du sang.


Désireux de calmer le jeu, {{Louis XIV}} rappelle tous les princes en [[1697]]. Le [[Liste des comtes et ducs de Chartres|duc de Chartres]] vit cette décision comme un camouflet personnel : on ne lui accorde aucun grand gouvernement, à la différence des bâtards, et on le prive de grand commandement. Il sait que son oncle désapprouve sa conduite : depuis l’adolescence, il fréquente les milieux libertins et mène une vie dissolue, ce que réprouve le strict [[Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon|duc de Saint-Simon]], son ami d’enfance, qui reste pourtant à ses côtés lors de cette période de disgrâce. Il reçoit, à la mort de son père en [[1701]], le titre de [[Liste des ducs d'Orléans|duc d’Orléans]]. Rappelé à l’armée lors des campagnes difficiles de la [[guerre de Succession d'Espagne]], il prouve sa bravoure à [[Turin]] en [[1706]].
Désireux de calmer le jeu, {{Louis XIV}} rappelle tous les princes en 1697. Philippe vit cette décision comme un camouflet personnel : on ne lui accorde aucun grand gouvernement, à la différence des bâtards, et on le prive de grand commandement. Il sait que son oncle désapprouve sa conduite : depuis l’adolescence, il fréquente les milieux libertins et mène une vie dissolue, ce que réprouve le strict [[Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon|duc de Saint-Simon]], son ami d’enfance, qui reste pourtant à ses côtés lors de cette période de disgrâce. Il reçoit, à la mort de son père en 1701, le titre de [[Liste des ducs d'Orléans|duc d’Orléans]]. Rappelé à l’armée lors des campagnes difficiles de la [[guerre de Succession d'Espagne]], il prouve sa bravoure à la [[Bataille de Turin (1706)|bataille de Turin]], en 1706.


En {{date-|mars 1707}}, il est nommé pour commander les armées françaises en Espagne. Il accepte assez mal que le [[Jacques Fitz-James|duc de Berwick]] ait précipité la bataille pour remporter un jour avant son arrivée, donc sans lui, une victoire<ref name=mothe>{{Ouvrage |auteur1=La Mothe |titre=La vie de Philippe d'Orleans, petit-fils de France. |éditeur= |lieu=Londres |année=1735 |tome=1 |isbn= |lire en ligne= }}.</ref>. Philippe d’Orléans marche sur [[Saragosse]] qu’il prend, et fait de même avec [[Lérida]]. Il rentre à Versailles et revient en Espagne en {{date-|février 1708}} pour entamer le {{Lien|langue=en|trad=Siege of Tortosa (1708)|fr=Siège de Tortosa (1708)|texte=siège de Tortosa}}, entreprise vouée à l’échec selon les jaloux [[Prince de Condé]] et [[Prince de Conti]]. Le {{date-|11 juillet}}, Tortosa capitule<ref>''Lettres de la Princesse Palatine de 1672 à 1722'', 1964, {{p.|155}}. - Dick van der Cruysse, ''Madame Palatine'', Fayard, 1988.</ref>. Condé et Conti envoient le [[Philippe de Courcillon de Dangeau|marquis de Dangeau]] complimenter [[Élisabeth-Charlotte de Bavière|Madame]], la mère de Philippe d’Orléans, persuadés que la nouvelle était fausse. Ils en sont pour leurs frais et doivent constater la victoire de leur rival dans les faveurs du roi<ref>''Journal du Marquis de Dangeau'' - ''Madame Palatine'', op. cit.</ref>.
En {{Date-|mars 1707}}, il est nommé pour commander les armées françaises en Espagne. Il accepte assez mal que le [[Jacques Fitz-James|duc de Berwick]] ait précipité la bataille pour remporter un jour avant son arrivée, donc sans lui, une victoire<ref name=mothe>{{Ouvrage |auteur1=La Mothe |titre=La vie de Philippe d'Orleans, petit-fils de France|éditeur= |lieu=Londres |année=1735 |tome=1 |isbn= |lire en ligne= }}.</ref>. Philippe d’Orléans marche sur [[Saragosse]] qu’il prend, et fait de même avec [[Lérida]]. Il rentre à Versailles et revient en Espagne en {{Date-|février 1708}} pour entamer le [[Siège de Tortosa (1708)|siège de Tortosa]], entreprise vouée à l’échec selon les jaloux [[prince de Condé]] et [[prince de Conti]]. Le {{Date-|11 juillet}}, Tortosa capitule<ref>''Lettres de la Princesse Palatine de 1672 à 1722'', 1964, {{p.|155}}. - Dick van der Cruysse, ''Madame Palatine'', Fayard, 1988.</ref>. Condé et Conti envoient le [[Philippe de Courcillon de Dangeau|marquis de Dangeau]] complimenter [[Élisabeth-Charlotte de Bavière|Madame]], la mère de Philippe d’Orléans, persuadés que la nouvelle était fausse. Ils en sont pour leurs frais et doivent constater la victoire de leur rival dans les faveurs du roi<ref>''Journal du Marquis de Dangeau'' - ''Madame Palatine'', {{opcit}}</ref>.


Mais l’ambition du duc d’Orléans le fait participer à des réunions où l’on évoque ce qui pourrait advenir si le roi {{souverain2|Philippe V (roi d'Espagne)}} d'Espagne venait à quitter son trône. Un personnage agissant en son nom se fait repérer et [[Marie-Anne de La Trémoille|la princesse des Ursins]], intriguant contre la France de façon maladroite, réussit à convaincre la couronne d’Espagne qu’Orléans voulait le renverser<ref name=mothe/>. Ce dernier rentre en France et paraît à Versailles comme si de rien n’était. {{Louis XIV}}, avant de mourir, certifiera qu’une enquête avait été menée et que rien ne justifiait les soupçons de la cour d'Espagne.
Mais l’ambition du duc d’Orléans le fait participer à des réunions où l’on évoque ce qui pourrait advenir si le roi d’Espagne, {{souverain2|Philippe V (roi d'Espagne)}} venait à quitter son trône. Un personnage agissant en son nom se fait repérer et la [[Marie-Anne de La Trémoille|princesse des Ursins]], intriguant contre la France de façon maladroite, réussit à convaincre la couronne d’Espagne qu’Orléans voulait le renverser<ref name=mothe/>. Ce dernier rentre en France et paraît à Versailles comme si de rien n’était. {{Louis XIV}}, avant de mourir, certifiera qu’une enquête avait été menée et que rien ne justifiait les soupçons de la cour d'Espagne.


Son ambition mal déguisée et son goût pour la chimie le font soupçonner d’avoir contribué aux morts du [[Louis de France (1661-1711)|dauphin]] et de sa famille<ref>Claude Pasteur, ''La princesse Palatine'', Taillandier, 2001 {{p.|122}}.</ref>. {{Louis XIV}} lui témoigne froideur et défiance et lui impose, par son testament secret, la présence des légitimés dans le Conseil de régence. Ce testament sera cassé, de façon curieuse, par le Parlement. Ces soupçons d'empoisonnement semblent d'autant moins justifiés que pour accéder à la couronne de France, Philippe d'Orléans aurait dû assassiner le nouveau dauphin et futur {{souverain2|Louis XV}}, mais également {{souverain-|Philippe V (roi d'Espagne)}} d'Espagne, qui venaient avant lui dans l'ordre de succession. En fait, la famille avait succombé à une maladie virale (les morts sont espacées de moins d'un mois, ce qui serait peu habile et peu discret pour un empoisonnement). Ces rumeurs furent sans doute semées par les princes jaloux.
Son ambition mal déguisée et son goût pour la chimie le font soupçonner d’avoir contribué aux morts du [[Louis de France (1661-1711)|dauphin]] et de sa famille<ref>Claude Pasteur, ''La princesse Palatine'', Taillandier, 2001 {{p.|122}}.</ref>. {{Louis XIV}} lui témoigne froideur et défiance et lui impose, par son testament secret, la présence des légitimés dans le Conseil de régence. Ce testament sera cassé, de façon curieuse, par le Parlement. Ces soupçons d'empoisonnement semblent d'autant moins justifiés que pour accéder à la couronne de France, Philippe d'Orléans aurait dû assassiner le nouveau dauphin et futur {{souverain2|Louis XV}}, mais également {{souverain-|Philippe V (roi d'Espagne)}} d'Espagne, qui venaient avant lui dans l'ordre de succession. En fait, la famille avait succombé à une maladie virale (les morts sont espacées de moins d'un mois, ce qui serait peu habile et peu discret pour un empoisonnement). Ces rumeurs furent sans doute semées par les princes jaloux.
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{{Article détaillé|Mort de Louis XIV{{!}}Mort de {{Louis XIV}}|Régence (1715-1723)}}
{{Article détaillé|Mort de Louis XIV{{!}}Mort de {{Louis XIV}}|Régence (1715-1723)}}
[[Fichier:Régence du duc d'Orléans, Council with Cardinal Fleury.jpg|vignette|gauche|Conseil du Régent au [[Palais-Royal]].<br>À droite, le [[André Hercule de Fleury|cardinal de Fleury]].]]
[[Fichier:Régence du duc d'Orléans, Council with Cardinal Fleury.jpg|vignette|gauche|Conseil du Régent au [[Palais-Royal]].<br>À droite, le [[André Hercule de Fleury|cardinal de Fleury]].]]
Le lendemain de la mort de {{souverain2|Louis XIV}}, le {{date-|2 septembre 1715}}, conformément à l’usage, la lecture du testament royal est effectuée lors d'une séance solennelle au [[parlement de Paris]], rassemblant toutes les cours souveraines, les princes du sang et les ducs et pairs, qui doit proclamer la régence. Dans son testament, {{Louis XIV}} tente de limiter les pouvoirs du [[Liste des ducs d'Orléans|duc d’Orléans]], et indique alors la composition du conseil de régence, véritable conseil de gouvernement. Il confie ainsi au [[Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736)|duc du Maine]], un de ses bâtards légitimés, la garde et la tutelle du jeune {{souverain2|Louis XV}} en le nommant [[Régence|régent]] du royaume, disposant également de la [[Maison du roi|Maison militaire]].
Le lendemain de la mort de {{souverain2|Louis XIV}}, le {{Date-|2 septembre 1715}}, conformément à l’usage, la lecture du testament royal est effectuée lors d'une séance solennelle au [[parlement de Paris]], rassemblant toutes les cours souveraines, les princes du sang et les ducs et pairs, qui doit proclamer la régence. Dans son testament, {{Louis XIV}} tente de limiter les pouvoirs du [[Liste des ducs d'Orléans|duc d’Orléans]], et indique alors la composition du conseil de régence, véritable conseil de gouvernement. Il confie ainsi au [[Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736)|duc du Maine]], un de ses bâtards légitimés, la garde et la tutelle du jeune {{souverain2|Louis XV}} en le nommant [[Régence|régent]] du royaume, disposant également de la [[Maison du roi|Maison militaire]]<ref name="Cornette">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Joël Cornette|lien auteur=Joël Cornette|titre=La Mort de Louis XIV|sous-titre=Apogée et crépuscule de la royauté. {{1er}} septembre 1715|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|collection=Les journées qui ont fait la France|date=2015|isbn=978-2-07-078120-1}}.</ref>.


Philippe d'Orléans, adulte de la famille royale le plus proche du roi, qui dispose alors de la charge, purement honorifique, de « président du conseil de régence », s’efforce, et obtient, de faire casser un testament qui le prive de prérogatives qu’il juge dues à sa naissance<ref>{{Lien web | url = http://flora.univ-cezanne.fr/flora/pub_aix/fr/document/droit/Remontrances/Remont_ch_001.pdf | titre = Procès-verbal de la séance tenue pour la régence, Remontrances du Parlement de Paris au {{s-|XVIII|e}} | auteur = Jules Flammermont | éditeur = Bibliothèque de l’[[université Aix-Marseille III|université {{souverain-|Aix-Marseille III}}]] | site = flora.univ-cezanne.fr | consulté le = 13/10/2008}}.</ref>. Le Parlement le reconnaît donc comme seul [[Régence|régent]], ce qui lui permet de réorganiser le Conseil à son gré et d’évincer le duc du Maine, bientôt exclu de la succession au trône que son père lui avait accordée. Toutefois, le Régent doit, pour rallier le Parlement de Paris à sa cause, lui restituer le [[droit de remontrance]] supprimé par {{Louis XIV}}, ce qui ne sera pas sans conséquence au {{s-|XVIII|e}}.
Philippe d'Orléans, adulte de la famille royale le plus proche du roi, qui dispose alors de la charge, purement honorifique, de « président du conseil de régence », s’efforce, et obtient, de faire casser un testament qui le prive de prérogatives qu’il juge dues à sa naissance<ref>{{Lien web|langue=fr|url = http://flora.univ-cezanne.fr/flora/pub_aix/fr/document/droit/Remontrances/Remont_ch_001.pdf|titre = Procès-verbal de la séance tenue pour la régence, Remontrances du Parlement de Paris au {{s-|XVIII}}|auteur = Jules Flammermont|éditeur = Bibliothèque de l’[[université Aix-Marseille III|université {{souverain-|Aix-Marseille III}}]]|site = flora.univ-cezanne.fr|consulté le = 13/10/2008}}.</ref>. Le Parlement le reconnaît donc comme seul [[Régence|régent]], ce qui lui permet de réorganiser le Conseil à son gré et d’évincer le duc du Maine, bientôt exclu de la succession au trône que son père lui avait accordée<ref group=alpha>Le duc du Maine répliquera, en 1718, à ce qu’il considère comme un coup d’État en ourdissant la [[conspiration de Cellamare]] avec l’Espagne, pour retirer la régence du royaume de France à Philippe d’Orléans.</ref>. Toutefois, le Régent doit, pour rallier le Parlement de Paris à sa cause, lui restituer le [[droit de remontrance]] supprimé par {{Louis XIV}}, ce qui ne sera pas sans conséquence au {{s-|XVIII}}<ref name="Fayet">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Aurélien Fayet|auteur2=Michelle Fayet|titre=L’Histoire de France|sous-titre=Tout simplement !|lieu=Paris|éditeur=Eyrolles|année=2011|numéro d'édition=2|lire en ligne={{Google Livres|page=PA|CLUOj9MP7nUC}}|isbn=978-2-21286-532-5|pages totales=482|passage=172|format=}}.</ref>.


[[Fichier:LouisXV DucOrléans.jpg|vignette|{{souverain-|Philippe II}} d’Orléans et {{souverain2|Louis XV}}.]]
[[Fichier:LouisXV DucOrléans.jpg|vignette|{{souverain-|Philippe II}} d’Orléans et {{souverain2|Louis XV}}.]]
Il tente de séduire les Français par une politique nouvelle : la paix est rétablie. Il soutient les [[jansénisme|jansénistes]], abandonne la cause des [[Maison Stuart|Stuarts]], tente de rétablir les finances et l’économie avec les audaces de [[John Law (économiste)|Law]]. Gérard Valin a décrit les conséquences de ce revirement diplomatique sur les derniers descendants de la dynastie catholique des Stuart : Jacques-Edouard qui se réfugie en Avignon puis à Rome et Charles-Edouard, Bonnie Prince Charlie.
Il tente de séduire les Français par une politique nouvelle : la paix est rétablie. Il soutient les [[Jansénisme|jansénistes]], abandonne la cause des [[Maison Stuart|Stuarts]], tente de rétablir les finances et l’économie avec les audaces de [[John Law (économiste)|Law]]. Ce revirement diplomatique aura pour conséquence sur les derniers descendants de la dynastie catholique des Stuart que Jacques-Édouard se réfugiera en Avignon puis à Rome<ref name="Valin">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Gérard Valin|lien auteur=|titre=Les Jacobites, la papauté et la Provence|sous-titre=|lieu=Paris|éditeur=L'Harmattan|année=2019|lire en ligne={{Google Livres|page=|}}|isbn=978-2-14011-552-3|pages totales=224|passage=14 et suiv.|format=}}.</ref>.


En entamant sa régence, il adresse, le {{date|4|octobre|1715}}, une « Lettre à {{MM.}} les intendants commissaires départis dans les provinces », dans laquelle il déclare que sa préoccupation majeure est le poids excessif des différentes taxes et annonce son intention d’établir un [[Prélèvements obligatoires|système d’imposition]] plus juste et plus égalitaire. Sur le plan de l’organisation du gouvernement, le Régent entame la politique de [[polysynodie]], sans doute sous l'influence de son ami Saint-Simon : le remplacement des ministres par des conseils rassemblant des grands seigneurs et des techniciens.
En entamant sa régence, il adresse, le {{Date-|4|octobre|1715}}, une « Lettre à {{MM.}} les intendants commissaires départis dans les provinces », dans laquelle il déclare que sa préoccupation majeure est le poids excessif des différentes taxes et annonce son intention d’établir un [[Prélèvements obligatoires|système d’imposition]] plus juste et plus égalitaire<ref group=alpha>Un des contrecoups de cette réforme est peut-être la [[conspiration de Pontcallec]], tentative de soulèvement d'origine antifiscale menée par une partie de la noblesse bretonne, en 1718-1720, au début de la Régence, possiblement en lien avec la [[conspiration de Cellamare]], qui échouera misérablement.</ref>. Sur le plan de l’organisation du gouvernement, le Régent entame la politique de [[polysynodie]], sans doute sous l'influence de son ami Saint-Simon : le remplacement des ministres par des conseils rassemblant des grands seigneurs et des techniciens<ref name="Dupilet">{{Ouvrage|auteur=Alexandre Dupilet|titre=La Régence absolue|sous-titre=Philippe d'Orléans et la polysynodie (1715-1718) : suivi d'un dictionnaire de la polysynodie|lieu=Seyssel|éditeur=Champ Vallon|collection=Époques|date=2011|pages totales=437|isbn=978-2-87673-547-7}}</ref>.


En 1718, le Régent renonce à la polysynodie et reprend le type de gouvernement en vigueur sous {{Louis XIV}}. Il opère aussi un changement dans sa politique religieuse. Après avoir soutenu le cardinal de Noailles et les ecclésiastiques opposants à la bulle ''Unigenitus'', il constate avec déception l'inefficacité de sa loi du silence visant à réduire la fracture du clergé de France. Avec le soutien des cardinaux Bissy et Rohan, il s'engage dans la voie de l'accommodement et la rédaction d'un corps de doctrine, sorte de synthèse des vues gallicanes sur la querelle janséniste, signé en 1720. Le régent est particulièrement satisfait de sa politique et déclare avec son humour habituel : {{citation bloc|J'ai bridé mes ânes !<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Olivier Andurand]]|titre=La Grande affaire. Les évêques de France face à l'Unigenitus|lieu=Rennes|éditeur=Presses universitaires de Rennes|année=2017|pages totales=398|passage=p.70-90|isbn=978-2-7535-5390-3}}.</ref>}}
En 1718, le Régent renonce à la polysynodie et reprend le type de gouvernement en vigueur sous {{Louis XIV}}. Il opère aussi un changement dans sa politique religieuse. Après avoir soutenu le cardinal de Noailles et les ecclésiastiques opposants à la bulle ''Unigenitus'', il constate avec déception l'inefficacité de sa loi du silence visant à réduire la fracture du clergé de France. Avec le soutien des cardinaux Bissy et Rohan, il s'engage dans la voie de l'accommodement et la rédaction d'un corps de doctrine, sorte de synthèse des vues gallicanes sur la querelle janséniste, signé en 1720. Le régent est particulièrement satisfait de sa politique et déclare avec son humour habituel : {{citation bloc|J'ai bridé mes ânes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=[[Olivier Andurand]]|titre=La Grande affaire|sous-titre=Les évêques de France face à l'Unigenitus|lieu=Rennes|éditeur=Presses universitaires de Rennes|année=2017|pages totales=398|passage=70-90|isbn=978-2-7535-5390-3}}.</ref> !}}


Sur les autres aspects de la politique, il s’impose aux parlements et aux légitimés (septembre [[1718]]), prend les armes contre l’Espagne dans une alliance avec [[Londres]] et [[Vienne (Autriche)|Vienne]] (janvier [[1719]]). La personnalité de l’[[Guillaume Dubois|abbé Dubois]], son ancien précepteur, devenu archevêque, cardinal et ministre, s’impose de plus en plus auprès de Philippe, le fonctionnement de la polysynodie devenant de plus en plus difficile.
Sur les autres aspects de la politique, il s’impose aux parlements et aux légitimés (septembre 1718), prend les armes contre l’Espagne dans une alliance avec [[Londres]] et [[Vienne (Autriche)|Vienne]] (janvier 1719). La personnalité de l’[[Guillaume Dubois|abbé Dubois]], son ancien précepteur, devenu archevêque, cardinal et ministre, s’impose de plus en plus auprès de Philippe, le fonctionnement de la polysynodie devenant de plus en plus difficile.


Le Régent réside au [[Palais-Royal]] qui devient, de 1715 à 1723, le cœur de la vie politique et artistique, supplantant [[Château de Versailles|Versailles]]. Sur le plan personnel, Philippe d'Orléans n'a rien changé à sa vie frivole. Le Palais-Royal est le théâtre de ses abandons à la débauche en compagnie de ses « roués » (méritant le [[Roue (supplice)|supplice de la roue]]), « fanfarons d’incrédulité et de crimes » ; les petits soupers y tournent parfois à l’orgie<ref>Didier Foucault, ''Histoire du Libertinage''.</ref>.
Le Régent réside au [[Palais-Royal]] qui devient, de 1715 à 1723, le cœur de la vie politique et artistique, supplantant [[Château de Versailles|Versailles]]. Sur le plan personnel, Philippe d'Orléans n'a rien changé à sa vie frivole. Le Palais-Royal est le théâtre de ses abandons à la débauche en compagnie de ses « roués<ref group=alpha>Méritant le [[Roue (supplice)|supplice de la roue]].</ref> », « fanfarons d’incrédulité et de crimes » ; les petits soupers y tournent parfois à l’orgie<ref>Didier Foucault, ''Histoire du Libertinage''.</ref>.


Les chansons satiriques de l'époque lui prêtent une relation incestueuse avec sa fille aînée, [[Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans]] qui, après la mort de son mari, accumule les amants et scandalise la cour tant par sa soif d'honneurs et de gloire que par ses coucheries et ses grossesses illégitimes{{note|groupe=n|Fin janvier 1716, la duchesse de Berry accouche clandestinement d'une fille au palais du Luxembourg. Au printemps 1717, derechef enceinte, elle se retire au château de la Muette jusqu'à sa délivrance. Fin mars 1719, proche du terme d'une nouvelle grossesse, la « féconde Berry » ne renonce pas pour autant à sa vie de plaisirs, enchaînant les sorties et les dîners, largement arrosés d'alcools violents. De retour au Luxembourg, après une nuit de débauches, l'imprudente, prise de vives contractions, perd les eaux et, affolée, se réfugie dans une petite chambre. Les difficultés du travail alertent les courtisans alors que la délivrance se fait attendre, augmentant le scandale. Cruelle aggravation aux tortures de l'enfantement, la fille du Régent, à l'article de la mort, se voit refuser les sacrements de l'Église. On la délivre enfin d'un enfant mort-né. Tandis que des poèmes satiriques brocardent la « naissance incestueuse » et les peurs de l'accouchée, celle-ci cache sa honte au château de Meudon. Mal relevée de ses couches, de nouveaux excès achèvent de délabrer ses intérieurs chahutés par la maternité. Après une longue agonie, la duchesse de Berry expire le 21 juillet à la Muette. L'autopsie de son corps révèle qu'elle est retombée enceinte durant sa convalescence à Meudon ([[Patrick Wald Lasowski]], ''L'Amour au temps des libertins'', Paris, 2011, pp. 28-31).}}.
Les chansons satiriques de l'époque lui prêtent une relation incestueuse avec sa fille aînée, [[Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans]] qui, après la mort de son mari, accumule les amants et scandalise la cour tant par sa soif d'honneurs et de gloire que par ses coucheries et ses grossesses illégitimes{{#tag:ref|Fin janvier 1716, la duchesse de Berry accouche clandestinement d'une fille au palais du Luxembourg. Au printemps 1717, derechef enceinte, elle se retire au château de la Muette jusqu'à sa délivrance. Fin mars 1719, proche du terme d'une nouvelle grossesse, la « féconde Berry » ne renonce pas pour autant à sa vie de plaisirs, enchaînant les sorties et les dîners, largement arrosés d'alcools violents. De retour au Luxembourg, après une nuit de débauches, l'imprudente, prise de vives contractions, perd les eaux et, affolée, se réfugie dans une petite chambre. Les difficultés du travail alertent les courtisans alors que la délivrance se fait attendre, augmentant le scandale. Cruelle aggravation aux tortures de l'enfantement, la fille du Régent, à l'article de la mort, se voit refuser les sacrements de l'Église. On la délivre enfin d'un enfant mort-né. Tandis que des poèmes satiriques brocardent la « naissance incestueuse » et les peurs de l'accouchée, celle-ci cache sa honte au château de Meudon. Mal relevée de ses couches, de nouveaux excès achèvent de délabrer ses intérieurs chahutés par la maternité. Après une longue agonie, la duchesse de Berry expire, le 21 juillet, à la Muette. L'autopsie de son corps révèle qu'elle est retombée enceinte durant sa convalescence à Meudon<ref name="Lasowski">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Patrick Wald Lasowski|lien auteur=Patrick Wald Lasowski|titre=L'Amour au temps des libertins|sous-titre=|lieu=Paris|éditeur=edi8|année=2011|lire en ligne={{Google Livres|page=PA28|XPpHskbN9_AC}}|isbn=978-2-75403-020-5|pages totales=192|passage=28-31|format=}}.</ref>.|group=alpha}}.


=== Sacre de {{Louis XV}} et mort de Philippe d'Orléans ===
=== Sacre de {{Louis XV}} et mort de Philippe d'Orléans ===
[[Fichier:The Régent of France, Philippe d'Orléans in 1717 after Jean Baptiste Santerre.jpg|thumb|right|200px|Le Régent en 1717 par [[Jean-Baptiste Santerre]].]]
[[Fichier:The Régent of France, Philippe d'Orléans in 1717 after Jean Baptiste Santerre.jpg|vignette|Le Régent en 1717 par [[Jean-Baptiste Santerre]].]]
Lorsque les calamités fondent sur le royaume {{incise|incendies, [[Peste de Marseille (1720)|peste de Marseille]], effondrement du [[système de Law]]}}, le pays souffre et gémit, on accuse l'irréligion du Régent. Cependant, la sagacité et la finesse du [[Guillaume Dubois|cardinal Dubois]] dans les affaires, l’énergie intermittente de Philippe d'Orléans et l’absence de toute opposition organisée permettent à la monarchie de rester debout. {{souverain2|Louis XV}} est sacré le {{date|25 octobre 1722}} et confirme le cardinal Dubois comme [[Principal ministre d'État|principal ministre]], mais celui-ci meurt le {{date-|10 août 1723}}.
Lorsque les calamités fondent sur le royaume {{incise|incendies, [[Peste de Marseille (1720)|peste de Marseille]], effondrement du [[système de Law]]}}, le pays souffre et gémit, on accuse l'irréligion du Régent. Cependant, la sagacité et la finesse du [[Guillaume Dubois|cardinal Dubois]] dans les affaires, l’énergie intermittente de Philippe d'Orléans et l’absence de toute opposition organisée permettent à la monarchie de rester debout. {{souverain2|Louis XV}} est sacré le {{Date-|25 octobre 1722}} et confirme le cardinal Dubois comme [[Principal ministre d'État|principal ministre]], mais celui-ci mourra le {{Date-|10 août 1723}}.


Philippe d’Orléans sollicite alors, auprès de {{Louis XV}} qui a pour lui la plus vive affection, la place de principal ministre et le roi la lui accorde sans hésiter. C’est la première fois dans l’histoire de la monarchie qu’un petit-fils de France est investi de telles fonctions. Le duc d’Orléans, jugeant ses ministres médiocres<ref name="Lescure456">{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=M. F. A. de | nom1= Lescure|lien auteur1=Adolphe de Lescure |titre= Les maitresses du Régent|éditeur=Édouard Dentu |lieu= Paris|année=1860 |passage=p.456 |isbn= |lire en ligne= }}. </ref>, ne leur délègue pas les affaires mais sa mauvaise santé le rend lui-même incapable. Il a beaucoup grossi et est sujet à de fréquentes somnolences. Il refuse de suivre les avis que lui donnent son entourage<ref name="Lescure455">{{Harvsp|Lescure|1860|p=455|id=}}.</ref> et son médecin [[Pierre Chirac]]<ref name="Lescure457">{{Harvsp|Lescure|1860|p=457|id=}}.</ref>. Plutôt que de se modérer, il dit préférer une mort subite<ref name="Lescure455"/> et donne à certains l'impression d'une course [[Suicide|suicidaire]]<ref name="Lescure456"/>. Les [[bookmaker]]s de [[Londres]] prennent des paris sur la date de sa mort<ref name="Lescure457"/>. Il meurt le jeudi {{date-|2 décembre 1723}} après souper vers sept heures du soir<ref name="Lescure457"/>, assoupi dans son fauteuil sur l'épaule d'une de ses [[Maitresse royale|favorites]], la [[Marie-Thérèse Blonel de Phalaris|duchesse de Phalaris]]<ref>{{Harvsp|Lescure|1860|p=458|id=}}.</ref>.
En 1722, la cour se réinstalle à Versailles, le cérémonial de cour est remis en vigueur et la Maison du roi est reconstituée<ref name="Conchon"/>. Philippe d’Orléans sollicite alors, auprès de {{Louis XV}} qui a pour lui la plus vive affection, la place de principal ministre et le roi la lui accorde sans hésiter. C’est la première fois dans l’histoire de la monarchie qu’un petit-fils de France est investi de telles fonctions. Le duc d’Orléans, jugeant ses ministres médiocres<ref name="Lescure456">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=M. F. A. de|nom1= Lescure|lien auteur1=Adolphe de Lescure|titre= Les Maitresses du Régent|éditeur=[[Édouard Dentu]]|lieu=Paris|année=1860 |passage=456 |isbn= |lire en ligne= }}.</ref>, ne leur délègue pas les affaires mais sa mauvaise santé le rend lui-même incapable. Il a beaucoup grossi et est sujet à de fréquentes somnolences. Il refuse de suivre les avis que lui donnent son entourage<ref name="Lescure455">{{Harvsp|Lescure|1860|p=455|id=}}.</ref> et son médecin [[Pierre Chirac]]<ref name="Lescure457">{{Harvsp|Lescure|1860|p=457|id=}}.</ref>. Plutôt que de se modérer, il dit préférer une mort subite<ref name="Lescure455"/> et donne à certains l'impression d'une course suicidaire<ref name="Lescure456"/>. Les [[bookmaker]]s de [[Londres]] prennent des paris sur la date de sa mort<ref name="Lescure457"/>. Il meurt le jeudi {{Date-|2 décembre 1723}} après souper vers sept heures du soir<ref name="Lescure457"/>, assoupi dans son fauteuil sur l'épaule d'une de ses [[Maitresse royale|favorites]], la [[Marie-Thérèse Blonel de Phalaris|duchesse de Phalaris]]<ref>{{Harvsp|Lescure|1860|p=458|id=}}.</ref>.


Son cœur est porté à la chapelle Sainte-Anne (nommée la « chapelle des cœurs » renfermant les cœurs embaumés de 45 rois et reines de France) de l'[[église du Val-de-Grâce]]. En [[1793]], lors de la profanation de cette chapelle, l'architecte [[Louis François Petit-Radel]] s'empare de l'urne [[reliquaire]] en [[vermeil]] contenant son cœur, le vend ou l'échange contre des tableaux à des peintres qui recherchaient la substance issue de l'[[embaumement]] ou « [[mummie]] » — très rare et hors de prix — alors réputée, une fois mêlée à de l'huile, pour donner un glacis incomparable aux tableaux<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=André|nom1=Castelot|lien auteur1=André Castelot|titre=L'Histoire insolite|éditeur=Perrin|lien éditeur=Éditions Perrin|lieu=Paris|année=1982|pages totales=427|passage=171|isbn=2-262-00248-7|lire en ligne=}}.</ref>.
Son cœur est porté à la chapelle Sainte-Anne (nommée la « chapelle des cœurs » renfermant les cœurs embaumés de 45 rois et reines de France) de l'[[église du Val-de-Grâce]]. En 1793, lors de la profanation de cette chapelle, l'architecte [[Louis François Petit-Radel]] s'empare de l'urne [[reliquaire]] en [[vermeil]] contenant son cœur, le vend ou l'échange contre des tableaux à des peintres qui recherchaient la substance issue de l'[[embaumement]] ou « [[mummie]] » — très rare et hors de prix — alors réputée, une fois mêlée à de l'huile, pour donner un glacis incomparable aux tableaux<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=André|nom1=Castelot|lien auteur1=André Castelot|titre=L'Histoire insolite|éditeur=Perrin|lien éditeur=Éditions Perrin|lieu=Paris|année=1982|pages totales=427|passage=171|isbn=2-262-00248-7|lire en ligne=}}.</ref>.


=== Bilan et personnalité du Régent ===
=== Bilan et personnalité du Régent ===
{{référence nécessaire|L'action [[politique]] du Régent a souvent été {{non neutre|mal jugée}} à la suite du parallèle qu'on faisait entre ses mœurs très libres et le pouvoir dont il jouissait. Sa régence fut pourtant {{non neutre|une des moins problématiques de toutes}}, son goût pour {{lesquelles|les idées nouvelles}} l'a conduit à engager des {{lesquelles|réformes novatrices}}. C'est ainsi qu'est née la [[polysynodie]], qui comportait de nombreux Conseils se chargeant des affaires du royaume. Il est vrai que ces conseils peuvent être assimilés à des organes subalternes du régime mais {{lesquelles|les réformes}} qu'ils ont pu mettre en place furent toutefois efficaces, les nobles étant assistés de [[roturiers]] aguerris dans ces sujets. {{non neutre|Cependant, son action la plus contestable fut d'accepter le [[droit de remontrance]] du [[Parlement]], ce qui eut des conséquences importantes par la suite : blocage des réformes voulues par {{Louis XV}} en premier lieu, et par {{Louis XVI}} ensuite, ce qui mena à la révolution de 1789.}}
La vie privée du régent a pu défavorablement influencer le jugement porté sur sa politique gouvernementale<ref name="Historia"/>. Sa régence s’en est mieux tirée que la plupart des autres<ref name="Ellis">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Harold A. Ellis|lien auteur=|titre=Boulainvilliers and the French Monarchy|sous-titre=Aristocratic Politics in Early Eighteenth-Century France|lieu=|éditeur=Cornell University Press|année=2019|lire en ligne={{Google Livres|page=PA113|Lu2YDwAAQBAJ}}|isbn=978-1-50174-573-7|pages totales=288|passage=113|format=}}.</ref>, son goût pour les idées nouvelles l’ayant conduit à engager des réformes novatrices : c’est ainsi qu'est née la [[polysynodie]], qui comportait de nombreux Conseils se chargeant des affaires du royaume<ref name="Capefigue"/>{{rp|25}}. Ces conseils peuvent être assimilés à des organes subalternes du régime, mais les réformes qu'ils ont pu mettre en place furent toutefois efficaces, les nobles étant assistés de roturiers éprouvés à ces exercices<ref name="Dupilet"/>{{rp|31}}. Cependant, son action la plus significative fut d'accepter le [[droit de remontrance]] du [[Parlement]], ce qui eut des conséquences importantes par la suite : blocage des réformes voulues par {{Louis XV}} en premier lieu, et par {{Louis XVI}} ensuite, ce qui mena à la révolution de 1789<ref name="Fayet"/>.


La politique étrangère du Régent a été, contrairement à celle de Louis XIV, globalement favorable à la paix, même s’il a eu à mener, au début de sa régence, une courte guerre avec l'Espagne, dont le roi, inquiet de son renversement d’alliance, avait tenté de le faire renverser par le duc du Maine à travers la [[conspiration de Cellamare]]<ref name="Capefigue">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Jean-Baptiste Honoré Raymond Capefigue|lien auteur=Baptiste Capefigue|titre=Philippe d’Orléans, régent de France|sous-titre=1715-1723|lieu=Paris|éditeur=Dufey|année=1838|tome=2|lire en ligne={{Google Livres|page=PA227|vkhBAAAAcAAJ}}|oclc=|pages totales=428|passage=227-8|format=}}.</ref>.
<nowiki>{{douteux|Bien que le début de sa régence connût quelques batailles contre les Espagnols, la seconde partie de celle-ci fut tournée vers une alliance contre l'ennemi d'alors : l'</nowiki>[[Espagne]]. Afin de combattre ce pays, Philippe signa en [[1717]] une triple alliance, dont faisaient partie les [[Provinces-Unies]] et l'[[Angleterre]]. Afin de promouvoir la paix avec l'Espagne, il fiança en [[1721]] {{souverain2|Louis XV}} avec l'infante [[Marie-Anne-Victoire d'Espagne]], bien qu'elle fût éloignée de la Cour plus tard à cause de son jeune âge.


La seconde partie de la Régence le voit opter pour un rapprochement avec les puissances protestantes en signant une Triple Alliance à La Haye en 1717 avec les Provinces-Unies et l’Angleterre<ref name="Unitd">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=|lien auteur=|titre=United Editors Encyclopedia and Dictionary|sous-titre=A Library of Universal Knowledge and an Unabridged Dictionary of the English Language|lieu=New York|éditeur=United Editors Association|année=1907|tome=12|lire en ligne={{Google Livres|page=RA10-PA11|10tCAQAAMAAJ}}|isbn=|pages totales=|passage=|format=40 vol.}}</ref>, alliance complétée l’année suivante, par la Quadruple Alliance avec l’Autriche <ref name="Thomas">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Francis Sheppard Thomas|lien auteur=|titre=Historical Notes|sous-titre=1509-1714|lieu=Londres|éditeur=G.E. Eyre and W. Spottiswoode|année=1856|tome=3|lire en ligne={{Google Livres|page=PA1362|H5kKAAAAYAAJ}}|oclc=|pages totales=|passage=1363|format=}}.</ref>. Il a néanmoins promu la paix avec l'Espagne en entérinant la [[paix d'Utrecht]] et en scellant l’alliance des Bourbons de France et d'Espagne par les fiançailles, en 1721, du jeune {{souverain2|Louis XV}} avec l'infante [[Marie-Anne-Victoire d'Espagne]], âgée de 5 ans<ref group=alpha>Ce mariage entre deux enfants de 12 et 5 ans sera cassé, quatre ans plus tard, pour non-consommation, ce qui provoquera la colère de Philippe V et une crise diplomatique.</ref>{{,}}<ref name="Conchon">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Anne Conchon|auteur2=Frédérique Leferme-Falguière|titre=Le {{s-|XVIII}}|sous-titre=1740-1820|lieu=Paris|éditeur=Hachette|année=2007|lire en ligne={{Google Livres|page=PT146|gnrZBgAAQBAJ}}|isbn=978-2-01181-297-1|pages totales=352|passage=146|format=}}.</ref>.
Dans le domaine économique, lorsque le Régent entra aux affaires, les caisses de l'[[État]] étaient vides et le peuple était laminé par les guerres qui avaient eu lieu à la fin du règne de {{souverain2|Louis XIV}}. Les principales conséquences du système mis en place par [[John Law de Lauriston|John Law]] furent d'ailleurs {{non neutre|positives}} : {{douteux|désendettement de l'État, et boom économique durable, avec l'essor du commerce extérieur}} (bien que les Français conservassent une vive méfiance contre le papier-monnaie par la suite), si bien que Philippe d’Orléans songea à rappeler le financier en [[1723]].|date=18 octobre 2019}}


Dans le domaine économique, lorsque le Régent est entré aux affaires, les caisses de l’État étaient vides et le peuple était écrasé par les guerres qui avaient eu lieu à la fin du règne de {{souverain2|Louis XIV}}. Les principales conséquences du système mis en place par [[John Law de Lauriston|John Law]] furent d'ailleurs positives : relance de l’économie<ref name="Faure">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Edgar Faure|lien auteur=Edgar Faure|titre=La banqueroute de Law|sous-titre=17 juillet 1720|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|année=1977|lire en ligne={{Google Livres|page=PA91|XNaxAAAAIAAJ}}|isbn=978-2-07029-818-1|pages totales=742|passage=|format=}}.</ref>, allègement de la dette de l'État, désendettement des agents privés sous le double effet de l'inflation et de la baisse des taux d'intérêt<ref name="Martinot">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Bertrand Martinot|lien auteur=|titre=John Law|sous-titre=1715-2015 quand la monnaie devient folle|lieu=Paris|éditeur=Nouveau Monde|année=2015|lire en ligne={{Google Livres|page=PT246|K9fHDwAAQBAJ}}|isbn=978-2-36942-321-8|pages totales=320|passage=246|format=}}.</ref>, et boom économique durable, avec l'essor du commerce extérieur<ref name="Orain">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Arnaud Orain|lien auteur=|titre=La Politique du merveilleux|sous-titre=une autre histoire du Système de Law (1695-1795)|lieu=Paris|éditeur=Fayard|année=2018|lire en ligne={{Google Livres|page=PT213|WnVuDwAAQBAJ}}|isbn=978-2-21370-760-0|pages totales=400|passage=213, note 19|format=}}.</ref>, offrant à l’État de telles marges de manœuvre financières que celui-ci n'allait retrouver jusqu'à la Révolution<ref name="Martinot"/>, bien que les Français aient par la suite conservé une vive méfiance contre le papier-monnaie, si bien qu’à la veille de sa mort, Philippe d’Orléans songeait à rappeler le financier, mais la mort l’en a empêché<ref name="Murphy">{{Ouvrage|langue=en|auteur=Antoin E. Murphy|lien auteur=|titre=John Law|sous-titre=Economic Theorist and Policy-Maker|lieu=Oxford|éditeur=Oxford Uuniversity Press|année=1997|lire en ligne={{Google Livres|page=PA322|3QhREAAAQBAJ}}|isbn=978-0-19152-153-9|pages totales=406|passage=322|format=}}.</ref>.
La personnalité du Régent fut plus contrastée. Il était réputé pour sa débauche, il s'adonnait à des [[orgie]]s au cours des fameux petits soupers en compagnie de quelques convives, qu'on appelait les « roués », comme le [[Antoine II Coëffier de Ruzé d'Effiat|marquis d'Effiat]], le marquis de Canillac, le [[Charles-Armand de Gontaut-Biron|marquis de Biron]], etc. Sa fille, « Joufflotte », la plantureuse [[Marie Louise Élisabeth d'Orléans|duchesse de Berry]] qui avait une réputation de Messaline, y participait souvent. On lui prête plus de cinq favorites et il fut même précoce dans le domaine sentimental, étant donné qu'il eut en [[1688]], alors âgé de quatorze ans, une fille avec une certaine Éléonore, fille d'un concierge du garde-meuble du château où il vivait<ref>''Quid'', Histoire de France, Le Régent.</ref>. Le [[Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon|duc de Saint-Simon]] laissa de lui l'image d'un prince oisif, indolent et superficiel, à tort<ref>{{Ouvrage|auteur1=Historia|titre=150 idées reçues sur l'Histoire|éditeur=First Editions|année=2012|passage=167|isbn=}}.</ref>. Il avait en effet de grandes capacités de travail. Quand il n'était que le fils de Monsieur, frère du Roi, il se montra volontiers peu travailleur, mais dès qu'il devint Régent, il était capable de se lever très tôt et de travailler jusque tard dans l'après-midi{{note|groupe=n|''Les Fêtes galantes'', de [[Michel Peyramaure]], écrit sous forme romancée mais s'appuyant sur des écrits contemporains du Régent.}}. Pour finir, les deux [[opéra]]s auxquels il travaille (en faisant un peu de composition, écrivant le [[Livret (musique)|livret]] et en réalisant les décors des représentations) dans les années 1690, montrent son goût pour les arts en général. Néanmoins il ressentait dès cette époque une inimitié à l'encontre de [[Voltaire]] qu'il fit mettre à la [[Bastille]] en [[1717]] : en présence d'un informateur de police, Arouet s'était répandu en propos injurieux contre la duchesse de Berry, ajoutant que la princesse, grosse à nouveau, se terrait au [[Château de la Muette (Paris)|château de la Muette]] pour y accoucher.

La personnalité du Régent fut plus contrastée. Il était réputé pour sa débauche, il s'adonnait à des [[orgie]]s au cours des fameux petits soupers en compagnie de quelques convives, qu'on appelait les « roués », comme le [[Antoine II Coëffier de Ruzé d'Effiat|marquis d'Effiat]], le marquis de Canillac, le [[Charles-Armand de Gontaut-Biron|marquis de Biron]], etc. Sa fille, « Joufflotte », la plantureuse [[Marie Louise Élisabeth d'Orléans|duchesse de Berry]] qui avait une réputation de Messaline, y participait souvent. On lui prête plus de cinq favorites et il fut même précoce dans le domaine sentimental, étant donné qu'il eut en 1688, alors âgé de quatorze ans, une fille avec une certaine Éléonore, fille d'un concierge du garde-meuble du château où il vivait<ref name="Lewis">{{Ouvrage|langue=en|auteur=Warren Hamilton Lewis|lien auteur=|titre=The Scandalous Regent|sous-titre=A Life of Philippe, Duc D’Orléans, 1674-1723 and of His Family|lieu=Paris|éditeur=Harcourt, Brace & World|année=1961|lire en ligne={{Google Livres|page=PA21|iYUfAAAAMAAJ}}|isbn=|pages totales=228|passage=21|format=}}.</ref>. Le [[Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon|duc de Saint-Simon]] laissa à tort de lui l'image d'un prince oisif, indolent et superficiel<ref name="Historia">{{Ouvrage|auteur1=Historia|titre=150 idées reçues sur l'Histoire|éditeur=First Editions|année=2012|passage=167|isbn=}}.</ref>. Il avait en effet de grandes capacités de travail. Quand il n'était que le fils de Monsieur, frère du Roi, il se montra volontiers peu travailleur, mais dès qu'il devint Régent, il était capable de se lever très tôt et de travailler jusque tard dans l'après-midi{{note|group=alpha|''Les Fêtes galantes'', de [[Michel Peyramaure]], écrit sous forme romancée mais s'appuyant sur des écrits contemporains du Régent.}}. Pour finir, les deux [[opéra]]s auxquels il travaille (en faisant un peu de composition, écrivant le [[Livret (musique)|livret]] et en réalisant les décors des représentations) dans les années 1690, montrent son goût pour les arts en général. Néanmoins il ressentait dès cette époque une inimitié à l'encontre de [[Voltaire]] qu'il fit mettre à la [[Bastille]] en 1717 : en présence d'un informateur de police, Arouet s'était répandu en propos injurieux contre la duchesse de Berry, ajoutant que la princesse, grosse à nouveau, se terrait au [[Château de la Muette (Paris)|château de la Muette]] pour y accoucher.


== Activités artistiques ==
== Activités artistiques ==
[[Fichier:MA Charpentier II.jpg|alt=Marc-Antoine Charpentier maitre de musique|vignette|redresse|[[Marc-Antoine Charpentier]].]]
[[Fichier:MA Charpentier II.jpg|alt=Marc-Antoine Charpentier maitre de musique|vignette|redresse|[[Marc-Antoine Charpentier]].]]
Au début des années 1690, il eut pour sa formation musicale [[Marc-Antoine Charpentier]], qui lui offrit un petit traité de ''Règles de composition'' H.550. En collaboration avec son maître de musique , il composa un opéra, ''[[Philomèle et Procné|Philomèle]]'' aujourd'hui perdu. Par la suite il eut d'autres compositeurs à son service : parmi eux [[Jean-Baptiste Morin (compositeur)|Jean-Baptiste Morin]] nommé « Ordinaire de la musique » (probablement dès 1701), [[André Campra]], [[Nicolas Bernier]] et [[Charles-Hubert Gervais]], avec lequel Philippe d’Orléans compose deux autres opéras, ''Suite d'Armide ou Jérusalem délivrée'' et ''[[Penthée]]''. Sa participation à la composition d’''[[Hypermnestre]]'' de Charles-Hubert Gervais demeure discutable et se cantonnerait à la composition des deux tambourins{{note|groupe=n|En 1976, la musique de cet opéra (restituée et arrangée par le compositeur actuel [[Antoine Duhamel]]) a été nommée aux Césars pour le film ''[[Que la fête commence]]''.}}.
Au début des années 1690, il eut pour sa formation musicale [[Marc-Antoine Charpentier]], qui lui offrit un petit traité de ''Règles de composition'' H.550. En collaboration avec son maître de musique, il composa des motets, parmi lesquels un ''Laudate Jérusalem Dominum à cinq parties,'' un opéra, ''[[Philomèle et Procné|Philomèle]]'' aujourd'hui perdu. Par la suite il eut d'autres compositeurs à son service : parmi eux [[Jean-Baptiste Morin (compositeur)|Jean-Baptiste Morin]] nommé « Ordinaire de la musique » (probablement dès 1701), [[André Campra]], [[Nicolas Bernier]], [[Henry Desmarest]] et [[Charles-Hubert Gervais]], avec lequel Philippe d’Orléans compose deux autres opéras, ''Suite d'Armide ou Jérusalem délivrée'' et ''[[Penthée]]''. Sa participation à la composition d’''[[Hypermnestre]]'' de Charles-Hubert Gervais demeure discutable et se cantonnerait à la composition des deux tambourins{{note|group=alpha|En 1976, la musique de cet opéra (restituée et arrangée par le compositeur actuel [[Antoine Duhamel]]) a été nommée aux Césars pour le film ''[[Que la fête commence]]''.}}.


Il a peint et gravé avec talent : on lui doit les illustrations d’une édition de ''[[Daphnis et Chloé (Longus)|Daphnis et Chloé]]'' pour laquelle il aurait fait poser nue la duchesse de Berry (que la rumeur accusait d'être la maîtresse de son père). Il achète pour sa couronne le [[Régent (diamant)|Régent]], le diamant réputé le plus beau d’Europe.
Il a peint et gravé avec talent : on lui doit les illustrations d’une édition de ''[[Daphnis et Chloé (Longus)|Daphnis et Chloé]]'' pour laquelle il aurait fait poser nue la duchesse de Berry (que la rumeur accusait d'être la maîtresse de son père). Il achète pour sa couronne le [[Régent (diamant)|Régent]], le diamant réputé le plus beau d’Europe.


Il a constitué la [[collection de la maison d'Orléans]], rassemblant près de cinq cents [[Tableau (beaux-arts)|tableaux]] destinée à orner les galeries de sa principale demeure, le [[Palais-Royal]].
Il a constitué la [[collection de la maison d'Orléans]], rassemblant près de cinq cents [[Tableau (beaux-arts)|tableaux]] destinée à orner les galeries de sa principale demeure, le [[Palais-Royal]].

=== Descendance ===
Ce mariage arrangé, non désiré, ne fut guère heureux. Philippe, devenu duc d'Orléans en 1701 à la mort de son père, appelait sa femme « Madame Lucifer ». Ils eurent cependant huit enfants mais un seul fils :

# « Mademoiselle de Valois » ({{Date-|17|décembre|1693}} – {{Date-|17|octobre|1694}}) ;
# [[Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans]] ({{Date-|20|août|1695}} – {{Date-|21|juillet|1719}}), surnommée « Joufflotte », épouse (1710) [[Charles de France (1686-1714)|Charles de France]], [[Liste des ducs de Berry|duc de Berry]] ;
# [[Adélaïde d'Orléans (1698-1743)|Adélaïde d’Orléans]] ({{Date-|13|août|1698}} – {{Date-|10|février|1743}}), « Mademoiselle d’Orléans », abbesse de Chelles ;
# [[Charlotte-Aglaé d'Orléans]] ({{Date-|20|octobre|1700}} – {{Date-|19|janvier|1761}}), « Mademoiselle de Valois », épouse (1720) [[François III de Modène|François Marie d’Este]], [[duc de Modène]] ;
# {{souverain2|Louis d'Orléans (1703-1752)|Louis Ier d'Orléans}}, [[Liste des comtes et ducs de Chartres|duc de Chartres]], puis duc d’Orléans (1723), surnommé « le Pieux » ({{Date-|4|août|1703}} – {{Date-|4|février|1752}}) ;
# [[Louise-Élisabeth d'Orléans]] ({{Date-|11|décembre|1709}} – {{Date-|16|juin|1742}}), « Mademoiselle de Montpensier », épouse (1723) {{souverain2|Louis Ier d'Espagne}}, [[Liste des souverains d'Espagne|roi d’Espagne]] ;
# [[Philippine-Élisabeth d'Orléans]] ({{Date-|18|décembre|1714}} – {{Date-|21|mai|1734}}), « Mademoiselle de Beaujolais » ;
# [[Louise d'Orléans (1716-1736)|Louise d'Orléans]] ({{Date-|27|juin|1716}} – {{Date-|26|septembre|1736}}), « Mademoiselle de Chartres », épouse (1732) [[Louis-François de Bourbon-Conti|Louis François de Bourbon]], [[Liste des princes de Conti|prince de Conti]].

Il eut également plusieurs enfants naturels dont :
* [[Charles de Saint-Albin]] (1698-1764), né de Florence Pellerin, qui fut [[Liste des évêques de Laon|évêque-duc de Laon]] (1721) puis [[Liste des évêques et archevêques de Cambrai|archevêque-duc de Cambrai]] (1723) ;
* [[Jean-Philippe d'Orléans]] (1702-1748), né de [[Marie Louise Madeleine Victoire Le Bel de La Boissière de Séry]], dite la comtesse d’[[Argenton-sur-Creuse|Argenton]], qui fut légitimé en 1706 et fut Grand-Prieur de l’[[ordre de Saint-Jean de Jérusalem]] en France (dit « le chevalier d’Orléans » ou « le Grand-Prieur d’Orléans ») ;
* [[Angélique de Froissy]] (1702-1785), née de [[Charlotte Desmares]] (1682-1753), qui fut légitimée en 1722 et épousa le [[Henri François de Ségur|comte de Ségur]].

Sa favorite était [[Madame de Parabère]].

== Ascendance ==
{{Boîte déroulante/début|alignT=center|titre=Ascendance de Philippe d'Orléans}}
<center>{{Ancêtres-compact6
|style=font-size: 90%; line-height: 110%;
|border=1
|boxstyle=padding-top: 0; padding-bottom: 0;
|boxstyle_1=background-color: #fcc;
|boxstyle_2=background-color: #fb9;
|boxstyle_3=background-color: #ffc;
|boxstyle_4=background-color: #bfc;
|boxstyle_5=background-color: #9fe;
|1 = 1. Philippe d'Orléans
|2 = 2. [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Philippe d'Orléans]]
|3 = 3. [[Élisabeth-Charlotte de Bavière]]
|4 = 4. [[Louis XIII de France]]
|5 = 5. [[Anne d'Autriche (1601-1666)|Anne d'Autriche]]
|6 = 6. [[Charles Ier Louis du Palatinat|Charles {{Ier}} Louis du Palatinat]]
|7 = 7. [[Charlotte de Hesse-Cassel]]
|8 = 8. [[Henri IV de France]]
|9 = 9. [[Marie de Médicis]]
|10 = 10. [[Philippe III d'Espagne]]
|11 = 11. [[Marguerite d'Autriche-Styrie]]
|12 = 12. [[Frédéric V du Palatinat]]
|13 = 13. [[Élisabeth Stuart]]
|14 = 14. [[Guillaume V de Hesse-Cassel]]
|15 = 15. [[Amélie-Élisabeth de Hanau-Münzenberg]]
|16 = 16. [[Antoine de Bourbon]]
|17 = 17. [[Jeanne d'Albret]]
|18 = 18. [[François Ier de Médicis|François {{Ier}} de Médicis]]
|19 = 19. [[Jeanne d'Autriche]]
|20 = 20. [[Philippe II d'Espagne]]
|21 = 21. [[Anne d'Autriche (1549-1580)|Anne-Marie d'Autriche]]
|22 = 22. [[Charles II d'Autriche-Styrie]]
|23 = 23. [[Marie-Anne de Bavière (1551-1608)|Marie-Anne de Bavière]]
|24 = 24. [[Frédéric IV du Palatinat]]
|25 = 25. [[Louise-Juliana d'Orange-Nassau]]
|26 = 26. [[Jacques VI d'Écosse et Ier d'Angleterre|Jacques VI d'Écosse et {{Ier}} d'Angleterre]]
|27 = 27. [[Anne de Danemark]]
|28 = 28. [[Maurice de Hesse-Cassel]]
|29 = 29. [[Agnès de Solms-Laubach]]
|30 = 30. [[Philippe-Louis II de Hanau-Münzenberg]]
|31 = 31. [[Catherine-Belgique d'Orange-Nassau]]
|32 = 32. [[Charles IV de Bourbon]]
|33 = 33. [[Françoise d'Alençon]]
|34 = 34. [[Henri II de Navarre]]
|35 = 35. [[Marguerite de Navarre (1492-1549)|Marguerite de Navarre]]
|36 = 36. [[Cosme Ier de Toscane|Cosme {{Ier}} de Toscane]]
|37 = 37. [[Éléonore de Tolède]]
|38 = 38. [[Ferdinand Ier du Saint-Empire|Ferdinand {{Ier}} du Saint-Empire]]
|39 = 39. [[Anne Jagellon]]
|40 = 40. [[Charles Quint]]
|41 = 41. [[Isabelle de Portugal (1503-1539)|Isabelle de Portugal]]
|42 = 42. [[Maximilien II du Saint-Empire]]
|43 = 43. [[Marie d'Autriche]]
|44 = 44=38. [[Ferdinand Ier du Saint-Empire|Ferdinand {{Ier}} du Saint-Empire]]
|45 = 45=39. [[Anne Jagellon]]
|46 = 46. [[Albert V de Bavière]]
|47 = 47. [[Anne d'Autriche (1528-1590)|Anne d'Autriche]]
|48 = 48. [[Louis VI du Palatinat]]
|49 = 49. [[Élisabeth de Hesse (1539-1582)|Élisabeth de Hesse]]
|50 = 50. [[Guillaume Ier d'Orange-Nassau|Guillaume {{Ier}} d'Orange-Nassau]]
|51 = 51. [[Charlotte de Montpensier]]
|52 = 52. [[Henry Stuart (Lord Darnley)|Henry Stuart]]
|53 = 53. [[Marie Ire d'Écosse|Marie {{Ire}} d'Écosse]]
|54 = 54. [[Frédéric II de Danemark]]
|55 = 55. [[Sophie de Mecklembourg-Güstrow]]
|56 = 56. [[Guillaume IV de Hesse-Cassel]]
|57 = 57. [[Sabine de Wurtemberg]]
|58 = 58. [[Jean-Georges Ier de Solms-Laubach]]
|59 = 59. [[Marguerite de Schönburg-Glauchau]]
|60 = 60. [[Philippe-Louis Ier de Hanau-Münzenberg|Philippe-Louis {{Ier}} de Hanau-Münzenberg]]
|61 = 61. [[Madeleine de Waldeck]]
|62 = 62=50. [[Guillaume Ier d'Orange-Nassau|Guillaume {{Ier}} d'Orange-Nassau]]
|63 = 63=51. [[Charlotte de Montpensier]]
}}</center>
{{Boîte déroulante/fin}}


== Titulature et décorations ==
== Titulature et décorations ==
=== Titulature ===
=== Titulature ===
* {{date-|2 août 1674}} – {{date-|9 juin 1701}} : Son Altesse royale {{Mgr}} Philippe d'Orléans, petit-fils de France, duc de Chartres
* {{Date-|2 août 1674}} – {{Date-|9 juin 1701}} : Son Altesse Royale {{Mgr}} Philippe d'Orléans, petit-fils de France, duc de Chartres
* {{date-|9 juin 1701}} – {{date-|2 décembre 1723}} : Son Altesse royale {{Mgr}} Philippe d'Orléans, petit-fils de France, duc d'Orléans
* {{Date-|9 juin 1701}} – {{Date-|2 décembre 1723}} : Son Altesse Royale {{Mgr}} Philippe d'Orléans, petit-fils de France, duc d'Orléans
* {{date-|1 septembre 1715}} – {{date-|15 février 1723}} : Son Altesse royale le régent
* {{Date-|1 septembre 1715}} – {{Date-|15 février 1723}} : Son Altesse Royale le régent


=== Décorations dynastiques ===
=== Décorations dynastiques ===
; {{Espagne (1701-1748)}}
; {{Espagne (1701-1748)}}
{|
{|
|[[Image:Order of the Golden Fleece ribbon bar.svg|50px|Ordre de la Toison d'Or]]
|[[Fichier:Order of the Golden Fleece ribbon bar.svg|50px|Ordre de la Toison d'Or]]
| [[Grand-croix|Chevalier]] de l'[[ordre de la Toison d'Or]] (1701)
| [[Grand-croix|Chevalier]] de l'[[ordre de la Toison d'Or]] (1701)
|}
|}
; {{France monarchie}}
; {{France monarchie}}
{|
{|
|[[Image:Ordre du Saint-Esprit Chevalier ribbon.svg|50px|Ordre du Saint-Esprit]]
|[[Fichier:Ordre du Saint-Esprit Chevalier ribbon.svg|50px|Ordre du Saint-Esprit]]
| [[Liste des chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit|Chevalier]] des [[ordre du Saint-Esprit|ordres du Roi]] ({{date-|2 juin 1686}})
| [[Liste des chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit|Chevalier]] des [[ordre du Saint-Esprit|ordres du Roi]] ({{Date-|2 juin 1686}})
|-
|-
|[[Image:Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis Chevalier ribbon.svg|50px|Ordre royal et militaire de Saint-Louis]]
|[[Fichier:Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis Chevalier ribbon.svg|50px|Ordre royal et militaire de Saint-Louis]]
| Chevalier de l'[[ordre royal et militaire de Saint-Louis]] (1693)
| Chevalier de l'[[ordre royal et militaire de Saint-Louis]] (1693)
|}
|}


== Représentations dans les arts ==
== Ascendance ==
=== Littérature ===
* ''Le Chevalier d'Harmental '' d'[[Alexandre Dumas]], 1842.
* ''Une fille du régent '' d'[[Alexandre Dumas]], 1845.
* ''[[Le Bossu]]'' de [[Paul Féval]], 1857.

=== Cinéma ===
* ''[[Le Bossu (film, 1959)|Le Bossu]]'' film d'[[André Hunebelle]] avec [[Jean Marais]] et [[Bourvil]] ({{Date-|||1960|au cinéma}}) et dans le rôle du Régent : [[Paul Cambo]].
*''[[Que la fête commence]]'', film de [[Bertrand Tavernier]] ({{Date-|||1975|au cinéma}}) avec [[Philippe Noiret]] dans le rôle du Régent : un regard à la fois égrillard et dramatique sur la régence de Philippe d’Orléans.
* ''[[Le Bossu (film, 1997)|Le Bossu]]'', de [[Philippe de Broca]] ({{Date-|||1997|au cinéma}}). Philippe Noiret joue une nouvelle fois le rôle du Régent.
* Dans le film ''[[L'Échange des princesses (film)|L'Échange des princesses]]'' (2017), il est joué par [[Olivier Gourmet]].
* Dans le film ''[[Chevalier (film, 2022)|Chevalier]]'' (2023) de [[Stephen Williams (réalisateur)|Stephen William]], le Régent, ami de [[Joseph Bologne de Saint-George|Joseph Bologne, dit le « Chevalier de Saint-Georges »]], est incarné par [[Alex Fitzalan]]

=== Télévision ===
* L'émission ''[[Secrets d'histoire]]'' sur [[France 2]] du {{Date-|10 août 2017}}, intitulée ''[[Saison 11 (2017) de Secrets d'Histoire#Le Régent, un libertin sur le trône de France|Le Régent, un libertin sur le trône de France]]'', lui est consacrée<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le régent, un libertin sur le trône de France|url=http://inatheque.ina.fr/doc/TV-RADIO/TV_6031868.001/le-regent-un-libertin-sur-le-trone-de-france|site=Inatheque|consulté le=2020-10-23}}</ref>.
*Dans la série ''[[Les Aventures du jeune Voltaire]]'' de 2021, il est joué par [[Thibault de Montalembert]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=AlloCine |titre=Les Aventures du jeune Voltaire |url=https://www.allocine.fr/series/ficheserie_gen_cserie=26271.html |consulté le=2021-08-14}}</ref>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|group=alpha|taille=30}}

=== Références ===
{{Références}}

== Sources primaires ==
[[Fichier:Philippe, duc d'Orléans, régent de France (1674-1723).jpg|vignette|Le duc Philippe d'Orléans avec [[Madame de Parabère]] représentée en [[Minerve (mythologie)|Minerve]].<br> Toile de [[Jean-Baptiste Santerre]].]]
* Les ''Mémoires'' de [[Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon|Saint-Simon]].

== Bibliographie ==
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Antoine|lien auteur1=Michel Antoine|titre={{Louis XV}}|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=1989|pages totales=1049|isbn=2-213-02277-1}}. {{commentaire biblio|Réédition : {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Michel |nom1=Antoine |lien auteur1=Michel Antoine |titre={{Louis XV}} |lieu=Paris |éditeur=Hachette littératures |collection=Pluriel : histoire |année=2006 |pages totales=1053 |format livre=poche |isbn=2-213-02277-1 |id=Antoine}}.}}
* {{ouvrage|auteur1=|prénom1=Lucien|nom1=Bély|lien auteur1=Lucien Bély|directeur1 = oui|titre=Dictionnaire {{Louis XIV}}|éditeur=Robert Laffont|lieu=Paris|année=2015|date=|collection=Bouquins|pages totales=1 405|isbn=978-2-221-12482-6|lire en ligne=|présentation en ligne=http://www.bouquins.tm.fr/site/dictionnaire_louis_xiv_&100&9782221124826.html}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alexandre|nom1=Dupilet|préface=[[Joël Cornette]]|titre=La Régence absolue|sous-titre=Philippe d'Orléans et la polysynodie ; suivi d'un Dictionnaire de la polysynodie|lieu=Seyssel|éditeur=[[Éditions Champ Vallon|Champ Vallon]]|collection=Époques|année=2011|pages totales=436|isbn=978-2-87673-547-7|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_2011_num_169_1_464112_t10_0289_0000_2}}, {{lire en ligne|lien=https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2013-3-page-168.htm|texte=présentation en ligne}}, {{lire en ligne|lien=https://geneses.hypotheses.org/82|texte=présentation en ligne}}, {{lire en ligne|lien=https://www.cairn.info/revue-annales-2014-1-page-187.htm#pa163|texte=présentation en ligne}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alexandre|nom1=Dupilet|titre=Le Régent|sous-titre=Philippe d'Orléans, l'héritier du Roi-Soleil|lieu=Paris|éditeur=Tallandier|année=2020|pages totales=494|isbn=979-10-210-0143-5}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laurent|nom1=Lemarchand|préface=[[Emmanuel Le Roy Ladurie]]|titre=Paris ou Versailles ? La monarchie absolue entre deux capitales (1715-1723)|lieu=Paris|éditeur=[[Comité des travaux historiques et scientifiques]]|collection=CTHS Histoire|numéro dans collection=53|année=2014|pages totales=408|isbn=978-2-7355-0797-9|présentation en ligne=https://academic.oup.com/ehr/article-abstract/131/548/196/2404274/Paris-ou-Versailles-La-monarchie-absolue-entre?redirectedFrom=fulltext}}.
* Pierre-Edouard Lemontey, ''Histoire de la Régence et de la minorité de {{Louis XV}} jusqu’au ministère du cardinal de Fleury'', Paris, Paulin, 1832.
* Arnaud de Maurepas, [[Antoine Boulant]], ''Les Ministres et les ministères du siècle des Lumières (1715-1789). Étude et dictionnaire'', Paris, Christian-JAS, 1996, 452 p.
* Jean Meyer, ''Le Régent'', Ramsay, 1985 {{ASIN|2859564047}}, [https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1986_num_18_1_1619_t1_0502_0000_1 présentation en ligne]
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Paul|nom1=Montagnier|lien auteur1=Jean-Paul Montagnier|titre=Un mécène-musicien|sous-titre=Philippe d'Orléans, régent (1674-1723)|lieu=Bourg-la-Reine|éditeur=Auguste Zurfluh|collection=Le Temps musical|numéro dans collection=5|année=1996|pages totales=152|isbn=2-87750-076-4}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pascale|nom1=Mormiche|lien auteur1=Pascale Mormiche|titre=Le petit {{souverain-|Louis XV}}|sous-titre=enfance d'un prince, genèse d'un roi (1704-1725)|lieu=Ceyzérieu|éditeur=[[Éditions Champ Vallon|Champ Vallon]]|collection=Époques|année=2018|pages totales=421|isbn=979-10-267-0739-4|présentation en ligne=https://journals.openedition.org/histoire-education/6394}}, {{lire en ligne|lien=https://www.clionautes.org/le-petit-louis-xv-enfance-dun-prince-genese-dun-roi-1704-1725-comment-fabriquer-un-roi.html|texte=présentation en ligne}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Christian|nom1=Petitfils|lien auteur1=Jean-Christian Petitfils|titre=Le Régent|lieu=Paris|éditeur=Fayard|année=1996|pages totales=727|isbn=2-213-01738-7|présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/simon_0409-8846_1986_num_14_1_1088_t1_0079_0000_3}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Denis|nom1=Reynaud|directeur1=Denis Reynaud|prénom2=Chantal|nom2=Thomas|lien auteur2=Chantal Thomas|directeur2=Chantal Thomas|titre=Le Régent|sous-titre=entre fable et histoire|lieu=Paris|éditeur=[[CNRS Éditions]]|année=2003|pages totales=278|isbn=2-271-06114-8|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/simon_0409-8846_2004_num_32_1_1383_t1_0104_0000_2}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Thomas|lien auteur1=Jean-Pierre Thomas|titre=Le Régent et le cardinal Dubois ou L'art de l'ambiguïté|lieu=Paris|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|collection=Portraits intimes|année=2004|pages totales=251|isbn=2-228-89877-5|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_2005_num_37_1_2702_t1_0723_0000_3}}.

=== Annexes ===
{{Boîte déroulante/début|alignT=center|titre=Ascendance de Philippe d'Orléans (1674-1723)}}
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{{Boîte déroulante/fin}}
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=== Liens externes ===
== Représentations dans les arts ==
=== Littérature ===
* ''Le Chevalier d'Harmental '' d'[[Alexandre Dumas]], 1842
* ''Une fille du régent '' d'[[Alexandre Dumas]], 1845
* ''[[Le Bossu]]'' de [[Paul Féval]], 1857

=== Cinéma ===
* ''[[Le Bossu (film, 1959)|Le Bossu]]'' film d'[[André Hunebelle]] avec [[Jean Marais]] et [[Bourvil]] ([[1960 au cinéma|1960]]) et dans le rôle du Régent : [[Paul Cambo]]
*''[[Que la fête commence]]'', film de [[Bertrand Tavernier]] ([[1975 au cinéma|1975]]) avec [[Philippe Noiret]] dans le rôle du Régent : un regard à la fois égrillard et dramatique sur la régence de Philippe d’Orléans.
* ''[[Le Bossu (film, 1997)|Le Bossu]]'', de [[Philippe de Broca]] ([[1997 au cinéma|1997]]). Philippe Noiret joue une nouvelle fois le rôle du Régent.
* Dans le film ''[[L'Échange des princesses (film)|L'Échange des princesses]]'' (2017), il est joué par [[Olivier Gourmet]].

=== Télévision ===
* L'émission ''[[Secrets d'histoire]]'' sur [[France 2]] du {{date|10 août 2017}}, intitulée ''[[Saison 11 (2017) de Secrets d'Histoire#Le Régent, un libertin sur le trône de France|Le Régent, un libertin sur le trône de France]]'', lui est consacrée<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le régent, un libertin sur le trône de France|url=http://inatheque.ina.fr/doc/TV-RADIO/TV_6031868.001/le-regent-un-libertin-sur-le-trone-de-france|site=Inatheque|consulté le=2020-10-23}}</ref>.
*Dans la série ''[[Les Aventures du jeune Voltaire]]'' de 2021, il est joué par [[Thibault de Montalembert]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=AlloCine |titre=Les Aventures du jeune Voltaire |url=https://www.allocine.fr/series/ficheserie_gen_cserie=26271.html |consulté le=2021-08-14}}</ref>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=n}}

=== Références ===
{{Références}}

== Annexes ==
{{Autres projets|commons=Category:Philippe, Duke of Orléans, Regent of France}}
{{Autres projets|commons=Category:Philippe, Duke of Orléans, Regent of France}}
{{Liens}}
=== Bibliographie ===
[[Fichier:Philippe, duc d'Orléans, régent de France (1674-1723).jpg|vignette|200px|Le duc Philippe d'Orléans avec [[Madame de Parabère]] représentée en [[Minerve (mythologie)|Minerve]].<br> Toile de [[Jean-Baptiste Santerre]].]]
* Les ''Mémoires'' de [[Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon|Saint-Simon]]
* [[Michel Antoine]], ''{{Louis XV}}'', Hachette, {{coll|Pluriel}}, 1997 {{ISBN|2-01-278860-2}}
* {{ouvrage|auteur1=|prénom1=Lucien|nom1=Bély|lien auteur1=Lucien Bély|directeur1 = oui|titre=Dictionnaire {{Louis XIV}}|éditeur=Robert Laffont|lieu=Paris|année=2015|date=|collection=Bouquins|pages totales=1 405|isbn=978-2-221-12482-6|lire en ligne=|présentation en ligne=http://www.bouquins.tm.fr/site/dictionnaire_louis_xiv_&100&9782221124826.html}}

* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alexandre|nom1=Dupilet|préface=[[Joël Cornette]]|titre=La Régence absolue|sous-titre=Philippe d'Orléans et la polysynodie ; suivi d'un Dictionnaire de la polysynodie|lieu=Seyssel|éditeur=[[Éditions Champ Vallon|Champ Vallon]]|collection=Époques|année=2011|pages totales=436|isbn=978-2-87673-547-7|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_2011_num_169_1_464112_t10_0289_0000_2}}, {{lire en ligne|lien=https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2013-3-page-168.htm|texte=présentation en ligne}}, {{lire en ligne|lien=https://geneses.hypotheses.org/82|texte=présentation en ligne}}, {{lire en ligne|lien=https://www.cairn.info/revue-annales-2014-1-page-187.htm#pa163|texte=présentation en ligne}}

* Alexandre Dupilet, ''Le Régent. Philippe d'Orléans, l'héritier du Roi-Soleil'', Paris, Tallandier, 2020, 496 p.
* {{Ouvrage|prénom1=Laurent|nom1=Lemarchand|préface=[[Emmanuel Le Roy Ladurie]]|titre=Paris ou Versailles ? La monarchie absolue entre deux capitales (1715-1723)|lieu=Paris|éditeur=[[Comité des travaux historiques et scientifiques]]|collection=CTHS Histoire|numéro dans collection=53|année=2014|pages totales=408|isbn=978-2-7355-0797-9|présentation en ligne=https://academic.oup.com/ehr/article-abstract/131/548/196/2404274/Paris-ou-Versailles-La-monarchie-absolue-entre?redirectedFrom=fulltext}}
* Pierre-Edouard Lemontey, ''Histoire de la Régence et de la minorité de {{Louis XV}} jusqu’au ministère du cardinal de Fleury'', Paris : Paulin, 1832
* Arnaud de Maurepas, [[Antoine Boulant]], ''Les Ministres et les ministères du siècle des Lumières (1715-1789). Étude et dictionnaire'', Paris, Christian-JAS, 1996, 452 p.
* Jean Meyer, ''Le Régent'', Ramsay, 1985 {{ASIN|2859564047}}, [https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1986_num_18_1_1619_t1_0502_0000_1 présentation en ligne]
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Paul|nom1=Montagnier|lien auteur1=Jean-Paul Montagnier|titre=Un mécène-musicien|sous-titre=Philippe d'Orléans, régent (1674-1723)|lieu=Bourg-la-Reine|éditeur=Auguste Zurfluh|collection=Le Temps musical|numéro dans collection=5|année=1996|pages totales=152|isbn=2-87750-076-4}}
* Pascale Mormiche, ''Le Petit {{Louis XV}}. Enfance d'un prince, genèse d'un roi (1704-1725)'', Ceyzérieu, Champ Vallon, 2018, 448 p.
*[[Jean-Christian Petitfils]], ''Le Régent'', Paris, Fayard, 1996 {{ISBN|2-213-01738-7}}
*{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Denis|nom1=Reynaud|directeur1=Denis Reynaud|prénom2=Chantal|nom2=Thomas|lien auteur2=Chantal Thomas|directeur2=Chantal Thomas|titre=Le Régent|sous-titre=entre fable et histoire|lieu=Paris|éditeur=[[CNRS Éditions]]|année=2003|pages totales=278|isbn=2-271-06114-8|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/simon_0409-8846_2004_num_32_1_1383_t1_0104_0000_2}}
*{{Ouvrage|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Thomas|lien auteur1=Jean-Pierre Thomas|titre=Le Régent et le cardinal Dubois ou L'art de l'ambiguïté|lieu=Paris|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|collection=Portraits intimes|année=2004|pages totales=251|isbn=2-228-89877-5|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_2005_num_37_1_2702_t1_0723_0000_3}}

=== Articles connexes ===
{{colonne|taille=24|
* Conspirations sous la Régence
** [[Conspiration de Cellamare]]
** [[Conspiration de Pontcallec]]
* [[Histoire de la marine française#La marine de Louis XV : le pari perdu de la paix ? (1715-1774)|Histoire de la marine française sous la Régence]]
* [[Liste des seigneurs puis princes de Joinville]]
* [[Polysynodie]], [[système de Law]]
* [[Régence]]}}

=== Liens externes ===
* {{Bases}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Autorité}}
* [https://satires18.univ-st-etienne.fr/liste_des_textes?field_codefm_value=&field_first_verse_value=&field_last_verse_value=&field_description_value=&field_year_value=&field_author_value=&field_keywords_value=R%C3%A9gent&field_reference_value=&field_like_a_song_value=&body= Liste de poèmes satiriques concernant Philippe d'Orléans, régent]
* [https://satires18.univ-st-etienne.fr/liste_des_textes?field_codefm_value=&field_first_verse_value=&field_last_verse_value=&field_description_value=&field_year_value=&field_author_value=&field_keywords_value=R%C3%A9gent&field_reference_value=&field_like_a_song_value=&body= Liste de poèmes satiriques concernant Philippe d'Orléans, régent]


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[[Catégorie:Premier prince du sang]]
[[Catégorie:Premier prince du sang]]
[[Catégorie:Décès dans la province d'Île-de-France]]
[[Catégorie:Décès dans la province d'Île-de-France]]
[[Catégorie:Seigneur de Beaujeu]]
[[Catégorie:Régent du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Prince de La Roche-sur-Yon]]
[[Catégorie:Prince de Joinville]]

Version du 25 avril 2024 à 01:38

Philippe d'Orléans
Illustration.
Le régent Philippe d'Orléans, par Jean-Baptiste Santerre, en 1717.
Titre
Principal ministre d'État

(3 mois et 22 jours)
Monarque Louis XV
Prédécesseur Guillaume Dubois
Successeur Louis IV Henri de Bourbon-Condé
Régent du Royaume de France

(7 ans, 5 mois et 14 jours)
Monarque Louis XV
Prédécesseur Marie-Thérèse d'Autriche
Successeur Marie-Louise d'Autriche
Biographie
Titre complet Petit-fils de France
Duc d'Orléans
Duc de Chartres
Duc de Valois
Duc de Nemours
Duc de Montpensier
Dynastie Maison d'Orléans
Nom de naissance Philippe Charles d'Orléans
Surnom Le Régent
Date de naissance
Lieu de naissance Château de Saint-Cloud (France)
Date de décès (à 49 ans)
Lieu de décès Château de Versailles (France)
Sépulture Nécropole de Saint-Denis
Père Philippe de France, duc d'Orléans, Fils de France
Mère Élisabeth-Charlotte de Bavière
Conjoint Françoise-Marie de Bourbon
Enfants Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans
Adélaïde d’Orléans
Charlotte-Aglaé d'Orléans
Louis d'Orléans, duc d'Orléans
Louise-Élisabeth d'Orléans
Philippine-Élisabeth d'Orléans
Louise d'Orléans
Héritier Louis d'Orléans
Résidence Palais-Royal

Signature de Philippe d'Orléans

Philippe d'Orléans (1674-1723)
Régents de France

Philippe d’Orléans, couramment appelé le Régent[a], né le à Saint-Cloud et mort le à Versailles, est le régent du royaume de France pendant la minorité de Louis XV.

Petit-fils de Louis XIII, il est le fils du frère cadet de Louis XIV, Philippe de France, duc d’Orléans, dit « Monsieur ». D'abord duc de Chartres, il devient duc d'Orléans à la mort de son père en 1701 ; il est aussi duc de Valois, duc de Nemours et duc de Montpensier.

À la mort de Louis XIV, il devient régent, et son gouvernement, qui dure de 1715 jusqu'à sa mort en 1723, est appelée la Régence.

Il est l'arrière-arrière-grand-père de Louis-Philippe Ier, qui est le dernier roi ayant régné en France.

Biographie

Philippe d'Orléans, duc de Chartres puis duc d'Orléans et enfin régent du Royaume de France, enfant.

Les jeunes années

Petit-fils de France, Philippe d'Orléans est le fils de Philippe, précédent duc d'Orléans (dit Monsieur, frère unique du Roi) et de sa seconde épouse la Princesse Palatine Élisabeth-Charlotte de Bavière, et le neveu du roi Louis XIV.

Ses deux sœurs aînées ne joueront pas un grand rôle dans sa vie : Marie-Louise épouse dès 1679 Charles II, roi d'Espagne, et meurt en 1689, Anne-Marie d'Orléans épouse en 1684 Victor-Amédée II, duc de Savoie. Sa cadette de deux ans Élisabeth-Charlotte attendra jusqu'en 1698 pour épouser Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar.

Philippe d’Orléans est d'abord titré duc de Chartres. Il reçoit une éducation soignée, principalement tournée vers la fonction militaire et diplomatique, comme il sied à un petit-fils de France. Il s'intéresse particulièrement à l'histoire, la géographie, la philosophie, aux sciences et à la musique. Contrairement à son oncle et à son père, il monte mal, se montre mauvais danseur et n’aime pas la chasse. En revanche, il a la prodigieuse mémoire de son oncle : très tôt, il connaît sur le bout des doigts les mémoires et généalogies des grandes familles de la cour. Il a aussi une grande capacité de travail et de l'intelligence.

Le mariage

La duchesse de Chartres.

Avec la naissance des trois fils du Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV, le duc de Bourgogne en 1682, le duc d'Anjou en 1683, le duc de Berry en 1686, le duc de Chartres se retrouve sixième dans la ligne de succession au trône, ce qui ne lui laisse que bien peu d’espérances de régner et ne le place pas dans la meilleure situation pour faire un mariage avantageux. De plus, la France est en guerre avec la presque totalité de l’Europe, ce qui rend impossible un mariage étranger.

Aussi, dès 1688, Louis XIV fait allusion à Mademoiselle de Blois, bâtarde légitimée. Ce mariage parachèverait la politique d’abaissement des branches cadettes de la maison de Bourbon voulue par le Roi Soleil, mais Monsieur et sa femme, la Princesse Palatine, jugent une telle union tout simplement scandaleuse, indigne et pour tout dire inimaginable. Louis XIV utilise alors l'influence du marquis d'Effiat sur Monsieur pour le convaincre.

Philippe est plus hésitant, d’autant que l’idée est soutenue par son précepteur, l'abbé Dubois. Au début de 1692, Louis XIV convoque son neveu et lui déclare qu’il ne peut mieux lui témoigner son affection qu’en lui donnant en mariage sa propre fille Françoise-Marie de Bourbon, ce à quoi le jeune homme ne sait répondre qu’en balbutiant un remerciement embarrassé. La Palatine, apprenant l’issue de l’entrevue, jette les hauts cris mais ne peut affronter le roi, d’autant qu’elle sait ne pouvoir compter sur le soutien de son mari. Ce dernier ne se révolta que peu de temps avant sa mort, lançant à son frère que : « Sans tirer aucun profit de ce mariage, Chartres n’en gardera que la honte et le déshonneur ». Elle borne l’expression de son mécontentement à tourner le dos au Roi, après qu'il lui a fait une profonde révérence mais ensuite, comme seul le prétend le duc de Saint-Simon, elle donne à son fils une énorme gifle devant toute la Cour. Le mariage n’en a pas moins lieu, le [2].

Le militaire

L'année précédente, Philippe avait commencé la carrière des armes aux Pays-Bas, aux côtés de Louis XIV. Très vite, il se révèle bon officier, aimé de ses soldats, enchaînant les campagnes. En 1693, il se distingue par une brillante conduite au siège de Mons, à la bataille de Steinkerque et à la bataille de Neerwinden. Il se montre également très critique vis-à-vis de la stratégie de l’armée de Flandre. Ses quelques initiatives, de portée certes modeste, s’avèrent en revanche des succès. À la cour, les comparaisons fusent avec le Grand Condé, ce qui lui attire la jalousie des autres princes du sang.

Désireux de calmer le jeu, Louis XIV rappelle tous les princes en 1697. Philippe vit cette décision comme un camouflet personnel : on ne lui accorde aucun grand gouvernement, à la différence des bâtards, et on le prive de grand commandement. Il sait que son oncle désapprouve sa conduite : depuis l’adolescence, il fréquente les milieux libertins et mène une vie dissolue, ce que réprouve le strict duc de Saint-Simon, son ami d’enfance, qui reste pourtant à ses côtés lors de cette période de disgrâce. Il reçoit, à la mort de son père en 1701, le titre de duc d’Orléans. Rappelé à l’armée lors des campagnes difficiles de la guerre de Succession d'Espagne, il prouve sa bravoure à la bataille de Turin, en 1706.

En , il est nommé pour commander les armées françaises en Espagne. Il accepte assez mal que le duc de Berwick ait précipité la bataille pour remporter un jour avant son arrivée, donc sans lui, une victoire[3]. Philippe d’Orléans marche sur Saragosse qu’il prend, et fait de même avec Lérida. Il rentre à Versailles et revient en Espagne en pour entamer le siège de Tortosa, entreprise vouée à l’échec selon les jaloux prince de Condé et prince de Conti. Le , Tortosa capitule[4]. Condé et Conti envoient le marquis de Dangeau complimenter Madame, la mère de Philippe d’Orléans, persuadés que la nouvelle était fausse. Ils en sont pour leurs frais et doivent constater la victoire de leur rival dans les faveurs du roi[5].

Mais l’ambition du duc d’Orléans le fait participer à des réunions où l’on évoque ce qui pourrait advenir si le roi d’Espagne, Philippe V venait à quitter son trône. Un personnage agissant en son nom se fait repérer et la princesse des Ursins, intriguant contre la France de façon maladroite, réussit à convaincre la couronne d’Espagne qu’Orléans voulait le renverser[3]. Ce dernier rentre en France et paraît à Versailles comme si de rien n’était. Louis XIV, avant de mourir, certifiera qu’une enquête avait été menée et que rien ne justifiait les soupçons de la cour d'Espagne.

Son ambition mal déguisée et son goût pour la chimie le font soupçonner d’avoir contribué aux morts du dauphin et de sa famille[6]. Louis XIV lui témoigne froideur et défiance et lui impose, par son testament secret, la présence des légitimés dans le Conseil de régence. Ce testament sera cassé, de façon curieuse, par le Parlement. Ces soupçons d'empoisonnement semblent d'autant moins justifiés que pour accéder à la couronne de France, Philippe d'Orléans aurait dû assassiner le nouveau dauphin et futur Louis XV, mais également Philippe V d'Espagne, qui venaient avant lui dans l'ordre de succession. En fait, la famille avait succombé à une maladie virale (les morts sont espacées de moins d'un mois, ce qui serait peu habile et peu discret pour un empoisonnement). Ces rumeurs furent sans doute semées par les princes jaloux.

Le Régent

Conseil du Régent au Palais-Royal.
À droite, le cardinal de Fleury.

Le lendemain de la mort de Louis XIV, le , conformément à l’usage, la lecture du testament royal est effectuée lors d'une séance solennelle au parlement de Paris, rassemblant toutes les cours souveraines, les princes du sang et les ducs et pairs, qui doit proclamer la régence. Dans son testament, Louis XIV tente de limiter les pouvoirs du duc d’Orléans, et indique alors la composition du conseil de régence, véritable conseil de gouvernement. Il confie ainsi au duc du Maine, un de ses bâtards légitimés, la garde et la tutelle du jeune Louis XV en le nommant régent du royaume, disposant également de la Maison militaire[7].

Philippe d'Orléans, adulte de la famille royale le plus proche du roi, qui dispose alors de la charge, purement honorifique, de « président du conseil de régence », s’efforce, et obtient, de faire casser un testament qui le prive de prérogatives qu’il juge dues à sa naissance[8]. Le Parlement le reconnaît donc comme seul régent, ce qui lui permet de réorganiser le Conseil à son gré et d’évincer le duc du Maine, bientôt exclu de la succession au trône que son père lui avait accordée[b]. Toutefois, le Régent doit, pour rallier le Parlement de Paris à sa cause, lui restituer le droit de remontrance supprimé par Louis XIV, ce qui ne sera pas sans conséquence au XVIIIe siècle[9].

Philippe II d’Orléans et Louis XV.

Il tente de séduire les Français par une politique nouvelle : la paix est rétablie. Il soutient les jansénistes, abandonne la cause des Stuarts, tente de rétablir les finances et l’économie avec les audaces de Law. Ce revirement diplomatique aura pour conséquence sur les derniers descendants de la dynastie catholique des Stuart que Jacques-Édouard se réfugiera en Avignon puis à Rome[10].

En entamant sa régence, il adresse, le , une « Lettre à MM. les intendants commissaires départis dans les provinces », dans laquelle il déclare que sa préoccupation majeure est le poids excessif des différentes taxes et annonce son intention d’établir un système d’imposition plus juste et plus égalitaire[c]. Sur le plan de l’organisation du gouvernement, le Régent entame la politique de polysynodie, sans doute sous l'influence de son ami Saint-Simon : le remplacement des ministres par des conseils rassemblant des grands seigneurs et des techniciens[11].

En 1718, le Régent renonce à la polysynodie et reprend le type de gouvernement en vigueur sous Louis XIV. Il opère aussi un changement dans sa politique religieuse. Après avoir soutenu le cardinal de Noailles et les ecclésiastiques opposants à la bulle Unigenitus, il constate avec déception l'inefficacité de sa loi du silence visant à réduire la fracture du clergé de France. Avec le soutien des cardinaux Bissy et Rohan, il s'engage dans la voie de l'accommodement et la rédaction d'un corps de doctrine, sorte de synthèse des vues gallicanes sur la querelle janséniste, signé en 1720. Le régent est particulièrement satisfait de sa politique et déclare avec son humour habituel :

« J'ai bridé mes ânes[12] ! »

Sur les autres aspects de la politique, il s’impose aux parlements et aux légitimés (septembre 1718), prend les armes contre l’Espagne dans une alliance avec Londres et Vienne (janvier 1719). La personnalité de l’abbé Dubois, son ancien précepteur, devenu archevêque, cardinal et ministre, s’impose de plus en plus auprès de Philippe, le fonctionnement de la polysynodie devenant de plus en plus difficile.

Le Régent réside au Palais-Royal qui devient, de 1715 à 1723, le cœur de la vie politique et artistique, supplantant Versailles. Sur le plan personnel, Philippe d'Orléans n'a rien changé à sa vie frivole. Le Palais-Royal est le théâtre de ses abandons à la débauche en compagnie de ses « roués[d] », « fanfarons d’incrédulité et de crimes » ; les petits soupers y tournent parfois à l’orgie[13].

Les chansons satiriques de l'époque lui prêtent une relation incestueuse avec sa fille aînée, Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans qui, après la mort de son mari, accumule les amants et scandalise la cour tant par sa soif d'honneurs et de gloire que par ses coucheries et ses grossesses illégitimes[e].

Sacre de Louis XV et mort de Philippe d'Orléans

Le Régent en 1717 par Jean-Baptiste Santerre.

Lorsque les calamités fondent sur le royaume — incendies, peste de Marseille, effondrement du système de Law —, le pays souffre et gémit, on accuse l'irréligion du Régent. Cependant, la sagacité et la finesse du cardinal Dubois dans les affaires, l’énergie intermittente de Philippe d'Orléans et l’absence de toute opposition organisée permettent à la monarchie de rester debout. Louis XV est sacré le et confirme le cardinal Dubois comme principal ministre, mais celui-ci mourra le .

En 1722, la cour se réinstalle à Versailles, le cérémonial de cour est remis en vigueur et la Maison du roi est reconstituée[15]. Philippe d’Orléans sollicite alors, auprès de Louis XV qui a pour lui la plus vive affection, la place de principal ministre et le roi la lui accorde sans hésiter. C’est la première fois dans l’histoire de la monarchie qu’un petit-fils de France est investi de telles fonctions. Le duc d’Orléans, jugeant ses ministres médiocres[16], ne leur délègue pas les affaires mais sa mauvaise santé le rend lui-même incapable. Il a beaucoup grossi et est sujet à de fréquentes somnolences. Il refuse de suivre les avis que lui donnent son entourage[17] et son médecin Pierre Chirac[18]. Plutôt que de se modérer, il dit préférer une mort subite[17] et donne à certains l'impression d'une course suicidaire[16]. Les bookmakers de Londres prennent des paris sur la date de sa mort[18]. Il meurt le jeudi après souper vers sept heures du soir[18], assoupi dans son fauteuil sur l'épaule d'une de ses favorites, la duchesse de Phalaris[19].

Son cœur est porté à la chapelle Sainte-Anne (nommée la « chapelle des cœurs » renfermant les cœurs embaumés de 45 rois et reines de France) de l'église du Val-de-Grâce. En 1793, lors de la profanation de cette chapelle, l'architecte Louis François Petit-Radel s'empare de l'urne reliquaire en vermeil contenant son cœur, le vend ou l'échange contre des tableaux à des peintres qui recherchaient la substance issue de l'embaumement ou « mummie » — très rare et hors de prix — alors réputée, une fois mêlée à de l'huile, pour donner un glacis incomparable aux tableaux[20].

Bilan et personnalité du Régent

La vie privée du régent a pu défavorablement influencer le jugement porté sur sa politique gouvernementale[21]. Sa régence s’en est mieux tirée que la plupart des autres[22], son goût pour les idées nouvelles l’ayant conduit à engager des réformes novatrices : c’est ainsi qu'est née la polysynodie, qui comportait de nombreux Conseils se chargeant des affaires du royaume[23]:25. Ces conseils peuvent être assimilés à des organes subalternes du régime, mais les réformes qu'ils ont pu mettre en place furent toutefois efficaces, les nobles étant assistés de roturiers éprouvés à ces exercices[11]:31. Cependant, son action la plus significative fut d'accepter le droit de remontrance du Parlement, ce qui eut des conséquences importantes par la suite : blocage des réformes voulues par Louis XV en premier lieu, et par Louis XVI ensuite, ce qui mena à la révolution de 1789[9].

La politique étrangère du Régent a été, contrairement à celle de Louis XIV, globalement favorable à la paix, même s’il a eu à mener, au début de sa régence, une courte guerre avec l'Espagne, dont le roi, inquiet de son renversement d’alliance, avait tenté de le faire renverser par le duc du Maine à travers la conspiration de Cellamare[23].

La seconde partie de la Régence le voit opter pour un rapprochement avec les puissances protestantes en signant une Triple Alliance à La Haye en 1717 avec les Provinces-Unies et l’Angleterre[24], alliance complétée l’année suivante, par la Quadruple Alliance avec l’Autriche [25]. Il a néanmoins promu la paix avec l'Espagne en entérinant la paix d'Utrecht et en scellant l’alliance des Bourbons de France et d'Espagne par les fiançailles, en 1721, du jeune Louis XV avec l'infante Marie-Anne-Victoire d'Espagne, âgée de 5 ans[f],[15].

Dans le domaine économique, lorsque le Régent est entré aux affaires, les caisses de l’État étaient vides et le peuple était écrasé par les guerres qui avaient eu lieu à la fin du règne de Louis XIV. Les principales conséquences du système mis en place par John Law furent d'ailleurs positives : relance de l’économie[26], allègement de la dette de l'État, désendettement des agents privés sous le double effet de l'inflation et de la baisse des taux d'intérêt[27], et boom économique durable, avec l'essor du commerce extérieur[28], offrant à l’État de telles marges de manœuvre financières que celui-ci n'allait retrouver jusqu'à la Révolution[27], bien que les Français aient par la suite conservé une vive méfiance contre le papier-monnaie, si bien qu’à la veille de sa mort, Philippe d’Orléans songeait à rappeler le financier, mais la mort l’en a empêché[29].

La personnalité du Régent fut plus contrastée. Il était réputé pour sa débauche, il s'adonnait à des orgies au cours des fameux petits soupers en compagnie de quelques convives, qu'on appelait les « roués », comme le marquis d'Effiat, le marquis de Canillac, le marquis de Biron, etc. Sa fille, « Joufflotte », la plantureuse duchesse de Berry qui avait une réputation de Messaline, y participait souvent. On lui prête plus de cinq favorites et il fut même précoce dans le domaine sentimental, étant donné qu'il eut en 1688, alors âgé de quatorze ans, une fille avec une certaine Éléonore, fille d'un concierge du garde-meuble du château où il vivait[30]. Le duc de Saint-Simon laissa à tort de lui l'image d'un prince oisif, indolent et superficiel[21]. Il avait en effet de grandes capacités de travail. Quand il n'était que le fils de Monsieur, frère du Roi, il se montra volontiers peu travailleur, mais dès qu'il devint Régent, il était capable de se lever très tôt et de travailler jusque tard dans l'après-midi[g]. Pour finir, les deux opéras auxquels il travaille (en faisant un peu de composition, écrivant le livret et en réalisant les décors des représentations) dans les années 1690, montrent son goût pour les arts en général. Néanmoins il ressentait dès cette époque une inimitié à l'encontre de Voltaire qu'il fit mettre à la Bastille en 1717 : en présence d'un informateur de police, Arouet s'était répandu en propos injurieux contre la duchesse de Berry, ajoutant que la princesse, grosse à nouveau, se terrait au château de la Muette pour y accoucher.

Activités artistiques

Marc-Antoine Charpentier maitre de musique
Marc-Antoine Charpentier.

Au début des années 1690, il eut pour sa formation musicale Marc-Antoine Charpentier, qui lui offrit un petit traité de Règles de composition H.550. En collaboration avec son maître de musique, il composa des motets, parmi lesquels un Laudate Jérusalem Dominum à cinq parties, un opéra, Philomèle aujourd'hui perdu. Par la suite il eut d'autres compositeurs à son service : parmi eux Jean-Baptiste Morin nommé « Ordinaire de la musique » (probablement dès 1701), André Campra, Nicolas Bernier, Henry Desmarest et Charles-Hubert Gervais, avec lequel Philippe d’Orléans compose deux autres opéras, Suite d'Armide ou Jérusalem délivrée et Penthée. Sa participation à la composition d’Hypermnestre de Charles-Hubert Gervais demeure discutable et se cantonnerait à la composition des deux tambourins[h].

Il a peint et gravé avec talent : on lui doit les illustrations d’une édition de Daphnis et Chloé pour laquelle il aurait fait poser nue la duchesse de Berry (que la rumeur accusait d'être la maîtresse de son père). Il achète pour sa couronne le Régent, le diamant réputé le plus beau d’Europe.

Il a constitué la collection de la maison d'Orléans, rassemblant près de cinq cents tableaux destinée à orner les galeries de sa principale demeure, le Palais-Royal.

Descendance

Ce mariage arrangé, non désiré, ne fut guère heureux. Philippe, devenu duc d'Orléans en 1701 à la mort de son père, appelait sa femme « Madame Lucifer ». Ils eurent cependant huit enfants mais un seul fils :

  1. « Mademoiselle de Valois » () ;
  2. Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans (), surnommée « Joufflotte », épouse (1710) Charles de France, duc de Berry ;
  3. Adélaïde d’Orléans (), « Mademoiselle d’Orléans », abbesse de Chelles ;
  4. Charlotte-Aglaé d'Orléans (), « Mademoiselle de Valois », épouse (1720) François Marie d’Este, duc de Modène ;
  5. Louis Ier d'Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1723), surnommé « le Pieux » () ;
  6. Louise-Élisabeth d'Orléans (), « Mademoiselle de Montpensier », épouse (1723) Louis Ier, roi d’Espagne ;
  7. Philippine-Élisabeth d'Orléans (), « Mademoiselle de Beaujolais » ;
  8. Louise d'Orléans (), « Mademoiselle de Chartres », épouse (1732) Louis François de Bourbon, prince de Conti.

Il eut également plusieurs enfants naturels dont :

Sa favorite était Madame de Parabère.

Ascendance

Titulature et décorations

Titulature

  •  : Son Altesse Royale Mgr Philippe d'Orléans, petit-fils de France, duc de Chartres
  •  : Son Altesse Royale Mgr Philippe d'Orléans, petit-fils de France, duc d'Orléans
  •  : Son Altesse Royale le régent

Décorations dynastiques

Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Ordre de la Toison d'Or Chevalier de l'ordre de la Toison d'Or (1701)
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Ordre du Saint-Esprit Chevalier des ordres du Roi ()
Ordre royal et militaire de Saint-Louis Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (1693)

Représentations dans les arts

Littérature

Cinéma

Télévision

Notes et références

Notes

  1. Selon les règles typographiques, un nom commun employé en sens absolu, non suivi du nom propre, porte la majuscule. En l'occurrence, « le Régent » désigne sans ambiguïté Philippe d'Orléans, de même que « la Régence » évoque systématiquement la période 1715-1723[1].
  2. Le duc du Maine répliquera, en 1718, à ce qu’il considère comme un coup d’État en ourdissant la conspiration de Cellamare avec l’Espagne, pour retirer la régence du royaume de France à Philippe d’Orléans.
  3. Un des contrecoups de cette réforme est peut-être la conspiration de Pontcallec, tentative de soulèvement d'origine antifiscale menée par une partie de la noblesse bretonne, en 1718-1720, au début de la Régence, possiblement en lien avec la conspiration de Cellamare, qui échouera misérablement.
  4. Méritant le supplice de la roue.
  5. Fin janvier 1716, la duchesse de Berry accouche clandestinement d'une fille au palais du Luxembourg. Au printemps 1717, derechef enceinte, elle se retire au château de la Muette jusqu'à sa délivrance. Fin mars 1719, proche du terme d'une nouvelle grossesse, la « féconde Berry » ne renonce pas pour autant à sa vie de plaisirs, enchaînant les sorties et les dîners, largement arrosés d'alcools violents. De retour au Luxembourg, après une nuit de débauches, l'imprudente, prise de vives contractions, perd les eaux et, affolée, se réfugie dans une petite chambre. Les difficultés du travail alertent les courtisans alors que la délivrance se fait attendre, augmentant le scandale. Cruelle aggravation aux tortures de l'enfantement, la fille du Régent, à l'article de la mort, se voit refuser les sacrements de l'Église. On la délivre enfin d'un enfant mort-né. Tandis que des poèmes satiriques brocardent la « naissance incestueuse » et les peurs de l'accouchée, celle-ci cache sa honte au château de Meudon. Mal relevée de ses couches, de nouveaux excès achèvent de délabrer ses intérieurs chahutés par la maternité. Après une longue agonie, la duchesse de Berry expire, le 21 juillet, à la Muette. L'autopsie de son corps révèle qu'elle est retombée enceinte durant sa convalescence à Meudon[14].
  6. Ce mariage entre deux enfants de 12 et 5 ans sera cassé, quatre ans plus tard, pour non-consommation, ce qui provoquera la colère de Philippe V et une crise diplomatique.
  7. Les Fêtes galantes, de Michel Peyramaure, écrit sous forme romancée mais s'appuyant sur des écrits contemporains du Régent.
  8. En 1976, la musique de cet opéra (restituée et arrangée par le compositeur actuel Antoine Duhamel) a été nommée aux Césars pour le film Que la fête commence.

Références

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  2. Archives des Yvelines, registres paroissiaux de Versailles (1080399 - BMS 1691-1692, page 125).
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  4. Lettres de la Princesse Palatine de 1672 à 1722, 1964, p. 155. - Dick van der Cruysse, Madame Palatine, Fayard, 1988.
  5. Journal du Marquis de Dangeau - Madame Palatine, op. cit.
  6. Claude Pasteur, La princesse Palatine, Taillandier, 2001 p. 122.
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  10. Gérard Valin, Les Jacobites, la papauté et la Provence, Paris, L'Harmattan, , 224 p. (ISBN 978-2-14011-552-3, lire en ligne), p. 14 et suiv..
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  12. Olivier Andurand, La Grande affaire : Les évêques de France face à l'Unigenitus, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 398 p. (ISBN 978-2-7535-5390-3), p. 70-90.
  13. Didier Foucault, Histoire du Libertinage.
  14. Patrick Wald Lasowski, L'Amour au temps des libertins, Paris, edi8, , 192 p. (ISBN 978-2-75403-020-5, lire en ligne), p. 28-31.
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  31. « Le régent, un libertin sur le trône de France », sur Inatheque (consulté le )
  32. AlloCine, « Les Aventures du jeune Voltaire » (consulté le )

Sources primaires

Le duc Philippe d'Orléans avec Madame de Parabère représentée en Minerve.
Toile de Jean-Baptiste Santerre.

Bibliographie

Annexes

Liens externes

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