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[[Image:Eglise saint augustin a Paris le 22-04-06.jpg|vignette|droite|Eglise Saint-Augustin de Paris (1860-1871), conçue par Victor Baltard, exemple d'architecture éclectique : elle mêle en effet des références au style romano-byzantin avec ses portails et ses coupoles, avec quelques citations gothiques, dans un traitement d'ensemble qui relève plus des styles Renaissance et baroque, auxquels s'ajoute les innovations de l'ère industrielle.]]
[[Image:Eglise saint augustin a Paris le 22-04-06.jpg|vignette|droite|[[Église Saint-Augustin de Paris]] (1860-1871), conçue par Victor Baltard, exemple d'architecture éclectique : elle mêle en effet des références au style romano-byzantin avec ses portails et ses coupoles, avec quelques citations gothiques, dans un traitement d'ensemble qui relève plus des styles Renaissance et baroque, auxquels s'ajoutent les innovations de l'ère industrielle.]]


L''''éclectisme''' est une tendance en [[architecture]] qui consiste à mêler les meilleurs éléments stylistiques empruntés à différents styles ou époques de l'[[histoire de l'art]] et de l'[[Histoire de l'architecture|architecture]], même exotiques. Il se manifeste en Occident entre les {{ nobr |[[années 1860]]}} et la fin des [[années 1920]].
L''''éclectisme''' est une tendance en [[architecture]] qui consiste à mêler les meilleurs éléments stylistiques empruntés à différents styles ou époques de l'[[histoire de l'art]] et de l'[[Histoire de l'architecture|architecture]], même exotiques. Il se manifeste en Occident entre les {{ nobr |[[années 1860]]}} et la fin des [[années 1920]].


Les premières manifestations ont eu lieu dans l'[[Angleterre]] du {{S-|XVIII}} et durent tout au long du {{Sp-|XIX|et une partie du|XX}}. Certaines expériences de la cour des [[Maison de Bourbon-Siciles|Bourbons de Naples]] peuvent également être assimilées à cette tendance à [[Palerme]], dans la période de refuge de la [[République parthénopéenne]], comme dans le [[Palais chinois de Palerme|palais chinois]] .
Les premières manifestations ont eu lieu dans l'[[Angleterre]] du {{S-|XVIII}} et durent tout au long du {{Sp-|XIX|et une partie du|XX}}. Certaines expériences de la cour des [[Maison de Bourbon-Siciles|Bourbons de Naples]] peuvent également être assimilées à cette tendance à [[Palerme]], dans la période de refuge de la [[République parthénopéenne]], comme dans le [[Palais chinois de Palerme|palais chinois]].


== Principes ==
== Principes ==
Les principes de l'éclectisme en architecture ont été exposés par l'architecte et historien Jean-Pierre Epron dans son ouvrage ''Comprendre l'éclectisme''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Epron|titre=Comprendre l'éclectisme|lieu=Paris|éditeur=Norma édition|année=1997|pages totales=357|isbn=2-909283-29-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=YyJeX35rLHMC&printsec=frontcover}}</ref>. Ce mouvement se situe à la confluence de l'[[Historicisme (style)|historicisme]] propre au {{s-|XIX|e}} et du rationalisme prôné par [[Henri Labrouste]]. Il va à contresens du [[Architecture néo-classique|néoclassicisme]], qui consiste à concevoir des bâtiments homogènes d'inspiration unique (de l'antiquité égyptienne ou gréco-romaine au style Louis XVI). De plus, les architectes éclectiques n'ont pas hésité à réemployer et à mélanger des styles historiques jusqu'alors rejetés pour leur interprétation libre du répertoire classique. C'est ainsi que le [[style néo-baroque]], inspiré de l'architecture [[baroque]] des {{s2-|XVII|XVIII}}, a été appliqué à un grand nombre de monuments occidentaux entre le dernier tiers du {{XIXe siècle}} et le début du {{XXe siècle}}.
Les principes de l'éclectisme en [[architecture]] ont été exposés par l'architecte et historien Jean-Pierre Epron dans son ouvrage ''Comprendre l'éclectisme''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Epron|titre=Comprendre l'éclectisme|lieu=Paris|éditeur=Norma édition|année=1997|pages totales=357|isbn=2-909283-29-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=YyJeX35rLHMC&printsec=frontcover}}</ref>. Ce mouvement se situe à la confluence de l'[[Historicisme (style)|historicisme]] propre au {{s-|XIX|e}} et du rationalisme prôné par [[Henri Labrouste]]. Il va à contresens du [[Architecture néo-classique|néoclassicisme]], qui consiste à concevoir des bâtiments homogènes d'inspiration unique (de l'antiquité égyptienne ou gréco-romaine au style Louis XVI). De plus, les architectes éclectiques n'ont pas hésité à réemployer et à mélanger des styles historiques jusqu'alors rejetés pour leur interprétation libre du répertoire classique. C'est ainsi que le [[style néo-baroque]], inspiré de l'architecture [[baroque]] des {{s2-|XVII|XVIII}}, a été appliqué à un grand nombre de monuments occidentaux entre le dernier tiers du {{XIXe siècle}} et le début du {{XXe siècle}}.


Né en France puis rapidement exporté dans toute l'[[Europe]] jusqu'en [[Russie]], puis aux [[États-Unis]], le [[style Beaux-Arts]] applique les préceptes de l'éclectisme. Un des édifices les plus représentatifs de ce courant est l'[[Opéra Garnier]] à [[Paris]], œuvre de l'architecte Charles Garnier inaugurée en 1875.
Né en France puis rapidement exporté dans toute l'[[Europe]] jusqu'en [[Russie]], puis aux [[États-Unis]], le [[style Beaux-Arts]] applique les préceptes de l'éclectisme. Un des édifices les plus représentatifs de ce courant est l'[[Opéra Garnier]] à [[Paris]], œuvre de l'architecte Charles Garnier inaugurée en 1875.


== Pratique, comportement, langage de l'éclectisme ==
== Pratique, comportement, langage de l'éclectisme ==
Selon [[François Loyer]]<ref>{{Ouvrage |auteur=François Loyer |titre=Le siècle de l'industrie: 1789-1914 |éditeur=Skira |collection=De Architectura |année=1983 |pages totales=319 |format livre=33 cm|passage=126-138, "La pratique de l'éclectisme" |isbn=2-605-00024-9 |sudoc=000734357 }}.</ref> la pratique de l'éclectisme manifeste un certain comportement. {{citation|Il pratique peu le mélange des styles, c'est plutôt les modèles qu'il mélange, mais rarement le détail de style.}} Dans l'architecture « de style », historiciste, [[Style néogothique|néo-gothique]], [[style néo-Renaissance|néo-Renaissance]], [[style néo-baroque|néo-baroque]], [[Architecture néo-byzantine|néo-byzantin]] voire l'architecte orientaliste<ref>{{Article|auteur=Lorraine Decléty |titre=L'architecte orientaliste |périodique=Livraisons d'histoire de l'architecture |numéro=5 |date=2003 |pages=55-65 |format=Persée |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/lha_1627-4970_2003_num_5_1_931 |consulté le=19-02-2022 |id= }}.</ref>, le répertoire des formes est bien emprunté à l'histoire de l'architecture, mais son traitement est très peu conforme à l'esprit initial, empêché qu'il est par une écriture excessive du détail, qui en fait souvent une accumulation. En fait cette pratique réécrit totalement le style du passé auquel elle se réfère.
Selon [[François Loyer]]<ref>{{Ouvrage |auteur=François Loyer |titre=Le siècle de l'industrie: 1789-1914 |éditeur=Skira |collection=De Architectura |année=1983 |pages totales=319 |format livre=33 cm|passage=126-138, "La pratique de l'éclectisme" |isbn=2-605-00024-9 |sudoc=000734357 }}.</ref> la pratique de l'éclectisme manifeste un certain comportement. {{citation|Il pratique peu le mélange des styles, c'est plutôt les modèles qu'il mélange, mais rarement le détail de style.}} Dans l'architecture « de style », historiciste, [[Style néogothique|néo-gothique]], [[style néo-Renaissance|néo-Renaissance]], [[style néo-baroque|néo-baroque]], [[Architecture néo-byzantine|néo-byzantine]], voire orientaliste<ref>{{Article|auteur=Lorraine Decléty |titre=L'architecte orientaliste |périodique=Livraisons d'histoire de l'architecture |numéro=5 |date=2003 |pages=55-65 |format=Persée |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/lha_1627-4970_2003_num_5_1_931 |consulté le=19-02-2022 }}.</ref>, le répertoire des formes est bien emprunté à l'histoire de l'architecture, mais son traitement est très peu conforme à l'esprit initial, empêché qu'il est par une écriture excessive du détail, qui en fait souvent une accumulation. En fait cette pratique réécrit totalement le style du passé auquel elle se réfère.


[[Claude Mignot]]<ref>{{Ouvrage |auteur=Claude Mignot |titre=L'Architecture au {{s-|XIX}} |éditeur=Éditions du "Moniteur" et Office du Livre |année=1983 |pages totales=326 |format livre=31 cm|passage=100-117, "Le langage éclectique" et 146-167 "Classicisme tardif, classicisme éclectique" |isbn=2-8264-0104-1 |sudoc=000648612|id=Mignot, 1983 }}.</ref>, quant à lui, distingue deux modes opératoires. Un éclectisme typologique qui cherche à faire correspondre, selon une convention ou une « convenance » plus ou moins exprimée, tel programme à tel style historique qui sera adapté, modifié en fonction des besoins. C'est ce qu'expose la [[Ring (Vienne)|Ringstrasse à Vienne]] (Autriche). Le même principe répond à la demande liée à l'affirmation des nationalismes du {{s-|XIX}}, comme le [[palais de Westminster]] à Londres. L'autre mode opératoire est celui de l'éclectisme synthétique, qui {{citation|s'appuie sur l'expérience architecturale passée pour combiner, de manière neuve, principes, solutions et motifs d'époque différentes. Cette synthèse pouvant être opérée sur un champ plus ou moins large}}. De manière à peine caricaturale c'est la pratique du [[Poncif (art)|poncif]], un assemblage de décalques, une succession de « [[copier-coller]] ». Plusieurs exemples sont évoqués par l'auteur, comme la [[basilique du Sacré-Cœur de Montmartre]] et l'[[Hospice Barbieux]] à Roubaix, le [[Palais de Justice de Bruxelles]]. L'architecte [[César Daly]] a eu cette formule : « Pour les éclectiques, le passé est un portefeuille de motifs »{{sfn|Mignot, 1983|p=156}}.
[[Claude Mignot]]<ref>{{Ouvrage |auteur=Claude Mignot |titre=L'Architecture au {{s-|XIX}} |éditeur=Éditions du "Moniteur" et Office du Livre |année=1983 |pages totales=326 |format livre=31 cm|passage=100-117, "Le langage éclectique" et 146-167 "Classicisme tardif, classicisme éclectique" |isbn=2-8264-0104-1 |sudoc=000648612|id=Mignot, 1983 }}.</ref>, quant à lui, distingue deux modes opératoires. Un éclectisme typologique qui cherche à faire correspondre, selon une convention ou une « convenance » plus ou moins exprimée, tel programme à tel style historique qui sera adapté, modifié en fonction des besoins. C'est ce qu'expose la [[Ring (Vienne)|Ringstrasse à Vienne]] (Autriche). Le même principe répond à la demande liée à l'affirmation des nationalismes du {{s-|XIX}}, comme le [[palais de Westminster]] à Londres. L'autre mode opératoire est celui de l'éclectisme synthétique, qui {{citation|s'appuie sur l'expérience architecturale passée pour combiner, de manière neuve, principes, solutions et motifs d'époques différentes. Cette synthèse pouvant être opérée sur un champ plus ou moins large}}. De manière à peine caricaturale c'est la pratique du [[Poncif (art)|poncif]], un assemblage de décalques, une succession de « [[copier-coller]] ». Plusieurs exemples sont évoqués par l'auteur, comme la [[basilique du Sacré-Cœur de Montmartre]] et l'[[Hospice Barbieux]] à Roubaix, le [[Palais de Justice de Bruxelles]]. L'architecte [[César Daly]] a eu cette formule : « Pour les éclectiques, le passé est un portefeuille de motifs »{{sfn|Mignot, 1983|p=156}}.
== Le style éclectique dans la maison ==
L'architecture éclectique est très répandue dans les maisons individuelles de la petite et moyenne bourgeoisie, un exemple remarquable est celui des maisons de la [[rue Gounod (Lille)|rue Gounod]] à Lille, les hôtels particuliers, par exemple l'[[hôtel Dévallée]] à [[La Madeleine (Nord)|La Madeleine]] et certains bâtiments publics de la [[métropole lilloise]] construits dans la deuxième moitié du {{s-|XIX}} et jusque vers 1930<ref>{{Ouvrage|auteur= Didier Joseph-François|titre= Lille La maison et la ville |éditeur=ateliergaleriéditions|lieu=Aire-sur-la-Lys|année=2019 |pages totales=686|passage=425-447 |isbn=9782916601335}}</ref>.
Ce style architectural est également très courant dans le Nord de la France et en [[Architecture éclectique en Belgique|Belgique]].


== Architectes ==
== Architectes ==
=== France ===
=== France ===
{{Colonnes|nombre=3|
{{Colonnes|nombre=3|
* [[Paul Abadie]]
* [[Victor Baltard]]
* [[Victor Baltard]]
* [[Jean Boussard]]
* [[Jean Boussard]]
* [[William Bouwens van der Boijen]]
* [[Achille-Jacques Fédel]]
* [[Louis Marie Cordonnier|Louis-Marie Cordonnier]]
* [[Charles Garnier (architecte)|Charles Garnier]]
* [[Gabriel Davioud]]
* [[Gabriel Davioud]]
* [[Paul Abadie]]
* [[Charles Duval (1800-1876)|Charles Duval]]
* [[Charles Duval (1800-1876)|Charles Duval]]
* [[Achille-Jacques Fédel]]
* [[Charles Garnier (architecte)|Charles Garnier]]
* [[Léonce Hainez]]
* [[Charles de Lalande]]
* [[Charles de Lalande]]
* [[Armand Lemay]]
* [[Victor Mollet]]
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{{loupe|Architecture éclectique en Belgique}}
{{loupe|Architecture éclectique en Belgique}}
* [[Henri Beyaert]]
* [[Henri Beyaert]]
* [[Georges Dhaeyer]]
* [[Émile Janlet]]
* [[Émile Janlet]]
* [[Joseph Poelaert]]
* [[Joseph Poelaert]]
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== Bâtiments remarquables ==
== Bâtiments remarquables ==
=== France ===
=== Argentine ===
* ''Palacio de Aguas Corrientes'', [[Palais des eaux courantes]] à [[Buenos Aires]], district de [[Balvanera]], 1887-1894.
* [[Église Saint-Augustin de Paris]]


=== Espagne ===
=== Espagne ===
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* [[Palais de la Députation de Pontevedra]]
* [[Palais de la Députation de Pontevedra]]
* [[Hôtel de ville de Pontevedra]]
* [[Hôtel de ville de Pontevedra]]

=== France ===
* [[Église Saint-Augustin de Paris]]
* [[Siège central du Crédit lyonnais]]
* [[Musée Cernuschi|Hôtel Cernushi]]


=== Grèce ===
=== Grèce ===
* [[Villa Bianca]] à [[Thessalonique]] (1913).
* [[Villa Bianca]] à [[Thessalonique]] (1913).
* [[Ancien palais de justice de Komotiní]] (1870)
* [[Ancien palais de justice de Komotiní]] (1870)
* [[Palais Réntis]] à [[Athènes]] (1928)


=== Italie ===
=== Italie ===
* [[Palazzo della Provincia (Bari)|Palazzo della Provincia]] à [[Bari]] (1932-1935)
* [[Palazzetto De Angelis]] à Rome (1892-1895).
* [[Palazzetto De Angelis]] à Rome (1892-1895).
* [[Villa Folchi]] à [[Rome]] (1896).
* [[Villa Folchi]] à [[Rome]] (1896).
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* [[Palais Babos]] à [[Cluj-Napoca]], années 1890.
* [[Palais Babos]] à [[Cluj-Napoca]], années 1890.


=== Argentine ===
=== Turquie ===
* Mosquée [[Nallı Masjid]] (1869).
* ''Palacio de Aguas Corrientes'', [[Palais des eaux courantes]] à [[Buenos Aires]], district de [[Balvanera]], 1887-1894.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==


* [[:it:Enrico_Crispolti|Enrico Crispolti]], ''Eclettismo'', dans ''Enciclopedia Universale dell'Arte'', vol. IV, Roma-Venezia, Istituto per la collaborazione culturale, 1958, coll. 485-500.
* {{Lien|trad=Enrico Crispolti|lang=it|fr=Enrico Crispolti}}, ''Eclettismo'', dans ''Enciclopedia Universale dell'Arte'', vol. IV, Roma-Venezia, Istituto per la collaborazione culturale, 1958, coll. 485-500.
* Leonardo Benevolo, ''Storia dell'architettura moderna'',Bari, Laterza Editore, 2009,isbn=978-88-420-8622-2.
* Leonardo Benevolo, ''Storia dell'architettura moderna'', Bari, Laterza Editore, 2009,{{ISBN|978-88-420-8622-2}}.
* {{Ouvrage|langue=fr |auteur=Maurice Culot |titre= Le siècle de l’éclectisme Lille 1830-1930 |éditeur=Archives d’architecture Moderne|lieu=Gand |année=1979 |pages totales=382}}
* Bruno Zevi, ''Controstoria dell'architettura in Italia. Ottocento Novecento'', Roma, Newton Compton Editori, 1996, 978-88-8183-328-3.
* Piero Adorno, ''L'arte italiana'', édition 4, volume 3, Firenze, Casa Editrice D'Anna, 1998, isbn=978-88-8104-138-1.
* Bruno Zevi, ''Controstoria dell'architettura in Italia. Ottocento Novecento'', Roma, Newton Compton Editori, 1996, {{ISBN|978-88-8183-328-3}}.
* Piero Adorno, ''L'arte italiana'', édition 4, volume 3, Firenze, Casa Editrice D'Anna, 1998, {{ISBN|978-88-8104-138-1}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Epron|titre=Comprendre l'éclectisme|lieu=Paris|éditeur=Norma édition|année=1997|pages totales=357|isbn=2-909283-29-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=YyJeX35rLHMC&printsec=frontcover}}.


== Articles connexes ==
== Articles connexes ==

Dernière version du 28 avril 2024 à 17:37

Église Saint-Augustin de Paris (1860-1871), conçue par Victor Baltard, exemple d'architecture éclectique : elle mêle en effet des références au style romano-byzantin avec ses portails et ses coupoles, avec quelques citations gothiques, dans un traitement d'ensemble qui relève plus des styles Renaissance et baroque, auxquels s'ajoutent les innovations de l'ère industrielle.

L'éclectisme est une tendance en architecture qui consiste à mêler les meilleurs éléments stylistiques empruntés à différents styles ou époques de l'histoire de l'art et de l'architecture, même exotiques. Il se manifeste en Occident entre les années 1860 et la fin des années 1920.

Les premières manifestations ont eu lieu dans l'Angleterre du XVIIIe siècle et durent tout au long du XIXe et une partie du XXe siècle. Certaines expériences de la cour des Bourbons de Naples peuvent également être assimilées à cette tendance à Palerme, dans la période de refuge de la République parthénopéenne, comme dans le palais chinois.

Principes[modifier | modifier le code]

Les principes de l'éclectisme en architecture ont été exposés par l'architecte et historien Jean-Pierre Epron dans son ouvrage Comprendre l'éclectisme[1]. Ce mouvement se situe à la confluence de l'historicisme propre au XIXe siècle et du rationalisme prôné par Henri Labrouste. Il va à contresens du néoclassicisme, qui consiste à concevoir des bâtiments homogènes d'inspiration unique (de l'antiquité égyptienne ou gréco-romaine au style Louis XVI). De plus, les architectes éclectiques n'ont pas hésité à réemployer et à mélanger des styles historiques jusqu'alors rejetés pour leur interprétation libre du répertoire classique. C'est ainsi que le style néo-baroque, inspiré de l'architecture baroque des XVIIe et XVIIIe siècles, a été appliqué à un grand nombre de monuments occidentaux entre le dernier tiers du XIXe siècle et le début du XXe siècle.

Né en France puis rapidement exporté dans toute l'Europe jusqu'en Russie, puis aux États-Unis, le style Beaux-Arts applique les préceptes de l'éclectisme. Un des édifices les plus représentatifs de ce courant est l'Opéra Garnier à Paris, œuvre de l'architecte Charles Garnier inaugurée en 1875.

Pratique, comportement, langage de l'éclectisme[modifier | modifier le code]

Selon François Loyer[2] la pratique de l'éclectisme manifeste un certain comportement. « Il pratique peu le mélange des styles, c'est plutôt les modèles qu'il mélange, mais rarement le détail de style. » Dans l'architecture « de style », historiciste, néo-gothique, néo-Renaissance, néo-baroque, néo-byzantine, voire orientaliste[3], le répertoire des formes est bien emprunté à l'histoire de l'architecture, mais son traitement est très peu conforme à l'esprit initial, empêché qu'il est par une écriture excessive du détail, qui en fait souvent une accumulation. En fait cette pratique réécrit totalement le style du passé auquel elle se réfère.

Claude Mignot[4], quant à lui, distingue deux modes opératoires. Un éclectisme typologique qui cherche à faire correspondre, selon une convention ou une « convenance » plus ou moins exprimée, tel programme à tel style historique qui sera adapté, modifié en fonction des besoins. C'est ce qu'expose la Ringstrasse à Vienne (Autriche). Le même principe répond à la demande liée à l'affirmation des nationalismes du XIXe siècle, comme le palais de Westminster à Londres. L'autre mode opératoire est celui de l'éclectisme synthétique, qui « s'appuie sur l'expérience architecturale passée pour combiner, de manière neuve, principes, solutions et motifs d'époques différentes. Cette synthèse pouvant être opérée sur un champ plus ou moins large ». De manière à peine caricaturale c'est la pratique du poncif, un assemblage de décalques, une succession de « copier-coller ». Plusieurs exemples sont évoqués par l'auteur, comme la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre et l'Hospice Barbieux à Roubaix, le Palais de Justice de Bruxelles. L'architecte César Daly a eu cette formule : « Pour les éclectiques, le passé est un portefeuille de motifs »[5].

Le style éclectique dans la maison[modifier | modifier le code]

L'architecture éclectique est très répandue dans les maisons individuelles de la petite et moyenne bourgeoisie, un exemple remarquable est celui des maisons de la rue Gounod à Lille, les hôtels particuliers, par exemple l'hôtel Dévallée à La Madeleine et certains bâtiments publics de la métropole lilloise construits dans la deuxième moitié du XIXe siècle et jusque vers 1930[6]. Ce style architectural est également très courant dans le Nord de la France et en Belgique.

Architectes[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Allemagne[modifier | modifier le code]

États-Unis[modifier | modifier le code]

Belgique[modifier | modifier le code]

Russie[modifier | modifier le code]

Pays-Bas[modifier | modifier le code]

Bâtiments remarquables[modifier | modifier le code]

Argentine[modifier | modifier le code]

Espagne[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Grèce[modifier | modifier le code]

Italie[modifier | modifier le code]

Portugal[modifier | modifier le code]

Roumanie[modifier | modifier le code]

Turquie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Pierre Epron, Comprendre l'éclectisme, Paris, Norma édition, , 357 p. (ISBN 2-909283-29-1, lire en ligne)
  2. François Loyer, Le siècle de l'industrie: 1789-1914, Skira, coll. « De Architectura », , 319 p., 33 cm (ISBN 2-605-00024-9, SUDOC 000734357), p. 126-138, "La pratique de l'éclectisme".
  3. Lorraine Decléty, « L'architecte orientaliste », Livraisons d'histoire de l'architecture, no 5,‎ , p. 55-65 (lire en ligne [Persée], consulté le ).
  4. Claude Mignot, L'Architecture au XIXe siècle, Éditions du "Moniteur" et Office du Livre, , 326 p., 31 cm (ISBN 2-8264-0104-1, SUDOC 000648612), p. 100-117, "Le langage éclectique" et 146-167 "Classicisme tardif, classicisme éclectique".
  5. Mignot, 1983, p. 156.
  6. Didier Joseph-François, Lille La maison et la ville, Aire-sur-la-Lys, ateliergaleriéditions, , 686 p. (ISBN 9782916601335), p. 425-447

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Enrico Crispolti (it), Eclettismo, dans Enciclopedia Universale dell'Arte, vol. IV, Roma-Venezia, Istituto per la collaborazione culturale, 1958, coll. 485-500.
  • Leonardo Benevolo, Storia dell'architettura moderna, Bari, Laterza Editore, 2009, (ISBN 978-88-420-8622-2).
  • Maurice Culot, Le siècle de l’éclectisme Lille 1830-1930, Gand, Archives d’architecture Moderne, , 382 p.
  • Bruno Zevi, Controstoria dell'architettura in Italia. Ottocento Novecento, Roma, Newton Compton Editori, 1996, (ISBN 978-88-8183-328-3).
  • Piero Adorno, L'arte italiana, édition 4, volume 3, Firenze, Casa Editrice D'Anna, 1998, (ISBN 978-88-8104-138-1).
  • Jean-Pierre Epron, Comprendre l'éclectisme, Paris, Norma édition, , 357 p. (ISBN 2-909283-29-1, lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]