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{{Titre mis en forme|{{Ier}} Congrès olympique}}
Le '''Congrès olympique de 1894''' est le premier [[congrès olympique]]. Il est organisé par l'[[Union des sociétés françaises de sports athlétiques]] à [[Paris]] dans le grand amphithéâtre de la [[Sorbonne]], du [[16 juin|16]] au {{date|23|juin|1894}}. Son objet initial est de fixer la frontière entre [[amateurisme]] et [[professionnalisme]] (les ''{{Lang|en|texte=sportsmen}}'' du monde aristocratique s'opposant à la diffusion du professionnalisme dans le sport) puis lors de la séance de clôture, le 23 juin 1894, le rétablissement des [[Jeux olympiques]]<ref>{{ouvrage|auteur=Franck Latty|titre=La Lex Sportiva : Recherche Sur Le Droit Transnational|éditeur=Martinus Nijhoff Publishers|date=2007|passage=164|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
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== Préparation ==
== Préparation ==


[[Pierre de Coubertin]], 31 ans, s'est totalement investi dans cette mission suite à son appel du {{date|25|novembre|1892}} dans ce même amphithéâtre de la Sorbonne : {{citation|cette œuvre grandiose et bienfaisante : le rétablissement des Jeux olympiques}}. Cet appel avait certes soulevé l'enthousiasme de l'assistance, mais les premières retombées furent assez maigres : {{citation|Mes auditeurs plaçaient les Jeux olympiques au niveau des choses mortes ne revivant qu'à l'Opéra}} et Coubertin alla prêcher la bonne parole aux États-Unis et en Angleterre, notamment, pour donner une impulsion internationale au mouvement. Britanniques et Américains étaient les deux cibles prioritaires de Coubertin. L'appui du sénateur et ancien ambassadeur [[Alphonse de Courcon]] est important dans cette tâche, en effet les différents pays d'Europe ont alors des relations de plus en plus hostiles. Coubertin lui donne d'ailleurs la présidence du congrès.
[[Pierre de Coubertin]], 31 ans, s'est totalement investi dans cette mission à la suite de son appel du {{date|25|novembre|1892}} dans ce même amphithéâtre de la Sorbonne : {{citation|cette œuvre grandiose et bienfaisante : le rétablissement des Jeux olympiques}}. Cet appel avait certes soulevé l'enthousiasme de l'assistance, mais les premières retombées furent assez maigres : {{citation|Mes auditeurs plaçaient les Jeux olympiques au niveau des choses mortes ne revivant qu'à l'Opéra}} et Coubertin alla prêcher la bonne parole aux États-Unis et en Angleterre, notamment, pour donner une impulsion internationale au mouvement. Britanniques et Américains étaient les deux cibles prioritaires de Coubertin. L'appui du sénateur et ancien ambassadeur [[Alphonse Chodron de Courcel]] est important dans cette tâche, en effet les différents pays d'Europe ont alors des relations de plus en plus hostiles. Coubertin lui donne d'ailleurs la présidence du congrès.


== Participation ==
== Participation ==


Du 16 au 23 juin 1894, {{formatnum:2000}} personnes dont 79 ambassadeurs du monde du sport représentant notamment 49 clubs de 13 nations différentes assistent à ce congrès à la Sorbonne. Les 13 nations représentées par au moins un club sont : l'[[Angleterre]], les [[États-Unis]], la [[Russie]], la [[Grèce]], l'[[Australie]], l'[[Italie]], les [[Pays-Bas]], la [[Bohême]], l'[[Espagne]], la [[Hongrie]], la [[Suède]], la [[Belgique]] et la [[France]].
Du 16 au {{date-|23 juin 1894}}, {{formatnum:2000}} personnes dont 79 ambassadeurs du monde du sport représentant notamment 49 clubs de 13 nations différentes assistent à ce congrès à la Sorbonne. Les 13 nations représentées par au moins un club sont : l'[[Angleterre]], les [[États-Unis]], la [[Russie]], la [[Grèce]], l'[[Australie]], l'[[Italie]], les [[Pays-Bas]], la [[Bohême]], l'[[Espagne]], la [[Hongrie]], la [[Suède]], la [[Belgique]] et la [[France]].


== Les travaux ==
== Les travaux ==


Deux commissions se partagent les problèmes à régler lors de ce congrès. La première présidée par le grec [[Dimítrios Vikélas]] débat du rétablissement des Jeux et la seconde présidée par [[Michel Gondinet]], du [[Racing Club de France]], fixe la frontière entre [[amateurisme]] et [[professionnalisme]].
Deux commissions se partagent les problèmes à régler lors de ce congrès. La première présidée par le grec [[Dimítrios Vikélas]] débat du rétablissement des Jeux et la seconde présidée par [[Michel Gondinet]], du [[Racing Club de France]], fixe la frontière entre [[amateurisme]] et [[professionnalisme]].
[[Fichier:Albert Meyer 4 Olympia 1896.jpg|thumb|upright=1.25|Une partie du premier Comité international olympique : debout : Gebhardt (Allemagne), Guth-Jarkovsky (Bohême), Kemeny (Hongrie), Balck (Suède) ; assis : Coubertin, Vikélas au centre, Boutowsky (Russie).]]
[[Fichier:Albert Meyer 4 Olympia 1896.jpg|thumb|upright=1.25|Une partie du premier Comité international olympique : debout : Gebhardt (Allemagne), [[Jiří Stanislav Guth-Jarkovský|Guth-Jarkovsky]] (Bohême), Kemeny (Hongrie), Balck (Suède) ; assis : Coubertin, Vikélas au centre, Boutowsky (Russie).]]


=== Amateurisme ===
=== Amateurisme ===
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=== Rétablissement des Jeux ===
=== Rétablissement des Jeux ===


Le rétablissement des Jeux selon une périodicité quadriennale est également établi, Paris étant désigné pour accueillir l'[[Jeux olympiques d'été de 1900|édition de 1900]], en même temps que l'[[Exposition universelle de 1900|Exposition universelle]], alors que plusieurs villes sont [[Procédure de sélection de la ville hôte des Jeux olympiques|candidates pour organiser des Jeux]] dès 1896. Les jours suivants, on fixe le programme des Jeux : vélocipédie, gymnastique, tir, sports et jeux athlétiques, aviron, yachting, natation, escrime, et sports hippiques ; et on interdit la pratique des [[Pari sportif|paris]] ainsi que des concours scolaires. Lors du discours de clôture Pierre de Coubertin annonce qu'[[Athènes]] organisera les [[Jeux olympiques d'été de 1896|Jeux en 1896]].
Le rétablissement des Jeux selon une périodicité quadriennale est également établi, Paris étant désigné pour accueillir l'[[Jeux olympiques de 1900|édition de 1900]], en même temps que l'[[Exposition universelle de 1900|Exposition universelle]], alors que plusieurs villes sont [[Procédure de sélection de la ville hôte des Jeux olympiques|candidates pour organiser des Jeux]] dès 1896. Les jours suivants, on fixe le programme des Jeux : vélocipédie, gymnastique, tir, sports et jeux athlétiques, aviron, yachting, natation, escrime, et sports hippiques ; et on interdit la pratique des [[Pari sportif|paris]] ainsi que des concours scolaires. Lors du discours de clôture Pierre de Coubertin annonce qu'[[Athènes]] organisera les [[Jeux olympiques de 1896|Jeux en 1896]].


=== Divers ===
=== Divers ===
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* Serge Laget et Alain Lunzenfichter, « 23 juin 1894, les Jeux renaissent », dans Gérard Ejnes (dir), ''Les Jeux olympiques : D'Athènes à Athènes'', {{vol.}}1 : ''1896-1960'', ''[[L'Équipe]]'', Issy-les-Moulineaux, et [[Musée olympique]], Lausanne, 2003 {{ISBN|2-9512031-7-9}}, {{p.}}18-19
* Serge Laget et [[Alain Lunzenfichter]], « {{date-|23 juin 1894}}, les Jeux renaissent », dans Gérard Ejnes (dir), ''Les Jeux olympiques : D'Athènes à Athènes'', {{vol.}}1 : ''1896-1960'', ''[[L'Équipe]]'', Issy-les-Moulineaux, et [[Musée olympique]], Lausanne, 2003 {{ISBN|2-9512031-7-9}}, {{p.}}18-19
*{{ouvrage|titre=Les congrès olympiques : 1894 - 1981|éditeur=Comité olympique bulgare|auteur=Kolio Drontchev|année=1981|pages=178}}
*{{ouvrage|titre=Cent ans de congrès olympiques 1894 - 1994 : histoire, objectifs, réalisations|auteur=Norbert Müller ; trad. de l'allemand par Sonia Heux, Claudine Huber et Catherine Vincent-Reitz|année=1994|pages=278}}
*{{ouvrage|titre=L'écrivain toulonnais Jean Aicard et la création des Jeux Olympiques modernes : Paris, Congrès international athlétique, juin 1894|auteur=Dominique Amann|année=2012|pages=44}}


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}


{{Portail|Jeux olympiques|France au XIXe siècle|Paris}}
{{Portail|Jeux olympiques|France au XIXe siècle|années 1890|Paris}}


[[Catégorie:Olympisme français]]
[[Catégorie:Olympisme français]]
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[[Catégorie:Histoire des Jeux olympiques]]
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[[Catégorie:Événement sportif à Paris]]
[[Catégorie:Origine du sport français]]
[[Catégorie:Sport associatif français sous la IIIe République]]

[[Catégorie:Sport en France en 1894]]
[[Catégorie:Juin 1894]]
[[Catégorie:Session du Comité international olympique|1]]

Dernière version du 29 avril 2024 à 12:06

Le Congrès olympique de 1894 est le premier congrès olympique. Il est organisé par l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques à Paris dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, du 16 au . Son objet initial est de fixer la frontière entre amateurisme et professionnalisme (les sportsmen du monde aristocratique s'opposant à la diffusion du professionnalisme dans le sport) puis lors de la séance de clôture, le , le rétablissement des Jeux olympiques[1].

Préparation[modifier | modifier le code]

Pierre de Coubertin, 31 ans, s'est totalement investi dans cette mission à la suite de son appel du dans ce même amphithéâtre de la Sorbonne : « cette œuvre grandiose et bienfaisante : le rétablissement des Jeux olympiques ». Cet appel avait certes soulevé l'enthousiasme de l'assistance, mais les premières retombées furent assez maigres : « Mes auditeurs plaçaient les Jeux olympiques au niveau des choses mortes ne revivant qu'à l'Opéra » et Coubertin alla prêcher la bonne parole aux États-Unis et en Angleterre, notamment, pour donner une impulsion internationale au mouvement. Britanniques et Américains étaient les deux cibles prioritaires de Coubertin. L'appui du sénateur et ancien ambassadeur Alphonse Chodron de Courcel est important dans cette tâche, en effet les différents pays d'Europe ont alors des relations de plus en plus hostiles. Coubertin lui donne d'ailleurs la présidence du congrès.

Participation[modifier | modifier le code]

Du 16 au , 2 000 personnes dont 79 ambassadeurs du monde du sport représentant notamment 49 clubs de 13 nations différentes assistent à ce congrès à la Sorbonne. Les 13 nations représentées par au moins un club sont : l'Angleterre, les États-Unis, la Russie, la Grèce, l'Australie, l'Italie, les Pays-Bas, la Bohême, l'Espagne, la Hongrie, la Suède, la Belgique et la France.

Les travaux[modifier | modifier le code]

Deux commissions se partagent les problèmes à régler lors de ce congrès. La première présidée par le grec Dimítrios Vikélas débat du rétablissement des Jeux et la seconde présidée par Michel Gondinet, du Racing Club de France, fixe la frontière entre amateurisme et professionnalisme.

Une partie du premier Comité international olympique : debout : Gebhardt (Allemagne), Guth-Jarkovsky (Bohême), Kemeny (Hongrie), Balck (Suède) ; assis : Coubertin, Vikélas au centre, Boutowsky (Russie).

Amateurisme[modifier | modifier le code]

Dès le premier jour de débats, cette commission décide que tout prix en nature est interdit. Les amateurs seront seuls aptes à concourir, sauf pour les maîtres d'armes d'escrime qui disposeront d'une compétition à part.

Rétablissement des Jeux[modifier | modifier le code]

Le rétablissement des Jeux selon une périodicité quadriennale est également établi, Paris étant désigné pour accueillir l'édition de 1900, en même temps que l'Exposition universelle, alors que plusieurs villes sont candidates pour organiser des Jeux dès 1896. Les jours suivants, on fixe le programme des Jeux : vélocipédie, gymnastique, tir, sports et jeux athlétiques, aviron, yachting, natation, escrime, et sports hippiques ; et on interdit la pratique des paris ainsi que des concours scolaires. Lors du discours de clôture Pierre de Coubertin annonce qu'Athènes organisera les Jeux en 1896.

Divers[modifier | modifier le code]

Pierre de Coubertin annonce également la naissance du CIO, nommé Comité international des Jeux olympiques (CIJO) à l'origine. Ce Comité comprend 13 membres. La présidence est confiée au Grec Dimítrios Vikélas. La devise « Citius, Altius, Fortius » (« plus vite, plus haut, plus fort ») de l'abbé Henri Didon est adoptée comme devise olympique.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Serge Laget et Alain Lunzenfichter, « , les Jeux renaissent », dans Gérard Ejnes (dir), Les Jeux olympiques : D'Athènes à Athènes, vol. 1 : 1896-1960, L'Équipe, Issy-les-Moulineaux, et Musée olympique, Lausanne, 2003 (ISBN 2-9512031-7-9), p. 18-19
  • Kolio Drontchev, Les congrès olympiques : 1894 - 1981, Comité olympique bulgare, , 178 p.
  • Norbert Müller ; trad. de l'allemand par Sonia Heux, Claudine Huber et Catherine Vincent-Reitz, Cent ans de congrès olympiques 1894 - 1994 : histoire, objectifs, réalisations, , 278 p.
  • Dominique Amann, L'écrivain toulonnais Jean Aicard et la création des Jeux Olympiques modernes : Paris, Congrès international athlétique, juin 1894, , 44 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Franck Latty, La Lex Sportiva : Recherche Sur Le Droit Transnational, Martinus Nijhoff Publishers, , p. 164