« Gambie » : différence entre les versions

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{{voir homonymes|Gambie (homonymie)}}
{{Voir homonymes|Gambie (homonymie)}}

{{Infobox Pays|
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La '''Gambie''', en forme longue la '''république de Gambie''' (en [[anglais]] : {{lang|en|''Gambia''}} ou {{lang|en|''The Gambia''}}, et {{lang|en|''Republic of The Gambia''}}), est un [[Liste des pays du monde|pays]] d'[[Afrique de l'Ouest]].
La '''Gambie''', en forme longue la '''république de Gambie''' (en [[anglais]] : {{lang|en|''Gambia''}} ou {{lang|en|''The Gambia''}}, et {{lang|en|''Republic of The Gambia''}}), est un [[Liste des pays du monde|pays]] d'[[Afrique de l'Ouest]].


[[Enclave et exclave|Enclavée]] dans le [[Sénégal]] au nord<ref group="Note">[[Frontière entre la Gambie et le Sénégal|Le Sénégal est le seul pays frontalier de la Gambie]]. </ref>, au sud et à l'est, la Gambie est bordée à l'ouest par l’[[océan Atlantique]]. Ces limites correspondent au cours et à la vallée du [[Gambie (fleuve)|fleuve Gambie]], qui coule à travers le pays et se jette dans l’océan Atlantique. Sa superficie est de {{unité|11300|km|2}} (c'est le pays d'[[Afrique]] continentale ayant la plus petite superficie), pour une population d'un peu plus de deux millions d'habitants (estimation 2018). [[Banjul]] est la [[capitale]] et les [[Liste de villes de Gambie|plus grandes villes]] sont [[Serrekunda]] et [[Brikama]].
Longue bande de terre sinueuse s'étirant sur plus de 320 km le long du [[Gambie (fleuve)|fleuve Gambie]], la Gambie est complètement [[Enclave et exclave|enclavée]] dans le [[Sénégal]] au nord<ref group="Note">[[Frontière entre la Gambie et le Sénégal|Le Sénégal est le seul pays frontalier de la Gambie]].</ref>, au sud et à l'est. Elle est bordée à l'ouest par l’[[océan Atlantique]] où se situe l'[[Embouchure (hydrologie)|embouchure]] du fleuve Gambie. Ces limites correspondent au cours et à la [[vallée]] peu profonde du fleuve Gambie qui coule d'est en ouest à travers le pays. Sa superficie est de {{unité|11300|km|2}} (c'est le pays d'[[Afrique]] continentale ayant la plus petite superficie), pour une population d'un peu plus de deux millions d'habitants (estimation 2018). [[Banjul]] est la [[capitale]] et les [[Liste de villes de Gambie|plus grandes villes]] sont [[Serrekunda]] et [[Brikama]].


La Gambie partage des racines historiques avec les autres pays d’Afrique de l'Ouest qui ont connu la pratique de la [[Commerce des esclaves|traite des esclaves]]. Le commerce des esclaves est à l'origine de la mise en place et de la tenue d'une colonie sur le [[Gambie (fleuve)|fleuve Gambie]] ; d'abord par les [[Portugal|Portugais]], époque au cours de laquelle le pays s'appelle « A Gâmbia », et plus tard par les Britanniques. En 1965, la Gambie obtient son indépendance du [[Royaume-Uni]].
La Gambie partage des racines historiques avec les autres pays d’Afrique de l'Ouest qui ont connu la pratique de la [[Commerce des esclaves|traite des esclaves]]. Le commerce des esclaves est à l'origine de la mise en place et de la tenue d'une colonie sur le [[Gambie (fleuve)|fleuve Gambie]] ; d'abord par les [[Portugal|Portugais]], époque au cours de laquelle le pays s'appelle « A Gâmbia », et plus tard par les Britanniques. En 1965, la Gambie obtient son indépendance du [[Royaume-Uni]].


Depuis la proclamation de la [[république]], en 1970, la Gambie a eu trois dirigeants : le président [[Dawda Jawara]], qui a gouverné le pays de 1970 à 1994 avant que [[Yahya Jammeh]] prenne le pouvoir lors d'un [[Coup d'État de 1994 en Gambie|coup d’État en tant que jeune officier de l'armée]]. Le {{date-|1er décembre 2016}}, [[Adama Barrow]] gagne l'élection présidentielle mais le président sortant, Yahya Jammeh, ne reconnaît pas sa défaite. Une délégation de la [[Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest|CÉDÉAO]] (dont la Gambie est un État membre) a tenté de régler la situation pacifiquement, mais à l'issue de l'échec des négociations, le {{date|19 janvier 2017}}, l'[[Forces armées du Sénégal|armée sénégalaise]] est intervenue en Gambie, à la suite du vote d'[[Résolution 2337 du Conseil de sécurité des Nations unies|une résolution de l'Organisation des Nations unies]] (ONU). Le soir du {{date|21 janvier 2017}}, Yahya Jammeh décide, sous la pression de l'ONU et des pays voisins, de quitter la Gambie, et de s'exiler en [[Guinée équatoriale]]. Cette décision permet désormais à Adama Barrow d'exercer le pouvoir.
Depuis la proclamation de la [[république]], en 1970, la Gambie a eu trois dirigeants : le président [[Dawda Jawara]], qui a gouverné le pays de 1970 à 1994 avant que [[Yahya Jammeh]] prenne le pouvoir lors d'un [[Coup d'État de 1994 en Gambie|coup d’État en tant que jeune officier de l'armée]]. Le {{date-|1er décembre 2016}}, [[Adama Barrow]] gagne l'élection présidentielle mais le président sortant, Yahya Jammeh, ne reconnaît pas sa défaite. Une délégation de la [[Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest|CÉDÉAO]] (dont la Gambie est un État membre) a tenté de régler la situation pacifiquement, mais à l'issue de l'échec des négociations, le {{date|19 janvier 2017}}, l'[[Forces armées du Sénégal|armée sénégalaise]] est intervenue en Gambie, à la suite du vote d'[[Résolution 2337 du Conseil de sécurité des Nations unies|une résolution de l'Organisation des Nations unies]] (ONU). Le soir du {{date|21 janvier 2017}}, Yahya Jammeh décide, sous la pression de l'ONU et des pays voisins, de quitter la Gambie, et de s'exiler en [[Guinée équatoriale]]. Cette décision permet désormais à Adama Barrow d'exercer le pouvoir.


Le 6 décembre 2021, Adama Barrow est réélu [[Président de la République de Gambie]].
Le {{date-|6 décembre 2021}}, Adama Barrow est réélu [[Président de la République de Gambie]].


L'[[économie de la Gambie]] est dominée par l'[[agriculture]], la [[Pêche (halieutique)|pêche]] et le [[tourisme]]. Environ un tiers de la population vit sous le [[Seuil de pauvreté|seuil international de pauvreté]] de {{unité|1.25|dollar}} par jour.
L'[[économie de la Gambie]] est dominée par l'[[agriculture]], la [[Pêche (halieutique)|pêche]] et le [[tourisme]]. Environ un tiers de la population vit sous le [[Seuil de pauvreté|seuil international de pauvreté]] de {{unité|1.25|dollar}} par jour.
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{{Article détaillé|Géographie de la Gambie}}
{{Article détaillé|Géographie de la Gambie}}


La Gambie est un pays quasiment enclavé dans le [[Sénégal]] avec lequel elle partage [[Frontière entre la Gambie et le Sénégal|{{unité|749|km}} de frontière]] terrestre. Son territoire s’étend le long des {{unité|320|derniers kilomètres}} du cours du [[Gambie (fleuve)|fleuve Gambie]] jusqu'à son embouchure, et de 20 à {{unité|50|km}} de part et d’autre des rives du cours d'eau. Son littoral donnant sur l'[[océan Atlantique]] s'étend sur {{unité|80|km}}, avec sa capitale [[Banjul]] qui se trouve à l'embouchure du fleuve Gambie. Le relief du pays est plat et ne s’élève jamais au-delà de {{nombre|53|mètres}} au-dessus du niveau de la mer<ref name="cia" />.
La Gambie est un pays quasiment enclavé dans le [[Sénégal]] avec lequel elle partage [[Frontière entre la Gambie et le Sénégal|{{unité|749|km}} de frontière]] terrestre. Son territoire s’étend le long des {{unité|320|derniers kilomètres}} du cours du [[Gambie (fleuve)|fleuve Gambie]] jusqu'à son embouchure, et de {{unité|20 à 50|km}} de part et d’autre des rives du cours d'eau. Son littoral donnant sur l'[[océan Atlantique]] s'étend sur {{unité|80|km}}, avec sa capitale [[Banjul]] qui se trouve à l'embouchure du fleuve Gambie. Le relief du pays est plat et ne s’élève jamais au-delà de {{nombre|53|mètres}} au-dessus du niveau de la mer<ref name="cia" />.


La situation d'enclave pose dès les origines la question du contrôle des frontières des deux empires français et britannique. La Gambie et son port, Banjul, sont un lieu de trafics commerciaux et de contrebandes, notamment des ressources naturelles de [[Casamance]], mal reliée au reste du Sénégal.
La situation d'enclave pose dès les origines la question du contrôle des frontières des deux empires français et britannique. La Gambie et son port, Banjul, sont un lieu de trafics commerciaux et de contrebandes, notamment des ressources naturelles de [[Casamance]], mal reliée au reste du Sénégal.


Des conflits récurrents pour le contrôle des flux commerciaux alternent avec des tentatives de coopération avec, par exemple, une [[Confédération de Sénégambie]], de 1982 à 1989. En 2016, la frontière avec le Sénégal est bloquée durant trois mois par le Sénégal, perturbant le lien vers la Casamance<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Reportage à la frontière Sénégal-Gambie fermée pour les marchandises |url=http://www.rfi.fr/afrique/20160312-reportage-frontiere-fermee-entre-senegal-gambie |éditeur=RFI |date=12 mars 2016 |consulté le=16 janv. 2017}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Gambie: réouverture de la frontière avec le Sénégal |url=http://www.rfi.fr/afrique/20160524-gambie-reouverture-frontiere-le-senegal |éditeur=RFI |date=24 mai 2016 |consulté le=16 janv. 2017}}</ref>.
Des conflits récurrents pour le contrôle des flux commerciaux alternent avec des tentatives de coopération avec, par exemple, une [[Confédération de Sénégambie]], de 1982 à 1989. En 2016, la frontière avec la Gambie est bloquée durant trois mois par le Sénégal, perturbant le lien vers la Casamance<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Reportage à la frontière Sénégal-Gambie fermée pour les marchandises |url=http://www.rfi.fr/afrique/20160312-reportage-frontiere-fermee-entre-senegal-gambie |éditeur=RFI |date=12 mars 2016 |consulté le=16 janv. 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Gambie: réouverture de la frontière avec le Sénégal |url=http://www.rfi.fr/afrique/20160524-gambie-reouverture-frontiere-le-senegal |éditeur=RFI |date=24 mai 2016 |consulté le=16 janv. 2017}}.</ref>.


=== Climat ===
=== Climat ===
La Gambie a un [[climat tropical]], avec une saison chaude et pluvieuse (avec des précipitations de 900 à {{Unité|1400|mm}}, croissantes d’est en ouest), de juin à novembre, et une saison plus fraîche de décembre à mai avec moins de précipitations.
La Gambie a un [[climat tropical]], avec une saison chaude et pluvieuse (avec des précipitations de {{Unité|900 à 1400|mm}}, croissantes d’est en ouest), de juin à novembre, et une saison plus fraîche de décembre à mai avec moins de précipitations.


Ce climat est semblable à celui du Sénégal, du [[Mali]] et du Nord du [[Bénin]]<ref name="hayward">{{Ouvrage |prénom1=Derek |nom1=Hayward |auteur2=J. S. Oguntoyinbo |titre=Climatology of West Africa |passage=189 |lieu=Lanham, Maryland |éditeur=Rowman & Littlefield |année=1987 |pages totales=271 |isbn=978-0-389-20721-4 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=0RooGyB2f60C&pg=PA189&dq=Gambia+climate}}.</ref>.
Ce climat est semblable à celui du Sénégal, du [[Mali]] et du Nord du [[Bénin]]<ref name="hayward">{{Ouvrage |prénom1=Derek |nom1=Hayward |auteur2=J. S. Oguntoyinbo |titre=Climatology of West Africa |passage=189 |lieu=Lanham, Maryland |éditeur=Rowman & Littlefield |année=1987 |pages totales=271 |isbn=978-0-389-20721-4 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=0RooGyB2f60C&pg=PA189&dq=Gambia+climate}}.</ref>.
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=== Colonisation européenne ===
=== Colonisation européenne ===

[[Fichier:James Island and Fort Gambia.jpg|thumb|Carte de l'[[île James]] et de fort Gambie (1755).]]
[[Fichier:James Island and Fort Gambia.jpg|thumb|Carte de l'[[île James]] et de fort Gambie (1755).]]


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[[Fichier:The National Archives UK - CO 1069-25-4.jpg|thumb|left|Le gouverneur britannique, {{Lien|langue=en|trad=|fr=George Chardin Denton}} (1901-1911), et son parti, en 1905.]]
[[Fichier:The National Archives UK - CO 1069-25-4.jpg|thumb|left|Le gouverneur britannique, {{Lien|langue=en|trad=|fr=George Chardin Denton}} (1901-1911), et son parti, en 1905.]]


Pendant la Révolution Française, entre 1793 et 1816, la Grande-Bretagne occupera les comptoirs français au Sénégal, dont Saint Louis. En 1815, le traité de Vienne restituera les comptoirs français au Sénégal, et le retour effectif des Français interviendra entre 1816 et 1817. En 1816, la colonie britannique de Gambie s'agrandira, en intégrant tout le fleuve Gambie, alors qu'avant, la colonie se constituait surtout autour de Bathurst et vers la côte.
Pendant la Révolution Française, entre 1793 et 1816, la Grande-Bretagne occupe les comptoirs français au Sénégal, dont [[Saint-Louis (Sénégal)|Saint-Louis]]. En 1815, le [[Congrès de Vienne|traité de Vienne]] restitue les comptoirs français au Sénégal, et le retour effectif des Français intervient entre 1816 et 1817. En 1816, la colonie britannique de Gambie s'agrandit, en intégrant tout le fleuve Gambie, alors qu'avant, la colonie se constituait surtout autour de Bathurst et vers la côte.


Les Français occupent un petit poste pris aux Portugais et qui végétait sur la rive nord de la Gambie, [[Albreda]]. Celui-ci est finalement cédé au Royaume-Uni en 1856. À la suite d'un accord franco-britannique sur ses frontières en 1889, la Gambie devient officiellement un protectorat britannique en 1894.
Les Français occupent un petit poste pris aux Portugais et qui végétait sur la rive nord de la Gambie, [[Albreda]]. Celui-ci est finalement cédé au Royaume-Uni en 1856. À la suite d'un accord franco-britannique sur ses frontières en 1889, la Gambie devient officiellement un protectorat britannique en 1894.


{{Article détaillé|Colonie et protectorat de Gambie}}
Les frontières actuelles sont tracées en 1889<ref>{{Lien web |nom1=Universalis |titre=GAMBIE |url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/gambie/ |site=Encyclopædia Universalis |consulté le=21 octobre 2019 |prénom=Encyclopædia}}</ref> après plusieurs tentatives sans suite d'échange de la Gambie contre d'autres territoires français dans le [[golfe de Guinée]]. L'accord franco-britannique de 1889 permet de définir les frontières avec le futur Sénégal, y compris la Casamance prise par les Français aux Portugais. Le Royaume-Uni fait officiellement du pays un [[protectorat]] britannique en 1894.
Les frontières actuelles sont tracées en 1889<ref>{{Lien web |nom1=Universalis |titre=GAMBIE |url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/gambie/ |site=Encyclopædia Universalis |consulté le=21 octobre 2019 |prénom=Encyclopædia}}.</ref> après plusieurs tentatives sans suite d'échange de la Gambie contre d'autres territoires français dans le [[golfe de Guinée]]. L'accord franco-britannique de 1889 permet de définir les frontières avec le futur Sénégal, y compris la Casamance prise par les Français aux Portugais. Le Royaume-Uni fait officiellement du pays un [[protectorat]] britannique en 1894.


Plus petite colonie de l'[[Empire britannique]], la Gambie ne connaît aucun événement notable et reste un territoire marginal.
Plus petite colonie de l'[[Empire britannique]], la Gambie ne connaît aucun événement notable et reste un territoire marginal.


Au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]], la Gambie constitue une escale pour les vols de l'armée de l'air américaine et un port d'escale pour les convois des forces alliées. Fait anecdotique, le président américain [[Franklin Delano Roosevelt]] fait escale, en 1943, à Banjul, capitale de la Gambie, avant de se rendre à la [[conférence de Casablanca]], ce qui constitue la première visite d'un président américain en exercice sur le continent africain.
Au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]], la Gambie constitue une escale pour les vols de l'armée de l'air américaine et un port d'escale pour les convois des forces alliées. Fait anecdotique, le président américain [[Franklin Delano Roosevelt]] fait escale, en 1943, à Bathurst, capitale de la Gambie, avant de se rendre à la [[conférence de Casablanca]], ce qui constitue la première visite d'un président américain en exercice sur le continent africain.


=== La Gambie indépendante ===
=== La Gambie indépendante ===
La Gambie acquiert son indépendance le {{date-|18|février|1965}} en qualité de [[royaume du Commonwealth]]. Un référendum sur le passage à une [[république]] est organisé dès le mois de {{date-|novembre 1965}}, sans succès, et la Gambie reste une [[monarchie]] dans les premières années de son indépendance<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Elections in The Gambia|sous-titre=18-26 November 1965 Plebiscite|url=https://africanelections.tripod.com/gm.html#1965_Plebiscite|site=africanelections.tripod.com|consulté le=10 mai 2022}}.</ref>.
La Gambie acquiert [[Gambie (royaume du Commonwealth)|son indépendance]] le {{date-|18|février|1965}} en qualité de [[royaume du Commonwealth]]. Un référendum sur le passage à une [[république]] est organisé dès le mois de {{date-|novembre 1965}}, sans succès, et la Gambie reste une [[monarchie]] dans les premières années de son indépendance<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Elections in The Gambia|sous-titre=18-26 November 1965 Plebiscite|url=https://africanelections.tripod.com/gm.html#1965_Plebiscite|site=africanelections.tripod.com|consulté le=10 mai 2022}}.</ref>.


Le {{date-|24 avril 1970}}, à la suite d'un second [[Référendum gambien de 1970|référendum]], la Gambie devient une république au sein du [[Commonwealth]]. Le Premier ministre [[Dawda Jawara]] assure les postes de président ainsi que de ministre des Affaires étrangères<ref>{{Lien web |langue=Français |titre=Dawda Jawara, le premier président gambien est mort |url=https://www.bbc.com/afrique/region-49490694 |site=BBC NEWS |date=27 aout 2019 |consulté le=12 décembre 2021}}</ref>.
Le {{date-|24 avril 1970}}, à la suite d'un second [[Référendum gambien de 1970|référendum]], la Gambie devient une république au sein du [[Commonwealth]]. Le Premier ministre [[Dawda Jawara]] assure les postes de président ainsi que de ministre des Affaires étrangères<ref>{{Lien web |langue=Français |titre=Dawda Jawara, le premier président gambien est mort |url=https://www.bbc.com/afrique/region-49490694 |site=BBC NEWS |date=27 aout 2019 |consulté le=12 décembre 2021}}.</ref>.


Le président Dawda Jawara est réélu cinq fois de suite. Le 29 juillet 1981, pendant que le président Jawara est en visite à [[Londres]], a lieu une tentative de coup d'État. La Gambie connaît un affaiblissement de son économie et également des allégations de corruption des responsables politiques. Ce coup d'État est perpétré par le Conseil de la gauche révolutionnaire nationale, composé de socialistes et de révolutionnaires du Parti travailliste de Samba Sanyang Kukoi (PDS) et des éléments de la « Force de Campagne » (une force paramilitaire qui a constitué l'essentiel des forces armées du pays). Le président Jawara demanda immédiatement l'aide militaire du Sénégal qui déploie {{nombre|400|hommes}} de troupe en Gambie le {{date-|31 juillet}}. Le {{date-|6 août}}, quelque {{unité|2700 soldats}} sénégalais sont déployés et vainquent les forces rebelles. Entre 500 et {{nobr|800 personnes}} sont tuées lors de ce coup d'État.
Le président Dawda Jawara est réélu cinq fois de suite. Le 29 juillet 1981, pendant que le président Jawara est en visite à [[Londres]], a lieu une tentative de coup d'État. La Gambie connaît un affaiblissement de son économie et également des allégations de corruption des responsables politiques. Ce coup d'État est perpétré par le Conseil de la gauche révolutionnaire nationale, composé de socialistes et de révolutionnaires du Parti travailliste de Samba Sanyang Kukoi (PDS) et des éléments de la « Force de Campagne » (une force paramilitaire qui a constitué l'essentiel des forces armées du pays). Le président Jawara demanda immédiatement l'aide militaire du Sénégal qui déploie {{nombre|400|hommes}} de troupe en Gambie le {{date-|31 juillet}}. Le {{date-|6 août}}, quelque {{unité|2700 soldats}} sénégalais sont déployés et vainquent les forces rebelles. Entre 500 et {{nobr|800 personnes}} sont tuées lors de ce coup d'État.
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Vers la fin de l'an 2001 et au début 2002, la Gambie termine un cycle complet d'élections présidentielles, législatives et locales, que les observateurs étrangers jugent libres, justes et transparentes, malgré quelques lacunes. Réélu, le président Yahya Jammeh, installé le {{date-|21 décembre 2001}}, conserve un pouvoir obtenu à l'origine par un coup d'État. Son parti, l'[[Alliance patriotique pour la réorientation et la construction]] (APRC), conserve une large majorité à l'Assemblée nationale, en particulier après que la principale force d'opposition [[Parti démocratique unifié]] (UDP) a boycotté les élections législatives.
Vers la fin de l'an 2001 et au début 2002, la Gambie termine un cycle complet d'élections présidentielles, législatives et locales, que les observateurs étrangers jugent libres, justes et transparentes, malgré quelques lacunes. Réélu, le président Yahya Jammeh, installé le {{date-|21 décembre 2001}}, conserve un pouvoir obtenu à l'origine par un coup d'État. Son parti, l'[[Alliance patriotique pour la réorientation et la construction]] (APRC), conserve une large majorité à l'Assemblée nationale, en particulier après que la principale force d'opposition [[Parti démocratique unifié]] (UDP) a boycotté les élections législatives.


Alors qu'elle en est membre depuis 1965, la Gambie, par la voix de son ministre de l'Intérieur, annonce le {{date-|2 octobre 2013}}<ref name="lemonde">{{Lien web |auteur1=[[Le Monde]] |titre=La Gambie se retire du {{lang|en|Commonwealth}} |url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/10/02/la-gambie-se-retire-du-commonwealth_3488849_3212.html |site=https://www.lemonde.fr |date=2 octobre 2013 |consulté le=3 octobre 2013}}.</ref> son retrait du {{lang|en|[[Commonwealth]]}}<ref name="lemonde" />. Le pays refuse les injonctions du Royaume-Uni au sujet des [[droits de l'homme]] alors que le régime du président Yahya Jammeh se fait plus autoritaire et accuse l'organisation d'être néo-coloniale<ref>Florentin Cllomp, « Défection au sein du {{lang|en|Commonwealth}} », in ''[[Le Figaro]]'', vendredi 4 octobre 2013, {{nobr|page 7}}.</ref>{{,}}<ref name="nocom">{{Lien web |titre=UK regrets The Gambia's withdrawal from Commonwealth |url=https://www.bbc.co.uk/news/uk-24376127 |périodique=BBC News |date=3 octobre 2013 |consulté le=4 octobre 2013}}</ref>.
Alors qu'elle en est membre depuis 1965, la Gambie, par la voix de son ministre de l'Intérieur, annonce le {{date-|2 octobre 2013}}<ref name="lemonde">{{Lien web |auteur1=[[Le Monde]] |titre=La Gambie se retire du {{lang|en|Commonwealth}} |url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/10/02/la-gambie-se-retire-du-commonwealth_3488849_3212.html |site=lemonde.fr |date=2 octobre 2013 |consulté le=3 octobre 2013}}.</ref> son retrait du {{lang|en|[[Commonwealth]]}}<ref name="lemonde" />. Le pays refuse les injonctions du Royaume-Uni au sujet des [[droits de l'homme]] alors que le régime du président Yahya Jammeh se fait plus autoritaire et accuse l'organisation d'être néo-coloniale<ref>Florentin Cllomp, « Défection au sein du {{lang|en|Commonwealth}} », in ''[[Le Figaro]]'', vendredi 4 octobre 2013, {{nobr|page 7}}.</ref>{{,}}<ref name="nocom">{{Lien web |titre=UK regrets The Gambia's withdrawal from Commonwealth |url=https://www.bbc.co.uk/news/uk-24376127 |périodique=BBC News |date=3 octobre 2013 |consulté le=4 octobre 2013}}.</ref>.


L'élection présidentielle de décembre 2016 voit [[Adama Barrow]], candidat de l'opposition, remporter la victoire sur le président sortant<ref>{{Article|auteur1=Amadou Ndiaye|auteur2=Amaury Hauchard|titre=En Gambie, défaite historique du président autocrate Yahya Jammeh|périodique=Le Monde|date=02-12-2016|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/12/02/gambie-defaite-historique-du-president-autocrate-yahya-jammeh_5042311_3212.html}}.</ref> dont le mandat court jusqu'au {{date-|18 janvier 2017}}. Le {{date-|19 janvier 2017}}, Adama Barrow prête serment dans l'ambassade gambienne à [[Dakar]] au [[Sénégal]], après le refus du président sortant de céder le pouvoir. Le même jour, l'[[Forces armées du Sénégal|armée sénégalaise]] entre en Gambie, forte d'une résolution de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]<ref>{{Article |langue=fr |titre=Adama Barrow investi président à Dakar, l'intervention militaire en Gambie suspendue |périodique=France 24 |date=2017-01-19 |lire en ligne=http://www.france24.com/fr/20170119-Gambie-adama-barrow-prete-serment-president-yahya-jammeh |consulté le=2017-01-19}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Ekaterina Divina |titre=Gambie : dernière médiation, opération armée suspendue |périodique=Le Monde |date=20 janv. 2017 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/01/20/gambie-derniere-mediation-operation-armee-suspendue_5065762_3212.html}}</ref>. Le {{date-|20 janvier 2017}}, Jammeh accepte de quitter le pouvoir<ref>{{Lien web |titre=Gambie: Le président sortant Jammeh d'accord pour quitter le pays |url=https://www.20minutes.fr/monde/1999815-20170120-gambie-president-sortant-jammeh-accord-quitter-pays |site=20minutes.fr |consulté le=20 janvier 2017}}</ref>, et part en exil le lendemain soir pour [[Conakry]] ([[Guinée]]), avant de rejoindre la [[Guinée équatoriale]]<ref>{{Lien web |auteur1=Cyril Bensimon|titre=Gambie : sous la pression de la Cédéao, le président sortant Yahya Jammeh part en exil|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/01/22/sous-la-pression-de-la-cedeao-le-president-sortant-yahya-jammeh-part-en-exil_5066827_3212.html|site=[[Le Monde]]|date=21 janvier 2017|consulté le=22 janvier 2017}}</ref>.
L'élection présidentielle de décembre 2016 voit [[Adama Barrow]], candidat de l'opposition, remporter la victoire sur le président sortant<ref>{{Article|auteur1=Amadou Ndiaye|auteur2=Amaury Hauchard|titre=En Gambie, défaite historique du président autocrate Yahya Jammeh|périodique=Le Monde|date=02-12-2016|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/12/02/gambie-defaite-historique-du-president-autocrate-yahya-jammeh_5042311_3212.html}}.</ref> dont le mandat court jusqu'au {{date-|18 janvier 2017}}. Le {{date-|19 janvier 2017}}, Adama Barrow prête serment dans l'ambassade gambienne à [[Dakar]] au [[Sénégal]], après le refus du président sortant de céder le pouvoir. Le même jour, l'[[Forces armées du Sénégal|armée sénégalaise]] entre en Gambie, forte d'une résolution de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]<ref>{{Article |langue=fr |titre=Adama Barrow investi président à Dakar, l'intervention militaire en Gambie suspendue |périodique=France 24 |date=2017-01-19 |lire en ligne=http://www.france24.com/fr/20170119-Gambie-adama-barrow-prete-serment-president-yahya-jammeh |consulté le=2017-01-19}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Ekaterina Divina |titre=Gambie : dernière médiation, opération armée suspendue |périodique=Le Monde |date=20 janv. 2017 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/01/20/gambie-derniere-mediation-operation-armee-suspendue_5065762_3212.html}}</ref>. Le {{date-|20 janvier 2017}}, Jammeh accepte de quitter le pouvoir<ref>{{Lien web |titre=Gambie: Le président sortant Jammeh d'accord pour quitter le pays |url=https://www.20minutes.fr/monde/1999815-20170120-gambie-president-sortant-jammeh-accord-quitter-pays |site=20minutes.fr |consulté le=20 janvier 2017}}.</ref>, et part en exil le lendemain soir pour [[Conakry]] ([[Guinée]]), avant de rejoindre la [[Guinée équatoriale]]<ref>{{Lien web |auteur1=Cyril Bensimon|titre=Gambie : sous la pression de la Cédéao, le président sortant Yahya Jammeh part en exil|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/01/22/sous-la-pression-de-la-cedeao-le-president-sortant-yahya-jammeh-part-en-exil_5066827_3212.html|site=[[Le Monde]]|date=21 janvier 2017|consulté le=22 janvier 2017}}.</ref>.


Le {{date-|8 février 2018}}, la Gambie adhère à nouveau au Commonwealth<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Anna Pujol Mazzini|titre=La Gambie rejoint le Commonwealth après quatre ans d’absence |url=http://www.jeuneafrique.com/528455/politique/la-gambie-rejoint-le-commonwealth-apres-quatre-ans-dabsence/|site=jeuneafrique.com|date=8 février 2018|consulté le=13 février 2018}}</ref>.
Le {{date-|8 février 2018}}, la Gambie adhère à nouveau au Commonwealth<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Anna Pujol Mazzini|titre=La Gambie rejoint le Commonwealth après quatre ans d’absence |url=http://www.jeuneafrique.com/528455/politique/la-gambie-rejoint-le-commonwealth-apres-quatre-ans-dabsence/|site=jeuneafrique.com|date=8 février 2018|consulté le=13 février 2018}}.</ref>.


== Politique ==
== Politique ==
{{Article détaillé|Politique en Gambie}}
{{Article détaillé|Politique en Gambie}}
[[Fichier:Adama Barrow 2016 original.jpg|thumb|upright|165px|[[Adama Barrow]], président de la République de Gambie depuis le 19 janvier 2017.]]

=== Organisation des pouvoirs ===
=== Organisation des pouvoirs ===
[[Fichier:Adama Barrow 2016 original.jpg|thumb|upright|[[Adama Barrow]], président de la République de Gambie depuis le 19 janvier 2017.]]


La Gambie est une [[république]] multipartite à régime présidentiel, où le président exerce à la fois les charges de chef de l'État et de [[chef du gouvernement]]. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et l'[[Assemblée nationale (Gambie)|Assemblée nationale]]. La constitution en vigueur a été approuvée en [[1996]].
La Gambie est une [[république]] multipartite à régime présidentiel, où le président exerce à la fois les charges de chef de l'État et de [[chef du gouvernement]]. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et l'[[Assemblée nationale (Gambie)|Assemblée nationale]]. La constitution en vigueur a été approuvée en [[1996]].
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L'Assemblé nationale est constitué de {{nombre|53|sièges}}.
L'Assemblé nationale est constitué de {{nombre|53|sièges}}.


Le {{date|12 décembre 2015}}, le président [[Yahya Jammeh]] déclare que son pays est désormais un « [[État islamique]] », ce que conteste un responsable de l'opposition qui qualifie cette décision d'« inconstitutionnelle »<ref>{{Lien web |auteur1=CC |titre=La Gambie s’autoproclame "État islamique" |url=http://www.europe1.fr/international/la-gambie-sautoproclamme-etat-islamique-2635109 |site=Europe 1 |date=13 décembre 2015 |consulté le=13 décembre 2015}}</ref>, la séparation de l'Église et de l'État étant inscrite dans la [[Constitution de la Gambie|Constitution]]<ref>{{Lien web |titre=Gambie: port du voile obligatoire pour les femmes fonctionnaires |url=http://www.rfi.fr/afrique/20160106-gambie-voile-obligatoire-femmes-fonctionnaires |site=[[Radio France internationale|RFI]] |date=5 janvier 2016}}</ref>. La minorité chrétienne du pays est estimée à 8 %<ref name="AP" />. L'administration impose aux femmes fonctionnaires de se voiler : {{citation|Tout le personnel féminin au sein du gouvernement, des ministères, des départements et des agences gouvernementaux n’est plus autorisé à montrer ses cheveux pendant les heures de travail officielles à compter du 31 décembre 2015. Le personnel féminin est appelé à se couvrir les cheveux et à les attacher<ref name="AP">{{Lien web |auteur1=Jean-Michel Meyer |titre=Voile obligatoire pour les femmes fonctionnaires en Gambie |url=http://www.acteurspublics.com/2016/01/13/voile-obligatoire-pour-les-femmes-fonctionnaires-en-gambie |éditeur=Acteurs publics |date=20 janvier 2016 |consulté le=20 janvier 2016}}</ref>.}} Le {{date|28 janvier 2017}}, le nouveau président, [[Adama Barrow]], annule le changement de forme longue<ref name=jazeera2017>{{Lien web |titre=The Gambia: President Adama Barrow pledges reforms |url=http://www.aljazeera.com/news/2017/01/gambia-president-adama-barrow-pledges-reforms-170128194124520.html |consulté le=29 janvier 2017}}.</ref>.
Le {{date|12 décembre 2015}}, le président [[Yahya Jammeh]] déclare que son pays est désormais un « [[État islamique]] », ce que conteste un responsable de l'opposition qui qualifie cette décision d'« inconstitutionnelle »<ref>{{Lien web |auteur1=CC |titre=La Gambie s’autoproclame "État islamique" |url=http://www.europe1.fr/international/la-gambie-sautoproclamme-etat-islamique-2635109 |site=Europe 1 |date=13 décembre 2015 |consulté le=13 décembre 2015}}.</ref>, la séparation de l'Église et de l'État étant inscrite dans la [[Constitution de la Gambie|Constitution]]<ref>{{Lien web |titre=Gambie: port du voile obligatoire pour les femmes fonctionnaires |url=http://www.rfi.fr/afrique/20160106-gambie-voile-obligatoire-femmes-fonctionnaires |site=[[Radio France internationale|RFI]] |date=5 janvier 2016}}.</ref>. La minorité chrétienne du pays est estimée à 8 %<ref name="AP" />. L'administration impose aux femmes fonctionnaires de se voiler : {{citation|Tout le personnel féminin au sein du gouvernement, des ministères, des départements et des agences gouvernementaux n’est plus autorisé à montrer ses cheveux pendant les heures de travail officielles à compter du 31 décembre 2015. Le personnel féminin est appelé à se couvrir les cheveux et à les attacher<ref name="AP">{{Lien web |auteur1=Jean-Michel Meyer |titre=Voile obligatoire pour les femmes fonctionnaires en Gambie |url=http://www.acteurspublics.com/2016/01/13/voile-obligatoire-pour-les-femmes-fonctionnaires-en-gambie |éditeur=Acteurs publics |date=20 janvier 2016 |consulté le=20 janvier 2016}}.</ref>.}} Le {{date|28 janvier 2017}}, le nouveau président, [[Adama Barrow]], annule le changement de forme longue<ref name=jazeera2017>{{Lien web |titre=The Gambia: President Adama Barrow pledges reforms |url=http://www.aljazeera.com/news/2017/01/gambia-president-adama-barrow-pledges-reforms-170128194124520.html |consulté le=29 janvier 2017}}.</ref>.


=== Tendances politiques et élections ===
=== Tendances politiques et élections ===
Le premier [[président de la République de Gambie]] est [[Dawda Jawara]], à partir de 1970 lorsque le pays devient une République, succédant ainsi à la reine du [[Royaume-Uni]] [[Élisabeth II]].
Le premier [[président de la république de Gambie]] est [[Dawda Jawara]], à partir de 1970 lorsque le pays devient une République, succédant ainsi à la reine du [[Royaume-Uni]] [[Élisabeth II]].


[[Yahya Jammeh]] est au pouvoir à partir du coup d'État du {{date-|23 juillet 1994}}. Il est ensuite élu au suffrage universel le {{date-|27 septembre 1996}} puis réélu le {{date-|18 octobre 2001}}, le {{date-|22 septembre 2006}} et le {{date-|24 novembre 2011}}. Son parti, l'[[Alliance patriotique pour la réorientation et la construction]], domine la vie politique locale sans être pour autant [[parti unique]] de manière officielle.
[[Yahya Jammeh]] est au pouvoir à partir du coup d'État du {{date-|23 juillet 1994}}. Il est ensuite élu au suffrage universel le {{date-|27 septembre 1996}} puis réélu le {{date-|18 octobre 2001}}, le {{date-|22 septembre 2006}} et le {{date-|24 novembre 2011}}. Son parti, l'[[Alliance patriotique pour la réorientation et la construction]], domine la vie politique locale sans être pour autant [[parti unique]] de manière officielle.
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=== Administration territoriale ===
=== Administration territoriale ===
{{Article détaillé|Subdivisions de la Gambie}}
{{Article détaillé|Subdivisions de la Gambie}}
[[Image:Gambia-karte-politisch.png|vignette|950px|Régions administratives de la Gambie]]

La Gambie est subdivisée en six régions qui sont d'ouest en est :
La Gambie est subdivisée en six régions qui sont d'ouest en est :
* {{lang|en|Greater Banjul Division}}, autour de la capitale [[Banjul]] ;
* {{lang|en|Greater Banjul Division}}, autour de la capitale [[Banjul]] ;
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=== Politique étrangère ===
=== Politique étrangère ===
En 2013, la Gambie avait annoncé son retrait du Commonwealth, en dénonçant une « institution néo-coloniale ». « Le gouvernement a décidé que la Gambie ne sera jamais membre d'une institution néo-coloniale et ne fera jamais partie d'une institution représentant une extension du colonialisme », avait déclaré le gouvernement de Banjul<ref>{{Lien web |langue=Français |titre=La Gambie se retire du Commonwealth |url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/10/02/la-gambie-se-retire-du-commonwealth_3488849_3212.html |site=Le Monde |date=02 octobre 2013 |consulté le=12 décembre 2021}}</ref>.
En 2013, la Gambie avait annoncé son retrait du Commonwealth, en dénonçant une « institution néo-coloniale ». « Le gouvernement a décidé que la Gambie ne sera jamais membre d'une institution néo-coloniale et ne fera jamais partie d'une institution représentant une extension du colonialisme », avait déclaré le gouvernement de Banjul<ref>{{Lien web |langue=Français |titre=La Gambie se retire du Commonwealth |url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/10/02/la-gambie-se-retire-du-commonwealth_3488849_3212.html |site=Le Monde |date=02 octobre 2013 |consulté le=12 décembre 2021}}.</ref>.


== Économie ==
== Économie ==
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Selon l'[[Indice de liberté économique|Index of Economic Freedom]], l'économie de la Gambie est parmi les moins libérales du monde<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Gambia Economy: Population, GDP, Inflation, Business, Trade, FDI, Corruption|url=http://www.heritage.org/index/country/gambia|site=www.heritage.org|consulté le=2020-05-27}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Gambie - Degré de liberté pour entreprendre {{!}} Statistiques|url=http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=GMB&codeTheme=9&codeTheme2=9&codeStat=HFI.ENTREPRISE&codeStat2=x|site=perspective.usherbrooke.ca|consulté le=2020-05-27}}</ref>. Elle est classée 123{{e}} en 2020 et donc très en dessous de la moyenne mondiale. Le droit de propriété est en pratique peu respecté, malgré une légère amélioration. La corruption reste très importante<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Gambia|url=https://www.transparency.org/en/countries/gambia|site=Transparency.org|consulté le=2020-05-27}}</ref>.
Selon l'[[Indice de liberté économique|Index of Economic Freedom]], l'économie de la Gambie est parmi les moins libérales du monde<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Gambia Economy: Population, GDP, Inflation, Business, Trade, FDI, Corruption|url=http://www.heritage.org/index/country/gambia|site=heritage.org|consulté le=2020-05-27}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Gambie - Degré de liberté pour entreprendre {{!}} Statistiques|url=http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=GMB&codeTheme=9&codeTheme2=9&codeStat=HFI.ENTREPRISE&codeStat2=x|site=perspective.usherbrooke.ca|consulté le=2020-05-27}}.</ref>. Elle est classée 123{{e}} en 2020 et donc très en dessous de la moyenne mondiale. Le droit de propriété est en pratique peu respecté, malgré une légère amélioration. La corruption reste très importante<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Gambia|url=https://www.transparency.org/en/countries/gambia|site=Transparency.org|consulté le=2020-05-27}}.</ref>.


== Population ==
== Population ==
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[[Fichier:BundungMosque.jpg|thumb|Mosquée à [[Serrekunda]].]]
[[Fichier:BundungMosque.jpg|thumb|Mosquée à [[Serrekunda]].]]


La population de la Gambie est estimée à {{nombre|1.96|million}} d'habitants en [[2015]]. La croissance démographique annuelle est de 2,2 % et le taux d’urbanisation est de 57 %. En 2013, elle est composée à 39,2 % de personnes de 0 à {{nombre|14|ans}}, à 57,6 % de personnes de 15 à {{nombre|64|ans}} et de 3,2 % de personnes de {{nombre|65|ans}} ou plus. Sa densité humaine est de {{nombre|167|{{abréviation discrète|hab.|habitants}}/km{{exp|2}}}}.
La population de la Gambie est estimée à {{nombre|1.96|million}} d'habitants en [[2015]]. La croissance démographique annuelle est de 2,2 % et le taux d’urbanisation est de 57 %. En 2013, elle est composée à 39,2 % de personnes de 0 à {{nombre|14|ans}}, à 57,6 % de personnes de {{nombre|15 à 64|ans}} et de 3,2 % de personnes de {{nombre|65|ans}} ou plus. Sa densité humaine est de {{nombre|167|{{abréviation discrète|hab.|habitants}}/km{{exp|2}}}}.


En 2013, son taux de croissance de la population est 2,3 %. En 2015, le taux de natalité estimé est de {{unité|30.86|‰}}, le taux de mortalité de {{unité|7.15|‰}}, le taux de mortalité infantile de {{unité|63.9|‰}}, le taux de fécondité de {{nombre|3.73|enfants/femme}} et le taux de migration de {{unité|2.12|‰}}.
En 2013, son taux de croissance de la population est 2,3 %. En 2015, le taux de natalité estimé est de {{unité|30.86|‰}}, le taux de mortalité de {{unité|7.15|‰}}, le taux de mortalité infantile de {{unité|63.9|‰}}, le taux de fécondité de {{nombre|3.73|enfants/femme}} et le taux de migration de {{unité|2.12|‰}}.
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[[Fichier:1907190-Travel Picture-The Gambia.jpg|thumb|Jeunes Gambiennes.]]
[[Fichier:1907190-Travel Picture-The Gambia.jpg|thumb|Jeunes Gambiennes.]]


Environ 90 % de la population est [[islam|musulmane]] et 8 % [[christianisme|chrétienne]]<ref>{{Lien web |titre=La Gambie impose le port du voile dans ses administrations |url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/01/06/la-gambie-impose-le-port-du-voile-dans-ses-administrations_4842491_3212.html |site=lemonde.fr |date=6 janvier 2016 |consulté le=6 janvier 2016}}</ref>. Entre 1 et 2 % est [[animisme|animiste]] (extrême Est du pays).
Environ 90 % de la population est [[islam|musulmane]] et 8 % [[christianisme|chrétienne]]<ref>{{Lien web |titre=La Gambie impose le port du voile dans ses administrations |url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/01/06/la-gambie-impose-le-port-du-voile-dans-ses-administrations_4842491_3212.html |site=lemonde.fr |date=6 janvier 2016 |consulté le=6 janvier 2016}}.</ref>. Entre 1 et 2 % est [[animisme|animiste]] (extrême Est du pays).


=== Langues ===
=== Langues ===
{{Article détaillé|Langues en Gambie}}
{{Article détaillé|Langues en Gambie}}


L'anglais est la langue officielle de la Gambie{{note| groupe="Note" |texte=En 2014, le président Yahya Jammeh déclare que son pays va abandonner l'anglais comme langue officielle. En 2018, cela n’est toujours pas entré dans les faits}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Gambie veut abandonner l’anglais comme langue officielle |url=http://www.rfi.fr/afrique/20140312-gambie-veut-abandonner-anglais-comme-langue-officielle |éditeur=RFI |date=12 mars 2014 |consulté le=7 mars 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Gambie. Ne parlez plus anglais ! |périodique=Courrier International |date=14 mars 2014 |lire en ligne=https://www.courrierinternational.com/article/2014/03/15/ne-parlez-plus-anglais |consulté le=7 mars 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Présentation de la Gambie |url=http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/gambie/presentation-de-la-gambie/ |site=diplomatie.gouv.fr}}</ref>, son usage est donc répandu. Les autres langues pratiquées sont le [[Langues mandingues|mandingue]], le [[wolof (langue)|wolof]], le [[peul]], le [[Soninké (langue)|soninké]], le [[Sérère (langue)|sérère]], le [[Krio (langue)|krio]] et d'autres langues vernaculaires<ref name="cia" />. En raison de la situation géographique du pays, la connaissance du [[français]] (la langue officielle du [[Sénégal]] qui entoure le pays) est relativement répandue<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Journée de la Francophonie: reportages en Gambie et en RDC |url=http://www.rfi.fr/afrique/20180319-journee-francophonie-reportages-gambie-rdc-kinshasa-banjul |site=RFI Afrique |consulté le=2019-10-21}}</ref>. Le pays est membre observateur de l'[[Organisation internationale de la francophonie]] depuis 2018<ref>{{Lien web |langue=fr |nom1=AFP |prénom1=Ouest-France avec |titre=Francophonie. L’Irlande, Malte, la Louisiane et la Gambie acceptés en tant qu’observateurs |url=https://www.ouest-france.fr/europe/france/francophonie-l-irlande-malte-la-louisiane-et-la-gambie-acceptes-en-tant-qu-observateurs-6013086 |site=Ouest-France.fr |date=2018-10-11 |consulté le=2019-10-21}}</ref>.
L'anglais est la langue officielle de la Gambie{{note| groupe="Note" |texte=En 2014, le président Yahya Jammeh déclare que son pays va abandonner l'anglais comme langue officielle. En 2018, cela n’est toujours pas entré dans les faits}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Gambie veut abandonner l’anglais comme langue officielle |url=http://www.rfi.fr/afrique/20140312-gambie-veut-abandonner-anglais-comme-langue-officielle |éditeur=RFI |date=12 mars 2014 |consulté le=7 mars 2016|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Gambie. Ne parlez plus anglais ! |périodique=Courrier International |date=14 mars 2014 |lire en ligne=https://www.courrierinternational.com/article/2014/03/15/ne-parlez-plus-anglais |consulté le=7 mars 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Présentation de la Gambie |url=http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/gambie/presentation-de-la-gambie/ |site=diplomatie.gouv.fr}}.</ref>, son usage est donc répandu. Les autres langues pratiquées sont le [[Langues mandingues|mandingue]], le [[wolof (langue)|wolof]], le [[peul]], le [[Soninké (langue)|soninké]], le [[Sérère (langue)|sérère]], le [[Krio (langue)|krio]] et d'autres langues vernaculaires<ref name="cia" />. En raison de la situation géographique du pays, la connaissance du [[français]] (la langue officielle du [[Sénégal]] qui entoure le pays) est relativement répandue<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Journée de la Francophonie: reportages en Gambie et en RDC |url=http://www.rfi.fr/afrique/20180319-journee-francophonie-reportages-gambie-rdc-kinshasa-banjul |site=RFI Afrique |consulté le=2019-10-21}}.</ref>. Le pays est membre observateur de l'[[Organisation internationale de la francophonie]] depuis 2018<ref>{{Lien web |langue=fr |nom1=AFP |prénom1=Ouest-France avec |titre=Francophonie. L’Irlande, Malte, la Louisiane et la Gambie acceptés en tant qu’observateurs |url=https://www.ouest-france.fr/europe/france/francophonie-l-irlande-malte-la-louisiane-et-la-gambie-acceptes-en-tant-qu-observateurs-6013086 |site=Ouest-France.fr |date=2018-10-11 |consulté le=2019-10-21}}.</ref>.


=== Ethnies ===
=== Ethnies ===
Plusieurs groupes ethniques vivent en Gambie, chacun conservant sa propre langue et ses traditions. L'ethnie des [[mandingues]] est la plus influente, suivie par les [[Peuls|Fulas]], [[Wolofs]], [[Diolas]], [[Soninkés|Serahules]], [[Sérères]], [[Manjaques]] et les [[Baïnouks|Bianunkas]]. Les gens de Krio, connus localement sous le nom d'[[Aku (peuple)|Akus]], constituent l'une des plus petites minorités ethniques en Gambie<ref name="cia" />. Ils sont les descendants du peuple créole de la [[Sierra Leone]] et sont traditionnellement concentrés dans la capitale.
Plusieurs groupes ethniques vivent en Gambie, chacun conservant sa propre langue et ses traditions. L'ethnie des [[Malinkés]] (''mandingues'') est la plus influente, suivie par les [[Peuls|Fulas]], [[Wolofs]], [[Diolas]], [[Soninkés|Serahules]], [[Sérères]], [[Manjaques]] et les [[Baïnouks|Bianunkas]]. Les gens de Krio, connus localement sous le nom d'[[Aku (peuple)|Akus]], constituent l'une des plus petites minorités ethniques en Gambie<ref name="cia" />. Ils sont les descendants du peuple créole de la [[Sierra Leone]] et sont traditionnellement concentrés dans la capitale.
Il y a environ {{nombre|3500|résidents}} non-africains, dont des Européens et des familles d'origine libanaise, syrienne et arménienne (environ 0,23 % de la population totale). Une grande partie de la minorité européenne était britannique et a quitté le pays après l'indépendance. Le pays compte environ {{unité|5000|métis}}, issus d'unions entre des noirs Africains et Européens , qui sont souvent considérés comme des Créoles, et qui sont majoritairement Chrétiens. Depuis une période récente, des Chinois sont présents dans le pays, et travaillent surtout dans les secteurs du commerce, et du BTP (bâtiments et travaux publics).
Il y a environ {{nombre|3500|résidents}} non-africains, dont des Européens et des familles d'origine libanaise, syrienne et arménienne (environ 0,23 % de la population totale). Une grande partie de la minorité européenne était britannique et a quitté le pays après l'indépendance. Le pays compte environ {{unité|5000|métis}}, issus d'unions entre des noirs Africains et Européens , qui sont souvent considérés comme des Créoles, et qui sont majoritairement Chrétiens. Depuis une période récente, des Chinois sont présents dans le pays, et travaillent surtout dans les secteurs du commerce, et du BTP (bâtiments et travaux publics).


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[[Fichier:Gambian classroom.jpg|thumb|Salle de classe au lycée d'Armitage.]]
[[Fichier:Gambian classroom.jpg|thumb|Salle de classe au lycée d'Armitage.]]


L'éducation primaire est gratuite et obligatoire en Gambie. Le manque de ressources et d'infrastructures éducative rend sa mise en œuvre difficile<ref name="ilab">{{Lien web |langue=en |auteur1={{Lien|trad=Bureau of International Labor Affairs|fr=Bureau of International Labor Affairs|texte=Bureau of International Labor Affairs}} |titre=The Gambia. 2001 Findings on the Worst Forms of Child Labor |url=http://www.dol.gov/ilab/media/reports/iclp/tda2001/gambia.htm |date=2002}}.</ref>. En 1995, le taux brut de scolarisation primaire était de 77,1 % et le taux net de scolarisation primaire était de 64,7 %<ref name=ilab/>. Les frais de scolarité ont longtemps empêché de nombreux enfants de fréquenter l'école, mais en février 1998, le président [[Yahya Jammeh|Jammeh]] a rendu l'école primaire gratuite. Les filles représentent environ 52 % des élèves des écoles primaires. Le chiffre peut être inférieur pour les filles dans les zones rurales, où la pauvreté et les facteurs culturels empêchent les parents d'envoyer les filles à l'école. Environ 20 % des enfants d'âge scolaire fréquentent des écoles coraniques.
L'éducation primaire est gratuite et obligatoire en Gambie. Le manque de ressources et d'infrastructures éducative rend sa mise en œuvre difficile<ref name="ilab">{{Lien web |langue=en |auteur1={{Lien|trad=Bureau of International Labor Affairs|fr=Bureau of International Labor Affairs|texte=Bureau of International Labor Affairs}} |titre=The Gambia. 2001 Findings on the Worst Forms of Child Labor |url=http://www.dol.gov/ilab/media/reports/iclp/tda2001/gambia.htm |date=2002|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. En 1995, le taux brut de scolarisation primaire était de 77,1 % et le taux net de scolarisation primaire était de 64,7 %<ref name=ilab/>. Les frais de scolarité ont longtemps empêché de nombreux enfants de fréquenter l'école, mais en février 1998, le président [[Yahya Jammeh|Jammeh]] a rendu l'école primaire gratuite. Les filles représentent environ 52 % des élèves des écoles primaires. Le chiffre peut être inférieur pour les filles dans les zones rurales, où la pauvreté et les facteurs culturels empêchent les parents d'envoyer les filles à l'école. Environ 20 % des enfants d'âge scolaire fréquentent des écoles coraniques.


=== Religion ===
=== Religion ===
La Gambie fut proclamé [[Islam|État islamique]] le 13 décembre 2015 par le président [[Yahya Jammeh]]<ref>{{Lien web |titre=Le président de la Gambie annonce que son pays est désormais un État islamique |url=https://www.france24.com/fr/20151213-gambie-etat-islamique-yahya-jammeh-banjul |site=[[France 24]] |date=2015-12-13 |consulté le=2019-09-06}}.</ref>. Cette décision est annulée le 28 janvier 2017, par le nouveau président Adama Barrow<ref name=jazeera2017/>.
La Gambie fut proclamé [[Islam|État islamique]] le {{date-|13 décembre 2015}} par le président [[Yahya Jammeh]]<ref>{{Lien web |titre=Le président de la Gambie annonce que son pays est désormais un État islamique |url=https://www.france24.com/fr/20151213-gambie-etat-islamique-yahya-jammeh-banjul |site=[[France 24]] |date=2015-12-13 |consulté le=2019-09-06}}.</ref>. Cette décision est annulée le {{date-|28 janvier 2017}} par le nouveau président Adama Barrow<ref name=jazeera2017/>.


Selon le [[Pew Research Center]], en 2010, 95,1 % des habitants de la Gambie sont [[musulman]]s et 4,5 % sont [[christianisme|chrétiens]] (3% de [[catholicisme|catholiques]] et 1,5 % de [[Protestantisme|protestants]])<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Religions in Gambia |url=http://www.globalreligiousfutures.org/countries/gambia#/?affiliations_religion_id=0&affiliations_year=2010&region_name=All%2520Countries&restrictions_year=2016 |site=globalreligiousfutures.org |consulté le=2019-09-06}}</ref>.
Selon le [[Pew Research Center]], en 2010, 95,1 % des habitants de la Gambie sont [[musulman]]s et 4,5 % sont [[christianisme|chrétiens]] (3% de [[catholicisme|catholiques]] et 1,5 % de [[Protestantisme|protestants]])<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Religions in Gambia |url=http://www.globalreligiousfutures.org/countries/gambia#/?affiliations_religion_id=0&affiliations_year=2010&region_name=All%2520Countries&restrictions_year=2016 |site=globalreligiousfutures.org |consulté le=2019-09-06}}.</ref>.


== Culture ==
== Culture ==
{{Article détaillé|Culture de la Gambie}}
{{Article détaillé|Culture de la Gambie}}


Bien que la Gambie soit le plus petit pays de l’Afrique continentale, sa culture est diverse. Ses frontières nationales décrivent une bande étroite de chaque côte du fleuve Gambie, un cours d'eau qui joue un rôle vital dans le destin de la nation et est connu localement et simplement comme « la rivière ». Sans barrières naturelles, la Gambie est la maison de la plupart des groupes ethniques qui sont présents dans toute l'Afrique de l'Ouest, en particulier ceux du Sénégal. Les Européens figurent également en bonne place dans l'histoire de la Gambie car le fleuve Gambie est navigable profondément dans le continent, une particularité géographique qui fait de ce secteur l'un des sites les plus favorables pour la traite des esclaves du {{s mini-|XV|e}} au {{s mini-|XVII|e}} siècles. La traite est interdite au {{s-|XIX|e}}.
Bien que la Gambie soit le plus petit pays de l’Afrique continentale, sa culture est diverse. Ses frontières nationales décrivent une bande étroite de chaque côte du fleuve Gambie, un cours d'eau qui joue un rôle vital dans le destin de la nation et est connu localement et simplement comme « la rivière ». Sans barrières naturelles, la Gambie est la maison de la plupart des groupes ethniques qui sont présents dans toute l'Afrique de l'Ouest, en particulier ceux du Sénégal. Les Européens figurent également en bonne place dans l'histoire de la Gambie car le fleuve Gambie est navigable profondément dans le continent, une particularité géographique qui fait de ce secteur l'un des sites les plus favorables pour la traite des esclaves du {{sp-|XV|au|XVII}}. La traite est interdite au {{s-|XIX}}.


Une partie de cette histoire a été popularisée par le roman [[Racines (roman, Haley)|''Racines'']] d'[[Alex Haley]] et par la [[Racines (mini-série, 1977)|série télévisée]] qui a suivi, récit dont le début se déroule en Gambie.
Une partie de cette histoire a été popularisée par le roman ''[[Racines (roman)|Racines]]'' d'[[Alex Haley]] et par la [[Racines (mini-série, 1977)|série télévisée]] qui a suivi, récit dont le début se déroule en Gambie.


=== Cuisine ===
=== Cuisine ===
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La musique de la Gambie est étroitement liée avec la [[Musique sénégalaise|musique du Sénégal]], qui entoure ses frontières intérieures. Elle fusionne la musique occidentale populaire et la danse, avec ''« [[sabar]] »'', les tambours et la danse traditionnelle des [[Wolofs]] et des [[Sérères]].
La musique de la Gambie est étroitement liée avec la [[Musique sénégalaise|musique du Sénégal]], qui entoure ses frontières intérieures. Elle fusionne la musique occidentale populaire et la danse, avec ''« [[sabar]] »'', les tambours et la danse traditionnelle des [[Wolofs]] et des [[Sérères]].


On y compte un nombre important de dynasties de [[griot]]s [[mandingues]], les hommes (''jalikeolu'') jouant de la musique avec la [[kora]], tandis que le chant est de préférence assuré par les femmes (''jalimusoolu''), dont l'instrument privilégié est le ''neo'', une tige en fer à percussion. La famille Susso est un des exemples de ces dynasties, avec un oncle paternel, Bamba Susso très célèbre, un neveu, [[Papa Susso]] qui a fait carrière aux États-Unis, sa sœur, Gai Sakiliba qui après avoir appris auprès de sa mère et de son père, a continué après leur mort son apprentissage auprès de sa tante, Silami Sakiliba, elle aussi très estimée<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Marloes Janson |titre chapitre=Gai Sakiliba, portrait d'une ''jalimusoo'' de Gambie |auteurs ouvrage=Brunhilde Biebuyck et Boniface Mongo-Mboussa |titre ouvrage=Griot réel, griot rêvé |éditeur=L'Harmattan |collection=Africultures |numéro dans collection=61 |mois=novembre |année=2004 |isbn=2-7475-6523-8 |passage=74-85}}</ref>.
On y compte un nombre important de dynasties de [[griot]]s [[malinkés]], les hommes (''jalikeolu'') jouant de la musique avec la [[kora]], tandis que le chant est de préférence assuré par les femmes (''jalimusoolu''), dont l'instrument privilégié est le ''neo'', une tige en fer à percussion. La famille Susso est un des exemples de ces dynasties, avec un oncle paternel, Bamba Susso très célèbre, un neveu, [[Papa Susso]] qui a fait carrière aux États-Unis, sa sœur, Gai Sakiliba qui après avoir appris auprès de sa mère et de son père, a continué après leur mort son apprentissage auprès de sa tante, Silami Sakiliba, elle aussi très estimée<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Marloes Janson |titre chapitre=Gai Sakiliba, portrait d'une ''jalimusoo'' de Gambie |auteurs ouvrage=Brunhilde Biebuyck et Boniface Mongo-Mboussa |titre ouvrage=Griot réel, griot rêvé |éditeur=L'Harmattan |collection=Africultures |numéro dans collection=61 |mois=novembre |année=2004 |isbn=2-7475-6523-8 |passage=74-85}}</ref>.

=== Tourisme ===
La Gambie offre une destination touristique, également connue pour le tourisme sexuel des femmes occidentales<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Gambia Gov't Warns Old White Women to Stop Exploiting Teens for Sex Tourism |url=https://www.youtube.com/watch?v=doZbKR6csxA |consulté le=2022-09-21}}</ref>.

== Codes ==
La '''Gambie''' a pour codes :
* C5, selon la [[liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs]] ;
* GB, selon la [[Code OACI des aéroports|liste des préfixes des codes OACI des aéroports]] ;
* GA, selon la [[liste des codes pays utilisés par l'OTAN]], code alpha-2 ;
* GAM, selon la [[liste des codes pays du CIO]] ;
* GM, selon la norme [[ISO 3166-1]] (liste des codes pays), code alpha-2 ;
* GMB, selon la norme [[ISO 3166-1]] (liste des codes pays), code alpha-3 ;
* GMB, selon la [[liste des codes pays utilisés par l'OTAN]], code alpha-3 ;
* WAG, selon la [[liste des codes internationaux des plaques minéralogiques]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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{{Catégorie principale}}
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=== Articles connexes ===
* [[Gambie (fleuve)]]
* [[Droits LGBT en Gambie]]


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
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* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Arnold Hughes |auteur2=David Perfect |titre=Historical Dictionary of The Gambia |éditeur=Scarecrow Press |année=2008 |pages totales=376 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=0C1eWHq8LZ4C&dq=gambia}}.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Arnold Hughes |auteur2=David Perfect |titre=Historical Dictionary of The Gambia |éditeur=Scarecrow Press |année=2008 |pages totales=376 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=0C1eWHq8LZ4C&dq=gambia}}.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Allan Carpenter |auteur2=Loyd Kepferle |auteur3=Susan Kepferle |titre=The Gambia |éditeur=Childrens Press |année=1977 |pages totales=96 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=4AEOAQAAMAAJ&dq=gambia}}.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Allan Carpenter |auteur2=Loyd Kepferle |auteur3=Susan Kepferle |titre=The Gambia |éditeur=Childrens Press |année=1977 |pages totales=96 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=4AEOAQAAMAAJ&dq=gambia}}.

=== Article connexe ===
* [[Gambie (fleuve)]]
* [[Droits LGBT en Gambie]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
{{Liens}}
* {{Bases}}
* {{Dictionnaires}}


{{Palette|Pays d'Afrique|Pays d'Afrique et organisations africaines|Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest|Organisation de la coopération islamique}}
{{Palette|Pays d'Afrique|Pays d'Afrique et organisations africaines|Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest|Organisation de la coopération islamique}}

Version du 1 mai 2024 à 08:25

République de Gambie

(en) Republic of The Gambia

Drapeau
Drapeau de la Gambie
Blason
Armoiries de la Gambie
Devise en anglais : Progress, Peace, Prosperity (« Progrès, Paix, Prospérité »)
Hymne en anglais : For The Gambia Our Homeland (« Pour la Gambie notre patrie »)
Fête nationale
· Événement commémoré
Indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni ()
Description de l'image Gambia (orthographic projection with inset).svg.
Description de l'image Gambie carte.gif.
Administration
Forme de l'État République présidentielle
Président de la République Adama Barrow
Vice-président de la République Muhammad B.S. Jallow
Parlement Assemblée nationale
Langues officielles Anglais
Capitale Banjul

13° 28′ N, 16° 36′ O

Géographie
Plus grande ville Serrekunda
Superficie totale 11 300 km2
(classé 158e)
Superficie en eau 11,5 %
Fuseau horaire UTC +0
Histoire
Indépendance Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
date
Démographie
Gentilé Gambien, Gambienne
Population totale (2020[1]) 2 173 999 hab.
(classé 146e)
Densité 192 hab./km2
Économie
Monnaie Dalasi (GMD)
Développement
IDH (2021) en diminution 0,500[2] (faible ; 174e)
IDHI (2021) en augmentation 0,348[2] (137e)
Coefficient de Gini (2020) 38,8 %[3]
Indice d'inégalité de genre (2021) 0,611[2] (153e)
Indice de performance environnementale (2022) en augmentation 36,4[4] (122e)
Divers
Code ISO 3166-1 GMB, GM
Domaine Internet .gm
Indicatif téléphonique +220
Organisations internationales Drapeau des Nations uniesONU
Drapeau de l'Union africaineUA
Icône du CommonwealthCommonwealth
BAD
CEDEAO
CEN-SAD
ZPCAS
CIR

La Gambie, en forme longue la république de Gambie (en anglais : Gambia ou The Gambia, et Republic of The Gambia), est un pays d'Afrique de l'Ouest.

Longue bande de terre sinueuse s'étirant sur plus de 320 km le long du fleuve Gambie, la Gambie est complètement enclavée dans le Sénégal au nord[Note 1], au sud et à l'est. Elle est bordée à l'ouest par l’océan Atlantique où se situe l'embouchure du fleuve Gambie. Ces limites correspondent au cours et à la vallée peu profonde du fleuve Gambie qui coule d'est en ouest à travers le pays. Sa superficie est de 11 300 km2 (c'est le pays d'Afrique continentale ayant la plus petite superficie), pour une population d'un peu plus de deux millions d'habitants (estimation 2018). Banjul est la capitale et les plus grandes villes sont Serrekunda et Brikama.

La Gambie partage des racines historiques avec les autres pays d’Afrique de l'Ouest qui ont connu la pratique de la traite des esclaves. Le commerce des esclaves est à l'origine de la mise en place et de la tenue d'une colonie sur le fleuve Gambie ; d'abord par les Portugais, époque au cours de laquelle le pays s'appelle « A Gâmbia », et plus tard par les Britanniques. En 1965, la Gambie obtient son indépendance du Royaume-Uni.

Depuis la proclamation de la république, en 1970, la Gambie a eu trois dirigeants : le président Dawda Jawara, qui a gouverné le pays de 1970 à 1994 avant que Yahya Jammeh prenne le pouvoir lors d'un coup d’État en tant que jeune officier de l'armée. Le , Adama Barrow gagne l'élection présidentielle mais le président sortant, Yahya Jammeh, ne reconnaît pas sa défaite. Une délégation de la CÉDÉAO (dont la Gambie est un État membre) a tenté de régler la situation pacifiquement, mais à l'issue de l'échec des négociations, le , l'armée sénégalaise est intervenue en Gambie, à la suite du vote d'une résolution de l'Organisation des Nations unies (ONU). Le soir du , Yahya Jammeh décide, sous la pression de l'ONU et des pays voisins, de quitter la Gambie, et de s'exiler en Guinée équatoriale. Cette décision permet désormais à Adama Barrow d'exercer le pouvoir.

Le , Adama Barrow est réélu Président de la République de Gambie.

L'économie de la Gambie est dominée par l'agriculture, la pêche et le tourisme. Environ un tiers de la population vit sous le seuil international de pauvreté de 1,25 dollar par jour.

Géographie

La Gambie est un pays quasiment enclavé dans le Sénégal avec lequel elle partage 749 km de frontière terrestre. Son territoire s’étend le long des 320 derniers kilomètres du cours du fleuve Gambie jusqu'à son embouchure, et de 20 à 50 km de part et d’autre des rives du cours d'eau. Son littoral donnant sur l'océan Atlantique s'étend sur 80 km, avec sa capitale Banjul qui se trouve à l'embouchure du fleuve Gambie. Le relief du pays est plat et ne s’élève jamais au-delà de 53 mètres au-dessus du niveau de la mer[1].

La situation d'enclave pose dès les origines la question du contrôle des frontières des deux empires français et britannique. La Gambie et son port, Banjul, sont un lieu de trafics commerciaux et de contrebandes, notamment des ressources naturelles de Casamance, mal reliée au reste du Sénégal.

Des conflits récurrents pour le contrôle des flux commerciaux alternent avec des tentatives de coopération avec, par exemple, une Confédération de Sénégambie, de 1982 à 1989. En 2016, la frontière avec la Gambie est bloquée durant trois mois par le Sénégal, perturbant le lien vers la Casamance[5],[6].

Climat

La Gambie a un climat tropical, avec une saison chaude et pluvieuse (avec des précipitations de 900 à 1 400 mm, croissantes d’est en ouest), de juin à novembre, et une saison plus fraîche de décembre à mai avec moins de précipitations.

Ce climat est semblable à celui du Sénégal, du Mali et du Nord du Bénin[7].

Environnement

Transports

En 2005 la Gambie possède 3 742 km de routes dont 723 km goudronnées, et 400 km de voies navigables. Elle est dépourvue de réseau ferré[8].

L'aéroport de Banjul est le seul aéroport international du pays.

Histoire

Période pré-coloniale

L'île James.

Les commerçants arabes donnent les premiers témoignages écrits de la région aux environs des IXe et Xe siècles. Au cours du Xe siècle, les marchands et savants musulmans établissent des communautés dans plusieurs centres commerciaux de l'Afrique de l'Ouest ; s'établissent alors des routes commerciales à travers le Sahara, entraînant un grand commerce d’exportation d'esclaves, d'or et d'ivoire et d'importation de produits manufacturés.

Vers le XIe ou le XIIe siècle, les dirigeants des royaumes tels que le Tekrour (une monarchie centrée sur le fleuve Sénégal, juste au nord), ancienne Ghana et Gao, sont convertis à l'islam. Au début du XIVe siècle, la Gambie fait partie de l'empire du Mali. Les Portugais atteignent la zone par la mer dans le milieu du XVe siècle, et commencent le commerce extérieur.

À son apogée, au XIVe siècle, l'empire du Mali s'étend jusqu'en Gambie.

Colonisation européenne

Carte de l'île James et de fort Gambie (1755).

En 1455, les Portugais installent des comptoirs le long du fleuve Gambie à partir desquels ils organisent la traite des Noirs. Le Portugal vend ses droits sur ces territoires au Royaume-Uni en 1588. En 1723, la Compagnie britannique d'Afrique achète de la terre en Gambie.

De 1651 à 1661, une partie de la Gambie, l'île de Saint Andrews, actuelle île James, constitue une colonie de la république des Deux Nations, polonaise et lituanienne, par le biais de son duché de Courlande. Pendant presque un siècle, l'embouchure du fleuve Gambie est disputée entre le duché de Courlande, fondateur du Fort James, et la Hollande. La Courlande était un duché vassal de la Pologne-Lituanie à l'époque, situé sur le territoire de l'actuelle Lettonie et qui disposait d'une importante flotte commerciale. Malgré cela, les Britanniques prennent finalement le dessus.

Le Fort James sert de base commerciale et d'escale de traite pendant les siècles de l'esclavage et du commerce triangulaire en Atlantique, comme d'autres escales de la côte (Gorée, îles de Loos…). C'est la première et plus ancienne implantation pérenne des Européens en Gambie.

En 1723, la Compagnie britannique d'Afrique acquiert une série de terres autour du fleuve Gambie et les Britanniques s'établissent en Gambie lors de la « capture » du Sénégal en 1758. Les Français et les Anglais se disputent longuement le territoire. Le traité de Versailles de 1783 attribue la Gambie au Royaume-Uni, à l'exception de l'enclave d'Albreda (actuel North Bank). À partir du XVIIIe siècle, les Britanniques occupent ce petit territoire enclavé dans le Sénégal. Ils y abolissent la traite négrière en 1807, puis l'esclavage en 1833. En 1807, le Royaume-Uni supprime le commerce des esclaves partout dans son empire et donc en Gambie. Les bateaux négriers interceptés par l'escadre de l'Afrique occidentale de la Marine royale en Atlantique se rendent en Gambie, avec des esclaves libérés dans l'île MacCarthy loin en haut du fleuve Gambie où on s'est attendu à ce qu'ils aient établi de nouvelles bases de vie. Les Britanniques établissent en 1816 sur le continent, à l'embouchure du fleuve Gambie, le poste militaire de Bathurst, maintenant Banjul, actuelle capitale de la Gambie.

Le gouverneur britannique, George Chardin Denton (en) (1901-1911), et son parti, en 1905.

Pendant la Révolution Française, entre 1793 et 1816, la Grande-Bretagne occupe les comptoirs français au Sénégal, dont Saint-Louis. En 1815, le traité de Vienne restitue les comptoirs français au Sénégal, et le retour effectif des Français intervient entre 1816 et 1817. En 1816, la colonie britannique de Gambie s'agrandit, en intégrant tout le fleuve Gambie, alors qu'avant, la colonie se constituait surtout autour de Bathurst et vers la côte.

Les Français occupent un petit poste pris aux Portugais et qui végétait sur la rive nord de la Gambie, Albreda. Celui-ci est finalement cédé au Royaume-Uni en 1856. À la suite d'un accord franco-britannique sur ses frontières en 1889, la Gambie devient officiellement un protectorat britannique en 1894.

Les frontières actuelles sont tracées en 1889[9] après plusieurs tentatives sans suite d'échange de la Gambie contre d'autres territoires français dans le golfe de Guinée. L'accord franco-britannique de 1889 permet de définir les frontières avec le futur Sénégal, y compris la Casamance prise par les Français aux Portugais. Le Royaume-Uni fait officiellement du pays un protectorat britannique en 1894.

Plus petite colonie de l'Empire britannique, la Gambie ne connaît aucun événement notable et reste un territoire marginal.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la Gambie constitue une escale pour les vols de l'armée de l'air américaine et un port d'escale pour les convois des forces alliées. Fait anecdotique, le président américain Franklin Delano Roosevelt fait escale, en 1943, à Bathurst, capitale de la Gambie, avant de se rendre à la conférence de Casablanca, ce qui constitue la première visite d'un président américain en exercice sur le continent africain.

La Gambie indépendante

La Gambie acquiert son indépendance le en qualité de royaume du Commonwealth. Un référendum sur le passage à une république est organisé dès le mois de , sans succès, et la Gambie reste une monarchie dans les premières années de son indépendance[10].

Le , à la suite d'un second référendum, la Gambie devient une république au sein du Commonwealth. Le Premier ministre Dawda Jawara assure les postes de président ainsi que de ministre des Affaires étrangères[11].

Le président Dawda Jawara est réélu cinq fois de suite. Le 29 juillet 1981, pendant que le président Jawara est en visite à Londres, a lieu une tentative de coup d'État. La Gambie connaît un affaiblissement de son économie et également des allégations de corruption des responsables politiques. Ce coup d'État est perpétré par le Conseil de la gauche révolutionnaire nationale, composé de socialistes et de révolutionnaires du Parti travailliste de Samba Sanyang Kukoi (PDS) et des éléments de la « Force de Campagne » (une force paramilitaire qui a constitué l'essentiel des forces armées du pays). Le président Jawara demanda immédiatement l'aide militaire du Sénégal qui déploie 400 hommes de troupe en Gambie le . Le , quelque 2 700 soldats sénégalais sont déployés et vainquent les forces rebelles. Entre 500 et 800 personnes sont tuées lors de ce coup d'État.

De 1982 à 1989, la Gambie est unie au Sénégal dans une éphémère confédération de Sénégambie.

En 1994, les Armed Forces Provisional Ruling Council (en) (AFPRC) font tomber le gouvernement Jawara et interdisent toutes activités politiques d'opposition. Le lieutenant Yahya Jammeh, président de l'AFPRC, devient le chef d'État de la Gambie et sera président durant 22 ans. L'AFPRC annonce un plan de transition pour le retour à un gouvernement civil démocratique. La commission électorale indépendante provisoire (PIEC) est créée en 1996 pour organiser des élections nationales. Le PIEC est transformé par la commission électorale indépendante (CEI) en 1997 et devient responsable de l'enregistrement des électeurs et la conduite des élections et des référendums.

Vers la fin de l'an 2001 et au début 2002, la Gambie termine un cycle complet d'élections présidentielles, législatives et locales, que les observateurs étrangers jugent libres, justes et transparentes, malgré quelques lacunes. Réélu, le président Yahya Jammeh, installé le , conserve un pouvoir obtenu à l'origine par un coup d'État. Son parti, l'Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), conserve une large majorité à l'Assemblée nationale, en particulier après que la principale force d'opposition Parti démocratique unifié (UDP) a boycotté les élections législatives.

Alors qu'elle en est membre depuis 1965, la Gambie, par la voix de son ministre de l'Intérieur, annonce le [12] son retrait du Commonwealth[12]. Le pays refuse les injonctions du Royaume-Uni au sujet des droits de l'homme alors que le régime du président Yahya Jammeh se fait plus autoritaire et accuse l'organisation d'être néo-coloniale[13],[14].

L'élection présidentielle de décembre 2016 voit Adama Barrow, candidat de l'opposition, remporter la victoire sur le président sortant[15] dont le mandat court jusqu'au . Le , Adama Barrow prête serment dans l'ambassade gambienne à Dakar au Sénégal, après le refus du président sortant de céder le pouvoir. Le même jour, l'armée sénégalaise entre en Gambie, forte d'une résolution de l'ONU[16],[17]. Le , Jammeh accepte de quitter le pouvoir[18], et part en exil le lendemain soir pour Conakry (Guinée), avant de rejoindre la Guinée équatoriale[19].

Le , la Gambie adhère à nouveau au Commonwealth[20].

Politique

Adama Barrow, président de la République de Gambie depuis le 19 janvier 2017.

Organisation des pouvoirs

La Gambie est une république multipartite à régime présidentiel, où le président exerce à la fois les charges de chef de l'État et de chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et l'Assemblée nationale. La constitution en vigueur a été approuvée en 1996.

L'Assemblé nationale est constitué de 53 sièges.

Le , le président Yahya Jammeh déclare que son pays est désormais un « État islamique », ce que conteste un responsable de l'opposition qui qualifie cette décision d'« inconstitutionnelle »[21], la séparation de l'Église et de l'État étant inscrite dans la Constitution[22]. La minorité chrétienne du pays est estimée à 8 %[23]. L'administration impose aux femmes fonctionnaires de se voiler : « Tout le personnel féminin au sein du gouvernement, des ministères, des départements et des agences gouvernementaux n’est plus autorisé à montrer ses cheveux pendant les heures de travail officielles à compter du 31 décembre 2015. Le personnel féminin est appelé à se couvrir les cheveux et à les attacher[23]. » Le , le nouveau président, Adama Barrow, annule le changement de forme longue[24].

Tendances politiques et élections

Le premier président de la république de Gambie est Dawda Jawara, à partir de 1970 lorsque le pays devient une République, succédant ainsi à la reine du Royaume-Uni Élisabeth II.

Yahya Jammeh est au pouvoir à partir du coup d'État du . Il est ensuite élu au suffrage universel le puis réélu le , le et le . Son parti, l'Alliance patriotique pour la réorientation et la construction, domine la vie politique locale sans être pour autant parti unique de manière officielle.

En 2016, Adama Barrow est élu président de la République. En raison du refus de Yahya Jammeh de céder le pouvoir, la CÉDÉAO intervient en Gambie et Adama Barrow devient président le .

Adama Barrow est réélu président de la République le [25].

Administration territoriale

Régions administratives de la Gambie

La Gambie est subdivisée en six régions qui sont d'ouest en est :

  • Greater Banjul Division, autour de la capitale Banjul ;
  • Western Coast ;
  • North Bank ;
  • Lower River ;
  • Central River ;
  • Upper River.

Politique étrangère

En 2013, la Gambie avait annoncé son retrait du Commonwealth, en dénonçant une « institution néo-coloniale ». « Le gouvernement a décidé que la Gambie ne sera jamais membre d'une institution néo-coloniale et ne fera jamais partie d'une institution représentant une extension du colonialisme », avait déclaré le gouvernement de Banjul[26].

Économie

Selon l'Index of Economic Freedom, l'économie de la Gambie est parmi les moins libérales du monde[27],[28]. Elle est classée 123e en 2020 et donc très en dessous de la moyenne mondiale. Le droit de propriété est en pratique peu respecté, malgré une légère amélioration. La corruption reste très importante[29].

Population

Démographie

Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Mosquée à Serrekunda.

La population de la Gambie est estimée à 1,96 million d'habitants en 2015. La croissance démographique annuelle est de 2,2 % et le taux d’urbanisation est de 57 %. En 2013, elle est composée à 39,2 % de personnes de 0 à 14 ans, à 57,6 % de personnes de 15 à 64 ans et de 3,2 % de personnes de 65 ans ou plus. Sa densité humaine est de 167 hab./km2.

En 2013, son taux de croissance de la population est 2,3 %. En 2015, le taux de natalité estimé est de 30,86 , le taux de mortalité de 7,15 , le taux de mortalité infantile de 63,9 , le taux de fécondité de 3,73 enfants/femme et le taux de migration de 2,12 . L'espérance de vie des hommes est de 62,27 ans et celle des femmes de 67 ans.

Jeunes Gambiennes.

Environ 90 % de la population est musulmane et 8 % chrétienne[30]. Entre 1 et 2 % est animiste (extrême Est du pays).

Langues

L'anglais est la langue officielle de la Gambie[Note 2][31],[32],[33], son usage est donc répandu. Les autres langues pratiquées sont le mandingue, le wolof, le peul, le soninké, le sérère, le krio et d'autres langues vernaculaires[1]. En raison de la situation géographique du pays, la connaissance du français (la langue officielle du Sénégal qui entoure le pays) est relativement répandue[34]. Le pays est membre observateur de l'Organisation internationale de la francophonie depuis 2018[35].

Ethnies

Plusieurs groupes ethniques vivent en Gambie, chacun conservant sa propre langue et ses traditions. L'ethnie des Malinkés (mandingues) est la plus influente, suivie par les Fulas, Wolofs, Diolas, Serahules, Sérères, Manjaques et les Bianunkas. Les gens de Krio, connus localement sous le nom d'Akus, constituent l'une des plus petites minorités ethniques en Gambie[1]. Ils sont les descendants du peuple créole de la Sierra Leone et sont traditionnellement concentrés dans la capitale. Il y a environ 3 500 résidents non-africains, dont des Européens et des familles d'origine libanaise, syrienne et arménienne (environ 0,23 % de la population totale). Une grande partie de la minorité européenne était britannique et a quitté le pays après l'indépendance. Le pays compte environ 5 000 métis, issus d'unions entre des noirs Africains et Européens , qui sont souvent considérés comme des Créoles, et qui sont majoritairement Chrétiens. Depuis une période récente, des Chinois sont présents dans le pays, et travaillent surtout dans les secteurs du commerce, et du BTP (bâtiments et travaux publics).

Éducation

Salle de classe au lycée d'Armitage.

L'éducation primaire est gratuite et obligatoire en Gambie. Le manque de ressources et d'infrastructures éducative rend sa mise en œuvre difficile[36]. En 1995, le taux brut de scolarisation primaire était de 77,1 % et le taux net de scolarisation primaire était de 64,7 %[36]. Les frais de scolarité ont longtemps empêché de nombreux enfants de fréquenter l'école, mais en février 1998, le président Jammeh a rendu l'école primaire gratuite. Les filles représentent environ 52 % des élèves des écoles primaires. Le chiffre peut être inférieur pour les filles dans les zones rurales, où la pauvreté et les facteurs culturels empêchent les parents d'envoyer les filles à l'école. Environ 20 % des enfants d'âge scolaire fréquentent des écoles coraniques.

Religion

La Gambie fut proclamé État islamique le par le président Yahya Jammeh[37]. Cette décision est annulée le par le nouveau président Adama Barrow[24].

Selon le Pew Research Center, en 2010, 95,1 % des habitants de la Gambie sont musulmans et 4,5 % sont chrétiens (3% de catholiques et 1,5 % de protestants)[38].

Culture

Bien que la Gambie soit le plus petit pays de l’Afrique continentale, sa culture est diverse. Ses frontières nationales décrivent une bande étroite de chaque côte du fleuve Gambie, un cours d'eau qui joue un rôle vital dans le destin de la nation et est connu localement et simplement comme « la rivière ». Sans barrières naturelles, la Gambie est la maison de la plupart des groupes ethniques qui sont présents dans toute l'Afrique de l'Ouest, en particulier ceux du Sénégal. Les Européens figurent également en bonne place dans l'histoire de la Gambie car le fleuve Gambie est navigable profondément dans le continent, une particularité géographique qui fait de ce secteur l'un des sites les plus favorables pour la traite des esclaves du XVe au XVIIe siècle. La traite est interdite au XIXe siècle.

Une partie de cette histoire a été popularisée par le roman Racines d'Alex Haley et par la série télévisée qui a suivi, récit dont le début se déroule en Gambie.

Cuisine

La cuisine de la Gambie est principalement composée de pâte d'arachide, de riz, de mil, de poisson, d'oignons, de tomates, de manioc, de mangues, d'huîtres du fleuve Gambie récoltées par les femmes.

Musique

La musique de la Gambie est étroitement liée avec la musique du Sénégal, qui entoure ses frontières intérieures. Elle fusionne la musique occidentale populaire et la danse, avec « sabar », les tambours et la danse traditionnelle des Wolofs et des Sérères.

On y compte un nombre important de dynasties de griots malinkés, les hommes (jalikeolu) jouant de la musique avec la kora, tandis que le chant est de préférence assuré par les femmes (jalimusoolu), dont l'instrument privilégié est le neo, une tige en fer à percussion. La famille Susso est un des exemples de ces dynasties, avec un oncle paternel, Bamba Susso très célèbre, un neveu, Papa Susso qui a fait carrière aux États-Unis, sa sœur, Gai Sakiliba qui après avoir appris auprès de sa mère et de son père, a continué après leur mort son apprentissage auprès de sa tante, Silami Sakiliba, elle aussi très estimée[39].

Notes et références

Notes

  1. Le Sénégal est le seul pays frontalier de la Gambie.
  2. En 2014, le président Yahya Jammeh déclare que son pays va abandonner l'anglais comme langue officielle. En 2018, cela n’est toujours pas entré dans les faits

Références

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  9. Encyclopædia Universalis, « GAMBIE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
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  38. (en) « Religions in Gambia », sur globalreligiousfutures.org (consulté le ).
  39. Marloes Janson, « Gai Sakiliba, portrait d'une jalimusoo de Gambie », dans Brunhilde Biebuyck et Boniface Mongo-Mboussa, Griot réel, griot rêvé, L'Harmattan, coll. « Africultures » (no 61), (ISBN 2-7475-6523-8), p. 74-85

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Georges Legrand, La Gambie. Notes historiques et géographiques, dans Bulletin du Comité d'études historiques et scientifiques de l'Afrique occidentale française, 1928, p. 432-484 [gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k122742h/f507.image.r= (lire en ligne)]
  • (en) Arnold Hughes et David Perfect, Historical Dictionary of The Gambia, Scarecrow Press, , 376 p. (lire en ligne).
  • (en) Allan Carpenter, Loyd Kepferle et Susan Kepferle, The Gambia, Childrens Press, , 96 p. (lire en ligne).

Liens externes