« Gironde (Révolution française) » : différence entre les versions

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La '''Gironde''' est, au début de la [[Révolution française]], un groupe politique issu du [[Patriote (Révolution française)|parti patriote]], dont les membres sont appelés « '''girondins''' », particulièrement connu en raison du conflit mortel qui l'a opposé au groupe des [[Montagne (Révolution française)|montagnards]] dans les premiers mois de la [[Première République (France)|république]] (septembre 1792-juin 1793).

Influents à l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée législative]] ({{date|1|octobre| 1791}}-{{date|20| septembre| 1792}}), ils ont des ministres dans le gouvernement de [[Louis XVI]] et soutiennent notamment l'[[Déclaration de guerre de la France au roi de Bohême et de Hongrie|entrée en guerre de la France contre l'Autriche]] (avril 1792).

Après la [[Journée du 10 août 1792|crise du 10 août]] et l'arrestation de Louis XVI, ils constituent de nouveau une tendance importante dans la nouvelle assemblée, la [[Convention nationale]] (20 septembre 1792-26 octobre 1795), mais sont confrontés à l'hostilité d'un groupe plus radical, la [[Montagne (Révolution française)|Montagne]], soutenu par la [[Commune de Paris (Révolution française)|Commune de Paris]] issue de l'insurrection, qui représente les [[sans-culottes]] parisiens. Ce conflit, dont le [[procès de Louis XVI]] est une étape importante, aboutit à la défaite politique de la Gironde (2 juin 1793) et, par la suite, à la condamnation à mort de nombre de ses députés.

Les chefs de file girondins, [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]], [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]], [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]], [[Jean-Marie Roland de La Platière|Roland]] et son épouse, [[Manon Roland]], meurent tous au cours de l'année 1793.

== Les noms de « Gironde » et de « girondins » ==
Les Girondins sont aujourd'hui connus dans l'historiographie de la Révolution française, notamment à la suite de l'ouvrage de [[Alphonse de Lamartine|Lamartine]], ''[[Histoire des Girondins]]''. Leur mémoire est célébrée à [[Bordeaux]], où, sur la [[place des Quinconces]], se dresse le [[monument aux Girondins]].

À l'époque, ces mots étaient moins courants, quoique connus : les contemporains parlent parfois des « girondins » (ou « girondistes »)<ref>Sur l'usage de ces termes pendant la Révolution, voir {{harvsp|de Luna|1988|p=506}}.</ref>, mais plus souvent des « brissotins », des « rolandistes » (ou « rolandins ») et des « buzotins » (en référence au député [[François Buzot|Buzot]], l'un des principaux orateurs des Girondins)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Serge|nom1=Berstein|lien auteur1=Serge Berstein|prénom2=Michel|nom2=Winock|lien auteur2=Michel Winock|titre=L'Invention de la démocratie, 1789-1914|éditeur=Seuil|lieu=Paris|année=2008|pages totales=620|passage=46|isbn=978-2-7578-0226-7|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=f7sVAQAAIAAJ|consulté le=2020-03-28}}</ref>.

Le nom de « girondins » est lié à celui du département de la [[Gironde (département)|Gironde]], dont étaient issus plusieurs députés de ce groupe à l'Assemblée législative, [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]], [[Élie Guadet|Guadet]], [[Armand Gensonné|Gensonné]], [[Jean-Antoine Lafargue de Grangeneuve|Grangeneuve]] et [[Jean-François Ducos|Ducos]].

== Caractéristiques du groupe des girondins ==
{{Citation bloc|À la fin de [[1791]], le parti des girondins était encore au berceau ; il ne pouvait encore figurer, dans l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]], que par [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]], Vergniaud le meilleur orateur de la Gironde, [[Maximin Isnard|Isnard]], [[Armand Gensonné]], [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]], et hors de l'Assemblée, que par [[François Buzot|Buzot]], [[Étienne Clavière|Clavière]], [[Jean-Marie Roland de La Platière|Roland]]…<ref>[[Louis Blanc]], ''Histoire de la Révolution française'' : tome I, chapitre II « Les Girondins », p. 598, Imprimerie Lahure, Paris, 1860.</ref>}}


[[File:Brissot et 20 de ses complices condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire.jpg|vignette|<center>[[Jacques Pierre Brissot]] et vingt autres [[Convention nationale|conventionnels]] girondins devant le [[Tribunal révolutionnaire]].<br />[[Estampe]] anonyme, [[Paris]], [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|département des estampes]], 1793.</center>]]
[[File:Brissot et 20 de ses complices condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire.jpg|vignette|<center>[[Jacques Pierre Brissot]] et vingt autres [[Convention nationale|conventionnels]] girondins devant le [[Tribunal révolutionnaire]].<br />[[Estampe]] anonyme, [[Paris]], [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|département des estampes]], 1793.</center>]]


On peut y ajouter à l'assemblée trois autres législateurs bordelais : Guadet, Grangeneuve, [[Jean-François Ducos]] (1765-1793), et hors de l'assemblée Jean-Baptiste Boyer-Fonfrède, beau-frère de Ducos. Les girondins se sont violemment affrontés aux [[Montagne (Révolution française)|montagnards]]<ref>Les montagnards devaient leur nom au fait qu'ils étaient installés sur les gradins les plus hauts de l'Assemblée.</ref>, incarnés par les figures de [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]], [[Georges Jacques Danton|Danton]] ou [[Jean-Paul Marat|Marat]] — que ce soit au [[Club des jacobins]] dont la plupart sont membres, à l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée législative]] ou à la [[Convention nationale|Convention]]. Ils s'en distinguent par leur électorat, essentiellement provincial pour les girondins tandis qu'il est parisien pour les montagnards, mais également par leur position sur la guerre, voulue par les Girondins pour affermir la Révolution, et par le sort à réserver au [[Louis XVI|roi]] déchu, qu'ils souhaitent épargner contrairement aux Montagnards, qui désirent la mort de Louis XVI. Toutefois à l'Assemblée législative futurs montagnards et girondins s'accordaient pour la politique coloniale : la défense réussie des droits des hommes de couleur, libres entre {{date-|octobre 1791}} et {{date-|mars 1792}} : décrets législatifs les 24 et {{date-|28 mars 1792}} obtenus notamment par Brissot et Vergniaud, devenue la loi du {{date-|4 avril}} après que les ministres Clavière et Roland eurent convaincu le roi de sanctionner les décrets. En mai 1792 Robespierre salue cette loi <ref> Le Defenseur de la Constitution N 3- 31 mai 1792 ''Œuvres de Robespierre'', tome IV, p.77-99 (84) ; Jean-Daniel Piquet, ''L'émancipation des Noirs dans la Révolution francaise (1789-1795)'', Paris, Karthala, p.155 </ref> en laquelle il perçoit le seul élément positif de leur politique.
La '''Gironde''' (ses membres étant appelés « les '''girondins''' ») est un groupe politique siégeant à l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée législative]]<ref>La législative durera du {{date|1|octobre| 1791}} au {{date|20| septembre| 1792}}.</ref> puis à la [[Convention nationale]]<ref name=":0">La Convention nationale durera du {{date|21| septembre| 1792}} au {{date|26| octobre| 1795}}.</ref>, pendant la [[Révolution française]]. Les chefs de file principaux en sont [[Jacques Pierre Brissot]] et [[Jean-Marie Roland de La Platière]].


Le groupe des députés ou conventionnels de la « Plaine », très majoritaire, appuyait selon le cas les propositions de la Gironde ou de la Montagne.
== Définition ==


L'influence des girondins était prépondérante à la Convention jusqu'à leur chute, de sorte que l'on parle parfois de « Convention girondine » pour la période allant de son ouverture, le 21 septembre 1792, jusqu'en {{date-|juin 1793}}.


En se fondant sur les arrestations consécutives au 2 juin, et sur les décrets du 8 juillet rendu par [[Louis Antoine de Saint-Just|Saint-Just]] et du 3 octobre 1793 rendu par [[Jean Pierre André Amar|Amar]], l'historienne [[Jacqueline Chaumié]]<ref>{{Article|prénom1=Mireille|nom1=Rambaud|titre=Jacqueline Chaumié (1904-1978)|périodique=Bibliothèque de l'École des chartes|volume=137|numéro=2|date=1979|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1979_num_137_2_464489|consulté le=2023-10-02|pages=359–360}}</ref> estime les conventionnels girondins au nombre de 137 .
Si les contemporains n'ignorent pas le terme, ils parlent plutôt de « '''brissotins''' », de « '''rolandistes''' » ou « '''rolandins''' » et de « '''buzotins''' »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Serge|nom1=Berstein|lien auteur1=Serge Berstein|prénom2=Michel|nom2=Winock|lien auteur2=Michel Winock|titre=L'invention de la démocratie, 1789-1914|éditeur=Seuil|lieu=Paris|année=2008|pages totales=620|passage=46|isbn=978-2-7578-0226-7|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=f7sVAQAAIAAJ|consulté le=2020-03-28}}</ref>, l'appellation de « girondins » (ou « girondiste ») se généralisant postérieurement<ref>Sur l'usage du terme durant la Révolution, voir {{harvsp|de Luna|1988|p=506}}.</ref> ; celle-ci est popularisée au {{XIXe siècle}}, notamment par [[Alphonse de Lamartine|Lamartine]] dans son ''[[Histoire des Girondins]]'', et provient de la région d'origine des premiers députés de ce groupe ([[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]], [[Élie Guadet|Guadet]], [[Armand Gensonné|Gensonné]], [[Jean-Antoine Lafargue de Grangeneuve|Grangeneuve]], [[Jean-François Ducos]]).{{Citation bloc|À la fin de [[1791]], le parti des girondins était encore au berceau ; il ne pouvait encore figurer, dans l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]], que par, [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]], Vergniaud le meilleur orateur de la Gironde, [[Maximin Isnard|Isnard]], [[Armand Gensonné]], [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]], et hors de l'Assemblée, que par [[François Buzot|Buzot]], [[Étienne Clavière|Clavière]], [[Jean-Marie Roland de La Platière|Roland]]…<ref>[[Louis Blanc]], ''Histoire de la Révolution française'' : tome I, chapitre II « Les Girondins », p. 598, Imprimerie Lahure, Paris, 1860.</ref>}}


== Période de l'Assemblée constituante ==
On peut y ajouter à l'assemblée trois autres législateurs bordelais : Guadet, Grangeneuve, Jean-François Ducos, et hors de l'assemblée Jean-Baptiste Boyer-Fonfrède, beau-frère de Ducos. Les girondins se sont violemment affrontés aux [[Montagne (Révolution française)|montagnards]]<ref>Les montagnards devaient leur nom au fait qu'ils étaient installés sur les gradins les plus hauts de l'Assemblée.</ref>, incarnés par les figures de [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]], [[Georges Jacques Danton|Danton]] ou [[Jean-Paul Marat|Marat]] — que ce soit au [[Club des jacobins]] dont la plupart sont membres, à l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée législative]] ou à la [[Convention nationale|Convention]]. Ils s'en distinguent par leur électorat, essentiellement provincial pour les girondins tandis qu'il est parisien pour les montagnards, par leur position sur la guerre, voulue par eux pour affermir la Révolution, et par le sort à réserver au [[Louis XVI|roi]] déchu, qu'ils souhaitent épargner. Toutefois à l'Assemblée législative futurs montagnards et girondins s'accordaient pour la politique coloniale : la défense réussie des droits des hommes de couleur, libres entre {{date-|octobre 1791}} et {{date-|mars 1792}} : décrets législatifs les 24 et {{date-|28 mars 1792}} obtenus notamment par Brissot et Vergniaud, devenue la loi du {{date-|4 avril}} après que les ministres Clavière et Roland aient convaincu le roi de sanctionner les décrets. En mai 1792 Robespierre salue cette loi <ref> Le Defenseur de la Constitution N 3- 31 mai 1792 ''Œuvres de Robespierre'', tome IV, p.77-99 (84) ; Jean-Daniel Piquet, ''L'émancipation des Noirs dans la Révolution francaise (1789-1795)'', Paris, Karthala, p.155 </ref> en laquelle il perçoit le seul élément positif de leur politique.
=== Débuts de la Révolution (juillet 1789-juin 1791) ===
{{...}}
Le 9 juillet 1789, les [[États généraux de 1789|États généraux]] réunis depuis le 5 mai à [[Château de Versailles|Versailles]] deviennent l'[[Assemblée nationale constituante (1789)|Assemblée nationale constituante]]. Des réformes importantes ont lieu sous l'impulsion du [[Patriote (Révolution française)|parti patriote]] : abolition des privilèges ([[Nuit du 4 août 1789|4 août 1789]]), [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789|Déclaration des droits de l'homme et du citoyen]], [[liberté de la presse]], restructuration territoriale du royaume (création des [[Commune (France)|communes]] et des [[Département français|départements]]), [[Constitution civile du clergé|réorganisation]] de l'[[Église catholique en France|Église catholique]], etc.


Des tensions apparaissent, se traduisant par le phénomène de l'[[Émigration (1789-1815)|émigration]] de nombreux nobles (souvent officiers dans l'armée), notamment celle des frères de Louis XVI. Le parti patriote se divise en plusieurs courants, dont le principal est la société des Amis de la Constitution, généralement appelé [[Club des jacobins]].
Le groupe des députés ou conventionnels de la « Plaine », très majoritaire, appuyaient selon le cas les propositions de la Gironde ou de la Montagne.
{{...}}


En juin 1791, Louis XVI quitte clandestinement le [[château des Tuileries]] où il réside depuis octobre 1789, mais il est arrêté à [[Varennes-en-Argonne]], puis ramené prisonnier à Paris, sous la surveillance de la [[Garde nationale (France)|Garde nationale]]. La majorité de l'Assemblée, menée par [[Gilbert du Motier de La Fayette|La Fayette]], député et commandant en chef de la Garde nationale, décide de le maintenir sur le trône, en affirmant qu'il a été victime d'un enlèvement par des [[Émigration (1789-1815)|émigrés]]. C'est l'origine d'une crise majeure, la cassure des patriotes entre ceux qui veulent préserver la [[monarchie constitutionnelle]] (La Fayette) et ceux qui veulent passer à la [[république]] ([[Maximilien de Robespierre|Robespierre]]). Le peuple des [[sans-culottes]]<ref>Dans l'ensemble, les sans-culottes ne sont pas des pauvres, mais des maîtres et ouvriers des corporations, la plupart pas suffisamment riches pour atteindre le cens électoral. Un de leurs leader est le brasseur [[Antoine Joseph Santerre|Santerre]], qui est à la tête d'une entreprise importante.</ref> parisiens est favorable à la république, d'autant plus que l'Assemblée a établi un système de [[suffrage censitaire]] qui les prive du [[droit de vote]].
L'influence des girondins était prépondérante à la Convention jusqu'à leur chute, de sorte que l'on parle parfois de « Convention girondine » pour la période allant de ses débuts<ref name=":0" /> jusqu'en {{date-|juin 1793}}. L'historienne Jacqueline Chaumié a décompté 137 conventionnels girondins à partir des listes de proscription que leurs adversaires montagnards dressèrent entre mai et octobre 1793.


=== La tentative de fuite du roi (juin 1791) et ses conséquences ===
== Le ministère girondin ==
Après la [[fuite de Louis XVI et arrestation à Varennes|fuite du roi à Varennes]] le {{date| 20| juin| 1791}}, les factions avancées et la majorité des [[Club des jacobins|jacobins]] signèrent le {{date|17 juillet 1791}} au [[Champ-de-Mars (Paris)|Champ-de-Mars]] une pétition demandant la déchéance de [[Louis XVI]] et l'établissement d'une [[Première République (France)|république en France]]. Cet événement qui dégénéra en tragédie (la [[fusillade du Champ-de-Mars]]) créa une scission au sein des jacobins et marqua un des tournants de la Révolution française.
{{…}}


À [[Pillnitz]], le [[27 août]] 1791, l'empereur, chef de la maison de Habsbourg, et le [[roi de Prusse]] signent une déclaration à l'attention des souverains d'Europe désignant le danger qui menace le trône de Louis XVI<ref>Madame Roland, {{p.|141}}.</ref>.
== Division sur la question de l’opportunité de la guerre ==
{{Article détaillé|Déclaration de guerre de la France au roi de Bohême et de Hongrie}}
=== Causes ===
Les [[Europe|puissances européennes]] qui avaient d'abord pensé que la [[France]] deviendrait une [[monarchie constitutionnelle]] inspirée du [[Monarchie britannique|modèle britannique]] se sentirent menacées dans leur existence par un événement capital. Après la [[fuite de Louis XVI et arrestation à Varennes|fuite du roi à Varennes]] le {{date| 20| juin| 1791}}, les factions avancées et la majorité des [[Club des jacobins|jacobins]] signèrent le {{date|17 juillet 1791}} au [[Champ-de-Mars (Paris)|Champ-de-Mars]] une pétition demandant la déchéance de [[Louis XVI]] et l'établissement d'une [[Première République (France)|république en France]]. Cet événement qui dégénéra en tragédie (la [[fusillade du Champ-de-Mars]]) créa une scission au sein des jacobins et marqua un des tournants de la Révolution française.


== Période de l'Assemblée législative jusqu'au début de la guerre (octobre 1791-mai 1792) ==
À [[Pillnitz]], le [[27 août]] suivant, l'[[empereur d'Autriche]] et le [[roi de Prusse]] signent une déclaration à l'attention des souverains d'Europe désignant le danger qui menace le trône de Louis XVI<ref>Voir Madame Roland, {{p.|141}} (''op. cit.'').</ref>. Le {{date|16| février| 1792}} la [[Prusse]] et l'[[Autriche]] vont plus loin et signent un pacte d'alliance. L'[[Espagne]], la [[Russie]] et la [[Suède]] rappellent leurs [[ambassadeur]]s. Voyant alors dans la guerre le salut de la [[Révolution française|Révolution]], Brissot prône la guerre contre tous ceux qui, en [[Europe]], encouragent la résistance aux lois révolutionnaires ou n’observent pas un gage de neutralité en désarmant les [[émigration française (1789-1815)|émigrés]]<ref>Voir [[Albert Mathiez]], ''Girondins et Montagnards'', {{p.|4}}, édition de la passion 1988.</ref>. Il trouve un adversaire résolu chez [[Maximilien de Robespierre]], ainsi que le [[François de Pange|chevalier de Pange]], jeune journaliste pacifiste.
=== La nouvelle assemblée ===
En septembre, la [[Constitution française de 1791|constitution]] est promulguée par le roi et l'Assemblée constituante est remplacée par l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée législative]], dont les 745 députés sont élus au cours du mois de septembre. Aucun d'eux ne siégeait à la Constituante, le renouvellement du mandat ayant été expressément exclu. La première séance a lieu le {{1er}} octobre.


Le principal groupe est constitué par les membres du [[Club des feuillants]] (250 députés), partisans de la défense de la monarchie constitutionnelle ; le [[Club des jacobins]] a 136 membres élus<ref>Michel Vovelle, ''La Chute de la monarchie'', p. 241.</ref> ; les autres députés sont plutôt proches des feuillants. Mais les jacobins sont bien implantés à Paris, dont le maire à partir de cette époque est [[Jérôme Pétion de Villeneuve|Jérôme Pétion]].
D'autre part le Roi et la [[Marie-Antoinette d'Autriche|Reine]], convaincus que leur salut ne peut venir que de la défaite des armées révolutionnaires, rendent la guerre inévitable. Pour eux le salut de la monarchie passe par le recours aux princes étrangers<ref>[[Albert Soboul]], ''Histoire de la Révolution française'', {{1er|volume}}, {{p.|277}}, collection Idées, Gallimard, 1962. Pour des raisons différentes tout le monde veut la guerre, depuis les girondins et [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], jusqu'à [[François Ier (empereur d'Autriche)]] {{Incise|qui vient de succéder à son père Léopold plutôt pacifique}} et qui voit dans la Révolution l'ennemie à abattre. Mais rien n'oblige la [[France]] à déclarer la guerre, cette situation dure depuis des mois et peut durer encore longtemps. [[G. Lenotre]], [[André Castelot]], ''Les grandes heures de la Révolution française'', tome II, {{p.|21-22}}, Perrin, 1963.</ref>.


Parmi les jacobins, un groupe se met en avant assez vite autour de [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]], de [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]] et des députés du [[Gironde (département)|département de la Gironde]] [[Élie Guadet|Guadet]], [[Armand Gensonné|Gensonné]] et [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]].
=== Les débats sur la guerre ===

=== Le problème de la guerre ===
Il est posé dès le début de l'Assemblée législative, notamment à cause des tensions extérieures suscitées par les émigrés. Une autre source de tensions est la situation de la famille royale, qui a des liens de parenté avec plusieurs monarques européens (le roi d'Espagne est un Bourbon ; Marie-Antoinette est la sœur des empereurs [[Joseph II (empereur du Saint-Empire)|Joseph II]], puis [[Léopold II (empereur du Saint-Empire)|Léopold II]], la tante de [[François Ier (empereur d'Autriche)|François II]]).

Un des grands problèmes de cette période est lié à la menace de guerre entre la France révolutionnaire et les monarchies européennes, notamment celle de l'[[Saint-Empire romain germanique|empereur]] François II<ref>François II, petit-fils de [[Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780)|Marie-Thérèse d'Autriche]], est empereur du [[Saint-Empire romain germanique]], fonction dotée de très peu de pouvoirs. Il tient sa puissance des [[Monarchie de Habsbourg|États patrimoniaux de la maison de Habsbourg]] : fiefs d'[[Archiduché d'Autriche|Autriche]], [[Comté de Tyrol|Tyrol]], [[Duché de Styrie|Styrie]], etc., [[royaume de Bohême]], [[royaume de Hongrie]], [[Royaume de Croatie (Habsbourg)|royaume de Croatie]], etc. En 1804, le Saint-Empire étant aboli, il prend le titre d'[[Liste des souverains d'Autriche|empereur d'Autriche]], sous le nom de [[François Ier (empereur d'Autriche)|François Ier]].</ref>, chef de la [[maison de Habsbourg]], neveu de [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], menace attisée par nombre d'[[Émigration (1789-1815)|émigrés]] appartenant généralement à des tendances contre-révolutionnaires.

=== Les débats sur la guerre à l'Assemblée et dans les clubs (octobre 1791-avril 1792) ===
[[Fichier:Jacques Pierre Brissot de Warville.jpg|vignette|gauche|<center>[[Jacques Pierre Brissot]],<br />peinture de Fouquet, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, 1792.</center>]]
[[Fichier:Jacques Pierre Brissot de Warville.jpg|vignette|gauche|<center>[[Jacques Pierre Brissot]],<br />peinture de Fouquet, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, 1792.</center>]]
[[Fichier:Jakobinerklub.jpg|thumb|upright=1.5|<center>[[Estampe]] satirique monarchiste représentant le débat sur la guerre au [[club des Jacobins]] en {{date-|janvier 1792}} (Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], département des estampes et de la photographie).</center>]]
[[Fichier:Jakobinerklub.jpg|thumb|upright=1.5|<center>[[Estampe]] satirique monarchiste représentant le débat sur la guerre au [[club des Jacobins]] en {{date-|janvier 1792}} (Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], département des estampes et de la photographie).</center>]]

Les questions de l'opportunité de la guerre sont débattues pendant plusieurs mois, d'{{date-|octobre 1791}} à {{date||avril|1792}}. L'armée des émigrés s'agitant près des frontières françaises<ref>Il s'agit des frontières nord-est auxquelles jouxte un glacis de petits États allemands, principautés, duchés et même royaumes, qui ont accueilli un certain nombre de nobles émigrés. Ces États sont sous la protection de l'Empereur d'[[Autriche]]. Ceux-ci disparaîtront au cours du {{s-|XIX}} avec l'unification de l'Allemagne.</ref>, donne l'occasion aux girondins de mettre en pratique leur idée d'étendre le message de la [[Révolution française|Révolution]] aux peuples d'[[Europe]], soumis à « l'esclavage des tyrans ». Ils portent donc le problème à l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]], le [[22 octobre]], avec un discours de [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]] et, le [[31 octobre]] suivant avec une intervention d'[[Maximin Isnard|Isnard]]. Le [[9 novembre]], l'Assemblée décrète que tous les [[émigration française (1789-1815)|émigrés]] doivent rentrer en [[France]] avant le {{date|1|janvier| 1792}}. Dans son discours du {{date|16| décembre| 1791}} à l'Assemblée qui ouvre le grand débat sur la guerre, le girondin [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]] déclare : {{Citation|… Et nous dont les [[frontière]]s sont menacées, dont les réquisitions sont rejetées, nous, hommes libres, nous balancerions. La défiance est un état affreux. Le mal est à [[Coblence|Coblentz]] (…) Le pouvoir exécutif va déclarer la guerre : il fait son devoir, et vous devez le soutenir quand il fait son devoir…}}<ref>Louis Blanc, ''Histoire de la Révolution'', tome I (''op. cit.'').</ref> Mais, dans l'immédiat, rien ne menace la [[France]] au point de se lancer dans l'[[aventure]] d'une [[guerre]] contre les puissances européennes.
Les questions de l'opportunité de la guerre sont débattues pendant plusieurs mois, d'{{date-|octobre 1791}} à {{date||avril|1792}}. L'armée des émigrés s'agitant près des frontières françaises<ref>Il s'agit des frontières nord-est auxquelles jouxte un glacis de petits États allemands, principautés, duchés et même royaumes, qui ont accueilli un certain nombre de nobles émigrés. Ces États sont sous la protection de l'empereur d'[[Autriche]]. Ceux-ci disparaîtront au cours du {{s-|XIX}} avec l'unification de l'Allemagne.</ref>, donne l'occasion aux girondins de mettre en pratique leur idée d'étendre le message de la [[Révolution française|Révolution]] aux peuples d'[[Europe]], soumis à « l'esclavage des tyrans ». Ils portent donc le problème à l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]], le [[22 octobre]], avec un discours de [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]] et, le [[31 octobre]] suivant avec une intervention d'[[Maximin Isnard|Isnard]]. Le [[9 novembre]], l'Assemblée décrète que tous les [[émigration française (1789-1815)|émigrés]] doivent rentrer en [[France]] avant le {{date|1|janvier| 1792}}. Dans son discours du {{date|16| décembre| 1791}} à l'Assemblée qui ouvre le grand débat sur la guerre, le girondin [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]] déclare : {{Citation|… Et nous dont les [[frontière]]s sont menacées, dont les réquisitions sont rejetées, nous, hommes libres, nous balancerions. La défiance est un état affreux. Le mal est à [[Coblence|Coblentz]] (…) Le pouvoir exécutif va déclarer la guerre : il fait son devoir, et vous devez le soutenir quand il fait son devoir…}}<ref>Louis Blanc, ''Histoire de la Révolution'', tome I (''op. cit.'').</ref> Mais, dans l'immédiat, rien ne menace la [[France]] au point de se lancer dans l'[[aventure]] d'une [[guerre]] contre les puissances européennes.


Quand en [[novembre]] 1791, [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] rentre à [[Paris]], venant d'[[Arras]], il n'est plus [[député]]<ref>Robespierre avait siégé à l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée constituante]] ({{date|9| juillet| 1789}} - {{date|30| septembre| 1791}}) qui avait décrété qu'aucun de ses membres ne pourrait faire partie de l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée législative]] ; tous les hommes qui siégeraient à cette dernière seraient des hommes nouveaux.</ref> mais demeure l'une des principales figures des [[Club des jacobins|jacobins]]<ref>Du nom du couvent des jacobins où certains députés louèrent une salle, pour être au plus près de la salle du Manège, où siégera l'Assemblée pendant près de quatre ans. Après le [[Chute de Robespierre|9 Thermidor]], la salle est fermée. Elle disparaît définitivement en [[1799]]. À cette date, le mot « jacobin » est devenu synonyme de « [[Terreur (Révolution française)|terroriste]] ».</ref>, dont il a assuré la cohésion au moment de la scission des [[club des Feuillants|feuillants]]<ref>En désaccord total avec les éléments les plus avancés de la Révolution tels Robespierre, [[Jérôme Pétion de Villeneuve|Pétion]], [[François Buzot|Buzot]] Voir ''Madame Roland'', {{p.|118}}, (''op. cit.'') la presque totalité des jacobins modérés (dévoués au roi et à la Constitution) décida de se retirer des jacobins et de créer son propre Club, situé [[rue Saint-Honoré]] au couvent des [[Club des Feuillants|feuillants]] dont elle prendra le nom.</ref> le {{date|16| juillet| 1791}}. (Après les élections législatives, le {{1er octobre}} suivant, le Club très réduit à la suite de ces défections, recevra l'afflux de nouveaux députés, notamment ceux de la future Gironde). Robespierre est élu à la présidence des [[Club des jacobins|jacobins]] le {{date|28| novembre| 1791}}.
Quand en [[novembre]] 1791, [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] rentre à [[Paris]], venant d'[[Arras]], il n'est plus [[député]]<ref>Robespierre avait siégé à l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée constituante]] ({{date|9| juillet| 1789}} - {{date|30| septembre| 1791}}) qui avait décrété qu'aucun de ses membres ne pourrait faire partie de l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée législative]] ; tous les hommes qui siégeraient à cette dernière seraient des hommes nouveaux.</ref> mais demeure l'une des principales figures des [[Club des jacobins|jacobins]]<ref>Du nom du couvent des jacobins où certains députés louèrent une salle, pour être au plus près de la salle du Manège, où siégera l'Assemblée pendant près de quatre ans. Après le [[Chute de Robespierre|9 Thermidor]], la salle est fermée. Elle disparaît définitivement en [[1799]]. À cette date, le mot « jacobin » est devenu synonyme de « [[Terreur (Révolution française)|terroriste]] ».</ref>, dont il a assuré la cohésion au moment de la scission des [[club des Feuillants|feuillants]]<ref>En désaccord total avec les éléments les plus avancés de la Révolution tels Robespierre, [[Jérôme Pétion de Villeneuve|Pétion]], [[François Buzot|Buzot]] Voir ''Madame Roland'', {{p.|118}}, (''op. cit.'') la presque totalité des jacobins modérés (dévoués au roi et à la Constitution) décida de se retirer des jacobins et de créer son propre Club, situé [[rue Saint-Honoré]] au couvent des [[Club des Feuillants|feuillants]] dont elle prendra le nom.</ref> le {{date|16| juillet| 1791}}. (Après les élections législatives, le {{1er octobre}} suivant, le Club très réduit à la suite de ces défections, recevra l'afflux de nouveaux députés, notamment ceux de la future Gironde). Robespierre est élu à la présidence des [[Club des jacobins|jacobins]] le {{date|28| novembre| 1791}}.
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Dans un premier temps, [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] se prononce pour la guerre<ref>{{Citation|Il faut dire à Léopold : vous violez le droit des gens en souffrant ces rassemblements de quelques rebelles [les émigrés] que nous sommes loin de craindre mais qui sont insultants pour la nation. Nous vous sommons de les dissiper sans délais, ou bien nous vous déclarerons la guerre au nom de la nation française et au nom de toutes les nations ennemies des tyrans}}, discours du [[28 novembre]] aux [[Club des jacobins|jacobins]].</ref>, au contraire de [[Jacques Nicolas Billaud-Varenne|Billaud-Varenne]]. Puis, modifiant sa position, il s'oppose nettement à Brissot dans plusieurs discours.
Dans un premier temps, [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] se prononce pour la guerre<ref>{{Citation|Il faut dire à Léopold : vous violez le droit des gens en souffrant ces rassemblements de quelques rebelles [les émigrés] que nous sommes loin de craindre mais qui sont insultants pour la nation. Nous vous sommons de les dissiper sans délais, ou bien nous vous déclarerons la guerre au nom de la nation française et au nom de toutes les nations ennemies des tyrans}}, discours du [[28 novembre]] aux [[Club des jacobins|jacobins]].</ref>, au contraire de [[Jacques Nicolas Billaud-Varenne|Billaud-Varenne]]. Puis, modifiant sa position, il s'oppose nettement à Brissot dans plusieurs discours.


=== La division des montagnards ===
=== Division des jacobins (décembre 1791) ===
Entre la [[France]] révolutionnaire et l’[[Europe]] dynastique, la guerre paraît inévitable ; la seule incertitude demeure alors celle de la date de son déclenchement. Robespierre, le [[12 décembre]], au club des jacobins, dans un nouveau discours, modifie sa position et conclut : {{citation|La guerre est le plus grand fléau qui puisse menacer la liberté dans les circonstances où nous sommes}}. Mais en ces mois décisifs qui suivront, il ne fera aucune contre-proposition à la guerre, et à ce sujet les [[Club des jacobins|jacobins]] sont très divisés<ref>Voir [[Max Gallo]], ''Robespierre, histoire d’une solitude'', Perrin, 1968.</ref>.
Entre la [[France]] révolutionnaire et l’[[Europe]] dynastique, la guerre paraît inévitable ; la seule incertitude demeure alors celle de la date de son déclenchement. Robespierre, le [[12 décembre]], au club des jacobins, dans un nouveau discours, modifie sa position et conclut : {{citation|La guerre est le plus grand fléau qui puisse menacer la liberté dans les circonstances où nous sommes}}. Mais en ces mois décisifs qui suivront, il ne fera aucune contre-proposition à la guerre, et à ce sujet les [[Club des jacobins|jacobins]] sont très divisés<ref>Voir [[Max Gallo]], ''Robespierre, histoire d’une solitude'', Perrin, 1968.</ref>.


Les partisans de la guerre semblent l’emporter. Pourtant dans ses différents discours aux jacobins, Robespierre se montre à ce moment très réaliste sur les conséquences d’une guerre dans l’immédiat : {{citation|Domptons nos ennemis du dedans et ensuite marchons à tous les tyrans de la terre…}} ou bien {{citation|La plus extravagante idée qui peut naître dans la tête d’un politique est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à mains armées chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés…}} (Extrait du discours du {{date-|2|janvier|1792}} aux jacobins). [[Danton]], [[Camille Desmoulins]], [[Jean-Paul Marat|Marat]], [[Billaud-Varennes]], [[François Nicolas Anthoine|Anthoine]], [[Panis]], [[Doppet]], [[Santerre]], [[Jacques-René Hébert|Hébert]], [[Sylvain Maréchal]], [[Philibert Simond]], [[Collot d'Herbois]], [[Fréron]], [[ François Robert]], [[Chabot]], [[ Bazire]], [[ Merlin de Thionville]], [[Charlier]], [[Dusaulchoix]] maintiennent le cap et suivent Robespierre dans son opposition à la guerre offensive. [[Georges Couthon|Couthon]], jacobin et futur ami de Robespierre, écrit en revanche en {{date-|décembre 1791}} : {{citation|Le plus grand nombre est pour la guerre. Et je crois que c’est ce qui convient le mieux}}<ref>Lettre de Couthon aux administrateurs du département du Puy-de-Dôme en décembre 1791. Max Gallo, ''Robespierre ou l’histoire d’une solitude'' (''op. cit.''). Ce qui prouve que celui-ci n’avait pas eu besoin des girondins pour être persuadé de la nécessité de la guerre.</ref>. Cependant, dans son discours du {{date-|29 février 1792}}, appelant à la suppression totale des [[droits féodaux]], il infléchit sa position : le combat contre les ennemis de l'intérieur et pour la radicalisation sociale doit primer sur les ennemis de l'extérieur. Le {{date|30 avril 1792}}, un journal girondin, ''La Chronique de Paris'', attaque six futurs députés montagnards jacobins, comme, selon l'auteur, agents de la cour {{Citation|qui ont toujours été du parti contre la guerre}} : Maximilien Robespierre, Jean-Paul Marat, Camille Desmoulins, Jean-Marie Collot d'Herbois, [[François Robert]], [[Stanislas Fréron]]<ref>Michel Biard, ''Collot d'Herbois, légendes noires et révolution'', Lyon, 1995.</ref>.
Les partisans de la guerre semblent l’emporter. Pourtant dans ses différents discours aux jacobins, Robespierre se montre à ce moment très réaliste sur les conséquences d’une guerre dans l’immédiat : {{citation|Domptons nos ennemis du dedans et ensuite marchons à tous les tyrans de la terre…}} ou bien {{citation|La plus extravagante idée qui peut naître dans la tête d’un politique est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à mains armées chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés…}} (Extrait du discours du {{date-|2|janvier|1792}} aux jacobins). [[Danton]], [[Camille Desmoulins]], [[Jean-Paul Marat|Marat]], [[Billaud-Varennes]], [[François Nicolas Anthoine|Anthoine]], [[Panis]], [[Doppet]], [[Santerre]], [[Jacques-René Hébert|Hébert]], [[Sylvain Maréchal]], [[Philibert Simond]], [[Collot d'Herbois]], [[Louis Marie Stanislas Fréron|Fréron]], [[ François Robert]], [[Chabot]], [[ Bazire]], [[ Merlin de Thionville]], [[Charlier]], [[Dusaulchoix]] maintiennent le cap et suivent Robespierre dans son opposition à la guerre offensive. [[Georges Couthon|Couthon]], jacobin et futur ami de Robespierre, écrit en revanche en {{date-|décembre 1791}} : {{citation|Le plus grand nombre est pour la guerre. Et je crois que c’est ce qui convient le mieux}}<ref>Lettre de Couthon aux administrateurs du département du Puy-de-Dôme en décembre 1791. Max Gallo, ''Robespierre ou l’histoire d’une solitude'' (''op. cit.''). Ce qui prouve que celui-ci n’avait pas eu besoin des girondins pour être persuadé de la nécessité de la guerre.</ref>. Cependant, dans son discours du {{date-|29 février 1792}}, appelant à la suppression totale des [[droits féodaux]], il infléchit sa position : le combat contre les ennemis de l'intérieur et pour la radicalisation sociale doit primer sur les ennemis de l'extérieur. Le {{date|30 avril 1792}}, un journal girondin, ''La Chronique de Paris'', attaque six futurs députés montagnards jacobins, comme, selon l'auteur, agents de la cour {{Citation|qui ont toujours été du parti contre la guerre}} : Maximilien Robespierre, Jean-Paul Marat, Camille Desmoulins, Jean-Marie Collot d'Herbois, [[François Robert]], [[Stanislas Fréron]]<ref>Michel Biard, ''Collot d'Herbois, légendes noires et révolution'', Lyon, 1995.</ref>.


=== Montée des tensions en Europe (février-avril 1792) ===
=== La guerre aux rois ===
{{Article détaillé|Déclaration de guerre de la France au roi de Bohême et de Hongrie}}

Le {{date|16| février| 1792}} la [[Royaume de Prusse|Prusse]] et l'[[Maison de Habsbourg|Autriche]] signent un traité d'alliance contre la France. L'[[Espagne]], la [[Russie]] et la [[Suède]] rappellent leurs [[ambassadeur]]s.

Voyant alors dans la guerre le salut de la [[Révolution française|Révolution]], Brissot prône la guerre contre tous ceux qui, en [[Europe]], encouragent la résistance aux lois révolutionnaires ou n’observent pas un gage de neutralité en désarmant les [[émigration française (1789-1815)|émigrés]]<ref>Voir [[Albert Mathiez]], ''Girondins et Montagnards'', {{p.|4}}, édition de la passion 1988.</ref>. Il trouve un adversaire résolu chez [[Maximilien de Robespierre]], ainsi que le [[François de Pange|chevalier de Pange]], jeune journaliste pacifiste.

D'autre part le Roi et la [[Marie-Antoinette d'Autriche|Reine]], convaincus que leur salut ne peut venir que de la défaite des révolutionnaires, rendent la guerre inévitable. Pour eux le salut de la monarchie passe par le recours aux princes étrangers<ref>[[Albert Soboul]], ''Histoire de la Révolution française'', {{1er|volume}}, {{p.|277}}, collection Idées, Gallimard, 1962. Pour des raisons différentes tout le monde veut la guerre, depuis les girondins et [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], jusqu'à [[François Ier (empereur d'Autriche)]] {{Incise|qui vient de succéder à son père Léopold plutôt pacifique}} et qui voit dans la Révolution l'ennemie à abattre. Mais rien n'oblige la [[France]] à déclarer la guerre, cette situation dure depuis des mois et peut durer encore longtemps. [[G. Lenotre]], [[André Castelot]], ''Les Grandes Heures de la Révolution française'', tome II, {{p.|21-22}}, Perrin, 1963.</ref>.

=== Le gouvernement girondin (mars-juin 1792) ===
{{...}}
Les girondins entrent dans le [[Ministres de Louis XVI|gouvernement de Louis XVI]] au mois de mars 1792, alors que jusque-là, les ministres étaient issus de groupes plus modérés, notamment celui des [[Feuillants]].

'''Les ministres girondins'''
* [[Jean-Marie Roland de La Platière]] (1734-1793) est
** ministre de la Justice du 23 mars au 13 avril, remplacé par Antoine Duranthon, girondin ;
** ministre de l'Intérieur du 24 mars au 13 juin ;
* [[Antoine Duranthon]] (1736-1793) est ministre de la Justice du 13 avril au 4 juillet, remplacé par [[Étienne de Joly]], [[Feuillants|feuillant]].
* [[Étienne Clavière]] (1735-1793) est ministre des Finances du 24 mars au 13 juin, remplacé par Antoine Duranthon pour quelques jours, puis par [[Jules-Émile-François Hervé de Beaulieu]].
* [[Joseph Servan]] (1741-1808) est ministre de la Guerre du 9 mai au 13 juin, remplacé par Dumouriez, puis par Lajard

Une des grandes décisions du gouvernement girondin est de donner son accord à l'[[Déclaration de guerre de la France au roi de Bohême et de Hongrie|entrée en guerre de la France]] (20 avril), aussi voulue par les monarchistes contre-révolutionnaires, pour des raisons très différentes.

Le 13 juin 1792 voit le renvoi de plusieurs ministres par Louis XVI en raison de leur comportement jugé irrespectueux.

=== L'entrée en guerre contre l'Autriche (20 avril 1792) ===
Pendant ce temps les girondins agissent et argumentent dans le sens de Brissot et des brissotins, et la presque totalité de l'Assemblée vote la guerre le {{date-|20| avril| 1792}}. Une dizaine seulement sur 750 refuse : sept lamethistes, le trio cordelier composé de [[François Chabot|Chabot]], [[Claude Basire|Basire]] et [[Merlin de Thionville]]<ref>Jean-Daniel Piquet, « La déclaration constitutionnelle de paix à l'Europe, grand sujet de débat dans la Révolution entre 1791 à 1794 », {{119e}} Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Amiens, 26-30 octobre 1994, et {{121e}}, Nice, 26-31 octobre 1996, La révolution française : la guerre et la frontière, {{p.|387-397}}.</ref>, ainsi que le jacobin Charlier<ref>Edna Le May (dir.), ''Dictionnaire des Législateurs'', notice Charlier.</ref>. Déclarée au « roi de Bohême-Hongrie, » c'est-à-dire à l'[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur]] du [[Saint-Empire romain germanique]] (l'[[Autriche]]), la guerre comprenait aussi la [[Prusse]] qui était l'alliée de [[François Ier (empereur d'Autriche)|François II]]. Cette guerre allait durer 23 ans et entraîner toutes les nations d'[[Europe]]. Un journal jacobin ''les Révolutions de Paris'', auquel collaborait Sylvain Maréchal, écrivait {{Citation|Les guerres sont comme les fléaux, on sait quand elles commencent, on ne sait jamais quand elles finissent}}<ref>Jean-Daniel Piquet, ''art. cit.''</ref>. Le jour même, [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]] présente à l'[[Révolution française|Assemblée législative]] son grand projet d'instruction publique.
Pendant ce temps les girondins agissent et argumentent dans le sens de Brissot et des brissotins, et la presque totalité de l'Assemblée vote la guerre le {{date-|20| avril| 1792}}. Une dizaine seulement sur 750 refuse : sept lamethistes, le trio cordelier composé de [[François Chabot|Chabot]], [[Claude Basire|Basire]] et [[Merlin de Thionville]]<ref>Jean-Daniel Piquet, « La déclaration constitutionnelle de paix à l'Europe, grand sujet de débat dans la Révolution entre 1791 à 1794 », {{119e}} Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Amiens, 26-30 octobre 1994, et {{121e}}, Nice, 26-31 octobre 1996, La révolution française : la guerre et la frontière, {{p.|387-397}}.</ref>, ainsi que le jacobin Charlier<ref>Edna Le May (dir.), ''Dictionnaire des Législateurs'', notice Charlier.</ref>. Déclarée au « roi de Bohême-Hongrie, » c'est-à-dire à l'[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur]] du [[Saint-Empire romain germanique]] (l'[[Autriche]]), la guerre comprenait aussi la [[Prusse]] qui était l'alliée de [[François Ier (empereur d'Autriche)|François II]]. Cette guerre allait durer 23 ans et entraîner toutes les nations d'[[Europe]]. Un journal jacobin ''les Révolutions de Paris'', auquel collaborait Sylvain Maréchal, écrivait {{Citation|Les guerres sont comme les fléaux, on sait quand elles commencent, on ne sait jamais quand elles finissent}}<ref>Jean-Daniel Piquet, ''art. cit.''</ref>. Le jour même, [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]] présente à l'[[Révolution française|Assemblée législative]] son grand projet d'instruction publique.


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Dès la déclaration de la guerre, Robespierre, pour qui Vergniaud ne cache pas son estime, ne diffère plus de ses adversaires que dans le choix des moyens de la conduire<ref>Avant que la guerre ne soit déclarée, Robespierre disait que : {{Citation|Pour faire une guerre utilement aux ennemis du dehors, (…) c'est de faire aussi une guerre aux ennemis du dedans.}}
Dès la déclaration de la guerre, Robespierre, pour qui Vergniaud ne cache pas son estime, ne diffère plus de ses adversaires que dans le choix des moyens de la conduire<ref>Avant que la guerre ne soit déclarée, Robespierre disait que : {{Citation|Pour faire une guerre utilement aux ennemis du dehors, (…) c'est de faire aussi une guerre aux ennemis du dedans.}}
Puis dès que les hostilités furent ouvertes : {{Citation|Il ne nous reste plus qu'à prendre les précautions nécessaires pour la faire tourner au profit de la Révolution.}} Gérard Walter, ''Maximilien de Robespierre'', {{p.|591}}, Gallimard, 1989.</ref> et apporte, dès lors qu'elle est commencée, son adhésion pleine et entière<ref>Voir Gérard Walter, ''Maximilien de Robespierre'', {{p.|591}}, Gallimard, 1989.</ref>. Entre [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] et [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]]<ref>À cette période [[Jacques Pierre Brissot]] est le chef des girondins. Il sera le plus ardent partisan à demander la guerre.</ref>, le fossé s'élargit mais, même si la tension commence à monter, ils se rapprocheront à nouveau au sein des [[Club des Jacobins|jacobins]]. Ce n'est pas encore la période des affrontements terribles où [[Montagne (Révolution française)|montagnards]] et girondins voudront se détruire<ref>Pendant les cinq mois qui suivront, la France ne subira que revers après revers et c'est en grande partie de la peur de la défaite et de l'invasion, que naîtront les journées du 10 août et du {{date|2| septembre| 1792}}, avec leurs conséquences.</ref>.
Puis dès que les hostilités furent ouvertes : {{Citation|Il ne nous reste plus qu'à prendre les précautions nécessaires pour la faire tourner au profit de la Révolution.}} Gérard Walter, ''Maximilien de Robespierre'', {{p.|591}}, Gallimard, 1989.</ref> et apporte, dès lors qu'elle est commencée, son adhésion pleine et entière<ref>Voir Gérard Walter, ''Maximilien de Robespierre'', {{p.|591}}, Gallimard, 1989.</ref>. Entre [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] et [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]]<ref>À cette période [[Jacques Pierre Brissot]] est le chef des girondins. Il sera le plus ardent partisan à demander la guerre.</ref>, le fossé s'élargit mais, même si la tension commence à monter, ils se rapprocheront à nouveau au sein des [[Club des Jacobins|jacobins]]. Ce n'est pas encore la période des affrontements terribles où [[Montagne (Révolution française)|montagnards]] et girondins voudront se détruire<ref>Pendant les cinq mois qui suivront, la France ne subira que revers après revers et c'est en grande partie de la peur de la défaite et de l'invasion, que naîtront les journées du 10 août et du {{date|2|septembre|1792}}, avec leurs conséquences.</ref>.


== Les girondins : la Révolution et la politique ==
=== Débuts de la guerre (du 20 avril à la mi-juin) ===
{{...}}
=== La journée du 20 juin 1792 ===
Très rapidement, l'armée française, désorganisée par l'émigration ou le retrait des officiers nobles, est en situation difficile. La perspective est donc celle de la défaite militaire et de l'écrasement de la révolution.

== La crise de juin-juillet 1792 ==
=== Le renvoi des ministres girondins (13 juin) ===
{{...}}
Le [[13 juin]] le roi met son [[veto]] aux décrets votés par l'Assemblée nationale et renvoie les ministres girondins.

=== La journée du 20 juin ===
{{article détaillé|Journée du 20 juin 1792}}
{{article détaillé|Journée du 20 juin 1792}}
[[File:Pétion maire de Paris.jpg|vignette|<center>[[Jérôme Pétion de Villeneuve]], maire de Paris,<br>Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|département des estampes et de la photographie]], 1791.</center>]]
[[File:Pétion maire de Paris.jpg|vignette|<center>[[Jérôme Pétion de Villeneuve]], maire de Paris,<br>Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|département des estampes et de la photographie]], 1791.</center>]]

Le [[13 juin]] le roi met son [[veto]] aux décrets votés par l'Assemblée nationale et renvoie les ministres girondins. En représailles et afin de faire plier le roi, malgré l'interdiction de tout rassemblement<ref>Le Directoire du département a proclamé tout rassemblement contraire à la loi.</ref>, ces derniers organisent la journée « pacifique » du [[20 juin|20]] [[juin 1792|juin]]. La date n'est pas choisie au hasard : c'est l'anniversaire du [[serment du Jeu de paume]] et celui de la tentative de fuite du roi un an plus tôt. Très vite les événements vont dépasser les limites et les débordements iront au-delà de ce qu'avait prévu [[Jérôme Pétion de Villeneuve]], le [[Liste des maires de Paris|maire de]] [[Paris]], ainsi que les municipaux. La manifestation restera sans résultat positif apparent, {{souverain2|Louis XVI}}, malgré l'invasion des [[Palais des Tuileries|Tuileries]]<ref>Devant l'ampleur du mouvement le roi avait autorisé l'ouverture des grilles des Tuileries, mais les manifestants devaient défiler le long de la terrasse et sortir par la porte de la cour du Manège. Mais Santerre menaça de briser les portes du château si on ne les ouvrait pas. Voir C. Lenotre, André Castelot, ''Les Grandes Heures de la Révolution'', tome 2, Perrin, 1963.</ref> et les pressions subies, ne revient pas sur sa décision de ne pas signer les décrets et de reprendre les ministres girondins renvoyés. Pétion sera congédié le [[8 juillet]], pour ne pas avoir su maintenir l'ordre<ref>Il ne pense pas à réquisitionner les troupes, comme la loi le lui permet. (Idem.)</ref>, mais, grâce à la pression des jacobins, il retrouvera son poste dès le [[13 juillet]] suivant<ref>Il se représentera à l'élection suivante et sera réélu maire de Paris le [[15 octobre]], mais il démissionnera pour pouvoir rester député après son élection à la convention.</ref>.
En représailles et afin de faire plier le roi, malgré l'interdiction de tout rassemblement<ref>Le Directoire du département a proclamé tout rassemblement contraire à la loi.</ref>, les girondins organisent une journée qu'ils veulent « pacifique » (sans violences) le [[20 juin|20]] [[juin 1792|juin]]. Cette date est symbolique : c'est l'anniversaire à la fois du [[serment du Jeu de paume]] de 1789 et de la tentative de fuite du roi en 1791.

Les événements vont dépasser les limites prévues par [[Jérôme Pétion de Villeneuve]], [[Liste des maires de Paris|maire]] de [[Paris]] et les membres du conseil de Paris.

La manifestation reste sans résultat positif apparent, {{souverain2|Louis XVI}}, malgré l'invasion des [[Palais des Tuileries|Tuileries]]<ref>Devant l'ampleur du mouvement le roi avait autorisé l'ouverture des grilles des Tuileries, mais les manifestants devaient défiler le long de la terrasse et sortir par la porte de la cour du Manège. Mais Santerre menaça de briser les portes du château si on ne les ouvrait pas. Voir C. Lenotre, André Castelot, ''Les Grandes Heures de la Révolution'', tome 2, Perrin, 1963.</ref> et les pressions subies, ne revient pas sur sa décision de ne pas signer les décrets et de reprendre les ministres girondins renvoyés. Pétion sera congédié le [[8 juillet]], pour ne pas avoir su maintenir l'ordre<ref>Il ne pense pas à réquisitionner les troupes, comme la loi le lui permet. (Idem.)</ref>, mais, grâce à la pression des jacobins, il retrouvera son poste dès le [[13 juillet]] suivant<ref>Il se représentera à l'élection suivante et sera réélu maire de Paris le [[15 octobre]], mais il démissionnera pour pouvoir rester député après son élection à la convention.</ref>.


Ce jour-là, et même s'ils n'ont pas voulu ces débordements, le légalisme des girondins et leur respect de la Constitution cède le pas à leur parti-pris politique.
Ce jour-là, et même s'ils n'ont pas voulu ces débordements, le légalisme des girondins et leur respect de la Constitution cède le pas à leur parti-pris politique.
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Des chefs sont apparus ([[Antoine Joseph Santerre|Santerre]])<ref>Santerre sera promu commandant général de la garde nationale parisienne à la place du marquis de Mandat massacré juste avant que ne débute la journée du 10 août. Voir [[G. Lenotre]], ''Vieilles maisons - vieux papiers'', {{3e|série}} Perrin, 1906.</ref>. Ces hommes n'oublieront pas le chemin des Tuileries<ref>Max Gallo, ''Robespierre : Histoire d'une solitude'', Perrin, 1968, {{p.|165}}.</ref> ; ces patriotes, ayant pénétré dans le Palais et humilié le roi, ont compris que désormais il est possible d'en finir avec la monarchie<ref>Voir ''Condorcet'', (''op. cit.'').</ref>.
Des chefs sont apparus ([[Antoine Joseph Santerre|Santerre]])<ref>Santerre sera promu commandant général de la garde nationale parisienne à la place du marquis de Mandat massacré juste avant que ne débute la journée du 10 août. Voir [[G. Lenotre]], ''Vieilles maisons - vieux papiers'', {{3e|série}} Perrin, 1906.</ref>. Ces hommes n'oublieront pas le chemin des Tuileries<ref>Max Gallo, ''Robespierre : Histoire d'une solitude'', Perrin, 1968, {{p.|165}}.</ref> ; ces patriotes, ayant pénétré dans le Palais et humilié le roi, ont compris que désormais il est possible d'en finir avec la monarchie<ref>Voir ''Condorcet'', (''op. cit.'').</ref>.


L'évènement politique qui se produit ce jour là doit être analysé en termes de rupture ; si les sections parisiennes<ref>La loi du {{date|21| mai| 1790}} crée [[48]] sections pour la région parisienne afin de remplacer les districts ; la loi tend à restreindre leur indépendance pour limiter leur possibilité d'action. Mais les sections ne veulent pas s'y soumettre.</ref> font leur entrée dans la salle du Manège<ref>Les citoyens de toutes les sections, suivi par des détachements de la garde nationale défilèrent dans la salle du Manège.</ref>, c'est qu'elles sont en train de le faire dans la vie politique<ref>Jean et Nicole Dhombres, ''Lazare Carnot'', Fayard, 1997, {{p.|276}}.</ref>.
L'évènement politique qui se produit ce jour-là doit être analysé en termes de rupture ; si les sections parisiennes<ref>La loi du {{date|21| mai| 1790}} crée [[48]] sections pour la région parisienne afin de remplacer les districts ; la loi tend à restreindre leur indépendance pour limiter leur possibilité d'action. Mais les sections ne veulent pas s'y soumettre.</ref> font leur entrée dans la salle du Manège<ref>Les citoyens de toutes les sections, suivi par des détachements de la garde nationale défilèrent dans la salle du Manège.</ref>, c'est qu'elles sont en train de le faire dans la vie politique<ref>Jean et Nicole Dhombres, ''Lazare Carnot'', Fayard, 1997, {{p.|276}}.</ref>.


Les [[Montagne (Révolution française)|montagnards]] refusèrent de s’associer à la [[Journée du 20 juin 1792|journée du 20 juin]], pour certains se tenant à l'écart ou pour d'autres la trouvant prématurée, mais les évènements qui ne vont pas manquer d'apparaître, leur permettront de préparer, dès le début du mois de juillet suivant, la journée révolutionnaire du [[Journée du 10 août 1792|10 août]].
Les [[Montagne (Révolution française)|montagnards]] refusèrent de s’associer à la [[Journée du 20 juin 1792|journée du 20 juin]], pour certains se tenant à l'écart ou pour d'autres la trouvant prématurée, mais les évènements qui ne vont pas manquer d'apparaître, leur permettront de préparer, dès le début du mois de juillet suivant, la journée révolutionnaire du [[Journée du 10 août 1792|10 août]].
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Même si cela n'est pas visible dans l'immédiat, les girondins sortiront affaiblis de cette journée car, par son refus de lever le veto et le calme dont il a fait preuve, le roi, aux yeux de l'opinion, paraît sortir vainqueur de l'affrontement<ref>De nombreuses protestations des départements, des corps constitués, parvinrent à Paris, des pétitions légalistes recueillirent de nombreuses signatures. En revanche aucune des sections ayant participé à cette journée ne la désavoua. Voir Dominique Bluche, ''Danton'', Perrin, 1984.</ref>. Girondins et montagnards se trouvent plus que jamais opposés quant à la politique à mener. Les premiers veulent freiner la Révolution, alors que les seconds, sous l'impulsion de leurs chefs, veulent au contraire la relancer.
Même si cela n'est pas visible dans l'immédiat, les girondins sortiront affaiblis de cette journée car, par son refus de lever le veto et le calme dont il a fait preuve, le roi, aux yeux de l'opinion, paraît sortir vainqueur de l'affrontement<ref>De nombreuses protestations des départements, des corps constitués, parvinrent à Paris, des pétitions légalistes recueillirent de nombreuses signatures. En revanche aucune des sections ayant participé à cette journée ne la désavoua. Voir Dominique Bluche, ''Danton'', Perrin, 1984.</ref>. Girondins et montagnards se trouvent plus que jamais opposés quant à la politique à mener. Les premiers veulent freiner la Révolution, alors que les seconds, sous l'impulsion de leurs chefs, veulent au contraire la relancer.


=== La modération girondine (juillet 1792) ===
=== Modération des girondins face à la crise (juillet 1792) ===
[[Fichier:Pierre Vergniau.jpg|vignette|gauche|<center>[[Pierre Victurnien Vergniaud|Pierre Vergniaud]],<br>[[estampe]] de [[François Bonneville]],<br />Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|département des estampes]], 1796.</center>]]
[[Fichier:Pierre Vergniau.jpg|vignette|gauche|<center>[[Pierre Victurnien Vergniaud|Pierre Vergniaud]],<br>[[estampe]] de [[François Bonneville]],<br />Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|département des estampes]], 1796.</center>]]


Le [[3 juillet]], dans un discours prononcé à l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]], [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]] attaque violemment la [[monarchie]], mais au moment où l'on peut croire qu'il va demander la déchéance du roi, il propose {{Citation|d'arrêter la monarchie chancelante sur le penchant de l'abîme}}. En fait, il conseille au roi de sauver sa couronne en rappelant des ministres patriotes<ref>Au grand mécontentement de [[Manon Roland|Madame Roland]], l'égérie des girondins, qui toujours républicaine espérait la chute de la monarchie le plus rapidement possible, afin d'éviter la violence et l'intervention populaire. Voir Chaussinand-Nogaret, ''[[Manon Roland|Madame Roland]], Une femme en Révolution'', Seuil, 1985, {{p.|175}}. Mais il est douteux qu'à cette date l'Assemblée ait suivi Vergniaud dans une demande de déchéance.</ref>. Ce même jour, il demande que la [[Patrie]] soit décrétée en danger.
Le [[3 juillet]], dans un discours prononcé à l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]], [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]] attaque violemment la [[monarchie]], mais au moment où l'on peut croire qu'il va demander la déchéance du roi, il propose {{Citation|d'arrêter la monarchie chancelante sur le penchant de l'abîme}}. En fait, il conseille au roi de sauver sa couronne en rappelant des ministres patriotes<ref>Au grand mécontentement de [[Manon Roland|Madame Roland]], l'égérie des girondins, qui toujours républicaine espérait la chute de la monarchie le plus rapidement possible, afin d'éviter la violence et l'intervention populaire. Voir Chaussinand-Nogaret, ''[[Manon Roland|Madame Roland]], Une femme en Révolution'', Seuil, 1985, {{p.|175}}. Mais il est douteux qu'à cette date l'Assemblée ait suivi Vergniaud dans une demande de déchéance.</ref>. Ce même jour, il demande que la [[Patrie]] soit décrétée en danger.

[[Fichier:E. Guadet.jpg|vignette|<center>[[Élie Guadet]], [[estampe]] gravée d'après un dessin de [[Joseph Boze]],<br />Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|département des estampes]], vers 1792-1793.</center>]]
[[Fichier:E. Guadet.jpg|vignette|<center>[[Élie Guadet]], [[estampe]] gravée d'après un dessin de [[Joseph Boze]],<br />Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|département des estampes]], vers 1792-1793.</center>]]

Depuis leur élection à la [[Assemblée nationale législative (Révolution française)|législative]], les girondins n'ont pas cessé d'attaquer la royauté afin de la déstabiliser, de la discréditer, pour en accélérer la chute. Mi-juillet, certains d'entre eux<ref>Certainement peu de girondins étaient au courant, car de telles transactions exigent le secret. Voir Bernardine Melchior-Bonnet, ''Les Girondins'', Tallandier, 1989, {{p.|111}}.</ref>, les [[bordeaux|bordelais]] [[Armand Gensonné|Gensonné]], [[Élie Guadet|Guadet]] et Vergniaud sont pris d'inquiétude en voyant l'affrontement devenir inévitable. Afin de prévenir la catastrophe, ils décident de reprendre la route modérée en freinant toute action populaire dangereuse pour l'ordre social et tentent une ultime démarche pour sauver la monarchie. À partir du [[20 juillet]] et à plusieurs reprises, Vergniaud et ses amis essaieront de rentrer en contact avec le roi<ref>Mais le roi ne pouvait pas faire confiance à ceux qu'il considérait comme des ennemis irréductibles, il n'attendait rien de la Constitution, ni des monarchistes constitutionnels, ni des jacobins, d'autant plus qu'il était en train de consommer sa trahison. Voir ''Lazare Carnot'' (''op. cit.'').</ref>. Mais toutes leurs tentatives se solderont par une fin de non recevoir de la part de ce dernier. Le [[28 juillet]], Vergniaud écrira de nouveau au roi, en poursuivant, naïvement mais sans trop y croire désormais, les illusions qui ont inspiré sa conduite<ref>Le risque étant, si le secret était éventé, que la démarche soit mal comprise par leurs collègues de l'Assemblée, ce qui arriva. Le 3 janvier 1793 leurs adversaires montagnards, ayant eu vent de cette démarche, essayèrent de les mettre en difficulté, mais le trio bordelais en démontra le bien-fondé et l'affaire en resta là. Voir Bernardine Melchior-Bonnet, ''Les Girondins'', {{p.|202}} (''op. cit.'').</ref>.
Depuis leur élection à la [[Assemblée nationale législative (Révolution française)|législative]], les girondins n'ont pas cessé d'attaquer la royauté afin de la déstabiliser, de la discréditer, pour en accélérer la chute. Mi-juillet, certains d'entre eux<ref>Certainement peu de girondins étaient au courant, car de telles transactions exigent le secret. Voir Bernardine Melchior-Bonnet, ''Les Girondins'', Tallandier, 1989, {{p.|111}}.</ref>, les [[bordeaux|bordelais]] [[Armand Gensonné|Gensonné]], [[Élie Guadet|Guadet]] et Vergniaud sont pris d'inquiétude en voyant l'affrontement devenir inévitable. Afin de prévenir la catastrophe, ils décident de reprendre la route modérée en freinant toute action populaire dangereuse pour l'ordre social et tentent une ultime démarche pour sauver la monarchie. À partir du [[20 juillet]] et à plusieurs reprises, Vergniaud et ses amis essaieront de rentrer en contact avec le roi<ref>Mais le roi ne pouvait pas faire confiance à ceux qu'il considérait comme des ennemis irréductibles, il n'attendait rien de la Constitution, ni des monarchistes constitutionnels, ni des jacobins, d'autant plus qu'il était en train de consommer sa trahison. Voir ''Lazare Carnot'' (''op. cit.'').</ref>. Mais toutes leurs tentatives se solderont par une fin de non recevoir de la part de ce dernier. Le [[28 juillet]], Vergniaud écrira de nouveau au roi, en poursuivant, naïvement mais sans trop y croire désormais, les illusions qui ont inspiré sa conduite<ref>Le risque étant, si le secret était éventé, que la démarche soit mal comprise par leurs collègues de l'Assemblée, ce qui arriva. Le 3 janvier 1793 leurs adversaires montagnards, ayant eu vent de cette démarche, essayèrent de les mettre en difficulté, mais le trio bordelais en démontra le bien-fondé et l'affaire en resta là. Voir Bernardine Melchior-Bonnet, ''Les Girondins'', {{p.|202}} (''op. cit.'').</ref>.


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Tous les [[député]]s girondins<ref>Condorcet, [[Jean-Marie Roland de La Platière|Roland]], Brissot, Vergniaud, Guadet etc., étaient bien républicains, mais n'acceptaient pas une république qui puisse naître dans l'illégalité d'une insurrection populaire. Voir ''Madame Roland'', p. 176/178 (''op. cit.''). C'était d'ailleurs la doctrine de Condorcet. Voir ''Condorcet'', {{p.|328}} (''op. cit.'').</ref> ont été élus et ont prêté serment, afin de maintenir les institutions, de respecter et de faire appliquer la [[constitution de 1791|Constitution]], et pour certains, plus par [[légalisme]] que par [[monarchisme]]. Cette Constitution, acceptée par le roi le {{date|14| septembre| 1791}}, ne pouvait subir aucune révision pendant les dix prochaines années<ref>Voir ''[[Manon Roland|Madame Roland]]'', {{p.|178}} (''op. cit.''), ou, pour la similitude, ''Condorcet'', {{p.|436}} (''op. cit.'').</ref>.
Tous les [[député]]s girondins<ref>Condorcet, [[Jean-Marie Roland de La Platière|Roland]], Brissot, Vergniaud, Guadet etc., étaient bien républicains, mais n'acceptaient pas une république qui puisse naître dans l'illégalité d'une insurrection populaire. Voir ''Madame Roland'', p. 176/178 (''op. cit.''). C'était d'ailleurs la doctrine de Condorcet. Voir ''Condorcet'', {{p.|328}} (''op. cit.'').</ref> ont été élus et ont prêté serment, afin de maintenir les institutions, de respecter et de faire appliquer la [[constitution de 1791|Constitution]], et pour certains, plus par [[légalisme]] que par [[monarchisme]]. Cette Constitution, acceptée par le roi le {{date|14| septembre| 1791}}, ne pouvait subir aucune révision pendant les dix prochaines années<ref>Voir ''[[Manon Roland|Madame Roland]]'', {{p.|178}} (''op. cit.''), ou, pour la similitude, ''Condorcet'', {{p.|436}} (''op. cit.'').</ref>.


Des girondins, comme [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]]<ref>Voir Élisabeth et Robert Badinter, ''Condorcet : un intellectuel en Révolution'', Fayard, 1988, {{p.|325}} à 331. Voir aussi [[Guy Chaussinand-Nogaret]], ''Madame Roland : une femme en Révolution'', Seuil, 1985, {{p.|105-106}}, 113-114.</ref>, [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]]<ref>Brissot sera toujours hostile à la monarchie. Son voyage aux États-Unis en 1788 acheva de le convaincre des bienfaits d'une République. Voir [[Suzanne d'Huart]], ''Brissot : la Gironde au pouvoir'', Robert Laffont, 1986, {{p.|27-28}} ainsi que {{p.|110-119}}. Il est aussi donné comme l'un des tout premiers démocrates et républicain par Guy Chaussinand-Nogaret, « Girondins et Montagnards : la lutte à mort », ''L'Histoire'' {{numéro|100}}, 1987, {{p.|17}}.</ref>, [[Jean-Marie Roland de La Platière|Roland]]<ref>Louis Blanc dans son ''Histoire de la Révolution française'', tome I (''op. cit.'') considère tous les grands chefs girondins comme étant républicains : Voir {{p.|598-599}}. Allant dans le même sens voir aussi : Jean et Nicole Dhombres, ''Lazare Carnot'', Fayard, 1997. {{Citation|On le vit constamment (Lazare Carnot) voter avec les républicains les plus avancés (les girondins.)}}, {{p.|252}}.</ref>, [[Élie Guadet|Guadet]], [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]], [[Maximin Isnard|Isnard]]<ref>Est donné comme un républicain convaincu par Guy Chaussinand-Nogaret ''L'Histoire'' {{numéro|100}}, {{p.|17}} (''op. cit.'').</ref>, [[Jean-François Ducos|Ducos]]<ref>Est donné comme un {{Citation|républicain dans l'âme}} par Bernardine Melchior-Bonnet,. ''Les Girondins'', Tallandier, 1989, {{p.|27}}.</ref>, [[François Buzot|Buzot]]<ref>Louis Blanc, « Un des rares républicains de la Constituante », {{p.|597}} (''op. cit.'').</ref> et [[Etienne Clavière]], étaient des [[République|républicains]] convaincus et de longue date. A propos de la question coloniale, Brissot, Condorcet, Guadet, Vergniaud, Gensonné, Ducos, Lasource et un de leurs proches, Jean-Philippe Garran-Coulon, menèrent un combat résolu pour faire triompher à l'assemblée législative la cause des droits à l'égalité des Blancs et des hommes de couleur libres qui furent finalement votés le {{date-|24 mars 1792}} et ratifiés par le roi le {{date-|4 avril}} grâce aux nouveaux ministres jacobins Clavière et Roland.
Des girondins, comme [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]]<ref>Voir Élisabeth et Robert Badinter, ''Condorcet : un intellectuel en Révolution'', Fayard, 1988, {{p.|325}} à 331. Voir aussi [[Guy Chaussinand-Nogaret]], ''Madame Roland : une femme en Révolution'', Seuil, 1985, {{p.|105-106}}, 113-114.</ref>, [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]]<ref>Brissot sera toujours hostile à la monarchie. Son voyage aux États-Unis en 1788 acheva de le convaincre des bienfaits d'une République. Voir [[Suzanne d'Huart]], ''Brissot : la Gironde au pouvoir'', Robert Laffont, 1986, {{p.|27-28}} ainsi que {{p.|110-119}}. Il est aussi donné comme l'un des tout premiers démocrates et républicain par Guy Chaussinand-Nogaret, « Girondins et Montagnards : la lutte à mort », ''L'Histoire'' {{numéro|100}}, 1987, {{p.|17}}.</ref>, [[Jean-Marie Roland de La Platière|Roland]]<ref>Louis Blanc dans son ''Histoire de la Révolution française'', tome I (''op. cit.'') considère tous les grands chefs girondins comme étant républicains : Voir {{p.|598-599}}. Allant dans le même sens voir aussi : Jean et Nicole Dhombres, ''Lazare Carnot'', Fayard, 1997. {{Citation|On le vit constamment (Lazare Carnot) voter avec les républicains les plus avancés (les girondins.)}}, {{p.|252}}.</ref>, [[Élie Guadet|Guadet]], [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]], [[Maximin Isnard|Isnard]]<ref>Est donné comme un républicain convaincu par Guy Chaussinand-Nogaret ''L'Histoire'' {{numéro|100}}, {{p.|17}} (''op. cit.'').</ref>, [[Jean-François Ducos|Ducos]]<ref>Est donné comme un {{Citation|républicain dans l'âme}} par Bernardine Melchior-Bonnet,. ''Les Girondins'', Tallandier, 1989, {{p.|27}}.</ref>, [[François Buzot|Buzot]]<ref>Louis Blanc, « Un des rares républicains de la Constituante », {{p.|597}} (''op. cit.'').</ref> et [[Etienne Clavière]], étaient des [[République|républicains]] convaincus et de longue date. A propos de la question coloniale, Brissot, Condorcet, Guadet, Vergniaud, Gensonné, Ducos, Lasource et un de leurs proches, Jean-Philippe Garran-Coulon, menèrent un combat résolu pour faire triompher à l'assemblée législative la cause des droits à l'égalité des Blancs et des hommes de couleur libres qui furent finalement votés le {{date-|24 mars 1792}} et ratifiés par le roi le {{date-|4 avril}} grâce aux nouveaux ministres jacobins Clavière et Roland.
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=== Les événements de juillet 1792 ===
=== Les événements de juillet 1792 ===

[[Chronologie]] des événements qui précèdent l’[[journée du 10 août 1792|insurrection du 10 août]].
[[Chronologie]] des événements qui précèdent l’[[journée du 10 août 1792|insurrection du 10 août]].


* Le {{1er juillet}}, l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]] apprend que les armées françaises, sous les ordres de [[Nicolas Luckner|Luckner]] se replient sur [[Lille]]. Ce même jour, [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]] fait décréter la publicité des séances des corps administratifs<ref>Elles seront ainsi placées sous la haute surveillance des sociétés populaires occupant les tribunes. Voir ''Condorcet'' (''op. cit.'').</ref>.
* Le {{1er juillet}}, l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]] apprend que les armées françaises, sous les ordres de [[Nicolas Luckner|Luckner]] se replient sur [[Lille]]. Ce même jour, [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]] fait décréter la publicité des séances des corps administratifs<ref>Elles seront ainsi placées sous la haute surveillance des sociétés populaires occupant les tribunes. Voir ''Condorcet'' (''op. cit.'').</ref>.
* Le [[2 juillet]], l’Assemblée décrète qu’après la fête civique du [[14 juillet]], les fédérés se rendront au camp de [[Soissons]] le [[18 juillet]]<ref>C’est aussi un moyen pour tourner le veto que le roi avait posé le [[13 juin]] dernier pour l’assemblée des 20 000 fédérés dans [[Paris]]. Mais c’est aussi un accroc porté à la [[Constitution]] puisque le veto royal est légitime. Voir ''Lazare Carnot'', op. cit.) Car même si le roi avait accepté par la suite la proposition du camp de [[Soissons]], il demeurait facile de retenir les fédérés une fois à [[Paris]] si on le jugeait utile. Voir [[Louis Blanc]], ''Histoire de La Révolution'', {{p.|681}} (''op. cit.'').</ref>.
* Le [[2 juillet]], l’Assemblée décrète qu’après la fête civique du [[14 juillet]], les fédérés se rendront au camp de [[Soissons]] le [[18 juillet]]<ref>C’est aussi un moyen pour tourner le veto que le roi avait posé le [[13 juin]] dernier pour l’assemblée des 20 000 fédérés dans [[Paris]]. Mais c’est aussi un accroc porté à la [[Constitution]] puisque le veto royal est légitime. Voir ''Lazare Carnot'', op. cit.) Car même si le roi avait accepté par la suite la proposition du camp de [[Soissons]], il demeurait facile de retenir les fédérés une fois à [[Paris]] si on le jugeait utile. Voir [[Louis Blanc]], ''Histoire de La Révolution'', {{p.|681}} (''op. cit.'').</ref>.
* Le [[3 juillet]], Vergniaud, dans un long discours à l’Assemblée, attaque le roi qu’il accuse de {{Citation|se servir de ses pouvoirs pour immobiliser nos armées}}. Il demande à celle-ci de décréter la [[Patrie]] en danger<ref name="Louis Blanc">Louis Blanc, ''Histoire de la Révolution'' (''op. cit.'').</ref>.
* Le [[3 juillet]], Vergniaud, dans un long discours à l’Assemblée, attaque le roi qu’il accuse de {{Citation|se servir de ses pouvoirs pour immobiliser nos armées}}. Il demande à celle-ci de décréter la [[Patrie]] en danger<ref name="Louis Blanc">Louis Blanc, ''Histoire de la Révolution'' (''op. cit.'').</ref>.
* Le [[4 juillet]], l’Assemblée à la suite du discours de Vergniaud décrète que, lorsque le péril deviendra extrême, le [[Corps législatif (Consulat et Premier Empire)|Corps législatif]] le déclarera lui-même et que toutes les autorités se mettront en permanences<ref name="Louis Blanc" />.
* Le [[4 juillet]], l’Assemblée à la suite du discours de Vergniaud décrète que, lorsque le péril deviendra extrême, le [[Corps législatif (Consulat et Premier Empire)|Corps législatif]] le déclarera lui-même et que toutes les autorités se mettront en permanences<ref name="Louis Blanc" />.
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* Le [[10 juillet]], les ministres mis en cause démissionnent.
* Le [[10 juillet]], les ministres mis en cause démissionnent.
* Le [[11 juillet]], l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]] décrète la [[Patrie]] en danger comme elle l’avait annoncé le [[4 juillet]]. Ce même jour, [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] accueille aux [[Club des jacobins|jacobins]] les fédérés venus de la [[province]] à [[Paris]] et propose à l’assemblée {{Citation|le serment à la seule patrie}}<ref>Pour [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] c’est le commencement de la rupture : le serment écarte le roi.</ref>. [[Georges Jacques Danton|Danton]] les recevra peu après aux [[Club des Cordeliers|Cordeliers]] où ils seront hébergés<ref>[[Georges Jacques Danton|Danton]], à cette date n’a pas encore pris la décision de renverser la [[monarchie]]. Voir Frédéric Bluche, ''Danton'', Perrin, 1884, {{p.|174}}.</ref>.
* Le [[11 juillet]], l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]] décrète la [[Patrie]] en danger comme elle l’avait annoncé le [[4 juillet]]. Ce même jour, [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] accueille aux [[Club des jacobins|jacobins]] les fédérés venus de la [[province]] à [[Paris]] et propose à l’assemblée {{Citation|le serment à la seule patrie}}<ref>Pour [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] c’est le commencement de la rupture : le serment écarte le roi.</ref>. [[Georges Jacques Danton|Danton]] les recevra peu après aux [[Club des Cordeliers|Cordeliers]] où ils seront hébergés<ref>[[Georges Jacques Danton|Danton]], à cette date n’a pas encore pris la décision de renverser la [[monarchie]]. Voir Frédéric Bluche, ''Danton'', Perrin, 1884, {{p.|174}}.</ref>.
* Le [[14 juillet]], commémoration de la [[fête de la Fédération]] du {{date|14| juillet| 1790}}<ref>Le véritable gagnant de la journée sera [[Jérôme Pétion de Villeneuve|Pétion]], le maire de Paris, récemment réinstallé à son poste. C’est aussi la dernière fois que [[Louis XVI de France|Louis XVI]] paraît en public en tant que souverain. La prochaine fois ce sera le {{date|21|janvier|1793}} sur l’échafaud, déchu et condamné à mort.</ref>.
* Le [[14 juillet]], commémoration de la [[fête de la Fédération]] du {{date|14| juillet| 1790}}<ref>Le véritable gagnant de la journée sera [[Jérôme Pétion de Villeneuve|Pétion]], le maire de Paris, récemment réinstallé à son poste. C’est aussi la dernière fois que [[Louis XVI de France|Louis XVI]] paraît en public en tant que souverain. La prochaine fois ce sera le {{date|21|janvier|1793}} sur l’échafaud, déchu et condamné à mort.</ref>.
* Le [[17 juillet]] et le [[23]] suivant, des pétitions des fédérés des [[département français|départements]] demandent la suspension du roi et l’élection d’une [[Convention nationale|Convention]] afin de réviser la [[Constitution]]<ref>C’est la politique voulue par Robespierre dont les fédérés ne sont que les porte-paroles. Voir ''Condorcet'' (''op. cit.''). Quoiqu'il ne se soit pas à cette date engagé ni pour la déchéance ni pour l’insurrection. Voir Max Gallo, ''Robespierre'', {{p.|167}} (''op. cit.'').</ref>.
* Le [[17 juillet]] et le [[23]] suivant, des pétitions des fédérés des [[département français|départements]] demandent la suspension du roi et l’élection d’une [[Convention nationale|Convention]] afin de réviser la [[Constitution]]<ref>C’est la politique voulue par Robespierre dont les fédérés ne sont que les porte-paroles. Voir ''Condorcet'' (''op. cit.''). Quoiqu'il ne se soit pas à cette date engagé ni pour la déchéance ni pour l’insurrection. Voir Max Gallo, ''Robespierre'', {{p.|167}} (''op. cit.'').</ref>.
* Le [[17 juillet]], le général [[Nicolas Luckner|Luckner]] envoie une lettre à l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]] pour signaler le déséquilibre des forces en présence sur la frontière nord<ref>Voir ''Lazare Carnot'', {{p.|280}} (''op. cit.'').</ref>.
* Le [[17 juillet]], le général [[Nicolas Luckner|Luckner]] envoie une lettre à l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]] pour signaler le déséquilibre des forces en présence sur la frontière nord<ref>Voir ''Lazare Carnot'', {{p.|280}} (''op. cit.'').</ref>.
* Le [[18 juillet]], L’Assemblée décrète que la Commission des douze sera portée à [[21]] avec les suppléants. Les girondins y ont six membres dont [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]], [[Élie Guadet|Guadet]] et [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]]. Ce dernier sera nommé à la présidence le [[21 juillet]]<ref>Cette Commission, qui bénéficie de la confiance de l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]], tiendra aussi des [[Conférence|conférences]] avec les ministres tous les deux jours afin de contrôler en permanence le [[Liste des gouvernements de la France|gouvernement]], elle contrôle aussi les armées, les affaires diplomatiques etc. Son but étant aussi de surveiller le roi.</ref>.
* Le [[18 juillet]], L’Assemblée décrète que la Commission des douze sera portée à [[21]] avec les suppléants. Les girondins y ont six membres dont [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]], [[Élie Guadet|Guadet]] et [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]]. Ce dernier sera nommé à la présidence le [[21 juillet]]<ref>Cette Commission, qui bénéficie de la confiance de l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]], tiendra aussi des [[Conférence|conférences]] avec les ministres tous les deux jours afin de contrôler en permanence le [[Liste des gouvernements de la France|gouvernement]], elle contrôle aussi les armées, les affaires diplomatiques etc. Son but étant aussi de surveiller le roi.</ref>.
* Le [[20 juillet]], le directoire de Paris, de tendances très modérée, (qui soutient le roi) démissionne.
* Le [[20 juillet]], le directoire de Paris, de tendances très modérée, (qui soutient le roi) démissionne.
* Le [[21 juillet]], la Commission propose qu’une sommation soit faite au roi, afin que celui-ci nomme de nouveaux ministres. [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]] fera aboutir cette démarche à l’Assemblée.
* Le [[21 juillet]], la Commission propose qu’une sommation soit faite au roi, afin que celui-ci nomme de nouveaux ministres. [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]] fera aboutir cette démarche à l’Assemblée.
* Le [[22]] et [[23 juillet]], après la proclamation solennelle de la [[Patrie]] en danger, la municipalité fait procéder à l’enrôlement des volontaires.
* Le [[22]] et [[23 juillet]], après la proclamation solennelle de la [[Patrie]] en danger, la municipalité fait procéder à l’enrôlement des volontaires.
* Le [[23 juillet]], [[Louis XVI de France|Louis XVI]] choisit son nouveau ministère : [[Charles-Xavier de Francqueville d'Abancourt|d’Abancourt]] devient [[Ministère de la Défense (France)|ministre de la Guerre]], [[Clément Felix Champion de Villeneuve|Champion]] [[Ministère de l'Intérieur (France)|ministre de l'Intérieur]], [[François-Joseph de Gratet|Dubouchage]] [[Liste des ministres français de la Marine et des Colonies|ministre de la Marine]], [[Claude Bigot de Sainte-Croix|Bigot de Sainte-Croix]] [[Ministère des Affaires étrangères (France)|ministre des Affaires étrangères]], et [[Étienne de Joly|Dejoly]] [[Ministère de la Justice (France)|ministre de la Justice]]<ref>Ce ne sont pas des girondins, ni des amis des girondins.</ref>. Ce même jour sur proposition de [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]], l’Assemblée vota la création d’une commission chargée d’examiner quels sont les actes qui peuvent entraîner une déchéance, ainsi que la rédaction d’une adresse au peuple pour le prémunir contre les mesures {{Citation|inconstitutionnelles et impolitiques}} qui lui seraient recommandées<ref>Voir Gérard Walter, ''[[Maximilien de Robespierre|Robespierre]]'', Gallimard, 1987, {{p.|333}}.</ref>.
* Le [[23 juillet]], [[Louis XVI de France|Louis XVI]] choisit son nouveau ministère : [[Charles-Xavier de Francqueville d'Abancourt|d’Abancourt]] devient [[Ministère de la Défense (France)|ministre de la Guerre]], [[Clément Felix Champion de Villeneuve|Champion]] [[Ministère de l'Intérieur (France)|ministre de l'Intérieur]], [[François-Joseph de Gratet|Dubouchage]] [[Liste des ministres français de la Marine et des Colonies|ministre de la Marine]], [[Claude Bigot de Sainte-Croix|Bigot de Sainte-Croix]] [[Ministère des Affaires étrangères (France)|ministre des Affaires étrangères]], et [[Étienne de Joly|Dejoly]] [[Ministère de la Justice (France)|ministre de la Justice]]<ref>Ce ne sont pas des girondins, ni des amis des girondins.</ref>. Ce même jour sur proposition de [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]], l’Assemblée vota la création d’une commission chargée d’examiner quels sont les actes qui peuvent entraîner une déchéance, ainsi que la rédaction d’une adresse au peuple pour le prémunir contre les mesures {{Citation|inconstitutionnelles et impolitiques}} qui lui seraient recommandées<ref>Voir Gérard Walter, ''[[Maximilien de Robespierre|Robespierre]]'', Gallimard, 1987, {{p.|333}}.</ref>.
* Le [[25 juillet]] le [[duc de Brunswick]], [[généralissime]] des armées coalisées, lance son [[Manifeste de Brunswick|manifeste]]<ref>Texte dont les grandes lignes ont été ébauchées par [[Louis XVI de France|Louis XVI]] et réclamé par [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] qui écrivait le 24 juillet à [[Hans Axel de Fersen|Fersen]] : {{Citation|Dites donc à Mr de Mercy que les jours du roi et de la reine sont dans le plus grand danger (…) qu’il faut envoyer le manifeste sur-le-champ, qu’on l’attend avec une extrême impatience.}} Lettre citée dans : [[André Castelot]], ''Marie-Antoinette'', Perrin, 1965. Marie-Antoinette n’est jamais véritablement rentrée dans « la peau » d’une Reine de France. Dès [[1784]] son frère Joseph II se servait d’elle pour influencer Louis XVI. Le peuple ne s’y trompait pas quand il l’appelait « l’Autrichienne ». Voir Georges Bordonove, ''Louis XVI'', Pygmalion [[1982]], où André Castelot, ''Marie-Antoinette'' (''op. cit.'').</ref>.
* Le [[25 juillet]] le [[duc de Brunswick]], [[généralissime]] des armées coalisées, lance son [[Manifeste de Brunswick|manifeste]]<ref>Texte dont les grandes lignes ont été ébauchées par [[Louis XVI de France|Louis XVI]] et réclamé par [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] qui écrivait le 24 juillet à [[Hans Axel de Fersen|Fersen]] : {{Citation|Dites donc à Mr de Mercy que les jours du roi et de la reine sont dans le plus grand danger (…) qu’il faut envoyer le manifeste sur-le-champ, qu’on l’attend avec une extrême impatience.}} Lettre citée dans : [[André Castelot]], ''Marie-Antoinette'', Perrin, 1965. Marie-Antoinette n’est jamais véritablement rentrée dans « la peau » d’une Reine de France. Dès [[1784]] son frère Joseph II se servait d’elle pour influencer Louis XVI. Le peuple ne s’y trompait pas quand il l’appelait « l’Autrichienne ». Voir Georges Bordonove, ''Louis XVI'', Pygmalion [[1982]], où André Castelot, ''Marie-Antoinette'' (''op. cit.'').</ref>.
* Toujours ce {{date-|25 juillet}}, l’Assemblée décrète que les sections peuvent siéger en permanence. Ce jour-même arrivée à [[Paris]] des fédérés [[bretons]]<ref>D’autres historiens donnent le [[21 juillet]].</ref>.
* Toujours ce {{date-|25 juillet}}, l’Assemblée décrète que les sections peuvent siéger en permanence. Ce jour-même arrivée à [[Paris]] des fédérés [[bretons]]<ref>D’autres historiens donnent le [[21 juillet]].</ref>.
* Le [[26 juillet]], la Commission des douze propose diverses mesures : notamment que les décrets d’urgence ne soient plus soumis à la sanction du [[roi]] ; que la liste civile allouée au roi soit sévèrement contrôlée<ref>Le roi utilisait ces fonds pour débaucher des patriotes. [[Georges Jacques Danton|Danton]], entre autres, en profitera. Voir ''Danton'', {{p.|108-109}} (''op. cit.''). Si on en croit [[Albert Mathiez]] il était déjà sur la liste civile en mars 1791. Voir Albert Mathiez, ''Girondins et Montagnards'', Éditions de la Passion, 1988.</ref>.
* Le [[26 juillet]], la Commission des douze propose diverses mesures : notamment que les décrets d’urgence ne soient plus soumis à la sanction du [[roi]] ; que la liste civile allouée au roi soit sévèrement contrôlée<ref>Le roi utilisait ces fonds pour débaucher des patriotes. [[Georges Jacques Danton|Danton]], entre autres, en profitera. Voir ''Danton'', {{p.|108-109}} (''op. cit.''). Si on en croit [[Albert Mathiez]] il était déjà sur la liste civile en mars 1791. Voir Albert Mathiez, ''Girondins et Montagnards'', Éditions de la Passion, 1988.</ref>.
* Le [[27 juillet]], l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]] décrète que les sections peuvent créer un {{Citation|bureau central de correspondance}} à l’[[hôtel de ville]]<ref>Voir Jean Massin, ''Robespierre'', Club français du livre, 1956.</ref>.
* Le [[27 juillet]], l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]] décrète que les sections peuvent créer un {{Citation|bureau central de correspondance}} à l’[[hôtel de ville]]<ref>Voir Jean Massin, ''Robespierre'', Club français du livre, 1956.</ref>.
* Le [[29 juillet]], [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]], dans un discours aux [[Club des jacobins|jacobins]], développe le programme [[politique]] des futurs émeutiers. Il rédige aussi la plupart des pétitions des fédérés<ref>Voir Frédéric Bluche, ''Danton'', Perrin, 1984, {{p.|174}}.</ref>.
* Le [[29 juillet]], [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]], dans un discours aux [[Club des jacobins|jacobins]], développe le programme [[politique]] des futurs émeutiers. Il rédige aussi la plupart des pétitions des fédérés<ref>Voir Frédéric Bluche, ''Danton'', Perrin, 1984, {{p.|174}}.</ref>.
* Le [[30 juillet]], arrivée à la municipalité de [[Paris]] des fédérés [[Marseille|marseillais]] (516 hommes), demandés par [[Charles Jean Marie Barbaroux|Barbaroux]] (qui est un élu de cette ville)<ref>Ils arriveront avec un nouveau chant de guerre, celui de l’armée du [[Rhin]], inconnu des Parisiens, et appelé à faire une belle carrière sous le nom de « ''[[La Marseillaise]]'' ».</ref>.
* Le [[30 juillet]], arrivée à la municipalité de [[Paris]] des fédérés [[Marseille|marseillais]] (516 hommes), demandés par [[Charles Jean Marie Barbaroux|Barbaroux]] (qui est un élu de cette ville)<ref>Ils arriveront avec un nouveau chant de guerre, celui de l’armée du [[Rhin]], inconnu des Parisiens, et appelé à faire une belle carrière sous le nom de « ''[[La Marseillaise]]'' ».</ref>.
* Le [[31 juillet]], la [[Section de Mauconseil|section Mauconseil]] déclare qu’elle ne reconnaît plus [[Louis XVI de France|Louis XVI]] comme roi des [[Français]].
* Le [[31 juillet]], la [[Section de Mauconseil|section Mauconseil]] déclare qu’elle ne reconnaît plus [[Louis XVI de France|Louis XVI]] comme roi des [[Français]].


=== Vers l’insurrection (du {{1er}} au 9 août 1792) ===
== La chute de la monarchie (août-septembre 1792) ==
=== Vers l’insurrection (du 1 au 9 août 1792) ===
Depuis le commencement de la guerre, la France n’a subi que des revers militaires, l’ennemi est aux frontières. La Patrie est en danger, et cela accentue la fermentation révolutionnaire. Le roi étant soupçonné de collusion avec l’ennemi, l’affrontement apparaît alors inévitable.
Depuis le commencement de la guerre, la France n’a subi que des revers militaires, l’ennemi est aux frontières. La Patrie est en danger, et cela accentue la fermentation révolutionnaire. Le roi étant soupçonné de collusion avec l’ennemi, l’affrontement apparaît alors inévitable.


Le {{1er août}}, le [[manifeste de Brunswick]], publié à Paris, provoque un formidable sursaut révolutionnaire qui enflamme les [[section révolutionnaire de Paris|sections]], dont certaines ne reconnaissent plus Louis XVI comme roi des Français et ce dès avant cette date. Ce texte d’une rare maladresse prévoyait pour Paris des sanctions exemplaires. Louis XVI comprend tout de suite l’effet désastreux du manifeste et tente de le prévenir.
Le {{1er août}}, le [[manifeste de Brunswick]], publié à Paris, provoque un formidable sursaut révolutionnaire qui enflamme les [[section révolutionnaire de Paris|sections]], dont certaines ne reconnaissent plus Louis XVI comme roi des Français et ce dès avant cette date. Ce texte d’une rare maladresse prévoyait pour Paris des sanctions exemplaires. Louis XVI comprend tout de suite l’effet désastreux du manifeste et tente de le prévenir.


Le [[3 août]], celui-ci envoie un courrier au président de l'Assemblée pour essayer de se disculper, mais la lettre est mal reçue<ref>{{Citation|Des murmures de mépris, d’étonnement et d’indignation ont tour à tour interrompu cette lecture}}. ''Les chroniques de Paris'', {{date|4|août|1792}}.</ref>. Le mal est fait<ref name="CARN_opcit">Voir Lazare Carnot, ''op. cit.''</ref>. Ce même jour, Pétion fait savoir à l’Assemblée, au nom de la Commune, que la presque totalité des sections demandent la déchéance du roi (47 sections sur 48). La déchéance tant redoutée par l’Assemblée ne peut plus être ajournée et doit être envisagée<ref>Désormais la solution de la crise ne peut passer que par la déchéance, ou par la suspension du roi.</ref>.
Le [[3 août]], celui-ci envoie un courrier au président de l'Assemblée pour essayer de se disculper, mais la lettre est mal reçue<ref>{{Citation|Des murmures de mépris, d’étonnement et d’indignation ont tour à tour interrompu cette lecture}}. ''Les chroniques de Paris'', {{date|4|août|1792}}.</ref>. Le mal est fait<ref name="CARN_opcit">Voir Lazare Carnot, ''op. cit.''</ref>. Ce même jour, Pétion fait savoir à l’Assemblée, au nom de la Commune, que la presque totalité des sections demandent la déchéance du roi (47 sections sur 48). La déchéance tant redoutée par l’Assemblée ne peut plus être ajournée et doit être envisagée<ref>Désormais la solution de la crise ne peut passer que par la déchéance, ou par la suspension du roi.</ref>.


Le [[4 août]], la Commission des Vingt et un rappelle que seule l’Assemblée est habilitée à décréter la déchéance du roi. Ce même jour, Vergniaud fait annuler, par ses confrères députés, l’arrêté du [[31 juillet]] dernier de la [[Section de Bon-Conseil|section Mauconseil]] comme inconstitutionnel. Dans la même journée, une délégation du [[faubourg Saint-Antoine]], la [[section des Quinze-Vingts]] pose un ultimatum<ref>{{Citation|…Si justice et droit n’est pas fait au peuple par le corps législatif jeudi (9 août) à onze heures du soir, le même jour à minuit, le tocsin sonnera et la générale battra et tout se lèvera à la fois…}} Voir Condorcet, ''op. cit.''</ref> à l’Assemblée quant à la déchéance du roi, pour le [[9 août]] à onze heures du soir. Passé ce délai, le peuple agira par lui-même.
Le [[4 août]], la Commission des Vingt et un rappelle que seule l’Assemblée est habilitée à décréter la déchéance du roi. Ce même jour, Vergniaud fait annuler, par ses confrères députés, l’arrêté du [[31 juillet]] dernier de la [[Section de Bon-Conseil|section Mauconseil]] comme inconstitutionnel. Dans la même journée, une délégation du [[faubourg Saint-Antoine]], la [[section des Quinze-Vingts]] pose un ultimatum<ref>{{Citation|…Si justice et droit n’est pas fait au peuple par le corps législatif jeudi (9 août) à onze heures du soir, le même jour à minuit, le tocsin sonnera et la générale battra et tout se lèvera à la fois…}} Voir Condorcet, ''op. cit.''</ref> à l’Assemblée quant à la déchéance du roi, pour le [[9 août]] à onze heures du soir. Passé ce délai, le peuple agira par lui-même.

[[Fichier:Armand Gensonné - französischer Revolutionär.jpg|vignette|<center>[[Armand Gensonné]],<br>estampe de [[François Bonneville]],<br>Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|département des estampes]], 1796.</center>]]
[[Fichier:Armand Gensonné - französischer Revolutionär.jpg|vignette|<center>[[Armand Gensonné]],<br>estampe de [[François Bonneville]],<br>Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|département des estampes]], 1796.</center>]]

Le [[5 août]], dans la ''Chronique de Paris'', Condorcet exprime ses craintes d’une insurrection survenant alors que l’ennemi étranger est aux portes du pays<ref>Voir Madame Roland, ''op. cit.''</ref>. Mais il n’en continue pas moins, avec la Commission qu’il préside, à rechercher une solution à la crise, qu’il croit avoir trouvée avec le « plan Gensonné » tandis que, dans le ''[[Journal de Paris]]'', le pacifique [[François de Pange]] critique avec véhémence le [[club des jacobins]] où {{Citation|l'on admire la féconde immoralité de quelques hommes qui, chaque jour, savent offrir à notre étonnement un nouveau vice et porter l'impudence à des degrés inattendus […] Ils ont le projet d'appeler à Paris vingt mille hommes… Parisiens trop crédules, […] n'oubliez pas que les jacobins se destinent cette armée […]}}<ref>Édith de Pange, ''Le chevalier de Pange ou la tragédie des frères'', Metz, Éditions Serpenoise, 2011, {{p.|243-244}}.</ref>.
Le [[5 août]], dans la ''Chronique de Paris'', Condorcet exprime ses craintes d’une insurrection survenant alors que l’ennemi étranger est aux portes du pays<ref>Voir Madame Roland, ''op. cit.''</ref>. Mais il n’en continue pas moins, avec la Commission qu’il préside, à rechercher une solution à la crise, qu’il croit avoir trouvée avec le « plan Gensonné » tandis que, dans le ''[[Journal de Paris]]'', le pacifique [[François de Pange]] critique avec véhémence le [[club des jacobins]] où {{Citation|l'on admire la féconde immoralité de quelques hommes qui, chaque jour, savent offrir à notre étonnement un nouveau vice et porter l'impudence à des degrés inattendus […] Ils ont le projet d'appeler à Paris vingt mille hommes… Parisiens trop crédules, […] n'oubliez pas que les jacobins se destinent cette armée […]}}<ref>Édith de Pange, ''Le chevalier de Pange ou la tragédie des frères'', Metz, Éditions Serpenoise, 2011, {{p.|243-244}}.</ref>.


Le [[6 août]], le girondin Gensonné, afin de rallier la majorité des députés, qu’il sait hostile à la déchéance, propose la suspension du roi ; ce qui a l’avantage d’éviter l’ouverture de sa succession, de respecter la Constitution et de préserver l’avenir, suivi par une invitation du peuple à former une Convention nationale<ref>C’est l’avis de Condorcet de Guadet, Vergniaud, Brissot et d’autres patriotes qui appuyèrent ce plan. Condorcet, qui, dans son ''Fragment de justification'', écrira que le plan de Gensonné (suspension du roi et invitation au peuple de former une Convention nationale) {{Citation|paraissait réunir la pluralité des suffrages dans le comité chargé de discuter de ces objets.}} Voir Condorcet, ''op. cit.''</ref>. Mais le parti girondin, qui passe pour être le plus fort, n’a pas la majorité à l’Assemblée, et aura bien du mal à convaincre ses collègues de voter la suspension avant l’ultimatum posé par les sectionnaires<ref name="CARN_opcit" />.
Le [[6 août]], le girondin Gensonné, afin de rallier la majorité des députés, qu’il sait hostile à la déchéance, propose la suspension du roi ; ce qui a l’avantage d’éviter l’ouverture de sa succession, de respecter la Constitution et de préserver l’avenir, suivi par une invitation du peuple à former une Convention nationale<ref>C’est l’avis de Condorcet de Guadet, Vergniaud, Brissot et d’autres patriotes qui appuyèrent ce plan. Condorcet, qui, dans son ''Fragment de justification'', écrira que le plan de Gensonné (suspension du roi et invitation au peuple de former une Convention nationale) {{Citation|paraissait réunir la pluralité des suffrages dans le comité chargé de discuter de ces objets.}} Voir Condorcet, ''op. cit.''</ref>. Mais le parti girondin, qui passe pour être le plus fort, n’a pas la majorité à l’Assemblée, et aura bien du mal à convaincre ses collègues de voter la suspension avant l’ultimatum posé par les sectionnaires<ref name="CARN_opcit" />.


Le [[7 août]], Pétion, responsable de l’ordre en tant que maire de Paris, quoique proche des girondins, demeure l’ami de Robespierre, à qui il demande de calmer les jacobins et de contribuer au départ des fédérés pour apaiser la capitale<ref>Pétion qui connaissait bien, et depuis longtemps Robespierre, aurait-il tenté cette démarche si celui-ci s’était fermement engagé pour l’insurrection à cette date ? Voir Max Gallo, ''Robespierre'', {{p.|169}}.</ref>, afin que les députés puissent régler dans la sérénité la question de la déchéance du roi. Robespierre ne s'y oppose pas<ref>Voir Gérard Walter, ''Maximilien de Robespierre'', Gallimard, 1989, {{p.|337-338}}.</ref>.
Le [[7 août]], Pétion, responsable de l’ordre en tant que maire de Paris, quoique proche des girondins, demeure l’ami de Robespierre, à qui il demande de calmer les jacobins et de contribuer au départ des fédérés pour apaiser la capitale<ref>Pétion qui connaissait bien, et depuis longtemps Robespierre, aurait-il tenté cette démarche si celui-ci s’était fermement engagé pour l’insurrection à cette date ? Voir Max Gallo, ''Robespierre'', {{p.|169}}.</ref>, afin que les députés puissent régler dans la sérénité la question de la déchéance du roi. Robespierre ne s'y oppose pas<ref>Voir Gérard Walter, ''Maximilien de Robespierre'', Gallimard, 1989, {{p.|337-338}}.</ref>.


Le [[8 août]], le décret de mise en accusation de [[La Fayette]]<ref>La Fayette est considéré comme un traître par les Clubs, le faubourg, l’Hôtel de ville. ''Histoire de la Révolution'', Louis Blanc (op. cit.). Ayant sans succès essayé de retourner ses troupes contre l’Assemblée, dont il avait fait arrêter les Commissaires envoyés à l’armée du Nord (dont le girondin Kersaint), le [[19 août]] suivant, il quittera son commandement avec son état-major feuillant et sera fait prisonnier par les Autrichiens, qui le garderont jusqu’au [[traité de Campo-Formio]] signé par [[Napoléon Ier|Bonaparte]] en [[1797]]. Louis Blanc, ''Histoire de la Révolution'', {{p.|698}}.</ref>, demandé par la Commission, présidée par Condorcet, que Robespierre et Brissot<ref>Louis Blanc, ''Histoire de la Révolution'', tome I, chapitre XV : « Renversement de la royauté », {{p.|698}}. Ce qui prouve que Brissot a bien rompu avec La Fayette, tout comme Condorcet. Jacques-Pierre Brissot a connu La Fayette avant la Révolution. C’est ce dernier qui lui a obtenu les recommandations, et notamment celle qui lui permit de rencontrer le général [[George Washington|Washington]], quand il fit son voyage aux États-Unis en 1788. Par la suite leurs relations furent distantes, mais amicales jusqu’au {{date|16|juillet|1791}} lors du dépôt de la pétition de Brissot au champ-de-Mars. Louis Blanc, dans son ''Histoire de la Révolution'', tome I, écrit, {{p.|552}} : {{Citation|Brissot, jusque-là son admirateur, et qui pour l’avoir défendu, s’était attiré tant d’injures (…) fit dans le ''Patriote français'' la déclaration suivante : {{Citation|Ces horribles manœuvres s’exécutèrent sous les ordres d’un homme qui m’a dit cent fois être républicain, qui se dit l’ami du républicain Condorcet, La Fayette !… Il n’y a plus rien de commun entre lui et moi.}}}} Dans son dernier discours aux jacobins en octobre 1792, revenant sur ce sujet, il dira : {{Citation|Avant la Saint-Barthélemy du champ-de-Mars, je voyais La Fayette une fois tous les mois, (…) il m’a trompé, depuis je ne l’ai point revu.}} Voir Suzanne d’Huart, ''La Gironde au pouvoir'', {{p.|162}}.</ref> ont réclamé, est rejeté par l’Assemblée législative par 406 voix contre 224. Dès lors, il est probable que cette Assemblée étant dans sa grande majorité pour une monarchie constitutionnelle, mais aussi composée d’amis de La Fayette<ref name="depute_positionnement">Lors de l’élection des nouveaux députés à la législative le {{date|1er|octobre|1791}}, elle comportait une majorité de 350 députés modérés « Constitutionnels », une aile droite constituée par plus de 250 [[Club des Feuillants|feuillants]], divisés entre « fayettistes » et « lamethistes » et une aile gauche où l’on remarque 136 députés inscrits aux [[Club des jacobins|jacobins]] (même si l'état-major girondin y est peu assidu, préférant les salons), parmi lesquels plusieurs provinciaux (dont Guadet, Gensonné et Vergniaud, originaires de Gironde, expliquant la dénomination de la future Gironde), avec un petit groupe de démocrates plus avancés (Lazare Carnot, Robert Lindet, Georges Couthon). Voir Michel Vovelle, ''La Chute de la Royauté, 1787-1792'', tome 1 de la ''Nouvelle histoire de la France contemporaine'', Paris, Le Seuil, 1999, {{p.|270-271}}, et Jean-Claude Bertaud, ''Camille et Lucile Desmoulins'', Presses de la Renaissance, 1986, {{p.|157}}.</ref>, n’acceptera aucune proposition de déchéance ni même de suspension. Devant ce vote, Robespierre, qui, jugeant l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]] incapable de diriger les affaires publiques, a demandé la tenue de nouvelles élections le [[29 juillet]] et s'est prononcé pour une réforme constitutionnelle établissant le suffrage universel, limitant les prérogatives du pouvoir royal et modifiant les rapports des représentants du peuple avec leurs commettants<ref>Gérard Walter, ''Maximilien de Robespierre'', Gallimard, 1989, {{p.|333-334}}.</ref>, ulcéré par l’aveuglement de celle-ci, ne donnera pas suite à la demande de Pétion<ref>Gérard Walter, ''Maximilien de Robespierre'', {{p.|338}} (''op. cit.'') ou Jean Massin, ''Robespierre'', {{p.|120 ; 122}} (op. cit.)</ref>. Dans une lettre à [[Georges Couthon|Couthon]], écrite le [[9 août]], il annonce que {{Citation|la Révolution va reprendre un cours plus rapide, si elle ne s'abîme dans le despotisme militaire et dictatorial}}<ref>Gérard Walter, ''Maximilien de Robespierre'', Gallimard, 1989, {{p.|338}}.</ref>.
Le [[8 août]], le décret de mise en accusation de [[La Fayette]]<ref>La Fayette est considéré comme un traître par les Clubs, le faubourg, l’Hôtel de ville. ''Histoire de la Révolution'', Louis Blanc (op. cit.). Ayant sans succès essayé de retourner ses troupes contre l’Assemblée, dont il avait fait arrêter les Commissaires envoyés à l’armée du Nord (dont le girondin Kersaint), le [[19 août]] suivant, il quittera son commandement avec son état-major feuillant et sera fait prisonnier par les Autrichiens, qui le garderont jusqu’au [[traité de Campo-Formio]] signé par [[Napoléon Ier|Bonaparte]] en [[1797]]. Louis Blanc, ''Histoire de la Révolution'', {{p.|698}}.</ref>, demandé par la Commission, présidée par Condorcet, que Robespierre et Brissot<ref>Louis Blanc, ''Histoire de la Révolution'', tome I, chapitre XV : « Renversement de la royauté », {{p.|698}}. Ce qui prouve que Brissot a bien rompu avec La Fayette, tout comme Condorcet. Jacques-Pierre Brissot a connu La Fayette avant la Révolution. C’est ce dernier qui lui a obtenu les recommandations, et notamment celle qui lui permit de rencontrer le général [[George Washington|Washington]], quand il fit son voyage aux États-Unis en 1788. Par la suite leurs relations furent distantes, mais amicales jusqu’au {{date|16|juillet|1791}} lors du dépôt de la pétition de Brissot au champ-de-Mars. Louis Blanc, dans son ''Histoire de la Révolution'', tome I, écrit, {{p.|552}} : {{Citation|Brissot, jusque-là son admirateur, et qui pour l’avoir défendu, s’était attiré tant d’injures (…) fit dans le ''Patriote français'' la déclaration suivante : {{Citation|Ces horribles manœuvres s’exécutèrent sous les ordres d’un homme qui m’a dit cent fois être républicain, qui se dit l’ami du républicain Condorcet, La Fayette !… Il n’y a plus rien de commun entre lui et moi.}}}} Dans son dernier discours aux jacobins en octobre 1792, revenant sur ce sujet, il dira : {{Citation|Avant la Saint-Barthélemy du champ-de-Mars, je voyais La Fayette une fois tous les mois, (…) il m’a trompé, depuis je ne l’ai point revu.}} Voir Suzanne d’Huart, ''La Gironde au pouvoir'', {{p.|162}}.</ref> ont réclamé, est rejeté par l’Assemblée législative par 406 voix contre 224. Dès lors, il est probable que cette Assemblée étant dans sa grande majorité pour une monarchie constitutionnelle, mais aussi composée d’amis de La Fayette<ref name="depute_positionnement">Lors de l’élection des nouveaux députés à la législative le {{date|1er|octobre|1791}}, elle comportait une majorité de 350 députés modérés « Constitutionnels », une aile droite constituée par plus de 250 [[Club des Feuillants|feuillants]], divisés entre « fayettistes » et « lamethistes » et une aile gauche où l’on remarque 136 députés inscrits aux [[Club des jacobins|jacobins]] (même si l'état-major girondin y est peu assidu, préférant les salons), parmi lesquels plusieurs provinciaux (dont Guadet, Gensonné et Vergniaud, originaires de Gironde, expliquant la dénomination de la future Gironde), avec un petit groupe de démocrates plus avancés (Lazare Carnot, Robert Lindet, Georges Couthon). Voir Michel Vovelle, ''La Chute de la Royauté, 1787-1792'', tome 1 de la ''Nouvelle histoire de la France contemporaine'', Paris, Le Seuil, 1999, {{p.|270-271}}, et Jean-Claude Bertaud, ''Camille et Lucile Desmoulins'', Presses de la Renaissance, 1986, {{p.|157}}.</ref>, n’acceptera aucune proposition de déchéance ni même de suspension. Devant ce vote, Robespierre, qui, jugeant l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée]] incapable de diriger les affaires publiques, a demandé la tenue de nouvelles élections le [[29 juillet]] et s'est prononcé pour une réforme constitutionnelle établissant le suffrage universel, limitant les prérogatives du pouvoir royal et modifiant les rapports des représentants du peuple avec leurs commettants<ref>Gérard Walter, ''Maximilien de Robespierre'', Gallimard, 1989, {{p.|333-334}}.</ref>, ulcéré par l’aveuglement de celle-ci, ne donnera pas suite à la demande de Pétion<ref>Gérard Walter, ''Maximilien de Robespierre'', {{p.|338}} (''op. cit.'') ou Jean Massin, ''Robespierre'', {{p.|120 ; 122}} (op. cit.)</ref>. Dans une lettre à [[Georges Couthon|Couthon]], écrite le [[9 août]], il annonce que {{Citation|la Révolution va reprendre un cours plus rapide, si elle ne s'abîme dans le despotisme militaire et dictatorial}}<ref>Gérard Walter, ''Maximilien de Robespierre'', Gallimard, 1989, {{p.|338}}.</ref>.

Le [[9 août]] est le jour que l’Assemblée s’est fixé pour examiner la question de la déchéance. À sept heures du soir, comme d’habitude, les députés se séparent. Ils n’ont pas pu arriver à se mettre d’accord ; ni sur la suspension, ni sur la déchéance de Louis XVI<ref name="CARN_opcit" />.
Le [[9 août]] est le jour que l’Assemblée s’est fixé pour examiner la question de la déchéance. À sept heures du soir, comme d’habitude, les députés se séparent. Ils n’ont pas pu arriver à se mettre d’accord ; ni sur la suspension, ni sur la déchéance de Louis XVI<ref name="CARN_opcit" />.


Le [[10 août]] à minuit, le tocsin se met à sonner. C’est le signal convenu par les émeutiers menant à l’[[Journée du 10 août 1792|insurrection du 10 août 1792]].
=== L'insurrection du 10 août ===
{{...}}
Le [[9 août]] à minuit, le tocsin se met à sonner. C’est le signal convenu pour le déclenchement de l’[[Journée du 10 août 1792|insurrection du 10 août 1792]].


=== L'Assemblée législative, le roi et l'insurrection ===
== Avril-mai 1793 : la chute des girondins ==
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Ce furent d’abord les girondins qui, pour cause de dénonciations calomnieuses, firent décréter l’arrestation de [[Jean-Paul Marat|Marat]] par la Convention nationale le {{date|13 avril 1793}} ; mais celui-ci fut acquitté par le Tribunal criminel extraordinaire et regagna l’Assemblée triomphalement le {{date|24 avril 1793}}.

== Période de la Convention girondine (septembre 1792-2 juin 1793) ==
=== Les girondins au pouvoir ===
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* procès du roi (novembre 1792-janvier 1793)

=== Le combat contre la Montagne (avril-mai) ===
Ce sont d’abord les girondins qui, pour cause de dénonciations calomnieuses, firent décréter l’arrestation de [[Jean-Paul Marat|Marat]] par la Convention nationale le {{date|13 avril 1793}} ; mais celui-ci est acquitté par le Tribunal criminel extraordinaire et regagna l’Assemblée triomphalement le {{date|24 avril 1793}}.


Afin d’enquêter sur les exactions de la [[Commune de Paris (1792)|Commune de Paris]] et de veiller à la sécurité de l’Assemblée, les girondins firent nommer une [[Commission extraordinaire des Douze|Commission des Douze]] avec pouvoir d’arrestation.
Afin d’enquêter sur les exactions de la [[Commune de Paris (1792)|Commune de Paris]] et de veiller à la sécurité de l’Assemblée, les girondins firent nommer une [[Commission extraordinaire des Douze|Commission des Douze]] avec pouvoir d’arrestation.


[[Jacques-René Hébert|Hébert]], substitut de la [[Commune de Paris (Révolution française)|Commune de Paris]], fut arrêté pour les mêmes raisons que Marat — dénonciations calomnieuses et appel à la violence. La Commission des Douze fut cassée puis rétablie. Les partisans de l'exagération révolutionnaire, dans les clubs et notamment aux Cordeliers, firent appel aux sections encadrées de la force armée.
[[Jacques-René Hébert|Hébert]], substitut de la [[Commune de Paris (Révolution française)|Commune de Paris]], fut arrêté pour les mêmes raisons que Marat — dénonciations calomnieuses et appel à la violence. La Commission des Douze fut cassée puis rétablie. Les partisans de l'exagération révolutionnaire, dans les clubs et notamment aux [[Cordeliers]], firent appel aux sections encadrées de la force armée.

=== L'assaut de la Commune de Paris (31 mai-2 juin) ===
[[fichier:Le 31 mai 1793.jpg|vignette|gauche|<center>''Le [[Journées du 31 mai et du 2 juin 1793|31 mai 1793]]'', estampe gravée par [[Jean-Joseph-François Tassaert]] d'après une esquisse de [[Fulchran-Jean Harriet]], Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|département des estampes et de la photographie]], vers 1800.</center>]]
[[fichier:Le 31 mai 1793.jpg|vignette|gauche|<center>''Le [[Journées du 31 mai et du 2 juin 1793|31 mai 1793]]'', estampe gravée par [[Jean-Joseph-François Tassaert]] d'après une esquisse de [[Fulchran-Jean Harriet]], Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], [[Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France|département des estampes et de la photographie]], vers 1800.</center>]]

[[fichier:Journée du 2 juin 1793.jpg|200px|vignette|<center>''Journée du [[Journées du 31 mai et du 2 juin 1793|2 juin 1793]]'',<br> [[estampe]] de [[Pierre-Gabriel Berthault]], [[musée Carnavalet]].</center>]]
[[fichier:Journée du 2 juin 1793.jpg|200px|vignette|<center>''Journée du [[Journées du 31 mai et du 2 juin 1793|2 juin 1793]]'',<br> [[estampe]] de [[Pierre-Gabriel Berthault]], [[musée Carnavalet]].</center>]]

Forte de l’appui de 36 sections, la Commune organisa les [[Journées du 31 mai et du 2 juin 1793|journées d’émeute des 31 mai et 2 juin 1793]]. La Convention nationale cernée par des canons pointés sur elle que contrôlait [[François Hanriot|Hanriot]], chef de la garde nationale, vota sous la contrainte l’expulsion de vingt-neuf députés girondins et de deux ministres, le ministre des Affaires Étrangères [[Pierre Henri Hélène Lebrun-Tondu|Pierre Hélène Marie Tondu]], connu alors sous le nom de [[Pierre Henri Hélène Lebrun-Tondu|Pierre Lebrun]] (le patronyme de sa mère, qu'il avait adopté pendant dix années d'exil politique à [[Liège]] entre [[1781]] et [[1791]]), et le ministre des Finances, [[Étienne Clavière]] ; les girondins sont vaincus.
Forte de l’appui de 36 sections, la Commune organisa les [[Journées du 31 mai et du 2 juin 1793|journées d’émeute des 31 mai et 2 juin 1793]]. La Convention nationale cernée par des canons pointés sur elle que contrôlait [[François Hanriot|Hanriot]], chef de la garde nationale, vota sous la contrainte l’expulsion de vingt-neuf députés girondins et de deux ministres, le ministre des Affaires Étrangères [[Pierre Henri Hélène Lebrun-Tondu|Pierre Hélène Marie Tondu]], connu alors sous le nom de [[Pierre Henri Hélène Lebrun-Tondu|Pierre Lebrun]] (le patronyme de sa mère, qu'il avait adopté pendant dix années d'exil politique à [[Liège]] entre [[1781]] et [[1791]]), et le ministre des Finances, [[Étienne Clavière]] ; les girondins sont vaincus.


== Après la défaite, l'élimination (juin-octobre 1793) ==
=== L'échec des partisans de la Gironde (juin) ===
Peu fiers de leur capitulation du [[2 juin]] et profitant de l'indécision de la [[Convention nationale]] sur le sort des reclus, du [[6 juin|6]] au [[19 juin]], 75 parlementaires protestent en faisant circuler une pétition contre ce vote imposé sous la menace des armes. Ils sont restés dans l'histoire sous le nom des « 73 »<ref>Une erreur d’écriture devait par la suite parler de la protestation des « 73 » au lieu des « 75 ».</ref>. Dix d'entre eux étaient compris dans les décrets d'accusation<ref>[[Jean Duprat (homme politique, 1760-1793)|Duprat]], [[Jacques Lacaze (homme politique, 1752-1793)|Lacaze]] et [[Claude Romain Lauze de Perret|Lauze de Perret]] furent guillotinés le [[31 octobre]], [[Claude Laurent Masuyer|Masuyer]] le [[19 mars]] ; [[Jean-Baptiste-Marie-François Bresson|Bresson]], [[Charles Antoine Chasset|Chasset]], [[Jacques Defermon|Defermon]], [[François-Joseph Gamon|Gamon]], [[Louis-Jacques Savary|Savary]] et [[Jacques Nicolas Vallée|Vallée]] avaient pris la fuite.</ref>. Lorsque, le [[3 octobre]], les signataires de la protestation furent déchus de leur mandat et décrétés d'arrestation, 16 étaient en fuite ou s'échappèrent<ref>Il s'agit de [[Pierre-Marie-Athanase Babey|Babey]], [[Jean-Baptiste-Marie-François Bresson|Bresson]], [[Charles Antoine Chasset|Chasset]], [[Bernard Descamps (homme politique)|Descamps]], [[Jacques Defermon|Defermon]], [[François-Joseph Gamon|Gamon]], [[Antoine Grenot|Grenot]], [[François-Joseph Jary|Jary]], [[Antoine Louis La Plaigne|La Plaigne]], [[François Marbos|Marbos]], [[Jacques Antoine Rabaut-Pommier|Rabaut-Pomier]], [[Louis-Jacques Savary|Savary]], [[Jacques Nicolas Vallée|Vallée]], [[Théodore Vernier|Vernier]].</ref>, [[François-Clément Privat de Garilhe|Garilhe]] fut oublié et [[Jean-François Philippe-Delleville|Philippe-Delleville]], absent de la séance, resta en liberté. Par conséquent, 59 de ces députés étaient effectivement arrêtés, à cette date. [[Jacques-Antoine Dulaure|Dulaure]] fut compris sur la liste le [[21 octobre]], mais il était en fuite, [[Jacques Antoine Rabaut-Pommier|Rabaut-Pommier]] le [[4 décembre]].
Peu fiers de leur capitulation du [[2 juin]] et profitant de l'indécision de la [[Convention nationale]] sur le sort des reclus, du [[6 juin|6]] au [[19 juin]], 75 parlementaires protestent en faisant circuler une pétition contre ce vote imposé sous la menace des armes. Ils sont restés dans l'histoire sous le nom des « 73 »<ref>Une erreur d’écriture devait par la suite parler de la protestation des « 73 » au lieu des « 75 ».</ref>. Dix d'entre eux étaient compris dans les décrets d'accusation<ref>[[Jean Duprat (homme politique, 1760-1793)|Duprat]], [[Jacques Lacaze (homme politique, 1752-1793)|Lacaze]] et [[Claude Romain Lauze de Perret|Lauze de Perret]] furent guillotinés le [[31 octobre]], [[Claude Laurent Masuyer|Masuyer]] le [[19 mars]] ; [[Jean-Baptiste-Marie-François Bresson|Bresson]], [[Charles Antoine Chasset|Chasset]], [[Jacques Defermon|Defermon]], [[François-Joseph Gamon|Gamon]], [[Louis-Jacques Savary|Savary]] et [[Jacques Nicolas Vallée|Vallée]] avaient pris la fuite.</ref>. Lorsque, le [[3 octobre]], les signataires de la protestation furent déchus de leur mandat et décrétés d'arrestation, 16 étaient en fuite ou s'échappèrent<ref>Il s'agit de [[Pierre-Marie-Athanase Babey|Babey]], [[Jean-Baptiste-Marie-François Bresson|Bresson]], [[Charles Antoine Chasset|Chasset]], [[Bernard Descamps (homme politique)|Descamps]], [[Jacques Defermon|Defermon]], [[François-Joseph Gamon|Gamon]], [[Antoine Grenot|Grenot]], [[François-Joseph Jary|Jary]], [[Antoine Louis La Plaigne|La Plaigne]], [[François Marbos|Marbos]], [[Jacques Antoine Rabaut-Pommier|Rabaut-Pomier]], [[Louis-Jacques Savary|Savary]], [[Jacques Nicolas Vallée|Vallée]], [[Théodore Vernier|Vernier]].</ref>, [[François-Clément Privat de Garilhe|Garilhe]] fut oublié et [[Jean-François Philippe-Delleville|Philippe-Delleville]], absent de la séance, resta en liberté. Par conséquent, 59 de ces députés étaient effectivement arrêtés, à cette date. [[Jacques-Antoine Dulaure|Dulaure]] fut compris sur la liste le [[21 octobre]], mais il était en fuite, [[Jacques Antoine Rabaut-Pommier|Rabaut-Pommier]] le [[4 décembre]].


Placés en résidence surveillée, et devant l’évolution de la situation, plusieurs girondins réussirent à échapper à ce qu'ils considéraient comme un acte illégal puisque les motifs de leur arrestation ne leur avaient pas été notifiés.
Placés en résidence surveillée, et devant l’évolution de la situation, plusieurs girondins réussirent à échapper à ce qu'ils considéraient comme un acte illégal puisque les motifs de leur arrestation ne leur avaient pas été notifiés.

Ceux qui avaient fui [[Paris]] entamèrent une campagne de protestation dans les villes où ils avaient trouvé refuge, notamment à [[Caen]]. La situation politique tournant à leur désavantage, ils se dispersèrent ; pendant quelques mois, certains trouvèrent refuge chez [[Madame Bouquey]]. Une conséquence de leur passage à Caen fut l’assassinat de [[Jean-Paul Marat]] par [[Charlotte Corday]].
Ceux qui avaient fui [[Paris]] entamèrent une campagne de protestation dans les villes où ils avaient trouvé refuge, notamment à [[Caen]]. La situation politique tournant à leur désavantage, ils se dispersèrent ; pendant quelques mois, certains trouvèrent refuge chez [[Madame Bouquey]]. Une conséquence de leur passage à Caen fut l’assassinat de [[Jean-Paul Marat]] par [[Charlotte Corday]].
{{Article détaillé|Insurrections fédéralistes}}
{{Article détaillé|Insurrections fédéralistes}}
Ligne 208 : Ligne 296 :
Le coup de force contre l’élite girondine fédéraliste de la Convention fut durement ressenti dans le [[Sud]], le Sud-Ouest et l’[[Ouest]] du pays : [[Lyon]], [[Bordeaux]], [[Marseille]] et bien d’autres villes rompirent avec [[Paris]] dès {{date-|juin 1793}}, amorçant une véritable {{Citation|révolte des provinces}} pour dénoncer l’attentat politique du [[2 juin]] et l'illégalité du pouvoir en place<ref>Voir Jeanne Grall, ''Girondins et Montagnards : les dessous d’une insurrection : 1793'', Éditions Ouest-France, 1989.</ref>.
Le coup de force contre l’élite girondine fédéraliste de la Convention fut durement ressenti dans le [[Sud]], le Sud-Ouest et l’[[Ouest]] du pays : [[Lyon]], [[Bordeaux]], [[Marseille]] et bien d’autres villes rompirent avec [[Paris]] dès {{date-|juin 1793}}, amorçant une véritable {{Citation|révolte des provinces}} pour dénoncer l’attentat politique du [[2 juin]] et l'illégalité du pouvoir en place<ref>Voir Jeanne Grall, ''Girondins et Montagnards : les dessous d’une insurrection : 1793'', Éditions Ouest-France, 1989.</ref>.


=== L'acte d'accusation ===
== Une instruction bâclée ==
Le {{date-|3 octobre}}, [[Jean-Pierre-André Amar|Amar]] est chargé, au nom du [[Comité de sûreté générale]], de rédiger un acte d’accusation. Ce texte développe les évènements des dernières années. Les actes des girondins y sont déformés, dénaturés et mis en relief de manière à les accabler en les présentant comme des conspirateurs hostiles à la [[Première République (France)|République]] ayant tenté de faire avorter la [[Révolution française|Révolution]] afin de rétablir la monarchie en sauvant le « tyran », n’hésitant pas à lancer le pays dans les horreurs de la guerre civile. Les girondins y apparaissent comme une « faction de traîtres liberticides » nuisibles pour la [[France]] et à la solde de l’étranger<ref>Voir Guy Chaussinand-Nogaret, ''Madame Roland'', {{opcit}} ou Bernardine Melchior-Bonnet, ''Les Girondins'' (''op. cit.'').</ref>.
Le {{date-|3 octobre}}, [[Jean-Pierre-André Amar|Amar]] est chargé, au nom du [[Comité de sûreté générale]], de rédiger un acte d’accusation. Ce texte développe les évènements des dernières années. Les actes des girondins y sont déformés, dénaturés et mis en relief de manière à les accabler en les présentant comme des conspirateurs hostiles à la [[Première République (France)|République]] ayant tenté de faire avorter la [[Révolution française|Révolution]] afin de rétablir la monarchie en sauvant le « tyran », n’hésitant pas à lancer le pays dans les horreurs de la guerre civile. Les girondins y apparaissent comme une « faction de traîtres liberticides » nuisibles pour la [[France]] et à la solde de l’étranger<ref>Voir Guy Chaussinand-Nogaret, ''Madame Roland'', {{opcit}} ou Bernardine Melchior-Bonnet, ''Les Girondins'' (''op. cit.'').</ref>.


Ce même jour, Amar commence par demander la fermeture des portes de la Convention pour empêcher toute sortie. Il exige ensuite que soient ajoutés au décret d'arrestation les 73 députés qui avaient protesté contre l'expulsion de leurs collègues girondins le [[Journées du 31 mai et du 2 juin 1793|2 juin 1793]]. L'arrestation est votée sans discussion. [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] s'oppose alors à cette mise en accusation et parvient à convaincre la Convention d'épargner ces 73 députés, déclarant : « La Convention nationale ne doit pas chercher à multiplier les coupables ». Selon l'historien [[Roger Dupuy]], {{citation|Robespierre s'attachait ainsi la reconnaissance d'une large partie du [[Droite (politique)|côté droit]] qui lui devait sa survie.}} Quelques jours auparavant, le {{date-|25 septembre}}, l'Incorruptible avait rudoyé l'Assemblée pour qu'elle renouvelle sa confiance momentanément ébranlée au [[Comité de salut public]] ; au préalable, il avait ménagé l'extrême gauche parisienne en ne s'opposant pas à la nomination de l'[[Hébertistes|hébertiste]] [[Charles-Philippe Ronsin|Ronsin]] à la tête de l'[[Armée révolutionnaire (1793)|armée révolutionnaire]] imposée par les sans-culottes des [[sections révolutionnaires de Paris|sections de Paris]] le {{date-|5 septembre}}. Ce faisant, Robespierre poursuit une {{citation|stratégie subtile pour maintenir l'unité des patriotes et exercer une sorte de chantage sur le côté droit, le tout lui garantissant une majorité composite contre des opposants qu'on pourrait toujours diviser pour les réduire successivement<ref>{{Ouvrage|prénom1=Roger|nom1=Dupuy|lien auteur1=Roger Dupuy|titre=Nouvelle histoire de la France contemporaine|tome=2|titre volume=La République jacobine : Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794|lieu=Paris|éditeur=Éditions du Seuil|collection=Points. Histoire|numéro dans collection=102|année=2005|pages totales=366|isbn=2-02-039818-4|passage=}}.</ref>.}}
Ce même jour, Amar commence par demander la fermeture des portes de la Convention pour empêcher toute sortie. Il exige ensuite que soient ajoutés au décret d'arrestation les 73 députés qui avaient protesté contre l'expulsion de leurs collègues girondins le [[Journées du 31 mai et du 2 juin 1793|2 juin 1793]]. L'arrestation est votée sans discussion. [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] s'oppose alors à cette mise en accusation et parvient à convaincre la Convention d'épargner ces 73 députés, déclarant : « La Convention nationale ne doit pas chercher à multiplier les coupables ». Selon l'historien [[Roger Dupuy]], {{citation|Robespierre s'attachait ainsi la reconnaissance d'une large partie du [[Droite (politique)|côté droit]] qui lui devait sa survie.}} Quelques jours auparavant, le {{date-|25 septembre}}, l'Incorruptible avait rudoyé l'Assemblée pour qu'elle renouvelle sa confiance momentanément ébranlée au [[Comité de salut public]] ; au préalable, il avait ménagé l'extrême gauche parisienne en ne s'opposant pas à la nomination de l'[[Hébertistes|hébertiste]] [[Charles-Philippe Ronsin|Ronsin]] à la tête de l'[[Armée révolutionnaire (1793)|armée révolutionnaire]] imposée par les sans-culottes des [[sections révolutionnaires de Paris|sections de Paris]] le {{date-|5 septembre}}. Ce faisant, Robespierre poursuit une {{citation|stratégie subtile pour maintenir l'unité des patriotes et exercer une sorte de chantage sur le côté droit, le tout lui garantissant une majorité composite contre des opposants qu'on pourrait toujours diviser pour les réduire successivement}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Roger|nom1=Dupuy|lien auteur1=Roger Dupuy|titre=Nouvelle histoire de la France contemporaine|tome=2|titre volume=La République jacobine : Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Seuil]]|collection=Points. Histoire|numéro dans collection=102|année=2005|pages totales=366|isbn=2-02-039818-4|passage=}}.</ref>.


== Un procès à huis clos ==
=== Les procès ===
==== Déroulement du procès ====
[[File:Derniers moments des Girondins, 31 octobre 1793 - Carl Theodor von Piloty.jpg|vignette|upright=1.3|''Derniers moments des Girondins, 31 octobre 1793'', huile sur toile de [[Karl von Piloty|Carl Theodor von Piloty]], [[1880]].]]
[[File:Derniers moments des Girondins, 31 octobre 1793 - Carl Theodor von Piloty.jpg|vignette|upright=1.3|''Derniers moments des Girondins, 31 octobre 1793'', huile sur toile de [[Karl von Piloty|Carl Theodor von Piloty]], [[1880]].]]


Le procès des vingt-et-un députés arrêtés à Paris (particulièrement [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]], [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]], [[Armand Gensonné|Gensonné]], [[Louis-François-Sébastien Viger|Viger]], [[Marc David Lasource|Lasource]], etc.), qui occupa les audiences du Tribunal révolutionnaire des [[24 octobre|24]]-{{date-|30 octobre 1793}}, fut une mascarade.
Le procès des vingt-et-un députés arrêtés à Paris (particulièrement [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]], [[Pierre Victurnien Vergniaud|Vergniaud]], [[Armand Gensonné|Gensonné]], [[Louis-François-Sébastien Viger|Viger]], [[Marc David Lasource|Lasource]], etc.), qui occupa les audiences du Tribunal révolutionnaire des [[24 octobre|24]]-{{date-|30 octobre 1793}}, fut une mascarade.


Dès le début du procès, la gauche jacobine n'était pas rassurée. Elle craignait toujours l'éloquence d’un Vergniaud ou d’un [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]], et un retournement des Parisiens, las de la [[guillotine]], était toujours possible. Le procès fut précipité ; on fit comprendre au tribunal qu'il compromettait la liberté. Voté séance tenante, un décret fut immédiatement porté au palais de Justice ; désormais les juges n'auraient plus qu'à se déclarer {{Citation|suffisamment éclairés}}<ref>Voir Guy Chaussinand-Nogaret, ''[[Manon Roland|Madame Roland]]'', {{Op. cit.}}, ou Bernardine Melchior-Bonnet, ''Les Girondins'', {{Op. cit.}}.</ref>.
Dès le début du procès, la gauche jacobine n'était pas rassurée. Elle craignait toujours l'éloquence d’un Vergniaud ou d’un [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]], et un retournement des Parisiens, las de la [[guillotine]], était toujours possible. Le procès fut précipité ; on fit comprendre au tribunal qu'il compromettait la liberté. Voté séance tenante, un décret fut immédiatement porté au palais de Justice ; désormais les juges n'auraient plus qu'à se déclarer {{Citation|suffisamment éclairés}}<ref>Voir Guy Chaussinand-Nogaret, ''[[Manon Roland|Madame Roland]]'', {{Op. cit.}}, ou Bernardine Melchior-Bonnet, ''Les Girondins'', {{Op. cit.}}.</ref>.


Face à l'accusation qui les englobait tous sous un même chef d'inculpation qui, peut-être à l'exception de Brissot, leur parut infondé, ils se rebellèrent. Évacués de force hors de la salle d'audience, ils apprirent qu'ils avaient été condamnés sans avoir pu se défendre. Les comptes rendus de leur procès tels qu'ils ont été publiés par cette justice révolutionnaire, tels les ''Procès fameux'' de [[Nicolas-Toussaint des Essarts|Desessarts]] sont sujets à caution et inutilisables au premier degré{{référence nécessaire}}.
Face à l'accusation qui les englobait tous sous un même chef d'inculpation qui, peut-être à l'exception de Brissot, leur parut infondé, ils se rebellèrent. Évacués de force hors de la salle d'audience, ils apprirent qu'ils avaient été condamnés sans avoir pu se défendre. Les comptes rendus de leur procès tels qu'ils ont été publiés par cette justice révolutionnaire, tels les ''Procès fameux'' de [[Nicolas-Toussaint des Essarts|Desessarts]] sont sujets à caution et inutilisables au premier degré{{référence nécessaire}}.


==== La mise à mort du 31 octobre 1793 ====
Tous furent condamnés à mort et guillotinés le {{date-|31 octobre 1793}} — à l'exception de [[Charles Éléonor Dufriche-Valazé|Valazé]] qui se suicida dans la salle après la lecture du verdict.
Les 21 députés ont été condamnés à mort et guillotinés le {{date-|31 octobre 1793}} — à l'exception de [[Charles Éléonor Dufriche-Valazé|Valazé]] qui se suicida dans la salle après la lecture du verdict<ref>Voir Journal de Paris du 1er novembre 1793 https://www.retronews.fr/journal/journal-de-paris/1-novembre-1793/2969/4661112/4.</ref>.
* [[Jacques Pierre Brissot]], âgé de 39 ans, député de l'Eure-et-Loir
* [[Pierre Victurnien Vergniaud]], , âgé de 35 ans, député de la Gironde
* [[Marc David Lasource]], âgé de 39 ans, député du Tarn
* [[Jean-François Ducos]], âgé de 28 ans, député de la Gironde
* Arnaud ou [[ Armand Gensonné]], âgé de 35 ans, député de la Gironde
* [[Claude Romain Lauze de Perret]], âgé de 46 ans, député des Bouches du Rhône
* [[Jean-Louis Carra]], , âgé de 50 ans, député de Saône & Loire
* [[Jean-François Martin Gardien]], âgé de 39 ans, député du Département d'Indre & Loire
* [[Charles Éléonor Dufriche-Valazé]], âgé de 42 ans, député de la Gironde
* [[Jean Duprat (homme politique, 1760-1793)|Jean Duprat]], âgé de 33 ans, député des Bouches du Rhône
* [[Charles Alexis Brûlart de Genlis]] dit Sillery, âgé de 57 ans, député de la Somme
* [[Claude Fauchet (1744-1793)|Claude Fauchet]], âgé de 49 ans, député du Calvados
* [[Jean-Baptiste Boyer-Fonfrède]], âgé de 27 ans, député de la Gironde
* [[Benoît Lesterpt-Beauvais]], âgé de 43 ans, député de Haute-Vienne
* [[Gaspard-Séverin Duchastel]], âgé de 27 ans, député des Deux-Sèvres
* [[Pierre Mainvielle]], âgé de 28 ans, député des Bouches du Rhône, natif d'Avignon
* [[Jacques Lacaze (homme politique, 1752-1793)|Jacques Lacaze]], âgé de 42 ans, député de la Gironde
* [[Pierre Lehardy]], âgé de 35 ans, député du Morbihan
* [[Jacques Boilleau d'Ausson|Jacques Boileau]], âgé de 41 ans, député de l'Yonne
* [[Charles-Louis Antiboul]], âgé de 40 ans, député du Var
* [[Louis-François-Sébastien Viger]] ou Vigée, 36 ans, député de Mayenne et Loire


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=== Madame Roland ===
=== Cas particuliers ===
==== Madame Roland ====
[[Fichier:Mme Roland - musée Lambinet.jpg|vignette|150x150px|Manon Roland.]]
[[Fichier:Mme Roland - musée Lambinet.jpg|vignette|150x150px|Manon Roland.]]
Le procès de [[Manon Roland|{{Mme|Roland}}]], la femme du ministre et l'égérie des girondins, s'ouvrit le {{date|8|novembre|1793}}. Elle était incarcérée depuis le {{date|31|mai|1793}}. Ce fut un procès bâclé. Privée de défenseur, elle ne put, sans autorisation, terminer d'assurer elle-même sa défense et fut ce même jour condamnée à mort et guillotinée<ref>Voir Guy Chaussinand-Nogaret, ''Madame Roland'' {{Op. cit.}}.</ref>.
Le procès de [[Manon Roland|{{Mme|Roland}}]], la femme du ministre et l'égérie des girondins, s'ouvrit le {{date|8|novembre|1793}}. Elle était incarcérée depuis le {{date|31|mai|1793}}. Ce fut un procès bâclé. Privée de défenseur, elle ne put, sans autorisation, terminer d'assurer elle-même sa défense et fut ce même jour condamnée à mort et guillotinée<ref>Voir Guy Chaussinand-Nogaret, ''Madame Roland'' {{Op. cit.}}.</ref>.


=== Nicolas de Condorcet ===
==== Condorcet ====
[[File:Nicolas de Condorcet.PNG|thumb|150x150px|Nicolas de Condorcet]]
[[File:Nicolas de Condorcet.PNG|thumb|150x150px|Nicolas de Condorcet]]
Se trouvant à [[Quartier d'Auteuil|Auteuil]] lors des [[Journées du 31 mai et du 2 juin 1793|journées d'émeute des 31 mai et 2 juin 1793]] [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]] commit l'erreur de critiquer la Constitution montagnarde. Le {{date-|8 juillet}} suivant, les montagnards lançaient leurs foudres contre le « théoricien de la Gironde » qui fut décrété d'arrestation<ref>En désaccord sur plusieurs points importants, notamment la force armée départementale et la Commission des douze, Condorcet s’était éloigné de ses amis girondins. ’il n’a pas signé « l'’appel des 73 », il signera avec sept autres députés de l'Aisne une condamnation solennelle du coup de force des 31 mai et 2 juin. De cette pétition il fut le seul à être inquiété. Le boucher Legendre demandera un décret d’arrestation contre lui, mais l’Assemblée se bornera à renvoyer l’affaire au Comité de Salut public. La Convention réduite à presque rien, est entre les mains des montagnards les plus durs ; en critiquant la Constitution montagnarde, Condorcet se place volontairement du côté des girondins. Voir ''Condorcet un intellectuel en politique'', {{Op. cit.}}.</ref>. Il se cacha, mais fut reconnu et arrêté le {{date|27| mars|1794}} ; conduit à la prison de [[Bourg-la-Reine]] il y fut retrouvé mort le {{date-|29 mars}} suivant<ref>Condorcet s'est-il suicidé ? Des éléments porteraient à le croire, pourtant rien n'est moins sûr et aujourd'hui l'hypothèse pencherait plutôt pour une mort naturelle. Voir ''Condorcet un intellectuel en politique'', {{Op. cit.}}.</ref>.
Se trouvant à [[Quartier d'Auteuil|Auteuil]] lors des [[Journées du 31 mai et du 2 juin 1793|journées d'émeute des 31 mai et 2 juin 1793]] [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]] commit l'erreur de critiquer la Constitution montagnarde. Le {{date-|8 juillet}} suivant, les montagnards lançaient leurs foudres contre le « théoricien de la Gironde » qui fut décrété d'arrestation<ref>En désaccord sur plusieurs points importants, notamment la force armée départementale et la Commission des douze, Condorcet s’était éloigné de ses amis girondins. ’il n’a pas signé « l'’appel des 73 », il signera avec sept autres députés de l'Aisne une condamnation solennelle du coup de force des 31 mai et 2 juin. De cette pétition il fut le seul à être inquiété. Le boucher Legendre demandera un décret d’arrestation contre lui, mais l’Assemblée se bornera à renvoyer l’affaire au Comité de Salut public. La Convention réduite à presque rien, est entre les mains des montagnards les plus durs ; en critiquant la Constitution montagnarde, Condorcet se place volontairement du côté des girondins. Voir ''Condorcet un intellectuel en politique'', {{Op. cit.}}.</ref>. Il se cacha, mais fut reconnu et arrêté le {{date|27| mars|1794}} ; conduit à la prison de [[Bourg-la-Reine]] il y fut retrouvé mort le {{date-|29 mars}} suivant<ref>Condorcet s'est-il suicidé ? Des éléments porteraient à le croire, pourtant rien n'est moins sûr et aujourd'hui l'hypothèse pencherait plutôt pour une mort naturelle. Voir ''Condorcet un intellectuel en politique'', {{Op. cit.}}.</ref>.


=== Pierre Hélène Marie Tondu, dit Lebrun ===
==== Lebrun ====
Avancé à la position de ministre des Affaires Étrangères à la suite de la [[journée du 10 août 1792]] grâce au soutien de Brissot, de Dumouriez et de Roland le ministre de l'Intérieur, dont il est un des proches, sans toutefois appartenir directement au groupe des girondins, [[Pierre Henri Hélène Lebrun-Tondu|Pierre Hélène Marie Tondu, dit Lebrun]] est englobé dans le décret de l'Assemblée qui frappe ces derniers en {{date-|juin 1793}}, et est arrêté et consigné à son domicile [[rue d'Enfer (Paris, rive gauche)|rue d'Enfer]], près du [[jardin du Luxembourg]], le {{date|5 juin 1793}}. Après quelques semaines de relative confusion (il ne sera remplacé comme ministre que le [[22 juin]] et continuera de gérer les affaires courantes du Ministère jusqu'à cette date) puis d'indifférence, il est pris directement comme cible le {{date|5 septembre 1793}} par Billaut-Varenne dans un violent réquisitoire devant la Convention en termes aussi ampoulés que fantaisistes : « Dans un moment où le peuple appelle la justice nationale sur la tête de tous les coupables, il est un homme bien criminel que vos décrets n'ont pas encore atteint ; je veux parler de l'ex-ministre Lebrun, de cet homme qui nous a brouillés avec toutes les puissances de l'Europe, de cet homme qui a eu l'impudeur d'appeler Dumouriez grand homme après sa trahison. Si la Convention avait ouvert les yeux sur les crimes de ce traître, il aurait déjà payé de sa tête toutes ses perfidies ». Il parvient à déjouer la garde dont il est l'objet quelques jours plus tard, et se cachera pendant plusieurs mois dans le voisinage, alors que sa femme, ayant déjà la charge de cinq enfants, en attend un nouveau. Dénoncé auprès de [[François Héron|Héron]], le chef de la Sûreté, il est arrêté le {{date|24 décembre 1793}}, incarcéré à la [[Conciergerie (palais de la Cité)|Conciergerie]], jugé le [[27 décembre]] et exécuté le [[28 décembre]], place de la Révolution (aujourd'hui, [[place de la Concorde]]).
Avancé à la position de ministre des Affaires Étrangères à la suite de la [[journée du 10 août 1792]] grâce au soutien de Brissot, de Dumouriez et de Roland le ministre de l'Intérieur, dont il est un des proches, sans toutefois appartenir directement au groupe des girondins, [[Pierre Henri Hélène Lebrun-Tondu|Pierre Hélène Marie Tondu, dit Lebrun]] est englobé dans le décret de l'Assemblée qui frappe ces derniers en {{date-|juin 1793}}, et est arrêté et consigné à son domicile [[rue d'Enfer (Paris, rive gauche)|rue d'Enfer]], près du [[jardin du Luxembourg]], le {{date|5 juin 1793}}. Après quelques semaines de relative confusion (il ne sera remplacé comme ministre que le [[22 juin]] et continuera de gérer les affaires courantes du Ministère jusqu'à cette date) puis d'indifférence, il est pris directement comme cible le {{date|5 septembre 1793}} par Billaut-Varenne dans un violent réquisitoire devant la Convention en termes aussi ampoulés que fantaisistes : « Dans un moment où le peuple appelle la justice nationale sur la tête de tous les coupables, il est un homme bien criminel que vos décrets n'ont pas encore atteint ; je veux parler de l'ex-ministre Lebrun, de cet homme qui nous a brouillés avec toutes les puissances de l'Europe, de cet homme qui a eu l'impudeur d'appeler Dumouriez grand homme après sa trahison. Si la Convention avait ouvert les yeux sur les crimes de ce traître, il aurait déjà payé de sa tête toutes ses perfidies ». Il parvient à déjouer la garde dont il est l'objet quelques jours plus tard, et se cachera pendant plusieurs mois dans le voisinage, alors que sa femme, ayant déjà la charge de cinq enfants, en attend un nouveau. Dénoncé auprès de [[François Héron|Héron]], le chef de la Sûreté, il est arrêté le {{date|24 décembre 1793}}, incarcéré à la [[Conciergerie (palais de la Cité)|Conciergerie]], jugé le [[27 décembre]] et exécuté le [[28 décembre]], place de la Révolution (aujourd'hui, [[place de la Concorde]]).


== Répercussions ==
=== Suites ===
Mais les montagnards, plus énergiques et mieux organisés, eurent tôt fait de reprendre les choses en mains. La rébellion fut sévèrement réprimée, causant de nombreuses victimes et obligeant les chefs à se suicider ([[Étienne Clavière|Clavière]], [[Jean-Marie Roland de La Platière|Roland]]) ou à s'enfuir en [[Gironde (département)|Gironde]], où, après des mois de traque, certains sont capturés et exécutés ([[Jean-Antoine Grangeneuve|Grangeneuve]], [[Charles Jean Marie Barbaroux|Barbaroux]], [[Élie Guadet]]), tandis que d'autres mettent fin à leurs jours ([[François Buzot|Buzot]], [[Jérôme Pétion de Villeneuve|Pétion]]).
Mais les montagnards, plus énergiques et mieux organisés, eurent tôt fait de reprendre les choses en mains. La rébellion fut sévèrement réprimée, causant de nombreuses victimes et obligeant les chefs à se suicider ([[Étienne Clavière|Clavière]], [[Jean-Marie Roland de La Platière|Roland]]) ou à s'enfuir en [[Gironde (département)|Gironde]], où, après des mois de traque, certains sont capturés et exécutés ([[Jean-Antoine Grangeneuve|Grangeneuve]], [[Charles Jean Marie Barbaroux|Barbaroux]], [[Élie Guadet]]), tandis que d'autres mettent fin à leurs jours ([[François Buzot|Buzot]], [[Jérôme Pétion de Villeneuve|Pétion]]).


Le {{date|18 décembre 1794}}, quelques fugitifs ([[Maximin Isnard|Isnard]], [[Jean-Denis Lanjuinais|Lanjuinais]], [[Jean-Baptiste Louvet de Couvray|Louvet]]) et l'essentiel des « 73 » ([[Louis-Sébastien Mercier]], [[Jacques-Marie Rouzet]]) sont réintégrés sur les bancs de la [[Convention thermidorienne|Convention nationale]], suivis le {{date|8 mars 1795}} par [[Jean-Baptiste-Marie-François Bresson|Bresson]], [[Charles Antoine Chasset|Chasset]], [[Jacques Defermon|Defermon]], [[François-Joseph Gamon|Gamon]], [[Louis-Jacques Savary|Savary]] et [[Jacques Nicolas Vallée|Vallée]].
Le {{date|18 décembre 1794}}, quelques fugitifs ([[Maximin Isnard|Isnard]], [[Jean-Denis Lanjuinais|Lanjuinais]], [[Jean-Baptiste Louvet de Couvray|Louvet]]) et l'essentiel des « 73 » ([[Louis-Sébastien Mercier]], [[Jacques-Marie Rouzet]]) sont réintégrés sur les bancs de la [[Convention thermidorienne|Convention nationale]], suivis le {{date|8 mars 1795}} par [[Jean-Baptiste-Marie-François Bresson|Bresson]], [[Charles Antoine Chasset|Chasset]], [[Jacques Defermon|Defermon]], [[François-Joseph Gamon|Gamon]], [[Louis-Jacques Savary|Savary]] et [[Jacques Nicolas Vallée|Vallée]].


== Les girondins dans les arts et la littérature ==
== Bibliographie ==
=== L’''Histoire des Girondins'' de Lamartine ===
=== Lamartine : ''Histoire des Girondins'' ===
* [[Alphonse de Lamartine]], ''Histoire des Girondins'', Jules Rouf et Cie Éditeurs, 1847, {{formatnum:2084}} {{p.}}, [http://www.persee.fr/doc/caief_0571-5865_1995_num_47_1_1877 présentation en ligne], [https://archive.org/details/histoiredesgiron00lamauoft lire en ligne].
* [[Alphonse de Lamartine]], ''[[Histoire des Girondins]]'', Jules Rouf et Cie Éditeurs, 1847, {{formatnum:2084}} {{p.}}, [http://www.persee.fr/doc/caief_0571-5865_1995_num_47_1_1877 présentation en ligne], [https://archive.org/details/histoiredesgiron00lamauoft lire en ligne].
* {{article|id=|prénom1=André |nom1=Chesnier du Chesne|lien auteur1=|titre= Les Égarements de Lamartine|sous-titre=quelques variantes de son ''Histoire des Girondins''|périodique=[[Revue d'histoire littéraire de la France]]e|lieu=Paris|éditeur=Armand Colin |numéro=1 |mois=janvier-mars|année=1954|passage=59-76|jstor=40521163}}.
* {{article|prénom1=André |nom1=Chesnier du Chesne|titre= Les Égarements de Lamartine|sous-titre=quelques variantes de son ''Histoire des Girondins''|périodique=[[Revue d'histoire littéraire de la France]]|lieu=Paris|éditeur=Armand Colin |numéro=1 |mois=janvier-mars|année=1954|passage=59-76|jstor=40521163}}.


=== Alexandre Dumas : ''Le comte de Monte-Cristo'' ===
Dans son célèbre roman écrit quelques années avant la parution du livre de Lamartine, Alexandre Dumas révèle par l'intermédiaire des souvenirs de l'abbé Faria que le bonapartiste Noirtier de Villefort, père du substitut arriviste Gérard de Villefort, avait été "girondin sous la Révolution".

== Bibliographie ==
=== Études historiques ===
=== Études historiques ===
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* {{article|prénom1=Antoine|nom1=de Baecque|lien auteur1=Antoine de Baecque|titre=Mona Ozouf et les Girondins|périodique=Critique|numéro=831|titre numéro=Mona Ozouf. La patience et la passion|mois=août-septembre |éditeur= Éditions de Minuit |année=2016 |passage= 693-704}}.
* {{article|prénom1=Antoine|nom1=de Baecque|lien auteur1=Antoine de Baecque|titre=Mona Ozouf et les Girondins|périodique=Critique|numéro=831|titre numéro=Mona Ozouf. La patience et la passion|mois=août-septembre |éditeur= Éditions de Minuit |année=2016 |passage= 693-704}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Jacques|nom1=Balossier|préface=Guillaume Matringe|titre=La Commission extraordinaire des douze (18 mai 1793-31 mai 1793)|sous-titre=l'ultime sursaut de la Gironde contre la prise du pouvoir par les montagnards|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Travaux et recherches de l'Université de droit, d'économie et de sciences sociales de Paris|lieu=Paris|numéro dans collection=22|année=1986|pages totales=128|isbn=|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1988_num_20_1_2892_t1_0526_0000_2}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Jacques|nom1=Balossier|préface=Guillaume Matringe|titre=La Commission extraordinaire des douze (18 mai 1793-31 mai 1793)|sous-titre=l'ultime sursaut de la Gironde contre la prise du pouvoir par les montagnards|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Travaux et recherches de l'Université de droit, d'économie et de sciences sociales de Paris|lieu=Paris|numéro dans collection=22|année=1986|pages totales=128|isbn=|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1988_num_20_1_2892_t1_0526_0000_2}}.
* {{article|prénom1=Jacques-Olivier |nom1=Boudon|lien auteur1=|titre= Le témoignage de François-Jérôme Riffard Saint-Martin, député à la convention|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=376 |mois=avril-juin |année=2014|passage= 53-79 |doi=10.4000/ahrf.13158 |lire en ligne=http://ahrf.revues.org/13158}}.
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* {{article|prénom1=Marc |nom1=Bouloiseau|lien auteur1=Marc Bouloiseau|titre= L'organisation de l'Europe selon Brissot et les girondins à la fin de 1792 |périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=261 |mois=juillet-septembre|année=1985|passage=290-294|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1985_num_261_1_1117}}.
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* {{article|prénom1= Anne-Marie |nom1= Boursier|lien auteur1=|titre=L'émeute parisienne du 10 mars 1793|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=208|mois=avril-juin|année=1972 |passage=204-230 |jstor=41914656}}.
* {{article|prénom1= Anne-Marie |nom1= Boursier|titre=L'émeute parisienne du 10 mars 1793|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=208|mois=avril-juin|année=1972 |passage=204-230 |jstor=41914656}}.
* {{article|langue=en|prénom1= Richard Munthe |nom1= Brace|lien auteur1=|titre=General Dumouriez and the Girondins 1792-1793|périodique=[[The American Historical Review]] |éditeur= |volume=56|numéro=3|mois= avril|année=1951|passage=493-509 |jstor=1848434}}.
* {{article|langue=en|prénom1= Richard Munthe |nom1= Brace|titre=General Dumouriez and the Girondins 1792-1793|périodique=[[The American Historical Review]] |éditeur= |volume=56|numéro=3|mois= avril|année=1951|passage=493-509 |jstor=1848434}}.
* {{article|langue=en|auteur=Wesley J. Campbell |titre=The Origin of Citizen Genet's Projected Attack on Spanish Louisiana | sous-titre= A Case Study in Girondin Politics |périodique= [[French Historical Studies]] |volume=33 |numéro=4 |date= automne 2010|passage=515-544|doi=10.1215/00161071-2010-009}}.
* {{article|langue=en|auteur=Wesley J. Campbell |titre=The Origin of Citizen Genet's Projected Attack on Spanish Louisiana | sous-titre= A Case Study in Girondin Politics |périodique= [[French Historical Studies]] |volume=33 |numéro=4 |date= automne 2010|passage=515-544|doi=10.1215/00161071-2010-009}}.
* {{article|prénom1=Jacqueline |nom1=Chaumié |lien auteur1=|titre= Saint-Just et le procès des Girondins |périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=191 |titre numéro=Pour le bi-centenaire de la naissance de Saint-Just (1767-1794)|mois=janvier-mars|année=1968|passage=14-26|jstor=41915094}}.
* {{article|prénom1=Jacqueline |nom1=Chaumié|titre= Saint-Just et le procès des Girondins |périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=191 |titre numéro=Pour le bi-centenaire de la naissance de Saint-Just (1767-1794)|mois=janvier-mars|année=1968|passage=14-26|jstor=41915094}}.
* {{article|prénom1=Jacqueline |nom1=Chaumié |lien auteur1=|titre= Les Girondins et les Cent Jours |sous-titre= essai d'explication de leur comportement par leurs origines géographiques et sociales et leur passé politique (1793-1815)|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=205 |mois=juillet-septembre |année=1971|passage=329-365|jstor=41914056}}.
* {{article|prénom1=Jacqueline |nom1=Chaumié|titre= Les Girondins et les Cent Jours |sous-titre= essai d'explication de leur comportement par leurs origines géographiques et sociales et leur passé politique (1793-1815)|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=205 |mois=juillet-septembre |année=1971|passage=329-365|jstor=41914056}}.
* {{Chapitre |prénom1=Marc |nom1= Deleplace |lien auteur1= |titre chapitre=La mise en scène d'une minorité supposée |sous-titre chapitre=es anarchistes dans le discours politique révolutionnaire |auteurs ouvrage=Christine Peyrard (dir.)|titre ouvrage=Minorités politiques en Révolution, 1789-1799 |lieu=Aix-en-Provence |éditeur=Publications de l'Université de Provence |collection=Le temps de l'histoire |année=2007 |pages totales=208 |isbn=978-2-85399-675-4 |passage=143-157 |lire en ligne=https://books.openedition.org/pup/6615}}.
* {{Chapitre |prénom1=Marc |nom1= Deleplace|titre chapitre=La mise en scène d'une minorité supposée |sous-titre chapitre=es anarchistes dans le discours politique révolutionnaire |auteurs ouvrage=Christine Peyrard (dir.)|titre ouvrage=Minorités politiques en Révolution, 1789-1799 |lieu=Aix-en-Provence |éditeur=Publications de l'Université de Provence |collection=Le temps de l'histoire |année=2007 |pages totales=208 |isbn=978-2-85399-675-4 |passage=143-157 |lire en ligne=https://books.openedition.org/pup/6615}}.
* {{article|prénom1=Marcel |nom1=Dorigny|lien auteur1=|titre= Les Girondins et Jean-Jacques Rousseau |périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=234 |titre numéro=Jean-Jacques Rousseau. Pour le deuxième centenaire de sa naissance|mois=octobre-décembre |année=1978|passage=569-583|jstor=41913739}}.
* {{article|prénom1=Marcel |nom1=Dorigny|titre= Les Girondins et Jean-Jacques Rousseau |périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=234 |titre numéro=Jean-Jacques Rousseau. Pour le deuxième centenaire de sa naissance|mois=octobre-décembre |année=1978|passage=569-583|jstor=41913739}}.
* {{Chapitre|prénom1=Marcel |nom1=Dorigny|lien auteur1=| titre chapitre=Les Girondins avant le « fédéralisme »| sous-titre chapitre= Paris « chef-lieu » de la Révolution|auteurs ouvrage=|titre ouvrage=Paris et la Révolution |sous-titre ouvrage=actes du colloque de Paris {{I}}, 14-16 avril 1989|lieu=Paris|éditeur=Publications de la Sorbonne |collection=Histoire moderne|numéro dans collection=22|année= 1989|pages totales={{XI}}-391|isbn=|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1990_num_283_1_1421_t1_0121_0000_2|passage=285-292}}.
* {{Chapitre|prénom1=Marcel |nom1=Dorigny| titre chapitre=Les Girondins avant le « fédéralisme »| sous-titre chapitre= Paris « chef-lieu » de la Révolution|auteurs ouvrage=|titre ouvrage=Paris et la Révolution |sous-titre ouvrage=actes du colloque de Paris {{I}}, 14-16 avril 1989|lieu=Paris|éditeur=Publications de la Sorbonne |collection=Histoire moderne|numéro dans collection=22|année= 1989|pages totales={{XI}}-391|isbn=|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1990_num_283_1_1421_t1_0121_0000_2|passage=285-292}}.
* {{Chapitre |prénom1=Marcel |nom1=Dorigny|lien auteur1= |auteurs ouvrage=[[Michel Vovelle]] (dir.)|titre ouvrage=Révolution et République|sous-titre ouvrage=l'exception française|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Kimé|Kimé]]|année= 1994|pages totales=699|isbn= 2-908212-70-6|titre chapitre=La République avant la République|sous-titre chapitre=quels modèles pour quelle République ?|passage=109-119}}.
* {{Chapitre |prénom1=Marcel |nom1=Dorigny|auteurs ouvrage=[[Michel Vovelle]] (dir.)|titre ouvrage=Révolution et République|sous-titre ouvrage=l'exception française|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Kimé]]|année= 1994|pages totales=699|isbn= 2-908212-70-6|titre chapitre=La République avant la République|sous-titre chapitre=quels modèles pour quelle République ?|passage=109-119}}.
* {{Chapitre|prénom1=Marcel |nom1=Dorigny|lien auteur1=|auteurs ouvrage=[[Roger Dupuy]] et [[Marcel Morabito]] (dir.)|titre ouvrage=1795, pour une République sans révolution|sous-titre ouvrage=colloque international / organisé [par] l'Institut d'Études politiques de Rennes ; avec le concours de l'Université Rennes 2, URA CNRS 1022, Rennes, 29 juin-{{1er}} juillet 1995|lieu=Rennes|éditeur=[[Presses universitaires de Rennes]]|collection=Histoire|année= 1996|pages totales=296|isbn= 2-86847-193-5|titre chapitre=La Gironde sous Thermidor|passage=239-242|lire en ligne=http://books.openedition.org/pur/19755}}.
* {{Chapitre|prénom1=Marcel |nom1=Dorigny|auteurs ouvrage=[[Roger Dupuy]] et [[Marcel Morabito]] (dir.)|titre ouvrage=1795, pour une République sans révolution|sous-titre ouvrage=colloque international / organisé [par] l'Institut d'Études politiques de Rennes ; avec le concours de l'Université Rennes 2, URA CNRS 1022, Rennes, 29 juin-{{1er}} juillet 1995|lieu=Rennes|éditeur=[[Presses universitaires de Rennes]]|collection=Histoire|année= 1996|pages totales=296|isbn= 2-86847-193-5|titre chapitre=La Gironde sous Thermidor|passage=239-242|lire en ligne=http://books.openedition.org/pur/19755}}.
* Marcel Dorigny, « La conception et le rôle de l’État dans les théories économiques et politiques des girondins », dans Gérard Gay et Jean-Pierre Hirsch (dir.), ''La Révolution française et le développement du capitalisme, (actes du colloque de Lille, 1987)'', Villeneuve d’Ascq, coll. « Hors Série Histoire », n° 5 de la ''Revue du Nord'', 1989, p. 125-134.
* Marcel Dorigny, « La conception et le rôle de l’État dans les théories économiques et politiques des girondins », dans Gérard Gay et Jean-Pierre Hirsch (dir.), ''La Révolution française et le développement du capitalisme, (actes du colloque de Lille, 1987)'', Villeneuve d’Ascq, coll. « Hors Série Histoire », n° 5 de la ''Revue du Nord'', 1989, p. 125-134.
* [[François Furet]], [[Mona Ozouf]] (dir.), ''Dictionnaire critique de la Révolution française'', [[Groupe Flammarion|Flammarion]], Paris, 1988, {{formatnum:1154}} {{p.}} {{ISBN|2-08-211537-2}} ; nouvelle éd., coll. « Champs » {{ISSN|0151-8089}} nº 735-738 et 746, 2007, 5 vol., {{formatnum:2017}} {{p.}}
* [[François Furet]], [[Mona Ozouf]] (dir.), ''Dictionnaire critique de la Révolution française'', [[Groupe Flammarion|Flammarion]], Paris, 1988, {{formatnum:1154}} {{p.}} {{ISBN|2-08-211537-2}} ; nouvelle éd., coll. « Champs » {{ISSN|0151-8089}} nº 735-738 et 746, 2007, 5 vol., {{formatnum:2017}} {{p.}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=François|nom1=Furet|lien auteur1=François Furet|directeur1=François Furet|prénom2=Mona|nom2=Ozouf|lien auteur2=Mona Ozouf|directeur2=oui|titre=La Gironde et les Girondins|éditeur=Payot|collection=Bibliothèque historique Payot|lieu=Paris|année=1991|pages totales=468|isbn=2-228-88400-6|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1992_num_290_1_1536_t1_0635_0000_1}}, {{lire en ligne|lien=https://www.jstor.org/stable/2124504?seq=1#page_scan_tab_contents|texte=présentation en ligne}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=François|nom1=Furet|lien auteur1=François Furet|directeur1=François Furet|prénom2=Mona|nom2=Ozouf|lien auteur2=Mona Ozouf|directeur2=oui|titre=La Gironde et les Girondins|éditeur=Payot|collection=Bibliothèque historique Payot|lieu=Paris|année=1991|pages totales=468|isbn=2-228-88400-6|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1992_num_290_1_1536_t1_0635_0000_1}}, {{lire en ligne|lien=https://www.jstor.org/stable/2124504?seq=1#page_scan_tab_contents|texte=présentation en ligne}}.
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* Jeanne Grall, « L'insurrection girondine en Normandie », ''[[Cahiers Léopold Delisle]]'', t. {{XV}}, 1966, p. 17-29.
* Jeanne Grall, « L'insurrection girondine en Normandie », ''[[Cahiers Léopold Delisle]]'', t. {{XV}}, 1966, p. 17-29.
* Jeanne Grall, ''Girondins et Montagnards : les dessous d’une insurrection, 1793'', Éditions Ouest-France, Rennes, 1989, 213 p. {{ISBN|2-7373-0243-9}}
* Jeanne Grall, ''Girondins et Montagnards : les dessous d’une insurrection, 1793'', Éditions Ouest-France, Rennes, 1989, 213 p. {{ISBN|2-7373-0243-9}}
* {{article|langue=en|prénom1= Patrice |nom1= Higonnet|lien auteur1=|titre=The Social and Cultural Antecedents of Revolutionary Discontinuity |sous-titre= Montagnards and Girondins|périodique=[[The English Historical Review]] |éditeur= Oxford University Press|volume=100|numéro=396|mois= juillet|année=1985|passage=513-544 |jstor=568234}}.
* {{article|langue=en|prénom1= Patrice |nom1= Higonnet|titre=The Social and Cultural Antecedents of Revolutionary Discontinuity |sous-titre= Montagnards and Girondins|périodique=[[The English Historical Review]] |éditeur= Oxford University Press|volume=100|numéro=396|mois= juillet|année=1985|passage=513-544 |jstor=568234}}.
* {{Chapitre |prénom1=François|nom1=Hincker|lien auteur1= François Hincker|titre chapitre=Condorcet, chroniqueur parlementaire|auteurs ouvrage=[[Jean-Paul Bertaud]], Françoise Brunel, Catherine Duprat {{et al.}} (dir.)|titre ouvrage=Mélanges Michel Vovelle|sous-titre ouvrage=sur la Révolution, approches plurielles / volume de l'Institut d'histoire de la Révolution française |lieu=Paris |éditeur= Société des Études Robespierristes |collection=Bibliothèque d'histoire révolutionnaire. Nouvelle série|numéro dans collection=2|année= 1997|pages totales={{XXVI}}-598 |isbn=2-908327-39-2|passage=219-226}}.
* {{Chapitre |prénom1=François|nom1=Hincker|lien auteur1= François Hincker|titre chapitre=Condorcet, chroniqueur parlementaire|auteurs ouvrage=[[Jean-Paul Bertaud]], Françoise Brunel, Catherine Duprat {{et al.}} (dir.)|titre ouvrage=Mélanges Michel Vovelle|sous-titre ouvrage=sur la Révolution, approches plurielles / volume de l'Institut d'histoire de la Révolution française |lieu=Paris |éditeur= Société des Études Robespierristes |collection=Bibliothèque d'histoire révolutionnaire. Nouvelle série|numéro dans collection=2|année= 1997|pages totales={{XXVI}}-598 |isbn=2-908327-39-2|passage=219-226}}.
* {{article|langue=en|prénom1=Annie |nom1= Jourdan|lien auteur1=|titre= A Tale of Three Patriots in a Revolutionary World|sous-titre=Théophile Cazenove, Jacques-Pierre Brissot, and Joel Barlow (1788-1811)|périodique= Early American Studies |éditeur=University of Pennsylvania Press |volume=10|numéro=2|titre numéro=Anglo-Dutch Revolutions|date= printemps 2012|passage=360-381 |jstor=23547672}}.
* {{article|langue=en|prénom1=Annie |nom1= Jourdan|titre= A Tale of Three Patriots in a Revolutionary World|sous-titre=Théophile Cazenove, Jacques-Pierre Brissot, and Joel Barlow (1788-1811)|périodique= Early American Studies |éditeur=University of Pennsylvania Press |volume=10|numéro=2|titre numéro=Anglo-Dutch Revolutions|date= printemps 2012|passage=360-381 |jstor=23547672}}.
* {{article|prénom1=Thomas E. |nom1=Kaiser|lien auteur1=|titre=La fin du renversement des alliances|sous-titre= la France, l’Autriche et la déclaration de guerre du 20 avril 1792|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=351 |mois=janvier-mars|année=2008|passage=77-98|lire en ligne=http://ahrf.revues.org/11360}}.
* {{article|prénom1=Thomas E. |nom1=Kaiser|titre=La fin du renversement des alliances|sous-titre= la France, l’Autriche et la déclaration de guerre du 20 avril 1792|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=351 |mois=janvier-mars|année=2008|passage=77-98|lire en ligne=http://ahrf.revues.org/11360}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gary|nom1=Kates|titre=The ''Cercle Social'', the Girondins, and the French Revolution|éditeur=Princeton University Press|collection=Princeton Legacy Library|année=2014|année première édition=1985|pages totales=340|isbn=978-0-691-61171-6|présentation en ligne=https://www.jstor.org/stable/2739064?seq=1#page_scan_tab_contents}}, {{lire en ligne|lien=https://www.jstor.org/stable/4285604?seq=1#page_scan_tab_contents|texte=présentation en ligne}}.
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* {{article|langue=en|prénom1= Gary |nom1= Kates|lien auteur1=|titre=The Girondins |sous-titre= Champions of Representative Democracy|périodique=[[French Politics, Culture & Society|French Politics and Society]] |titre numéro= Commemorating the French Revolution|volume=7|numéro=3|mois= été|année=1989|passage=82-89 |jstor=42844108}}.
* {{article|langue=en|prénom1= Gary |nom1= Kates|titre=The Girondins |sous-titre= Champions of Representative Democracy|périodique=[[French Politics, Culture & Society|French Politics and Society]] |titre numéro= Commemorating the French Revolution|volume=7|numéro=3|mois= été|année=1989|passage=82-89 |jstor=42844108}}.
* {{article|prénom1=Anne |nom1=Kupiec|lien auteur1=|titre= La Gironde et le Bureau d'esprit public |sous-titre= livre et révolution|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=302 |mois=octobre-décembre|année=1995|passage=571-586|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1995_num_302_1_1814}}.
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* {{article|langue=en|prénom1= Michael S. |nom1= Lewis-Beck|lien auteur1=|prénom2=Anne |nom2= Hildreth|lien auteur2=|prénom3= Alan B. |nom3= Spitzer|lien auteur3=|titre=Was There a Girondist Faction in the National Convention, 1792-1793 ?|périodique=[[French Historical Studies]] |éditeur=Duke University Press |volume=15|numéro=3|date= printemps 1988|passage=519-536 |jstor=286373}}.
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* {{article|langue=en|prénom1= Frederick A. |nom1= de Luna|lien auteur1=|titre=The « Girondins » Were Girondins, after All|périodique=[[French Historical Studies]] |éditeur=Duke University Press |volume=15|numéro=3|date= printemps 1988|passage=506-518 |jstor=286372}}.
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Anne|nom1=de Mathan|lien auteur1=Anne de Mathan|titre=Girondins jusqu'au tombeau|sous-titre=une révolte bordelaise dans la Révolution|éditeur=[[Éditions Sud Ouest]]|collection=Références. Histoire|lieu=Bordeaux|année=2004|pages totales=317|isbn=2-87901-543-X|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_2006_num_25_2_2601_t1_0293_0000_3}}, {{lire en ligne|lien=https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2005-4-page-223.htm|texte=présentation en ligne}}, {{lire en ligne|lien=https://ahrf.revues.org/2155?lang=fr|texte=présentation en ligne}}.
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Anne|nom1=de Mathan|lien auteur1=Anne de Mathan|titre=Mémoires de la Terreur|sous-titre=l'an {{II}} à Bordeaux|éditeur=Presses universitaires de Bordeaux|collection=Mémoires vives|lieu=Pessac|année=2002|pages totales=232|isbn=2-86781-288-7|présentation en ligne=http://ahrf.revues.org/1562}}.
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Albert|nom1=Mathiez|lien auteur1=Albert Mathiez|titre=Girondins et Montagnards|éditeur=Éditions de la Passion|lieu=Montreuil|année=1988|année première édition=1930, Paris, Firmin-Didot|pages totales={{VII}}-305|isbn=2-228-88400-6|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/rhef_0300-9505_1931_num_17_77_2595_t1_0496_0000_2|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k272327}}.
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* {{article|prénom1=Albert|nom1=Mathiez|lien auteur1=Albert Mathiez|titre= Les Girondins et la cour à la veille du 10 août (d'après des documents inédits)|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=45 |mois=mai-juin|année=1931|passage=193-212|jstor=41924472}}.
* {{article|prénom1=Albert|nom1=Mathiez|lien auteur1=Albert Mathiez|titre= Les Girondins et la cour à la veille du 10 août (d'après des documents inédits)|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=45 |mois=mai-juin|année=1931|passage=193-212|jstor=41924472}}.
* {{article|langue=en|prénom1=C. J. |nom1= Mitchell|lien auteur1=|titre= Political Divisions within the Legislative Assembly of 1791 |périodique=[[French Historical Studies]] |éditeur=Duke University Press |volume=13|numéro=3|date= printemps 1984|passage=356-389 |jstor=286298}}.
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* {{article|langue=en|prénom1= Theodore A. |nom1= Di Padova|lien auteur1=|titre=The Girondins and the Question of Revolutionary Government |périodique=[[French Historical Studies]] |éditeur= Duke University Press|volume=9|numéro=3|date= printemps 1976 |passage=432-450 |jstor=286230}}.
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* {{article|langue=en|prénom1=Theodore A. |nom1= Di Padova|lien auteur1=|titre= The Question of Girondin Motives|sous-titre=A Response to Sydenham |périodique=[[French Historical Studies]] |éditeur=Duke University Press |volume=10|numéro=2|date= automne 1977|passage=349-352 |jstor=286075}}.
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* {{article|langue=en|prénom1=Alison |nom1= Patrick|lien auteur1=|titre=Political Divisions in the French National Convention, 1792-93|périodique=[[The Journal of Modern History]]|éditeur= University of Chicago Press |volume=41|numéro=4|mois= décembre|année=1969|passage=421-474 |jstor=1878003}}.
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* {{article|langue=en|prénom1=Alison |nom1= Patrick|lien auteur1=|titre=The Montagnards and Their Opponents |sous-titre= Some Comments|périodique=[[The Journal of Modern History]]|éditeur= University of Chicago Press |volume=43|numéro=2|mois= juin|année=1971|passage=294-297|jstor=1876548}}.
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* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Alison|nom1=Patrick|titre=The Men of the First French Republic|sous-titre=political alignments in the National Convention of 1792|éditeur=Johns Hopkins University Press|lieu=Baltimore / Londres|année=1972|pages totales={{XVIII}}-407|isbn=|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1977_num_89_132_1680_t1_0242_0000_2}}.
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* {{Ouvrage|auteur1=[[Claude Perroud]]|titre=Études sur les Girondins|lieu=[S. l.]|éditeur=Éditions du Bois-Menez|collection=Textes oubliés|série=Études et mélanges de Claude Perroud ; 3|année=2020|pages totales=522|format livre=30 x 21 cm|isbn=978-2-490135-17-2|isbn2=978-2-490135-16-5|issn=2557-8715|issn2=2679-3679|lire en ligne=https://fr.calameo.com/read/005576177e08b08408a8b?page=1}}.
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* {{article|prénom1=Michel |nom1=Pertué|lien auteur1=|titre= La liste des girondins de Jean-Paul Marat|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=245 |mois=juillet-septembre |année=1981|passage=379-389|jstor=41913758}}.
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* {{article|langue=en|prénom1=Benjamin |nom1= Reilly|lien auteur1=|titre=Polling the Opinions|sous-titre=A Reexamination of Mountain, Plain, and Gironde in the National Convention|périodique=Social Science History|éditeur= Cambridge University Press |volume=28|numéro=1|date= printemps 2004|passage=53-73 |jstor=40267833}}.
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* {{article|prénom1=Nicolas |nom1=Roche|lien auteur1=|titre= La question coloniale en l'an {{III}}|sous-titre= l'invention du mythe de la Gironde|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=302 |mois=octobre-décembre|année=1995|passage=587-605|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1995_num_302_1_1815}}.
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* {{article|prénom1=Gustave |nom1=Rouanet |lien auteur1=|titre= La religiosité des girondins |périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=26 |mois=mars-avril|année=1928|passage=97-108|jstor=41923735}}.
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* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Morris|nom1=Slavin|titre=The Making of an insurrection|sous-titre=Parisian sections and the Gironde|éditeur=Harvard University Press|lieu=Cambridge (Massachusetts) / Londres|année=1986|pages totales={{IX}}-236|isbn=0-674-54328-9|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1989_num_44_1_283578_t1_0103_0000_002}}.
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* [[Albert Soboul]] (dir.), ''Actes du colloque Girondins et Montagnards (Sorbonne, {{date-|14 décembre 1975}})'', Société des études robespierristes, Paris, 1980, [https://www.jstor.org/stable/1878420?seq=1#page_scan_tab_contents présentation en ligne].
* [[Albert Soboul]] (dir.), ''Actes du colloque Girondins et Montagnards (Sorbonne, {{date-|14 décembre 1975}})'', Société des études robespierristes, Paris, 1980, [https://www.jstor.org/stable/1878420?seq=1#page_scan_tab_contents présentation en ligne].
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael J.|nom1=Sydenham|titre=The Girondins|éditeur=University of London, Athlone Press|collection=University of London Historical Studies|lieu=Londres|numéro dans collection={{VIII}}|année=1961|pages totales={{XII}}-252}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael J.|nom1=Sydenham|titre=The Girondins|éditeur=University of London, Athlone Press|collection=University of London Historical Studies|lieu=Londres|numéro dans collection={{VIII}}|année=1961|pages totales={{XII}}-252}}
* {{article|langue=en|prénom1=Michael J. |nom1= Sydenham|lien auteur1=|titre=The Montagnards and Their Opponents |sous-titre= Some Considerations on a Recent Reassessment of the Conflicts in the French National Convention, 1792-93|périodique=[[The Journal of Modern History]]|éditeur= University of Chicago Press |volume=43|numéro=2|mois= juin|année=1971|passage=287-293 |jstor=1876547}}.
* {{article|langue=en|prénom1=Michael J. |nom1= Sydenham|titre=The Montagnards and Their Opponents |sous-titre= Some Considerations on a Recent Reassessment of the Conflicts in the French National Convention, 1792-93|périodique=[[The Journal of Modern History]]|éditeur= University of Chicago Press |volume=43|numéro=2|mois= juin|année=1971|passage=287-293 |jstor=1876547}}.
* {{article|langue=en|prénom1=Michael J. |nom1= Sydenham|lien auteur1=|titre= The Girondins and the Question of Revolutionary Government|sous-titre=A New Approach to the Problem of Political Divisions in the National Convention |périodique=[[French Historical Studies]] |éditeur=Duke University Press |volume=10|numéro=2|date= automne 1977|passage=342-348 |jstor=286074}}.
* {{article|langue=en|prénom1=Michael J. |nom1= Sydenham|titre= The Girondins and the Question of Revolutionary Government|sous-titre=A New Approach to the Problem of Political Divisions in the National Convention |périodique=[[French Historical Studies]] |éditeur=Duke University Press |volume=10|numéro=2|date= automne 1977|passage=342-348 |jstor=286074}}.
* {{article|langue=en|auteur= Michael J. Sydenham, Alison Patrick, Michael S. Lewis-Beck, Anne Hildreth, Alan B. Spitzer et Gary Kates|titre=Commentary to Lewis-Beck et al.|périodique=[[French Historical Studies]] |éditeur=Duke University Press |volume=15|numéro=3|date= printemps 1988|passage=537-548 |jstor=286374}}.
* {{article|langue=en|auteur= Michael J. Sydenham, Alison Patrick, Michael S. Lewis-Beck, Anne Hildreth, Alan B. Spitzer et Gary Kates|titre=Commentary to Lewis-Beck et al.|périodique=[[French Historical Studies]] |éditeur=Duke University Press |volume=15|numéro=3|date= printemps 1988|passage=537-548 |jstor=286374}}.
* Hélène Tierchant, ''Hommes de la Gironde'', Dossiers d'Aquitaine, 1994 {{ISBN|2-905212-18-7}}.
* Hélène Tierchant, ''Hommes de la Gironde'', Dossiers d'Aquitaine, 1994 {{ISBN|2-905212-18-7}}.
* {{article|prénom1=Richard |nom1=Whatmore|lien auteur1=|prénom2=James |nom2=Livesey|lien auteur2=|titre= Étienne Clavière, Jacques-Pierre Brissot et les fondations intellectuelles de la politique des girondins|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=321 |mois=juillet-septembre|année=2000|passage=1-26|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_2000_num_321_1_2333}}.
* {{article|prénom1=Richard |nom1=Whatmore|prénom2=James |nom2=Livesey|titre= Étienne Clavière, Jacques-Pierre Brissot et les fondations intellectuelles de la politique des girondins|périodique=[[Annales historiques de la Révolution française]]|numéro=321 |mois=juillet-septembre|année=2000|passage=1-26|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_2000_num_321_1_2333}}.
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* {{article|titre= Le Journal de Paris |périodique=Annales historiques de la presse de la [[Bibliothèque nationale de France|BNF]]|numéro=305 |mois=octobre|année=1793|passage=4|lire en ligne=https://www.retronews.fr/journal/journal-de-paris/1-novembre-1793/2969/4661112/4}}.


== Notes et références ==
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Version du 4 mai 2024 à 11:35

Gironde
Organisation
Membres principaux Nicolas de Condorcet
Jean-Marie Roland de La Platière
Jacques Pierre Brissot
Pierre Victurnien Vergniaud
Orientation Gauche[1]
puis droite (Convention nationale)[réf. nécessaire]

La Gironde est, au début de la Révolution française, un groupe politique issu du parti patriote, dont les membres sont appelés « girondins », particulièrement connu en raison du conflit mortel qui l'a opposé au groupe des montagnards dans les premiers mois de la république (septembre 1792-juin 1793).

Influents à l'Assemblée législative (-), ils ont des ministres dans le gouvernement de Louis XVI et soutiennent notamment l'entrée en guerre de la France contre l'Autriche (avril 1792).

Après la crise du 10 août et l'arrestation de Louis XVI, ils constituent de nouveau une tendance importante dans la nouvelle assemblée, la Convention nationale (20 septembre 1792-26 octobre 1795), mais sont confrontés à l'hostilité d'un groupe plus radical, la Montagne, soutenu par la Commune de Paris issue de l'insurrection, qui représente les sans-culottes parisiens. Ce conflit, dont le procès de Louis XVI est une étape importante, aboutit à la défaite politique de la Gironde (2 juin 1793) et, par la suite, à la condamnation à mort de nombre de ses députés.

Les chefs de file girondins, Brissot, Vergniaud, Condorcet, Roland et son épouse, Manon Roland, meurent tous au cours de l'année 1793.

Les noms de « Gironde » et de « girondins »

Les Girondins sont aujourd'hui connus dans l'historiographie de la Révolution française, notamment à la suite de l'ouvrage de Lamartine, Histoire des Girondins. Leur mémoire est célébrée à Bordeaux, où, sur la place des Quinconces, se dresse le monument aux Girondins.

À l'époque, ces mots étaient moins courants, quoique connus : les contemporains parlent parfois des « girondins » (ou « girondistes »)[2], mais plus souvent des « brissotins », des « rolandistes » (ou « rolandins ») et des « buzotins » (en référence au député Buzot, l'un des principaux orateurs des Girondins)[3].

Le nom de « girondins » est lié à celui du département de la Gironde, dont étaient issus plusieurs députés de ce groupe à l'Assemblée législative, Vergniaud, Guadet, Gensonné, Grangeneuve et Ducos.

Caractéristiques du groupe des girondins

« À la fin de 1791, le parti des girondins était encore au berceau ; il ne pouvait encore figurer, dans l'Assemblée, que par Brissot, Vergniaud le meilleur orateur de la Gironde, Isnard, Armand Gensonné, Condorcet, et hors de l'Assemblée, que par Buzot, Clavière, Roland[4] »

Jacques Pierre Brissot et vingt autres conventionnels girondins devant le Tribunal révolutionnaire.
Estampe anonyme, Paris, BnF, département des estampes, 1793.

On peut y ajouter à l'assemblée trois autres législateurs bordelais : Guadet, Grangeneuve, Jean-François Ducos (1765-1793), et hors de l'assemblée Jean-Baptiste Boyer-Fonfrède, beau-frère de Ducos. Les girondins se sont violemment affrontés aux montagnards[5], incarnés par les figures de Robespierre, Danton ou Marat — que ce soit au Club des jacobins dont la plupart sont membres, à l’Assemblée législative ou à la Convention. Ils s'en distinguent par leur électorat, essentiellement provincial pour les girondins tandis qu'il est parisien pour les montagnards, mais également par leur position sur la guerre, voulue par les Girondins pour affermir la Révolution, et par le sort à réserver au roi déchu, qu'ils souhaitent épargner contrairement aux Montagnards, qui désirent la mort de Louis XVI. Toutefois à l'Assemblée législative futurs montagnards et girondins s'accordaient pour la politique coloniale : la défense réussie des droits des hommes de couleur, libres entre et  : décrets législatifs les 24 et obtenus notamment par Brissot et Vergniaud, devenue la loi du après que les ministres Clavière et Roland eurent convaincu le roi de sanctionner les décrets. En mai 1792 Robespierre salue cette loi [6] en laquelle il perçoit le seul élément positif de leur politique.

Le groupe des députés ou conventionnels de la « Plaine », très majoritaire, appuyait selon le cas les propositions de la Gironde ou de la Montagne.

L'influence des girondins était prépondérante à la Convention jusqu'à leur chute, de sorte que l'on parle parfois de « Convention girondine » pour la période allant de son ouverture, le 21 septembre 1792, jusqu'en .

En se fondant sur les arrestations consécutives au 2 juin, et sur les décrets du 8 juillet rendu par Saint-Just et du 3 octobre 1793 rendu par Amar, l'historienne Jacqueline Chaumié[7] estime les conventionnels girondins au nombre de 137 .

Période de l'Assemblée constituante

Débuts de la Révolution (juillet 1789-juin 1791)

Le 9 juillet 1789, les États généraux réunis depuis le 5 mai à Versailles deviennent l'Assemblée nationale constituante. Des réformes importantes ont lieu sous l'impulsion du parti patriote : abolition des privilèges (4 août 1789), Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, liberté de la presse, restructuration territoriale du royaume (création des communes et des départements), réorganisation de l'Église catholique, etc.

Des tensions apparaissent, se traduisant par le phénomène de l'émigration de nombreux nobles (souvent officiers dans l'armée), notamment celle des frères de Louis XVI. Le parti patriote se divise en plusieurs courants, dont le principal est la société des Amis de la Constitution, généralement appelé Club des jacobins.

En juin 1791, Louis XVI quitte clandestinement le château des Tuileries où il réside depuis octobre 1789, mais il est arrêté à Varennes-en-Argonne, puis ramené prisonnier à Paris, sous la surveillance de la Garde nationale. La majorité de l'Assemblée, menée par La Fayette, député et commandant en chef de la Garde nationale, décide de le maintenir sur le trône, en affirmant qu'il a été victime d'un enlèvement par des émigrés. C'est l'origine d'une crise majeure, la cassure des patriotes entre ceux qui veulent préserver la monarchie constitutionnelle (La Fayette) et ceux qui veulent passer à la république (Robespierre). Le peuple des sans-culottes[8] parisiens est favorable à la république, d'autant plus que l'Assemblée a établi un système de suffrage censitaire qui les prive du droit de vote.

La tentative de fuite du roi (juin 1791) et ses conséquences

Après la fuite du roi à Varennes le , les factions avancées et la majorité des jacobins signèrent le au Champ-de-Mars une pétition demandant la déchéance de Louis XVI et l'établissement d'une république en France. Cet événement qui dégénéra en tragédie (la fusillade du Champ-de-Mars) créa une scission au sein des jacobins et marqua un des tournants de la Révolution française.

À Pillnitz, le 27 août 1791, l'empereur, chef de la maison de Habsbourg, et le roi de Prusse signent une déclaration à l'attention des souverains d'Europe désignant le danger qui menace le trône de Louis XVI[9].

Période de l'Assemblée législative jusqu'au début de la guerre (octobre 1791-mai 1792)

La nouvelle assemblée

En septembre, la constitution est promulguée par le roi et l'Assemblée constituante est remplacée par l'Assemblée législative, dont les 745 députés sont élus au cours du mois de septembre. Aucun d'eux ne siégeait à la Constituante, le renouvellement du mandat ayant été expressément exclu. La première séance a lieu le 1er octobre.

Le principal groupe est constitué par les membres du Club des feuillants (250 députés), partisans de la défense de la monarchie constitutionnelle ; le Club des jacobins a 136 membres élus[10] ; les autres députés sont plutôt proches des feuillants. Mais les jacobins sont bien implantés à Paris, dont le maire à partir de cette époque est Jérôme Pétion.

Parmi les jacobins, un groupe se met en avant assez vite autour de Brissot, de Condorcet et des députés du département de la Gironde Guadet, Gensonné et Vergniaud.

Le problème de la guerre

Il est posé dès le début de l'Assemblée législative, notamment à cause des tensions extérieures suscitées par les émigrés. Une autre source de tensions est la situation de la famille royale, qui a des liens de parenté avec plusieurs monarques européens (le roi d'Espagne est un Bourbon ; Marie-Antoinette est la sœur des empereurs Joseph II, puis Léopold II, la tante de François II).

Un des grands problèmes de cette période est lié à la menace de guerre entre la France révolutionnaire et les monarchies européennes, notamment celle de l'empereur François II[11], chef de la maison de Habsbourg, neveu de Marie-Antoinette, menace attisée par nombre d'émigrés appartenant généralement à des tendances contre-révolutionnaires.

Les débats sur la guerre à l'Assemblée et dans les clubs (octobre 1791-avril 1792)

Jacques Pierre Brissot,
peinture de Fouquet, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, 1792.
Estampe satirique monarchiste représentant le débat sur la guerre au club des Jacobins en (Paris, BnF, département des estampes et de la photographie).

Les questions de l'opportunité de la guerre sont débattues pendant plusieurs mois, d' à . L'armée des émigrés s'agitant près des frontières françaises[12], donne l'occasion aux girondins de mettre en pratique leur idée d'étendre le message de la Révolution aux peuples d'Europe, soumis à « l'esclavage des tyrans ». Ils portent donc le problème à l'Assemblée, le 22 octobre, avec un discours de Vergniaud et, le 31 octobre suivant avec une intervention d'Isnard. Le 9 novembre, l'Assemblée décrète que tous les émigrés doivent rentrer en France avant le . Dans son discours du à l'Assemblée qui ouvre le grand débat sur la guerre, le girondin Brissot déclare : « … Et nous dont les frontières sont menacées, dont les réquisitions sont rejetées, nous, hommes libres, nous balancerions. La défiance est un état affreux. Le mal est à Coblentz (…) Le pouvoir exécutif va déclarer la guerre : il fait son devoir, et vous devez le soutenir quand il fait son devoir… »[13] Mais, dans l'immédiat, rien ne menace la France au point de se lancer dans l'aventure d'une guerre contre les puissances européennes.

Quand en novembre 1791, Robespierre rentre à Paris, venant d'Arras, il n'est plus député[14] mais demeure l'une des principales figures des jacobins[15], dont il a assuré la cohésion au moment de la scission des feuillants[16] le . (Après les élections législatives, le 1er octobre suivant, le Club très réduit à la suite de ces défections, recevra l'afflux de nouveaux députés, notamment ceux de la future Gironde). Robespierre est élu à la présidence des jacobins le .

Dans un premier temps, Robespierre se prononce pour la guerre[17], au contraire de Billaud-Varenne. Puis, modifiant sa position, il s'oppose nettement à Brissot dans plusieurs discours.

Division des jacobins (décembre 1791)

Entre la France révolutionnaire et l’Europe dynastique, la guerre paraît inévitable ; la seule incertitude demeure alors celle de la date de son déclenchement. Robespierre, le 12 décembre, au club des jacobins, dans un nouveau discours, modifie sa position et conclut : « La guerre est le plus grand fléau qui puisse menacer la liberté dans les circonstances où nous sommes ». Mais en ces mois décisifs qui suivront, il ne fera aucune contre-proposition à la guerre, et à ce sujet les jacobins sont très divisés[18].

Les partisans de la guerre semblent l’emporter. Pourtant dans ses différents discours aux jacobins, Robespierre se montre à ce moment très réaliste sur les conséquences d’une guerre dans l’immédiat : « Domptons nos ennemis du dedans et ensuite marchons à tous les tyrans de la terre… » ou bien « La plus extravagante idée qui peut naître dans la tête d’un politique est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à mains armées chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés… » (Extrait du discours du aux jacobins). Danton, Camille Desmoulins, Marat, Billaud-Varennes, Anthoine, Panis, Doppet, Santerre, Hébert, Sylvain Maréchal, Philibert Simond, Collot d'Herbois, Fréron, François Robert, Chabot, Bazire, Merlin de Thionville, Charlier, Dusaulchoix maintiennent le cap et suivent Robespierre dans son opposition à la guerre offensive. Couthon, jacobin et futur ami de Robespierre, écrit en revanche en  : « Le plus grand nombre est pour la guerre. Et je crois que c’est ce qui convient le mieux »[19]. Cependant, dans son discours du , appelant à la suppression totale des droits féodaux, il infléchit sa position : le combat contre les ennemis de l'intérieur et pour la radicalisation sociale doit primer sur les ennemis de l'extérieur. Le , un journal girondin, La Chronique de Paris, attaque six futurs députés montagnards jacobins, comme, selon l'auteur, agents de la cour « qui ont toujours été du parti contre la guerre » : Maximilien Robespierre, Jean-Paul Marat, Camille Desmoulins, Jean-Marie Collot d'Herbois, François Robert, Stanislas Fréron[20].

Montée des tensions en Europe (février-avril 1792)

Le la Prusse et l'Autriche signent un traité d'alliance contre la France. L'Espagne, la Russie et la Suède rappellent leurs ambassadeurs.

Voyant alors dans la guerre le salut de la Révolution, Brissot prône la guerre contre tous ceux qui, en Europe, encouragent la résistance aux lois révolutionnaires ou n’observent pas un gage de neutralité en désarmant les émigrés[21]. Il trouve un adversaire résolu chez Maximilien de Robespierre, ainsi que le chevalier de Pange, jeune journaliste pacifiste.

D'autre part le Roi et la Reine, convaincus que leur salut ne peut venir que de la défaite des révolutionnaires, rendent la guerre inévitable. Pour eux le salut de la monarchie passe par le recours aux princes étrangers[22].

Le gouvernement girondin (mars-juin 1792)

Les girondins entrent dans le gouvernement de Louis XVI au mois de mars 1792, alors que jusque-là, les ministres étaient issus de groupes plus modérés, notamment celui des Feuillants.

Les ministres girondins

Une des grandes décisions du gouvernement girondin est de donner son accord à l'entrée en guerre de la France (20 avril), aussi voulue par les monarchistes contre-révolutionnaires, pour des raisons très différentes.

Le 13 juin 1792 voit le renvoi de plusieurs ministres par Louis XVI en raison de leur comportement jugé irrespectueux.

L'entrée en guerre contre l'Autriche (20 avril 1792)

Pendant ce temps les girondins agissent et argumentent dans le sens de Brissot et des brissotins, et la presque totalité de l'Assemblée vote la guerre le . Une dizaine seulement sur 750 refuse : sept lamethistes, le trio cordelier composé de Chabot, Basire et Merlin de Thionville[23], ainsi que le jacobin Charlier[24]. Déclarée au « roi de Bohême-Hongrie, » c'est-à-dire à l'empereur du Saint-Empire romain germanique (l'Autriche), la guerre comprenait aussi la Prusse qui était l'alliée de François II. Cette guerre allait durer 23 ans et entraîner toutes les nations d'Europe. Un journal jacobin les Révolutions de Paris, auquel collaborait Sylvain Maréchal, écrivait « Les guerres sont comme les fléaux, on sait quand elles commencent, on ne sait jamais quand elles finissent »[25]. Le jour même, Condorcet présente à l'Assemblée législative son grand projet d'instruction publique.

Les girondins ont voulu la guerre, ils ont su entraîner une grande partie de la France dans cette aventure, croyant que la guerre résoudrait les nombreux problèmes intérieurs que la Révolution a fait naître mais peut-être sans assez travailler les problèmes de fond, comme la capacité du pays à soutenir, sans alliés, un conflit contre les rois coalisés, tout en prétendant « républicaniser » l'Europe, ni même penser aux conséquences qu'un conflit pourrait avoir sur la Révolution elle-même. Il suffira des revers subis les premiers jours pour mettre les girondins en mauvaise posture à l'Assemblée.

Dès la déclaration de la guerre, Robespierre, pour qui Vergniaud ne cache pas son estime, ne diffère plus de ses adversaires que dans le choix des moyens de la conduire[26] et apporte, dès lors qu'elle est commencée, son adhésion pleine et entière[27]. Entre Robespierre et Brissot[28], le fossé s'élargit mais, même si la tension commence à monter, ils se rapprocheront à nouveau au sein des jacobins. Ce n'est pas encore la période des affrontements terribles où montagnards et girondins voudront se détruire[29].

Débuts de la guerre (du 20 avril à la mi-juin)

Très rapidement, l'armée française, désorganisée par l'émigration ou le retrait des officiers nobles, est en situation difficile. La perspective est donc celle de la défaite militaire et de l'écrasement de la révolution.

La crise de juin-juillet 1792

Le renvoi des ministres girondins (13 juin)

Le 13 juin le roi met son veto aux décrets votés par l'Assemblée nationale et renvoie les ministres girondins.

La journée du 20 juin

Jérôme Pétion de Villeneuve, maire de Paris,
Paris, BnF, département des estampes et de la photographie, 1791.

En représailles et afin de faire plier le roi, malgré l'interdiction de tout rassemblement[30], les girondins organisent une journée qu'ils veulent « pacifique » (sans violences) le 20 juin. Cette date est symbolique : c'est l'anniversaire à la fois du serment du Jeu de paume de 1789 et de la tentative de fuite du roi en 1791.

Les événements vont dépasser les limites prévues par Jérôme Pétion de Villeneuve, maire de Paris et les membres du conseil de Paris.

La manifestation reste sans résultat positif apparent, Louis XVI, malgré l'invasion des Tuileries[31] et les pressions subies, ne revient pas sur sa décision de ne pas signer les décrets et de reprendre les ministres girondins renvoyés. Pétion sera congédié le 8 juillet, pour ne pas avoir su maintenir l'ordre[32], mais, grâce à la pression des jacobins, il retrouvera son poste dès le 13 juillet suivant[33].

Ce jour-là, et même s'ils n'ont pas voulu ces débordements, le légalisme des girondins et leur respect de la Constitution cède le pas à leur parti-pris politique.

La Montagne n'y participant pas, cet échec aura des conséquences négatives pour les girondins ; non seulement cela fera monter d'un cran l'antagonisme entre patriotes[34] et monarchistes, en renforçant la position du roi[35], mais encore la manifestation du 20 juin conduira les « sans culottes » des faubourgs à l'Assemblée.

Des chefs sont apparus (Santerre)[36]. Ces hommes n'oublieront pas le chemin des Tuileries[37] ; ces patriotes, ayant pénétré dans le Palais et humilié le roi, ont compris que désormais il est possible d'en finir avec la monarchie[38].

L'évènement politique qui se produit ce jour-là doit être analysé en termes de rupture ; si les sections parisiennes[39] font leur entrée dans la salle du Manège[40], c'est qu'elles sont en train de le faire dans la vie politique[41].

Les montagnards refusèrent de s’associer à la journée du 20 juin, pour certains se tenant à l'écart ou pour d'autres la trouvant prématurée, mais les évènements qui ne vont pas manquer d'apparaître, leur permettront de préparer, dès le début du mois de juillet suivant, la journée révolutionnaire du 10 août.

Même si cela n'est pas visible dans l'immédiat, les girondins sortiront affaiblis de cette journée car, par son refus de lever le veto et le calme dont il a fait preuve, le roi, aux yeux de l'opinion, paraît sortir vainqueur de l'affrontement[42]. Girondins et montagnards se trouvent plus que jamais opposés quant à la politique à mener. Les premiers veulent freiner la Révolution, alors que les seconds, sous l'impulsion de leurs chefs, veulent au contraire la relancer.

Modération des girondins face à la crise (juillet 1792)

Pierre Vergniaud,
estampe de François Bonneville,
Paris, BnF, département des estampes, 1796.

Le 3 juillet, dans un discours prononcé à l'Assemblée, Vergniaud attaque violemment la monarchie, mais au moment où l'on peut croire qu'il va demander la déchéance du roi, il propose « d'arrêter la monarchie chancelante sur le penchant de l'abîme ». En fait, il conseille au roi de sauver sa couronne en rappelant des ministres patriotes[43]. Ce même jour, il demande que la Patrie soit décrétée en danger.

Élie Guadet, estampe gravée d'après un dessin de Joseph Boze,
Paris, BnF, département des estampes, vers 1792-1793.

Depuis leur élection à la législative, les girondins n'ont pas cessé d'attaquer la royauté afin de la déstabiliser, de la discréditer, pour en accélérer la chute. Mi-juillet, certains d'entre eux[44], les bordelais Gensonné, Guadet et Vergniaud sont pris d'inquiétude en voyant l'affrontement devenir inévitable. Afin de prévenir la catastrophe, ils décident de reprendre la route modérée en freinant toute action populaire dangereuse pour l'ordre social et tentent une ultime démarche pour sauver la monarchie. À partir du 20 juillet et à plusieurs reprises, Vergniaud et ses amis essaieront de rentrer en contact avec le roi[45]. Mais toutes leurs tentatives se solderont par une fin de non recevoir de la part de ce dernier. Le 28 juillet, Vergniaud écrira de nouveau au roi, en poursuivant, naïvement mais sans trop y croire désormais, les illusions qui ont inspiré sa conduite[46].

Même si la grande majorité des girondins ne participa pas à cette tentative de rapprochement avec le roi, tous redoutent cette insurrection populaire, qu'ils ont si longtemps appelée de leurs vœux. Ils décident donc d'essayer de la retarder et d'en atténuer les dégâts[47]. Dans son discours du 23 juillet à l'Assemblée, Vergniaud met en garde ses collègues d'une trop grande précipitation. Le 26 juillet, Guadet lira à l'Assemblée la sommation au roi, rédigée par Condorcet et demandée par la Commission extraordinaire, mais sans évoquer la déchéance. Brissot, montant à la barre peu après, parlera dans le même sens. S'ils n'ont pas de mal à convaincre la majorité des élus, hostiles à la déchéance, il n'en est pas de même pour les tribunes populaires qui manifestent leur mécontentement. Les girondins perdent là la confiance des sections en se coupant des forces populaires à un moment important de la Révolution[48].

Robespierre lui-même a essayé de freiner les fédérés[49], afin de ne pas se laisser entraîner au-delà de ce qu'il souhaitait. Pendant la première moitié de juillet il réussira à s'imposer et à réclamer le respect de la Constitution. Mais le 29 juillet aux jacobins, il déclarera : « La principale source de nos maux est à la fois… dans le pouvoir exécutif (le roi) qui veut perdre l'État et dans la législative, qui ne veut et ne peut le sauver ». Si sa pensée a évolué, il n'est pas encore disposé à franchir le pas. Il ne se prononcera pas pour une déchéance, ni pour une insurrection[50].

Tous les députés girondins[51] ont été élus et ont prêté serment, afin de maintenir les institutions, de respecter et de faire appliquer la Constitution, et pour certains, plus par légalisme que par monarchisme. Cette Constitution, acceptée par le roi le , ne pouvait subir aucune révision pendant les dix prochaines années[52].

Des girondins, comme Condorcet[53], Brissot[54], Roland[55], Guadet, Vergniaud, Isnard[56], Ducos[57], Buzot[58] et Etienne Clavière, étaient des républicains convaincus et de longue date. A propos de la question coloniale, Brissot, Condorcet, Guadet, Vergniaud, Gensonné, Ducos, Lasource et un de leurs proches, Jean-Philippe Garran-Coulon, menèrent un combat résolu pour faire triompher à l'assemblée législative la cause des droits à l'égalité des Blancs et des hommes de couleur libres qui furent finalement votés le et ratifiés par le roi le grâce aux nouveaux ministres jacobins Clavière et Roland.

Les événements de juillet 1792

Chronologie des événements qui précèdent l’insurrection du 10 août.

La chute de la monarchie (août-septembre 1792)

Vers l’insurrection (du 1 au 9 août 1792)

Depuis le commencement de la guerre, la France n’a subi que des revers militaires, l’ennemi est aux frontières. La Patrie est en danger, et cela accentue la fermentation révolutionnaire. Le roi étant soupçonné de collusion avec l’ennemi, l’affrontement apparaît alors inévitable.

Le 1er août, le manifeste de Brunswick, publié à Paris, provoque un formidable sursaut révolutionnaire qui enflamme les sections, dont certaines ne reconnaissent plus Louis XVI comme roi des Français et ce dès avant cette date. Ce texte d’une rare maladresse prévoyait pour Paris des sanctions exemplaires. Louis XVI comprend tout de suite l’effet désastreux du manifeste et tente de le prévenir.

Le 3 août, celui-ci envoie un courrier au président de l'Assemblée pour essayer de se disculper, mais la lettre est mal reçue[78]. Le mal est fait[79]. Ce même jour, Pétion fait savoir à l’Assemblée, au nom de la Commune, que la presque totalité des sections demandent la déchéance du roi (47 sections sur 48). La déchéance tant redoutée par l’Assemblée ne peut plus être ajournée et doit être envisagée[80].

Le 4 août, la Commission des Vingt et un rappelle que seule l’Assemblée est habilitée à décréter la déchéance du roi. Ce même jour, Vergniaud fait annuler, par ses confrères députés, l’arrêté du 31 juillet dernier de la section Mauconseil comme inconstitutionnel. Dans la même journée, une délégation du faubourg Saint-Antoine, la section des Quinze-Vingts pose un ultimatum[81] à l’Assemblée quant à la déchéance du roi, pour le 9 août à onze heures du soir. Passé ce délai, le peuple agira par lui-même.

Armand Gensonné,
estampe de François Bonneville,
Paris, BnF, département des estampes, 1796.

Le 5 août, dans la Chronique de Paris, Condorcet exprime ses craintes d’une insurrection survenant alors que l’ennemi étranger est aux portes du pays[82]. Mais il n’en continue pas moins, avec la Commission qu’il préside, à rechercher une solution à la crise, qu’il croit avoir trouvée avec le « plan Gensonné » tandis que, dans le Journal de Paris, le pacifique François de Pange critique avec véhémence le club des jacobins« l'on admire la féconde immoralité de quelques hommes qui, chaque jour, savent offrir à notre étonnement un nouveau vice et porter l'impudence à des degrés inattendus […] Ils ont le projet d'appeler à Paris vingt mille hommes… Parisiens trop crédules, […] n'oubliez pas que les jacobins se destinent cette armée […] »[83].

Le 6 août, le girondin Gensonné, afin de rallier la majorité des députés, qu’il sait hostile à la déchéance, propose la suspension du roi ; ce qui a l’avantage d’éviter l’ouverture de sa succession, de respecter la Constitution et de préserver l’avenir, suivi par une invitation du peuple à former une Convention nationale[84]. Mais le parti girondin, qui passe pour être le plus fort, n’a pas la majorité à l’Assemblée, et aura bien du mal à convaincre ses collègues de voter la suspension avant l’ultimatum posé par les sectionnaires[79].

Le 7 août, Pétion, responsable de l’ordre en tant que maire de Paris, quoique proche des girondins, demeure l’ami de Robespierre, à qui il demande de calmer les jacobins et de contribuer au départ des fédérés pour apaiser la capitale[85], afin que les députés puissent régler dans la sérénité la question de la déchéance du roi. Robespierre ne s'y oppose pas[86].

Le 8 août, le décret de mise en accusation de La Fayette[87], demandé par la Commission, présidée par Condorcet, que Robespierre et Brissot[88] ont réclamé, est rejeté par l’Assemblée législative par 406 voix contre 224. Dès lors, il est probable que cette Assemblée étant dans sa grande majorité pour une monarchie constitutionnelle, mais aussi composée d’amis de La Fayette[1], n’acceptera aucune proposition de déchéance ni même de suspension. Devant ce vote, Robespierre, qui, jugeant l'Assemblée incapable de diriger les affaires publiques, a demandé la tenue de nouvelles élections le 29 juillet et s'est prononcé pour une réforme constitutionnelle établissant le suffrage universel, limitant les prérogatives du pouvoir royal et modifiant les rapports des représentants du peuple avec leurs commettants[89], ulcéré par l’aveuglement de celle-ci, ne donnera pas suite à la demande de Pétion[90]. Dans une lettre à Couthon, écrite le 9 août, il annonce que « la Révolution va reprendre un cours plus rapide, si elle ne s'abîme dans le despotisme militaire et dictatorial »[91].

Le 9 août est le jour que l’Assemblée s’est fixé pour examiner la question de la déchéance. À sept heures du soir, comme d’habitude, les députés se séparent. Ils n’ont pas pu arriver à se mettre d’accord ; ni sur la suspension, ni sur la déchéance de Louis XVI[79].

L'insurrection du 10 août

Le 9 août à minuit, le tocsin se met à sonner. C’est le signal convenu pour le déclenchement de l’insurrection du 10 août 1792.

L'Assemblée législative, le roi et l'insurrection

Période de la Convention girondine (septembre 1792-2 juin 1793)

Les girondins au pouvoir

  • procès du roi (novembre 1792-janvier 1793)

Le combat contre la Montagne (avril-mai)

Ce sont d’abord les girondins qui, pour cause de dénonciations calomnieuses, firent décréter l’arrestation de Marat par la Convention nationale le  ; mais celui-ci est acquitté par le Tribunal criminel extraordinaire et regagna l’Assemblée triomphalement le .

Afin d’enquêter sur les exactions de la Commune de Paris et de veiller à la sécurité de l’Assemblée, les girondins firent nommer une Commission des Douze avec pouvoir d’arrestation.

Hébert, substitut de la Commune de Paris, fut arrêté pour les mêmes raisons que Marat — dénonciations calomnieuses et appel à la violence. La Commission des Douze fut cassée puis rétablie. Les partisans de l'exagération révolutionnaire, dans les clubs et notamment aux Cordeliers, firent appel aux sections encadrées de la force armée.

L'assaut de la Commune de Paris (31 mai-2 juin)

Le 31 mai 1793, estampe gravée par Jean-Joseph-François Tassaert d'après une esquisse de Fulchran-Jean Harriet, Paris, BnF, département des estampes et de la photographie, vers 1800.
Journée du 2 juin 1793,
estampe de Pierre-Gabriel Berthault, musée Carnavalet.

Forte de l’appui de 36 sections, la Commune organisa les journées d’émeute des 31 mai et 2 juin 1793. La Convention nationale cernée par des canons pointés sur elle que contrôlait Hanriot, chef de la garde nationale, vota sous la contrainte l’expulsion de vingt-neuf députés girondins et de deux ministres, le ministre des Affaires Étrangères Pierre Hélène Marie Tondu, connu alors sous le nom de Pierre Lebrun (le patronyme de sa mère, qu'il avait adopté pendant dix années d'exil politique à Liège entre 1781 et 1791), et le ministre des Finances, Étienne Clavière ; les girondins sont vaincus.

Après la défaite, l'élimination (juin-octobre 1793)

L'échec des partisans de la Gironde (juin)

Peu fiers de leur capitulation du 2 juin et profitant de l'indécision de la Convention nationale sur le sort des reclus, du 6 au 19 juin, 75 parlementaires protestent en faisant circuler une pétition contre ce vote imposé sous la menace des armes. Ils sont restés dans l'histoire sous le nom des « 73 »[92]. Dix d'entre eux étaient compris dans les décrets d'accusation[93]. Lorsque, le 3 octobre, les signataires de la protestation furent déchus de leur mandat et décrétés d'arrestation, 16 étaient en fuite ou s'échappèrent[94], Garilhe fut oublié et Philippe-Delleville, absent de la séance, resta en liberté. Par conséquent, 59 de ces députés étaient effectivement arrêtés, à cette date. Dulaure fut compris sur la liste le 21 octobre, mais il était en fuite, Rabaut-Pommier le 4 décembre.

Placés en résidence surveillée, et devant l’évolution de la situation, plusieurs girondins réussirent à échapper à ce qu'ils considéraient comme un acte illégal puisque les motifs de leur arrestation ne leur avaient pas été notifiés.

Ceux qui avaient fui Paris entamèrent une campagne de protestation dans les villes où ils avaient trouvé refuge, notamment à Caen. La situation politique tournant à leur désavantage, ils se dispersèrent ; pendant quelques mois, certains trouvèrent refuge chez Madame Bouquey. Une conséquence de leur passage à Caen fut l’assassinat de Jean-Paul Marat par Charlotte Corday.

Le coup de force contre l’élite girondine fédéraliste de la Convention fut durement ressenti dans le Sud, le Sud-Ouest et l’Ouest du pays : Lyon, Bordeaux, Marseille et bien d’autres villes rompirent avec Paris dès , amorçant une véritable « révolte des provinces » pour dénoncer l’attentat politique du 2 juin et l'illégalité du pouvoir en place[95].

L'acte d'accusation

Le , Amar est chargé, au nom du Comité de sûreté générale, de rédiger un acte d’accusation. Ce texte développe les évènements des dernières années. Les actes des girondins y sont déformés, dénaturés et mis en relief de manière à les accabler en les présentant comme des conspirateurs hostiles à la République ayant tenté de faire avorter la Révolution afin de rétablir la monarchie en sauvant le « tyran », n’hésitant pas à lancer le pays dans les horreurs de la guerre civile. Les girondins y apparaissent comme une « faction de traîtres liberticides » nuisibles pour la France et à la solde de l’étranger[96].

Ce même jour, Amar commence par demander la fermeture des portes de la Convention pour empêcher toute sortie. Il exige ensuite que soient ajoutés au décret d'arrestation les 73 députés qui avaient protesté contre l'expulsion de leurs collègues girondins le 2 juin 1793. L'arrestation est votée sans discussion. Robespierre s'oppose alors à cette mise en accusation et parvient à convaincre la Convention d'épargner ces 73 députés, déclarant : « La Convention nationale ne doit pas chercher à multiplier les coupables ». Selon l'historien Roger Dupuy, « Robespierre s'attachait ainsi la reconnaissance d'une large partie du côté droit qui lui devait sa survie. » Quelques jours auparavant, le , l'Incorruptible avait rudoyé l'Assemblée pour qu'elle renouvelle sa confiance momentanément ébranlée au Comité de salut public ; au préalable, il avait ménagé l'extrême gauche parisienne en ne s'opposant pas à la nomination de l'hébertiste Ronsin à la tête de l'armée révolutionnaire imposée par les sans-culottes des sections de Paris le . Ce faisant, Robespierre poursuit une « stratégie subtile pour maintenir l'unité des patriotes et exercer une sorte de chantage sur le côté droit, le tout lui garantissant une majorité composite contre des opposants qu'on pourrait toujours diviser pour les réduire successivement »[97].

Les procès

Déroulement du procès

Derniers moments des Girondins, 31 octobre 1793, huile sur toile de Carl Theodor von Piloty, 1880.

Le procès des vingt-et-un députés arrêtés à Paris (particulièrement Brissot, Vergniaud, Gensonné, Viger, Lasource, etc.), qui occupa les audiences du Tribunal révolutionnaire des 24-, fut une mascarade.

Dès le début du procès, la gauche jacobine n'était pas rassurée. Elle craignait toujours l'éloquence d’un Vergniaud ou d’un Brissot, et un retournement des Parisiens, las de la guillotine, était toujours possible. Le procès fut précipité ; on fit comprendre au tribunal qu'il compromettait la liberté. Voté séance tenante, un décret fut immédiatement porté au palais de Justice ; désormais les juges n'auraient plus qu'à se déclarer « suffisamment éclairés »[98].

Face à l'accusation qui les englobait tous sous un même chef d'inculpation qui, peut-être à l'exception de Brissot, leur parut infondé, ils se rebellèrent. Évacués de force hors de la salle d'audience, ils apprirent qu'ils avaient été condamnés sans avoir pu se défendre. Les comptes rendus de leur procès tels qu'ils ont été publiés par cette justice révolutionnaire, tels les Procès fameux de Desessarts sont sujets à caution et inutilisables au premier degré[réf. nécessaire].

La mise à mort du 31 octobre 1793

Les 21 députés ont été condamnés à mort et guillotinés le — à l'exception de Valazé qui se suicida dans la salle après la lecture du verdict[99].

Cas particuliers

Madame Roland

Manon Roland.

Le procès de Mme Roland, la femme du ministre et l'égérie des girondins, s'ouvrit le . Elle était incarcérée depuis le . Ce fut un procès bâclé. Privée de défenseur, elle ne put, sans autorisation, terminer d'assurer elle-même sa défense et fut ce même jour condamnée à mort et guillotinée[100].

Condorcet

Nicolas de Condorcet

Se trouvant à Auteuil lors des journées d'émeute des 31 mai et 2 juin 1793 Condorcet commit l'erreur de critiquer la Constitution montagnarde. Le suivant, les montagnards lançaient leurs foudres contre le « théoricien de la Gironde » qui fut décrété d'arrestation[101]. Il se cacha, mais fut reconnu et arrêté le  ; conduit à la prison de Bourg-la-Reine il y fut retrouvé mort le suivant[102].

Lebrun

Avancé à la position de ministre des Affaires Étrangères à la suite de la journée du 10 août 1792 grâce au soutien de Brissot, de Dumouriez et de Roland le ministre de l'Intérieur, dont il est un des proches, sans toutefois appartenir directement au groupe des girondins, Pierre Hélène Marie Tondu, dit Lebrun est englobé dans le décret de l'Assemblée qui frappe ces derniers en , et est arrêté et consigné à son domicile rue d'Enfer, près du jardin du Luxembourg, le . Après quelques semaines de relative confusion (il ne sera remplacé comme ministre que le 22 juin et continuera de gérer les affaires courantes du Ministère jusqu'à cette date) puis d'indifférence, il est pris directement comme cible le par Billaut-Varenne dans un violent réquisitoire devant la Convention en termes aussi ampoulés que fantaisistes : « Dans un moment où le peuple appelle la justice nationale sur la tête de tous les coupables, il est un homme bien criminel que vos décrets n'ont pas encore atteint ; je veux parler de l'ex-ministre Lebrun, de cet homme qui nous a brouillés avec toutes les puissances de l'Europe, de cet homme qui a eu l'impudeur d'appeler Dumouriez grand homme après sa trahison. Si la Convention avait ouvert les yeux sur les crimes de ce traître, il aurait déjà payé de sa tête toutes ses perfidies ». Il parvient à déjouer la garde dont il est l'objet quelques jours plus tard, et se cachera pendant plusieurs mois dans le voisinage, alors que sa femme, ayant déjà la charge de cinq enfants, en attend un nouveau. Dénoncé auprès de Héron, le chef de la Sûreté, il est arrêté le , incarcéré à la Conciergerie, jugé le 27 décembre et exécuté le 28 décembre, place de la Révolution (aujourd'hui, place de la Concorde).

Suites

Mais les montagnards, plus énergiques et mieux organisés, eurent tôt fait de reprendre les choses en mains. La rébellion fut sévèrement réprimée, causant de nombreuses victimes et obligeant les chefs à se suicider (Clavière, Roland) ou à s'enfuir en Gironde, où, après des mois de traque, certains sont capturés et exécutés (Grangeneuve, Barbaroux, Élie Guadet), tandis que d'autres mettent fin à leurs jours (Buzot, Pétion).

Le , quelques fugitifs (Isnard, Lanjuinais, Louvet) et l'essentiel des « 73 » (Louis-Sébastien Mercier, Jacques-Marie Rouzet) sont réintégrés sur les bancs de la Convention nationale, suivis le par Bresson, Chasset, Defermon, Gamon, Savary et Vallée.

Les girondins dans les arts et la littérature

Lamartine : Histoire des Girondins

Alexandre Dumas : Le comte de Monte-Cristo

Dans son célèbre roman écrit quelques années avant la parution du livre de Lamartine, Alexandre Dumas révèle par l'intermédiaire des souvenirs de l'abbé Faria que le bonapartiste Noirtier de Villefort, père du substitut arriviste Gérard de Villefort, avait été "girondin sous la Révolution".

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Notes et références

Notes

Références

  1. a et b Lors de l’élection des nouveaux députés à la législative le , elle comportait une majorité de 350 députés modérés « Constitutionnels », une aile droite constituée par plus de 250 feuillants, divisés entre « fayettistes » et « lamethistes » et une aile gauche où l’on remarque 136 députés inscrits aux jacobins (même si l'état-major girondin y est peu assidu, préférant les salons), parmi lesquels plusieurs provinciaux (dont Guadet, Gensonné et Vergniaud, originaires de Gironde, expliquant la dénomination de la future Gironde), avec un petit groupe de démocrates plus avancés (Lazare Carnot, Robert Lindet, Georges Couthon). Voir Michel Vovelle, La Chute de la Royauté, 1787-1792, tome 1 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, Paris, Le Seuil, 1999, p. 270-271, et Jean-Claude Bertaud, Camille et Lucile Desmoulins, Presses de la Renaissance, 1986, p. 157.
  2. Sur l'usage de ces termes pendant la Révolution, voir de Luna 1988, p. 506.
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  5. Les montagnards devaient leur nom au fait qu'ils étaient installés sur les gradins les plus hauts de l'Assemblée.
  6. Le Defenseur de la Constitution N 3- 31 mai 1792 Œuvres de Robespierre, tome IV, p.77-99 (84) ; Jean-Daniel Piquet, L'émancipation des Noirs dans la Révolution francaise (1789-1795), Paris, Karthala, p.155
  7. Mireille Rambaud, « Jacqueline Chaumié (1904-1978) », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 137, no 2,‎ , p. 359–360 (lire en ligne, consulté le )
  8. Dans l'ensemble, les sans-culottes ne sont pas des pauvres, mais des maîtres et ouvriers des corporations, la plupart pas suffisamment riches pour atteindre le cens électoral. Un de leurs leader est le brasseur Santerre, qui est à la tête d'une entreprise importante.
  9. Madame Roland, p. 141.
  10. Michel Vovelle, La Chute de la monarchie, p. 241.
  11. François II, petit-fils de Marie-Thérèse d'Autriche, est empereur du Saint-Empire romain germanique, fonction dotée de très peu de pouvoirs. Il tient sa puissance des États patrimoniaux de la maison de Habsbourg : fiefs d'Autriche, Tyrol, Styrie, etc., royaume de Bohême, royaume de Hongrie, royaume de Croatie, etc. En 1804, le Saint-Empire étant aboli, il prend le titre d'empereur d'Autriche, sous le nom de François Ier.
  12. Il s'agit des frontières nord-est auxquelles jouxte un glacis de petits États allemands, principautés, duchés et même royaumes, qui ont accueilli un certain nombre de nobles émigrés. Ces États sont sous la protection de l'empereur d'Autriche. Ceux-ci disparaîtront au cours du XIXe siècle avec l'unification de l'Allemagne.
  13. Louis Blanc, Histoire de la Révolution, tome I (op. cit.).
  14. Robespierre avait siégé à l'Assemblée constituante ( - ) qui avait décrété qu'aucun de ses membres ne pourrait faire partie de l'Assemblée législative ; tous les hommes qui siégeraient à cette dernière seraient des hommes nouveaux.
  15. Du nom du couvent des jacobins où certains députés louèrent une salle, pour être au plus près de la salle du Manège, où siégera l'Assemblée pendant près de quatre ans. Après le 9 Thermidor, la salle est fermée. Elle disparaît définitivement en 1799. À cette date, le mot « jacobin » est devenu synonyme de « terroriste ».
  16. En désaccord total avec les éléments les plus avancés de la Révolution tels Robespierre, Pétion, Buzot Voir Madame Roland, p. 118, (op. cit.) la presque totalité des jacobins modérés (dévoués au roi et à la Constitution) décida de se retirer des jacobins et de créer son propre Club, situé rue Saint-Honoré au couvent des feuillants dont elle prendra le nom.
  17. « Il faut dire à Léopold : vous violez le droit des gens en souffrant ces rassemblements de quelques rebelles [les émigrés] que nous sommes loin de craindre mais qui sont insultants pour la nation. Nous vous sommons de les dissiper sans délais, ou bien nous vous déclarerons la guerre au nom de la nation française et au nom de toutes les nations ennemies des tyrans », discours du 28 novembre aux jacobins.
  18. Voir Max Gallo, Robespierre, histoire d’une solitude, Perrin, 1968.
  19. Lettre de Couthon aux administrateurs du département du Puy-de-Dôme en décembre 1791. Max Gallo, Robespierre ou l’histoire d’une solitude (op. cit.). Ce qui prouve que celui-ci n’avait pas eu besoin des girondins pour être persuadé de la nécessité de la guerre.
  20. Michel Biard, Collot d'Herbois, légendes noires et révolution, Lyon, 1995.
  21. Voir Albert Mathiez, Girondins et Montagnards, p. 4, édition de la passion 1988.
  22. Albert Soboul, Histoire de la Révolution française, 1er volume, p. 277, collection Idées, Gallimard, 1962. Pour des raisons différentes tout le monde veut la guerre, depuis les girondins et Marie-Antoinette, jusqu'à François Ier (empereur d'Autriche) — qui vient de succéder à son père Léopold plutôt pacifique — et qui voit dans la Révolution l'ennemie à abattre. Mais rien n'oblige la France à déclarer la guerre, cette situation dure depuis des mois et peut durer encore longtemps. G. Lenotre, André Castelot, Les Grandes Heures de la Révolution française, tome II, p. 21-22, Perrin, 1963.
  23. Jean-Daniel Piquet, « La déclaration constitutionnelle de paix à l'Europe, grand sujet de débat dans la Révolution entre 1791 à 1794 », 119e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Amiens, 26-30 octobre 1994, et 121e, Nice, 26-31 octobre 1996, La révolution française : la guerre et la frontière, p. 387-397.
  24. Edna Le May (dir.), Dictionnaire des Législateurs, notice Charlier.
  25. Jean-Daniel Piquet, art. cit.
  26. Avant que la guerre ne soit déclarée, Robespierre disait que : « Pour faire une guerre utilement aux ennemis du dehors, (…) c'est de faire aussi une guerre aux ennemis du dedans. » Puis dès que les hostilités furent ouvertes : « Il ne nous reste plus qu'à prendre les précautions nécessaires pour la faire tourner au profit de la Révolution. » Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, p. 591, Gallimard, 1989.
  27. Voir Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, p. 591, Gallimard, 1989.
  28. À cette période Jacques Pierre Brissot est le chef des girondins. Il sera le plus ardent partisan à demander la guerre.
  29. Pendant les cinq mois qui suivront, la France ne subira que revers après revers et c'est en grande partie de la peur de la défaite et de l'invasion, que naîtront les journées du 10 août et du , avec leurs conséquences.
  30. Le Directoire du département a proclamé tout rassemblement contraire à la loi.
  31. Devant l'ampleur du mouvement le roi avait autorisé l'ouverture des grilles des Tuileries, mais les manifestants devaient défiler le long de la terrasse et sortir par la porte de la cour du Manège. Mais Santerre menaça de briser les portes du château si on ne les ouvrait pas. Voir C. Lenotre, André Castelot, Les Grandes Heures de la Révolution, tome 2, Perrin, 1963.
  32. Il ne pense pas à réquisitionner les troupes, comme la loi le lui permet. (Idem.)
  33. Il se représentera à l'élection suivante et sera réélu maire de Paris le 15 octobre, mais il démissionnera pour pouvoir rester député après son élection à la convention.
  34. Le terme de patriote veut dire partisan de la Révolution.
  35. Le lendemain, 21 juin le roi ne manquera pas de s'adresser à l'Assemblée en l'invitant à prendre les mesures nécessaires pour le bon respect de la Constitution. L'Assemblée applaudira. Voir Condorcet (op. cit.).
  36. Santerre sera promu commandant général de la garde nationale parisienne à la place du marquis de Mandat massacré juste avant que ne débute la journée du 10 août. Voir G. Lenotre, Vieilles maisons - vieux papiers, 3e série Perrin, 1906.
  37. Max Gallo, Robespierre : Histoire d'une solitude, Perrin, 1968, p. 165.
  38. Voir Condorcet, (op. cit.).
  39. La loi du crée 48 sections pour la région parisienne afin de remplacer les districts ; la loi tend à restreindre leur indépendance pour limiter leur possibilité d'action. Mais les sections ne veulent pas s'y soumettre.
  40. Les citoyens de toutes les sections, suivi par des détachements de la garde nationale défilèrent dans la salle du Manège.
  41. Jean et Nicole Dhombres, Lazare Carnot, Fayard, 1997, p. 276.
  42. De nombreuses protestations des départements, des corps constitués, parvinrent à Paris, des pétitions légalistes recueillirent de nombreuses signatures. En revanche aucune des sections ayant participé à cette journée ne la désavoua. Voir Dominique Bluche, Danton, Perrin, 1984.
  43. Au grand mécontentement de Madame Roland, l'égérie des girondins, qui toujours républicaine espérait la chute de la monarchie le plus rapidement possible, afin d'éviter la violence et l'intervention populaire. Voir Chaussinand-Nogaret, Madame Roland, Une femme en Révolution, Seuil, 1985, p. 175. Mais il est douteux qu'à cette date l'Assemblée ait suivi Vergniaud dans une demande de déchéance.
  44. Certainement peu de girondins étaient au courant, car de telles transactions exigent le secret. Voir Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins, Tallandier, 1989, p. 111.
  45. Mais le roi ne pouvait pas faire confiance à ceux qu'il considérait comme des ennemis irréductibles, il n'attendait rien de la Constitution, ni des monarchistes constitutionnels, ni des jacobins, d'autant plus qu'il était en train de consommer sa trahison. Voir Lazare Carnot (op. cit.).
  46. Le risque étant, si le secret était éventé, que la démarche soit mal comprise par leurs collègues de l'Assemblée, ce qui arriva. Le 3 janvier 1793 leurs adversaires montagnards, ayant eu vent de cette démarche, essayèrent de les mettre en difficulté, mais le trio bordelais en démontra le bien-fondé et l'affaire en resta là. Voir Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins, p. 202 (op. cit.).
  47. « Les girondins ne pouvaient pas prendre la Révolution à leur service, sauf à la congédier ensuite, au gré de leur fantaisie (…) l'Histoire même quand des mains puissantes et hardies semblent la pousser, ne fait qu'obéir à la loi de son éternel mouvement », Louis Blanc, Histoire de la Révolution française (op. cit.).
  48. Voir Élisabeth et Robert Badinter, Condorcet, un intellectuel en politique, p. 439, Fayard, 1988.
  49. Fédérés : appelés ainsi car ils viennent officiellement célébrer la fête de la fédération en commémoration du . Cette fête devait symboliser l'abolition de toutes les distinctions entre provinces.
  50. Voir Max Gallo, Robespierre, p. 168 (op. cit.).
  51. Condorcet, Roland, Brissot, Vergniaud, Guadet etc., étaient bien républicains, mais n'acceptaient pas une république qui puisse naître dans l'illégalité d'une insurrection populaire. Voir Madame Roland, p. 176/178 (op. cit.). C'était d'ailleurs la doctrine de Condorcet. Voir Condorcet, p. 328 (op. cit.).
  52. Voir Madame Roland, p. 178 (op. cit.), ou, pour la similitude, Condorcet, p. 436 (op. cit.).
  53. Voir Élisabeth et Robert Badinter, Condorcet : un intellectuel en Révolution, Fayard, 1988, p. 325 à 331. Voir aussi Guy Chaussinand-Nogaret, Madame Roland : une femme en Révolution, Seuil, 1985, p. 105-106, 113-114.
  54. Brissot sera toujours hostile à la monarchie. Son voyage aux États-Unis en 1788 acheva de le convaincre des bienfaits d'une République. Voir Suzanne d'Huart, Brissot : la Gironde au pouvoir, Robert Laffont, 1986, p. 27-28 ainsi que p. 110-119. Il est aussi donné comme l'un des tout premiers démocrates et républicain par Guy Chaussinand-Nogaret, « Girondins et Montagnards : la lutte à mort », L'Histoire no 100, 1987, p. 17.
  55. Louis Blanc dans son Histoire de la Révolution française, tome I (op. cit.) considère tous les grands chefs girondins comme étant républicains : Voir p. 598-599. Allant dans le même sens voir aussi : Jean et Nicole Dhombres, Lazare Carnot, Fayard, 1997. « On le vit constamment (Lazare Carnot) voter avec les républicains les plus avancés (les girondins.) », p. 252.
  56. Est donné comme un républicain convaincu par Guy Chaussinand-Nogaret L'Histoire no 100, p. 17 (op. cit.).
  57. Est donné comme un « républicain dans l'âme » par Bernardine Melchior-Bonnet,. Les Girondins, Tallandier, 1989, p. 27.
  58. Louis Blanc, « Un des rares républicains de la Constituante », p. 597 (op. cit.).
  59. Elles seront ainsi placées sous la haute surveillance des sociétés populaires occupant les tribunes. Voir Condorcet (op. cit.).
  60. C’est aussi un moyen pour tourner le veto que le roi avait posé le 13 juin dernier pour l’assemblée des 20 000 fédérés dans Paris. Mais c’est aussi un accroc porté à la Constitution puisque le veto royal est légitime. Voir Lazare Carnot, op. cit.) Car même si le roi avait accepté par la suite la proposition du camp de Soissons, il demeurait facile de retenir les fédérés une fois à Paris si on le jugeait utile. Voir Louis Blanc, Histoire de La Révolution, p. 681 (op. cit.).
  61. a et b Louis Blanc, Histoire de la Révolution (op. cit.).
  62. Émigrés, prêtres réfractaires et même souverains étrangers.
  63. Voir Condorcet, p. 432 (op. cit.).
  64. Pour Robespierre c’est le commencement de la rupture : le serment écarte le roi.
  65. Danton, à cette date n’a pas encore pris la décision de renverser la monarchie. Voir Frédéric Bluche, Danton, Perrin, 1884, p. 174.
  66. Le véritable gagnant de la journée sera Pétion, le maire de Paris, récemment réinstallé à son poste. C’est aussi la dernière fois que Louis XVI paraît en public en tant que souverain. La prochaine fois ce sera le sur l’échafaud, déchu et condamné à mort.
  67. C’est la politique voulue par Robespierre dont les fédérés ne sont que les porte-paroles. Voir Condorcet (op. cit.). Quoiqu'il ne se soit pas à cette date engagé ni pour la déchéance ni pour l’insurrection. Voir Max Gallo, Robespierre, p. 167 (op. cit.).
  68. Voir Lazare Carnot, p. 280 (op. cit.).
  69. Cette Commission, qui bénéficie de la confiance de l’Assemblée, tiendra aussi des conférences avec les ministres tous les deux jours afin de contrôler en permanence le gouvernement, elle contrôle aussi les armées, les affaires diplomatiques etc. Son but étant aussi de surveiller le roi.
  70. Ce ne sont pas des girondins, ni des amis des girondins.
  71. Voir Gérard Walter, Robespierre, Gallimard, 1987, p. 333.
  72. Texte dont les grandes lignes ont été ébauchées par Louis XVI et réclamé par Marie-Antoinette qui écrivait le 24 juillet à Fersen : « Dites donc à Mr de Mercy que les jours du roi et de la reine sont dans le plus grand danger (…) qu’il faut envoyer le manifeste sur-le-champ, qu’on l’attend avec une extrême impatience. » Lettre citée dans : André Castelot, Marie-Antoinette, Perrin, 1965. Marie-Antoinette n’est jamais véritablement rentrée dans « la peau » d’une Reine de France. Dès 1784 son frère Joseph II se servait d’elle pour influencer Louis XVI. Le peuple ne s’y trompait pas quand il l’appelait « l’Autrichienne ». Voir Georges Bordonove, Louis XVI, Pygmalion 1982, où André Castelot, Marie-Antoinette (op. cit.).
  73. D’autres historiens donnent le 21 juillet.
  74. Le roi utilisait ces fonds pour débaucher des patriotes. Danton, entre autres, en profitera. Voir Danton, p. 108-109 (op. cit.). Si on en croit Albert Mathiez il était déjà sur la liste civile en mars 1791. Voir Albert Mathiez, Girondins et Montagnards, Éditions de la Passion, 1988.
  75. Voir Jean Massin, Robespierre, Club français du livre, 1956.
  76. Voir Frédéric Bluche, Danton, Perrin, 1984, p. 174.
  77. Ils arriveront avec un nouveau chant de guerre, celui de l’armée du Rhin, inconnu des Parisiens, et appelé à faire une belle carrière sous le nom de « La Marseillaise ».
  78. « Des murmures de mépris, d’étonnement et d’indignation ont tour à tour interrompu cette lecture ». Les chroniques de Paris, .
  79. a b et c Voir Lazare Carnot, op. cit.
  80. Désormais la solution de la crise ne peut passer que par la déchéance, ou par la suspension du roi.
  81. « …Si justice et droit n’est pas fait au peuple par le corps législatif jeudi (9 août) à onze heures du soir, le même jour à minuit, le tocsin sonnera et la générale battra et tout se lèvera à la fois… » Voir Condorcet, op. cit.
  82. Voir Madame Roland, op. cit.
  83. Édith de Pange, Le chevalier de Pange ou la tragédie des frères, Metz, Éditions Serpenoise, 2011, p. 243-244.
  84. C’est l’avis de Condorcet de Guadet, Vergniaud, Brissot et d’autres patriotes qui appuyèrent ce plan. Condorcet, qui, dans son Fragment de justification, écrira que le plan de Gensonné (suspension du roi et invitation au peuple de former une Convention nationale) « paraissait réunir la pluralité des suffrages dans le comité chargé de discuter de ces objets. » Voir Condorcet, op. cit.
  85. Pétion qui connaissait bien, et depuis longtemps Robespierre, aurait-il tenté cette démarche si celui-ci s’était fermement engagé pour l’insurrection à cette date ? Voir Max Gallo, Robespierre, p. 169.
  86. Voir Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Gallimard, 1989, p. 337-338.
  87. La Fayette est considéré comme un traître par les Clubs, le faubourg, l’Hôtel de ville. Histoire de la Révolution, Louis Blanc (op. cit.). Ayant sans succès essayé de retourner ses troupes contre l’Assemblée, dont il avait fait arrêter les Commissaires envoyés à l’armée du Nord (dont le girondin Kersaint), le 19 août suivant, il quittera son commandement avec son état-major feuillant et sera fait prisonnier par les Autrichiens, qui le garderont jusqu’au traité de Campo-Formio signé par Bonaparte en 1797. Louis Blanc, Histoire de la Révolution, p. 698.
  88. Louis Blanc, Histoire de la Révolution, tome I, chapitre XV : « Renversement de la royauté », p. 698. Ce qui prouve que Brissot a bien rompu avec La Fayette, tout comme Condorcet. Jacques-Pierre Brissot a connu La Fayette avant la Révolution. C’est ce dernier qui lui a obtenu les recommandations, et notamment celle qui lui permit de rencontrer le général Washington, quand il fit son voyage aux États-Unis en 1788. Par la suite leurs relations furent distantes, mais amicales jusqu’au lors du dépôt de la pétition de Brissot au champ-de-Mars. Louis Blanc, dans son Histoire de la Révolution, tome I, écrit, p. 552 : « Brissot, jusque-là son admirateur, et qui pour l’avoir défendu, s’était attiré tant d’injures (…) fit dans le Patriote français la déclaration suivante : « Ces horribles manœuvres s’exécutèrent sous les ordres d’un homme qui m’a dit cent fois être républicain, qui se dit l’ami du républicain Condorcet, La Fayette !… Il n’y a plus rien de commun entre lui et moi. » » Dans son dernier discours aux jacobins en octobre 1792, revenant sur ce sujet, il dira : « Avant la Saint-Barthélemy du champ-de-Mars, je voyais La Fayette une fois tous les mois, (…) il m’a trompé, depuis je ne l’ai point revu. » Voir Suzanne d’Huart, La Gironde au pouvoir, p. 162.
  89. Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Gallimard, 1989, p. 333-334.
  90. Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, p. 338 (op. cit.) ou Jean Massin, Robespierre, p. 120 ; 122 (op. cit.)
  91. Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Gallimard, 1989, p. 338.
  92. Une erreur d’écriture devait par la suite parler de la protestation des « 73 » au lieu des « 75 ».
  93. Duprat, Lacaze et Lauze de Perret furent guillotinés le 31 octobre, Masuyer le 19 mars ; Bresson, Chasset, Defermon, Gamon, Savary et Vallée avaient pris la fuite.
  94. Il s'agit de Babey, Bresson, Chasset, Descamps, Defermon, Gamon, Grenot, Jary, La Plaigne, Marbos, Rabaut-Pomier, Savary, Vallée, Vernier.
  95. Voir Jeanne Grall, Girondins et Montagnards : les dessous d’une insurrection : 1793, Éditions Ouest-France, 1989.
  96. Voir Guy Chaussinand-Nogaret, Madame Roland, op. cit. ou Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins (op. cit.).
  97. Roger Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine, t. 2 : La République jacobine : Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 102), , 366 p. (ISBN 2-02-039818-4).
  98. Voir Guy Chaussinand-Nogaret, Madame Roland, op. cit., ou Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins, op. cit..
  99. Voir Journal de Paris du 1er novembre 1793 https://www.retronews.fr/journal/journal-de-paris/1-novembre-1793/2969/4661112/4.
  100. Voir Guy Chaussinand-Nogaret, Madame Roland op. cit..
  101. En désaccord sur plusieurs points importants, notamment la force armée départementale et la Commission des douze, Condorcet s’était éloigné de ses amis girondins. ’il n’a pas signé « l'’appel des 73 », il signera avec sept autres députés de l'Aisne une condamnation solennelle du coup de force des 31 mai et 2 juin. De cette pétition il fut le seul à être inquiété. Le boucher Legendre demandera un décret d’arrestation contre lui, mais l’Assemblée se bornera à renvoyer l’affaire au Comité de Salut public. La Convention réduite à presque rien, est entre les mains des montagnards les plus durs ; en critiquant la Constitution montagnarde, Condorcet se place volontairement du côté des girondins. Voir Condorcet un intellectuel en politique, op. cit..
  102. Condorcet s'est-il suicidé ? Des éléments porteraient à le croire, pourtant rien n'est moins sûr et aujourd'hui l'hypothèse pencherait plutôt pour une mort naturelle. Voir Condorcet un intellectuel en politique, op. cit..

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