« 71e régiment d'infanterie » : différence entre les versions

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{{Titre mis en forme|{{71e|régiment}} d'infanterie}}
{{Titre mis en forme|{{71e|régiment}} d'infanterie}}

{{ébauche|unité militaire|française}}
{{voir homonymes|71e régiment{{!}}{{71e|régiment}}}}
{{voir homonymes|71e régiment{{!}}{{71e|régiment}}}}
{{Infobox Unité militaire
{{Infobox Unité militaire
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| inscriptions = <small>[[Bataille de Valmy|Valmy 1792]]<br />[[Bataille de Jemappes|Jemmapes 1792]]<br />[[Bataille de Fleurus (1794)|Fleurus 1794]]<br />[[Conquête de l'Algérie par la France|Kabylie 1857]]<br />[[Bataille de Magenta|Magenta 1859]]<br />[[Bataille de la Marne (1914)|La Marne 1914]]<br />[[Bataille de Verdun|Verdun 1916]]<br />[[Bataille de l'Aisne (1918)|L'Aisne 1918]]<br />[[Bataille du Soissonnais|Soissonnais 1918]]</small>
| inscriptions = <small>[[Bataille de Valmy|Valmy 1792]]<br />[[Bataille de Jemappes|Jemmapes 1792]]<br />[[Bataille de Fleurus (1794)|Fleurus 1794]]<br />[[Conquête de l'Algérie par la France|Kabylie 1857]]<br />[[Bataille de Magenta|Magenta 1859]]<br />[[Bataille de la Marne (1914)|La Marne 1914]]<br />[[Bataille de Verdun|Verdun 1916]]<br />[[Bataille de l'Aisne (1918)|L'Aisne 1918]]<br />[[Bataille du Soissonnais|Soissonnais 1918]]</small>
| anniversaire = [[Maurice d'Agaune|Saint-Maurice]]<br /><small>Fête le 4 juin (1859, Magenta)</small>
| anniversaire = [[Maurice d'Agaune|Saint-Maurice]]<br /><small>Fête le 4 juin (1859, Magenta)</small>
| guerres = [[Chronologie de la Révolution française et du Premier Empire]] <br />[[Guerre de Vendée]] <br />[[Révolution haïtienne]]<br /> [[Conquête de l'Algérie par la France|Conquête de l'Algérie]] <br />[[Campagne d'Italie (1859)|Campagne d'Italie]]<br /> [[Guerre franco-allemande de 1870|Guerre franco-allemande]] <br />[[Campagne de Tunisie (1881)|Campagne de Tunisie]]<br /> [[Première Guerre mondiale]]<br />[[Seconde Guerre mondiale]]
| guerres = [[Première Guerre mondiale]]<br />[[Seconde Guerre mondiale]]
| batailles = [[Bataille de Valmy]]<br /> [[Bataille de Jemappes]]<br /> [[Bataille d'Arlon (1793)|Bataille d'Arlon]] <br />[[Combats d'Arlon (1794)|Combats d'Arlon]]<br /> [[Bataille de Fleurus (1794)|Bataille de Fleurus]]<br /> [[Bataille d'Aldenhoven (1794)|Bataille d'Aldenhoven]] <br />[[Bataille du Haut Sebaou]] <br />[[Bataille de Magenta]]<br /> [[Bataille de Solférino]]<br /> [[Bataille de Borny-Colombey]] <br />[[Bataille de Saint-Privat]]<br /> [[Bataille de Noisseville]] <br />[[Batailles de Dijon (1870-1871)|Batailles de Dijon]]<br /> [[Bataille de Charleroi]]<br /> [[Bataille de Guise]]<br /> [[Bataille de la Marne (1914)|{{1re}} bataille de la Marne]]<br /> [[Bataille d'Arras (1914)|Bataille d'Arras]]<br /> [[Bataille de Verdun (1916)]]<br /> [[Bataille de Verdun (1917)]]<br /> [[Bataille de la Marne (1918)|{{2e}} Bataille de la Marne]]<br /> [[Bataille de l'Aisne (1918)|Bataille de l'Aisne]]<br /> [[Bataille de France]]
| batailles = <small>[[1918]] - [[Bataille de la Marne (1918)|{{2e}} Bataille de la Marne]]</small><br /><small>[[1940]] - [[Bataille de France]]</small>
| fourragère = aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.
| fourragère = aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.
| décorations = [[Croix de guerre 1914-1918 (France)|Croix de guerre 1914-1918]]<br /><small> trois palmes</small><br /> [[Médaille d'or de la Ville de Milan]]
| décorations = [[Croix de guerre 1914-1918 (France)|Croix de guerre 1914-1918]]<br /><small> trois palmes</small><br /> [[Médaille d'or de la Ville de Milan]]
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* {{date|5|février|1792}} : Frédéric Ferdinand Charles de Wittinghof
* {{date|5|février|1792}} : Frédéric Ferdinand Charles de Wittinghof
* 1792 : colonel de Baume
* 1792 : colonel de Baume
* {{date|8|mars|1793}} : Gratien Dumoulin de La Fontenelle
* {{date|8|mars|1793}} : [[Gratien Dumoulin de La Fontenelle]]<ref group=Note>[[Gratien Dumoulin de La Fontenelle]] était lieutenant colonel au corps du 29 juin 1792</ref>
* 1794 : colonel Duplouy
* 1794 : colonel [[Bruno Albert Joseph Duplouy]]
* 1799 : colonel Mazingant
* 1799 : colonel Mazingant
* 1803- 1840 : le no 71 est vacant
* 1803- 1840 : le no 71 est vacant
* 1840 : colonel Salleyx
* 11 octobre 1840 : colonel [[Armand Salleyx]]
* 1847 : colonel Béhaghel
* 1847 : colonel Béhaghel
* 1852 : colonel Piat
* 1852 : colonel Piat
* 1856 : colonel de Margadel
* 1856 : colonel de Margadel
* 1857 : colonel Duportal Dugoasmeur
* 1857 : colonel Duportal-Dugoasmeur
* 1860 : colonel Dargent
* 1860 : colonel Dargent
* 1864 : colonel Bouvet
* 1864 : colonel Bouvet
* 1865 : colonel de Férussac
* 1865 : colonel d'Autebart de Férussac
* 1871 : colonel Chaulan
* 1871 : colonel Chaulan
* 1871 : colonel Suisse
* 1871 : colonel Suisse
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=== Ancien Régime ===
=== Ancien Régime ===
{{Loupe|Régiment de Vivarais{{!}}Historique de 1674 à 1791}}
{{Loupe|Régiment de Vivarais{{!}}Historique de 1674 à 1791}}
[[Fichier:71e Rég inf 1792.png|thumb|Uniforme du régiment par décret d'application de 15 janvier 1792]]


=== {{71e|régiment d'infanterie de ligne}} ci-devant Vivarais (1791-1794) ===
=== Guerres de la Révolution et de l'Empire ===
==== Guerres de la Révolution et de l'Empire ====
<gallery widths="200" heights="180" caption="">
<gallery widths="200" heights="180" caption="">
Fichier:1er bataillon 71e rég inf 1791.png|<center>Drapeau du {{1er|bataillon}} du {{71e|régiment}} d'infanterie de ligne de 1791 à 1793</center>
1er bataillon 71e rég inf 1791.png|{{Center|Drapeau du {{1er|bataillon}} du {{71e|régiment}} d'infanterie de ligne de 1791 à 1793}}
Fichier:2e bataillon 71e rég inf 1791.png|<center>Drapeau du {{2e|bataillon}} du {{71e|régiment}} d'infanterie de ligne de 1791 à 1793</center>
2e bataillon 71e rég inf 1791.png|{{Center|Drapeau du {{2e|bataillon}} du {{71e|régiment}} d'infanterie de ligne de 1791 à 1793}}
71RI Vivarais1791.png|{{Center|de 1791 à 1792}}

71e Rég inf 1792.png|{{Center|Uniforme du régiment par décret d'application de 15 janvier 1792}}
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Le {{1er|bataillon}} passe, ensuite, successivement de l'[[armée des Ardennes]] à l'[[Armée de Belgique (Révolution française)|armée de Belgique]], sous les ordres du [[Charles François Dumouriez|général Dumouriez]]. Il fait partie de la [[Marie Pierre Félix Chesnon de Champmorin|division Champmorin]] à la bataille de Neerwinden et aux deux [[combat de Pellenberg|combats de Pellenberg]] contre les Autrichiens.
Le {{1er|bataillon}} passe, ensuite, successivement de l'[[armée des Ardennes]] à l'[[Armée de Belgique (Révolution française)|armée de Belgique]], sous les ordres du [[Charles François Dumouriez|général Dumouriez]]. Il fait partie de la [[Marie Pierre Félix Chesnon de Champmorin|division Champmorin]] à la bataille de Neerwinden et aux deux [[combat de Pellenberg|combats de Pellenberg]] contre les Autrichiens.


En 1793, le {{1er|bataillon}} appartient à l'[[Armée du Nord (Révolution française)|armée combinée du Nord]] et [[Armée des Ardennes|des Ardennes]] et participe au [[combat de Curgies]] engagé pour [[Siège de Condé (1793)|débloquer Condé]]. Il assiste ensuite au combat de Belleporte où il perd deux pièces d'artillerie et à la suite duquel l'armée, accablée par des forces considérables, se retire jusque derrière la [[Scarpe]]. Attaquée dans ses positions de [[Mouvaux]] et [[Bondues]] par des corps autrichiens, hollandais et anglais, l'armée repousse cette attaque et le bataillon du {{71e}} va [[Cantonnement (armée)|cantonner]] à [[Pont-à-Marcq]].
En [[1793 en France|1793]], le {{1er|bataillon}} appartient à l'[[Armée du Nord (Révolution française)|armée combinée du Nord]] et [[Armée des Ardennes|des Ardennes]] et participe au [[combat de Curgies]] engagé pour [[Siège de Condé (1793)|débloquer Condé]]. Il assiste ensuite au combat de Belleporte où il perd deux pièces d'artillerie et à la suite duquel l'armée, accablée par des forces considérables, se retire jusque derrière la [[Scarpe]]. Attaquée dans ses positions de [[Mouvaux]] et [[Bondues]] par des corps autrichiens, hollandais et anglais, l'armée repousse cette attaque et le bataillon du {{71e}} va [[Cantonnement (armée)|cantonner]] à [[Pont-à-Marcq]].


Le 19 juillet 1794, le {{1er|bataillon}} est [[Amalgame militaire|amalgamé]] dans la [[Réorganisation des corps d'infanterie français (1793)#131e demi-brigade|{{131e|demi-brigade}} de première formation]]
Le 19 juillet 1794, le {{1er|bataillon}} est [[Amalgame militaire|amalgamé]] dans la [[Réorganisation des corps d'infanterie français (1793)#131e demi-brigade|{{131e|demi-brigade}} de première formation]]


;{{2e|bataillon}}
Lors de la [[Réorganisation des corps d'infanterie français (1793)|réorganisation des corps d'infanterie français en 1793]] :
En [[1792 en France|1792]] et [[1793 en France|1793]], le {{2e|bataillon}}, fait partie de l'[[armée de la Moselle]]. Le 6 novembre 1792, sous les ordres de [[Gratien Dumoulin de La Fontenelle]], il entre dans la composition d'un détachement commandé par le [[maréchal de camp]] [[François Xavier Jacob Freytag|Freytag]], envoyé entre [[Sarre (rivière)|Sarre]] et [[Moselle (rivière)|Moselle]] pour empêcher les Autrichiens d'occuper le pays. Ce détachement arriva le 11 novembre dans la petite ville de [[Remich]] située sur la rive gauche de la Moselle, à une vingtaine de kilomètres de [[Luxembourg (ville)|Luxembourg]]. Le {{2e|bataillon}} fait ensuite partie de l'[[expédition de Trèves]].


Au printemps [[1793 en France|1793]], sous le commandement du [[Jean Nicolas Houchard|général Houchard]], {{formatnum:9500}} hommes, sont envoyés sur [[Arlon]], dans le but de seconder les opérations de l'[[armée des Ardennes]].
* le {{2e|bataillon}} est amalgamé dans la [[Amalgame des deux armées sous la Révolution#132e demi-brigade|{{132e|demi-brigade}} de première formation]]
[[Bataille d'Arlon (1793)|La ville, défendue]] par {{formatnum:8000}} Autrichiens, est enlevée et ses immenses approvisionnements tombent au pouvoir des Français.
* La [[71e demi-brigade de première formation|{{71e|demi-brigade}} de première formation]] est formée des :
Le {{2e|bataillon}}se rend ensuite à l'[[Armée du Nord (Révolution française)|armée du Nord]] et se signale à la [[Siège d'Ypres (1793)|prise d'Ypres]] puis, revenu à l'avant-garde de l'[[armée de la Moselle]], il marche sur [[Mayence]] et soutient la retraite, après la [[Siège de Mayence (1793)|capitulation de cette ville]].

Au printemps [[1794 en France|1794]], le [[Jean-Baptiste Jourdan|général Jourdan]], nommé au commandement de l'armée de la Moselle, fait porter {{formatnum:20000}} hommes en avant de [[Longwy]] pour s'[[Bataille d'Arlon (1794)|emparer d'Arlon]] .

Le 5 avril 1794, le {{2e|bataillon}} est amalgamé dans la [[Réorganisation des corps d'infanterie français (1793)#132e demi-brigade|{{132e|demi-brigade}} de première formation]].

=== {{71e|demi-brigade}} de première formation (1794-1796) ===
==== Guerres de la Révolution et de l'Empire ====
Le {{Date républicaine|15 germinal de l'an II|conversion}}, la [[71e demi-brigade de première formation|{{71e|demi-brigade}} de première formation]] est formée avec les :
** [[36e régiment d'infanterie|{{1er|bataillon}} du {{36e|régiment}} d'infanterie]] ([[ci-devant]] [[Régiment d'Anjou|Anjou]])
** [[36e régiment d'infanterie|{{1er|bataillon}} du {{36e|régiment}} d'infanterie]] ([[ci-devant]] [[Régiment d'Anjou|Anjou]])
** [[2e bataillon de volontaires de la Meuse|{{2e|bataillon}} de volontaires de la Meuse]]
** [[2e bataillon de volontaires de la Meuse|{{2e|bataillon}} de volontaires de la Meuse]]
** [[13e bataillon des Fédérés Nationaux|{{13e|bataillon}} des Fédérés Nationaux]]
** [[13e bataillon des Fédérés Nationaux|{{13e|bataillon}} des Fédérés Nationaux]]


Placée à l'[[armée de Sambre-et-Meuse]], la {{71e|demi-brigade}} de première formation, s'illustre le 25 juin 1794, [[Bataille de Fleurus (1794)|bataille de Fleurus]] puis au passage de la [[Roer (rivière)|Roer]] durant la [[Bataille d'Aldenhoven (1794)|bataille d'Aldenhoven]]).<br>Lors de cette bataille, le [[Jean-Baptiste Kléber|général Kléber]] fait éclairer cette rivière par la [[Jean-Baptiste Bernadotte|division Bernadotte]] à laquelle appartenait la {{71e|demi-brigade}}. Cette division est d'abord assaillie par un feu violent d'artillerie et de mousqueterie qui partait des [[Redoute (fortification)|redoutes]] établies sur la rive droite. La {{71e|demi-brigade}} s'avance alors au pas de charge et s'élance dans la [[Roer (rivière)|Roer]], soutenue par le reste de la division et par le feu de toute l'artillerie. Plusieurs soldats sont entraînés par la rapidité du courant, mais ni cet obstacle, ni la fusillade de l'ennemi ne peuvent ralentir leur ardeur, excités par l'exemple des généraux et des officiers. Ils parviennent à la rive opposée, la gravirent, se précipitent sur les redoutes ennemies, et mettent les Autrichiens en fuite. L'ennemi perdit {{formatnum:6000}} hommes, tués , blessés ou prisonniers. C'est en souvenir de ce beau fait d'armes que l'ancien drapeau du régiment portait aussi le nom de la [[Bataille d'Aldenhoven (1794)|bataille d'Aldenhoven]].
* 1794 :
** [[Armée du Nord (1791-1797)|Armée du Nord]]


Lors du [[second amalgame]], la {{71e|demi-brigade}} est incorporée dans la [[92e demi-brigade de deuxième formation|{{92e|demi-brigade}}]] de [[Réorganisation des corps d'infanterie français (1796)#92e demi-brigade|deuxième formation]].

=== {{71e|demi-brigade}} de deuxième formation (1796-1803) ===
==== Guerres de la Révolution et de l'Empire ====
Le {{Date républicaine|1er nivôse an VII|conversion}} : la '''[[Réorganisation des corps d'infanterie français (1796)#71e demi-brigade|{{71e|demi-brigade}} de deuxième formation]]''' est créé avec des détachements de différents corps de l'[[Armée de l'Ouest]].
Le {{Date républicaine|1er nivôse an VII|conversion}} : la '''[[Réorganisation des corps d'infanterie français (1796)#71e demi-brigade|{{71e|demi-brigade}} de deuxième formation]]''' est créé avec des détachements de différents corps de l'[[Armée de l'Ouest]].


De [[1800 en France|1800]] à [[1802 en France|1802]], elle est employée à la répression de la [[chouannerie]] et au recouvrement des impôts dans les départements de l'Ouest.
* [[1802]]-[[1803]]

** [[Saint-Domingue (colonie française)|Saint-Domingue]], [[Révolution haïtienne]]
Le 24 décembre [[1801 en France|1801]], le {{3e|bataillon}} de la {{71e|demi-brigade}} de deuxième formation est embarqué pour [[Saint-Domingue (colonie française)|Saint-Domingue]] et fait partie de la division du [[Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur de Rochambeau|général Rochambeau]]. Elle se conduisit vaillamment pendant toute cette campagne et assista à de nombreux combats de la [[Révolution haïtienne]]. A la fin des hostilités, le {{3e|bataillon}} rentra en France.


Le {{Date républicaine|1er vendémiaire an XII|conversion}}, lors de la [[Réorganisation des corps d'infanterie français (1803)#71e régiment|réorganisation des corps d'infanterie]]:
Le {{Date républicaine|1er vendémiaire an XII|conversion}}, lors de la [[Réorganisation des corps d'infanterie français (1803)#71e régiment|réorganisation des corps d'infanterie]]:
* les {{1er}} et {{2e|bataillon}} de la {{71e|demi-brigade}} de deuxième formation constitue le [[35e régiment d'infanterie de ligne|{{35e|régiment}} d'infanterie de ligne]] et
* les {{1er}} et {{2e|bataillon}} de la {{71e|demi-brigade}} de deuxième formation constitue le [[35e régiment d'infanterie de ligne|{{35e|régiment}} d'infanterie de ligne]] et
* le [[Réorganisation des corps d'infanterie français (1803)#81e régiment|{{3e|bataillon}}]] incorpore le [[86e régiment d'infanterie de ligne|{{86e|régiment}} d'infanterie de ligne]].
* le [[Réorganisation des corps d'infanterie français (1803)#81e régiment|{{3e|bataillon}}]] incorpore le [[86e régiment d'infanterie de ligne|{{86e|régiment}} d'infanterie de ligne]].
* Le [[71e régiment d'infanterie de ligne|{{71e|régiment}} d'infanterie de ligne]] n'a pas été formé, le {{numéro|71}} est resté vacant [[Réorganisation des corps d'infanterie français (1820)|jusqu'en 1840]].


Le [[71e régiment d'infanterie de ligne|{{71e|régiment}} d'infanterie de ligne]] n'a pas été formé, le {{numéro|71}} est resté vacant [[Réorganisation des corps d'infanterie français (1820)|jusqu'en 1840]].
=== 1840 à 1848 ===
Le {{71e|régiment}} d'infanterie de ligne est reformé par ordonnance du {{date|29|septembre|1840}}.


<gallery widths="200" heights="180" caption="">
=== Second Empire ===
71° RI 1804 av.png
Il participe aux expéditions en Algérie entre [[1854]] et [[1859]] (Expédition du Djurdjura en [[1855]], colonne de Sébaou et expédition des Babors en [[1856]], [[Campagne de la Grande Kabylie|Kabylie]] en [[1857]]) avant d'être envoyé en Italie où il participe aux batailles de [[bataille de Magenta|Magenta]] et de [[Bataille de Solférino|Solférino]]. Il reste en Italie entre [[1860]] et [[1865]] au corps d'occupation des états romains.
71e RI 1812 av.png
71e RI 1815 av.png
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=== {{71e|régiment d'infanterie de ligne}} (1840-1882) ===
Durant la [[guerre de 1870]], [[Siège de Metz (1870)|enfermé dans Metz]] il est engagé à [[Bataille de Borny-Colombey|Borny]], [[Bataille de Rezonville|Rezonville]],[[Servigny]] et [[Ladonchamps]].
==== 1840 à 1848 ====
Le {{71e|régiment}} d'infanterie de ligne est reformé par ordonnance du {{date|29|septembre|1840}} à Amiens et reçoit son drapeau à [[Compiègne]].

Le régiment occupe différentes [[garnison]]s dans le [[département du Nord]], de 1840 à 1844 puis autour de Paris de 1844 à 1845.

==== Second Empire ====
De [[1845]] à [[1850]], le régiment occupe différentes [[garnison]]s dans l'Ouest et surtout en [[Bretagne]], puis dans le [[Midi de la France|Midi]], de 1850 à 1854.

Le 17 mars [[1854]], le régiment s'embarque à [[Toulon]] [[Conquête de l'Algérie par la France|pour l'Algérie]], débarque à [[Stora (Algérie)|Stora]] et se rend à [[Constantine (Algérie)|Constantine]].<br>En [[1854]], le {{1er|bataillon}} et deux compagnies d'élite du {{3e|bataillon}} font partie de la colonne [[Expédition du Djurdjura|expéditionnaire du Djurdjura]]<ref>[https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Kabyles_du_Djurdjura/01 Les Kabyles du Djurdjura]</ref>, commandée par le [[Patrice de Mac Mahon|général de Mac Mahon]].<br>Le 17 juin, le {{71e}} prend part au combat de Faït-Houdja contre les [[Kabyles]], puis le 20 juin, les troupes françaises attaquent le village de Taourirt, fortement occupé par les Kabyles et l'enlèvent.<br>Après plusieurs journées de marche dans la vallée du [[Sebaou|Sébaou]], on arrive dans la tribu des Beni-Hidjir et, le 30 juin, le village de Bouzion, est pris après une vive résistance. Après avoir reçu les soumissions, les divisions d'Alger et de Constantine rentre dans leurs casernements, le 17 juillet, après deux mois de colonne.

En [[1855]], les bataillons du régiment tiennent successivement garnison à [[Biskra]], à [[Sétif]] et à [[Bougie (Algérie)|Bougie]].

Le 29 janvier [[1856]], le {{1er|bataillon}} s'embarque à Bougie, arrive à [[Dellys]] et va rejoindre la colonne expéditionnaire d'Alger opérant dans le [[Sebaou]] sous les ordres du [[Édouard Deligny (général)|général de brigade Deligny]], et rentre à Sétif le 1er mai.<br>Le 30 du même mois, tout le régiment, avec le colonel de Margadel, fait partie d'une colonne expéditionnaire qui doit opérer dans les Babors sous le commandement du [[Adolphe Ambroise Joseph Hubert Maissiat|général de division Maissiat]].<br>Le lendemain, le {{71e|RI}} reçoit l'ordre de s'emparer des positions occupées par les Kabyles, qui sont enlevées malgré la plus vive résistance. Le 7 juillet, la colonne expéditionnaire est dissoute et le régiment rentre à Sétif. Du mois d'août au mois de novembre, le {{1er|bataillon}} fait partie d'une colonne de l'Est et reste détaché à [[Guelma]] et [[Djidjelli]].

Le 28 mai [[1857]], une colonne expéditionnaire est formée sous les ordres du [[Adolphe Ambroise Joseph Hubert Maissiat|général de division Maissiat]]. La {{71e}} fait partie de la {{1re|brigade}} commandée par son colonel. La colonne gravit les pentes abruptes du [[Djurdjura]] et reçoit l'ordre de traverser le [[col de Chellata]] et de s'emparer des hauteurs dominantes occupées par l'ennemi. Le {{1er|bataillon}} à pour mission de tourner le pic de Tizibert enlève les positions. Le surlendemain le bataillon passe à l'attaque du village M'Zaïa, qui est pris, brûlé et dévasté après de furieux combats au corps à corps.<br>Le 30 juin, l'ordre est donné d'enlever le village d'[[Aït Laziz]], véritable nid d'aigle entouré de remparts en pierres sèches, d'un large fossé et d'abatis de toute sorte. La colonne fait ensuite une marche dans la [[vallée du Sahel]], et rentre à [[Constantine (Algérie)|Constantine]] le 20 août.

Aux [[Campagne d'Italie (1859)|premiers bruits de guerre]], le {{71e|régiment d'infanterie}} est rappelé d'Afrique et envoyé en [[Italie]]. Le 29 avril [[1859]], tout le régiment débarque à [[Gênes]] et est désigné pour faire partie du [[Armée d'Italie (1859)|{{2e|corps}}]] sous le commandement du [[Patrice de Mac Mahon|général de Mac-Mahon]], de {{1re|brigade}} (général Gault), de la {{2e|division}} ([[Charles-Marie-Esprit Espinasse|général Espinasse]]). Alors que le {{1er|corps}} [[Bataille de Montebello (1859)|combat à Montebello]] le 20 mai, le {{2e|corps}} cantonne à [[Voghera]], en face de [[Pavie]], où les Autrichiens avaient rassemblé de grandes forces. [[Armée d'Italie (1859)|Tous les corps]] exécutent alors un mouvement rétrograde, et passent le [[Pô]] à [[Casale Monferrato|Casale]]. Le 3 juin, le {{71e|régiment d'infanterie}} passe le [[Tessin (rivière)|Tessin]] à [[Bataille de Turbigo|Turbigo]] et le matin du 4 juin, la {{2e|division}} reçoit l'ordre de regagner à [[Magenta (Italie)|Magenta]] la route de [[Milan]] ou il est [[Bataille de Magenta|engagé dans la bataille]].

{{Boîte déroulante|titre=Le {{71e|régiment d'infanterie}} dans la [[bataille de Magenta]]|contenu=
Vers 11 heures, on entend le canon de la {{1re|division}} vers [[Boffalora sopra Ticino|Buffalora]]. La {{2e|division}} prend son ordre de combat, la {{1re|brigade}} en avant, la {{2e|brigade}} en arrière. Le {{71e|régiment d'infanterie}} est à droite de la ligne, couvert par deux compagnies d'élite en tirailleurs.<br> Dès que les trois bataillons du {{71e}}, en colonne serrée se mettent en marche, les [[éclaireur]]s annoncent par des coups de feu la présence de l'ennemi. Un peloton de 40 à 50 fantassins autrichiens tombe surpris dans les rangs des tirailleurs de droite, et dépose les armes. Ce petit succès augmente la confiance.<br> Le {{71e|régiment d'infanterie}} met sac à terre, une [[Conquête de l'Algérie par la France|course semblable à celles qui avaient eu lieu en Algérie]] commence. Les Autrichiens, dispersés par groupes dans un terrain coupé de vignes et de marais, fuient devant le régiment, mais cette fuite même augmente le danger des assaillants, qui marchent directement sur Magenta, dont ils ignorent les défenses et l'occupation par les réserves autrichiennes.<br> Aussi le {{71e}} est bientôt entouré d'ennemis, et dans ses efforts pour les refouler, perd son ordre de marche. Il voyait devant lui le clocher de Magenta, et au loin derrière lui celui de Mercato, d'où il était parti. Des cavaliers autrichiens se trouvaient en arrière, barrant la route qu'avait suivie le {{71e}}. Il fallut songer à la retraite. Elle commença lentement et avec ordre.<br> De temps à autre, les attaques de l'ennemi devenaient plus vives, mais le cri : « A la [[Baïonnette (arme)|baïonnette]] ! » et quelques pas en sens contraire les chassaient au loin.<br>Enfin, la rencontre d'un chemin creux et [[perpendiculaire]] à la marche permit de s'embusquer en se déployant. L'ennemi y reçut une décharge à bout portant et cessa toute poursuite.<br>Le {{71e|régiment d'infanterie}} put alors regagner Mercato où il trouva les trois régiments de la division.<br>Vers 10 heures du soir, la lutte s'était concentrée au village de Magenta. La première brigade fut alors appelée, mais lorsque le {{71e}} arriva, Magenta était enlevé.<br> Cependant, un grand nombre de maisons étaient encore remplies d'ennemis, et, à chaque instant, des décharges renversaient quelques-uns des nôtres qui s'étaient crus trop tôt maitres de la position. Le {{71e}} entra par deux directions et se réunit sur une grande place intérieure d'où la fusillade continuait à travers les rues et contre les maisons crénelées.<br>Enfin, l'ennemi se retira par la route de Milan.<br>Après la bataille de Magenta, le {{2e|corps}} se dirigea sur [[Milan]] où il entra le 7 juin.<br>Le lendemain eut lieu le combat de Melegnano par le {{1er|corps}}, le {{2e|corps}} ne donna pas. <br>L'armée continua la poursuite de l'ennemi et marcha sur [[Castiglione del Lago|Castiglione]].
}}

Le 24 juin, le {{2e|corps}} reçoit, l'ordre de marcher sur [[Cavriana]] en passant par Cassiano pour coopérer au mouvement de l'armée sur [[Solférino (Italie)|Solférino]] ou il [[Bataille de Solférino|prend part à la bataille]].

{{Boîte déroulante|titre=Le {{71e|régiment d'infanterie}} dans la [[bataille de Solférino]]|contenu=
Le {{71e|régiment d'infanterie}} est au centre.<br> La bataille s'engage d'abord sur les ailes, et le centre n'y prend part que vers 10 heures.<br>Les {{2e}} et {{3e|bataillons}} du {{71e}}, formés en carrés par échelons, repoussent quelques escadrons de cavalerie parvenus jusque dans l'intérieur des lignes.<br>Le mouvement en avant se prononce et le village de Solférino est enlevé, mais l'armée autrichienne se rassemble à [[Cavriana]] où elle résiste.<br>
Le {{71e}} était depuis quelque temps dans l'inaction, lorsque le succès de l'aile gauche lui permit d'avancer. Le premier bataillon s'élance au pas de charge sur une ferme fortement occupée par l'ennemi et s'en empare, il y fait 30
prisonniers.<br>A la fin de la journée, Cavriana était emporté.<br> Le {{71e|régiment d'infanterie}} perdit, à la bataille de Solférino, 2 officiers tués, 12 officiers furent blessés, 34 sous-officiers ou soldats furent tués et 134
furent blessés.
}}

Quelques jours après, la [[paix de Villafranca]], est signée et le régiment rentre en [[France]].

En octobre [[1860 en France|1860]], alors qu'il était en [[garnison]] à [[Lyon]], il reçoit l'ordre d'aller tenir garnison dans les [[États pontificaux]] et fait partie du corps d'occupation de 1860 à la fin de 1866.

Le 9 décembre [[1866 en France|1866]], le régiment quitte [[Rome]] pour rentrer en France et débarqua à [[Toulon]]. Il occupe différentes garnisons : [[Lyon]], [[Valenciennes]], [[camp de Châlons]], [[Romainville]], [[Aubervilliers]], [[Paris]].

Le 27 janvier [[1869 en France|1869]], le régiment reçoit un nouveau drapeau, l'ancien, usé par les campagnes et par le temps, et dont la hampe même avait été brisée à [[Bataille de Solférino|Solférino]] par une balle, était réduit
à quelques loques effilées. Le [[Barthélémy Lebrun|général de division Lebrun]] présenta le nouveau drapeau qui, outre les inscriptions des quatre batailles portées sur l'ancien ([[Bataille de Jemappes|Jemmapes]], [[Bataille d'Arlon (1793)|Arlon]], [[Bataille de Fleurus (1794)|Fleurus]], [[Bataille d'Aldenhoven (1794)|Aldenhoven]]), portait les noms modernes de [[Bataille de Magenta|Magenta]] et [[Bataille de Solférino|de Solférino]].


Lors de la [[Guerre franco-allemande de 1870|déclaration de guerre à la Prusse]], le {{71e|régiment d'infanterie}} quitte [[Paris]] par les voies rapides, et arrive le 19 juillet sous les murs de [[Metz]] où il campe. Il faisait partie de la {{2e|brigade}} commandée par le [[Eugène Jean-Marie Arnaudeau|général Arnaudeau]], {{3e|division}} du [[Jean-Louis Metman|général Metman]], {{3e|corps}} sous les ordres du [[Maréchal de France|maréchal]] [[François Achille Bazaine|Bazaine]] de l'[[Armée du Rhin (1870)|armée du Rhin]].<br>
Le 23 juillet, le {{3e|corps}} commence son mouvement en avant.<br> Le 6 août, on entend la canonnade de la [[Bataille de Forbach-Spicheren|bataille de Forbach]], mais la {{2e|brigade}} ne peut y prendre part.<br>Puis le mouvement de retraite commença.<br>
Le 11 août, le {{71e|RI}} campe en avant de [[Borny]] et, le 14, il reçoit l'ordre de se replier sur [[Metz]]. Il allait commencer son mouvement [[Bataille de Borny-Colombey|lorsque l'ennemi attaqua les positions]]. Le {{3e|bataillon}}
est déployé en avant des {{1er}} et {{2e|bataillons}}. Le feu est ouvert et la lutte se soutient jusqu'à épuisement complet des cartouches. L'artillerie ne peut mettre une pièce en batterie. Le bataillon reste ferme dans ses positions
jusqu'à ce qu'un bataillon du [[59e régiment d'infanterie|{{59e|régiment d'infanterie}}]] vienne le relever vers 7 heures du soir. La [[Bataille de Borny-Colombey|bataille de Borny]] avait décimé le {{3e|bataillon}} : 2 officiers furent tués, 8 furent blessés, 50 sous-officiers ou soldats furent tués, 198 blessés et 44 disparus.<br>Le 15 août, à onze heures du soir, la division se met en marche sur la route de Metz, elle ne parvient à [[Gravelotte]] que le lendemain à 8 heures du soir, sans avoir pu [[Bataille de Mars-la-Tour|prendre part à la bataille]].<br> Le 17 août, la division est portée en [[Combat du bois des Ognons|avant du bois des Ognons]] pour protéger la retraite des troupes sur le plateau de Moscou. Le {{71e|RI}}, à cheval sur la route d'[[Ars-sur-Moselle|Ars]], est en première ligne et fait face au bois dont la lisière est garnie de tirailleurs ennemis qui engagent une fusillade nourrie contre nos lignes.<br>Dès le matin du 18 août, l'ennemi s'avance sur [[Gravelotte]]. Trois compagnies du {{2e|bataillon}} occupent le pont et le bois de Génivaux, tandis que le reste du régiment se porte à « l'Arbre-Mort ». Les trois compagnies du {{2e|bataillon}} [[Bataille de Gravelotte|soutiennent une lutte très vive]] dans laquelle elles perdent 51 tués et 12 blessés, dont 3 officiers. Le plateau de Moscou est abandonné et la résistance se concentre au bois d'[[Amanvillers]] ou les {{1er}} et {{3e|bataillons}} y prennent part<ref>[https://www.amanvillers.fr/decouvrir-la-commune/histoire-de-la-commune-1139.html Histoire de la commune d'Amanvillers]</ref>.<br>Le lendemain, au point du jour, le régiment prend position à la ferme de la Folie pendant que l'armée achève de se replier sous les [[Place fortifiée de Metz|forts de Metz]]. Le {{71e}} soutint la retraite jusque sous le [[fort du Saint-Quentin]] où il campa.
La [[Bataille de Saint-Privat|bataille du 18 août]] avait coûté au régiment 72 hommes tués, blessés ou disparus.<br>
Le régiment était campé au village de [[Vallières-lès-Metz|Vallières]] lorsque, le 31 août, toutes les troupes prennent les armes pour s'ouvrir un passage dans la direction de [[Thionville]], en enlevant les [[Bataille de Noisseville-Servigny|villages de Noisseville et de Servigny]].

{{Boîte déroulante|titre=Le {{71e|régiment d'infanterie}} dans la [[bataille de Noisseville-Servigny]]|contenu=
Aussitôt le signal donné, le {{71e|régiment d'infanterie}} s'avance sur ce [[Servigny-lès-Sainte-Barbe|dernier village]] et presque aussitôt le colonel de Férussac est blessé. La charge est battue sur toute la ligne et à 8 heures du soir, le régiment franchit le ravin de Nouilly, s'élance sur le plateau de Servigny et enlève les abords du village. Des feux de salve partis des tranchées prussiennes arrêtent nos tirailleurs et les obligent à rétrograder, mais ceux des {{4e}}, {{5e}} et {{6e|compagnies}} du {{2e|bataillon}} reviennent à la charge et pénètrent dans les premières maisons du village où ils se fusillent à bout portant avec l'ennemi. La nuit étant venue, le mouvement s'arrête de lui-même et la division bivouaque sur le plateau. Au jour, la brigade, se voyant à découvert et presque à portée de la voix de l'ennemi, recule dans un ravin qui la met l'abri. Le feu recommence. Mais bientôt un mouvement rétrograde, parti de la droite, entraîne le {{71e}}, et la division, ralliée dans le ravin de Nouilly, regagne les fours à chaux. Le [[Bataille de Noisseville-Servigny|combat de Servigny]] avait coûté la vie à 2 officiers, le colonel de Férussac et 2 officiers blessés et 140 hommes de troupe sont tués ou blessés.
}}
A partir du 1er septembre, l'armée reste immobile dans ses lignes.<br>
Dans la nuit du 9 au 10 septembre, les prussiens tentent un coup de main sur la droite des positions de la division et il enlève, à 3 heures du matin, la « ferme de Bellecroix » et en chasse la [[wikt:grand’garde|grand'garde]] du [[7e régiment d'infanterie|{{7e|régiment de ligne}}]]. Le {{1er|bataillon}} du {{71e}}, de grand'garde en avant de [[Vantoux (Moselle)|Vantoux]], avait une compagnie (la {{4e|compagnie}}) qui la reliait au {{7e|de ligne}}. Cette compagnie se porte alors résolument sur les tranchées que l'ennemi vient de conquérir et, par ses feux, oblige les Prussiens à une retraite précipitée.

Le 22 septembre, le régiment prend les armes et se porte en avant de [[Mey]] pour protéger un fourrage fait sur [[Noisseville]] et [[Nouilly]]. Les [[éclaireur]]s , partis une heure avant le régiment, repoussent les [[avant-poste]]s ennemis et enlevé très brillamment Nouilly et la « ferme de l'Amitié ». Cette opération a pris la dénomination de « reconnaissance offensive du 22 septembre ».

Le 7 octobre, eut lieu le [[combat de Ladonchamps]], où le {{71e}} prend une part active et brillante. Il tient pendant 2 heures au plateau de Mey sous un feu écrasant d'artillerie, et enlève la « ferme de la Maison-Blanche ».

La [[capitulation]] est signée le 28 octobre, et le {{71e|régiment d'infanterie de ligne}} va déposer ses armes au [[fort de Saint-Julien]], mais son [[drapeau]] est détruit afin qu'il ne serve pas de [[trophée]] à l'ennemi.


Le {{date|16 août 1870}}, le {{4e}} [[bataillon]], formé pour la plupart de nouveaux arrivants, quitte le dépôt pour créer le [[110e régiment d'infanterie|{{10e|régiment}} de marche]] qui formera la {{1re|brigade}} de la {{2e|division}} du [[13e corps d'armée (France)|{{13e|corps}} d'armée]]<ref name="Vinoy">Opération du [[13e corps d'armée (France)|{{13e|corps}}]] et de la {{3e|armée}} durant le [[Siège de Paris (1870)]] par le [[Joseph Vinoy|général Vinoy]], pages 7 et 15</ref>.
Le {{date|16 août 1870}}, le {{4e}} [[bataillon]], formé pour la plupart de nouveaux arrivants, quitte le dépôt pour créer le [[110e régiment d'infanterie|{{10e|régiment}} de marche]] qui formera la {{1re|brigade}} de la {{2e|division}} du [[13e corps d'armée (France)|{{13e|corps}} d'armée]]<ref name="Vinoy">Opération du [[13e corps d'armée (France)|{{13e|corps}}]] et de la {{3e|armée}} durant le [[Siège de Paris (1870)]] par le [[Joseph Vinoy|général Vinoy]], pages 7 et 15</ref>.


Pendant que ces événements s'accomplissaient dans l'Est, le {{4e|bataillon}} du {{71e|RI}} qui, dès le début, avait été formé au [[Dépôt (militaire)|dépôt]], entre dans la composition du nouveau [[110e régiment d'infanterie|{{110e|régiment d'infanterie de ligne}}]] et, sous ce numéro qu'il conserve, il prend une part active aux opérations de la [[Siège de Paris (1870-1871)|défense de Paris]] .
Le [[Chronologie de la guerre franco-allemande de 1870-1871|24 novembre 1870]], les {{8e|compagnies}} des {{2e}} et {{3e|bataillons}} du '''{{71e|régiment}} d'infanterie de ligne''' qui composaient le [[29e régiment de marche|{{29e}} régiment de marche]] furent engagés dans les [[Combat de Chilleurs|combats de Chilleurs]], [[Combat de Ladon|Ladon]], [[Combat de Boiscommun|Boiscommun]], [[Combat de Neuville-aux-Bois|Neuville-aux-Bois]] et [[Combat de Maizières|Maizières]] dans le [[Loiret (département)|Loiret]]

Le 10 octobre, la {{1re|compagnie}} du dépôt, à [[Lyon]], reçoit l'ordre, de former quatre compagnies de 250 hommes qui sont immédiatement dirigées à l'[[armée de la Loire]].<br>
La {{2e|compagnie}} du dépôt, à Lyon, reçoit aussi l'ordre de former trois compagnies de 200 hommes, qui sont d'abord envoyées à [[Auxonne]], puis à [[Dijon]], pour [[Batailles de Dijon (1870-1871)|prendre part à l'organisation de la défense de la place]].<br>
Le 30 octobre, à 5 heures du matin, les trois compagnies arrivent à [[Dijon]]. A 9 heures, elles sont envoyées en reconnaissance sur la route de [[Mirebeau-sur-Bèze|Mirebeau]]. Après avoir dépassé le village de [[Saint-Apollinaire (Côte-d'Or)|Saint-Apollinaire]], elles recueillent une [[Compagnie (militaire)|compagnie]] de [[Chasseur à pied|chasseurs à pied]] qui, ayant rencontré l'ennemi dans les environs, battait en retraite devant des forces très supérieures. La {{1re|compagnie}} est alors déployée en tirailleurs et après avoir construit une tranchée-abri, elle arrête pendant deux heures la marche de l'ennemi. Le village de Saint-Apollinaire est alors occupé par les troupes françaises renforcées de quelques compagnies du [[90e régiment d'infanterie|{{90e|régiment d'infanterie}}]] et de [[Garde nationale mobile|gardes mobiles]].
Le [[Adrien Fauconnet|général Fauconnet]] prend le commandement et, bien que blessé, reste au centre de la ligne, mais bientôt il tombe frappé mortellement<ref>[https://www.bienpublic.com/edition-dijon-ville/2016/04/25/general-fauconnet-sa-vie-pour-dijon Dijon : général Fauconnet, sa vie pour Dijon]</ref>. Après une défense vigoureuse, le village de Saint-Apollinaire est pris par l'ennemi et les troupes françaises se replient sur les faubourgs et forcent
l'ennemi à se retirer, mais la [[Batailles de Dijon (1870-1871)|ville est bombardée et l'ordre est donné d'évacuer la place]].
Le détachement gagna [[Beaune]], puis [[Nuits-Saint-Georges|Nuits]] et est dirigé sur [[Lyon]] par voies ferrées.

Le [[Chronologie de la guerre franco-allemande de 1870-1871|24 novembre 1870]], les {{8e|compagnies}} des {{2e}} et {{3e|bataillons}} du {{71e|régiment}} d'infanterie de ligne qui composaient le [[29e régiment de marche|{{29e}} régiment de marche]] furent engagés dans les [[Combat de Chilleurs|combats de Chilleurs]], [[Combat de Ladon|Ladon]], [[Combat de Boiscommun|Boiscommun]], [[Combat de Neuville-aux-Bois|Neuville-aux-Bois]] et [[Combat de Maizières|Maizières]] dans le [[Loiret (département)|Loiret]]
{{Article détaillé|Régiment de marche}}
{{Article détaillé|Régiment de marche}}


=== 1871 à 1914 ===
==== 1871 à 1914 ====
Le 11 septembre [[1871 en France|1871]], le {{71e|régiment d'infanterie de ligne}} et de [[Régiment de marche|{{71e|régiment de marche}}]] fusionnent. Le {{4e|bataillon}} et le dépôt sont envoyés de [[Toulon]] et d'[[Hyères]] à [[Troyes]].
Sous la troisième République, il envoie un bataillon participer à la [[campagne de Tunisie]] ([[1881]]-[[1883]]).


En [[1872 en France|1872]] et [[1873 en France|1873]], le {{71e|régiment}} s'établit au [[camp de Saint-Germain]], puis au camp de [[Meudon]].
La caserne Charner à [[Saint-Brieuc]], érigée entre 1874 et 1876 est le lieu de casernement du régiment jusqu'en 1947. Il permet d'amener à la ville une population de cantinières, vivandières, musiciens, maréchaux-ferrants, ce qui a un impact économique important sur l'économie de la ville<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Yolaine Coutentin|auteur2=Gérard Ringuenoir|titre=Saint-Brieuc d'hier à aujourd'hui|lieu=Saint-Avertin|éditeur=Edition Alan Sutton|année=2013|pages totales=127|passage=74|isbn=}}</ref>.


En [[1874 en France|1874]] et [[1875 en France|1875]], il tient successivement garnison dans Paris et dans les [[Bastions de l'enceinte de Thiers|bastions environnants]].
=== Première Guerre mondiale ===
En exécution du décret du 29 septembre 1875, le {{71e|RI}} fait partie du [[10e corps d'armée (France)|{{10e|corps d'armée}}]] (général Forgerot), [[19e division d'infanterie (France)|{{19e|division}}]] ([[Charles Nicolas Lacretelle|général Lacretelle]]), {{37e|brigade}} (général Noël).

Le {{3e|bataillon}} et le [[Dépôt (militaire)|dépôt]] vont à [[Saint-Malo]], puis à [[Saint-Brieuc]], caserne Charner érigée entre 1874 et 1876, où tout le régiment se trouve réuni depuis le 21 mai [[1876 en France|1876]]. Ce lieu de casernement du régiment le restera jusqu'en 1947. Il permet d'amener à la ville une population de cantinières, vivandières, musiciens, maréchaux-ferrants, ce qui a un impact économique important sur l'économie de la ville<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Yolaine Coutentin|auteur2=Gérard Ringuenoir|titre=Saint-Brieuc d'hier à aujourd'hui|lieu=Saint-Avertin|éditeur=Edition Alan Sutton|année=2013|pages totales=127|passage=74|isbn=}}</ref>.

Le 3 mai [[1881 en France|1881]], le {{71e|RI}} envoie au corps expéditionnaire de [[Campagne de Tunisie (1881)|Tunisie]] son {{2e|bataillon}}. Embarqué sur l'''[[Intrépide (Borda III)|Intrépide]]'', le bataillon prend part aux opérations contre [[Sfax]] qui est enlevé après un bombardement de la flotte.<br>
De 1881 à 1883, le bataillon occupe ensuite successivement, l'ile de [[Djerba]], [[Mahdia]] et [[Sousse]]. <br>Le 15 avril [[1883 en France|1883]] il rentre en France et rejoint la caserne Charner à Saint-Brieuc.

=== 71e régiment d'infanterie ===
==== Première Guerre mondiale ====
À la mobilisation, le régiment est caserné à [[Saint-Brieuc]] et est rattaché à la {{37e}} brigade d'infanterie ; [[19e division d'infanterie (France)|{{19e}} division d'infanterie]] ; [[10e corps d'armée (France)|{{10e}} corps d'armée]].
À la mobilisation, le régiment est caserné à [[Saint-Brieuc]] et est rattaché à la {{37e}} brigade d'infanterie ; [[19e division d'infanterie (France)|{{19e}} division d'infanterie]] ; [[10e corps d'armée (France)|{{10e}} corps d'armée]].


Le régiment reste à la {{19e}} DI d'{{date-|août 1914}} à {{date-|novembre 1918}}.
Le régiment reste à la {{19e}} DI d'{{date-|août 1914}} à {{date-|novembre 1918}}.


==== 1914 ====
===== 1914 =====
[[Bataille de Charleroi|Bataille de la Sambre]] : Une lanterne des morts est élevée au cimetière français d'[[Auvelais]] ([[Belgique]]) en mémoire des soldats du [[10e corps d'armée (France)|{{10e|corps}} d'armée]] (de [[Rennes]]) et de la [[37e division d'infanterie (France)|{{37e|division}} d'infanterie]] (d'[[Alger]]) tombés du 21 au {{date-|23 août 1914}} pour la liberté de la Belgique et de la France. On y trouve, le commandant Georges Michon del Campo ([[École spéciale militaire de Saint-Cyr|Saint-Cyr]], promotion de l'Annam - 1885/1887), chef de bataillon au {{71e}} d'infanterie [[mort pour la France]] au combat d'[[Arsimont]] le {{date-|21 août 1914}}.
[[Bataille de Charleroi|Bataille de la Sambre]] : Une lanterne des morts est élevée au cimetière français d'[[Auvelais]] ([[Belgique]]) en mémoire des soldats du [[10e corps d'armée (France)|{{10e|corps}} d'armée]] (de [[Rennes]]) et de la [[37e division d'infanterie (France)|{{37e|division}} d'infanterie]] (d'[[Alger]]) tombés du 21 au {{date-|23 août 1914}} pour la liberté de la Belgique et de la France. On y trouve, le commandant Georges Michon del Campo ([[École spéciale militaire de Saint-Cyr|Saint-Cyr]], promotion de l'Annam - 1885/1887), chef de bataillon au {{71e}} d'infanterie [[mort pour la France]] au combat d'[[Arsimont]] le {{date-|21 août 1914}}.
* le {{date-|24 août}} : [[Bataille de Charleroi]]
* le {{date-|24 août}} : [[Bataille de Charleroi]]
Ligne 158 : Ligne 252 :
* du {{1er}} au {{date-|4 octobre}} : [[Bataille d'Arras (1914)|Bataille d'Artois]]
* du {{1er}} au {{date-|4 octobre}} : [[Bataille d'Arras (1914)|Bataille d'Artois]]


==== 1915 ====
===== 1915 =====
* [[Artois (province)|Artois]] : combats au sud d'[[Arras]], à [[Saint-Laurent-Blangy|Saint Laurent]] puis à la ferme Chanteclerc
* [[Artois (province)|Artois]] : combats au sud d'[[Arras]], à [[Saint-Laurent-Blangy|Saint Laurent]] puis à la ferme Chanteclerc
* [[Le Labyrinthe (Artois)|Le Labyrinthe]], [[Argonne (région)|Argonne]]…
* [[Le Labyrinthe (Artois)|Le Labyrinthe]], [[Argonne (région)|Argonne]]…


==== 1916 ====
===== 1916 =====
* Argonne
* Argonne
* [[Bataille de Verdun]]
* [[Bataille de Verdun]]
Ligne 168 : Ligne 262 :
*Somme
*Somme


==== 1917 ====
===== 1917 =====
* la [[Marne (département)|Marne]]
* la [[Marne (département)|Marne]]
* [[Woëvre]]…[[Bataille de Verdun (1917)|Verdun]]…
* [[Woëvre]]…[[Bataille de Verdun (1917)|Verdun]]…
Ligne 174 : Ligne 268 :
En mai et {{date-|juin 1917}}, des soldats du [[270e régiment d'infanterie|{{270e}} régiment d'infanterie]] dissout ont rejoint le {{71e}} régiment d'infanterie.
En mai et {{date-|juin 1917}}, des soldats du [[270e régiment d'infanterie|{{270e}} régiment d'infanterie]] dissout ont rejoint le {{71e}} régiment d'infanterie.


==== 1918 ====
===== 1918 =====
* [[Forces en présence lors de la bataille de l'Aisne le 27 mai 1918|27 mai 1918]] : [[Bataille de la Marne (1918)|Seconde bataille de la Marne]], [[Bataille de l'Aisne (1918)|bataille de l'Aisne]]
* [[Forces en présence lors de la bataille de l'Aisne le 27 mai 1918|27 mai 1918]] : [[Bataille de la Marne (1918)|Seconde bataille de la Marne]], [[Bataille de l'Aisne (1918)|bataille de l'Aisne]]
* [[Bataille de l'Aisne (1918)]]… La Marne… [[Vosges (département)|Les Vosges]]…
* [[Bataille de l'Aisne (1918)]]… La Marne… [[Vosges (département)|Les Vosges]]…
Ligne 182 : Ligne 276 :
"Régiment d'élite qui a donné les preuves de sa vaillance." [[Philippe Pétain|Maréchal Pétain]] 1918.
"Régiment d'élite qui a donné les preuves de sa vaillance." [[Philippe Pétain|Maréchal Pétain]] 1918.


=== [[Entre-deux-guerres]] ===
==== [[Entre-deux-guerres]] ====
[[Fichier:Pierre Hering in Alencon, Normandy, 1937.jpg|vignette|Une compagnie du {{71e|RI}} rend les honneurs au général [[Pierre Héring|Héring]] à [[Alençon]], lors de manœuvres en [[Normandie]] en 1937.]]
[[Fichier:Pierre Hering in Alencon, Normandy, 1937.jpg|vignette|Une compagnie du {{71e|RI}} rend les honneurs au général [[Pierre Héring|Héring]] à [[Alençon]], lors de manœuvres en [[Normandie]] en 1937.]]
{{Section vide ou incomplète}}
{{Section vide ou incomplète}}


=== Seconde Guerre mondiale ===
==== Seconde Guerre mondiale ====


==== Mobilisation ====
===== Mobilisation =====
Régiment d'active de type Nord-Est, il est mis sur pied au centre mobilisateur d'infanterie 44 de [[Saint-Brieuc]].
Régiment d'active de type Nord-Est, il est mis sur pied au centre mobilisateur d'infanterie 44 de [[Saint-Brieuc]].


Le {{71e|régiment}} d'infanterie est placé sous les ordres du colonel Astolfi, puis le {{date-|20 avril 1940}} du lieutenant-colonel Béguier, le {{date-|10 juin 1940}} du commandant Martin, le {{date-|17 juin 1940}} du commandant Bacquerie jusqu'à l'armistice du {{date-|25 juin 1940}}. Le régiment est d'abord affecté en 1939 à la [[19e division d'infanterie (France)|{{19e|division}} d'infanterie]], puis le {{date-|11 mai 1940}} à la [[27e division d'infanterie (France)|{{27e|division}} d'infanterie alpine]] et devient alors le {{71e|régiment}} d'infanterie alpine.
Le {{71e|régiment}} d'infanterie est placé sous les ordres du colonel Astolfi, puis le {{date-|20 avril 1940}} du lieutenant-colonel Béguier, le {{date-|10 juin 1940}} du commandant Martin, le {{date-|17 juin 1940}} du commandant Bacquerie jusqu'à l'armistice du {{date-|25 juin 1940}}. Le régiment est d'abord affecté en 1939 à la [[19e division d'infanterie (France)|{{19e|division}} d'infanterie]], puis le {{date-|11 mai 1940}} à la [[27e division d'infanterie (France)|{{27e|division}} d'infanterie alpine]] et devient alors le {{71e|régiment}} d'infanterie alpine.


==== Décembre 1939 ====
===== Décembre 1939 =====
Combats aux avant-postes (AP) de la [[Sarre (Land)|Sarre]], d’[[Alsting]] à [[Welferding]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|47-70}}.</ref>.
Combats aux avant-postes (AP) de la [[Sarre (Land)|Sarre]], d’[[Alsting]] à [[Welferding]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|47-70}}.</ref>.


==== 7-10 juin 1940 ====
===== 7-10 juin 1940 =====
Combats meurtriers à l’est de [[Soissons]] (plateau d’[[Acy ]]; [[Billy-sur-Aisne]], où les {{1re}} et {{2e|compagnies}} du {{1er|bataillon}} mènent une contre-attaque victorieuse le {{date-|8 juin}} matin et font une quarantaine de prisonniers allemands ; [[Serches]]) et sur la rive gauche de l’[[Ourcq]] (Trugny<ref group="N">Commune de [[Bruyères-sur-Fère]].</ref>, [[Armentières-sur-Ourcq|Armentières]], Nanteuil-Notre-Dame, Bruyère-sur-Fère, Coincy, Brécy, Rocourt, Épieds)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|117-150}}.</ref>.
Combats meurtriers à l’est de [[Soissons]] (plateau d’[[Acy ]]; [[Billy-sur-Aisne]], où les {{1re}} et {{2e|compagnies}} du {{1er|bataillon}} mènent une contre-attaque victorieuse le {{date-|8 juin}} matin et font une quarantaine de prisonniers allemands ; [[Serches]]) et sur la rive gauche de l’[[Ourcq]] (Trugny<ref group="Note">Commune de [[Bruyères-sur-Fère]].</ref>, [[Armentières-sur-Ourcq|Armentières]], Nanteuil-Notre-Dame, Bruyère-sur-Fère, Coincy, Brécy, Rocourt, Épieds)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|117-150}}.</ref>.


Les pertes sont lourdes : 8 officiers, 32 sous-officiers, 155 caporaux et soldats tués<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, ill. entre {{p.|184}} et {{p.|185}}.</ref> ; le lieutenant-colonel commandant le régiment, une quinzaine d’officiers et environ 200 hommes faits prisonniers<ref name="J-OF">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|150}}.</ref>.
Les pertes sont lourdes : 8 officiers, 32 sous-officiers, 155 caporaux et soldats tués<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, ill. entre {{p.|184}} et {{p.|185}}.</ref> ; le lieutenant-colonel commandant le régiment, une quinzaine d’officiers et environ 200 hommes faits prisonniers<ref name="J-OF">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|150}}.</ref>.


==== 10-22 juin 1940 ====
===== 10-22 juin 1940 =====
Repli, souvent à pied, des détachements encore au combat, séparés les uns des autres par l’avancée motorisée des forces allemandes, tout en menant des combats retardateurs contre l’ennemi : la [[Marne (rivière)|Marne]] est traversée le {{date-|10 juin}}<ref name="J-OF" />, la [[Seine]] le 13<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|156}}.</ref>, l’[[Yonne (rivière)|Yonne]] le 15<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|158}}.</ref>, la [[Loire]] le 16<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|161}}.</ref>, le [[Cher (rivière)|Cher]] le 18<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|162-163}}.</ref>.
Repli, souvent à pied, des détachements encore au combat, séparés les uns des autres par l’avancée motorisée des forces allemandes, tout en menant des combats retardateurs contre l’ennemi : la [[Marne (rivière)|Marne]] est traversée le {{date-|10 juin}}<ref name="J-OF" />, la [[Seine]] le 13<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|156}}.</ref>, l’[[Yonne (rivière)|Yonne]] le 15<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|158}}.</ref>, la [[Loire]] le 16<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|161}}.</ref>, le [[Cher (rivière)|Cher]] le 18<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|162-163}}.</ref>.


Depuis le {{date-|17 juin}}, les rescapés du {{71e}} RIA et des autres unités de la {{27e|division}} d’infanterie alpine sont regroupés pour former deux bataillons<ref name="Nz2H">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|161-162}}.</ref>.
Depuis le {{date-|17 juin}}, les rescapés du {{71e}} RIA et des autres unités de la {{27e|division}} d’infanterie alpine sont regroupés pour former deux bataillons<ref name="Nz2H">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|161-162}}.</ref>.


==== 22-24 juin 1940 ====
===== 22-24 juin 1940 =====
Les hommes du {{71e}} RIA préparent la défense de la ville d’[[Eymoutiers]] (Haute-Vienne), jusqu’à l’entrée en vigueur de l’armistice le {{date-|25 juin}}, à 1 h 30<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|165}}.</ref>.
Les hommes du {{71e}} RIA préparent la défense de la ville d’[[Eymoutiers]] (Haute-Vienne), jusqu’à l’entrée en vigueur de l’armistice le {{date-|25 juin}}, à 1 h 30<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|165}}.</ref>.


==== Bilan de la campagne 1939-1940 ====
===== Bilan de la campagne 1939-1940 =====
Au {{date-|2 septembre 1939}}, les effectifs du {{71e}} RI s’élevaient à 84 officiers, 333 sous-officiers et {{formatnum:2601}} caporaux et soldats<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|177}}.</ref>. Le {{date-|25 juin 1940}}, le {{71e}} RIA ne comptait plus que 20 officiers, 44 sous-officiers et 399 caporaux et soldats<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|181}}.</ref>.
Au {{date-|2 septembre 1939}}, les effectifs du {{71e}} RI s’élevaient à 84 officiers, 333 sous-officiers et {{formatnum:2601}} caporaux et soldats<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|177}}.</ref>. Le {{date-|25 juin 1940}}, le {{71e}} RIA ne comptait plus que 20 officiers, 44 sous-officiers et 399 caporaux et soldats<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}, {{p.|181}}.</ref>.


=== 1945 à nos jours ===
==== 1945 à nos jours ====
En [[1947]], le {{71e|régiment}} d'infanterie est stationné à [[Dinan]].
En [[1947]], le {{71e|régiment}} d'infanterie est stationné à [[Dinan]].


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== Personnages célèbres ayant servi au {{71e}} RI ==
== Personnages célèbres ayant servi au {{71e}} RI ==
=== Gratien Dumoulin de La Fontenelle ===
{{...}}
Fils de Pierre Philippe Jacques Dumoulin de La Fontenelle et de Louise Elisabeth Pollin du Moncel, '''Gratien Dumoulin de La Fontenelle''' nait le 11 janvier 1741, à [[Argentan]], [[Église Saint-Germain d'Argentan|paroisse Saint Germain]]<ref>[https://gaia.orne.fr/mdr/index.php/docnumViewer/calculHierarchieDocNum/378989/1057:371413:372070:378989/864/1536 BMS Argentan, paroisse Saint-Germain, registre paroissial 1741-1745, cote 3NUMECRP6/AC006_26, Acte de naissance de Gratien Dumoulin de La Fontenelle, page 4/167, dernier acte page de gauche]</ref>.<br>Écuyer, il est reçu [[gendarmes de la garde du roi]] le 1er décembre 1755, il devient [[Enseigne (grade militaire)|enseigne]] au [[régiment de Montmorin]], le 26 novembre 1761 avec lequel il participe à la campagne de Portugal en 1762-1763. Il est promu [[sous-lieutenant]] le 19 juin 1765, [[Lieutenant (grade militaire)|lieutenant]] le 13 août 1770. Passé au [[régiment de Vivarais]], il passe [[Capitaine (France)|capitaine]] le 8 avril 1779, il est fait [[Ordre royal et militaire de Saint-Louis|chevalier de Saint-Louis]] le 1er octobre 1781 et est promu [[lieutenant-colonel]] le 29 juin 1792, avant de devenir colonel du « 71e régiment d'infanterie » le 8 mars 1793.<br>Arrêté et emprisonné comme aristocrate, il prend sa retraite le {{Date républicaine|11 germinal an IV|conversion}} tout en restant colonel commandant la [[Garde nationale (France, 1789-1799)|garde nationale]] d'Argentan, jusqu'à sa mort<ref>[https://fr.geneawiki.com/wiki/Famille_du_Moulin Famille du Moulin]</ref><br>.
Il se marie le 24 novembre 1783, à [[L'Aigle]], [[Église Saint-Barthélemy de L'Aigle|paroisse Saint-Barthélemy]], avec Jeanne Catherine de La Roque de Monteille (1760-1833) fille de Jacques Charles Guillaume de la Roque et de Madeleine Le Grand de la Chalousière<ref>[https://gaia.orne.fr/mdr/index.php/docnumViewer/calculHierarchieDocNum/376062/1057:371398:372055:376062/864/1536 BMS L'Aigle, paroisse Saint-Barthélémy, registre paroissial 1771-1785, cote 3NUMECRP214/EDPT342_50_3, acte de mariage page 103-105/167]</ref> avec laquelle il a :
* Augustine Aglaé du Dumoulin de La Fontenelle (1785- )
* [[Auguste du Moulin de La Fontenelle|Auguste Dumoulin de La Fontenelle]] (1786-1863)
* Alexandrine Dumoulin de La Fontenelle (1789-1847)
Il est [[Franc-maçonnerie en France|Franc-maçon]], à la loge Saint Jean de l'Orient de Caen 2 juillet 1786. <br>
Il meurt le 28 septembre 1808 en son domicile rue de la Poterie à Argentan<ref>[https://gaia.orne.fr/mdr/index.php/docnumViewer/calculHierarchieDocNum/388359/1057:357816:379034:388359/864/1536 Registre d'Etat Civil Argentan, D+T, Document 3NUMECEC6/3E2_006_47 ( An XI-1812 ), page 264/441, acte N°124]</ref>{{,}}<ref>[[Gustave Chaix d'Est-Ange]] : [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1120080/f60.item.r=.zoom ''Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle'', tome XV, pages 56-57]</ref>


== Traditions et uniformes ==
== Traditions et uniformes ==
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Édouard|nom1=Béguier|titre=Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940.|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1953|oclc=21814318|consulté le=2019-04-24}}.
* [https://books.google.fr/books/about/Historique_du_71e_R%C3%A9giment_d_infanterie.html?id=BScmAAAAMAAJ&redir_esc=y Historique du 71e Régiment d'infanterie de ligne : rédigé d'après les ordres du Colonel Lachau]
* [https://books.google.fr/books/about/Historique_du_71e_R%C3%A9giment_d_infanterie.html?id=BScmAAAAMAAJ&redir_esc=y Historique du 71e Régiment d'infanterie de ligne : rédigé d'après les ordres du Colonel Lachau]
* [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k329473b Historiques des corps de troupe de l'armée française (1569-1900)]


== Notes et références ==
== Notes et références ==


=== Notes ===
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=== Références ===
=== Références ===
{{Références}}
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* [https://www.napoleon-series.org/military-info/organization/c_frenchinf8.html French Infantry Regiments and the Colonels who Led Them: 1791 to 1815, Part VIII: 71e - 80e Regiments]
* [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32696158k/date Presse et revuesAnnuaire de l'état militaire de France pour l'année 1820 à 1847]
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[[Catégorie:Unité militaire décorée de la croix de guerre 1914-1918]]
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[[Catégorie:Unité d'infanterie française dissoute]]
[[Catégorie:Unité d'infanterie française dissoute]]

Dernière version du 6 mai 2024 à 13:40

71e régiment d’infanterie
Image illustrative de l’article 71e régiment d'infanterie
Image illustrative de l’article 71e régiment d'infanterie
Insignes régimentaires du 71e R.I.

Création 1674
Dissolution 1963
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Devise Notre Dame Guesclin
Inscriptions
sur l’emblème
Valmy 1792
Jemmapes 1792
Fleurus 1794
Kabylie 1857
Magenta 1859
La Marne 1914
Verdun 1916
L'Aisne 1918
Soissonnais 1918
Anniversaire Saint-Maurice
Fête le 4 juin (1859, Magenta)
Guerres Chronologie de la Révolution française et du Premier Empire
Guerre de Vendée
Révolution haïtienne
Conquête de l'Algérie
Campagne d'Italie
Guerre franco-allemande
Campagne de Tunisie
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Batailles Bataille de Valmy
Bataille de Jemappes
Bataille d'Arlon
Combats d'Arlon
Bataille de Fleurus
Bataille d'Aldenhoven
Bataille du Haut Sebaou
Bataille de Magenta
Bataille de Solférino
Bataille de Borny-Colombey
Bataille de Saint-Privat
Bataille de Noisseville
Batailles de Dijon
Bataille de Charleroi
Bataille de Guise
1re bataille de la Marne
Bataille d'Arras
Bataille de Verdun (1916)
Bataille de Verdun (1917)
2e Bataille de la Marne
Bataille de l'Aisne
Bataille de France
Fourragères aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.
Décorations Croix de guerre 1914-1918
trois palmes
Médaille d'or de la Ville de Milan

Le 71e régiment d'infanterie (71e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir du régiment de Vivarais, un régiment français d'Ancien Régime.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

Colonels / Chefs de brigade[modifier | modifier le code]

  •  : Frédéric Ferdinand Charles de Wittinghof
  • 1792 : colonel de Baume
  •  : Gratien Dumoulin de La Fontenelle[Note 1]
  • 1794 : colonel Bruno Albert Joseph Duplouy
  • 1799 : colonel Mazingant
  • 1803- 1840 : le no 71 est vacant
  • 11 octobre 1840 : colonel Armand Salleyx
  • 1847 : colonel Béhaghel
  • 1852 : colonel Piat
  • 1856 : colonel de Margadel
  • 1857 : colonel Duportal-Dugoasmeur
  • 1860 : colonel Dargent
  • 1864 : colonel Bouvet
  • 1865 : colonel d'Autebart de Férussac
  • 1871 : colonel Chaulan
  • 1871 : colonel Suisse
  • 1885 : colonel Donniez
  • 1886 : colonel Lachau
  • 1891 : colonel Sériot
  • 1893 : colonel de Lorme
  • 1895 : colonel Muiron
  •  : Colonel Mercier Alfred jusqu'en
  • 1939 : Colonel Astolfi, jusqu’au [2].
  •  : Lieutenant-colonel Béguier, le à titre provisoire en tant que chef d’état-major du 71e RI, puis à partir du à titre définitif[3].
  •  : Commandant Martin, en raison de la capture du lieutenant-colonel Béguier et de 200 de ses hommes[4].
  •  : Commandant Bacquerie, nommé à la tête du bataillon regroupant les rescapés du 71e et du 159e RIA[5].
  • 1953 : Commandant Pierre Vincent

Historique des garnisons, combats et batailles du 71e RI[modifier | modifier le code]

Ancien Régime[modifier | modifier le code]

71e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Vivarais (1791-1794)[modifier | modifier le code]

Guerres de la Révolution et de l'Empire[modifier | modifier le code]

Le 1er janvier 1791 : Tous les régiments prennent un nom composé du nom de leur arme avec un numéro d'ordre donné selon leur ancienneté. Le régiment de Vivarais devient le 71e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Vivarais.

1er bataillon

En 1791 et 1792, le 1er bataillon qui se trouve à l'armée du Nord, sous les ordres du général Dumouriez assiste aux combats de Stenay, de Croix-aux-Bois, de Biesme, du Boussu ainsi qu'aux batailles de Valmy et de Jemmapes.
Lors de cette dernière bataille, le 1er bataillon du 71e est sous les ordres du général Égalité, chargé de l'attaque du centre[6]. A midi, l'attaque générale a lieu sur toute la ligne et le centre rencontra la plus vive résistance. Le 1er bataillon du 71e repousse trois charges de chevau-légers de Cobourg qui voulaient déboucher du bois dans la plaine, et les refoule constamment en leur faisant subir de grandes pertes. Ce même bataillon se précipite ensuite sur les redoutes défendues par des cavaliers hongrois et les enlève. L'ennemi battu sur tous les points bat en retraite en désordre.

Le 1er bataillon passe, ensuite, successivement de l'armée des Ardennes à l'armée de Belgique, sous les ordres du général Dumouriez. Il fait partie de la division Champmorin à la bataille de Neerwinden et aux deux combats de Pellenberg contre les Autrichiens.

En 1793, le 1er bataillon appartient à l'armée combinée du Nord et des Ardennes et participe au combat de Curgies engagé pour débloquer Condé. Il assiste ensuite au combat de Belleporte où il perd deux pièces d'artillerie et à la suite duquel l'armée, accablée par des forces considérables, se retire jusque derrière la Scarpe. Attaquée dans ses positions de Mouvaux et Bondues par des corps autrichiens, hollandais et anglais, l'armée repousse cette attaque et le bataillon du 71e va cantonner à Pont-à-Marcq.

Le 19 juillet 1794, le 1er bataillon est amalgamé dans la 131e demi-brigade de première formation

2e bataillon

En 1792 et 1793, le 2e bataillon, fait partie de l'armée de la Moselle. Le 6 novembre 1792, sous les ordres de Gratien Dumoulin de La Fontenelle, il entre dans la composition d'un détachement commandé par le maréchal de camp Freytag, envoyé entre Sarre et Moselle pour empêcher les Autrichiens d'occuper le pays. Ce détachement arriva le 11 novembre dans la petite ville de Remich située sur la rive gauche de la Moselle, à une vingtaine de kilomètres de Luxembourg. Le 2e bataillon fait ensuite partie de l'expédition de Trèves.

Au printemps 1793, sous le commandement du général Houchard, 9 500 hommes, sont envoyés sur Arlon, dans le but de seconder les opérations de l'armée des Ardennes. La ville, défendue par 8 000 Autrichiens, est enlevée et ses immenses approvisionnements tombent au pouvoir des Français. Le 2e bataillonse rend ensuite à l'armée du Nord et se signale à la prise d'Ypres puis, revenu à l'avant-garde de l'armée de la Moselle, il marche sur Mayence et soutient la retraite, après la capitulation de cette ville.

Au printemps 1794, le général Jourdan, nommé au commandement de l'armée de la Moselle, fait porter 20 000 hommes en avant de Longwy pour s'emparer d'Arlon .

Le 5 avril 1794, le 2e bataillon est amalgamé dans la 132e demi-brigade de première formation.

71e demi-brigade de première formation (1794-1796)[modifier | modifier le code]

Guerres de la Révolution et de l'Empire[modifier | modifier le code]

Le 15 germinal de l'an II (), la 71e demi-brigade de première formation est formée avec les :

Placée à l'armée de Sambre-et-Meuse, la 71e demi-brigade de première formation, s'illustre le 25 juin 1794, bataille de Fleurus puis au passage de la Roer durant la bataille d'Aldenhoven).
Lors de cette bataille, le général Kléber fait éclairer cette rivière par la division Bernadotte à laquelle appartenait la 71e demi-brigade. Cette division est d'abord assaillie par un feu violent d'artillerie et de mousqueterie qui partait des redoutes établies sur la rive droite. La 71e demi-brigade s'avance alors au pas de charge et s'élance dans la Roer, soutenue par le reste de la division et par le feu de toute l'artillerie. Plusieurs soldats sont entraînés par la rapidité du courant, mais ni cet obstacle, ni la fusillade de l'ennemi ne peuvent ralentir leur ardeur, excités par l'exemple des généraux et des officiers. Ils parviennent à la rive opposée, la gravirent, se précipitent sur les redoutes ennemies, et mettent les Autrichiens en fuite. L'ennemi perdit 6 000 hommes, tués , blessés ou prisonniers. C'est en souvenir de ce beau fait d'armes que l'ancien drapeau du régiment portait aussi le nom de la bataille d'Aldenhoven.

Lors du second amalgame, la 71e demi-brigade est incorporée dans la 92e demi-brigade de deuxième formation.

71e demi-brigade de deuxième formation (1796-1803)[modifier | modifier le code]

Guerres de la Révolution et de l'Empire[modifier | modifier le code]

Le 1er nivôse an VII () : la 71e demi-brigade de deuxième formation est créé avec des détachements de différents corps de l'Armée de l'Ouest.

De 1800 à 1802, elle est employée à la répression de la chouannerie et au recouvrement des impôts dans les départements de l'Ouest.

Le 24 décembre 1801, le 3e bataillon de la 71e demi-brigade de deuxième formation est embarqué pour Saint-Domingue et fait partie de la division du général Rochambeau. Elle se conduisit vaillamment pendant toute cette campagne et assista à de nombreux combats de la Révolution haïtienne. A la fin des hostilités, le 3e bataillon rentra en France.

Le 1er vendémiaire an XII (), lors de la réorganisation des corps d'infanterie:

Le 71e régiment d'infanterie de ligne n'a pas été formé, le no 71 est resté vacant jusqu'en 1840.

71e régiment d'infanterie de ligne (1840-1882)[modifier | modifier le code]

1840 à 1848[modifier | modifier le code]

Le 71e régiment d'infanterie de ligne est reformé par ordonnance du à Amiens et reçoit son drapeau à Compiègne.

Le régiment occupe différentes garnisons dans le département du Nord, de 1840 à 1844 puis autour de Paris de 1844 à 1845.

Second Empire[modifier | modifier le code]

De 1845 à 1850, le régiment occupe différentes garnisons dans l'Ouest et surtout en Bretagne, puis dans le Midi, de 1850 à 1854.

Le 17 mars 1854, le régiment s'embarque à Toulon pour l'Algérie, débarque à Stora et se rend à Constantine.
En 1854, le 1er bataillon et deux compagnies d'élite du 3e bataillon font partie de la colonne expéditionnaire du Djurdjura[7], commandée par le général de Mac Mahon.
Le 17 juin, le 71e prend part au combat de Faït-Houdja contre les Kabyles, puis le 20 juin, les troupes françaises attaquent le village de Taourirt, fortement occupé par les Kabyles et l'enlèvent.
Après plusieurs journées de marche dans la vallée du Sébaou, on arrive dans la tribu des Beni-Hidjir et, le 30 juin, le village de Bouzion, est pris après une vive résistance. Après avoir reçu les soumissions, les divisions d'Alger et de Constantine rentre dans leurs casernements, le 17 juillet, après deux mois de colonne.

En 1855, les bataillons du régiment tiennent successivement garnison à Biskra, à Sétif et à Bougie.

Le 29 janvier 1856, le 1er bataillon s'embarque à Bougie, arrive à Dellys et va rejoindre la colonne expéditionnaire d'Alger opérant dans le Sebaou sous les ordres du général de brigade Deligny, et rentre à Sétif le 1er mai.
Le 30 du même mois, tout le régiment, avec le colonel de Margadel, fait partie d'une colonne expéditionnaire qui doit opérer dans les Babors sous le commandement du général de division Maissiat.
Le lendemain, le 71e RI reçoit l'ordre de s'emparer des positions occupées par les Kabyles, qui sont enlevées malgré la plus vive résistance. Le 7 juillet, la colonne expéditionnaire est dissoute et le régiment rentre à Sétif. Du mois d'août au mois de novembre, le 1er bataillon fait partie d'une colonne de l'Est et reste détaché à Guelma et Djidjelli.

Le 28 mai 1857, une colonne expéditionnaire est formée sous les ordres du général de division Maissiat. La 71e fait partie de la 1re brigade commandée par son colonel. La colonne gravit les pentes abruptes du Djurdjura et reçoit l'ordre de traverser le col de Chellata et de s'emparer des hauteurs dominantes occupées par l'ennemi. Le 1er bataillon à pour mission de tourner le pic de Tizibert enlève les positions. Le surlendemain le bataillon passe à l'attaque du village M'Zaïa, qui est pris, brûlé et dévasté après de furieux combats au corps à corps.
Le 30 juin, l'ordre est donné d'enlever le village d'Aït Laziz, véritable nid d'aigle entouré de remparts en pierres sèches, d'un large fossé et d'abatis de toute sorte. La colonne fait ensuite une marche dans la vallée du Sahel, et rentre à Constantine le 20 août.

Aux premiers bruits de guerre, le 71e régiment d'infanterie est rappelé d'Afrique et envoyé en Italie. Le 29 avril 1859, tout le régiment débarque à Gênes et est désigné pour faire partie du 2e corps sous le commandement du général de Mac-Mahon, de 1re brigade (général Gault), de la 2e division (général Espinasse). Alors que le 1er corps combat à Montebello le 20 mai, le 2e corps cantonne à Voghera, en face de Pavie, où les Autrichiens avaient rassemblé de grandes forces. Tous les corps exécutent alors un mouvement rétrograde, et passent le à Casale. Le 3 juin, le 71e régiment d'infanterie passe le Tessin à Turbigo et le matin du 4 juin, la 2e division reçoit l'ordre de regagner à Magenta la route de Milan ou il est engagé dans la bataille.

Le 24 juin, le 2e corps reçoit, l'ordre de marcher sur Cavriana en passant par Cassiano pour coopérer au mouvement de l'armée sur Solférino ou il prend part à la bataille.

Quelques jours après, la paix de Villafranca, est signée et le régiment rentre en France.

En octobre 1860, alors qu'il était en garnison à Lyon, il reçoit l'ordre d'aller tenir garnison dans les États pontificaux et fait partie du corps d'occupation de 1860 à la fin de 1866.

Le 9 décembre 1866, le régiment quitte Rome pour rentrer en France et débarqua à Toulon. Il occupe différentes garnisons : Lyon, Valenciennes, camp de Châlons, Romainville, Aubervilliers, Paris.

Le 27 janvier 1869, le régiment reçoit un nouveau drapeau, l'ancien, usé par les campagnes et par le temps, et dont la hampe même avait été brisée à Solférino par une balle, était réduit à quelques loques effilées. Le général de division Lebrun présenta le nouveau drapeau qui, outre les inscriptions des quatre batailles portées sur l'ancien (Jemmapes, Arlon, Fleurus, Aldenhoven), portait les noms modernes de Magenta et de Solférino.


Lors de la déclaration de guerre à la Prusse, le 71e régiment d'infanterie quitte Paris par les voies rapides, et arrive le 19 juillet sous les murs de Metz où il campe. Il faisait partie de la 2e brigade commandée par le général Arnaudeau, 3e division du général Metman, 3e corps sous les ordres du maréchal Bazaine de l'armée du Rhin.
Le 23 juillet, le 3e corps commence son mouvement en avant.
Le 6 août, on entend la canonnade de la bataille de Forbach, mais la 2e brigade ne peut y prendre part.
Puis le mouvement de retraite commença.
Le 11 août, le 71e RI campe en avant de Borny et, le 14, il reçoit l'ordre de se replier sur Metz. Il allait commencer son mouvement lorsque l'ennemi attaqua les positions. Le 3e bataillon est déployé en avant des 1er et 2e bataillons. Le feu est ouvert et la lutte se soutient jusqu'à épuisement complet des cartouches. L'artillerie ne peut mettre une pièce en batterie. Le bataillon reste ferme dans ses positions jusqu'à ce qu'un bataillon du 59e régiment d'infanterie vienne le relever vers 7 heures du soir. La bataille de Borny avait décimé le 3e bataillon : 2 officiers furent tués, 8 furent blessés, 50 sous-officiers ou soldats furent tués, 198 blessés et 44 disparus.
Le 15 août, à onze heures du soir, la division se met en marche sur la route de Metz, elle ne parvient à Gravelotte que le lendemain à 8 heures du soir, sans avoir pu prendre part à la bataille.
Le 17 août, la division est portée en avant du bois des Ognons pour protéger la retraite des troupes sur le plateau de Moscou. Le 71e RI, à cheval sur la route d'Ars, est en première ligne et fait face au bois dont la lisière est garnie de tirailleurs ennemis qui engagent une fusillade nourrie contre nos lignes.
Dès le matin du 18 août, l'ennemi s'avance sur Gravelotte. Trois compagnies du 2e bataillon occupent le pont et le bois de Génivaux, tandis que le reste du régiment se porte à « l'Arbre-Mort ». Les trois compagnies du 2e bataillon soutiennent une lutte très vive dans laquelle elles perdent 51 tués et 12 blessés, dont 3 officiers. Le plateau de Moscou est abandonné et la résistance se concentre au bois d'Amanvillers ou les 1er et 3e bataillons y prennent part[8].
Le lendemain, au point du jour, le régiment prend position à la ferme de la Folie pendant que l'armée achève de se replier sous les forts de Metz. Le 71e soutint la retraite jusque sous le fort du Saint-Quentin où il campa. La bataille du 18 août avait coûté au régiment 72 hommes tués, blessés ou disparus.
Le régiment était campé au village de Vallières lorsque, le 31 août, toutes les troupes prennent les armes pour s'ouvrir un passage dans la direction de Thionville, en enlevant les villages de Noisseville et de Servigny.

A partir du 1er septembre, l'armée reste immobile dans ses lignes.
Dans la nuit du 9 au 10 septembre, les prussiens tentent un coup de main sur la droite des positions de la division et il enlève, à 3 heures du matin, la « ferme de Bellecroix » et en chasse la grand'garde du 7e régiment de ligne. Le 1er bataillon du 71e, de grand'garde en avant de Vantoux, avait une compagnie (la 4e compagnie) qui la reliait au 7e de ligne. Cette compagnie se porte alors résolument sur les tranchées que l'ennemi vient de conquérir et, par ses feux, oblige les Prussiens à une retraite précipitée.

Le 22 septembre, le régiment prend les armes et se porte en avant de Mey pour protéger un fourrage fait sur Noisseville et Nouilly. Les éclaireurs , partis une heure avant le régiment, repoussent les avant-postes ennemis et enlevé très brillamment Nouilly et la « ferme de l'Amitié ». Cette opération a pris la dénomination de « reconnaissance offensive du 22 septembre ».

Le 7 octobre, eut lieu le combat de Ladonchamps, où le 71e prend une part active et brillante. Il tient pendant 2 heures au plateau de Mey sous un feu écrasant d'artillerie, et enlève la « ferme de la Maison-Blanche ».

La capitulation est signée le 28 octobre, et le 71e régiment d'infanterie de ligne va déposer ses armes au fort de Saint-Julien, mais son drapeau est détruit afin qu'il ne serve pas de trophée à l'ennemi.

Le , le 4e bataillon, formé pour la plupart de nouveaux arrivants, quitte le dépôt pour créer le 10e régiment de marche qui formera la 1re brigade de la 2e division du 13e corps d'armée[9].

Pendant que ces événements s'accomplissaient dans l'Est, le 4e bataillon du 71e RI qui, dès le début, avait été formé au dépôt, entre dans la composition du nouveau 110e régiment d'infanterie de ligne et, sous ce numéro qu'il conserve, il prend une part active aux opérations de la défense de Paris .

Le 10 octobre, la 1re compagnie du dépôt, à Lyon, reçoit l'ordre, de former quatre compagnies de 250 hommes qui sont immédiatement dirigées à l'armée de la Loire.
La 2e compagnie du dépôt, à Lyon, reçoit aussi l'ordre de former trois compagnies de 200 hommes, qui sont d'abord envoyées à Auxonne, puis à Dijon, pour prendre part à l'organisation de la défense de la place.
Le 30 octobre, à 5 heures du matin, les trois compagnies arrivent à Dijon. A 9 heures, elles sont envoyées en reconnaissance sur la route de Mirebeau. Après avoir dépassé le village de Saint-Apollinaire, elles recueillent une compagnie de chasseurs à pied qui, ayant rencontré l'ennemi dans les environs, battait en retraite devant des forces très supérieures. La 1re compagnie est alors déployée en tirailleurs et après avoir construit une tranchée-abri, elle arrête pendant deux heures la marche de l'ennemi. Le village de Saint-Apollinaire est alors occupé par les troupes françaises renforcées de quelques compagnies du 90e régiment d'infanterie et de gardes mobiles. Le général Fauconnet prend le commandement et, bien que blessé, reste au centre de la ligne, mais bientôt il tombe frappé mortellement[10]. Après une défense vigoureuse, le village de Saint-Apollinaire est pris par l'ennemi et les troupes françaises se replient sur les faubourgs et forcent l'ennemi à se retirer, mais la ville est bombardée et l'ordre est donné d'évacuer la place. Le détachement gagna Beaune, puis Nuits et est dirigé sur Lyon par voies ferrées.

Le 24 novembre 1870, les 8e compagnies des 2e et 3e bataillons du 71e régiment d'infanterie de ligne qui composaient le 29e régiment de marche furent engagés dans les combats de Chilleurs, Ladon, Boiscommun, Neuville-aux-Bois et Maizières dans le Loiret

1871 à 1914[modifier | modifier le code]

Le 11 septembre 1871, le 71e régiment d'infanterie de ligne et de 71e régiment de marche fusionnent. Le 4e bataillon et le dépôt sont envoyés de Toulon et d'Hyères à Troyes.

En 1872 et 1873, le 71e régiment s'établit au camp de Saint-Germain, puis au camp de Meudon.

En 1874 et 1875, il tient successivement garnison dans Paris et dans les bastions environnants. En exécution du décret du 29 septembre 1875, le 71e RI fait partie du 10e corps d'armée (général Forgerot), 19e division (général Lacretelle), 37e brigade (général Noël).

Le 3e bataillon et le dépôt vont à Saint-Malo, puis à Saint-Brieuc, caserne Charner érigée entre 1874 et 1876, où tout le régiment se trouve réuni depuis le 21 mai 1876. Ce lieu de casernement du régiment le restera jusqu'en 1947. Il permet d'amener à la ville une population de cantinières, vivandières, musiciens, maréchaux-ferrants, ce qui a un impact économique important sur l'économie de la ville[11].

Le 3 mai 1881, le 71e RI envoie au corps expéditionnaire de Tunisie son 2e bataillon. Embarqué sur l'Intrépide, le bataillon prend part aux opérations contre Sfax qui est enlevé après un bombardement de la flotte.
De 1881 à 1883, le bataillon occupe ensuite successivement, l'ile de Djerba, Mahdia et Sousse.
Le 15 avril 1883 il rentre en France et rejoint la caserne Charner à Saint-Brieuc.

71e régiment d'infanterie[modifier | modifier le code]

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

À la mobilisation, le régiment est caserné à Saint-Brieuc et est rattaché à la 37e brigade d'infanterie ; 19e division d'infanterie ; 10e corps d'armée.

Le régiment reste à la 19e DI d' à .

1914[modifier | modifier le code]

Bataille de la Sambre : Une lanterne des morts est élevée au cimetière français d'Auvelais (Belgique) en mémoire des soldats du 10e corps d'armée (de Rennes) et de la 37e division d'infanterie (d'Alger) tombés du 21 au pour la liberté de la Belgique et de la France. On y trouve, le commandant Georges Michon del Campo (Saint-Cyr, promotion de l'Annam - 1885/1887), chef de bataillon au 71e d'infanterie mort pour la France au combat d'Arsimont le .

1915[modifier | modifier le code]
1916[modifier | modifier le code]
1917[modifier | modifier le code]

En mai et , des soldats du 270e régiment d'infanterie dissout ont rejoint le 71e régiment d'infanterie.

1918[modifier | modifier le code]

En , des soldats du 341e régiment d'infanterie dissout, ont rejoint le 71e régiment d'infanterie.

"Régiment d'élite qui a donné les preuves de sa vaillance." Maréchal Pétain 1918.

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Une compagnie du 71e RI rend les honneurs au général Héring à Alençon, lors de manœuvres en Normandie en 1937.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Mobilisation[modifier | modifier le code]

Régiment d'active de type Nord-Est, il est mis sur pied au centre mobilisateur d'infanterie 44 de Saint-Brieuc.

Le 71e régiment d'infanterie est placé sous les ordres du colonel Astolfi, puis le du lieutenant-colonel Béguier, le du commandant Martin, le du commandant Bacquerie jusqu'à l'armistice du . Le régiment est d'abord affecté en 1939 à la 19e division d'infanterie, puis le à la 27e division d'infanterie alpine et devient alors le 71e régiment d'infanterie alpine.

Décembre 1939[modifier | modifier le code]

Combats aux avant-postes (AP) de la Sarre, d’Alsting à Welferding[12].

7-10 juin 1940[modifier | modifier le code]

Combats meurtriers à l’est de Soissons (plateau d’Acy ; Billy-sur-Aisne, où les 1re et 2e compagnies du 1er bataillon mènent une contre-attaque victorieuse le matin et font une quarantaine de prisonniers allemands ; Serches) et sur la rive gauche de l’Ourcq (Trugny[Note 2], Armentières, Nanteuil-Notre-Dame, Bruyère-sur-Fère, Coincy, Brécy, Rocourt, Épieds)[13].

Les pertes sont lourdes : 8 officiers, 32 sous-officiers, 155 caporaux et soldats tués[14] ; le lieutenant-colonel commandant le régiment, une quinzaine d’officiers et environ 200 hommes faits prisonniers[15].

10-22 juin 1940[modifier | modifier le code]

Repli, souvent à pied, des détachements encore au combat, séparés les uns des autres par l’avancée motorisée des forces allemandes, tout en menant des combats retardateurs contre l’ennemi : la Marne est traversée le [15], la Seine le 13[16], l’Yonne le 15[17], la Loire le 16[18], le Cher le 18[19].

Depuis le , les rescapés du 71e RIA et des autres unités de la 27e division d’infanterie alpine sont regroupés pour former deux bataillons[5].

22-24 juin 1940[modifier | modifier le code]

Les hommes du 71e RIA préparent la défense de la ville d’Eymoutiers (Haute-Vienne), jusqu’à l’entrée en vigueur de l’armistice le , à 1 h 30[20].

Bilan de la campagne 1939-1940[modifier | modifier le code]

Au , les effectifs du 71e RI s’élevaient à 84 officiers, 333 sous-officiers et 2 601 caporaux et soldats[21]. Le , le 71e RIA ne comptait plus que 20 officiers, 44 sous-officiers et 399 caporaux et soldats[22].

1945 à nos jours[modifier | modifier le code]

En 1947, le 71e régiment d'infanterie est stationné à Dinan.

Drapeau[modifier | modifier le code]

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions[23] :

Fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918

Décorations[modifier | modifier le code]

Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec trois citations à l'ordre de l'armée.

Il a le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.

Devise[modifier | modifier le code]

Notre Dame Guesclin

Insigne[modifier | modifier le code]

L'insigne de 1935 du régiment porte la croix de guerre et la fourragère gagnées lors de la Première Guerre mondiale[24].

Refrain[modifier | modifier le code]

« Chez vous ce n'est pas comme chez nous, à Saint-Brieuc il y a des choux. »[réf. nécessaire]

Personnages célèbres ayant servi au 71e RI[modifier | modifier le code]

Gratien Dumoulin de La Fontenelle[modifier | modifier le code]

Fils de Pierre Philippe Jacques Dumoulin de La Fontenelle et de Louise Elisabeth Pollin du Moncel, Gratien Dumoulin de La Fontenelle nait le 11 janvier 1741, à Argentan, paroisse Saint Germain[25].
Écuyer, il est reçu gendarmes de la garde du roi le 1er décembre 1755, il devient enseigne au régiment de Montmorin, le 26 novembre 1761 avec lequel il participe à la campagne de Portugal en 1762-1763. Il est promu sous-lieutenant le 19 juin 1765, lieutenant le 13 août 1770. Passé au régiment de Vivarais, il passe capitaine le 8 avril 1779, il est fait chevalier de Saint-Louis le 1er octobre 1781 et est promu lieutenant-colonel le 29 juin 1792, avant de devenir colonel du « 71e régiment d'infanterie » le 8 mars 1793.
Arrêté et emprisonné comme aristocrate, il prend sa retraite le 11 germinal an IV () tout en restant colonel commandant la garde nationale d'Argentan, jusqu'à sa mort[26]
. Il se marie le 24 novembre 1783, à L'Aigle, paroisse Saint-Barthélemy, avec Jeanne Catherine de La Roque de Monteille (1760-1833) fille de Jacques Charles Guillaume de la Roque et de Madeleine Le Grand de la Chalousière[27] avec laquelle il a :

Il est Franc-maçon, à la loge Saint Jean de l'Orient de Caen 2 juillet 1786.
Il meurt le 28 septembre 1808 en son domicile rue de la Poterie à Argentan[28],[29]

Traditions et uniformes[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Gratien Dumoulin de La Fontenelle était lieutenant colonel au corps du 29 juin 1792
  2. Commune de Bruyères-sur-Fère.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 103.
  2. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 93.
  3. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 93-95.
  4. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 149-150.
  5. a et b Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 161-162.
  6. Alexandre-Marie Quesnay de Beaurepaire Plan général de la Bataille de Jemmapes, gagnée par les Français sur les Autrichiens le 25 Novembre 1792, l'An Ier de la République Française.
  7. Les Kabyles du Djurdjura
  8. Histoire de la commune d'Amanvillers
  9. Opération du 13e corps et de la 3e armée durant le Siège de Paris (1870) par le général Vinoy, pages 7 et 15
  10. Dijon : général Fauconnet, sa vie pour Dijon
  11. Yolaine Coutentin et Gérard Ringuenoir, Saint-Brieuc d'hier à aujourd'hui, Saint-Avertin, Edition Alan Sutton, , 127 p., p. 74
  12. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 47-70.
  13. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 117-150.
  14. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), ill. entre p. 184 et p. 185.
  15. a et b Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 150.
  16. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 156.
  17. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 158.
  18. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 161.
  19. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 162-163.
  20. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 165.
  21. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 177.
  22. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 181.
  23. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  24. Luc Binet, « Croix de guerre et fourragères: Meubles symboliques rares », Revue historique des Armées, no 282,‎ , p. 114–115 (ISSN 0035-3299, DOI 10.3917/rha.282.0114, lire en ligne, consulté le )
  25. BMS Argentan, paroisse Saint-Germain, registre paroissial 1741-1745, cote 3NUMECRP6/AC006_26, Acte de naissance de Gratien Dumoulin de La Fontenelle, page 4/167, dernier acte page de gauche
  26. Famille du Moulin
  27. BMS L'Aigle, paroisse Saint-Barthélémy, registre paroissial 1771-1785, cote 3NUMECRP214/EDPT342_50_3, acte de mariage page 103-105/167
  28. Registre d'Etat Civil Argentan, D+T, Document 3NUMECEC6/3E2_006_47 ( An XI-1812 ), page 264/441, acte N°124
  29. Gustave Chaix d'Est-Ange : Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome XV, pages 56-57

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]