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« Pascal Blanchard (historien) » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Pascal Blanchard|Blanchard}}
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'''Pascal Blanchard''', né le {{date de naissance|2|juillet|1964}}, est un [[historien]] controversé (docteur en histoire de l’[[université Panthéon-Sorbonne]]), [[Documentaire|documentariste]], [[Essai|essayiste]] et co-directeur d'[[Agence de communication|agence]] française de communication-muséographique. Il est spécialisé dans l'[[Empire colonial français]], les [[études postcoloniales]] et l'[[histoire de l'immigration]]. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment contribué à une meilleure connaissance du phénomène des [[Zoo humain|zoos humains]].
'''Pascal Blanchard''', né le {{date de naissance|2|juillet|1964}}, est un [[historien]] (docteur en histoire de l’[[université Panthéon-Sorbonne]]), [[Documentaire|documentariste]], [[Essai|essayiste]] et co-directeur d'[[Agence de communication|agence]] française de communication-muséographique. Il est spécialisé dans l'[[Empire colonial français]], les [[études postcoloniales]] et l'[[histoire de l'immigration]]. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment contribué à une meilleure connaissance du phénomène des [[Zoo humain|zoos humains]] et de l'histoire des imaginaires coloniaux.

Ses ouvrages ou son approche du passé colonial ont fait l'objet de nombreuses réactions médiatique, mais aussi de critiques et déclenché des débats avec des historiens et des journalistes lui reprochant d'être un intellectuel engagé et de donner une image réductrice, voire militante du passé colonial.


== Formation ==
== Formation ==
Après des études en [[génie civil]] à l'École du bâtiment et des travaux publics (EBTP) de [[Vincennes]], il décide de suivre des études d'histoire.
Après des études en [[génie civil]] à l'École du bâtiment et des travaux publics (EBTP) de [[Vincennes]], il décide de suivre des études d'histoire.


Auteur d'une thèse sur le « [[Nationalisme]] et colonialisme. ''Idéologie coloniale, discours sur l’Afrique et les Africains de la droite nationaliste française, des années 30 à la Révolution nationale.'' », à la suite de ses recherches au Centre de recherches africaines de la rue Mahler à Paris, Pascal Blanchard est titulaire d'un [[doctorat]] en histoire<ref>[http://www.sudoc.fr/086542257 ''Nationalisme et colonialisme : Idéologie coloniale, discours sur l'Afrique et les Africains de la Droite nationaliste française, des années 30 à la Révolution Nationale''] (1994) sous la direction de [[Jean Devisse]], 3 vol. 717 pp.</ref> obtenu en 1994 à l'[[université Panthéon-Sorbonne]].
Auteur d'une thèse sur le « ''[[Nationalisme]] et colonialisme'' : ''Idéologie coloniale, discours sur l’Afrique et les Africains de la droite nationaliste française, des années 30 à la Révolution nationale'' », à la suite de ses recherches au Centre de recherches africaines de la rue Mahler à Paris, Pascal Blanchard est titulaire d'un [[doctorat]] en histoire<ref>[http://www.sudoc.fr/086542257 ''Nationalisme et colonialisme : Idéologie coloniale, discours sur l'Afrique et les Africains de la Droite nationaliste française, des années 30 à la Révolution Nationale''] (1994) sous la direction de [[Jean Devisse]], 3 vol. 717 pp.</ref> obtenu en 1994 à l'[[université Panthéon-Sorbonne]].


Membres du jury de la thèse (Mention Très Honorable, Félicitations du Jury) : directeur de thèse-rapporteur le professeur [[Jean Devisse]] (spécialiste de l’Afrique) ; [[Annie Rey-Goldzeiguer|Annie Rey Goldzeiguer]] présidente de jury, professeure à l’[[Université de Reims-Champagne-Ardenne|université de Reims]] (spécialiste du Maghreb colonial et de l’Algérie), [[Gilles Boëtsch]], directeur de recherches au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], anthropologue, directeur de l’UMR 221 (spécialiste de l’anthropologie biologique et du racisme), Marc Lagana, professeur à l’[[université de Montréal]] (spécialiste du parti colonial et de l’histoire coloniale), [[Jean-François Sirinelli]], professeur à l’[[Université Lille-III|université de Lille-III]] (spécialistes des droites nationalistes et des idées politiques au {{s-|XX}} en France) ; [[Daniel Rivet]], professeur à Paris I (spécialiste du Maghreb colonial et du Maroc).
Membres du jury de la thèse (Mention Très Honorable, Félicitations du Jury) : directeur de thèse-rapporteur le professeur [[Jean Devisse]] (spécialiste de l’Afrique) ; [[Annie Rey-Goldzeiguer|Annie Rey Goldzeiguer]] présidente de jury, professeure à l’[[Université de Reims-Champagne-Ardenne|université de Reims]] (spécialiste du Maghreb colonial et de l’Algérie), [[Gilles Boëtsch]], directeur de recherches au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], anthropologue, directeur de l’UMR 221 (spécialiste de l’anthropologie biologique et du racisme), Marc Lagana, professeur à l’[[université de Montréal]] (spécialiste du parti colonial et de l’histoire coloniale), [[Jean-François Sirinelli]], professeur à l’[[Université Lille-III|université de Lille-III]] (spécialistes des droites nationalistes et des idées politiques au {{s-|XX}} en France) ; [[Daniel Rivet]], professeur à Paris I (spécialiste du Maghreb colonial et du Maroc).
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== Carrière professionnelle ==
== Carrière professionnelle ==
Il a été chercheur-associé au Laboratoire CERSOI (Centre d'études et de recherche sur les sociétés de l'océan Indien) (Aix-en-Provence) GDR 015 CNRS / Aix-en-Provence), 1995-2000 (dirigé par [[Hubert Gerbeau]]).
Il commence sa carrière en tant que a été chercheur-associé au Laboratoire CERSOI (Centre d'études et de recherche sur les sociétés de l'océan Indien) (Aix-en-Provence) GDR 015 CNRS / Aix-en-Provence), 1995-2000 (dirigé par [[Hubert Gerbeau]]).


Chercheur-associé au GDR 2322 et UMR 6578 du [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] Anthropologie des représentations du corps, Groupe de recherche Anthropologie des représentations du corps (Marseille), Faculté de médecine de Marseille (La Timone), 2000-2008 (dirigé par [[Gilles Boëtsch]]).
Puis il a été chercheur-associé au GDR 2322 et UMR 6578 du [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] Anthropologie des représentations du corps, Groupe de recherche Anthropologie des représentations du corps (Marseille), Faculté de médecine de Marseille (La Timone), 2000-2008 (dirigé par [[Gilles Boëtsch]]).


Il est, depuis 2008 et jusqu'en novembre 2020, chercheur associé au Laboratoire Communication et Politique du CNRS<ref>{{Lien web |titre=Communication et Politique |url=http://www.lcp.cnrs.fr/ |site=lcp.cnrs.fr |consulté le=2016-08-02}}.</ref>(dirigé par [[Isabelle Veyrat-Masson]]).
Il est ensuite de 2008 à novembre 2020, chercheur associé au Laboratoire Communication et Politique du CNRS<ref>{{Lien web |titre=Communication et Politique |url=http://www.lcp.cnrs.fr/ |site=lcp.cnrs.fr |consulté le=2016-08-02}}.</ref>(dirigé par [[Isabelle Veyrat-Masson]]).


Depuis 2019, Pascal Blanchard est membre du Comité d'orientation<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le Club XXIe Siècle se dote d'un comité d'orientation |url=http://club21siecle.org/2019/04/15/club-xxie-siecle-se-dote-dun-comite-dorientation/ |site=Club {{s-|XXI}} |date=2019-04-15 |consulté le=2020-05-11}}</ref> du [[Club XXIe siècle|Club {{s-|XXI}}]], une association loi 1901 dont l'objectif est la promotion positive de la diversité et de l'égalité des chances<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le Club |url=http://club21siecle.org/le-club/ |site=Club {{s-|XXI}} |consulté le=2020-05-11}}</ref>.
Depuis 2019, Pascal Blanchard est membre du Comité d'orientation<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le Club XXIe Siècle se dote d'un comité d'orientation |url=http://club21siecle.org/2019/04/15/club-xxie-siecle-se-dote-dun-comite-dorientation/ |site=Club {{s-|XXI}} |date=2019-04-15 |consulté le=2020-05-11}}</ref> du [[Club XXIe siècle|Club {{s-|XXI}}]], une [[association loi de 1901]] dont l'objectif est la promotion positive de la diversité et de l'égalité des chances<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le Club |url=http://club21siecle.org/le-club/ |site=Club {{s-|XXI}} |consulté le=2020-05-11}}</ref>.


Depuis décembre 2020, il est chercheur-associé au Centre d'histoire internationale et d'études politiques de la mondialisation (CHRIM)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le CRHIM |url=https://www.unil.ch/crhim/fr/home/menuinst/le-crhim.html |site=www.unil.ch |consulté le=2022-11-10}}</ref> à l'[[université de Lausanne]] (UNIL).
Depuis décembre 2020, il est chercheur-associé au Centre d'histoire internationale et d'études politiques de la mondialisation (CHRIM)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le CRHIM |url=https://www.unil.ch/crhim/fr/home/menuinst/le-crhim.html |site=www.unil.ch |consulté le=2022-11-10}}</ref> à l'[[université de Lausanne]] (UNIL).


Fin 2020, il est chargé par [[Nadia Hai]], ministre déléguée à la Ville de conduire un comité scientifique paritaire comprenant {{nobr|18 personnes}} au total, des historiens dont [[Pascal Ory]], des responsables associatifs ([[Aïssata Seck]], de la [[Fondation pour la mémoire de l'esclavage]]), les écrivains [[Leïla Slimani]] et [[David Diop (écrivain)|David Diop]], l'actrice [[Rachel Khan]] et la journaliste [[Isabelle Giordano]]. Ce comité doit établir un recueil de noms de 300 à 400 fiches biographiques concernant des personnalités « qui ont contribué à notre Histoire mais n'ont pas encore trouvé leur place dans notre mémoire collective », mis à dispositions des collectivités territoriales en vue de renouveler les noms de rues ou d'établissements publics. Il devait être rendu public en janvier 2021<ref>article du figaro.fr du 16 décembre 2020 : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/comment-le-gouvernement-veut-diversifier-les-noms-de-rue/ar-BB1bZ1M7</ref>. Il a été remis le {{date-|12 mars 2021}} à [[Jacqueline Gourault]], [[Ministère de la Cohésion des territoires|ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales]] et à Nadia Hai, [[Ministre chargé de la Ville|ministre chargée de la Ville]], et publié le même jour, sous le nom de ''[[Portraits de France]]''<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Conseil scientifique |auteur institutionnel=Ministère chargé de la ville |titre=Portraits de France |url=https://www.cohesion-territoires.gouv.fr/sites/default/files/2021-03/Portraits-de-France-PRINT-2.pdf |format=pdf |site=www.cohesion-territoires.gouv.fr |date=mars 2021 |consulté le=14 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.vie-publique.fr/en-bref/279102-noms-de-personnes-dans-lespace-public-promouvoir-la-diversite Noms de rues : une liste de 318 personnalités pour promouvoir la diversité], Vie publique, 23 mars 2021</ref>{{,}}<ref> [https://www.franceinter.fr/societe/318-personnalites-de-la-diversite-pour-des-noms-de-rues-choisissez-lance-pascal-blanchard-aux-maires 318 personnalités de la diversité pour des noms de rues : "Choisissez !", lance Pascal Blanchard aux maires], France Inter, 14 mars 2021</ref>.
Fin 2020, il est chargé par [[Nadia Hai]], [[Ministre chargé de la Ville|ministre déléguée chargée de la Ville]] de conduire un comité scientifique paritaire comprenant {{nobr|18 personnes}} au total, des historiens dont [[Pascal Ory]], des responsables associatifs ([[Aïssata Seck]], directrice de la [[Fondation pour la mémoire de l'esclavage]]), les écrivains [[Leïla Slimani]] et [[David Diop (écrivain)|David Diop]], l'actrice-écrivaine [[Rachel Khan]] et la journaliste [[Isabelle Giordano]]. Ce comité doit établir un recueil de noms de 300 à 400 fiches biographiques concernant des personnalités « qui ont contribué à notre Histoire mais n'ont pas encore trouvé leur place dans notre mémoire collective », mis à disposition des collectivités territoriales en vue de renouveler les noms de rues ou d'établissements publics. Il devait être rendu public en janvier 2021<ref>article du figaro.fr du 16 décembre 2020 : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/comment-le-gouvernement-veut-diversifier-les-noms-de-rue/ar-BB1bZ1M7</ref>. Il a été remis le {{date-|12 mars 2021}} à [[Jacqueline Gourault]], [[Ministère de la Cohésion des territoires|ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales]] et à Nadia Hai, et publié le même jour, sous le nom de ''[[Portraits de France]]''<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Conseil scientifique |auteur institutionnel=Ministère chargé de la ville |titre=Portraits de France |url=https://www.cohesion-territoires.gouv.fr/sites/default/files/2021-03/Portraits-de-France-PRINT-2.pdf |format=pdf |site=www.cohesion-territoires.gouv.fr |date=mars 2021 |consulté le=14 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.vie-publique.fr/en-bref/279102-noms-de-personnes-dans-lespace-public-promouvoir-la-diversite Noms de rues : une liste de 318 personnalités pour promouvoir la diversité], Vie publique, 23 mars 2021</ref>{{,}}<ref> [https://www.franceinter.fr/societe/318-personnalites-de-la-diversite-pour-des-noms-de-rues-choisissez-lance-pascal-blanchard-aux-maires 318 personnalités de la diversité pour des noms de rues : "Choisissez !", lance Pascal Blanchard aux maires], France Inter, 14 mars 2021</ref>.

=== Interventions dans les médias ===
Pascal Blanchard est, et a été chroniqueur dans plusieurs émissions, comme ''[[28 minutes]]'' sur [[Arte]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=28 minutes - Le club - Énergie / Colère sociale / Liz Truss (21/10/2022) - Regarder l’émission complète |url=https://www.arte.tv/fr/videos/109500-035-A/28-minutes/ |site=ARTE |consulté le=2022-11-02}}</ref> ou ''la Grande table'' sur [[France culture]], mais aussi les Informés sur [[France Info]].


== Travaux ==
== Travaux ==


=== Spécialisation en études coloniales et post-coloniales & dans l'histoire de l'immigration ===
=== Spécialisation en études coloniales et post-coloniales & dans l'histoire de l'immigration ===
Le domaine d'intervention de Pascal Blanchard est le « fait colonial », les immigrations « des Suds » en France, l'imaginaire colonial, l'histoire des présences combattantes et sportives en France et l'histoire du corps. Il intervient régulièrement dans les débats pour promouvoir un autre rapport du présent au passé colonial, aux questions de l'identité et à la relation à l'histoire des immigrations « des Suds » (coloniales et [[Postcolonialisme|post-coloniales]]) en France. En parallèle, il a travaillé sur la notion de « culture coloniale » en s’attachant aux conséquences, dans les métropoles, des enjeux coloniaux et ses influences idéologiques dans les domaines de la culture, de la politique, des expositions et de la littérature.
Le domaine d'intervention de Pascal Blanchard est le « fait colonial », les immigrations « des Suds » et les immigrations européennes en France, l'imaginaire colonial, l'histoire des présences combattantes et sportives en France et l'histoire du corps.


Pascal Blanchard est avec Eric Deroo à l'origine de la publication d'une série de huit ouvrages intitulée ''Un siècle d’immigration des Suds en France ({{sp|XIX|-|XX|s}})'' publication qui s'échelonne entre 2001 et 2010<ref>Stéphanie Binet, «Quand la France imaginait ses immigrés», ''Libération'' le 26 février 2010, reproduit dans {{Lien web |langue=fr |prénom=Histoire coloniale et |nom=postcoloniale |titre=“Un siècle d’immigration des Suds en France”, par l’Achac |url=https://histoirecoloniale.net/Un-siecle-d-immigration-des-Suds-en-France-par-l-Achac.html |site=histoirecoloniale.net |date=2010-02-28 |consulté le=2022-12-02}}</ref>. Il co-anime dans le cadre de ce travail une équipe de {{nobr|150 chercheurs}} et historiens, en partenariat avec de nombreuses institutions, collectivités territoriales, des associations, groupes de recherches et universités, pour proposer une histoire des migrations coloniales sur le territoire hexagonal (''Le Paris noir'' ; ''Le Paris Asie'' ; ''Le Paris arabe'' ; ''Marseille, Porte sud''; ''Sud-Ouest, Porte des outre-mer'' ; ''Lyon, Capitale des outre-mers'' ; ''Frontière d’empire du Nord à l’Est'' ; ''Grand-Ouest, mémoire des outre-mers''…). Il coordonne l'édition de ces huit ouvrages chez La Découverte dans un coffret rassemblant {{formatnum:4500}} documents iconographiques, près de 150 contributions et une anthologie de l'histoire de l'immigration des Suds en France. Dans le prolongement de ce coffret, il a dirigé la réalisation d'une quinzaine d'expositions itinérantes (spécifiquement régionales) qui retracent dans chaque région un siècle de présence migratoire.
Pascal Blanchard est avec Eric Deroo à l'origine de la publication d'une série de huit ouvrages intitulée ''Un siècle d’immigration des Suds en France ({{sp|XIX|-|XX|s}})'' publication qui s'échelonne entre 2001 et 2010<ref>Stéphanie Binet, «Quand la France imaginait ses immigrés», ''Libération'' le 26 février 2010, reproduit dans {{Lien web |langue=fr |prénom=Histoire coloniale et |nom=postcoloniale |titre=“Un siècle d’immigration des Suds en France”, par l’Achac |url=https://histoirecoloniale.net/Un-siecle-d-immigration-des-Suds-en-France-par-l-Achac.html |site=histoirecoloniale.net |date=2010-02-28 |consulté le=2022-12-02}}</ref>.


=== [[Groupe de recherche Achac]] ===
=== Groupe de recherche Achac ===
En 1989, avant la fin de ses études d'histoire, il fonde, avec [[Nicolas Bancel]], des chercheurs et divers politiques, le [[Groupe de recherche Achac]] qui se fixe l'objectif de travailler {{citation|sur les représentations et les imaginaires coloniaux et postcoloniaux}}.
En 1989, avant la fin de ses études d'histoire, il fonde, avec [[Nicolas Bancel]] et des chercheurs, le [[Groupe de recherche Achac]] qui se fixe l'objectif de travailler {{citation|sur les représentations et les imaginaires coloniaux et postcoloniaux}}.
L'Achac se définit comme {{incise|{{cita|un collectif de chercheurs constitué autour d'un réseau international d’universitaires et de chercheurs}} travaillant sur {{cita|plusieurs champs liés à la question coloniale et postcoloniale (idéologies politiques de la colonisation, développement des cultures coloniales et postcoloniales ; zoos humains et spectacles ethniques, représentations de l’altérité ; histoire militaire et troupes coloniales), mais aussi à l’histoire des immigrations des suds à travers différents programmes<ref name="ahac">{{lien web|url=http://www.achac.com/qui-sommes-nous|titre=Qui sommes-nous ?|site=achac.com|consulté=22 décembre 2017}}</ref>}}.}}

Le travail de recherche s'est attaché dans un premier temps aux notions de stéréotypes et d’imaginaires<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Francis Delabarre|titre=Images d’empire|éditeur=La Martinière|date=1996}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Farid Abdelouahab, Pascal Blanchard|titre=Les années 30, et si l’histoire recommençait ?|éditeur=La Martinière|date=2017}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch|titre=Le racisme en images|éditeur=La Martinière|date=21 octobre 2021}}</ref>. À travers plusieurs programmes et ouvrages (''L'Appel à l'Afrique'', ''Zoos humains'', ''L'Autre et nous'', ''Corps & couleurs''…), il a cherché à analyser les prolongements contemporains de la représentation coloniale, mais aussi l'impact des représentations pendant la période coloniale<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Albert, Bernard Andrieu, Gilles Boëtsch, Dominique Chevé, Pascal Blanchard|titre=Coloris Corpus|éditeur=CNRS Éditions|date=2008}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire, Nicolas Bancel|titre=Culture coloniale en France de la révolution française à nos jours|éditeur=CNRS Éditions|date=2008}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gilles Boëtsch, Dominique Chevé, Pascal Blanchard|titre=Corps et couleurs|éditeur=CNRS Éditions|date=2008}}</ref>. En 2004, il dirige avec Nicolas Blancel, [[Gilles Boëtsch]], [[Éric Deroo]] et [[Sandrine Lemaire]] un ouvrage intitulé les ''Zoos humains: au temps des exhibitions humaines'', consacrées notamment aux grandes expositions coloniales du {{sp-|XIX|au|XX}}, notamment celle de 1931<ref>Jean-François Bert, « Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Gilles Boetsch, Éric Deroo, Sandrine Lemaire, dirs, Zoos humains. De la Vénus hottentote aux reality shows », ''Questions de communication'' [En ligne], 3 | 2003, mis en ligne le 09 août 2013, consulté le 02 décembre 2022. URL : http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/7539 ; DOI : https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.7539</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Zoos humains: comment l'autre devient un animal de foire |url=https://www.lesinrocks.com/livres/zoos-humains-comment-lautre-devient-un-animal-de-foire-34724-11-12-2011/ |site=Les Inrocks |consulté le=2022-12-02}}</ref>. Il a cherché à suivre les mécanismes qui structurent la relation entre colonisé et colonisateur et fut l'un des premiers chercheurs en France (''Images et colonies'', 1993<ref>{{Lien web |titre=Persée |url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_1994_num_42_1_3055_t1_0129_0000_3}}</ref>) à souligner l'importance des imaginaires dans l'élaboration d'une pensée coloniale{{note|« Le corps et les couleurs de la peau sont des éléments centraux des compositions : le corps comme espace d'inscription de catégorisation raciale et culturelle mais aussi comme part étrange, érotique et exotique de l'« Autre » ; les couleurs comme mode de différenciation des populations colonisées, entre elles et par rapport au blanc. Les couleurs de la différence se constituent en code où chacun a désormais sa ''place'' dans le monde colonial. », Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, « Corps et couleurs dans les affiches françaises coloniales et ethnographiques », dans ''Coloris Corpus'', CNRS Éditions, Paris, 2008, {{p.|277}}. Le dernier volet de ce travail a été publié par Liverpool University Press (2008), dans le cadre d’un ouvrage collectif, version revue et augmentée du travail de 2002, sous le titre : ''{{lang|en|Human Zoos. Science and Spectacle in the Age of Colonial Empires}}''|groupe="n"}}. Deux de ses derniers ouvrages s’inscrivent dans cette perspective : ''Le Racisme en images'' (2021) et ''Colonisation & propagande'' - ''Le pouvoir de l’image'' (2022)


=== Co-réalisation de documentaires ===
=== Co-réalisation de documentaires ===
En 2014, avec [[Rachid Bouchareb]], il co-réalise une série de 50 films ''Frères d'armes. Ils se sont battus pour la France ''depuis plus d'un siècle''<ref>{{Lien web |titre=frères d'armes |url=http://www.seriefreresdarmes.com/}}</ref>'', suivi de la série de 45 films Champions de France en 2015-2016. En 2017, il propose, en coréalisation avec [[Lucien Jean-Baptiste]], une troisième série de 42 portraits, toujours pour [[France Télévisions|France télévisions]], intitulée ''Artistes de France.''
En 2014, avec [[Rachid Bouchareb]], il co-réalise une série de 50 films ''[[Frères d'armes (série française)|Frères d'armes]]. Ils se sont battus pour la France ''depuis plus d'un siècle<ref>{{Lien web |langue=fr |titre="Frères d'armes" : ces étrangers qui se sont battus pour la France |url=https://www.lepoint.fr/culture/freres-d-armes-ces-etrangers-qui-se-sont-battus-pour-la-france-30-05-2014-1829517_3.php |site=Le Point |date=2014-05-30 |consulté le=2024-05-07}}</ref>, suivi de la série de 45 films ''[[Champions de France]]'' en 2015-2016. En 2017, il propose, en coréalisation avec [[Lucien Jean-Baptiste]], une troisième série de 42 portraits, toujours pour [[France Télévisions|France télévisions]], intitulée ''Artistes de France.''


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Le documentaire ''Décolonisations: du sang et des larmes'', réalisé avec [[David Korn-Brzoza]] en 2020 propose des images d'archives peu connues<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Télévision. La décolonisation, une histoire de cohérence |url=https://www.humanite.fr/medias/decolonisation/television-la-decolonisation-une-histoire-de-coherence-694433 |site=L'Humanité |date=2020-10-05 |consulté le=2022-12-02}}</ref> et des témoignages de descendants de victimes de la décolonisation<ref>{{Article|langue=fr|titre=« Décolonisations, du sang et des larmes » : la souffrance et l’amertume en héritage|périodique=Le Monde.fr|date=2021-01-13|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/01/13/decolonisations-du-sang-et-des-larmes-la-souffrance-et-l-amertume-en-heritage_6066161_3246.html|consulté le=2022-12-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Sur France 2, “Décolonisations, du sang et des larmes” fait entendre les voix meurtries d’une histoire occultée |url=https://www.telerama.fr/television/sur-france-2-decolonisations-du-sang-et-des-larmes-fait-entendre-les-voix-meurtries-dune-histoire-6703589.php |site=Télérama |date=2020-10-06 |consulté le=2022-12-02}}</ref>; il prend appui sur un ouvrage, ''Décolonisations françaises. La chute d'un Empire'', aux éditions de la Martinière, également publié en 2020<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Malick |nom=Diawara |titre=Docu télé – France 2 : « Décolonisations, du sang et des larmes » |url=https://www.lepoint.fr/afrique/docu-tele-france-2-decolonisations-du-sang-et-des-larmes-06-10-2020-2395226_3826.php |site=Le Point |date=2020-10-06 |consulté le=2022-12-02}}</ref> ; il évoque« le travail forcé, les croix marquées au rasoir sur les visages, les mauvaises pommes de terre données ''« aux colonisés et aux cochons'' » »<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=« Décolonisations, du sang et des larmes », une soirée pour panser les décolonisations françaises|périodique=La Croix|date=2020-10-06|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Culture/Decolonisations-sang-larmes-soiree-panser-decolonisations-francaises-2020-10-06-1201117871|consulté le=2022-12-02}}</ref> et montre ce que les livres scolaires ont longtemps passé sous silence<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Malika El |nom=Kettani |titre="Décolonisations, du sang et des larmes" : la parole aux décolonisés |url=https://www.lecourrierdelatlas.com/decolonisations-du-sang-et-des-larmes-la-parole-aux-decolonises/ |site=lecourrierdelatlas |date=2020-10-07 |consulté le=2022-12-02}}</ref>. Le documentaire, vu par deux millions et demi de téléspectateurs<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Décolonisations en « prime time » : phénomène éditorial et médiatique de 2020 |url=https://www.rfi.fr/fr/afrique/20201231-d%C3%A9colonisations-en-prime-time-ph%C3%A9nom%C3%A8ne-%C3%A9ditorial-et-m%C3%A9diatique-de-2020 |site=RFI |date=2020-12-31 |consulté le=2022-12-02}}</ref>, a le mérite, Selon ''[[El Watan]]'', de porter à la connaissance du grand public des pratiques coloniales telles que « la torture, le massacre de populations civiles, l’élimination des opposants et jusqu’à l’utilisation du napalm » qui entrent en contradiction avec les valeurs humanistes<ref>{{Lien web |titre=Décolonisations : du sang et des larmes sur France 2 : Le documentaire-événement de la rentrée {{!}} El Watan |url=https://www.elwatan.com/edition/culture/decolonisations-du-sang-et-des-larmes-sur-france-2-le-documentaire-evenement-de-la-rentree-24-10-2020 |site=www.elwatan.com |consulté le=2022-12-02}}</ref>. Les représentations des colonies par le discours officiel français sont confrontées aux paroles des témoins<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La décolonisation autrement |url=https://www.lhistoire.fr/médias/la-décolonisation-autrement |site=www.lhistoire.fr |consulté le=2022-12-02}}</ref>. Le documentaire se distingue par la qualité du travail de contextualisation historique selon ''[[Le Nouvel Observateur]]''<ref name="obs">{{Lien web |langue=fr |titre=« Décolonisations, du sang et des larmes », le déclin annoncé de l’Empire français |url=https://www.nouvelobs.com/tv/20201006.OBS34354/decolonisations-du-sang-et-des-larmes-le-declin-annonce-de-l-empire-francais.html |site=L'Obs |date=2020-10-06 |consulté le=2022-12-02}}</ref>, le contexte étant d'abord celui de la Seconde Guerre mondiale puis celui de la Guerre froide ; il attire l'attention sur des responsabilités toujours « non assumées »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Myriam |nom=Attaf |titre=« Décolonisations : du sang et des larmes » : un documentaire pour assumer la violence du passé colonial français |url=https://www.saphirnews.com/Decolonisations-du-sang-et-des-larmes-un-documentaire-pour-assumer-la-violence-du-passe-colonial-francais_a27447.html |site=SaphirNews.com {{!}} Quotidien d’actualité sur le fait musulman en France |consulté le=2022-12-02}}</ref>. Parmi les intervenants, certains sont célèbres comme des membres du groupe [[Zebda]], [[Manu Dibango]], la journaliste [[Mélanie Wanga]], l’ex-footballeur [[Lilian Thuram]], et « permettent d’incarner au présent les blessures de l’histoire » selon ''[[Jeune Afrique]]''<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Décolonisations : la télévision française pose enfin des images sur l’horreur – Jeune Afrique |url=https://www.jeuneafrique.com/1055545/culture/decolonisations-la-television-francaise-pose-enfin-des-images-sur-lhorreur/ |site=JeuneAfrique.com |consulté le=2022-12-02}}</ref>.
Il a participé à la réalisation de plusieurs documentaires télévisés : ''Les Zoos humains'', [[Arte]], [[2002]] ; ''Paris couleurs''<ref>{{Lien web |titre=site du Groupe de recherche achac |url=http://www.achac.com/?O=97}}</ref>, France 3, [[2005]] ; ''Des noirs en couleur. L’histoire des joueurs afro-antillais et néo-calédoniens en équipe de [[France]] de football''<ref>{{Lien web |titre=Africultures |url=http://www.africultures.com/php/index.php?nav=film&no=5871}}</ref>, [[Canal+]], [[2008]], ''Noirs de France ''(en trois parties), [[France 5]], 2012, ''Les Bleus, une autre histoire de France'', [[France 2]], 2016'', Sauvages, au cœur des zoos humains'', Arte, 2018'', Décolonisations. Du sang et des larmes'' (en 2 parties), [[France 2]], 2020) et a collaboré à plus d'une dizaine de films de fiction ou documentaires.


Il a participé à la réalisation de plusieurs documentaires télévisés :
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Le documentaire ''Décolonisations: du sang et des larmes'', réalisé avec [[David Korn-Brzoza]] en 2020 propose des images d'archives peu connues<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Télévision. La décolonisation, une histoire de cohérence |url=https://www.humanite.fr/medias/decolonisation/television-la-decolonisation-une-histoire-de-coherence-694433 |site=L'Humanité |date=2020-10-05 |consulté le=2022-12-02}}</ref> et des témoignages de descendants de victimes de la décolonisation<ref>{{Article|langue=fr|titre=« Décolonisations, du sang et des larmes » : la souffrance et l’amertume en héritage|périodique=Le Monde.fr|date=2021-01-13|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/01/13/decolonisations-du-sang-et-des-larmes-la-souffrance-et-l-amertume-en-heritage_6066161_3246.html|consulté le=2022-12-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Sur France 2, “Décolonisations, du sang et des larmes” fait entendre les voix meurtries d’une histoire occultée |url=https://www.telerama.fr/television/sur-france-2-decolonisations-du-sang-et-des-larmes-fait-entendre-les-voix-meurtries-dune-histoire-6703589.php |site=Télérama |date=2020-10-06 |consulté le=2022-12-02}}</ref>; il prend appui sur un ouvrage, ''Décolonisations françaises. La chute d'un Empire'', aux éditions de la Martinière, également publié en 2020<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Malick |nom=Diawara |titre=Docu télé – France 2 : « Décolonisations, du sang et des larmes » |url=https://www.lepoint.fr/afrique/docu-tele-france-2-decolonisations-du-sang-et-des-larmes-06-10-2020-2395226_3826.php |site=Le Point |date=2020-10-06 |consulté le=2022-12-02}}</ref> ; il évoque« le travail forcé, les croix marquées au rasoir sur les visages, les mauvaises pommes de terre données ''« aux colonisés et aux cochons'' » »<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=« Décolonisations, du sang et des larmes », une soirée pour panser les décolonisations françaises|périodique=La Croix|date=2020-10-06|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Culture/Decolonisations-sang-larmes-soiree-panser-decolonisations-francaises-2020-10-06-1201117871|consulté le=2022-12-02}}</ref> et montre ce que les livres scolaires ont longtemps passé sous silence<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Malika El |nom=Kettani |titre="Décolonisations, du sang et des larmes" : la parole aux décolonisés |url=https://www.lecourrierdelatlas.com/decolonisations-du-sang-et-des-larmes-la-parole-aux-decolonises/ |site=lecourrierdelatlas |date=2020-10-07 |consulté le=2022-12-02}}</ref>. Le documentaire, vu par deux millions et demi de téléspectateurs<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Décolonisations en « prime time » : phénomène éditorial et médiatique de 2020 |url=https://www.rfi.fr/fr/afrique/20201231-d%C3%A9colonisations-en-prime-time-ph%C3%A9nom%C3%A8ne-%C3%A9ditorial-et-m%C3%A9diatique-de-2020 |site=RFI |date=2020-12-31 |consulté le=2022-12-02}}</ref>, a le mérite, Selon ''El Watan'', de porter à la connaissance du grand public des pratiques coloniales telles que « la torture, le massacre de populations civiles, l’élimination des opposants et jusqu’à l’utilisation du napalm » qui entrent en contradiction avec les valeurs humanistes<ref>{{Lien web |titre=Décolonisations : du sang et des larmes sur France 2 : Le documentaire-événement de la rentrée {{!}} El Watan |url=https://www.elwatan.com/edition/culture/decolonisations-du-sang-et-des-larmes-sur-france-2-le-documentaire-evenement-de-la-rentree-24-10-2020 |site=www.elwatan.com |consulté le=2022-12-02}}</ref>. Les représentations des colonies par le discours officiel français sont confrontées aux paroles des témoins<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La décolonisation autrement |url=https://www.lhistoire.fr/médias/la-décolonisation-autrement |site=www.lhistoire.fr |consulté le=2022-12-02}}</ref>. Le documentaire se distingue par la qualité du travail de contextualisation historique selon ''Le Nouvel Observateur''<ref name="obs">{{Lien web |langue=fr |titre=« Décolonisations, du sang et des larmes », le déclin annoncé de l’Empire français |url=https://www.nouvelobs.com/tv/20201006.OBS34354/decolonisations-du-sang-et-des-larmes-le-declin-annonce-de-l-empire-francais.html |site=L'Obs |date=2020-10-06 |consulté le=2022-12-02}}</ref>, le contexte étant d'abord celui de la Seconde Guerre mondiale puis celui de la Guerre froide ; il attire l'attention sur des responsabilités toujours « non assumées »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Myriam |nom=Attaf |titre=« Décolonisations : du sang et des larmes » : un documentaire pour assumer la violence du passé colonial français |url=https://www.saphirnews.com/Decolonisations-du-sang-et-des-larmes-un-documentaire-pour-assumer-la-violence-du-passe-colonial-francais_a27447.html |site=SaphirNews.com {{!}} Quotidien d’actualité sur le fait musulman en France |consulté le=2022-12-02}}</ref>. Parmi les intervenants, certains sont célèbres comme des membres du groupe [[Zebda]], [[Manu Dibango]], la journaliste [[Mélanie Wanga]], l’ex-footballeur [[Lilian Thuram]], et « permettent d’incarner au présent les blessures de l’histoire » selon ''[[Jeune Afrique]]''<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Décolonisations : la télévision française pose enfin des images sur l’horreur – Jeune Afrique |url=https://www.jeuneafrique.com/1055545/culture/decolonisations-la-television-francaise-pose-enfin-des-images-sur-lhorreur/ |site=JeuneAfrique.com |consulté le=2022-12-02}}</ref>. Le film {{pertinence contestée|a fait l'objet d'une controverse dans [[Le Figaro]] avec les historiens [[Pierre Vermeren]] - un des animateurs de l'Observatoire du décolonialisme - et [[Jean-Louis Margolin]] qui y ont vu une œuvre purement {{citation|commerciale}} présentant une {{citation|vision culpabilisatrice du passé colonial}} français au risque de nourrir un {{citation|ressentiment}} des immigrants contre la France<ref name=":1"> [https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/le-documentaire-decolonisations-du-sang-et-des-larmes-une-oeuvre-commerciale-sans-deontologie-pas-un-travail-d-historien-20201016 «Le documentaire Décolonisations, du sang et des larmes : une œuvre commerciale sans déontologie, pas un travail d’historien»], Pierre Vermeren, ''Le Figaro'', 16 octobre 2020 </ref>{{,}}<ref name=":2">[https://www.lefigaro.fr/vox/societe/decolonisations-du-sang-et-des-larmes-la-fabrique-du-ressentiment-20201021 Décolonisations, du sang et des larmes: «La fabrique du ressentiment.»], [[Jean-Louis Margolin]], ''Le Figaro'', 21 octobre 2020</ref>. Ces critiques ont été rejetées par Pascal Blanchard et [[Nicolas Bancel]] au motif entre autres qu'elles seraient caricaturales et idéologiques<ref name=":3"> [https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/documentaire-decolonisations-reponse-a-pierre-vermeren-et-jean-louis-margolin-20201123 Documentaire «Décolonisations»: Réponse à Pierre Vermeren et Jean-Louis Margolin], Pascal Blanchard et Nicolas Bancel, ''Le Figaro'', 23 novembre 2020</ref>}}<ref name="obs" />.

* ''Les Zoos humains'', [[Arte]], [[2002]]
* ''Paris couleurs''<ref>{{Lien web |titre=site du Groupe de recherche achac |url=http://www.achac.com/?O=97}}</ref>, [[France 3]], [[2005]]
* ''Des noirs en couleur. L’histoire des joueurs afro-antillais et néo-calédoniens en équipe de [[France]] de football''<ref>{{Lien web |titre=Africultures |url=http://www.africultures.com/php/index.php?nav=film&no=5871}}</ref>, [[Canal+]], [[2008]]
* ''Noirs de France ''(en trois parties), [[France 5]], [[2012]]
* ''Les Bleus, une autre histoire de France'', [[France 2]], [[2016]]
* ''Sauvages, au cœur des zoos humains'', Arte, [[2018]]
* ''Décolonisations. Du sang et des larmes'' (en 2 parties), [[France 2]], [[2020]]
* Collaboration à plus d'une dizaine de films de fiction ou documentaires.


=== Ouvrages ===
=== Ouvrages ===
Pascal Blanchard a publié ou codirigé plus d'une soixantaine d'ouvrages (hors traductions) et revues sur les thèmes de la colonisation, la décolonisation et de l'immigration, notamment :
Pascal Blanchard a publié ou codirigé plus d'une soixantaine d'ouvrages (hors traductions) et revues sur les thèmes de la colonisation, la décolonisation et de l'immigration, notamment ''La France noire'' (en collectif), Paris, [[La Découverte]]<ref>«''La France noire'' a suscité un fort intérêt et donné lieu à des éloges multiples [...] Depuis novembre 2011, date de parution de l’ouvrage, les interviews de Pascal Blanchard et les articles de presse au sujet de La France noire se multiplient sur France Culture, France Inter, RFI, Libération, Le Monde, Le Figaro, etc. », DE LA SOUCHèRE Muriel, BARTHéLéMY Pascale, PEIRETTI Delphine et al., « Images, lettres et sons », ''Vingtième Siècle. Revue d'histoire'', 2012/3 ({{Numéro avec majuscule|115}}), {{p.|161-180}}. DOI : 10.3917/vin.115.0161. URL : https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2012-3-page-161.htm </ref> ; ''La France arabo-orientale'' (en collectif), Paris, [[La Découverte]], 2011-2013<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Corinne|nom1=Delmas|titre=Pascal Blanchard, Naïma Yahi, Yvan Gastaut, Nicolas Bancel (dir.), La France arabo-orientale. Treize siècles de présences du Maghreb, de la Turquie, d’Égypte, du Moyen-Orient et du Proche-Orient|périodique=Lectures|date=2014-03-06|issn=2116-5289|lire en ligne=https://journals.openedition.org/lectures/13833|consulté le=2022-12-03}}</ref> ; ''Décolonisations françaises. La chute d’un l’Empire'' (avec Nicolas Bancel et [[Sandrine Lemaire]]), Paris, [[La Martinière Groupe|Editions de la Martinière]], 2020) ; ''La Fracture coloniale'' (en collectif), Paris, [[La Découverte]], 2005<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Jean-Paul|nom1=Salles|titre=Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, La fracture coloniale. La société française au prisme de l'héritage colonial, Paris, La Découverte/Poche, 2006, 315 p.|périodique=Dissidences|date=2011-11-04|issn=2118-6057|lire en ligne=http://preo.u-bourgogne.fr/dissidences/index.php?id=716|consulté le=2022-12-03}}</ref> ; ''Les Guerres de mémoire. La France et son histoire'' (avec Isabelle Veyrat-Mason), Paris, [[La Découverte]], 2008 ; ''Human Zoos: Science and Spectacle in the Age of Colonial Empires'', Liverpool, Liverpool University Press, 2009 ;  ''Culture coloniale en France de la révolution française à nos jours'', Paris, [[CNRS Éditions|CNRS éditions]], 2008 ;  ''Exhibitions. L'invention du sauvage'', Paris-Arles, [[Musée du Quai Branly - Jacques-Chirac|Musée du quai Branly]]/[[Actes Sud|Actes sud]], 2011 ; ''Atlas des immigrations en France'', Paris, [[Autrement]], 2021 ;  ''Les Années 30. Et si l'histoire recommençait ?'', Paris, [[La Martinière Groupe|éditions de la Martinière]], 2017 ; ''Décolonisations françaises. La chute d'un empire'', Paris, [[La Martinière Groupe|Editions de la Martinière]], 2020) ; plusieurs séries d’articles.

* ''La France noire'' (en collectif), Paris, [[La Découverte]]<ref>«''La France noire'' a suscité un fort intérêt et donné lieu à des éloges multiples [...] Depuis novembre 2011, date de parution de l’ouvrage, les interviews de Pascal Blanchard et les articles de presse au sujet de La France noire se multiplient sur France Culture, France Inter, RFI, Libération, Le Monde, Le Figaro, etc. », DE LA SOUCHèRE Muriel, BARTHéLéMY Pascale, PEIRETTI Delphine et al., « Images, lettres et sons », ''Vingtième Siècle. Revue d'histoire'', 2012/3 ({{Numéro avec majuscule|115}}), {{p.|161-180}}. DOI : 10.3917/vin.115.0161. URL : https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2012-3-page-161.htm </ref>, 2011
* ''La France arabo-orientale'' (en collectif), Paris, [[La Découverte]], 2011-2013<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Corinne|nom1=Delmas|titre=Pascal Blanchard, Naïma Yahi, Yvan Gastaut, Nicolas Bancel (dir.), La France arabo-orientale. Treize siècles de présences du Maghreb, de la Turquie, d’Égypte, du Moyen-Orient et du Proche-Orient|périodique=Lectures|date=2014-03-06|issn=2116-5289|lire en ligne=https://journals.openedition.org/lectures/13833|consulté le=2022-12-03}}</ref>
* ''Décolonisations françaises. La chute d’un l’Empire'' (avec Nicolas Bancel et [[Sandrine Lemaire]]), Paris, [[La Martinière Groupe|Editions de la Martinière]], 2020
* ''La Fracture coloniale'' (en collectif), Paris, [[La Découverte]], 2005<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Jean-Paul|nom1=Salles|titre=Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, La fracture coloniale. La société française au prisme de l'héritage colonial, Paris, La Découverte/Poche, 2006, 315 p.|périodique=Dissidences|date=2011-11-04|issn=2118-6057|lire en ligne=http://preo.u-bourgogne.fr/dissidences/index.php?id=716|consulté le=2022-12-03}}</ref>
* ''Les Guerres de mémoire. La France et son histoire'' (avec Isabelle Veyrat-Mason), Paris, [[La Découverte]], 2008
* ''Human Zoos: Science and Spectacle in the Age of Colonial Empires'', Liverpool, Liverpool University Press, 2009
* ''Culture coloniale en France de la révolution française à nos jours'', Paris, [[CNRS Éditions|CNRS éditions]], 2008
* ''Exhibitions. L'invention du sauvage'', Paris-Arles, [[Musée du Quai Branly - Jacques-Chirac|Musée du quai Branly]]/[[Actes Sud|Actes sud]], 2011
* ''Atlas des immigrations en France'', Paris, [[Autrement]], 2021
* ''Les Années 30. Et si l'histoire recommençait ?'', Paris, [[La Martinière Groupe|éditions de la Martinière]], 2017
* ''Décolonisations françaises. La chute d'un empire'', Paris, [[La Martinière Groupe|Editions de la Martinière]], 2020)
* Rédaction de plusieurs séries d’articles.


=== Concepteur réalisateur de musées et expositions ===
=== Concepteur réalisateur de musées et expositions ===
Pascal Blanchard a réalisé plusieurs expositions sur le thème de la [[colonisation]] et de l'[[immigration]], dont ''Images d'empire'' ([[1996]]), ''L'appel à l'empire'' ([[1997]]) et ''Images et Colonies'' ([[1993]]). Ainsi que l'exposition ''Zoos humains''<ref>{{Lien web |titre=Zoo humain. Au temps des exhibitions coloniales |url=https://www.africamuseum.be/fr/visit/temporary_exhibition/expo_humanzoo |accès url=libre |site=Africa Museum |consulté le=25 janvier 2022}}</ref> à l'[[AfricaMuseum]] (Bruxelles, Belgique). En 2012, il a été le co-commissaire d'exposition avec Nanette Snoep et [[Lilian Thuram]]<ref>[http://www.thuram.org/site/ Site de la Fondation Lilian Thuram - Éducation contre le racisme]</ref> de ''Exhibitions. L'invention du sauvage''{{note|L’exposition ''Exhibitions. L‘invention du sauvage'' met en lumière l‘histoire de femmes, d‘hommes et d‘enfants, venus d‘Afrique, d‘Asie, d‘Océanie ou d’Amérique, exhibés en Occident à l‘occasion de numéros de cirque, de représentations de théâtre, de revues de cabaret, dans des foires, des zoos, des défilés, des villages reconstitués ou dans le cadre des expositions universelles et coloniales.|groupe="n"}} au [[Musée du quai Branly - Jacques Chirac|Musée du quai Branly]]<ref>[http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/expositions-passees/exhibitions.html Présentation de l'exposition au Musée du Quai Branly]</ref>, prix de la [[Globe de cristal (arts et culture)#2012|meilleure exposition 2012]] aux Globes de cristal Art et Culture<ref>{{Lien web |langue=français |titre=Exhibitions. L'invention du sauvage : Prix de l'exposition de l'année 2011 |url=http://www.africultures.com/php/?nav=murmure&no=8520 |site=Africultures}}.</ref>.
Pascal Blanchard a réalisé plusieurs expositions sur le thème de la [[colonisation]] et de l'[[immigration]], dont ''Images d'empire'' ([[1996]]), ''L'appel à l'empire'' ([[1997]]) et ''Images et Colonies'' ([[1993]]). Ainsi que l'exposition ''Zoos humains''<ref>{{Lien web |titre=Zoo humain. Au temps des exhibitions coloniales |url=https://www.africamuseum.be/fr/visit/temporary_exhibition/expo_humanzoo |accès url=libre |site=Africa Museum |consulté le=25 janvier 2022}}</ref> à l'[[AfricaMuseum]] (Bruxelles, Belgique). En 2012, il a été le co-commissaire d'exposition avec Nanette Snoep et [[Lilian Thuram]]<ref>[http://www.thuram.org/site/ Site de la Fondation Lilian Thuram - Éducation contre le racisme]</ref> de ''Exhibitions. L'invention du sauvage''{{note|L’exposition ''Exhibitions. L‘invention du sauvage'' met en lumière l‘histoire de femmes, d‘hommes et d‘enfants, venus d‘Afrique, d‘Asie, d‘Océanie ou d’Amérique, exhibés en Occident à l‘occasion de numéros de cirque, de représentations de théâtre, de revues de cabaret, dans des foires, des zoos, des défilés, des villages reconstitués ou dans le cadre des expositions universelles et coloniales.|groupe="n"}} au [[Musée du quai Branly - Jacques Chirac|Musée du quai Branly]]<ref>[http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/expositions-passees/exhibitions.html Présentation de l'exposition au Musée du Quai Branly]</ref>, prix de la [[Globe de cristal (arts et culture)#2012|meilleure exposition 2012]] aux Globes de cristal Art et Culture<ref>{{Lien web |langue=français |titre=Exhibitions. L'invention du sauvage : Prix de l'exposition de l'année 2011 |url=http://www.africultures.com/php/?nav=murmure&no=8520 |site=Africultures}}.</ref>.


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En 2016, il a réalisé l'exposition ''Champions de France'' suivie, en 2017, de l'exposition ''Artistes & Diversités en France.'' En 2021, il conçoit et anime l'exposition Histoire, Sport & Citoyenneté sur le thème des [[Jeux olympiques]] « ''Des [[Jeux olympiques d'été de 1896|Jeux olympiques d'Athènes 1896]] aux [[Jeux olympiques d'été de 2024|Jeux olympiques]] et [[Jeux paralympiques d'été de 2024|paralympiques de Paris 2024]]'' » pour la [[CASDEN Banque populaire]]. Il a été aussi en 2021 co-commissaire de l'exposition au [[musée de l'Homme]] ''[[Portraits de France]]''<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Par Christophe Levent Le 30 novembre 2021 |nom=à 14h08 |titre=«Portraits de France», l’exposition qui célèbre les immigrés de l’Histoire au Musée de l’Homme |url=https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/sortir-region-parisienne/portraits-de-france-lexposition-qui-celebre-les-immigres-de-lhistoire-au-musee-de-lhomme-30-11-2021-YXGGPEGPHZFSHPKQGR2OYAHFFA.php |site=leparisien.fr |date=2021-11-30 |consulté le=2024-05-07}}</ref>.
En 2014-2015, il a réalisé trois expositions itinérantes en lien avec les commémorations du Centenaire de la Grande Guerre (1914-1918) et du {{70e|anniversaire}} de la Libération de la France (1943-1945), sous le titre ''Ensemble. Présences maghrébines et orientales dans l'armée française'' et ''Présences des Afriques, des Caraïbes et de l'océan Indien dans l'armée française'' et ''Ensemble. Près de trois siècles de présences asiatiques et du Pacifique dans l'armée française.''

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En 2016, il a réalisé l'exposition ''Champions de France'' suivie, en 2017, de l'exposition ''Artistes & Diversités en France.'' En 2021, il conçoit et anime l'exposition Histoire, Sport & Citoyenneté sur le thème des [[Jeux olympiques]] « ''Des [[Jeux olympiques d'été de 1896|Jeux olympiques d'Athènes 1896]] aux [[Jeux olympiques d'été de 2024|Jeux olympiques]] et [[Jeux paralympiques d'été de 2024|paralympiques de Paris 2024]]'' » pour la [[CASDEN Banque populaire]]. Il a été aussi en 2021 co-commissaire de l'exposition au [[musée de l'Homme]] ''[[Portraits de France]]''.

== Prises de position ==
== Prises de position ==
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Il s'est attaché à la notion d'« idéologie coloniale » et à celle des héritages post-coloniaux, autour de la notion de « mémoire coloniale » afin de mesurer l'impact de ces questions dans les enjeux de citoyenneté contemporains dont l'ouvrage collectif ''La Fracture coloniale. La société française au prisme des héritages coloniaux'' (2005), qui regroupe les contributions de 23 historiens, sociologues, politologues et ethnologues, propose une première synthèse. En 2015, Sonya Faure, journaliste au journal ''[[Libération (journal)|Libération]]'', reviendra sur cet ouvrage et mentionnera que le livre {{citation|avait agité le monde universitaire et le débat public. Dix ans après, le sillon du [[postcolonialisme]] est mieux connu, il nourrit des recherches, structure la pensée d'une partie du monde militant. Mais les espoirs des auteurs, qui pensaient encore que l'histoire des immigrations entrerait peu à peu “dans le récit de la nation”, ont été douchés. “De la fracture coloniale, écrivent-ils aujourd'hui, nous sommes passés à la fracture identitaire”<ref>{{Lien web|auteur=Sonya Faure|titre=France invisible contre minorités visibles|url=http://www.liberation.fr/debats/2015/10/04/france-invisible-contre-minorites-visibles_1397034|consulté le=2016-07-04}}.</ref>.}}
Pascal Blanchard recommande depuis plusieurs années la création d'un musée des histoires coloniales en France<ref>{{Lien web |titre=Manifeste pour un musée des histoires coloniales |url=http://next.liberation.fr/arts/2012/05/08/manifeste-pour-un-musee-des-histoires-coloniales_817262 |consulté le=2016-07-13}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=« Pour un musée des colonisations et de l’esclavage ! »|périodique=Le Monde.fr|date=2016-05-13|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2016/05/13/pour-un-musee-des-colonisations-et-de-l-esclavage_4919177_3232.html|consulté le=2016-07-13}}</ref> sur le modèle du musée afro-américain de Washington.


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En 2010, Pascal Blanchard publie avec [[Lilian Thuram]], [[Rokhaya Diallo]], Marc Cheb Sun et [[François Durpaire]] un Appel pour une République [[Multiculturalisme|multiculturelle]] et [[Race humaine|post-raciale]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Thuram et quatre personnalités lancent un appel à une "République multiculturelle et post-raciale"|périodique=Le Monde.fr|date=2010-01-20|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/20/thuram-et-quatre-personnalites-lancent-un-appel-a-une-republique-multiculturelle-et-postraciale_1294537_3224.html|consulté le=2021-12-19}}</ref>.
En 2005, lors du lancement du groupe des [[Indigènes de la République]] (PIR), Pascal Blanchard critique celui-ci avec Nicolas Bancel — aucun des deux n’a signé cette appel — dans ''[[Le Monde]]'' mais précisent que {{citation|L'appel des Indigènes de la République a le grand mérite de rappeler, fût-ce sur un mode provocateur, que la “culture coloniale” est toujours à l'œuvre en France aujourd’hui. Une évidence que beaucoup se refusent à reconnaître}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le Monde.fr - Actualité à la Une |url=http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2005/03/16/comment-en-finir-avec-la-fracture-coloniale-par-nicolas-bancel-et-pascal-blanchard_401792_3232.html?xtmc=pascall_blanchard&xtcr=4 |site=Le Monde.fr |consulté le=2018-01-23}}.</ref>. Il est cependant rejeté par [[Houria Bouteldja]] et ses partisans comme étant un {{citation|intellectuel blanc}}, déclarant que Pascal Blanchard (et d'autres chercheurs) se serait {{citation|emparé du postcolonial, l'aurait débarrassé de sa radicalité et de fait rendu acceptable}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Un credo pour les antiracistes|périodique=Libération.fr|date=29.06.2016|lire en ligne=http://www.liberation.fr/debats/2016/06/29/un-credo-pour-les-antiracistes_1462931|consulté le=2018-01-23}}</ref>. Il critique régulièrement ce groupe indigéniste tandis que ses travaux font l'objet d'attaques régulières de leur part<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Exhibit B : les mésaventures de l’antiracisme blanc - Les Indigènes de la République |url=http://indigenes-republique.fr/exhibit-b-les-mesaventures-de-lantiracisme-blanc/ |site=indigenes-republique.fr |consulté le=2018-01-23}}.</ref>.

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Il s'est attaché à la notion d'« idéologie coloniale » et à celle des héritages post-coloniaux, autour de la notion de « mémoire coloniale » afin de mesurer l'impact de ces questions dans les enjeux de citoyenneté contemporains dont l'ouvrage collectif ''La Fracture coloniale. La société française au prisme des héritages coloniaux'' (2005), qui regroupe les contributions de 23 historiens, sociologues, politologues et ethnologues, propose une première synthèse. En 2015, Sonya Faure, journaliste au journal ''[[Libération (journal)|Libération]]'', reviendra sur cet ouvrage et mentionnera que le livre {{citation|avait agité le monde universitaire et le débat public. Dix ans après, le sillon du [[postcolonialisme]] est mieux connu, il nourrit des recherches, structure la pensée d'une partie du monde militant. Mais les espoirs des auteurs, qui pensaient encore que l'histoire des immigrations entrerait peu à peu “dans le récit de la nation”, ont été douchés. “De la fracture coloniale, écrivent-ils aujourd'hui, nous sommes passés à la fracture identitaire”<ref>{{Lien web|auteur=Sonya Faure|titre=France invisible contre minorités visibles|url=http://www.liberation.fr/debats/2015/10/04/france-invisible-contre-minorites-visibles_1397034|consulté le=2016-07-04}}.</ref>.}} Il a précisé sa pensée sur le postcolonialisme et revient sur cette notion, tout en se distinguant nettement du décolonialisme, dans une tribune pour [[Politis]] publiée en janvier 2022 avec Nicolas Bancel<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Pascal Blanchard, Nicolas Bancel |titre=La « théorie décoloniale » ou l’invention d’un ennemi commun |url=https://www.politis.fr/articles/2022/01/la-theorie-decoloniale-ou-linvention-dun-ennemi-commun-43999/ |accès url=libre |site=Politis |date=21 janvier 2022 |consulté le=28 janvier 2022}}</ref>.

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En 2010, Pascal Blanchard publie avec [[Lilian Thuram]], [[Rokhaya Diallo]], Marc Cheb Sun et [[François Durpaire]] un Appel pour une République [[Multiculturalisme|multiculturelle]] et [[Race humaine|post-raciale]]<ref>http://www.achac.com/file_dynamic/Appel_pour_une_republique_multiculturelle_et_postraciale.pdf</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Thuram et quatre personnalités lancent un appel à une "République multiculturelle et post-raciale"|périodique=Le Monde.fr|date=2010-01-20|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/20/thuram-et-quatre-personnalites-lancent-un-appel-a-une-republique-multiculturelle-et-postraciale_1294537_3224.html|consulté le=2021-12-19}}</ref>.

La valorisation de la « diversité » dans la société française que soutient Pascal Blanchard, notamment dans le cadre de plusieurs missions dans différents gouvernements depuis {{nobr|15 ans}}, ont été au regard de ses prises de positions, critiquées par certains {{ref nec|activistes}} ou ont reçu, à contrario, {{ref nec|un fort soutien dans l'opinion et dans les médias}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=On parle racisme et histoire coloniale avec l'historien Pascal Blanchard |url=https://www.tf1.fr/tmc/quotidien-avec-yann-barthes/videos/invite-on-parle-racisme-et-histoire-coloniale-avec-lhistorien-pascal-blanchard-46394725.html |accès url=inscription |site=TF1 |consulté le=25 janvier 2022}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=C l'hebdo S5 : Invités : Catherine Hill, Pascal Blanchard et Hugo Clément |url=https://www.france.tv/france-5/c-l-hebdo/c-l-hebdo-saison-5/2264759-invites-catherine-hill-pascal-blanchard-et-hugo-clement.html |accès url=libre |site=France TV |consulté le=25 janvier 2022}}</ref>. Actif au sein de l'informel groupe des [[Les Gracques (politique)|Gracques]], composé notamment de hauts fonctionnaires, Pascal Blanchard a commencé à recevoir l'attention d'[[Emmanuel Macron]] lors de la campagne présidentielle de 2017<ref name="PB01"> {{Article|langue=fr|auteur1=Alexandre Devecchio|titre=Pascal Blanchard, l’indigéniste «cool» qui murmure à l’oreille de Macron|périodique=Le Figaro|date=8 avril 2021|lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/pascal-blanchard-l-indigeniste-qui-murmure-a-l-oreille-de-macron-20210408}}</ref> et échange depuis régulièrement avec lui<ref name="PB01" />.


== Réception critique ==
== Réception critique ==
Il est rejeté par [[Houria Bouteldja]] et ses partisans comme étant un {{citation|intellectuel blanc}}, qui se serait {{citation|emparé du postcolonial, l'aurait débarrassé de sa radicalité et de fait rendu acceptable}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Un credo pour les antiracistes|périodique=Libération.fr|date=29.06.2016|lire en ligne=http://www.liberation.fr/debats/2016/06/29/un-credo-pour-les-antiracistes_1462931|consulté le=2018-01-23}}</ref>.
Les travaux de Pascal Blanchard sont soutenus par le président du CNRS, [[Antoine Petit (chercheur)|Antoine Petit]], qui fut préfacier de ''Sexualités, identités et corps colonisés'', et par [[Benjamin Stora]] qui estime que {{citation|Blanchard a défriché un territoire sur la question coloniale}}.


Pour [[Jean-Pierre Chrétien]], au sujet du livre ''La Fracture coloniale'', {{citation|la thèse nous paraît réductrice à plus d'un titre », mais « la question est importante et mérite d'être discutée.}} Selon l'anthropologue [[Jean Copans]], l'ouvrage est d'une lecture « bénéfique » mais fait « l'impasse sur les dynamiques sociales et les configurations économiques et politiques de l'évolution [[postcoloniale]] de la société française »<ref name=":0">[http://www.cairn.info/revue-politique-africaine-2006-2-page-189.htm Autour d'un livre], ''[[Politique africaine]]'', 2006/2 ({{Numéro avec majuscule|102}})</ref>. L'historienne [[Catherine Coquery-Vidrovitch]] souligne pour sa part que « l'accueil brutal parfois réservé par les spécialistes au présent ouvrage confirme un choc frontal entre « visions idéologiques obstinées et concurrentes » de la colonisation, des traites négrières ou des guerres coloniales […] c'est un phénomène nouveau, né d'un amalgame de mémoires travaillées par des affrontements politiques qui refusent de reconnaître la complexité inhérente aux processus historiques. »<ref name=":0" />
Pour [[Jean-Pierre Chrétien]], au sujet du livre ''La Fracture coloniale'', {{citation|la thèse nous paraît réductrice à plus d'un titre », mais « la question est importante et mérite d'être discutée.}} Selon l'anthropologue [[Jean Copans]], l'ouvrage est d'une lecture « bénéfique » mais fait « l'impasse sur les dynamiques sociales et les configurations économiques et politiques de l'évolution [[postcoloniale]] de la société française »<ref name=":0">[http://www.cairn.info/revue-politique-africaine-2006-2-page-189.htm Autour d'un livre], ''[[Politique africaine]]'', 2006/2 ({{Numéro avec majuscule|102}})</ref>. L'historienne [[Catherine Coquery-Vidrovitch]] souligne pour sa part que « l'accueil brutal parfois réservé par les spécialistes au présent ouvrage confirme un choc frontal entre « visions idéologiques obstinées et concurrentes » de la colonisation, des traites négrières ou des guerres coloniales […] c'est un phénomène nouveau, né d'un amalgame de mémoires travaillées par des affrontements politiques qui refusent de reconnaître la complexité inhérente aux processus historiques. »<ref name=":0" />


Pour l'historien [[Gérard Noiriel]], en conflit depuis de nombreuses années avec Pascal Blanchard, auteur du ''Creuset français'', la démarche des « Bâtisseurs de mémoire » (dont l'objet est de travailler à destination des grandes marques pour concevoir des musées), qui se distingue de celle du Groupe de recherche Achac, relève d'une « conception publicitaire de l'histoire » fondée sur les archives images dans la perspective de l'« histoire-mémoire »<ref>[[Gérard Noiriel]], ''Dire la vérité au pouvoir. Les intellectuels en question'', Agone, coll. « Éléments », 2010, {{p.|201}}.</ref>. Deux appréhensions de l'histoire de l'immigration en France opposent Pascal Blanchard et Gérard Noiriel, l'un distingue les différentes immigrations et leurs histoires propres (et imaginaires), l'autre fédère dans un tout ce récit au cœur du ''Creuset français''{{refsou}}. Pascal Blanchard a répondu point par point à ses critiques dans plusieurs articles<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Nicolas Bancel|auteur2=Pascal Blanchard|titre=La fabrique du dénigrement – sur le postcolonial|périodique=AOC|date=07/10/2020|lire en ligne=https://aoc.media/opinion/2020/10/06/la-fabrique-du-denigrement-sur-le-postcolonial-1-3/}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Nicolas Bancel|auteur2=Pascal Blanchard|titre=Professer le faux : il faut brûler l’histoire coloniale – sur le postcolonial|périodique=AOC|date=19/11/2020|lire en ligne=https://aoc.media/opinion/2020/11/18/professer-le-faux-il-faut-bruler-lhistoire-coloniale-sur-le-postcolonial-2-3/}}</ref>.
Pour l'historien [[Gérard Noiriel]], en conflit depuis de nombreuses années avec Pascal Blanchard sur la manière d'appréhender l'histoire de l'immigration en France, auteur du ''Creuset français'', la démarche des « Bâtisseurs de mémoire » (dont l'objet est de travailler à destination des grandes marques pour concevoir des musées), qui se distingue de celle du Groupe de recherche Achac, relève d'une « conception publicitaire de l'histoire » fondée sur les archives images dans la perspective de l'« histoire-mémoire »<ref>[[Gérard Noiriel]], ''Dire la vérité au pouvoir. Les intellectuels en question'', Agone, coll. « Éléments », 2010, {{p.|201}}.</ref>. Deux appréhensions de l'histoire de l'immigration en France opposent Pascal Blanchard et Gérard Noiriel, l'un distingue les différentes immigrations et leurs histoires propres (et imaginaires), l'autre fédère dans un tout ce récit au cœur du ''Creuset français''{{refsou}}. Pascal Blanchard répond a ces critiques point par point dans plusieurs articles<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Nicolas Bancel|auteur2=Pascal Blanchard|titre=La fabrique du dénigrement – sur le postcolonial|périodique=AOC|date=07/10/2020|lire en ligne=https://aoc.media/opinion/2020/10/06/la-fabrique-du-denigrement-sur-le-postcolonial-1-3/}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Nicolas Bancel|auteur2=Pascal Blanchard|titre=Professer le faux : il faut brûler l’histoire coloniale – sur le postcolonial|périodique=AOC|date=19/11/2020|lire en ligne=https://aoc.media/opinion/2020/11/18/professer-le-faux-il-faut-bruler-lhistoire-coloniale-sur-le-postcolonial-2-3/}}</ref>.


Pour l'historien Michel Renard (auteur entre autres, avec [[Daniel Lefeuvre]] ''Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?'', souvent associé au courant dit de « l'anti-repentance »), les thèses de Pascal Blanchard sur la « fracture coloniale » et la « postcolonialité » qui expliqueraient le vécu et le langage de secteurs de la population française stigmatisés, ethnicisés, déréalisés, etc., ne s'appuient sur aucun travail historique. Il soutient que «[Pascal Blanchard] utilise une image militante du passé colonial qui altère gravement la réalité historique de la colonialité. En la schématisant à l'extrême<ref>[http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2008/01/26/7703296.html « L'aphasie de Nicolas Bancel et Pascal Blanchard face aux critiques historiennes »], ''Études coloniales'', 26 janvier 2008».</ref>.
Pour l'historien Michel Renard (auteur entre autres, avec [[Daniel Lefeuvre]] ''Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?'', souvent associé au courant dit de « l'anti-repentance »), les thèses de Pascal Blanchard sur la « fracture coloniale » et la « postcolonialité » qui expliqueraient le vécu et le langage de secteurs de la population française stigmatisés, ethnicisés, déréalisés, etc., ne s'appuient sur aucun travail historique. Il soutient que «[Pascal Blanchard] utilise une image militante du passé colonial qui altère gravement la réalité historique de la colonialité. En la schématisant à l'extrême<ref>[http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2008/01/26/7703296.html « L'aphasie de Nicolas Bancel et Pascal Blanchard face aux critiques historiennes »], ''Études coloniales'', 26 janvier 2008».</ref>».


Plusieurs historiens proches de l’Observatoire du décolonialisme, collectif {{Citation|potache}} créé en 2021 qui se réclame de l'universalisme républicain et cherche à « discréditer les travaux sur les questions de race »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Thibaut |nom=Sardier |titre=L'observatoire qui se rit de chercheurs «décoloniaux» |url=https://www.liberation.fr/debats/2021/01/19/l-observatoire-qui-se-rit-de-chercheurs-decoloniaux_1817694/ |site=Libération |consulté le=2022-11-29}}</ref>, sont très critiques de ses travaux.
Plusieurs historiens proches de l’Observatoire du décolonialisme, collectif {{Citation|potache}} créé en 2021 qui se réclame de l'universalisme républicain et cherche à « discréditer les travaux sur les questions de race »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Thibaut |nom=Sardier |titre=L'observatoire qui se rit de chercheurs «décoloniaux» |url=https://www.liberation.fr/debats/2021/01/19/l-observatoire-qui-se-rit-de-chercheurs-decoloniaux_1817694/ |site=Libération |consulté le=2022-11-29}}</ref>, sont très critiques de ses travaux.


=== Controverses ===
=== Controverses ===
Plusieurs critiques publiés dans la revue ''[[Agone (revue)|Agone]]'' reprochent à Pascal Blanchard son double profil d'historien et de co-directeur d'agence. Il serait, selon celles-ci, à l'origine d'une production historienne qui doit davantage au [[marketing]] qu'à la démarche habituelle des sciences sociales et des sciences humaines<ref>Camille Trabendi, [https://agone.org/aujourlejour/pascal-blanchard {{"|Sur la fonction de deuxième et de troisième couteau (de poche)}}], ''[[Agone (revue)|Agone]]'', {{n°|41}}/42, 2009.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Sylvain Laurens|titre=Postcolonial Business (1)|url=https://agone.org/aujourlejour/postcolonial-business-1|site=agone.org|date=2010-05-18|consulté le=2017-12-18}}</ref>. En réponse à cet article, [[Gilles Boëtsch]], président du Conseil scientifique du CNRS et directeur de recherches en anthropologie au CNRS (Marseille), dans une lettre envoyée le 10 décembre 2009 à la revue<ref>[http://blog.agone.org/post/2010/05/18/Postcolonial-Business-2 « Pascal Blanchard en "Free Lance Researcher" »] par Camille Trabendi, 18 mai 2010, extrait de « Les intellectuels, la critique et le pouvoir », ''[[Agone (revue)|Agone]]'', {{n°|41}}/42, 2009, en lien avec un article de Sylvain Laurens.<br>Voir l'ouvrage ''Ruptures postcoloniales. Les nouveaux visages de la société française'' (La Découverte, 2010) pour une réponse à cette critique, notamment l'introduction {{p.|15-16}} et la note 19.</ref>, a dénoncé la méthode employée d'un texte sous pseudonyme. Vincent Chambarlhac dans un article paru dans ''Dissidences'' analyse le contexte de cette controverse qui concernerait « une part de l’agency de l’extrême gauche française contemporaine, entre stratégie(s) académique(s), reconfiguration(s) politique(s) autour des questions du postcolonialisme, du marxisme et de son efficace politique sur la scène française ». Selon Vincent Chambarlhac, Nicolas Bancel et Pascal Blanchard auraient joué « une stratégie de challenger dans l’espace académique qui participe, par le biais de l’agence de communication qu’ils ont créé (Les Bâtisseurs de mémoire) de l’''History Business'' »<ref>Vincent Chambarlhac, [https://preo.u-bourgogne.fr/dissidences/index.php?id=327 « Das Unheimliche (Postcolonialisme et reconfiguration à l’extrême gauche) Autour d’une configuration, à partir de : Race et Capitalisme, ''Les Cahiers de l’émancipation'', Syllepse, mai 2012 »], ''Dissidences'', 5, 2013, mis en ligne le 3 mai 2013, consulté le 23 janvier 2021.</ref>.
Plusieurs critiques publiés dans la revue ''[[Agone (revue)|Agone]]'' reprochent à Pascal Blanchard son double profil d'historien et de co-directeur d'agence<ref>Camille Trabendi, [https://agone.org/aujourlejour/pascal-blanchard {{"|Sur la fonction de deuxième et de troisième couteau (de poche)}}], ''[[Agone (revue)|Agone]]'', {{n°|41}}/42, 2009.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Sylvain Laurens|titre=Postcolonial Business (1)|url=https://agone.org/aujourlejour/postcolonial-business-1|site=agone.org|date=2010-05-18|consulté le=2017-12-18}}</ref>. En réponse à cet article, [[Gilles Boëtsch]], président du Conseil scientifique du CNRS<ref>[http://blog.agone.org/post/2010/05/18/Postcolonial-Business-2 « Pascal Blanchard en "Free Lance Researcher" »] par Camille Trabendi, 18 mai 2010, extrait de « Les intellectuels, la critique et le pouvoir », ''[[Agone (revue)|Agone]]'', {{n°|41}}/42, 2009, en lien avec un article de Sylvain Laurens.<br>Voir l'ouvrage ''Ruptures postcoloniales. Les nouveaux visages de la société française'' (La Découverte, 2010) pour une réponse à cette critique, notamment l'introduction {{p.|15-16}} et la note 19.</ref>, critique la méthode employée d'un texte sous pseudonyme. Pour Vincent Chambarlhac dans un article paru dans ''Dissidences,'' Nicolas Bancel et Pascal Blanchard auraient joué « une stratégie de challenger dans l’espace académique qui participe, par le biais de l’agence de communication qu’ils ont créé (Les Bâtisseurs de mémoire) de l’''History Business'' »<ref>Vincent Chambarlhac, [https://preo.u-bourgogne.fr/dissidences/index.php?id=327 « Das Unheimliche (Postcolonialisme et reconfiguration à l’extrême gauche) Autour d’une configuration, à partir de : Race et Capitalisme, ''Les Cahiers de l’émancipation'', Syllepse, mai 2012 »], ''Dissidences'', 5, 2013, mis en ligne le 3 mai 2013, consulté le 23 janvier 2021.</ref>.

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À l'automne 2017, dans un numéro spécial de la revue ''Cultures & Conflits'', la professeure de lycée d'histoire-géographie [[Laurence de Cock]], signe un long article sur le Groupe de recherche Achac<ref name="LDC">{{Article|langue=fr|prénom1=Laurence|nom1=De Cock|titre=L’Achac et la transmission du passé colonial : stratégies entrepreneuriales et culturalisation de la question immigrée dans la mémoire nationale|périodique=Cultures & Conflits|numéro=107|date=2017-10-30|issn=1157-996X|doi=10.4000/conflits.19563|lire en ligne=https://conflits.revues.org/19563|consulté le=2017-12-18|pages=105–121}}.</ref>. Elle reproche également à Pascal Blanchard de « mêler stratégie entrepreneuriale et démarche académique »<ref name="LDC"/>. Elle dénonce « la démarche entrepreneuriale développée par Pascal Blanchard et l’ACHAC à destination des pouvoirs publics » et s'efforce de montrer « comment la multipositionnalité de l’ACHAC permet de brouiller les frontières entre la sphère du marketing et les codes académiques »<ref name="LDC"/>.


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À l'automne 2017, dans un numéro spécial de la revue ''Cultures & Conflits'', la professeure de lycée d'histoire-géographie [[Laurence de Cock]] reproche à Pascal Blanchard de « mêler stratégie entrepreneuriale et démarche académique »<ref name="LDC">{{Article|langue=fr|prénom1=Laurence|nom1=De Cock|titre=L’Achac et la transmission du passé colonial : stratégies entrepreneuriales et culturalisation de la question immigrée dans la mémoire nationale|périodique=Cultures & Conflits|numéro=107|pages=105–121|date=2017-10-30|issn=1157-996X|doi=10.4000/conflits.19563|lire en ligne=https://conflits.revues.org/19563|consulté le=2017-12-18}}.</ref>.
Dans une tribune publiée fin 2019, [[Laurent Bouvet (politologue)|Laurent Bouvet]], [[Nathalie Heinich]], [[Pierre-André Taguieff]] et [[Dominique Schnapper]] notamment critiquent le travail de Blanchard en raison de son manque de sérieux académique, de ses biais idéologiques, de sa porosité avec des activités commerciales (dans le cadre de l'agence Les Bâtisseurs de mémoire), et pour l'usurpation du titre de chercheur au CNRS alors qu'il n'y est que chercheur associé – donc coopté, et ce depuis près de {{nobr|20 ans}} alors que l'usage est de quelques années tout au plus<ref>[https://www.lexpress.fr/actualite/politique/les-bonimenteurs-du-postcolonial-business-en-quete-de-respectabilite-academique_2112541.html {{"|Les bonimenteurs du postcolonial business en quête de respectabilité académique}}], ''lexpress.fr'', {{date-|26|12|2019}}, mis à jour le {{date-|3|1|2020}}.</ref>.


== Publications ==
== Publications ==
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*''Colonisation & propagande. Le pouvoir de l’image'' (avec [[Nicolas Bancel]], [[Sandrine Lemaire]], Dominic Thomas, [[Alain Mabanckou]]), Le Cherche midi, 2022<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Henriette Casaubieilh|titre=Colonisation et propagande. Le pouvoir de l'image|périodique=Historia|date=01/03/2022|lire en ligne=https://www.historia.fr/beaux-livres/colonisation-et-propagande-le-pouvoir-de-limage|accès url=libre}}</ref>
*''Colonisation & propagande. Le pouvoir de l’image'' (avec [[Nicolas Bancel]], [[Sandrine Lemaire]], Dominic Thomas, [[Alain Mabanckou]]), Le Cherche midi, 2022<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Henriette Casaubieilh|titre=Colonisation et propagande. Le pouvoir de l'image|périodique=Historia|date=01/03/2022|lire en ligne=https://www.historia.fr/beaux-livres/colonisation-et-propagande-le-pouvoir-de-limage|accès url=libre}}</ref>
*''Histoire globale de la France coloniale'' (dirigé avec [[Nicolas Bancel]], [[Sandrine Lemaire]], Dominic Thomas), Philippe Rey Editions, 2022 (avec une centaine de contributeurs)
*''Histoire globale de la France coloniale'' (dirigé avec [[Nicolas Bancel]], [[Sandrine Lemaire]], Dominic Thomas), Philippe Rey Editions, 2022 (avec une centaine de contributeurs)
*''Notre France noire : de A à Z'', en collaboration avec [[Alain Mabanckou]] et [[Abdourahman Waberi]], [[Fayard (edition)|Fayard]], 2023
*''Une histoire mondiale de l'<nowiki/>'''olympisme'''. 1896-2024, avec'' [[Nicolas Bancel]], Pascal Blanchard, [[Gilles Boëtsch]], Daphné Bolz, [[Yvan Gastaut]], [[Sandrine Lemaire]], [[Éditions Atlande|Atlande/Atlantique]], 2023
*''Olympisme, une histoire du monde'', en collaboration avec Sandrine Lemaire, [[Nicolas Bancel]], Elisabeth Jolys-Shimells, Sébastien Gokalp, Stéphane Mourlane, [[Yvan Gastaut]], Claude Boli, Daphné Bolz, Pascal Charitas, Sylvère-Henry Cissé, Philippe Tétart, Dominic Thomas, [[La Martinière Groupe|Editions de La Martinière]], 2024.


=== Préfaces et éditions critiques ===
=== Préfaces et éditions critiques ===
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* ''Crime de guerre. Rouen 9 juin 1940, de'' De Guillaume Lemaitre, Laurent Martin et Jean-Louis Roussel, L’Echo des vagues, 2022
* ''Crime de guerre. Rouen 9 juin 1940, de'' De Guillaume Lemaitre, Laurent Martin et Jean-Louis Roussel, L’Echo des vagues, 2022


== Vidéographie ==
== Filmographie ==
* Concept de films publicitaires pour Cointreau Gastronomie, Les Bâtisseurs de mémoire, 1999. Réalisés par [[Éric Deroo]] et [[Éric Lange]].
* Concept de films publicitaires pour Cointreau Gastronomie, Les Bâtisseurs de mémoire, 1999. Réalisés par [[Éric Deroo]] et [[Éric Lange]].
* Réalisation avec Éric Deroo de ''Zoos humains'', Zarafa films, 2002{{note|Ce film d'Eric Deroo retrace l'histoire des zoos humains, symboles inavouables de l'époque coloniale et du passage du {{sp-|XIX|au|XX|}}, qui ont été totalement refoulés de notre histoire et de la mémoire collective.|groupe=n}}.
* Réalisation avec Éric Deroo de ''Zoos humains'', Zarafa films, 2002{{note|Ce film d'Eric Deroo retrace l'histoire des zoos humains, symboles inavouables de l'époque coloniale et du passage du {{sp-|XIX|au|XX|}}, qui ont été totalement refoulés de notre histoire et de la mémoire collective.|groupe=n}}.
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*Auteur avec [[Lucien Jean-Baptiste]] d'''Artistes de France'', série de 42 films, Bonne Pioche production, 2017.
*Auteur avec [[Lucien Jean-Baptiste]] d'''Artistes de France'', série de 42 films, Bonne Pioche production, 2017.
*Réalisation avec Bruno Victor-Pujebet de ''Sauvages, au cœur des zoos humains'', documentaire, Bonne Pioche production, 2018<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Virginie Félix|titre=Sauvages, au cœur des zoos humains|périodique=Télérama|date=31/03/2022|lire en ligne=https://television.telerama.fr/tele/documentaire/sauvages-au-coeur-des-zoos-humains-1-127515379.php|accès url=payant}}</ref>.
*Réalisation avec Bruno Victor-Pujebet de ''Sauvages, au cœur des zoos humains'', documentaire, Bonne Pioche production, 2018<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Virginie Félix|titre=Sauvages, au cœur des zoos humains|périodique=Télérama|date=31/03/2022|lire en ligne=https://television.telerama.fr/tele/documentaire/sauvages-au-coeur-des-zoos-humains-1-127515379.php|accès url=payant}}</ref>.
*Co-auteur avec [[David Korn-Brzoza|David Korn-Brozza]] de ''Décolonisations. Du sang et des larmes'', documentaire (en 2 parties de {{nobr|80 minutes}}), Cinétévé Productions, 2020<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Mouloud Mimoun|titre=Décolonisations : du sang et des larmes sur France 2 : Le documentaire-événement de la rentrée|périodique=El Watan|date=24/10/2020|lire en ligne=https://www.elwatan.com/edition/culture/decolonisations-du-sang-et-des-larmes-sur-france-2-le-documentaire-evenement-de-la-rentree-24-10-2020|accès url=libre}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Marie Cailletet|titre=Sur France 2, “Décolonisations, du sang et des larmes” fait entendre les voix meurtries d’une histoire occultée|périodique=Télérama|date=06/10/2020|lire en ligne=https://www.telerama.fr/television/sur-france-2-decolonisations-du-sang-et-des-larmes-fait-entendre-les-voix-meurtries-dune-histoire-6703589.php|accès url=payant}}</ref>.
*Co-auteur avec [[David Korn-Brzoza|David Korn-Brozza]] de ''Décolonisations. Du sang et des larmes'', film documentaire (en 2 parties de {{nobr|80 minutes}}), Cinétévé Productions, 2020<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Mouloud Mimoun|titre=Décolonisations : du sang et des larmes sur France 2 : Le documentaire-événement de la rentrée|périodique=El Watan|date=24/10/2020|lire en ligne=https://www.elwatan.com/edition/culture/decolonisations-du-sang-et-des-larmes-sur-france-2-le-documentaire-evenement-de-la-rentree-24-10-2020|accès url=libre}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Marie Cailletet|titre=Sur France 2, “Décolonisations, du sang et des larmes” fait entendre les voix meurtries d’une histoire occultée|périodique=Télérama|date=06/10/2020|lire en ligne=https://www.telerama.fr/television/sur-france-2-decolonisations-du-sang-et-des-larmes-fait-entendre-les-voix-meurtries-dune-histoire-6703589.php|accès url=payant}}</ref>.


== Télévision ==
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=== Liens externes ===
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{{liens}}*[http://www.bibliomonde.com/auteur/pascal-blanchard-1074.html Pascal Blanchard] sur ''bibliomonde.com''
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* [http://www.bibliomonde.com/auteur/pascal-blanchard-1074.html Pascal Blanchard] sur ''bibliomonde.com''
* [http://www.achac.com Site du Groupe de recherche ACHAC]
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* [http://www.lcp.cnrs.fr/spip.php?article40 {{"|Pascal Blanchard}}], LCP CNRS
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* Articles écrits par Pascal Blanchard sur [http://www.africultures.com/php/?nav=personne&no=2880 ''Africultures'']
* Articles écrits par Pascal Blanchard sur [http://www.africultures.com/php/?nav=personne&no=2880 ''Africultures'']
* Conférence de Pascal Blanchard [http://savoirs.ens.fr//expose.php?id=3331 « Qu’est-ce qu’un immigré français ? »] (20 décembre 2009, "Ernest conférence" à l'École normale supérieure)
* Conférence de Pascal Blanchard [http://savoirs.ens.fr//expose.php?id=3331 « Qu’est-ce qu’un immigré français ? »] (20 décembre 2009, "Ernest conférence" à l'École normale supérieure)
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Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Pascal Blanchard et Blanchard.

Pascal Blanchard
Pascal Blanchard
Fonctions
Chercheur-associé au CRHIM (UNIL)
Biographie
Naissance
(59 ans)
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Directeur de thèse

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Pascal Blanchard, né le , est un historien (docteur en histoire de l’université Panthéon-Sorbonne), documentariste, essayiste et co-directeur d'agence française de communication-muséographique. Il est spécialisé dans l'Empire colonial français, les études postcoloniales et l'histoire de l'immigration. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment contribué à une meilleure connaissance du phénomène des zoos humains et de l'histoire des imaginaires coloniaux.

Formation

Après des études en génie civil à l'École du bâtiment et des travaux publics (EBTP) de Vincennes, il décide de suivre des études d'histoire.

Auteur d'une thèse sur le « Nationalisme et colonialisme : Idéologie coloniale, discours sur l’Afrique et les Africains de la droite nationaliste française, des années 30 à la Révolution nationale », à la suite de ses recherches au Centre de recherches africaines de la rue Mahler à Paris, Pascal Blanchard est titulaire d'un doctorat en histoire[1] obtenu en 1994 à l'université Panthéon-Sorbonne.

Membres du jury de la thèse (Mention Très Honorable, Félicitations du Jury) : directeur de thèse-rapporteur le professeur Jean Devisse (spécialiste de l’Afrique) ; Annie Rey Goldzeiguer présidente de jury, professeure à l’université de Reims (spécialiste du Maghreb colonial et de l’Algérie), Gilles Boëtsch, directeur de recherches au CNRS, anthropologue, directeur de l’UMR 221 (spécialiste de l’anthropologie biologique et du racisme), Marc Lagana, professeur à l’université de Montréal (spécialiste du parti colonial et de l’histoire coloniale), Jean-François Sirinelli, professeur à l’université de Lille-III (spécialistes des droites nationalistes et des idées politiques au XXe siècle en France) ; Daniel Rivet, professeur à Paris I (spécialiste du Maghreb colonial et du Maroc).

Allocataire de recherche (université Panthéon-Sorbonne) du ministère de la Recherche et de la Technologie, université Paris-I-Sorbonne - Rectorat de Paris, 1990-1993. Rattaché au centre de recherches africaines (rue Malher), (dirigé par Jean Boulègue et Jean Devisse).

Carrière professionnelle

Il commence sa carrière en tant que a été chercheur-associé au Laboratoire CERSOI (Centre d'études et de recherche sur les sociétés de l'océan Indien) (Aix-en-Provence) GDR 015 CNRS / Aix-en-Provence), 1995-2000 (dirigé par Hubert Gerbeau).

Puis il a été chercheur-associé au GDR 2322 et UMR 6578 du CNRS Anthropologie des représentations du corps, Groupe de recherche Anthropologie des représentations du corps (Marseille), Faculté de médecine de Marseille (La Timone), 2000-2008 (dirigé par Gilles Boëtsch).

Il est ensuite de 2008 à novembre 2020, chercheur associé au Laboratoire Communication et Politique du CNRS[2](dirigé par Isabelle Veyrat-Masson).

Depuis 2019, Pascal Blanchard est membre du Comité d'orientation[3] du Club XXIe siècle, une association loi de 1901 dont l'objectif est la promotion positive de la diversité et de l'égalité des chances[4].

Depuis décembre 2020, il est chercheur-associé au Centre d'histoire internationale et d'études politiques de la mondialisation (CHRIM)[5] à l'université de Lausanne (UNIL).

Fin 2020, il est chargé par Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la Ville de conduire un comité scientifique paritaire comprenant 18 personnes au total, des historiens dont Pascal Ory, des responsables associatifs (Aïssata Seck, directrice de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage), les écrivains Leïla Slimani et David Diop, l'actrice-écrivaine Rachel Khan et la journaliste Isabelle Giordano. Ce comité doit établir un recueil de noms de 300 à 400 fiches biographiques concernant des personnalités « qui ont contribué à notre Histoire mais n'ont pas encore trouvé leur place dans notre mémoire collective », mis à disposition des collectivités territoriales en vue de renouveler les noms de rues ou d'établissements publics. Il devait être rendu public en janvier 2021[6]. Il a été remis le à Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et à Nadia Hai, et publié le même jour, sous le nom de Portraits de France[7],[8],[9].

Travaux

Spécialisation en études coloniales et post-coloniales & dans l'histoire de l'immigration

Le domaine d'intervention de Pascal Blanchard est le « fait colonial », les immigrations « des Suds » et les immigrations européennes en France, l'imaginaire colonial, l'histoire des présences combattantes et sportives en France et l'histoire du corps.

Pascal Blanchard est avec Eric Deroo à l'origine de la publication d'une série de huit ouvrages intitulée Un siècle d’immigration des Suds en France (XIXe – XXe siècles) publication qui s'échelonne entre 2001 et 2010[10].

Groupe de recherche Achac

En 1989, avant la fin de ses études d'histoire, il fonde, avec Nicolas Bancel et des chercheurs, le Groupe de recherche Achac qui se fixe l'objectif de travailler « sur les représentations et les imaginaires coloniaux et postcoloniaux ».

Co-réalisation de documentaires

En 2014, avec Rachid Bouchareb, il co-réalise une série de 50 films Frères d'armes. Ils se sont battus pour la France depuis plus d'un siècle[11], suivi de la série de 45 films Champions de France en 2015-2016. En 2017, il propose, en coréalisation avec Lucien Jean-Baptiste, une troisième série de 42 portraits, toujours pour France télévisions, intitulée Artistes de France.

Le documentaire Décolonisations: du sang et des larmes, réalisé avec David Korn-Brzoza en 2020 propose des images d'archives peu connues[12] et des témoignages de descendants de victimes de la décolonisation[13],[14]; il prend appui sur un ouvrage, Décolonisations françaises. La chute d'un Empire, aux éditions de la Martinière, également publié en 2020[15] ; il évoque« le travail forcé, les croix marquées au rasoir sur les visages, les mauvaises pommes de terre données « aux colonisés et aux cochons » »[16] et montre ce que les livres scolaires ont longtemps passé sous silence[17]. Le documentaire, vu par deux millions et demi de téléspectateurs[18], a le mérite, Selon El Watan, de porter à la connaissance du grand public des pratiques coloniales telles que « la torture, le massacre de populations civiles, l’élimination des opposants et jusqu’à l’utilisation du napalm » qui entrent en contradiction avec les valeurs humanistes[19]. Les représentations des colonies par le discours officiel français sont confrontées aux paroles des témoins[20]. Le documentaire se distingue par la qualité du travail de contextualisation historique selon Le Nouvel Observateur[21], le contexte étant d'abord celui de la Seconde Guerre mondiale puis celui de la Guerre froide ; il attire l'attention sur des responsabilités toujours « non assumées »[22]. Parmi les intervenants, certains sont célèbres comme des membres du groupe Zebda, Manu Dibango, la journaliste Mélanie Wanga, l’ex-footballeur Lilian Thuram, et « permettent d’incarner au présent les blessures de l’histoire » selon Jeune Afrique[23].

Il a participé à la réalisation de plusieurs documentaires télévisés :

  • Les Zoos humains, Arte, 2002
  • Paris couleurs[24], France 3, 2005
  • Des noirs en couleur. L’histoire des joueurs afro-antillais et néo-calédoniens en équipe de France de football[25], Canal+, 2008
  • Noirs de France (en trois parties), France 5, 2012
  • Les Bleus, une autre histoire de France, France 2, 2016
  • Sauvages, au cœur des zoos humains, Arte, 2018
  • Décolonisations. Du sang et des larmes (en 2 parties), France 2, 2020
  • Collaboration à plus d'une dizaine de films de fiction ou documentaires.

Ouvrages

Pascal Blanchard a publié ou codirigé plus d'une soixantaine d'ouvrages (hors traductions) et revues sur les thèmes de la colonisation, la décolonisation et de l'immigration, notamment :

Concepteur réalisateur de musées et expositions

Pascal Blanchard a réalisé plusieurs expositions sur le thème de la colonisation et de l'immigration, dont Images d'empire (1996), L'appel à l'empire (1997) et Images et Colonies (1993). Ainsi que l'exposition Zoos humains[29] à l'AfricaMuseum (Bruxelles, Belgique). En 2012, il a été le co-commissaire d'exposition avec Nanette Snoep et Lilian Thuram[30] de Exhibitions. L'invention du sauvage[n 1] au Musée du quai Branly[31], prix de la meilleure exposition 2012 aux Globes de cristal Art et Culture[32].

En 2016, il a réalisé l'exposition Champions de France suivie, en 2017, de l'exposition Artistes & Diversités en France. En 2021, il conçoit et anime l'exposition Histoire, Sport & Citoyenneté sur le thème des Jeux olympiques « Des Jeux olympiques d'Athènes 1896 aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 » pour la CASDEN Banque populaire. Il a été aussi en 2021 co-commissaire de l'exposition au musée de l'Homme Portraits de France[33].

Prises de position

Il s'est attaché à la notion d'« idéologie coloniale » et à celle des héritages post-coloniaux, autour de la notion de « mémoire coloniale » afin de mesurer l'impact de ces questions dans les enjeux de citoyenneté contemporains dont l'ouvrage collectif La Fracture coloniale. La société française au prisme des héritages coloniaux (2005), qui regroupe les contributions de 23 historiens, sociologues, politologues et ethnologues, propose une première synthèse. En 2015, Sonya Faure, journaliste au journal Libération, reviendra sur cet ouvrage et mentionnera que le livre « avait agité le monde universitaire et le débat public. Dix ans après, le sillon du postcolonialisme est mieux connu, il nourrit des recherches, structure la pensée d'une partie du monde militant. Mais les espoirs des auteurs, qui pensaient encore que l'histoire des immigrations entrerait peu à peu “dans le récit de la nation”, ont été douchés. “De la fracture coloniale, écrivent-ils aujourd'hui, nous sommes passés à la fracture identitaire”[34]. »

En 2010, Pascal Blanchard publie avec Lilian Thuram, Rokhaya Diallo, Marc Cheb Sun et François Durpaire un Appel pour une République multiculturelle et post-raciale[35].

Réception critique

Il est rejeté par Houria Bouteldja et ses partisans comme étant un « intellectuel blanc », qui se serait « emparé du postcolonial, l'aurait débarrassé de sa radicalité et de fait rendu acceptable »[36].

Pour Jean-Pierre Chrétien, au sujet du livre La Fracture coloniale, « la thèse nous paraît réductrice à plus d'un titre », mais « la question est importante et mérite d'être discutée. » Selon l'anthropologue Jean Copans, l'ouvrage est d'une lecture « bénéfique » mais fait « l'impasse sur les dynamiques sociales et les configurations économiques et politiques de l'évolution postcoloniale de la société française »[37]. L'historienne Catherine Coquery-Vidrovitch souligne pour sa part que « l'accueil brutal parfois réservé par les spécialistes au présent ouvrage confirme un choc frontal entre « visions idéologiques obstinées et concurrentes » de la colonisation, des traites négrières ou des guerres coloniales […] c'est un phénomène nouveau, né d'un amalgame de mémoires travaillées par des affrontements politiques qui refusent de reconnaître la complexité inhérente aux processus historiques. »[37]

Pour l'historien Gérard Noiriel, en conflit depuis de nombreuses années avec Pascal Blanchard sur la manière d'appréhender l'histoire de l'immigration en France, auteur du Creuset français, la démarche des « Bâtisseurs de mémoire » (dont l'objet est de travailler à destination des grandes marques pour concevoir des musées), qui se distingue de celle du Groupe de recherche Achac, relève d'une « conception publicitaire de l'histoire » fondée sur les archives images dans la perspective de l'« histoire-mémoire »[38]. Deux appréhensions de l'histoire de l'immigration en France opposent Pascal Blanchard et Gérard Noiriel, l'un distingue les différentes immigrations et leurs histoires propres (et imaginaires), l'autre fédère dans un tout ce récit au cœur du Creuset français[réf. souhaitée]. Pascal Blanchard répond a ces critiques point par point dans plusieurs articles[39],[40].

Pour l'historien Michel Renard (auteur entre autres, avec Daniel Lefeuvre Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?, souvent associé au courant dit de « l'anti-repentance »), les thèses de Pascal Blanchard sur la « fracture coloniale » et la « postcolonialité » qui expliqueraient le vécu et le langage de secteurs de la population française stigmatisés, ethnicisés, déréalisés, etc., ne s'appuient sur aucun travail historique. Il soutient que «[Pascal Blanchard] utilise une image militante du passé colonial qui altère gravement la réalité historique de la colonialité. En la schématisant à l'extrême[41]».

Plusieurs historiens proches de l’Observatoire du décolonialisme, collectif « potache » créé en 2021 qui se réclame de l'universalisme républicain et cherche à « discréditer les travaux sur les questions de race »[42], sont très critiques de ses travaux.

Controverses

Plusieurs critiques publiés dans la revue Agone reprochent à Pascal Blanchard son double profil d'historien et de co-directeur d'agence[43],[44]. En réponse à cet article, Gilles Boëtsch, président du Conseil scientifique du CNRS[45], critique la méthode employée d'un texte sous pseudonyme. Pour Vincent Chambarlhac dans un article paru dans Dissidences, Nicolas Bancel et Pascal Blanchard auraient joué « une stratégie de challenger dans l’espace académique qui participe, par le biais de l’agence de communication qu’ils ont créé (Les Bâtisseurs de mémoire) de l’History Business »[46].

À l'automne 2017, dans un numéro spécial de la revue Cultures & Conflits, la professeure de lycée d'histoire-géographie Laurence de Cock reproche à Pascal Blanchard de « mêler stratégie entrepreneuriale et démarche académique »[47].

Publications

Directions et codirections

  1. Culture coloniale. La France conquise par son empire, 1871-1931, 2002.
  2. Culture impériale. Les colonies au cœur de la République, 1931-1961, 2004.
  3. Culture post-coloniale. Traces et mémoires coloniales en France, 1961-2006, 2006[52].

Préfaces et éditions critiques

  • Paul Colin, Le Tumulte noir (avec Daniel Soutif), Arcueil : Anthèse, 2011. Édition originale du portfolio 1927.
  • Dominic Thomas, Noirs d'encre (postface avec Nicolas Bancel), Paris : La Découverte, 2013.
  • Crime de guerre. Rouen 9 juin 1940, de De Guillaume Lemaitre, Laurent Martin et Jean-Louis Roussel, L’Echo des vagues, 2022

Filmographie

  • Concept de films publicitaires pour Cointreau Gastronomie, Les Bâtisseurs de mémoire, 1999. Réalisés par Éric Deroo et Éric Lange.
  • Réalisation avec Éric Deroo de Zoos humains, Zarafa films, 2002[n 2].
  • Réalisation avec Éric Deroo de Paris couleurs, Images et Compagnie, 2005.
  • Réalisation avec Morad Aït-Habbouche et texte avec Christophe Mamus de Des noirs en couleur, EBLV/Les Bâtisseurs d'images, 2010.
  • Auteur avec Juan Gelas de Noirs de France de 1889 à nos jours, Compagnie des phares et balises, 2012 (qui a reçu de nombreux prix dont une étoile à la SCAM et le prix du meilleur documentaire télévisuel[61],[62]).
  • Auteur avec Rachid Bouchareb de Exhibitions, 3B Productions, 2010.
  • Auteur avec Rachid Bouchareb de Frères d'armes, série de 50 films, Tessalit Productions, 2014.
  • Auteur avec Rachid Bouchareb de Champions de France, série de 45 films, Tessalit Productions, 2015.
  • Auteur-réalisateur avec Sonia Dauger et David Dietz, Les Bleus. Une autre histoire de France, documentaire, Blackdynamique/France 2, 2016.
  • Auteur avec Lucien Jean-Baptiste d'Artistes de France, série de 42 films, Bonne Pioche production, 2017.
  • Réalisation avec Bruno Victor-Pujebet de Sauvages, au cœur des zoos humains, documentaire, Bonne Pioche production, 2018[63].
  • Co-auteur avec David Korn-Brozza de Décolonisations. Du sang et des larmes, film documentaire (en 2 parties de 80 minutes), Cinétévé Productions, 2020[64],[65].

Télévision

Notes et références

Notes

  1. ↑ L’exposition Exhibitions. L‘invention du sauvage met en lumière l‘histoire de femmes, d‘hommes et d‘enfants, venus d‘Afrique, d‘Asie, d‘Océanie ou d’Amérique, exhibés en Occident à l‘occasion de numéros de cirque, de représentations de théâtre, de revues de cabaret, dans des foires, des zoos, des défilés, des villages reconstitués ou dans le cadre des expositions universelles et coloniales.
  2. ↑ Ce film d'Eric Deroo retrace l'histoire des zoos humains, symboles inavouables de l'époque coloniale et du passage du XIXe au XXe siècle, qui ont été totalement refoulés de notre histoire et de la mémoire collective.

Références

  1. ↑ Nationalisme et colonialisme : Idéologie coloniale, discours sur l'Afrique et les Africains de la Droite nationaliste française, des années 30 à la Révolution Nationale (1994) sous la direction de Jean Devisse, 3 vol. 717 pp.
  2. ↑ « Communication et Politique », sur lcp.cnrs.fr (consulté le ).
  3. ↑ « Le Club XXIe Siècle se dote d'un comité d'orientation », sur Club XXIe siècle, (consulté le )
  4. ↑ « Le Club », sur Club XXIe siècle (consulté le )
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