« Yves de Nesle » : différence entre les versions

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Comte de Soissons
1141-1178
Renaud III de Soissons (en) Conon de Nesle
Comte
Décès	Août 1178
Père	Raoul de Nesle (d)
Conjoint	Yolande de Hainaut (d)

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Yves de Nesle, ou Ives de Nesle, cité à partir de 1115 et mort en août 1178, est seigneur de Nesle à partir de 1131 au plus tard et comte de Soissons de 1141 à sa mort.

Biographie[modifier | modifier le code]

Seigneur de Nesle[modifier | modifier le code]

Yves de Nesle est le fils de Raoul de Nesle^[2]^,^[3], lui-même fils d'un premier Yves de Nesle et d'une fille, dont on ignore le nom, du comte de Soissons Guillaume Busac^[2].

Yves est cité pour la première fois en 1115. Il succède à son père Raoul comme seigneur de Nesle au plus tard en 1131^[4].

Yves de Nesle, qualifié de baron, est l'un deux plus importants vassaux de la maison des comtes de Vermandois^[5]. Il y apparaît dès 1133, mais est au début peu présent, notamment parce qu'il est occupé à diriger son comté de Soissons puis à cause de son départ en croisade^[6].

Comte de Soissons[modifier | modifier le code]

Yves II de Nesle devient comte de Soissons en 1141, investi, parmi d'autres candidats, par l'évêque de Soissons Josselin de Vierzy, qu'il paye et à qui il fait hommage^[7]^,^[8]^,^[9]. En effet, le comté de Soissons, qui dépend de l'évêché de Soissons, est vacant à cause de l'entrée dans un monastère en 1141 du comte lépreux Renaud III, sans postérité^[9]. Cette succession est approuvée par le roi de France Louis VII^[10].

Au total, soixante-deux d'actes d'Yves de Nesle sont conservés. Il a surtout des rapports avec les comtes de Vermandois et les évêques de Soissons et de Noyon, beaucoup moins avec le roi de France Louis VII, sauf pendant leur croisade commune^[10]. Toutefois, le 10 juin 1155, Il participe à l'assemblée convoquée à Soissons par le roi Louis VII, pendant laquelle ce dernier proclame la trêve de Dieu pour dix ans^[11].

Yves de Nesle est le premier comte de Soissons qui fait frapper son nom sur ses monnaies^[14]. Vers 1142/1146, il utilise un sceau équestre armorié : le bouclier tenu par le cavalier est chargé d'un fascé. Ce sceau fait partie des plus anciens qui portent des armoiries, attestant de la naissance de ces dernières dans sa région et son milieu social^[12].

Croisé[modifier | modifier le code]

Après avoir écouté le 31 mars 1146, jour de Pâques, Bernard de Clairvaux prêcher la croisade à Vézelay, devant le roi de France Louis VII et de nombreux comtes^[15], Yves de Nesle part en croisade en 1147 avec le roi^[16]^,^[9]. En 1150, le roi de Jérusalem Baudouin III propose Yves de Nesle comme conjoint à Constance d'Antioche, princesse d'Antioche et veuve de Raymond de Poitiers. Celle-ci le refuse, comme d'autres prétendants, et choisit plus tard Renaud de Châtillon^[17]^,^[18].

Yves de Nesle est de retour en France dès la fin de l'année 1150. En 1151 ou 1152, il épouse Yolande de Hainaut, fille du comte de Hainaut Baudouin IV^[19].

Tuteur de Raoul II de Vermandois[modifier | modifier le code]

En 1152, Yves de Nesle est désigné par le comte Raoul I^er de Vermandois comme tuteur de ses enfants^[11]^,^[20]^,^[6]. Par ce geste, ce dernier choisit à la fois un de ses vassaux pour ses possessions en Vermandois et l'un de ses égaux comme comte de Soissons. Yves de Nesle exerce sa tutelle du 14 octobre 1152 à 1158, mais reste présent dans la plupart des chartes de son pupille Raoul II de Vermandois jusqu'à la mort de ce dernier en 1167^[6].

Yves de Nesle, en tant que tuteur, arrange les mariages des trois enfants de Raoul I^er de Vermandois : il marie le jeune comte Raoul II à Marguerite d'Alsace, sœur du comte de Flandre Philippe d'Alsace à qui il donne Élisabeth de Vermandois, sœur de Raoul II. Leur sœur Éléonore de Vermandois est mariée au frère de la femme d'Yves de Nesle, Godefroy de Hainaut^[21]^,^[22]^,^[20].

Yves de Nesle introduit dans l'entourage des comtes de Vermandois son jeune frère, Thierry de Nesle, archidiacre et prévôt de la cathédrale Notre-Dame de Cambrai en 1158/1159^[23].

Succession[modifier | modifier le code]

En 1157, Yves de Nesle, qui n'a pas d'enfant de sa femme Yolande, désigne son neveu Conon comme héritier s'il reste sans postérité^[11]^,^[1], dans un acte confirmé ensuite par le roi Louis VII^[10]^,^[1]. Conon est le fils du frère d'Yves, Raoul, châtelain de Bruges et de sa femme Gertrude^[24]. Yves associe ensuite Conon à l'administration de ses fiefs puisque ce dernier porte dès 1176 et 1177 les titres de comte de Soissons et de seigneur de Nesle^[25]^,^[1].

Yves de Nesle est régulièrement cité dans divers actes jusqu'à sa mort en août 1178^[26]. Comme prévu, son neveu Conon de Nesle lui succède^[25]^,^[1]. La veuve d'Yves de Nesle, Yolande, se remarie avec le comte de Saint-Pol Hugues IV^[27].

Références[modifier | modifier le code]

↑ ^{a b c d et e} Hourlier et Dhénin 1998, p. 284.
↑ ^{a et b} Newman 1971, p. 23.
↑ Waroquier 2021, p. 574.
↑ Newman 1971, p. 24.
↑ Waroquier 2021, p. 572.
↑ ^{a b et c} Waroquier 2021, p. 575-576.
↑ Newman 1971, p. 25.
↑ Dominique Barthélemy, Les deux âges de la seigneurie banale : Pouvoir et société dans la terre des sires de Coucy, milieu XI^e siècle- milieu XIII^e siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Publications de la Sorbonne. Série Histoire ancienne et médiévale » (n^o 12), 1984, 622 p. (ISBN 978-2-85944-073-2, lire en ligne), p. 100-101.
↑ ^{a b et c} Hourlier et Dhénin 1998, p. 283.
↑ ^{a b et c} Newman 1971, p. 32.
↑ ^{a b et c} Newman 1971, p. 28.
↑ ^{a et b} Jean-François Nieus, « L'invention des armoiries en contexte. Haute aristocratie, identités familiales et culture chevaleresque entre France et Angleterre. 1100-1160 », Journal des savants, vol. 1, n^o 1,‎ 2017, p. 93–155 (DOI 10.3406/jds.2017.6387, lire en ligne).
↑ « Ives II de Nesle-Soissons premier sceau », sur Sigilla. Base numérique des sceaux conservés en France (consulté le 8 mai 2024).
↑ Hourlier et Dhénin 1998, p. 248.
↑ Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Paris, Fayard, 2003, 735 p. (ISBN 978-2-213-61539-4), p. 507-508.
↑ Newman 1971, p. 26-27.
↑ Claude Cahen, La Syrie du nord à l’époque des croisades et la principauté franque d’Antioche, Paris-Damas, Librairie orientaliste Paul Geuthner - Institut français de Damas, coll. « Bibliothèque orientale » (n^o 1), 1940, 768 p. (ISBN 978-2-35159-418-6, DOI 10.4000/books.ifpo.6169, lire en ligne), p. 391.
↑ Pierre Aubé, Un croisé contre Saladin : Renaud de Châtillon, Paris, Fayard, 2007, 304 p. (ISBN 978-2-213-63243-8), p. 53-54.
↑ Newman 1971, p. 27.
↑ ^{a et b} Louis Duval-Arnould, « Les dernières années du comte lépreux Raoul de Vermandois (v. 1147-1167...) et la dévolution de ses provinces à Philippe d'Alsace », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 142, n^o 1,‎ 1984, p. 81–92 (DOI 10.3406/bec.1984.450329, lire en ligne).
↑ Newman 1971, p. 29.
↑ Louis Duval-Arnould, « Les aumônes d'Aliénor, dernière comtesse de Vermandois et dame de Valois († 1213) », Revue Mabillon, vol. 60,‎ 1984, p. 395-463 (lire en ligne).
↑ Waroquier 2021, p. 568.
↑ Newman 1971, p. 33.
↑ ^{a et b} Newman 1971, p. 35.
↑ Newman 1971, p. 30-31.
↑ Newman 1971, p. 72.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Michel Hourlier et Michel Dhénin, « Monnaies médiévales de Soissons », Revue numismatique, vol. 6, n^o 153,‎ 1998, p. 245–295 (DOI 10.3406/numi.1998.2199, lire en ligne, consulté le 28 avril 2024).
William Mendel Newman, Les seigneurs de Nesle en Picardie (XII^e – XIII^e siècle) : Leurs chartes et leur histoire, t. 1, Philadelphie, The American Philosophical Society, coll. « Memoirs of The American Philosophical Society » (n^o 91), 1971, 358 p. (lire en ligne).
Romain Waroquier, « Les hommes du pouvoir. L’entourage des comtes de Vermandois au XII^e siècle », Le Moyen Age, vol. CXXVII, n^os 3-4,‎ 2021, p. 559–604 (ISSN 0027-2841, DOI 10.3917/rma.273.0559, lire en ligne, consulté le 28 avril 2024).

[HourlierDhénin1998284-1] {a b c d et e} Hourlier et Dhénin 1998, p. 284.

[Newman197123-2] {a et b} Newman 1971, p. 23.

[Waroquier2021574-3] Waroquier 2021, p. 574.

[Newman197124-4] Newman 1971, p. 24.

[Waroquier2021572-5] Waroquier 2021, p. 572.

[Waroquier2021575-576-6] {a b et c} Waroquier 2021, p. 575-576.

[Newman197125-7] Newman 1971, p. 25.

[8] Dominique Barthélemy, Les deux âges de la seigneurie banale : Pouvoir et société dans la terre des sires de Coucy, milieu XI^e siècle- milieu XIII^e siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Publications de la Sorbonne. Série Histoire ancienne et médiévale » (n^o 12), 1984, 622 p. (ISBN 978-2-85944-073-2, lire en ligne), p. 100-101.

[HourlierDhénin1998283-9] {a b et c} Hourlier et Dhénin 1998, p. 283.

[Newman197132-10] {a b et c} Newman 1971, p. 32.

[Newman197128-11] {a b et c} Newman 1971, p. 28.

[:1-12] {a et b} Jean-François Nieus, « L'invention des armoiries en contexte. Haute aristocratie, identités familiales et culture chevaleresque entre France et Angleterre. 1100-1160 », Journal des savants, vol. 1, n^o 1,‎ 2017, p. 93–155 (DOI 10.3406/jds.2017.6387, lire en ligne).

[13] « Ives II de Nesle-Soissons premier sceau », sur Sigilla. Base numérique des sceaux conservés en France (consulté le 8 mai 2024).

[HourlierDhénin1998248-14] Hourlier et Dhénin 1998, p. 248.

[15] Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Paris, Fayard, 2003, 735 p. (ISBN 978-2-213-61539-4), p. 507-508.

[Newman197126-27-16] Newman 1971, p. 26-27.

[17] Claude Cahen, La Syrie du nord à l’époque des croisades et la principauté franque d’Antioche, Paris-Damas, Librairie orientaliste Paul Geuthner - Institut français de Damas, coll. « Bibliothèque orientale » (n^o 1), 1940, 768 p. (ISBN 978-2-35159-418-6, DOI 10.4000/books.ifpo.6169, lire en ligne), p. 391.

[18] Pierre Aubé, Un croisé contre Saladin : Renaud de Châtillon, Paris, Fayard, 2007, 304 p. (ISBN 978-2-213-63243-8), p. 53-54.

[Newman197127-19] Newman 1971, p. 27.

[:0-20] {a et b} Louis Duval-Arnould, « Les dernières années du comte lépreux Raoul de Vermandois (v. 1147-1167...) et la dévolution de ses provinces à Philippe d'Alsace », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 142, n^o 1,‎ 1984, p. 81–92 (DOI 10.3406/bec.1984.450329, lire en ligne).

[Newman197129-21] Newman 1971, p. 29.

[22] Louis Duval-Arnould, « Les aumônes d'Aliénor, dernière comtesse de Vermandois et dame de Valois († 1213) », Revue Mabillon, vol. 60,‎ 1984, p. 395-463 (lire en ligne).

[Waroquier2021568-23] Waroquier 2021, p. 568.

[Newman197133-24] Newman 1971, p. 33.

[Newman197135-25] {a et b} Newman 1971, p. 35.

[Newman197130-31-26] Newman 1971, p. 30-31.

[Newman197172-27] Newman 1971, p. 72.

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-'''Yves de Nesle''', ou '''Ives de Nesle''' est seigneur de [[Nesle]] et [[Liste des comtes de Soissons|comte de Soissons]] de 1141 à sa mort en {{date de décès-|août 1178}}.
+'''Yves de Nesle''', ou '''Ives de Nesle''', cité à partir de 1115 et mort en {{date de décès-|août 1178}}, est seigneur de [[Nesle]] à partir de 1131 au plus tard et [[Liste des comtes de Soissons|comte de Soissons]] de 1141 à sa mort.
 == Biographie ==
+=== Seigneur de Nesle ===
-Yves de Nesle est le fils de Raoul de Nesle{{Sfn|Waroquier|2021|p=574}}.
+Yves de Nesle est le fils de Raoul de Nesle{{Sfn|Newman|1971|p=23}}{{,}}{{Sfn|Waroquier|2021|p=574}}, lui-même fils d'un premier Yves de Nesle et d'une fille, dont on ignore le nom, du comte de Soissons [[Guillaume Busac]]{{Sfn|Newman|1971|p=23}}.
+Yves est cité pour la première fois en 1115. Il succède à son père Raoul comme seigneur de Nesle au plus tard en 1131{{Sfn|Newman|1971|p=24}}.
 Yves de Nesle, qualifié de baron, est l'un deux plus importants [[Vassalité|vassaux]] de la maison des [[Liste des comtes de Vermandois|comtes de Vermandois]]{{Sfn|Waroquier|2021|p=572}}. Il y apparaît dès 1133, mais est au début peu présent, notamment parce qu'il est occupé à diriger son comté de Soissons puis à cause de son départ en croisade{{Sfn|Waroquier|2021|p=575-576}}.
+=== Comte de Soissons ===
-Yves II de Nesle devient [[Liste des comtes de Soissons|comte de Soissons]] en 1141, investi par l'[[Liste des évêques de Soissons|évêque de Soissons]] Josselin de Vierzy, à qui il fait [[Hommage lige|hommage]]<ref>{{Ouvrage|auteur=[[Dominique Barthélemy (historien)|Dominique Barthélemy]]|titre=Les deux âges de la seigneurie banale|sous-titre=Pouvoir et société dans la terre des sires de Coucy, milieu {{s-XI}}- milieu {{s-|XIII}}|lieu=Paris|éditeur=Publications de la Sorbonne|collection=Publications de la Sorbonne. Série Histoire ancienne et médiévale|numéro dans la collection=12|date=1984|pasage=100-101|pages totales=622|isbn=978-2-85944-073-2|lie en ligne=https://books.openedition.org/psorbonne/23374}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Hourlier|Dhénin|1998|p=283}}. En effet, le comté de Soissons, qui dépend de l'[[Diocèse de Soissons|évêché de Soissons]], est vacant à cause de l'entrée dans un monastère en 1141 du comte lépreux Renaud III, sans postérité{{Sfn|Hourlier|Dhénin|1998|p=283}}.
+Yves II de Nesle devient [[Liste des comtes de Soissons|comte de Soissons]] en 1141, investi, parmi d'autres candidats, par l'[[Liste des évêques de Soissons|évêque de Soissons]] Josselin de Vierzy, qu'il paye et à qui il fait [[Hommage lige|hommage]]{{Sfn|Newman|1971|p=25}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur=[[Dominique Barthélemy (historien)|Dominique Barthélemy]]|titre=Les deux âges de la seigneurie banale|sous-titre=Pouvoir et société dans la terre des sires de Coucy, milieu {{s-|XI}}- milieu {{s-|XIII}}|lieu=Paris|éditeur=Publications de la Sorbonne|collection=Publications de la Sorbonne. Série Histoire ancienne et médiévale|numéro dans la collection=12|date=1984|passage=100-101|pages totales=622|isbn=978-2-85944-073-2|lire en ligne=https://books.openedition.org/psorbonne/23374}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Hourlier|Dhénin|1998|p=283}}. En effet, le comté de Soissons, qui dépend de l'[[Diocèse de Soissons|évêché de Soissons]], est vacant à cause de l'entrée dans un monastère en 1141 du comte lépreux Renaud III, sans postérité{{Sfn|Hourlier|Dhénin|1998|p=283}}. Cette succession est approuvée par le [[roi de France]] {{Souverain2|Louis VII le Jeune}}{{Sfn|Newman|1971|p=32}}.
+Au total, soixante-deux d'actes d'Yves de Nesle sont conservés. Il a surtout des rapports avec les comtes de Vermandois et les [[Liste des évêques de Soissons|évêques de Soissons]] et de [[Liste des évêques de Noyon|Noyon]], beaucoup moins avec le roi de France Louis VII, sauf pendant leur croisade commune{{Sfn|Newman|1971|p=32}}. Toutefois, le {{date-|10 juin 1155}}, Il participe à l'assemblée convoquée à [[Soissons]] par le roi Louis VII, pendant laquelle ce dernier proclame la [[trêve de Dieu]] pour dix ans{{Sfn|Newman|1971|p=28}}.
-Yves de Nesle fait partie de l'entourage du [[roi de France]] {{Souverain2|Louis VII le Jeune}}, avec qui il part en [[Deuxième croisade|croisade en 1147]]{{Sfn|Hourlier|Dhénin|1998|p=283}}. En 1150, le [[Liste des rois de Jérusalem|roi de Jérusalem]] {{Souverain2|Baudouin III de Jérusalem}} propose Yves de Nesle comme conjoint à [[Constance d'Antioche]], [[Liste des princes d'Antioche|princesse d'Antioche]] et veuve de [[Raymond de Poitiers]]. Celle-ci le refuse, comme d'autres prétendants, et choisit plus tard [[Renaud de Châtillon]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=[[Claude Cahen]]|titre=La Syrie du nord à l’époque des croisades et la principauté franque d’Antioche|lieu=Paris-Damas|éditeur=Librairie orientaliste Paul Geuthner - Institut français de Damas|collection=Bibliothèque orientale|numéro dans la collection=1|date=1940|passage=391|pages totales=768|isbn=978-2-35159-418-6|doi=10.4000/books.ifpo.6169|lire en ligne=http://books.openedition.org/ifpo/6169|consulté le=2024-04-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur=[[Pierre Aubé]]|titre=Un croisé contre Saladin : Renaud de Châtillon|lieu=Paris|éditeur=Fayard|date=2007|pages totales=304|passage=53-54|isbn=978-2-213-63243-8|consulté le=2024-04-28}}.</ref>.
+[[Fichier:Sceau de Yves de Nesle, comte de Soissons.png|vignette|upright|gauche|alt=sceau rond brun, au milieu un chevalier chevauchant vers la gauche, armé avec un grand écu|Sceau d'Yves de Nesle. Usage avéré en 1146<ref name=":1" />. [[Archives départementales de la Somme]], moulage collection Sc/Picardie 38<ref>{{Lien web |titre=Ives II de Nesle-Soissons premier sceau|url=http://www.sigilla.org/moulage/picardie-38-30637 |site=Sigilla. Base numérique des sceaux conservés en France |consulté le=2024-05-08}}.</ref>.]]
+Yves de Nesle est le premier comte de Soissons qui fait frapper son nom sur ses monnaies{{Sfn|Hourlier|Dhénin|1998|p=248}}. Vers 1142/1146, il utilise un [[sceau]] équestre [[Héraldique|armorié]] : le bouclier tenu par le cavalier est chargé d'un [[Rebattement|fascé]]. Ce sceau fait partie des plus anciens qui portent des armoiries, attestant de la [[Naissance des armoiries|naissance de ces dernières]] dans sa région et son milieu social<ref name=":1">{{Article|prénom1=Jean-François|nom1=Nieus|titre=L'invention des armoiries en contexte. Haute aristocratie, identités familiales et culture chevaleresque entre France et Angleterre. 1100-1160|périodique=[[Journal des savants]]|volume=1|numéro=1|date=2017|doi=10.3406/jds.2017.6387|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_2017_num_1_1_6387|pages=93–155}}.</ref>.
+=== Croisé ===
+Après avoir écouté le {{date-|31 mars 1146}}, jour de Pâques, [[Bernard de Clairvaux]] prêcher la [[croisade]] à [[Vézelay]], devant le roi de France Louis VII et de nombreux comtes<ref>{{Ouvrage|auteur=[[Pierre Aubé]]|titre=Saint Bernard de Clairvaux|passage=507-508|lieu=Paris|éditeur=Fayard|date=2003|pages totales=735|isbn=978-2-213-61539-4}}.</ref>, Yves de Nesle part en [[Deuxième croisade|croisade en 1147]] avec le roi{{Sfn|Newman|1971|p=26-27}}{{,}}{{Sfn|Hourlier|Dhénin|1998|p=283}}. En 1150, le [[Liste des rois de Jérusalem|roi de Jérusalem]] {{Souverain2|Baudouin III de Jérusalem}} propose Yves de Nesle comme conjoint à [[Constance d'Antioche]], [[Liste des princes d'Antioche|princesse d'Antioche]] et veuve de [[Raymond de Poitiers]]. Celle-ci le refuse, comme d'autres prétendants, et choisit plus tard [[Renaud de Châtillon]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=[[Claude Cahen]]|titre=La Syrie du nord à l’époque des croisades et la principauté franque d’Antioche|lieu=Paris-Damas|éditeur=Librairie orientaliste Paul Geuthner - Institut français de Damas|collection=Bibliothèque orientale|numéro dans la collection=1|date=1940|passage=391|pages totales=768|isbn=978-2-35159-418-6|doi=10.4000/books.ifpo.6169|lire en ligne=http://books.openedition.org/ifpo/6169|consulté le=2024-04-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur=[[Pierre Aubé]]|titre=Un croisé contre Saladin : Renaud de Châtillon|lieu=Paris|éditeur=Fayard|date=2007|pages totales=304|passage=53-54|isbn=978-2-213-63243-8|consulté le=2024-04-28}}.</ref>.
+Yves de Nesle est de retour en France dès la fin de l'année 1150. En 1151 ou 1152, il épouse Yolande de Hainaut, fille du comte de Hainaut [[Baudouin IV de Hainaut|Baudouin IV]]{{Sfn|Newman|1971|p=27}}.
-À son retour de croisade, Yves de Nesle est désigné par le comte [[Raoul Ier de Vermandois|Raoul {{Ier}} de Vermandois]] comme tuteur de ses enfants. Par ce geste, ce dernier choisit à la fois un de ses vassaux pour ses possessions en Vermandois et l'un de ses égaux comme comte de Soissons. Yves de Nesle exerce sa tutelle du {{date-|14 octobre 1152}} à 1158, mais reste présent dans la plupart des chartes de son pupille [[Raoul II de Vermandois]] jusqu'à la mort de ce dernier en 1167{{Sfn|Waroquier|2021|p=575-576}}.
+=== Tuteur de Raoul II de Vermandois ===
+En 1152, Yves de Nesle est désigné par le comte [[Raoul Ier de Vermandois|Raoul {{Ier}} de Vermandois]] comme tuteur de ses enfants{{Sfn|Newman|1971|p=28}}{{,}}<ref name=":0">{{Article|prénom1=Louis|nom1=Duval-Arnould|titre=Les dernières années du comte lépreux Raoul de Vermandois (v. 1147-1167...) et la dévolution de ses provinces à Philippe d'Alsace|périodique=[[Bibliothèque de l'École des chartes]]|volume=142|numéro=1|pages=81–92|date=1984|doi=10.3406/bec.1984.450329|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1984_num_142_1_450329}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Waroquier|2021|p=575-576}}. Par ce geste, ce dernier choisit à la fois un de ses vassaux pour ses possessions en Vermandois et l'un de ses égaux comme comte de Soissons. Yves de Nesle exerce sa tutelle du {{date-|14 octobre 1152}} à 1158, mais reste présent dans la plupart des chartes de son pupille [[Raoul II de Vermandois]] jusqu'à la mort de ce dernier en 1167{{Sfn|Waroquier|2021|p=575-576}}.
+Yves de Nesle, en tant que tuteur, arrange les mariages des trois enfants de Raoul {{Ier}} de Vermandois : il marie le jeune comte Raoul II à [[Marguerite d'Alsace]], sœur du [[Liste des comtes de Flandre|comte de Flandre]] [[Philippe d'Alsace]] à qui il donne [[Élisabeth de Vermandois]], sœur de Raoul II. Leur sœur [[Éléonore de Vermandois]] est mariée au frère de la femme d'Yves de Nesle, Godefroy de Hainaut{{Sfn|Newman|1971|p=29}}{{,}}<ref>{{Article|auteur=Louis Duval-Arnould|titre=Les aumônes d'Aliénor, dernière comtesse de Vermandois et dame de Valois († 1213)|périodique=Revue Mabillon|volume=60|année=1984|pages=395-463|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5815760f/f41.item}}.</ref>{{,}}<ref name=":0" />.
 Yves de Nesle introduit dans l'entourage des comtes de Vermandois son jeune frère, Thierry de Nesle, [[archidiacre]] et [[Prévôt (religion)|prévôt]] de la [[cathédrale Notre-Dame de Cambrai]] en 1158/1159{{Sfn|Waroquier|2021|p=568}}.
+=== Succession ===
-Yves de Nesle est le premier comte de Soissons qui fait frapper son nom sur ses monnaies{{Sfn|Hourlier|Dhénin|1998|p=248}}.
+En 1157, Yves de Nesle, qui n'a pas d'enfant de sa femme Yolande, désigne son neveu [[Conon de Nesle|Conon]] comme héritier s'il reste sans postérité{{Sfn|Newman|1971|p=28}}{{,}}{{Sfn|Hourlier|Dhénin|1998|p=284}}, dans un acte confirmé ensuite par le roi Louis VII{{Sfn|Newman|1971|p=32}}{{,}}{{Sfn|Hourlier|Dhénin|1998|p=284}}. Conon est le fils du frère d'Yves, Raoul, châtelain de [[Bruges]] et de sa femme Gertrude{{Sfn|Newman|1971|p=33}}. Yves associe ensuite Conon à l'administration de ses fiefs puisque ce dernier porte dès 1176 et 1177 les titres de comte de Soissons et de seigneur de Nesle{{Sfn|Newman|1971|p=35}}{{,}}{{Sfn|Hourlier|Dhénin|1998|p=284}}.
+Yves de Nesle est régulièrement cité dans divers actes jusqu'à sa mort en {{date de décès-|août 1178}}{{Sfn|Newman|1971|p=30-31}}. Comme prévu, son neveu [[Conon de Nesle]] lui succède{{Sfn|Newman|1971|p=35}}{{,}}{{Sfn|Hourlier|Dhénin|1998|p=284}}. La veuve d'Yves de Nesle, Yolande, se remarie avec le [[Liste des comtes de Saint-Pol|comte de Saint-Pol]] [[Hugues IV de Campdavaine|Hugues IV]]{{Sfn|Newman|1971|p=72}}.
-Yves de Nesle, sans postérité, désigne son neveu Conon comme héritier en 1157, dans un acte confirmé ensuite par le roi Louis VII. Il associe Conon à l'administration de ses fiefs puisque ce dernier porte dès 1176 et 1177 les titres de comte de Soissons et de seigneur de Nesle. Yves de Nesle meurt en {{date de décès-|août 1178}} et Conon lui succède{{Sfn|Hourlier|Dhénin|1998|p=284}}.
 == Références ==
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 === Articles connexes ===
 * [[Liste des comtes de Soissons]]
+* [[Conon de Nesle]]
 === Bibliographie ===
 *{{Article|auteur1=Michel Hourlier|auteur2=Michel Dhénin|titre=Monnaies médiévales de Soissons|périodique=[[Revue numismatique]]|volume=6|numéro=153|pages=245–295|date=1998|doi=10.3406/numi.1998.2199|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/numi_0484-8942_1998_num_6_153_2199|consulté le=2024-04-28}}.
-*{{Ouvrage|auteur1=William Mendel Newman|titre=Les seigneurs de Nesle en Picardie ({{Sp-|XII|-|XIII}})|sous-titre=Leurs chartes et leur histoire|lieu=Philadelphie|éditeur=The American Philosophical Society|collection=Memoirs of The American Philosophical Society|numéro dans collection=91|année=1971|pages totales=358|lire en ligne=https://archive.org/details/lesseigneursdene0001will/page/n9/mode/2up}}.
+*{{Ouvrage|auteur=[[William Mendel Newman]]|titre=Les seigneurs de Nesle en Picardie ({{Sp-|XII|-|XIII}})|sous-titre=Leurs chartes et leur histoire|tome=1|lieu=Philadelphie|éditeur=The American Philosophical Society|collection=Memoirs of The American Philosophical Society|numéro dans collection=91|année=1971|pages totales=358|lire en ligne=https://archive.org/details/lesseigneursdene0001will/page/n9/mode/2up}}.
-*{{Article|langue=fr|prénom1=Romain|nom1=Waroquier|titre=Les hommes du pouvoir. L’entourage des comtes de Vermandois au {{s-|XII}}|périodique=[[Le Moyen Âge (revue)|Le Moyen Age]]|volume=CXXVII|numéro=3-4|pages=559–604|date=2021|issn=0027-2841|doi=10.3917/rma.273.0559|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-le-moyen-age-2021-3-4-page-559.htm|consulté le=2024-04-28}}.
+*{{Article|langue=fr|prénom1=Romain|nom1=Waroquier|titre=Les hommes du pouvoir. L’entourage des comtes de Vermandois au {{s-|XII}}|périodique=[[Le Moyen Âge (revue)|Le Moyen Age]]|volume=CXXVII|numéro=3-4|pages=559–604|date=2021|issn=0027-2841|doi=10.3917/rma.273.0559|lire en ligne= https://www.cairn.info/revue-le-moyen-age-2021-3-page-559.htm|consulté le=2024-04-28}}.
-=== Liens externes ===
+{{portail|XIIe siècle|Picardie|Royaume de France}}
-{{Liens}}
+{{DEFAULTSORT:Yves de Nesle}}
+[[Catégorie:Comte de Soissons]]
+[[Catégorie:Comte du Moyen Âge]]
+[[Catégorie:Comte français du XIIe siècle]]
+[[Catégorie:Croisé du XIIe siècle]]
+[[Catégorie:Noblesse du XIIe siècle]]
+[[Catégorie:Date de naissance incertaine (XIIe siècle)]]
+[[Catégorie:Décès en 1178]]