« Prêtre catholique » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Prêtre}}
{{Voir homonymes|Prêtre}}
[[File:La fundación de la Orden Trinitaria, de Juan Carreño de Miranda - detalle (01).jpg|thumb|300px|[[Détail]] de ''La messe de fondation de l'ordre des Trinitaires'' de [[Juan Carreño de Miranda]] (1666, musée du Louvre).]]
{{à sourcer|date=juillet 2008}}
Un '''prêtre catholique''' (du [[grec ancien]] {{grec ancien|πρεσβύτερος|presbúteros}}, qui signifie « ancien », en [[latin]] ''{{Langue|la|presbyter}}'') est un homme [[chrétien]] qui reçoit au moment de son ordination, par l'imposition des mains de l'[[évêque]], la mission de « rendre présent » le [[Jésus-Christ|Christ]] parmi les gens, en particulier par des sacrements comme l'[[Eucharistie]] (la messe), le [[Sacrement de pénitence et de réconciliation|sacrement de réconciliation]] ou du pardon (la confession), le [[Onction des malades|sacrement des malades]] (extrême-onction), en instruisant comme avec le [[catéchisme]], en accueillant ou en guidant toutes les personnes qui s'adressent à lui<ref>{{lien web|url=https://eglise.catholique.fr/glossaire/pretre|titre= Définition : prêtre | site =[[Conférence des Évêques de France]]|consulté le=2023-9-4}}</ref>.
{{Illustration hiérarchie catholique
|légende=La place du prêtre dans la [[Hiérarchie dans l'Église catholique|hiérarchie de l'Église catholique]]
}}
[[Fichier:Priests rome.jpg|thumb|Prêtres catholiques en [[soutane]] à [[Rome]] en 2005.|alt=photo en blanc et noir]]
Un '''prêtre catholique''', du [[grec ancien]] πρεσβύτερος, ''presbuteros'', qui signifie « ancien », en [[latin]] ''presbyter'', est un homme [[chrétien]] qui reçoit au moment de son ordination, par l'imposition des mains de l'[[évêque]], la mission de « rendre présent » le [[Jésus-Christ|Christ]] parmi les gens, en particulier par des sacrements comme l'[[eucharistie]] (la messe), le [[Sacrement de pénitence et de réconciliation|sacrement de réconciliation]] ou du pardon (la confession), le [[Onction des malades|sacrement des malades]] (extrême-onction), en instruisant comme avec le [[catéchisme]], en accueillant ou en guidant toutes les personnes qui s'adressent à lui<ref>[http://www.eglise.catholique.fr/ressources-annuaires/lexique/definition.html?lexiqueID=94&Expression=Pr%EAtre Définition du mot prêtre sur le site de la Conférence des Evêques de France]</ref>.


Le prêtre fait l'objet d'une [[vocation]] particulière que les croyants catholiques identifient à un appel de [[Dieu]]. Le discernement de l'appel à la prêtrise et la formation du prêtre se fait au [[Séminaire (catholique)|séminaire]]. Si ce que les [[Catholicisme|catholique]]s reconnaissent comme l'appel de Dieu est confirmé par le [[Séminaire (catholique)|séminariste]] et par l'[[Église (institution)|Église]], le séminariste est ordonné [[diacre (catholicisme)|diacre]] puis prêtre par un [[évêque]].
Le prêtre fait l'objet d'une [[vocation]] particulière que les croyants catholiques identifient à un appel de [[Dieu]]. Le discernement de l'appel à la prêtrise et la formation du prêtre se fait au [[Séminaire (catholique)|séminaire]]. Si ce que les [[Catholicisme|catholique]]s reconnaissent comme l'appel de Dieu est confirmé par le [[Séminaire (catholique)|séminariste]] et par l'[[Église (institution)|Église]], le séminariste est ordonné [[diacre (catholicisme)|diacre]] puis prêtre par un [[évêque]].
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Dans l'Église catholique de [[Rite romain|rite latin]], depuis la [[réforme grégorienne]], les prêtres doivent prendre l'engagement de vivre dans le [[Célibat sacerdotal dans l'Église catholique|célibat]].
Dans l'Église catholique de [[Rite romain|rite latin]], depuis la [[réforme grégorienne]], les prêtres doivent prendre l'engagement de vivre dans le [[Célibat sacerdotal dans l'Église catholique|célibat]].


== Rôle et mission du prêtre ==
== Rôle et mission du prêtre ==
[[Fichier:US Navy 050326-N-3644C-056 Chaplain, Lt. John Burnette prepares communion for Easter Mass in the forecastle aboard the Nimitz-class aircraft carrier USS Harry S. Truman (CVN 75).jpg|thumb|Prêtre américain célébrant l'[[eucharistie]] en 2005.|alt=]]
Si le terme de ''prêtre'' vient de ''presbúteros'' (πρεσβύτερος), l'''ancien'', c'est que dans les débuts de l'Église cette fonction est assignée à des hommes reconnus par le peuple pour leur sagesse et la clarté de leur discernement. À l'image du Christ, le prêtre est un « pasteur », il « paît » (symboliquement) le peuple de Dieu<ref>cf. Jn 21: Jésus s'adresse à Pierre en lui disant ''pais mes brebis''</ref>.


Si le terme de ''prêtre'' vient de ''presbúteros'' (πρεσβύτερος), l'''ancien'', c'est que dans les débuts de l'Église cette fonction est assignée à des hommes reconnus par le peuple pour leur sagesse et la clarté de leur discernement. À l'image du [[Jésus-Christ|Christ]], le prêtre est un « pasteur », il « paît » (symboliquement) le peuple de Dieu<ref>cf. {{Réf Bible|Jn|21}} : Jésus s'adresse à Pierre en lui disant ''pais mes brebis''</ref>.
Alors que tous les baptisés exercent un [[sacerdoce]] baptismal, le prêtre est pris d'au milieu du peuple pour y témoigner de la présence même du Christ. Ces deux sacerdoces, selon leur modes propres, proviennent du même sacerdoce du Christ, mais diffèrent dans leur essence<ref>cf. Concile Vatican II, Lumen Gentium {{numéro|10}}</ref>. En effet, lorsque le prêtre agit dans la charge qui lui est confiée, et notamment en conférant des [[sacrement]]s tels que l'[[eucharistie]] ou le [[sacrement de pénitence et de réconciliation]], c'est le Christ lui-même qui agit, en tant que tête de son Corps qu'est l'Église<ref>cf. Presbyterorum Ordinis {{numéro|2}} et 6</ref>.


Alors que tous les baptisés exercent un [[sacerdoce]] baptismal, le prêtre est pris d'au milieu du peuple pour y témoigner de la présence même du Christ. Ces deux sacerdoces, selon leur modes propres, proviennent du même sacerdoce du Christ, mais diffèrent dans leur essence<ref>cf. Concile Vatican II, ''Lumen Gentium'' {{numéro|10}}</ref>. En effet, lorsque le prêtre agit dans la charge qui lui est confiée, et notamment en conférant des [[sacrement]]s tels que l'[[Eucharistie]] ou le [[sacrement de pénitence et de réconciliation]], c'est le Christ lui-même qui agit, en tant que tête de son Corps qu'est l'Église<ref>cf. Presbyterorum Ordinis {{numéro|2}} et 6</ref>.
L'homme qui doit être ordonné prêtre est avant cela ordonné [[Diacre (catholicisme)|diacre]], c'est-à-dire ''serviteur''. Le prêtre est donc à la fois configuré au Christ comme tête de son Église, mais aussi comme son serviteur<ref>cf. Jn 13, le lavement des pieds</ref>.

L'homme qui doit être ordonné prêtre est avant cela ordonné [[Diacre (catholicisme)|diacre]], c'est-à-dire ''serviteur''. Le prêtre est donc à la fois configuré au Christ comme tête de son Église, mais aussi comme son serviteur<ref>cf. {{Réf Bible|Jn|13}}, le lavement des pieds</ref>.


Finalement, à travers ses diverses activités, le prêtre est un ''homme de Dieu''<ref>[http://www.pretres.com/index.php/homme-de-dieu Pretres.com]</ref> chargé d'être la présence du Christ au milieu de son peuple, à son service et pour le mener à la sainteté.
Finalement, à travers ses diverses activités, le prêtre est un ''homme de Dieu''<ref>[http://www.pretres.com/index.php/homme-de-dieu Pretres.com]</ref> chargé d'être la présence du Christ au milieu de son peuple, à son service et pour le mener à la sainteté.
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Le prêtre est le ''ministre'' de certains [[sacrement]]s, c'est-à-dire que lui seul peut les donner :
Le prêtre est le ''ministre'' de certains [[sacrement]]s, c'est-à-dire que lui seul peut les donner :
* le [[baptême]] (les diacres sont aussi ''ministres'' de ce sacrement, et, dans des cas d'urgence, le baptême peut être donné par un [[laïcisme|laïc]]<ref>Voir le [http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P2T.HTM Code de Droit Canonique, Can. 861.]</ref>) ;
* le [[baptême]] (les diacres sont aussi ''ministres'' de ce sacrement, et, dans des cas d'urgence, le baptême peut être donné par un [[laïcisme|laïc]]<ref>Voir le [http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P2T.HTM Code de Droit Canonique, Can. 861.]</ref>) ;
* l'[[eucharistie]] ;
* l'[[Eucharistie]] ;
* le [[Confession|sacrement de Réconciliation]] ;
* le [[Confession|sacrement de Réconciliation]] ;
* le [[Onction des malades|sacrement des malades]].
* le [[Onction des malades|sacrement des malades]].
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En revanche, le prêtre ne peut administrer ni la [[confirmation]] (sauf pour les [[Églises catholiques orientales]]), à moins de nécessité ou d'en avoir reçu mandat ponctuellement par son [[évêque]], ni l'[[Ordre (sacrement)|ordination]], qui sont du ressort d'un [[évêque]].
En revanche, le prêtre ne peut administrer ni la [[confirmation]] (sauf pour les [[Églises catholiques orientales]]), à moins de nécessité ou d'en avoir reçu mandat ponctuellement par son [[évêque]], ni l'[[Ordre (sacrement)|ordination]], qui sont du ressort d'un [[évêque]].


Pour ce qui est du [[Mariage catholique|mariage]], l'Église considère traditionnellement que ce sont les époux qui se confèrent mutuellement le sacrement<ref>''Catéchisme de l'Église catholique'', § 1623 : « Selon la tradition latine, ce sont les époux qui, comme ministres de la grâce du Christ, se confèrent mutuellement le sacrement du Mariage en exprimant devant l’Église leur consentement. Dans la tradition des Églises orientales, les prêtres ou évêques qui officient sont les témoins du consentement mutuel échangé par les époux (cf. CCEO, can. 817), mais leur bénédiction est nécessaire aussi à la validité du sacrement (cf. CCEO, can. 828). » [http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P4W.HTM texte en ligne]. CCEO = ''Code de droit canon des Églises Orientales'', [http://www.intratext.com/X/FRA0361.HTM texte en ligne]</ref>, le prêtre (ou bien le diacre, voire l'évêque) n'étant que le témoin obligatoire, et ce seulement depuis le [[concile de Trente]]<ref>[http://92.catholique.fr/faq/mariage_sens.htm#sp%C3%A9cifiques Site du diocèse de Nanterre]</ref>{{,}}<ref>[http://foicatholique.cultureforum.net/t1968-catechisme-du-concile-de-trente-du-sacrement-de-mariage § VII. — Des formalités du mariage. {{2e|alinéa}} : il ne peut y avoir de légitime et véritable Mariage que celui qui est contracté en présence du propre Curé, ou d’un autre Prêtre délégué par lui, ou par l’Ordinaire, et devant un certain nombre de témoins.]</ref>{{Référence nécessaire}}.
Pour ce qui est du [[Mariage catholique|mariage]], l'Église considère traditionnellement que ce sont surtout les époux qui se confèrent mutuellement le sacrement<ref>''Catéchisme de l'Église catholique'', § 1623 : « Selon la tradition latine, ce sont les époux qui, comme ministres de la grâce du Christ, se confèrent mutuellement le sacrement du Mariage en exprimant devant l’Église leur consentement. Dans la tradition des Églises orientales, les prêtres ou évêques qui officient sont les témoins du consentement mutuel échangé par les époux (cf. CCEO, can. 817), mais leur bénédiction est nécessaire aussi à la validité du sacrement (cf. CCEO, can. 828). » [http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P4W.HTM texte en ligne]. CCEO = ''Code de droit canon des Églises Orientales'', [http://www.intratext.com/X/FRA0361.HTM texte en ligne]</ref>, le prêtre (ou bien le diacre, voire l'évêque) n'étant que le témoin obligatoire, et ce seulement depuis [[1542]] ([[concile de Trente]]){{refconf}}<ref>{{lien web|url=https://www.mariages.net/articles/origines-et-histoire-du-mariage--c5102|titre=La fabuleuse histoire du mariage : des origines à aujourd’hui|auteur=Marie Daurage|consulté le=2023-9-4|site=mariages.net|date= 13 Octobre 2022}}</ref>{{,}}<ref>{{lien brisé|url=http://foicatholique.cultureforum.net/t1968-catechisme-du-concile-de-trente-du-sacrement-de-mariage |titre= § VII. — Des formalités du mariage. {{2e|alinéa}} : il ne peut y avoir de légitime et véritable Mariage que celui qui est contracté en présence du propre Curé, ou d’un autre Prêtre délégué par lui, ou par l’Ordinaire, et devant un certain nombre de témoins.|brisé le=2023-9-4}}</ref>.

Le prêtre responsable d'une [[paroisse]] est appelé [[curé]], recteur en Bretagne et dans certains autres cas, ou modérateur, alors que les prêtres qui l'assistent sont nommés [[Vicaire#Religion catholique|vicaires]]. Un prêtre peut n'être attaché à aucune [[paroisse]]. Le [[presbytère]] est le logement de fonction autrefois réservé au(x) prêtre(s) d'une paroisse. Il était en général à proximité de l'[[église (édifice)|église]].
Le prêtre responsable d'une [[paroisse]] est appelé [[curé]], recteur en Bretagne et dans certains autres cas, ou modérateur, alors que les prêtres qui l'assistent sont nommés [[Vicaire#Religion catholique|vicaires]]. Un prêtre peut n'être attaché à aucune [[paroisse]]. Le [[presbytère]] est le logement de fonction autrefois réservé au(x) prêtre(s) d'une paroisse. Il était en général à proximité de l'[[église (édifice)|église]].


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== Les prêtres catholiques dans le monde ==
== Les prêtres catholiques dans le monde ==
[[Fichier:US Navy 050326-N-3644C-056 Chaplain, Lt. John Burnette prepares communion for Easter Mass in the forecastle aboard the Nimitz-class aircraft carrier USS Harry S. Truman (CVN 75).jpg|thumb|240px|Prêtre américain célébrant l'[[eucharistie]] en 2005.|alt=]]
Chiffres de l'agence de la [[Congrégation pour l'évangélisation des peuples]] au {{date|31 décembre 2016}} :
Chiffres de l'agence de la [[Congrégation pour l'évangélisation des peuples]] au {{date|31 décembre 2016}} :


* Le nombre de prêtres s'élevait à {{formatnum:414969}} au {{date|31 décembre 2016}}, leur nombre a diminué (- 687) par rapport à l'année précédente<ref name=":1">{{Lien web|titre=News - Agenzia Fides|url=http://www.fides.org/fr/stats/64944-VATICAN_Les_statistiques_de_l_Eglise_catholique_2018|site=www.fides.org|consulté le=2019-09-19}}</ref>. Le continent où l’on constate encore une diminution consistante est une nouvelle fois l’Europe (- 2 583), auquel s’ajoute cette année l’Amérique (- 589). Les augmentations concernent l’Afrique (+ 1 181) et l’Asie (+ 1 304), l’Océanie demeurant stable<ref name=":1" />.
* Le nombre de prêtres s'élevait à {{formatnum:414969}} au {{date|31 décembre 2016}}, leur nombre a diminué (- 687) par rapport à l'année précédente<ref name=":1">{{Lien web|titre=VATICAN - Les statistiques de l’Eglise catholique 2018
|url=http://www.fides.org/fr/stats/64944-VATICAN_Les_statistiques_de_l_Eglise_catholique_2018|site=www.fides.org|consulté le=2023-9-4|date=20 October 2018}}</ref>. Le continent où l’on constate encore une diminution consistante est une nouvelle fois l’Europe (- 2 583), auquel s’ajoute cette année l’Amérique (- 589). Les augmentations concernent l’Afrique (+ 1 181) et l’Asie (+ 1 304), l’Océanie demeurant stable<ref name=":1" />.


* Le nombre des prêtres diocésains a augmenté globalement de 317, atteignant le chiffre de 281 831, avec une seule diminution, cette année encore : l’Europe (- 1 611), les augmentations concernant l’Afrique (+ 983), l’Amérique (+ 180), l’Asie (+ 744) et l’Océanie (+ 21)<ref name=":1" />.
* Le nombre des prêtres diocésains a augmenté globalement de 317, atteignant le chiffre de 281 831, avec une seule diminution, cette année encore : l’Europe (- 1 611), les augmentations concernant l’Afrique (+ 983), l’Amérique (+ 180), l’Asie (+ 744) et l’Océanie (+ 21)<ref name=":1" />.
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Au {{date-|31 décembre 2016}}, le nombre de [[Séminaire (catholique)|séminaristes]], diocésains et religieux s'élevait à {{formatnum:217776}}, répartis en {{formatnum:116160}} grands séminaristes et {{formatnum:101616}} petits séminaristes<ref name=":1" />.
Au {{date-|31 décembre 2016}}, le nombre de [[Séminaire (catholique)|séminaristes]], diocésains et religieux s'élevait à {{formatnum:217776}}, répartis en {{formatnum:116160}} grands séminaristes et {{formatnum:101616}} petits séminaristes<ref name=":1" />.


Les hommes mariés ordonnés prêtres de [[Rite romain|rite non latin]], tels les prêtres de [[rite oriental]] ou les [[Pasteur protestant|pasteurs]] [[Anglicanisme|anglican]]s et [[Luthéranisme|luthérien]]s convertis au catholicisme et alors ordonnés prêtres (les pasteurs ne sont pas prêtres), seraient, par ailleurs, plusieurs milliers<ref>''Civilta Cattolica'' cité par l'AFP, 19/04/2007, [http://www.topchretien.com/topinfo/?/12655/57000-pretres-catholiques-ont-quitte-leur-sacerdoce-pour-se-marier Repris par Topchrétien.com]</ref>.
Les hommes mariés ordonnés prêtres de [[Rite romain|rite non latin]], tels les prêtres de [[rite oriental]] ou les [[Pasteur protestant|pasteurs]] [[Anglicanisme|anglican]]s et [[Luthéranisme|luthérien]]s convertis au catholicisme et alors ordonnés prêtres (les pasteurs ne sont pas prêtres), seraient, par ailleurs, plusieurs milliers<ref>{{article|titre=En 40 ans, près de 70’000 prêtres ont quitté l’Eglise|consulté le=2023-9-4|périodique=Cath.ch|url=https://www.cath.ch/newsf/rome-en-40-ans-pres-de-70-000-pretres-ont-quitte-l-eglise|date=2007-4-19}}</ref>.


== Les prêtres catholiques en France ==
== Les prêtres catholiques en France ==
En 2017, la France comptait 14 786 prêtres, diocésains et religieux, en 1995, la France en comptait 28 694<ref name=":2">{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Les ministres ordonnés et religieux|url=https://eglise.catholique.fr/guide-eglise-catholique-france/statistiques-de-leglise-catholique-france-monde/statistiques-de-leglise-catholique-france/ministres-ordonnes-religieux/|site=Église catholique en France|consulté le=2019-09-19}}</ref>.
En 2017, la France comptait 14 786 prêtres, diocésains et religieux, en 1995, la France en comptait 28 694<ref name=":2">{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Ministres ordonnés et religieux en France, les chiffres
|url=https://eglise.catholique.fr/guide-eglise-catholique-france/statistiques-de-leglise-catholique-france-monde/statistiques-de-leglise-catholique-france/ministres-ordonnes-religieux/|site=Église catholique en France|consulté le=2023-09-4}}</ref>.


En 2018, le nombre de [[Séminaire (catholique)|séminaristes]] s'élevait à 828, et en 1995, ils étaient au nombre de 1 155<ref name=":2" />.
En 2018, le nombre de [[Séminaire (catholique)|séminaristes]] s'élevait à 828, et en 1995, ils étaient au nombre de 1 155<ref name=":2" />.


En 2019, 126 prêtres ont été ordonnés en France, dont 78 diocésains et 30 religieux<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=126 prêtres ordonnés en 2019|url=https://eglise.catholique.fr/espace-presse/communiques-de-presse/482217-126-pretres-ordonnes-2019/|site=Église catholique en France|date=2019-06-24|consulté le=2019-09-19}}</ref>.
En 2019, 126 prêtres ont été ordonnés en France, dont 78 diocésains et 30 religieux<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=126 prêtres ordonnés en 2019|url=https://eglise.catholique.fr/espace-presse/communiques-de-presse/482217-126-pretres-ordonnes-2019/|site=Église catholique en France|date=2019-06-24|consulté le=2023-09-4}}</ref>.


En moyenne, environ 50 % des séminaristes de première année quittent le séminaire avant la fin du cursus et 50 % finissent ordonnés<ref>[http://news.catholique.org/laune/994-paques-celebree-cette-annee-par-405-000 Pâques célébrée cette année par {{formatnum:405000}} prêtres. Et en France ?], sur catholic.org : « Or, en moyenne, sur deux séminaristes entrant en formation, un seul parvient à l’ordination. »</ref>.
En moyenne, environ 50 % des séminaristes de première année quittent le séminaire avant la fin du cursus et 50 % finissent ordonnés<ref>[http://news.catholique.org/laune/994-paques-celebree-cette-annee-par-405-000 Pâques célébrée cette année par {{formatnum:405000}} prêtres. Et en France ?], sur catholic.org : « Or, en moyenne, sur deux séminaristes entrant en formation, un seul parvient à l’ordination. »</ref>.
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En [[France]], les ministres du culte ont une certaine reconnaissance légale, indépendamment de la religion à laquelle ils appartiennent.
En [[France]], les ministres du culte ont une certaine reconnaissance légale, indépendamment de la religion à laquelle ils appartiennent.


Les prêtres diocésains de France sont rémunérés par les dons des fidèles. Ils ne perçoivent pas un salaire pris directement sur les quêtes dominicales ou lors des sacrements réalisés. On ne parle d'ailleurs pas de salaire mais d'indemnités. Un prêtre touche environ {{unité|950|€}} mais est logé à titre gracieux, reçoit une indemnité supplémentaire de déplacement pour couvrir ses frais de véhicule, est affilié gratuitement à une mutuelle. Les prêtres d'[[Alsace]] et de [[Moselle (département)|Moselle]] sont rémunérés par l’État ; en effet, l’Église et l’État se sont séparés alors que l’[[Alsace-Lorraine|Alsace et la Moselle]] étaient [[Empire allemand|allemandes]], ce qui fait que ces dernières sont toujours sous le régime du [[Concordat en Alsace-Moselle|Concordat]].
Les prêtres diocésains de France sont rémunérés par les dons des fidèles. Ils ne perçoivent pas un salaire pris directement sur les quêtes dominicales ou lors des sacrements réalisés. On ne parle d'ailleurs pas de salaire mais d'indemnités. Un prêtre touche environ {{unité|950|€}} mais est logé à titre gracieux, reçoit une indemnité supplémentaire de déplacement pour couvrir ses frais de véhicule, est affilié gratuitement à une mutuelle.{{Référence souhaitée}} Les prêtres d'[[Alsace]] et de [[Moselle (département)|Moselle]] sont rémunérés par l’État ; en effet, l’Église et l’État se sont séparés alors que l’[[Alsace-Lorraine|Alsace et la Moselle]] étaient [[Empire allemand|allemandes]], ce qui fait que ces dernières sont toujours sous le régime du [[Concordat en Alsace-Moselle|Concordat]].


Il n'y a pas d'évolution de salaire durant la vie d'un prêtre, hormis celui du coût de la vie. Les prêtres français, hors églises du [[concordat]], perçoivent la même indemnité, quelle que soit la fonction (prêtre en paroisse, archiprêtre de cathédrale, recteur de basilique, doyen, curé, vicaire…).
Il n'y a pas d'évolution de salaire durant la vie d'un prêtre, hormis celui du coût de la vie. Les prêtres français, hors églises du [[concordat]], perçoivent la même indemnité, quelle que soit la fonction (prêtre en paroisse, archiprêtre de cathédrale, recteur de basilique, doyen, curé, vicaire…).{{Référence souhaitée}}


Un [[évêque]] perçoit la même indemnité qu'un prêtre<ref>[http://catholique-belfort-montbe.cef.fr/pratique/qfp/viequo.htm]</ref>, mais est souvent logé plus confortablement par l’Église.
Un [[évêque]] perçoit la même indemnité qu'un prêtre<ref>[http://catholique-belfort-montbe.cef.fr/pratique/qfp/viequo.htm]</ref>, mais est souvent logé plus confortablement par l’Église.


== Formation ==
== Formation ==

Dans les [[Église latine|églises latines]], majoritaires, les canons 232 à 264 du [[code de droit canonique de 1983]] sont consacrés à la formation des ministres sacrés et des [[clergé|clercs]]<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__PV.HTM Titre III, Les ministres sacrés ou clercs (Cann. 232 - 293). Chapitre I : La formation des clercs].</ref>.


=== En France ===
=== En France ===
Le [[séminaire (catholique)|séminaire]] assure la formation spirituelle, intellectuelle et humaine des candidats au [[sacerdoce]]. La formation des prêtres s'organise en trois grandes étapes de formation appelées cycles. Le premier cycle effectué en deux années comprend principalement une formation [[Philosophie|philosophique]]<ref>[https://www.seminairedebordeaux.fr/vie-dun-seminariste/le-premier-cycle-la-philosophie Le premier cycle de philosophie]</ref> et biblique fondamentale. Les séminaristes demeurent toute la semaine dans l'enceinte du séminaire et rejoignent leur famille ou une paroisse d'insertion en fin de semaine. Le deuxième cycle effectué en trois ans associe une formation en [[théologie]] fondamentale, théologie pastorale, théologie morale, et en [[Bible]] avec une insertion pastorale obligatoire en fin de semaine. Le troisième cycle est presque uniquement consacré à l'insertion pastorale, mais les candidats au presbytérat peuvent continuer des modules de formation spécifiques ou une formation continue<ref>[https://missiondefrance.fr/la-formation/ Troisième cycle : modules de formations spécifiques et formation continue]</ref>.
Les canons 232 à 264 du [[code de droit canonique de 1983]] sont consacrés à la formation des ministres sacrés et des [[clergé|clercs]]<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__PV.HTM Titre III, Les ministres sacrés ou clercs (Cann. 232 - 293). Chapitre I : La formation des clercs].</ref>.


Mais il n'y a pas que le séminaire qui propose la formation en vue du sacerdoce presbytéral. Les futurs prêtres voulant une formation plus intellectuelle et différente peuvent suivre des cours dans une université catholique (comme celles de [[Université catholique de Lyon|Lyon]], de [[Institut catholique de Paris|Paris]], du Sud-Ouest, voire l'[[Université pontificale grégorienne]] de [[Rome]]), ou bien dans une des deux universités d'État qui disposent en France d'une faculté de théologie catholique (l'[[Université de Strasbourg]] et l'[[Université Paul-Verlaine - Metz|Université de Metz]] en vertu du [[Concordat en Alsace-Moselle|Concordat]]) sur accord et envoi de l'évêque, tout en vivant dans un Séminaire universitaire. Le savoir est le même qu'en séminaire, mais beaucoup plus approfondi et travaillé. C'est le même nombre d'années minimum obligatoires : 6 dans l'ordinaire. Les études à proprement parler sont d'une durée de cinq ans et débouchent sur un [[baccalauréat canonique de théologie]]. Le séminariste au bout de 5 ans (6 s'il a effectué une année de propédeutique), est ordonné [[Diacre (catholicisme)|diacre]]. Il effectue son stage diaconal en paroisse, ou dans un service diocésain, couramment pour une année. Il est ensuite ordonné prêtre. Éventuellement, l'étudiant peut poursuivre à l'issue du baccalauréat canonique, avec l'accord de l'[[Évêque]], ou de son supérieur religieux, un second cycle de deux ans et se spécialiser dans un domaine théologique spécifique en passant une [[Licence canonique en théologie]]. C'est le grade minimal pour enseigner « canoniquement ». Puis, il peut poursuivre dans les mêmes conditions un troisième cycle en trois ans pour obtenir un doctorat canonique de théologie (bien souvent, avec une équivalence d'État, et une discipline conjointe telle que la Philosophie).
Le [[séminaire (catholique)|séminaire]] assure la formation spirituelle, intellectuelle et humaine des candidats au [[sacerdoce]]. La formation des prêtres s'organise en trois grandes étapes de formation appelées cycles. Le premier cycle effectué en deux années comprend principalement une formation [[Philosophie|philosophique]]{{refnec}} et biblique fondamentale. Les séminaristes demeurent toute la semaine dans l'enceinte du séminaire et rejoignent leur famille ou une paroisse d'insertion en fin de semaine. Le deuxième cycle effectué en trois ans associe une formation en [[théologie]] fondamentale, théologie pastorale, théologie morale, et en [[Bible]] avec une insertion pastorale obligatoire en fin de semaine. Le troisième cycle est presque uniquement consacré à l'insertion pastorale. Les candidats au presbytérat continuent de recevoir une formation en début de semaine ou au cours d'une formation continue{{refnec}}.

Mais il n'y a pas que le séminaire qui propose la formation en vue du sacerdoce presbytérale. Les futurs prêtres voulant une formation plus intellectuelle et différente peuvent suivre des cours dans une université catholique (comme celles de [[Université catholique de Lyon|Lyon]], de [[Institut catholique de Paris|Paris]], du Sud-Ouest, voire l'[[Université pontificale grégorienne]] de [[Rome]]), ou bien dans une des deux universités d'État qui disposent en France d'une faculté de théologie catholique (l'[[Université de Strasbourg]] et l'[[Université Paul-Verlaine - Metz|Université de Metz]] en vertu du [[Concordat en Alsace-Moselle|Concordat]]) sur accord et envoi de l'évêque, tout en vivant dans un Séminaire universitaire. Le savoir est le même qu'en séminaire, mais beaucoup plus approfondi et travaillé. C'est le même nombre d'années minimum obligatoires : 6 dans l'ordinaire. Les études à proprement parler sont d'une durée de cinq ans et débouchent sur un [[baccalauréat canonique de théologie]]. Le séminariste au bout de 5 ans (6 s'il a effectué une année de propédeutique), est ordonné [[Diacre (catholicisme)|diacre]]. Il effectue son stage diaconal en paroisse, ou dans un service diocésain, couramment pour une année. Il est ensuite ordonné prêtre. Éventuellement, l'étudiant peut poursuivre à l'issue du baccalauréat canonique, avec l'accord de l'[[Évêque]], ou de son supérieur religieux, un second cycle de deux ans et se spécialiser dans un domaine théologique spécifique en passant une [[Licence canonique en théologie]]. C'est le grade minimal pour enseigner « canoniquement ». Puis, il peut poursuivre dans les mêmes conditions un troisième cycle en trois ans pour obtenir un doctorat canonique de théologie (bien souvent, avec une équivalence d'État, et une discipline conjointe telle que la Philosophie).


== Célibat ==
== Célibat ==
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== Perte de l'état ecclésiastique ==
== Perte de l'état ecclésiastique ==
La perte de l'état ecclésiastique par un prêtre (ou un moine, ou quelconque autre clerc catholique), dit dès lors ''défroqué'', peut provenir de causes multiples. Un prêtre peut volontairement abandonner son état, ayant perdu la foi ou souhaitant se convertir à une autre religion. Il peut vouloir se marier ou vivre une relation amoureuse : si au Moyen âge ou aux Temps modernes, cela n'empêchait d'être ni prêtre<ref>{{Ouvrage|auteur1=Myriam Deniel-Ternant|titre=Ecclésiastiques en débauche (1700-1790)|éditeur=[[Éditions Champ Vallon|Champ Vallon]]|année=2017|isbn=}}.</ref>, ni [[Cardinal (religion)|cardinal]] (comme le [[François-Joachim de Pierre de Bernis|cardinal de Bernis]]), ni [[pape]] (comme [[Alexandre VI|Alexandre {{VI}}]]), l'Église d'aujourd'hui ne l'accepte plus. Un prêtre peut tout simplement considérer qu'il n'est pas à l'aise avec cet état ou qu'il n'est « pas fait pour ça ». Si dans certains cas cet abandon correspond à une rupture plus ou moins violente avec le catholicisme ou avec l'Église, un prêtre « défroqué » ne s'en éloigne cependant pas toujours et peut retrouver des responsabilités comme laïc dans l'Église<ref name=":0">{{Article|langue=fr-FR|titre=Ils ont renoncé à la prêtrise, mais pas à l’Église|périodique=La Croix|date=2011-11-28|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Ils-ont-renonce-a-la-pretrise-mais-pas-a-l-Eglise-_NP_-2011-11-28-741139|consulté le=2018-07-30}}.</ref>.
La perte de l'état ecclésiastique par un prêtre (ou un moine, ou quelconque autre clerc catholique), dit dès lors ''défroqué'', peut provenir de causes multiples. Quelques prêtres abandonnent volontairement leur état, ayant perdu la foi ou souhaitant se convertir à une autre religion, voulant se marier ou vivre une relation amoureuse. Cet abandon correspond à une rupture plus ou moins violente avec les vœux religieux prononcés lors de leur ordination sacerdotale (un prêtre étant ordonné pour l'éternité<ref>{{Lien web |auteur=Père Josemaría Escrivá de Balaguer |titre="Prêtre pour l'éternité", homélie, in "Aimer l'Église", chap. 3 |url=https://fr.escrivaworks.org/book/aimer_le_eglise-chapitre-3.htm}}</ref>), avec le catholicisme ou avec l'Église.


Durant la [[Révolution française]], la politique de déchristianisation a conduit à des pressions pour le défroquage des prêtres, cette décision ne pouvant être que personnelle. {{citation|Les prêtres réfractaires sont priés de quitter le Royaume sous peine de déportation ou de mort. Les autres, de se soumettre ou de se défroquer}}<ref>{{Lien web|titre=1790, pour les prêtres, "se soumettre, se défroquer ou mourir" / 1793 Monseigneur de Champbertrand est guillotiné|url=http://www.histoire-sens-senonais-yonne.com/pages/gerard-daguin-chroniques-historiques/vers-la-separation-de-l-eglise-et-de-l-etat-a-sens-1/1790-dissolution-des-ordres-religieux.html|site=www.histoire-sens-senonais-yonne.com|consulté le=2018-07-30}}.</ref>, après la loi votée par la [[Convention nationale|Convention]] en 1792.
Durant la [[Révolution française]], la politique de déchristianisation a conduit à des pressions pour le défroquage des prêtres, cette décision ne pouvant être que personnelle. {{citation|Les prêtres réfractaires sont priés de quitter le Royaume sous peine de déportation ou de mort. Les autres, de se soumettre ou de se défroquer}}<ref>{{Lien web|titre=1790, pour les prêtres, "se soumettre, se défroquer ou mourir" / 1793 Monseigneur de Champbertrand est guillotiné|url=http://www.histoire-sens-senonais-yonne.com/pages/gerard-daguin-chroniques-historiques/vers-la-separation-de-l-eglise-et-de-l-etat-a-sens-1/1790-dissolution-des-ordres-religieux.html|site=www.histoire-sens-senonais-yonne.com|consulté le=2018-07-30}}.</ref>, après la loi votée par la [[Convention nationale|Convention]] en 1792.
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Dans le droit canon, l'autorité ecclésiastique peut retirer à un prêtre ses attributions et ses responsabilités, requérir ou accepter la démission d'un évêque ou d'un archevêque de sa charge<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Démission de l’archevêque australien Philip Wilson|périodique=Le Monde.fr|lire en ligne=https://abonnes.lemonde.fr/religions/article/2018/07/30/demission-de-l-archeveque-australien-philip-wilson_5337554_1653130.html|consulté le=2018-07-30|date=30 janvier 2018}}.</ref>, comme elle le fait pour des cas de pédophilie, et elle peut également décider de leur renvoi de l'état clérical<ref>{{Lien web|titre=Code de Droit Canonique - IntraText|url=http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P53.HTM|site=www.vatican.va|consulté le=2018-07-30}}.</ref>.
Dans le droit canon, l'autorité ecclésiastique peut retirer à un prêtre ses attributions et ses responsabilités, requérir ou accepter la démission d'un évêque ou d'un archevêque de sa charge<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Démission de l’archevêque australien Philip Wilson|périodique=Le Monde.fr|lire en ligne=https://abonnes.lemonde.fr/religions/article/2018/07/30/demission-de-l-archeveque-australien-philip-wilson_5337554_1653130.html|consulté le=2018-07-30|date=30 janvier 2018}}.</ref>, comme elle le fait pour des cas de pédophilie, et elle peut également décider de leur renvoi de l'état clérical<ref>{{Lien web|titre=Code de Droit Canonique - IntraText|url=http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P53.HTM|site=www.vatican.va|consulté le=2018-07-30}}.</ref>.


Il y aurait 10 000 anciens prêtres en France<ref name=":0" />, qui ne disposent à ce titre d'aucun droit social (en tant que tel, un religieux ne cotisant pas au chômage)<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Le|nom1=JDD|titre=Défroqué, condamné, mais heureux : un prêtre abandonne son sacerdoce par amour|périodique=lejdd.fr|lire en ligne=https://www.lejdd.fr/Societe/Defroque-condamne-mais-heureux-un-pretre-abandonne-son-sacerdoce-par-amour-720488|consulté le=2018-07-30|date=1 mars 2015}}.</ref>. L’association ''Chemins nouveaux'' regroupe 400 d'entre eux. La revue [[Compagnie de Jésus|jésuite]] italienne ''{{langue|it|[[La Civiltà Cattolica]]}}''<ref>''[[La Civiltà Cattolica]]'', citée par l'AFP, 19/04/2007.</ref> indiquait pour sa part en 2007, sur la base de chiffres diocésains, que de 1964 à 2004, {{formatnum:69063}} prêtres ont quitté leur ministère et que, de 1970 à 2004, {{formatnum:11213}} d'entre eux l'ont repris, quelles qu'en soient les raisons.
Il y aurait 10 000 anciens prêtres en France<ref name=":0">{{Article|langue=fr-FR|titre=Ils ont renoncé à la prêtrise, mais pas à l’Église|périodique=La Croix|date=2011-11-28|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Ils-ont-renonce-a-la-pretrise-mais-pas-a-l-Eglise-_NP_-2011-11-28-741139|consulté le=2018-07-30}}.</ref>, qui ne disposent à ce titre d'aucun droit social (en tant que tel, un religieux ne cotisant pas au chômage)<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Le|nom1=JDD|titre=Défroqué, condamné, mais heureux : un prêtre abandonne son sacerdoce par amour|périodique=lejdd.fr|lire en ligne=https://www.lejdd.fr/Societe/Defroque-condamne-mais-heureux-un-pretre-abandonne-son-sacerdoce-par-amour-720488|consulté le=2018-07-30|date=1 mars 2015}}.</ref>. L’association ''Chemins nouveaux'' regroupe 400 d'entre eux. La revue [[Compagnie de Jésus|jésuite]] italienne ''{{langue|it|[[La Civiltà Cattolica]]}}''<ref>''[[La Civiltà Cattolica]]'', citée par l'AFP, 19/04/2007.</ref> indiquait pour sa part en 2007, sur la base de chiffres diocésains, que de 1964 à 2004, {{formatnum:69063}} prêtres ont quitté leur ministère et que, de 1970 à 2004, {{formatnum:11213}} d'entre eux l'ont repris, quelles qu'en soient les raisons.


== Débats ==
== Débats ==
Pour Mgr [[Albert Rouet]], archevêque émérite de Poitiers, le système d’un maillage territorial tenu par des prêtres toujours moins nombreux est en France à bout de souffle. Dans son ouvrage ''Prêtres, sortir du modèle unique'' (Médiaspaul, 2015), il invite à réinterroger ce système et met en cause un clergé qui règnerait sans partage. « Il n’est plus tenable de maintenir les laïcs en sujétion, admis à ne donner qu’une aide »<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Bruno Bouvet|titre=Penser les prêtres de demain|url=https://www.la-croix.com/Culture/Livres-Idees/Livres/Penser-les-pretres-de-demain-2015-05-20-1314109|site=la-croix.com|date=20/05/2015|consulté le=}}</ref>.
Pour [[Albert Rouet]], archevêque émérite de Poitiers, le système d’un maillage territorial tenu par des prêtres toujours moins nombreux est en France à bout de souffle. Dans son ouvrage ''Prêtres, sortir du modèle unique'' (Médiaspaul, 2015), il invite à réinterroger ce système et met en cause un clergé qui règnerait sans partage. « Il n’est plus tenable de maintenir les laïcs en sujétion, admis à ne donner qu’une aide »<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Bruno Bouvet|titre=Penser les prêtres de demain|url=https://www.la-croix.com/Culture/Livres-Idees/Livres/Penser-les-pretres-de-demain-2015-05-20-1314109|site=la-croix.com|date=20/05/2015|consulté le=}}</ref>.


== Références ==
== Notes et références ==
{{références}}
{{références}}


== Bibliographie ==
== Annexes==
=== Bibliographie ===
* [[André Lemaire]], ''Les Ministères aux origines de l'Église : Naissance de la triple hiérarchie, évêques, presbytes, diacres'', Cerf, 1971
* [[André Lemaire]], ''Les Ministères aux origines de l'Église : Naissance de la triple hiérarchie, évêques, presbytes, diacres'', Cerf, 1971
* André Lemaire, ''Les Ministères dans l'Église'', Le Centurion, 1974
* André Lemaire, ''Les Ministères dans l'Église'', Le Centurion, 1974
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* [[Guy Tilliette]], [[Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice|p.s.s.]], ''Devenir prêtre et pasteur'', Téqui, 1998
* [[Guy Tilliette]], [[Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice|p.s.s.]], ''Devenir prêtre et pasteur'', Téqui, 1998


== Articles connexes ==
=== Articles connexes ===
* {{page h|Prêtre}}
* {{page h|Prêtre}}
* [[Pasteur (christianisme)]]
* [[Prêtre orthodoxe]], [[prêtre anglican]]
* [[Moine]]
* [[Moine]]
* [[Prêtre ouvrier]]
* [[Prêtre ouvrier]]
* [[Épîtres pastorales]]
* [[Épître pastorale]]
* [[Séminariste]]
* [[Séminariste]]
* [[Liste de prêtres de fiction]]
* [[Liste de prêtres catholiques de fiction]]
* [[Année du sacerdoce]]
* [[Année du sacerdoce]]
* [[Vocation]]
* [[Vocation]]


== Liens externes ==
=== Liens externes ===
{{Liens}}

* [http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/CAF91040449/pretre-pour-quoi-faire.fr.html « Prêtre, pour quoi faire ? »] reportage de 21 minutes, émission « Plein cadre », ORTF, {{date-|21 janvier 1972}}.
* {{video}} [https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf91040449/pretre-pour-quoi-faire « Prêtre, pour quoi faire ? »] reportage de 21 minutes, émission ''Plein cadre'', [[ORTF]], {{date-|21 janvier 1972}}, [[INA]]
*[http://qe.catholique.org/pretrise/2570-qu-est-ce-qu-un-pretre-catholique-aujourd Qu’est-ce qu’un prêtre catholique aujourd’hui ? - Prêtrise - Catholique.org]
* [http://qe.catholique.org/pretrise/2570-qu-est-ce-qu-un-pretre-catholique-aujourd « Qu’est-ce qu’un prêtre catholique aujourd’hui ? »], Catholique.org
*[https://cybercure.fr/je-celebre-les-sacrements/ordre/article/comment-devenir-pretre Comment devenir prêtre ? - Cybercuré]
* [https://cybercure.fr/je-celebre-les-sacrements/ordre/article/comment-devenir-pretre « Comment devenir prêtre ? »], Cybercuré
*[http://www.ktotv.com/video/00160364/qu-est-ce-que-c-est-un-pretre-catholique Qu'est-ce que c'est un prêtre catholique ? - KTO]
* {{video}} [http://www.ktotv.com/video/00160364/qu-est-ce-que-c-est-un-pretre-catholique « Qu'est-ce que c'est un prêtre catholique ? »], [[KTO]]


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[[Catégorie:Prêtre catholique| ]]
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[[ca:Prevere]]
[[da:Præst]]
[[eo:Sacerdoto]]
[[es:Sacerdote]]
[[et:Preester]]
[[ja:司祭]]
[[nah:Teopixqui]]
[[nl:Priester]]
[[nn:Prest]]
[[no:Prest]]
[[sl:Duhovnik]]
[[sv:Präst]]
[[zh:祭司]]

Dernière version du 10 mai 2024 à 12:46

Détail de La messe de fondation de l'ordre des Trinitaires de Juan Carreño de Miranda (1666, musée du Louvre).

Un prêtre catholique (du grec ancien πρεσβύτερος / presbúteros, qui signifie « ancien », en latin presbyter) est un homme chrétien qui reçoit au moment de son ordination, par l'imposition des mains de l'évêque, la mission de « rendre présent » le Christ parmi les gens, en particulier par des sacrements comme l'Eucharistie (la messe), le sacrement de réconciliation ou du pardon (la confession), le sacrement des malades (extrême-onction), en instruisant comme avec le catéchisme, en accueillant ou en guidant toutes les personnes qui s'adressent à lui[1].

Le prêtre fait l'objet d'une vocation particulière que les croyants catholiques identifient à un appel de Dieu. Le discernement de l'appel à la prêtrise et la formation du prêtre se fait au séminaire. Si ce que les catholiques reconnaissent comme l'appel de Dieu est confirmé par le séminariste et par l'Église, le séminariste est ordonné diacre puis prêtre par un évêque.

Dans l'Église catholique de rite latin, depuis la réforme grégorienne, les prêtres doivent prendre l'engagement de vivre dans le célibat.

Rôle et mission du prêtre[modifier | modifier le code]

Si le terme de prêtre vient de presbúteros (πρεσβύτερος), l'ancien, c'est que dans les débuts de l'Église cette fonction est assignée à des hommes reconnus par le peuple pour leur sagesse et la clarté de leur discernement. À l'image du Christ, le prêtre est un « pasteur », il « paît » (symboliquement) le peuple de Dieu[2].

Alors que tous les baptisés exercent un sacerdoce baptismal, le prêtre est pris d'au milieu du peuple pour y témoigner de la présence même du Christ. Ces deux sacerdoces, selon leur modes propres, proviennent du même sacerdoce du Christ, mais diffèrent dans leur essence[3]. En effet, lorsque le prêtre agit dans la charge qui lui est confiée, et notamment en conférant des sacrements tels que l'Eucharistie ou le sacrement de pénitence et de réconciliation, c'est le Christ lui-même qui agit, en tant que tête de son Corps qu'est l'Église[4].

L'homme qui doit être ordonné prêtre est avant cela ordonné diacre, c'est-à-dire serviteur. Le prêtre est donc à la fois configuré au Christ comme tête de son Église, mais aussi comme son serviteur[5].

Finalement, à travers ses diverses activités, le prêtre est un homme de Dieu[6] chargé d'être la présence du Christ au milieu de son peuple, à son service et pour le mener à la sainteté.

Le prêtre est le ministre de certains sacrements, c'est-à-dire que lui seul peut les donner :

L'Église catholique considère que le prêtre agit In Persona Christi Capitis (dans la personne du Christ Tête). Il représente donc Jésus-Christ qui est le Souverain Prêtre exerçant le Vrai sacerdoce.

En revanche, le prêtre ne peut administrer ni la confirmation (sauf pour les Églises catholiques orientales), à moins de nécessité ou d'en avoir reçu mandat ponctuellement par son évêque, ni l'ordination, qui sont du ressort d'un évêque.

Pour ce qui est du mariage, l'Église considère traditionnellement que ce sont surtout les époux qui se confèrent mutuellement le sacrement[8], le prêtre (ou bien le diacre, voire l'évêque) n'étant que le témoin obligatoire, et ce seulement depuis 1542 (concile de Trente)[réf. à confirmer][9],[10].

Le prêtre responsable d'une paroisse est appelé curé, recteur en Bretagne et dans certains autres cas, ou modérateur, alors que les prêtres qui l'assistent sont nommés vicaires. Un prêtre peut n'être attaché à aucune paroisse. Le presbytère est le logement de fonction autrefois réservé au(x) prêtre(s) d'une paroisse. Il était en général à proximité de l'église.

Un religieux (frère ou moine) peut également recevoir le sacerdoce. Il faut avoir reçu le sacerdoce pour pouvoir devenir évêque.

Les prêtres catholiques dans le monde[modifier | modifier le code]

Prêtre américain célébrant l'eucharistie en 2005.

Chiffres de l'agence de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples au  :

  • Le nombre de prêtres s'élevait à 414 969 au , leur nombre a diminué (- 687) par rapport à l'année précédente[11]. Le continent où l’on constate encore une diminution consistante est une nouvelle fois l’Europe (- 2 583), auquel s’ajoute cette année l’Amérique (- 589). Les augmentations concernent l’Afrique (+ 1 181) et l’Asie (+ 1 304), l’Océanie demeurant stable[11].
  • Le nombre des prêtres diocésains a augmenté globalement de 317, atteignant le chiffre de 281 831, avec une seule diminution, cette année encore : l’Europe (- 1 611), les augmentations concernant l’Afrique (+ 983), l’Amérique (+ 180), l’Asie (+ 744) et l’Océanie (+ 21)[11].
  • Le nombre des religieux prêtres a quant à lui diminué globalement de 1 004 unités, soit le triple de l’année précédente, pour s’établir à 133 138. Consolidant la tendance de ces dernières années, leur nombre augmente en Afrique (+ 198), en Asie (+ 560) mais diminue en Amérique (- 769), en Europe (- 972) et en Océanie (- 21)[11].

En 2004, le nombre de séminaristes s'élevait à 214 629, répartis en 113 044 grands séminaristes et 101 585 petits séminaristes.

Au , le nombre de séminaristes, diocésains et religieux s'élevait à 217 776, répartis en 116 160 grands séminaristes et 101 616 petits séminaristes[11].

Les hommes mariés ordonnés prêtres de rite non latin, tels les prêtres de rite oriental ou les pasteurs anglicans et luthériens convertis au catholicisme et alors ordonnés prêtres (les pasteurs ne sont pas prêtres), seraient, par ailleurs, plusieurs milliers[12].

Les prêtres catholiques en France[modifier | modifier le code]

En 2017, la France comptait 14 786 prêtres, diocésains et religieux, en 1995, la France en comptait 28 694[13].

En 2018, le nombre de séminaristes s'élevait à 828, et en 1995, ils étaient au nombre de 1 155[13].

En 2019, 126 prêtres ont été ordonnés en France, dont 78 diocésains et 30 religieux[14].

En moyenne, environ 50 % des séminaristes de première année quittent le séminaire avant la fin du cursus et 50 % finissent ordonnés[15].

La forme tridentine du rite romain suscite proportionnellement plus de vocations avec 20 ordinations en 2015, chiffre à peu près stable depuis 2010[16].

En France, les ministres du culte ont une certaine reconnaissance légale, indépendamment de la religion à laquelle ils appartiennent.

Les prêtres diocésains de France sont rémunérés par les dons des fidèles. Ils ne perçoivent pas un salaire pris directement sur les quêtes dominicales ou lors des sacrements réalisés. On ne parle d'ailleurs pas de salaire mais d'indemnités. Un prêtre touche environ 950  mais est logé à titre gracieux, reçoit une indemnité supplémentaire de déplacement pour couvrir ses frais de véhicule, est affilié gratuitement à une mutuelle.[réf. souhaitée] Les prêtres d'Alsace et de Moselle sont rémunérés par l’État ; en effet, l’Église et l’État se sont séparés alors que l’Alsace et la Moselle étaient allemandes, ce qui fait que ces dernières sont toujours sous le régime du Concordat.

Il n'y a pas d'évolution de salaire durant la vie d'un prêtre, hormis celui du coût de la vie. Les prêtres français, hors églises du concordat, perçoivent la même indemnité, quelle que soit la fonction (prêtre en paroisse, archiprêtre de cathédrale, recteur de basilique, doyen, curé, vicaire…).[réf. souhaitée]

Un évêque perçoit la même indemnité qu'un prêtre[17], mais est souvent logé plus confortablement par l’Église.

Formation[modifier | modifier le code]

Dans les églises latines, majoritaires, les canons 232 à 264 du code de droit canonique de 1983 sont consacrés à la formation des ministres sacrés et des clercs[18].

En France[modifier | modifier le code]

Le séminaire assure la formation spirituelle, intellectuelle et humaine des candidats au sacerdoce. La formation des prêtres s'organise en trois grandes étapes de formation appelées cycles. Le premier cycle effectué en deux années comprend principalement une formation philosophique[19] et biblique fondamentale. Les séminaristes demeurent toute la semaine dans l'enceinte du séminaire et rejoignent leur famille ou une paroisse d'insertion en fin de semaine. Le deuxième cycle effectué en trois ans associe une formation en théologie fondamentale, théologie pastorale, théologie morale, et en Bible avec une insertion pastorale obligatoire en fin de semaine. Le troisième cycle est presque uniquement consacré à l'insertion pastorale, mais les candidats au presbytérat peuvent continuer des modules de formation spécifiques ou une formation continue[20].

Mais il n'y a pas que le séminaire qui propose la formation en vue du sacerdoce presbytéral. Les futurs prêtres voulant une formation plus intellectuelle et différente peuvent suivre des cours dans une université catholique (comme celles de Lyon, de Paris, du Sud-Ouest, voire l'Université pontificale grégorienne de Rome), ou bien dans une des deux universités d'État qui disposent en France d'une faculté de théologie catholique (l'Université de Strasbourg et l'Université de Metz en vertu du Concordat) sur accord et envoi de l'évêque, tout en vivant dans un Séminaire universitaire. Le savoir est le même qu'en séminaire, mais beaucoup plus approfondi et travaillé. C'est le même nombre d'années minimum obligatoires : 6 dans l'ordinaire. Les études à proprement parler sont d'une durée de cinq ans et débouchent sur un baccalauréat canonique de théologie. Le séminariste au bout de 5 ans (6 s'il a effectué une année de propédeutique), est ordonné diacre. Il effectue son stage diaconal en paroisse, ou dans un service diocésain, couramment pour une année. Il est ensuite ordonné prêtre. Éventuellement, l'étudiant peut poursuivre à l'issue du baccalauréat canonique, avec l'accord de l'Évêque, ou de son supérieur religieux, un second cycle de deux ans et se spécialiser dans un domaine théologique spécifique en passant une Licence canonique en théologie. C'est le grade minimal pour enseigner « canoniquement ». Puis, il peut poursuivre dans les mêmes conditions un troisième cycle en trois ans pour obtenir un doctorat canonique de théologie (bien souvent, avec une équivalence d'État, et une discipline conjointe telle que la Philosophie).

Célibat[modifier | modifier le code]

Depuis le Xe siècle, le régime normal des prêtres de l'Église latine est le célibat. Il est admis, bien que peu courant, qu'un laïc marié en séparation de corps et n'ayant pas d'enfant mineur puisse être ordonné prêtre. Certains prêtres catholiques, venant de la Communion anglicane, ou de certaines Églises orientales en communion avec Rome (et donc catholiques), comme l'Église Maronite, sont autorisés à être mariés. Dans ces cas, les hommes mariés peuvent être validement ordonnés. En revanche, une fois ordonnés, les prêtres ne peuvent plus se marier, et les évêques ne sont choisis que parmi les célibataires.

Il n'existe pas de statistique sur le nombre de prêtres qui se sont mariés après avoir abandonné leur ministère.

Ordination des femmes[modifier | modifier le code]

Seuls les hommes peuvent être ordonnés prêtres dans l'Église catholique.

Journée de prière pour la sanctification des prêtres[modifier | modifier le code]

Depuis 2002, la Journée de prière pour la sanctification des prêtres a lieu le jour de la fête du Sacré-Cœur[21].

En 2009-2010, une année sacerdotale a été annoncée par le Saint-Siège pour fêter le 150e anniversaire de la mort du curé d'Ars. Elle a été ouverte le , en la fête du Sacré-Cœur. Elle s'est terminée le [22].

Perte de l'état ecclésiastique[modifier | modifier le code]

La perte de l'état ecclésiastique par un prêtre (ou un moine, ou quelconque autre clerc catholique), dit dès lors défroqué, peut provenir de causes multiples. Quelques prêtres abandonnent volontairement leur état, ayant perdu la foi ou souhaitant se convertir à une autre religion, voulant se marier ou vivre une relation amoureuse. Cet abandon correspond à une rupture plus ou moins violente avec les vœux religieux prononcés lors de leur ordination sacerdotale (un prêtre étant ordonné pour l'éternité[23]), avec le catholicisme ou avec l'Église.

Durant la Révolution française, la politique de déchristianisation a conduit à des pressions pour le défroquage des prêtres, cette décision ne pouvant être que personnelle. « Les prêtres réfractaires sont priés de quitter le Royaume sous peine de déportation ou de mort. Les autres, de se soumettre ou de se défroquer »[24], après la loi votée par la Convention en 1792.

Dans le droit canon, l'autorité ecclésiastique peut retirer à un prêtre ses attributions et ses responsabilités, requérir ou accepter la démission d'un évêque ou d'un archevêque de sa charge[25], comme elle le fait pour des cas de pédophilie, et elle peut également décider de leur renvoi de l'état clérical[26].

Il y aurait 10 000 anciens prêtres en France[27], qui ne disposent à ce titre d'aucun droit social (en tant que tel, un religieux ne cotisant pas au chômage)[28]. L’association Chemins nouveaux regroupe 400 d'entre eux. La revue jésuite italienne La Civiltà Cattolica[29] indiquait pour sa part en 2007, sur la base de chiffres diocésains, que de 1964 à 2004, 69 063 prêtres ont quitté leur ministère et que, de 1970 à 2004, 11 213 d'entre eux l'ont repris, quelles qu'en soient les raisons.

Débats[modifier | modifier le code]

Pour Albert Rouet, archevêque émérite de Poitiers, le système d’un maillage territorial tenu par des prêtres toujours moins nombreux est en France à bout de souffle. Dans son ouvrage Prêtres, sortir du modèle unique (Médiaspaul, 2015), il invite à réinterroger ce système et met en cause un clergé qui règnerait sans partage. « Il n’est plus tenable de maintenir les laïcs en sujétion, admis à ne donner qu’une aide »[30].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Définition : prêtre », sur Conférence des Évêques de France (consulté le )
  2. cf. Jn 21 : Jésus s'adresse à Pierre en lui disant pais mes brebis
  3. cf. Concile Vatican II, Lumen Gentium no 10
  4. cf. Presbyterorum Ordinis no 2 et 6
  5. cf. Jn 13, le lavement des pieds
  6. Pretres.com
  7. Voir le Code de Droit Canonique, Can. 861.
  8. Catéchisme de l'Église catholique, § 1623 : « Selon la tradition latine, ce sont les époux qui, comme ministres de la grâce du Christ, se confèrent mutuellement le sacrement du Mariage en exprimant devant l’Église leur consentement. Dans la tradition des Églises orientales, les prêtres ou évêques qui officient sont les témoins du consentement mutuel échangé par les époux (cf. CCEO, can. 817), mais leur bénédiction est nécessaire aussi à la validité du sacrement (cf. CCEO, can. 828). » texte en ligne. CCEO = Code de droit canon des Églises Orientales, texte en ligne
  9. Marie Daurage, « La fabuleuse histoire du mariage : des origines à aujourd’hui », sur mariages.net, (consulté le )
  10. « § VII. — Des formalités du mariage. 2e alinéa : il ne peut y avoir de légitime et véritable Mariage que celui qui est contracté en présence du propre Curé, ou d’un autre Prêtre délégué par lui, ou par l’Ordinaire, et devant un certain nombre de témoins. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  11. a b c d et e « VATICAN - Les statistiques de l’Eglise catholique 2018 », sur www.fides.org, (consulté le )
  12. « En 40 ans, près de 70’000 prêtres ont quitté l’Eglise », Cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. a et b « Ministres ordonnés et religieux en France, les chiffres », sur Église catholique en France (consulté le )
  14. « 126 prêtres ordonnés en 2019 », sur Église catholique en France, (consulté le )
  15. Pâques célébrée cette année par 405 000 prêtres. Et en France ?, sur catholic.org : « Or, en moyenne, sur deux séminaristes entrant en formation, un seul parvient à l’ordination. »
  16. « France 2015, 20 nouveaux prêtres pour la forme extraordinaire et seulement 68 pour la forme ordinaire », sur Paix liturgique.fr, (consulté le ).
  17. [1]
  18. Titre III, Les ministres sacrés ou clercs (Cann. 232 - 293). Chapitre I : La formation des clercs.
  19. Le premier cycle de philosophie
  20. Troisième cycle : modules de formations spécifiques et formation continue
  21. Article du 1er juin 2004 de l'agence Zénit ; publié sur le site Génération Jean-Paul II
  22. 2009-2010, une année sacerdotale Site de la Conférence des évêques de France
  23. Père Josemaría Escrivá de Balaguer, « "Prêtre pour l'éternité", homélie, in "Aimer l'Église", chap. 3 »
  24. « 1790, pour les prêtres, "se soumettre, se défroquer ou mourir" / 1793 Monseigneur de Champbertrand est guillotiné », sur www.histoire-sens-senonais-yonne.com (consulté le ).
  25. « Démission de l’archevêque australien Philip Wilson », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. « Code de Droit Canonique - IntraText », sur www.vatican.va (consulté le ).
  27. « Ils ont renoncé à la prêtrise, mais pas à l’Église », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  28. Le JDD, « Défroqué, condamné, mais heureux : un prêtre abandonne son sacerdoce par amour », lejdd.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. La Civiltà Cattolica, citée par l'AFP, 19/04/2007.
  30. Bruno Bouvet, « Penser les prêtres de demain », sur la-croix.com,

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Lemaire, Les Ministères aux origines de l'Église : Naissance de la triple hiérarchie, évêques, presbytes, diacres, Cerf, 1971
  • André Lemaire, Les Ministères dans l'Église, Le Centurion, 1974
  • Fritz Lobinger, Qui ordonner ? Vers une nouvelle figure de prêtres, coll. Pédagogie pastorale no 6, Bruxelles, Lumen Vitae, 2008, 124 p. (ISBN 978-2-87324-344-9)
  • Guy Tilliette, p.s.s., Devenir prêtre et pasteur, Téqui, 1998

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]