« Athènes » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Herr Satz (discuter | contributions)
mAucun résumé des modifications
MAJ
Balises : Éditeur visuel Modification par mobile Modification par le web mobile
(48 versions intermédiaires par 33 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{voir homonyme|Athene}}
{{Semi-protection longue}}
{{Infobox Ville de Grèce
{{Infobox Ville
| nom = Athènes
| nom = Athènes
| nomgrec = Αθήνα
| nomgrec = Αθήνα
| statut =
| statut =
| image = Athens Montage L.png
| image = Athens Montage L.png
| légende = De haut en bas et de gauche à droite : [[Acropole d'Athènes|acropole]], [[Ancien_palais_royal_d'Athènes|ancien palais royal]], [[Zappéion]], [[Stade Olympique d'Athènes|stade Olympique]], [[Monastiráki]], vue de la ville.
| légende = De haut en bas et de gauche à droite : [[Acropole d'Athènes|acropole]], [[Ancien palais royal d'Athènes|ancien palais royal]], [[Zappéion]], [[Stade Olympique d'Athènes|stade Olympique]], [[Monastiráki]], vue de la ville.
| périphérie = {{Attique}}
| périphérie = {{Attique}}
| nome = [[Athènes-Centre]]
| nome = [[Athènes-Centre]]
| population = 664046
| population = 643452
| année_pop = 2011
| année_pop = 2023
| superficie = 38
| superficie = 38
| altitude = 170
| altitude = 170
| cp = 10x xx, 11x xx et 120 xx
| cp = 10x xx, 11x xx et 120 xx
| indicatif téléphonique = 210, 211 et 212
| indicatif téléphonique = 210, 211 et 212
| immatriculation = Υ, Ζ et Ι
| immatriculation = Υ, Ζ et Ι
| longitude = 23.7166667
| longitude = 23.7166667
| latitude = 37.9666667
| latitude = 37.9666667
| web = http://cityofathens.gr/
| web = http://cityofathens.gr/
| mandat maire =
| mandat maire = 2024-2028
| maire = [[Kóstas Bakoyánnis]]
| maire = Haris Doukas
| parti = [[Nouvelle Démocratie]]
| parti = [[PASOK - Mouvement pour le changement]]
| imageloc = 2011 Dimos Athineon.png
| imageloc = 2011 Dimos Athineon.png
}}
}}


'''Athènes''' (en [[Grec moderne|grec]] : {{grec moderne|Αθήνα|Athína}}, {{MSAPI|/a.ˈθi.na/}}<ref>Prononciation en [[grec moderne]] restranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref> ; en [[grec ancien]] : {{grec ancien|Ἀθῆναι}} / {{Lang|grc-Latn|''Athễnai''}} — le nom est toujours pluriel) est la [[Liste de villes de Grèce|plus grande ville]] et la [[capitale]] de la [[Grèce]]<ref>{{Lien web |titre=Athènes {{!}} Grece Antique |url=http://www.greceantique.net/athenes.php |site=www.greceantique.net |consulté le=2021-01-31}}</ref>. En 2011, elle compte {{Nombre|664046|habitants}} ''[[intra-muros]]'' sur une superficie de {{unité|39|km|2}}. Son [[aire urbaine]], le Grand Athènes, qui comprend notamment le [[Le Pirée|port du Pirée]], en compte plus de {{unité|4|millions}}. Berceau de la [[civilisation occidentale]] et dotée d'un riche passé, la ville est aujourd'hui le cœur politique, économique et culturel de la [[République hellénique]], dont elle accueille la plupart des institutions, comme le [[Parlement grec|Parlement]], la [[Cour de cassation (Grèce)|Cour de cassation]] et le siège du [[Gouvernement de la Grèce|Gouvernement]].
'''Athènes''' (en [[Grec moderne|grec]] : {{grec moderne|Αθήνα|Athína}}, {{MSAPI|/a.ˈθi.na/}}<ref>Prononciation en [[grec moderne]] restranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref> ; en [[grec ancien]] : {{grec ancien|Ἀθῆναι}} / {{Langue|grc-Latn|''Athễnai''}} — le nom est toujours pluriel) est la [[Liste de villes de Grèce|plus grande ville]] et la [[capitale]] de la [[Grèce]]<ref>{{Lien web |titre=Athènes {{!}} Grece Antique |url=http://www.greceantique.net/athenes.php |site=www.greceantique.net |consulté le=2021-01-31}}.</ref>. En 2011, elle compte {{Nombre|664046|habitants}} ''[[intra-muros]]'' sur une superficie de {{unité|39|km|2}}. Son [[aire urbaine]], le Grand Athènes, qui comprend notamment le [[Le Pirée|port du Pirée]], en compte plus de {{unité|4|millions}}. Berceau de la [[civilisation occidentale]] et dotée d'un riche passé, la ville est aujourd'hui le cœur politique, économique et culturel de la [[République hellénique]], dont elle accueille la plupart des institutions, comme le [[Parlement grec|Parlement]], la [[Cour de cassation (Grèce)|Cour de cassation]] et le siège du [[Gouvernement de la Grèce|Gouvernement]].


Athènes est l'une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le [[Néolithique]]. Fondée vers [[800 av. J.-C.]] autour de la colline de l'[[Acropole d'Athènes|Acropole]] {{incise|par le héros [[Thésée]], selon la légende}}, la [[Polis|cité]] domine la Grèce au cours du {{-m|I|er}} Elle connaît son âge d'or au {{-s|V}}, sous la domination du [[Stratège (Athènes)|stratège]] [[Périclès]] : principale puissance militaire de Grèce, à la tête d'une [[Ligue de Délos|vaste alliance de cités]], elle est également le cœur [[Histoire du bassin méditerranéen|culturel de la Méditerranée]]. La [[démocratie athénienne]] connaît une vie intellectuelle importante, rassemblant des [[Philosophie antique|philosophes antiques]] ([[Socrate]], [[Platon]], [[Aristote]]), des auteurs de théâtre ([[Eschyle]], [[Sophocle]], [[Euripide]], [[Aristophane]]) et l'historien [[Thucydide]]. De nombreux témoignages de cette période faste ont été conservés, comme le [[Parthénon]], l'[[Agora d'Athènes|Agora]] (qui comprend notamment le [[Héphaïstéion|temple d'Héphaïstos]]), l'[[Olympiéion (Athènes)|Olympéion]], le [[théâtre de Dionysos]] ou encore le [[Stade panathénaïque]].
Athènes est l'une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le [[Néolithique]]. Fondée vers [[800 av. J.-C.]] autour de la colline de l'[[Acropole d'Athènes|Acropole]] {{incise|par le héros [[Thésée]], selon la légende}}, la [[Polis|cité]] domine la Grèce au cours du {{-m|I|er}} Elle connaît son âge d'or au {{-s|V}}, sous la domination du [[Stratège (Athènes)|stratège]] [[Périclès]] : principale puissance militaire de Grèce, à la tête d'une [[Ligue de Délos|vaste alliance de cités]], elle est également le cœur [[Histoire du bassin méditerranéen|culturel de la Méditerranée]]. La [[démocratie athénienne]] connaît une vie intellectuelle importante, rassemblant des [[Philosophie antique|philosophes antiques]] ([[Socrate]], [[Platon]], [[Aristote]]), des auteurs de théâtre ([[Eschyle]], [[Sophocle]], [[Euripide]], [[Aristophane]]) et l'historien [[Thucydide]]. De nombreux témoignages de cette période faste ont été conservés, comme le [[Parthénon]], l'[[Agora d'Athènes|Agora]] (qui comprend notamment le [[Héphaïstéion|temple d'Héphaïstos]]), l'[[Olympiéion (Athènes)|Olympéion]], le [[théâtre de Dionysos]] ou encore le [[Stade panathénaïque]].


Intégrée au [[royaume de Macédoine]], puis à l'[[Empire byzantin]] {{incise|période durant laquelle fut bâti le [[monastère de Daphni]]}}, Athènes est conquise par l'[[Empire ottoman]] en [[1456]] et reste sous sa domination jusqu'en [[1822]], année de l'indépendance de la Grèce. Elle en devient la capitale et connaît une importante croissance urbaine. Occupée lors des deux guerres mondiales, la ville est ravagée par les destructions de la [[guerre civile grecque]] (1946–1949). Durant la seconde moitié du {{XXe siècle}}, Athènes devient le cœur économique et universitaire d'une Grèce en plein développement, dont les symboles sont les grandes avenues commerçantes telles que l'[[avenue Kifissías]] ou l'[[avenue Vasilíssis Sofías]]. Frappée de plein fouet par la [[Crise de la dette publique grecque|crise grecque]] depuis 2009, la ville a perdu plusieurs dizaines de milliers d'habitants et fait face à d'importantes difficultés économiques.
Intégrée au [[royaume de Macédoine]], puis à l'[[Empire romain]], devenu par la suite l'[[Empire byzantin]] {{incise|période durant laquelle fut bâti le [[monastère de Daphni]]}}, Athènes est conquise par l'[[Empire ottoman]] en [[1456]] et reste sous sa domination jusqu'en [[1833]], année de l'évacuation définitive de l'Acropole. Elle devient la capitale du [[royaume de Grèce]] nouvellement indépendant en [[1834]] et connaît une importante croissance urbaine. Occupée lors des deux guerres mondiales, la ville est ravagée par les destructions de la [[guerre civile grecque]] (1946–1949). Durant la seconde moitié du {{XXe siècle}}, Athènes devient le cœur économique et universitaire d'une Grèce en plein développement, dont les symboles sont les grandes avenues commerçantes telles que l'[[avenue Kifissías]] ou l'[[avenue Vasilíssis Sofías]]. Frappée de plein fouet par la [[Crise de la dette publique grecque|crise grecque]] depuis 2009, la ville a perdu plusieurs dizaines de milliers d'habitants et fait face à d'importantes difficultés économiques.


La ville s'étend sur la plaine d'[[Attique]], sur les rives de la [[mer Égée]]. Elle est le chef-lieu du [[Districts régionaux de Grèce|district régional]] d'[[Athènes-Centre]] et la capitale de la [[Périphéries de la Grèce|périphérie]] d'[[Attique (périphérie)|Attique]], mais aussi celle du [[Diocèses décentralisés de Grèce|diocèse décentralisé]] du même nom. Le quartier le plus ancien, [[Pláka]], est situé en contrebas de l'Acropole et comprend notamment la [[Monastiráki|place Monastiráki]]. [[Kolonáki]] est le quartier huppé, à proximité de la [[place Sýntagma]]. Enfin, [[Exárcheia]] est le quartier alternatif et branché de la ville, foyer de l'[[anarchisme en Grèce]] et de la contestation populaire depuis la crise. Grâce à son [[climat méditerranéen]] et ses nombreux musées, comme le [[Musée de l'Acropole d'Athènes|musée de l'Acropole]] ou le [[Musée national archéologique d'Athènes|musée national archéologique]], Athènes est l'une des principales destinations touristiques d'[[Europe]]. En 1985, elle a été désignée comme [[capitale européenne de la culture]] et en 2018, comme [[capitale européenne de l'innovation]]. Elle a également accueilli les [[Jeux olympiques d'été]] en [[Jeux olympiques d'été de 1896|1896]] et en [[Jeux olympiques d'été de 2004|2004]].
La ville s'étend sur la plaine d'[[Attique]], sur les rives de la [[mer Égée]]. Elle est le chef-lieu du [[Districts régionaux de Grèce|district régional]] d'[[Athènes-Centre]] et la capitale de la [[Périphérie (Grèce)|périphérie]] d'[[Attique (périphérie)|Attique]], mais aussi celle du [[diocèse décentralisé]] du même nom. Le quartier le plus ancien, [[Pláka]], est situé en contrebas de l'Acropole et comprend notamment la [[Monastiráki|place Monastiráki]]. [[Kolonáki]] est le quartier huppé, à proximité de la [[place Sýntagma]]. Enfin, [[Exárcheia]] est le quartier alternatif et branché de la ville, foyer de l'[[anarchisme en Grèce]] et de la contestation populaire depuis la crise. Grâce à son [[climat méditerranéen]] et ses nombreux musées, comme le [[Musée de l'Acropole d'Athènes|musée de l'Acropole]] ou le [[Musée national archéologique d'Athènes|musée national archéologique]], Athènes est l'une des principales destinations touristiques d'[[Europe]]. En 1985, elle a été désignée comme [[capitale européenne de la culture]], et en 2018, comme [[capitale européenne de l'innovation]]. Elle a également accueilli les [[Jeux olympiques d'été]] en [[Jeux olympiques de 1896|1896]] et en [[Jeux olympiques d'été de 2004|2004]].


== Géographie ==
== Géographie ==
[[Fichier:Athens SPOT 1012.jpg|thumb|250px|left|<center> Athènes vue par le satellite Spot.</center>]]
[[Fichier:Athens SPOT 1012.jpg|thumb|250px|left|Athènes vue par le satellite Spot.]]


=== Site ===
=== Site ===
Athènes s'étend sur la plaine d'[[Attique]], dominée par les monts {{Lien|Ægialée (massif)|texte=Ægialée|trad=Egaleo (mountain)}} à l'ouest, [[Parnès]] au nord, [[Lycabette]] au nord-est (mont faisant partie de la chaîne [[Pentélique]]) et [[Hymette]] à l'est. Le [[golfe Saronique]] borde quant à lui la ville au sud-ouest. En raison de ces limites naturelles, il est peu probable de la voir s'étendre beaucoup plus qu'elle ne l'est aujourd'hui. Par ailleurs, la géomorphologie d'Athènes contribue beaucoup aux problèmes de pollution atmosphérique, surnommé le ''néfos'', dont elle souffre aujourd'hui ([[Los Angeles]] aux [[États-Unis]] connaît la même géomorphologie et les mêmes conséquences).
Athènes s'étend sur la plaine d'[[Attique]], dominée par les monts {{Lien|Ægialée (massif)|texte=Ægialée|trad=Egaleo (mountain)}} à l'ouest, [[Parnès]] au nord, [[Lycabette]] au nord-est (mont faisant partie de la chaîne [[Pentélique]]) et [[Hymette]] à l'est. Le [[golfe Saronique]] borde quant à lui la ville au sud-ouest. En raison de ces limites naturelles, il est peu probable de la voir s'étendre davantage. Par ailleurs, la géomorphologie d'Athènes contribue beaucoup aux problèmes de pollution atmosphérique, surnommée le ''néfos'', dont elle souffre aujourd'hui ([[Los Angeles]] aux [[États-Unis]] connaît la même géomorphologie et les mêmes conséquences){{Référence nécessaire|date=28 février 2024}}.


Les terres sont rocailleuses et peu fertiles. La ville antique était construite au pied de l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]]. Dans l'Antiquité et jusqu'au début du {{s-|XX}}, le port du [[Le Pirée|Pirée]] (en grec, ''Pireas'') était une ville bien distincte mais il fait aujourd'hui partie de la ville.
Les terres sont rocailleuses et peu fertiles. La ville antique était construite au pied de l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]]. Dans l'Antiquité et jusqu'au début du {{s-|XX}}, le port du [[Le Pirée|Pirée]] (en grec, ''Pireas'') était une ville bien distincte mais il fait aujourd'hui partie de la ville{{Référence nécessaire|date=28 février 2024}}.


=== Morphologie urbaine ===
=== Morphologie urbaine ===
Les quartiers de [[Pláka]] (situé au pied de l'Acropole), [[Kolonáki]], [[Monastiráki]], [[Psyrí]] et [[Exárcheia]] (ou Exarchia) constituent le centre de la ville moderne. Lorsqu'Athènes est devenue la capitale du [[royaume de Grèce]] au {{s|XIX}}, les architectes allemands ont tenté de créer une ville nouvelle de style [[Architecture néoclassique|néoclassique]] autour des places [[Place Omónia|Omónia]] (la Concorde en grec moderne) et [[Place Sýntagma|Sýntagma]] (la Constitution). Ces places restent des centres névralgiques, et la plupart des monuments et musées se trouvent dans ces quartiers (le [[Parlement grec|Parlement]] occupe le bâtiment du [[Ancien palais royal d'Athènes|palais royal]] sur Sýntagma) mais pour le reste le style néoclassique ne saute pas aux yeux, les bâtiments subsistants étant noyés dans les constructions environnantes.
Les quartiers de [[Pláka]] (situé au pied de l'Acropole), [[Kolonáki]], [[Monastiráki]], [[Psyrí]] et [[Exárcheia]] (ou Exarchia) constituent le centre de la ville moderne. Lorsqu'Athènes est devenue la capitale du [[royaume de Grèce]] au {{s|XIX}}, les architectes allemands ont tenté de créer une ville nouvelle de style [[Architecture néo-classique|néoclassique]] autour des places [[Place Omónia|Omónia]] (la Concorde en grec moderne) et [[Place Sýntagma|Sýntagma]] (la Constitution). Ces places restent des centres névralgiques, et la plupart des monuments et musées se trouvent dans ces quartiers (le [[Parlement grec|Parlement]] occupe le bâtiment du [[Ancien palais royal d'Athènes|palais royal]] sur Sýntagma), mais pour le reste, le style néoclassique ne saute pas aux yeux, les bâtiments subsistants étant noyés dans les constructions environnantes{{Référence nécessaire|date=28 février 2024}}.


Les parties nouvelles de la ville sont pour la plupart en béton gris et souffrent d'un manque d'espaces verts. Les Athéniens ont surnommé leur ville ''Tsimentoupolis'' ou ''Tsimentopoli'' (« la ville de ciment » ou « la ville de béton »).
Les parties nouvelles de la ville sont pour la plupart en béton gris et souffrent d'un manque d'espaces verts. Les Athéniens ont surnommé leur ville ''Tsimentoupolis'' ou ''Tsimentopoli'' (« la ville de ciment » ou « la ville de béton »){{Référence nécessaire|date=28 février 2024}}.


=== Climat ===
=== Climat ===
Le climat est [[Climat méditerranéen|méditerranéen]] ([[classification de Köppen]] : Csa), les étés sont chauds et secs, les hivers sont doux. Les influences continentales sont présentes aussi, en raison des montagnes qui bordent le tour de la ville. Athènes est une ville sèche ({{unité|414|mm}} de précipitations annuelles), la sécheresse estivale dure en réalité d'avril à octobre. Les mois de [[juillet]] et d'[[août]] sont les plus chauds et les plus secs. Lorsque le vent du nord souffle sur Athènes en [[hiver]], il peut apporter des précipitations sous forme de [[neige]], qui tombent surtout sur la banlieue nord de la capitale. Le {{date-|9 janvier 2017}}, d'importantes chutes de neige se sont produites à Athènes en raison d'une [[Vague de froid de janvier 2017 en Europe|vague de froid]] exceptionnelle en [[Europe centrale]]. Les tempêtes de neige sont peu fréquentes; cependant, lorsqu'elles surviennent, elles causent de graves perturbations. Athènes détient le record de la plus haute température enregistrée en [[Europe]], le {{date-|10 juillet 1977}} : {{unité|48|°C}} ({{unité|118.4|°F}}).
Le climat est [[Climat méditerranéen|méditerranéen]] ([[classification de Köppen]] : Csa), les étés sont chauds et secs, les hivers sont doux. Les influences continentales sont présentes aussi, en raison des montagnes qui bordent le tour de la ville. Athènes est une ville sèche ({{unité|414|mm}} de précipitations annuelles), la sécheresse estivale dure en réalité d'avril à octobre. Les mois de [[juillet]] et d'[[août]] sont les plus chauds et les plus secs. Lorsque le vent du nord souffle sur Athènes en [[hiver]], il peut apporter des précipitations sous forme de [[neige]], qui tombent surtout sur la banlieue nord de la capitale. Le {{date-|9 janvier 2017}}, d'importantes chutes de neige se sont produites à Athènes en raison d'une [[Vague de froid de janvier 2017 en Europe|vague de froid]] exceptionnelle en [[Europe centrale]]. Les tempêtes de neige sont peu fréquentes ; cependant, lorsqu'elles surviennent, elles causent de graves perturbations. Athènes détient le record de la plus haute température enregistrée en [[Europe]], le {{date-|10 juillet 1977}} : {{unité|48|°C}} ({{unité|118.4|°F}}){{Référence nécessaire|date=28 février 2024}}.


{{Climat
{{Relevé météo
|titre=Relevé météorologique d'Athènes-altitude : 107 m
|titre=Relevé météorologique d'Athènes. Altitude : 107 m
|source='''Climatebase (temperatures, RH, and sun 1980–2000)'''.
|source='''Climatebase (temperatures, RH, and sun 1980–2000)'''.
|tmax-jan=13.3 |tmoy-jan=9.9 |tmin-jan=6.8
|tmax-jan=13.3 |tmoy-jan=9.9 |tmin-jan=6.8
Ligne 81 : Ligne 81 :
|prec-ann=414.1
|prec-ann=414.1
}}
}}



== Étymologie ==
== Étymologie ==
La formation du toponyme viendrait<ref>{{ouvrage|prénom1=Louis|nom1=Deroy|lien auteur1=Louis Deroy|prénom2=Marianne|nom2=Mulon|lien auteur2=Marianne Mulon|titre=Dictionnaire des noms de lieux|éditeur=[[Dictionnaires Le Robert|Le Robert]]|année=1994|isbn=978-2-85036-195-1}}</ref> de la racine [[langues indo-européennes|indo-européenne]] ''ath-'' signifiant probablement « tête » ou « sommet », puisque la forteresse de l’[[Acropole (Athènes)|Acropole]] située au sommet de la colline du même nom, constituerait le « noyau fondateur » de la ville. Ce qui expliquerait d'ailleurs l’origine de la légende mythologique portant sur la naissance d'[[Athéna]] selon laquelle la déesse, devenue protectrice de la cité, serait sortie « armée » de la tête de [[Zeus]].
La formation du toponyme viendrait<ref>{{ouvrage|prénom1=Louis|nom1=Deroy|lien auteur1=Louis Deroy|prénom2=Marianne|nom2=Mulon|lien auteur2=Marianne Mulon|titre=Dictionnaire des noms de lieux|éditeur=[[Dictionnaires Le Robert|Le Robert]]|année=1994|isbn=978-2-85036-195-1}}.</ref> de la racine [[langues indo-européennes|indo-européenne]] ''ath-'' signifiant probablement « tête » ou « sommet », puisque la forteresse de l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]], située au sommet de la colline du même nom, constituerait le « noyau fondateur » de la ville. Cela expliquerait d'ailleurs l'origine de la légende mythologique portant sur la naissance d'[[Athéna]] selon laquelle la déesse, devenue protectrice de la cité, serait sortie « armée » de la tête de [[Zeus]]{{Référence nécessaire|date=28 février 2024}}.

* Le pluriel du mot Athènes, d’après [[Thucydide]], est une trace des anciens villages qui fusionnèrent pour fonder la cité (voir [[synœcisme]]).
* Le pluriel du mot Athènes, d'après [[Thucydide]], est une trace des [[Synœcisme|anciens villages qui fusionnèrent]] pour fonder la cité{{Référence nécessaire|date=28 février 2024}}.
* En [[grec ancien]], la cité s’appelait {{grec moderne|Ἀθῆναι}} / {{Lang|el-Latn|''Athễnai''}} et c’est sous ce nom qu’elle est devenue la capitale de l’État grec moderne. Cependant, depuis l’abandon de la ''[[katharévousa]]'', dans les {{lnobr|années 1970}}, la forme [[grec moderne|moderne]] {{grec moderne|Αθήνα}} / {{Lang|el-Latn|''Athína''}} est devenue le nom officiel de la ville.
* En [[grec ancien]], la cité s'appelait {{grec moderne|Ἀθῆναι}} / {{Langue|el-Latn|''Athễnai''}} et c'est sous ce nom qu'elle est devenue la capitale de l'État grec moderne. Cependant, depuis l'abandon de la ''[[katharévousa]]'', dans les {{lnobr|années 1970}}, la forme [[grec moderne|moderne]] {{grec moderne|Αθήνα}} / {{Langue|el-Latn|''Athína''}} est devenue le nom officiel de la ville{{Référence nécessaire|date=28 février 2024}}.


== Histoire ==
== Histoire ==
Ligne 92 : Ligne 94 :
=== Antiquité ===
=== Antiquité ===
{{article connexe|Démocratie athénienne}}
{{article connexe|Démocratie athénienne}}
[[Fichier:Acropolis, Athens GRE.jpg|vignette|Le [[Parthénon]] sur la colline de l'[[Acropole d'Athènes|Acropole]] à Athènes]]

Des traces d'occupation humaine sont attestées dès le [[Néolithique]] sur le site de l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]] (voir [[Pélasges]]). Mais ce n'est qu'à la suite des invasions [[ionie]]nnes que l'[[Attique]] fut organisée en [[polis|cités]], parmi lesquelles Cécropia, la future Athènes.
Des traces d'occupation humaine sont attestées dès le [[Néolithique]] sur le site de l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]] (voir [[Pélasges]]). Mais ce n'est qu'à la suite des invasions [[ionie]]nnes que l'[[Attique]] fut organisée en [[polis|cités]], parmi lesquelles Cécropia, la future Athènes.


Athènes fut fondée formellement vers 800 avant notre ère par le [[synœcisme]] de plusieurs villages, partiellement préservés de l'invasion des [[Doriens]]. Ce faisant, en tirant parti de la forteresse naturelle de l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]], ils purent résister aux hordes de pillards qui terrorisaient la région. Le pluriel du mot ''Athènes'', d'après [[Thucydide]], est une trace des anciens villages qui fusionnèrent pour fonder la cité. Selon la légende, c'est le héros [[Thésée]], vainqueur du [[Minotaure]], qui dirigea cette unification de l'[[Attique]] (Thucydide, II, 15, 2).
Athènes fut fondée formellement vers 800 avant Jésus-Christ par le [[synœcisme]] de plusieurs villages, partiellement préservés de l'invasion des [[Doriens]]. Ce faisant, en tirant parti de la forteresse naturelle de l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]], ils purent résister aux hordes de pillards qui terrorisaient la région. Le pluriel du mot ''Athènes'', d'après [[Thucydide]], est une trace des anciens villages qui fusionnèrent pour fonder la cité. Selon la légende, c'est le héros [[Thésée]], vainqueur du [[Minotaure]], qui dirigea cette unification de l'[[Attique]] (Thucydide, II, 15, 2).


Athènes était l'une des cités dominantes en Grèce au cours du {{-m|I|er}} Son âge d'or fut atteint sous [[Périclès]], au {{-s|V}}, où sa domination était à la fois politique, financière (grâce aux mines d'argent du [[Mines du Laurion|Laurion]] et au tribut), militaire et culturelle. C'est à cette époque qu'Athènes fut qualifiée de « capitale (ἄστυ [''astu'']) de la Grèce » ([[Isocrate]]). Rapidement, Athènes transforma la [[ligue de Délos]] en un véritable empire qui fut dissous à la fin de la [[guerre du Péloponnèse]] qui l'opposa à [[Sparte]].
Athènes était l'une des cités dominantes en Grèce au cours du {{-m|I|er}} Son âge d'or fut atteint sous [[Périclès]], au {{-s|V}}, où sa domination était à la fois politique, financière (grâce aux mines d'argent du [[Mines du Laurion|Laurion]] et au tribut), militaire et culturelle. C'est à cette époque qu'Athènes fut qualifiée de « capitale (ἄστυ [''astu'']) de la Grèce » ([[Isocrate]]). Rapidement, Athènes transforma la [[ligue de Délos]] en un véritable empire qui fut dissous à la fin de la [[guerre du Péloponnèse]] qui l'opposa à [[Sparte]].
Ligne 109 : Ligne 111 :
À partir de [[53]], les prêches de [[Paul de Tarse|saint Paul]] devant l'[[Aréopage]] ne donnèrent qu'un faible écho au [[christianisme]] à Athènes ; Paul réussit cependant à convertir un membre du vénérable tribunal, [[Denys l'Aréopagite]] ou Dyonisius, et une femme, Damaris ({{Réf Bible|act|17|33-34}}).
À partir de [[53]], les prêches de [[Paul de Tarse|saint Paul]] devant l'[[Aréopage]] ne donnèrent qu'un faible écho au [[christianisme]] à Athènes ; Paul réussit cependant à convertir un membre du vénérable tribunal, [[Denys l'Aréopagite]] ou Dyonisius, et une femme, Damaris ({{Réf Bible|act|17|33-34}}).


Plus tard, l'empereur [[Hadrien]] ([[117]] – [[138]]), particulièrement attaché à la Grèce, continua les travaux d'urbanisme de ses prédécesseurs : la bibliothèque qui porte son nom, l'[[Olympion (Athènes)|Olympion]] (temple de Zeus), de nouvelles routes et des aqueducs furent construits sous son règne. Sous le règne d'[[Antonin le Pieux]], un richissime Athénien, [[Hérode Atticus]], fit bâtir, entre 140 et 144, un gigantesque stade en marbre situé au-delà de l'[[Ilissos]]<ref>{{ouvrage|prénom1=R.|nom1=Étienne|titre=Athènes, espaces urbains et histoire. Des origines à la fin du {{s-|III}} ap. J.-C.|langue=fr|lieu=Paris|éditeur=Hachette|année=2004|page=212}}</ref> ; il édifia plus tard, en mémoire de sa défunte épouse, l'[[Odéon d'Hérode Atticus|Odéon]] qui porte son nom, construit en l'an 161.
Plus tard, l'empereur [[Hadrien]] ([[117]] – [[138]]), particulièrement attaché à la Grèce, continua les travaux d'urbanisme de ses prédécesseurs : la bibliothèque qui porte son nom, l'[[Olympion (Athènes)|Olympion]] (temple de Zeus), de nouvelles routes et des aqueducs furent construits sous son règne. Sous le règne d'[[Antonin le Pieux]], un richissime Athénien, [[Hérode Atticus]], fit bâtir, entre 140 et 144, un gigantesque stade en marbre situé au-delà de l'[[Ilissos]]<ref>{{ouvrage|prénom1=R.|nom1=Étienne|titre=Athènes, espaces urbains et histoire. Des origines à la fin du {{sap-|III}}|langue=fr|lieu=Paris|éditeur=Hachette|année=2004|page=212}}.</ref> ; il édifia plus tard, en mémoire de sa défunte épouse, l'[[Odéon d'Hérode Atticus|Odéon]] qui porte son nom, construit en l'an 161.


==== Liste des dirigeants d'Athènes ====
==== Liste des dirigeants d'Athènes ====
Ligne 116 : Ligne 118 :
Jusqu'en [[752 av. J.-C.]], Athènes était une monarchie. Après la chute de la royauté, le trône est remplacé par un gouvernement oligarchique : l'[[Archonte|archontat]].
Jusqu'en [[752 av. J.-C.]], Athènes était une monarchie. Après la chute de la royauté, le trône est remplacé par un gouvernement oligarchique : l'[[Archonte|archontat]].


* [[632 av. J.-C.]] : [[Cylon]] († [[632 av. J.-C.]]). Aristocrate athénien, il organisa un coup d’État pour tenter d'imposer sa tyrannie à Athènes. [[Mégaclès (archonte en 632 av. J.-C.)|Mégaclès]], archonte d'Athènes cette année-là, le fit mettre à mort avec ses partisans, alors qu'ils s'étaient réfugiés sur l'[[Acropole]], auprès des autels des dieux. Un an plus tard, à la fin de l'archontat de Mégaclès, celui-ci et sa famille, les [[Alcméonides]], furent bannis d'Athènes pour ce sacrilège. Ils ne furent autorisés à rentrer à Athènes que sous l'archontat de [[Solon]], en [[594 av. J.-C.]] Ils seront de nouveau exilés sous la tyrannie de Pisistrate.
* [[632 av. J.-C.]] : [[Cylon]] († [[632 av. J.-C.]]). Aristocrate athénien, il organisa un coup d'État pour tenter d'imposer sa tyrannie à Athènes. [[Mégaclès (archonte en 632 av. J.-C.)|Mégaclès]], archonte d'Athènes cette année-là, le fit mettre à mort avec ses partisans, alors qu'ils s'étaient réfugiés sur l'[[Acropole]], auprès des autels des dieux. Un an plus tard, à la fin de l'archontat de Mégaclès, celui-ci et sa famille, les [[Alcméonides]], furent bannis d'Athènes pour ce sacrilège. Ils ne furent autorisés à rentrer à Athènes que sous l'archontat de [[Solon]], en [[594 av. J.-C.]] Ils seront de nouveau exilés sous la tyrannie de Pisistrate.
* [[561 av. J.-C.|561]] – [[560 av. J.-C.]] : [[Pisistrate]] ([[600 av. J.-C.|600]] – [[527 av. J.-C.]]) ({{1er|règne}}).
* [[561 av. J.-C.|561]] – [[560 av. J.-C.]] : [[Pisistrate]] ([[600 av. J.-C.|600]] – [[527 av. J.-C.]]) ({{1er|règne}}).
* [[556 av. J.-C.|556]] – [[552 av. J.-C.]] : [[Pisistrate]] (restauration, {{2e|règne}}).
* [[556 av. J.-C.|556]] – [[552 av. J.-C.]] : [[Pisistrate]] (restauration, {{2e|règne}}).
Ligne 122 : Ligne 124 :
* [[527 av. J.-C.|527]] – [[514 av. J.-C.]] : [[Hipparque (tyran)|Hipparque]] († [[514 av. J.-C.]]), fils du précédent. Il règne conjointement avec son frère [[Hippias (tyran)|Hippias]].
* [[527 av. J.-C.|527]] – [[514 av. J.-C.]] : [[Hipparque (tyran)|Hipparque]] († [[514 av. J.-C.]]), fils du précédent. Il règne conjointement avec son frère [[Hippias (tyran)|Hippias]].
* [[527 av. J.-C.|527]] – [[510 av. J.-C.]] : [[Hippias (tyran)|Hippias]] († [[490 av. J.-C.]]), frère du précédent. Il règne conjointement avec son frère [[Hipparque (tyran)|Hipparque]], puis seul après la mort de celui-ci.
* [[527 av. J.-C.|527]] – [[510 av. J.-C.]] : [[Hippias (tyran)|Hippias]] († [[490 av. J.-C.]]), frère du précédent. Il règne conjointement avec son frère [[Hipparque (tyran)|Hipparque]], puis seul après la mort de celui-ci.

Après la chute d'Hippias, la famille des Alcméonides fut de nouveau autorisée à s'installer à Athènes. La [[démocratie athénienne]] se met en place entre [[Années 500 av. J.-C.|508]] et [[Années 500 av. J.-C.|507 av. J.-C.]].
Après la chute d'Hippias, la famille des Alcméonides fut de nouveau autorisée à s'installer à Athènes. La [[démocratie athénienne]] se met en place entre [[Années 500 av. J.-C.|508]] et [[Années 500 av. J.-C.|507 av. J.-C.]]


* [[404 av. J.-C.|404]] – [[403 av. J.-C.]] : [[Théramène]] († [[404 av. J.-C.]]), [[Critias]] ([[450 av. J.-C.|450]] – [[403 av. J.-C.]]), etc.
* [[404 av. J.-C.|404]] – [[403 av. J.-C.]] : [[Théramène]] († [[404 av. J.-C.]]), [[Critias]] ([[450 av. J.-C.|450]] – [[403 av. J.-C.]]), etc.


=== Moyen Âge ===
=== Moyen Âge ===

Durant la [[Empire byzantin|période byzantine]], Athènes perdit beaucoup de sa gloire pour ne devenir qu'une petite ville de province.
Durant la [[Empire byzantin|période byzantine]], Athènes perdit beaucoup de sa gloire pour ne devenir qu'une petite ville de province.


{{souverain2|Théodose II}}, par ses édits de 426 et 439, ordonna la destruction de tous les temples païens. Il fit cependant une exception pour Athènes : ils seraient désaffectés et convertis en églises. Cependant, les [[Panathénées]] continuèrent à être célébrées. [[Justinien]] fit appliquer les décisions de {{souverain2|Théodose II}} à partir de 529 : fermeture des écoles philosophiques (principalement néo-platoniciennes), transformées en écoles chrétiennes privées et conversion des temples en églises : le [[Parthénon]] devint la cathédrale de la ville. En effet, le culte de la Vierge (en grec Parthénos) [[Athéna]] fut remplacé par celui de la Vierge Marie Mère de Dieu, qualifiée d'Athénienne comme patronne de la cité. L'[[Érechthéion]] devint église de la Théotokos (« mère de Dieu »). En 857, l'évêché d'Athènes devint archevêché et le [[Parthénon]] devint église métropolitaine. Les temples furent dépouillés de leurs trésors au profit de [[Hagia Sophia|Sainte-Sophie]]. Entre le {{sp-|VI|et le|VII}}, l'[[Asclépiéion d'Athènes|Asclépiéion]] fut consacré aux saints Anargyres [[Côme et Damien]]. L'[[Héphaïstéion]] fut consacré à [[saint Georges]]. Au {{s-|XII}}, les [[Propylées (acropole d'Athènes)|Propylées]] devinrent palais épiscopal. De nombreuses églises byzantines furent érigées, bien souvent sur d'anciens sanctuaires païens.
{{souverain2|Théodose II}}, par ses édits de 426 et 439, ordonna la destruction de tous les temples païens. Il fit cependant une exception pour Athènes : ils seraient désaffectés et convertis en églises. Cependant, les [[Panathénées]] continuèrent à être célébrées. [[Justinien]] fit appliquer les décisions de {{souverain2|Théodose II}} à partir de 529 : fermeture des écoles philosophiques (principalement néo-platoniciennes), transformées en écoles chrétiennes privées et conversion des temples en églises : le [[Parthénon]] devint la cathédrale de la ville. En effet, le culte de la Vierge (en grec Parthénos) [[Athéna]] fut remplacé par celui de la Vierge Marie Mère de Dieu, qualifiée d'Athénienne comme patronne de la cité. L'[[Érechthéion]] devint église de la Théotokos (« mère de Dieu »). En 857, l'évêché d'Athènes devint archevêché et le [[Parthénon]] devint église métropolitaine. Les temples furent dépouillés de leurs trésors au profit de [[Hagia Sophia|Sainte-Sophie]]. Entre le {{sp-|VI|et le|VII}}, l'[[Asclépiéion d'Athènes|Asclépiéion]] fut consacré aux saints Anargyres [[Côme et Damien]]. L'[[Héphaïstéion]] fut consacré à [[saint Georges]]. Au {{s-|XII}}, les [[Propylées (acropole d'Athènes)|Propylées]] devinrent palais épiscopal. De nombreuses églises byzantines furent érigées, bien souvent sur d'anciens sanctuaires païens, telles l'[[Église de la Sainte-Trinité d'Athènes|église de la Sainte-Trinité]], l'[[Église Saints-Théodore d'Athènes|église Saints-Théodore]], l'[[Église des Saints-Asomates d'Athènes|église des Saints-Asomates]], l'[[Église des Saints-Apôtres d'Athènes|église des Saints-Apôtres]] et celle de la [[Église de la Panagía Kapnikaréa|Panagía Kapnikaréa]].
[[Fichier:Attica 06-13 Athens 21 View from Acropolis Hill - Agia Apostoli.jpg|vignette|Vue de l'[[Église des Saints-Apôtres d'Athènes|église des Saints-Apôtres]] depuis l'[[Aréopage]].]]


En 1146, la ville fut prise par [[Roger II de Sicile|Roger de Sicile]]. Après l'établissement de l'[[Empire latin de Constantinople]] en [[1204]], les Français mirent en place un [[duché d'Athènes]], d'abord gouverné par les sires de la Roche et de Brienne. Il fut conquis par la [[compagnie catalane]], avant d'être repris par des [[Florence|Florentins]], les [[Acciaiuoli]] (1385). Ces derniers rendirent à la ville une partie de son éclat. L'Acropole fut transformée en manoir. Les Florentins se logèrent dans le palais métropolitain des Propylées. Ils firent construire une tour de guet, détruite par [[Heinrich Schliemann]] en 1875. La ville basse, limitée à l'agora romaine, fut dotée en 1402 d'un mur d'enceinte, parfois appelé [[mur de Valérien]].
En 1146, la ville fut prise par [[Roger II de Sicile|Roger de Sicile]]. Après l'établissement de l'[[Empire latin de Constantinople]] en [[1204]], les Français mirent en place un [[duché d'Athènes]], d'abord gouverné par les sires [[Famille de La Roche (Rigney)|de la Roche]] puis ceux de la [[maison de Brienne]]. Il fut conquis par la [[compagnie catalane]], avant d'être repris par des [[Florence|Florentins]], les [[Acciaiuoli]] (1385). Ces derniers rendirent à la ville une partie de son éclat. L'Acropole fut transformée en manoir. Les Florentins se logèrent dans le palais métropolitain des Propylées. Eux ou leurs prédécesseurs firent construire [[Tour franque|une tour de guet]], détruite par [[Heinrich Schliemann]] en 1875.


=== L'occupation ottomane ===
=== L'occupation ottomane ===
[[Fichier:Dodwell Edward - The Bazaar at Athens - Google Art Project.jpg|vignette|Le [[bazar]] d'Athènes, peinture d'[[Edward Dodwell]], [[musée Benaki]].]]

En [[1456]], trois ans après la chute de [[Constantinople]], Athènes fut conquise à son tour par les [[Ottomans]] sujets de {{souverain2|Mehmed II}}, sauf l'Acropole qui résista et ne tomba qu'en 1458. Les Turcs entourèrent l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]] de nouvelles fortifications (le [[mur de Serpentzé]]), appuyées sur le [[Stoa d'Eumène|portique d'Eumène]] et l'[[odéon d'Hérode Atticus]]. Le [[Parthénon]] devint une mosquée. Il fut doté d'un minaret peu après 1466. L'Érechtéion devint le harem du [[disdar]]. Le {{date-|26 septembre 1687}}, alors qu'Athènes était assiégée par les troupes de [[Venise]] commandées par [[Francesco Morosini|Morosini]], une bombe tomba sur le [[Parthénon]] que les Turcs avaient transformé en [[poudrière]]. Le temple fut presque totalement détruit. La dégradation se poursuivit au début du {{s-|XIX}} et fut l'œuvre de l'ambassadeur britannique à [[Constantinople]], [[Thomas Bruce (7e comte d'Elgin)|Thomas Bruce ({{7e|comte}} d'Elgin)]], et de ses agents.
En [[1456]], trois ans après la chute de [[Constantinople]], Athènes fut conquise à son tour par les [[Ottomans]] sujets de {{souverain2|Mehmed II}}, sauf l'Acropole qui résista et ne tomba qu'en 1458. Mehmed II, ébloui par la beauté de la citadelle, ordonne à ses soldats de ne pas saccager la cité sous peine de mort<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Athènes en dix dates: 4 juin 1456, la cité tombe aux mains des Ottomans |url=https://www.lefigaro.fr/arts-expositions/athenes-en-dix-dates-4-juin-1456-la-cite-tombe-aux-mains-des-ottomans-20190606 |site=Le Figaro |date=2019-06-06 |consulté le=2024-05-11}}</ref> .Les Turcs entourèrent l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]] de nouvelles fortifications (le [[mur de Serpentzé]]), appuyées sur le [[Stoa d'Eumène|portique d'Eumène]] et l'[[odéon d'Hérode Atticus]]. Le [[Parthénon]] devint une mosquée. Il fut doté d'un minaret peu après 1466. L'Érechtéion devint le harem du [[disdar]]. Le {{date-|26 septembre 1687}}, alors qu'Athènes était assiégée par les troupes de [[Venise]] commandées par [[Francesco Morosini|Morosini]], une bombe tomba sur le [[Parthénon]] que les Turcs avaient transformé en [[poudrière]]. Le temple fut presque totalement détruit. La dégradation se poursuivit au début du {{s-|XIX}} et fut l'œuvre de l'ambassadeur britannique à [[Constantinople]], [[Thomas Bruce (7e comte d'Elgin)|Thomas Bruce ({{7e|comte}} d'Elgin)]], et de ses agents.

La population d'Athènes déclina fortement, chose qui s'aggrava avec le déclin de l'Empire lui-même. Des quartiers entiers de la ville furent détruits entre le {{sp-|XVII|et le|XIX}} dans des guerres de factions.


=== {{s2-|XIX|XX}} ===
=== {{s2-|XIX|XX}} ===
Dès [[1821]] et le déclenchement de la guerre d'Indépendance, Athènes fut libérée de l'occupation turque, mais les Grecs ne s'emparèrent de la forteresse de l'Acropole qu'en {{date-|juin 1822}} après un [[Sièges de l'Acropole durant la guerre d'indépendance grecque#Insurrection du printemps 1821 et premier siège|long siège]]. En [[1826]] et [[1827]], les Turcs [[Sièges de l'Acropole durant la guerre d'indépendance grecque#Siège par les Ottomans|assiégèrent l'Acropole]], défendue d'abord par le [[klephte]] [[Yannis Gouras|Gouras]] et [[Yánnis Makriyánnis|Makriyánnis]], puis, après la mort de Gouras, par le général français [[Charles Nicolas Fabvier|Fabvier]]. Toutes les tentatives de dégager la ville, menées par [[Yeóryios Karaïskákis|Karaïskákis]] puis, après son décès par l'amiral [[Thomas Cochrane (10e comte de Dundonald)|Cochrane]] et le général [[Richard Church|Church]], échouèrent. Les troupes de [[Rechid Mehmed Pacha|Rachid Pacha]] prirent l'Acropole le {{date-|27 mai 1827}} et y restèrent jusqu'au {{date-|12 avril 1833}}. La ville était quasiment inhabitée lorsqu'elle fut proclamée capitale du royaume de [[Grèce]] le {{date-|1er décembre 1834}}, mais elle fut rebâtie dans les décennies qui suivirent.


Le gouvernement s'installa dans une ville en ruines. Les églises furent reconverties pour accueillir les ministères. L'Héphaïstéion devint un musée. Les architectes bavarois du roi [[Othon Ier de Grèce|Othon]] proposèrent un schéma directeur en triangle, dirigé vers l'Acropole ainsi mise en valeur, et un plan perpendiculaire. La reconstruction/construction de la ville fut laissée à l'initiative privée. La [[rue Ermoú]] (Hermès) marquait alors la frontière entre ville ancienne, médiévale et ville contemporaine.
Dès [[1821]] et le déclenchement de la guerre d’Indépendance, Athènes fut libérée de l’occupation turque, mais les Grecs ne s’emparèrent de la forteresse de l’Acropole qu'en {{date-|juin 1822}} après un [[Sièges de l'Acropole durant la guerre d'indépendance grecque#Insurrection_du_printemps_1821_et_premier_siège|long siège]]. En [[1826]] et [[1827]], les Turcs [[Sièges de l'Acropole durant la guerre d'indépendance grecque#Siège_par_les_Ottomans|assiégèrent l’Acropole]], défendue d’abord par le [[klephte]] [[Yannis Gouras|Gouras]] et [[Yánnis Makriyánnis|Makriyánnis]], puis, après la mort de Gouras, par le général français [[Charles Nicolas Fabvier|Fabvier]]. Toutes les tentatives de dégager la ville, menées par [[Yeóryios Karaïskákis|Karaïskákis]] puis, après son décès par l’amiral [[Thomas Cochrane (10e comte de Dundonald)|Cochrane]] et le général [[Richard Church|Church]], échouèrent. Les troupes de [[Mehmet Rechid Pacha|Rachid Pacha]] prirent l’Acropole le {{date-|27 mai 1827}} et y restèrent jusqu’au {{date-|12 avril 1833}}. La ville était quasiment inhabitée lorsqu'elle fut proclamée capitale du royaume de [[Grèce]] le {{date-|1er décembre 1834}}, mais elle fut rebâtie dans les décennies qui suivirent.


Un palais royal (devenu depuis siège du Parlement), que certains architectes auraient souhaité installer sur l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]], fut achevé en [[1838]] sur la place Syntagma. La reine [[Amélie d'Oldenbourg|Amélie]] créa l'année suivante un [[Jardin national d'Athènes|jardin botanique]] (devenu depuis les jardins nationaux) à côté du palais.
Le gouvernement s'installa dans une ville en ruines. Les églises furent reconverties pour accueillir les ministères. L'Héphaïstéion devint un musée. Les architectes bavarois du roi [[Othon Ier de Grèce|Othon]] proposèrent un schéma directeur en triangle, dirigé vers l'Acropole ainsi mise en valeur, et un plan perpendiculaire. La reconstruction/construction de la ville fut laissée à l'initiative privée. La [[rue Ermou]] (Hermès) marquait alors la frontière entre ville ancienne, médiévale et ville contemporaine.


En [[1845]], la ville était encore soit un champ de ruines soit un chantier de construction. De grandes maisons néo-classiques émergeaient de terrains vagues à peine déblayés, telles la [[maison Proveléggios]] et la [[maison Lapathiótis]]. Les rues n'étaient pas encore pavées, ni éclairées, ni réellement aménagées.
Un palais royal (devenu depuis siège du Parlement), que certains architectes auraient souhaité installer sur l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]], fut achevé en [[1838]] sur la place Syntagma. La reine [[Amélie d'Oldenbourg|Amélie]] créa l'année suivante un [[Jardin national d’Athènes|jardin botanique]] (devenu depuis les jardins nationaux) à côté du palais.


Pendant la [[Première Guerre mondiale]], la ville fut occupée par des troupes franco-britanniques à partir du {{date|16 octobre 1916}}<ref>{{ouvrage|prénom1=Maurice|nom1=Larcher|titre=La grande guerre dans les Balkans, direction de la guerre|éditeur=Payot|année=1929|langue=fr}}.</ref>.
En [[1845]], la ville était encore soit un champ de ruines soit un chantier de construction. De grandes maisons néo-classiques émergeaient de terrains vagues à peine déblayés. Les rues n'étaient pas encore pavées, ni éclairées, ni réellement aménagées.

Pendant la [[Première Guerre mondiale]], la ville fut occupée par des troupes franco-britanniques à partir du {{date|16 octobre 1916}}<ref>{{ouvrage|prénom1=Maurice|nom1=Larcher|titre=La grande guerre dans les Balkans, direction de la guerre|éditeur=Payot|année=1929|langue=fr}}</ref>.


Après la [[guerre gréco-turque (1919-1922)|guerre gréco-turque]] et la « [[Grande Catastrophe]] » de {{date|septembre 1922}}, l'afflux de plus d'un million de réfugiés en provenance d'[[Asie Mineure]] entraîna dans les années 1920 la construction de quartiers entiers.
Après la [[guerre gréco-turque (1919-1922)|guerre gréco-turque]] et la « [[Grande Catastrophe]] » de {{date|septembre 1922}}, l'afflux de plus d'un million de réfugiés en provenance d'[[Asie Mineure]] entraîna dans les années 1920 la construction de quartiers entiers.


Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], la ville fut prise par l'[[Allemagne nazie]], le {{date-|27 avril 1941}}, et occupée jusqu’en {{date-|octobre 1944}}. Les Allemands organisèrent une famine systématique qui fit de très nombreux morts. Le {{date-|3 décembre 1944}}, le soulèvement communiste commença dans le quartier autour de l'Héphaïstéion, après que les forces de police eurent tiré sur une manifestation le matin même sur la place Syntagma, faisant une vingtaine de morts et plus d’une centaine de blessés<ref>{{Lien web |prénom=Joëlle |nom=Fontaine |titre=Churchill contre la Grèce |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2012/07/FONTAINE/47975 |langue=fr |site=https://www.monde-diplomatique.fr/ |éditeur=Le Monde diplomatique |date=2012-07-01 |consulté le=2021-12-13}}</ref>. Les Britanniques restaurèrent l’ordre après d’intenses combats de rue et grâce à des renforts venus de Phalère.
Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], la ville fut prise par l'[[Allemagne nazie]], le {{date-|27 avril 1941}}, et occupée jusqu'en {{date-|octobre 1944}}. Les Allemands organisèrent une famine systématique qui fit de très nombreux morts. Le {{date-|3 décembre 1944}}, le soulèvement communiste commença dans le quartier autour de l'Héphaïstéion, après que les forces de police eurent tiré sur une manifestation le matin même sur la place Syntagma, faisant une vingtaine de morts et plus d'une centaine de blessés<ref>{{Lien web |prénom=Joëlle |nom=Fontaine |titre=Churchill contre la Grèce |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2012/07/FONTAINE/47975 |langue=fr |site=monde-diplomatique.fr |éditeur=Le Monde diplomatique |date=2012-07-01 |consulté le=2021-12-13}}.</ref>. Les Britanniques restaurèrent l'ordre après d'intenses combats de rue et grâce à des renforts venus de Phalère.


La croissance d'Athènes fut très faible pendant les premières années qui suivirent les destructions et les ravages de la [[guerre civile grecque]]. Puis la cité recommença à croître.
La croissance d'Athènes fut très faible pendant les premières années qui suivirent les destructions et les ravages de la [[guerre civile grecque]]. Puis la cité recommença à croître.
Ligne 164 : Ligne 164 :


== Influence culturelle ==
== Influence culturelle ==
C'est à Athènes que sont notamment nées la [[démocratie]] et la [[philosophie]]. De fait, la civilisation athénienne est l'un des fondements de la culture européenne et c'est en mémoire de cela que le projet de [[constitution européenne]] cite en préambule l'historien [[Thucydide]] (''Guerre du Péloponnèse'', II, 37, 1) :

C’est à Athènes que sont notamment nées la [[démocratie]] et la [[philosophie]]. De fait, la civilisation athénienne est l’un des fondements de la culture européenne et c’est en mémoire de cela que le projet de [[constitution européenne]] cite en préambule l’historien [[Thucydide]] (''Guerre du Péloponnèse'', II, 37, 1) :
:{{grec ancien|Χρώμεθα γὰρ πολιτείᾳ […] καὶ ὄνομα μὲν διὰ τὸ μὴ ἐς ὀλίγους ἀλλ’ ἐς πλείονας οἰκεῖν δημοκρατία κέκληται.}}
:{{grec ancien|Χρώμεθα γὰρ πολιτείᾳ […] καὶ ὄνομα μὲν διὰ τὸ μὴ ἐς ὀλίγους ἀλλ’ ἐς πλείονας οἰκεῖν δημοκρατία κέκληται.}}
:« ''Nous avons une Constitution […] qui est appelée démocratie parce que le pouvoir est entre les mains non d’une minorité, mais du plus grand nombre.'' »
:« ''Nous avons une Constitution […] qui est appelée démocratie parce que le pouvoir est entre les mains non d'une minorité, mais du plus grand nombre.'' »


Athènes a également été le centre culturel de la Grèce classique, et ce dans tous les domaines. Sa conception du beau et du bon a influencé durablement le reste du monde grec, puis romain, et enfin l'Occident.
Athènes a également été le centre culturel de la Grèce classique, et ce dans tous les domaines. Sa conception du beau et du bon a influencé durablement le reste du monde grec, puis romain, et enfin l'Occident.

[[Fichier:Athènes Acropole Caryatides.JPG|right|thumb|Les [[cariatides]] de l'[[Érechthéion]] sur l'Acropole.]]
[[Fichier:Athènes Acropole Caryatides.JPG|right|thumb|Les [[cariatides]] de l'[[Érechthéion]] sur l'Acropole.]]

* [[céramique]]
* [[céramique]]
* [[théâtre]] ([[Eschyle]], [[Sophocle]], [[Euripide]], [[Aristophane]])
* [[théâtre]] ([[Eschyle]], [[Sophocle]], [[Euripide]], [[Aristophane]])
Ligne 176 : Ligne 177 :
* histoire ([[Thucydide]])
* histoire ([[Thucydide]])
* philosophie ([[Socrate]], [[sophiste]]s, [[Platon]], [[Aristote]])
* philosophie ([[Socrate]], [[sophiste]]s, [[Platon]], [[Aristote]])
* [[architecture]] (constructions de l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]]).
* [[architecture]] (constructions de l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]])
* [[épigraphie]] (en tant que science, et qui a engendré la création de nombreux centre d'étude et école dans ce domaine)
* [[épigraphie]] (en tant que science, et qui a engendré la création de nombreux centre d'étude et école dans ce domaine)


En 1976 s’est tenu à Athènes le {{61e|[[congrès mondial d'espéranto|congrès mondial]]}} d’[[espéranto]], dont le thème était « Collaboration internationale des états au niveau régional ».
En 1976 s'est tenu à Athènes le {{61e|[[congrès mondial d'espéranto|congrès mondial]]}} d'[[espéranto]], dont le thème était « Collaboration internationale des états au niveau régional ».


Athènes a accueilli, du 19 au {{date-|23 septembre 1985}}, le {{18e|symposium}} international dans la série des symposiums traitant des sujets spéciaux parrainés par l’''Association Internationale de Géologie de l’Ingénieur'', organisé par le groupe national grec de l’AIGI. Le thème de « la protection des monuments et des sites historiques » fut spontanément adopté<ref>{{fr+en}} {{Ouvrage|titre=La géologie de l’ingénieur appliquée aux travaux anciens, monuments et sites historiques|éditeur=A. A. Bqalkema|lieu=Rotterdam|année=1988|pages=Vol. 1 à 4 : 2 312.|isbn=}}{{commentaire biblio|Comptes-rendus du {{18e}} Symposium International organisé par le groupe national grec de l'« Association Internationale de Géologie de l'Ingénieur (AIGI) » en 4 volumes, rédacteurs : Paul G. Marinos, Département de génie Civil, [[Université polytechnique nationale d'Athènes]] et Georges C. Koubis, Département de Géologie, Universités de Patras}}{{commentaire biblio|Collection complète : {{ISBN|90 6191 793 X}} ; Volume 1 : {{ISBN|90 6191 852 9}} ; Volume 2 : {{ISBN|90 6191 853 7}} ; Volume 3 : {{ISBN|90 6191 854 5}} ; Volume 4 : {{ISBN|90 6191 855 3}}}}.</ref>.
Athènes a accueilli, du 19 au {{date-|23 septembre 1985}}, le {{18e|symposium}} international dans la série des symposiums traitant des sujets spéciaux parrainés par l{{'}}''Association Internationale de Géologie de l'Ingénieur'', organisé par le groupe national grec de l'AIGI. Le thème de « la protection des monuments et des sites historiques » fut spontanément adopté<ref>{{mul|fr|en}} {{Ouvrage|titre=La géologie de l’ingénieur appliquée aux travaux anciens, monuments et sites historiques|éditeur=A. A. Bqalkema|lieu=Rotterdam|année=1988|pages=Vol. 1 à 4 : 2 312.|isbn=}}{{commentaire biblio|Comptes-rendus du {{18e}} Symposium International organisé par le groupe national grec de l'« Association Internationale de Géologie de l'Ingénieur (AIGI) » en 4 volumes, rédacteurs : Paul G. Marinos, Département de génie Civil, [[Université polytechnique nationale d'Athènes]] et Georges C. Koubis, Département de Géologie, Universités de Patras}}{{commentaire biblio|Collection complète : {{ISBN|90 6191 793 X}} ; Volume 1 : {{ISBN|90 6191 852 9}} ; Volume 2 : {{ISBN|90 6191 853 7}} ; Volume 3 : {{ISBN|90 6191 854 5}} ; Volume 4 : {{ISBN|90 6191 855 3}}}}</ref>.


Athènes a par ailleurs accueilli les premiers [[Jeux olympiques]] modernes en [[1896]], en souvenir des Jeux olympiques de la Grèce antique. La ville a accueilli de nouveau les [[Jeux olympiques d'été|Jeux d'été]] en [[2004]]. Outre le succès sportif et médiatique de l'évènement, ils permettront peut-être d'accroître les investissements étrangers en Grèce en prouvant la capacité du pays à gérer de grands projets.
Athènes a par ailleurs accueilli les premiers [[Jeux olympiques]] modernes en [[1896]], en souvenir des Jeux olympiques de la Grèce antique. La ville a accueilli de nouveau les [[Jeux olympiques d'été|Jeux d'été]] en [[2004]]. Outre le succès sportif et médiatique de l'évènement, ils permettront peut-être d'accroître les investissements étrangers en Grèce en prouvant la capacité du pays à gérer de grands projets.


Depuis la crise financière de 2008, Athènes est devenu un haut-lieu de l'[[art urbain]]<ref name=":0">{{lien web| nom=Delhaye | prénom=Eric | titre=Athènes sous les bombes | website=https://www.liberation.fr/ |éditeur=[[Libération (journal)|Libération]] | date=2019-08-30 | url=https://www.liberation.fr/voyages/2019/08/30/athenes-sous-les-bombes_1748316 | langue=fr | consulté le=2021-12-13}}</ref>. La municipalité cherche à encadrer et valoriser ces pratiques artistiques de rue, notamment le [[graffiti]], pour éviter qu'il n'empiète sur le patrimoine historique<ref name=":0" />.
Depuis la crise financière de 2008, Athènes est devenu un haut-lieu de l'[[art urbain]]<ref name=":0">{{lien web| nom=Delhaye | prénom=Eric | titre=Athènes sous les bombes | site=liberation.fr |éditeur=[[Libération (journal)|Libération]] | date=2019-08-30 | url=https://www.liberation.fr/voyages/2019/08/30/athenes-sous-les-bombes_1748316 | langue=fr | consulté le=2021-12-13}}.</ref>. La municipalité cherche à encadrer et valoriser ces pratiques artistiques de rue, notamment le [[graffiti]], pour éviter qu'il n'empiète sur le patrimoine historique<ref name=":0" />.


== Attraits de la ville ==
== Attraits de la ville ==
=== Monuments et musées ===
=== Monuments et musées ===
[[Fichier:Temple of Zeus in Athens.jpg|vignette|<center> L'[[Olympiéion (Athènes)|Olympiéion]].</center>]]


[[Fichier:Temple of Zeus in Athens.jpg|vignette|<center> L’[[Olympiéion (Athènes)|Olympiéion]].</center>]]
* le [[Parthénon]] sur l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]] ;
* le [[Parthénon]] sur l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]] ;
* l’[[Agora d'Athènes]] (centre névralgique de la cité antique) et son [[Musée de l'Agora antique d'Athènes|musée]] ;
* l'[[Agora d'Athènes]] (centre névralgique de la cité antique) et son [[Musée de l'Agora antique d'Athènes|musée]] ;
* l’[[Agora romaine]] avec sa [[mosquée Fetichié|mosquée Fethiye]] et la [[tour des Vents]] (une [[clepsydre|horloge hydraulique]] construite au {{-s|I}}) ;
* l'[[Agora romaine]] avec sa [[mosquée Fetichié|mosquée Fethiye]] et la [[tour des Vents]] (une [[clepsydre|horloge hydraulique]] construite au {{-s|I}}) ;
* l'[[Héphaïstéion]] ;
* l'[[Héphaïstéion]] ;
* le [[théâtre de Dionysos]] ;
* le [[théâtre de Dionysos]] ;
* le [[Stade panathénaïque]], refait par [[Hadrien]] et [[Hérode Atticus]] et rénové en 1896 ;
* le [[Stade panathénaïque]], refait par [[Hadrien]] et [[Hérode Atticus]] et rénové en 1896 ;

[[Fichier:Athènes Herode Atticus.JPG|vignette|<center> [[Odéon d'Hérode Atticus]], vu de l’[[Acropole (Athènes)|Acropole]].</center>]]
[[Fichier:Athènes Herode Atticus.JPG|vignette|<center> [[Odéon d'Hérode Atticus]], vu de l'[[Acropole (Athènes)|Acropole]].</center>]]

* le [[musée national archéologique d'Athènes]] qui abrite l'une des plus grandes collections d'art de la Grèce antique ;
* le [[musée national archéologique d'Athènes]] qui abrite l'une des plus grandes collections d'art de la Grèce antique ;
* le [[musée de l'Acropole]] ;
* le [[musée de l'Acropole]] ;
Ligne 207 : Ligne 210 :
* le [[musée d'art cycladique]] ;
* le [[musée d'art cycladique]] ;
* le [[musée national d'art contemporain d'Athènes]] ;
* le [[musée national d'art contemporain d'Athènes]] ;
* l’[[Olympiéion (Athènes)|Olympiéion]], ou temple de Zeus olympien ;
* l'[[Olympiéion (Athènes)|Olympiéion]], ou temple de Zeus olympien ;
* la nécropole antique du [[Céramique (Athènes)|Céramique]] et son [[Musée archéologique du Céramique|musée]] ;
* la nécropole antique du [[Céramique (Athènes)|Céramique]] et son [[Musée archéologique du Céramique|musée]] ;
* le [[musée de la Ville d'Athènes]] ;
* le [[musée de la Ville d'Athènes]] ;
* le [[musée d'Histoire nationale d'Athènes]] ;
* le [[musée d'Histoire nationale d'Athènes]] ;
* le [[musée juif de Grèce]], qui décrit l'histoire et la culture des [[Juifs]] de Grèce ;
* le [[musée juif de Grèce]], qui décrit l'histoire et la culture des [[Juifs]] de Grèce ;
*le musée des Technologies des Grecs de l'Antiquité<ref>{{Lien web |titre=Musée
* le musée des Technologies des Grecs de l'Antiquité<ref>{{Lien web |titre=Musée
des Technologies des Grecs
des Technologies des Grecs
de l'Antiquité |url=https://kotsanas.com/fr/ |site=kotsanas.com/fr |consulté le=8/11/2021}}</ref>.
de l'Antiquité |url=https://kotsanas.com/fr/ |site=kotsanas.com/fr |consulté le=8/11/2021|brisé le = 2023-10-26}}.</ref> ;
* le [[musée Maria Callas]].


=== Autres attraits ===
=== Autres attraits ===
Ligne 222 : Ligne 226 :
* le quartier alternatif d'[[Exarcheia]], avec ses disquaires, libraires et musiciens ;
* le quartier alternatif d'[[Exarcheia]], avec ses disquaires, libraires et musiciens ;
* le mont [[Lycabette]], d'où l'on a une vue panoramique de la ville ;
* le mont [[Lycabette]], d'où l'on a une vue panoramique de la ville ;
* le quartier de [[Pláka]], le plus ancien d’Athènes et l’un des plus animés ;
* le quartier de [[Pláka]], le plus ancien d'Athènes et l'un des plus animés ;
* la [[place Syntagma]] et l’ancien palais royal qui abrite le Parlement.
* la [[place Syntagma]] et l'ancien palais royal qui abrite le Parlement.

<gallery mode="packed">
<gallery mode="packed">
Fichier:Athènes Syntagma.JPG|<center> Evzones sur la [[place Syntagma]].</center>
Fichier:Athènes Syntagma.JPG|<center> Evzones sur la [[place Syntagma]].</center>
Ligne 232 : Ligne 237 :
== Institutions ==
== Institutions ==
=== Universités et écoles supérieures ===
=== Universités et écoles supérieures ===
* [[Université nationale capodistrienne d’Athènes]] : fondée en [[1837]], elle est la plus ancienne université du pays<ref>L'[[Académie ionienne]] fut fondée en 1824 à [[Corfou (ville)|Corfou]] mais interrompra ses cours lors du rattachement des [[République des Îles Ioniennes|îles Ioniennes]] à la Grèce en 1864. L'[[université Ionienne]] lui succèdera en 1984.</ref> ;
* [[Fichier:Entrance at the Academy, Athens GRE.jpg|vignette|L'[[Académie d'Athènes]]]][[Fichier:Entrance at the University, Athens GRE.jpg|vignette|L'[[Université nationale capodistrienne d’Athènes|Université nationale capodistrienne d'Athènes]]]][[Université nationale capodistrienne d’Athènes|Université nationale capodistrienne d'Athènes]] : fondée en [[1837]], elle est la plus ancienne université du pays<ref>L'[[Académie ionienne]] fut fondée en 1824 à [[Corfou (ville)|Corfou]] mais interrompra ses cours lors du rattachement des [[République des Îles Ioniennes|îles Ioniennes]] à la Grèce en 1864. L'[[université Ionienne]] lui succèdera en 1984.</ref> ;
* [[Université d’économie d’Athènes]] ;
* [[Université d’économie d’Athènes|Université d'économie d'Athènes]] ;
* [[École française d'Athènes]] : institution renommée pour ses travaux archéologiques ;
* [[École française d'Athènes]] : institution renommée pour ses travaux archéologiques ;
* École d'[[épigraphie]] d'Athènes: lieu majeur dans ce domaine ;
* École d'[[épigraphie]] d'Athènes: lieu majeur dans ce domaine ;
* [[Université polytechnique nationale d'Athènes|Université polytechnique national d’Athènes]] ;
* [[Université polytechnique nationale d'Athènes|Université polytechnique national d'Athènes]] ;
* [[Université d'agriculture d'Athènes|Université d’agriculture d’Athènes]] ;
* [[Université d'agriculture d'Athènes]] ;
* {{Lien|Université de Harokopio|trad=Harokopio University}} ;
* {{Lien|Université de Harokopio|trad=Harokopio University}} ;
* [[Université Panteion]] ;
* [[Université Panteion]] ;
Ligne 250 : Ligne 255 :
==== Hôpital Evangelismós ====
==== Hôpital Evangelismós ====
L'[[hôpital Evangelismós]], situé dans le quartier de [[Kolonáki]], fut construit à l'initiative de la reine [[Olga Constantinovna de Russie|Olga]] et inauguré en [[1884 en Grèce|1884]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Julia P.|nom1=Gelardi|titre=From Splendor to Revolution: The Romanov Women, 1847--1928|passage=122|lieu=New York|éditeur=[[St. Martin's Press]]|date=2011|pages totales=528|isbn=978-1-4299-9094-3|lire en ligne=https://books.google.gr/books?id=YIhU7RWPFBYC&pg=PT122&dq=hospital+evangelismos&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjKz6qWnNL1AhULg_0HHYxJCVMQ6AF6BAgHEAI#v=onepage&q=hospital%20evangelismos&f=false|consulté le=2022-01-27}}.</ref>.
L'[[hôpital Evangelismós]], situé dans le quartier de [[Kolonáki]], fut construit à l'initiative de la reine [[Olga Constantinovna de Russie|Olga]] et inauguré en [[1884 en Grèce|1884]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Julia P.|nom1=Gelardi|titre=From Splendor to Revolution: The Romanov Women, 1847--1928|passage=122|lieu=New York|éditeur=[[St. Martin's Press]]|date=2011|pages totales=528|isbn=978-1-4299-9094-3|lire en ligne=https://books.google.gr/books?id=YIhU7RWPFBYC&pg=PT122&dq=hospital+evangelismos&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjKz6qWnNL1AhULg_0HHYxJCVMQ6AF6BAgHEAI#v=onepage&q=hospital%20evangelismos&f=false|consulté le=2022-01-27}}.</ref>.

==== Hôpital général Laïkó ====
==== Hôpital général Laïkó ====
L'établissement (en {{lang-el|Γενικό Νοσοκομείο Αθηνών «Λαϊκό»}}) est un [[centre hospitalier universitaire]] public localisé à Athènes, en [[Grèce]]. L'hôpital fait partie du [[Système de santé de Grèce|système national de santé grec]], en particulier, de la première région de soins de santé de l'[[Attique]]<ref>{{lien web|titre=Νοσοκομεία|url=http://www.1dype.gov.gr/?page_id=70|consulté le=2020-10-01|website=1η ΥΠΕ|langue=el}}.</ref>, et comprend de nombreuses cliniques, laboratoires, services d'hospitalisation et services ambulatoires.
L'établissement (en {{lang-el|Γενικό Νοσοκομείο Αθηνών «Λαϊκό»}}) est un [[centre hospitalier universitaire]] public localisé à Athènes, en [[Grèce]]. L'hôpital fait partie du [[Système de santé de Grèce|système national de santé grec]], en particulier, de la première région de soins de santé de l'[[Attique]]<ref>{{lien web|titre=Νοσοκομεία|url=http://www.1dype.gov.gr/?page_id=70|consulté le=2020-10-01|site=1η ΥΠΕ|langue=el}}.</ref>, et comprend de nombreuses cliniques, laboratoires, services d'hospitalisation et services ambulatoires.

* Histoire
* Histoire
L'hôpital général Laïkó a ouvert ses portes en [[1933 en Grèce|1933]] en tant qu'entité juridique de droit public à l'emplacement du pavillon de l'Université à [[Goudí (Athènes)|Goudí]] sous l'égide du [[Ministère de la Santé (Grèce)|ministère de la Santé]] (alors dénommé ministère de l'Hygiène et de la Perception d'État). L'hôpital s'est progressivement agrandi pour inclure davantage de départements, d'équipements et de cliniques et a abrité une école de [[physiothérapie]] et de soins infirmiers<ref>{{lien web|titre=Ιστορία|url=https://www.laiko.gr/ιστορία/|consulté le=2020-09-30|website=Γενικό Νοσοκομείο Αθηνών Λαϊκό {{!}} General Hospital of Athens "LAIKO"|langue=el}}.</ref>.
L'hôpital général Laïkó a ouvert ses portes en [[1933 en Grèce|1933]] en tant qu'entité juridique de droit public à l'emplacement du pavillon de l'Université à [[Goudí (Athènes)|Goudí]] sous l'égide du [[Ministère de la Santé (Grèce)|ministère de la Santé]] (alors dénommé ministère de l'Hygiène et de la Perception d'État). L'hôpital s'est progressivement agrandi pour inclure davantage de départements, d'équipements et de cliniques et a abrité une école de [[physiothérapie]] et de soins infirmiers<ref>{{lien web|titre=Ιστορία|url=https://www.laiko.gr/ιστορία/|consulté le=2020-09-30|site=Γενικό Νοσοκομείο Αθηνών Λαϊκό {{!}} General Hospital of Athens "LAIKO"|langue=el}}.</ref>.

* Départements
* Départements
L'hôpital général est organisé en trois départements principaux : les départements de [[pathologie]], de [[chirurgie]] et le [[laboratoire de recherche]]<ref>{{lien web|titre=Κλινικές - Εργαστήρια - Τμήματα|url=https://www.laiko.gr/κλινικές-εργαστήρια-τμήματα/|consulté le=2020-09-30|website=Γενικό Νοσοκομείο Αθηνών Λαϊκό {{!}} General Hospital of Athens "LAIKO"|langue=el}}.</ref>.
L'hôpital général est organisé en trois départements principaux : les départements de [[pathologie]], de [[chirurgie]] et le [[laboratoire de recherche]]<ref>{{lien web|titre=Κλινικές - Εργαστήρια - Τμήματα|url=https://www.laiko.gr/κλινικές-εργαστήρια-τμήματα/|consulté le=2020-09-30|site=Γενικό Νοσοκομείο Αθηνών Λαϊκό {{!}} General Hospital of Athens "LAIKO"|langue=el}}.</ref>.


Il dispose également de sept centres d'expertise pour les [[maladie rare|maladies rares]]<ref>{{lien web|titre=Στην κορυφή το νοσοκομείο 'Λαϊκό' - 7 Κέντρα Εμπειρογνωμοσύνης Σπάνιων Παθήσεων|url=https://www.iatronet.gr/eidiseis-nea/perithalpsi-asfalisi/news/52879/stin-koryfi-to-nosokomeio-lako-7-kentra-empeirognwmosynis-spaniwn-pathisewn.html|consulté le=2020-09-30|website=www.iatronet.gr|langue=el}}.</ref>.
Il dispose également de sept centres d'expertise pour les [[maladie rare|maladies rares]]<ref>{{lien web|titre=Στην κορυφή το νοσοκομείο 'Λαϊκό' - 7 Κέντρα Εμπειρογνωμοσύνης Σπάνιων Παθήσεων|url=https://www.iatronet.gr/eidiseis-nea/perithalpsi-asfalisi/news/52879/stin-koryfi-to-nosokomeio-lako-7-kentra-empeirognwmosynis-spaniwn-pathisewn.html|consulté le=2020-09-30|site=www.iatronet.gr|langue=el}}.</ref>.


=== Conservatoires et écoles de théâtre ===
=== Conservatoires et écoles de théâtre ===
Ligne 268 : Ligne 276 :
* [[Archevêché d'Athènes]], à Plaka, rues Metropoleos et Sainte-Philothée.
* [[Archevêché d'Athènes]], à Plaka, rues Metropoleos et Sainte-Philothée.
* Siège du [[Liste des membres du Saint-Synode de l'Église de Grèce|Saint-Synode de l'Église de Grèce]] à [[Monastère de Petrákis|Moni Pétraki]], rue Gennadiou (Evangelismos).
* Siège du [[Liste des membres du Saint-Synode de l'Église de Grèce|Saint-Synode de l'Église de Grèce]] à [[Monastère de Petrákis|Moni Pétraki]], rue Gennadiou (Evangelismos).

=== Infrastructures de transport ===
=== Infrastructures de transport ===
* Le port du [[Pirée]].
* Le port du [[Pirée]].
* L'[[aéroport international d'Athènes Elefthérios-Venizélos]] à Spata.
* L'[[aéroport international d'Athènes Elefthérios-Venizélos]] à Spata.
=== Tourisme ===
Une étude de l'agence de location de maisons de vacances Holidu sur les villes européennes très exposées à la pression touristique, dans un mouvement d'[[tourisme responsable#Quelques problématiques et exemples de tourisme responsable|efforts pour respecter la population locale de ces villes]]<ref name="tgs">"Graphique: Surtourisme : ces villes noyées sous les flots de vacanciers", par Tristan Gaudiaut, le 12 juin 2023 dans ''[[Statista]]'' [https://fr.statista.com/infographie/30179/surtourisme-villes-saturees-par-les-touriste-en-europe-ratio-visiteurs-par-habitant/]</ref>, a montré qu'Athènes est la {{15e}} ville européenne la plus exposée, avec 8 vacanciers par habitant, à égalité avec [[Prague]] et [[Nice]].


== Natifs célèbres ==
== Natifs célèbres ==
Ligne 280 : Ligne 291 :
* [[Denys l'Aréopagite]].
* [[Denys l'Aréopagite]].
* [[Irène l'Athénienne]], « empereur » des Romains.
* [[Irène l'Athénienne]], « empereur » des Romains.
* [[Philothée d'Athènes]], sainte patronne de la ville.
* [[Philothée d'Athènes]] (1528 – 1589), sainte patronne de la ville.
* [[Sevastí Kallispéri]] (1858-1953), enseignante grecque.
* [[Sevastí Kallispéri]] (18581953), enseignante grecque.
* [[Eléni Lambíri]] (18891960), compositrice et cheffe d'orchestre.
* [[Constantin Papachristopoulos]] dit Costi, [[sculpteur]] grec (1906–2004).
* [[Constantin Papachristopoulos]] dit Costi (1906 – 2004), [[sculpteur]] grec.
* [[Dimitri Kitsikis]], historien (1935).
* [[Melina Mercouri]], actrice, chanteuse et femme politique (1920–1994).
* [[Melina Mercouri]] (1920 – 1994), actrice, chanteuse et femme politique.
* [[Dimitri Kitsikis]] (1935), historien.
* [[Giánnis Antetokoúnmpo]], joueur de basketball (1994).
* [[Vassilis Alexakis]] (1943 – 2021), écrivain franco-grec.
* [[Eléni Lambíri]] (1889-1960), compositrice et cheffe d'orchestre.
* [[Vassilis Alexakis]] (1943-2021), écrivain franco-grec.
* [[Eleni Diamanti]] (1974), spécialiste franco-grecque de la physique quantique.
* [[Giánnis Antetokoúnmpo]] (1994), joueur de basketball.
* [[Stéfanos Tsitsipás]] (1998), joueur de tennis.


== Population ==
== Population ==
L'agglomération athénienne est le principal foyer de population de la [[Grèce]], avec {{unité|3,7|millions}} d'habitants sur un territoire métropolitain de {{unité|428|km|2}}, sur un total de {{unité|11,125|millions}} de Grecs environ (au {{date|1 janvier 2006}}), soit près d'un tiers de la population du pays.


[[Fichier:Karte Athen MKL1888.png|200px|right|thumb|<center> Carte d'Athènes (1888).</center>]]
L’agglomération athénienne est le principal foyer de population de la [[Grèce]], avec {{unité|3,7|millions}} d'habitants sur un territoire métropolitain de {{unité|428|km|2}}, sur un total de {{unité|11,125|millions}} de Grecs environ (au {{date|1 janvier 2006}}), soit près d'un tiers de la population du pays.

[[Fichier:Karte Athen MKL1888.png|200px|right|thumb|<center> Carte d’Athènes (1888).</center>]]


Évolution de la population à travers les âges :
Évolution de la population à travers les âges :
Ligne 310 : Ligne 322 :
| 1921 || {{formatnum:718000}}<ref name=tung2/> || – || –
| 1921 || {{formatnum:718000}}<ref name=tung2/> || – || –
|-
|-
| 1971 || {{formatnum:867023}}<ref>{{lien web|langue=en |url=http://www.world-gazetteer.com/wg.php?x=&men=gpro&lng=en&dat=32&geo=-92&srt=2pnn&col=aohdq&pt=c&va=&geo=460748373 |titre=World Gazetter City Pop:Athens |éditeur=www.world-gazetter.com |consulté le=2011-06-16}}.</ref> || – || –
| 1971 || {{formatnum:867023}}<ref>{{lien web|langue=en |url=http://www.world-gazetteer.com/wg.php?x=&men=gpro&lng=en&dat=32&geo=-92&srt=2pnn&col=aohdq&pt=c&va=&geo=460748373 |titre=World Gazetter City Pop:Athens |éditeur=www.world-gazetter.com |consulté le=2011-06-16|brisé le = 2023-10-26}}.</ref> || – || –
|-
|-
| 1981 || {{formatnum:885737}} || – || –
| 1981 || {{formatnum:885737}} || – || –
|-
|-
| 1991 || {{formatnum:772072}} || – || {{formatnum:3444358}}<ref>{{lien web|langue=en |url=http://www.world-gazetteer.com/wg.php?x=&men=gpro&lng=en&dat=32&geo=460748373&srt=2pnn&col=aohdq&geo=-1048919 |titre=World Gazetter Metro Pop:Athens |éditeur=www.world-gazetter.com |consulté le=2011-06-16}}.</ref>
| 1991 || {{formatnum:772072}} || – || {{formatnum:3444358}}<ref>{{lien web|langue=en |url=http://www.world-gazetteer.com/wg.php?x=&men=gpro&lng=en&dat=32&geo=460748373&srt=2pnn&col=aohdq&geo=-1048919 |titre=World Gazetter Metro Pop:Athens |éditeur=www.world-gazetter.com |consulté le=2011-06-16|brisé le = 2023-10-26}}.</ref>
|-
|-
| 2001 || {{formatnum:745514}}<ref name=pop>{{lien brisé|consulté le=20130318|url=http://www.statistics.gr/Main_eng.asp|titre=Population of Greece }}.</ref> || {{formatnum:3165823}}<ref name=pop/> || {{formatnum:3761810}}<ref name=pop/>
| 2001 || {{formatnum:745514}}<ref name=pop>{{lien brisé|consulté le=20130318|url=http://www.statistics.gr/Main_eng.asp|titre=Population of Greece }}.</ref> || {{formatnum:3165823}}<ref name=pop/> || {{formatnum:3761810}}<ref name=pop/>
Ligne 321 : Ligne 333 :
|}
|}


La cité moderne d’Athènes est constituée de villes et villages autrefois distincts, qui avec l’expansion démographique du {{s|XX}} ont fini par former une agglomération. Celle-ci comprend aujourd’hui {{unité|54|[[Subdivisions de la Grèce|municipalités]]}} ({{grec moderne|δήμος}}), la plus importante étant la ville d'Athènes ({{grec moderne|Δήμος Αθηναίων}} / {{Lang|el-Latn|''Dhímos Athinéon''}}), avec près d’un million d'habitants (la deuxième étant [[Le Pirée]]). Le nom d’''Athènes'' peut ainsi désigner l’agglomération entière (aussi appelée le ''grand Athènes'') ou la ville d’Athènes, ou même juste le centre-ville. ''Voir ci-dessous la liste des municipalités.''
La cité moderne d'Athènes est constituée de villes et villages autrefois distincts, qui avec l'expansion démographique du {{s|XX}} ont fini par former une agglomération. Celle-ci comprend aujourd'hui {{unité|54|[[Subdivisions de la Grèce|municipalités]]}} ({{grec moderne|δήμος}}), la plus importante étant la ville d'Athènes ({{grec moderne|Δήμος Αθηναίων}} / {{Langue|el-Latn|''Dhímos Athinéon''}}), avec près d'un million d'habitants (la deuxième étant [[Le Pirée]]). Le nom d{{'}}''Athènes'' peut ainsi désigner l'agglomération entière (aussi appelée le ''grand Athènes'') ou la ville d'Athènes, ou même juste le centre-ville. ''Voir ci-dessous la liste des municipalités.''


== Transports ==
== Transports ==
Ligne 329 : Ligne 341 :
Athènes dispose d'un réseau dense de [[trolleybus]] et d'[[autobus]]. Afin de lutter contre la pollution, une part croissante des autobus fonctionne au gaz naturel pour véhicules ([[Véhicule propre#GNV|GNV)]].
Athènes dispose d'un réseau dense de [[trolleybus]] et d'[[autobus]]. Afin de lutter contre la pollution, une part croissante des autobus fonctionne au gaz naturel pour véhicules ([[Véhicule propre#GNV|GNV)]].


Le [[métro d'Athènes|métro]], dont la première ligne (la ligne verte<ref name=Railpassion201>{{article|journal=[[Rail Passion]]|numéro=201|mois=juillet|année=2014|langue=fr|titre=Réseaux étrangers, Chemins de fer grecs : un état des lieux ({{1ère}} partie)|page=63-64}}</ref> nommée également ISAP) date de [[1904]], a été complété par deux lignes modernes (les lignes rouge et bleue<ref name=Railpassion201/>) en [[2000]] et s'étend jusqu'à l'aéroport. Trois lignes de [[tramway d'Athènes|tramway]] (3, 4 et 5), ont été mises en service pour les [[Jeux olympiques de 2004]]<ref>{{article|journal=[[Rail Passion]]|numéro=201|mois=juillet|année=2014|langue=fr|titre=Réseaux étrangers, Chemins de fer grecs : un état des lieux ({{1ère}} partie)|page=64-65}}</ref> : deux d'entre elles relient le centre d'Athènes (départ près de Syntagma). La {{nobr|ligne 3}} assure la desserte entre [[Voúla]] (sud-est de l'agglomération) et [[le Pirée]] (terminus S.E.F.) tandis que la {{nobr|ligne 4}} relie [[Le Pirée]] à la [[place Syntagma]]. Quant à la {{nobr|ligne 5}}, elle relie [[Voúla]] à la [[place Syntagma]].
Le [[métro d'Athènes|métro]], dont la première ligne (la ligne verte<ref name=Railpassion201>{{article|journal=[[Rail Passion]]|numéro=201|mois=juillet|année=2014|langue=fr|titre=Réseaux étrangers, Chemins de fer grecs : un état des lieux ({{1re}} partie)|page=63-64}}.</ref> nommée également ISAP) date de [[1904]], a été complété par deux lignes modernes (les lignes rouge et bleue<ref name=Railpassion201/>) en [[2000]] et s'étend jusqu'à l'aéroport. Trois lignes de [[tramway d'Athènes|tramway]] (3, 4 et 5), ont été mises en service pour les [[Jeux olympiques de 2004]]<ref>{{article|journal=[[Rail Passion]]|numéro=201|mois=juillet|année=2014|langue=fr|titre=Réseaux étrangers, Chemins de fer grecs : un état des lieux ({{1re}} partie)|page=64-65}}.</ref> : deux d'entre elles relient le centre d'Athènes (départ près de Syntagma). La {{nobr|ligne 3}} assure la desserte entre [[Voúla]] (sud-est de l'agglomération) et [[le Pirée]] (terminus S.E.F.) tandis que la {{nobr|ligne 4}} relie [[Le Pirée]] à la [[place Syntagma]]. Quant à la {{nobr|ligne 5}}, elle relie [[Voúla]] à la [[place Syntagma]].


=== Port ===
=== Port ===
Ligne 335 : Ligne 347 :


=== Transport ferroviaire ===
=== Transport ferroviaire ===
Un train rapide du réseau [[Proastiakós]] relie également la gare centrale (Larisis) à la banlieue attique en direction de l'aéroport — il emprunte la même voie que le métro entre Doukissis Plakentias et l’[[Aéroport international d'Athènes Elefthérios-Venizélos|aéroport international Elefthérios-Vénizélos]].
Un train rapide du réseau [[Proastiakós]] relie également la gare centrale (Larisis) à la banlieue attique en direction de l'aéroport — il emprunte la même voie que le métro entre Doukissis Plakentias et l'[[Aéroport international d'Athènes Elefthérios-Venizélos|aéroport international Elefthérios-Vénizélos]].


=== Transport aerien ===
=== Transport aerien ===
Ligne 348 : Ligne 360 :
=== Nome d'Athènes ===
=== Nome d'Athènes ===
{{Article détaillé|Nome d'Athènes}}
{{Article détaillé|Nome d'Athènes}}

Le '''nome d'Athènes''' est l'une des {{unité|54|préfectures}} de Grèce. Il fait partie de la [[subdivisions de la Grèce|périphérie]] d'[[Attique (périphérie)|Attique]]. Son chef-lieu est Athènes. Ce nome, d'une superficie très réduite mais densément peuplé, recouvre la partie centrale de l'agglomération athénienne. Il est divisé en plusieurs municipalités et communautés (listées dans l'article détaillé).
Le '''nome d'Athènes''' est l'une des {{unité|54|préfectures}} de Grèce. Il fait partie de la [[subdivisions de la Grèce|périphérie]] d'[[Attique (périphérie)|Attique]]. Son chef-lieu est Athènes. Ce nome, d'une superficie très réduite mais densément peuplé, recouvre la partie centrale de l'agglomération athénienne. Il est divisé en plusieurs municipalités et communautés (listées dans l'article détaillé).


Ligne 356 : Ligne 369 :


== Jumelages ==
== Jumelages ==

Athènes est jumelée ou a des partenariats avec les villes suivantes :
Athènes est jumelée ou a des partenariats avec les villes suivantes :

* {{Jumelage|Washington (district de Columbia)|États-Unis|ville=Washington}}
* {{Jumelage|Washington (district de Columbia)|États-Unis|ville=Washington}}
* {{Jumelage|Los Angeles|États-Unis|année=1984|jour=10|mois=février}}
* {{Jumelage|Los Angeles|États-Unis|année=1984|jour=10|mois=février}}
Ligne 378 : Ligne 391 :
* {{Jumelage|Nicosie|Chypre|année=1988|jour=28|mois=juin}}
* {{Jumelage|Nicosie|Chypre|année=1988|jour=28|mois=juin}}
* {{Jumelage|Beyrouth|Liban}}
* {{Jumelage|Beyrouth|Liban}}
* {{Jumelage|Santiago du Chili|Chili|année=1969|jour=21|mois=octobre}}
* {{Jumelage|Santiago|Chili|année=1969|jour=21|mois=octobre}}
* {{Jumelage|Rabat|Maroc|année=1990|jour=9|mois=juillet}}
* {{Jumelage|Rabat|Maroc|année=1990|jour=9|mois=juillet}}
* {{Jumelage|Cuzco|Pérou|année=1991|jour=18|mois=sept.}}
* {{Jumelage|Cuzco|Pérou|année=1991|jour=18|mois=sept.}}
Ligne 394 : Ligne 407 :
* {{Jumelage|Le Caire|Égypte}}
* {{Jumelage|Le Caire|Égypte}}
* {{Jumelage|Séoul|Corée du Sud}}
* {{Jumelage|Séoul|Corée du Sud}}
* {{Jumelage|Guadalajara (Mexique)|Mexique}}
* {{Jumelage|Guadalajara (Mexique)|Mexique|ville=Guadalajara}}


== Notes et références ==
== Notes et références ==
Ligne 405 : Ligne 418 :
| commons titre = Athènes
| commons titre = Athènes
}}
}}

=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage | auteur=Gaston Colin | titre=Le culte d'Apollon pythien à Athènes | éditeur=Albert Fontemoing éditeur | lieu=Paris | date=1905 | collection=Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome {{n°|93}} | pages=179 | lire en ligne=https://archive.org/details/bibliothquedesc93ecol/page/n7/mode/2up }}
* {{ouvrage | auteur=Gaston Colin | titre=Le culte d'Apollon pythien à Athènes | éditeur=Albert Fontemoing éditeur | lieu=Paris | date=1905 | collection=Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome {{n°|93}} | pages=179 | lire en ligne=https://archive.org/details/bibliothquedesc93ecol/page/n7/mode/2up }}
Ligne 414 : Ligne 428 :
* [[Démocratie athénienne]] ;
* [[Démocratie athénienne]] ;
* [[Grèce]] ;
* [[Grèce]] ;
*''[[Les Sept Vies des chats d'Athènes]] ;''
* ''[[Les Sept Vies des chats d'Athènes]]'' ;
* [[Liste de rues d'Athènes]] ;
* [[Liste de rues d'Athènes]] ;
* L'[[agora d'Athènes]] ;
* L'[[agora d'Athènes]] ;
Ligne 423 : Ligne 437 :


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* {{mul|el|en}} {{site officiel|http://www.cityofathens.gr/en}}.
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases géographie}}
* {{Bases vie publique}}


{{Palette|Kallikratis Attique|Capitales des pays de l'Union européenne|Ville organisatrice des Jeux olympiques d'été|Ville organisatrice des Jeux paralympiques d'été|Capitale européenne de la culture|Capitale européenne de l'innovation|Capitale mondiale du livre|Capitales d'Europe|Principaux sites d'Athènes|Dème des Athéniens}}
{{Palette|Kallikratis Attique|Capitales des pays de l'Union européenne|Ville organisatrice des Jeux olympiques d'été|Ville organisatrice des Jeux paralympiques d'été|Capitale européenne de la culture|Capitale européenne de l'innovation|Capitale mondiale du livre|Capitales d'Europe|Principaux sites d'Athènes|Dème des Athéniens}}

Version du 12 mai 2024 à 01:06

Athènes
Athènes
De haut en bas et de gauche à droite : acropole, ancien palais royal, Zappéion, stade Olympique, Monastiráki, vue de la ville.
Administration
Maire
Mandat
Haris Doukas
2024-2028
Code postal 10x xx, 11x xx et 120 xx
Démographie
Population 643 452 hab. (2023)
Densité 16 933 hab./km2
Géographie
Coordonnées 37° 58′ 00″ nord, 23° 43′ 00″ est
Altitude 170 m
Superficie 3 800 ha = 38 km2
Localisation
Localisation de Athènes

Athènes (en grec : Αθήνα / Athína, /a.ˈθi.na/[1] ; en grec ancien : Ἀθῆναι / Athễnai — le nom est toujours pluriel) est la plus grande ville et la capitale de la Grèce[2]. En 2011, elle compte 664 046 habitants intra-muros sur une superficie de 39 km2. Son aire urbaine, le Grand Athènes, qui comprend notamment le port du Pirée, en compte plus de 4 millions. Berceau de la civilisation occidentale et dotée d'un riche passé, la ville est aujourd'hui le cœur politique, économique et culturel de la République hellénique, dont elle accueille la plupart des institutions, comme le Parlement, la Cour de cassation et le siège du Gouvernement.

Athènes est l'une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le Néolithique. Fondée vers 800 av. J.-C. autour de la colline de l'Acropole — par le héros Thésée, selon la légende —, la cité domine la Grèce au cours du Ier millénaire av. J.-C. Elle connaît son âge d'or au Ve siècle av. J.-C., sous la domination du stratège Périclès : principale puissance militaire de Grèce, à la tête d'une vaste alliance de cités, elle est également le cœur culturel de la Méditerranée. La démocratie athénienne connaît une vie intellectuelle importante, rassemblant des philosophes antiques (Socrate, Platon, Aristote), des auteurs de théâtre (Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane) et l'historien Thucydide. De nombreux témoignages de cette période faste ont été conservés, comme le Parthénon, l'Agora (qui comprend notamment le temple d'Héphaïstos), l'Olympéion, le théâtre de Dionysos ou encore le Stade panathénaïque.

Intégrée au royaume de Macédoine, puis à l'Empire romain, devenu par la suite l'Empire byzantin — période durant laquelle fut bâti le monastère de Daphni —, Athènes est conquise par l'Empire ottoman en 1456 et reste sous sa domination jusqu'en 1833, année de l'évacuation définitive de l'Acropole. Elle devient la capitale du royaume de Grèce nouvellement indépendant en 1834 et connaît une importante croissance urbaine. Occupée lors des deux guerres mondiales, la ville est ravagée par les destructions de la guerre civile grecque (1946–1949). Durant la seconde moitié du XXe siècle, Athènes devient le cœur économique et universitaire d'une Grèce en plein développement, dont les symboles sont les grandes avenues commerçantes telles que l'avenue Kifissías ou l'avenue Vasilíssis Sofías. Frappée de plein fouet par la crise grecque depuis 2009, la ville a perdu plusieurs dizaines de milliers d'habitants et fait face à d'importantes difficultés économiques.

La ville s'étend sur la plaine d'Attique, sur les rives de la mer Égée. Elle est le chef-lieu du district régional d'Athènes-Centre et la capitale de la périphérie d'Attique, mais aussi celle du diocèse décentralisé du même nom. Le quartier le plus ancien, Pláka, est situé en contrebas de l'Acropole et comprend notamment la place Monastiráki. Kolonáki est le quartier huppé, à proximité de la place Sýntagma. Enfin, Exárcheia est le quartier alternatif et branché de la ville, foyer de l'anarchisme en Grèce et de la contestation populaire depuis la crise. Grâce à son climat méditerranéen et ses nombreux musées, comme le musée de l'Acropole ou le musée national archéologique, Athènes est l'une des principales destinations touristiques d'Europe. En 1985, elle a été désignée comme capitale européenne de la culture, et en 2018, comme capitale européenne de l'innovation. Elle a également accueilli les Jeux olympiques d'été en 1896 et en 2004.

Géographie

Athènes vue par le satellite Spot.

Site

Athènes s'étend sur la plaine d'Attique, dominée par les monts Ægialée (en) à l'ouest, Parnès au nord, Lycabette au nord-est (mont faisant partie de la chaîne Pentélique) et Hymette à l'est. Le golfe Saronique borde quant à lui la ville au sud-ouest. En raison de ces limites naturelles, il est peu probable de la voir s'étendre davantage. Par ailleurs, la géomorphologie d'Athènes contribue beaucoup aux problèmes de pollution atmosphérique, surnommée le néfos, dont elle souffre aujourd'hui (Los Angeles aux États-Unis connaît la même géomorphologie et les mêmes conséquences)[réf. nécessaire].

Les terres sont rocailleuses et peu fertiles. La ville antique était construite au pied de l'Acropole. Dans l'Antiquité et jusqu'au début du XXe siècle, le port du Pirée (en grec, Pireas) était une ville bien distincte mais il fait aujourd'hui partie de la ville[réf. nécessaire].

Morphologie urbaine

Les quartiers de Pláka (situé au pied de l'Acropole), Kolonáki, Monastiráki, Psyrí et Exárcheia (ou Exarchia) constituent le centre de la ville moderne. Lorsqu'Athènes est devenue la capitale du royaume de Grèce au XIXe siècle, les architectes allemands ont tenté de créer une ville nouvelle de style néoclassique autour des places Omónia (la Concorde en grec moderne) et Sýntagma (la Constitution). Ces places restent des centres névralgiques, et la plupart des monuments et musées se trouvent dans ces quartiers (le Parlement occupe le bâtiment du palais royal sur Sýntagma), mais pour le reste, le style néoclassique ne saute pas aux yeux, les bâtiments subsistants étant noyés dans les constructions environnantes[réf. nécessaire].

Les parties nouvelles de la ville sont pour la plupart en béton gris et souffrent d'un manque d'espaces verts. Les Athéniens ont surnommé leur ville Tsimentoupolis ou Tsimentopoli (« la ville de ciment » ou « la ville de béton »)[réf. nécessaire].

Climat

Le climat est méditerranéen (classification de Köppen : Csa), les étés sont chauds et secs, les hivers sont doux. Les influences continentales sont présentes aussi, en raison des montagnes qui bordent le tour de la ville. Athènes est une ville sèche (414 mm de précipitations annuelles), la sécheresse estivale dure en réalité d'avril à octobre. Les mois de juillet et d'août sont les plus chauds et les plus secs. Lorsque le vent du nord souffle sur Athènes en hiver, il peut apporter des précipitations sous forme de neige, qui tombent surtout sur la banlieue nord de la capitale. Le , d'importantes chutes de neige se sont produites à Athènes en raison d'une vague de froid exceptionnelle en Europe centrale. Les tempêtes de neige sont peu fréquentes ; cependant, lorsqu'elles surviennent, elles causent de graves perturbations. Athènes détient le record de la plus haute température enregistrée en Europe, le  : 48 °C (118,4 °F)[réf. nécessaire].

Relevé météorologique d'Athènes. Altitude : 107 m
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 6,8 6,8 8,8 11,7 15,8 20,6 23,6 23,8 19,8 15,9 11,7 8,8 14,5
Température moyenne (°C) 9,9 10,2 12,5 15,7 20,5 25,5 28,5 28,6 24,1 19,5 15,1 11,7 18,5
Température maximale moyenne (°C) 13,3 13,9 16,6 20 25,2 30,4 33,4 33,7 28,7 23,5 18,8 14,7 22,7
Ensoleillement (h) 158 168 189 225 304 360 384 360 252 198 144 105 2 847
Précipitations (mm) 56,9 46,7 40,7 30,8 22,7 10,6 5,8 6 13,9 52,6 58,3 97,6 414,1
Source : Climatebase (temperatures, RH, and sun 1980–2000).


Étymologie

La formation du toponyme viendrait[3] de la racine indo-européenne ath- signifiant probablement « tête » ou « sommet », puisque la forteresse de l'Acropole, située au sommet de la colline du même nom, constituerait le « noyau fondateur » de la ville. Cela expliquerait d'ailleurs l'origine de la légende mythologique portant sur la naissance d'Athéna selon laquelle la déesse, devenue protectrice de la cité, serait sortie « armée » de la tête de Zeus[réf. nécessaire].

Histoire

Antiquité

Le Parthénon sur la colline de l'Acropole à Athènes

Des traces d'occupation humaine sont attestées dès le Néolithique sur le site de l'Acropole (voir Pélasges). Mais ce n'est qu'à la suite des invasions ioniennes que l'Attique fut organisée en cités, parmi lesquelles Cécropia, la future Athènes.

Athènes fut fondée formellement vers 800 avant Jésus-Christ par le synœcisme de plusieurs villages, partiellement préservés de l'invasion des Doriens. Ce faisant, en tirant parti de la forteresse naturelle de l'Acropole, ils purent résister aux hordes de pillards qui terrorisaient la région. Le pluriel du mot Athènes, d'après Thucydide, est une trace des anciens villages qui fusionnèrent pour fonder la cité. Selon la légende, c'est le héros Thésée, vainqueur du Minotaure, qui dirigea cette unification de l'Attique (Thucydide, II, 15, 2).

Athènes était l'une des cités dominantes en Grèce au cours du Ier millénaire av. J.-C. Son âge d'or fut atteint sous Périclès, au Ve siècle av. J.-C., où sa domination était à la fois politique, financière (grâce aux mines d'argent du Laurion et au tribut), militaire et culturelle. C'est à cette époque qu'Athènes fut qualifiée de « capitale (ἄστυ [astu]) de la Grèce » (Isocrate). Rapidement, Athènes transforma la ligue de Délos en un véritable empire qui fut dissous à la fin de la guerre du Péloponnèse qui l'opposa à Sparte.

Le philosophe Aristote né en 384 av. J.-C. participa beaucoup à la vie intellectuelle d'Athènes, notamment en rédigeant son traité intitulé Politiques, où il critiqua la démocratie athénienne.

La bataille de Chéronée, remportée en 338 av. J.-C. par Philippe II de Macédoine, fit entrer Athènes dans le nouvel Empire macédonien. La cité, qui demeura le grand foyer de la civilisation grecque, bénéficia jusqu'au IIe siècle av. J.-C. de nouveaux aménagements et de travaux d'embellissement menés sous la houlette de Lycurgue. Après la mort d'Alexandre le Grand en 323 av. J.-C. et le découpage de l'Empire macédonien, la ville, encore sous domination des rois de Macédoine, sombra dans l'oubli.

L'Acropole d'Athènes.

Conquise par le Romain Sylla, en 86 av. J.-C., Athènes perdit ses remparts et son rôle politique mais resta néanmoins un véritable phare intellectuel grâce à la Pax Romana qui s'instaura. Séduits par la culture et l'art de vivre athéniens, les Romains en copièrent les œuvres d'art et les mœurs et ne cessèrent d'embellir la ville : la tour des Vents, le temple de Rome et d'Auguste sur l'Acropole, l'agora romaine, le théâtre de l'Odéon dans l'ancienne agora sont parmi les monuments édifiés à cette époque. Aux alentours de l'an 1, la ville comptait ainsi environ 300 000 habitants.

À partir de 53, les prêches de saint Paul devant l'Aréopage ne donnèrent qu'un faible écho au christianisme à Athènes ; Paul réussit cependant à convertir un membre du vénérable tribunal, Denys l'Aréopagite ou Dyonisius, et une femme, Damaris (Ac 17,33-34).

Plus tard, l'empereur Hadrien (117138), particulièrement attaché à la Grèce, continua les travaux d'urbanisme de ses prédécesseurs : la bibliothèque qui porte son nom, l'Olympion (temple de Zeus), de nouvelles routes et des aqueducs furent construits sous son règne. Sous le règne d'Antonin le Pieux, un richissime Athénien, Hérode Atticus, fit bâtir, entre 140 et 144, un gigantesque stade en marbre situé au-delà de l'Ilissos[4] ; il édifia plus tard, en mémoire de sa défunte épouse, l'Odéon qui porte son nom, construit en l'an 161.

Liste des dirigeants d'Athènes

Jusqu'en 752 av. J.-C., Athènes était une monarchie. Après la chute de la royauté, le trône est remplacé par un gouvernement oligarchique : l'archontat.

Après la chute d'Hippias, la famille des Alcméonides fut de nouveau autorisée à s'installer à Athènes. La démocratie athénienne se met en place entre 508 et 507 av. J.-C.

Moyen Âge

Durant la période byzantine, Athènes perdit beaucoup de sa gloire pour ne devenir qu'une petite ville de province.

Théodose II, par ses édits de 426 et 439, ordonna la destruction de tous les temples païens. Il fit cependant une exception pour Athènes : ils seraient désaffectés et convertis en églises. Cependant, les Panathénées continuèrent à être célébrées. Justinien fit appliquer les décisions de Théodose II à partir de 529 : fermeture des écoles philosophiques (principalement néo-platoniciennes), transformées en écoles chrétiennes privées et conversion des temples en églises : le Parthénon devint la cathédrale de la ville. En effet, le culte de la Vierge (en grec Parthénos) Athéna fut remplacé par celui de la Vierge Marie Mère de Dieu, qualifiée d'Athénienne comme patronne de la cité. L'Érechthéion devint église de la Théotokos (« mère de Dieu »). En 857, l'évêché d'Athènes devint archevêché et le Parthénon devint église métropolitaine. Les temples furent dépouillés de leurs trésors au profit de Sainte-Sophie. Entre le VIe et le VIIe siècle, l'Asclépiéion fut consacré aux saints Anargyres Côme et Damien. L'Héphaïstéion fut consacré à saint Georges. Au XIIe siècle, les Propylées devinrent palais épiscopal. De nombreuses églises byzantines furent érigées, bien souvent sur d'anciens sanctuaires païens, telles l'église de la Sainte-Trinité, l'église Saints-Théodore, l'église des Saints-Asomates, l'église des Saints-Apôtres et celle de la Panagía Kapnikaréa.

Vue de l'église des Saints-Apôtres depuis l'Aréopage.

En 1146, la ville fut prise par Roger de Sicile. Après l'établissement de l'Empire latin de Constantinople en 1204, les Français mirent en place un duché d'Athènes, d'abord gouverné par les sires de la Roche puis ceux de la maison de Brienne. Il fut conquis par la compagnie catalane, avant d'être repris par des Florentins, les Acciaiuoli (1385). Ces derniers rendirent à la ville une partie de son éclat. L'Acropole fut transformée en manoir. Les Florentins se logèrent dans le palais métropolitain des Propylées. Eux ou leurs prédécesseurs firent construire une tour de guet, détruite par Heinrich Schliemann en 1875.

L'occupation ottomane

Le bazar d'Athènes, peinture d'Edward Dodwell, musée Benaki.

En 1456, trois ans après la chute de Constantinople, Athènes fut conquise à son tour par les Ottomans sujets de Mehmed II, sauf l'Acropole qui résista et ne tomba qu'en 1458. Mehmed II, ébloui par la beauté de la citadelle, ordonne à ses soldats de ne pas saccager la cité sous peine de mort[5] .Les Turcs entourèrent l'Acropole de nouvelles fortifications (le mur de Serpentzé), appuyées sur le portique d'Eumène et l'odéon d'Hérode Atticus. Le Parthénon devint une mosquée. Il fut doté d'un minaret peu après 1466. L'Érechtéion devint le harem du disdar. Le , alors qu'Athènes était assiégée par les troupes de Venise commandées par Morosini, une bombe tomba sur le Parthénon que les Turcs avaient transformé en poudrière. Le temple fut presque totalement détruit. La dégradation se poursuivit au début du XIXe siècle et fut l'œuvre de l'ambassadeur britannique à Constantinople, Thomas Bruce (7e comte d'Elgin), et de ses agents.

XIXe et XXe siècles

Dès 1821 et le déclenchement de la guerre d'Indépendance, Athènes fut libérée de l'occupation turque, mais les Grecs ne s'emparèrent de la forteresse de l'Acropole qu'en après un long siège. En 1826 et 1827, les Turcs assiégèrent l'Acropole, défendue d'abord par le klephte Gouras et Makriyánnis, puis, après la mort de Gouras, par le général français Fabvier. Toutes les tentatives de dégager la ville, menées par Karaïskákis puis, après son décès par l'amiral Cochrane et le général Church, échouèrent. Les troupes de Rachid Pacha prirent l'Acropole le et y restèrent jusqu'au . La ville était quasiment inhabitée lorsqu'elle fut proclamée capitale du royaume de Grèce le , mais elle fut rebâtie dans les décennies qui suivirent.

Le gouvernement s'installa dans une ville en ruines. Les églises furent reconverties pour accueillir les ministères. L'Héphaïstéion devint un musée. Les architectes bavarois du roi Othon proposèrent un schéma directeur en triangle, dirigé vers l'Acropole ainsi mise en valeur, et un plan perpendiculaire. La reconstruction/construction de la ville fut laissée à l'initiative privée. La rue Ermoú (Hermès) marquait alors la frontière entre ville ancienne, médiévale et ville contemporaine.

Un palais royal (devenu depuis siège du Parlement), que certains architectes auraient souhaité installer sur l'Acropole, fut achevé en 1838 sur la place Syntagma. La reine Amélie créa l'année suivante un jardin botanique (devenu depuis les jardins nationaux) à côté du palais.

En 1845, la ville était encore soit un champ de ruines soit un chantier de construction. De grandes maisons néo-classiques émergeaient de terrains vagues à peine déblayés, telles la maison Proveléggios et la maison Lapathiótis. Les rues n'étaient pas encore pavées, ni éclairées, ni réellement aménagées.

Pendant la Première Guerre mondiale, la ville fut occupée par des troupes franco-britanniques à partir du [6].

Après la guerre gréco-turque et la « Grande Catastrophe » de , l'afflux de plus d'un million de réfugiés en provenance d'Asie Mineure entraîna dans les années 1920 la construction de quartiers entiers.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville fut prise par l'Allemagne nazie, le , et occupée jusqu'en . Les Allemands organisèrent une famine systématique qui fit de très nombreux morts. Le , le soulèvement communiste commença dans le quartier autour de l'Héphaïstéion, après que les forces de police eurent tiré sur une manifestation le matin même sur la place Syntagma, faisant une vingtaine de morts et plus d'une centaine de blessés[7]. Les Britanniques restaurèrent l'ordre après d'intenses combats de rue et grâce à des renforts venus de Phalère.

La croissance d'Athènes fut très faible pendant les premières années qui suivirent les destructions et les ravages de la guerre civile grecque. Puis la cité recommença à croître.

L'entrée de la Grèce dans l'Union européenne en 1981 apporta de nouveaux investissements à la ville. Enfin, l'accueil des Jeux olympiques d'été de 2004 a été le moteur de nombreux travaux d'infrastructure.

En 1985, Athènes a été déclarée capitale culturelle de l'Europe.

Vue panoramique d'Athènes depuis la colline de Pnyx.

Influence culturelle

C'est à Athènes que sont notamment nées la démocratie et la philosophie. De fait, la civilisation athénienne est l'un des fondements de la culture européenne et c'est en mémoire de cela que le projet de constitution européenne cite en préambule l'historien Thucydide (Guerre du Péloponnèse, II, 37, 1) :

Χρώμεθα γὰρ πολιτείᾳ […] καὶ ὄνομα μὲν διὰ τὸ μὴ ἐς ὀλίγους ἀλλ’ ἐς πλείονας οἰκεῖν δημοκρατία κέκληται.
« Nous avons une Constitution […] qui est appelée démocratie parce que le pouvoir est entre les mains non d'une minorité, mais du plus grand nombre. »

Athènes a également été le centre culturel de la Grèce classique, et ce dans tous les domaines. Sa conception du beau et du bon a influencé durablement le reste du monde grec, puis romain, et enfin l'Occident.

Les cariatides de l'Érechthéion sur l'Acropole.

En 1976 s'est tenu à Athènes le 61e congrès mondial d'espéranto, dont le thème était « Collaboration internationale des états au niveau régional ».

Athènes a accueilli, du 19 au , le 18e symposium international dans la série des symposiums traitant des sujets spéciaux parrainés par l'Association Internationale de Géologie de l'Ingénieur, organisé par le groupe national grec de l'AIGI. Le thème de « la protection des monuments et des sites historiques » fut spontanément adopté[8].

Athènes a par ailleurs accueilli les premiers Jeux olympiques modernes en 1896, en souvenir des Jeux olympiques de la Grèce antique. La ville a accueilli de nouveau les Jeux d'été en 2004. Outre le succès sportif et médiatique de l'évènement, ils permettront peut-être d'accroître les investissements étrangers en Grèce en prouvant la capacité du pays à gérer de grands projets.

Depuis la crise financière de 2008, Athènes est devenu un haut-lieu de l'art urbain[9]. La municipalité cherche à encadrer et valoriser ces pratiques artistiques de rue, notamment le graffiti, pour éviter qu'il n'empiète sur le patrimoine historique[9].

Attraits de la ville

Monuments et musées

L'Olympiéion.
Odéon d'Hérode Atticus, vu de l'Acropole.

Autres attraits

  • le marché couvert d'Athènes ;
  • le marché aux puces de Monastiráki ;
  • les rues de Kolonaki avec ses boutiques chic et ses musées d'art contemporain ;
  • le quartier alternatif d'Exarcheia, avec ses disquaires, libraires et musiciens ;
  • le mont Lycabette, d'où l'on a une vue panoramique de la ville ;
  • le quartier de Pláka, le plus ancien d'Athènes et l'un des plus animés ;
  • la place Syntagma et l'ancien palais royal qui abrite le Parlement.

Institutions

Universités et écoles supérieures

Établissements scolaires

Santé

Hôpital Evangelismós

L'hôpital Evangelismós, situé dans le quartier de Kolonáki, fut construit à l'initiative de la reine Olga et inauguré en 1884[12].

Hôpital général Laïkó

L'établissement (en grec moderne : Γενικό Νοσοκομείο Αθηνών «Λαϊκό») est un centre hospitalier universitaire public localisé à Athènes, en Grèce. L'hôpital fait partie du système national de santé grec, en particulier, de la première région de soins de santé de l'Attique[13], et comprend de nombreuses cliniques, laboratoires, services d'hospitalisation et services ambulatoires.

  • Histoire

L'hôpital général Laïkó a ouvert ses portes en 1933 en tant qu'entité juridique de droit public à l'emplacement du pavillon de l'Université à Goudí sous l'égide du ministère de la Santé (alors dénommé ministère de l'Hygiène et de la Perception d'État). L'hôpital s'est progressivement agrandi pour inclure davantage de départements, d'équipements et de cliniques et a abrité une école de physiothérapie et de soins infirmiers[14].

  • Départements

L'hôpital général est organisé en trois départements principaux : les départements de pathologie, de chirurgie et le laboratoire de recherche[15].

Il dispose également de sept centres d'expertise pour les maladies rares[16].

Conservatoires et écoles de théâtre

Église orthodoxe

Infrastructures de transport

Tourisme

Une étude de l'agence de location de maisons de vacances Holidu sur les villes européennes très exposées à la pression touristique, dans un mouvement d'efforts pour respecter la population locale de ces villes[17], a montré qu'Athènes est la 15e ville européenne la plus exposée, avec 8 vacanciers par habitant, à égalité avec Prague et Nice.

Natifs célèbres

Population

L'agglomération athénienne est le principal foyer de population de la Grèce, avec 3,7 millions d'habitants sur un territoire métropolitain de 428 km2, sur un total de 11,125 millions de Grecs environ (au ), soit près d'un tiers de la population du pays.

Carte d'Athènes (1888).

Évolution de la population à travers les âges :

Année Population de la cité Population de l'aire urbaine Population de métro
1833 4 000[18]
1870 44 500[18]
1896 123 000[18]
1921 (avant échange population) 473 000[18]
1921 718 000[18]
1971 867 023[19]
1981 885 737
1991 772 072 3 444 358[20]
2001 745 514[21] 3 165 823[21] 3 761 810[21]
2011 664 046 3 090 508 3 737 550[21]

La cité moderne d'Athènes est constituée de villes et villages autrefois distincts, qui avec l'expansion démographique du XXe siècle ont fini par former une agglomération. Celle-ci comprend aujourd'hui 54 municipalités (δήμος), la plus importante étant la ville d'Athènes (Δήμος Αθηναίων / Dhímos Athinéon), avec près d'un million d'habitants (la deuxième étant Le Pirée). Le nom d'Athènes peut ainsi désigner l'agglomération entière (aussi appelée le grand Athènes) ou la ville d'Athènes, ou même juste le centre-ville. Voir ci-dessous la liste des municipalités.

Transports

La rame TA10012 du tramway d'Athènes, sur la ligne 5.

Transport en commun

Athènes dispose d'un réseau dense de trolleybus et d'autobus. Afin de lutter contre la pollution, une part croissante des autobus fonctionne au gaz naturel pour véhicules (GNV).

Le métro, dont la première ligne (la ligne verte[22] nommée également ISAP) date de 1904, a été complété par deux lignes modernes (les lignes rouge et bleue[22]) en 2000 et s'étend jusqu'à l'aéroport. Trois lignes de tramway (3, 4 et 5), ont été mises en service pour les Jeux olympiques de 2004[23] : deux d'entre elles relient le centre d'Athènes (départ près de Syntagma). La ligne 3 assure la desserte entre Voúla (sud-est de l'agglomération) et le Pirée (terminus S.E.F.) tandis que la ligne 4 relie Le Pirée à la place Syntagma. Quant à la ligne 5, elle relie Voúla à la place Syntagma.

Port

Le port du Pirée relie par voie maritime, différents ports de la région et différentes îles d'autres régions de la Grèce.

Transport ferroviaire

Un train rapide du réseau Proastiakós relie également la gare centrale (Larisis) à la banlieue attique en direction de l'aéroport — il emprunte la même voie que le métro entre Doukissis Plakentias et l'aéroport international Elefthérios-Vénizélos.

Transport aerien

L'aéroport international Elefthérios-Vénizélos (code AITA : ATH) est construit par une entreprise allemande, a remplacé en 2001 l'ancien aéroport d'Elliniko (Hellinikon International Airport).

Taxi

À ces transports en commun, il faut ajouter les taxis, omniprésents dans la capitale hellène, et qui ont la particularité de prendre à la fois plusieurs passagers se rendant vaguement dans la même direction.

Avant ces développements, se déplacer à Athènes s'avérait très problématique, que ce soit à cause de la vétusté des équipements ou de la lenteur du trafic. Un apport des JO de 2004 est donc ce réseau efficace métro-tramway-bus qui semble avoir apporté une solution au problème du transport athénien. Néanmoins, le tramway n'est pas prioritaire sur le reste du trafic, ce qui occasionne une certaine lenteur et limite ainsi ses performances.

Administration

Nome d'Athènes

Le nome d'Athènes est l'une des 54 préfectures de Grèce. Il fait partie de la périphérie d'Attique. Son chef-lieu est Athènes. Ce nome, d'une superficie très réduite mais densément peuplé, recouvre la partie centrale de l'agglomération athénienne. Il est divisé en plusieurs municipalités et communautés (listées dans l'article détaillé).

Districts de la municipalité d'Athènes

Les 7 districts de la municipalité d'Athènes.

La municipalité d'Athènes est divisée en 7 districts ou « Dimotika Diamerismata » (numérotés de 1 à 7). Cette division en district est principalement utilisée à des fins administratives.

Jumelages

Athènes est jumelée ou a des partenariats avec les villes suivantes :

Notes et références

  1. Prononciation en grec moderne restranscrite phonémiquement selon la norme API.
  2. « Athènes | Grece Antique », sur www.greceantique.net (consulté le ).
  3. Louis Deroy et Marianne Mulon, Dictionnaire des noms de lieux, Le Robert, (ISBN 978-2-85036-195-1).
  4. R. Étienne, Athènes, espaces urbains et histoire. Des origines à la fin du IIIe siècle apr. J.-C., Paris, Hachette, , p. 212.
  5. « Athènes en dix dates: 4 juin 1456, la cité tombe aux mains des Ottomans », sur Le Figaro, (consulté le )
  6. Maurice Larcher, La grande guerre dans les Balkans, direction de la guerre, Payot, .
  7. Joëlle Fontaine, « Churchill contre la Grèce », sur monde-diplomatique.fr, Le Monde diplomatique, (consulté le ).
  8. (fr + en) La géologie de l’ingénieur appliquée aux travaux anciens, monuments et sites historiques, Rotterdam, A. A. Bqalkema, , Vol. 1 à 4 : 2 312.
    Comptes-rendus du 18e Symposium International organisé par le groupe national grec de l'« Association Internationale de Géologie de l'Ingénieur (AIGI) » en 4 volumes, rédacteurs : Paul G. Marinos, Département de génie Civil, Université polytechnique nationale d'Athènes et Georges C. Koubis, Département de Géologie, Universités de Patras
    Collection complète : (ISBN 90 6191 793 X) ; Volume 1 : (ISBN 90 6191 852 9) ; Volume 2 : (ISBN 90 6191 853 7) ; Volume 3 : (ISBN 90 6191 854 5) ; Volume 4 : (ISBN 90 6191 855 3)
  9. a et b Eric Delhaye, « Athènes sous les bombes », sur liberation.fr, Libération, (consulté le ).
  10. « Musée des Technologies des Grecs de l'Antiquité »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur kotsanas.com/fr (consulté le ).
  11. L'Académie ionienne fut fondée en 1824 à Corfou mais interrompra ses cours lors du rattachement des îles Ioniennes à la Grèce en 1864. L'université Ionienne lui succèdera en 1984.
  12. (en) Julia P. Gelardi, From Splendor to Revolution: The Romanov Women, 1847--1928, New York, St. Martin's Press, , 528 p. (ISBN 978-1-4299-9094-3, lire en ligne), p. 122.
  13. (el) « Νοσοκομεία », sur 1η ΥΠΕ (consulté le ).
  14. (el) « Ιστορία », sur Γενικό Νοσοκομείο Αθηνών Λαϊκό | General Hospital of Athens "LAIKO" (consulté le ).
  15. (el) « Κλινικές - Εργαστήρια - Τμήματα », sur Γενικό Νοσοκομείο Αθηνών Λαϊκό | General Hospital of Athens "LAIKO" (consulté le ).
  16. (el) « Στην κορυφή το νοσοκομείο 'Λαϊκό' - 7 Κέντρα Εμπειρογνωμοσύνης Σπάνιων Παθήσεων », sur www.iatronet.gr (consulté le ).
  17. "Graphique: Surtourisme : ces villes noyées sous les flots de vacanciers", par Tristan Gaudiaut, le 12 juin 2023 dans Statista [1]
  18. a b c d et e (en) Anthony Tung, Preserving the World's Great Cities : The Destruction and Renewal of the Historic Metropolis, New York, Three Rivers Press, , 1re éd., 469 p., poche (ISBN 978-0-609-80815-3), « The City of the Gods Besieged », p. 260, 263, 265.
  19. (en) « World Gazetter City Pop:Athens »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), www.world-gazetter.com (consulté le ).
  20. (en) « World Gazetter Metro Pop:Athens »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), www.world-gazetter.com (consulté le ).
  21. a b c et d « Population of Greece »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  22. a et b « Réseaux étrangers, Chemins de fer grecs : un état des lieux (1re partie) », Rail Passion, no 201,‎ , p. 63-64.
  23. « Réseaux étrangers, Chemins de fer grecs : un état des lieux (1re partie) », Rail Passion, no 201,‎ , p. 64-65.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Gaston Colin, Le culte d'Apollon pythien à Athènes, Paris, Albert Fontemoing éditeur, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome no 93 », , 179 p. (lire en ligne)
  • Georges Prévélakis, Athènes : urbanisme, culture et politique, L'Harmattan, , 146 p.
  • (en) Michael Llewellyn Smith, Athens. A Cultural and Literary History, Interlink Books, , 257 p.
  • (en) Dimitris Michalopoulos & S. Karavousis, Perpetual Athens, Athens: Europe Publishing, 1996, (ISBN 960-253-047-2)

Articles connexes

Liens externes