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« Cinéma français » : différence entre les versions

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Le '''cinéma français''' occupe une place privilégiée dans l'[[histoire du cinéma]], avec des [[scientifique]]s comme [[Joseph Plateau]] et [[Étienne-Jules Marey]], des [[inventeur]]s de premier rang dont les découvertes ont été fondamentales, et avec des pionniers aussi imaginatifs que [[Alice Guy|Alice Guy-Blaché]], [[Émile Reynaud]], [[Louis Lumière]], [[Georges Méliès]] et [[Léon Gaumont]]. Grâce à des financiers autodidactes de la trempe de [[Charles Pathé]], il a contribué au développement de l'industrie mondiale du cinéma.
Le '''cinéma français''' occupe une place privilégiée dans l'[[histoire du cinéma]], avec des [[scientifique]]s comme [[Joseph Plateau]] et [[Étienne-Jules Marey]], des [[inventeur]]s de premier rang dont les découvertes ont été fondamentales, et avec des pionniers aussi imaginatifs que [[Alice Guy|Alice Guy-Blaché]], [[Émile Reynaud]], [[Louis Lumière]], [[Georges Méliès]] et [[Léon Gaumont]]. Grâce à des financiers autodidactes de la trempe de [[Charles Pathé]], il a contribué au développement de l'industrie mondiale du cinéma.


Parmi les réalisateurs les plus marquants de l'histoire du cinéma français, on retrouve [[Jean Renoir]], [[Marcel Carné]], [[François Truffaut]] et [[Jean-Luc Godard]]. D'autres réalisateurs importants comme [[René Clair]], [[Jean Cocteau]], [[René Clément]], [[Robert Bresson]], [[Alain Resnais]], [[Jacques Demy]], [[Claude Chabrol]], [[Louis Malle]], [[Jean-Pierre Melville]], [[Henri Verneuil]], [[Bertrand Tavernier]], [[Claude Sautet]], [[Eric Rohmer]], [[Agnès Varda]], [[Maurice Pialat]], [[Bertrand Blier]], [[André Téchiné]], [[François Ozon]] et [[Christophe Honoré]] peuvent être cités.
En plus de son propre développement, le cinéma français a permis à de nombreux artistes de l'[[Europe]] et du monde entier de s'exprimer. Des réalisateurs célèbres, tels que [[Krzysztof Kieślowski]], [[Walerian Borowczyk]], [[Andrzej Żuławski]], [[Gaspar Noé]], [[Edgardo Cozarinsky]], [[Alexandre Alexeïeff|Alexandre Alexeieff]], [[Anatole Litvak]], [[Michael Haneke]], [[Paul Verhoeven]], [[Otar Iosseliani]], [[John Berry]], [[Roman Polanski]], et [[Maria Koleva (réalisatrice)|Maria Koleva]], sont comptés parmi les réalisateurs importants du cinéma français. Inversement, des réalisateurs et réalisatrices du cinéma français, tels que [[Jean Renoir]], [[Jacques Tourneur]], [[Jean-Jacques Annaud]], [[Jean-Pierre Jeunet]], [[Olivier Dahan]], [[Luc Besson]], [[Francis Veber]] ou [[Agnès Varda]], [[Julie Delpy]], [[Claire Denis]] ont mené de fructueuses carrières internationales.

En plus de son propre développement, le cinéma français a permis à de nombreux artistes de l'[[Europe]] et du monde entier de s'exprimer. Des réalisateurs célèbres, tels que [[Krzysztof Kieślowski]], [[Walerian Borowczyk]], [[Andrzej Żuławski]], [[Gaspar Noé]], [[Anatole Litvak]], [[Michael Haneke]], [[Paul Verhoeven]], [[Otar Iosseliani]], [[John Berry]] ou [[Roman Polanski]] sont comptés parmi les réalisateurs importants du cinéma français. Inversement, des réalisateurs du cinéma français, tels que [[Jean Renoir]], [[Jacques Tourneur]], [[Jean-Jacques Annaud]], [[Jean-Pierre Jeunet]], [[Olivier Dahan]], [[Luc Besson]], [[Francis Veber]], [[Agnès Varda]], [[Julie Delpy]] ou [[Claire Denis]] ont mené de fructueuses carrières internationales.


== Histoire ==
== Histoire ==
{{Article détaillé|Histoire du cinéma français}}
{{Article détaillé|Histoire du cinéma français}}
Les inventions successives qui mènent à l’apparition des premiers films ont eu lieu au cours du {{s|XIX}}, dans plusieurs pays, principalement les États-Unis et la France, mais aussi la [[Grande-Bretagne]] et l'[[Allemagne]]. Ce sont bien les films, en tant qu’ouvrages artistiques, qui sont à la base d’un des procédés historiques de leur représentation, les salles de cinéma. Avec son dispositif, public et payant, de projection sur grand écran, [[Émile Reynaud]] en 1892, imité par les [[Auguste et Louis Lumière|frères Lumière]] en [[1895]], pourrait revendiquer la paternité de ce procédé qui est devenu peu à peu largement minoritaire dans les recettes de l’art du film. En effet, les salles de cinéma représentent aujourd'hui, en termes de marché, environ moins du quart des recettes d’un film, un autre quart est constitué des ventes de droits de diffusion aux chaînes de télévision, les 50 % restants proviennent des ventes en formats domestiques, [[DVD]], [[Disque Blu-ray|Blu-Ray]]<ref>{{lien web |titre=Soutien à la création cinéma, séries, TV, jeu vidéo / CNC<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.cnc.fr/web/fr |site=cnc.fr |consulté le=09-10-2021}}.</ref>.
Les inventions successives qui mènent à l'apparition des premiers films ont eu lieu au cours du {{s-|XIX}}, dans plusieurs pays, principalement les États-Unis, la France et l'[[Italie]], mais aussi la [[Grande-Bretagne]] et l'[[Allemagne]]. Ce sont bien les films, en tant qu'ouvrages artistiques, qui sont à la base d'un des procédés historiques de leur représentation, les salles de cinéma. Avec son dispositif, public et payant, de projection sur grand écran, [[Émile Reynaud]] en [[1892 au cinéma|1892]], imité par les [[Auguste et Louis Lumière|frères Lumière]] en [[1895]], pourrait revendiquer la paternité de ce procédé qui est devenu peu à peu largement minoritaire dans les recettes de l'art du film. En effet, les salles de cinéma représentent aujourd'hui, en termes de marché, environ moins du quart des recettes d'un film, un autre quart est constitué des ventes de droits de diffusion aux chaînes de télévision, les 50 % restants proviennent des ventes en formats domestiques, [[DVD]] et [[Disque Blu-ray|Blu-Ray]]<ref>{{lien web |titre=Soutien à la création cinéma, séries, TV, jeu vidéo / CNC<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.cnc.fr/web/fr |site=cnc.fr |consulté le=09-10-2021}}.</ref>.


=== Des origines au début du parlant ===
=== Des origines au début du parlant ===
==== Théâtre optique d'Émile Reynaud ====
==== Théâtre optique d'Émile Reynaud ====
[[Fichier:Reynaud.jpg|vignette|redresse|Émile Reynaud]]
[[Fichier:Reynaud.jpg|vignette|redresse|Émile Reynaud.]]
À la fin du {{s-|XIX}}, pendant les années héroïques des débuts du cinéma, la France fournit plusieurs pionniers importants. Émile Reynaud appelle ses films des [[pantomimes lumineuses]], elles durent de 1 à 5 minutes chacune, mais leur durée de projection peut varier considérablement car l'opérateur a la possibilité d'arrêter sur une image pour donner plus ample information, ou revenir en marche arrière, repartir, revenir, et créer ainsi une succession de courtes scènes supplémentaires plus ou moins improvisées. De 1892 à 1900, les pantomimes lumineuses d'Émile Reynaud seront vues par un demi-million de spectateurs, un très gros succès pour une unique salle.
À la fin du {{s-|XIX}}, pendant les années héroïques des débuts du cinéma, la France fournit plusieurs pionniers importants. Émile Reynaud appelle ses films des [[pantomimes lumineuses]], elles durent de 1 à 5 minutes chacune, mais leur durée de projection peut varier considérablement car l'opérateur a la possibilité d'arrêter sur une image pour donner plus ample information, ou revenir en marche arrière, repartir, revenir, et créer ainsi une succession de courtes scènes supplémentaires plus ou moins improvisées. De 1892 à 1900, les pantomimes lumineuses d'Émile Reynaud seront vues par un demi-million de spectateurs, un très gros succès pour une unique salle.


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==== Frères Lumière ====
==== Frères Lumière ====
[[Louis Lumière]] met au point le Cinématographe au cours de l'année (1895), avec l'aide de son ingénieur parisien [[Jules Carpentier]]. La même machine permet de prendre des ''[[vue photographique animée|vues photographiques animées]]'', ainsi que les frères Lumière nomment leurs bobineaux (le mot anglais ''film'', qui signifie pellicule, voile, est l'un des apports de [[Thomas Edison]], qui viendra enrichir la langue française<ref>{{ouvrage |langue=en |prénom1=William Kennedy Laurie |nom1=Dickson |lien auteur1= William Kennedy Laurie Dickson |prénom2=Antonia |nom2=Dickson |préface=Thomas Edison |titre=History of the Kinetograph, Kinetoscope and Kineto-Phonograph |lieu=New York |éditeur=The Museum of Modern Art |lien éditeur=The Museum of Modern Art |nature ouvrage=facsimile |année original=1895 |année=2000 |pages totales=55 |isbn=0-87070-038-3 }}</ref>).
[[Louis Lumière]] met au point le cinématographe au cours de l'année (1895), avec l'aide de son ingénieur parisien [[Jules Carpentier]]. La même machine permet de prendre des ''[[vue photographique animée|vues photographiques animées]]'', ainsi que les frères Lumière nomment leurs bobineaux (le mot anglais ''film'', qui signifie pellicule, voile, est l'un des apports de [[Thomas Edison]], qui viendra enrichir la langue française<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=William Kennedy Laurie|nom1=Dickson|lien auteur1=William Kennedy Laurie Dickson|prénom2=Antonia|nom2=Dickson|préface=Thomas Edison|titre={{Langue|en|texte=History of the Kinetograph, Kinetoscope and Kineto-Phonograph}}|lieu=New York|éditeur=The Museum of Modern Art|lien éditeur=The Museum of Modern Art|nature ouvrage=fac-similé|année original=1895|année=2000|pages totales=55|isbn=0-87070-038-3}}</ref>).


D'autre part, lors de son voyage à Paris, le père de Louis, [[Antoine Lumière]], avait pu aussi admirer les pantomimes lumineuses d'Émile Reynaud. Des séances payantes auxquelles il avait sans doute assisté, le Musée Grévin se situant à quelques centaines de mètres seulement du lieu où était présenté le [[Kinétoscope]] de [[Thomas Edison]] et [[William Kennedy Laurie Dickson]]. Et là, sa conviction personnelle avait vite été faite : les films d'Edison ouvraient réellement des perspectives commerciales alléchantes, mais pas son procédé de vision individuelle, trop furtif à son avis. Les projections de Reynaud se faisaient sur un écran, devant un public rassemblé coude à coude, qui s'entraînait à rire, plaisanter, commenter, s'émerveiller en assistant aux comédies dessinées par le réalisateur. De retour à Lyon, Antoine avait orienté les recherches de ses fils vers la projection sur grand écran de vues photographiques animées.
D'autre part, lors de son voyage à Paris, le père de Louis, [[Antoine Lumière]], avait pu aussi admirer les pantomimes lumineuses d'Émile Reynaud. Des séances payantes auxquelles il avait sans doute assisté, le Musée Grévin se situant à quelques centaines de mètres seulement du lieu où était présenté le [[Kinétoscope]] de Thomas Edison et [[William Kennedy Laurie Dickson]]. Et là, sa conviction personnelle avait vite été faite : les films d'Edison ouvraient réellement des perspectives commerciales alléchantes, mais pas son procédé de vision individuelle, trop furtif à son avis. Les projections de Reynaud se faisaient sur un écran, devant un public rassemblé coude à coude, qui s'entraînait à rire, plaisanter, commenter et s'émerveiller en assistant aux comédies dessinées par le réalisateur. De retour à Lyon, Antoine avait orienté les recherches de ses fils vers la projection sur grand écran de vues photographiques animées.


Et, le {{date-|13 février 1895}}, les frères Lumière déposent le brevet du Cinématographe avant de présenter, le {{date-|22 mars 1895}}, en projection privée à Paris à la [[Société d'encouragement pour l'industrie nationale]], la ''[[La Sortie de l'usine Lumière à Lyon|Sortie de l'usine Lumière à Lyon]]''. Après une tournée triomphale en France devant des spectateurs choisis, les frères Lumière se lancent dans la commercialisation de leur invention. Le {{date-|28 décembre 1895}}, la première projection publique et payante des films de Louis Lumière se déroule à Paris dans le salon indien du Grand Café, 14 Boulevard des Capucines.
Et, le {{date-|13 février 1895}}, les frères Lumière déposent le brevet du Cinématographe avant de présenter, le {{date-|22 mars 1895}}, en projection privée à Paris à la [[Société d'encouragement pour l'industrie nationale]], la ''[[La Sortie de l'usine Lumière à Lyon|Sortie de l'usine Lumière à Lyon]]''. Après une tournée triomphale en France devant des spectateurs choisis, les frères Lumière se lancent dans la commercialisation de leur invention. Le {{date-|28 décembre 1895}}, la première projection publique et payante des films de Louis Lumière se déroule à Paris dans le salon indien du Grand Café, 14 [[Boulevard des Capucines]].


==== Débuts ====
==== Débuts ====
Le succès des projections dans le sous-sol du Grand Café n’est qu’un début. Dès 1896, les frères Lumière entreprennent une gigantesque opération de tournage à travers le monde. Grâce à eux, des opérateurs parcourent les continents, apportant ce spectacle nouveau et étonnant qu’est un photographe actionnant consciencieusement une manivelle pour entraîner sa machine.[[Gabriel Veyre]], [[Alexandre Promio]], [[Francis Doublier]], [[Félix Mesguich]], les opérateurs vedettes, et bien d’autres, partent en train, en voiture, en bateau, emportant avec eux, non seulement leur Cinématographe sur un trépied, mais aussi les produits chimiques nécessaires au développement du négatif, car il faut stabiliser le négatif impressionné dans les délais les plus brefs. Ils développent la nuit (à cette époque, il est plus facile de trouver l’obscurité complète que de nos nuits, envahies actuellement par l’éclairage électrique généralisé). En plein jour, leur souci est de trouver de l’obscurité pour charger la précieuse pellicule dans la caméra. Les caves, les cryptes des églises, tout est bon, même un cercueil qu’un jour un opérateur doit louer pour continuer ses prises de vues. Francis Doublier, envoyé en Espagne pour filmer une corrida, comprend qu’il n’a pas assez de pellicule pour filmer correctement ses différentes phases. Il décide alors de réduire la vitesse de rotation de la caméra. Louis Lumière leur a tous appris qu’il faut tourner la manivelle au rythme de la marche guerrière : le Régiment de Sambre et Meuse, qui produit 16 à 18 images par seconde. Doublier oublie la consigne et tourne à 9 images par seconde, doublant du même coup la durée d’enregistrement de chacun de ses bobineaux de 17 mètres. Lorsqu'il visionne la copie positive en activant la manivelle de l’appareil de projection à la cadence normale, les vues enregistrées défilent en donnant l’impression que tout va plus vite: il vient d’inventer l’accéléré.
Le succès des projections dans le sous-sol du Grand Café n'est qu'un début. Dès 1896, les frères Lumière entreprennent une gigantesque opération de tournage à travers le monde. Grâce à eux, des opérateurs parcourent les continents, apportant ce spectacle nouveau et étonnant qu'est un photographe actionnant consciencieusement une manivelle pour entraîner sa machine. [[Gabriel Veyre]], [[Alexandre Promio]], [[Francis Doublier]] et [[Félix Mesguich]], les opérateurs vedettes, et bien d'autres, partent en train, en voiture, en bateau, emportant avec eux, non seulement leur Cinématographe sur un trépied, mais aussi les produits chimiques nécessaires au développement du négatif, car il faut stabiliser le négatif impressionné dans les délais les plus brefs. Ils développent la nuit (à cette époque, il est plus facile de trouver l'obscurité complète que de nos nuits, envahies actuellement par l'éclairage électrique généralisé). En plein jour, leur souci est de trouver de l'obscurité pour charger la précieuse pellicule dans la caméra. Les caves, les cryptes des églises, tout est bon, même un cercueil qu'un jour un opérateur doit louer pour continuer ses prises de vues. Francis Doublier, envoyé en Espagne pour filmer une corrida, comprend qu'il n'a pas assez de pellicule pour filmer correctement ses différentes phases. Il décide alors de réduire la vitesse de rotation de la caméra. Louis Lumière leur a tous appris qu'il faut tourner la manivelle au rythme de la marche guerrière : le Régiment de Sambre et Meuse, qui produit 16 à {{unité|18|images}} par seconde. Doublier oublie la consigne et tourne à {{unité|9|images}} par seconde, doublant du même coup la durée d'enregistrement de chacun de ses bobineaux de {{unité|17|mètres}}. Lorsqu'il visionne la copie positive en activant la manivelle de l'appareil de projection à la cadence normale, les vues enregistrées défilent en donnant l'impression que tout va plus vite : il vient d'inventer l'accéléré.


En 1896, un prestidigitateur, [[Georges Méliès]], qui pratique déjà la projection de vues photographiques fixes à l'aide d'un couple de lanterne(s) magique(s) dans son théâtre [[Jean-Eugène Robert-Houdin|Robert-Houdin]], qu'il a racheté, assiste à la première projection publique des frères Lumière et en ressort avec l’idée que la projection de vues animées serait d’un bien meilleur effet et attirerait une nouvelle clientèle. Il se lance dans la production de bobineaux qui sont d’abord de simples répliques des vues photographiques animées des Lumière, puis il découvre un trucage, l’arrêt de caméra, qui lui permet de faire apparaître, disparaître, ou se transformer des personnages ou des objets. Au début du cinéma en France, les films de Méliès font mouche. Comme tous les films de cette époque, ils durent chacun moins d’une minute. [[L'Homme orchestre (film, 1900)|L'Homme Orchestre]], [[Le Mélomane]], [[L'Homme à la tête en caoutchouc]] sont des régals, [[Le Déshabillage impossible]] est désopilant. En 1899, [[Cendrillon]] est un film déjà long (6 minutes). D’autres copient les tours de magie que permet n’importe quelle caméra. [[Louis Lumière]] lui-même confie à des opérateurs habiles qu'il a formés, le soin de « faire du Méliès ». Mais les frères Lumière comprennent vite qu’ils ne sont pas des hommes de scène et admettent volontiers leur incapacité à contrer des « saltimbanques », s’arrêtant définitivement de produire en 1902.
En 1896, un prestidigitateur, [[Georges Méliès]], qui pratique déjà la projection de vues photographiques fixes à l'aide d'un couple de lanterne(s) magique(s) dans son théâtre [[Jean-Eugène Robert-Houdin|Robert-Houdin]], qu'il a racheté, assiste à la première projection publique des frères Lumière et en ressort avec l'idée que la projection de vues animées serait d'un bien meilleur effet et attirerait une nouvelle clientèle. Il se lance dans la production de bobineaux qui sont d'abord de simples répliques des vues photographiques animées des Lumière, puis il découvre un trucage, l'arrêt de caméra, qui lui permet de faire apparaître, disparaître, ou se transformer des personnages ou des objets. Au début du cinéma en France, les films de Méliès font mouche. Comme tous les films de cette époque, ils durent chacun moins d'une minute. [[L'Homme orchestre (film, 1900)|L'Homme Orchestre]], [[Le Mélomane]], [[L'Homme à la tête en caoutchouc]] sont des régals, [[Le Déshabillage impossible]] est désopilant. En 1899, [[Cendrillon]] est un film déjà long ({{unité|6|minutes}}). D'autres copient les tours de magie que permet n'importe quelle caméra. [[Louis Lumière]] lui-même confie à des opérateurs habiles qu'il a formés, le soin de « faire du Méliès ». Mais les frères Lumière comprennent vite qu'ils ne sont pas des hommes de scène et admettent volontiers leur incapacité à contrer des « saltimbanques », s'arrêtant définitivement de produire en 1902.


Georges Méliès importe de la photographie des techniques qui deviennent les premiers effets spéciaux du cinéma. La [[surimpression]] : la pellicule est rembobinée dans la caméra et repasse une seconde fois dans le [[couloir du film|couloir de prise de vues]] où sont impressionnées de nouvelles images sur les premières. Les [[Fondu enchaîné|fondus enchaînés]] : l'objectif est bouché progressivement avec une soie ou un feutre noirs, la pellicule est rembobinée sur quelques dizaines de photogrammes, la caméra dont l'objectif est obturé par la soie est redémarrée, la soie est progressivement ôtée, débouchant ainsi l'objectif ; les prises de vues se succèdent après un bref mélange des deux.
Georges Méliès importe de la photographie des techniques qui deviennent les premiers effets spéciaux du cinéma. La [[surimpression]] : la pellicule est rembobinée dans la caméra et repasse une seconde fois dans le [[couloir du film|couloir de prise de vues]] où sont impressionnées de nouvelles images sur les premières. Les [[Fondu enchaîné|fondus enchaînés]] : l'objectif est bouché progressivement avec une soie ou un feutre noirs, la pellicule est rembobinée sur quelques dizaines de photogrammes, la caméra dont l'objectif est obturé par la soie est redémarrée, la soie est progressivement ôtée, débouchant ainsi l'objectif ; les prises de vues se succèdent après un bref mélange des deux.
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Georges Méliès met son talent de dessinateur au service des décors de ses films, qu'il peint lui-même, et notamment en exécutant d'habiles « [[trompe-l'œil]] », donnant l'illusion de la réalité sur 3 dimensions à des surfaces peintes à plat.
Georges Méliès met son talent de dessinateur au service des décors de ses films, qu'il peint lui-même, et notamment en exécutant d'habiles « [[trompe-l'œil]] », donnant l'illusion de la réalité sur 3 dimensions à des surfaces peintes à plat.


À la charnière du théâtre et du cinéma, l'importance capitale de Georges Méliès dans le cinéma en tant que divertissement populaire, est reconnue aujourd'hui dans le monde entier. [[D. W. Griffith]] dit de Méliès : {{citation|Je lui dois tout}} et [[Charles Chaplin]] rajoutera {{citation|C'était l'alchimiste de la lumière}}. Georges Méliès est décoré de la [[Légion d'Honneur]] en 1931. Depuis 1946, le [[prix Méliès]] couronne chaque année le meilleur film français ou de coproduction française. Le {{date-|13 mars 1961}}, la Poste française émet un timbre d'une valeur de 50 centimes à l'effigie de Georges Méliès. Il est retiré de la vente le {{date-|14 octobre 1961}} après avoir été tiré à {{unité|5270000 exemplaires}}. En 1978, le documentaire américain ''Georges Méliès, cinema magician'', de Luciano Martinengo et Patrick Montgomery, retrace la carrière du cinéaste. Les recherches de Serge Bromberg aboutissent en 2010 à l'édition d'un coffret de DVD avec 200 films restaurés de Georges Méliès. Le documentaire ''Le voyage extraordinaire'' de Serge Bromberg et Éric Lange rétablit en 2011 une copie en couleur du ''Voyage dans la Lune''. Le film ''[[Hugo Cabret]]'' de [[Martin Scorsese]], adapté du livre de [[Brian Selznick]], ''L'Invention de Hugo Cabret'', est une adaptation libre de la vie de Georges Méliès (incarné par [[Ben Kingsley]]). 1995 : le groupe de rock [[Queen]] se sert de séquences du ''Voyage dans la Lune'' pour leur vidéo-clip de ''Heaven for everyone''. Le clip du groupe de rock [[The Smashing Pumpkins]] : ''Tonight, Tonight'' lui rend hommage, on y voit notamment un navire appelé le ''SS Méliès''.
À la charnière du théâtre et du cinéma, l'importance capitale de Georges Méliès dans le cinéma en tant que divertissement populaire, est reconnue aujourd'hui dans le monde entier. [[D. W. Griffith]] dit de Méliès : {{citation|Je lui dois tout}} et [[Charles Chaplin]] rajoutera {{citation|C'était l'alchimiste de la lumière}}. Georges Méliès est décoré de la [[Légion d'Honneur]] en 1931. Depuis 1946, le [[prix Méliès]] couronne chaque année le meilleur film français ou de coproduction française. Le {{date-|13 mars 1961}}, la Poste française émet un timbre d'une valeur de {{unité|50|centimes}} à l'effigie de Georges Méliès. Il est retiré de la vente le {{date-|14 octobre 1961}} après avoir été tiré à {{unité|5270000|exemplaires}}. En 1978, le documentaire américain ''Georges Méliès, cinema magician'', de Luciano Martinengo et Patrick Montgomery, retrace la carrière du cinéaste. Les recherches de Serge Bromberg aboutissent en 2010 à l'édition d'un coffret de DVD avec {{unité|200|films}} restaurés de Georges Méliès. Le documentaire ''Le voyage extraordinaire'' de Serge Bromberg et Éric Lange rétablit en 2011 une copie en couleur du ''Voyage dans la Lune''. Le film ''[[Hugo Cabret]]'' de [[Martin Scorsese]], adapté du livre de [[Brian Selznick]], ''L'Invention de Hugo Cabret'', est une adaptation libre de la vie de Georges Méliès (incarné par [[Ben Kingsley]]). 1995 : le groupe de rock [[Queen]] se sert de séquences du ''Voyage dans la Lune'' pour leur vidéo-clip de ''{{Langue|en|texte=Heaven for everyone}}''. Le clip du groupe de rock [[The Smashing Pumpkins]] : ''{{Langue|en|texte=Tonight, Tonight}}'' lui rend hommage, on y voit notamment un navire appelé le ''SS Méliès''.


[[Léon Gaumont]], un industriel qui vend du matériel et des fournitures pour la photographie, et qui a cru pour un temps au format {{unité|60|mm}} de [[Georges Demenÿ]], offre bientôt un catalogue foisonnant de bobineaux de cinéma {{unité|35|mm}}<ref>{{chapitre|langue=fr|auteur=Yoana Pavlova|titre chapitre=Gaumont et Pathé|auteurs ouvrage=[[Jean-Michel Frodon]] (dir.) et Dina Iordanova (dir.)|titre ouvrage=Cinémas de Paris|éditeur=[[CNRS Éditions]]|lieu=Paris|date=2017|isbn=978-2-271-11480-8|pages totales=365|passage=165–171|présentation en ligne=http://www.cnrseditions.fr/cinema/7449-cinemas-de-paris.html}} {{lire en ligne|url={{Google Livres|id=wXaUDwAAQBAJ|page=165}}}}.</ref>. Si les industriels ont du mal à faire face aux saltimbanques, qui, eux, formés par le spectacle vivant, connaissent les réactions du public et savent les anticiper dans leurs films, un certain [[Charles Pathé]] va réussir dans leur branche, l’industrie du film, alors qu’il a pauvrement commencé en risquant toutes ses économies pour acheter un appareil qui l’a séduit : le [[phonographe]] à cylindres de Thomas Edison. {{citation|Au début de {{date-|septembre 1894}}, il quittait Vincennes dans un char à bancs, pour la foire de Monthéty (Seine-et-Marne). Sa femme tenait des cylindres de cire enfermés dans un carton. S’ils s’étaient brisés, le jeune ménage se fut trouvé ruiné}}. Mais ce ne fut pas le cas, le couple gagna en une journée ce qu’il gagnait auparavant en un mois. C’est ainsi que Pathé amasse un bon pécule qu’il risque encore en découvrant cette fois les Kinétoscope Edison contrefaits en Europe. Sa première affaire, où il s’associe avec son frère Émile, faillit les ruiner, mais heureusement Charles n’a pas abandonné l’exploitation du Phonographe d’Edison, du moins la vente des phonographe contrefaits en série par les Anglais. En 1898, un industriel lyonnais lui offre une commandite d’un million de francs. De forain, Charles Pathé se transforme en homme d’affaires. Créée avec Émile, la nouvelle société [[Pathé|Pathé Frères]] devient au début des années 1900 la plus importante société de production de films du monde, plus puissante encore que l’''Edison Manufacturing Company'' ou l’''American Mutoscope and Biograph Company''. Charles Pathé fait confiance à [[Ferdinand Zecca]], un inconnu dont il avait enregistré la voix.
[[Léon Gaumont]], un industriel qui vend du matériel et des fournitures pour la photographie, et qui a cru pour un temps au format {{unité|60|mm}} de [[Georges Demenÿ]], offre bientôt un catalogue foisonnant de bobineaux de cinéma {{unité|35|mm}}<ref>{{chapitre|langue=fr|auteur=Yoana Pavlova|titre chapitre=Gaumont et Pathé|auteurs ouvrage=[[Jean-Michel Frodon]] (dir.) et Dina Iordanova (dir.)|titre ouvrage=Cinémas de Paris|éditeur=[[CNRS Éditions]]|lieu=Paris|date=2017|isbn=978-2-271-11480-8|pages totales=365|passage=165–171|présentation en ligne=http://www.cnrseditions.fr/cinema/7449-cinemas-de-paris.html}} {{lire en ligne|url={{Google Livres|id=wXaUDwAAQBAJ|page=165}}}}.</ref>. Si les industriels ont du mal à faire face aux saltimbanques, qui, eux, formés par le spectacle vivant, connaissent les réactions du public et savent les anticiper dans leurs films, un certain [[Charles Pathé]] va réussir dans leur branche, l'industrie du film, alors qu'il a pauvrement commencé en risquant toutes ses économies pour acheter un appareil qui l'a séduit : le [[phonographe]] à cylindres de Thomas Edison. {{citation|Au début de {{date-|septembre 1894}}, il quittait Vincennes dans un char à bancs, pour la foire de Monthéty (Seine-et-Marne). Sa femme tenait des cylindres de cire enfermés dans un carton. S'ils s'étaient brisés, le jeune ménage se fut trouvé ruiné}}. Mais ce ne fut pas le cas, le couple gagna en une journée ce qu'il gagnait auparavant en un mois. C'est ainsi que Pathé amasse un bon pécule qu'il risque encore en découvrant cette fois les Kinétoscope Edison contrefaits en Europe. Sa première affaire, où il s'associe avec son frère Émile, faillit les ruiner, mais heureusement Charles n'a pas abandonné l'exploitation du Phonographe d'Edison, du moins la vente des phonographe contrefaits en série par les Anglais. En 1898, un industriel lyonnais lui offre une commandite d'un million de francs. De forain, Charles Pathé se transforme en homme d'affaires. Créée avec Émile, la nouvelle société [[Pathé|Pathé Frères]] devient au début des années 1900 la plus importante société de production de films du monde, plus puissante encore que l’''Edison Manufacturing Company'' ou l’''American Mutoscope and Biograph Company''. Charles Pathé fait confiance à [[Ferdinand Zecca]], un inconnu dont il avait enregistré la voix.


Alors que Georges Méliès construit en 1897 à [[Montreuil-sous-Bois]] le premier studio de cinéma en Europe, un bâtiment vitré de près de {{unité|1200 m2}}, Pathé entreprend {{citation|la production de films joués sur une estrade dressée en plein air sur des tonneaux}}. Zecca plagie les films de Méliès, mais aussi les [[chase films]] des cinéastes anglais, qui le poussent à quitter parfois son aire de tonneaux pour tourner en extérieurs naturels des poursuites échevelées. Le procédé de l’arrêt de caméra lui est familier autant qu’à Méliès, mais il sait l’utiliser dans un autre but que la recherche du gag.
Alors que Georges Méliès construit en 1897 à [[Montreuil-sous-Bois]] le premier studio de cinéma en Europe, un bâtiment vitré de près de {{unité|1200|m|2}}, Pathé entreprend {{citation|la production de films joués sur une estrade dressée en plein air sur des tonneaux}}. Zecca plagie les films de Méliès, mais aussi les [[chase films]] des cinéastes anglais, qui le poussent à quitter parfois son aire de tonneaux pour tourner en extérieurs naturels des poursuites échevelées. Le procédé de l'arrêt de caméra lui est familier autant qu'à Méliès, mais il sait l'utiliser dans un autre but que la recherche du gag.


==== Apogée du muet ====
==== Apogée du muet ====
L'époque du muet en France, est traversée par de nombreux courants : l'ère des féeries ([[Georges Méliès]], [[Segundo de Chomon]]), celle des films et séries d'art ([[Charles Le Bargy]], [[Michel Carré (réalisateur)|Michel Carré]], [[Georges Monca]],..), puis vint la mode des films comiques ([[Max Linder]], [[Jean Durand (réalisateur)|Jean Durand]],..). La France suit enfin la mode des « [[Serial (cinéma)|sérials]] » ([[Louis Feuillade]], [[Victorin Jasset]],..), avant de voir l'arrivée, à la fin du muet, de l'« avant-garde » cinématographique ([[Louis Delluc]], [[Abel Gance]],..).
L'époque du muet en France, est traversée par de nombreux courants : l'ère des féeries ([[Georges Méliès]], [[Segundo de Chomon]]), celle des films et séries d'art ([[Charles Le Bargy]], [[Michel Carré (réalisateur)|Michel Carré]], [[Georges Monca]],..), puis vint la mode des films comiques ([[Max Linder]], [[Jean Durand (réalisateur)|Jean Durand]],..). La France suit enfin la mode des « [[Serial (cinéma)|sérials]] » ([[Louis Feuillade]], [[Victorin Jasset]],), avant de voir l'arrivée, à la fin du muet, de l'« avant-garde » cinématographique ([[Louis Delluc]], [[Abel Gance]],).


=== « Qualité française » ===
=== « Qualité française » ===

Pour attirer un grand nombre de spectateurs et se démarquer du cinéma américain, les producteurs français s'appuient sur les stars d'avant-guerre comme [[Fernandel]], [[Michel Simon]], [[Jean Gabin]], [[Pierre Fresnay]], [[Charles Boyer]], [[Louis Jouvet]], [[Charles Vanel]], [[Gaby Morlay]], [[Micheline Presle]], [[Danielle Darrieux]], [[Michèle Morgan]]. Les nouvelles stars sont : [[Gérard Philipe]] et [[Henri Vidal (acteur)|Henri Vidal]] qui resteront en haut de l'affiche jusqu'à leur mort, [[Daniel Gélin]], [[Louis Jourdan]], [[Yves Montand]], [[François Périer]], [[Bourvil]], [[Georges Marchal (acteur)|Georges Marchal]], [[Jean Marais]], [[Simone Signoret]], [[Martine Carol]], et il faut attendre [[1956]] et l'arrivée de [[Brigitte Bardot]] avec ''[[Et Dieu… créa la femme]]'' pour qu'émerge une nouvelle grande star française.
Pour attirer un grand nombre de spectateurs et se démarquer du cinéma américain, les producteurs français s'appuient sur les stars d'avant-guerre comme [[Fernandel]], [[Michel Simon]], [[Jean Gabin]], [[Pierre Fresnay]], [[Charles Boyer]], [[Louis Jouvet]], [[Charles Vanel]], [[Gaby Morlay]], [[Micheline Presle]], [[Danielle Darrieux]], [[Michèle Morgan]]. Les nouvelles stars sont : [[Gérard Philipe]] et [[Henri Vidal (acteur)|Henri Vidal]] qui resteront en haut de l'affiche jusqu'à leur mort, [[Daniel Gélin]], [[Louis Jourdan]], [[Yves Montand]], [[François Périer]], [[Bourvil]], [[Georges Marchal (acteur)|Georges Marchal]], [[Jean Marais]], [[Simone Signoret]], [[Martine Carol]], et il faut attendre [[1956]] et l'arrivée de [[Brigitte Bardot]] avec ''[[Et Dieu… créa la femme]]'' pour qu'émerge une nouvelle grande star française.


Dans l'immédiat après-guerre, le cinéma français rend hommage aux résistants : ''[[la Bataille du rail]]'' de [[René Clément]] sort en [[1946]] et [[Jean-Pierre Melville]] adapte en [[1947]] le roman de [[Vercors (écrivain)|Vercors]], ''[[le Silence de la mer (film, 1947)|le Silence de la mer]]''.
Dans l'immédiat après-guerre, le cinéma français rend hommage aux résistants : ''[[la Bataille du rail]]'' de [[René Clément]] sort en 1946 et [[Jean-Pierre Melville]] adapte en 1947 le roman de [[Vercors (écrivain)|Vercors]], ''[[le Silence de la mer (film, 1947)|le Silence de la mer]]''.


Mais le cinéma français des [[années 1950]] est surtout caractérisé par ce que [[François Truffaut]] appelle en [[1954]] dans son article ''Une certaine tendance du cinéma français'' : la qualité française.
Mais le cinéma français des [[années 1950]] est surtout caractérisé par ce que [[François Truffaut]] appelle en 1954 dans son article ''Une certaine tendance du cinéma français'' : la qualité française.


Celle-ci est d'abord un cinéma de [[studio de cinéma|studio]] et de [[scénariste]]s. Elle est friande d'adaptations littéraires et de films en costumes. Dans cet art du studio et de l'adaptation littéraire, [[Max Ophüls]] excelle. Dans ''[[le Plaisir]]'', adaptation de nouvelles de [[Guy de Maupassant]], il profite au maximum des possibilités que lui offre le studio. Mais pour Truffaut et la jeune critique française, Ophüls est le cinéaste qui confirme la règle. La ''qualité française'' est certes caractérisée par des films souvent très bien scénarisés, notamment par [[Jean Aurenche]] et [[Pierre Bost]], mais dont la réalisation est souvent académique (peu de mouvements de caméras et de jeux de lumière, afin de respecter au mieux les exigences dramaturgiques du scénario) : ''[[le Diable au corps (film, 1947)|le Diable au corps]]'' de [[Claude Autant-Lara]], ''[[La Symphonie pastorale (film)|La Symphonie pastorale]]'' de [[Jean Delannoy]], ''[[Jeux interdits]]'' de [[René Clément]].
Celle-ci est d'abord un cinéma de [[studio de cinéma|studio]] et de [[scénariste]]s. Elle est friande d'adaptations littéraires et de films en costumes. Dans cet art du studio et de l'adaptation littéraire, [[Max Ophüls]] excelle. Dans ''[[le Plaisir]]'', adaptation de nouvelles de [[Guy de Maupassant]], il profite au maximum des possibilités que lui offre le studio. Mais pour Truffaut et la jeune critique française, Ophüls est le cinéaste qui confirme la règle. La ''qualité française'' est certes caractérisée par des films souvent très bien scénarisés, notamment par [[Jean Aurenche]] et [[Pierre Bost]], mais dont la réalisation est souvent académique (peu de mouvements de caméras et de jeux de lumière, afin de respecter au mieux les exigences dramaturgiques du scénario) : ''[[le Diable au corps (film, 1947)|le Diable au corps]]'' de [[Claude Autant-Lara]], ''[[La Symphonie pastorale (film)|La Symphonie pastorale]]'' de [[Jean Delannoy]], ''[[Jeux interdits]]'' de [[René Clément]].
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=== Nouvelle Vague ===
=== Nouvelle Vague ===
[[Fichier:Jean-Luc Godard at Berkeley, 1968 (1).jpg|thumb|left|Jean-Luc Godard à l'université de Berkeley en 1968.]]
[[Fichier:Jean-Luc Godard at Berkeley, 1968 (1).jpg|vignette|gauche|Jean-Luc Godard à l'université de Berkeley en 1968.]]
Le terme apparaît sous la plume de [[Françoise Giroud]] dans ''[[L'Express]]'' du {{Date-|3|octobre|1957}}<ref>« Connaissez-vous le cinéma ? », ''[[Le Monde]] hors-série jeux'', 2011, page 79.</ref>, dans une enquête [[sociologie|sociologique]] sur les phénomènes de génération. Il est repris par [[Pierre Billard (journaliste)|Pierre Billard]] en février 1958 dans la revue ''Cinéma 58''. Puis cette expression est attribuée à des films distribués en 1959, principalement ceux présentés au [[Festival de Cannes]], et réalisés par de nouveaux réalisateurs. ''[[Le Beau Serge]]'' de [[Claude Chabrol]], tourné en hiver 1957-58 à [[Sardent]] dans la [[Creuse (département)|Creuse]], est parfois considéré comme le premier film de la ''Nouvelle Vague''<ref> {{Lien web |url=http://www.dvdclassik.com/critique/le-beau-serge-chabrol |titre= Claude chabrol, ses deux films|consulté le=19 août 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr/index.php?pk=7954 | titre= Claude chabrol|site=Cinémathèque française|consulté le=13 mars 2019}}</ref>, alors que d'autres comme [[Georges Sadoul]] la fait débuter dès l'été 1954 à [[Sète]] avec ''[[La Pointe courte]]'' d'[[Agnès Varda]], « le véritable premier film de la Nouvelle Vague »<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.criterion.com/current/posts/497-la-pointe-courte-how-agn-s-varda-invented-the-new-wave|auteur=Ginette Vincendeau|date=21 janvier 2008|titre=La Pointe Courte: How Agnès Varda “Invented” the New Wave}}</ref>. Une campagne publicitaire du [[Centre national du cinéma et de l'image animée|CNC]] va définitivement effacer le sens sociologique du terme pour l'appliquer plus strictement au cinéma.

Le terme apparaît sous la plume de [[Françoise Giroud]] dans ''[[L'Express]]'' du {{Date|3|octobre|1957}}<ref>« Connaissez-vous le cinéma ? », ''[[Le Monde]] hors-série jeux'', 2011, page 79.</ref>, dans une enquête [[sociologie|sociologique]] sur les phénomènes de génération. Il est repris par [[Pierre Billard (journaliste)|Pierre Billard]] en février 1958 dans la revue ''Cinéma 58''. Puis cette expression est attribuée à des films distribués en 1959, principalement ceux présentés au [[Festival de Cannes]], et réalisés par de nouveaux réalisateurs. ''[[Le Beau Serge]]'' de [[Claude Chabrol]], tourné en hiver 1957-58 à [[Sardent]] dans la [[Creuse (département)|Creuse]], est parfois considéré comme le premier film de la ''Nouvelle Vague''<ref> {{Lien web |url=http://www.dvdclassik.com/critique/le-beau-serge-chabrol |titre= Claude chabrol, ses deux films|consulté le=19 août 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr/index.php?pk=7954 | titre= Claude chabrol|site=Cinémathèque française|consulté le=13 mars 2019}}</ref>, alors que d'autres comme [[Georges Sadoul]] la fait débuter dès l'été 1954 à [[Sète]] avec ''[[La Pointe courte]]'' d'[[Agnès Varda]], « le véritable premier film de la Nouvelle Vague »<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.criterion.com/current/posts/497-la-pointe-courte-how-agn-s-varda-invented-the-new-wave|auteur=Ginette Vincendeau|date=21 janvier 2008|titre=La Pointe Courte: How Agnès Varda “Invented” the New Wave}}</ref>. Une campagne publicitaire du [[Centre national du cinéma et de l'image animée|CNC]] va définitivement effacer le sens sociologique du terme pour l'appliquer plus strictement au cinéma.


''[[Le Coup du berger]]'', un [[court métrage]] de [[Jacques Rivette]] en 1956 est aussi considéré fondateur, mais le rejet du cinéma français traditionnel remonte en fait à la [[Libération de la France|Libération]] et à la découverte enthousiaste, au lendemain de la guerre, du [[cinéma américain]]{{lequel}}. La [[Cinémathèque française|Cinémathèque]] puis la célèbre « revue à couverture jaune », d'[[André Bazin]], ''[[Cahiers du cinéma|les Cahiers du cinéma]]'', servent d'école aux [[Critique de cinéma|critiques]] qui vont bientôt s'emparer de la [[caméra]].
''[[Le Coup du berger]]'', un [[court métrage]] de [[Jacques Rivette]] en 1956 est aussi considéré fondateur, mais le rejet du cinéma français traditionnel remonte en fait à la [[Libération de la France|Libération]] et à la découverte enthousiaste, au lendemain de la guerre, du [[cinéma américain]]{{lequel}}. La [[Cinémathèque française|Cinémathèque]] puis la célèbre « revue à couverture jaune », d'[[André Bazin]], ''[[Cahiers du cinéma|les Cahiers du cinéma]]'', servent d'école aux [[Critique de cinéma|critiques]] qui vont bientôt s'emparer de la [[caméra]].
[[Fichier:Avant-première L'Amour en fuite Luxembourg Cinéma Marivaux 18 avril 1979 Photo Carlo Hansen Luxembourg.jpg|thumb|upright=1.5|François Truffaut et [[Claude Jade]] en avril 1979, avant-première de leur troisième film ''[[L'Amour en fuite (film)|L'Amour en fuite]]'']]
[[Fichier:Avant-première L'Amour en fuite Luxembourg Cinéma Marivaux 18 avril 1979 Photo Carlo Hansen Luxembourg.jpg|vignette|redresse=1.5|François Truffaut et [[Claude Jade]] en avril 1979, avant-première de leur troisième film ''[[L'Amour en fuite (film)|L'Amour en fuite]]''.]]


La Nouvelle Vague ne se définit pas seulement par ses techniques cinématographiques révolutionnaires pour l'époque, mais aussi par ceux qui la composent tels [[François Truffaut]], [[Éric Rohmer]], [[Agnès Varda]], [[Jean Eustache]], [[Jacques Rivette]], [[Claude Chabrol]] et [[Jean-Luc Godard]], qui constituent le cœur du mouvement. Le mouvement n'est pas le fruit d'une longue recherche sur le cinéma, mais le produit immédiat d'une époque et le fruit de la rencontre de plusieurs jeunes cinéastes. Il s'inscrit dans le contexte historique de l'époque et traduit les mouvements de société : début des [[Trente Glorieuses]], des révoltes étudiantes, [[guerre d'Algérie]], [[Mouvement de libération des femmes]]. Le cinéma se fait miroir de l'époque. Ainsi, la saga [[Antoine Doinel]] (joué par [[Jean-Pierre Léaud]]) suit de près l'évolution de la société, des transformations du modèle familial (''[[Les Quatre Cents Coups]]''), de la jeunesse avec la modernisation des foyers (''[[Antoine et Colette]]'' dans ''[[L'Amour à vingt ans|L'Amour à 20 ans]]''), l'amour entre Antoine et Christine ([[Claude Jade]]) dans ''[[Baisers volés]]'', la vie commune de ce petit couple dans ''[[Domicile conjugal]]'' jusqu'au divorce d'Antoine et Christine (''[[L'Amour en fuite (film)|L'Amour en fuite]]''). La Nouvelle Vague ne se limite pas à un nouveau genre cinématographique, mais se fait, par le vent de liberté qu'elle apporte et tout ce qu'elle sait représenter, l'instantané d'une époque.
La Nouvelle Vague ne se définit pas seulement par ses techniques cinématographiques révolutionnaires pour l'époque, mais aussi par ceux qui la composent tels [[François Truffaut]], [[Éric Rohmer]], [[Agnès Varda]], [[Jean Eustache]], [[Jacques Rivette]], [[Claude Chabrol]] et [[Jean-Luc Godard]], qui constituent le cœur du mouvement. Le mouvement n'est pas le fruit d'une longue recherche sur le cinéma, mais le produit immédiat d'une époque et le fruit de la rencontre de plusieurs jeunes cinéastes. Il s'inscrit dans le contexte historique de l'époque et traduit les mouvements de société : début des [[Trente Glorieuses]], des révoltes étudiantes, [[guerre d'Algérie]], [[Mouvement de libération des femmes]]. Le cinéma se fait miroir de l'époque. Ainsi, la saga [[Antoine Doinel]] (joué par [[Jean-Pierre Léaud]]) suit de près l'évolution de la société, des transformations du modèle familial (''[[Les Quatre Cents Coups]]''), de la jeunesse avec la modernisation des foyers (''[[Antoine et Colette]]'' dans ''[[L'Amour à vingt ans|L'Amour à 20 ans]]''), l'amour entre Antoine et Christine ([[Claude Jade]]) dans ''[[Baisers volés]]'', la vie commune de ce petit couple dans ''[[Domicile conjugal]]'' jusqu'au divorce d'Antoine et Christine (''[[L'Amour en fuite (film)|L'Amour en fuite]]''). La Nouvelle Vague ne se limite pas à un nouveau genre cinématographique, mais se fait, par le vent de liberté qu'elle apporte et tout ce qu'elle sait représenter, l'instantané d'une époque.


=== Après la Nouvelle Vague les années 1970 ===
=== Après la Nouvelle Vague les années 1970 ===
En 1968, les [[Mai 68|évènements de mai]] secouent la France. [[François Truffaut]] a déjà organisé des manifestations en février pour protester contre l'éviction de [[Henri Langlois]] de la tête de la [[Cinémathèque française]] et dédie à Langlois son film en cours de réalisation, ''[[Baisers volés]]''. Le Festival de Cannes est interrompu - à l'initiative de Truffaut, Godard et Louis Malle. Pendant des années, Jean-Luc Godard ne travaille plus dans le cinéma commercial. Les films politiques tels que [[Costa-Gavras]] ''[[Z (film)|Z]]'' connaissent le succès. Chabrol poursuit sa vivisection de la bourgeoisie (''[[La Femme infidèle]]'') et Truffaut explore la possibilité d'un bonheur conjugal bourgeois (''[[Domicile conjugal]]'').


Alors que Godard disparaît du cinéma après la Nouvelle Vague, à l'exception de quelques essais, Truffaut et Chabrol restent les réalisateurs de premier plan, dont les aspects artistiques restent également un succès commercial. Les autres réalisateurs des années 1970 dans cet impact sont [[Bertrand Tavernier]], [[Claude Sautet]], [[Eric Rohmer]], [[Claude Lelouch]], [[Georges Lautner]], [[Jean-Paul Rappeneau]], [[Michel Deville]], [[Yves Boisset]], [[Maurice Pialat]], [[Bertrand Blier]], [[Coline Serreau]] et [[André Téchiné]]. Dans les films de pur divertissement, ce sont [[Gérard Oury]], [[Édouard Molinaro]] . Pour les actrices, outre les grandes stars [[Catherine Deneuve]], [[Annie Girardot]] et [[Romy Schneider]], on trouve les actrices [[Anna Karina]], [[Claude Jade]], [[Stéphane Audran]], [[Bernadette Lafont]], [[Miou-Miou]], [[Isabelle Huppert]], [[Nathalie Baye]], [[Isabelle Adjani]]. Pour les acteurs, outre les stars [[Alain Delon]] et [[Jean-Paul Belmondo]], on trouve [[Michel Piccoli]], [[Jean Rochefort]], [[Philippe Noiret]], [[Jean-Pierre Cassel]], [[Jean-Pierre Léaud]], [[Jean Yanne]], [[Victor Lanoux]]. [[Jean Carmet]] et [[Yves Montand]] et la nouvelle génération avec [[Gérard Depardieu]] et [[Patrick Dewaere]], dans le genre de la comédie, outre [[Louis de Funès]] qui reste actif, l'acteur et réalisateur [[Pierre Richard]].
En 1968, les évenements de mai secouent la France. [[François Truffaut]] a déjà organisé des manifestations en février pour protester contre l'éviction de [[Henri Langlois]] de la tête de la [[Cinémathèque française]] et dédie à Langlois son film en cours de réalisation, ''[[Baisers volés]]''. Le Festival de Cannes est interrompu - à l'initiative de Truffaut, Godard et Louis Malle. Pendant des années, Jean-Luc Godard ne travaille plus dans le cinéma commercial. Les films politiques tels que [[Costa-Gavras]] ''[[Z (film)|Z]]'' connaissent le succès. Chabrol poursuit sa vivisection de la bourgeoisie (''[[La Femme infidèle]]'') et Truffaut explore la possibilité d'un bonheur conjugal bourgeois (''[[Domicile conjugal]]'').
Alors que Godard disparaît du cinéma après la Nouvelle Vague, à l'exception de quelques essais, Truffaut et Chabrol restent les réalisateurs de premier plan, dont les aspects artistiques restent également un succès commercial. Les autres réalisateurs des années 1970 dans cet impact sont [[Bertrand Tavernier]], [[Claude Sautet]], [[Eric Rohmer]], [[Claude Lelouch]], [[Georges Lautner]], [[Jean-Paul Rappeneau]], [[Michel Deville]], [[Yves Boisset]], [[Maurice Pialat]], [[Bertrand Blier]], [[Coline Serreau]] et [[André Téchiné]].<!-- [https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_films_fran%C3%A7ais_sortis_dans_les_ann%C3%A9es_1970] --> Dans les films de pur divertissement, ce sont [[Gérard Oury]], [[Édouard Molinaro]] . Pour les actrices, outre les grandes stars [[Catherine Deneuve]], [[Annie Girardot]] et [[Romy Schneider]], on trouve les actrices [[Anna Karina]], [[Claude Jade]], [[Stéphane Audran]], [[Bernadette Lafont]], [[Miou-Miou]], [[Isabelle Huppert]], [[Nathalie Baye]], [[Isabelle Adjani]]. Pour les acteurs, outre les stars [[Alain Delon]] et [[Jean-Paul Belmondo]], on trouve [[Michel Piccoli]], [[Jean Rochefort]], [[Philippe Noiret]], [[Jean-Pierre Cassel]], [[Jean-Pierre Léaud]], [[Jean Yanne]], [[Victor Lanoux]]. [[Jean Carmet]] et [[Yves Montand]] et la nouvelle génération avec [[Gérard Depardieu]] et [[Patrick Dewaere]], dans le genre de la comédie, outre [[Louis de Funès]] qui reste actif, l'acteur et réalisateur [[Pierre Richard]].


== Audience contemporaine ==
== Audience contemporaine ==
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== Milieu de la réalisation ==
== Milieu de la réalisation ==
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Les femmes ne représentent que 23 % des {{Unité|2066}} cinéastes ayant réalisé au moins un film français entre 2006 et 2016, chiffre en progression de 4 % pour les films de fictions et de 7 % pour les films documentaires<ref name="5050pour2020"/>. Le nombre de films d'animation réalisés par une femme sur cette même période est particulièrement faible<ref name="5050pour2020">{{Lien web |auteur=Mathieu Champalaune |titre=300 personnalités du cinéma lancent le collectif "5050 pour 2020" pour l'égalité dans le cinéma |url=https://abonnes.lesinrocks.com/2018/02/28/cinema/actualite-cinema/300-personnalites-du-cinema-lancent-le-collectif-5050-pour-2020-pour-legalite-dans-le-cinema/ |date=28 février 2018 |site=lesinrocks.com |consulté le= 17 décembre 2019}}.</ref>. Sur la période 2002-2021, 601 femmes ont réalisé au moins un long métrage d'initiative française, contre 1 808 hommes<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Les synthèses du CNC n°22 : Les films d’initiative française réalisés par des femmes en 2021 {{!}} CNC |url=https://www.cnc.fr/professionnels/etudes-et-rapports/etudes-prospectives/synthese-n22--les-films-dinitiative-francaise-realises-par-des-femmes-en-2021_1709782 |site=www.cnc.fr |consulté le=2023-08-28}}</ref>. Aucune femme n'a réalisé de film coûtant plus de 20 millions d'euros sur cette période<ref name="5050pour2020"/>.

Les femmes ne représentent que 23 % des {{Unité|2066}} cinéastes ayant réalisé au moins un film français entre 2006 et 2016, chiffre en progression de 4 % pour les films de fictions et de 7 % pour les films documentaires<ref name="5050pour2020"/>. Le nombre de films d'animation réalisés par une femme sur cette même période est particulièrement faible<ref name="5050pour2020">{{Lien web |auteur=Mathieu Champalaune |titre=300 personnalités du cinéma lancent le collectif "5050 pour 2020" pour l'égalité dans le cinéma |url=https://abonnes.lesinrocks.com/2018/02/28/cinema/actualite-cinema/300-personnalites-du-cinema-lancent-le-collectif-5050-pour-2020-pour-legalite-dans-le-cinema/ |date=28 février 2018 |site=lesinrocks.com |consulté le= 17 décembre 2019}}.</ref>. Aucune femme n'a réalisé de film coûtant plus de 20 millions d'euros sur cette période<ref name="5050pour2020"/>.


== Violences sexuelles et sexistes ==
== Violences sexuelles et sexistes ==
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{{Article détaillé|Abus sexuels dans le cinéma français}}


{{Article détaillé|Violences sexuelles et sexistes dans le cinéma français}}
Le cinéma français a été marqué par plusieurs affaires de violences sexuelles. Au début des [[années 2000]], quatre actrices ont porté plainte pour contre le réalisateur [[Jean-Claude Brisseau]]. Celui-ci a été condamné pour [[harcèlement sexuel]] en 2005 et pour [[agression sexuelle]] en 2006<ref name="bui" >{{Article | auteur = Don Bui | titre = Affaire Brisseau : le jour où l'actrice Noémie Kocher a brisé l'omerta sur le harcèlement | périodique = Le Nouvel Observateur | jour = 20 | mois = octobre | année = 2017 | url texte = https://www.nouvelobs.com/societe/20171019.OBS6198/affaire-brisseau-le-jour-ou-l-actrice-noemie-kocher-a-brise-l-omerta-sur-le-harcelement.html}}</ref>. En 2019, l'actrice [[Adèle Haenel]] dénonce dans ''[[Mediapart]]'' les attouchements et le harcèlement sexuel dont elle a été victime entre l'âge de 12 et 15 ans par le réalisateur [[Christophe Ruggia]]<ref name="haenel">{{Article | auteur = [[Marine Turchi]] | titre = #MeToo dans le cinéma : l’actrice Adèle Haenel brise un nouveau tabou | périodique = [[Mediapart]] | date = 3 novembre 2019 | url texte = https://www.mediapart.fr/journal/france/031119/metoo-dans-le-cinema-l-actrice-adele-haenel-brise-un-nouveau-tabou}}.</ref>. Lors de la 45eme cérémonie des César, Adèle Haenel et [[Céline Sciamma]] ont quitté la cérémonie pour protester contre l'attribution du César du meilleur réalisateur à [[Roman Polanski]], accusé par 6 femmes d'agression sexuelle<ref>{{Article | auteur = Marine Turchi, Camille Polloni | titre = Cinéma français: la nuit du déshonneur | périodique = Mediapart | date = 29 février 2020 | url texte = https://www.mediapart.fr/journal/france/290220/cinema-francais-la-nuit-du-deshonneur}}</ref>{{,}}<ref>{{Article | auteur = Marine Turchi, [[Iris Brey]] | titre = Au fil des ans, six adolescentes ont accusé Roman Polanski de violences sexuelles | périodique = Mediapart | date = 9 novembre 2019 | url texte = https://www.mediapart.fr/journal/international/091119/au-fil-des-ans-six-adolescentes-ont-accuse-roman-polanski-de-violences-sexuelles}}</ref>. [[Gérard Depardieu]], un des acteurs phares du cinéma français de la fin du {{s|XX}} et du début du {{s|XXI}}, est mis en cause pour viol depuis 2018 et accusé par 13 femmes de violences sexuelles sur des tournages<ref>{{Article | auteur = Marine Turchi | titre = Violences sexuelles : 13 femmes accusent Gérard Depardieu | périodique = Mediapart | date = 11 avril 2023 | url texte = https://www.mediapart.fr/journal/france/110423/violences-sexuelles-13-femmes-accusent-gerard-depardieu}}.</ref>.

Le cinéma français a été marqué par plusieurs affaires de violences sexuelles<ref>{{Article | auteur = François Becker | titre = Le cinéma français prend la mesure du chemin à parcourir | périodique = [[La Presse (Montréal)|La Presse]] | date = 11 avril 2023 | url texte = https://www.lapresse.ca/cinema/2023-12-11/accusations-contre-gerard-depardieu/le-cinema-francais-prend-la-mesure-du-chemin-a-parcourir.php}}.</ref>. Au début des [[années 2000]], quatre actrices portent plainte contre le réalisateur [[Jean-Claude Brisseau]]. Celui-ci est condamné pour [[harcèlement sexuel]] en 2005 et pour [[agression sexuelle]] en 2006<ref name="bui" >{{Article | auteur = Don Bui | titre = Affaire Brisseau : le jour où l'actrice Noémie Kocher a brisé l'omerta sur le harcèlement | périodique = Le Nouvel Observateur | date = 20 octobre 2017 | url texte = https://www.nouvelobs.com/societe/20171019.OBS6198/affaire-brisseau-le-jour-ou-l-actrice-noemie-kocher-a-brise-l-omerta-sur-le-harcelement.html}}</ref>. En 2018, neuf femmes dénoncent des comportements sexuels inappropriés de la part du cinéaste [[Luc Besson]]<ref>{{Article | auteur = Marine Turchi, Geoffrey Le Guilcher | titre = Violences sexuelles: cinq nouvelles femmes accusent Luc Besson | périodique = Mediapart | date = 28 novembre 1918 | url texte = https://www.mediapart.fr/journal/france/281118/violences-sexuelles-cinq-nouvelles-femmes-accusent-luc-besson}}.</ref>. En 2019, l'actrice [[Adèle Haenel]] dénonce dans ''[[Mediapart]]'' les attouchements et le harcèlement sexuel dont elle a été victime entre l'âge de 12 et 15 ans par le réalisateur [[Christophe Ruggia]]<ref name="haenel">{{Article | auteur = [[Marine Turchi]] | titre = #MeToo dans le cinéma : l’actrice Adèle Haenel brise un nouveau tabou | périodique = [[Mediapart]] | date = 3 novembre 2019 | url texte = https://www.mediapart.fr/journal/france/031119/metoo-dans-le-cinema-l-actrice-adele-haenel-brise-un-nouveau-tabou}}.</ref>. Lors de la 45eme cérémonie des César, Adèle Haenel et [[Céline Sciamma]] quittent la cérémonie pour protester contre l'attribution du César du meilleur réalisateur à [[Roman Polanski]], accusé par 6 femmes d'agression sexuelle<ref>{{Article | auteur = Marine Turchi, Camille Polloni | titre = Cinéma français: la nuit du déshonneur | périodique = Mediapart | date = 29 février 2020 | url texte = https://www.mediapart.fr/journal/france/290220/cinema-francais-la-nuit-du-deshonneur}}</ref>{{,}}<ref>{{Article | auteur = Marine Turchi, [[Iris Brey]] | titre = Au fil des ans, six adolescentes ont accusé Roman Polanski de violences sexuelles | périodique = Mediapart | date = 9 novembre 2019 | url texte = https://www.mediapart.fr/journal/international/091119/au-fil-des-ans-six-adolescentes-ont-accuse-roman-polanski-de-violences-sexuelles}}</ref>. [[Gérard Depardieu]], un des acteurs phares du cinéma français de la fin du {{s-|XX}} et du début du {{s-|XXI}}, est mis en cause pour viol depuis 2018 et accusé par 13 femmes de violences sexuelles sur des tournages<ref>{{Article | auteur = Marine Turchi | titre = Violences sexuelles : 13 femmes accusent Gérard Depardieu | périodique = Mediapart | date = 11 avril 2023 | url texte = https://www.mediapart.fr/journal/france/110423/violences-sexuelles-13-femmes-accusent-gerard-depardieu}}.</ref>.


Au delà des affaires connues, une enquête de la journaliste [[Marine Turchi]] en 2019 montre que les violences sexuelles dans le cinéma français sont systémiques<ref name=vss>{{Article | auteur = [[Marine Turchi]] | titre = Dans le cinéma, des violences sexuelles systémiques | périodique = [[Mediapart]] | date = 3 novembre 2019| url texte = https://www.mediapart.fr/journal/france/031119/dans-le-cinema-des-violences-sexuelles-systemiques}}.</ref>.
Au delà des affaires connues, [[Marine Turchi]] affirme dans une enquête en 2019 que les violences sexuelles dans le cinéma français seraient « systémiques »<ref name=vss>{{Article | auteur = [[Marine Turchi]] | titre = Dans le cinéma, des violences sexuelles systémiques | périodique = [[Mediapart]] | date = 3 novembre 2019| url texte = https://www.mediapart.fr/journal/france/031119/dans-le-cinema-des-violences-sexuelles-systemiques}}.</ref>.


== Exploitation ==
== Exploitation ==
{| class="wikitable centre"
{| class="wikitable sortable centre" style="font-size:85%; text-align:center;"
|+ Exploitation cinématographique en France<ref>{{Lien web|url=http://www.cnc.fr/web/fr/bilans/-/ressources/3610852 |titre=bilan 2012 du CNC - dossier {{n°|326}} – mai 2013 |site= CNC.fr |auteur= CNC |année= 2013}}.</ref>{{,}}<ref>+ mise à jour décembre 2017</ref>
|+ Exploitation cinématographique en France<ref>{{Lien web|url=http://www.cnc.fr/web/fr/bilans/-/ressources/3610852 |titre=bilan 2012 du CNC - dossier {{n°|326}} – mai 2013 |site= CNC.fr |auteur= CNC |année= 2013}}.</ref>{{,}}<ref>+ mise à jour décembre 2017</ref>
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! scope=col | [[2004 au cinéma|2004]]
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! scope=col | [[2008 au cinéma|2008]]
!scope=col| Recette totale<br>en salle
!scope=col| Part de marché des films<br>français dans les recettes
! scope=col | [[2009 au cinéma|2009]]
! scope=col | [[2010 au cinéma|2010]]
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|}
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Le [[centre national du cinéma et de l'image animée]] collecte une taxe sur les éditeurs et les distributeurs de services de télévision, une taxe sur les recettes en salle (11 % du prix du billet) ainsi qu'une [[taxe sur la diffusion en vidéo physique et en ligne de contenus audiovisuels]] (2 % du prix de vente). Il redistribue ensuite cet argent aux producteurs en fonction de leurs résultats passés et utilise cet argent pour promouvoir les jeunes réalisateurs par le biais de l'« avance sur recettes »<ref name="gonzales">{{Article|auteur1=Paule Gonzales|titre=Cinéma : un système de financement très encadré|périodique=[[Le Figaro]]|date=3 janvier 2013|url=http://www.lefigaro.fr/cinema/2013/01/03/03002-20130103ARTFIG00238-cinema-un-systeme-de-financement-tres-encadre.php}}.</ref>. Les aides du CNC représentent en 2011 15 % du budget d’un film en moyenne qui se répartit dans les rémunérations (58 % dont 12,1 % pour les acteurs, 9,4 % pour les scénaristes réalisateurs, 18,7 % pour les techniciens, 5,1 % pour les producteurs, etc.), les frais de tournage (30 % dont 7,6 % pour les décors et costumes) et les frais techniques (12 %)<ref>{{Lien web|url=http://www.lejdd.fr/Culture/Cinema/Actualite/Le-prix-d-un-film-en-France-584603|titre=Le prix d'un film en France|date=6 janvier 2013|site=Le Journal du dimanche}}.</ref>.
Le [[centre national du cinéma et de l'image animée]] collecte une taxe sur les éditeurs et les distributeurs de services de télévision, une taxe sur les recettes en salle (11 % du prix du billet) ainsi qu'une [[taxe sur la diffusion en vidéo physique et en ligne de contenus audiovisuels]] (2 % du prix de vente). Il redistribue ensuite cet argent aux producteurs en fonction de leurs résultats passés et utilise cet argent pour promouvoir les jeunes réalisateurs par le biais de l'« avance sur recettes »<ref name="gonzales">{{Article|auteur1=Paule Gonzales|titre=Cinéma : un système de financement très encadré|périodique=[[Le Figaro]]|date=3 janvier 2013|url=http://www.lefigaro.fr/cinema/2013/01/03/03002-20130103ARTFIG00238-cinema-un-systeme-de-financement-tres-encadre.php}}.</ref>. Les aides du CNC représentent en 2011 15 % du budget d’un film en moyenne qui se répartit dans les rémunérations (58 % dont 12,1 % pour les acteurs, 9,4 % pour les scénaristes réalisateurs, 18,7 % pour les techniciens, 5,1 % pour les producteurs, etc.), les frais de tournage (30 % dont 7,6 % pour les décors et costumes) et les frais techniques (12 %)<ref>{{Lien web|url=http://www.lejdd.fr/Culture/Cinema/Actualite/Le-prix-d-un-film-en-France-584603|titre=Le prix d'un film en France|date=6 janvier 2013|site=Le Journal du dimanche}}.</ref>.


Par ailleurs, les chaînes de télévision ont l'obligation d'investir dans le cinéma<ref name="gonzales"/>. Depuis 2021, les services de médias audiovisuels à la demande (SMAD) doivent consacrer au moins 20% du chiffre d’affaires qu’ils réalisent en France au financement de la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles européennes ou d’expression originale française. Les plateformes donnent également plus de 5% de leur chiffre d’affaires réalisé en France au CNC<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Stagiaire |nom=VA |titre=Flops en série, politiquement correct, gouffre financier : la grande désillusion du cinéma français |url=https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/culture/flops-en-serie-politiquement-correct-gouffre-financier-la-grande-desillusion-du-cinema-francais |site=Valeurs actuelles |date=2022-11-29 |consulté le=2022-12-06}}</ref>.
Par ailleurs, les chaînes de télévision ont l'obligation d'investir dans le cinéma<ref name="gonzales"/>. Depuis 2021, les services de médias audiovisuels à la demande (SMAD) doivent consacrer au moins 20% du chiffre d’affaires qu’ils réalisent en France au financement de la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles européennes ou d’expression originale française. Les plateformes donnent également plus de 5% de leur chiffre d’affaires réalisé en France au CNC<ref>{{Lien web|prénom=Stagiaire |nom=VA |titre=Flops en série, politiquement correct, gouffre financier : la grande désillusion du cinéma français |url=https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/culture/flops-en-serie-politiquement-correct-gouffre-financier-la-grande-desillusion-du-cinema-francais |site=Valeurs actuelles |date=2022-11-29 |consulté le=2022-12-06}}</ref>.


== Personnalités notables ==
== Personnalités notables ==
Liste de catégories concernant les :

{{Colonnes|taille=20|
* [[:Catégorie:Acteur français|Acteurs et actrices français]]
* [[:Catégorie:Acteur français|Acteurs et actrices français]]
* [[:Catégorie:Réalisateur français|Réalisateurs français]]
* [[:Catégorie:Réalisateur français|Réalisateurs français]]
Ligne 300 : Ligne 168 :
* [[:Catégorie:Monteur français|Monteurs français]]
* [[:Catégorie:Monteur français|Monteurs français]]
* [[:Catégorie:Critique français de cinéma|Critiques français de cinéma]]
* [[:Catégorie:Critique français de cinéma|Critiques français de cinéma]]
}}


== Films notables ==
== Films notables ==
Listes des films classés par décennie :
Listes des films français classés par décennie :
{{Colonnes|taille=20|
* [[Liste de films français sortis avant 1920]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1920]]
* [[Liste de films français sortis avant 1920|Sortis avant 1920]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1930]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1920|Sortis dans les années 1920]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1940]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1930|Sortis dans les années 1930]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1950]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1940|Sortis dans les années 1940]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1960]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1950|Sortis dans les années 1950]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1970]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1960|Sortis dans les années 1960]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1980]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1970|Sortis dans les années 1970]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1990]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1980|Sortis dans les années 1980]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 2000]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 1990|Sortis dans les années 1990]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 2010]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 2000|Sortis dans les années 2000]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 2020]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 2010|Sortis dans les années 2010]]
* [[:Catégorie:Liste de films français par année|Liste de listes de films français par année]]
* [[Liste de films français sortis dans les années 2020|Sortis dans les années 2020]]
* [[:Catégorie:Liste de films français par année|Catégorie de listes de films français par année]]
* [[Liste des films d'animation français]]
* [[Liste des films d'animation français]]
}}


== Festivals et récompenses ==
== Festivals et récompenses ==

=== Festivals ===
=== Festivals ===
{{Colonnes|taille=35|

* [[Festival de Cannes]]
* [[Festival de Cannes]]
* [[Festival du cinéma américain de Deauville]]
* [[Festival du cinéma américain de Deauville]]
Ligne 342 : Ligne 212 :
* [[Festival cinéma muet et piano parlant d'Anères]]
* [[Festival cinéma muet et piano parlant d'Anères]]
* [[:Catégorie:Festival de films français à l'étranger|Festivals de films français à l'étranger]]
* [[:Catégorie:Festival de films français à l'étranger|Festivals de films français à l'étranger]]
}}


=== Récompenses ===
=== Récompenses ===
{{Colonnes|taille=35|

* [[César du cinéma]]
* [[César du cinéma]]
** [[Grand prix du cinéma français]] (<small>Prédécesseur ''de facto'' du César)</small>
* [[Grand prix du cinéma français]] (<small>Prédécesseur ''de facto'' du César)</small>
* [[Lumières de la presse internationale]]
* [[Lumières de la presse internationale]]
* [[Globes de Cristal]]
* [[Globes de Cristal]]
Ligne 354 : Ligne 225 :
* [[Prix Louis-Delluc]]
* [[Prix Louis-Delluc]]
* [[Prix Jean-Vigo]]
* [[Prix Jean-Vigo]]
}}


== Formations ==
== Formations ==
{{Article détaillé|Études de cinéma en France}}
{{Article détaillé|Études de cinéma en France}}
{{Colonnes|taille=35|
* l'[[École nationale supérieure Louis-Lumière]]
* l'[[École nationale supérieure Louis-Lumière]]
* l'[[École nationale supérieure des beaux-arts]]
* l'[[École nationale supérieure des beaux-arts]]
Ligne 363 : Ligne 236 :
* l'[[École supérieure de réalisation audiovisuelle]]
* l'[[École supérieure de réalisation audiovisuelle]]
* l'[[Institut des hautes études cinématographiques]]
* l'[[Institut des hautes études cinématographiques]]
*[[La Femis]] (École nationale supérieure des métiers de l'image et du son)
* [[La Femis]] (École nationale supérieure des métiers de l'image et du son)
* les [[Gobelins (école)|Gobelins]] (l'École de l'image)
* les [[Gobelins (école)|Gobelins]] (l'École de l'image)
* le Master en scénario, réalisation et production de l'Université de Paris 1 Panthéon - Sorbonne (UFR 04)
* le Master en scénario, réalisation et production de l'Université de Paris 1 Panthéon - Sorbonne (UFR 04)
* l'[[Institut international de l'image et du son]] (1988)
* l'[[Institut international de l'image et du son]] (1988)
}}


== Organismes et associations ==
== Organismes et associations ==
{{Colonnes|taille=35|
* [[Centre national du cinéma et de l'image animée]]
* [[Centre national du cinéma et de l'image animée]]
* [[Cinémathèque française]]
* [[Cinémathèque française]]
Ligne 375 : Ligne 250 :
* [[Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle|Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle]]
* [[Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle|Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle]]
* [[Groupe des Trente]]
* [[Groupe des Trente]]
}}


== Censure et visa d'exploitation ==
== Censure et visa d'exploitation ==
Ligne 381 : Ligne 257 :
Pour être diffusé en France, un film doit obtenir une autorisation administrative délivrée par le [[Ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]]. C'est la [[Commission de classification des œuvres cinématographiques|Commission de classification]] du [[Centre national du cinéma et de l'image animée|CNC]] qui visionne les films et donne ses recommandations pour l'attribution d'un [[visa d'exploitation]] par le ministère.
Pour être diffusé en France, un film doit obtenir une autorisation administrative délivrée par le [[Ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]]. C'est la [[Commission de classification des œuvres cinématographiques|Commission de classification]] du [[Centre national du cinéma et de l'image animée|CNC]] qui visionne les films et donne ses recommandations pour l'attribution d'un [[visa d'exploitation]] par le ministère.


La Commission comprend 28 membres titulaires et 55 suppléants. Elle est présidée par un conseiller d'État nommé par décret du Premier ministre<ref>{{lien web |titre=Soutien à la création cinéma, séries, TV, jeu vidéo / CNC<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.cnc.fr/web/fr/composition-de-la-commission39 |site=cnc.fr |consulté le=09-10-2021}}.</ref>. Les membres sont répartis en 4 collèges : celui des administrations, celui des professionnels du cinéma, celui des experts, celui des jeunes.
La Commission comprend 28 membres titulaires et 55 suppléants. Elle est présidée par un conseiller d'État nommé par décret du Premier ministre<ref>{{lien web |titre=Soutien à la création cinéma, séries, TV, jeu vidéo |url=http://www.cnc.fr/web/fr/composition-de-la-commission39 |site=cnc.fr |consulté le=09-10-2021}}.</ref>. Les membres sont répartis en 4 collèges : celui des administrations, celui des professionnels du cinéma, celui des experts, celui des jeunes.


En {{date-|mars 2011}}, le président est Edmond Honorat (il succède à Emmanuel Glaser en {{date-|février 2011}}) et la présidente suppléante Catherine Ruggeri<ref>http://www.cnc.fr/c/document_library/get_file?uuid=987a69a0-f7d8-4412-a001-85cc561b37e4&groupId=18.</ref>.
En {{date-|mars 2011}}, le président est Edmond Honorat (il succède à Emmanuel Glaser en {{date-|février 2011}}) et la présidente suppléante Catherine Ruggeri<ref>http://www.cnc.fr/c/document_library/get_file?uuid=987a69a0-f7d8-4412-a001-85cc561b37e4&groupId=18.</ref>.
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Si l'objectif est aujourd'hui avant tout la protection des mineurs, le visa d'exploitation a été utilisé à certaines époques pour interdire des films gênant politiquement. Certains films, notamment à l'occasion de la Guerre d'Algérie, furent purement et simplement interdits. Depuis lors, ces interdits ont été levés.
Si l'objectif est aujourd'hui avant tout la protection des mineurs, le visa d'exploitation a été utilisé à certaines époques pour interdire des films gênant politiquement. Certains films, notamment à l'occasion de la Guerre d'Algérie, furent purement et simplement interdits. Depuis lors, ces interdits ont été levés.


La loi du {{Date|30|décembre|1975}}, en créant le classement X, évite en grande partie les interdictions totales, comme celle du film de [[Jacques Rivette]], ''[[Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot|La Religieuse de Diderot]]'', en [[1965]]. Mais ces films sont cependant limités à un circuit de salles particulier et soumis à un régime fiscal désavantageux. En l'absence de définition juridique, la commission d'exploitation considère comme pornographique tout film qui montre explicitement une activité sexuelle ; elle peut cependant nuancer son jugement en fonction des qualités du scénario ou de la réalisation. Cela a par exemple été le cas de ''[[L'Empire des sens]]'' de [[Nagisa Ōshima]] qui a échappé au classement X grâce à ses qualités artistiques.
La loi du {{Date-|30|décembre|1975}}, en créant le classement X, évite en grande partie les interdictions totales, comme celle du film de [[Jacques Rivette]], ''[[Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot|La Religieuse de Diderot]]'', en [[1965]]. Mais ces films sont cependant limités à un circuit de salles particulier et soumis à un régime fiscal désavantageux. En l'absence de définition juridique, la commission d'exploitation considère comme pornographique tout film qui montre explicitement une activité sexuelle ; elle peut cependant nuancer son jugement en fonction des qualités du scénario ou de la réalisation. Cela a par exemple été le cas de ''[[L'Empire des sens]]'' de [[Nagisa Ōshima]] qui a échappé au classement X grâce à ses qualités artistiques.


À la suite de l'affaire ''[[Baise-moi (film)|Baise-moi]]'', le décret du {{Date|12|juillet|2001}} prévoit aussi la possibilité pour le ministre d'interdire un film aux moins de dix-huit ans, sans toutefois l’inscrire sur la liste des films pornographiques ou d’incitation à la violence.
À la suite de l'affaire ''[[Baise-moi (film)|Baise-moi]]'', le décret du {{Date-|12|juillet|2001}} prévoit aussi la possibilité pour le ministre d'interdire un film aux moins de dix-huit ans, sans toutefois l’inscrire sur la liste des films pornographiques ou d’incitation à la violence.


En outre, le [[maire]] peut, en vertu de ses pouvoirs de police administrative générale, interdire la diffusion d'un film sur le territoire de la [[commune (France)|commune]] pour prévenir un trouble à l'ordre public s'il existe des circonstances locales particulières.
En outre, le [[maire]] peut, en vertu de ses pouvoirs de police administrative générale, interdire la diffusion d'un film sur le territoire de la [[commune (France)|commune]] pour prévenir un trouble à l'ordre public s'il existe des circonstances locales particulières.
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Un service sur le site du CNC permet de rechercher les films et de connaître leur classification<ref>{{lien web |titre=Visas et Classification / CNC |url=http://www.cnc.fr/web/fr/rechercher-une-oeuvre |site=cnc.fr |consulté le=09-10-2021}}.</ref>.
Un service sur le site du CNC permet de rechercher les films et de connaître leur classification<ref>{{lien web |titre=Visas et Classification / CNC |url=http://www.cnc.fr/web/fr/rechercher-une-oeuvre |site=cnc.fr |consulté le=09-10-2021}}.</ref>.


== Annexes ==
== Sources et références ==
=== Sources ===
{{Crédit d'auteurs|interne|Histoire du cinéma}}
{{Crédit d'auteurs|interne|Histoire du cinéma français}}
=== Références ===
{{Références nombreuses}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
'''{{Retrait|Ouvrages :}}'''
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Billard|lien auteur1=Pierre Billard (journaliste)|titre=L'âge classique du cinéma français|sous-titre=du cinéma parlant à la Nouvelle Vague|éditeur=Flamarrion|lieu=Paris|année=1995|pages totales=725|isbn=2-08-066138-8}}
* {{Ouvrage|langue=fr-FR|prénom1=Pierre|nom1=Billard|lien auteur1=Pierre Billard (journaliste)|titre=L'âge classique du cinéma français|sous-titre=du cinéma parlant à la Nouvelle Vague|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=1995|lieu=Paris|pages totales=725|format livre={{unité|24|cm}}|isbn=2-08-066138-8|sudoc=003559394|oclc=1023939288|bnf=35750570v|présentation en ligne={{Google Livres|QnRZAAAAMAAJ}}|libellé=1995|consulté le=17 juillet 2023}}.
* {{Grammaire du cinéma}}
* {{Ouvrage|auteur1=Laurent Creton|titre=Histoire économique du cinéma français : Production et financement 1940-1950.|éditeur=CNRS Éditions|date=2004|pages totales=345|isbn=9782271077240|lire en ligne=http://books.openedition.org/editionscnrs/3467|consulté le=13 avril 2022}}
* {{Ouvrage|langue=fr-FR|auteur=[[Jean-Michel Frodon]]|titre=L'Âge moderne du cinéma français|sous-titre=De la Nouvelle Vague à nos jours|éditeur=Flammarion|collection=Histoire du cinéma français|année=1995|lieu=Paris|pages totales=920|format livre={{unité|24|cm}}|isbn=2-08-067112-X|sudoc=00355936X|oclc=1015429040|bnf=357505689|présentation en ligne={{Google Livres|De0KAQAAMAAJ}}|libellé=1995|consulté le=17 juillet 2023}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Elizabeth Ezra|auteur2=Sue Harris|directeur1=oui|directeur2=oui|titre={{Langue|en|texte=France in focus : film and national identity}}|éditeur={{Lien|langue=en|trad=Berg Publishers|fr=Berg Publishers|texte=Berg Publishers}}|année=2000|lieu=Oxford (GB)|pages totales=238|format livre={{unité|24|cm}}|isbn=1-85973-368-9|sudoc=087620588|oclc=45339957|bnf=38858594c|présentation en ligne={{Google Livres|6rFiAAAAMAAJ}}|lire en ligne=https://archive.org/details/franceinfocusfil0000unse/page/n3/mode/2up|accès url=limité|libellé=2000|consulté le=17 juillet 2023}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Michel|nom1=Frodon|lien auteur1=Jean-Michel Frodon|titre=L'Âge moderne du cinéma français|sous-titre=De la Nouvelle Vague à nos jours|éditeur=Flammarion|lieu=Paris|année=1995|pages totales=920|isbn=2-08-067112-X}}
* {{Ouvrage|langue=fr-FR|auteur=[[Jean Cluzel]]|titre=Propos impertinents sur le cinéma français|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année première édition=2003|réimpression=2013|lieu=Paris|pages totales=219|format livre={{unité|22|cm}}|isbn1=2-13-053991-2|isbn2=978-2-13-062431-8|sudoc=075023059|oclc=469415302|bnf=39084618z|présentation en ligne={{Google Livres|bY4aAQAAIAAJ}}|libellé=2003|consulté le=17 juillet 2023}}.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Michel Frodon]]|titre=Le Cinéma français, de la Nouvelle Vague à nos jours|éditeur=[[Cahiers du cinéma]]|lieu=Paris|année=2010|isbn=}}
* {{Ouvrage|langue=fr-FR|auteur1=[[Laurent Creton]]|auteur2=Frédérique Berthet|auteur3={{Lien Wikidata|id=Q33293451}}<!-- Jean-Pierre Bertin-Maghit -->|auteur4=[[François Garçon]]|responsabilité2=coll.|responsabilité3=coll.|responsabilité4=coll.|titre=Histoire économique du cinéma français : Production et financement 1940-1950|éditeur=[[CNRS Éditions]] / Cyberlibris|collection=Cinéma et audiovisuel|année première édition=2004|réimpression=2013|lieu=Paris|pages totales=345|format livre={{unité|24|cm}}|isbn1=2-271-06224-1|isbn2=978-2-2710-7724-0|sudoc=181099578|oclc=892725702|bnf=39189024m|présentation en ligne={{Google Livres|96EKCwAAQBAJ}}|lire en ligne=https://books.openedition.org/editionscnrs/3467|libellé=2004|consulté le=17 juillet 2023}}.
* Jean-Louis Renoux, ''Grand écran'', {{n°|70}}, Gaumont, Neuilly-sur-Seine, 2000.
* {{module biblio/libellé|libellé=2010}} {{Grammaire du cinéma}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Dimitri|nom1=Vezyroglou|titre=Le cinéma|sous-titre=une affaire d'Etat 1945 - 1970|éditeur=[[La Documentation française]]|année=2014|isbn=}}
* {{Ouvrage|langue=fr-FR|auteur=Jean-Michel Frodon|titre=Le Cinéma français, de la [[Nouvelle Vague]] à nos jours|éditeur=[[Cahiers du cinéma]]|année=2010|lieu=Paris|pages totales=1182|format livre={{unité|19|cm}}|isbn=978-2-8664-2603-3|sudoc=148222382|oclc=717651577|bnf=423383537|présentation en ligne={{Google Livres|jjMctwAACAAJ}}|libellé=2010|consulté le=17 juillet 2023}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Philippe|nom1=Pallin|prénom2=Denis|nom2=Zorgniotti|titre=Une histoire du cinéma français|sous-titre=tome 1 - 1930-1939|éditeur=[[Éditions Lettmotif]]|année=2020|isbn=978-2-36716-261-4}}
* {{Ouvrage|langue=fr,en|auteur=Florence Lévy-Hartmann|préface=Jean-François Chaintreau|titre=Une mesure de la diversité des marchés du film en salles et en vidéogrammes en France et en Europe|traduction titre={{Langue|en|texte=An Evaluation of the Diversity of the Film Market for Cinema and Video Recordings in France and in Europe}}|éditeur=Département des études, de la prospective et des statistiques|collection=Culture méthodes {{ISSN|1968-3774}} {{n°|1}}/2011|année première édition=2011|réimpression=2015|lieu=Paris|pages totales=16|isbn=978-2-1113-9797-2|sudoc=189313285|oclc=929716825|présentation en ligne={{Google Livres|MdRDAQAACAAJ}}|lire en ligne=https://books.openedition.org/deps/327|libellé=2011|consulté le=17 juillet 2023}}.
* {{Ouvrage|langue=fr-FR|auteur1={{Lien Wikidata|id=Q28731192}}<!-- Dimitri Vezyroglou -->|auteur2=Laurent Creton|auteur3=Sébastien Denis (1973-)|auteur4=Pauline Gallinari|préface=[[Maryvonne de Saint-Pulgent]]|directeur1=oui|titre=Le cinéma|sous-titre=une affaire d'État, 1945-1970|éditeur=[[La Documentation française]]|collection=Travaux et documents - Comité d'histoire du Ministère de la culture {{ISSN|1272-4947}} {{n°|35}}|année=2014|lieu=Paris|pages totales=283|format livre={{unité|24|cm}}|isbn=978-2-11-009706-4|sudoc=178154792|oclc=879330337|bnf=438024345|présentation en ligne={{Google Livres|e-2PoAEACAAJ}}|libellé=2014|consulté le=17 juillet 2023}}.{{commentaire biblio|Actes des journées d'études du 23 et 24 janvier 2013, tenues à l'[[Institut national d'histoire de l'art]] (INHA), organisées par le Comité d'histoire du [[Ministère de la Culture (France)|Ministère de la culture et de la communication]] et l'[[Université Panthéon-Sorbonne|Université de Paris {{I}}]].}}
* {{Ouvrage|langue=fr-FR|auteur1=Philippe Pallin|auteur2=Denis Zorgniotti|auteur3=Ulysse Lledo|préface=[[Jean-Pierre Jeunet]]|responsabilité3=Coll.|titre=Une histoire du cinéma français : 1930-1939|éditeur={{Lien Wikidata|id=Q117821687}}<!-- LettMotif -->|tome={{I}}|année=2020|lieu=La Madeleine|pages totales=345|format livre={{unité|24|cm}}|isbn=978-2-36716-261-4|sudoc=249125919|oclc=1196079243|bnf=465944870|présentation en ligne={{Google Livres|W6z0DwAAQBAJ}}|lire en ligne={{Google Livres|W6z0DwAAQBAJ|page autre=PP1}}|accès url=limité|libellé=2020|consulté le=17 juillet 2023}}.

'''{{Retrait|Articles :}}'''
* {{Article|langue=fr-FR|auteur=Jean-Marc Vernier|titre volume=Entreprise et communication : dysfonctionnements|titre=Le cinéma français face à son public|éditeur=Éditions de la [[Fondation Maison des sciences de l'homme|MSH]]|périodique={{Lien Wikidata|id=Q15816981}}<!-- Quaderni -->|numéro=20|année=1993|lieu=Paris|pages=5-11|issn=2105-2956|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/quad_0987-1381_1993_num_20_1_1008|libellé=1993|consulté le=<!-- 17 juillet 2023 -->}}.
* {{Article|langue=fr-FR|auteur1=Jean-Louis Renoux|auteur institutionnel=[[Gaumont]]|directeur1=oui|titre=Cinéma français|éditeur=Société d'exploitation cinématographique Colisée|périodique=Grand écran|numéro=70|année=2000|lieu=Neuilly-sur-Seine|sudoc=040264920|bnf=34509691r|issn=1254-5945|libellé=2000|consulté le=17 juillet 2023}}.


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
{{Colonnes|taille=35|
* [[Histoire du cinéma français]]
* [[Histoire du cinéma]]
* [[Cinéma muet]]
* [[Cinéma muet]]
* [[Histoire de l'animation française]], [[Liste des studios d'animation français]], [[:Catégorie:Film d'animation français|Films d'animation français]]
* [[Histoire de l'animation française]], [[Liste des studios d'animation français]], [[:Catégorie:Film d'animation français|Films d'animation français]]
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* {{Lien|langue=en|trad=Vulgar auteurism|fr=Auteurisme vulgaire}}
* {{Lien|langue=en|trad=Vulgar auteurism|fr=Auteurisme vulgaire}}
* [[New French Extremism]]
* [[New French Extremism]]
}}


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [https://books.google.fr/books?id=n_wTAgAAQBAJ&pg=PT77&dq=Creton+Kitsopanidou+DIFFUSION+NUMERIQUE+DU+CINEMA&hl=fr&sa=X&ei=j_e5UtvGN6am0AXUnoBg&ved=0CDMQ6AEwAA#v=onepage&q=Creton%20Kitsopanidou%20DIFFUSION%20NUMERIQUE%20DU%20CINEMA&f=false Laurent Creton, Kira Kitsopanidou (sous la direction de), ''Les salles de cinéma : enjeux, défis et perspectives'', Armand Colin/Recherches, Paris, 2013.]
* [https://books.google.fr/books?id=n_wTAgAAQBAJ&pg=PT77&dq=Creton+Kitsopanidou+DIFFUSION+NUMERIQUE+DU+CINEMA&hl=fr&sa=X&ei=j_e5UtvGN6am0AXUnoBg&ved=0CDMQ6AEwAA#v=onepage&q=Creton%20Kitsopanidou%20DIFFUSION%20NUMERIQUE%20DU%20CINEMA&f=false Laurent Creton, Kira Kitsopanidou (sous la direction de), ''Les salles de cinéma : enjeux, défis et perspectives'', Armand Colin/Recherches, Paris, 2013.]

== Notes et références ==
{{Crédit d'auteurs|interne|Histoire du cinéma}}
{{Crédit d'auteurs|interne|Histoire du cinéma français}}
{{Références}}


{{Palette|Cinéma français|Cinéma en Europe}}
{{Palette|Cinéma français|Cinéma en Europe}}

Version du 12 mai 2024 à 18:25

Le cinéma français occupe une place privilégiée dans l'histoire du cinéma, avec des scientifiques comme Joseph Plateau et Étienne-Jules Marey, des inventeurs de premier rang dont les découvertes ont été fondamentales, et avec des pionniers aussi imaginatifs que Alice Guy-Blaché, Émile Reynaud, Louis Lumière, Georges Méliès et Léon Gaumont. Grâce à des financiers autodidactes de la trempe de Charles Pathé, il a contribué au développement de l'industrie mondiale du cinéma.

Parmi les réalisateurs les plus marquants de l'histoire du cinéma français, on retrouve Jean Renoir, Marcel Carné, François Truffaut et Jean-Luc Godard. D'autres réalisateurs importants comme René Clair, Jean Cocteau, René Clément, Robert Bresson, Alain Resnais, Jacques Demy, Claude Chabrol, Louis Malle, Jean-Pierre Melville, Henri Verneuil, Bertrand Tavernier, Claude Sautet, Eric Rohmer, Agnès Varda, Maurice Pialat, Bertrand Blier, André Téchiné, François Ozon et Christophe Honoré peuvent être cités.

En plus de son propre développement, le cinéma français a permis à de nombreux artistes de l'Europe et du monde entier de s'exprimer. Des réalisateurs célèbres, tels que Krzysztof Kieślowski, Walerian Borowczyk, Andrzej Żuławski, Gaspar Noé, Anatole Litvak, Michael Haneke, Paul Verhoeven, Otar Iosseliani, John Berry ou Roman Polanski sont comptés parmi les réalisateurs importants du cinéma français. Inversement, des réalisateurs du cinéma français, tels que Jean Renoir, Jacques Tourneur, Jean-Jacques Annaud, Jean-Pierre Jeunet, Olivier Dahan, Luc Besson, Francis Veber, Agnès Varda, Julie Delpy ou Claire Denis ont mené de fructueuses carrières internationales.

Histoire

Les inventions successives qui mènent à l'apparition des premiers films ont eu lieu au cours du XIXe siècle, dans plusieurs pays, principalement les États-Unis, la France et l'Italie, mais aussi la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Ce sont bien les films, en tant qu'ouvrages artistiques, qui sont à la base d'un des procédés historiques de leur représentation, les salles de cinéma. Avec son dispositif, public et payant, de projection sur grand écran, Émile Reynaud en 1892, imité par les frères Lumière en 1895, pourrait revendiquer la paternité de ce procédé qui est devenu peu à peu largement minoritaire dans les recettes de l'art du film. En effet, les salles de cinéma représentent aujourd'hui, en termes de marché, environ moins du quart des recettes d'un film, un autre quart est constitué des ventes de droits de diffusion aux chaînes de télévision, les 50 % restants proviennent des ventes en formats domestiques, DVD et Blu-Ray[1].

Des origines au début du parlant

Théâtre optique d'Émile Reynaud

Émile Reynaud.

À la fin du XIXe siècle, pendant les années héroïques des débuts du cinéma, la France fournit plusieurs pionniers importants. Émile Reynaud appelle ses films des pantomimes lumineuses, elles durent de 1 à 5 minutes chacune, mais leur durée de projection peut varier considérablement car l'opérateur a la possibilité d'arrêter sur une image pour donner plus ample information, ou revenir en marche arrière, repartir, revenir, et créer ainsi une succession de courtes scènes supplémentaires plus ou moins improvisées. De 1892 à 1900, les pantomimes lumineuses d'Émile Reynaud seront vues par un demi-million de spectateurs, un très gros succès pour une unique salle.

Le Théâtre optique permet de projeter des images animées. Ce sont les premières projections sur grand écran du cinéma, avant celles des frères Lumière. Le public assiste au déroulement d'une histoire, projetée par Reynaud en personne sur un écran installé dans le « Cabinet fantastique » du musée, plongé dans l'obscurité totale. Les personnages sont dessinés et ils bougent grâce à un mécanisme astucieux. Ce sont les premiers dessins animés du cinéma. Émile Reynaud les appelle des Pantomimes lumineuses.

Frères Lumière

Louis Lumière met au point le cinématographe au cours de l'année (1895), avec l'aide de son ingénieur parisien Jules Carpentier. La même machine permet de prendre des vues photographiques animées, ainsi que les frères Lumière nomment leurs bobineaux (le mot anglais film, qui signifie pellicule, voile, est l'un des apports de Thomas Edison, qui viendra enrichir la langue française[2]).

D'autre part, lors de son voyage à Paris, le père de Louis, Antoine Lumière, avait pu aussi admirer les pantomimes lumineuses d'Émile Reynaud. Des séances payantes auxquelles il avait sans doute assisté, le Musée Grévin se situant à quelques centaines de mètres seulement du lieu où était présenté le Kinétoscope de Thomas Edison et William Kennedy Laurie Dickson. Et là, sa conviction personnelle avait vite été faite : les films d'Edison ouvraient réellement des perspectives commerciales alléchantes, mais pas son procédé de vision individuelle, trop furtif à son avis. Les projections de Reynaud se faisaient sur un écran, devant un public rassemblé coude à coude, qui s'entraînait à rire, plaisanter, commenter et s'émerveiller en assistant aux comédies dessinées par le réalisateur. De retour à Lyon, Antoine avait orienté les recherches de ses fils vers la projection sur grand écran de vues photographiques animées.

Et, le , les frères Lumière déposent le brevet du Cinématographe avant de présenter, le , en projection privée à Paris à la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, la Sortie de l'usine Lumière à Lyon. Après une tournée triomphale en France devant des spectateurs choisis, les frères Lumière se lancent dans la commercialisation de leur invention. Le , la première projection publique et payante des films de Louis Lumière se déroule à Paris dans le salon indien du Grand Café, 14 Boulevard des Capucines.

Débuts

Le succès des projections dans le sous-sol du Grand Café n'est qu'un début. Dès 1896, les frères Lumière entreprennent une gigantesque opération de tournage à travers le monde. Grâce à eux, des opérateurs parcourent les continents, apportant ce spectacle nouveau et étonnant qu'est un photographe actionnant consciencieusement une manivelle pour entraîner sa machine. Gabriel Veyre, Alexandre Promio, Francis Doublier et Félix Mesguich, les opérateurs vedettes, et bien d'autres, partent en train, en voiture, en bateau, emportant avec eux, non seulement leur Cinématographe sur un trépied, mais aussi les produits chimiques nécessaires au développement du négatif, car il faut stabiliser le négatif impressionné dans les délais les plus brefs. Ils développent la nuit (à cette époque, il est plus facile de trouver l'obscurité complète que de nos nuits, envahies actuellement par l'éclairage électrique généralisé). En plein jour, leur souci est de trouver de l'obscurité pour charger la précieuse pellicule dans la caméra. Les caves, les cryptes des églises, tout est bon, même un cercueil qu'un jour un opérateur doit louer pour continuer ses prises de vues. Francis Doublier, envoyé en Espagne pour filmer une corrida, comprend qu'il n'a pas assez de pellicule pour filmer correctement ses différentes phases. Il décide alors de réduire la vitesse de rotation de la caméra. Louis Lumière leur a tous appris qu'il faut tourner la manivelle au rythme de la marche guerrière : le Régiment de Sambre et Meuse, qui produit 16 à 18 images par seconde. Doublier oublie la consigne et tourne à 9 images par seconde, doublant du même coup la durée d'enregistrement de chacun de ses bobineaux de 17 mètres. Lorsqu'il visionne la copie positive en activant la manivelle de l'appareil de projection à la cadence normale, les vues enregistrées défilent en donnant l'impression que tout va plus vite : il vient d'inventer l'accéléré.

En 1896, un prestidigitateur, Georges Méliès, qui pratique déjà la projection de vues photographiques fixes à l'aide d'un couple de lanterne(s) magique(s) dans son théâtre Robert-Houdin, qu'il a racheté, assiste à la première projection publique des frères Lumière et en ressort avec l'idée que la projection de vues animées serait d'un bien meilleur effet et attirerait une nouvelle clientèle. Il se lance dans la production de bobineaux qui sont d'abord de simples répliques des vues photographiques animées des Lumière, puis il découvre un trucage, l'arrêt de caméra, qui lui permet de faire apparaître, disparaître, ou se transformer des personnages ou des objets. Au début du cinéma en France, les films de Méliès font mouche. Comme tous les films de cette époque, ils durent chacun moins d'une minute. L'Homme Orchestre, Le Mélomane, L'Homme à la tête en caoutchouc sont des régals, Le Déshabillage impossible est désopilant. En 1899, Cendrillon est un film déjà long (6 minutes). D'autres copient les tours de magie que permet n'importe quelle caméra. Louis Lumière lui-même confie à des opérateurs habiles qu'il a formés, le soin de « faire du Méliès ». Mais les frères Lumière comprennent vite qu'ils ne sont pas des hommes de scène et admettent volontiers leur incapacité à contrer des « saltimbanques », s'arrêtant définitivement de produire en 1902.

Georges Méliès importe de la photographie des techniques qui deviennent les premiers effets spéciaux du cinéma. La surimpression : la pellicule est rembobinée dans la caméra et repasse une seconde fois dans le couloir de prise de vues où sont impressionnées de nouvelles images sur les premières. Les fondus enchaînés : l'objectif est bouché progressivement avec une soie ou un feutre noirs, la pellicule est rembobinée sur quelques dizaines de photogrammes, la caméra dont l'objectif est obturé par la soie est redémarrée, la soie est progressivement ôtée, débouchant ainsi l'objectif ; les prises de vues se succèdent après un bref mélange des deux.

Georges Méliès importe un trucage mis au point par deux cinéastes de l'équipe de Thomas Edison (pour « décapiter » la reine Marie Stuart dans L'Exécution de Mary, reine des Écossais), qu'il systématise et porte à une complexité inégalée à l'époque : l'arrêt de caméra, qui permet de modifier comme par miracle un objet ou un personnage, ou le faire apparaître ou disparaître comme par enchantement : on arrête la caméra en prenant soin de ne pas la bouger, on change la position des objets ou des acteurs, on reprend la prise de vues ; après développement, on coupe les photogrammes surexposés qui révèlent l'arrêt et le redémarrage de la caméra, et on soude avec de l'acétone.

Georges Méliès met son talent de dessinateur au service des décors de ses films, qu'il peint lui-même, et notamment en exécutant d'habiles « trompe-l'œil », donnant l'illusion de la réalité sur 3 dimensions à des surfaces peintes à plat.

À la charnière du théâtre et du cinéma, l'importance capitale de Georges Méliès dans le cinéma en tant que divertissement populaire, est reconnue aujourd'hui dans le monde entier. D. W. Griffith dit de Méliès : « Je lui dois tout » et Charles Chaplin rajoutera « C'était l'alchimiste de la lumière ». Georges Méliès est décoré de la Légion d'Honneur en 1931. Depuis 1946, le prix Méliès couronne chaque année le meilleur film français ou de coproduction française. Le , la Poste française émet un timbre d'une valeur de 50 centimes à l'effigie de Georges Méliès. Il est retiré de la vente le après avoir été tiré à 5 270 000 exemplaires. En 1978, le documentaire américain Georges Méliès, cinema magician, de Luciano Martinengo et Patrick Montgomery, retrace la carrière du cinéaste. Les recherches de Serge Bromberg aboutissent en 2010 à l'édition d'un coffret de DVD avec 200 films restaurés de Georges Méliès. Le documentaire Le voyage extraordinaire de Serge Bromberg et Éric Lange rétablit en 2011 une copie en couleur du Voyage dans la Lune. Le film Hugo Cabret de Martin Scorsese, adapté du livre de Brian Selznick, L'Invention de Hugo Cabret, est une adaptation libre de la vie de Georges Méliès (incarné par Ben Kingsley). 1995 : le groupe de rock Queen se sert de séquences du Voyage dans la Lune pour leur vidéo-clip de Heaven for everyone. Le clip du groupe de rock The Smashing Pumpkins : Tonight, Tonight lui rend hommage, on y voit notamment un navire appelé le SS Méliès.

Léon Gaumont, un industriel qui vend du matériel et des fournitures pour la photographie, et qui a cru pour un temps au format 60 mm de Georges Demenÿ, offre bientôt un catalogue foisonnant de bobineaux de cinéma 35 mm[3]. Si les industriels ont du mal à faire face aux saltimbanques, qui, eux, formés par le spectacle vivant, connaissent les réactions du public et savent les anticiper dans leurs films, un certain Charles Pathé va réussir dans leur branche, l'industrie du film, alors qu'il a pauvrement commencé en risquant toutes ses économies pour acheter un appareil qui l'a séduit : le phonographe à cylindres de Thomas Edison. « Au début de , il quittait Vincennes dans un char à bancs, pour la foire de Monthéty (Seine-et-Marne). Sa femme tenait des cylindres de cire enfermés dans un carton. S'ils s'étaient brisés, le jeune ménage se fut trouvé ruiné ». Mais ce ne fut pas le cas, le couple gagna en une journée ce qu'il gagnait auparavant en un mois. C'est ainsi que Pathé amasse un bon pécule qu'il risque encore en découvrant cette fois les Kinétoscope Edison contrefaits en Europe. Sa première affaire, où il s'associe avec son frère Émile, faillit les ruiner, mais heureusement Charles n'a pas abandonné l'exploitation du Phonographe d'Edison, du moins la vente des phonographe contrefaits en série par les Anglais. En 1898, un industriel lyonnais lui offre une commandite d'un million de francs. De forain, Charles Pathé se transforme en homme d'affaires. Créée avec Émile, la nouvelle société Pathé Frères devient au début des années 1900 la plus importante société de production de films du monde, plus puissante encore que l’Edison Manufacturing Company ou l’American Mutoscope and Biograph Company. Charles Pathé fait confiance à Ferdinand Zecca, un inconnu dont il avait enregistré la voix.

Alors que Georges Méliès construit en 1897 à Montreuil-sous-Bois le premier studio de cinéma en Europe, un bâtiment vitré de près de 1 200 m2, Pathé entreprend « la production de films joués sur une estrade dressée en plein air sur des tonneaux ». Zecca plagie les films de Méliès, mais aussi les chase films des cinéastes anglais, qui le poussent à quitter parfois son aire de tonneaux pour tourner en extérieurs naturels des poursuites échevelées. Le procédé de l'arrêt de caméra lui est familier autant qu'à Méliès, mais il sait l'utiliser dans un autre but que la recherche du gag.

Apogée du muet

L'époque du muet en France, est traversée par de nombreux courants : l'ère des féeries (Georges Méliès, Segundo de Chomon), celle des films et séries d'art (Charles Le Bargy, Michel Carré, Georges Monca,..), puis vint la mode des films comiques (Max Linder, Jean Durand,..). La France suit enfin la mode des « sérials » (Louis Feuillade, Victorin Jasset,…), avant de voir l'arrivée, à la fin du muet, de l'« avant-garde » cinématographique (Louis Delluc, Abel Gance,…).

« Qualité française »

Pour attirer un grand nombre de spectateurs et se démarquer du cinéma américain, les producteurs français s'appuient sur les stars d'avant-guerre comme Fernandel, Michel Simon, Jean Gabin, Pierre Fresnay, Charles Boyer, Louis Jouvet, Charles Vanel, Gaby Morlay, Micheline Presle, Danielle Darrieux, Michèle Morgan. Les nouvelles stars sont : Gérard Philipe et Henri Vidal qui resteront en haut de l'affiche jusqu'à leur mort, Daniel Gélin, Louis Jourdan, Yves Montand, François Périer, Bourvil, Georges Marchal, Jean Marais, Simone Signoret, Martine Carol, et il faut attendre 1956 et l'arrivée de Brigitte Bardot avec Et Dieu… créa la femme pour qu'émerge une nouvelle grande star française.

Dans l'immédiat après-guerre, le cinéma français rend hommage aux résistants : la Bataille du rail de René Clément sort en 1946 et Jean-Pierre Melville adapte en 1947 le roman de Vercors, le Silence de la mer.

Mais le cinéma français des années 1950 est surtout caractérisé par ce que François Truffaut appelle en 1954 dans son article Une certaine tendance du cinéma français : la qualité française.

Celle-ci est d'abord un cinéma de studio et de scénaristes. Elle est friande d'adaptations littéraires et de films en costumes. Dans cet art du studio et de l'adaptation littéraire, Max Ophüls excelle. Dans le Plaisir, adaptation de nouvelles de Guy de Maupassant, il profite au maximum des possibilités que lui offre le studio. Mais pour Truffaut et la jeune critique française, Ophüls est le cinéaste qui confirme la règle. La qualité française est certes caractérisée par des films souvent très bien scénarisés, notamment par Jean Aurenche et Pierre Bost, mais dont la réalisation est souvent académique (peu de mouvements de caméras et de jeux de lumière, afin de respecter au mieux les exigences dramaturgiques du scénario) : le Diable au corps de Claude Autant-Lara, La Symphonie pastorale de Jean Delannoy, Jeux interdits de René Clément.

À noter toutefois, que la qualité française n'est pas forcément incompatible avec l'avant-garde : les films de Jean Cocteau en témoignent. Et, qui plus est, certains réalisateurs représentatifs de cette qualité française, ont pu ensuite être mis en avant par la Nouvelle Vague (notamment Sacha Guitry).

Nouvelle Vague

Jean-Luc Godard à l'université de Berkeley en 1968.

Le terme apparaît sous la plume de Françoise Giroud dans L'Express du [4], dans une enquête sociologique sur les phénomènes de génération. Il est repris par Pierre Billard en février 1958 dans la revue Cinéma 58. Puis cette expression est attribuée à des films distribués en 1959, principalement ceux présentés au Festival de Cannes, et réalisés par de nouveaux réalisateurs. Le Beau Serge de Claude Chabrol, tourné en hiver 1957-58 à Sardent dans la Creuse, est parfois considéré comme le premier film de la Nouvelle Vague[5],[6], alors que d'autres comme Georges Sadoul la fait débuter dès l'été 1954 à Sète avec La Pointe courte d'Agnès Varda, « le véritable premier film de la Nouvelle Vague »[7]. Une campagne publicitaire du CNC va définitivement effacer le sens sociologique du terme pour l'appliquer plus strictement au cinéma.

Le Coup du berger, un court métrage de Jacques Rivette en 1956 est aussi considéré fondateur, mais le rejet du cinéma français traditionnel remonte en fait à la Libération et à la découverte enthousiaste, au lendemain de la guerre, du cinéma américain[Lequel ?]. La Cinémathèque puis la célèbre « revue à couverture jaune », d'André Bazin, les Cahiers du cinéma, servent d'école aux critiques qui vont bientôt s'emparer de la caméra.

François Truffaut et Claude Jade en avril 1979, avant-première de leur troisième film L'Amour en fuite.

La Nouvelle Vague ne se définit pas seulement par ses techniques cinématographiques révolutionnaires pour l'époque, mais aussi par ceux qui la composent tels François Truffaut, Éric Rohmer, Agnès Varda, Jean Eustache, Jacques Rivette, Claude Chabrol et Jean-Luc Godard, qui constituent le cœur du mouvement. Le mouvement n'est pas le fruit d'une longue recherche sur le cinéma, mais le produit immédiat d'une époque et le fruit de la rencontre de plusieurs jeunes cinéastes. Il s'inscrit dans le contexte historique de l'époque et traduit les mouvements de société : début des Trente Glorieuses, des révoltes étudiantes, guerre d'Algérie, Mouvement de libération des femmes. Le cinéma se fait miroir de l'époque. Ainsi, la saga Antoine Doinel (joué par Jean-Pierre Léaud) suit de près l'évolution de la société, des transformations du modèle familial (Les Quatre Cents Coups), de la jeunesse avec la modernisation des foyers (Antoine et Colette dans L'Amour à 20 ans), l'amour entre Antoine et Christine (Claude Jade) dans Baisers volés, la vie commune de ce petit couple dans Domicile conjugal jusqu'au divorce d'Antoine et Christine (L'Amour en fuite). La Nouvelle Vague ne se limite pas à un nouveau genre cinématographique, mais se fait, par le vent de liberté qu'elle apporte et tout ce qu'elle sait représenter, l'instantané d'une époque.

Après la Nouvelle Vague les années 1970

En 1968, les évènements de mai secouent la France. François Truffaut a déjà organisé des manifestations en février pour protester contre l'éviction de Henri Langlois de la tête de la Cinémathèque française et dédie à Langlois son film en cours de réalisation, Baisers volés. Le Festival de Cannes est interrompu - à l'initiative de Truffaut, Godard et Louis Malle. Pendant des années, Jean-Luc Godard ne travaille plus dans le cinéma commercial. Les films politiques tels que Costa-Gavras Z connaissent le succès. Chabrol poursuit sa vivisection de la bourgeoisie (La Femme infidèle) et Truffaut explore la possibilité d'un bonheur conjugal bourgeois (Domicile conjugal).

Alors que Godard disparaît du cinéma après la Nouvelle Vague, à l'exception de quelques essais, Truffaut et Chabrol restent les réalisateurs de premier plan, dont les aspects artistiques restent également un succès commercial. Les autres réalisateurs des années 1970 dans cet impact sont Bertrand Tavernier, Claude Sautet, Eric Rohmer, Claude Lelouch, Georges Lautner, Jean-Paul Rappeneau, Michel Deville, Yves Boisset, Maurice Pialat, Bertrand Blier, Coline Serreau et André Téchiné. Dans les films de pur divertissement, ce sont Gérard Oury, Édouard Molinaro . Pour les actrices, outre les grandes stars Catherine Deneuve, Annie Girardot et Romy Schneider, on trouve les actrices Anna Karina, Claude Jade, Stéphane Audran, Bernadette Lafont, Miou-Miou, Isabelle Huppert, Nathalie Baye, Isabelle Adjani. Pour les acteurs, outre les stars Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, on trouve Michel Piccoli, Jean Rochefort, Philippe Noiret, Jean-Pierre Cassel, Jean-Pierre Léaud, Jean Yanne, Victor Lanoux. Jean Carmet et Yves Montand et la nouvelle génération avec Gérard Depardieu et Patrick Dewaere, dans le genre de la comédie, outre Louis de Funès qui reste actif, l'acteur et réalisateur Pierre Richard.

Audience contemporaine

« La baisse de la fréquentation débute à partir des années 1960, lorsque les Français s’équipent de téléviseurs. Une deuxième baisse intervient à partir des années 1980 et l’apparition des chaînes privées, des magnétoscopes, etc. Le retournement de tendance intervient à partir de 1992 et de la multiplication des salles dans les zones rurales[8]. »

Au début du XXIe siècle, le cinéma français est le plus prolifique d'Europe, avec par exemple 261 films français (initiative française et coproductions minoritaires) sortis en 2010, 270 sortis en 2012 et de même en 2014, dont la majorité est essentiellement destinée aux chaînes de télévision, premier coproducteur de films de cinéma (260-270 films sur 52 semaines annuelles proposent 5 sorties hebdomadaires en salle, ce que ne peut absorber le parc de salles français, alimenté, voire saturé, bon an mal an à près de 55 % par des films venus du monde entier, et ce qui ne correspond absolument pas aux statistiques de fréquentations des spectateurs tous films et pays confondus, fournies par le CNC (www.cnc.fr/web/fr consulté le ).

La France était en 2013 le deuxième exportateur de films au monde derrière les États-Unis[9] et une étude réalisée en montre l'excellente image dont bénéficie le cinéma français à travers le monde, qui reste le cinéma le plus apprécié après le cinéma américain[9], mais il faut remarquer qu'Unifrance est le plus important vecteur commercial du cinéma français. Des affirmations contraires de la part de cet organisme à but promotionnel seraient inattendues.

Avec 200 millions de billets vendus en 2012, et environ 213 millions attendus en 2015, la France est actuellement le troisième marché du cinéma mondial, que ce soit en termes d'entrées (derrière les États-Unis et l'Inde), ou en termes de revenus (derrière les États-Unis et le Japon). La « Direction des études, des statistiques et de la prospection » du CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée) note cependant dans son rapport du [10], que « La forte reprise de la fréquentation observée en fin d'année n'a pas suffi à compenser la baisse des mois précédents. Sur l'ensemble de l'année 2013, la fréquentation des salles de cinéma diminue de 5,3% ». Le même organisme officiel constate une baisse symptomatique des recettes de films français (40,2 en 2012, 33,3 en 2013) et une augmentation non moins symptomatique des recettes de films américains (42,7 en 2012, 53,9 en 2013), qui ne demeurent pas dans l'hexagone mis à part le pourcentage prélevé par le CNC, qui vient ainsi soutenir la production de cinéma et d'audiovisuel en France. Depuis 2014, les derniers chiffres du CNC sont encourageants et prévoient en France une fréquentation en salle pour l'année 2015 d'environ 213 millions de spectateurs, ce qui, compte tenu de la population française, donne (tous âges confondus) une moyenne annuelle par personne de moins de 4 films vus en salle. Sur les recettes, le CNC précise que 45 % environ de cette fréquentation résultera de films français, 44 % de films américains, et 11 % de films issus d'autres pays.

En 2012, avec 226 millions d'entrées (1409 millions d'euros ou 1902 millions de dollars) dans le monde pour les films français (582 films sortis dans 84 pays), dont 82[11] millions d'entrées en France (520 millions d'euros), soit la quatrième meilleure année depuis 1985, et 144 millions d'entrées hors de France (889 millions d'euros)[12], soit la meilleure année depuis au moins 1994 (depuis qu'uniFrance collecte les données)[13], le cinéma français atteint une part de marché de 2,95 % des entrées en salle à travers le monde et de 4,86 % des recettes générées[14],[15]. Trois films ont tout particulièrement contribué à cette année record : Taken 2, Intouchables et The Artist[16]. Pour comparaison la part de marché des films anglais en 2012 est de 1,8 % en valeur et n'a jamais dépassé 2,8 % (obtenu en 2011) depuis 2002[17]. 1409 millions d'euros auxquels se rajoutent 163,92 millions d'euros de ventes de films français en DVD et Blu-ray (record depuis au moins 2003). En 2012, les films tournés en langue française se classent 4e en nombre d'entrées (145 millions) derrière les films tournés en langue anglaise (plus d'un milliard d'entrées rien qu'aux États-Unis), hindi (? : pas de données précises fiables), chinoise (275 millions en Chine plus quelques millions à l'étranger), et devant les films tournés en langue coréenne (115 millions d'entrées en Corée du Sud plus quelques millions à l'étranger) et japonaise (102 millions d'entrées au Japon plus quelques millions à l'étranger[18],[19], un record depuis 1973 et ses 104 millions d'entrées). Et 2e à l'exportation (c'est-à-dire en dehors des pays de langue maternelle française) après les films en langue anglaise, et largement devant les films en hindi, chinois, japonais, espagnol, coréen, russe, portugais, italien, allemand, arabe, cantonais ou bengali qui s'exportent peu (principalement dans la région environnante).

Selon The Guardian, le cinéma français passe quasiment inaperçu dans le monde anglophone : un trop grand nombre de films français seraient des biographies des icônes de la culture populaire française (films consacrés à Gainsbourg, Claude François, Coco Chanel, Mesrine, Yves Saint Laurent etc.), ce qui limiterait leur rayonnement international[20].

La Chine est en 2017 le premier marché à l'exportation pour le cinéma français avec 15 millions d'entrées, dont 12 pour le film Valérian et la Cité des mille planètes[21].

Infrastructures

En 2012-2013, la France compte plus de 2 000 établissements cinématographiques, totalisant plus de 5 500 salles et d'un million de fauteuils, soit un fauteuil pour 58 habitants[22],[23]. En moyenne, un cinéma français possède 2,8 salles qui chacune compte 193 fauteuils[23]. Les trois villes comptant la plus forte densité en fauteuil par habitant sont Ivry-sur-Seine (un pour 13,2 habitants), La Rochelle et Annecy (moins de 14 habitants par siège)[23]. Les trois départements comptant la plus forte densité de salles sont les Hautes-Alpes (24,8 cinémas pour 100 000 habitants), la Savoie (21,8) et Paris (16,2)[22]. Le Centre national du cinéma indique : « En partie à cause de la surcapacité prévue dans les régions touristiques, le nombre de fauteuils par habitant est souvent plus élevé dans les départements de la moitié sud de la France que dans ceux du nord »[23].

En 2021, le livre Guinness des records a officiellement reconnu L'Eden Théâtre comme le plus ancien cinéma encore en activité, basé à la Ciotat, les frères Lumière y avaient projetés leurs premiers films dès 1889[24].

Milieu de la réalisation

Les femmes ne représentent que 23 % des 2 066 cinéastes ayant réalisé au moins un film français entre 2006 et 2016, chiffre en progression de 4 % pour les films de fictions et de 7 % pour les films documentaires[25]. Le nombre de films d'animation réalisés par une femme sur cette même période est particulièrement faible[25]. Sur la période 2002-2021, 601 femmes ont réalisé au moins un long métrage d'initiative française, contre 1 808 hommes[26]. Aucune femme n'a réalisé de film coûtant plus de 20 millions d'euros sur cette période[25].

Violences sexuelles et sexistes

Le cinéma français a été marqué par plusieurs affaires de violences sexuelles[27]. Au début des années 2000, quatre actrices portent plainte contre le réalisateur Jean-Claude Brisseau. Celui-ci est condamné pour harcèlement sexuel en 2005 et pour agression sexuelle en 2006[28]. En 2018, neuf femmes dénoncent des comportements sexuels inappropriés de la part du cinéaste Luc Besson[29]. En 2019, l'actrice Adèle Haenel dénonce dans Mediapart les attouchements et le harcèlement sexuel dont elle a été victime entre l'âge de 12 et 15 ans par le réalisateur Christophe Ruggia[30]. Lors de la 45eme cérémonie des César, Adèle Haenel et Céline Sciamma quittent la cérémonie pour protester contre l'attribution du César du meilleur réalisateur à Roman Polanski, accusé par 6 femmes d'agression sexuelle[31],[32]. Gérard Depardieu, un des acteurs phares du cinéma français de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle, est mis en cause pour viol depuis 2018 et accusé par 13 femmes de violences sexuelles sur des tournages[33].

Au delà des affaires connues, Marine Turchi affirme dans une enquête en 2019 que les violences sexuelles dans le cinéma français seraient « systémiques »[34].

Exploitation

Exploitation cinématographique en France[35],[36]
Année Nbre
d'établissements
Nbre de
multiplexe (+8 salles)
Nbre
d'écrans actifs
Nbre de
fauteuils
Nbre d'entrées
(millions)
Recette totale
en salle
Part de marché des films
français dans les recettes
2003 2 130 - 5 281 1 073 000 173,46 996,11 M€ 34,9 %
2004 2 100 - 5 276 1 061 669 195,69 1 138,94 M€ 38,4 %
2005 2 076 - 5 273 1 059 264 175,52 1 031,20 M€ 36,5 %
2006 2 063 - 5 283 1 056 868 188,77 1 120,70 M€ 44,6 %
2007 2 054 158 5 315 1 056 072 178,41 1 061,52 M€ 36,5 %
2008 2 068 164 5 389 1 066 593 190,18 1 142,21 M€ 45,4 %
2009 2 065 171 5 469 1 076 984 201,51 1 236,41 M€ 36,8 %
2010 2 046 172 5 464 1 073 681 206,95 1 308,92 M€ 35,8 %
2011 2 032 176 5 466 1 065 803 217,07 1 373,92 M€ 40,9 %
2012 2 029 - 5 502 1 068 903 203,44 1 305,63 M€ 40,3 %
2013 2 026 188 5 588 1 066 840 193,60 1 250,87 M€ 33,8 %
2014 2 020 191 5 653 1 072 407 208,90 1 332,73 M€ 44,5 %
2015 2 033 203 5 741 1 094 703 205,30 1 331,30 M€ 35,5 %
2016 2 044 209 5 842 1 099 526 213,20 1 388,60 M€ 35,8 %
2017 2 046 219 5 913 1 118 916 209,20 1 380,60 M€ 37,4 %
2018 2 040 226 5 982 1 126 162 201,20 1 336,73 M€ 39,3 %
2019 2 045 232 6 114 1 140 999 213,00 1 447,40 M€ 34,8 %
2020 2 041 233 6 127 1 138 530 NC NC 44.9 %

Financement

Le centre national du cinéma et de l'image animée collecte une taxe sur les éditeurs et les distributeurs de services de télévision, une taxe sur les recettes en salle (11 % du prix du billet) ainsi qu'une taxe sur la diffusion en vidéo physique et en ligne de contenus audiovisuels (2 % du prix de vente). Il redistribue ensuite cet argent aux producteurs en fonction de leurs résultats passés et utilise cet argent pour promouvoir les jeunes réalisateurs par le biais de l'« avance sur recettes »[37]. Les aides du CNC représentent en 2011 15 % du budget d’un film en moyenne qui se répartit dans les rémunérations (58 % dont 12,1 % pour les acteurs, 9,4 % pour les scénaristes réalisateurs, 18,7 % pour les techniciens, 5,1 % pour les producteurs, etc.), les frais de tournage (30 % dont 7,6 % pour les décors et costumes) et les frais techniques (12 %)[38].

Par ailleurs, les chaînes de télévision ont l'obligation d'investir dans le cinéma[37]. Depuis 2021, les services de médias audiovisuels à la demande (SMAD) doivent consacrer au moins 20% du chiffre d’affaires qu’ils réalisent en France au financement de la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles européennes ou d’expression originale française. Les plateformes donnent également plus de 5% de leur chiffre d’affaires réalisé en France au CNC[39].

Personnalités notables

Liste de catégories concernant les :

Films notables

Listes des films français classés par décennie :

Festivals et récompenses

Festivals

Récompenses

Formations

Organismes et associations

Censure et visa d'exploitation

Pour être diffusé en France, un film doit obtenir une autorisation administrative délivrée par le ministère de la Culture. C'est la Commission de classification du CNC qui visionne les films et donne ses recommandations pour l'attribution d'un visa d'exploitation par le ministère.

La Commission comprend 28 membres titulaires et 55 suppléants. Elle est présidée par un conseiller d'État nommé par décret du Premier ministre[40]. Les membres sont répartis en 4 collèges : celui des administrations, celui des professionnels du cinéma, celui des experts, celui des jeunes.

En , le président est Edmond Honorat (il succède à Emmanuel Glaser en ) et la présidente suppléante Catherine Ruggeri[41].

Hors interdiction totale, le visa d'exploitation peut être assorti d'un certain nombre de contraintes :

  • interdiction aux moins de douze ans (par exemple pour les films abordant le suicide ou la drogue) ;
  • interdiction aux moins de seize ans (généralement pour des films érotiques ou particulièrement violents) ;
  • classement X pour un film pornographique ou « présentant une succession de scènes de grande violence ».

Si l'objectif est aujourd'hui avant tout la protection des mineurs, le visa d'exploitation a été utilisé à certaines époques pour interdire des films gênant politiquement. Certains films, notamment à l'occasion de la Guerre d'Algérie, furent purement et simplement interdits. Depuis lors, ces interdits ont été levés.

La loi du , en créant le classement X, évite en grande partie les interdictions totales, comme celle du film de Jacques Rivette, La Religieuse de Diderot, en 1965. Mais ces films sont cependant limités à un circuit de salles particulier et soumis à un régime fiscal désavantageux. En l'absence de définition juridique, la commission d'exploitation considère comme pornographique tout film qui montre explicitement une activité sexuelle ; elle peut cependant nuancer son jugement en fonction des qualités du scénario ou de la réalisation. Cela a par exemple été le cas de L'Empire des sens de Nagisa Ōshima qui a échappé au classement X grâce à ses qualités artistiques.

À la suite de l'affaire Baise-moi, le décret du prévoit aussi la possibilité pour le ministre d'interdire un film aux moins de dix-huit ans, sans toutefois l’inscrire sur la liste des films pornographiques ou d’incitation à la violence.

En outre, le maire peut, en vertu de ses pouvoirs de police administrative générale, interdire la diffusion d'un film sur le territoire de la commune pour prévenir un trouble à l'ordre public s'il existe des circonstances locales particulières.

Un service sur le site du CNC permet de rechercher les films et de connaître leur classification[42].

Sources et références

Sources

Références

  1. « Soutien à la création cinéma, séries, TV, jeu vidéo / CNC », sur cnc.fr (consulté le ).
  2. (en) William Kennedy Laurie Dickson et Antonia Dickson (préf. Thomas Edison), History of the Kinetograph, Kinetoscope and Kineto-Phonograph (fac-similé), New York, The Museum of Modern Art, , 55 p. (ISBN 0-87070-038-3)
  3. Yoana Pavlova, « Gaumont et Pathé », dans Jean-Michel Frodon (dir.) et Dina Iordanova (dir.), Cinémas de Paris, Paris, CNRS Éditions, , 365 p. (ISBN 978-2-271-11480-8, présentation en ligne), p. 165–171 [lire en ligne].
  4. « Connaissez-vous le cinéma ? », Le Monde hors-série jeux, 2011, page 79.
  5. « Claude chabrol, ses deux films » (consulté le )
  6. « Claude chabrol », sur Cinémathèque française (consulté le )
  7. (en) Ginette Vincendeau, « La Pointe Courte: How Agnès Varda “Invented” the New Wave »,
  8. Benjamin Bruel, « Comment le cinéma se porte-t-il en France ? », sur lemonde.fr, .
  9. a et b « Enquête sur l'image du cinéma français dans le monde », sur unifrance.org (consulté le ).
  10. « Fréquentation cinématographique / CNC », sur cnc.fr (consulté le ).
  11. « UniFrance Films : Rapport d'activités 2012 », sur unifrance.org (consulté le ).
  12. « Monde - UniFrance », sur unifrance.org (consulté le ).
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Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages :

Articles :

  • [1993] Jean-Marc Vernier, « Le cinéma français face à son public », Quaderni (d) Voir avec Reasonator, Paris, Éditions de la MSH « Entreprise et communication : dysfonctionnements », no 20,‎ , p. 5-11 (ISSN 2105-2956, lire en ligne).
  • [2000] Jean-Louis Renoux (dir.), Gaumont, « Cinéma français », Grand écran, Neuilly-sur-Seine, Société d'exploitation cinématographique Colisée, no 70,‎ (ISSN 1254-5945, BNF 34509691, SUDOC 040264920).

Articles connexes

Liens externes