Aller au contenu

« Élections législatives en France » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Sziklai (discuter | contributions)
→‎Électeurs : lien mis à jour
Maintenance (article renommé)
 
(37 versions intermédiaires par 27 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[Image:Haguenau-Urne 1848.jpg|vignette|redresse|Une urne utilisée en 1848, entreposée au [[musée historique de Haguenau]].]]

Les '''élections législatives en France''' déterminent les représentants siégeant à la [[chambre basse]] du [[Parlement français|Parlement]]. Cette chambre a eu plusieurs dénominations au cours de l'histoire, notamment : [[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée législative]] sous la [[Révolution française|Révolution]], [[Chambre des députés]] sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]], la [[monarchie de Juillet]] et la [[Troisième République (France)|{{IIIe}} République]], puis enfin [[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] sous les [[Quatrième République (France)|{{IVe}}]] et [[Cinquième République (France)|{{Ve}} République]]s.
Les '''élections législatives en France''' déterminent les représentants siégeant à la [[chambre basse]] du [[Parlement français|Parlement]]. Cette chambre a eu plusieurs dénominations au cours de l'histoire, notamment : [[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée législative]] sous la [[Révolution française|Révolution]], [[Chambre des députés]] sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]], la [[monarchie de Juillet]] et la [[Troisième République (France)|{{IIIe}} République]], puis enfin [[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] sous les [[Quatrième République (France)|{{IVe}}]] et [[Cinquième République (France)|{{Ve}} République]]s.


Sous la [[Cinquième République (France)|Cinquième République]], toutes les élections législatives ont eu lieu au [[scrutin uninominal majoritaire]] à deux tours sauf les [[Élections législatives françaises de 1986|élections de 1986]].
Sous la [[Cinquième République (France)|Cinquième République]], toutes les élections législatives ont eu lieu au [[scrutin uninominal majoritaire]] à deux tours sauf les [[Élections législatives françaises de 1986|élections de 1986]].


Les [[Élections législatives françaises de 2017|dernières élections législatives]] ont eu lieu les {{date|11|juin-|2017-}} et {{date|18|juin|2017}}. Les [[Élections législatives françaises de 2022|prochaines élections législatives]] auront lieu en métropole les {{date|12|juin-|2022-}} et {{date|19|juin|2022}} et un jour plus tôt pour les territoires ultramarins<ref>{{Lien web |langue=Fr |titre=Quelles sont les dates des prochaines élections ? |url=https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1939 |site=www.service-public.fr |consulté le=2022-04-13}}</ref>.
Les [[Élections législatives françaises de 2022|dernières élections législatives]] ont eu lieu en métropole les {{date|12|juin-|2022-}} et {{date|19|juin|2022}} et un jour plus tôt pour les territoires ultramarins<ref>{{Lien web|titre=Quelles sont les dates des prochaines élections ? |url=https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1939 |site=www.service-public.fr |consulté le=2022-04-13}}</ref>.


== Mode de scrutin ==
== Mode de scrutin ==
=== Actuel ===
=== Actuel ===
À la différence de l'[[élection présidentielle en France|élection présidentielle]], le mode de scrutin pour les élections législatives n'est pas fixé par la [[Constitution du 4 octobre 1958|Constitution]]. L'[[Article 25 de la Constitution de la Cinquième République française|article 25]] de la constitution précise seulement qu'une [[loi organique]] fixe la durée des pouvoirs de chaque assemblée, le nombre de ses membres, leur indemnité, les conditions d'éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités. Il limite par ailleurs le nombre de députés à 577 depuis la [[Loi constitutionnelle du 23 juillet 2008|révision constitutionnelle de juillet 2008]].
À la différence de l'[[élection présidentielle en France|élection présidentielle]], le mode de scrutin pour les élections législatives n'est pas fixé par la [[Constitution du 4 octobre 1958|Constitution]]. L'[[Article 25 de la Constitution de la Cinquième République française|article 25]] de la constitution précise seulement qu'une [[loi organique]] fixe la durée des pouvoirs de chaque assemblée, le nombre de ses membres, leur indemnité, les conditions d'éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités. Il limite par ailleurs le nombre de députés à 577 depuis la [[Loi constitutionnelle du 23 juillet 2008|révision constitutionnelle de juillet 2008]].


Les modalités du scrutin sont fixées par le [[Code électoral (France)|code électoral]] qui prescrit un [[scrutin uninominal majoritaire à deux tours]] : un député est élu dans chacune des [[Circonscriptions législatives (France)|577 circonscriptions législatives]]. Chaque électeur dispose d'une voix : au premier tour de scrutin, un candidat doit pour être élu recueillir la [[majorité absolue]] des suffrages exprimés représentant au moins 25 % des ''électeurs inscrits'' (et non seulement des suffrages exprimés). Si aucun candidat n'est élu, un second tour a lieu et il est organisé comme suit :
Les modalités du scrutin sont fixées par le [[Code électoral (France)|code électoral]] qui prescrit un [[scrutin uninominal majoritaire à deux tours]] : un député est élu dans chacune des [[Circonscriptions législatives françaises|577 circonscriptions législatives]]. Chaque électeur dispose d'une voix : au premier tour de scrutin, un candidat doit pour être élu recueillir la [[majorité absolue]] des suffrages exprimés représentant au moins 25 % des ''électeurs inscrits'' (et pas seulement des suffrages exprimés). Si aucun candidat n'est élu, un second tour a lieu et il est organisé comme suit :


*se présentent les candidats ayant obtenu un nombre de suffrages égal à au moins 12,5 % des électeurs inscrits<ref>L'article L162 du code électoral précise la règle des 12,5 % d'inscrits nécessaires pour devenir candidat en ballotage [http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006353380&cidTexte=LEGITEXT000006070239&dateTexte=20110305&oldAction=rechCodeArticle Voir l'article L162 sur legifrance.gouv.fr]</ref> s'il y a au moins deux de tels candidats
*se présentent les candidats ayant obtenu un nombre de suffrages égal à au moins 12,5 % des électeurs inscrits<ref>L'article L162 du code électoral précise la règle des 12,5 % d'inscrits nécessaires pour devenir candidat en ballotage [http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006353380&cidTexte=LEGITEXT000006070239&dateTexte=20110305&oldAction=rechCodeArticle Voir l'article L162 sur legifrance.gouv.fr]</ref> s'il y a au moins deux de tels candidats
*sinon, si un seul candidat ou aucun candidat ne remplit cette condition, peuvent se présenter les deux candidats ayant obtenu le plus de voix au premier tour
*sinon, si un seul candidat ou aucun candidat ne remplit cette condition, peuvent se présenter les deux candidats ayant obtenu le plus de voix au premier tour
Au second tour, le candidat obtenant le plus de suffrages exprimés est élu, même s'il ne s'agit pas de la majorité absolue. En cas d'égalité, le candidat le plus âgé est élu<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/elections/les_elections_en_france/modalites-d-elections/modalites-election-france "Les modalités d'élection en France" sur www.interieur.gouv.fr]</ref>.
Au second tour, le candidat obtenant le plus de suffrages exprimés est élu, même s'il ne s'agit pas de la majorité absolue, ce qui signifie qu'un candidat peut-être élu avec moins de 12,5 % des votes des électeurs inscrits, surtout si l'abstention est particulièrement élevée. En cas d'égalité, le candidat le plus âgé est élu<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/elections/les_elections_en_france/modalites-d-elections/modalites-election-france "Les modalités d'élection en France" sur www.interieur.gouv.fr]</ref>.


En même temps que chaque député, et sur le même bulletin de vote, un suppléant est élu dans le but de remplacer le député, si son mandat prend fin dans certaines circonstances.
En même temps que chaque député, et sur le même bulletin de vote, un suppléant est élu dans le but de remplacer le député, si son mandat prend fin dans certaines circonstances.


=== Historique ===
=== Historique ===
{{Voir aussi|Liste des élections législatives françaises (Troisième République)|Liste des élections législatives françaises (Quatrième République)}}
{{Voir aussi|Liste des élections législatives françaises (Troisième République)|Liste des élections législatives françaises (Quatrième République)|Liste des élections législatives françaises (Cinquième République)}}
Depuis l'instauration du [[suffrage universel]] (seulement masculin jusqu'en 1945) pour les élections législatives, celles-ci se sont déroulées selon différents [[mode de scrutin|modes de scrutin]].
Depuis l'instauration du [[suffrage universel]] (seulement masculin jusqu'en 1945) pour les élections législatives, celles-ci se sont déroulées selon différents [[mode de scrutin|modes de scrutin]].


Ligne 194 : Ligne 196 :
|-
|-
|align="center" width="150"|[[Élections législatives françaises de 2022|Élections de 2022]]
|align="center" width="150"|[[Élections législatives françaises de 2022|Élections de 2022]]
|align="center" width="150"|''à venir''
|align="center" width="150"|47,5
|}
|}


Les règles fixant les conditions d'accès des candidats au second tour dans le cadre du scrutin uninominal majoritaire à deux tours ont évolué au fil du temps. À partir de 1958, il faut avoir recueilli au moins {{Unité|5|%}} des suffrages exprimés<ref name="ord_58"/>. Cette disposition, qui avait été prise par [[Ordonnance en droit constitutionnel français|ordonnance]], est introduite en octobre 1964 dans le code électoral à l'article L162<ref>Décret n°64-1086 du 27 octobre 1964 portant révision du code électoral, ''[[Journal officiel de la République française]]'' du 28 octobre 1964.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur1=[[Jean-Louis Pezant]]|auteur2=Jean-Pierre Delannoy|auteur3=Jean-Pierre Camby|langue= |titre=Connaissance de l'Assemblée n° 8 : L'élection des députés|url=https://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/collection/8.asp#P351_45417|date=octobre 1997|site=https://www.assemblee-nationale.fr/|consulté le=23 avril 2021}}.</ref>. La loi du 29 décembre 1966 modifie cet article en fixant le seuil d'accès au second tour à {{Unité|10|%}} du nombre d'électeurs inscrits<ref>Loi n°66-1022 du 29 décembre 1966 modifiant et complétant le code électoral, ''[[Journal officiel de la République française]]'' du 30 décembre 1966.</ref>. Cette disposition est à nouveau modifiée par la loi du 19 juillet 1976 qui augmente le seuil à {{Unité|12,5|%}} du nombre d'électeurs inscrits<ref>Loi 76-665 du 19 juillet 1976, art. {{1er}}, ''[[Journal officiel de la République française]]'' du 20 juillet 1976.</ref>.
Les règles fixant les conditions d'accès des candidats au second tour dans le cadre du scrutin uninominal majoritaire à deux tours ont évolué au fil du temps. À partir de 1958, il faut avoir recueilli au moins {{Unité|5|%}} des suffrages exprimés<ref name="ord_58"/>. Cette disposition, qui avait été prise par [[Ordonnance en droit constitutionnel français|ordonnance]], est introduite en octobre 1964 dans le code électoral à l'article L162<ref>Décret n°64-1086 du 27 octobre 1964 portant révision du code électoral, ''[[Journal officiel de la République française]]'' du 28 octobre 1964.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur1=[[Jean-Louis Pezant]]|auteur2=Jean-Pierre Delannoy|auteur3=Jean-Pierre Camby|titre=Connaissance de l'Assemblée n° 8 : L'élection des députés|url=https://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/collection/8.asp#P351_45417|date=octobre 1997|site=https://www.assemblee-nationale.fr/|consulté le=23 avril 2021}}.</ref>. La loi du 29 décembre 1966 modifie cet article en fixant le seuil d'accès au second tour à {{Unité|10|%}} du nombre d'électeurs inscrits<ref>Loi n°66-1022 du 29 décembre 1966 modifiant et complétant le code électoral, ''[[Journal officiel de la République française]]'' du 30 décembre 1966.</ref>. Cette disposition est à nouveau modifiée par la loi du 19 juillet 1976 qui augmente le seuil à {{Unité|12,5|%}} du nombre d'électeurs inscrits<ref>Loi 76-665 du 19 juillet 1976, art. {{1er}}, ''[[Journal officiel de la République française]]'' du 20 juillet 1976.</ref>.



== Dates du scrutin ==
== Dates du scrutin ==
Le mandat de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] est de cinq ans.
Le mandat de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] est de cinq ans.


La [[loi organique]] 2001-419 du {{date-|15 mai 2001}} fixe au {{3e|mardi}} du mois de juin la fin des pouvoirs de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]], cinq ans après son élection<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000006353288/2001-05-16 Art LO121 du Code électoral], legifrance.gouv.fr</ref>. Cette loi a allongé le mandat de la [[XIe législature de la Cinquième République française|{{XIe}} législature]] afin que les [[Élections législatives de 2002|élections législatives]] aient lieu après l'[[Élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle]].
La [[loi organique]] 2001-419 du {{date-|15 mai 2001}} fixe au {{3e|mardi}} du mois de juin la fin des pouvoirs de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]], cinq ans après son élection<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000006353288/2001-05-16 Art LO121 du Code électoral], legifrance.gouv.fr</ref>. Cette loi a allongé le mandat de la [[XIe législature de la Cinquième République française|{{XIe|législature}}]] afin que les [[Élections législatives de 2002|élections législatives]] aient lieu après l'[[Élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle]].


Comme le mandat présidentiel a également été fixé à [[Quinquennat (politique)|cinq ans]] en [[Référendum sur le quinquennat présidentiel|2000]], les élections législatives ont lieu tous les cinq ans quelques semaines après l'élection présidentielle. Ce changement de calendrier permet au président nouvellement élu ou réélu de disposer d'une [[Majorité présidentielle|majorité]] à l'Assemblée nationale et de diminuer les risques d'une [[Cohabitation (politique)|cohabitation]]. Néanmoins, plusieurs évènements peuvent modifier ce rapprochement électoral, notamment lors d'une démission ou d'un décès du [[Président de la République française|Président de la République]] et également lors de la [[Dissolution parlementaire (France)|dissolution de l'Assemblée nationale]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le quinquennat |url=https://www.vie-publique.fr/fiches/19599-le-quinquennat |site=Vie publique.fr |consulté le=2021-08-12}}</ref>.
Comme le mandat présidentiel a également été fixé à [[Quinquennat présidentiel en France|cinq ans]] en [[Référendum sur le quinquennat présidentiel|2000]], les élections législatives ont lieu tous les cinq ans quelques semaines après l'élection présidentielle. Ce changement de calendrier permet au président nouvellement élu ou réélu de disposer d'une [[Majorité présidentielle|majorité]] à l'Assemblée nationale et de diminuer les risques d'une [[Cohabitation (politique)|cohabitation]], le [[fait majoritaire]]. Néanmoins, plusieurs évènements peuvent modifier ce rapprochement électoral, notamment lors d'une démission ou d'un décès du [[Président de la République française|Président de la République]] et également lors de la [[Dissolution parlementaire (France)|dissolution de l'Assemblée nationale]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le quinquennat |url=https://www.vie-publique.fr/fiches/19599-le-quinquennat |site=Vie publique.fr |consulté le=2021-08-12}}</ref>.


Les élections doivent se tenir dans les soixante jours qui précèdent l'expiration des pouvoirs de l'Assemblée sortante<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000006353288/2001-05-16 Art LO122 du Code électoral], legifrance.gouv.fr</ref>. La date exacte du scrutin est fixée par le [[Gouvernement français|gouvernement]].
Les élections doivent se tenir dans les soixante jours qui précèdent l'expiration des pouvoirs de l'Assemblée sortante<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000006353288/2001-05-16 Art LO122 du Code électoral], legifrance.gouv.fr</ref>. La date exacte du scrutin est fixée par le [[Gouvernement français|gouvernement]].

Durant une législature, sauf durant sa dernière année, si un député démissionne {{incise|le plus souvent pour le cumul des mandats ou par nomination au gouvernement}} ou que le scrutin est invalidé par le [[Conseil constitutionnel (France)|conseil constitutionnel]], une [[Élection législative française partielle|élection législative partielle]] est organisée afin de remplacer le siège.

== Les circonscriptions ==
Le dernier [[Circonscriptions législatives françaises|découpage législatif]] (le {{12e}}) date de 2009. Il est voté en 2010 et appliqué depuis les élections législatives de 2012. Mais les circonscriptions sont constituées de cantons (plusieurs communes) et parfois d'une partie d'une commune. Le découpage des cantons a été modifié par des [[Redécoupage cantonal de 2014 en France|lois votées en 2013]] pour les élections départementales de 2015 (président du conseil général). {{Pas clair|Il y a donc un redécoupage des circonscriptions indirecte implicite par redécoupage des cantons}}. De plus, certaines circonscriptions qui sont peu peuplées (DOM, COM, TAAF) ne permettent pas un découpage pour atteindre {{Nombre|120000|habitants}} par circonscription ou député.

Il y a en tout 577 circonscriptions réparties de la sorte :
* [[France métropolitaine]] : 539 ;
* [[Départements d'outre-mer]] : 19 ;
* [[Collectivités d'outre-mer]] : 8 ;
* [[Français établis hors de France]] : 11.

Pour des raisons organisationnelles, ce sont d'abord les électeurs français de l'étranger qui votent, puis les électeurs des territoires d'outre-mer ou ultramarins et enfin les électeurs de la métropole.


== Électeurs ==
== Électeurs ==
Ligne 220 : Ligne 234 :
Pour se présenter, un candidat doit être électeur<ref>[http://legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000023882645&cidTexte=LEGITEXT000006070239&categorieLien=id&dateTexte=20120503 Modification du code électoral du 14 avril 2011]</ref>{{,}}<ref>[http://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl10-209.html#objet_texte_complet Loi organique relative à l'élection des députés et sénateurs], sur le site du Sénat</ref>. Il n'est pas obligé de se présenter dans la circonscription où il est inscrit mais il est en revanche interdit de se présenter dans plusieurs circonscriptions (ce qui était autorisé sous la {{IIIe}} République jusqu'à une loi de 1889 à la suite du parcours de [[Georges Boulanger]]). L'inscription sur les listes électorales n'est pas une obligation, seule la qualité d'électeur l'est.
Pour se présenter, un candidat doit être électeur<ref>[http://legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000023882645&cidTexte=LEGITEXT000006070239&categorieLien=id&dateTexte=20120503 Modification du code électoral du 14 avril 2011]</ref>{{,}}<ref>[http://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl10-209.html#objet_texte_complet Loi organique relative à l'élection des députés et sénateurs], sur le site du Sénat</ref>. Il n'est pas obligé de se présenter dans la circonscription où il est inscrit mais il est en revanche interdit de se présenter dans plusieurs circonscriptions (ce qui était autorisé sous la {{IIIe}} République jusqu'à une loi de 1889 à la suite du parcours de [[Georges Boulanger]]). L'inscription sur les listes électorales n'est pas une obligation, seule la qualité d'électeur l'est.


Le cumul du mandat de député avec certains autres mandats est interdit. Ainsi, un député ne peut être :
Le [[Cumul des mandats en France|cumul du mandat]] de député avec certains autres mandats est interdit. Ainsi, un député ne peut être :
* [[Sénat (France)|sénateur]] ;
* [[Sénat (France)|sénateur]] ;
* [[Parlement européen|député européen]].
* [[Parlement européen|député européen]].
Ligne 232 : Ligne 246 :
* président ou membre du bureau de l'[[Assemblée des Français de l'étranger]] et de vice-président de conseil consulaire.
* président ou membre du bureau de l'[[Assemblée des Français de l'étranger]] et de vice-président de conseil consulaire.


Enfin, un député ne peut pas être ministre : si un député est nommé au [[Gouvernement français|gouvernement]], il est provisoirement remplacé par son suppléant.
Enfin, un député ne peut pas être ministre : si un député est nommé au [[Gouvernement français|gouvernement]], il est remplacé par son suppléant pendant la durée de ses fonctions gouvernementales.


== Financement des partis ==
== Financement des partis ==
Une partie du financement public des partis politiques est déterminée par les résultats des élections législatives<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=6C938C200DEF4D895E7E62B7951FB13A.tpdjo13v_1?cidTexte=LEGITEXT000006069061#LEGIARTI000006355303 Articles 8 et 9 de la loi n° 88-227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique]</ref>. Chaque parti ayant présenté des candidats ayant obtenu chacun au moins 1 % des suffrages exprimés dans au moins cinquante circonscriptions se voit attribuer une fraction de l'aide publique prévue, au prorata du nombre de suffrages de ses candidats. Des dispositions particulières sont applicables pour les partis des collectivités d'outre-mer. Ce financement est modulé par l'application de la parité (proportion d'hommes et de femmes présentés aux élections législatives), conformément à la loi n°88-227 du {{date-|11 mars 1988}} relative à la transparence financière de la vie politique<ref>Voir la Loi n°88-227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique [http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000321646&dateTexte= sur Légifrance].</ref> modifiée par la loi n°2000-493 du {{date-|6 juin 2000}}<ref>Voir la Loi n°2000-493 du 6 juin 2000 tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives [http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000400185 sur Légifrance].</ref>. Une autre partie de l'aide publique est attribuée aux partis proportionnellement au nombre de députés et sénateurs qui y sont inscrits ou rattachés. Lors de la législature 2007-2012, chaque suffrage rapportait environ 1,70 euro par an et chaque parlementaire environ {{unité|44000|euros}} par an<ref>http://www.senat.fr/role/fiche/financ_vie_pol.html</ref>.
Une partie du financement public des partis politiques est déterminée par les résultats des élections législatives<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=6C938C200DEF4D895E7E62B7951FB13A.tpdjo13v_1?cidTexte=LEGITEXT000006069061#LEGIARTI000006355303 Articles 8 et 9 de la loi n° 88-227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique]</ref>. Chaque parti ayant présenté des candidats ayant obtenu chacun au moins 1 % des suffrages exprimés dans au moins cinquante circonscriptions se voit attribuer une fraction de l'aide publique prévue, au prorata du nombre de suffrages de ses candidats. Des dispositions particulières sont applicables pour les partis des collectivités d'outre-mer. Ce financement est modulé par l'application de la parité (proportion d'hommes et de femmes présentés aux élections législatives), conformément à la loi n°88-227 du {{date-|11 mars 1988}} relative à la transparence financière de la vie politique<ref>Voir la Loi n°88-227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique [http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000321646&dateTexte= sur Légifrance].</ref> modifiée par la loi n°2000-493 du {{date-|6 juin 2000}}<ref>Voir la Loi n°2000-493 du 6 juin 2000 tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives [http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000400185 sur Légifrance].</ref>. Une autre partie de l'aide publique est attribuée aux partis proportionnellement au nombre de députés et sénateurs qui y sont inscrits ou rattachés. Lors de la législature 2007-2012, chaque suffrage rapportait environ 1,70 euro par an et chaque parlementaire environ {{unité|44000|euros}} par an<ref>{{lien web |titre=Le régime de financement de la vie politique |url=http://www.senat.fr/role/fiche/financ_vie_pol.html |site=[[Sénat (France)|senat.fr]] |consulté le=29-05-2023}}.</ref>.


== Majorité parlementaire ==
== Majorité parlementaire ==
Ligne 241 : Ligne 255 :


=== Conséquences sur la direction du pays ===
=== Conséquences sur la direction du pays ===
La [[Constitution française du 4 octobre 1958|Constitution]] voulue par le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] visait à renforcer les prérogatives du chef de l'État et du gouvernement au détriment du [[Parlement français|Parlement]]. Au cours de la {{Ve}} République, la hiérarchisation au profit du président élu au suffrage universel et non en faveur du chef du gouvernement responsable devant le Parlement, a montré qu'il n'existait pas toujours de réelle prééminence, en particulier lors des périodes de cohabitation<ref>Jean Massot, ''Chef de l'État et chef du Gouvernement : la dyarchie hiérarchisée'', [[Documentation française]], 2008, 223 {{p.}}.</ref>. Le « phénomène majoritaire » de l'Assemblée nationale est une des clefs de voûte du système institutionnel. En 1958, [[Michel Debré]] l'évoquait en s'exclamant : {{citation|Ah ! si nous avions la possibilité de faire surgir demain une majorité nette et constante<ref>[[Michel Debré]], « L'exercice du pouvoir », discours devant le [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]], 27 août 1958, [http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/michel-debre/micheldebr%C3%A9_discoursconseild'etat_270859.asp lire en ligne].</ref>.}}. Paradoxalement, malgré la volonté initiale de supprimer le « régime des partis », la {{Ve}} République a renforcé, législature après législature, un système partisan fondé sur les grands [[Groupe parlementaire|groupes parlementaires]]<ref>[[Didier Maus]], « La Constitution jugée par sa pratique. Réflexions pour un bilan. », ''Revue française de science politique'', {{34e|année}}, {{n°}}4-5, 1984. {{pp.}} 875-909.</ref>. Ainsi, et même si la décision appartient au seul chef de l'État, tous les [[Premier ministre français|premiers ministres]] sont nommés en fonction de la majorité qui se dégage à l'Assemblée nationale à l'issue des élections législatives, rappelant, sans pour autant que ce mécanisme soit formalisé par la Constitution, les [[Régime parlementaire|régimes parlementaires étrangers]] qui portent systématiquement à la tête du gouvernement le chef de la coalition victorieuse aux élections.
La [[Constitution française du 4 octobre 1958|Constitution]] voulue par le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] visait à renforcer les prérogatives du chef de l'État et du gouvernement au détriment du [[Parlement français|Parlement]]. Au cours de la {{Ve}} République, la hiérarchisation au profit du président élu au suffrage universel et non en faveur du chef du gouvernement responsable devant le Parlement, a montré qu'il n'existait pas toujours de réelle prééminence, en particulier lors des périodes de cohabitation<ref>Jean Massot, ''Chef de l'État et chef du Gouvernement : la dyarchie hiérarchisée'', [[Documentation française]], 2008, 223 {{p.}}.</ref>. Le « [[fait majoritaire|phénomène majoritaire]] » de l'Assemblée nationale est une des clefs de voûte du système institutionnel. En 1958, [[Michel Debré]] l'évoquait en s'exclamant : {{citation|Ah ! si nous avions la possibilité de faire surgir demain une majorité nette et constante<ref>[[Michel Debré]], « L'exercice du pouvoir », discours devant le [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]], 27 août 1958, [http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/michel-debre/micheldebr%C3%A9_discoursconseild'etat_270859.asp lire en ligne].</ref>.}}. Paradoxalement, malgré la volonté initiale de supprimer le « régime des partis », la {{Ve}} République a renforcé, législature après législature, un système partisan fondé sur les grands [[Groupe parlementaire|groupes parlementaires]]<ref>[[Didier Maus]], « La Constitution jugée par sa pratique. Réflexions pour un bilan. », ''Revue française de science politique'', {{34e|année}}, {{n°}}4-5, 1984. {{pp.}} 875-909.</ref>. Ainsi, et même si la décision appartient au seul chef de l'État, tous les [[Premier ministre français|premiers ministres]] sont nommés en fonction de la majorité qui se dégage à l'Assemblée nationale à l'issue des élections législatives, rappelant, sans pour autant que ce mécanisme soit formalisé par la Constitution, les [[Régime parlementaire|régimes parlementaires étrangers]] qui portent systématiquement à la tête du gouvernement le chef de la coalition victorieuse aux élections.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
Ligne 254 : Ligne 268 :
* [[Assemblée nationale (France)]]
* [[Assemblée nationale (France)]]
* [[Composition de l'Assemblée nationale française par législature]]
* [[Composition de l'Assemblée nationale française par législature]]
* [[Empêchement (droit constitutionnel français)#Les ministres battus aux élections législatives|Démission des ministres battus aux élections législatives]]
* [[Empêchement (droit constitutionnel français)#Ministres battus aux élections législatives|Démission des ministres battus aux élections législatives]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===

Dernière version du 12 mai 2024 à 19:31

Une urne utilisée en 1848, entreposée au musée historique de Haguenau.

Les élections législatives en France déterminent les représentants siégeant à la chambre basse du Parlement. Cette chambre a eu plusieurs dénominations au cours de l'histoire, notamment : Assemblée législative sous la Révolution, Chambre des députés sous la Restauration, la monarchie de Juillet et la IIIe République, puis enfin Assemblée nationale sous les IVe et Ve Républiques.

Sous la Cinquième République, toutes les élections législatives ont eu lieu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours sauf les élections de 1986.

Les dernières élections législatives ont eu lieu en métropole les et et un jour plus tôt pour les territoires ultramarins[1].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Actuel[modifier | modifier le code]

À la différence de l'élection présidentielle, le mode de scrutin pour les élections législatives n'est pas fixé par la Constitution. L'article 25 de la constitution précise seulement qu'une loi organique fixe la durée des pouvoirs de chaque assemblée, le nombre de ses membres, leur indemnité, les conditions d'éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités. Il limite par ailleurs le nombre de députés à 577 depuis la révision constitutionnelle de juillet 2008.

Les modalités du scrutin sont fixées par le code électoral qui prescrit un scrutin uninominal majoritaire à deux tours : un député est élu dans chacune des 577 circonscriptions législatives. Chaque électeur dispose d'une voix : au premier tour de scrutin, un candidat doit pour être élu recueillir la majorité absolue des suffrages exprimés représentant au moins 25 % des électeurs inscrits (et pas seulement des suffrages exprimés). Si aucun candidat n'est élu, un second tour a lieu et il est organisé comme suit :

  • se présentent les candidats ayant obtenu un nombre de suffrages égal à au moins 12,5 % des électeurs inscrits[2] s'il y a au moins deux de tels candidats
  • sinon, si un seul candidat ou aucun candidat ne remplit cette condition, peuvent se présenter les deux candidats ayant obtenu le plus de voix au premier tour

Au second tour, le candidat obtenant le plus de suffrages exprimés est élu, même s'il ne s'agit pas de la majorité absolue, ce qui signifie qu'un candidat peut-être élu avec moins de 12,5 % des votes des électeurs inscrits, surtout si l'abstention est particulièrement élevée. En cas d'égalité, le candidat le plus âgé est élu[3].

En même temps que chaque député, et sur le même bulletin de vote, un suppléant est élu dans le but de remplacer le député, si son mandat prend fin dans certaines circonstances.

Historique[modifier | modifier le code]

Depuis l'instauration du suffrage universel (seulement masculin jusqu'en 1945) pour les élections législatives, celles-ci se sont déroulées selon différents modes de scrutin.

Date Mode de scrutin Participation électorale au premier tour (en %)
Seconde République
Élections de 1848 Scrutin de liste majoritaire à un tour départemental
(Décret du )
83,4
Élections de 1849 Scrutin de liste majoritaire à un tour départemental
(Loi électorale du )
68,1
Élections de 1852 Scrutin uninominal majoritaire à deux tours par arrondissement
(Décret organique du )
63,3
Second Empire
Élections de 1857 Scrutin uninominal majoritaire à deux tours par arrondissement
(Décret organique du )
64,5
Élections de 1863 72,7
Élections de 1869 78,0
Troisième République
Élections de 1871 Scrutin de liste majoritaire à un tour départemental
(Selon les dispositions de la loi du )
inconnue
Élections de 1876 Scrutin uninominal majoritaire à deux tours par arrondissements
(Loi organique du 30 novembre 1875)
75,9
Élections de 1877 81,3
Élections de 1881 70,6
Élections de 1885 Scrutin de liste majoritaire à deux tours départemental
(Loi du 16 juin 1885)
70,4
Élections de 1889 Scrutin uninominal majoritaire à deux tours par arrondissements
(Loi du 13 février 1889)
76,6
Élections de 1893 71,1
Élections de 1898 75,2
Élections de 1902 76,1
Élections de 1906 77,7
Élections de 1910 75,9
Élections de 1914 74,6
Élections de 1919 Système mixte (Loi du 12 juillet 1919)
L'électeur vote pour un candidat membre d'une liste départementale.
Sont élus ceux ayant obtenu la majorité absolue.
Les sièges non pourvus sont répartis au quotient entre les différentes listes.
Les sièges restants sont attribués à la liste arrivée en tête.
70,2
Élections de 1924 80,5
Élections de 1928 Scrutin uninominal majoritaire à deux tours par arrondissements
(Loi du 21 juillet 1927)
81,9
Élections de 1932 81,6
Élections de 1936 84,5
Quatrième République
Élections de 1945 Représentation proportionnelle départementale
(Ordonnance du )
77,8
Élections de juin 1946 81,8
Élections de nov. 1946 Représentation proportionnelle départementale
(Loi du )
78,1
Élections de 1951 Système mixte
Même système modifié par la loi des apparentements.
80,1
Élections de 1956 82,8
Cinquième République
Élections de 1958 Scrutin uninominal majoritaire à deux tours par circonscription
(Ordonnance du [4])
77,1
Élections de 1962 68,7
Élections de 1967 80,9
Élections de 1968 80,0
Élections de 1973 81,2
Élections de 1978 82,8
Élections de 1981 70,7
Élections de 1986 Représentation proportionnelle départementale
Seuil départemental de 5 % (Loi du [5])
78,5
Élections de 1988 Scrutin uninominal majoritaire à deux tours par circonscription
(Loi du [6], modifiée notamment par
le redécoupage des circonscriptions législatives françaises de 2010)
65,7
Élections de 1993 68,9
Élections de 1997 67,9
Élections de 2002 64,4
Élections de 2007 60,4
Élections de 2012 57,2
Élections de 2017 48,7
Élections de 2022 47,5

Les règles fixant les conditions d'accès des candidats au second tour dans le cadre du scrutin uninominal majoritaire à deux tours ont évolué au fil du temps. À partir de 1958, il faut avoir recueilli au moins 5 % des suffrages exprimés[4]. Cette disposition, qui avait été prise par ordonnance, est introduite en octobre 1964 dans le code électoral à l'article L162[7],[8]. La loi du 29 décembre 1966 modifie cet article en fixant le seuil d'accès au second tour à 10 % du nombre d'électeurs inscrits[9]. Cette disposition est à nouveau modifiée par la loi du 19 juillet 1976 qui augmente le seuil à 12,5 % du nombre d'électeurs inscrits[10].

Dates du scrutin[modifier | modifier le code]

Le mandat de l'Assemblée nationale est de cinq ans.

La loi organique 2001-419 du fixe au 3e mardi du mois de juin la fin des pouvoirs de l'Assemblée nationale, cinq ans après son élection[11]. Cette loi a allongé le mandat de la XIe législature afin que les élections législatives aient lieu après l'élection présidentielle.

Comme le mandat présidentiel a également été fixé à cinq ans en 2000, les élections législatives ont lieu tous les cinq ans quelques semaines après l'élection présidentielle. Ce changement de calendrier permet au président nouvellement élu ou réélu de disposer d'une majorité à l'Assemblée nationale et de diminuer les risques d'une cohabitation, le fait majoritaire. Néanmoins, plusieurs évènements peuvent modifier ce rapprochement électoral, notamment lors d'une démission ou d'un décès du Président de la République et également lors de la dissolution de l'Assemblée nationale[12].

Les élections doivent se tenir dans les soixante jours qui précèdent l'expiration des pouvoirs de l'Assemblée sortante[13]. La date exacte du scrutin est fixée par le gouvernement.

Durant une législature, sauf durant sa dernière année, si un député démissionne — le plus souvent pour le cumul des mandats ou par nomination au gouvernement — ou que le scrutin est invalidé par le conseil constitutionnel, une élection législative partielle est organisée afin de remplacer le siège.

Les circonscriptions[modifier | modifier le code]

Le dernier découpage législatif (le 12e) date de 2009. Il est voté en 2010 et appliqué depuis les élections législatives de 2012. Mais les circonscriptions sont constituées de cantons (plusieurs communes) et parfois d'une partie d'une commune. Le découpage des cantons a été modifié par des lois votées en 2013 pour les élections départementales de 2015 (président du conseil général). Il y a donc un redécoupage des circonscriptions indirecte implicite par redécoupage des cantons[pas clair]. De plus, certaines circonscriptions qui sont peu peuplées (DOM, COM, TAAF) ne permettent pas un découpage pour atteindre 120 000 habitants par circonscription ou député.

Il y a en tout 577 circonscriptions réparties de la sorte :

Pour des raisons organisationnelles, ce sont d'abord les électeurs français de l'étranger qui votent, puis les électeurs des territoires d'outre-mer ou ultramarins et enfin les électeurs de la métropole.

Électeurs[modifier | modifier le code]

Le scrutin législatif est ouvert à tous les électeurs des scrutins nationaux inscrits sur les listes électorales, c’est-à-dire à toute personne :

  • âgée de 18 ans au moins à la date du premier tour
  • n'étant pas déchue de ses droits civiques
  • de nationalité française
  • jouissant de ses droits civils et politiques
  • inscrite sur une liste électorale[14].

Candidats[modifier | modifier le code]

Pour se présenter, un candidat doit être électeur[15],[16]. Il n'est pas obligé de se présenter dans la circonscription où il est inscrit mais il est en revanche interdit de se présenter dans plusieurs circonscriptions (ce qui était autorisé sous la IIIe République jusqu'à une loi de 1889 à la suite du parcours de Georges Boulanger). L'inscription sur les listes électorales n'est pas une obligation, seule la qualité d'électeur l'est.

Le cumul du mandat de député avec certains autres mandats est interdit. Ainsi, un député ne peut être :

De manière générale, il est interdit d'exercer plus de deux mandats électifs simultanément (sauf un mandat municipal d'une commune de moins de 3500 habitants).

En outre, le cumul de la fonction de député sera interdit à compter des élections de 2017 avec les fonctions de[17] :

Enfin, un député ne peut pas être ministre : si un député est nommé au gouvernement, il est remplacé par son suppléant pendant la durée de ses fonctions gouvernementales.

Financement des partis[modifier | modifier le code]

Une partie du financement public des partis politiques est déterminée par les résultats des élections législatives[18]. Chaque parti ayant présenté des candidats ayant obtenu chacun au moins 1 % des suffrages exprimés dans au moins cinquante circonscriptions se voit attribuer une fraction de l'aide publique prévue, au prorata du nombre de suffrages de ses candidats. Des dispositions particulières sont applicables pour les partis des collectivités d'outre-mer. Ce financement est modulé par l'application de la parité (proportion d'hommes et de femmes présentés aux élections législatives), conformément à la loi n°88-227 du relative à la transparence financière de la vie politique[19] modifiée par la loi n°2000-493 du [20]. Une autre partie de l'aide publique est attribuée aux partis proportionnellement au nombre de députés et sénateurs qui y sont inscrits ou rattachés. Lors de la législature 2007-2012, chaque suffrage rapportait environ 1,70 euro par an et chaque parlementaire environ 44 000 euros par an[21].

Majorité parlementaire[modifier | modifier le code]

Sous la Ve République, toutes les élections législatives ont eu lieu selon le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours, sauf celle de 1986 qui eut lieu à la proportionnelle au scrutin de liste. Neuf ont résulté de la fin d'une législature, les cinq autres d'une dissolution de l'Assemblée nationale par décret du président de la République.

Conséquences sur la direction du pays[modifier | modifier le code]

La Constitution voulue par le général de Gaulle visait à renforcer les prérogatives du chef de l'État et du gouvernement au détriment du Parlement. Au cours de la Ve République, la hiérarchisation au profit du président élu au suffrage universel et non en faveur du chef du gouvernement responsable devant le Parlement, a montré qu'il n'existait pas toujours de réelle prééminence, en particulier lors des périodes de cohabitation[22]. Le « phénomène majoritaire » de l'Assemblée nationale est une des clefs de voûte du système institutionnel. En 1958, Michel Debré l'évoquait en s'exclamant : « Ah ! si nous avions la possibilité de faire surgir demain une majorité nette et constante[23]. ». Paradoxalement, malgré la volonté initiale de supprimer le « régime des partis », la Ve République a renforcé, législature après législature, un système partisan fondé sur les grands groupes parlementaires[24]. Ainsi, et même si la décision appartient au seul chef de l'État, tous les premiers ministres sont nommés en fonction de la majorité qui se dégage à l'Assemblée nationale à l'issue des élections législatives, rappelant, sans pour autant que ce mécanisme soit formalisé par la Constitution, les régimes parlementaires étrangers qui portent systématiquement à la tête du gouvernement le chef de la coalition victorieuse aux élections.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Quelles sont les dates des prochaines élections ? », sur www.service-public.fr (consulté le )
  2. L'article L162 du code électoral précise la règle des 12,5 % d'inscrits nécessaires pour devenir candidat en ballotage Voir l'article L162 sur legifrance.gouv.fr
  3. "Les modalités d'élection en France" sur www.interieur.gouv.fr
  4. a et b « Ordonnance n°58-945 du 13 octobre 1958 » (consulté le )
  5. « Loi n°85-690 du 10 juillet 1985 » (consulté le )
  6. « Loi n°86-825 du 11 juillet 1986 » (consulté le )
  7. Décret n°64-1086 du 27 octobre 1964 portant révision du code électoral, Journal officiel de la République française du 28 octobre 1964.
  8. Jean-Louis Pezant, Jean-Pierre Delannoy et Jean-Pierre Camby, « Connaissance de l'Assemblée n° 8 : L'élection des députés », sur https://www.assemblee-nationale.fr/, (consulté le ).
  9. Loi n°66-1022 du 29 décembre 1966 modifiant et complétant le code électoral, Journal officiel de la République française du 30 décembre 1966.
  10. Loi 76-665 du 19 juillet 1976, art. 1er, Journal officiel de la République française du 20 juillet 1976.
  11. Art LO121 du Code électoral, legifrance.gouv.fr
  12. « Le quinquennat », sur Vie publique.fr (consulté le )
  13. Art LO122 du Code électoral, legifrance.gouv.fr
  14. [1]règles du scrutin sur vie-publique.fr
  15. Modification du code électoral du 14 avril 2011
  16. Loi organique relative à l'élection des députés et sénateurs, sur le site du Sénat
  17. Loi organique n° 2014-125 du 14 février 2014 interdisant le cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur
  18. Articles 8 et 9 de la loi n° 88-227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique
  19. Voir la Loi n°88-227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique sur Légifrance.
  20. Voir la Loi n°2000-493 du 6 juin 2000 tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives sur Légifrance.
  21. « Le régime de financement de la vie politique », sur senat.fr (consulté le ).
  22. Jean Massot, Chef de l'État et chef du Gouvernement : la dyarchie hiérarchisée, Documentation française, 2008, 223 p. .
  23. Michel Debré, « L'exercice du pouvoir », discours devant le Conseil d'État, 27 août 1958, lire en ligne.
  24. Didier Maus, « La Constitution jugée par sa pratique. Réflexions pour un bilan. », Revue française de science politique, 34e année, no 4-5, 1984. pp.  875-909.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :