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Le '''phare de Cordouan''' est un [[phare]] situé à sept kilomètres en mer sur le [[plateau de Cordouan]], à l'embouchure de l'[[estuaire de la Gironde]], estuaire formé par la confluence de la [[Garonne]] et de la [[Dordogne (fleuve français)|Dordogne]], donnant dans l'[[océan Atlantique]]. Il éclaire et sécurise fortement la circulation dans les deux passes permettant l'accès à l'estuaire : la grande passe de l'Ouest, balisée de nuit, qui longe le rivage nord depuis le banc de la Coubre, et la passe Sud, plus étroite, et qui n'est pas balisée la nuit<ref name="shom">Cartes marines 7425 et 7426 éditées par le [[Service hydrographique et océanographique de la Marine|SHOM]]</ref>.
Le '''phare de Cordouan''' est un [[phare]] situé à sept kilomètres en mer sur le [[plateau de Cordouan]], à l'embouchure de l'[[estuaire de la Gironde]], estuaire formé par la confluence de la [[Garonne]] et de la [[Dordogne (fleuve français)|Dordogne]], donnant dans l'[[océan Atlantique]]. Il éclaire et sécurise fortement la circulation dans les deux passes permettant l'accès à l'estuaire : la grande passe de l'Ouest, balisée de nuit, qui longe le rivage nord depuis le banc de la Coubre, et la passe sud, plus étroite, et qui n'est pas balisée la nuit<ref name="shom">Cartes marines 7425 et 7426 éditées par le [[Service hydrographique et océanographique de la Marine|SHOM]].</ref>.


Il se trouve dans le département de la [[Gironde (département)|Gironde]], en [[Nouvelle-Aquitaine]], entre les villes de [[Royan]], [[Vaux-sur-Mer]] et la [[pointe de Grave]], sur le territoire de la commune du [[Le Verdon-sur-Mer|Verdon-sur-Mer]], sur lequel il figure à la parcelle {{Numéro|1}} du cadastre.
Il se trouve dans le département de la [[Gironde (département)|Gironde]], en [[Nouvelle-Aquitaine]], au large de la commune de [[Saint-Palais-sur-Mer]], près de [[Royan]], et de la [[pointe de Grave]], sur le territoire de la commune du [[Le Verdon-sur-Mer|Verdon-sur-Mer]], sur lequel il figure à la parcelle {{Numéro|1}} du cadastre.


Construit de 1584 à 1611<ref name="fiche"/>, il est le plus ancien phare de France encore en activité<ref name="ancien">{{Harvsp|Faille|1993}}</ref>. Appelé parfois le « Versailles de la mer », le « phare des rois » ou encore le « roi des phares », il est le premier phare classé au titre des [[Monument historique (France)|monuments historiques]] par la [[liste des monuments historiques protégés en 1862|liste de 1862]]<ref name="fiche">{{Base Mérimée|PA00083858|source=non}} et {{Base Mérimée|IA33001224}}.</ref>.
Construit de la fin du {{Sp|XVI|au début du|XVII}}, de 1584 à 1611<ref name="fiche">{{Base Mérimée|PA00083858|source=non}} et {{Base Mérimée|IA33001224}}, consultées le {{Date-|26 juillet 2021}}.</ref>, il est le plus ancien phare de France encore en activité<ref name="ancien">{{Harvsp|Faille|1993}}.</ref>. Appelé parfois le « Versailles de la mer », le « phare des rois » ou encore le « roi des phares », il est le premier phare classé au titre des [[Monument historique (France)|monuments historiques]] par la [[liste des monuments historiques protégés en 1862|liste de 1862]]<ref name="fiche" />.


Le site est la propriété de l'État, représenté par la [[direction interrégionale de la Mer]] sud-atlantique<ref>{{Lien web
Le site est la propriété de l'État, représenté par la [[direction interrégionale de la Mer]] sud-atlantique<ref>{{Lien web
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|année=2020
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| consulté le=2 janvier 2021
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}}</ref>, dont les services du Verdon veillent à ce que le phare continue à assurer chaque jour sa mission de signalisation maritime et de sécurisation des passes.
}}.</ref>, dont les services du Verdon veillent à ce que le phare continue à assurer chaque jour sa mission de signalisation maritime et de sécurisation des passes.


La valorisation touristique et le gardiennage du site sont délégués par la [[direction interrégionale de la Mer]] depuis {{date-| janvier 2010}} au [[syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde]] (SMIDDEST), réunissant les départements de la [[Gironde (département)|Gironde]] et de la [[Charente-Maritime]], la région [[Nouvelle-Aquitaine]], la [[Bordeaux Métropole|métropole de Bordeaux]], la [[communauté d'agglomération Royan Atlantique]], la [[communauté de communes de l'Estuaire]] et la [[communauté de communes de la Haute Saintonge]], en étroite collaboration avec l'association pour la sauvegarde du phare de Cordouan<ref name="dossier"/>. Par ailleurs, depuis {{date-|mars 2009}} émerge une terre aux abords du phare, c'est l'[[Île sans nom (plateau de Cordouan)|île sans nom]].
La valorisation touristique et le gardiennage du site sont délégués par la [[direction interrégionale de la Mer]] depuis {{date-| janvier 2010}} au [[syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde]] (SMIDDEST), réunissant les départements de la [[Gironde (département)|Gironde]] et de la [[Charente-Maritime]], la région [[Nouvelle-Aquitaine]], la [[Bordeaux Métropole|métropole de Bordeaux]], la [[communauté d'agglomération Royan Atlantique]], la [[communauté de communes de l'Estuaire]] et la [[communauté de communes de la Haute Saintonge]], en étroite collaboration avec l'association pour la sauvegarde du phare de Cordouan<ref name="dossier"/>. Par ailleurs, depuis {{date-|mars 2009}} émerge une terre aux abords du phare, c'est l'[[Île sans nom (plateau de Cordouan)|île sans nom]].


Depuis {{Date-|juillet 2021}}, il est inscrit au [[patrimoine mondial de l'Unesco]]<ref>{{Lien web |titre=Le phare de Cordouan inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/le-phare-de-cordouan-inscrit-au-patrimoine-mondial-de-l-unesco-20210724 |site=lefigaro.fr |date=24 juillet 2021 |consulté le=2021-07-24}}.</ref>.
Depuis {{Date-|juillet 2021}}, il est inscrit au [[patrimoine mondial]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]<ref>{{Lien web |titre=Le phare de Cordouan inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/le-phare-de-cordouan-inscrit-au-patrimoine-mondial-de-l-unesco-20210724 |site=lefigaro.fr |date=24 juillet 2021 |consulté le=2021-07-24}}.</ref>.


== Construction et mise en service ==
== Construction et mise en service ==
L'installation de l'abbé Étienne de Saint-Rigauld et du frère prieur Ermenaud pour se retirer du monde sur l'île de Cordouan est attestée dès le [[Moyen Âge]]<ref>[http://www.cordouan.culture.fr/fr/uc/01_02_01/t=Un%20site%20religieux « Un site religieux »], sur ''cordouan.culture.fr''.</ref> par la charte de [[Abbaye de Cluny|Cluny]], datée de 1088<ref>''Charte de Cluny, 1088'', conservée à la [[bibliothèque nationale de France]], coll. Bourgogne, tome 79, 178a.</ref>. Le [[cartulaire]] de l'[[Abbaye de La Sauve-Majeure|abbaye de la Grande-Sauve]] daté de 1092{{Note|La fondation du prieuré Saint-Nicolas à Royan comme ermitage clunisien (dépendant de l'[[abbaye de La Sauve-Majeure]]) bénéficie du témoignage d'« Etienne, abbé et ermite de l'île de Cordouan » dans le cartulaire de la Grande-Sauve daté de 1092<ref>''Cartulaire de la Grande-Sauve, 1092'', manuscrit Ms769, {{vol.|2}}, {{p.|229}}, conservé à la [[bibliothèque municipale de Bordeaux]].</ref>.|group=note}} mentionne que les moines sonnaient une cloche et allumaient un feu en cas de danger pour les marins{{Note|Cette indication n'est plus attestée dans les sources ultérieures.|group=note}}.


La circulation des navires étant toujours aussi dangereuse dans cette zone au {{s-|XIV}}, le [[Édouard de Woodstock|Prince Noir]], Édouard de Woodstock, prince d'Aquitaine, [[prince de Galles]] et duc de Cornouailles, fils aîné du roi [[Édouard III|Édouard III d'Angleterre]], qui gouverne la [[Guyenne]] de 1362 à 1371, ordonne la construction d'un édifice, la [[tour du Prince Noir]]<ref name="fiche"/>, au sommet de laquelle un ermite allume de grands feux et prélève un droit de passage sur les navires entrant dans l'estuaire<ref name="planetetp">[http://www.planete-tp.com/article.php3?id_article=441 Le phare de Cordouan], Planète travaux Publics.</ref>{{,}}<ref name="Le Figaro Magazine 2022">{{article|auteur=Alice Brouard|url=https://www.lefigaro.fr/voyages/cordouan-le-versailles-de-la-mer-20220902 |titre=Cordouan, le Versailles de la mer |périodique=[[Le Figaro Magazine]]|date=2 septembre 2022|pages=64-67}}.</ref>. Cette tour est vite abandonnée et, deux siècles plus tard, elle est en ruine<ref name="persee">Étienne Glouzot, ''Un voyage à l'île de Cordouan au {{s|XVI}}'', in ''Bibliothèque de l'École des chartes'', volume 66, {{numéro|66}}, 1905, {{lire en ligne|url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1905_num_66_1_448245}}, {{p.|401-425}}.</ref>.
L'installation de l'abbé Étienne de Saint-Rigauld et du frère prieur Ermenaud pour se retirer du monde sur l'île de Cordouan est attestée dès le [[Moyen Âge]]<ref>[http://www.cordouan.culture.fr/fr/uc/01_02_01/t=Un%20site%20religieux « Un site religieux »], sur ''cordouan.culture.fr''</ref> par la charte de [[Abbaye de Cluny|Cluny]], datée de 1088<ref>''Charte de Cluny, 1088'', conservée à la [[bibliothèque nationale de France]], coll. Bourgogne, tome 79, 178a.</ref>. Le [[cartulaire]] de l'[[Abbaye de La Sauve-Majeure|abbaye de la Grande-Sauve]] daté de 1092{{Note|La fondation du prieuré Saint-Nicolas à Royan comme ermitage clunisien (dépendant de l'[[abbaye de La Sauve-Majeure]]) bénéficie du témoignage d'« Etienne, abbé et ermite de l'île de Cordouan » dans le cartulaire de la Grande-Sauve daté de 1092<ref>''Cartulaire de la Grande-Sauve, 1092'', manuscrit Ms769, {{vol.|2}}, {{p.|229}}, conservé à la [[bibliothèque municipale de Bordeaux]].</ref>.|group=note}} mentionne que les moines sonnaient une cloche et allumaient un feu en cas de danger pour les marins{{Note|Cette indication n'est plus attestée dans les sources ultérieures.|group=note}}.
[[Fichier:Cordouanchastillon.jpg|vignette|upright|gauche|Phare de Cordouan au {{s-|XVII}} par [[Claude Chastillon]], avec sur la gauche la [[tour du Prince Noir]] et sa chapelle attenante.]]
À la fin du {{s-|XVI}}, le [[Jacques II de Goyon de Matignon|maréchal de Matignon]], gouverneur de [[Guyenne]], se préoccupe à son tour de la sécurité de la navigation dans l'estuaire. Le {{date-|2 mars 1584}}, en présence de son ami [[Michel de Montaigne]], [[Liste des maires de Bordeaux|maire de Bordeaux]], il passe commande du phare de Cordouan à l'ingénieur-architecte [[Louis de Foix (ingénieur)|Louis de Foix]]<ref name="fiche"/>{{,}}<ref name="persee"/>. Ce nouvel ouvrage est qualifié d'« œuvre royale ».


En 1592, le maréchal de Matignon nomme une commission chargée de recevoir les travaux exécutés par l'ingénieur de Loys de Foix. Elle est composée de :
La circulation des navires étant toujours aussi dangereuse dans cette zone au {{s-|XIV|e}}, le [[Édouard de Woodstock|Prince Noir]], Édouard de Woodstock, prince d'Aquitaine, [[prince de Galles]] et duc de Cornouailles, fils aîné du roi [[Édouard III|Édouard III d'Angleterre]], qui gouverne la [[Guyenne]] de 1362 à 1371, ordonne la construction d'un édifice, la [[Tour du Prince Noir]]<ref name="fiche"/>, au sommet de laquelle un ermite allume de grands feux et prélève un droit de passage sur les navires entrant dans l'estuaire<ref name="planetetp">[http://www.planete-tp.com/article.php3?id_article=441 Le phare de Cordouan], Planète travaux Publics</ref>. Cette tour est vite abandonnée et, deux siècles plus tard, elle est en ruine<ref name="persee">Étienne Glouzot, ''Un voyage à l'île de Cordouan au {{s|XVI|e}}'', in ''Bibliothèque de l'École des chartes'', volume 66, {{numéro|66}}, 1905, {{lire en ligne|url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1905_num_66_1_448245}}, {{p.|401-425}}</ref>.
[[Fichier:Cordouanchastillon.jpg|vignette|upright|gauche|Phare de Cordouan au {{s-|XVII|e}} par [[Claude Chastillon]].]]
À la fin du {{s-|XVI|e}}, le [[Jacques II de Goyon de Matignon|maréchal de Matignon]], gouverneur de [[Guyenne]], se préoccupe à son tour de la sécurité de la navigation dans l'estuaire. Le {{date-|2 mars 1584}}, en présence de son ami [[Michel de Montaigne]], [[Liste des maires de Bordeaux|maire de Bordeaux]], il passe commande du phare de Cordouan à l'ingénieur-architecte [[Louis de Foix (ingénieur)|Louis de Foix]]<ref name="fiche"/>{{,}}<ref name="persee"/>. Ce nouvel ouvrage est qualifié d'« œuvre royale ».

En 1592, le Maréchal de Matignon nomme une commission chargée de recevoir les travaux exécutés par l'ingénieur de Loys de Foix. Elle est composée de :
* Loys Baradier, maître des repparations pour Sa Majesté en Guienne ;
* Loys Baradier, maître des repparations pour Sa Majesté en Guienne ;
* Pierre Hardouyn, maistre des œuvres ; maistre juré des œuvres et fabriques de la ville de Bordeaux ;
* Pierre Hardouyn, maistre des œuvres ; maistre juré des œuvres et fabriques de la ville de Bordeaux ;
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* Jaques Guilhermain, maistre architecte ;
* Jaques Guilhermain, maistre architecte ;
* Loys Cothereau, maistre masson ;
* Loys Cothereau, maistre masson ;
* [[François Gabriel|Francoys Gabriel]], maistre voyeur en la comté d'Alençon, architecte de Monseigneur le Mareschal de Matignon ;
* [[François Gabriel|Francoys Gabriel]], maistre voyeur en la comté d'Alençon, architecte de Monseigneur le Mareschal de Matignon.
Le rapport de la commission est remis le 15 mars 1593, estimant à 25 écus la toise de maçonnerie, somme considérable à l'époque<ref>{{article | auteur=Charles Braquehaye | titre=Le château, la chapelle funéraire et le mausolée des ducs d'Epernon à Cadillac | périodique=Société archéologique de Bordeaux | passage=134-135 | année=1885 | tome=10 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34337q/f173.item }}</ref>.
Le rapport de la commission est remis le {{Date-|15 mars 1593}}, estimant à {{Nobr|25 écus}} la toise de maçonnerie, somme considérable à l'époque<ref>{{Lien web |auteur=Charles Braquehaye |titre=Le château, la chapelle funéraire et le mausolée des ducs d'Épernon à Cadillac |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34337q/f173.item |site=gallica.bnf.fr |éditeur=Société archéologique de Bordeaux, {{t.|10}} |date=1885 |consulté le=26 juillet 2021 |passage=134-135}}.</ref>.


Après avoir consacré dix-huit ans de sa vie et toute sa fortune à la construction du phare, Louis de Foix meurt en 1602, sans voir le bâtiment terminé. Selon une légende du {{s|XVIII}}, il aurait été inhumé dans un endroit secret du phare<ref name="Le Figaro">{{article|auteur=Cyril Hofstein|url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/dans-les-embruns-de-cordouan-avec-les-derniers-gardiens-de-phare-20210122 |titre=Cordouan / Gironde. Avec les derniers gardiens de phare |périodique=[[Le Figaro Magazine]]|date=22 janvier 2021|pages=52-59}}.</ref>. Les travaux nécessitent l'édification et le maintien en état continuel de défenses en grosses pierres de taille [[wikt:entre-lier|entre-liées]] de bois tout autour du plateau pour protéger la cité ouvrière. Celle-ci comprend notamment, en dehors des chantiers proprement dits, un [[four à chaux]], des ateliers, une menuiserie, une charpenterie, un charronnage, une forge, des logements pour l'ingénieur et jusqu'à cinquante ouvriers, des magasins de vivres, un [[Chai (viticulture)|chai]] pour le vin, un moulin à blé, un four à pain, et enfin une écurie pour les six ou sept chevaux qui charrient les matériaux, ainsi qu'une grange pour leur fourrage<ref name="persee"/>. Son fils reprend sa succession mais, ruiné, il transmet le flambeau à [[François Beuscher]], ancien conducteur de travaux de Louis de Foix, qui achève son œuvre en 1611, soit vingt-sept ans après la signature du contrat<ref name="fiche"/>.
Après avoir consacré dix-huit ans de sa vie et toute sa fortune à la construction du phare, Louis de Foix meurt en 1602, sans voir le bâtiment terminé. Selon une légende du {{s|XVIII}}, il aurait été inhumé dans un endroit secret du phare<ref name="Le Figaro Magazine 2021">{{article|auteur=Cyril Hofstein|url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/dans-les-embruns-de-cordouan-avec-les-derniers-gardiens-de-phare-20210122 |titre=Cordouan / Gironde. Avec les derniers gardiens de phare |périodique=[[Le Figaro Magazine]]|date=22 janvier 2021|pages=52-59}}.</ref>. Les travaux nécessitent l'édification et le maintien en état continuel de défenses en grosses pierres de taille [[wikt:entre-lier|entre-liées]] de bois tout autour du plateau pour protéger la cité ouvrière. Celle-ci comprend notamment, en dehors des chantiers proprement dits, un [[four à chaux]], des ateliers, une menuiserie, une charpenterie, un charronnage, une forge, des logements pour l'ingénieur et jusqu'à cinquante ouvriers, des magasins de vivres, un [[Chai (viticulture)|chai]] pour le vin, un moulin à blé, un four à pain, et enfin une écurie pour les six ou sept chevaux qui charrient les matériaux, ainsi qu'une grange pour leur fourrage<ref name="persee"/>. Son fils reprend sa succession mais, ruiné, il transmet le flambeau à [[François Beuscher]], ancien conducteur de travaux de Louis de Foix, qui achève son œuvre en 1611, soit vingt-sept ans après la signature du contrat<ref name="fiche"/>.


Lors de sa mise en service, dès sa construction terminée<ref name="fiche"/>, le phare est constitué d'un petit dôme à huit [[Baie (architecture)|baies]] fermées de vitraux. Dans un bassin placé sur un piédestal en bronze, on brûle du bois enduit de [[Poix (matière)|poix]], d'huile et de goudron<ref name="fiche"/>. La fumée est évacuée par une pyramide creuse de {{unité|6.50|m}} de hauteur. Le feu est situé à {{unité|37|m}} au-dessus des plus hautes mers<ref name="fiche"/>.
Lors de sa mise en service, dès sa construction terminée<ref name="fiche"/>, le phare est constitué d'un petit dôme à huit [[Baie (architecture)|baies]] fermées de vitraux. Dans un bassin placé sur un piédestal en bronze, on brûle du bois enduit de [[Poix (matière)|poix]], d'huile et de goudron<ref name="fiche"/>. La fumée est évacuée par une pyramide creuse de {{unité|6.50|m}} de hauteur. Le feu est situé à {{unité|37|m}} au-dessus des plus hautes mers<ref name="fiche"/>.
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Fichier:CordouanCarteXVII.jpg|Carte de situation du [[plateau de Cordouan]] au {{XVIIe siècle}}, à l'embouchure de l'[[estuaire de la Gironde]].
Fichier:CordouanCarteXVII.jpg|Carte de situation du [[plateau de Cordouan]] au {{S|XVII}}, à l'embouchure de l'[[estuaire de la Gironde]].
Fichier:Cordouan-ancien.jpg|Représentation de la [[Tour du Prince Noir]] avant l'édification du phare de Cordouan, vers 1590, par [[Claude Chastillon]].
Fichier:Cordouan-ancien.jpg|Représentation de la [[tour du Prince Noir]] avant l'édification du phare de Cordouan, vers 1590, par [[Claude Chastillon]].
Fichier:Pharecourdouan dessin.jpg|L'îlot de Cordouan après l'édification du phare, vers 1611, avec sur la gauche la [[Tour du Prince Noir]] et sa chapelle attenante.
Fichier:Pharecourdouan dessin.jpg|L'îlot de Cordouan après l'édification du phare, vers 1611, avec sur la gauche la [[tour du Prince Noir]] et sa chapelle attenante.
Fichier:Cordouan lighthouse (Hermann Van der Hem).jpg|Dessin par Hermann Van der Hem du phare de Cordouan, datant du milieu du {{s-|XVII|e}}.
Fichier:Cordouan lighthouse (Hermann Van der Hem).jpg|Dessin par [[Herman van der Hem]] du phare de Cordouan, datant du milieu du {{S-|XVII}}.
File:Le Verdon-sur-Mer coupe de la base de la tour retouchée.jpg|Plan de la base de la tour.
Fichier:Le Verdon-sur-Mer coupe de la base de la tour retouchée.jpg|Plan de la base de la tour.
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== Accès ==
== Accès ==
L'accès n'est pratiquement possible (sauf exceptions) qu'à la mi-marée de [[jusant]] (marée descendante) par une [[poterne]]. La chaussée en pierre qui se découvre à ce moment-là mène à ladite poterne. Celle-ci est fermée quand la mer est haute au moyen d'une porte à deux [[vantail|vantaux]] en chêne massif se mouvant sur des pivots en bronze. Les visiteurs sont débarqués de leur embarcation à distance du banc de sable et sont transbordés dans de petits canots à fond plat (genre [[baleinière]]s armées à l'aviron) : ceux-ci peuvent s'échouer sur le banc de sable du côté de la chaussée dallée. Après avoir franchi les quelque {{nombre|25|marches}} en avant et en arrière de la poterne (7 et 18), les visiteurs pénètrent dans la cour intérieure de la plate-forme qu'entourent les logements des gardiens, les salles des machines, et les communs. À la sortie de la voûte de la poterne, des repères sur la maçonnerie, témoignent des hauteurs atteintes par la mer lorsque les vagues sont poussées par les vents de tempête : ainsi le [[raz-de-marée]] du {{date-|9 janvier 1924}} où la mer a atteint {{unité|8.50|mètres}} au-dessus du zéro des cartes marines<ref>J.-Fernand Lanoire, ''Le Phare de Cordouan pour les touristes'', Imprimerie Delmas, 1953.</ref>.
L'accès n'est pratiquement possible (sauf exceptions) qu'à la mi-marée de [[jusant]] (marée descendante) par une [[poterne]]. La chaussée en pierre qui se découvre à ce moment-là mène à ladite poterne. Celle-ci est fermée quand la mer est haute au moyen d'une porte à deux [[vantail|vantaux]] en chêne massif se mouvant sur des pivots en bronze. Les visiteurs sont débarqués de leur embarcation à distance du [[banc de sable]] et sont transbordés dans de petits canots à fond plat (genre [[baleinière]]s armées à l'aviron) : ceux-ci peuvent s'échouer sur le banc de sable du côté de la chaussée dallée. Après avoir franchi les quelque {{nombre|25|marches}} en avant et en arrière de la poterne (7 et 18), les visiteurs pénètrent dans la cour intérieure de la plate-forme qu'entourent les logements des gardiens, les salles des machines, et les communs. À la sortie de la voûte de la poterne, des repères sur la maçonnerie, témoignent des hauteurs atteintes par la mer lorsque les vagues sont poussées par les vents de tempête : ainsi le [[raz-de-marée]] du {{date-|9 janvier 1924}} où la mer a atteint {{unité|8.50|mètres}} au-dessus du zéro des cartes marines<ref>J.-Fernand Lanoire, ''Le Phare de Cordouan pour les touristes'', Imprimerie Delmas, 1953.</ref>.


== Histoire du phare et de ses améliorations ==
== Histoire du phare et de ses améliorations ==
[[File:Zrfrz (2).jpg|thumb|Élévation technique du phare de Cordouan en 1696.]]

En 1645, une violente tempête détruit la pyramide et le dôme ; ce dernier est rétabli en 1664, et le combustible est remplacé par du [[Spermaceti|blanc de baleine]]. Le soubassement est renforcé entre 1661 et 1664<ref name="fiche"/>.
En 1645, une violente tempête détruit la pyramide et le dôme ; ce dernier est rétabli en 1664, et le combustible est remplacé par du [[Spermaceti|blanc de baleine]]. Le soubassement est renforcé entre 1661 et 1664<ref name="fiche"/>.


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[[Fichier:cordouan3.jpg|vignette|gauche|upright|Vue du phare depuis l'entrée de l'édifice.]]
[[Fichier:cordouan3.jpg|vignette|gauche|upright|Vue du phare depuis l'entrée de l'édifice.]]


Le premier feu à réverbères paraboliques voit le jour en 1782, mais le phare se trouve alors en très mauvais état. Les marins déplorent par ailleurs l'insuffisance de la portée du phare, dont le feu n'est pas assez élevé<ref name="planetetp" />. D'importants travaux de rénovation sont donc nécessaires. Ils sont menés de 1782 à 1789 par l'ingénieur [[Joseph Teulère]] qui suggère de rehausser cette tour de {{unité|30|mètres}} en conservant le rez-de-chaussée et les deux étages, et ceci dans le [[style Louis XVI]] dont la sobriété un peu sèche contraste avec la richesse des étages inférieurs, qui ont conservé leur décoration [[Art de la Renaissance|Renaissance]].
Le premier feu à réverbères paraboliques voit le jour en 1782, mais le phare se trouve alors en très mauvais état. Les marins déplorent par ailleurs l'insuffisance de la portée du phare, dont le feu n'est pas assez élevé<ref name="planetetp" />. D'importants travaux de rénovation sont donc nécessaires. Ils sont menés de 1782 à 1790 par l'ingénieur [[Joseph Teulère]], qui suggère de rehausser cette tour de {{unité|30|mètres}} en conservant le rez-de-chaussée et les deux étages<ref name="Le Figaro Magazine 2022"/>, et ceci dans le [[style Louis XVI]], dont la sobriété un peu sèche contraste avec la richesse des étages inférieurs, qui ont conservé leur décoration [[Art de la Renaissance|Renaissance]].

Puis en 1790, après avoir rehaussé le phare à {{unité|60|mètres}} au-dessus des plus hautes mers, l'ingénieur Teulère met au point le premier feu tournant à réverbères paraboliques. Il est constitué de [[Lampe à huile|lampes à huile]], ou [[quinquet|becs d'Argand]], et est manœuvré par une machine construite par Mulotin, horloger à Dieppe. Le combustible est un mélange de blanc de baleine, d'huile d'olive et d'huile de colza<ref name="fiche"/>.


Le premier [[Lentille de Fresnel|appareil lenticulaire de Fresnel]] à système tournant, application de l'invention d'[[Augustin Fresnel|Augustin-Jean Fresnel]], est expérimenté à Cordouan en 1823<ref name="Le Figaro Magazine 2022"/>. La lampe à trois mèches concentriques, placée au « plan focal » de l'appareil, est approvisionnée à l'huile de colza au moyen d'une pompe aspirante et refoulante<ref name="fiche"/>.
Puis en 1790, après avoir rehaussé le phare à {{unité|60|mètres}} au-dessus des plus hautes mers, l'ingénieur Teulère met au point le premier feu tournant à réverbères paraboliques. Il est constitué de [[Lampe à huile|lampes à huile]], ou becs d'Argand, et est manœuvré par une machine construite par Mulotin, horloger à Dieppe. Le combustible est un mélange de blanc de baleine, d'huile d'olive et d'huile de colza<ref name="fiche"/>.


Sous le [[Second Empire]], des logements pour les gardiens sont aménagés dans le couronnement du rez-de-chaussée<ref name="Le Figaro Magazine 2022"/>.
Le premier [[Lentille de Fresnel|appareil lenticulaire de Fresnel]] à système tournant, application de l'invention d'[[Augustin Fresnel|Augustin-Jean Fresnel]], est expérimenté à Cordouan en 1823. La lampe à trois mèches concentriques, placée au « plan focal » de l'appareil, est approvisionnée à l'huile de colza au moyen d'une pompe aspirante et refoulante<ref name="fiche"/>.


En 1948, l’électrification du phare de Cordouan est réalisée au moyen de deux groupes électrogènes autonomes<ref name="fiche"/> {{incise|on en ajoute un troisième en 1976}} reliés à une lampe de {{unité|6000|[[Watt|W]]}} en {{unité|110|volts}} triphasé. Le feu fixe, transformé en [[feu à occultations]] avec trois secteurs colorés, est situé à {{unité|60.30|m}} au-dessus des hautes mers.
En 1948, l’électrification du phare de Cordouan est réalisée au moyen de deux groupes électrogènes autonomes<ref name="fiche"/> {{incise|on en ajoute un troisième en 1976}} reliés à une lampe de {{unité|6000|[[Watt|W]]}} en {{unité|110|volts}} triphasé. Le feu fixe, transformé en [[feu à occultations]] avec trois secteurs colorés, est situé à {{unité|60.30|m}} au-dessus des hautes mers.
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[[Fichier:cordouan2.jpg|vignette|Les travaux de renforcement du bouclier entrepris en 2005.]]
[[Fichier:cordouan2.jpg|vignette|Les travaux de renforcement du bouclier entrepris en 2005.]]


Entre mars et {{date-|novembre 2005}}, une cuirasse de [[béton armé]] de {{unité|70|mètres}} de long et de {{unité|8|mètres}} de haut est construite autour du flanc sud-ouest du bouclier, afin de mieux le protéger des assauts de la houle d'ouest, qui entraîne des vibrations mettant en danger la structure du phare. Les travaux, réalisés par la société Guintoli et pilotés par la subdivision du Verdon du [[Centre d'études techniques maritimes et fluviales]] (CETMEF), ont coûté environ 4,5 millions d'euros, financés par l'[[État]] (57,5 %), l'[[Union européenne]] (17,5 %), les régions [[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]] et [[Poitou-Charentes]], les départements de la [[Gironde (département)|Gironde]] et de la [[Charente-Maritime]]<ref name="brillaud">{{fr}} {{Article |prénom1=Rafaële|nom1=Brillaud|titre=Cordouan, chantier phare|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal) |jour=22|mois=août|année=2005|url texte=http://www.liberation.fr/culture/0101539263-cordouan-chantier-phare}}</ref>.
Entre mars et {{date-|novembre 2005}}, une cuirasse de [[béton armé]] de {{unité|70|mètres}} de long et de {{unité|8|mètres}} de haut est construite autour du flanc sud-ouest du bouclier, afin de mieux le protéger des assauts de la houle d'ouest, qui entraîne des vibrations mettant en danger la structure du phare. Les travaux, réalisés par la société Guintoli et pilotés par la subdivision du Verdon du [[Centre d'études techniques maritimes et fluviales]] (CETMEF), ont coûté environ 4,5 millions d'euros, financés par l'[[État]] (57,5 %), l'[[Union européenne]] (17,5 %), les régions [[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]] et [[Poitou-Charentes]], les départements de la [[Gironde (département)|Gironde]] et de la [[Charente-Maritime]]<ref name="brillaud">{{Article |prénom1=Rafaële|nom1=Brillaud|titre=Cordouan, chantier phare|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal) |jour=22|mois=août|année=2005|url texte=http://www.liberation.fr/culture/0101539263-cordouan-chantier-phare}}.</ref>.


En 2006, le phare est automatisé et informatisé. Le CETMEF procède par ailleurs à la rénovation complète des équipements de signalisation maritime, en remplaçant à la fois les [[groupe électrogène|groupes électrogènes]], l’automate de gestion, les bâtis et moteurs de rotation, le feu et son support. L'[[Lampe à incandescence halogène|ampoule halogène]] de {{unité|2000|W}} est remplacée par une nouvelle ampoule [[Lampe aux halogénures métalliques|halogène métallique]] (HM) de {{unité|250|W}}, conformément à la doctrine technique en la matière. L’ensemble est mis en service le {{date-|10 novembre}}<ref name="cetmef">[http://www.cetmef.developpement-durable.gouv.fr/uploads/rapport_acti_2006.pdf Rapport d'activité du CETMEF, année 2006], page 12</ref>. Une rénovation importante des toitures du socle du phare est par ailleurs effectuée en 2010 afin de garantir l'étanchéité des toits des locaux abritant les gardiens et les groupes électrogènes<ref name="medoc">{{fr}} {{Article|titre=Une couronne étanche pour le roi des phares|périodique=Le Journal du Médoc|jour=10|mois= décembre|année=2010|url texte=http://www.lejournaldumedoc.fr/actualite/Une-couronne-etanche-pour-le-roi-des-phares-437.html}}</ref>. Le phare est en effet le dernier de France à conserver des gardiens malgré son automatisation<ref name="Le Figaro"/>.
En 2006, le phare est automatisé et informatisé. Le CETMEF procède par ailleurs à la rénovation complète des équipements de signalisation maritime, en remplaçant à la fois les [[groupe électrogène|groupes électrogènes]], l’automate de gestion, les bâtis et moteurs de rotation, le feu et son support. L'[[Lampe à incandescence halogène|ampoule halogène]] de {{unité|2000|W}} est remplacée par une nouvelle ampoule [[Lampe aux halogénures métalliques|halogène métallique]] (HM) de {{unité|250|W}}, conformément à la doctrine technique en la matière. L’ensemble est mis en service le {{date-|10 novembre}}<ref name="cetmef">[http://www.cetmef.developpement-durable.gouv.fr/uploads/rapport_acti_2006.pdf Rapport d'activité du CETMEF, année 2006], page 12.</ref>. Une rénovation importante des toitures du socle du phare est par ailleurs effectuée en 2010 afin de garantir l'étanchéité des toits des locaux abritant les gardiens et les groupes électrogènes<ref name="medoc">{{Article|titre=Une couronne étanche pour le roi des phares|périodique=Le Journal du Médoc|jour=10|mois= décembre|année=2010|url texte=http://www.lejournaldumedoc.fr/actualite/Une-couronne-etanche-pour-le-roi-des-phares-437.html}}.</ref>. Le phare est en effet le dernier de France à conserver des gardiens malgré son automatisation<ref name="Le Figaro Magazine 2021"/>.


En 2011, le phare a {{unité|400|ans}}<ref name="sudouest">{{fr}} {{Article|titre=Bon anniversaire au phare de Cordouan|périodique= Sud Ouest|lien périodique=Sud Ouest|jour=28|mois=mars|année=2011|url texte=http://www.sudouest.fr/2011/03/28/que-la-fete-commence-355588-1510.php}}</ref>. Le [[Syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde|SMIDDEST]], appuyé par la municipalité de [[Royan]], prévoit de nombreux événements entre mars et {{date-|juillet 2011}} pour célébrer ce {{400e|anniversaire}}, le point d'orgue des manifestations étant fixé au samedi {{date-|11 juin 2011}}, date de l'anniversaire du phare retenue par les organisateurs et correspondant au premier allumage du phare le {{date-|11 juin 1611}}<ref name ="dossier">[http://fr.calameo.com/read/000398015577237bbcaac Dossier de presse] du [[Syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde|SMIDDEST]] consacré aux 400 ans du phare</ref>. Dans le cadre de la célébration des {{unité|400|ans}} du phare est créée et enregistrée le {{date-|13 juillet 2011}} dans la chapelle du phare l’œuvre polyphonique ''« Cordouan, Quand j’admire ravi… »''<ref>{{YouTube|9hMoim8tXFw|Jean-Marie Gagez, Cordouan, musique pour la chapelle du phare}}</ref> du compositeur Jean-Marie Gagez, commande du [[Ministère de l'Écologie (France)|ministère de l’Écologie]], composée sur les paroles du [[sonnet]] de l’architecte Louis de Foix gravé dans la chapelle du phare<ref>[http://www.cordouan.culture.fr/#/fr/uc/02_01_04/t=Les%20inscriptions%20de%20la%20chapelle Les inscriptions de la chapelle]</ref>.
En 2011, le phare a {{unité|400|ans}}<ref name="sudouest">{{fr}} {{Article|titre=Bon anniversaire au phare de Cordouan|périodique= Sud Ouest|lien périodique=Sud Ouest|jour=28|mois=mars|année=2011|url texte=http://www.sudouest.fr/2011/03/28/que-la-fete-commence-355588-1510.php}}.</ref>. Le [[Syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde|SMIDDEST]], appuyé par la municipalité de [[Royan]], prévoit de nombreux événements entre mars et {{date-|juillet 2011}} pour célébrer ce {{400e|anniversaire}}, le point d'orgue des manifestations étant fixé au samedi {{date-|11 juin 2011}}, date de l'anniversaire du phare retenue par les organisateurs et correspondant au premier allumage du phare le {{date-|11 juin 1611}}<ref name ="dossier">[http://fr.calameo.com/read/000398015577237bbcaac Dossier de presse] du [[Syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde|SMIDDEST]] consacré aux 400 ans du phare.</ref>. Dans le cadre de la célébration des {{unité|400|ans}} du phare est créée et enregistrée le {{date-|13 juillet 2011}} dans la chapelle du phare l’œuvre polyphonique ''« Cordouan, Quand j’admire ravi… »''<ref>{{YouTube|9hMoim8tXFw|Jean-Marie Gagez, Cordouan, musique pour la chapelle du phare}}.</ref> du compositeur Jean-Marie Gagez, commande du [[Ministère de l'Écologie (France)|ministère de l’Écologie]], composée sur les paroles du [[sonnet]] de l’architecte Louis de Foix gravé dans la chapelle du phare<ref>[http://www.cordouan.culture.fr/#/fr/uc/02_01_04/t=Les%20inscriptions%20de%20la%20chapelle Les inscriptions de la chapelle].</ref>.


En 2012, la lumière du phare automatisé est gérée par le service des phares et balises du Verdon-sur-Mer<ref name=Mag228>Jean-Luc Éluard, « Vingt-quatre heures dans la vie d'un phare », ''Le Mag'' {{n°|228}}, supplément à ''[[Sud Ouest]]'', 13 août 2016, {{p.|4-11}}.</ref>. Depuis 2013, le phare fait l'objet d'une restauration complète dont les travaux doivent s'achever en 2021<ref name=Mag228/>. Dix millions d'euros auront été mobilisés<ref name="Le Figaro"/>.
En 2012, la lumière du phare automatisé est gérée par le [[service des phares et balises]] du Verdon-sur-Mer<ref name=Mag228>Jean-Luc Éluard, « Vingt-quatre heures dans la vie d'un phare », ''Le Mag'' {{n°|228}}, supplément à ''[[Sud Ouest]]'', 13 août 2016, {{p.|4-11}}.</ref>. De 2013 à 2022, le phare fait l'objet d'une restauration complète<ref name=Mag228/>{{,}}<ref>{{Lien web
|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/charente-maritime/royan/reouverture-du-phare-de-cordouan-et-fin-du-vaste-chantier-de-renovation-2517180.html
|titre=Réouverture du phare de Cordouan
|auteur=France 3
|année=2022
| consulté le=8 avril 2022
}}.</ref>. Dix millions d'euros auront été mobilisés<ref name="Le Figaro Magazine 2021"/>.


Le 24 juillet 2021, il est annoncé son inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le phare de Cordouan inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/le-phare-de-cordouan-inscrit-au-patrimoine-mondial-de-l-unesco-20210724 |site=LEFIGARO |consulté le=2021-07-24}}</ref>.
Le {{date-|24 juillet 2021}}, il est annoncé son inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le phare de Cordouan inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/le-phare-de-cordouan-inscrit-au-patrimoine-mondial-de-l-unesco-20210724 |site=LEFIGARO |consulté le=2021-07-24}}.</ref>.


== Caractéristiques techniques ==
== Caractéristiques techniques ==
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Cordouan map.jpg|Localisation du phare de Cordouan.
Cordouan map.jpg|Localisation du phare de Cordouan.
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Le phare de Cordouan est une tour blanche haute de {{unité|68|mètres}}, en pierre blanche de [[Saintonge]], d'un diamètre à la base de {{unité|16|mètres}}, placée à {{unité|7|km}} en [[mer]] sur le [[plateau de Cordouan]], à égale distance des côtes de la [[Charente-Maritime]] et de la [[Gironde (département)|Gironde]]<ref name="fiche"/>.
Le phare de Cordouan est une tour blanche haute de {{unité|68|mètres}}, en pierre blanche de [[Saintonge]], d'un diamètre à la base de {{unité|16|mètres}}, placée à {{unité|7|km}} en [[mer]] sur le [[plateau de Cordouan]], à égale distance des côtes de la [[Charente-Maritime]] et de la [[Gironde (département)|Gironde]]<ref name="fiche"/>.


C'est le dixième phare le plus élevé dans le monde<ref name="carolina">[http://www.unc.edu/~rowlett/lighthouse/tallest.htm The Tallest Lighthouses], Rowlett, Russ. ''The Lighthouse Directory''. [[Université de Caroline du Nord à Chapel Hill|University of North Carolina at Chapel Hill]].</ref>, et le troisième en France, après ceux de [[phare de l'Île Vierge|l'Île Vierge]] et de [[phare de Gatteville|Gatteville]].
C'est le dixième phare le plus élevé dans le monde<ref name="carolina">[http://www.unc.edu/~rowlett/lighthouse/tallest.htm The Tallest Lighthouses], Rowlett, Russ. ''The Lighthouse Directory''. [[Université de Caroline du Nord à Chapel Hill|University of North Carolina at Chapel Hill]].</ref>, et le troisième en France, après ceux de [[Phare de l'île Vierge|l'île Vierge]] et de [[phare de Gatteville|Gatteville]].


Environ 300 pierres de taille ont été extraites des côtes charentaises voisines pour édifier le socle de la tour, et l'on peut encore observer les nombreux fronts de taille sur les rochers à [[Saint-Palais-sur-Mer]], et notamment près de la péninsule dite du [[Pont du Diable (Saint-Palais-sur-Mer)|Pont du Diable]]<ref name="persee"/>{{,}}{{Note|D'après le panneau d'information de l'office de tourisme de [[Saint-Palais-sur-Mer]], « environ 300 pierres de taille en ont été extraites à la fin du {{s-|XVI|e}} pour la construction du phare de Cordouan, situé au milieu de l'estuaire de la Gironde ». Il est par ailleurs précisé qu'« on peut encore distinguer de nombreux fronts de taille tant sur la péninsule du pont-du-Diable que sur la côte avoisinante ».|group=note}}.
Environ 300 pierres de taille ont été extraites des côtes charentaises voisines pour édifier le socle de la tour, et l'on peut encore observer les nombreux fronts de taille sur les rochers à [[Saint-Palais-sur-Mer]], et notamment près de la péninsule dite du [[Pont du Diable (Saint-Palais-sur-Mer)|Pont du Diable]]<ref name="persee"/>{{,}}{{Note|D'après le panneau d'information de l'office de tourisme de [[Saint-Palais-sur-Mer]], « environ 300 pierres de taille en ont été extraites à la fin du {{s-|XVI}} pour la construction du phare de Cordouan, situé au milieu de l'estuaire de la Gironde ». Il est par ailleurs précisé qu'« on peut encore distinguer de nombreux fronts de taille tant sur la péninsule du pont-du-Diable que sur la côte avoisinante ».|group=note}}.


Au moment de sa construction, le plateau rocheux de Cordouan, jadis appelé « îlot de Cordouan », s'élevait de quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, y compris à marée haute, ce qui a rendu possible la construction de la [[Tour du Prince Noir]], puis du phare en lui-même. Les travaux ont cependant nécessité la pose de défenses contre les flots, la mer attaquant violemment les constructions lors des plus grandes marées et des tempêtes<ref name="persee"/>. Aujourd'hui, une telle construction ne pourrait pas être réalisée en bénéficiant des mêmes conditions. En effet, au fil des siècles, le plateau a subi l'[[érosion]] rapide provoquée par l'action de la mer<ref name="persee"/>, et il est désormais sous l'eau la plupart du temps, excepté à marée basse lors des [[vives-eaux]], ce qui en fait d'ailleurs une zone dangereuse pour la navigation maritime ou de plaisance au large de l'estuaire<ref name="shom"/>.
Au moment de sa construction, le plateau rocheux de Cordouan, jadis appelé « îlot de Cordouan », s'élevait de quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, y compris à marée haute, ce qui a rendu possible la construction de la [[Tour du Prince Noir]], puis du phare en lui-même. Les travaux ont cependant nécessité la pose de défenses contre les flots, la mer attaquant violemment les constructions lors des plus grandes marées et des tempêtes<ref name="persee"/>. Aujourd'hui, une telle construction ne pourrait pas être réalisée en bénéficiant des mêmes conditions. En effet, au fil des siècles, le plateau a subi l'[[érosion]] rapide provoquée par l'action de la mer<ref name="persee"/>, et il est désormais sous l'eau la plupart du temps, excepté à marée basse lors des [[vives-eaux]], ce qui en fait d'ailleurs une zone dangereuse pour la navigation maritime ou de plaisance au large de l'estuaire<ref name="shom"/>.
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La diminution du plateau rocheux explique principalement la vulnérabilité accrue de la structure et les travaux entrepris en 2005 sur le bouclier. En effet, au moment de sa construction, les vagues ne pouvaient pas atteindre l'édifice, ce qui est bien différent aujourd'hui. Les travaux sur le bouclier auront ainsi duré plus de six mois, car les quarante ouvriers ne pouvaient travailler que pendant les marées basses, soit environ quatre heures par jour<ref name="brillaud"/>.
La diminution du plateau rocheux explique principalement la vulnérabilité accrue de la structure et les travaux entrepris en 2005 sur le bouclier. En effet, au moment de sa construction, les vagues ne pouvaient pas atteindre l'édifice, ce qui est bien différent aujourd'hui. Les travaux sur le bouclier auront ainsi duré plus de six mois, car les quarante ouvriers ne pouvaient travailler que pendant les marées basses, soit environ quatre heures par jour<ref name="brillaud"/>.


Son feu est situé à {{unité|60|mètres}} de hauteur<ref name="fiche"/>. Il est produit par une [[Lampe à incandescence halogène|lampe halogène]] de {{unité|250|watts}}<ref name="cetmef"/> : les extinctions périodiques sont programmées électroniquement, ce qui a permis de supprimer le cache et le mécanisme de rotation. Sa portée est de {{unité|22|[[mille marin|milles marins]]}} pour le secteur blanc et de 18 pour les secteurs rouge et vert. C'est un [[feu à occultations]] (2 et 1) en douze secondes<ref name="perso"/> :
Son feu est situé à {{unité|60|mètres}} de hauteur<ref name="fiche"/>. Il est produit par une [[lampe aux halogénures métalliques]]<ref>{{lien web|url=https://www.cordouan.culture.fr/fr/systeme-technique-evolution|titre=Le phare de Cordouan – Un système technique en évolution|site=cordouan.culture.fr|éditeur=ministère de la Culture|consulté le =5 septembre 2021}}.</ref> de {{unité|250|watts}}<ref name="cetmef"/> : les extinctions périodiques sont programmées électroniquement, ce qui a permis de supprimer le cache et le mécanisme de rotation. Sa portée est de {{unité|22|[[mille marin|milles marins]]}} pour le secteur blanc et de 18 pour les secteurs rouge et vert. C'est un [[feu à occultations]] (2 et 1) en douze secondes<ref name="perso"/> :
* secteurs<ref name="fiche"/> :

* Secteurs<ref name="fiche"/> :
** blanc de 14° à 126°
** blanc de 14° à 126°
** vert de 126° à 178,5°
** vert de 126° à 178,5°
** blanc de 178,5° à 250°
** blanc de 178,5° à 250°
** blanc atténué de 250° à 267°
** blanc atténué de 250° à 267°
** rouge atténué de 267° à 294.
** rouge atténué de 267° à 294,
** rouge de 294,5° à 14°
** rouge de 294,5° à 14°


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La tour comporte six étages :
La tour comporte six étages :
* au rez-de-chaussée, un portail monumental donne accès au [[vestibule]] dont le sol est constitué de dalles de pierre de Barsac, d'où part un escalier de {{nombre|301|marches}} pour accéder au sommet du phare (huit marches supplémentaires mènent à la lanterne et sont inaccessibles aux visiteurs) ;
* au rez-de-chaussée, un portail monumental donne accès au [[vestibule]] dont le sol est constitué de dalles de pierre de Barsac, d'où part un escalier de {{nombre|301|marches}} pour accéder au sommet du phare (huit marches supplémentaires mènent à la lanterne et sont inaccessibles aux visiteurs) ;
* au premier étage se trouve l'appartement dit « ''appartement du Roi'' », bien qu'aucun roi ne soit jamais venu y séjourner<ref name="Le Figaro"/>. Il ne fut aménagé qu'en 1664 par [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]], le ministre de [[Louis XIV]]. C'est une pièce voûtée, équipée d'une vraie cheminée, pavée de marbre gris de Sainte-Anne et de marbre noir de Belgique<ref name="calbet">{{référence à confirmer|Renseignements fournis par le Président de l'association de sauvegarde pour le phare de Cordouan - M. Jean-Marie Calbet en date du 14 mars 2012}}</ref>, décorée de [[pilastre]]s aux [[monogramme]]s de Louis XIV et de la reine [[Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683)|Marie-Thérèse]] ;
* au premier étage se trouve l'appartement dit « ''appartement du Roi'' », bien qu'aucun roi ne soit jamais venu y séjourner<ref name="Le Figaro Magazine 2021"/>. Il ne fut aménagé qu'en 1664 par [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]], le ministre de [[Louis XIV]]. C'est une pièce voûtée, équipée d'une vraie cheminée, pavée de marbre gris de Sainte-Anne et de marbre noir de Belgique<ref name="calbet">{{référence à confirmer|Renseignements fournis par le Président de l'association de sauvegarde pour le phare de Cordouan - M. Jean-Marie Calbet en date du 14 mars 2012}}.</ref>, décorée de [[pilastre]]s aux [[monogramme]]s de Louis XIV et de la reine [[Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683)|Marie-Thérèse]] ;
* au deuxième étage, la [[chapelle]], qui est la pièce la plus majestueuse du phare. Elle est surmontée d'une voûte percée de huit [[Baie (architecture)|baies]] richement ornées et pavée du même marbre que l'appartement du Roi et que la salle des Girondins<ref name="calbet" />. Les deux vitraux datant du {{s|XIX}}, réalisés au moment de la construction de la chapelle, ont été restaurés {{quand|récemment}}. Chaque année, des bénédictions nuptiales et des baptêmes y sont célébrés<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Peret|prénom2=Christophe|nom2=Gauriaud|titre=Cordouan, sentinelle de l'estuaire|lieu=La Crèche|éditeur=Geste éditions|année=2007|pages totales=139|isbn=978-2-84561-322-5}}, ''Une chapelle royale'', pages 49-50</ref>. Le premier sacrement du mariage inscrit sur le registre de Notre-Dame-de-Cordouan y a été prononcé le {{date-|22 mai 2010}} par l'abbé Slaiher<ref name="mariage">{{fr}} {{Article|titre=Les mariés du phare de Cordouan |périodique=Sud Ouest|lien périodique=Sud Ouest|jour=22|mois=juin|année=2010|url texte=http://www.sudouest.fr/2010/06/22/les-maries-du-phare-de-cordouan-122919-2955.php}}</ref>. Le phare de Cordouan est le seul au monde à disposer d'une chapelle consacrée<ref name="Le Figaro"/> ;
* au deuxième étage se trouve la [[chapelle]], qui est la pièce la plus majestueuse du phare. Elle est surmontée d'une voûte percée de huit [[Baie (architecture)|baies]] richement ornées et pavée du même marbre que l'appartement du Roi et que la salle des Girondins<ref name="calbet" />. Les deux vitraux, réalisés au moment de la construction de la chapelle et très abîmés, ont été remplacés et posés le {{Date-|1 août 1855}}. Chaque année, des bénédictions nuptiales et des baptêmes y sont célébrés<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Peret|prénom2=Christophe|nom2=Gauriaud|titre=Cordouan, sentinelle de l'estuaire|lieu=La Crèche|éditeur=Geste éditions|année=2007|pages totales=139|isbn=978-2-84561-322-5}}, ''Une chapelle royale'', pages 49-50.</ref>. Le premier sacrement du mariage inscrit sur le registre de Notre-Dame-de-Cordouan y a été prononcé le {{date-|22 mai 2010}} par l'abbé Slaiher<ref name="mariage">{{fr}} {{Article|titre=Les mariés du phare de Cordouan |périodique=Sud Ouest|lien périodique=Sud Ouest|jour=22|mois=juin|année=2010|url texte=http://www.sudouest.fr/2010/06/22/les-maries-du-phare-de-cordouan-122919-2955.php}}.</ref>. Le phare de Cordouan est le seul au monde à disposer d'une chapelle consacrée<ref name="Le Figaro Magazine 2021"/> ;
[[Fichier:Cordouan lighthouse architectural.png|vignette|gauche|upright|Dessin en coupe du phare datant de 1911.]]
[[Fichier:Cordouan lighthouse architectural.png|vignette|gauche|upright|Dessin en coupe du phare datant de 1911.]]
* le troisième étage s'ouvre sur une grande salle lumineuse, dite « salle des Girondins » ou « salle des Bordelais», pavée de marbre gris de Sainte-Anne et de marbre noir de Belgique<ref name="calbet" />. C'est le premier niveau issu des travaux de surélévation du phare menés par [[Joseph Teulère]], depuis lequel on peut observer l'architecture complexe de la tour et du large escalier qui mène à la lanterne ;
* le troisième étage s'ouvre sur une grande salle lumineuse, dite « salle des Girondins » ou « salle des Bordelais», pavée de marbre gris de Sainte-Anne et de marbre noir de Belgique<ref name="calbet" />. C'est le premier niveau issu des travaux de surélévation du phare menés par [[Joseph Teulère]], depuis lequel on peut observer l'architecture complexe de la tour et du large escalier qui mène à la lanterne ;
* le quatrième étage sert de palier, il porte le nom de « salle des contrepoids » ;
* le quatrième étage sert de palier, il porte le nom de « salle des contrepoids »<ref name="Le Figaro Magazine 2022"/> ;
* le cinquième est aussi un palier, on y trouve la poulie ayant servi à lever le combustible par les orifices circulaires. La pièce porte le nom de « salle des lampes » ;
* le cinquième est aussi un palier, on y trouve la poulie ayant servi à lever le combustible par les orifices circulaires. La pièce porte le nom de « salle des lampes »<ref name="Le Figaro Magazine 2022"/> ;
* entre le cinquième et le sixième se trouve la chambre de quart ou « salle des veilles », recouverte d'un parquet de chêne, qui était autrefois garnie de deux lits avec [[alcôve]]s pour l'usage des gardiens ;
* entre le cinquième et le sixième se trouve la chambre de quart ou « salle des veilles »<ref name="Le Figaro Magazine 2022"/>, recouverte d'un parquet de chêne, qui était autrefois garnie de deux lits avec [[alcôve]]s pour l'usage des gardiens ;
* au sixième, enfin, se trouve la lanterne. Avant l'électrification en 1948, on y montait les combustibles au moyen d'une poulie, par les orifices d'environ un mètre de diamètre percés au centre de chaque étage du phare.
* au sixième, enfin, se trouve la lanterne. Avant l'électrification en 1948, on y montait les combustibles au moyen d'une poulie, par les orifices d'environ un mètre de diamètre percés au centre de chaque étage du phare.


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[[Fichier:Cordouan 2010 marée montante.JPG|vignette|Vue du phare à marée montante.]]
[[Fichier:Cordouan 2010 marée montante.JPG|vignette|Vue du phare à marée montante.]]


Le phare de Cordouan a été le dernier phare français habité par des gardiens<ref name="jdd"/>{{,}}<ref>[http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=28996 Grande Relève du phare de Cordouan : départ des derniers gardiens des Phares et Balises]</ref>. Effectuant des roulements parmi une équipe de trois personnes ({{unité|14|jours}} au phare, {{unité|7|jours}} de repos, {{unité|7|jours}} au phare, {{unité|7|jours}} de repos), les deux gardiens présents sur le phare s'occupaient essentiellement de l'entretien, du nettoyage, et de l'accueil des visiteurs venus en bateau des côtes charentaises ou girondines<ref name="jdd">{{fr}} {{Article |prénom1= Adeline|nom1=Fleury|titre=Dernières gardes à Cordouan|périodique=Le Journal du dimanche|lien périodique=Le Journal du dimanche|jour=13|mois=avril|année=2008|url texte=https://www.scribd.com/doc/2529167/Le-JDD-du-130408}}</ref>. Le monument historique accueille en effet environ {{unité|24000|visiteurs}} (2020) chaque année (d'avril à octobre), mais seulement trente peuvent être présents au même moment dans les parties supérieures de l'édifice<ref name="brillaud"/>{{,}}<ref name="Le Figaro"/>.
Effectuant des roulements parmi une équipe de trois personnes ({{unité|14|jours}} au phare, {{unité|11|jours}} de repos, {{unité|7|jours}} au phare, {{unité|6|jours}} de repos), les deux gardiens présents sur le phare s'occupaient essentiellement de l'entretien, du nettoyage, et de l'accueil des visiteurs venus en bateau des côtes charentaises ou girondines<ref name="jdd">{{fr}} {{Article |prénom1= Adeline|nom1=Fleury|titre=Dernières gardes à Cordouan|périodique=Le Journal du dimanche|lien périodique=Le Journal du dimanche|jour=13|mois=avril|année=2008|url texte=https://www.scribd.com/doc/2529167/Le-JDD-du-130408}}.</ref>. Le monument historique accueille en effet environ {{unité|24000|visiteurs}} (2020) chaque année (d'avril à octobre), mais seulement trente peuvent être présents au même moment dans les parties supérieures de l'édifice<ref name="brillaud"/>{{,}}<ref name="Le Figaro Magazine 2021"/>{{,}}<ref name="Le Figaro Magazine 2022"/>.


Les gardiens résidaient dans les locaux circulaires présents dans la cuirasse du phare, qui comportent plusieurs chambres aménagées ainsi qu'une cuisine<ref>{{référence à confirmer|Propos échangés avec les gardiens du phare en août 2009}}</ref>.
Les gardiens résidaient dans les locaux circulaires présents dans la cuirasse du phare, qui comportent plusieurs chambres aménagées ainsi qu'une cuisine<ref>{{référence à confirmer|Propos échangés avec les gardiens du phare en août 2009}}.</ref>.


Malgré l'automatisation totale du phare en 2006<ref name="cetmef"/>, le gardiennage s'est poursuivi sans discontinuer jusqu'à {{date-|juin 2012}}. Après le départ définitif, le {{date-|29 juin 2012}}<ref name="medoc400">{{fr}} {{Article|titre=Bon anniversaire, Cordouan !|périodique=Le Journal du Médoc|jour=27|mois=juin|année=2011|url texte=http://www.lejournaldumedoc.fr/actualite/Bon-anniversaire,-Cordouan-!-517.html}}</ref>{{,}}<ref name="journal2">{{lien brisé|url=http://www.asso-cordouan.fr/pdf/journal_2-2012.pdf |titre=Journal de l’association pour la sauvegarde du phare de Cordouan }} {{n°|2}}, février 2012</ref>, des gardiens de l’État, qui est propriétaire du site, le gardiennage est assuré par le [[syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde]] (SMIDDEST)<ref name="dossier"/>{{,}}<ref name=Mag228/>. Selon l'association pour la sauvegarde du phare de Cordouan, une présence sur le site est en effet nécessaire pour assurer l'entretien du phare et éviter les actes de vandalisme<ref name="jdd"/>{{,}}<ref>{{référence à confirmer|Propos échangés avec Christian Hugon, ancien conseiller municipal de la commune}}.</ref>. Depuis 2012, les nouveaux gardiens, toujours par deux, assurent un rôle de maintenance à longueur d'année et de guide touristique pendant la saison estivale, alternant des {{Citation|phases de quinze jours en mer puis quinze jours à terre, suivies d'une semaine en mer et une semaine à terre}}<ref name=Mag228/>.
Malgré l'automatisation totale du phare en 2006<ref name="cetmef"/>, le gardiennage s'est poursuivi sans discontinuer jusqu'à {{date-|juin 2012}}. Après le départ définitif, le {{date-|29 juin 2012}}<ref name="medoc400">{{Article|titre=Bon anniversaire, Cordouan !|périodique=Le Journal du Médoc|jour=27|mois=juin|année=2011|url texte=http://www.lejournaldumedoc.fr/actualite/Bon-anniversaire,-Cordouan-!-517.html}}.</ref>{{,}}<ref name="journal2">{{lien brisé|url=http://www.asso-cordouan.fr/pdf/journal_2-2012.pdf |titre=Journal de l’association pour la sauvegarde du phare de Cordouan }} {{n°|2}}, février 2012.</ref>, des gardiens de l’État, qui est propriétaire du site, le gardiennage est assuré par le [[syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde]] (SMIDDEST)<ref name="dossier"/>{{,}}<ref name=Mag228/>. Selon l'association pour la sauvegarde du phare de Cordouan, une présence sur le site est en effet nécessaire pour assurer l'entretien du phare et éviter les actes de vandalisme<ref name="jdd"/>{{,}}<ref>{{référence à confirmer|Propos échangés avec Christian Hugon, ancien conseiller municipal de la commune}}.</ref>. Depuis 2012, les nouveaux gardiens, toujours par deux, assurent un rôle de maintenance à longueur d'année et de guide touristique pendant la saison estivale, alternant des {{Citation|phases de quinze jours en mer puis quinze jours à terre, suivies d'une semaine en mer et une semaine à terre}}<ref name=Mag228/>. Toutefois, ces gardiens n'ont pas la qualification d'électro-mécaniciens des Phares et Balises et ne peuvent pas intervenir sur la partie technique du phare qui reste sous gestion de l'État et des agents de la DIRM Sud-Atlantique.


<gallery caption="le phare de Cordouan">
<gallery caption="Le phare de Cordouan">
Phare de Cordouan - Les Travaux Publics de la France.jpg|Le phare en 1883.
Phare de Cordouan - Les Travaux Publics de la France.jpg|Le phare en 1883.
2014-09-27 Le Verdon, Gironde, phare de Cordouan (3).JPG|Le phare.
2014-09-27 Le Verdon, Gironde, phare de Cordouan (3).JPG|Le phare.
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2014-09-27 Le Verdon, Gironde, phare de Cordouan, salle des rois (2).JPG|La salle des rois.
2014-09-27 Le Verdon, Gironde, phare de Cordouan, salle des rois (2).JPG|La salle des rois.
2014-09-27 Le Verdon, Gironde, phare de Cordouan, salle des rois, buste de Charles-François Beautemps-Beaupré (1766-1854).JPG|Buste de Charles-François Beautemps-Beaupré dans la salle des rois.
2014-09-27 Le Verdon, Gironde, phare de Cordouan, salle des rois, buste de Charles-François Beautemps-Beaupré (1766-1854).JPG|Buste de Charles-François Beautemps-Beaupré dans la salle des rois.
File:Btv1b10572088s_phare_de_Cordouan_retouche.jpg|Vu par Charles Mercereau
Btv1b10572088s_phare_de_Cordouan_retouche.jpg|Vu par [[Charles Mercereau]].
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
=== Notes ===
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=== Références ===
=== Références ===
{{Références}}
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{{Autres projets|commons=Category:Cordouan lighthouse}}
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{chapitre | auteur=[[Bernard Forest de Bélidor]] | titre chapitre=Chapitre VIII. Section 3. Description de la Tour de Cordouan | titre ouvrage=Architecture hydraulique - Seconde partie | éditeur=Charles-Antoine Jombert | lieu=Paris | date=1753 | passage=151-155 | tome=2 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8624600d/f185.item }}, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8624600d/f211.item <small>Planche XVIII</small>], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8624600d/f213.item <small>Planche XIX</small>]
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=G.|nom1=Labat|titre=Documents sur la ville de Royan et la tour de Cordouan|éditeur=|année=1884-1901|format=5 volumes|isbn=|lire en ligne=http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb341279716/PUBLIC}}
* {{ouvrage | auteur=[[Léonce Reynaud]] | titre=Mémoire sur l’éclairage et le balisage des côtes de France | éditeur=Imprimerie impériale | lieu=Paris | date=1864 | passage=7, 43-45, 59, 155, 167, 170, 172, 230-232, 351, 352, 367, 373, 381 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96154118.Image }}
* {{article | auteur=[[Philippe Tamizey de Larroque]] | titre=Louis de Foix et la Tour de Cordouan | périodique=Revue de Gascogne | date=1864 | tome=V | passage=329-343, 425-438 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5743759r/f335.item }}
* {{ouvrage | auteur=Gustave Labat | titre=Documents sur la ville de Royan et la tour de Cordouan 1622-1789 | tome=1-2 | éditeur=Imprimerie G. Gounouilhou | lieu=Bordeaux | date=1884 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k933172v?rk=21459;2 }}
* {{ouvrage | auteur=Gustave Labat | titre=Documents sur la ville de Royan et la tour de Cordouan 1481-1799 | tome=3 | éditeur=Imprimerie G. Gounouilhou | lieu=Bordeaux | date=1894 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k933188g/ }}
* {{ouvrage | auteur=Gustave Labat | titre=Documents sur la ville de Royan et la tour de Cordouan 1582-1803 | tome=4 | éditeur=Imprimerie G. Gounouilhou | lieu=Bordeaux | date=1897 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k933177r }}
* {{ouvrage | auteur=Gustave Labat | titre=Documents sur la ville de Royan et la tour de Cordouan 1786-1789 | tome=5 | éditeur=Imprimerie G. Gounouilhou | lieu=Bordeaux | date=1901 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9331750 }}
* {{ouvrage | auteur=Émile Allard | titre=Les phares : histoire, construction, éclairage | éditeur=J. Rothschild éditeur | lieu=Paris | date=1889 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k943940s?rk=42918;4 }}, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k943940s/f560.item ''Phare de Cordouan'', planches 5, 6 et 7]
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gustave|nom1=Labat|titre=Documents sur la ville de Royan et la tour de Cordouan|éditeur=|année=1884-1901|format=5 volumes|isbn=|lire en ligne=http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb341279716/PUBLIC}}
* [[Alexis de Gourgues]], « Réflexions sur la vie et le caractère de Montaigne, publiées à l'occasion d'un manuscrit d'éphémérides de sa famille, conservé à Bordeaux par M. O. de la Rose. Pièces justificatives : Copie du contrat pour la tour de Cordouan passé avec {{Me}} Louis de Foix », dans ''Recueil des actes de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux'', 1855, {{17e}} année, {{p.|530-545}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33953c/f533.item (''lire en ligne'')]
* [[Alexis de Gourgues]], « Réflexions sur la vie et le caractère de Montaigne, publiées à l'occasion d'un manuscrit d'éphémérides de sa famille, conservé à Bordeaux par M. O. de la Rose. Pièces justificatives : Copie du contrat pour la tour de Cordouan passé avec {{Me}} Louis de Foix », dans ''Recueil des actes de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux'', 1855, {{17e}} année, {{p.|530-545}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33953c/f533.item (''lire en ligne'')]
* Étienne Glouzot, ''Un voyage à l'île de Cordouan au {{s-|XVI}}'', {{p.}}401-425, ''[[Bibliothèque de l'École des chartes]]'', année 1905, {{numéro}}66 <small>([http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1905_num_66_1_448245 lire en ligne])</small>
* Étienne Glouzot, ''Un voyage à l'île de Cordouan au {{s-|XVI}}'', {{p.}}401-425, ''[[Bibliothèque de l'École des chartes]]'', année 1905, {{numéro}}66 <small>([http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1905_num_66_1_448245 lire en ligne])</small>
* {{article | auteur=[[René Crozet (1896-1972)|René Crozet]] | titre=Le phare de Cordouan | périodique=Bulletin Monumental | année=1955 | tome=113 | numéro=3 | passage=153-171 | lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1955_num_113_3_3775 }}
* {{ouvrage | lang=en | auteur=David Alan Stevenson | titre=The World's Lighthouses Before 1820 | éditeur=Oxford University Press | date=1959 | pages=310 }}
* {{article | auteur=Jean Guillaume | titre=Le phare de Cordouan, merveille du monde et monument monarchique | périodique=Revue de l’art | année=1970 | numéro=8 | passage=33-52 }}
* {{ouvrage | auteur=René Faille | titre=Les trois plus anciens phares de France : Cordouan, Les Baleines, Chassiron, La Rochelle | éditeur=Éditions Quartier Latin | lieu=Paris | date=1974 }}
* {{Ouvrage|langue=fr|nom1=Association pour la sauvegarde du phare de Cordouan|titre=Le Verdon-sur-Mer|sous-titre=Gironde, France : porte de l'Aquitaine, phare de Cordouan|lieu=Le Verdon-sur-Mer|éditeur=|année=1982|isbn=}}
* {{Ouvrage|langue=fr|nom1=Association pour la sauvegarde du phare de Cordouan|titre=Le Verdon-sur-Mer|sous-titre=Gironde, France : porte de l'Aquitaine, phare de Cordouan|lieu=Le Verdon-sur-Mer|éditeur=|année=1982|isbn=}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=René|nom1=Faille|titre=Cordouan, les Baleines, Chassiron|éditeur=Éditions Patrimoines et médias|année=1993|pages totales=255|isbn=978-2-910137-02-1}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=René|nom1=Faille|titre=Cordouan, les Baleines, Chassiron|éditeur=Éditions Patrimoines et médias|année=1993|pages totales=255|isbn=978-2-910137-02-1}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philip|nom1=Plisson|lien auteur1=Philip Plisson|prénom2=René|nom2=Faille|titre=La route des quatre phares|sous-titre=Cordouan, les Baleines, Chassiron, la Coubre|éditeur=Éditions Pêcheur d'images|année=2000|pages totales=60|isbn=978-2-909292-74-8}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philip|nom1=Plisson|lien auteur1=Philip Plisson|prénom2=René|nom2=Faille|titre=La route des quatre phares|sous-titre=Cordouan, les Baleines, Chassiron, la Coubre|éditeur=Éditions Pêcheur d'images|année=2000|pages totales=60|isbn=978-2-909292-74-8}}
* Esteban Castañer Muñoz, ''L'exhaussement du phare de Cordouan : un chantier des lumières (1786-1789)'', Bulletin monumental, [[Société française d'archéologie]], année 2006, volume 164, {{numéro}}2 ; {{p.}}187-194 <small>([http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bulmo_0007-473x_2006_num_164_2_1351 lire en ligne])</small>
* {{article | auteur=Esteban Castañer Muñoz | titre=L'exhaussement du phare de Cordouan : un chantier des lumières (1786-1789) | périodique=Bulletin monumental | éditeur=[[Société française d'archéologie]] | date=2006 | tome=164 | numéro=2 | passage=187-194 | lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bulmo_0007-473x_2006_num_164_2_1351 }}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Péret|prénom2=Christophe|nom2=Gauriaud|titre=Cordouan, sentinelle de l'estuaire|lieu=La Crèche|éditeur=Geste éditions|année=2007|pages totales=139|isbn=978-2-84561-322-5}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Péret|prénom2=Christophe|nom2=Gauriaud|titre=Cordouan, sentinelle de l'estuaire|lieu=La Crèche|éditeur=Geste éditions|année=2007|pages totales=139|isbn=978-2-84561-322-5}}
* Jacques Péret, « Sécuriser l'estuaire de la Gironde du {{s-|XVI}} au {{s-|XVIII}} : une mission impossible ? », dans ''Risque, sécurité et sécurisation maritimes depuis le moyen âge'', ''Revue d'histoire maritime'', Presses de l'Université Paris Sorbonne, Paris, 2008 {{ISBN|978-2-84050-590-7}} ; {{p.}}163-176.
* Jacques Péret, « Sécuriser l'estuaire de la Gironde du {{s-|XVI}} au {{s-|XVIII}} : une mission impossible ? », dans ''Risque, sécurité et sécurisation maritimes depuis le moyen âge'', ''Revue d'histoire maritime'', Presses de l'Université Paris Sorbonne, Paris, 2008 {{ISBN|978-2-84050-590-7}} ; {{p.}}163-176.
* {{Article|langue=|auteur1=Marc Saboya|titre=Phare de Cordouan|périodique=Le festin hors-série. La Gironde en 101 monuments|date=novembre 2009|issn=1143-676X|lire en ligne=|pages=26-27}}
* {{Article|auteur1=Marc Saboya|titre=Phare de Cordouan|périodique=Le festin hors-série. La Gironde en 101 monuments|date=novembre 2009|issn=1143-676X|lire en ligne=|pages=26-27}}
* Jacques Péret, « Images et représentations de Cordouan, le « plus beau phare du monde », XVIe-XXe siècle », dans Sylviane Llinares, dir., ''Avec vue sur la mer'', ''132e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Arles, 2007'', Paris, CTHS, Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 2011, p. 119-129. {{lire en ligne|url=http://cths.fr/ed/edition.php?id=5693}}
* Jacques Péret, « Images et représentations de Cordouan, le « plus beau phare du monde », {{sp-|XVI|-|XX}} », dans Sylviane Llinares, dir., ''Avec vue sur la mer'', ''132e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Arles, 2007'', Paris, CTHS, Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 2011, p. 119-129. {{lire en ligne|url=http://cths.fr/ed/edition.php?id=5693}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Alaux|titre=Cordouan|sous-titre=le Versailles des mers|lieu=Bordeaux|éditeur=Elytis|année=2011|mois=juin|jour=2|pages totales=96|isbn=978-2-35639-074-5}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Alaux|titre=Cordouan|sous-titre=le Versailles des mers|lieu=Bordeaux|éditeur=Elytis|année=2011|mois=juin|jour=2|pages totales=96|isbn=978-2-35639-074-5}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Frédéric|nom1=Chassebœuf|titre=Cordouan|sous-titre=roi des phares|éditeur=Éditions Bonne anse|année=2011|mois=juin|jour=23|pages totales=92|isbn=978-2-916470-19-1}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Frédéric|nom1=Chassebœuf|titre=Cordouan|sous-titre=roi des phares|éditeur=Éditions Bonne anse|année=2011|mois=juin|jour=23|pages totales=92|isbn=978-2-916470-19-1}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alexandrine|nom1=Civard-Racinais|titre=Visiter le phare de Cordouan|éditeur=[[Éditions Sud Ouest]]|année=2011|pages totales=32|isbn=978-2-8177-0146-2}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alexandrine|nom1=Civard-Racinais|titre=Visiter le phare de Cordouan|éditeur=[[Éditions Sud Ouest]]|année=2011|pages totales=32|isbn=978-2-8177-0146-2}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Paul|nom1=Eymond|titre=Les 301 marches de Cordouan, ma vie de gardien de phare|éditeur=[[Éditions Sud Ouest]]|année=2012|pages totales=208|isbn=978-2-8177-0234-6}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Paul|nom1=Eymond|titre=Les 301 marches de Cordouan, ma vie de gardien de phare|éditeur=[[Éditions Sud Ouest]]|année=2012|pages totales=208|isbn=978-2-8177-0234-6}}
* {{ouvrage | auteur=Francis Dreyer | préface=Pascal Griset | titre=Éclairer la mer. Les optiques de phares et leurs constructeurs | éditeur=Presses universitaires de Rennes | lieu=Rennes | date=2016 | isbn=978-2-75354996-8 | pages=310 }}
* {{chapitre | auteur1=Élodie Bertrand | auteur2=Vincent Guigueno | titre chapitre=Financer les phares en France et en Angleterre : l’exemple de Cordouan | titre ouvrage=Le financement des infrastructures de transport {{s-|XVIII}}-début du {{s-|XX}} | éditeur=Institut de la gestion publique et du développement économique, Comité pour l’histoire économique et financière de la France | collection=Histoire économique et financière - Ancien Régime | lieu=Paris | date=2018 | passage=243-260 | isbn=978-2-11129431-8 | lire en ligne=https://books.openedition.org/igpde/5153 }}


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===

* [[Liste des phares de la Gironde]]
* [[Liste des phares de la Gironde]]
* [[Liste des phares de France]]
* [[Liste des phares de France]]
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
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* {{Lien web|url=http://www.phare-de-cordouan.fr/|titre=Site officiel du phare de Cordouan}} : site du SMIDDEST, actualités et informations pratiques
* {{Lien web|url=http://www.phare-de-cordouan.fr/|titre=Site officiel du phare de Cordouan}} : site du SMIDDEST, actualités et informations pratiques
* {{Lien web|url=http://www.cordouan.culture.fr/|titre=Culture.fr : le phare de Cordouan}} : {{Lien web| url=http://www.cordouan.culture.fr/#/fr/pano/ext1/|titre=visite virtuelle}}, {{Lien web|url=http://www.cordouan.culture.fr/phare.html/|titre=expérience immersive 3D en temps réel}}. Édité par le ministère de la culture et de la communication.
* {{Lien web|url=http://www.cordouan.culture.fr/|titre=Culture.fr : le phare de Cordouan}} : {{Lien web| url=http://www.cordouan.culture.fr/#/fr/pano/ext1/|titre=visite virtuelle}}, {{Lien web|url=http://www.cordouan.culture.fr/phare.html/|titre=expérience immersive 3D en temps réel}}. Édité par le ministère de la culture et de la communication.
* {{Lien web|url=http://archives.gironde.fr/exposition/phare_cordouan.asp|titre=Exposition virtuelle du phare de Cordouan}} sur le site des Archives départementales de la Gironde.
* {{Lien web|url=http://archives.gironde.fr/exposition/phare_cordouan.asp|titre=Exposition virtuelle du phare de Cordouan}} sur le site des [[Archives départementales de la Gironde]].
* {{Lien web|url=http://www.littoral33.com/cordouan/visite_cordouan.htm|titre=Le phare de Cordouan|site=le Guide du littoral de Gironde|archiveurl=https://web.archive.org/web/20050926185341/http://www.littoral33.com/cordouan/visite_cordouan.htm|archivedate=26 septembre 2005|brisé le=}}
* {{Lien web|url=http://www.littoral33.com/cordouan/visite_cordouan.htm|titre=Le phare de Cordouan|site=le Guide du littoral de Gironde|archiveurl=https://web.archive.org/web/20050926185341/http://www.littoral33.com/cordouan/visite_cordouan.htm|archivedate=26 septembre 2005}}
* {{Lien web|url=http://www.asso-cordouan.fr/|titre=Association pour la sauvegarde du phare de Cordouan}}
* {{Lien web|url=http://www.asso-cordouan.fr/|titre=Association pour la sauvegarde du phare de Cordouan}}
* [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/consultationIR.action?udId=root&consIr=&irId=FRAN_IR_050506&frontIr=&auSeinIR=false Registres des procès-verbaux de séances de la Commission des phares sur la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales]
* [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/consultationIR.action?udId=root&consIr=&irId=FRAN_IR_050506&frontIr=&auSeinIR=false Registres des procès-verbaux de séances de la Commission des phares sur la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales]
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Phare de Cordouan
Une heure avant la marée basse (coefficient 115).
Localisation
Coordonnées
Baigné par
Site
Localisation
Histoire
Construction
Mise en service
Automatisation
oui (depuis 2006)[3]
Patrimonialité
Gardienné
 Oui[4]
Visiteurs
 Oui (période estivale)[1]
Architecture
Hauteur
67,50 m[1]
Surface
170 150 957 m2 ou 838 798 361 m2Voir et modifier les données sur Wikidata
Hauteur focale
60 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Élévation
69,70 m[1]
Marches
301Voir et modifier les données sur Wikidata
Matériau
Équipement
Lanterne
lampe HM 250 W[3]
Optique
Fresnel pivotante[1]
Portée
22 milles (blanc)
18 milles (rouge & vert)[2]
Feux
2+1 occ., 12 s, secteurs blanc-rouge-vert[2]
Identifiants
ARLHS
Amirauté
D1300Voir et modifier les données sur Wikidata
List of Lights
MarineTraffic
NGA
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Localisation sur la carte de la Charente-Maritime
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Localisation sur la carte de la Gironde
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Le phare de Cordouan est un phare situé à sept kilomètres en mer sur le plateau de Cordouan, à l'embouchure de l'estuaire de la Gironde, estuaire formé par la confluence de la Garonne et de la Dordogne, donnant dans l'océan Atlantique. Il éclaire et sécurise fortement la circulation dans les deux passes permettant l'accès à l'estuaire : la grande passe de l'Ouest, balisée de nuit, qui longe le rivage nord depuis le banc de la Coubre, et la passe sud, plus étroite, et qui n'est pas balisée la nuit[5].

Il se trouve dans le département de la Gironde, en Nouvelle-Aquitaine, au large de la commune de Saint-Palais-sur-Mer, près de Royan, et de la pointe de Grave, sur le territoire de la commune du Verdon-sur-Mer, sur lequel il figure à la parcelle no 1 du cadastre.

Construit de la fin du XVIe au début du XVIIe siècle, de 1584 à 1611[1], il est le plus ancien phare de France encore en activité[6]. Appelé parfois le « Versailles de la mer », le « phare des rois » ou encore le « roi des phares », il est le premier phare classé au titre des monuments historiques par la liste de 1862[1].

Le site est la propriété de l'État, représenté par la direction interrégionale de la Mer sud-atlantique[7], dont les services du Verdon veillent à ce que le phare continue à assurer chaque jour sa mission de signalisation maritime et de sécurisation des passes.

La valorisation touristique et le gardiennage du site sont délégués par la direction interrégionale de la Mer depuis au syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde (SMIDDEST), réunissant les départements de la Gironde et de la Charente-Maritime, la région Nouvelle-Aquitaine, la métropole de Bordeaux, la communauté d'agglomération Royan Atlantique, la communauté de communes de l'Estuaire et la communauté de communes de la Haute Saintonge, en étroite collaboration avec l'association pour la sauvegarde du phare de Cordouan[8]. Par ailleurs, depuis émerge une terre aux abords du phare, c'est l'île sans nom.

Depuis , il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO[9].

Construction et mise en service[modifier | modifier le code]

L'installation de l'abbé Étienne de Saint-Rigauld et du frère prieur Ermenaud pour se retirer du monde sur l'île de Cordouan est attestée dès le Moyen Âge[10] par la charte de Cluny, datée de 1088[11]. Le cartulaire de l'abbaye de la Grande-Sauve daté de 1092[note 1] mentionne que les moines sonnaient une cloche et allumaient un feu en cas de danger pour les marins[note 2].

La circulation des navires étant toujours aussi dangereuse dans cette zone au XIVe siècle, le Prince Noir, Édouard de Woodstock, prince d'Aquitaine, prince de Galles et duc de Cornouailles, fils aîné du roi Édouard III d'Angleterre, qui gouverne la Guyenne de 1362 à 1371, ordonne la construction d'un édifice, la tour du Prince Noir[1], au sommet de laquelle un ermite allume de grands feux et prélève un droit de passage sur les navires entrant dans l'estuaire[13],[14]. Cette tour est vite abandonnée et, deux siècles plus tard, elle est en ruine[15].

Phare de Cordouan au XVIIe siècle par Claude Chastillon, avec sur la gauche la tour du Prince Noir et sa chapelle attenante.

À la fin du XVIe siècle, le maréchal de Matignon, gouverneur de Guyenne, se préoccupe à son tour de la sécurité de la navigation dans l'estuaire. Le , en présence de son ami Michel de Montaigne, maire de Bordeaux, il passe commande du phare de Cordouan à l'ingénieur-architecte Louis de Foix[1],[15]. Ce nouvel ouvrage est qualifié d'« œuvre royale ».

En 1592, le maréchal de Matignon nomme une commission chargée de recevoir les travaux exécutés par l'ingénieur de Loys de Foix. Elle est composée de :

  • Loys Baradier, maître des repparations pour Sa Majesté en Guienne ;
  • Pierre Hardouyn, maistre des œuvres ; maistre juré des œuvres et fabriques de la ville de Bordeaux ;
  • Estienne Arnault, maistre masson ;
  • Jaques Guilhermain, maistre architecte ;
  • Loys Cothereau, maistre masson ;
  • Francoys Gabriel, maistre voyeur en la comté d'Alençon, architecte de Monseigneur le Mareschal de Matignon.

Le rapport de la commission est remis le , estimant à 25 écus la toise de maçonnerie, somme considérable à l'époque[16].

Après avoir consacré dix-huit ans de sa vie et toute sa fortune à la construction du phare, Louis de Foix meurt en 1602, sans voir le bâtiment terminé. Selon une légende du XVIIIe siècle, il aurait été inhumé dans un endroit secret du phare[17]. Les travaux nécessitent l'édification et le maintien en état continuel de défenses en grosses pierres de taille entre-liées de bois tout autour du plateau pour protéger la cité ouvrière. Celle-ci comprend notamment, en dehors des chantiers proprement dits, un four à chaux, des ateliers, une menuiserie, une charpenterie, un charronnage, une forge, des logements pour l'ingénieur et jusqu'à cinquante ouvriers, des magasins de vivres, un chai pour le vin, un moulin à blé, un four à pain, et enfin une écurie pour les six ou sept chevaux qui charrient les matériaux, ainsi qu'une grange pour leur fourrage[15]. Son fils reprend sa succession mais, ruiné, il transmet le flambeau à François Beuscher, ancien conducteur de travaux de Louis de Foix, qui achève son œuvre en 1611, soit vingt-sept ans après la signature du contrat[1].

Lors de sa mise en service, dès sa construction terminée[1], le phare est constitué d'un petit dôme à huit baies fermées de vitraux. Dans un bassin placé sur un piédestal en bronze, on brûle du bois enduit de poix, d'huile et de goudron[1]. La fumée est évacuée par une pyramide creuse de 6,50 m de hauteur. Le feu est situé à 37 m au-dessus des plus hautes mers[1].

Une fois le phare achevé, les défenses n'étant plus entretenues, la mer a rapidement raison de ce qui subsistait de la cité ouvrière, ne s'arrêtant qu'au roc de l'îlot de Cordouan[15].

Accès[modifier | modifier le code]

L'accès n'est pratiquement possible (sauf exceptions) qu'à la mi-marée de jusant (marée descendante) par une poterne. La chaussée en pierre qui se découvre à ce moment-là mène à ladite poterne. Celle-ci est fermée quand la mer est haute au moyen d'une porte à deux vantaux en chêne massif se mouvant sur des pivots en bronze. Les visiteurs sont débarqués de leur embarcation à distance du banc de sable et sont transbordés dans de petits canots à fond plat (genre baleinières armées à l'aviron) : ceux-ci peuvent s'échouer sur le banc de sable du côté de la chaussée dallée. Après avoir franchi les quelque 25 marches en avant et en arrière de la poterne (7 et 18), les visiteurs pénètrent dans la cour intérieure de la plate-forme qu'entourent les logements des gardiens, les salles des machines, et les communs. À la sortie de la voûte de la poterne, des repères sur la maçonnerie, témoignent des hauteurs atteintes par la mer lorsque les vagues sont poussées par les vents de tempête : ainsi le raz-de-marée du où la mer a atteint 8,50 mètres au-dessus du zéro des cartes marines[18].

Histoire du phare et de ses améliorations[modifier | modifier le code]

Élévation technique du phare de Cordouan en 1696.

En 1645, une violente tempête détruit la pyramide et le dôme ; ce dernier est rétabli en 1664, et le combustible est remplacé par du blanc de baleine. Le soubassement est renforcé entre 1661 et 1664[1].

En 1719, la partie supérieure de la tour est démolie. Elle est reconstruite en 1724 sur de nouveaux plans, dus au chevalier de Bitry, ingénieur en chef des fortifications de Bordeaux.

Représentation du phare au XVIIIe siècle.
Vue du phare depuis l'entrée de l'édifice.

Le premier feu à réverbères paraboliques voit le jour en 1782, mais le phare se trouve alors en très mauvais état. Les marins déplorent par ailleurs l'insuffisance de la portée du phare, dont le feu n'est pas assez élevé[13]. D'importants travaux de rénovation sont donc nécessaires. Ils sont menés de 1782 à 1790 par l'ingénieur Joseph Teulère, qui suggère de rehausser cette tour de 30 mètres en conservant le rez-de-chaussée et les deux étages[14], et ceci dans le style Louis XVI, dont la sobriété un peu sèche contraste avec la richesse des étages inférieurs, qui ont conservé leur décoration Renaissance.

Puis en 1790, après avoir rehaussé le phare à 60 mètres au-dessus des plus hautes mers, l'ingénieur Teulère met au point le premier feu tournant à réverbères paraboliques. Il est constitué de lampes à huile, ou becs d'Argand, et est manœuvré par une machine construite par Mulotin, horloger à Dieppe. Le combustible est un mélange de blanc de baleine, d'huile d'olive et d'huile de colza[1].

Le premier appareil lenticulaire de Fresnel à système tournant, application de l'invention d'Augustin-Jean Fresnel, est expérimenté à Cordouan en 1823[14]. La lampe à trois mèches concentriques, placée au « plan focal » de l'appareil, est approvisionnée à l'huile de colza au moyen d'une pompe aspirante et refoulante[1].

Sous le Second Empire, des logements pour les gardiens sont aménagés dans le couronnement du rez-de-chaussée[14].

En 1948, l’électrification du phare de Cordouan est réalisée au moyen de deux groupes électrogènes autonomes[1] — on en ajoute un troisième en 1976 — reliés à une lampe de 6 000 W en 110 volts triphasé. Le feu fixe, transformé en feu à occultations avec trois secteurs colorés, est situé à 60,30 m au-dessus des hautes mers.

En 1982, lors de travaux, un chef d'entreprise qui a besoin de pouvoir contacter ses autres chantiers sur le continent fait installer le téléphone, qui demeure ensuite sur place[4].

En 1984, une lampe de 450 W au xénon est installée, mais elle est remplacée trois ans plus tard par une lampe de 2 000 W aux halogènes.

En 2002, le phare de Cordouan est inscrit sur la liste indicative des monuments susceptibles d'être classés au patrimoine mondial de l'UNESCO[19].

Les travaux de renforcement du bouclier entrepris en 2005.

Entre mars et , une cuirasse de béton armé de 70 mètres de long et de 8 mètres de haut est construite autour du flanc sud-ouest du bouclier, afin de mieux le protéger des assauts de la houle d'ouest, qui entraîne des vibrations mettant en danger la structure du phare. Les travaux, réalisés par la société Guintoli et pilotés par la subdivision du Verdon du Centre d'études techniques maritimes et fluviales (CETMEF), ont coûté environ 4,5 millions d'euros, financés par l'État (57,5 %), l'Union européenne (17,5 %), les régions Aquitaine et Poitou-Charentes, les départements de la Gironde et de la Charente-Maritime[20].

En 2006, le phare est automatisé et informatisé. Le CETMEF procède par ailleurs à la rénovation complète des équipements de signalisation maritime, en remplaçant à la fois les groupes électrogènes, l’automate de gestion, les bâtis et moteurs de rotation, le feu et son support. L'ampoule halogène de 2 000 W est remplacée par une nouvelle ampoule halogène métallique (HM) de 250 W, conformément à la doctrine technique en la matière. L’ensemble est mis en service le [3]. Une rénovation importante des toitures du socle du phare est par ailleurs effectuée en 2010 afin de garantir l'étanchéité des toits des locaux abritant les gardiens et les groupes électrogènes[21]. Le phare est en effet le dernier de France à conserver des gardiens malgré son automatisation[17].

En 2011, le phare a 400 ans[22]. Le SMIDDEST, appuyé par la municipalité de Royan, prévoit de nombreux événements entre mars et pour célébrer ce 400e anniversaire, le point d'orgue des manifestations étant fixé au samedi , date de l'anniversaire du phare retenue par les organisateurs et correspondant au premier allumage du phare le [8]. Dans le cadre de la célébration des 400 ans du phare est créée et enregistrée le dans la chapelle du phare l’œuvre polyphonique « Cordouan, Quand j’admire ravi… »[23] du compositeur Jean-Marie Gagez, commande du ministère de l’Écologie, composée sur les paroles du sonnet de l’architecte Louis de Foix gravé dans la chapelle du phare[24].

En 2012, la lumière du phare automatisé est gérée par le service des phares et balises du Verdon-sur-Mer[4]. De 2013 à 2022, le phare fait l'objet d'une restauration complète[4],[25]. Dix millions d'euros auront été mobilisés[17].

Le , il est annoncé son inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO[26].

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

Le phare de Cordouan est une tour blanche haute de 68 mètres, en pierre blanche de Saintonge, d'un diamètre à la base de 16 mètres, placée à 7 km en mer sur le plateau de Cordouan, à égale distance des côtes de la Charente-Maritime et de la Gironde[1].

C'est le dixième phare le plus élevé dans le monde[27], et le troisième en France, après ceux de l'île Vierge et de Gatteville.

Environ 300 pierres de taille ont été extraites des côtes charentaises voisines pour édifier le socle de la tour, et l'on peut encore observer les nombreux fronts de taille sur les rochers à Saint-Palais-sur-Mer, et notamment près de la péninsule dite du Pont du Diable[15],[note 3].

Au moment de sa construction, le plateau rocheux de Cordouan, jadis appelé « îlot de Cordouan », s'élevait de quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, y compris à marée haute, ce qui a rendu possible la construction de la Tour du Prince Noir, puis du phare en lui-même. Les travaux ont cependant nécessité la pose de défenses contre les flots, la mer attaquant violemment les constructions lors des plus grandes marées et des tempêtes[15]. Aujourd'hui, une telle construction ne pourrait pas être réalisée en bénéficiant des mêmes conditions. En effet, au fil des siècles, le plateau a subi l'érosion rapide provoquée par l'action de la mer[15], et il est désormais sous l'eau la plupart du temps, excepté à marée basse lors des vives-eaux, ce qui en fait d'ailleurs une zone dangereuse pour la navigation maritime ou de plaisance au large de l'estuaire[5].

Détail du système lenticulaire du phare.

La diminution du plateau rocheux explique principalement la vulnérabilité accrue de la structure et les travaux entrepris en 2005 sur le bouclier. En effet, au moment de sa construction, les vagues ne pouvaient pas atteindre l'édifice, ce qui est bien différent aujourd'hui. Les travaux sur le bouclier auront ainsi duré plus de six mois, car les quarante ouvriers ne pouvaient travailler que pendant les marées basses, soit environ quatre heures par jour[20].

Son feu est situé à 60 mètres de hauteur[1]. Il est produit par une lampe aux halogénures métalliques[28] de 250 watts[3] : les extinctions périodiques sont programmées électroniquement, ce qui a permis de supprimer le cache et le mécanisme de rotation. Sa portée est de 22 milles marins pour le secteur blanc et de 18 pour les secteurs rouge et vert. C'est un feu à occultations (2 et 1) en douze secondes[2] :

  • secteurs[1] :
    • blanc de 14° à 126°
    • vert de 126° à 178,5°
    • blanc de 178,5° à 250°
    • blanc atténué de 250° à 267°
    • rouge atténué de 267° à 294,5°
    • rouge de 294,5° à 14°

Description des aménagements[modifier | modifier le code]

Détail d'un des vitraux de la chapelle du phare.

La base de la tour : le phare a été construit sur un socle rocheux, une cuirasse entoure celui-ci pour le protéger de l'assaut des vagues. Sept marches permettent d'accéder à la porte des marées. Un escalier de dix-huit marches permet alors d'accéder à la cour intérieure et au rez-de-chaussée du phare. Datant de la construction du phare, une cave permet de recueillir l'eau de ruissellement de la tour dans deux citernes de 12 m3. Cette eau est décantée et lorsqu'elle déborde, elle est « presque potable » et alimente ensuite le circuit d'eau courante du phare[4].

La tour comporte six étages :

  • au rez-de-chaussée, un portail monumental donne accès au vestibule dont le sol est constitué de dalles de pierre de Barsac, d'où part un escalier de 301 marches pour accéder au sommet du phare (huit marches supplémentaires mènent à la lanterne et sont inaccessibles aux visiteurs) ;
  • au premier étage se trouve l'appartement dit « appartement du Roi », bien qu'aucun roi ne soit jamais venu y séjourner[17]. Il ne fut aménagé qu'en 1664 par Colbert, le ministre de Louis XIV. C'est une pièce voûtée, équipée d'une vraie cheminée, pavée de marbre gris de Sainte-Anne et de marbre noir de Belgique[29], décorée de pilastres aux monogrammes de Louis XIV et de la reine Marie-Thérèse ;
  • au deuxième étage se trouve la chapelle, qui est la pièce la plus majestueuse du phare. Elle est surmontée d'une voûte percée de huit baies richement ornées et pavée du même marbre que l'appartement du Roi et que la salle des Girondins[29]. Les deux vitraux, réalisés au moment de la construction de la chapelle et très abîmés, ont été remplacés et posés le . Chaque année, des bénédictions nuptiales et des baptêmes y sont célébrés[30]. Le premier sacrement du mariage inscrit sur le registre de Notre-Dame-de-Cordouan y a été prononcé le par l'abbé Slaiher[31]. Le phare de Cordouan est le seul au monde à disposer d'une chapelle consacrée[17] ;
Dessin en coupe du phare datant de 1911.
  • le troisième étage s'ouvre sur une grande salle lumineuse, dite « salle des Girondins » ou « salle des Bordelais», pavée de marbre gris de Sainte-Anne et de marbre noir de Belgique[29]. C'est le premier niveau issu des travaux de surélévation du phare menés par Joseph Teulère, depuis lequel on peut observer l'architecture complexe de la tour et du large escalier qui mène à la lanterne ;
  • le quatrième étage sert de palier, il porte le nom de « salle des contrepoids »[14] ;
  • le cinquième est aussi un palier, on y trouve la poulie ayant servi à lever le combustible par les orifices circulaires. La pièce porte le nom de « salle des lampes »[14] ;
  • entre le cinquième et le sixième se trouve la chambre de quart ou « salle des veilles »[14], recouverte d'un parquet de chêne, qui était autrefois garnie de deux lits avec alcôves pour l'usage des gardiens ;
  • au sixième, enfin, se trouve la lanterne. Avant l'électrification en 1948, on y montait les combustibles au moyen d'une poulie, par les orifices d'environ un mètre de diamètre percés au centre de chaque étage du phare.

Présence humaine[modifier | modifier le code]

Le phare de Cordouan est entré en service en 1611 et, depuis cette date, des générations de gardiens s'y sont succédé.

Vue du phare à marée montante.

Effectuant des roulements parmi une équipe de trois personnes (14 jours au phare, 11 jours de repos, 7 jours au phare, 6 jours de repos), les deux gardiens présents sur le phare s'occupaient essentiellement de l'entretien, du nettoyage, et de l'accueil des visiteurs venus en bateau des côtes charentaises ou girondines[32]. Le monument historique accueille en effet environ 24 000 visiteurs (2020) chaque année (d'avril à octobre), mais seulement trente peuvent être présents au même moment dans les parties supérieures de l'édifice[20],[17],[14].

Les gardiens résidaient dans les locaux circulaires présents dans la cuirasse du phare, qui comportent plusieurs chambres aménagées ainsi qu'une cuisine[33].

Malgré l'automatisation totale du phare en 2006[3], le gardiennage s'est poursuivi sans discontinuer jusqu'à . Après le départ définitif, le [34],[35], des gardiens de l’État, qui est propriétaire du site, le gardiennage est assuré par le syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde (SMIDDEST)[8],[4]. Selon l'association pour la sauvegarde du phare de Cordouan, une présence sur le site est en effet nécessaire pour assurer l'entretien du phare et éviter les actes de vandalisme[32],[36]. Depuis 2012, les nouveaux gardiens, toujours par deux, assurent un rôle de maintenance à longueur d'année et de guide touristique pendant la saison estivale, alternant des « phases de quinze jours en mer puis quinze jours à terre, suivies d'une semaine en mer et une semaine à terre »[4]. Toutefois, ces gardiens n'ont pas la qualification d'électro-mécaniciens des Phares et Balises et ne peuvent pas intervenir sur la partie technique du phare qui reste sous gestion de l'État et des agents de la DIRM Sud-Atlantique.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La fondation du prieuré Saint-Nicolas à Royan comme ermitage clunisien (dépendant de l'abbaye de La Sauve-Majeure) bénéficie du témoignage d'« Etienne, abbé et ermite de l'île de Cordouan » dans le cartulaire de la Grande-Sauve daté de 1092[12].
  2. Cette indication n'est plus attestée dans les sources ultérieures.
  3. D'après le panneau d'information de l'office de tourisme de Saint-Palais-sur-Mer, « environ 300 pierres de taille en ont été extraites à la fin du XVIe siècle pour la construction du phare de Cordouan, situé au milieu de l'estuaire de la Gironde ». Il est par ailleurs précisé qu'« on peut encore distinguer de nombreux fronts de taille tant sur la péninsule du pont-du-Diable que sur la côte avoisinante ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t Notice no PA00083858 et Notice no IA33001224, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consultées le .
  2. a b et c Page personnelle dédiée au phare de Cordouan.
  3. a b c d et e Rapport d'activité du CETMEF, année 2006, page 12.
  4. a b c d e f et g Jean-Luc Éluard, « Vingt-quatre heures dans la vie d'un phare », Le Mag no 228, supplément à Sud Ouest, 13 août 2016, p. 4-11.
  5. a et b Cartes marines 7425 et 7426 éditées par le SHOM.
  6. Faille 1993.
  7. « Phare de Cordouan (site officiel) », sur phare-de-cordouan.fr, (consulté le ).
  8. a b et c Dossier de presse du SMIDDEST consacré aux 400 ans du phare.
  9. « Le phare de Cordouan inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  10. « Un site religieux », sur cordouan.culture.fr.
  11. Charte de Cluny, 1088, conservée à la bibliothèque nationale de France, coll. Bourgogne, tome 79, 178a.
  12. Cartulaire de la Grande-Sauve, 1092, manuscrit Ms769, vol. 2, p. 229, conservé à la bibliothèque municipale de Bordeaux.
  13. a et b Le phare de Cordouan, Planète travaux Publics.
  14. a b c d e f g et h Alice Brouard, « Cordouan, le Versailles de la mer », Le Figaro Magazine,‎ , p. 64-67 (lire en ligne).
  15. a b c d e f et g Étienne Glouzot, Un voyage à l'île de Cordouan au XVIe siècle, in Bibliothèque de l'École des chartes, volume 66, no 66, 1905, [lire en ligne], p. 401-425.
  16. Charles Braquehaye, « Le château, la chapelle funéraire et le mausolée des ducs d'Épernon à Cadillac », sur gallica.bnf.fr, Société archéologique de Bordeaux, t. 10, (consulté le ), p. 134-135.
  17. a b c d e et f Cyril Hofstein, « Cordouan / Gironde. Avec les derniers gardiens de phare », Le Figaro Magazine,‎ , p. 52-59 (lire en ligne).
  18. J.-Fernand Lanoire, Le Phare de Cordouan pour les touristes, Imprimerie Delmas, 1953.
  19. Proposition d'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO, soumise le 1er février 2002.
  20. a b et c Rafaële Brillaud, « Cordouan, chantier phare », Libération,‎ (lire en ligne).
  21. « Une couronne étanche pour le roi des phares », Le Journal du Médoc,‎ (lire en ligne).
  22. (fr) « Bon anniversaire au phare de Cordouan », Sud Ouest,‎ (lire en ligne).
  23. [vidéo] Jean-Marie Gagez, Cordouan, musique pour la chapelle du phare sur YouTube.
  24. Les inscriptions de la chapelle.
  25. France 3, « Réouverture du phare de Cordouan », (consulté le ).
  26. « Le phare de Cordouan inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco », sur LEFIGARO (consulté le ).
  27. The Tallest Lighthouses, Rowlett, Russ. The Lighthouse Directory. University of North Carolina at Chapel Hill.
  28. « Le phare de Cordouan – Un système technique en évolution », sur cordouan.culture.fr, ministère de la Culture (consulté le ).
  29. a b et c Renseignements fournis par le Président de l'association de sauvegarde pour le phare de Cordouan - M. Jean-Marie Calbet en date du 14 mars 2012[réf. à confirmer].
  30. Jacques Peret et Christophe Gauriaud, Cordouan, sentinelle de l'estuaire, La Crèche, Geste éditions, , 139 p. (ISBN 978-2-84561-322-5), Une chapelle royale, pages 49-50.
  31. (fr) « Les mariés du phare de Cordouan », Sud Ouest,‎ (lire en ligne).
  32. a et b (fr) Adeline Fleury, « Dernières gardes à Cordouan », Le Journal du dimanche,‎ (lire en ligne).
  33. Propos échangés avec les gardiens du phare en août 2009[réf. à confirmer].
  34. « Bon anniversaire, Cordouan ! », Le Journal du Médoc,‎ (lire en ligne).
  35. « Journal de l’association pour la sauvegarde du phare de Cordouan »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) no 2, février 2012.
  36. Propos échangés avec Christian Hugon, ancien conseiller municipal de la commune[réf. à confirmer].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

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  • Léonce Reynaud, Mémoire sur l’éclairage et le balisage des côtes de France, Paris, Imprimerie impériale, (lire en ligne), p. 7, 43-45, 59, 155, 167, 170, 172, 230-232, 351, 352, 367, 373, 381
  • Philippe Tamizey de Larroque, « Louis de Foix et la Tour de Cordouan », Revue de Gascogne, t. V,‎ , p. 329-343, 425-438 (lire en ligne)
  • Gustave Labat, Documents sur la ville de Royan et la tour de Cordouan 1622-1789, t. 1-2, Bordeaux, Imprimerie G. Gounouilhou, (lire en ligne)
  • Gustave Labat, Documents sur la ville de Royan et la tour de Cordouan 1481-1799, t. 3, Bordeaux, Imprimerie G. Gounouilhou, (lire en ligne)
  • Gustave Labat, Documents sur la ville de Royan et la tour de Cordouan 1582-1803, t. 4, Bordeaux, Imprimerie G. Gounouilhou, (lire en ligne)
  • Gustave Labat, Documents sur la ville de Royan et la tour de Cordouan 1786-1789, t. 5, Bordeaux, Imprimerie G. Gounouilhou, (lire en ligne)
  • Émile Allard, Les phares : histoire, construction, éclairage, Paris, J. Rothschild éditeur, (lire en ligne), Phare de Cordouan, planches 5, 6 et 7
  • Gustave Labat, Documents sur la ville de Royan et la tour de Cordouan, 1884-1901, 5 volumes (lire en ligne)
  • Alexis de Gourgues, « Réflexions sur la vie et le caractère de Montaigne, publiées à l'occasion d'un manuscrit d'éphémérides de sa famille, conservé à Bordeaux par M. O. de la Rose. Pièces justificatives : Copie du contrat pour la tour de Cordouan passé avec Me Louis de Foix », dans Recueil des actes de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, 1855, 17e année, p. 530-545 (lire en ligne)
  • Étienne Glouzot, Un voyage à l'île de Cordouan au XVIe siècle, p. 401-425, Bibliothèque de l'École des chartes, année 1905, no 66 (lire en ligne)
  • René Crozet, « Le phare de Cordouan », Bulletin Monumental, t. 113, no 3,‎ , p. 153-171 (lire en ligne)
  • (en) David Alan Stevenson, The World's Lighthouses Before 1820, Oxford University Press, , 310 p.
  • Jean Guillaume, « Le phare de Cordouan, merveille du monde et monument monarchique », Revue de l’art, no 8,‎ , p. 33-52
  • René Faille, Les trois plus anciens phares de France : Cordouan, Les Baleines, Chassiron, La Rochelle, Paris, Éditions Quartier Latin,
  • Association pour la sauvegarde du phare de Cordouan, Le Verdon-sur-Mer : Gironde, France : porte de l'Aquitaine, phare de Cordouan, Le Verdon-sur-Mer,
  • René Faille, Cordouan, les Baleines, Chassiron, Éditions Patrimoines et médias, , 255 p. (ISBN 978-2-910137-02-1)
  • Philip Plisson et René Faille, La route des quatre phares : Cordouan, les Baleines, Chassiron, la Coubre, Éditions Pêcheur d'images, , 60 p. (ISBN 978-2-909292-74-8)
  • Esteban Castañer Muñoz, « L'exhaussement du phare de Cordouan : un chantier des lumières (1786-1789) », Bulletin monumental, Société française d'archéologie, t. 164, no 2,‎ , p. 187-194 (lire en ligne)
  • Jacques Péret et Christophe Gauriaud, Cordouan, sentinelle de l'estuaire, La Crèche, Geste éditions, , 139 p. (ISBN 978-2-84561-322-5)
  • Jacques Péret, « Sécuriser l'estuaire de la Gironde du XVIe siècle au XVIIIe siècle : une mission impossible ? », dans Risque, sécurité et sécurisation maritimes depuis le moyen âge, Revue d'histoire maritime, Presses de l'Université Paris Sorbonne, Paris, 2008 (ISBN 978-2-84050-590-7) ; p. 163-176.
  • Marc Saboya, « Phare de Cordouan », Le festin hors-série. La Gironde en 101 monuments,‎ , p. 26-27 (ISSN 1143-676X)
  • Jacques Péret, « Images et représentations de Cordouan, le « plus beau phare du monde », XVIe – XXe siècle », dans Sylviane Llinares, dir., Avec vue sur la mer, 132e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Arles, 2007, Paris, CTHS, Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 2011, p. 119-129. [lire en ligne]
  • Jean-Pierre Alaux, Cordouan : le Versailles des mers, Bordeaux, Elytis, , 96 p. (ISBN 978-2-35639-074-5)
  • Frédéric Chassebœuf, Cordouan : roi des phares, Éditions Bonne anse, , 92 p. (ISBN 978-2-916470-19-1)
  • Alexandrine Civard-Racinais, Visiter le phare de Cordouan, Éditions Sud Ouest, , 32 p. (ISBN 978-2-8177-0146-2)
  • Jean-Paul Eymond, Les 301 marches de Cordouan, ma vie de gardien de phare, Éditions Sud Ouest, , 208 p. (ISBN 978-2-8177-0234-6)
  • Francis Dreyer (préf. Pascal Griset), Éclairer la mer. Les optiques de phares et leurs constructeurs, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 310 p. (ISBN 978-2-75354996-8)
  • Élodie Bertrand et Vincent Guigueno, « Financer les phares en France et en Angleterre : l’exemple de Cordouan », dans Le financement des infrastructures de transport XVIIIe siècle-début du XXe siècle, Paris, Institut de la gestion publique et du développement économique, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, coll. « Histoire économique et financière - Ancien Régime », (ISBN 978-2-11129431-8, lire en ligne), p. 243-260

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