« Carhaix-Plouguer » : différence entre les versions

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'''Carhaix-Plouguer''' {{MSAPI|/kaʁɛ pluɡɛʁ/}}<ref group=Note>[[Prononciation du français|Prononciation]] en [[français de France]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref>, communément appelée '''Carhaix''', est une [[commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] du [[Finistère]], en [[Région française|région]] [[Région Bretagne|Bretagne]]. Elle est le chef-lieu du [[Poher]] et fait partie de l'[[Argoat]].
'''Carhaix-Plouguer''' ({{MSAPI|/kaʁɛ pluɡɛʁ/}}<ref group=Note>[[Prononciation du français|Prononciation]] en [[français de France]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>), communément appelée '''Carhaix''', est une [[commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] du [[Finistère]], en [[Région française|région]] [[Région Bretagne|Bretagne]]. Elle est le chef-lieu du [[Poher]] et fait partie de l'[[Argoat]].


Connue pour être l'une des cités les plus florissantes d'Armorique [[Culture gallo-romaine|gallo-romaine]] sous l'[[Antiquité]], portant alors le nom de [[Vorgium]] (nom latin de la capitale du peuple gaulois puis gallo-romains des [[Osismes]]). Elle est aujourd'hui connue pour accueillir, depuis 1992
Connue pour être l'une des cités les plus florissantes d'Armorique [[Culture gallo-romaine|gallo-romaine]] sous l'[[Antiquité]], portant alors le nom de [[Vorgium]] (nom latin de la capitale du peuple gaulois puis gallo-romains des [[Osismes]]). Elle est aujourd'hui connue pour accueillir, depuis 1992
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== Géographie ==
== Géographie ==
Carhaix se situe dans le [[Poher]], important territoire de la [[Cornouaille]], enserré entre les [[monts d'Arrée]] au nord et les [[montagnes Noires]] au sud. L'agglomération s'est développée principalement sur un plateau situé vers {{unité|140|mètres}} d'altitude, en pente douce vers l'ouest, les altitudes les plus élevées étant à l'est au-delà de l'agglomération vers 155-169 mètres d'altitude.


=== Situation et relief ===
{{multiple image | align = center | direction = horizontal | header = Représentations cartographiques de la commune | total_width = 400 | caption_align = center | image1 = Carhaix-Plouguer OSM 01.png| caption1 = Carte OpenStreetMap | image2 =Carhaix-Plouguer OSM 02.png | caption2 = Carte topographique }}
Carhaix se situe dans le [[Poher]], important territoire de la [[Cornouaille]], enserré entre les [[monts d'Arrée]] au nord et les [[montagnes Noires]] au sud. L'agglomération s'est développée principalement sur un plateau situé vers {{nobr|140 mètres}} d'altitude, en pente douce vers l'ouest, les altitudes les plus élevées étant à l'est au-delà de l'agglomération vers 155-169 mètres d'altitude.

{{images
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| légende1={{centrer|Carte topographique de la commune de '''Carhaix-Plouguer'''.}}
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{{Section communes limitrophes d'article de commune de France
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| nord = [[Plounévézel]]
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}}
}}

=== Hydrologie ===
=== Hydrologie ===
Le plateau est limité au nord par la vallée encaissée de l'[[Hyères (Côtes-d'Armor)|Hyères]] (dénivelé de {{unité|60|mètres}} qui imposa la construction d'un aqueduc à l'époque romaine pour pouvoir la franchir), qui coule vers {{unité|80|mètres}} d'altitude, et au sud par le ruisseau de la Madeleine dont le tracé a été repris par le [[canal de Nantes à Brest]]. L'Hyères provoque parfois de graves inondations : en mars 1903, la chapelle Sainte-Catherine située en [[Plounévézel]] mais à la limite de Carhaix, eut de l'eau jusqu'à la toiture<ref>''[[Journal des débats politiques et littéraires]]'' n° du 7 mars 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4811192.r=carhaix.f3.langFR.hl</ref> et en 1910 jusqu'aux vitraux<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|18039}} du 19 novembre 1910, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k240307x.r=carhaix.f4.langFR.hl</ref>.
Le plateau est limité au nord par la vallée encaissée de l'[[Hyères (Côtes-d'Armor)|Hyères]] (dénivelé de {{nobr|60 mètres}} qui imposa la construction d'un aqueduc à l'époque romaine pour pouvoir la franchir), qui coule vers {{nobr|80 mètres}} d'altitude, et au sud par le ruisseau de la Madeleine dont le tracé a été repris par le [[canal de Nantes à Brest]]. L'Hyères provoque parfois de graves inondations : en mars 1903, la chapelle Sainte-Catherine située en [[Plounévézel]] mais à la limite de Carhaix, eut de l'eau jusqu'à la toiture<ref>''[[Journal des débats politiques et littéraires]]'' n° du 7 mars 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4811192.r=carhaix.f3.langFR.hl</ref> et en 1910 jusqu'aux vitraux<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|18039}} du 19 novembre 1910, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k240307x.r=carhaix.f4.langFR.hl</ref>.


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Carhaix 50 L'Hyères depuis le pont du Petit Carhaix (vue vers l'aval).jpg|L'Hyères depuis le pont du Petit Carhaix (vue vers l'aval).
Carhaix 50 L'Hyères depuis le pont du Petit Carhaix (vue vers l'aval).jpg|L'Hyères depuis le pont du Petit Carhaix (vue vers l'aval).
Carhaix 49 Le Petit Carhaix Le pont du XVIIIe sur l'Hyères (vu du côté amont).jpg|Le Petit Carhaix : le pont du {{s-|XVIII|e}} sur l'Hyères (vu du côté amont).
Carhaix 49 Le Petit Carhaix Le pont du XVIIIe sur l'Hyères (vu du côté amont).jpg|Le Petit Carhaix : le pont du {{s-|XVIII}} sur l'Hyères (vu du côté amont).
Carhaix 64 Le Moulin-Meur sur l'Hyères Anciennes digue et vanne.jpg|Carhaix : le Moulin-Meur sur l'Hyères, anciennes digue et vanne.
Carhaix 64 Le Moulin-Meur sur l'Hyères Anciennes digue et vanne.jpg|Carhaix : le Moulin-Meur sur l'Hyères, anciennes digue et vanne.
File:242 Carhaix Pont du Roy.jpg|L'Hyères au Pont du Roy en Carhaix (côté aval).
File:242 Carhaix Pont du Roy.jpg|L'Hyères au Pont du Roy en Carhaix (côté aval).
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Géologiquement, Carhaix se trouve au centre du [[bassin de Châteaulin]], constitué principalement de [[schiste]]s souvent ardoisiers et de [[grès (géologie)|grès]] et qui forme une dépression topographique entre monts d'Arrée et montagnes Noires.
Géologiquement, Carhaix se trouve au centre du [[bassin de Châteaulin]], constitué principalement de [[schiste]]s souvent ardoisiers et de [[grès (géologie)|grès]] et qui forme une dépression topographique entre monts d'Arrée et montagnes Noires.
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Devenues communes à la Révolution française, Carhaix et Plouguer ont fusionné en [[1956]] et ont pris le nom de Carhaix-Plouguer. Dès [[1862]], le conseil municipal de Carhaix avait émis un vœu en ce sens<ref>Procès-verbal des séances du conseil général du Finistère, session de 1862, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5568478p.r=Plouguer.langFR}}.</ref>.
Devenues communes à la Révolution française, Carhaix et Plouguer ont fusionné en [[1956]] et ont pris le nom de Carhaix-Plouguer. Dès [[1862]], le conseil municipal de Carhaix avait émis un vœu en ce sens<ref>Procès-verbal des séances du conseil général du Finistère, session de 1862, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5568478p.r=Plouguer.langFR}}.</ref>.
=== Climat ===
=== Climat ===
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des [[climat de la France|climats de la France]] qui compte alors huit grands types de climats en [[France métropolitaine|métropole]]<ref name=Joly>{{Article |langue= fr|auteur1= Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky|titre= Les types de climats en France, une construction spatiale|périodique= Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography |volume= |numéro=501|date= 18 juin 2010|pages= |doi= https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155|lire en ligne=http://journals.openedition.org/cybergeo/23155 |consulté le=16 juillet 2021}}</ref>. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par [[Météo-France]], qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février<ref>{{Lien web |url=https://meteofrance.com/comprendre-climat/france/le-climat-en-france-metropolitaine |titre= Le climat en France métropolitaine |site = http://www.meteofrance.fr/ |date=4 février 2020|consulté le= 16 juillet 2021}}</ref>.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des [[climat de la France|climats de la France]] qui compte alors huit grands types de climats en [[France métropolitaine|métropole]]<ref name=Joly>{{Article |langue= fr|auteur1= Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky|titre= Les types de climats en France, une construction spatiale|périodique= Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography |numéro=501|date= 18 juin 2010|pages= |doi= https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155|lire en ligne=http://journals.openedition.org/cybergeo/23155 |consulté le=16 juillet 2021}}</ref>. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par [[Météo-France]], qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février<ref>{{Lien web |url=https://meteofrance.com/comprendre-climat/france/le-climat-en-france-metropolitaine |titre= Le climat en France métropolitaine |site = meteofrance.fr |date=4 février 2020|consulté le= 16 juillet 2021}}.</ref>.


Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les [[précipitations]], dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000{{note|texte=Les normales servent à représenter le [[Climat de la France|climat]]. Elles sont calculées sur {{Unité|30 ans}} et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde{{note|texte= [https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/la-une/2021-de-nouvelles-normales-pour-qualifier-le-climat-en 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France], Météo-France, 14 janvier 2021.}}. |groupe=Note}}. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les [[précipitations]], dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000{{note|texte=Les normales servent à représenter le [[Climat de la France|climat]]. Elles sont calculées sur {{Unité|30 ans}} et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde{{note|texte= [https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/la-une/2021-de-nouvelles-normales-pour-qualifier-le-climat-en 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France], Météo-France, 14 janvier 2021.}}. |groupe=Note}}. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le [[changement climatique]], ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la [[Direction générale de l'Énergie et du Climat]]<ref>{{Lien web |url=https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/ONERC_Climat_France_XXI_Volume_4_VF.pdf|titre= Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer|site= https://www.ecologie.gouv.fr/ |consulté le=12 juin 2021}}.</ref> complétée par des études régionales<ref>{{Lien web |url=http://www.chambres-agriculture-bretagne.fr/ca1/PJ.nsf/TECHPJPARCLEF/33440/$File/Oracle-Bretagne-Livret-agriculture-et-changement-climatique2019.pdf?OpenElement |titre=Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne |site =www.chambres-agriculture-bretagne.fr|date=2019|consulté le= 16 juillet 2021}}</ref> prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La [[Station météorologique automatique|station météorologique]] de [[Météo-France]] installée sur la commune et mise en service en 1983 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques<ref>{{Lien web |titre=Fiche du Poste 29024003 |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/metadonnees_publiques/fiches/fiche_29024003.pdf |format=pdf |date=2021-12-10 |site=donneespubliques.meteofrance.fr |consulté le=2022-01-23}}</ref>. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Avec le [[changement climatique]], ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la [[Direction générale de l'Énergie et du Climat]]<ref>{{Lien web |url=https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/ONERC_Climat_France_XXI_Volume_4_VF.pdf|titre= Le climat de la France au {{s-|XXI}} - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer|site= ecologie.gouv.fr |consulté le=12 juin 2021}}.</ref> complétée par des études régionales<ref>{{Lien web |url=http://www.chambres-agriculture-bretagne.fr/ca1/PJ.nsf/TECHPJPARCLEF/33440/$File/Oracle-Bretagne-Livret-agriculture-et-changement-climatique2019.pdf?OpenElement |titre=Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne |site =chambres-agriculture-bretagne.fr|date=2019|consulté le= 16 juillet 2021}}.</ref> prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La [[Station météorologique automatique|station météorologique]] de [[Météo-France]] installée sur la commune et mise en service en 1983 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques<ref>{{Lien web |titre=Fiche du Poste 29024003 |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/metadonnees_publiques/fiches/fiche_29024003.pdf |format=pdf |date=2021-12-10 |site=donneespubliques.meteofrance.fr |consulté le=2022-01-23}}.</ref>. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
{{Climat
{{Climat
|titre=Statistiques 1981-2010 et records CARHAIX (29) - {{abréviation discrète|alt|altitude}} : {{Unité|150|m}} {{Coord|48|16|36|N|03|31|30|W}}<br><small>Statistiques établies sur la période 1983-2010 - Records établis sur la période du 01-11-1983 au 31-12-2020</small>
|titre=Statistiques 1981-2010 et records CARHAIX (29) - {{abréviation discrète|alt|altitude}} : {{Unité|150|m}} {{Coord|48|16|36|N|03|31|30|W}}<br><small>Statistiques établies sur la période 1983-2010 - Records établis sur la période du 01-11-1983 au 31-12-2020</small>
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En matière de transports urbains, depuis décembre 2007, une ligne de bus à la demande gratuite appelée ''Hep le Bus'' a ouvert ; cette ligne couvre désormais Carhaix et localités proches telles que [[Plounévézel]], [[Saint-Hernin]]<ref>{{pdf}}[http://www.ville-carhaix.com/upload/publication/fichier/104fichier.pdf Ar Gazetenn]</ref>.
En matière de transports urbains, depuis décembre 2007, une ligne de bus à la demande gratuite appelée ''Hep le Bus'' a ouvert ; cette ligne couvre désormais Carhaix et localités proches telles que [[Plounévézel]], [[Saint-Hernin]]<ref>{{pdf}}[http://www.ville-carhaix.com/upload/publication/fichier/104fichier.pdf Ar Gazetenn]</ref>.
=== Distance de plusieurs villes françaises (à vol d'oiseau) ===
=== Distance de plusieurs villes françaises (à vol d'oiseau) ===
Carhaix-Plouguer occupe une position de carrefour au centre de la partie occidentale de la péninsule bretonne. Elle se trouve approximativement à égale distance de plusieurs grandes aires urbaines : Brest, Quimper, Saint-Brieuc, Lorient<ref>{{Lien web|url=http://www.lion1906.com/Pages/francais/recherche/orthodromie/orthodromie.html|titre=Calcul de l'orthodromie|consulté le=9 octobre 2011}}.</ref>.
Carhaix-Plouguer occupe une position de carrefour au centre de la partie occidentale de la péninsule bretonne. Elle se trouve approximativement à égale distance de plusieurs grandes aires urbaines : Brest, Quimper, Saint-Brieuc, Lorient<ref>{{Lien web|url=http://www.lion1906.com/Pages/francais/recherche/orthodromie/orthodromie.html|titre=Calcul de l'orthodromie|consulté le=9 octobre 2011|brisé le = 2023-10-28}}.</ref>.


{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
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== Urbanisme ==
== Urbanisme ==
=== Typologie ===
=== Typologie ===
Carhaix-Plouguer est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]<ref group=Note>Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le {{date-|14 novembre 2020}} en comité interministériel des ruralités.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/typologie-urbain-rural |titre=Typologie urbain / rural |site=www.observatoire-des-territoires.gouv.fr |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1472|titre=Commune urbaine - définition |site=le site de l’[[Insee]] |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url= https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/methodes/comprendre-la-grille-de-densite|titre= Comprendre la grille de densité|site=www.observatoire-des-territoires.gouv.fr |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>.
Carhaix-Plouguer est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]<ref group=Note>Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le {{date-|14 novembre 2020}} en comité interministériel des ruralités.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/typologie-urbain-rural |titre=Typologie urbain / rural |site=observatoire-des-territoires.gouv.fr |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1472|titre=Commune urbaine - définition |site=le site de l’[[Insee]] |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url= https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/methodes/methode-comprendre-la-grille-de-densite|titre= Comprendre la grille de densité|site=observatoire-des-territoires.gouv.fr |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>.
Elle appartient à l'[[unité urbaine]] de Carhaix-Plouguer, une agglomération inter-départementale regroupant {{Unité|3|communes}}<ref>{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/unite-urbaine/UU202000267-carhaix-plouguer |titre=Unité urbaine 2020 de Carhaix-Plouguer|site=https://www.insee.fr/ |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref> et {{Unité|8949|habitants}} en 2017, dont elle est [[ville-centre]]<ref name="UU2020">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/information/4802589 |titre=Base des unités urbaines 2020 |date=21 octobre 2020|site=www.insee.fr |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="UU20202b">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4806684 |titre=Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines |auteur=Vianney Costemalle |date=21 octobre 2020 |site=insee.fr |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>.
Elle appartient à l'[[unité urbaine]] de Carhaix-Plouguer, une agglomération inter-départementale regroupant {{nobr|3 communes}}<ref>{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/unite-urbaine/UU202000267-carhaix-plouguer |titre=Unité urbaine 2020 de Carhaix-Plouguer|site=insee.fr |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref> et {{Unité|8949|habitants}} en 2017, dont elle est [[ville-centre]]<ref name="UU2020">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/information/4802589 |titre=Base des unités urbaines 2020 |date=21 octobre 2020|site=insee.fr |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="UU20202b">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4806684 |titre=Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines |auteur=Vianney Costemalle |date=21 octobre 2020 |site=insee.fr |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>.


Par ailleurs la commune fait partie de l'[[aire d'attraction de Carhaix-Plouguer]], dont elle est la commune-centre<ref group=Note>La notion d'[[aire d'attraction d'une ville|aire d'attraction des villes]] a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'[[aire urbaine (France)|aire urbaine]], pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'[[Union européenne]].</ref>. Cette aire, qui regroupe {{Unité|18|communes}}, est catégorisée dans les aires de moins de {{Unité|50000|habitants}}<ref name="AAV2020">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/information/4803954|titre=Base des aires d'attraction des villes 2020.|date=21 octobre 2020|site=insee.fr |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="AAV20202b">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4806694 |titre=En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville |auteur=Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee) |date=21 octobre 2020 |site=insee.fr |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>.
Par ailleurs la commune fait partie de l'[[aire d'attraction de Carhaix-Plouguer]], dont elle est la commune-centre<ref group=Note>La notion d'[[aire d'attraction d'une ville|aire d'attraction des villes]] a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'[[aire urbaine (France)|aire urbaine]], pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'[[Union européenne]].</ref>. Cette aire, qui regroupe {{nobr|18 communes}}, est catégorisée dans les aires de moins de {{Unité|50000|habitants}}<ref name="AAV2020">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/information/4803954|titre=Base des aires d'attraction des villes 2020.|date=21 octobre 2020|site=insee.fr |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="AAV20202b">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4806694 |titre=En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville |auteur=Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee) |date=21 octobre 2020 |site=insee.fr |consulté le= 26 mars 2021}}.</ref>.


=== Occupation des sols ===
=== Occupation des sols ===
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la [[base de données]] [[Europe|européenne]] d’occupation [[biophysique]] des sols [[Corine Land Cover]] (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (79,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
[[Fichier:29024-Carhaix-Plouguer-Sols.png|vignette|upright=1.4|alt=Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.|Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 ([[Corine Land Cover|CLC]]).]]
zones agricoles hétérogènes (37,2 %), [[terres arables]] (30,3 %), zones urbanisées (21 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,8 %), prairies (3,2 %), forêts (2,6 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1 %)<ref name="CLC">{{Lien web |url=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/corine-land-cover-0 |titre=CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). |site=le [https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/ site des données et études statistiques] du ministère de la Transition écologique.|consulté le= 1 mai 2021}}.</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la [[carte de Cassini]] ({{s-|XVIII}}), la [[carte d'état-major]] (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'[[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]] pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>{{Lien web |url= https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-3.567223&y=48.278334&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGNV2&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap|titre=Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes|auteur=IGN |site=remonterletemps.ign.fr |consulté le=15 juillet 2023}}.</ref>.
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la [[base de données]] [[Europe|européenne]] d’occupation [[biophysique]] des sols [[Corine Land Cover]] (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (79,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
[[Fichier:29024-Carhaix-Plouguer-Sols.png|vignette|redresse=1.4|centre|alt=Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.|Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 ([[Corine Land Cover|CLC]]).]]
zones agricoles hétérogènes (37,2 %), [[terres arables]] (30,3 %), zones urbanisées (21 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,8 %), prairies (3,2 %), forêts (2,6 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1 %)<ref name="CLC">{{Lien web |url=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/corine-land-cover-0 |titre=CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). |site=le [https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/ site des données et études statistiques] du ministère de la Transition écologique.|consulté le= 1 mai 2021}}</ref>.

L'[[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]] met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la [[carte de Cassini]] ({{s-|XVIII|e}}), la [[carte d'état-major]] (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref>{{Lien web |url=https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x= -3.567223&y= 48.278334&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN50.1950&mode=vSlider|titre=Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.|auteur =[[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]] |site = remonterletemps.ign.fr |consulté le= 1 mai 2021}}. Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.</ref>.


== Toponymie ==
== Toponymie ==
Le nom en breton de la commune est ''Karaez-Plougêr''<ref>{{Lien web |titre=La base de donnée KerOfis - Office Public de la Langue Bretonne |url=http://www.fr.brezhoneg.bzh/40-kerofis.htm |site=www.fr.brezhoneg.bzh |consulté le=2020-10-19}}.</ref>.
Le nom en breton de la commune est ''Karaez-Plougêr''<ref>{{Lien web |titre=La base de donnée KerOfis - Office Public de la Langue Bretonne |url=http://www.fr.brezhoneg.bzh/40-kerofis.htm |site=fr.brezhoneg.bzh |consulté le=2020-10-19}}.</ref>.


Dans une charte signée du comte de [[Cornouaille]], Hoël, pour faire « don d'une villa située près de ''Caer Ahes'', dans laquelle se trouve l'église de ''sanctus Kigavus'' (saint Quijeau) »<ref>Paul de Berthou, ''Cartulaire de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé'', {{2e|édition}}, 1904, consultable sur [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1138272.hl.r=Carhaix.f327.langFR Gallica.]</ref>, on trouve la forme la plus ancienne du nom de Carhaix, proche et contemporaine de celles mentionnées dans les romans médiévaux. La charte est nécessairement antérieure à la mort d'Hoël (1084). [[Saint-Quijeau]] est une ancienne trève rattachée à celle de Plouguer au {{XIIIe siècle}}.<br/>
Dans une charte signée du comte de [[Cornouaille]], Hoël, pour faire « don d'une villa située près de ''Caer Ahes'', dans laquelle se trouve l'église de ''sanctus Kigavus'' (saint Quijeau) »<ref>Paul de Berthou, ''Cartulaire de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé'', {{2e|édition}}, 1904, consultable sur [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1138272.hl.r=Carhaix.f327.langFR Gallica.]</ref>, on trouve la forme la plus ancienne du nom de Carhaix, proche et contemporaine de celles mentionnées dans les romans médiévaux. La charte est nécessairement antérieure à la mort d'Hoël (1084). [[Saint-Quijeau]] est une ancienne trève rattachée à celle de Plouguer au {{XIIIe siècle}}.<br>
Le nom breton est ''Karaez'' (orthographié ''Carahes'' au {{s-|XI|e}} dans une charte du comte Hoël, basé sur le préfixe « Kaer » qui signifie « lieu fortifié »).
Le nom breton est ''Karaez'' (orthographié ''Carahes'' au {{s-|XI}} dans une charte du comte Hoël, basé sur le préfixe « Kaer » qui signifie « lieu fortifié »).
Carhaix est certainement la ville qui se cache derrière le [[Carahes]] des textes médiévaux<ref name="Péron_0310"/>.<br/>
Carhaix est certainement la ville qui se cache derrière le [[Carahes]] des textes médiévaux<ref name="Péron_0310"/>.<br>
À l'époque de [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret|La Tour d'Auvergne]] et au {{s|XIX|e}}, on croyait reconnaître dans ''Kaer Ahès'', le nom, ''Ahès'', de la légendaire fille de [[Gradlon]] qui aurait entraîné [[Ys]] dans sa perte.
À l'époque de [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret|La Tour d'Auvergne]] et au {{s|XIX}}, on croyait reconnaître dans ''Kaer Ahès'', le nom, ''Ahès'', de la légendaire fille de [[Gradlon]] qui aurait entraîné [[Ys]] dans sa perte.


Les grands chemins menant à Carhaix ont donc été souvent appelés « chemins d'Ohès » ou « chemins d'Ahès » ([[Bernard Tanguy (historien)|Bernard Tanguy]]). Ohès comme Ahès sont proches du nom Hoël.
Les grands chemins menant à Carhaix ont donc été souvent appelés « chemins d'Ohès » ou « chemins d'Ahès » ([[Bernard Tanguy (historien)|Bernard Tanguy]]). Ohès comme Ahès sont proches du nom Hoël.
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L'agglomération gallo-romaine est donc une création ''ex nihilo'' résultant d'un choix délibéré de l'administration romaine, sans doute en raison de la situation centrale du lieu dans la cité des [[Osismes]]<ref>Louis Pape, ''La Civitas des Osismes à l’époque gallo-romaine''. Paris, C. Klincksiek, Institut armoricain de la recherche économique et humaine, 1978</ref> et de l'existence d'un plateau favorable à l'urbanisation<ref name="Briard-Giot">Jacques Briard, Pierre-Roland Giot, Louis Pape, ''Protohistoire de la Bretagne'', Édilarge (Groupe SIPA - Ouest-France), Rennes, juin 1995, 422 p. [{{ISBN|2-7373-1659-6}}], 1995</ref>, même si la date de création de la ville reste inconnue.
L'agglomération gallo-romaine est donc une création ''ex nihilo'' résultant d'un choix délibéré de l'administration romaine, sans doute en raison de la situation centrale du lieu dans la cité des [[Osismes]]<ref>Louis Pape, ''La Civitas des Osismes à l’époque gallo-romaine''. Paris, C. Klincksiek, Institut armoricain de la recherche économique et humaine, 1978</ref> et de l'existence d'un plateau favorable à l'urbanisation<ref name="Briard-Giot">Jacques Briard, Pierre-Roland Giot, Louis Pape, ''Protohistoire de la Bretagne'', Édilarge (Groupe SIPA - Ouest-France), Rennes, juin 1995, 422 p. [{{ISBN|2-7373-1659-6}}], 1995</ref>, même si la date de création de la ville reste inconnue.


Des [[fouille|fouilles archéologiques]]<ref>http://vorgium.pagesperso-orange.fr/accueil.htm</ref> commencées au {{s-|XVIII|e}} et maintenant méthodiques depuis 1995 font apparaître de plus en plus de restes de bâtiments. De nombreux vestiges gallo-romains y ont été trouvés et ils ont intéressé en son temps [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret]].
Des [[fouille|fouilles archéologiques]]<ref>http://vorgium.pagesperso-orange.fr/accueil.htm</ref> commencées au {{s-|XVIII}} et maintenant méthodiques depuis 1995 font apparaître de plus en plus de restes de bâtiments. De nombreux vestiges gallo-romains y ont été trouvés et ils ont intéressé en son temps [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret]].


L'importance de l'agglomération a longtemps été mesurée par le réseau en étoile de voies antiques et le fait qu'un [[aqueduc]], forcément coûteux et dont il reste plusieurs éléments a été construit pour capter l'eau d'une source située à {{unité|13|kilomètres}}.
L'importance de l'agglomération a longtemps été mesurée par le réseau en étoile de voies antiques et le fait qu'un [[aqueduc]], forcément coûteux et dont il reste plusieurs éléments a été construit pour capter l'eau d'une source située à {{nobr|13 kilomètres}} sur le territoire de la commune actuelle de [[Glomel]]. Le conduit, large de 0,80 m et haut de 1,20 m, est bordé de moellons de granit recouvert d'un enduit de tuileau ; un tunnel de 900 mètres de long près du village de Kervoaguel (en [[Le Moustoir (Côtes-d'Armor)|Le Moustoir]]) fut creusé, constituant une prouesse technique.


Les fouilles sur le site de l'[[Hôpital de Carhaix|hôpital]] ont révélé que les modèles architecturaux romains ont été importés et adaptés pour une petite ville disposant des bâtiments officiels ([[forum romain|forum]], [[thermes romains|thermes]], [[temple romain|temples]]) et des équipements habituels dans la romanité de l'époque, dont un quartier regroupant des artisans.<br /> Le forum n'a pas pour l'instant été découvert, mais Louis Pape pense qu'il se trouvait au croisement des actuelles rues Brizeux et G.-Lambert, qu'il présente comme étant respectivement le ''[[Cardo maximus|cardo]]'' et le ''[[decumanus]]'', mais ce n'est qu'une hypothèse pour l'instant.
Les fouilles sur le site de l'[[Hôpital de Carhaix|hôpital]] ont révélé que les modèles architecturaux romains ont été importés et adaptés pour une petite ville disposant des bâtiments officiels ([[forum romain|forum]], [[thermes romains|thermes]], [[temple romain|temples]]) et des équipements habituels dans la romanité de l'époque, dont un quartier regroupant des artisans.<br> Le forum n'a pas pour l'instant été découvert, mais Louis Pape pense qu'il se trouvait au croisement des actuelles rues Brizeux et G.-Lambert, qu'il présente comme étant respectivement le ''[[Cardo maximus|cardo]]'' et le ''[[decumanus]]'', mais ce n'est qu'une hypothèse pour l'instant.


Un ''[[fanum]]'' a été découvert à Kerdaniel et un escalier monumental mis au jour en 2004 au champ de foire appartenait peut-être à des [[thermes romains]]. Mais la trace la plus importante du passé gallo-romain de Carhaix trouvée jusqu'à présent [[Aqueduc romain de Carhaix-Plouguer|reste les aqueducs]] : un premier aqueduc fut construit pendant la seconde moitié du {{s-|I|er}} de notre ère, acheminant les eaux d'un ruisseau distant de {{unité|11|km}} ; il contournait les inégalités du relief afin de suivre une pente régulière, mais il fallut toutefois construire à l'entrée de ''Vorgium'' un pont-aqueduc long d'un kilomètre et haut de {{unité|14|mètres}} pour que l'eau parvienne à un château d'eau situé en haut de l'agglomération. Ce premier aqueduc fut construit en partie en conduits de bois reliés par des plaques de fer et pour partie maçonné<ref name="Menez & Hingant">Yves Menez et Stéphane Hingant, "Fouilles et découvertes en Bretagne", éditions Ouest-France, INRAP, 2010 [{{ISBN|978-2-7373-5074-0}}]</ref>. Le second aqueduc<ref>http://fr.topic-topos.com/aqueduc-gallo-romain-detail-mael-carhaix</ref> qui date de la fin du {{s-|II|e}}, partant des actuelles communes de [[Paule (Côtes-d'Armor)|Paule]] et [[Glomel]], parcourt un tracé sinueux de {{unité|27|km}}<ref>Carte de l'aqueduc http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1998_num_105_2_3987</ref>, avec une pente moyenne de {{unité|0.27|m}} par km, pour acheminer l'eau au prix de quelques prouesses techniques comme la construction d'un tunnel long de {{unité|0.9|km}} (près du lieu-dit Kervoagel au [[Le Moustoir (Côtes-d'Armor)|Moustoir]]) et d'un aqueduc de même longueur et haut de {{unité|13|mètres}} près du lieu-dit Kerampest.
Un ''[[fanum]]'' a été découvert à Kerdaniel et un escalier monumental mis au jour en 2004 au champ de foire appartenait peut-être à des [[thermes romains]]. Mais la trace la plus importante du passé gallo-romain de Carhaix trouvée jusqu'à présent [[Aqueduc romain de Carhaix-Plouguer|reste les aqueducs]] : un premier aqueduc fut construit pendant la seconde moitié du {{s-|I}} de notre ère, acheminant les eaux d'un ruisseau distant de {{unité|11|km}} ; il contournait les inégalités du relief afin de suivre une pente régulière, mais il fallut toutefois construire à l'entrée de ''Vorgium'' un pont-aqueduc long d'un kilomètre et haut de {{nobr|14 mètres}} pour que l'eau parvienne à un château d'eau situé en haut de l'agglomération. Ce premier aqueduc fut construit en partie en conduits de bois reliés par des plaques de fer et pour partie maçonné<ref name="Menez & Hingant">Yves Menez et Stéphane Hingant, "Fouilles et découvertes en Bretagne", éditions Ouest-France, INRAP, 2010 [{{ISBN|978-2-7373-5074-0}}]</ref>. Le second aqueduc<ref>http://fr.topic-topos.com/aqueduc-gallo-romain-detail-mael-carhaix</ref> qui date de la fin du {{s-|II}}, partant des actuelles communes de [[Paule (Côtes-d'Armor)|Paule]] et [[Glomel]], parcourt un tracé sinueux de {{unité|27|km}}<ref>Carte de l'aqueduc http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1998_num_105_2_3987</ref>, avec une pente moyenne de {{unité|0.27|m}} par km, pour acheminer l'eau au prix de quelques prouesses techniques comme la construction d'un tunnel long de {{unité|0.9|km}} (près du lieu-dit Kervoagel au [[Le Moustoir (Côtes-d'Armor)|Moustoir]]) et d'un aqueduc de même longueur et haut de {{nobr|13 mètres}} près du lieu-dit Kerampest.
[[Fichier:Carhaix-Plouguer (29) Aqueduc romain 04.JPG|vignette|''Aqueduc romain.'']]
[[Fichier:Carhaix-Plouguer (29) Aqueduc romain 04.JPG|vignette|''Aqueduc romain.'']]
Cet aqueduc, long de {{unité|27|km}} a fait l'objet d'une étude globale menée par A. Provost et L. Aubry, qui a restitué l'ensemble de son tracé. « La conduite était constituée d'un canal maçonné enduit de mortier de [[tuileau]] de teinte rose. L'aqueduc était le plus souvent couvert de dalles de schiste [ardoisier] recouvertes d'une mince couche de terre [argileuse]. Ainsi pouvait-on facilement accéder à la conduite pour les opérations d'entretien ». Un tunnel long de {{unité|900|mètres}} fut foré dans le schiste à {{unité|25|mètres}} de profondeur sous une colline à Kervoaguel en [[Le Moustoir (Côtes-d'Armor)|Le Moustoir]] pour permettre le passage de l'eau, des puits espacés de 20 à {{unité|44|mètres}} ayant servi à évacuer les déblais lors du creusement du tunnel<ref name="Menez & Hingant"/>.
Cet aqueduc, long de {{unité|27|km}} a fait l'objet d'une étude globale menée par A. Provost et L. Aubry, qui a restitué l'ensemble de son tracé. « La conduite était constituée d'un canal maçonné enduit de mortier de [[tuileau]] de teinte rose. L'aqueduc était le plus souvent couvert de dalles de schiste [ardoisier] recouvertes d'une mince couche de terre [argileuse]. Ainsi pouvait-on facilement accéder à la conduite pour les opérations d'entretien ». Un tunnel long de {{nobr|900 mètres}} fut foré dans le schiste à {{nobr|25 mètres}} de profondeur sous une colline à Kervoaguel en [[Le Moustoir (Côtes-d'Armor)|Le Moustoir]] pour permettre le passage de l'eau, des puits espacés de 20 à {{nobr|44 mètres}} ayant servi à évacuer les déblais lors du creusement du tunnel<ref name="Menez & Hingant"/>.


[[Fichier:Colonne itinéraire de Maël-Carhaix.png|thumb|Relevé, par Robert Mowat, du milliaire de Maël-Carhaix (1874).]]
[[Fichier:Colonne itinéraire de Maël-Carhaix.png|thumb|Relevé, par Robert Mowat, du milliaire de Maël-Carhaix (1874).]]
Les historiens s'accordent sur le fait que Carhaix était, à l'[[Gaule romaine|époque gallo-romaine]], (et peut-être avant) la ville de ''[[Vorgium]]'', chef-lieu de la cité des [[Osismes]], qui est mentionnée dans la [[Géographie (Ptolémée)|Géographie]] de [[Claude Ptolémée|Ptolémée]] au {{s-|II|e}} (sous le nom de ''[[Vorganium]]'', mais un doute existe, plus probablement s'agit-il de Kernilien en [[Plounéventer]] et non de Carhaix), puis dans la [[table de Peutinger]]<ref>Bernard Tanguy, "Des cités et diocèses chez les Coriosolites et les Osismes", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome CXIII, 1984</ref>. L'assimilation de Vorgium à Carhaix a été proposée en 1874 par Robert Mowat au vu d'une [[Colonne itinéraire de Maël-Carhaix|borne milliaire trouvée à Maël-Carhaix]]<ref>Robert Mowat, « La station de Vorgium déterminée au moyen de l'inscription itinéraire inédite de Mael-Carhaix (Côtes-du-Nord) », dans ''Revue archéologique'', Paris, janvier 1874, {{p.|1-8}} et Pl. I ([https://archive.org/stream/revuearchologi27pariuoft#page/n23/mode/2up en ligne]).</ref>. Cette thèse a été confirmée par Louis Pape<ref>Louis Pape, ''La Civitas des Osismes à l'époque gallo-romaine''</ref> et est maintenant généralement admise par Jean-Yves Éveillard qui note que la distance entre Darioritum (Vannes) et Carhaix est exactement celle de la table de Peutinger (44 lieues romaines) et que, dans la liste des villes des Notes tironiennes<ref>Loth, ''Romania'', 1900</ref>, ''Vorgium'' suit ''Othismus'' comme son remplaçant<ref>Gaétan Cloirec, l'archéologue responsable de la fouille de la zone de l'[[Hôpital de Carhaix|hôpital]] en est aussi d'accord.</ref>.
Les historiens s'accordent sur le fait que Carhaix était, à l'[[Gaule romaine|époque gallo-romaine]], (et peut-être avant) la ville de ''[[Vorgium]]'', chef-lieu de la cité des [[Osismes]], qui est mentionnée dans la [[Géographie (Ptolémée)|Géographie]] de [[Claude Ptolémée|Ptolémée]] au {{s-|II}} (sous le nom de ''[[Vorganium]]'', mais un doute existe, plus probablement s'agit-il de Kernilien en [[Plounéventer]] et non de Carhaix), puis dans la [[table de Peutinger]]<ref>Bernard Tanguy, "Des cités et diocèses chez les Coriosolites et les Osismes", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome CXIII, 1984</ref>. L'assimilation de Vorgium à Carhaix a été proposée en 1874 par Robert Mowat au vu d'une [[Colonne itinéraire de Maël-Carhaix|borne milliaire trouvée à Maël-Carhaix]]<ref>Robert Mowat, « La station de Vorgium déterminée au moyen de l'inscription itinéraire inédite de Mael-Carhaix (Côtes-du-Nord) », dans ''Revue archéologique'', Paris, janvier 1874, {{p.|1-8}} et Pl. I ([https://archive.org/stream/revuearchologi27pariuoft#page/n23/mode/2up en ligne]).</ref>. Cette thèse a été confirmée par Louis Pape<ref>Louis Pape, ''La Civitas des Osismes à l'époque gallo-romaine''</ref> et est maintenant généralement admise par Jean-Yves Éveillard qui note que la distance entre Darioritum (Vannes) et Carhaix est exactement celle de la table de Peutinger (44 lieues romaines) et que, dans la liste des villes des Notes tironiennes<ref>Loth, ''Romania'', 1900</ref>, ''Vorgium'' suit ''Othismus'' comme son remplaçant<ref>Gaétan Cloirec, l'archéologue responsable de la fouille de la zone de l'[[Hôpital de Carhaix|hôpital]] en est aussi d'accord.</ref>.


Deux étymologies sont proposées pour ''Vorgium''. Soit un radical gaulois ''*verg'' qui désigne souvent un ouvrage fortifié, soit, pour ceux qui pointent qu'aucun lieu fortifié n'a été attesté à l'époque antique, un mot gaulois ''*worrike'' désignant le saule.
Deux étymologies sont proposées pour ''Vorgium''. Soit un radical gaulois ''*verg'' qui désigne souvent un ouvrage fortifié, soit, pour ceux qui pointent qu'aucun lieu fortifié n'a été attesté à l'époque antique, un mot gaulois ''*worrike'' désignant le saule.


Deux trésors monétaires trouvés dans la ville, tous deux datés de la fin du {{s-|III|e}}, illustrent un enfouissement monétaire lié à la peur d'envahisseurs et des cendres traces d'incendies à cette époque ont été identifiées<ref name="Briard-Giot"/>. L'aqueduc est abandonné également au {{s|IV|e}}. La cité ne semble pas toutefois avoir été complètement abandonnée, une grande ''[[domus]]'' du {{s-|IV|e}} a été trouvé à l'emplacement de l'actuel centre hospitalier, abandonnée toutefois dans le troisième quart du {{s-|IV|e}}. La ville est au cours des {{s-|IV|e}} et {{s|V|e}} rebaptisée ''Othysmus'' ou ''Civitas Osismorum''<ref name="http://www.ville-carhaix.com/fr/decouvrir/historique/media/carhaix_origines_anosjours.pdf">http://www.ville-carhaix.com/fr/decouvrir/historique/media/carhaix_origines_anosjours.pdf</ref>. L'absence de fortifications du [[Bas-Empire]] laisse supposer la perte de la fonction de capitale des Osismes que Carhaix détenait jusque-là, peut-être au profit de [[Brest]], pour répondre aux attaques des pirates scots, puis, de [[Saint-Pol-de-Léon]] et des ports d'estuaires bien abrités comme [[Morlaix]] et [[Quimper]]<ref name="LeGall-Tanguy">Régis Le Gall Tanguy, ''L'Évolution d'un ancien chef-lieu de cité : Carhaix (Finistère) au Moyen Âge'', université de Poitiers, 2006, consultable https://www.scribd.com/doc/34989956/L%E2%80%9Fevolution-d%E2%80%9Fun-ancien-chef-lieu-de-cite-Carhaix-Finistere-au-Moyen-Age</ref>.
Deux trésors monétaires trouvés dans la ville, tous deux datés de la fin du {{s-|III}}, illustrent un enfouissement monétaire lié à la peur d'envahisseurs et des traces d'incendies à cette époque ont été identifiées<ref name="Briard-Giot"/>. L'aqueduc est abandonné également au {{s|IV}}. La cité ne semble pas toutefois avoir été complètement abandonnée, une grande ''[[domus]]'' du {{s-|IV}} a été trouvé à l'emplacement de l'actuel centre hospitalier, abandonnée toutefois dans le troisième quart du {{s-|IV}}. La ville est au cours des {{s-|IV}} et {{s|V}} rebaptisée ''Othysmus'' ou ''Civitas Osismorum''<ref name="http://www.ville-carhaix.com/fr/decouvrir/historique/media/carhaix_origines_anosjours.pdf">http://www.ville-carhaix.com/fr/decouvrir/historique/media/carhaix_origines_anosjours.pdf</ref>. L'absence de fortifications du [[Bas-Empire]] laisse supposer la perte de la fonction de capitale des Osismes que Carhaix détenait jusque-là, peut-être au profit de [[Brest]], pour répondre aux attaques des pirates scots, puis, de [[Saint-Pol-de-Léon]] et des ports d'estuaires bien abrités comme [[Morlaix]] et [[Quimper]]<ref name="LeGall-Tanguy">Régis Le Gall Tanguy, ''L'Évolution d'un ancien chef-lieu de cité : Carhaix (Finistère) au Moyen Âge'', université de Poitiers, 2006, consultable https://www.scribd.com/doc/34989956/L%E2%80%9Fevolution-d%E2%80%9Fun-ancien-chef-lieu-de-cite-Carhaix-Finistere-au-Moyen-Age</ref>.


Une « réserve archéologique » a été décidée en l'an 2000 rue du Docteur-Menguy (anciens Ets Le Manac'h vins) pour protéger les ruines de Vorgium trouvées au sud-ouest du centre-ville et les terrains sont désormais propriété du conseil général du [[Finistère]]<ref>http://perso.wanadoo.fr/vorgium/index.htm</ref>.
Une « réserve archéologique » a été décidée en l'an 2000 rue du Docteur-Menguy (anciens Ets Le Manac'h vins) pour protéger les ruines de Vorgium trouvées au sud-ouest du centre-ville et les terrains sont désormais propriété du conseil général du [[Finistère]]<ref>http://perso.wanadoo.fr/vorgium/index.htm</ref>.


=== Carhaix, carrefour de voies romaines puis royales ; les « chemins d'Ahes » ===
=== Carhaix, carrefour de voies romaines puis royales ; les « chemins d'Ahes » ===
[[Fichier:Quimper 127 Vase gallo-romain Carhaix Musée départemental breton.JPG|vignette|''Vorguim'' : vase gallo-romain à décor de guerrier, du dieu Bacchus et de pampres en terre cuite sigillée (180 et 250 après JC).]][[Fichier:Carhaix 46 Le Petit Carhaix, l'Hyères et le vieux pont du XVIIIe siècle.jpg|thumb|Le Petit Carhaix : l'Hyères et le vieux pont du {{s-|XVIII|e}}.]]
[[Fichier:Quimper 127 Vase gallo-romain Carhaix Musée départemental breton.JPG|vignette|''Vorguim'' : vase gallo-romain à décor de guerrier, du dieu Bacchus et de pampres en terre cuite sigillée (180 et 250 {{ap JC}}).]]
[[Fichier:Carhaix 46 Le Petit Carhaix, l'Hyères et le vieux pont du XVIIIe siècle.jpg|thumb|Le Petit Carhaix : l'Hyères et le vieux pont du {{s-|XVIII}}.]]
Dès l'époque romaine, ''[[Vorgium]]'' (Carhaix) a été un véritable carrefour, les ''Annales de Lausanne'' en 818 dénomment même Carhaix (où [[Louis le Pieux]] et son ''ost'' (= armée) aurait séjourné à cette date) ''Corophesium'' (= carrefour) en raison de sa position centrale dans l'ouest de la péninsule armoricaine : huit voies romaines sortaient de Carhaix allant, en tenant compte des embranchements, dans 12 directions différentes<ref>Jean-Yves Éveillard, ''La Voie romaine de Rennes à Carhaix. Recherches autour d'un itinéraire antique''. Brest, université de Bretagne occidentale, 1975</ref>.
Dès l'époque romaine, ''[[Vorgium]]'' (Carhaix) a été un véritable carrefour, les ''Annales de Lausanne'' en 818 dénomment même Carhaix (où [[Louis le Pieux]] et son ''ost'' (= armée) aurait séjourné à cette date) ''Corophesium'' (= carrefour) en raison de sa position centrale dans l'ouest de la péninsule armoricaine : huit voies romaines sortaient de Carhaix allant, en tenant compte des embranchements, dans 12 directions différentes<ref>Jean-Yves Éveillard, ''La Voie romaine de Rennes à Carhaix. Recherches autour d'un itinéraire antique''. Brest, université de Bretagne occidentale, 1975</ref>.

* la voie sortant vers le nord, ''via'' Moulin-Meur pour le franchissement de l'[[Hyères (Côtes-d'Armor)|Hyères]], en direction de l'[[Aber-Wrac'h]].
* la voie sortant vers le nord, ''via'' Moulin-Meur pour le franchissement de l'[[Hyères (Côtes-d'Armor)|Hyères]], en direction de l'[[Aber-Wrac'h]].
* la voie sortant ''via'' le Petit-Carhaix pour le franchissement de l'Hyères en direction de l'est de [[Poullaouen]] et du [[Huelgoat]] où elle se subdivisait en deux embranchements, l'un vers [[Morlaix]], l'autre vers ''[[Vorganium]]'' (Kerilien en [[Plounéventer]]).
* la voie sortant ''via'' le Petit-Carhaix pour le franchissement de l'Hyères en direction de l'est de [[Poullaouen]] et du [[Huelgoat]] où elle se subdivisait en deux embranchements, l'un vers [[Morlaix]], l'autre vers ''[[Vorganium]]'' (Kerilien en [[Plounéventer]]).
* la voie vers le nord-est en direction de [[Lannion]] et [[Tréguier]], qui se confondait un temps avec celles en direction de [[Corseul]] et ''[[Rennes|Condate]]'' ([[Rennes]]), via [[Sainte-Catherine (Plounévézel)|Sainte-Catherine]] même si le pont actuel est un pont médiéval (tracé de la D 787 vers l'est via [[Le Moustoir (Côtes-d'Armor)|Le Moustoir]])
* la voie vers le nord-est en direction de [[Lannion]] et [[Tréguier]], qui se confondait un temps avec celles en direction de [[Corseul]] et ''[[Rennes|Condate]]'' ([[Rennes]]), via [[Sainte-Catherine (Plounévézel)|Sainte-Catherine]] même si le pont actuel est un pont médiéval (tracé de la D 787 vers l'est via [[Le Moustoir (Côtes-d'Armor)|Le Moustoir]])
* la voie vers le sud, passant par Pont-Bihan, en direction de [[Motreff]] et [[Quimperlé]] ;
* la voie vers le sud, passant par Pont-Bihan, en direction de [[Motreff]] et [[Quimperlé]] ;
*[[Fichier:Carhaix 48 Le Petit Carhaix Le pont du XVIIIe sur l'Hyères (vu du côté aval).jpg|thumb|Le Petit Carhaix : le pont du {{s-|XVIII|e}} sur l'Hyères (vu du côté aval).]]la voie vers le sud-ouest quittait la ville via Ty-Nevez en direction de [[Quimper]] ou [[Rosporden]] selon les embranchements ultérieurs ;
*[[Fichier:Carhaix 48 Le Petit Carhaix Le pont du XVIIIe sur l'Hyères (vu du côté aval).jpg|thumb|Le Petit Carhaix : le pont du {{s-|XVIII}} sur l'Hyères (vu du côté aval).]]la voie vers le sud-ouest quittait la ville via Ty-Nevez en direction de [[Quimper]] ou [[Rosporden]] selon les embranchements ultérieurs ;
* la voie vers l'ouest traversait l'Hyères au moulin du Roy (à Châteauneuf-du-Faou) et se ramifiait ensuite en deux directions, l'une vers [[Châteauneuf-du-Faou]] et [[Douarnenez]], l'autre vers [[Landeleau]], [[Châteaulin]] et [[Camaret-sur-Mer|Camaret]]<ref name="LeGall-Tanguy" />.
* la voie vers l'ouest traversait l'Hyères au moulin du Roy (à Châteauneuf-du-Faou) et se ramifiait ensuite en deux directions, l'une vers [[Châteauneuf-du-Faou]] et [[Douarnenez]], l'autre vers [[Landeleau]], [[Châteaulin]] et [[Camaret-sur-Mer|Camaret]]<ref name="LeGall-Tanguy" />.


Depuis le [[Moyen Âge]], de nombreuses routes traditionnelles, qui reprenaient les tracés des anciennes voies romaines, ont été dénommées en langue bretonne ''Hent Ahes'' (« chemin d'Ahes ») ou encore « chemins ferrés » : l'expression vient probablement des résidus d'anciens [[ferrier]]s gallo-romains réutilisés pour empierrer les routes, comme sur les [[chaussée Brunehaut|chaussées Brunehaut]] du Nord-Est de la France. [[Bernard Tanguy (historien)|Bernard Tanguy]] pense que ''Ahes'' est une déformation de ''Carahes'', ancien nom attribué à Carhaix. Ces chemins sont souvent devenus par la suite des routes royales, modernisées au {{s-|XVIII|e}} par le [[Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis|duc d'Aiguillon]], gouverneur de Bretagne.
Depuis le [[Moyen Âge]], de nombreuses routes traditionnelles, qui reprenaient les tracés des anciennes voies romaines, ont été dénommées en langue bretonne ''Hent Ahes'' (« chemin d'Ahes ») ou encore « chemins ferrés » : l'expression vient probablement des résidus d'anciens [[ferrier]]s gallo-romains réutilisés pour empierrer les routes, comme sur les [[chaussée Brunehaut|chaussées Brunehaut]] du Nord-Est de la France. [[Bernard Tanguy (historien)|Bernard Tanguy]] pense que ''Ahes'' est une déformation de ''Carahes'', ancien nom attribué à Carhaix. Ces chemins sont souvent devenus par la suite des routes royales, modernisées au {{s-|XVIII}} par le [[Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis|duc d'Aiguillon]], gouverneur de Bretagne.


=== Carhaix au Moyen Âge ===
=== Au Moyen Âge ===
==== Carhaix au Haut Moyen Âge : la paroisse primitive de Plouguer ====
==== Haut Moyen Âge : la paroisse primitive de Plouguer ====
Cette période de l'histoire de Carhaix est fort mal connue. La ville ne semble pas avoir été choisie lors de l'implantation du christianisme comme siège d'évêché et l'ancien territoire des Osismes se retrouve divisé entre [[Domnonée]] et [[Cornouaille]]. Probablement [[Conomor]], prince semi-légendaire de Domnonée y avait-il une de ses résidences. Par crainte de la prophétie qui lui annonçait qu'il serait tué par son fils, il aurait tué successivement ses épouses enceintes dont [[sainte Tréphine]], la mère de [[saint Trémeur]]<ref name="http://www.ville-carhaix.com/fr/decouvrir/historique/media/carhaix_origines_anosjours.pdf" />.
Cette période de l'histoire de Carhaix est fort mal connue. La ville ne semble pas avoir été choisie lors de l'implantation du christianisme comme siège d'évêché et l'ancien territoire des Osismes se retrouve divisé entre [[Domnonée]] et [[Cornouaille]]. Probablement [[Conomor]], prince semi-légendaire de Domnonée y avait-il une de ses résidences. Par crainte de la prophétie qui lui annonçait qu'il serait tué par son fils, il aurait tué successivement ses épouses enceintes dont [[sainte Tréphine]], la mère de [[saint Trémeur]]<ref name="http://www.ville-carhaix.com/fr/decouvrir/historique/media/carhaix_origines_anosjours.pdf" />.


Dans l'[[Armorique]] des débuts du christianisme en Bretagne (une bague retrouvée prouve l'existence d'une communauté chrétienne à Carhaix dès le {{s-|IV|e}}), c'est la paroisse primitive de Plouguer (celle-ci n'est mentionnée pour la première fois qu'en 1383, donc assez tardivement) qui inclut Carhaix qui en serait resté longtemps une [[trève]] dite de Saint-Trémeur (différents aveux du {{s-|XVIII|e}} parlent de « Carhaix en la paroisse de Plouguer »<ref>Patrick Galliou, ''L'Armorique romaine'', éditions Armeline, 2005</ref>). Par contre le rôle des décimes de 1788 ne cite plus pour Plouguer que deux trèves : [[Treffrin]] et [[Saint-Quijeau]].
Dans l'[[Armorique]] des débuts du christianisme en Bretagne (une bague retrouvée prouve l'existence d'une communauté chrétienne à Carhaix dès le {{s-|IV}}), c'est la paroisse primitive de Plouguer (celle-ci n'est mentionnée pour la première fois qu'en 1383, donc assez tardivement) qui inclut Carhaix qui en serait resté longtemps une [[trève]] dite de Saint-Trémeur (différents aveux du {{s-|XVIII}} parlent de « Carhaix en la paroisse de Plouguer »<ref>Patrick Galliou, ''L'Armorique romaine'', éditions Armeline, 2005</ref>). Par contre le rôle des décimes de 1788 ne cite plus pour Plouguer que deux trèves : [[Treffrin]] et [[Saint-Quijeau]].


L'origine du nom Plouguer provient des mots breton ''plou'' (= paroisse) et gallois ''caer'' (= château ou lieu fortifié), dérivé du latin ''castrum'' que l'on retrouve aussi dans des toponymes comme Plougastel, Locmariaquer ou Chester.
L'origine du nom Plouguer provient des mots breton ''plou'' (= paroisse) et gallois ''caer'' (= château ou lieu fortifié), dérivé du latin ''castrum'' que l'on retrouve aussi dans des toponymes comme Plougastel, Locmariaquer ou Chester.
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[[Fichier:Carhaix 63 Le pont du Moulin-Meur (en ruine) sur l'Hyères.jpg|thumb|Carhaix : le pont du Moulin-Meur (en ruine) sur l'Hyères.]]
[[Fichier:Carhaix 63 Le pont du Moulin-Meur (en ruine) sur l'Hyères.jpg|thumb|Carhaix : le pont du Moulin-Meur (en ruine) sur l'Hyères.]]
Si la [[forêt de Paimpont]], assimilée alors à [[Brocéliande]], est vue parfois comme un lieu légendaire des [[roman courtois|romans courtois]], le dossier de Carhaix pour être vu comme un lieu arthurien est bien plus épais avec comme vedettes [[Roi Arthur|Arthur]], [[Tristan (cycle arthurien)|Tristan]] et, pour ajouter à la gloire, [[Charlemagne]]<ref name="Péron_0310">Goulven Péron, « La bataille légendaire de Carhaix », dans ''Kaier ar Poher'', {{n°|28}}, mars 2010.</ref>.
Si la [[forêt de Paimpont]], assimilée alors à [[Brocéliande]], est vue parfois comme un lieu légendaire des [[roman courtois|romans courtois]], le dossier de Carhaix pour être vu comme un lieu arthurien est bien plus épais avec comme vedettes [[Roi Arthur|Arthur]], [[Tristan (cycle arthurien)|Tristan]] et, pour ajouter à la gloire, [[Charlemagne]]<ref name="Péron_0310">Goulven Péron, « La bataille légendaire de Carhaix », dans ''Kaier ar Poher'', {{n°|28}}, mars 2010.</ref>.
À la fin du {{s-|XI|e}}, [[Eilhart von Oberg|Eilhart d'Oberg]] écrit un roman, dont le héros est [[Tristan (cycle arthurien)|Tristan]], en démarquant le [[Tristan et Iseut|Tristan]] de [[Béroul]], mais une partie du récit n'est pas dans Béroul, dont il ne reste que des fragments. <br /> Le chevalier quitte la cour d'Arthur, alors qu'il se trouve déjà en Bretagne et chevauche {{nombre|7|jours}} et 7 nuits. Il parvient à la ville de ''Karahès'' dans laquelle est assiégé ''Havelin'' ou ''Hovelin'', roi du pays par le comte de [[Nantes]], ''Riol''. ''Hovelin'' refuse d'abord l'aide, mais son fils ''Kehenis'' (''Kaherdin'' dans d'autres récits) le fait changer d'avis, si bien que Tristan provoque ''Riol'' en combat singulier, le vainc, mais il faut une seconde bataille avec le renfort des neveux de Hovelin pour obtenir la [[Victoire (militaire)|victoire]] totale. ''Kehenis'' offre alors à Tristan la main de sa sœur ''Isalde'' (Iseult aux Blanches mains, homonyme de la reine ''Iseult la Blonde''). ''Hovelin'' est une variante de [[Hoël]], nom de plusieurs comtes de [[Cornouaille]] et de Bretagne. <br/>
À la fin du {{s-|XI}}, [[Eilhart von Oberg|Eilhart d'Oberg]] écrit un roman, dont le héros est [[Tristan (cycle arthurien)|Tristan]], en démarquant le [[Tristan et Iseut|Tristan]] de [[Béroul]], mais une partie du récit n'est pas dans Béroul, dont il ne reste que des fragments. <br> Le chevalier quitte la cour d'Arthur, alors qu'il se trouve déjà en Bretagne et chevauche {{nobr|7 jours}} et 7 nuits. Il parvient à la ville de ''Karahès'' dans laquelle est assiégé ''Havelin'' ou ''Hovelin'', roi du pays par le comte de [[Nantes]], ''Riol''. ''Hovelin'' refuse d'abord l'aide, mais son fils ''Kehenis'' (''Kaherdin'' dans d'autres récits) le fait changer d'avis, si bien que Tristan provoque ''Riol'' en combat singulier, le vainc, mais il faut une seconde bataille avec le renfort des neveux de Hovelin pour obtenir la [[Victoire (militaire)|victoire]] totale. ''Kehenis'' offre alors à Tristan la main de sa sœur ''Isalde'' (Iseult aux Blanches mains, homonyme de la reine ''Iseult la Blonde''). ''Hovelin'' est une variante de [[Hoël]], nom de plusieurs comtes de [[Cornouaille]] et de Bretagne. <br>
Ce qui retient l'attention, c'est que [[Béroul]] (manuscrit 217 de la Bibliothèque nationale de France, vers 3076) fait jurer le roi [[Marc'h]], oncle et rival de Tristan, « par saint Tresmor de Caharès ». [[Saint Trémeur]] est le saint principal de Carhaix et l'épicentre de son culte est dans l'église Saint-Trémeur. C'est un fort argument pour l'assimilation.
Ce qui retient l'attention, c'est que [[Béroul]] (manuscrit 217 de la Bibliothèque nationale de France, vers 3076) fait jurer le roi [[Marc'h]], oncle et rival de Tristan, « par saint Tresmor de Caharès ». [[Saint Trémeur]] est le saint principal de Carhaix et l'épicentre de son culte est dans l'église Saint-Trémeur. C'est un fort argument pour l'assimilation.


Est-ce un hasard si [[Conomor]], comte de [[Poher]] et roi de [[Domnonée]] au {{VIe siècle}}, meurtrier de son fils Trémeur, a été rapproché d'un ''Marcus Quonomorus'', [[prénom]] et [[gens (Rome antique)|gentilice]], peut-être communs au roi Marc et à son neveu Tristan<ref group="Note">Inscription portant ''« Marcus Quonomorus Drustanus »'' trouvée à {{Lien|trad=Castle Dore|lang=en}} en [[Cornouailles]] britannique, qui pourrait mentionner le roi [[Marc'h]] ou son neveu, Tristan</ref>. Dans les hagiographies de certains saints bretons (Vie de saint Gildas, [[Méloir|Vie de saint Méloire]], par exemple), on trouve la forme ''Comorrus'' pour un souverain local de la [[Domnonée]]), régnant aussi en [[Cornouailles]] britannique.<br/>
Est-ce un hasard si [[Conomor]], comte de [[Poher]] et roi de [[Domnonée]] au {{VIe siècle}}, meurtrier de son fils Trémeur, a été rapproché d'un ''Marcus Quonomorus'', [[prénom]] et [[gens (Rome antique)|gentilice]], peut-être communs au roi Marc et à son neveu Tristan<ref group="Note">Inscription portant ''« Marcus Quonomorus Drustanus »'' trouvée à {{Lien|trad=Castle Dore|lang=en}} en [[Cornouailles]] britannique, qui pourrait mentionner le roi [[Marc'h]] ou son neveu, Tristan</ref>. Dans les hagiographies de certains saints bretons (Vie de saint Gildas, [[Méloir|Vie de saint Méloire]], par exemple), on trouve la forme ''Comorrus'' pour un souverain local de la [[Domnonée]]), régnant aussi en [[Cornouailles]] britannique.<br>
Le [[Tristan en prose]] précise que ''« Tristan qui revenu est à Karahèse en Bretaingne avec le roi Hoel et fu frere Kehedin et Yseult femme Tristan, qui moult firent à Tristan grant fete et grant joye, et tous ceux du paîs aussi, quant il fu revenu à Karahes »''<ref>BNF. manuscrit 103</ref>.
Le [[Tristan en prose]] précise que ''« Tristan qui revenu est à Karahèse en Bretaingne avec le roi Hoel et fu frere Kehedin et Yseult femme Tristan, qui moult firent à Tristan grant fete et grant joye, et tous ceux du paîs aussi, quant il fu revenu à Karahes »''<ref>BNF. manuscrit 103</ref>.


Sans mentionner ''Karahes'', [[Thomas d'Angleterre]] conte le mariage de [[Tristan et Iseut]] aux Blanches Mains et sa mort dans laquelle Iseult la Blonde vient le rejoindre.
Sans mentionner ''Karahes'', [[Thomas d'Angleterre]] conte le mariage de [[Tristan et Iseut]] aux Blanches Mains et sa mort dans laquelle Iseult la Blonde vient le rejoindre.


Un autre suiveur de Thomas d'Angleterre, [[Gottfried von Straßburg]], conte le siège de [[Karke]] dans le duché nommé ''Arundel'', avec Tristan, ''Javelin'', ''Kaedin'' et sa sœur ''Isot'' et l'un des ennemis s'appelle ''Rigolin'' (Riol?).<br />
Un autre suiveur de Thomas d'Angleterre, [[Gottfried von Straßburg]], conte le siège de [[Karke]] dans le duché nommé ''Arundel'', avec Tristan, ''Javelin'', ''Kaedin'' et sa sœur ''Isot'' et l'un des ennemis s'appelle ''Rigolin'' (Riol?).<br>
Certains textes du cycle de Tristan, comme la [[saga]] en [[Vieux norrois|norrois]] de [[1226]] intitulée ''Tristrams saga ok Isondar'', s'inspirent du texte fondateur de la légende arthurienne, l'[[Historia regum Britanniae]], alors que ''Le Livre des Premiers faits du Roi Arthur'' (daté de la première moitié du {{s-|XIII|e}}) mentionne la ville de ''Carohaise'', ''Karouaise'' ou ''Carouhaise'' où Arthur rencontre la fille d'un comte de ''Canparcorentin'', ce qui désigne, à coup sûr, [[Quimper]], dont l'évêque légendaire est [[Corentin de Quimper|saint Corentin]], à seulement {{unité|60|km}} de Carhaix et, qui plus est, capitale du comté de [[Cornouaille]], dont fait partie Carhaix depuis le {{s-|X|e}}.
Certains textes du cycle de Tristan, comme la [[saga]] en [[Vieux norrois|norrois]] de [[1226]] intitulée ''Tristrams saga ok Isondar'', s'inspirent du texte fondateur de la légende arthurienne, l'[[Historia regum Britanniae]], alors que ''Le Livre des Premiers faits du Roi Arthur'' (daté de la première moitié du {{s-|XIII}}) mentionne la ville de ''Carohaise'', ''Karouaise'' ou ''Carouhaise'' où Arthur rencontre la fille d'un comte de ''Canparcorentin'', ce qui désigne, à coup sûr, [[Quimper]], dont l'évêque légendaire est [[Corentin de Quimper|saint Corentin]], à seulement {{unité|60|km}} de Carhaix et, qui plus est, capitale du comté de [[Cornouaille]], dont fait partie Carhaix depuis le {{s-|X}}.


Le [[Roman d'Aiquin]], daté de la fin du {{s-|XII|e}}, mentionne ''Carahes'' (et aussi ''Charhès'', ''Carhès'' et ''Quarahes'') où s'est réfugié, quelque temps, le roi sarrazin ''Aiquin'' qui voit arriver Charlemagne et une immense armée. Charles passe du [[Le Mont-Saint-Michel|Mont-Saint-Michel]] à [[Saint-Malo]], puis prend le « grand chemin ferré que fist la famme Ohès le veil barbé ». Ce chemin ferré ressemble fort à la voie romaine de [[Corseul]] à ''Aquilonia'' (Quimper), donc menant à Carhaix, le grand nœud routier gallo-romain. Poursuivant Aiquin, Charlemagne le retrouve près de l'[[ermite|ermitage]] de saint Corentin ([[Plomodiern]] ou Quimper), ce qui confirme que la Cornouaille et ses deux grands centres sont bien le théâtre du récit. Les noms ''Ohès'', ''Ahès'', ''Hoël'' induisent des rapprochements intéressants. Les noms de certains ennemis ''Riol'', ''Rion'', ''Rigol'', ''Riothem'' (''Historia Regum Britanniae'') sont aussi très proches. Des influences entre le roman de chevalerie et les écrits tristaniens sont indéniables, car dans le'' Tristan en prose'', on trouve ''Alquin'', ''Aquyn'' et même [[Roman d'Aiquin|Aiquin]], comme neveu de l'ennemi d'Hoël.
Le [[Roman d'Aiquin]], daté de la fin du {{s-|XII}}, mentionne ''Carahes'' (et aussi ''Charhès'', ''Carhès'' et ''Quarahes'') où s'est réfugié, quelque temps, le roi sarrazin ''Aiquin'' qui voit arriver Charlemagne et une immense armée. Charles passe du [[Le Mont-Saint-Michel|Mont-Saint-Michel]] à [[Saint-Malo]], puis prend le « grand chemin ferré que fist la famme Ohès le veil barbé ». Ce chemin ferré ressemble fort à la voie romaine de [[Corseul]] à ''Aquilonia'' (Quimper), donc menant à Carhaix, le grand nœud routier gallo-romain. Poursuivant Aiquin, Charlemagne le retrouve près de l'[[ermite|ermitage]] de saint Corentin ([[Plomodiern]] ou Quimper), ce qui confirme que la Cornouaille et ses deux grands centres sont bien le théâtre du récit. Les noms ''Ohès'', ''Ahès'', ''Hoël'' induisent des rapprochements intéressants. Les noms de certains ennemis ''Riol'', ''Rion'', ''Rigol'', ''Riothem'' (''Historia Regum Britanniae'') sont aussi très proches. Des influences entre le roman de chevalerie et les écrits tristaniens sont indéniables, car dans le'' Tristan en prose'', on trouve ''Alquin'', ''Aquyn'' et même [[Roman d'Aiquin|Aiquin]], comme neveu de l'ennemi d'Hoël.


Après tamisage, Goulven Péron, dans l'article cité datant de 2010, avance prudemment l'hypothèse d'une bataille à une époque indéterminée entre un [[héros]] local contre un ennemi non identifié dans ou devant la ville fortifiée de ''Carahès''/Carhaix et le vainqueur, qui ne s'appelait, sans doute, ni Tristan, ni Arthur, ni Charlemagne, aurait alors reçu la main de la fille d'un petit souverain qui s'appelait peut-être Hoël.
Après tamisage, Goulven Péron, dans l'article cité datant de 2010, avance prudemment l'hypothèse d'une bataille à une époque indéterminée entre un [[héros]] local contre un ennemi non identifié dans ou devant la ville fortifiée de ''Carahès''/Carhaix et le vainqueur, qui ne s'appelait, sans doute, ni Tristan, ni Arthur, ni Charlemagne, aurait alors reçu la main de la fille d'un petit souverain qui s'appelait peut-être Hoël.
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Le [[Poher]] est le ''Pou-Kaer'', le ''pays de la Cité''. Le nom ''Kaer'' est un terme commun aux [[langues celtiques|langues celtiques britonniques]], qui désigne un lieu fortifié.
Le [[Poher]] est le ''Pou-Kaer'', le ''pays de la Cité''. Le nom ''Kaer'' est un terme commun aux [[langues celtiques|langues celtiques britonniques]], qui désigne un lieu fortifié.


En 878, la ville a peut-être été pillée par les [[Vikings]], mais cela reste incertain. Dès le {{s-|IX|e}}, le [[Cartulaire de Redon]] parle du Poucar ou Poucher et correspondrait à l'espace entre [[monts d'Arrée]] et [[montagnes Noires]], embouchure de l'[[Aulne (fleuve)|Aulne]] et le pagus de [[Quintin]] à l'est<ref>R. Couffon, « Les ''pagi'' de la Domnonée au {{s-|IX|e}} selon les hagiographes bretons », ''Mémoires de la Société d'archéologie et d'histoire de Bretagne'', tome 24, 1944</ref>. L'existence d'une « vicomté du Poher » est attestée dans un acte antérieur à [[1108]] qui mentionne, la fondation, « près du château de Carhaix », d'un prieuré Saint-Nicolas, remis par le vicomte du Poher à l'[[Abbaye Saint-Sauveur de Redon|abbaye de Redon]]<ref>Bernard Tanguy. ''Dictionnaire des noms de communes du Finistère''</ref>. La [[Roman d'Aiquin|chanson d'Aiquin]], datée de la fin du {{s-|XII|e}}, évoque à deux reprises l'existence de fortifications et mentionne plusieurs fois Carhaix<ref name="LeGall-Tanguy"/>. Des restes du château médiéval de Carhaix qui n'était connu que par les archives ont été retrouvés en 2010, et ceux de la [[muraille]] médiévale commencée au {{s-|X|e}} sont connus depuis La Tour d'Auvergne.
En 878, la ville a peut-être été pillée par les [[Vikings]], mais cela reste incertain. Dès le {{s-|IX}}, le [[Cartulaire de Redon]] parle du Poucar ou Poucher et correspondrait à l'espace entre [[monts d'Arrée]] et [[montagnes Noires]], embouchure de l'[[Aulne (fleuve)|Aulne]] et le pagus de [[Quintin]] à l'est<ref>R. Couffon, « Les ''pagi'' de la Domnonée au {{s-|IX}} selon les hagiographes bretons », ''Mémoires de la Société d'archéologie et d'histoire de Bretagne'', tome 24, 1944</ref>. L'existence d'une « vicomté du Poher » est attestée dans un acte antérieur à [[1108]] qui mentionne, la fondation, « près du château de Carhaix », d'un prieuré Saint-Nicolas, remis par le vicomte du Poher à l'[[Abbaye Saint-Sauveur de Redon|abbaye de Redon]]<ref>Bernard Tanguy. ''Dictionnaire des noms de communes du Finistère''</ref>. La [[Roman d'Aiquin|chanson d'Aiquin]], datée de la fin du {{s-|XII}}, évoque à deux reprises l'existence de fortifications et mentionne plusieurs fois Carhaix<ref name="LeGall-Tanguy"/>. Des restes du château médiéval de Carhaix qui n'était connu que par les archives ont été retrouvés en 2010, et ceux de la [[muraille]] médiévale commencée au {{s-|X}} sont connus depuis La Tour d'Auvergne.


{{Article détaillé|Poher}}
{{Article détaillé|Poher}}
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Les destructions subies par la ville furent importantes comme en témoignent deux actes pontificaux : en [[1371]], une « [[indulgence (catholicisme)|indulgence]] d'un an et quarante jours » pour ceux qui visiteront l'église Saint-Trémeur en y faisant des offrandes et en [[1391]] un autre texte pontifical incite aux donations « en faveur de l'église paroissiale de Saint-Trémeur de Keraes en partie ruinée par les guerres et dépouillée de ses ornements et vases sacrés »<ref name="LeGall-Tanguy"/>.
Les destructions subies par la ville furent importantes comme en témoignent deux actes pontificaux : en [[1371]], une « [[indulgence (catholicisme)|indulgence]] d'un an et quarante jours » pour ceux qui visiteront l'église Saint-Trémeur en y faisant des offrandes et en [[1391]] un autre texte pontifical incite aux donations « en faveur de l'église paroissiale de Saint-Trémeur de Keraes en partie ruinée par les guerres et dépouillée de ses ornements et vases sacrés »<ref name="LeGall-Tanguy"/>.


Carhaix toutefois se relève de ses ruines et est dotée au {{s-|XV|e}} d'une capitainerie, jouant donc un rôle militaire et l'essor du couvent des Augustins à cette époque témoigne du dynamisme de l'agglomération.
Carhaix toutefois se relève de ses ruines et est dotée au {{s-|XV}} d'une capitainerie, jouant donc un rôle militaire et l'essor du couvent des Augustins à cette époque témoigne du dynamisme de l'agglomération.


Guillaume de Quélen, capitaine de Carhaix pour le duc, ratifie le traité de Guérande à Guingamp le 2 mai 1381. Son frère, Roland de Quélen, ratifie le même traité et est nommé connétable de Carhaix.
Guillaume de Quélen, capitaine de Carhaix pour le duc, ratifie le traité de Guérande à Guingamp le 2 mai 1381. Son frère, Roland de Quélen, ratifie le même traité et est nommé connétable de Carhaix.
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Nommé lieutenant général du roi en Bretagne, commandant l'armée royale en 1489, ayant des prétentions au duché, Jean de Rohan, prend d'assaut Guerlesquin et Carhaix en janvier 1489 après avoir conquis Guingamp le 22 janvier 1489 et avant de rejoindre Concarneau le {{1er}} février 1489.
Nommé lieutenant général du roi en Bretagne, commandant l'armée royale en 1489, ayant des prétentions au duché, Jean de Rohan, prend d'assaut Guerlesquin et Carhaix en janvier 1489 après avoir conquis Guingamp le 22 janvier 1489 et avant de rejoindre Concarneau le {{1er}} février 1489.


=== Carhaix à l'époque moderne ===
=== L'époque moderne ===
Au {{s|XVI|e}}, la ville est surtout dominée par ses édifices religieux (collégiale Saint-Trémeur, couvent des Augustins) ; le château est alors en mauvais état et a perdu tout usage militaire, des habitations s'installant même à son emplacement. Des places existent : place des Halles, place du Martray, place aux Charbons), même si Carhaix n'est encore qu'une petite agglomération.
Au {{s|XVI}}, la ville est surtout dominée par ses édifices religieux (collégiale Saint-Trémeur, couvent des Augustins) ; le château est alors en mauvais état et a perdu tout usage militaire, des habitations s'installant même à son emplacement. Des places existent : place des Halles, place du Martray, place aux Charbons), même si Carhaix n'est encore qu'une petite agglomération.


Au milieu du {{s|XVI|e}}, s'appuyant sur l'étude du rôle rentier de 1539-1542, Jean-Pierre Leguay comptabilise {{nombre|106|maisons}} et estime la population de la ville à environ {{nombre|500|habitants}}<ref>Jean-Pierre Leguay, ''Vivre dans les villes bretonnes au Moyen Âge'', PUR, juin 2009</ref>. En 1565, la [[sénéchaussée]] de Carhaix s'étend sur une soixantaine de paroisses alentour, réparties en 5 barres de justice : [[Gourin]], [[Landeleau]], [[Huelgoat]], [[Duault]] et Carhaix.
Au milieu du {{s|XVI}}, s'appuyant sur l'étude du rôle rentier de 1539-1542, Jean-Pierre Leguay comptabilise {{nobr|106 maisons}} et estime la population de la ville à environ {{nobr|500 habitants}}<ref>Jean-Pierre Leguay, ''Vivre dans les villes bretonnes au Moyen Âge'', PUR, juin 2009</ref>. En 1565, la [[sénéchaussée]] de Carhaix s'étend sur une soixantaine de paroisses alentour, réparties en 5 barres de justice : [[Gourin]], [[Landeleau]], [[Huelgoat]], [[Duault]] et Carhaix.


Ses neuf foires annuelles en font une cité marchande attractive. « Il n'est de bon bœuf que de Carhaix » dit-on<ref>Noël Du Fail, ''Propos rustiques''</ref>.
Ses neuf foires annuelles en font une cité marchande attractive. « Il n'est de bon bœuf que de Carhaix » dit-on<ref>Noël Du Fail, ''Propos rustiques''</ref>.
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Le 20 février [[1590]], René d'Arradon, gouverneur de Vannes et d'Auray pour le duc de Mercœur, entre dans Carhaix et procède à l'arrestation du sénéchal, Jan Guynement, sieur de Carnoët pour Toussaint de Beaumanoir, et du procureur du roi, Jan de Kerampuil, fidèle au roi [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]]. Ils sont emprisonnés à Vannes jusqu'au paiement de leur rançon au cours de l'année [[1590]] (journal de Jérôme d'Arradon, gouverneur d'Hennebont). Carhaix devient alors favorable aux [[Ligue catholique (France)|Ligueurs]] et la sénéchaussée royale se déplace à l'auditoire de [[Maël-Carhaix]]<ref>{{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110009t.image.hl.r=Carhaix.f89.langFR}}.</ref>.
Le 20 février [[1590]], René d'Arradon, gouverneur de Vannes et d'Auray pour le duc de Mercœur, entre dans Carhaix et procède à l'arrestation du sénéchal, Jan Guynement, sieur de Carnoët pour Toussaint de Beaumanoir, et du procureur du roi, Jan de Kerampuil, fidèle au roi [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]]. Ils sont emprisonnés à Vannes jusqu'au paiement de leur rançon au cours de l'année [[1590]] (journal de Jérôme d'Arradon, gouverneur d'Hennebont). Carhaix devient alors favorable aux [[Ligue catholique (France)|Ligueurs]] et la sénéchaussée royale se déplace à l'auditoire de [[Maël-Carhaix]]<ref>{{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110009t.image.hl.r=Carhaix.f89.langFR}}.</ref>.


Le 4 septembre [[1590]], les « Royaux », partisans du roi [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], commandés par [[Yves du Liscouët]], [[René de Grézille|La Tremblaye]], [[Claude de Kerguezay]], sieur de Kergoumard et Rochefort de la Bastinaye, s'emparent par surprise de [[Carhaix]], la ville étant mal gardée en raison d'un mariage survenu la veille à l'occasion duquel tout le monde avait festoyé. Carhaix « n’était pas fort, n’étant clos que de barrières et chétives murailles, sans aucune garnison »<ref name="MOREAU">Chanoine Jean Moreau, Henri Wacquet (publié par), ''Mémoires du chanoine Jean Moreau sur les guerres de la ligue en Bretagne'', Quimper, 1960</ref>. Ce samedi matin de 1590, la ville est assoupie. On y a célébré le mariage de la fille Guillaume Ollimand, greffier de la ville avec un notable quimpérois, Antoine Silly. « Chacun y avait apporté ce qu’il avait de plus beaux ameublements, pour honorer les noces »<ref name="MOREAU"/>. Les réjouissances ont été conséquentes et « les habitants, après bonne chère des noces, dormaient profondément, ne se doutant rien de moins que de l’ennemi ». Une centaine d'habitants de la ville furent tués, d'autres trouvant leur salut dans la fuite en pleine nuit, et la ville fut pillée<ref name="JESUS">Compagnie de Jésus, ''Études religieuses, historiques et littéraires'', éditions C. Douniol, Paris, 1870/07 (A15,SER4,T6), {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113590w.image.hl.r=Collorec.f502.langFR}}.</ref>, églises incluses. Le bruit de cet événement se répandit dans toute la contrée, le tocsin sonna dans les églises. Les paysans accourus de [[Plouyé]], [[Plonévez-du-Faou|Plounévez]], [[Landeleau]], [[Cléden-Poher|Cléden]], [[Huelgoat]] et paroisses voisines s'acheminèrent sans ordre ni discipline vers Carhaix, y compris le sieur du Cleuziou Roudoumeur, en criant ''« Marou! Marou Desh! »'' (« Mort! Mort à eux! »). Arrivés au Granec, Coatanezre, le sieur de Prat-Maria, seigneur du Granec, refuse de marcher à leur tête, mais leur propose comme chef un vieux soldat nommé Lanridon. « Il ne savait pas (…) qu'entreprendre de régler les esprits scabreux et mutins, c'est mener paistre une troupe de renards et se charger de les ramener tous les soirs à l'étable ». Parvenus au pont du Moulin du Duc, ils élèvent une barricade mais, indisciplinés, sont écrasés<ref name="GORGES">[[Édouard Gorges]], ''Chroniques bretonnes, Fontenelle, histoire de la Ligue en Bretagne'', éditeur C. Gosselin, Paris, 1844, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k112570x.image.hl.r=Collorec.f241.langFR}}.</ref>. « Il y eut en cette déroute un grand massacre de rustiques » écrit le chanoine Moreau. Lanridon, trouvé parmi les morts, fut enterré le lendemain à Collorec par le chanoine Moreau qui habitait alors au château du Granec<ref name="JESUS"/>.
Le 4 septembre [[1590]], les « Royaux », partisans du roi [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], commandés par [[Yves du Liscouët]], [[René de Grézille|La Tremblaye]], [[Claude de Kerguezay]], sieur de Kergoumard et Rochefort de la Bastinaye, s'emparent par surprise de [[Carhaix]], la ville étant mal gardée en raison d'un mariage survenu la veille à l'occasion duquel tout le monde avait festoyé. Carhaix « n’était pas fort, n’étant clos que de barrières et chétives murailles, sans aucune garnison »<ref name="MOREAU">Chanoine Jean Moreau, Henri Wacquet (publié par), ''Mémoires du chanoine Jean Moreau sur les guerres de la ligue en Bretagne'', Quimper, 1960</ref>. Ce samedi matin de 1590, la ville est assoupie. On y a célébré le mariage de la fille Guillaume Ollimand, greffier de la ville avec un notable quimpérois, Antoine Silly. « Chacun y avait apporté ce qu’il avait de plus beaux ameublements, pour honorer les noces »<ref name="MOREAU"/>. Les réjouissances ont été conséquentes et « les habitants, après bonne chère des noces, dormaient profondément, ne se doutant rien de moins que de l’ennemi ». Une centaine d'habitants de la ville furent tués, d'autres trouvant leur salut dans la fuite en pleine nuit, et la ville fut pillée<ref name="JESUS">Compagnie de Jésus, ''Études religieuses, historiques et littéraires'', éditions C. Douniol, Paris, 1870/07 (A15,SER4,T6), {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113590w.image.hl.r=Collorec.f502.langFR}}.</ref>, églises incluses. Le bruit de cet événement se répandit dans toute la contrée, le tocsin sonna dans les églises. Les paysans accourus de [[Plouyé]], [[Plonévez-du-Faou|Plounévez]], [[Landeleau]], [[Cléden-Poher|Cléden]], [[Huelgoat]] et paroisses voisines s'acheminèrent sans ordre ni discipline vers Carhaix, y compris le sieur du Cleuziou Roudoumeur, en criant ''« Marou! Marou Desh! »'' (« Mort! Mort à eux! »). Arrivés au Granec, Coatanezre, le sieur de Prat-Maria, seigneur du Granec, refuse de marcher à leur tête, mais leur propose comme chef un vieux soldat nommé Lanridon. « Il ne savait pas (…) qu'entreprendre de régler les esprits scabreux et mutins, c'est mener paistre une troupe de renards et se charger de les ramener tous les soirs à l'étable ». Parvenus au pont du Moulin du Duc, ils élèvent une barricade mais, indisciplinés, sont écrasés<ref name="GORGES">[[Édouard Gorges]], ''Chroniques bretonnes, Fontenelle, histoire de la Ligue en Bretagne'', éditeur C. Gosselin, Paris, 1844, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k112570x.image.hl.r=Collorec.f241.langFR}}.</ref>. « Il y eut en cette déroute un grand massacre de rustiques » écrit le chanoine Moreau. Lanridon, trouvé parmi les morts, fut enterré le lendemain à Collorec par le chanoine Moreau qui habitait alors au château du Granec<ref name="JESUS"/>.


Le lendemain de cette bataille, des paysans accourus de paroisses plus éloignées comme [[Pleyben]], [[Loqueffret]], [[Brasparts]], [[Spézet]], accourent à leur tour, commandés par le sieur du Bizit et le prêtre Linlouët (de Pleyben tous les deux), attaquent les « royaux » sans attendre les renforts devant arriver de [[Châteauneuf-du-Faou|Châteauneuf]], [[Gouézec]] et [[Briec]] ; ils réussissent un moment à entrer dans Carhaix, mais des renforts dirigés par le sieur du Liscouet, de [[Tréguier]], permirent aux « royaux » de renverser la situation et les paysans furent presque tous exterminés, y compris leurs deux chefs. Cette « boutade » (= révolte, jacquerie) de paysans fut donc pour ces derniers un terrible échec. Le seigneur du Liscoët, furieux d'avoir été blessé (sa main droite avait été coupée d'un coup de hache) mit le feu à la ville de Carhaix et « l'incendie dévora ce que le feu avait épargné ». La destruction fut si complète que longtemps après l'on « était obligé d'aller à quatre lieues chercher du vin pour célébrer la messe»<ref>''Mélanges d’histoire et d’archéologie bretonne'', tome 1, page 42, cité par ''Études religieuses, historiques et littéraires'', Compagnie de Jésus, 1870/07, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113590w.image.hl.r=Pleyben.f505.langFR}}.</ref>.
Le lendemain de cette bataille, des paysans accourus de paroisses plus éloignées comme [[Pleyben]], [[Loqueffret]], [[Brasparts]], [[Spézet]], accourent à leur tour, commandés par le sieur du Bizit et le prêtre Linlouët (de Pleyben tous les deux), attaquent les « royaux » sans attendre les renforts devant arriver de [[Châteauneuf-du-Faou|Châteauneuf]], [[Gouézec]] et [[Briec]] ; ils réussissent un moment à entrer dans Carhaix, mais des renforts dirigés par le sieur du Liscouet, de [[Tréguier]], permirent aux « royaux » de renverser la situation et les paysans furent presque tous exterminés, y compris leurs deux chefs. Cette « boutade » (= révolte, jacquerie) de paysans fut donc pour ces derniers un terrible échec. Le seigneur du Liscoët, furieux d'avoir été blessé (sa main droite avait été coupée d'un coup de hache) mit le feu à la ville de Carhaix et « l'incendie dévora ce que le feu avait épargné ». La destruction fut si complète que longtemps après l'on « était obligé d'aller à quatre lieues chercher du vin pour célébrer la messe»<ref>''Mélanges d’histoire et d’archéologie bretonne'', tome 1, page 42, cité par ''Études religieuses, historiques et littéraires'', Compagnie de Jésus, 1870/07, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113590w.image.hl.r=Pleyben.f505.langFR}}.</ref>.
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[[René de Grézille|La Tremblaye]] envisage de venir en représailles attaquer le château du Granec, trêve de Collorec à l'époque<ref>Le Granec fait partie désormais de la commune de [[Landeleau]]</ref> : « Nous y trouverons honneur et profit ; la garnison ne saurait nous résister ; nous emporterons un butin considérable » disait-il, mais du Liscoët l'en dissuada : « La garnison est trop nombreuse et dirigée par un habile capitaine (…) ». il fit aussi valoir que le château était très fort, entouré de larges et profonds fossés, flanqués de quatre tourelles munies de canons. Le château du Granec ne fut pas alors attaqué alors que « l'ennemi n'aurait eu qu'à se présenter pour s'en rendre maître. Il restait à peine six hommes de garnison »<ref>''Études religieuses, historiques et littéraires'', éditions C.Douniol, Paris, 1870/07 (A15,SER4,T6), {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113590w.image.hl.r=Collorec.f502.langFR}}.</ref>.
[[René de Grézille|La Tremblaye]] envisage de venir en représailles attaquer le château du Granec, trêve de Collorec à l'époque<ref>Le Granec fait partie désormais de la commune de [[Landeleau]]</ref> : « Nous y trouverons honneur et profit ; la garnison ne saurait nous résister ; nous emporterons un butin considérable » disait-il, mais du Liscoët l'en dissuada : « La garnison est trop nombreuse et dirigée par un habile capitaine (…) ». il fit aussi valoir que le château était très fort, entouré de larges et profonds fossés, flanqués de quatre tourelles munies de canons. Le château du Granec ne fut pas alors attaqué alors que « l'ennemi n'aurait eu qu'à se présenter pour s'en rendre maître. Il restait à peine six hommes de garnison »<ref>''Études religieuses, historiques et littéraires'', éditions C.Douniol, Paris, 1870/07 (A15,SER4,T6), {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113590w.image.hl.r=Collorec.f502.langFR}}.</ref>.
Dès le début de l'année 1592, le ligueur Anne Sanzay de la Magnanne s'installe avec ses troupes de ligueurs à [[Carhaix]].
Dès le début de l'année 1592, le ligueur Anne Sanzay de la Magnanne s'installe avec ses troupes de ligueurs à [[Carhaix]].
Profitant de son absence pour un raid, en 1593, le célèbre bandit [[Guy Éder de La Fontenelle]] s'empare de la ville et installe son quartier général dans la collégiale Saint-Trémeur à partir de laquelle il organise ses différentes exactions au nom du duc de Mercœur. Les troupes espagnoles passent par Carhaix en 1594 et y établissent leur quartier général pour les opérations vers Morlaix et Brest jusqu'au 19 septembre 1594, date à laquelle ils rejoignent Crozon. En juillet 1594, un autre bandit, La Plante, apparenté au célèbre ligueur Guillaume Douars de La Plante, « satellite de Fontenelle » disait-on, retranché avec trente soldats dans un moulin fortifié près de Carhaix, et qui exerçait des brigandages quotidiens, fut attaqué et tué par Claude Kerguezay, sieur de Kergomar, gouverneur de Guingamp pour le Roi et commandant une troupe de 50 arquebusiers au grand soulagement des populations avoisinantes<ref name="GORGES"/>.
Profitant de son absence pour un raid, en 1593, le célèbre bandit [[Guy Éder de La Fontenelle]] s'empare de la ville et installe son quartier général dans la collégiale Saint-Trémeur à partir de laquelle il organise ses différentes exactions au nom du duc de Mercœur. Les troupes espagnoles passent par Carhaix en 1594 et y établissent leur quartier général pour les opérations vers Morlaix et Brest jusqu'au 19 septembre 1594, date à laquelle ils rejoignent Crozon. En juillet 1594, un autre bandit, La Plante, apparenté au célèbre ligueur Guillaume Douars de La Plante, « satellite de Fontenelle » disait-on, retranché avec trente soldats dans un moulin fortifié près de Carhaix, et qui exerçait des brigandages quotidiens, fut attaqué et tué par Claude Kerguezay, sieur de Kergomar, gouverneur de Guingamp pour le Roi et commandant une troupe de 50 arquebusiers au grand soulagement des populations avoisinantes<ref name="GORGES"/>.


Vers 1594/1595, Moricette [[Famille de Goulaine|de Goulaine]], douairière de Plœuc, obtient du duc de Mercœur et le maréchal d'Aumont, gouverneur de Bretagne, la neutralité pour Carhaix sous la protection de son fils puîné le baron de Kergorlay, âgé alors de 6 ou {{nombre|7|ans}}.
Vers 1594/1595, Moricette [[Famille de Goulaine|de Goulaine]], douairière de Plœuc, obtient du duc de Mercœur et le maréchal d'Aumont, gouverneur de Bretagne, la neutralité pour Carhaix sous la protection de son fils puîné le baron de Kergorlay, âgé alors de 6 ou {{nobr|7 ans}}.


Le 12 octobre 1595, l'armée d'[[Henri IV (roi de France)|Henry IV]], commandée par [[François d'Espinay de Saint-Luc]], lieutenant général de Bretagne entre dans Carhaix où la population la fête.
Le 12 octobre 1595, l'armée d'[[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], commandée par [[François d'Espinay de Saint-Luc]], lieutenant général de Bretagne entre dans Carhaix où la population la fête.


En 1615, la communauté de la ville adresse une supplique au roi de France : « la ville [...] est encore quasy détruite, la tour de l'église collégiale d'icelle a esté démantelée ; le surplus des bastiment de la dite ville grandement endommagés, et la maison presbytérale joignant icelle ruynée de fond en comble, sans qu'il y reste vestige quelconque du bastiment qu'autrefois y a esté. Les portes et les barrières de la ville entièrement abattues et ponts advenant et pavez fort endommagez, et l'hospital tout ruyné »<ref>Du Laz, 1898-1899</ref>.
En 1615, la communauté de la ville adresse une supplique au roi de France : « la ville [...] est encore quasy détruite, la tour de l'église collégiale d'icelle a esté démantelée ; le surplus des bastiment de la dite ville grandement endommagés, et la maison presbytérale joignant icelle ruynée de fond en comble, sans qu'il y reste vestige quelconque du bastiment qu'autrefois y a esté. Les portes et les barrières de la ville entièrement abattues et ponts advenant et pavez fort endommagez, et l'hospital tout ruyné »<ref>Du Laz, 1898-1899</ref>.
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==== La famille de Saisy de Kerampuil ====
==== La famille de Saisy de Kerampuil ====
{{Article détaillé|Famille de Saisy de Kerampuil|Saint-Quijeau}}
{{Article détaillé|Famille de Saisy de Kerampuil|Saint-Quijeau}}
La famille de Saisy de Kerampuil, qui habitait le [[château de Kerampuil]] situé dans la [[trève]] de [[Saint-Quijeau]] (qui dépendait alors de la paroisse de Plouguer) a marqué pendant plus de quatre siècles l'histoire de Carhaix.
La famille de Saisy de Kerampuil, qui habitait le [[château de Kerampuil]] situé dans la [[trève]] de [[Saint-Quijeau]] (qui dépendait alors de la paroisse de Plouguer), a marqué pendant plus de quatre siècles l'histoire de Carhaix.


==== Carhaix et la révolte des Bonnets rouges (1675) ====
==== Révolte des Bonnets rouges (1675) ====
{{Article détaillé|Révolte du papier timbré}}
{{Article détaillé|Révolte du papier timbré}}
Carhaix a été au centre de l'insurrection paysanne dite [[révolte du papier timbré|révolte des Bonnets rouges]] entre le 6 juillet et le 12 octobre [[1675]]<ref>http://www.skoluhelarvro.org/culture-bretagne/batailles/detail.php?id=299</ref>.
Carhaix a été au centre de l'insurrection paysanne dite [[révolte du papier timbré|révolte des Bonnets rouges]] entre le 6 juillet et le 12 octobre [[1675]]<ref>http://www.skoluhelarvro.org/culture-bretagne/batailles/detail.php?id=299</ref>.
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[[Sébastien Le Balp]], originaire de [[Kergloff]], ancien notaire royal à Carhaix, mène des actions antifiscales et antiseigneuriales<ref>[http://www.revolte-papier-timbre.com/histoire/index.html Site complet sur la révolte des Bonnets rouges et Sébastien Le Balp, révolte du papier timbré]</ref>. À la tête de paysans armés, il attaque et pille le 6 juillet 1675 la demeure de Claude Sauvan, [[ferme générale|fermier des devoirs]] à Carhaix et le 7 juillet celle de Henri Porcher, greffier et notaire à [[Spézet]]. C'est le début de la révolte antifiscale, dite aussi [[révolte du papier timbré]] qui se transforme rapidement en révolte antiseigneuriale. Quelques jours plus tard, plus de {{unité|6000|paysans}} prennent d'assaut le château de Kergoat en [[Saint-Hernin]] et dans les semaines suivantes des centaines de manoirs sont attaqués dans la région. Un bourgeois de Carhaix écrit dans un témoignage que Sébastien Le Balp avait « acquis une telle réputation parmi les paysans révoltés […] qu'il s'était fait passer pour le chef, que lesdits révoltés suivaient entièrement ses ordres pour sonner les tocsins, pour s'attrouper et s'assembler où il voulait, que pendant la sédition, il a été le premier en tête, à tous les incendies, pillages et désordres »<ref>http://p.ribot.free.fr/bonnetrouge.htm</ref>
[[Sébastien Le Balp]], originaire de [[Kergloff]], ancien notaire royal à Carhaix, mène des actions antifiscales et antiseigneuriales<ref>[http://www.revolte-papier-timbre.com/histoire/index.html Site complet sur la révolte des Bonnets rouges et Sébastien Le Balp, révolte du papier timbré]</ref>. À la tête de paysans armés, il attaque et pille le 6 juillet 1675 la demeure de Claude Sauvan, [[ferme générale|fermier des devoirs]] à Carhaix et le 7 juillet celle de Henri Porcher, greffier et notaire à [[Spézet]]. C'est le début de la révolte antifiscale, dite aussi [[révolte du papier timbré]] qui se transforme rapidement en révolte antiseigneuriale. Quelques jours plus tard, plus de {{unité|6000|paysans}} prennent d'assaut le château de Kergoat en [[Saint-Hernin]] et dans les semaines suivantes des centaines de manoirs sont attaqués dans la région. Un bourgeois de Carhaix écrit dans un témoignage que Sébastien Le Balp avait « acquis une telle réputation parmi les paysans révoltés […] qu'il s'était fait passer pour le chef, que lesdits révoltés suivaient entièrement ses ordres pour sonner les tocsins, pour s'attrouper et s'assembler où il voulait, que pendant la sédition, il a été le premier en tête, à tous les incendies, pillages et désordres »<ref>http://p.ribot.free.fr/bonnetrouge.htm</ref>


L'arrivée à Carhaix du [[duc de Chaulnes]], gouverneur de Bretagne, à la tête de {{unité|6000|hommes}} de troupes, établit son quartier général à Carhaix, et va changer les rapports de force. En dehors de Sébastien Le Balp, tué par Montgaillard le 2 septembre 1675 au château de Tymeur en [[Poullaouen]] qu'il avait investi, les autres chefs de la révolte sont pris et immédiatement jugés à Carhaix. La plupart sont pendus ou roués. De nombreux paysans finirent leurs jours aux galères<ref>Leclerc (G), « La Révolte du Papier timbré à Carhaix et dans sa région », ''Bull. Association bretonne'', CX, 2001, {{p.|137-152}} Puillandre (A), Sébastien Le Balp, ''Bonnets rouges et papier timbré'', Keltia Graphic, Spézet, 1996</ref>.
L'arrivée à Carhaix du [[duc de Chaulnes]], gouverneur de Bretagne, à la tête de {{unité|6000|hommes}} de troupe, établit son quartier général à Carhaix, et va changer les rapports de force. En dehors de Sébastien Le Balp, tué par Montgaillard le 2 septembre 1675 au château de Tymeur en [[Poullaouen]] qu'il avait investi, les autres chefs de la révolte sont pris et immédiatement jugés à Carhaix. La plupart sont pendus ou roués. De nombreux paysans finirent leurs jours aux galères<ref>Leclerc (G), « La Révolte du Papier timbré à Carhaix et dans sa région », ''Bull. Association bretonne'', CX, 2001, {{p.|137-152}} Puillandre (A), Sébastien Le Balp, ''Bonnets rouges et papier timbré'', Keltia Graphic, Spézet, 1996</ref>.


==== Carhaix aux {{s2-|XVII|e|XVIII|e}} ====
==== Aux {{s2-|XVII|XVIII}} ====
[[Fichier:Carhaix 59 Le couvent des Hospitalières au début du XXe siècle (l'emplacement est occupé par la poste désormais).jpg|thumb|left|L'ancien couvent des Hospitalières au début du {{s-|XX|e}}.]]
[[Fichier:Carhaix 59 Le couvent des Hospitalières au début du XXe siècle (l'emplacement est occupé par la poste désormais).jpg|thumb|left|L'ancien couvent des Hospitalières au début du {{s-|XX}}.]]
[[Fichier:Carhaix 58 L'ancien couvent des Hospitalières.jpg|thumb|Carhaix : l'ancien couvent des Hospitalières, ce qu'il en reste.]]
[[Fichier:Carhaix 58 L'ancien couvent des Hospitalières.jpg|thumb|Carhaix : l'ancien couvent des Hospitalières, ce qu'il en reste.]]
Dans le cadre de la [[Contre-Réforme]], trois nouveaux couvents s'installent au {{s-|XVII|e}} dans la ville : celui des [[Ordre de Sainte-Ursule|ursulines]] (enseignement) en [[1644]], celui des [[Ordre des Carmes déchaux|carmes déchaussés]] (charité publique) en [[1687]], grâce au soutien de Jeanne Guynement de Trévigny, et celui des hospitalières (hôpital) achevé en 1698. La ville est remodelée par des grands travaux au milieu du {{s-|XVIII|e}} : les rues et le pavage sont remodelés, l'hôpital installé place du Martray ; l'ingénieur Moreau remodèle l'espace urbain en [[1759]], aménageant la place du Champ-de-Bataille (actuelle place de la Tour-d'Auvergne) au niveau de l'ancien Martray et démolissant les portes de la ville pour faciliter la circulation. La population de la ville est estimée à environ {{unité|1400|habitants}} en 1770.
Dans le cadre de la [[Contre-Réforme]], trois nouveaux couvents s'installent au {{s-|XVII}} dans la ville : celui des [[Ordre de Sainte-Ursule|ursulines]] (enseignement) en [[1644]], celui des [[Ordre des Carmes déchaux|carmes déchaussés]] (charité publique) en [[1687]], grâce au soutien de Jeanne Guynement de Trévigny, et celui des hospitalières (hôpital) achevé en 1698. La ville est remodelée par des grands travaux au milieu du {{s-|XVIII}} : les rues et le pavage sont remodelés, l'hôpital installé place du Martray ; l'ingénieur Moreau remodèle l'espace urbain en [[1759]], aménageant la place du Champ-de-Bataille (actuelle place de la Tour-d'Auvergne) au niveau de l'ancien Martray et démolissant les portes de la ville pour faciliter la circulation. La population de la ville est estimée à environ {{unité|1400|habitants}} en 1770.


Le 25 juin 1752, la célèbre bandit [[Marion du Faouët]] est à la foire Saint-Pierre de Carhaix avec sa fidèle servante Marguerite Cariou et quelques autres. Elle est arrêtée le 2 juillet à [[Poullaouen]] par les gendarmes et conduite à la prison de Carhaix avant d'être transférée à [[Quimper]] le 15 juillet, mais elle fut finalement cette fois-là libérée<ref>Jean Lorédan, ''La Grande Misère et les voleurs au {{s-|XVIII|e}} : Marion du Faouët et ses associés'', 1740-1770, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5821955v.image.hl.r=Carhaix+.f238.langFR}}.</ref>. L'almanach royal de 1753 indique en 1753 comme foires « les plus considérables » à Carhaix la foire « vers la mi-carême qui dure {{nombre|15|jours}} » et celle « du {{1er}} novembre qui dure six jours »<ref>Almanac'h royal, 1753, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57349745.hl.r=Carhaix.f462.langFR}}.</ref>.
Le 25 juin 1752, la célèbre bandit [[Marion du Faouët]] est à la foire Saint-Pierre de Carhaix avec sa fidèle servante Marguerite Cariou et quelques autres. Elle est arrêtée le 2 juillet à [[Poullaouen]] par les gendarmes et conduite à la prison de Carhaix avant d'être transférée à [[Quimper]] le 15 juillet, mais elle fut finalement cette fois-là libérée<ref>[[Jean Lorédan]], ''La Grande Misère et les voleurs au {{s-|XVIII}} : Marion du Faouët et ses associés'', 1740-1770, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5821955v.image.hl.r=Carhaix+.f238.langFR}}.</ref>. L'almanach royal de 1753 indique en 1753 comme foires « les plus considérables » à Carhaix la foire « vers la mi-carême qui dure {{nobr|15 jours}} » et celle « du {{1er}} novembre qui dure six jours »<ref>Almanac'h royal, 1753, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57349745.hl.r=Carhaix.f462.langFR}}.</ref>.


[[Jacques Cambry]] ne dresse pas de Carhaix en [[1794]] un tableau très reluisant : « Quelles rues ! Quelle mal-propreté ! La grande rue est entièrement pavée de quartz : cette pierre indestructible, dont les plus lourdes voitures ne peuvent briser les pointes anguleuses, dégarnies de sable, de la terre qui les environnoit, fatiguent le piéton, estropient les animaux. Beaucoup de maisons enfumées, au-dessous du sol de la rue, recevant ses écoulemens ; une multitude de chaumières abattues, abandonnées ; la pauvreté, la nonchalance et la mal-propreté d'une partie des habitans, en rendoient le séjour inhabitable, sans l'élévation sur laquelle cette ville est placée, sans les vents violens qui balayent et purifient l'atmosphère<ref>Jacques Cambry, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103387b/f218.image ''Voyage dans le Finistère, ou État de ce département en 1794 et 1795''], Tome premier, page 207, librairie du Cercle social, Paris, 1798.</ref> ». Il écrit aussi : « la commune est un amas de maisons mal bâties, coupées de jardinets mal entretenus<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103387b/f215.image, ibid. page 204]</ref> », constate « Le caractère général des habitans de cette commune est froid, indifférent : l'eau-de-vie seule les agite<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103387b/f218.image ibid. page 207]</ref> ». Il évoque aussi « la vieille ville de Carhaix composée de tanneries<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103387b/f216.image ibid. page 205]</ref> », situées en fait au bord de l'Hyères au lieu-dit le Petit-Carhaix<ref>Société d'émulation de Brest, ''Annuaire de Brest et du Finistère pour…'' / publié par la Société d'émulation de Brest, Imprimerie de Combes et Bonetbeau, Brest, 1851, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207459p.image.f162.tableDesMatieres}}.</ref> où existent aussi des moulins à foulon, à blé et à papier.
[[Jacques Cambry]] ne dresse pas de Carhaix en [[1794]] un tableau très reluisant : « Quelles rues ! Quelle mal-propreté ! La grande rue est entièrement pavée de quartz : cette pierre indestructible, dont les plus lourdes voitures ne peuvent briser les pointes anguleuses, dégarnies de sable, de la terre qui les environnoit, fatiguent le piéton, estropient les animaux. Beaucoup de maisons enfumées, au-dessous du sol de la rue, recevant ses écoulemens ; une multitude de chaumières abattues, abandonnées ; la pauvreté, la nonchalance et la mal-propreté d'une partie des habitans, en rendoient le séjour inhabitable, sans l'élévation sur laquelle cette ville est placée, sans les vents violens qui balayent et purifient l'atmosphère<ref>Jacques Cambry, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103387b/f218.image ''Voyage dans le Finistère, ou État de ce département en 1794 et 1795''], Tome premier, page 207, librairie du Cercle social, Paris, 1798.</ref> ». Il écrit aussi : « la commune est un amas de maisons mal bâties, coupées de jardinets mal entretenus<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103387b/f215.image, ibid. page 204]</ref> », constate « Le caractère général des habitans de cette commune est froid, indifférent : l'eau-de-vie seule les agite<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103387b/f218.image ibid. page 207]</ref> ». Il évoque aussi « la vieille ville de Carhaix composée de tanneries<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103387b/f216.image ibid. page 205]</ref> », situées en fait au bord de l'Hyères au lieu-dit le Petit-Carhaix<ref>Société d'émulation de Brest, ''Annuaire de Brest et du Finistère pour…'' / publié par la Société d'émulation de Brest, Imprimerie de Combes et Bonetbeau, Brest, 1851, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207459p.image.f162.tableDesMatieres}}.</ref> où existent aussi des moulins à foulon, à blé et à papier.


=== Carhaix et la Révolution française ===
=== Révolution française ===
[[Fichier:Jean Marie Le Golias de Rosgrand.jpg|thumb|left|Jean Marie Golias de Rosgrand, député du [[tiers état]] aux [[États généraux (France)|États généraux]] de la [[sénéchaussée]] de Carhaix.]]
[[Fichier:Jean Marie Le Golias de Rosgrand.jpg|thumb|left|Jean Marie Golias de Rosgrand, député du [[tiers état]] aux [[États généraux (France)|États généraux]] de la [[sénéchaussée]] de Carhaix.]]
[[Fichier:Le Vachez Collection - Vincent Samuel Billette de Villeroche (1729-1812).jpg|thumb|Billette, député du tiers état aux États généraux de la sénéchaussée de Carhaix.]]
[[Fichier:Le Vachez Collection - Vincent Samuel Billette de Villeroche (1729-1812).jpg|thumb|Billette, député du tiers état aux États généraux de la sénéchaussée de Carhaix.]]
{{Article détaillé|Révolution française}}
{{Article détaillé|Révolution française}}
Le [[tiers état]] de la [[sénéchaussée]] de Carhaix rédigea un [[cahier de doléances]]<ref>[[Archives parlementaires de 1787 à 1860]] ; 2-7. États généraux ; Cahiers des sénéchaussées et bailliages. Série 1 / Tome 2 / impr. par ordre du Sénat et de la Chambre des députés ; sous la dir. de MM. Jules Mavidal et Émile Laurent... consultable sur [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k495172.image.r=Carhaix+.langFR.f539.pagination Gallica].</ref> demandant notamment l'égalité des trois [[Société d'Ancien Régime|Ordres]] devant l'impôt, la suppression des [[taille (impôt)|tailles]], [[fouage]]s et de la [[dîme]] ainsi que celle des [[domaine congéable|domaines congéables]] et des justices seigneuriales. Il ajoute : « Que les droits de servitude odieuse, tels que de se jeter dans l'eau à certains jours, de faire taire les grenouilles, quintaines et autres droits ridicules de cette espèce soient abolis ainsi que les péages et coutumes, moyennant indemnités »<ref>Cité par Maxime Du Camp dans "[[Journal des débats politiques et littéraires]] n° du 23 août 1868</ref>. Le clergé et la noblesse de Bretagne ne firent pas de cahiers de doléances. Jean Marie le Golias de Rosgrand, originaire de [[Brasparts]], avocat à [[Châteaulin]] et Billette, négociant et entrepreneur de la manufacture de cuirs de [[Quimperlé]], sont élus députés du [[tiers état]] aux [[États généraux (France)|États généraux]] pour représenter la [[sénéchaussée]] de Carhaix (N. Quarguet, procureur du roi à [[Châteauneuf-du-Faou]] étant député suppléant).
Le [[tiers état]] de la [[sénéchaussée]] de Carhaix rédigea un [[cahier de doléances]]<ref>[[Archives parlementaires de 1787 à 1860]] ; 2-7. États généraux ; Cahiers des sénéchaussées et bailliages. Série 1 / Tome 2 / impr. par ordre du Sénat et de la Chambre des députés ; sous la dir. de MM. Jules Mavidal et Émile Laurent... consultable sur [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k495172.image.r=Carhaix+.langFR.f539.pagination Gallica].</ref> demandant notamment l'égalité des trois [[Société d'Ancien Régime|Ordres]] devant l'impôt, la suppression des [[taille (impôt)|tailles]], [[fouage]]s et de la [[dîme]] ainsi que celle des [[domaine congéable|domaines congéables]] et des justices seigneuriales. Il ajoute : « Que les droits de servitude odieuse, tels que de se jeter dans l'eau à certains jours, de faire taire les grenouilles, quintaines et autres droits ridicules de cette espèce soient abolis ainsi que les péages et coutumes, moyennant indemnités »<ref>Cité par Maxime Du Camp dans "[[Journal des débats politiques et littéraires]] n° du 23 août 1868</ref>. Le clergé et la noblesse de Bretagne ne firent pas de cahiers de doléances. [[Jean-Marie Le Golias de Rosgrand]], originaire de [[Brasparts]], avocat à [[Châteaulin]] et Billette, négociant et entrepreneur de la manufacture de cuirs de [[Quimperlé]], sont élus députés du [[tiers état]] aux [[États généraux (France)|États généraux]] pour représenter la [[sénéchaussée]] de Carhaix (N. Quarguet, procureur du roi à [[Châteauneuf-du-Faou]] étant député suppléant).


En septembre [[1791]], l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] décrète la fusion en une seule paroisse, sous l'invocation de Saint-Trémeur, des paroisses et trèves de Carhaix, Plounévézel, Sainte-Catherine, Saint-Quijeau et Treffrin<ref>Décret de l'Assemblée nationale, 11 septembre 1791, Archives parlementaires de 1787 à 1860 ; 8-17, 19, 21-33. Assemblée nationale constituante. 30. Du 28 août au 17 septembre 1791 / impr. par ordre du Sénat et de la Chambre des députés, consultable sur [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k495459.image.r=Carhaix+.f564.pagination.langFR Gallica].</ref>.
En septembre [[1791]], l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] décrète la fusion en une seule paroisse, sous l'invocation de Saint-Trémeur, des paroisses et trèves de Carhaix, Plounévézel, Sainte-Catherine, Saint-Quijeau et Treffrin<ref>Décret de l'Assemblée nationale, 11 septembre 1791, Archives parlementaires de 1787 à 1860 ; 8-17, 19, 21-33. Assemblée nationale constituante. 30. Du 28 août au 17 septembre 1791 / impr. par ordre du Sénat et de la Chambre des députés, consultable sur [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k495459.image.r=Carhaix+.f564.pagination.langFR Gallica].</ref>.
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Le découpage départemental opéré en 1790 désavantagea la ville, séparée par le nouveau découpage administratif d'une part importante de son arrière-pays naturel ; c'est en vain que « en 1790, les paroisses de [[Plévin]], [[Paule (Côtes-d'Armor)|Paule]], [[Trébrivan]], [[Carnoët]], [[Maël-Carhaix]] et [[Duault]] demandèrent à être rattachées au district de Carhaix et à être disjointes du département des [[Côtes-d'Armor|Côtes-du-Nord]] »<ref>Daniel Bernard, revue ''Annales de Bretagne'' {{n°|1}}, année 1921, consultable sur [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115328f.image.hl.r=Carhaix.f43.langFR Gallica].</ref> parce que « les habitans de ces paroisses qui ne parlent que l'idiome breton répugnent à se rendre à [[Saint-Brieuc]] où ils ne sont point entendus »<ref>P.Hémon, ''Carhaix et le district de Carhaix pendant la Révolution'', tome 2</ref>. Même [[Treffrin]], pourtant ancienne trève de [[Plouguer]], fut à la suite d'une erreur cartographique, placée dans les Côtes-du-Nord. La ville fut certes chef-lieu de [[District de Carhaix|district]] de [[1790]] à [[1799]] mais c'est [[Châteaulin]] qui fut préféré à Carhaix comme chef-lieu d'[[Arrondissement français|arrondissement]] lors de la création de ces derniers en [[1800]].
Le découpage départemental opéré en 1790 désavantagea la ville, séparée par le nouveau découpage administratif d'une part importante de son arrière-pays naturel ; c'est en vain que « en 1790, les paroisses de [[Plévin]], [[Paule (Côtes-d'Armor)|Paule]], [[Trébrivan]], [[Carnoët]], [[Maël-Carhaix]] et [[Duault]] demandèrent à être rattachées au district de Carhaix et à être disjointes du département des [[Côtes-d'Armor|Côtes-du-Nord]] »<ref>Daniel Bernard, revue ''Annales de Bretagne'' {{n°|1}}, année 1921, consultable sur [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115328f.image.hl.r=Carhaix.f43.langFR Gallica].</ref> parce que « les habitans de ces paroisses qui ne parlent que l'idiome breton répugnent à se rendre à [[Saint-Brieuc]] où ils ne sont point entendus »<ref>P.Hémon, ''Carhaix et le district de Carhaix pendant la Révolution'', tome 2</ref>. Même [[Treffrin]], pourtant ancienne trève de [[Plouguer]], fut à la suite d'une erreur cartographique, placée dans les Côtes-du-Nord. La ville fut certes chef-lieu de [[District de Carhaix|district]] de [[1790]] à [[1799]] mais c'est [[Châteaulin]] qui fut préféré à Carhaix comme chef-lieu d'[[Arrondissement français|arrondissement]] lors de la création de ces derniers en [[1800]].


=== Au {{s-|XIX|e}} ===
=== Au {{s-|XIX}} ===
==== La persistance de la vie traditionnelle ====
==== La persistance de la vie traditionnelle ====
[[Fichier:RB-Port-de-Carhaix.jpg|thumb|"Port-de-Carhaix" en 1900 : le [[canal de Nantes à Brest]] et la gare du « [[réseau breton]] ».]]
[[Fichier:RB-Port-de-Carhaix.jpg|thumb|"Port-de-Carhaix" en 1900 : le [[canal de Nantes à Brest]] et la gare du « [[réseau breton]] ».]]
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En [[1846]], le journal ''La Feuille de Morlaix'' écrit : « On prétend qu'à la dernière foire de Carhaix on a vendu cinquante-quatre peaux de vaches mortes de froid et de faim »<ref>Cité par ''[[La Presse (France)|La Presse]]'' {{n°|3264}} du 4 avril 1845, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k429900j.r=carhaix.f4.langFR.hl}}.</ref>.
En [[1846]], le journal ''La Feuille de Morlaix'' écrit : « On prétend qu'à la dernière foire de Carhaix on a vendu cinquante-quatre peaux de vaches mortes de froid et de faim »<ref>Cité par ''[[La Presse (France)|La Presse]]'' {{n°|3264}} du 4 avril 1845, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k429900j.r=carhaix.f4.langFR.hl}}.</ref>.


Les communications restent très difficiles : un rapport de [[1846]] parle du « manque absolu de voies de communications dans le triangle [[Guingamp]] - Carhaix - [[Morlaix]] »<ref>Procès-verbal des délibérations du conseil général des Côtes-du-Nord, session de 1846, Saint-Brieuc, consultable sur [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56958415.image.hl.r=Carhaix.f1.langFR Gallica].</ref>. Un autre rapport du même Conseil général des [[Côtes-d'Armor|Côtes-du-Nord]] daté du milieu du {{s-|XIX|e}} signale que les dépêches doivent fréquemment être transportées à pied entre Guingamp et Carhaix et parviennent alors toutes mouillées dans cette dernière ville. En 1832, des auteurs écrivent : « Entre les villes de Châteaulin, Carhaix, Rostrenen, Pontivy, Josselin, Malestroit et Redon, il n'existe absolument aucune voiture, aucune communication régulière »<ref>Corrèze et Manès, ''Mémoire sur les routes et le roulage'', éditions Carilian-Gœury, 1832, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5505205h.hl.r=Carhaix.f125.langFR}}.</ref>. Les accidents étaient fréquents : par exemple le {{Date|1|décembre|1846}}, la diligence qui effectuait le service entre [[Lorient]] et [[Morlaix]] verse près du pont du Petit-Carhaix, un voyageur fut tué et plusieurs gravement blessés<ref>''[[Journal des débats politiques et littéraires]]'' n° du 8 décembre 1848, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4474901.r=carhaix.f2.langFR.hl}}.</ref>.
Les communications restent très difficiles : un rapport de [[1846]] parle du « manque absolu de voies de communications dans le triangle [[Guingamp]] - Carhaix - [[Morlaix]] »<ref>Procès-verbal des délibérations du conseil général des Côtes-du-Nord, session de 1846, Saint-Brieuc, consultable sur [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56958415.image.hl.r=Carhaix.f1.langFR Gallica].</ref>. Un autre rapport du même Conseil général des [[Côtes-d'Armor|Côtes-du-Nord]] daté du milieu du {{s-|XIX}} signale que les dépêches doivent fréquemment être transportées à pied entre Guingamp et Carhaix et parviennent alors toutes mouillées dans cette dernière ville. En 1832, des auteurs écrivent : « Entre les villes de Châteaulin, Carhaix, Rostrenen, Pontivy, Josselin, Malestroit et Redon, il n'existe absolument aucune voiture, aucune communication régulière »<ref>Corrèze et Manès, ''Mémoire sur les routes et le roulage'', éditions Carilian-Gœury, 1832, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5505205h.hl.r=Carhaix.f125.langFR}}.</ref>. Les accidents étaient fréquents : par exemple le {{Date|1|décembre|1846}}, la diligence qui effectuait le service entre [[Lorient]] et [[Morlaix]] verse près du pont du Petit-Carhaix, un voyageur fut tué et plusieurs gravement blessés<ref>''[[Journal des débats politiques et littéraires]]'' n° du 8 décembre 1848, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4474901.r=carhaix.f2.langFR.hl}}.</ref>.


Édouard Vallin ne dit guère mieux en [[1859]] : « C'est une cité du Moyen Âge, triste, silencieuse, fidèle à ses vieilles mœurs, en un mot c'est une de ces villes de Bretagne qui sont restées en arrière de la civilisation »<ref>Édouard Vallin, ''Voyage en Bretagne, Finistère'', Comptoir de la Librairie de province, Paris, 1859, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5652145c.r=Carhaix.langFR}}.</ref>.
Édouard Vallin ne dit guère mieux en [[1859]] : « C'est une cité du Moyen Âge, triste, silencieuse, fidèle à ses vieilles mœurs, en un mot c'est une de ces villes de Bretagne qui sont restées en arrière de la civilisation »<ref>Édouard Vallin, ''Voyage en Bretagne, Finistère'', Comptoir de la Librairie de province, Paris, 1859, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5652145c.r=Carhaix.langFR}}.</ref>.
[[File:Une course à Carhaix.jpg|thumb|[[François Hippolyte Lalaisse]] : ''Une course à Carhaix'' (dessin, 1867).]]
[[Fichier:Une course à Carhaix.jpg|thumb|[[François Hippolyte Lalaisse]] : ''Une course à Carhaix'' (dessin, 1867).]]
L'état sanitaire de la population reste médiocre ; par exemple une épidémie de [[dysenterie]] sévit dans la région de Carhaix en [[1857]]<ref>Charles Benoist, ''Mémoire sur les causes de l'épidémie dysentérique de 1857, 1858'', {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55773485.r=Carhaix+.f10.langFR.hl}}.</ref>. Des épidémies de [[choléra]] font {{nombre|5|morts}} à Carhaix en [[1849]] et 40 entre le 28 février et le 30 avril [[1866]]<ref>Henri Monod, ''Le Choléra (histoire d'une épidémie, Finistère 1885-1886)'', éditeur C. Delagrave, Paris, 1892, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61500477.hl.r=Carhaix.f25.langFR}}.</ref>. Une nouvelle épidémie de dysenterie survient en novembre 1901 à Carhaix, [[Kergloff]], [[Cléden-Poher]]{{etc.}}/<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|14738}} du 18 octobre 1901</ref>. Une épidémie de [[rougeole]] en [[1913]] fait plusieurs morts<ref>''[[La Croix]]'' {{n°|9170}} du 7 février 1913, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k258527p.r=Poullaouen.f6.langFR.hl</ref>.
L'état sanitaire de la population reste médiocre ; par exemple une épidémie de [[dysenterie]] sévit dans la région de Carhaix en [[1857]]<ref>Charles Benoist, ''Mémoire sur les causes de l'épidémie dysentérique de 1857, 1858'', {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55773485.r=Carhaix+.f10.langFR.hl}}.</ref>. Des épidémies de [[choléra]] font {{nobr|5 morts}} à Carhaix en [[1849]] et 40 entre le 28 février et le 30 avril [[1866]]<ref>Henri Monod, ''Le Choléra (histoire d'une épidémie, Finistère 1885-1886)'', éditeur C. Delagrave, Paris, 1892, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61500477.hl.r=Carhaix.f25.langFR}}.</ref>. Une nouvelle épidémie de dysenterie survient en novembre 1901 à Carhaix, [[Kergloff]], [[Cléden-Poher]]{{etc.}}/<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|14738}} du 18 octobre 1901</ref>. Une épidémie de [[rougeole]] en [[1913]] fait plusieurs morts<ref>''[[La Croix]]'' {{n°|9170}} du 7 février 1913, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k258527p.r=Poullaouen.f6.langFR.hl</ref>.


Frank Davies<ref>Frank Davies, en fait révérend E.W.L. Davies, vint chasser deux années de suite en Bretagne, probablement en 1854 et 1855, mais ne publia ses souvenirs que vingt ans plus tard.</ref> fait cette description des campagnes aux alentours de Carhaix dans un livre publié initialement en anglais en 1875 :
Frank Davies<ref>Frank Davies, en fait révérend E.W.L. Davies, vint chasser deux années de suite en Bretagne, probablement en 1854 et 1855, mais ne publia ses souvenirs que vingt ans plus tard.</ref> fait cette description des campagnes aux alentours de Carhaix dans un livre publié initialement en anglais en 1875 :
{{Citation bloc|À plus d'une [[lieue]] autour de Carhaix les pauvres paysans n'occupent qu'une mauvaise cabane en compagnie de leur cochon et de leur vache, quand leurs moyens leur permettent d'en avoir. (...) Le paysan et sa famille, qui comprend sa femme et souvent plusieurs enfants, habitent ensemble dans une cabane sombre dans un état de misère indescriptible. La cabane est bâtie avec de la boue et des pierres et est couverte de [[genêt]]s. Une petite ouverture est réservée dans la partie supérieure pour introduire l'aira lumière. La fumée, quand le feu est allumé, s'échappe par toutes les fentes du toit. (...) Le long des cloisons, aussi haut que la construction le permet, sont installées des sortes de crèches qui servent de lits. Leur position et leur entrée étroite feraient douter qu'elles servent à abriter des êtres humains. (...) Le porc, le mouton noir et la vache y vivent comme dans les [[Augias|écuries d'Augias]] (...) Le [[Canis lupus|loup]] (...) fait un trou dans le plafond de genêt et descend attaquer ses victimes. (...) Cela est arrivé maintes fois chez les [[sabotier]]s de [[Duault]] et d'[[Huelgoat]]<ref name="Davies 2002" />.}}
{{Citation bloc|À plus d'une [[lieue]] autour de Carhaix les pauvres paysans n'occupent qu'une mauvaise cabane en compagnie de leur cochon et de leur vache, quand leurs moyens leur permettent d'en avoir. (...) Le paysan et sa famille, qui comprend sa femme et souvent plusieurs enfants, habitent ensemble dans une cabane sombre dans un état de misère indescriptible. La cabane est bâtie avec de la boue et des pierres et est couverte de [[genêt]]s. Une petite ouverture est réservée dans la partie supérieure pour introduire l'aira lumière. La fumée, quand le feu est allumé, s'échappe par toutes les fentes du toit. (...) Le long des cloisons, aussi haut que la construction le permet, sont installées des sortes de crèches qui servent de lits. Leur position et leur entrée étroite feraient douter qu'elles servent à abriter des êtres humains. (...) Le porc, le mouton noir et la vache y vivent comme dans les [[Augias|écuries d'Augias]] (...) Le [[Canis lupus|loup]] (...) fait un trou dans le plafond de genêt et descend attaquer ses victimes. (...) Cela est arrivé maintes fois chez les [[sabotier]]s de [[Duault]] et d'[[Huelgoat]]<ref name="Davies 2002" />.}}


Frank Davies ajoute que lors des hivers rudes, après une longue période de neige, « on a besoin d'allumer des feux la nuit à tous les carrefours de routes entre Carhaix, [[Callac]], [[Gourin]], [[Rostrenen]] et autres petites villes du voisinage pour préserver les troupeaux et même les chiens de la rapacité des loups affamés »<ref name="Davies 2002" />.
Frank Davies ajoute que lors des hivers rudes, après une longue période de neige, « on a besoin d'allumer des feux la nuit à tous les carrefours de routes entre Carhaix, [[Callac]], [[Gourin]], [[Rostrenen]] et autres petites villes du voisinage pour préserver les troupeaux et même les chiens de la rapacité des loups affamés »<ref name="Davies 2002" />.


Le même auteur, qui a pris pension à l'hôtel de La Tour-d'Auvergne, décrit ainsi la ville de Carhaix :
Le même auteur, qui a pris pension à l'hôtel de La Tour-d'Auvergne, décrit ainsi la ville de Carhaix :
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Le préfet du Finistère note en 1880 « que les deux écoles publiques de Carhaix sont dans un état de délabrement qui exige des réparations immédiates »<ref>Rapport présenté au conseil général par Gilbert Leguay, session d'avril 1880, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55797915.r=Carhaix.langFR}}.</ref>. Un rapport du [[Conseil départemental|Conseil général]] du Finistère indique en août 1880 que Plouguer fait partie des 27 communes de plus de 500 habitants du Finistère qui n'ont encore aucune école de filles<ref>"Rapports et délibérations / Conseil général du Finistère", août 1880, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5668228b/f436.image.r=Pleuven?rk=107296;4</ref>.
Le préfet du Finistère note en 1880 « que les deux écoles publiques de Carhaix sont dans un état de délabrement qui exige des réparations immédiates »<ref>Rapport présenté au conseil général par Gilbert Leguay, session d'avril 1880, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55797915.r=Carhaix.langFR}}.</ref>. Un rapport du [[Conseil départemental|Conseil général]] du Finistère indique en août 1880 que Plouguer fait partie des 27 communes de plus de 500 habitants du Finistère qui n'ont encore aucune école de filles<ref>"Rapports et délibérations / Conseil général du Finistère", août 1880, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5668228b/f436.image.r=Pleuven?rk=107296;4</ref>.


Une race bovine dite « de Carhaix », issue du croisement de la race [[bretonne pie noir]] et de la race [[Shorthorn|Durham]] se développa dans la seconde moitié du {{s|XIX|e}}. Elle donnait des animaux produisant plus de viande et de lait que les races élevées antérieurement<ref>''[[Journal des débats politiques et littéraires]]'' n° du 26 juin 1875, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k459395d.r=carhaix.f2.langFR.hl</ref>.
Une race bovine dite « de Carhaix », issue du croisement de la race [[bretonne pie noir]] et de la race [[Shorthorn|Durham]] se développa dans la seconde moitié du {{s|XIX}}. Elle donnait des animaux produisant plus de viande et de lait que les races élevées antérieurement<ref>''[[Journal des débats politiques et littéraires]]'' n° du 26 juin 1875, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k459395d.r=carhaix.f2.langFR.hl</ref>.


Dans la seconde moitié du {{s-|XIX|e}} et la première moitié du {{s|XX|e}}, Carhaix fit partie des rares communes de France ayant conservé la tradition d'élire chaque année une [[rosière]], un legs fait à la commune par un ancien officier de la [[Révolution française]] qui s'illustra lors de la [[bataille de Marengo]], Gaspard Mauviel, lui en faisant obligation<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|19907}} du 7 janvier 1916, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k242411v.r=carhaix.f3.langFR.hl}}.</ref>.
Dans la seconde moitié du {{s-|XIX}} et la première moitié du {{s|XX}}, Carhaix fit partie des rares communes de France ayant conservé la tradition d'élire chaque année une [[rosière]], un legs fait à la commune par un ancien officier de la [[Révolution française]] qui s'illustra lors de la [[bataille de Marengo]], Gaspard Mauviel, lui en faisant obligation<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|19907}} du 7 janvier 1916, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k242411v.r=carhaix.f3.langFR.hl}}.</ref>.


==== Carhaix et La Tour d'Auvergne ====
==== La Tour d'Auvergne ====
[[Fichier:LaTour d'Auvergne.jpg|thumb|left|Statue de [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret|La Tour d'Auvergne]] à Carhaix (par [[Carlo Marochetti]]).]]
[[Fichier:BreizhKaraezLaTourd'Auvergne02.jpg|thumb|left|Statue de [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret|La Tour d'Auvergne]] à Carhaix (par [[Carlo Marochetti]]).]]
Au {{s-|XIX|e}} et dans les premières décennies du {{s-|XX|e}}, Carhaix est véritablement obnubilée par le souvenir de [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret|La Tour d'Auvergne]], son « grand homme », en faveur de qui elle multiplie commémorations et fêtes diverses, souvent avec la venue de personnalités nationales, pendant plus d'un siècle. En 1841, l'inauguration de sa statue à Carhaix donne lieu à une fête grandiose. Le ''[[Journal des débats politiques et littéraires|Journal des débats]]'' écrit : « Le 27 juin a été pour la Bretagne une fête vraiment nationale. Ce jour-là elle inaugurait, comme on sait, la statue du « premier grenadier de France ». Toutes les autres villes, jalouses de figurer à la fête, avaient envoyé des députations; l'armée avait voulu être représentée; les campagnes elles-mêmes n'y restaient point étrangères et l'on voyait arriver, à grandes journées, à pied, à cheval, en voiture, par toutes les routes, des montagnes, de tous les villages, de tous les châteaux d'Armorique, une foule immense attirée par l'admiration pour la gloire féodale et populaire qu'on allait consacrer »<ref>''[[Journal des débats politiques et littéraires]]'' n° du 6 juillet 1841, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k440986k.r=Carhaix.f3.langFR.hl}}.</ref>. [[Théodore Hersart de La Villemarqué|Théodore de La Villemarqué]] entonna un chant en breton, puis traduit en français, à la gloire du héros. Une polémique gâcha toutefois un peu la fête : au dernier moment, un écusson représentant les armoiries de la famille de La Tour d'Auvergne fut retiré du socle du monument et sous la pression des républicains de l'époque, l'on dut y inscrire le nom du « citoyen Corret ». La foule présente a pu découvrir l'urne renfermant le cœur de La Tour d'Auvergne déposée aux autorités de la ville de Carhaix pour l'occasion par la famille du Pontavice de Heussey<ref>voir Dominique Taillandier, ''Manoir de La Carrée'', 2011,[{{ISBN|978-2-7466-3631-6}}], extraits consultables http://www.manoir-de-la-carree.com/Extraits-de-Manoir-de-La-Carree</ref>.
Au {{s-|XIX}} et dans les premières décennies du {{s-|XX}}, Carhaix est véritablement obnubilée par le souvenir de [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret|La Tour d'Auvergne]], son « grand homme », en faveur de qui elle multiplie commémorations et fêtes diverses, souvent avec la venue de personnalités nationales, pendant plus d'un siècle. En 1841, l'inauguration de sa statue à Carhaix donne lieu à une fête grandiose. Le ''[[Journal des débats politiques et littéraires|Journal des débats]]'' écrit : « Le 27 juin a été pour la Bretagne une fête vraiment nationale. Ce jour-là elle inaugurait, comme on sait, la statue du « premier grenadier de France ». Toutes les autres villes, jalouses de figurer à la fête, avaient envoyé des députations; l'armée avait voulu être représentée; les campagnes elles-mêmes n'y restaient point étrangères et l'on voyait arriver, à grandes journées, à pied, à cheval, en voiture, par toutes les routes, des montagnes, de tous les villages, de tous les châteaux d'Armorique, une foule immense attirée par l'admiration pour la gloire féodale et populaire qu'on allait consacrer »<ref>''[[Journal des débats politiques et littéraires]]'' n° du 6 juillet 1841, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k440986k.r=Carhaix.f3.langFR.hl}}.</ref>. [[Théodore Hersart de La Villemarqué|Théodore de La Villemarqué]] entonna un chant en breton, puis traduit en français, à la gloire du héros. Une polémique gâcha toutefois un peu la fête : au dernier moment, un écusson représentant les armoiries de la famille de La Tour d'Auvergne fut retiré du socle du monument et sous la pression des républicains de l'époque, l'on dut y inscrire le nom du « citoyen Corret ». La foule présente a pu découvrir l'urne renfermant le cœur de La Tour d'Auvergne déposée aux autorités de la ville de Carhaix pour l'occasion par la famille du Pontavice de Heussey<ref>voir Dominique Taillandier, ''Manoir de La Carrée'', 2011,[{{ISBN|978-2-7466-3631-6}}], extraits consultables http://www.manoir-de-la-carree.com/Extraits-de-Manoir-de-La-Carree</ref>.


Le centenaire de sa mort en 1900 est fêté en grande pompe en présence d'une « foule énorme »<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|14264}} du 28 juin 1900, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k236432s.r=carhaix+Tour+d'Auvergne.f4.langFR.hl}}.</ref>, du ministre de la Guerre, le [[Louis André (général)|général André]], du [[Arsène Lambert|général Lambert]] et de [[Théodore Botrel]] qui compose des strophes enflammées<ref>Journal ''[[L'Ouest-Éclair]]'' {{n°|324}} du 27 juin 1900, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k638932q/f1.image.r=Kerhuon.langFR</ref> en l'honneur du grand homme<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|14265}} du 29 juin 1900, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2364335.r=carhaix+Tour+d'Auvergne.f3.langFR.hl}}.</ref>. C'est le cas encore en 1924<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|22969}} du 9 juin 1924, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k245516w.r=carhaix+Tour+d'Auvergne.f2.langFR.hl}}.</ref> ou en 1925 pour le {{125e}} anniversaire de sa mort<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|23332}} du 29 juin 1925, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k245898b.r=carhaix+Tour+d'Auvergne.langFR}}.</ref>.
Le centenaire de sa mort en 1900 est fêté en grande pompe en présence d'une « foule énorme »<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|14264}} du 28 juin 1900, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k236432s.r=carhaix+Tour+d'Auvergne.f4.langFR.hl}}.</ref>, du ministre de la Guerre, le [[Louis André (général)|général André]], du [[Arsène Lambert|général Lambert]] et de [[Théodore Botrel]] qui compose des strophes enflammées<ref>Journal ''[[L'Ouest-Éclair]]'' {{n°|324}} du 27 juin 1900, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k638932q/f1.image.r=Kerhuon.langFR</ref> en l'honneur du grand homme<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|14265}} du 29 juin 1900, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2364335.r=carhaix+Tour+d'Auvergne.f3.langFR.hl}}.</ref>. C'est le cas encore en 1924<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|22969}} du 9 juin 1924, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k245516w.r=carhaix+Tour+d'Auvergne.f2.langFR.hl}}.</ref> ou en 1925 pour le {{125e}} anniversaire de sa mort<ref>''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'' {{n°|23332}} du 29 juin 1925, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k245898b.r=carhaix+Tour+d'Auvergne.langFR}}.</ref>.
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Dès 1885, [[Gustave Flaubert]] souligne l'admiration de la ville pour cet homme : « Après que nous eûmes passé auprès de la statue de La Tour-d'Auvergne, que nous eûmes traversé la place de La Tour-d'Auvergne, la rue de la Tour-d'Auvergne, le boulevard de La Tour-d'Auvergne, le cul-de-sac de La Tour-d'Auvergne, après que nous eûmes regardé la maison où naquit La Tour-d'Auvergne et que nous ne fûmes pas entrés à l'auberge de La Tour-d'Auvergne, nous arrivâmes à je ne sais quel hôtel établi en face du cours de La Tour-d'Auvergne. (…) La statue de ce monsieur qui fut, dit l'histoire, un archéologue distingué, le premier grenadier de France, et tué d'un coup de lance au combat d'[[Oberhausen (Neuburg-Schrobenhausen)|Oberhausen]] est due au ciseau de [[Carlo Marochetti|Marochetti]]. (…) Tout cela est triste, emphatique, bête »<ref>Gustave Flaubert, ''Œuvres complètes de Gustave Flaubert'', tome 10, ''Par les champs et par les grèves ; Voyages et carnets de voyages'', Société des études littéraires françaises, 1973 (première édition 1885), {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26953w.image.hl.r=carhaix+stendhal.f231.langFR}}.</ref>.
Dès 1885, [[Gustave Flaubert]] souligne l'admiration de la ville pour cet homme : « Après que nous eûmes passé auprès de la statue de La Tour-d'Auvergne, que nous eûmes traversé la place de La Tour-d'Auvergne, la rue de la Tour-d'Auvergne, le boulevard de La Tour-d'Auvergne, le cul-de-sac de La Tour-d'Auvergne, après que nous eûmes regardé la maison où naquit La Tour-d'Auvergne et que nous ne fûmes pas entrés à l'auberge de La Tour-d'Auvergne, nous arrivâmes à je ne sais quel hôtel établi en face du cours de La Tour-d'Auvergne. (…) La statue de ce monsieur qui fut, dit l'histoire, un archéologue distingué, le premier grenadier de France, et tué d'un coup de lance au combat d'[[Oberhausen (Neuburg-Schrobenhausen)|Oberhausen]] est due au ciseau de [[Carlo Marochetti|Marochetti]]. (…) Tout cela est triste, emphatique, bête »<ref>Gustave Flaubert, ''Œuvres complètes de Gustave Flaubert'', tome 10, ''Par les champs et par les grèves ; Voyages et carnets de voyages'', Société des études littéraires françaises, 1973 (première édition 1885), {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26953w.image.hl.r=carhaix+stendhal.f231.langFR}}.</ref>.


En 1906, [[Félix Fénéon]] écrit : " On a encore célébré à Carhaix la mort du héros. Le rite ne varie pas :" La Tour d'Auvergne ! Mort au champ d'honneur ! " " <ref>Félix Fénéon, '' Nouvelles en trois lignes '', éditeur Libella, collection Libretto, 162 pages, Paris, 2019. {{ISBN|978-2-36914-446-5}}.</ref>.
En 1906, [[Félix Fénéon]] écrit : " On a encore célébré à Carhaix la mort du héros. Le rite ne varie pas :" La Tour d'Auvergne ! Mort au champ d'honneur ! " "<ref>Félix Fénéon, '' Nouvelles en trois lignes '', éditeur Libella, collection Libretto, 162 pages, Paris, 2019. {{ISBN|978-2-36914-446-5}}.</ref>.


=== Au {{s-|XX|e}} ===
=== Au {{s-|XX}} ===
[[Fichier:Carhaix 31 Le marché aux chevaux Place de l'église à la fin du XIXe siècle.jpg|thumb|left|Carhaix : le marché aux chevaux, place de l'église à la fin du {{s-|XIX|e}}.]]
[[Fichier:Carhaix 31 Le marché aux chevaux Place de l'église à la fin du XIXe siècle.jpg|thumb|left|Carhaix : le marché aux chevaux, place de l'église à la fin du {{s-|XIX}}.]]
[[Fichier:Carhaix 57 Danse après le grand marché sur la place du Champ de Bataille peu après 1900.jpg|thumb|Carhaix : danse après le grand marché sur la place du Champ-de-Bataille peu après 1900.]]
[[Fichier:Carhaix 57 Danse après le grand marché sur la place du Champ de Bataille peu après 1900.jpg|thumb|Carhaix : danse après le grand marché sur la place du Champ-de-Bataille peu après 1900.]]
==== La [[Belle Époque]] ====
==== La [[Belle Époque]] ====


En octobre 1900, une épidémie de [[dysenterie]] se produit dans de nombreuses communes de l'[[arrondissement de Châteaulin]] dont Plouguer, y faisant une soixantaine de malades et provoquant 14 décès. « Cette épidémie est attribuée à la sécheresse des dernières années. Les puits et les fontaines étaient à sec, et la population a fait usage d'eaux malsaines. En outre, l'encombrement et la malpropreté des maisons sont devenus des facteurs importants de la maladie »<ref>Journal [[Le Radical]] {{n°|46}} du 15 février 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7622873p/f3.image.r=Tr%C3%A9gourez.langFR</ref>. Cette épidémie toucha d'abord Spézet, avant de concerner ensuite Motreff, Saint-Hernin et Plouguer<ref>Journal ''[[L'Ouest-Éclair]]'', n° du 30 octobre 1900, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6390551/f3.image.r=Motreff?rk=450646;0</ref>.
En octobre 1900, une épidémie de [[dysenterie]] se produit dans de nombreuses communes de l'[[arrondissement de Châteaulin]] dont Plouguer, y faisant une soixantaine de malades et provoquant 14 décès. « Cette épidémie est attribuée à la sécheresse des dernières années. Les puits et les fontaines étaient à sec, et la population a fait usage d'eaux malsaines. En outre, l'encombrement et la malpropreté des maisons sont devenus des facteurs importants de la maladie »<ref>Journal [[Le Radical]] {{n°|46}} du 15 février 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7622873p/f3.image.r=Tr%C3%A9gourez.langFR</ref>. Cette épidémie toucha d'abord Spézet, avant de concerner ensuite Motreff, Saint-Hernin et Plouguer<ref>Journal ''[[L'Ouest-Éclair]]'', n° du 30 octobre 1900, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6390551/f3.image.r=Motreff?rk=450646;0</ref>.


Carhaix demeure encore au début du {{s-|XX|e}} célèbre pour ses foires et marchés. Édouard Charton écrit en [[1903]] : « Carhaix est l'un des plus importants marchés de bestiaux de la Bretagne. En dehors des marchés du samedi, il s'y tient plusieurs grandes foires, le 13 mars, le jeudi après Pâques, la veille de l'Ascension, le 30 juin, deux autres en août, le 20 septembre, le 2 novembre et les jours suivants, et la dernière le 29 novembre »<ref>Édouard Charton, ''Le Tour du monde'', 1903, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34446z.image.r=Carhaix.f233.langFR.pagination}}.</ref>. En 1934 encore, la grande foire aux chevaux organisée en novembre durait deux jours<ref>Rustica, 28-10-1834, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58432279.r=Carhaix.f10.langFR.hl}}.</ref>.
Carhaix demeure encore au début du {{s-|XX}} célèbre pour ses foires et marchés. Édouard Charton écrit en [[1903]] : « Carhaix est l'un des plus importants marchés de bestiaux de la Bretagne. En dehors des marchés du samedi, il s'y tient plusieurs grandes foires, le 13 mars, le jeudi après Pâques, la veille de l'Ascension, le 30 juin, deux autres en août, le 20 septembre, le 2 novembre et les jours suivants, et la dernière le 29 novembre »<ref>Édouard Charton, ''Le Tour du monde'', 1903, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34446z.image.r=Carhaix.f233.langFR.pagination}}.</ref>. En 1934 encore, la grande foire aux chevaux organisée en novembre durait deux jours<ref>Rustica, 28-10-1834, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58432279.r=Carhaix.f10.langFR.hl}}.</ref>.


En [[1905]] les grandes fêtes bretonnes en présence du [[Barde (druidisme)|barde]] [[Théodore Botrel]] chantant ses œuvres et de représentations théâtrales du « drame de [[Marquisat de Pontcallec|Pont-Callec]] » avec le barde [[François Jaffrennou|Jaffrennou]] dit [[François Jaffrennou|Taldir]] suscitent des contre-manifestations de la part des « laïcs », le maire, Anthoine et les instituteurs publics en tête de cortège chantant [[l'Internationale]] alors que les partisans des fêtes chantent ''Sao Breiz-Izel da Vaniellou'' (« Lève, ô Bretagne, tes étendards »)<ref>''[[La Presse (France)|La Presse]]'' {{n°|4884}} du 13 octobre 1905, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k551486r.r=carhaix.f3.langFR.hl}}.</ref>. Ce n'est là qu'un exemple des nombreuses polémiques, manifestations et contre-manifestations opposant « cléricaux », souvent aussi chantres de la bretonnité (mouvement ''[[Bleun-Brug]]'' par exemple) et « laïcs » à Carhaix dans la première moitié du {{s-|XX|e}}.
En [[1905]] les grandes fêtes bretonnes en présence du [[Barde (druidisme)|barde]] [[Théodore Botrel]] chantant ses œuvres et de représentations théâtrales du « drame de [[Marquisat de Pontcallec|Pont-Callec]] » avec le barde [[François Jaffrennou|Jaffrennou]] dit [[François Jaffrennou|Taldir]] suscitent des contre-manifestations de la part des « laïcs », le maire, Anthoine et les instituteurs publics en tête de cortège chantant [[l'Internationale]] alors que les partisans des fêtes chantent ''Sao Breiz-Izel da Vaniellou'' (« Lève, ô Bretagne, tes étendards »)<ref>''[[La Presse (France)|La Presse]]'' {{n°|4884}} du 13 octobre 1905, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k551486r.r=carhaix.f3.langFR.hl}}.</ref>. Ce n'est là qu'un exemple des nombreuses polémiques, manifestations et contre-manifestations opposant « cléricaux », souvent aussi chantres de la bretonnité (mouvement ''[[Bleun-Brug]]'' par exemple) et « laïcs » à Carhaix dans la première moitié du {{s-|XX}}.


Le progrès parvient peu à peu à Carhaix : le bureau télégraphique ouvre en [[1873]], l'électrification survient en [[1908]] (pour le centre-ville), l'eau courante et le tout à l'égout entre les deux guerres mondiales.
Le progrès parvient peu à peu à Carhaix : le bureau télégraphique ouvre en [[1873]], l'électrification survient en [[1908]] (pour le centre-ville), l'eau courante et le tout à l'égout entre les deux guerres mondiales.


==== Les Dernières Cartouches de Carhaix ====
==== Dernières Cartouches de Carhaix ====


Le [[club sportif]] (destiné initialement au [[tir sportif|tir]] dans le contexte de la volonté de revanche après la défaite de la [[guerre de 1870]]) des « Dernières Cartouches de Carhaix » est créé en 1907 ; il reçoit le nom d'un épisode glorieux de la guerre de 1870 connu sous le nom de la [[Maison de la dernière cartouche (musée)|Maison de la dernière cartouche]] dans lequel s'illustre le capitaine [[Arsène Lambert]], d'origine carhaisienne. La section [[football]] est créée en 1913<ref>{{Lien web |langue= |auteur=Dominique Morvan |titre= Drôle de nom pour un club de foot : Carhaix, inépuisables Dernières Cartouches|url= https://www.letelegramme.fr/dossiers/nom-dun-footeux-droles-de-noms-pour-des-clubs-de-foot/drole-de-nom-pour-un-club-de-foot-carhaix-inepuisables-dernieres-cartouches-04-06-2021-12761773.php|date= 4 juin 2021|site=Journal ''[[Le Télégramme]]'' |consulté le=8 juin 2021}}.</ref>.
Le [[club sportif]] (destiné initialement au [[tir sportif|tir]] dans le contexte de la volonté de revanche après la défaite de la [[guerre de 1870]]) des « Dernières Cartouches de Carhaix » est créé en 1907 ; il reçoit le nom d'un épisode glorieux de la guerre de 1870 connu sous le nom de la [[Maison de la dernière cartouche (musée)|Maison de la dernière cartouche]] dans lequel s'illustre le capitaine [[Arsène Lambert]], d'origine carhaisienne. La section [[football]] est créée en 1913<ref>{{Lien web |auteur=Dominique Morvan |titre= Drôle de nom pour un club de foot : Carhaix, inépuisables Dernières Cartouches|url= https://www.letelegramme.fr/dossiers/nom-dun-footeux-droles-de-noms-pour-des-clubs-de-foot/drole-de-nom-pour-un-club-de-foot-carhaix-inepuisables-dernieres-cartouches-04-06-2021-12761773.php|date= 4 juin 2021|site=Journal ''[[Le Télégramme]]'' |consulté le=8 juin 2021}}.</ref>.


==== L'étoile ferroviaire de Carhaix ====
==== L'étoile ferroviaire de Carhaix ====
[[Fichier:Réseaux ferrés en Bretagne.svg|thumb|left|L'étoile ferroviaire de Carhaix.]]
[[Fichier:Réseaux ferrés en Bretagne.svg|thumb|left|L'étoile ferroviaire de Carhaix.]]
[[Fichier:RB-Carhaix.jpg|thumb|La gare de Carhaix au début du {{s-|XX|e}}.]]
[[Fichier:RB-Carhaix.jpg|thumb|La gare de Carhaix au début du {{s-|XX}}.]]
À la fin du {{s-|XIX|e}} et au début du {{s-|XX|e}}, Carhaix devient progressivement le centre d'une étoile ferroviaire connue sous le nom d'« étoile de Carhaix », formé de lignes ferroviaires à voies métriques du [[réseau breton]], se dirigeant au départ de Carhaix dans toutes les directions ([[Guingamp]], [[Morlaix]], [[Camaret-sur-Mer|Camaret]] ''via'' [[Châteaulin]] et [[Crozon]], [[Rosporden]] et [[Rennes]] ''via'' [[Rostrenen]], [[Loudéac]] et [[Gare de La Brohinière|La Brohinière]]. Carhaix a été à l'époque un nœud ferroviaire accompagné d'ateliers de maintenance qui ont employé jusqu'à {{nombre|400|personnes}}.
À la fin du {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}}, Carhaix devient progressivement le centre d'une étoile ferroviaire connue sous le nom d'« étoile de Carhaix », formé de lignes ferroviaires à voies métriques du [[réseau breton]], se dirigeant au départ de Carhaix dans toutes les directions ([[Guingamp]], [[Morlaix]], [[Camaret-sur-Mer|Camaret]] ''via'' [[Châteaulin]] et [[Crozon]], [[Rosporden]] et [[Rennes]] ''via'' [[Rostrenen]], [[Loudéac]] et [[Gare de La Brohinière|La Brohinière]]. Carhaix a été à l'époque un nœud ferroviaire accompagné d'ateliers de maintenance qui ont employé jusqu'à {{nobr|400 personnes}}.
[[Fichier:Carhaix 61 La gare de Carhaix.jpg|thumb|left|La gare de Carhaix en 2011.]]
[[Fichier:Carhaix 61 La gare de Carhaix.jpg|thumb|left|La gare de Carhaix en 2011.]]
[[Image:FR-29024 locomotive01.jpg|thumb|250px|Locomotive E415, près de la Gare.]]
[[Fichier:FR-29024 locomotive01.jpg|thumb|250px|Locomotive E415, près de la Gare.]]
La ligne Carhaix-Morlaix fut mise en service en 1891, Carhaix-Guingamp-Paimpol en 1893, Carhaix-Rosporden en 1896, Carhaix-Rostrenen en 1898 (prolongée en 1902 jusqu'à Loudéac), Carhaix-Pleyben en 1904 (prolongée en 1906 jusqu'à Châteaulin et en 1925 jusqu'à Camaret). Certaines de ces lignes n'ont été en service que peu de temps puisque la fermeture s'amorce dès 1939 (fermeture du trafic voyageurs sur la ligne Carhaix-Morlaix qui ferma totalement en 1962). À l'exception de la [[ligne de Guingamp à Carhaix|Carhaix - Guingamp]], mise à [[voie normale]] en 1967 et toujours en service, maintenant desservie par la [[Société générale de chemins de fer et de transports automobiles|CFTA]] [[TER Bretagne]] toujours en service, les autres lignes de l’« étoile de Carhaix » ferment en 1967.
La ligne Carhaix-Morlaix fut mise en service en 1891, Carhaix-Guingamp-Paimpol en 1893, Carhaix-Rosporden en 1896, Carhaix-Rostrenen en 1898 (prolongée en 1902 jusqu'à Loudéac), Carhaix-Pleyben en 1904 (prolongée en 1906 jusqu'à Châteaulin et en 1925 jusqu'à Camaret). Certaines de ces lignes n'ont été en service que peu de temps puisque la fermeture s'amorce dès 1939 (fermeture du trafic voyageurs sur la ligne Carhaix-Morlaix qui ferma totalement en 1962). À l'exception de la [[ligne de Guingamp à Carhaix|Carhaix - Guingamp]], mise à [[voie normale]] en 1967 et toujours en service, maintenant desservie par la [[Société générale de chemins de fer et de transports automobiles|CFTA]] [[TER Bretagne]] toujours en service, les autres lignes de l’« étoile de Carhaix » ferment en 1967.
{{Article détaillé|Réseau breton}}
{{Article détaillé|Réseau breton}}
Le réseau breton totalisait plus de {{unité|420|km}} de [[Voie étroite|voies métriques]] (c’est-à-dire de voies dont la largeur était d'{{unité|1|mètre}}, taille utilisée pour les lignes secondaires). Aujourd'hui, on peut visiter la seule locomotive du Réseau breton qui est restée en région (n° E415) près de la [[gare de Carhaix]].
Le réseau breton totalisait plus de {{unité|420|km}} de [[Voie étroite|voies métriques]] (c’est-à-dire de voies dont la largeur était d'{{nobr|1 mètre}}, taille utilisée pour les lignes secondaires). Aujourd'hui, on peut visiter la seule locomotive du Réseau breton qui est restée en région (n° E415) près de la [[gare de Carhaix]].


==== La Première Guerre mondiale ====
==== La Première Guerre mondiale ====
{{Article détaillé|Première Guerre mondiale}}
{{Article détaillé|Première Guerre mondiale}}
{{nombre|207|soldats}} de Carhaix et Plouguer sont tués pendant la Première Guerre mondiale.
{{nobr|207 soldats}} de Carhaix et Plouguer sont tués pendant la [[Première Guerre mondiale]].
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Fichier:Carhaix 54 Le monument aux morts de Plouguer.jpg|Carhaix : le monument aux morts de Plouguer.
Fichier:Carhaix 54 Le monument aux morts de Plouguer.jpg|Carhaix : le monument aux morts de Plouguer.
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==== La Seconde Guerre mondiale ====
==== La Seconde Guerre mondiale ====
Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], des résistants sont torturés dans les caves du ''Castel Ruz'' (« château Rouge »).
{{Article détaillé|Seconde Guerre mondiale}}
Pendant la Seconde Guerre mondiale, des résistants sont torturés dans les caves du ''Castel Ruz'' (« château Rouge »).


Joseph Jean Borgne, né le {{date|22|novembre|1913}} à Carhaix, facteur à la SNCF à Carhaix, membre du [[Réseau Johnny]], fut fusillé au [[Mont Valérien]] le {{date|24|juillet|1942}}<ref>http://www.lesamisdelaresistancedufinistere.com/index.php?option=com_content&task=view&id=185&Itemid=63</ref>.
Joseph Jean Borgne, né le {{date|22|novembre|1913}} à Carhaix, facteur à la SNCF à Carhaix, membre du [[Réseau Johnny]], fut fusillé au [[Mont Valérien]] le {{date|24|juillet|1942}}<ref>http://www.lesamisdelaresistancedufinistere.com/index.php?option=com_content&task=view&id=185&Itemid=63</ref>.


Le {{date|6|mai|1944}}, une jeune femme originaire de Carhaix, Marie Le Manach, maîtresse d'un officier allemand et suspectée d'avoir aidé les Allemands à arrêter des résistants [[Francs-tireurs et partisans|FTP]] lors de la rafle de [[Callac]] le {{date|9|avril|1944}} est assassinée chez elle par deux résistants<ref>Yves Mervin, "Joli mois de mai 1944 : la face cachée de la Résistance en Bretagne", Yoran Embanner, 2011 [{{ISBN|978-2-916579-52-8}}]</ref>, dont Jean Le Jeune<ref group=Note>Né en 1921 à [[Plévin]], militant communiste, devint pendant l'été 1943 responsable du Parti communiste clandestin pour sept cantons du sud-ouest du département des [[Côtes-d'Armor|Côtes-du-Nord]]. Arrêté par 4 gendarmes français à [[Lanvellec]], blessé par une patrouille allemande alors qu'il tentait de s'évader et hospitalisé à [[Lannion]], il est libéré par un commando FTP. Il anime ensuite le groupe de résistants "Bataillon Guy Moquet" actif dans les communes de Plévin, [[Paule (Côtes-d'Armor)|Paule]], [[Maël-Carhaix]] et [[Glomel]] et participe à la bataille de la Pie en Paule le {{date|29|juillet|1944}} qui fit {{nombre|36|tués}} parmi les résistants, auxquels s’ajoutent des paysans arrêtés dans leurs fermes et fusillés. Il participa par la suite aux combats pour la libération des Côtes-du-Nord et la réduction des poches allemandes de [[Poche de Lorient|Lorient]] et de [[Poche de Saint-Nazaire|Saint-Nazaire]], voir http://almrd22.fr/IMG/pdf/Hommage_a_JEAN_LE_JEUNE.pdf</ref>.
Le {{date|6|mai|1944}}, une jeune femme originaire de Carhaix, Marie Le Manach, maîtresse d'un officier allemand et suspectée d'avoir aidé les Allemands à arrêter des résistants [[Francs-tireurs et partisans|FTP]] lors de la rafle de [[Callac]] le {{date|9|avril|1944}} est assassinée chez elle par deux résistants<ref>Yves Mervin, "Joli mois de mai 1944 : la face cachée de la Résistance en Bretagne", Yoran Embanner, 2011 [{{ISBN|978-2-916579-52-8}}]</ref>, dont Jean Le Jeune<ref group=Note>Né en 1921 à [[Plévin]], militant communiste, devint pendant l'été 1943 responsable du Parti communiste clandestin pour sept cantons du sud-ouest du département des [[Côtes-d'Armor|Côtes-du-Nord]]. Arrêté par 4 gendarmes français à [[Lanvellec]], blessé par une patrouille allemande alors qu'il tentait de s'évader et hospitalisé à [[Lannion]], il est libéré par un commando FTP. Il anime ensuite le groupe de résistants "Bataillon Guy Moquet" actif dans les communes de Plévin, [[Paule (Côtes-d'Armor)|Paule]], [[Maël-Carhaix]] et [[Glomel]] et participe à la bataille de la Pie en Paule le {{date|29|juillet|1944}} qui fit {{nobr|36 tués}} parmi les résistants, auxquels s’ajoutent des paysans arrêtés dans leurs fermes et fusillés. Il participa par la suite aux combats pour la libération des Côtes-du-Nord et la réduction des poches allemandes de [[Poche de Lorient|Lorient]] et de [[Poche de Saint-Nazaire|Saint-Nazaire]], voir http://almrd22.fr/IMG/pdf/Hommage_a_JEAN_LE_JEUNE.pdf</ref>.


Le {{date|8|juin|1944}}, huit jeunes résistants pris par surprise par des Allemands de la [[Division de forteresse Kreta|division de parachutistes Kreta]], qui se dirigeait vers le [[Débarquement de Normandie|front de Normandie]], dans une ferme du hameau de Lamprat en [[Plounévézel]] sont successivement pendus à différents endroits entre Plounévézel et [[Saint-Caradec]], dont l'un, Georges Auffret, {{nombre|23|ans}}, à l'entrée de Carhaix, route de Brest, devant le café Harnais, et un autre, Marcel Goadec, {{nombre|22|ans}}, en pleine ville de Carhaix, rue de la Fontaine-Banche (actuelle rue des Martyrs)<ref>Éric Rondel, "Crimes nazis en Bretagne (septembre 1941 - août 1944), Astoure éditions, 2012, [{{ISBN|978-2-36428-032-8}}] et "Guerre et libération dans le Finistère", hors-série publié par le journal "Ouest-France", 2014 et https://www.ouest-france.fr/carhaix-le-martyre-de-neuf-jeunes-resistants-2579850</ref>.
Le {{date|8|juin|1944}}, huit jeunes résistants pris par surprise par des Allemands de la [[Division de forteresse Kreta|division de parachutistes Kreta]], qui se dirigeait vers le [[Débarquement de Normandie|front de Normandie]], dans une ferme du hameau de Lamprat en [[Plounévézel]] sont successivement pendus à différents endroits entre Plounévézel et [[Saint-Caradec]], dont l'un, Georges Auffret, {{nobr|23 ans}}, à l'entrée de Carhaix, route de Brest, devant le café Harnais, et un autre, Marcel Goadec, {{nobr|22 ans}}, en pleine ville de Carhaix, rue de la Fontaine-Banche (actuelle rue des Martyrs)<ref>Éric Rondel, "Crimes nazis en Bretagne (septembre 1941 - août 1944), Astoure éditions, 2012, [{{ISBN|978-2-36428-032-8}}] et "Guerre et libération dans le Finistère", hors-série publié par le journal "Ouest-France", 2014 et https://www.ouest-france.fr/carhaix-le-martyre-de-neuf-jeunes-resistants-2579850</ref>.
{{Article détaillé|Plounévézel#Les martyrs de Plounévézel}}
{{Article détaillé|Plounévézel#Les martyrs de Plounévézel}}


Le {{date|5|août|1944}}, la rumeur se répand que les alliés seraient aux portes de Carhaix. Malgré le fait que Carhaix et sa voisine, Plouguer, soient encore sous le joug allemand, des actes de résistance apparaissent. Comme [[Étienne Manac'h (1911-1944)|Étienne Manac'h]], {{nombre|32|ans}}, originaire de Maël-Carhaix et militaire FFI, qui ose brandir un drapeau français en haut de l'église de Plouguer. Il sera fusillé le jour même. Son nom est gravé sur le monument aux morts de la ville.
Le {{date|5|août|1944}}, la rumeur se répand que les Alliés seraient aux portes de Carhaix. Malgré le fait que Carhaix et sa voisine, Plouguer, soient encore sous le joug allemand, des actes de résistance apparaissent. Comme Étienne Manac'h, {{nobr|32 ans}}, originaire de Maël-Carhaix et militaire FFI, qui ose brandir un drapeau français en haut de l'église de Plouguer. Il sera fusillé le jour même. Son nom est gravé sur le monument aux morts de la ville.


Selon le témoignage de deux anciens résistants, Étienne Marrec et Yvon Leclerc, la garnison allemande de Carhaix comprenait environ {{nobr|2 000}} parachutistes aux ordres du [[Hermann-Bernhard Ramcke|général Ramcke]] ; celui-ci voulait faire de Carhaix une place forte pour entraver l'avance des Alliés. Aussi la décision fut prise d'évacuer la ville. Le {{date-|6 août 1944}}, alors que les troupes américaines étaient déjà au [[Le Moustoir (Côtes-d'Armor)|Moustoir]], ce fut l'exode, vers [[Plévin]] de quelques {{nobr|3 000}} Carhaisiens ( à l'exception du [[Ferdinand Lancien|sénateur-maire Lancien]], gardé en otage) ; mais les Américains, guidés par des résistants, contournèrent Carhaix, en passant par [[Motreff]] et [[Saint-Hernin]], parvenant dans l'après-midi du 5 août à [[Poullaouen]]. Les Allemands évacuèrent Carhaix le 7 août, après avoir fait sauter les ponts autour de la ville ; les résistants prirent alors le contrôle de la ville<ref>
Selon le témoignage de deux anciens résistants, Étienne Marrec et Yvon Leclerc, la garnison allemande de Carhaix comprenait environ {{nobr|2 000}} parachutistes aux ordres du [[Hermann-Bernhard Ramcke|général Ramcke]] ; celui-ci voulait faire de Carhaix une place forte pour entraver l'avance des Alliés. Aussi la décision fut prise d'évacuer la ville. Le {{date-|6 août 1944}}, alors que les troupes américaines étaient déjà au [[Le Moustoir (Côtes-d'Armor)|Moustoir]], ce fut l'exode, vers [[Plévin]] de quelque {{nobr|3 000}} Carhaisiens (à l'exception du [[Ferdinand Lancien|sénateur-maire Lancien]], gardé en otage) ; mais les Américains, guidés par des résistants, contournèrent Carhaix, en passant par [[Motreff]] et [[Saint-Hernin]], parvenant dans l'après-midi du 5 août à [[Poullaouen]]. Les Allemands évacuèrent Carhaix le 7 août, après avoir fait sauter les ponts autour de la ville ; les résistants prirent alors le contrôle de la ville<ref>
{{Ouvrage |langue= |auteur1= |titre=La Libération du Finistère |sous-titre=Carhaix évacuée |lieu= Supplément à Ouest-France du 9 septembre 1994|éditeur=Ouest-France |collection= |année= 1994|volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}.</ref>.
{{Ouvrage |auteur1= |titre=La Libération du Finistère |sous-titre=Carhaix évacuée |lieu= Supplément à Ouest-France du 9 septembre 1994|éditeur=Ouest-France |année= 1994|isbn= |lire en ligne= }}.</ref>.


==== Un rôle de capitale locale ambitionné ====
==== Un rôle de capitale locale ambitionné ====
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Organisé par l'association Les Vieilles Charrues, la structure reverse une partie des bénéfices pour le développement du tissu associatif et culturel du centre Bretagne. Par exemple, elle a participé au financement du centre culturel l'espace [[Glenmor]], à l'installation du [[École Diwan|lycée Diwan]] après rénovation du [[château de Kerampuil]]. Elle soutient également l'association Les Mémoires du [[Kreiz Breizh]].
Organisé par l'association Les Vieilles Charrues, la structure reverse une partie des bénéfices pour le développement du tissu associatif et culturel du centre Bretagne. Par exemple, elle a participé au financement du centre culturel l'espace [[Glenmor]], à l'installation du [[École Diwan|lycée Diwan]] après rénovation du [[château de Kerampuil]]. Elle soutient également l'association Les Mémoires du [[Kreiz Breizh]].


=== Le {{s-|XXI|e}} ===
=== Le {{s-|XXI}} ===


En juin 2008 les Carhaisiens menèrent une bataille importante pour parvenir à sauver leur hôpital, au prix d'une fusion avec le [[CHU de Brest]]<ref>
En juin 2008 les Carhaisiens menèrent une bataille importante pour parvenir à sauver leur hôpital, au prix d'une fusion avec le [[CHU de Brest]]<ref>
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=== Administration municipale ===
=== Administration municipale ===
Le nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre {{formatnum:5000}} et {{formatnum:9999}}, le [[Élection municipale française#Nombre de conseillers municipaux|nombre de membres du conseil municipal]] est de 29<ref>{{Légifrance|base=CGCT|numéro=L2121-2|texte=Art L. 2121-2 du code général des collectivités territoriales}}.</ref>.
Le nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre {{formatnum:5000}} et {{formatnum:9999}}, le [[Élections municipales en France#Nombre et élection des conseillers municipaux|nombre de membres du conseil municipal]] est de 29<ref>{{Légifrance|base=CGCT|numéro=L2121-2|texte=Art L. 2121-2 du code général des collectivités territoriales}}.</ref>.


=== Liste des maires ===
=== Liste des maires ===
Ligne 586 : Ligne 589 :
{{Élu |Début=1764 |Fin= |Identité=Mathieu-Marie Le Dissez-Penanguer|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1764 |Fin= |Identité=Mathieu-Marie Le Dissez-Penanguer|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1780 |Fin=1781 |Identité=Nicolas Le Veller de Kersalun|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1780 |Fin=1781 |Identité=Nicolas Le Veller de Kersalun|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1781 |Fin=1788 |Identité=Théodore Le Gogal de Toulgoët|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1781 |Fin=1788 |Identité=[[Théodore Le Gogal de Toulgoët]]|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1788 |Fin=1789 |Identité=Le Guillou de Stangalen|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1788 |Fin=1789 |Identité=Le Guillou de Stangalen|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1789 |Fin=1789 |Identité=Baudot|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1789 |Fin=1789 |Identité=Baudot|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1791 |Fin=1791 |Identité=Antoine-Luc Le Bail|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1791 |Fin=1791 |Identité=Antoine-Luc Le Bail|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1792 |Fin=1793 |Identité=Charles Baneat|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1792 |Fin=1793 |Identité=Charles Baneat|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1793 |Fin=1794 |Identité=Théodore Le Gogal de Toulgoët|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1793 |Fin=1794 |Identité=[[Théodore Le Gogal de Toulgoët]]|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1795 |Fin=1796 |Identité=Paullou|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1795 |Fin=1796 |Identité=Paullou|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1796 |Fin=1799 |Identité=[[François Marie Allain-Launay|François Allain-Launay]]|Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1796 |Fin=1799 |Identité=[[François Marie Allain-Launay|François Allain-Launay]]|Parti= |Qualité= }}
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{{Élu |Début= {{date|mars 1977}} |Fin= {{date|juin 1995}} |Identité= Jean-Pierre Jeudy<ref>[https://maitron.fr/spip.php?article88062 Notice JEUDY Jean-Pierre par Jacques Girault, version mise en ligne le 16 mai 2010, dernière modification le 21 septembre 2010]</ref><br><small>(1944- )</small> |Parti= [[Parti communiste français|PCF]] |Qualité= Instituteur puis professeur d’enseignement des collèges<br>[[Canton de Carhaix-Plouguer|Conseiller général de Carhaix-Plouguer]] <small>(1973 → 1979)</small>}}
{{Élu |Début= {{date|mars 1977}} |Fin= {{date|juin 1995}} |Identité= Jean-Pierre Jeudy<ref>[https://maitron.fr/spip.php?article88062 Notice JEUDY Jean-Pierre par Jacques Girault, version mise en ligne le 16 mai 2010, dernière modification le 21 septembre 2010]</ref><br><small>(1944- )</small> |Parti= [[Parti communiste français|PCF]] |Qualité= Instituteur puis professeur d’enseignement des collèges<br>[[Canton de Carhaix-Plouguer|Conseiller général de Carhaix-Plouguer]] <small>(1973 → 1979)</small>}}
{{Élu |Début= {{date|juin 1995}} |Fin= {{date|mars 2001}} |Identité= André Le Roux |Parti= [[Union pour la démocratie française|UDF]] |Qualité= [[Pharmacien]]}}
{{Élu |Début= {{date|juin 1995}} |Fin= {{date|mars 2001}} |Identité= André Le Roux |Parti= [[Union pour la démocratie française|UDF]] |Qualité= [[Pharmacien]]}}
{{Élu actuel |Début= {{date|mars 2001}} |Date à jour=23 mai 2020|Identité= [[Christian Troadec]] <ref>{{Lien web |url=https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/r/2876a346-d50c-4911-934e-19ee07b0e503 |titre= Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 |site =le [https://www.data.gouv.fr/ portail des données publiques de l'État] |consulté le= 10 septembre 2020}}</ref><br><small>Réélu pour le mandat 2020-2026</small>
{{Élu actuel |Début= {{date|mars 2001}} |Date à jour=23 mai 2020|Identité= [[Christian Troadec]]<ref>{{Lien web |url=https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/r/2876a346-d50c-4911-934e-19ee07b0e503 |titre= Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 |site =le [https://www.data.gouv.fr/ portail des données publiques de l'État] |consulté le= 10 septembre 2020}}.</ref><br><small>Réélu pour le mandat 2020-2026</small>
|Parti= [[Divers gauche|DVG]] puis [[Pour la Bretagne !|MBP]] |Qualité= [[Journaliste]]<br>[[Conseil régional de Bretagne|Conseiller régional de Bretagne]] <small>(2004 → 2010 puis 2021 → )</small><br>[[Canton de Carhaix-Plouguer|Conseiller départemental de Carhaix-Plouguer]] <small>(2015 → 2021)</small>}}
|Parti= [[Divers gauche|DVG]] puis [[Pour la Bretagne !|MBP]] |Qualité= [[Journaliste]]<br>[[Conseil régional de Bretagne|Conseiller régional de Bretagne]] <small>(2004 → 2010 puis 2021 → )</small><br>[[Canton de Carhaix-Plouguer|Conseiller départemental de Carhaix-Plouguer]] <small>(2015 → 2021)</small>}}
{{ÉluFin}}
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=== Manifestations culturelles et festivités ===
=== Manifestations culturelles et festivités ===
[[Fichier:Festival des Vieilles Charrues 2015 - Vue de la scène Glenmor - 001.jpg|vignette|Festival des Vieilles Charrues 2015 - Vue de la scène Glenmor.]]
[[Fichier:Festival des Vieilles Charrues 2015 - Vue de la scène Glenmor - 001.jpg|vignette|Festival des Vieilles Charrues 2015 - Vue de la scène Glenmor.]]
* Le [[festival des Vieilles Charrues]] (en juillet depuis 1992 à [[Landeleau]] et depuis 1995 à Carhaix)<ref>{{Lien web|url=http://www.ina.fr/fresques/ouest-en-memoire/fiche-media/Region00363/le-festival-des-vieilles-charrues-a-carhaix.html|titre=Le festival des vieilles Charrues|auteur= France 3|année=7 juillet 1995|éditeur=L'Ouest en Mémoire (INA)|consulté le=27 Juin 2011}}.</ref>.
* Le [[festival des Vieilles Charrues]] (en juillet depuis 1992 à [[Landeleau]] et depuis 1995 à Carhaix)<ref>{{Lien web|url=http://www.ina.fr/fresques/ouest-en-memoire/fiche-media/Region00363/le-festival-des-vieilles-charrues-a-carhaix.html|titre=Le festival des vieilles Charrues|auteur= France 3|année=7 juillet 1995|éditeur=L'Ouest en Mémoire (INA)|consulté le=27 Juin 2011|brisé le = 2023-10-28}}.</ref>.
* Le ''Festival du Livre en Bretagne'' (organisé par le centre culturel breton Egin, a lieu le dernier week-end d'octobre depuis 1989).
* Le ''Festival du Livre en Bretagne'' (organisé par le centre culturel breton Egin, a lieu le dernier week-end d'octobre depuis 1989).
* Le prix du Roman de la Ville de Carhaix, créé en 1999 à l'initiative de la ville de Carhaix, est décerné pendant le Festival du Livre. Lauréats<ref>{{Lien web |titre=Festival du Livre en Bretagne |url=http://www.festivaldulivre-carhaix.bzh/fr/prix-du-roman-de-la-ville-de-carhaix/ |site=www.festivaldulivre-carhaix.bzh |consulté le=2020-12-26}}.</ref> : [[Yvon Inizan]] (1999), [[Bernard Garel]] (2000), [[Jacques Josse]] (2001), [[Soazig Aaron]] (2002), [[Marie Le Drian]] (2003), [[Cédric Morgan]] (2004), [[Arnaud Le Gouëfflec]] (2005), [[Marie-Hélène Bahain]] (2006), [[Sylvain Coher]] (2007), [[Françoise Moreau]] (2008), [[Tanguy Viel]] (2009), [[Hervé Jaouen]] (2010), [[Gaël Brunet]] (2011), [[Claire Fourier]] (2012), Fabienne Juhel (2013), Julia Kerninon (2014), Loïc Le Guillouzer (2015), Daniel Cario (2016), Marie Le Gall (2017), Mérédith Le Dez (2018), Frank Darcel (2019), Philippe Gerin (2020).
* Le prix du Roman de la Ville de Carhaix, créé en 1999 à l'initiative de la ville de Carhaix, est décerné pendant le Festival du Livre. Lauréats<ref>{{Lien web |titre=Festival du Livre en Bretagne |url=http://www.festivaldulivre-carhaix.bzh/fr/prix-du-roman-de-la-ville-de-carhaix/ |site=festivaldulivre-carhaix.bzh |consulté le=2020-12-26}}.</ref> : [[Yvon Inizan]] (1999), [[Bernard Garel]] (2000), [[Jacques Josse]] (2001), [[Soazig Aaron]] (2002), [[Marie Le Drian]] (2003), [[Cédric Morgan]] (2004), [[Arnaud Le Gouëfflec]] (2005), [[Marie-Hélène Bahain]] (2006), [[Sylvain Coher]] (2007), [[Françoise Moreau]] (2008), [[Tanguy Viel]] (2009), [[Hervé Jaouen]] (2010), [[Gaël Brunet]] (2011), [[Claire Fourier]] (2012), Fabienne Juhel (2013), Julia Kerninon (2014), Loïc Le Guillouzer (2015), Daniel Cario (2016), Marie Le Gall (2017), Mérédith Le Dez (2018), Frank Darcel (2019), Philippe Gerin (2020), Christian Blanchard (2021), Louis Grall (2022).
* En 1948, [[Polig Monjarret]] fut à l'origine de la création du deuxième [[bagad]] recruté parmi le personnel ferroviaire, dit [[Bagad Karaez|bagad des cheminots de Carhaix]], le deuxième après celui de [[Kevrenn Brest Sant Mark|Saint-Marc]], à Brest.
* En 1948, [[Polig Monjarret]] fut à l'origine de la création du deuxième [[bagad]] recruté parmi le personnel ferroviaire, dit [[Bagad Karaez|bagad des cheminots de Carhaix]], le deuxième après celui de [[Kevrenn Brest Sant Mark|Saint-Marc]], à Brest.
* Revue ''[[Kreiz Breizh]]'', publiée par l'association [[Les Mémoires du Kreiz Breizh]]. {{1re}} parution en 2000.
* Revue ''[[Kreiz Breizh]]'', publiée par l'association [[Les Mémoires du Kreiz Breizh]]. {{1re}} parution en 2000.
* Revue ''[[Spered Gouez]] / L'Esprit sauvage'', fondée en 1991 par [[Marie-Josée Christien]], éditée par le Centre culturel breton Egin à l'occasion du Festival du Livre en Bretagne.
* Revue ''[[Spered Gouez]] / L'Esprit sauvage'', fondée en 1991 par [[Marie-Josée Christien]], éditée par le Centre culturel breton Egin à l'occasion du Festival du Livre en Bretagne.
* Revue « Regard d'Espérance<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Regard d'Espérance |url=https://www.regarddesperance.fr/ |site=Regard d'Espérance |consulté le=2021-05-25}}</ref> », journal d'information et de réflexion, mensuel gratuit publié depuis décembre 1985 par le Centre Missionnaire de Carhaix<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Centre Missionnaire Carhaix, une œuvre protestante en Centre-Bretagne |url=https://www.centremissionnaire.org/ |site=CENTRE MISSIONNAIRE CARHAIX |consulté le=2021-05-25}}</ref>, édité à {{nombre|8500|exemplaires}} comprenant interview, chronique historique, économique, de société, conseil du médecin...Directeur de publication : Y. Charles.
* Revue « Regard d'Espérance<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Regard d'Espérance |url=https://www.regarddesperance.fr/ |site=Regard d'Espérance |consulté le=2021-05-25}}.</ref> », journal d'information et de réflexion, mensuel gratuit publié depuis décembre 1985 par le Centre Missionnaire de Carhaix<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Centre Missionnaire Carhaix, une œuvre protestante en Centre-Bretagne |url=https://www.centremissionnaire.org/ |site=CENTRE MISSIONNAIRE CARHAIX |consulté le=2021-05-25}}.</ref>, édité à {{nombre|8500|exemplaires}} comprenant interview, chronique historique, économique, de société, conseil du médecin...Directeur de publication : Y. Charles.
* Le [[Motocultor Festival]] (en août, auparavant dans le [[Morbihan]], depuis 2023 à Carhaix)<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Interviews {{!}} Motocultor 2023 : nos questions au Fondateur, Yann Le Baraillec ! |url=https://www.pozzo-live.com/interviews/motocultor-2023-nos-questions-au-fondateur-yann-le-baraillec/ |site=Pozzo Live |date=2023-05-25 |consulté le=2023-07-17}}.</ref>.


=== Enseignement ===
=== Enseignement ===
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L'[[Hôpital de Carhaix]] est l'établissement de santé majeur de la ville. Il fait partie d'une plus grande structure, le [[Centre hospitalier universitaire de Brest|CHRU de Brest]], qui comprend en tout sept établissements de soin de la région de Brest<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Hopital de Carhaix à Carhaix-Plouguer partenaire du CHRU de Brest|url=https://www.chu-brest.fr/fr/decouvrir-chru/nos-hopitaux-residences/hopital-carhaix|site=www.chu-brest.fr|consulté le=2018-10-25}}.</ref>. L'hôpital possède entre autres des urgences, des services chirurgicaux ou encore une maternité.
L'[[Hôpital de Carhaix]] est l'établissement de santé majeur de la ville. Il fait partie d'une plus grande structure, le [[Centre hospitalier universitaire de Brest|CHRU de Brest]], qui comprend en tout sept établissements de soin de la région de Brest<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Hopital de Carhaix à Carhaix-Plouguer partenaire du CHRU de Brest|url=https://www.chu-brest.fr/fr/decouvrir-chru/nos-hopitaux-residences/hopital-carhaix|site=chu-brest.fr|consulté le=2018-10-25}}.</ref>. L'hôpital possède entre autres des urgences, des services chirurgicaux ou encore une maternité.


En 2008, l'[[Agence régionale de l'hospitalisation|ARH]] rend un rapport où elle critique fortement la qualité des soins procurés par la maternité et décide de fermer ce service. Celui-ci est finalement conservé à la suite d'une forte mobilisation de la population et du personnel soignants <ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=La-Croix.com|titre=Comment la maternité de Carhaix a évité la fermeture|url=https://www.la-croix.com/Sciences/Sante/Comment-maternite-Carhaix-evite-fermeture-2016-08-18-1200783003|site=La Croix|date=2016-08-18|consulté le=2018-10-25}}.</ref>.
En 2008, l'[[Agence régionale de l'hospitalisation|ARH]] rend un rapport où elle critique fortement la qualité des soins procurés par la maternité et décide de fermer ce service. Celui-ci est finalement conservé à la suite d'une forte mobilisation de la population et du personnel soignants<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=La-Croix.com|titre=Comment la maternité de Carhaix a évité la fermeture|url=https://www.la-croix.com/Sciences/Sante/Comment-maternite-Carhaix-evite-fermeture-2016-08-18-1200783003|site=La Croix|date=2016-08-18|consulté le=2018-10-25}}.</ref>.


=== Sports ===
=== Sports ===
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* Gare ferroviaire de la CFTA, trafic voyageurs vers Guingamp (correspondance [[TGV]]) et destinations SNCF. Appelée Plouguer-Carhaix au temps du [[Réseau breton]].
* Gare ferroviaire de la CFTA, trafic voyageurs vers Guingamp (correspondance [[TGV]]) et destinations SNCF. Appelée Plouguer-Carhaix au temps du [[Réseau breton]].


L'implantation d'une usine de lait infantile par le groupe chinois ''[[Synutra]]'' a suscité dans un premier temps de grands espoirs, en partie déçus : la coopérative française ''[[Sodiaal]]'' a dû reprendre en 2019 une partie de l'usine et 180 salariés<ref>{{Lien web |langue= |auteur=Frédérique Le Gall |titre=Synutra. Sodiaal reprend une partie de l'usine et 180 salariés |url=https://www.letelegramme.fr/economie/synutra-sodiaal-reprend-une-partie-de-l-usine-de-carhaix-et-180-salaries-12-03-2019-12229768.php |date=13 mars 2019 |site= https://www.letelegramme.fr |consulté le=17 décembre 2021}}.</ref>.
L'implantation d'une usine de lait infantile par le groupe chinois ''[[Synutra]]'' a suscité dans un premier temps de grands espoirs, en partie déçus : la coopérative française ''[[Sodiaal]]'' a dû reprendre en 2019 une partie de l'usine et 180 salariés<ref>{{Lien web |auteur=Frédérique Le Gall |titre=Synutra. Sodiaal reprend une partie de l'usine et 180 salariés |url=https://www.letelegramme.fr/economie/synutra-sodiaal-reprend-une-partie-de-l-usine-de-carhaix-et-180-salaries-12-03-2019-12229768.php |date=13 mars 2019 |site= letelegramme.fr |consulté le=17 décembre 2021}}.</ref>.


== Culture locale et patrimoine ==
== Culture locale et patrimoine ==
=== Langue bretonne ===
=== Langue bretonne ===


Le {{date|15 janvier 1999}} fut créé au château de Kerampuil l'Office de la langue bretonne, organisme précurseur de l'[[Office public de la langue bretonne]].
Le {{date|15 janvier 1999}} fut créé au château de Kerampuil l'Office de la langue bretonne, organisme précurseur de l'[[Office public de la langue bretonne]].
[[Fichier:Bilingual cycle route sign Carhaix.jpg|vignette|gauche|Un exemple de bilinguisme français-breton.]]
[[Fichier:Bilingual cycle route sign Carhaix.jpg|vignette|gauche|Un exemple de bilinguisme français-breton.]]
[[Fichier:Gwenn-ha-du - Diwan 30 ans.jpg|vignette|Drapeaux bretons à Carhaix lors des {{nombre|30|ans}} des [[école Diwan|écoles Diwan]] en 2008.]]
[[Fichier:Gwenn-ha-du - Diwan 30 ans.jpg|vignette|Drapeaux bretons à Carhaix lors des {{nobr|30 ans}} des [[école Diwan|écoles Diwan]] en 2008.]]
==== Ya d'ar brezhoneg ====
==== Ya d'ar brezhoneg ====
L’adhésion à la charte [[Ya d'ar brezhoneg]] a été votée par le conseil municipal le 27 septembre [[2004]]. Le label de niveau 2 de la charte a été remis à la commune le 14 mars [[2005]] et le label de niveau 3 le 31 janvier [[2009]].
L’adhésion à la charte [[Ya d'ar brezhoneg]] a été votée par le conseil municipal le 27 septembre [[2004]]. Le label de niveau 2 de la charte a été remis à la commune le 14 mars [[2005]] et le label de niveau 3 le 31 janvier [[2009]].
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==== Enseignement ====
==== Enseignement ====


À la rentrée [[2017]], {{nombre|572|élèves}} étaient scolarisés à l’[[école Diwan]] et dans les filières bilingues<ref>http://www.opab-oplb.org/98-kelenn.htm</ref>.
À la rentrée [[2017]], {{nobr|572 élèves}} étaient scolarisés à l’[[école Diwan]] et dans les filières bilingues<ref>http://www.opab-oplb.org/98-kelenn.htm</ref>.


La filière bilingue de l'enseignement catholique est animée par une association locale Dihun Karaez en lien avec la fédération [[Dihun|Dihun Breizh]].
La filière bilingue de l'enseignement catholique est animée par une association locale Dihun Karaez en lien avec la fédération [[Dihun|Dihun Breizh]].
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;Monuments religieux
;Monuments religieux
* L'église paroissiale Saint-Pierre de Plouguer est à l'origine une église romane, mais elle a été maintes fois remaniée ({{sp-|XVI|-|XVIII|}})<ref name=":0">{{Lien web |langue= |titre=Eglise Paroissiale Saint Pierre, rue de l'église (Carhaix-Plouguer) |url=http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-pierre/e0485504-f635-4190-a1fb-3def426289ab |site=patrimoine.region-bretagne.fr |périodique= |date= |consulté le= }}.</ref>. Elle est classée Monument historique en 1914<ref>{{Lien web |langue= |titre=Eglise Saint-Pierre de Plouguer |url=https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089861 |site=Base Mérimée |périodique= |date= |consulté le= }}.</ref>. Construite au {{s-|XI}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marc Déceneux|titre=La Bretagne romane|éditeur=Editions Ouest France|année=1998|passage=p 56|isbn=}}.</ref> sur l'ancienne paroisse de Plouguer (rattachée en 1956 à la commune de Carhaix), l’église Saint-Pierre est progressivement supplantée par la collégiale Saint-Trémeur qui constitue le véritable centre d’urbanisation, mais elle conserve son statut et ses privilèges d’église principale<ref name=":1">{{Lien web |langue= |titre=Compte-rendu réunion Cantata - Office de Tourisme de Carhaix |url=www.carhaixpohertourisme.bzh/doc/public/000001/.../fiche_infos-plouguer-1_ccp.pdf |site=carhaixpohertourisme.bzh |périodique= |date= |consulté le= }}.</ref>. De l'édifice roman subsiste l'ouest de la nef : côté nord, quatre travées sont conservées. Côté sud, seules  deux travées et demi (en partie murées) subsistent<ref name=":2">{{Lien web |langue= |titre=Carhaix-Plouguer |url=http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/Carhaix.pdf |site=diocese-quimper.fr |périodique= |date= |consulté le= }}.</ref>. La nef s’ouvre sur le bas-côté par des arcades de plein cintre à simple rouleau retombant sur de larges piliers rectangulaires, surmontées de fenêtres hautes percées dans un haut mur nu<ref name=":1" />. L'édifice connait une importante campagne de construction au {{s-|XVI}} dans le style gothique flamboyant : la partie orientale de la nef et des bas-côtés est reconstruite<ref name=":1" />. Elle se caractérise par ses hautes arcades en tiers point portées par des piliers octogonaux<ref name=":2" />. La nef et les bas-côtés sont couverts d’une toiture unique à deux pans. La sacristie est bâtie (elle porte l’inscription “1514”)<ref name=":0" />, ainsi que le porche sud, qui possède une arcade en fer à cheval<ref>{{Lien web |langue= |titre=ville de Carhaix - patrimoine |url=http://www.ville-carhaix.bzh/accueil_carhaix/decouvrir_carhaix/patrimoine |site=ville-carhaix.bzh |périodique= |date= |consulté le= }}.</ref>. Un clocher-porche imitant celui de Saint-Trémeur, en plus modeste, est élevé à l'ouest dans le prolongement de la nef<ref name=":1" />. Le chœur à pans coupés est remanié en 1746<ref name=":0" />. L'église est gravement endommagée par un incendie en 1923<ref name=":0" /> qui détruit la charpente, le mobilier du chœur et les autels latéraux. Sa restauration est achevée en 1927<ref name=":2" />.
* L'église paroissiale Saint-Pierre de Plouguer est à l'origine une église romane, mais elle a été maintes fois remaniée ({{sp-|XVI|-|XVIII|}})<ref name=":0">{{Lien web |titre=Eglise Paroissiale Saint Pierre, rue de l'église (Carhaix-Plouguer) |url=http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-pierre/e0485504-f635-4190-a1fb-3def426289ab |site=patrimoine.region-bretagne.fr |date= }}.</ref>. Elle est classée Monument historique en 1914<ref>{{Lien web |titre=Eglise Saint-Pierre de Plouguer |url=https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089861 |site=Base Mérimée |date= }}.</ref>. Construite au {{s-|XI}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marc Déceneux|titre=La Bretagne romane|éditeur=Editions Ouest France|année=1998|passage=p 56|isbn=}}.</ref> sur l'ancienne paroisse de Plouguer (rattachée en 1956 à la commune de Carhaix), l’église Saint-Pierre est progressivement supplantée par la collégiale Saint-Trémeur qui constitue le véritable centre d’urbanisation, mais elle conserve son statut et ses privilèges d’église principale<ref name=":1">{{Lien web |titre=Compte-rendu réunion Cantata - Office de Tourisme de Carhaix |url=www.carhaixpohertourisme.bzh/doc/public/000001/.../fiche_infos-plouguer-1_ccp.pdf |site=carhaixpohertourisme.bzh |date= }}.</ref>. De l'édifice roman subsiste l'ouest de la nef : côté nord, quatre travées sont conservées. Côté sud, seules deux travées et demi (en partie murées) subsistent<ref name=":2">{{Lien web |titre=Carhaix-Plouguer |url=http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/Carhaix.pdf |site=diocese-quimper.fr |date= |brisé le = 2023-10-28}}.</ref>. La nef s’ouvre sur le bas-côté par des arcades de plein cintre à simple rouleau retombant sur de larges piliers rectangulaires, surmontées de fenêtres hautes percées dans un haut mur nu<ref name=":1" />. L'édifice connait une importante campagne de construction au {{s-|XVI}} dans le style gothique flamboyant : la partie orientale de la nef et des bas-côtés est reconstruite<ref name=":1" />. Elle se caractérise par ses hautes arcades en tiers point portées par des piliers octogonaux<ref name=":2" />. La nef et les bas-côtés sont couverts d’une toiture unique à deux pans. La sacristie est bâtie (elle porte l’inscription “1514”)<ref name=":0" />, ainsi que le porche sud, qui possède une arcade en fer à cheval<ref>{{Lien web |titre=ville de Carhaix - patrimoine |url=http://www.ville-carhaix.bzh/accueil_carhaix/decouvrir_carhaix/patrimoine |site=ville-carhaix.bzh |date= }}.</ref>. Un clocher-porche imitant celui de Saint-Trémeur, en plus modeste, est élevé à l'ouest dans le prolongement de la nef<ref name=":1" />. Le chœur à pans coupés est remanié en 1746<ref name=":0" />. L'église est gravement endommagée par un incendie en 1923<ref name=":0" /> qui détruit la charpente, le mobilier du chœur et les autels latéraux. Sa restauration est achevée en 1927<ref name=":2" />.
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Fichier:Carhaix-Plouguer (29) Église Saint-Pierre de Plouguer 02.JPG|Église Saint-Pierre de Plouguer.
Fichier:Carhaix-Plouguer (29) Église Saint-Pierre de Plouguer 02.JPG|Église Saint-Pierre de Plouguer.
Fichier:Carhaix-Plouguer (29) Église Saint-Pierre de Plouguer 04.JPG|Église Saint-Pierre de Plouguer.
Fichier:Carhaix-Plouguer (29) Église Saint-Pierre de Plouguer 04.JPG|Église Saint-Pierre de Plouguer.
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* L'église paroissiale Saint-Trémeur, consacrée à [[saint Trémeur]], de style [[Style néo-gothique|néogothique]] a été reconstruite entre 1881 et 1887 par l'architecte [[Ernest Le Guerranic]]<ref>http://patrimoine.region-bretagne.fr/main.xsp?execute=show_document&id=MERIMEEIA29003472</ref> à l'emplacement de l'ancienne [[collégiale]] Saint-Trémeur construite en [[1370]] et restée [[collégiale]] jusqu'en [[1790]]. Seul subsiste de l'ancien édifice le clocher-porche de style [[Architecture gothique|gothique flamboyant]] (1529-1535), construit par l'atelier de [[Saint-Herbot]]<ref>{{Lien web |langue= |titre=Église paroissiale Saint-Trémeur (Carhaix-Plouguer) |url=http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-tremeur/c6f198ed-c2e2-4b6e-aacb-0c7895ae9296 |site=patrimoine.bzh |périodique= |date= |consulté le= }}.</ref>. Il est classé au titre des Monuments Historiques en 1921<ref>{{Lien web |langue= |titre=Ancienne église de Saint-Tremeur |url=http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/dapamer_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_1=TOUT&VALUE_1=&FIELD_2=cmer1&VALUE_2=%27CARHAIX%20PLOUGUER%27&FIELD_3=cmer6&VALUE_3=&FIELD_4=cmer2&VALUE_4=&FIELD_5=cmer3&VALUE_5=&FIELD_6=cmer4&VALUE_6=&FIELD_7=Appellation&VALUE_7=&FIELD_8=Date%20protection&VALUE_8=&NUMBER=4&GRP=0&REQ=%28%28%27CARHAIX%20PLOUGUER%27%29%20%3aLOCA%2cPLOC%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=50&DOM=MH |site=Base Mérimée |périodique= |date= |consulté le= }}.</ref>.
* L'église paroissiale Saint-Trémeur, consacrée à [[saint Trémeur]], de style [[Style néo-gothique|néogothique]] a été reconstruite entre 1881 et 1887 par l'architecte [[Ernest Le Guerranic]]<ref>{{Lien web |titre=Église paroissiale Saint-Trémeur (Carhaix-Plouguer) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel |url=https://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-tremeur-carhaix-plouguer/c6f198ed-c2e2-4b6e-aacb-0c7895ae9296 |site=patrimoine.region-bretagne.fr |consulté le=2023-11-26}}</ref> à l'emplacement de l'ancienne [[collégiale]] Saint-Trémeur construite en [[1370]] et restée [[collégiale]] jusqu'en [[1790]]. Seul subsiste de l'ancien édifice le clocher-porche de style [[Architecture gothique|gothique flamboyant]] (1529-1535), construit par l'atelier de [[Saint-Herbot]]<ref>{{Lien web |titre=Église paroissiale Saint-Trémeur (Carhaix-Plouguer) |url=http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-tremeur/c6f198ed-c2e2-4b6e-aacb-0c7895ae9296 |site=patrimoine.bzh |date= }}.</ref>. Il est classé au titre des Monuments Historiques en 1921<ref>{{Lien web |titre=Ancienne église de Saint-Tremeur |url=http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/dapamer_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_1=TOUT&VALUE_1=&FIELD_2=cmer1&VALUE_2=%27CARHAIX%20PLOUGUER%27&FIELD_3=cmer6&VALUE_3=&FIELD_4=cmer2&VALUE_4=&FIELD_5=cmer3&VALUE_5=&FIELD_6=cmer4&VALUE_6=&FIELD_7=Appellation&VALUE_7=&FIELD_8=Date%20protection&VALUE_8=&NUMBER=4&GRP=0&REQ=%28%28%27CARHAIX%20PLOUGUER%27%29%20%3aLOCA%2cPLOC%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=50&DOM=MH |site=Base Mérimée |date= }}.</ref>.
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Fichier:Église Saint-Trémeur de Carhaix (XXe siècle).jpg|L'église Saint-Trémeur au début du {{s|XX}}.
Fichier:Église Saint-Trémeur de Carhaix (XXe siècle).jpg|L'église Saint-Trémeur au début du {{s|XX}}.
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Fichier:Carhaix 39 Eglise Saint-Trémeur Deux des stations du chemin de croix.jpg|Carhaix : église Saint-Trémeur, deux des stations du [[chemin de croix]].
Fichier:Carhaix 39 Eglise Saint-Trémeur Deux des stations du chemin de croix.jpg|Carhaix : église Saint-Trémeur, deux des stations du [[chemin de croix]].
Fichier:Carhaix 43 Eglise Saint-Trémeur Autel de Notre-Dame du Frout.jpg|Carhaix : église Saint-Trémeur, autel de Notre-Dame-du-Frout.
Fichier:Carhaix 43 Eglise Saint-Trémeur Autel de Notre-Dame du Frout.jpg|Carhaix : église Saint-Trémeur, autel de Notre-Dame-du-Frout.
Fichier:Carhaix 36 Eglise Saint-Trémeur Atel latéral droite (de Saint-Trémeur).jpg|Carhaix : église Saint-Trémeur, autel de [[saint Trémeur]] (autel latéral droit).
Fichier:Carhaix 36 Eglise Saint-Trémeur Atel latéral droite (de Saint-Trémeur).jpg|Carhaix : église Saint-Trémeur, autel de [[saint Trémeur]] (autel latéral droit).
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* Le couvent des Augustins dont il ne subsiste que quelques arcades et un portail. Son cloître a été vendu au [[The Cloisters|Cloisters Museum]] de [[New York]] en [[1930]]<ref>{{Lien web |titre= Patrimoine|url= http://www.ville-carhaix.bzh/accueil_carhaix/decouvrir_carhaix/patrimoine|date= |site= Ville de Carhaix|consulté le=18 janvier 2016}}.</ref>. Ses vestiges sont inscrits au titre des Monuments historiques en 1988<ref>{{Lien web |titre=Vestiges du couvent des Augustins |url=http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/dapamer_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_1=TOUT&VALUE_1=&FIELD_2=cmer1&VALUE_2=%27CARHAIX%20PLOUGUER%27&FIELD_3=cmer6&VALUE_3=&FIELD_4=cmer2&VALUE_4=&FIELD_5=cmer3&VALUE_5=&FIELD_6=cmer4&VALUE_6=&FIELD_7=Appellation&VALUE_7=&FIELD_8=Date%20protection&VALUE_8=&NUMBER=6&GRP=0&REQ=%28%28%27CARHAIX%20PLOUGUER%27%29%20%3aLOCA%2cPLOC%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=50&DOM=MH |site=Base Mérimée |date= }}.</ref>.
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* Le couvent des Augustins dont il ne subsiste que quelques arcades et un portail. Son cloître a été vendu au [[The Cloisters|Cloisters Museum]] de [[New York]] en [[1930]]<ref>{{Lien web |langue= |titre= Patrimoine|url= http://www.ville-carhaix.bzh/accueil_carhaix/decouvrir_carhaix/patrimoine|date= |site= Ville de Carhaix|consulté le=18 janvier 2016}}.</ref>. Ses vestiges sont inscrits au titre des Monuments historiques en 1988<ref>{{Lien web |langue= |titre=Vestiges du couvent des Augustins |url=http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/dapamer_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_1=TOUT&VALUE_1=&FIELD_2=cmer1&VALUE_2=%27CARHAIX%20PLOUGUER%27&FIELD_3=cmer6&VALUE_3=&FIELD_4=cmer2&VALUE_4=&FIELD_5=cmer3&VALUE_5=&FIELD_6=cmer4&VALUE_6=&FIELD_7=Appellation&VALUE_7=&FIELD_8=Date%20protection&VALUE_8=&NUMBER=6&GRP=0&REQ=%28%28%27CARHAIX%20PLOUGUER%27%29%20%3aLOCA%2cPLOC%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=50&DOM=MH |site=Base Mérimée |périodique= |date= |consulté le= }}.</ref>.
* Le couvent des Carmes dont il ne subsiste que la façade de l'ancienne chapelle ; les services de l'urbanisme de la ville y sont installés.
* Le couvent des Carmes dont il ne subsiste que la façade de l'ancienne chapelle ; les services de l'urbanisme de la ville y sont installés.
* L'ancien couvent des Hospitalières et la chapelle Notre-Dame-de-Grâce. Fondé en 1663 par Anne du Chastel de Kerlech, sa construction fut achevée vers 1698.
* L'ancien couvent des Hospitalières et la chapelle Notre-Dame-de-Grâce. Fondé en 1663 par Anne du Chastel de Kerlech, sa construction fut achevée vers 1698.
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Fichier:Carhaix 28 Chapelle Sainte-Anne Vierge à l'Enfant.jpg|[[Vierge à l'Enfant]].
Fichier:Carhaix 28 Chapelle Sainte-Anne Vierge à l'Enfant.jpg|[[Vierge à l'Enfant]].
Fichier:Carhaix 27 Chapelle Sainte-Anne Statue de saint Antoine.jpg|Statue de [[Antoine de Padoue|saint Antoine]].
Fichier:Carhaix 27 Chapelle Sainte-Anne Statue de saint Antoine.jpg|Statue de [[Antoine de Padoue|saint Antoine]].
Fichier:Carhaix 29 Chapelle Sainte-Anne statue de sainte Catherine d'Alexandrie.jpg|Statue de sainte [[Catherine d'Alexandrie]].
Fichier:Carhaix 29 Chapelle Sainte-Anne statue de sainte Catherine d'Alexandrie.jpg|Statue de sainte [[Catherine d'Alexandrie]].
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;Monuments civils
;Monuments civils
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[[Fichier:Carhaix 24 Maison du XVIe détail de la façade.jpg|vignette|Carhaix : la maison du Sénéchal, détail de la façade.]]
[[Fichier:Carhaix 24 Maison du XVIe détail de la façade.jpg|vignette|Carhaix : la maison du Sénéchal, détail de la façade.]]
* La maison du Sénéchal (actuellement [[office de tourisme]]), datant du {{s|XVI}}, où siégea Guillaume Guinamant, [[sénéchal]] de Carhaix en 1562, député de Carhaix aux [[États généraux (France)|États généraux]] en 1576-1577 à [[Blois]] et un des rédacteurs de la nouvelle [[coutume de Bretagne]] de 1580 et auteur de l'[[usement]] du Poher ''Sommaire déclaration que fait le sénéchal de Karhaye de l'usance observée de tous temps au terrouer de Poher pour les détenteurs de tenues à titres convenant franc et congéable''. Elle est classée [[Monument historique (France)|Monument historique]] depuis 1922 (façade rue Auguste-Brizeux) et 1976 (façade rue Félix-Faure).
* La maison du Sénéchal (actuellement [[office de tourisme]]), datant du {{s|XVI}}, où siégea Guillaume Guinamant, [[sénéchal]] de Carhaix en 1562, député de Carhaix aux [[États généraux (France)|États généraux]] en 1576-1577 à [[Blois]] et un des rédacteurs de la nouvelle [[coutume de Bretagne]] de 1580 et auteur de l'[[usement]] du Poher ''Sommaire déclaration que fait le sénéchal de Karhaye de l'usance observée de tous temps au terrouer de Poher pour les détenteurs de tenues à titres convenant franc et congéable''. Elle est classée [[Monument historique (France)|Monument historique]] depuis 1922 (façade rue Auguste-Brizeux) et 1976 (façade rue Félix-Faure).
* Le pont de Petit Carhaix : ce pont sur l'[[Hyères]] date probablement du {{s|XVIII}} et est à la limite des communes de Carhaix et [[Plounévézel]]. Le seigneur de Tymeur en [[Poullaouen]] y percevait des droits.
* Le pont de Petit Carhaix : ce pont sur l'[[Hyères (Côtes-d'Armor)|Hyères]] date probablement du {{s|XVIII}} et est à la limite des communes de Carhaix et [[Plounévézel]]. Le seigneur de Tymeur en [[Poullaouen]] y percevait des droits.
* Le pont de Moulin-Meur : situé aussi sur l'Hyères (en aval du précédent), il date également probablement du {{s|XVIII}} et le seigneur de Tymeur y percevait aussi des droits. Ce pont est situé sur l'ancienne [[voie romaine]] reliant [[Vorgium]] à l'[[Aber-Wrac'h]].
* Le pont de Moulin-Meur : situé aussi sur l'Hyères (en aval du précédent), il date également probablement du {{s|XVIII}} et le seigneur de Tymeur y percevait aussi des droits. Ce pont est situé sur l'ancienne [[voie romaine]] reliant [[Vorgium]] à l'[[Aber-Wrac'h]].
* La place de la Mairie : elle correspond à l'ancienne place des halles. Les halles médiévales en bois qui s'y trouvaient ont été détruites à la fin du {{s-|XIX}}. La mairie actuelle date de la décennie [[1890]].
* La place de la Mairie : elle correspond à l'ancienne place des halles. Les halles médiévales en bois qui s'y trouvaient ont été détruites à la fin du {{s-|XIX}}. La mairie actuelle date de la décennie [[1890]].
* Le manoir de Kerniguez : la majeure partie du corps du bâtiment principal date du {{s-|XVIII}}, mais à l'ouest, un bâtiment du {{s-|XVI}} subsiste. Il fut mis à sac pendant les [[guerres de Religion (France)|guerres de la Ligue]] entre 1590 et 1598.
* Le manoir de Kerniguez : la majeure partie du corps du bâtiment principal date du {{s-|XVIII}}, mais à l'ouest, un bâtiment du {{s-|XVI}} subsiste. Il fut mis à sac pendant les [[guerres de Religion (France)|guerres de la Ligue]] entre 1590 et 1598.
[[Fichier:Château de Kerampuil Carhaix-Plouguer.JPG|vignette|[[Château de Kerampuil]].]]
[[Fichier:Château de Kerampuil Carhaix-Plouguer.JPG|vignette|[[Château de Kerampuil]].]]
* Le [[château de Kerampuil]] : l'actuel château, situé alors dans la [[trève]] de [[Saint-Quijeau]] a été construit en [[1760]] par Charles Robert, comte de Kerampuil, descendant de la famille [[Saint-Quijeau|de Saisy de Kerampuil]] et dont l'un des ancêtres Alain de Kerampuil fut écuyer de [[Bertrand du Guesclin]]. [[Bien national]] pendant la [[Révolution française]], il fut ensuite restitué à ses anciens propriétaires et la famille le vendit en 1939 pour qu'il serve d'hospice. Il est devenu propriété de la ville de Carhaix en 1999. Sa façade et ses toitures sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des [[Monument historique (France)|Monuments historiques]] depuis 1965. Gilles de Kerampuil (vers 1530-1578) fut curé de [[Cléden-Poher]] et un lettré de son temps.
* Le [[château de Kerampuil]] : l'actuel château, situé alors dans la [[trève]] de [[Saint-Quijeau]] a été construit en [[1760]] par Charles Robert, comte de Kerampuil, descendant de la famille [[Saint-Quijeau|de Saisy de Kerampuil]] et dont l'un des ancêtres Alain de Kerampuil fut écuyer de [[Bertrand du Guesclin]]. [[Bien national]] pendant la [[Révolution française]], il fut ensuite restitué à ses anciens propriétaires et la famille le vendit en 1939 pour qu'il serve d'hospice. Il est devenu propriété de la ville de Carhaix en 1999. Sa façade et ses toitures sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des [[Monument historique (France)|Monuments historiques]] depuis 1965. Gilles de Kerampuil (vers 1530-1578) fut curé de [[Cléden-Poher]] et un lettré de son temps.
* Le château Rouge (''Kastel Ruz'') a été construit au début du {{s|XX}} par l'architecte Le Guerranic pour Constant Lancien, notable carhaisien de l'époque.
* Le château Rouge (''Kastel Ruz'') a été construit au début du {{s|XX}} par l'architecte Le Guerranic pour Constant Lancien, notable carhaisien de l'époque.
* La place de la Tour-d'Auvergne correspond à l'ancienne place du Champ-de-Bataille aménagée en 1760. Une statue en bronze, hommage à [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret]] et sculptée par le baron [[Carlo Marochetti]], a été érigée place de la Tour-d'Auvergne le {{Date|27|juin|1841}}.
* La place de la Tour-d'Auvergne correspond à l'ancienne place du Champ-de-Bataille aménagée en 1760. Une statue en bronze, hommage à [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret]] et sculptée par le baron [[Carlo Marochetti]], a été érigée place de la Tour-d'Auvergne le {{Date|27|juin|1841}}.
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Leurenn Glenmor espace culturel Carhaix Plouguer.JPG|Espace Glenmor.
Leurenn Glenmor espace culturel Carhaix Plouguer.JPG|Espace Glenmor.
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* Le projet ''"StoneBreizh"'' vise à édifier un [[cromlech]] s'inspirant de celui de [[Stonehenge]] au cœur du Poher<ref>https://www.stonebreizh.bzh/.</ref> : le premier menhir a été mis en place en juillet 2022.


=== Personnalités liées à la commune ===
=== Personnalités liées à la commune ===
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* [[Sébastien Le Balp]] (1639-1675), meneur de la [[révolte du papier timbré]], dite « révolte des Bonnets rouges », notaire royal à Carhaix<ref name="yann-brekilien">Yann Brekilien ''Histoire de la Bretagne'', pages 237 à 239</ref>.
* [[Sébastien Le Balp]] (1639-1675), meneur de la [[révolte du papier timbré]], dite « révolte des Bonnets rouges », notaire royal à Carhaix<ref name="yann-brekilien">Yann Brekilien ''Histoire de la Bretagne'', pages 237 à 239</ref>.
* [[Vincent Samuel Billette de Villeroche]] ([[1729]]-[[1811]]) fut député aux [[États généraux (France)|États généraux]], puis à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] de [[1789]] à [[1791]], pour la [[sénéchaussée]] de Carhaix, [[Châteaulin]] et [[Quimperlé]].
* [[Vincent Samuel Billette de Villeroche]] ([[1729]]-[[1811]]) fut député aux [[États généraux (France)|États généraux]], puis à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] de [[1789]] à [[1791]], pour la [[sénéchaussée]] de Carhaix, [[Châteaulin]] et [[Quimperlé]].
* [[Eugène Lejanne]] (1848-1932), pharmacien de la Marine et explorateur, mort à Carhaix.
* [[Léon Le Berre]] (1874-1946), journaliste.
* [[Léon Le Berre]] (1874-1946), journaliste.
* [[François Jaffrennou|François Jaffrennou (Taldir)]] (1879-1956), journaliste, imprimeur, négociant, [[Gorsedd de Bretagne|grand druide de Bretagne]] de 1933 à 1955.
* [[François Jaffrennou|François Jaffrennou (Taldir)]] (1879-1956), journaliste, imprimeur, négociant, [[Gorsedd de Bretagne|grand druide de Bretagne]] de 1933 à 1955.
* [[Robert Bellamy]] (1922-1943) a appartenu au « [[Commandos Kieffer (France libre)|Commandos Kieffer]] ». Il meurt en mission le 27 décembre 1943.
* [[Robert Bellamy]] (1922-1943) a appartenu au « [[Commandos Kieffer (France libre)|Commandos Kieffer]] ». Il meurt en mission le 27 décembre 1943.
* Yvon Charles, journaliste et pasteur protestant, fondateur de la revue ''Regard d'Espérance'', du Centre Missionnaire protestant de coat-y-louarn, du groupe scout « ar menez ».
* Yvon Charles, journaliste et pasteur protestant, fondateur de la revue ''Regard d'Espérance'', du Centre Missionnaire protestant de coat-y-louarn, du groupe scout « ar menez ».
* Mikaël Kerne, né Michel Floc’h, à Scaër, le 6 août 1942, chanteur, auteur-compositeur.
* Mikaël Kerne, né Michel Floc’h, à Scaër, le 6 août 1942, chanteur, auteur-compositeur.
* Jacqueline Le Page, écrivain.
* Jacqueline Le Page, écrivain.
* [[Nono (illustrateur)|Nono]], né en [[1949]] à [[Inzinzac-Lochrist]], dessinateur.
* [[Nono (illustrateur)|Nono]], né en [[1949]] à [[Inzinzac-Lochrist]], dessinateur.
* Ronan Gorgiard, journaliste.
* Ronan Gorgiard, journaliste.
* [[Marie-Josée Christien]], née en [[1957]] à [[Guiscriff]], poète et critique littéraire, fondatrice de la revue Spered Gouez / L'Esprit sauvage.
* [[Marie-Josée Christien]], née en [[1957]] à [[Guiscriff]], poète et critique littéraire, fondatrice de la revue ''Spered Gouez / L'Esprit sauvage'' en 1991, membre du jury du Prix du Roman de la Ville de Carhaix depuis 1999.


=== Conte ===
=== Conte ===
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{{Blason-ville-fr
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| légende1=Blason de Carhaix-Plouguer
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| texte='''Le blason de Carhaix-Plouguer'''. <br> ''D'or au bœuf de sable colleté, clariné et accorné d'argent.''<br> Présent sur l'[[armorial]] d'Hozier de [[1696]].
| legende=Blason de Carhaix-Plouguer
| texte='''Le blason de Carhaix-Plouguer'''. <br /> ''D'or au bœuf de sable colleté, clariné et accorné d'argent.''<br /> Présent sur l'[[armorial]] d'Hozier de [[1696]].
}}
}}
{{Blason-ville-fr
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| img1=Blason à dessiner.svg
| img1=Blason à dessiner.svg
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| legende=Blason de Carhaix ancien
| texte='''Le blason de Carhaix-Plouguer'''. <br /> ''Un arbre chargé de deux oiseaux et accompagné de deux fleurs de lys.''<br /> Présent sur l'[[armorial]] de Potier de Courcy, (Sceau 1306).
}}
}}


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* Collectif (Erwan Chartier, dir.), ''Carhaix : deux mille ans d'histoire au cœur de la Bretagne'', Éditions ArMen, 2005, 203 p.
* Collectif (Erwan Chartier, dir.), ''Carhaix : deux mille ans d'histoire au cœur de la Bretagne'', Éditions ArMen, 2005, 203 p.
* ''Carhaix et le Poher, itinéraires intérieurs'', direction [[Marie-Josée Christien]] (hors-série Spered Gouez, 2004)
* ''Carhaix et le Poher, itinéraires intérieurs'', direction [[Marie-Josée Christien]] (hors-série Spered Gouez, 2004)
* Ronan Gorgiard, ''Les Vieilles Charrues : le Wood-soc breton : {{nombre|10|ans}} de labour'', Éditions An Here, 2002
* Ronan Gorgiard, ''Les Vieilles Charrues : le Wood-soc breton : {{nobr|10 ans}} de labour'', Éditions An Here, 2002
* Mesgouez D., ''Histoire des rues de Carhaix'', Coop Breizh, Spezet, 1991
* Mesgouez D., ''Histoire des rues de Carhaix'', Coop Breizh, Spezet, 1991
* François Moal, ''Carhaix et le Poher : aux carrefours de l'histoire'', Coop Breizh, Spezet, 1986
* François Moal, ''Carhaix et le Poher : aux carrefours de l'histoire'', Coop Breizh, Spezet, 1986
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* {{fr}} {{br}} [http://www.ville-carhaix.bzh/ Site de la mairie]
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=== Références ===
=== Références ===
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[[Catégorie:Ville-étape du Tour de France dans le Finistère]]
[[Catégorie:Ville-étape du Tour de France dans le Finistère]]
[[Catégorie:Unité urbaine de Carhaix-Plouguer]]
[[Catégorie:Unité urbaine de Carhaix-Plouguer]]
[[Catégorie:Aire d'attraction de Carhaix-Plouguer]]

Dernière version du 13 mai 2024 à 09:45

Carhaix-Plouguer
Carhaix-Plouguer
La maison du Sénéchal.
Blason de Carhaix-Plouguer
Héraldique
Carhaix-Plouguer
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Châteaulin
Intercommunalité Communauté de communes Poher communauté
(siège)
Maire
Mandat
Christian Troadec (BWR)
2020-2026
Code postal 29270
Code commune 29024
Démographie
Gentilé Carhaisien
Population
municipale
7 240 hab. (2021 en diminution de 0,89 % par rapport à 2015)
Densité 281 hab./km2
Population
agglomération
14 136 hab.
Géographie
Coordonnées 48° 16′ 42″ nord, 3° 34′ 02″ ouest
Altitude Min. 69 m
Max. 169 m
Superficie 25,81 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Carhaix-Plouguer
(ville-centre)
Aire d'attraction Carhaix-Plouguer
(commune-centre)
Élections
Départementales Canton de Carhaix-Plouguer
(bureau centralisateur)
Législatives Sixième circonscription
Localisation
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Voir sur la carte topographique de France
Carhaix-Plouguer
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Carhaix-Plouguer
Géolocalisation sur la carte : Finistère
Voir sur la carte topographique du Finistère
Carhaix-Plouguer
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
Voir sur la carte administrative de Bretagne (région administrative)
Carhaix-Plouguer
Liens
Site web www.ville-carhaix.bzh

Carhaix-Plouguer (/kaʁɛ pluɡɛʁ/[Note 1]), communément appelée Carhaix, est une commune française du département du Finistère, en région Bretagne. Elle est le chef-lieu du Poher et fait partie de l'Argoat.

Connue pour être l'une des cités les plus florissantes d'Armorique gallo-romaine sous l'Antiquité, portant alors le nom de Vorgium (nom latin de la capitale du peuple gaulois puis gallo-romains des Osismes). Elle est aujourd'hui connue pour accueillir, depuis 1992 , le festival des Vieilles Charrues, l'un des principaux festivals de musique d'Europe.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation et relief[modifier | modifier le code]

Carhaix se situe dans le Poher, important territoire de la Cornouaille, enserré entre les monts d'Arrée au nord et les montagnes Noires au sud. L'agglomération s'est développée principalement sur un plateau situé vers 140 mètres d'altitude, en pente douce vers l'ouest, les altitudes les plus élevées étant à l'est au-delà de l'agglomération vers 155-169 mètres d'altitude.

Hydrologie[modifier | modifier le code]

Le plateau est limité au nord par la vallée encaissée de l'Hyères (dénivelé de 60 mètres qui imposa la construction d'un aqueduc à l'époque romaine pour pouvoir la franchir), qui coule vers 80 mètres d'altitude, et au sud par le ruisseau de la Madeleine dont le tracé a été repris par le canal de Nantes à Brest. L'Hyères provoque parfois de graves inondations : en mars 1903, la chapelle Sainte-Catherine située en Plounévézel mais à la limite de Carhaix, eut de l'eau jusqu'à la toiture[1] et en 1910 jusqu'aux vitraux[2].

Géologiquement, Carhaix se trouve au centre du bassin de Châteaulin, constitué principalement de schistes souvent ardoisiers et de grès et qui forme une dépression topographique entre monts d'Arrée et montagnes Noires.

Devenues communes à la Révolution française, Carhaix et Plouguer ont fusionné en 1956 et ont pris le nom de Carhaix-Plouguer. Dès 1862, le conseil municipal de Carhaix avait émis un vœu en ce sens[3].

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[5].

Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[4]

  • Moyenne annuelle de température : 11,1 °C
  • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,1 j
  • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 1,4 j
  • Amplitude thermique annuelle[Note 3] : 11,4 °C
  • Cumuls annuels de précipitation[Note 4] : 1 065 mm
  • Nombre de jours de précipitation en janvier : 16 j
  • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,1 j

Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1983 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[10]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

Statistiques 1981-2010 et records CARHAIX (29) - alt : 150 m 48° 16′ 36″ N, 3° 31′ 30″ O
Statistiques établies sur la période 1983-2010 - Records établis sur la période du 01-11-1983 au 31-12-2020
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,9 2,6 3,8 4,6 7,5 9,8 11,7 11,7 9,6 8 5 3,3 6,7
Température moyenne (°C) 5,7 6 7,8 9,4 12,6 15,2 17,1 17,1 14,9 12,1 8,4 6,2 11,1
Température maximale moyenne (°C) 8,5 9,4 11,9 14,2 17,7 20,7 22,5 22,6 20,2 16,1 11,8 9,1 15,4
Record de froid (°C)
date du record
−13
14.01.1985
−10
09.02.1991
−6,5
01.03.05
−4,5
02.04.1996
−2
13.05.10
0,8
22.06.1996
4
31.07.15
2,5
31.08.1986
1
30.09.18
−4,5
30.10.1997
−8
29.11.10
−10
31.12.1996
−13
1985
Record de chaleur (°C)
date du record
14,5
24.01.16
23
27.02.19
23,5
20.03.05
29
20.04.18
30,5
26.05.17
34
27.06.19
35,5
19.07.16
39
09.08.03
31,5
04.09.13
28,5
02.10.11
21
01.11.15
17
19.12.15
39
2003
Précipitations (mm) 128,5 100,6 89 78,9 81,9 55,5 55,9 53,5 80,2 112,6 115,2 130,6 1 082,4
Source : « Fiche 29024003 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base


Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Si Carhaix a en partie perdu le rôle de nœud en matière de transports qui fut le sien par le passé, la ville est toutefois au carrefour de deux axes routiers importants : la N 164, axe (Rennes) - Montauban-de-Bretagne - Loudéac - Rostrenen - Carhaix - Châteaulin, progressivement transformé en voie express et l'axe Lorient-Roscoff via Carhaix et Morlaix, à deux voies mais avec un profil modernisé. La ville a aussi conservé une liaison ferroviaire avec Guingamp qui lui permet des correspondances principalement avec Rennes et Paris.

En matière de transports urbains, depuis décembre 2007, une ligne de bus à la demande gratuite appelée Hep le Bus a ouvert ; cette ligne couvre désormais Carhaix et localités proches telles que Plounévézel, Saint-Hernin[11].

Distance de plusieurs villes françaises (à vol d'oiseau)[modifier | modifier le code]

Carhaix-Plouguer occupe une position de carrefour au centre de la partie occidentale de la péninsule bretonne. Elle se trouve approximativement à égale distance de plusieurs grandes aires urbaines : Brest, Quimper, Saint-Brieuc, Lorient[12].

Ville Morlaix Guingamp Pontivy Quimper Lorient St-Brieuc Brest Vannes Rennes Nantes Le Mans Paris
Distance

Orientation

39 km

(N)

45 km

(N-E)

50 km

(E)

51 km

(S-O)

61 km

(S)

65 km

(N-E)

69 km

(N-O)

92 km

(S-E)

141 km

(E)

191 km

(S-E)

282 km

(E)

440 km

(E)

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Carhaix-Plouguer est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[13],[14],[15]. Elle appartient à l'unité urbaine de Carhaix-Plouguer, une agglomération inter-départementale regroupant 3 communes[16] et 8 949 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[17],[18].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carhaix-Plouguer, dont elle est la commune-centre[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[19],[20].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (79,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (37,2 %), terres arables (30,3 %), zones urbanisées (21 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,8 %), prairies (3,2 %), forêts (2,6 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1 %)[21]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom en breton de la commune est Karaez-Plougêr[22].

Dans une charte signée du comte de Cornouaille, Hoël, pour faire « don d'une villa située près de Caer Ahes, dans laquelle se trouve l'église de sanctus Kigavus (saint Quijeau) »[23], on trouve la forme la plus ancienne du nom de Carhaix, proche et contemporaine de celles mentionnées dans les romans médiévaux. La charte est nécessairement antérieure à la mort d'Hoël (1084). Saint-Quijeau est une ancienne trève rattachée à celle de Plouguer au XIIIe siècle.
Le nom breton est Karaez (orthographié Carahes au XIe siècle dans une charte du comte Hoël, basé sur le préfixe « Kaer » qui signifie « lieu fortifié »). Carhaix est certainement la ville qui se cache derrière le Carahes des textes médiévaux[24].
À l'époque de La Tour d'Auvergne et au XIXe siècle, on croyait reconnaître dans Kaer Ahès, le nom, Ahès, de la légendaire fille de Gradlon qui aurait entraîné Ys dans sa perte.

Les grands chemins menant à Carhaix ont donc été souvent appelés « chemins d'Ohès » ou « chemins d'Ahès » (Bernard Tanguy). Ohès comme Ahès sont proches du nom Hoël. L'identification du lieu Corophesium, mentionné uniquement dans les Annales de Lausanne, fait débat (Carhaix ou Coray ?) pour un des lieux de la guerre menée par Louis le Pieux contre le roi breton Morman. Il se peut que Corophesium ne représente ni l'un, ni l'autre, mais corresponde, comme l'indique Léon Fleuriot dans son livre Les Origines de la Bretagne (1987), à une erreur du scribe.

Bernard Tanguy rapproche Karaes de Carofes, attesté en bas-latin pour le nom de la cité des Diablintes et pour Charroux (Vienne). Ce serait alors un ancien *Carofum/*Carofensis (évolution de quadruvium en carruvium), inscrivant Carhaix dans sa fonction de carrefour routier. Pour lui, le Corophesium où se rend Louis le Pieux en 818 est une cacographie de Carophesium[25]. D'ailleurs, l'association de Charlemagne avec Carhaix dans le Roman d'Aiquin ne pourrait-elle avoir comme source l'expédition de son fils, Louis le Pieux, à propos de laquelle est nommée Corophesium?

La permanence de la fonction de carrefour de Carhaix, jointe à son déclin au Bas-Empire, peut expliquer que, si la ville a été la capitale des Osismes, ceux-ci ne lui ont pas laissé leur nom comme cela a été le cas le plus souvent en Gaule.

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire[modifier | modifier le code]

La région de Carhaix a été occupée à partir de la fin de la Préhistoire dès le Ve millénaire. La fouille du site de Kergovo a révélé trois habitats, deux du début du Néolithique et un, en forme d'amande, qui date de la transition entre le Néolithique et l'âge du bronze[26]. En 1999, la fouille préventive à la construction de la déviation sud de Carhaix (route nationale 164) a mis au jour deux enclos protohistoriques sur le site de la ferme de Kergoutois, à 2 km au sud de la ville de Carhaix.

La butte de Goasseac'h, au sud de la ville, est un grand cairn qui a conservé une hauteur de 1,50 mètre (mais qui était beaucoup plus haut à l'origine, car il a été utilisé comme carrière par la suite et une partie de sa structure s'est effondrée), datant du Néolithique moyen (daté d'environ 4 300 ans avant notre ère), similaire à celui de Barnenez. Une campagne de fouilles pendant l'été 2019[27], dirigée par l'archéologue Florian Cousseau, a permis de mettre au jour trois dolmens à chambre funéraire circulaire et de découvrir un vase campaniforme. Un four médiéval et des traces d'habitations ont également été détectées à proximité[28].

Vorgium, petite capitale gallo-romaine[modifier | modifier le code]

Fouilles archéologiques de la place du Champ-de-Foire.

L'agglomération gallo-romaine est donc une création ex nihilo résultant d'un choix délibéré de l'administration romaine, sans doute en raison de la situation centrale du lieu dans la cité des Osismes[29] et de l'existence d'un plateau favorable à l'urbanisation[30], même si la date de création de la ville reste inconnue.

Des fouilles archéologiques[31] commencées au XVIIIe siècle et maintenant méthodiques depuis 1995 font apparaître de plus en plus de restes de bâtiments. De nombreux vestiges gallo-romains y ont été trouvés et ils ont intéressé en son temps Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret.

L'importance de l'agglomération a longtemps été mesurée par le réseau en étoile de voies antiques et le fait qu'un aqueduc, forcément coûteux et dont il reste plusieurs éléments a été construit pour capter l'eau d'une source située à 13 kilomètres sur le territoire de la commune actuelle de Glomel. Le conduit, large de 0,80 m et haut de 1,20 m, est bordé de moellons de granit recouvert d'un enduit de tuileau ; un tunnel de 900 mètres de long près du village de Kervoaguel (en Le Moustoir) fut creusé, constituant une prouesse technique.

Les fouilles sur le site de l'hôpital ont révélé que les modèles architecturaux romains ont été importés et adaptés pour une petite ville disposant des bâtiments officiels (forum, thermes, temples) et des équipements habituels dans la romanité de l'époque, dont un quartier regroupant des artisans.
Le forum n'a pas pour l'instant été découvert, mais Louis Pape pense qu'il se trouvait au croisement des actuelles rues Brizeux et G.-Lambert, qu'il présente comme étant respectivement le cardo et le decumanus, mais ce n'est qu'une hypothèse pour l'instant.

Un fanum a été découvert à Kerdaniel et un escalier monumental mis au jour en 2004 au champ de foire appartenait peut-être à des thermes romains. Mais la trace la plus importante du passé gallo-romain de Carhaix trouvée jusqu'à présent reste les aqueducs : un premier aqueduc fut construit pendant la seconde moitié du Ier siècle de notre ère, acheminant les eaux d'un ruisseau distant de 11 km ; il contournait les inégalités du relief afin de suivre une pente régulière, mais il fallut toutefois construire à l'entrée de Vorgium un pont-aqueduc long d'un kilomètre et haut de 14 mètres pour que l'eau parvienne à un château d'eau situé en haut de l'agglomération. Ce premier aqueduc fut construit en partie en conduits de bois reliés par des plaques de fer et pour partie maçonné[32]. Le second aqueduc[33] qui date de la fin du IIe siècle, partant des actuelles communes de Paule et Glomel, parcourt un tracé sinueux de 27 km[34], avec une pente moyenne de 0,27 m par km, pour acheminer l'eau au prix de quelques prouesses techniques comme la construction d'un tunnel long de 0,9 km (près du lieu-dit Kervoagel au Moustoir) et d'un aqueduc de même longueur et haut de 13 mètres près du lieu-dit Kerampest.

Aqueduc romain.

Cet aqueduc, long de 27 km a fait l'objet d'une étude globale menée par A. Provost et L. Aubry, qui a restitué l'ensemble de son tracé. « La conduite était constituée d'un canal maçonné enduit de mortier de tuileau de teinte rose. L'aqueduc était le plus souvent couvert de dalles de schiste [ardoisier] recouvertes d'une mince couche de terre [argileuse]. Ainsi pouvait-on facilement accéder à la conduite pour les opérations d'entretien ». Un tunnel long de 900 mètres fut foré dans le schiste à 25 mètres de profondeur sous une colline à Kervoaguel en Le Moustoir pour permettre le passage de l'eau, des puits espacés de 20 à 44 mètres ayant servi à évacuer les déblais lors du creusement du tunnel[32].

Relevé, par Robert Mowat, du milliaire de Maël-Carhaix (1874).

Les historiens s'accordent sur le fait que Carhaix était, à l'époque gallo-romaine, (et peut-être avant) la ville de Vorgium, chef-lieu de la cité des Osismes, qui est mentionnée dans la Géographie de Ptolémée au IIe siècle (sous le nom de Vorganium, mais un doute existe, plus probablement s'agit-il de Kernilien en Plounéventer et non de Carhaix), puis dans la table de Peutinger[35]. L'assimilation de Vorgium à Carhaix a été proposée en 1874 par Robert Mowat au vu d'une borne milliaire trouvée à Maël-Carhaix[36]. Cette thèse a été confirmée par Louis Pape[37] et est maintenant généralement admise par Jean-Yves Éveillard qui note que la distance entre Darioritum (Vannes) et Carhaix est exactement celle de la table de Peutinger (44 lieues romaines) et que, dans la liste des villes des Notes tironiennes[38], Vorgium suit Othismus comme son remplaçant[39].

Deux étymologies sont proposées pour Vorgium. Soit un radical gaulois *verg qui désigne souvent un ouvrage fortifié, soit, pour ceux qui pointent qu'aucun lieu fortifié n'a été attesté à l'époque antique, un mot gaulois *worrike désignant le saule.

Deux trésors monétaires trouvés dans la ville, tous deux datés de la fin du IIIe siècle, illustrent un enfouissement monétaire lié à la peur d'envahisseurs et des traces d'incendies à cette époque ont été identifiées[30]. L'aqueduc est abandonné également au IVe siècle. La cité ne semble pas toutefois avoir été complètement abandonnée, une grande domus du IVe siècle a été trouvé à l'emplacement de l'actuel centre hospitalier, abandonnée toutefois dans le troisième quart du IVe siècle. La ville est au cours des IVe siècle et Ve siècle rebaptisée Othysmus ou Civitas Osismorum[40]. L'absence de fortifications du Bas-Empire laisse supposer la perte de la fonction de capitale des Osismes que Carhaix détenait jusque-là, peut-être au profit de Brest, pour répondre aux attaques des pirates scots, puis, de Saint-Pol-de-Léon et des ports d'estuaires bien abrités comme Morlaix et Quimper[41].

Une « réserve archéologique » a été décidée en l'an 2000 rue du Docteur-Menguy (anciens Ets Le Manac'h vins) pour protéger les ruines de Vorgium trouvées au sud-ouest du centre-ville et les terrains sont désormais propriété du conseil général du Finistère[42].

Carhaix, carrefour de voies romaines puis royales ; les « chemins d'Ahes »[modifier | modifier le code]

Vorguim : vase gallo-romain à décor de guerrier, du dieu Bacchus et de pampres en terre cuite sigillée (180 et 250 apr. J.-C.).
Le Petit Carhaix : l'Hyères et le vieux pont du XVIIIe siècle.

Dès l'époque romaine, Vorgium (Carhaix) a été un véritable carrefour, les Annales de Lausanne en 818 dénomment même Carhaix (où Louis le Pieux et son ost (= armée) aurait séjourné à cette date) Corophesium (= carrefour) en raison de sa position centrale dans l'ouest de la péninsule armoricaine : huit voies romaines sortaient de Carhaix allant, en tenant compte des embranchements, dans 12 directions différentes[43].

  • la voie sortant vers le nord, via Moulin-Meur pour le franchissement de l'Hyères, en direction de l'Aber-Wrac'h.
  • la voie sortant via le Petit-Carhaix pour le franchissement de l'Hyères en direction de l'est de Poullaouen et du Huelgoat où elle se subdivisait en deux embranchements, l'un vers Morlaix, l'autre vers Vorganium (Kerilien en Plounéventer).
  • la voie vers le nord-est en direction de Lannion et Tréguier, qui se confondait un temps avec celles en direction de Corseul et Condate (Rennes), via Sainte-Catherine même si le pont actuel est un pont médiéval (tracé de la D 787 vers l'est via Le Moustoir)
  • la voie vers le sud, passant par Pont-Bihan, en direction de Motreff et Quimperlé ;
  • Le Petit Carhaix : le pont du XVIIIe siècle sur l'Hyères (vu du côté aval).
    la voie vers le sud-ouest quittait la ville via Ty-Nevez en direction de Quimper ou Rosporden selon les embranchements ultérieurs ;
  • la voie vers l'ouest traversait l'Hyères au moulin du Roy (à Châteauneuf-du-Faou) et se ramifiait ensuite en deux directions, l'une vers Châteauneuf-du-Faou et Douarnenez, l'autre vers Landeleau, Châteaulin et Camaret[41].

Depuis le Moyen Âge, de nombreuses routes traditionnelles, qui reprenaient les tracés des anciennes voies romaines, ont été dénommées en langue bretonne Hent Ahes (« chemin d'Ahes ») ou encore « chemins ferrés » : l'expression vient probablement des résidus d'anciens ferriers gallo-romains réutilisés pour empierrer les routes, comme sur les chaussées Brunehaut du Nord-Est de la France. Bernard Tanguy pense que Ahes est une déformation de Carahes, ancien nom attribué à Carhaix. Ces chemins sont souvent devenus par la suite des routes royales, modernisées au XVIIIe siècle par le duc d'Aiguillon, gouverneur de Bretagne.

Au Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Haut Moyen Âge : la paroisse primitive de Plouguer[modifier | modifier le code]

Cette période de l'histoire de Carhaix est fort mal connue. La ville ne semble pas avoir été choisie lors de l'implantation du christianisme comme siège d'évêché et l'ancien territoire des Osismes se retrouve divisé entre Domnonée et Cornouaille. Probablement Conomor, prince semi-légendaire de Domnonée y avait-il une de ses résidences. Par crainte de la prophétie qui lui annonçait qu'il serait tué par son fils, il aurait tué successivement ses épouses enceintes dont sainte Tréphine, la mère de saint Trémeur[40].

Dans l'Armorique des débuts du christianisme en Bretagne (une bague retrouvée prouve l'existence d'une communauté chrétienne à Carhaix dès le IVe siècle), c'est la paroisse primitive de Plouguer (celle-ci n'est mentionnée pour la première fois qu'en 1383, donc assez tardivement) qui inclut Carhaix qui en serait resté longtemps une trève dite de Saint-Trémeur (différents aveux du XVIIIe siècle parlent de « Carhaix en la paroisse de Plouguer »[44]). Par contre le rôle des décimes de 1788 ne cite plus pour Plouguer que deux trèves : Treffrin et Saint-Quijeau.

L'origine du nom Plouguer provient des mots breton plou (= paroisse) et gallois caer (= château ou lieu fortifié), dérivé du latin castrum que l'on retrouve aussi dans des toponymes comme Plougastel, Locmariaquer ou Chester.

Karahes dans le roman courtois et de chevalerie assimilable à Carhaix ?[modifier | modifier le code]

Carhaix : le pont du Moulin-Meur (en ruine) sur l'Hyères.

Si la forêt de Paimpont, assimilée alors à Brocéliande, est vue parfois comme un lieu légendaire des romans courtois, le dossier de Carhaix pour être vu comme un lieu arthurien est bien plus épais avec comme vedettes Arthur, Tristan et, pour ajouter à la gloire, Charlemagne[24]. À la fin du XIe siècle, Eilhart d'Oberg écrit un roman, dont le héros est Tristan, en démarquant le Tristan de Béroul, mais une partie du récit n'est pas dans Béroul, dont il ne reste que des fragments.
Le chevalier quitte la cour d'Arthur, alors qu'il se trouve déjà en Bretagne et chevauche 7 jours et 7 nuits. Il parvient à la ville de Karahès dans laquelle est assiégé Havelin ou Hovelin, roi du pays par le comte de Nantes, Riol. Hovelin refuse d'abord l'aide, mais son fils Kehenis (Kaherdin dans d'autres récits) le fait changer d'avis, si bien que Tristan provoque Riol en combat singulier, le vainc, mais il faut une seconde bataille avec le renfort des neveux de Hovelin pour obtenir la victoire totale. Kehenis offre alors à Tristan la main de sa sœur Isalde (Iseult aux Blanches mains, homonyme de la reine Iseult la Blonde). Hovelin est une variante de Hoël, nom de plusieurs comtes de Cornouaille et de Bretagne.
Ce qui retient l'attention, c'est que Béroul (manuscrit 217 de la Bibliothèque nationale de France, vers 3076) fait jurer le roi Marc'h, oncle et rival de Tristan, « par saint Tresmor de Caharès ». Saint Trémeur est le saint principal de Carhaix et l'épicentre de son culte est dans l'église Saint-Trémeur. C'est un fort argument pour l'assimilation.

Est-ce un hasard si Conomor, comte de Poher et roi de Domnonée au VIe siècle, meurtrier de son fils Trémeur, a été rapproché d'un Marcus Quonomorus, prénom et gentilice, peut-être communs au roi Marc et à son neveu Tristan[Note 7]. Dans les hagiographies de certains saints bretons (Vie de saint Gildas, Vie de saint Méloire, par exemple), on trouve la forme Comorrus pour un souverain local de la Domnonée), régnant aussi en Cornouailles britannique.
Le Tristan en prose précise que « Tristan qui revenu est à Karahèse en Bretaingne avec le roi Hoel et fu frere Kehedin et Yseult femme Tristan, qui moult firent à Tristan grant fete et grant joye, et tous ceux du paîs aussi, quant il fu revenu à Karahes »[45].

Sans mentionner Karahes, Thomas d'Angleterre conte le mariage de Tristan et Iseut aux Blanches Mains et sa mort dans laquelle Iseult la Blonde vient le rejoindre.

Un autre suiveur de Thomas d'Angleterre, Gottfried von Straßburg, conte le siège de Karke dans le duché nommé Arundel, avec Tristan, Javelin, Kaedin et sa sœur Isot et l'un des ennemis s'appelle Rigolin (Riol?).
Certains textes du cycle de Tristan, comme la saga en norrois de 1226 intitulée Tristrams saga ok Isondar, s'inspirent du texte fondateur de la légende arthurienne, l'Historia regum Britanniae, alors que Le Livre des Premiers faits du Roi Arthur (daté de la première moitié du XIIIe siècle) mentionne la ville de Carohaise, Karouaise ou Carouhaise où Arthur rencontre la fille d'un comte de Canparcorentin, ce qui désigne, à coup sûr, Quimper, dont l'évêque légendaire est saint Corentin, à seulement 60 km de Carhaix et, qui plus est, capitale du comté de Cornouaille, dont fait partie Carhaix depuis le Xe siècle.

Le Roman d'Aiquin, daté de la fin du XIIe siècle, mentionne Carahes (et aussi Charhès, Carhès et Quarahes) où s'est réfugié, quelque temps, le roi sarrazin Aiquin qui voit arriver Charlemagne et une immense armée. Charles passe du Mont-Saint-Michel à Saint-Malo, puis prend le « grand chemin ferré que fist la famme Ohès le veil barbé ». Ce chemin ferré ressemble fort à la voie romaine de Corseul à Aquilonia (Quimper), donc menant à Carhaix, le grand nœud routier gallo-romain. Poursuivant Aiquin, Charlemagne le retrouve près de l'ermitage de saint Corentin (Plomodiern ou Quimper), ce qui confirme que la Cornouaille et ses deux grands centres sont bien le théâtre du récit. Les noms Ohès, Ahès, Hoël induisent des rapprochements intéressants. Les noms de certains ennemis Riol, Rion, Rigol, Riothem (Historia Regum Britanniae) sont aussi très proches. Des influences entre le roman de chevalerie et les écrits tristaniens sont indéniables, car dans le Tristan en prose, on trouve Alquin, Aquyn et même Aiquin, comme neveu de l'ennemi d'Hoël.

Après tamisage, Goulven Péron, dans l'article cité datant de 2010, avance prudemment l'hypothèse d'une bataille à une époque indéterminée entre un héros local contre un ennemi non identifié dans ou devant la ville fortifiée de Carahès/Carhaix et le vainqueur, qui ne s'appelait, sans doute, ni Tristan, ni Arthur, ni Charlemagne, aurait alors reçu la main de la fille d'un petit souverain qui s'appelait peut-être Hoël.

La capitale du Poher médiéval[modifier | modifier le code]

Le Poher est le Pou-Kaer, le pays de la Cité. Le nom Kaer est un terme commun aux langues celtiques britonniques, qui désigne un lieu fortifié.

En 878, la ville a peut-être été pillée par les Vikings, mais cela reste incertain. Dès le IXe siècle, le Cartulaire de Redon parle du Poucar ou Poucher et correspondrait à l'espace entre monts d'Arrée et montagnes Noires, embouchure de l'Aulne et le pagus de Quintin à l'est[46]. L'existence d'une « vicomté du Poher » est attestée dans un acte antérieur à 1108 qui mentionne, la fondation, « près du château de Carhaix », d'un prieuré Saint-Nicolas, remis par le vicomte du Poher à l'abbaye de Redon[47]. La chanson d'Aiquin, datée de la fin du XIIe siècle, évoque à deux reprises l'existence de fortifications et mentionne plusieurs fois Carhaix[41]. Des restes du château médiéval de Carhaix qui n'était connu que par les archives ont été retrouvés en 2010, et ceux de la muraille médiévale commencée au Xe siècle sont connus depuis La Tour d'Auvergne.

Le cartulaire de Quimperlé, daté 1081-1084, évoque Caer Ahes (Carhaix) et l'église de Sancti Kivagi (Saint-Quijeau). Le même texte évoque aussi la fondation du prieuré Saint-Nicolas. C'est en 1206 que Carhaix entre dans le domaine ducal du duc de Bretagne, date à laquelle est aussi évoqué pour la dernière fois l'existence d'un vicomte du Poher, en l'occurrence Rivallon III[48]. Carhaix devient le siège d'un bailliage, puis d'une sénéchaussée. L'existence d'un archidiaconé du Poher est mentionnée pour la première fois en 1289.

Au milieu du Moyen Âge, Carhaix n'était encore qu'une trève de Plouguer (Plou-Kaer = la paroisse de la Cité ou du château) ayant son église tréviale Saint-Trémeur. Plouguer, dont l'église est dédiée à saint Pierre, est le siège de la paroisse primitive qui tire son nom du site anciennement fortifié qu'elle englobe[49].
Les ducs de Bretagne considèrent comme stratégique une région où se trouvent les mines de plomb argentifère de Poullaouen, l'argent étant indispensable à la confection de leur monnaie. La forêt de Duault est une chasse ducale où ils aiment à chasser.

Les destructions liées à la guerre de Succession de Bretagne (1341-1364)[modifier | modifier le code]

Un texte de 1210[Note 8] évoque les bourgeois (= habitants d'une ville, à l'époque) de Carhaix, ce qui laisse entendre que la ville (un gros bourg en fait) avait alors une certaine importance. L'église est devenue collégiale (un texte de 1330 l'atteste la présence de chanoines) et un couvent des augustins s'installe en 1355 ou 1372, fondé par Éon II de Quelen (travaux achevés en 1416 par Claude de Lannion, seigneur de Quélen). Mais la ville va souffrir des tourmentes de la guerre de Succession de Bretagne.

En 1341, Yves de Treziguidy, évêque de Léon, qui tient le château de Carhaix pour Charles de Blois doit capituler face aux troupes de Jean de Montfort.

En 1342 la forteresse de Carhaix est assiégée par Charles de Blois. Le 5 juin 1432 Charles de Blois et Jeanne de Penthièvre occupent Carhaix avant le rejoindre dès le 13 juin le siège d'Hennebont. Louis Le Maître est ensuite cité comme capitaine de Carhaix en 1342 pour Charles de Blois.

Le 8 octobre 1443, Jeanne de Penthièvre fait don en viager de la châtellenie de Carhaix, comme dépendante du Comté de Penthièvre, à Charles de Blois son époux.

En 1345, les Anglais, commandés par le comte de Northampton et qui soutiennent Jean de Montfort pour ses prétentions à la couronne ducale, reprennent la ville et y prennent garnison. Les partisans reprennent rapidement la place forte pour la perdre de nouveau en 1347.

Les monfortistes en furent chassés par Bertrand du Guesclin en 1363 au bout d'un siège de six semaines. C'est par une poterne du jardin du couvent des Augustins que les troupes de Charles de Blois se faufilèrent dans l'enceinte[Note 9]. L'enceinte fut alors démolie et Carhaix devint une ville ouverte.

En 1365, le traité de Guérande, qui fait suite à la mort de Charles de Blois conserve à Jeanne de Penthièvre son domaine dont la châtellenie de Carhaix. Le traité d'Aucfer de 1395 confirme les possessions des Penthièvres.

Franck Hennequin, capitaine routier allemand originaire de Cologne, est nommé capitaine de Carhaix pour Jean de Montfort en mai 1369. Blessé gravement par Charles de Blois, il prétendait avoir été guéri miraculeusement à Guingamp. En reconnaissance de ce miracle il fait un pèlerinage nus-pieds jusqu'à l'église des frères mineurs de Guingamp et jure de provoquer en duel tous ceux qui nieraient la sainteté de Charles de Blois. Eon de Quelen prête serment au Duc Jean IV de Bretagne comme gouverneur de la ville et du château de Carhaix le 5 décembre 1370.

Les destructions subies par la ville furent importantes comme en témoignent deux actes pontificaux : en 1371, une « indulgence d'un an et quarante jours » pour ceux qui visiteront l'église Saint-Trémeur en y faisant des offrandes et en 1391 un autre texte pontifical incite aux donations « en faveur de l'église paroissiale de Saint-Trémeur de Keraes en partie ruinée par les guerres et dépouillée de ses ornements et vases sacrés »[41].

Carhaix toutefois se relève de ses ruines et est dotée au XVe siècle d'une capitainerie, jouant donc un rôle militaire et l'essor du couvent des Augustins à cette époque témoigne du dynamisme de l'agglomération.

Guillaume de Quélen, capitaine de Carhaix pour le duc, ratifie le traité de Guérande à Guingamp le 2 mai 1381. Son frère, Roland de Quélen, ratifie le même traité et est nommé connétable de Carhaix.

En 1420, les biens des Penthièvres sont confisqués par Jean V et sont rattachés directement au duc de Bretagne.

Nommé lieutenant général du roi en Bretagne, commandant l'armée royale en 1489, ayant des prétentions au duché, Jean de Rohan, prend d'assaut Guerlesquin et Carhaix en janvier 1489 après avoir conquis Guingamp le 22 janvier 1489 et avant de rejoindre Concarneau le 1er février 1489.

L'époque moderne[modifier | modifier le code]

Au XVIe siècle, la ville est surtout dominée par ses édifices religieux (collégiale Saint-Trémeur, couvent des Augustins) ; le château est alors en mauvais état et a perdu tout usage militaire, des habitations s'installant même à son emplacement. Des places existent : place des Halles, place du Martray, place aux Charbons), même si Carhaix n'est encore qu'une petite agglomération.

Au milieu du XVIe siècle, s'appuyant sur l'étude du rôle rentier de 1539-1542, Jean-Pierre Leguay comptabilise 106 maisons et estime la population de la ville à environ 500 habitants[50]. En 1565, la sénéchaussée de Carhaix s'étend sur une soixantaine de paroisses alentour, réparties en 5 barres de justice : Gourin, Landeleau, Huelgoat, Duault et Carhaix.

Ses neuf foires annuelles en font une cité marchande attractive. « Il n'est de bon bœuf que de Carhaix » dit-on[51].

La « surprise de Carhaix », la « boutade » de 1590 et les guerres de la Ligue[modifier | modifier le code]

En juillet 1588, la ville de Carhaix et ses habitants jurent fidélité au Roi Henri III et la sainte Ligue.

En janvier 1590, Toussaint de Beaumanoir, baron du Pont et de Rostrenen, réfugié à Brest, nommé commandant de l'infanterie de Bretagne par Henri IV recrute une armée en Basse-Bretagne pour soutenir Henri de Montpensier, prince des Dombes, nommé gouverneur de Bretagne par le Roi à la place du duc de Mercoeur. Le 9 février 1590, Le baron du Pont pénètre à Rennes à la tête de 300 arquebusiers à cheval et 100 cuirassiers. Mortellement blessé à la tête de l'armée royale bretonne en mars 1590, il est enterré le 1er septembre 1590 à la collégiale de Rostrenen en présence des royalistes bas-bretons.

Le 20 février 1590, René d'Arradon, gouverneur de Vannes et d'Auray pour le duc de Mercœur, entre dans Carhaix et procède à l'arrestation du sénéchal, Jan Guynement, sieur de Carnoët pour Toussaint de Beaumanoir, et du procureur du roi, Jan de Kerampuil, fidèle au roi Henri IV. Ils sont emprisonnés à Vannes jusqu'au paiement de leur rançon au cours de l'année 1590 (journal de Jérôme d'Arradon, gouverneur d'Hennebont). Carhaix devient alors favorable aux Ligueurs et la sénéchaussée royale se déplace à l'auditoire de Maël-Carhaix[52].

Le 4 septembre 1590, les « Royaux », partisans du roi Henri IV, commandés par Yves du Liscouët, La Tremblaye, Claude de Kerguezay, sieur de Kergoumard et Rochefort de la Bastinaye, s'emparent par surprise de Carhaix, la ville étant mal gardée en raison d'un mariage survenu la veille à l'occasion duquel tout le monde avait festoyé. Carhaix « n’était pas fort, n’étant clos que de barrières et chétives murailles, sans aucune garnison »[53]. Ce samedi matin de 1590, la ville est assoupie. On y a célébré le mariage de la fille Guillaume Ollimand, greffier de la ville avec un notable quimpérois, Antoine Silly. « Chacun y avait apporté ce qu’il avait de plus beaux ameublements, pour honorer les noces »[53]. Les réjouissances ont été conséquentes et « les habitants, après bonne chère des noces, dormaient profondément, ne se doutant rien de moins que de l’ennemi ». Une centaine d'habitants de la ville furent tués, d'autres trouvant leur salut dans la fuite en pleine nuit, et la ville fut pillée[54], églises incluses. Le bruit de cet événement se répandit dans toute la contrée, le tocsin sonna dans les églises. Les paysans accourus de Plouyé, Plounévez, Landeleau, Cléden, Huelgoat et paroisses voisines s'acheminèrent sans ordre ni discipline vers Carhaix, y compris le sieur du Cleuziou Roudoumeur, en criant « Marou! Marou Desh! » (« Mort! Mort à eux! »). Arrivés au Granec, Coatanezre, le sieur de Prat-Maria, seigneur du Granec, refuse de marcher à leur tête, mais leur propose comme chef un vieux soldat nommé Lanridon. « Il ne savait pas (…) qu'entreprendre de régler les esprits scabreux et mutins, c'est mener paistre une troupe de renards et se charger de les ramener tous les soirs à l'étable ». Parvenus au pont du Moulin du Duc, ils élèvent une barricade mais, indisciplinés, sont écrasés[55]. « Il y eut en cette déroute un grand massacre de rustiques » écrit le chanoine Moreau. Lanridon, trouvé parmi les morts, fut enterré le lendemain à Collorec par le chanoine Moreau qui habitait alors au château du Granec[54].

Le lendemain de cette bataille, des paysans accourus de paroisses plus éloignées comme Pleyben, Loqueffret, Brasparts, Spézet, accourent à leur tour, commandés par le sieur du Bizit et le prêtre Linlouët (de Pleyben tous les deux), attaquent les « royaux » sans attendre les renforts devant arriver de Châteauneuf, Gouézec et Briec ; ils réussissent un moment à entrer dans Carhaix, mais des renforts dirigés par le sieur du Liscouet, de Tréguier, permirent aux « royaux » de renverser la situation et les paysans furent presque tous exterminés, y compris leurs deux chefs. Cette « boutade » (= révolte, jacquerie) de paysans fut donc pour ces derniers un terrible échec. Le seigneur du Liscoët, furieux d'avoir été blessé (sa main droite avait été coupée d'un coup de hache) mit le feu à la ville de Carhaix et « l'incendie dévora ce que le feu avait épargné ». La destruction fut si complète que longtemps après l'on « était obligé d'aller à quatre lieues chercher du vin pour célébrer la messe»[56].

En 1591, Jan de Kerampuil, procureur du Roi à Carhaix, voulut sanctionner les paroisses de la juridiction de Carhaix qui étaient entrées en rébellion et avaient adhéré « aux ennemis de Sa Majesté & émancipées de son obéissance, du nombre desquelles il a présentement nommez estre ladite ville de Carhaix avec ses faubourgs, la paroisse de Plouguer, Moustoir, Trébrivan, Plévin, Motreff, Quelen(Locarn), Duault, & Landugen, Le Loc’h, Tréogant, Spézet, Mael-Pestivien, Botmel & Callac, Plusquellec, Calanhel, Plourach, Carnoët, Scrignac & Bolazec, Poulaouen, Plounévézel & Kergloff ». Pour assurer « le payement de la garnison de Quintin », 3 000 écus furent exigés dont « avons ordonné estre levé de la somme sur la ville de Kerahez [Carhaix] avec Tregleubihan & Kergroez, les fauxbourgs la somme de 500 escus »[57]. On ignore si cette somme fut effectivement payée[58]. Les habitants de Carhaix durent en 1591 faire une requête aux États provinciaux de Nantes[59] disant « ladicte ville auroict esté finalement pillée totalement ravaigée, et une grande partie icelle bruslée par les ennemis de ladite Union, et à présant est inhabitée et presque déserte» demandant « exemption de tailles, fouages et subsides ordinaires » pour « remectre ladicte ville en son premier estat ».

La Tremblaye envisage de venir en représailles attaquer le château du Granec, trêve de Collorec à l'époque[60] : « Nous y trouverons honneur et profit ; la garnison ne saurait nous résister ; nous emporterons un butin considérable » disait-il, mais du Liscoët l'en dissuada : « La garnison est trop nombreuse et dirigée par un habile capitaine (…) ». il fit aussi valoir que le château était très fort, entouré de larges et profonds fossés, flanqués de quatre tourelles munies de canons. Le château du Granec ne fut pas alors attaqué alors que « l'ennemi n'aurait eu qu'à se présenter pour s'en rendre maître. Il restait à peine six hommes de garnison »[61]. Dès le début de l'année 1592, le ligueur Anne Sanzay de la Magnanne s'installe avec ses troupes de ligueurs à Carhaix. Profitant de son absence pour un raid, en 1593, le célèbre bandit Guy Éder de La Fontenelle s'empare de la ville et installe son quartier général dans la collégiale Saint-Trémeur à partir de laquelle il organise ses différentes exactions au nom du duc de Mercœur. Les troupes espagnoles passent par Carhaix en 1594 et y établissent leur quartier général pour les opérations vers Morlaix et Brest jusqu'au 19 septembre 1594, date à laquelle ils rejoignent Crozon. En juillet 1594, un autre bandit, La Plante, apparenté au célèbre ligueur Guillaume Douars de La Plante, « satellite de Fontenelle » disait-on, retranché avec trente soldats dans un moulin fortifié près de Carhaix, et qui exerçait des brigandages quotidiens, fut attaqué et tué par Claude Kerguezay, sieur de Kergomar, gouverneur de Guingamp pour le Roi et commandant une troupe de 50 arquebusiers au grand soulagement des populations avoisinantes[55].

Vers 1594/1595, Moricette de Goulaine, douairière de Plœuc, obtient du duc de Mercœur et le maréchal d'Aumont, gouverneur de Bretagne, la neutralité pour Carhaix sous la protection de son fils puîné le baron de Kergorlay, âgé alors de 6 ou 7 ans.

Le 12 octobre 1595, l'armée d'Henri IV, commandée par François d'Espinay de Saint-Luc, lieutenant général de Bretagne entre dans Carhaix où la population la fête.

En 1615, la communauté de la ville adresse une supplique au roi de France : « la ville [...] est encore quasy détruite, la tour de l'église collégiale d'icelle a esté démantelée ; le surplus des bastiment de la dite ville grandement endommagés, et la maison presbytérale joignant icelle ruynée de fond en comble, sans qu'il y reste vestige quelconque du bastiment qu'autrefois y a esté. Les portes et les barrières de la ville entièrement abattues et ponts advenant et pavez fort endommagez, et l'hospital tout ruyné »[62].

En 1674, le célèbre prédicateur Julien Maunoir prêche une mission à Carhaix[63].

La famille de Saisy de Kerampuil[modifier | modifier le code]

La famille de Saisy de Kerampuil, qui habitait le château de Kerampuil situé dans la trève de Saint-Quijeau (qui dépendait alors de la paroisse de Plouguer), a marqué pendant plus de quatre siècles l'histoire de Carhaix.

Révolte des Bonnets rouges (1675)[modifier | modifier le code]

Carhaix a été au centre de l'insurrection paysanne dite révolte des Bonnets rouges entre le 6 juillet et le 12 octobre 1675[64].

Sébastien Le Balp, originaire de Kergloff, ancien notaire royal à Carhaix, mène des actions antifiscales et antiseigneuriales[65]. À la tête de paysans armés, il attaque et pille le 6 juillet 1675 la demeure de Claude Sauvan, fermier des devoirs à Carhaix et le 7 juillet celle de Henri Porcher, greffier et notaire à Spézet. C'est le début de la révolte antifiscale, dite aussi révolte du papier timbré qui se transforme rapidement en révolte antiseigneuriale. Quelques jours plus tard, plus de 6 000 paysans prennent d'assaut le château de Kergoat en Saint-Hernin et dans les semaines suivantes des centaines de manoirs sont attaqués dans la région. Un bourgeois de Carhaix écrit dans un témoignage que Sébastien Le Balp avait « acquis une telle réputation parmi les paysans révoltés […] qu'il s'était fait passer pour le chef, que lesdits révoltés suivaient entièrement ses ordres pour sonner les tocsins, pour s'attrouper et s'assembler où il voulait, que pendant la sédition, il a été le premier en tête, à tous les incendies, pillages et désordres »[66]

L'arrivée à Carhaix du duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne, à la tête de 6 000 hommes de troupe, établit son quartier général à Carhaix, et va changer les rapports de force. En dehors de Sébastien Le Balp, tué par Montgaillard le 2 septembre 1675 au château de Tymeur en Poullaouen qu'il avait investi, les autres chefs de la révolte sont pris et immédiatement jugés à Carhaix. La plupart sont pendus ou roués. De nombreux paysans finirent leurs jours aux galères[67].

Aux XVIIe et XVIIIe siècles[modifier | modifier le code]

L'ancien couvent des Hospitalières au début du XXe siècle.
Carhaix : l'ancien couvent des Hospitalières, ce qu'il en reste.

Dans le cadre de la Contre-Réforme, trois nouveaux couvents s'installent au XVIIe siècle dans la ville : celui des ursulines (enseignement) en 1644, celui des carmes déchaussés (charité publique) en 1687, grâce au soutien de Jeanne Guynement de Trévigny, et celui des hospitalières (hôpital) achevé en 1698. La ville est remodelée par des grands travaux au milieu du XVIIIe siècle : les rues et le pavage sont remodelés, l'hôpital installé place du Martray ; l'ingénieur Moreau remodèle l'espace urbain en 1759, aménageant la place du Champ-de-Bataille (actuelle place de la Tour-d'Auvergne) au niveau de l'ancien Martray et démolissant les portes de la ville pour faciliter la circulation. La population de la ville est estimée à environ 1 400 habitants en 1770.

Le 25 juin 1752, la célèbre bandit Marion du Faouët est à la foire Saint-Pierre de Carhaix avec sa fidèle servante Marguerite Cariou et quelques autres. Elle est arrêtée le 2 juillet à Poullaouen par les gendarmes et conduite à la prison de Carhaix avant d'être transférée à Quimper le 15 juillet, mais elle fut finalement cette fois-là libérée[68]. L'almanach royal de 1753 indique en 1753 comme foires « les plus considérables » à Carhaix la foire « vers la mi-carême qui dure 15 jours » et celle « du 1er novembre qui dure six jours »[69].

Jacques Cambry ne dresse pas de Carhaix en 1794 un tableau très reluisant : « Quelles rues ! Quelle mal-propreté ! La grande rue est entièrement pavée de quartz : cette pierre indestructible, dont les plus lourdes voitures ne peuvent briser les pointes anguleuses, dégarnies de sable, de la terre qui les environnoit, fatiguent le piéton, estropient les animaux. Beaucoup de maisons enfumées, au-dessous du sol de la rue, recevant ses écoulemens ; une multitude de chaumières abattues, abandonnées ; la pauvreté, la nonchalance et la mal-propreté d'une partie des habitans, en rendoient le séjour inhabitable, sans l'élévation sur laquelle cette ville est placée, sans les vents violens qui balayent et purifient l'atmosphère[70] ». Il écrit aussi : « la commune est un amas de maisons mal bâties, coupées de jardinets mal entretenus[71] », constate « Le caractère général des habitans de cette commune est froid, indifférent : l'eau-de-vie seule les agite[72] ». Il évoque aussi « la vieille ville de Carhaix composée de tanneries[73] », situées en fait au bord de l'Hyères au lieu-dit le Petit-Carhaix[74] où existent aussi des moulins à foulon, à blé et à papier.

Révolution française[modifier | modifier le code]

Jean Marie Golias de Rosgrand, député du tiers état aux États généraux de la sénéchaussée de Carhaix.
Billette, député du tiers état aux États généraux de la sénéchaussée de Carhaix.

Le tiers état de la sénéchaussée de Carhaix rédigea un cahier de doléances[75] demandant notamment l'égalité des trois Ordres devant l'impôt, la suppression des tailles, fouages et de la dîme ainsi que celle des domaines congéables et des justices seigneuriales. Il ajoute : « Que les droits de servitude odieuse, tels que de se jeter dans l'eau à certains jours, de faire taire les grenouilles, quintaines et autres droits ridicules de cette espèce soient abolis ainsi que les péages et coutumes, moyennant indemnités »[76]. Le clergé et la noblesse de Bretagne ne firent pas de cahiers de doléances. Jean-Marie Le Golias de Rosgrand, originaire de Brasparts, avocat à Châteaulin et Billette, négociant et entrepreneur de la manufacture de cuirs de Quimperlé, sont élus députés du tiers état aux États généraux pour représenter la sénéchaussée de Carhaix (N. Quarguet, procureur du roi à Châteauneuf-du-Faou étant député suppléant).

En septembre 1791, l'Assemblée nationale décrète la fusion en une seule paroisse, sous l'invocation de Saint-Trémeur, des paroisses et trèves de Carhaix, Plounévézel, Sainte-Catherine, Saint-Quijeau et Treffrin[77].

Refusant d'abandonner la vie monastique, les moines du couvent des Carmes sont expulsés dès 1790 et ceux du couvent des Augustins en 1791 (il n'y subsistait que trois moines). Les religieuses hospitalières sont expulsées le 13 avril 1792 contre la volonté des habitants (elles reviennent en 1811). La proportion de prêtres réfractaires est élevée dans le district de Carhaix : 39 sur 51 prêtres recensés en 1791[78].

Pendant la Terreur, Carhaix est sous l'emprise d'un « Comité des Six » composé de jacobins extrémistes dirigés par Allain Launay et Jacques-Gabriel Launay ; les saccages sont nombreux, par exemple la très riche bibliothèque du château de Kerampuil[79], formée par plusieurs générations de conseillers au Parlement de Bretagne.

Des chouans écument la région de Carhaix dirigés principalement par De Bar à partir de l'été 1792. En 1798 par exemple ils pendent dos à dos le curé constitutionnel de Motreff et le commissaire du canton de Saint-Hernin. En 1802, ils enlèvent un riche marchand de toiles de Ploudiry, Alain Pouliquen, qu'il libéra contre rançon de 30 000 francs versée dans une auberge de Carnoët[80]. Après 1805, De Bar finit par émigrer en Angleterre pour échapper aux poursuites.

Le découpage départemental opéré en 1790 désavantagea la ville, séparée par le nouveau découpage administratif d'une part importante de son arrière-pays naturel ; c'est en vain que « en 1790, les paroisses de Plévin, Paule, Trébrivan, Carnoët, Maël-Carhaix et Duault demandèrent à être rattachées au district de Carhaix et à être disjointes du département des Côtes-du-Nord »[81] parce que « les habitans de ces paroisses qui ne parlent que l'idiome breton répugnent à se rendre à Saint-Brieuc où ils ne sont point entendus »[82]. Même Treffrin, pourtant ancienne trève de Plouguer, fut à la suite d'une erreur cartographique, placée dans les Côtes-du-Nord. La ville fut certes chef-lieu de district de 1790 à 1799 mais c'est Châteaulin qui fut préféré à Carhaix comme chef-lieu d'arrondissement lors de la création de ces derniers en 1800.

Au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

La persistance de la vie traditionnelle[modifier | modifier le code]

"Port-de-Carhaix" en 1900 : le canal de Nantes à Brest et la gare du « réseau breton ».

L'ouverture du canal de Nantes à Brest vers 1830, s'il profite aux ardoisières et à l'agriculture de la région, ne dynamise guère Carhaix, même s'il provoque la création du port de Carhaix.

Émile Souvestre décrit ainsi Carhaix en 1836 : « Carhaix est encore une ville du Moyen Âge, aux rues sans pavés, entremêlées de champs labourés... Elle est fangeuse, délabrée, noircie, toute lépreuse de misère et d'ignorance. La voie publique y fait partie de chaque demeure. La moitié de la vie des habitants s'y passe. Les enfants mangent assis sur les seuils, les femmes filent en chantant devant les portes. (…) C'est dans la rue que le pauvre bat le blé de son petit champ, que la Cornouaillaise étend son linge au sortir du lavoir »[83].

En 1846, le journal La Feuille de Morlaix écrit : « On prétend qu'à la dernière foire de Carhaix on a vendu cinquante-quatre peaux de vaches mortes de froid et de faim »[84].

Les communications restent très difficiles : un rapport de 1846 parle du « manque absolu de voies de communications dans le triangle Guingamp - Carhaix - Morlaix »[85]. Un autre rapport du même Conseil général des Côtes-du-Nord daté du milieu du XIXe siècle signale que les dépêches doivent fréquemment être transportées à pied entre Guingamp et Carhaix et parviennent alors toutes mouillées dans cette dernière ville. En 1832, des auteurs écrivent : « Entre les villes de Châteaulin, Carhaix, Rostrenen, Pontivy, Josselin, Malestroit et Redon, il n'existe absolument aucune voiture, aucune communication régulière »[86]. Les accidents étaient fréquents : par exemple le , la diligence qui effectuait le service entre Lorient et Morlaix verse près du pont du Petit-Carhaix, un voyageur fut tué et plusieurs gravement blessés[87].

Édouard Vallin ne dit guère mieux en 1859 : « C'est une cité du Moyen Âge, triste, silencieuse, fidèle à ses vieilles mœurs, en un mot c'est une de ces villes de Bretagne qui sont restées en arrière de la civilisation »[88].

François Hippolyte Lalaisse : Une course à Carhaix (dessin, 1867).

L'état sanitaire de la population reste médiocre ; par exemple une épidémie de dysenterie sévit dans la région de Carhaix en 1857[89]. Des épidémies de choléra font 5 morts à Carhaix en 1849 et 40 entre le 28 février et le 30 avril 1866[90]. Une nouvelle épidémie de dysenterie survient en novembre 1901 à Carhaix, Kergloff, Cléden-Poheretc./[91]. Une épidémie de rougeole en 1913 fait plusieurs morts[92].

Frank Davies[93] fait cette description des campagnes aux alentours de Carhaix dans un livre publié initialement en anglais en 1875 :

« À plus d'une lieue autour de Carhaix les pauvres paysans n'occupent qu'une mauvaise cabane en compagnie de leur cochon et de leur vache, quand leurs moyens leur permettent d'en avoir. (...) Le paysan et sa famille, qui comprend sa femme et souvent plusieurs enfants, habitent ensemble dans une cabane sombre dans un état de misère indescriptible. La cabane est bâtie avec de la boue et des pierres et est couverte de genêts. Une petite ouverture est réservée dans la partie supérieure pour introduire l'aira lumière. La fumée, quand le feu est allumé, s'échappe par toutes les fentes du toit. (...) Le long des cloisons, aussi haut que la construction le permet, sont installées des sortes de crèches qui servent de lits. Leur position et leur entrée étroite feraient douter qu'elles servent à abriter des êtres humains. (...) Le porc, le mouton noir et la vache y vivent comme dans les écuries d'Augias (...) Le loup (...) fait un trou dans le plafond de genêt et descend attaquer ses victimes. (...) Cela est arrivé maintes fois chez les sabotiers de Duault et d'Huelgoat[94]. »

Frank Davies ajoute que lors des hivers rudes, après une longue période de neige, « on a besoin d'allumer des feux la nuit à tous les carrefours de routes entre Carhaix, Callac, Gourin, Rostrenen et autres petites villes du voisinage pour préserver les troupeaux et même les chiens de la rapacité des loups affamés »[94].

Le même auteur, qui a pris pension à l'hôtel de La Tour-d'Auvergne, décrit ainsi la ville de Carhaix :

« Les faibles lanternes accrochées sur un fil de fer à travers les rues, et à de grandes distances les unes des autres, n'offraient qu'une triste lumière et servaient plutôt à augmenter l'obscurité et à le rendre plus sensible. (...) Dans quelques-unes des meilleures boutiques il y avait aux fenêtres une misérable chandelle de résine, fournissant un si faible rayon [de lumière] qu'on aurait pu le prendre pour l'éclat de la queue d'un ver luisant. (...) Carhaix est une ville très primitive. (...) En dehors de deux moulins à eau pour moudre le grain pour la population, il n'y a pas d'autres moulins ni manufactures. (...) À part le juge de paix et le docteur (...) il n'y avait aucune société chez laquelle put aller un étranger pour se distraire. (...), de sorte qu'un homme séjournant à Carhaix (...) souffrirait les tortures de l'ennui jusqu'aux plus extrêmes limites. »[94]

Le préfet du Finistère note en 1880 « que les deux écoles publiques de Carhaix sont dans un état de délabrement qui exige des réparations immédiates »[95]. Un rapport du Conseil général du Finistère indique en août 1880 que Plouguer fait partie des 27 communes de plus de 500 habitants du Finistère qui n'ont encore aucune école de filles[96].

Une race bovine dite « de Carhaix », issue du croisement de la race bretonne pie noir et de la race Durham se développa dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elle donnait des animaux produisant plus de viande et de lait que les races élevées antérieurement[97].

Dans la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle, Carhaix fit partie des rares communes de France ayant conservé la tradition d'élire chaque année une rosière, un legs fait à la commune par un ancien officier de la Révolution française qui s'illustra lors de la bataille de Marengo, Gaspard Mauviel, lui en faisant obligation[98].

La Tour d'Auvergne[modifier | modifier le code]

Statue de La Tour d'Auvergne à Carhaix (par Carlo Marochetti).

Au XIXe siècle et dans les premières décennies du XXe siècle, Carhaix est véritablement obnubilée par le souvenir de La Tour d'Auvergne, son « grand homme », en faveur de qui elle multiplie commémorations et fêtes diverses, souvent avec la venue de personnalités nationales, pendant plus d'un siècle. En 1841, l'inauguration de sa statue à Carhaix donne lieu à une fête grandiose. Le Journal des débats écrit : « Le 27 juin a été pour la Bretagne une fête vraiment nationale. Ce jour-là elle inaugurait, comme on sait, la statue du « premier grenadier de France ». Toutes les autres villes, jalouses de figurer à la fête, avaient envoyé des députations; l'armée avait voulu être représentée; les campagnes elles-mêmes n'y restaient point étrangères et l'on voyait arriver, à grandes journées, à pied, à cheval, en voiture, par toutes les routes, des montagnes, de tous les villages, de tous les châteaux d'Armorique, une foule immense attirée par l'admiration pour la gloire féodale et populaire qu'on allait consacrer »[99]. Théodore de La Villemarqué entonna un chant en breton, puis traduit en français, à la gloire du héros. Une polémique gâcha toutefois un peu la fête : au dernier moment, un écusson représentant les armoiries de la famille de La Tour d'Auvergne fut retiré du socle du monument et sous la pression des républicains de l'époque, l'on dut y inscrire le nom du « citoyen Corret ». La foule présente a pu découvrir l'urne renfermant le cœur de La Tour d'Auvergne déposée aux autorités de la ville de Carhaix pour l'occasion par la famille du Pontavice de Heussey[100].

Le centenaire de sa mort en 1900 est fêté en grande pompe en présence d'une « foule énorme »[101], du ministre de la Guerre, le général André, du général Lambert et de Théodore Botrel qui compose des strophes enflammées[102] en l'honneur du grand homme[103]. C'est le cas encore en 1924[104] ou en 1925 pour le 125e anniversaire de sa mort[105].

Dès 1885, Gustave Flaubert souligne l'admiration de la ville pour cet homme : « Après que nous eûmes passé auprès de la statue de La Tour-d'Auvergne, que nous eûmes traversé la place de La Tour-d'Auvergne, la rue de la Tour-d'Auvergne, le boulevard de La Tour-d'Auvergne, le cul-de-sac de La Tour-d'Auvergne, après que nous eûmes regardé la maison où naquit La Tour-d'Auvergne et que nous ne fûmes pas entrés à l'auberge de La Tour-d'Auvergne, nous arrivâmes à je ne sais quel hôtel établi en face du cours de La Tour-d'Auvergne. (…) La statue de ce monsieur qui fut, dit l'histoire, un archéologue distingué, le premier grenadier de France, et tué d'un coup de lance au combat d'Oberhausen est due au ciseau de Marochetti. (…) Tout cela est triste, emphatique, bête »[106].

En 1906, Félix Fénéon écrit : " On a encore célébré à Carhaix la mort du héros. Le rite ne varie pas :" La Tour d'Auvergne ! Mort au champ d'honneur ! " "[107].

Au XXe siècle[modifier | modifier le code]

Carhaix : le marché aux chevaux, place de l'église à la fin du XIXe siècle.
Carhaix : danse après le grand marché sur la place du Champ-de-Bataille peu après 1900.

La Belle Époque[modifier | modifier le code]

En octobre 1900, une épidémie de dysenterie se produit dans de nombreuses communes de l'arrondissement de Châteaulin dont Plouguer, y faisant une soixantaine de malades et provoquant 14 décès. « Cette épidémie est attribuée à la sécheresse des dernières années. Les puits et les fontaines étaient à sec, et la population a fait usage d'eaux malsaines. En outre, l'encombrement et la malpropreté des maisons sont devenus des facteurs importants de la maladie »[108]. Cette épidémie toucha d'abord Spézet, avant de concerner ensuite Motreff, Saint-Hernin et Plouguer[109].

Carhaix demeure encore au début du XXe siècle célèbre pour ses foires et marchés. Édouard Charton écrit en 1903 : « Carhaix est l'un des plus importants marchés de bestiaux de la Bretagne. En dehors des marchés du samedi, il s'y tient plusieurs grandes foires, le 13 mars, le jeudi après Pâques, la veille de l'Ascension, le 30 juin, deux autres en août, le 20 septembre, le 2 novembre et les jours suivants, et la dernière le 29 novembre »[110]. En 1934 encore, la grande foire aux chevaux organisée en novembre durait deux jours[111].

En 1905 les grandes fêtes bretonnes en présence du barde Théodore Botrel chantant ses œuvres et de représentations théâtrales du « drame de Pont-Callec » avec le barde Jaffrennou dit Taldir suscitent des contre-manifestations de la part des « laïcs », le maire, Anthoine et les instituteurs publics en tête de cortège chantant l'Internationale alors que les partisans des fêtes chantent Sao Breiz-Izel da Vaniellou (« Lève, ô Bretagne, tes étendards »)[112]. Ce n'est là qu'un exemple des nombreuses polémiques, manifestations et contre-manifestations opposant « cléricaux », souvent aussi chantres de la bretonnité (mouvement Bleun-Brug par exemple) et « laïcs » à Carhaix dans la première moitié du XXe siècle.

Le progrès parvient peu à peu à Carhaix : le bureau télégraphique ouvre en 1873, l'électrification survient en 1908 (pour le centre-ville), l'eau courante et le tout à l'égout entre les deux guerres mondiales.

Dernières Cartouches de Carhaix[modifier | modifier le code]

Le club sportif (destiné initialement au tir dans le contexte de la volonté de revanche après la défaite de la guerre de 1870) des « Dernières Cartouches de Carhaix » est créé en 1907 ; il reçoit le nom d'un épisode glorieux de la guerre de 1870 connu sous le nom de la Maison de la dernière cartouche dans lequel s'illustre le capitaine Arsène Lambert, d'origine carhaisienne. La section football est créée en 1913[113].

L'étoile ferroviaire de Carhaix[modifier | modifier le code]

L'étoile ferroviaire de Carhaix.
La gare de Carhaix au début du XXe siècle.

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, Carhaix devient progressivement le centre d'une étoile ferroviaire connue sous le nom d'« étoile de Carhaix », formé de lignes ferroviaires à voies métriques du réseau breton, se dirigeant au départ de Carhaix dans toutes les directions (Guingamp, Morlaix, Camaret via Châteaulin et Crozon, Rosporden et Rennes via Rostrenen, Loudéac et La Brohinière. Carhaix a été à l'époque un nœud ferroviaire accompagné d'ateliers de maintenance qui ont employé jusqu'à 400 personnes.

La gare de Carhaix en 2011.
Locomotive E415, près de la Gare.

La ligne Carhaix-Morlaix fut mise en service en 1891, Carhaix-Guingamp-Paimpol en 1893, Carhaix-Rosporden en 1896, Carhaix-Rostrenen en 1898 (prolongée en 1902 jusqu'à Loudéac), Carhaix-Pleyben en 1904 (prolongée en 1906 jusqu'à Châteaulin et en 1925 jusqu'à Camaret). Certaines de ces lignes n'ont été en service que peu de temps puisque la fermeture s'amorce dès 1939 (fermeture du trafic voyageurs sur la ligne Carhaix-Morlaix qui ferma totalement en 1962). À l'exception de la Carhaix - Guingamp, mise à voie normale en 1967 et toujours en service, maintenant desservie par la CFTA TER Bretagne toujours en service, les autres lignes de l’« étoile de Carhaix » ferment en 1967.

Le réseau breton totalisait plus de 420 km de voies métriques (c’est-à-dire de voies dont la largeur était d'1 mètre, taille utilisée pour les lignes secondaires). Aujourd'hui, on peut visiter la seule locomotive du Réseau breton qui est restée en région (n° E415) près de la gare de Carhaix.

La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

207 soldats de Carhaix et Plouguer sont tués pendant la Première Guerre mondiale.

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Pendant la Seconde Guerre mondiale, des résistants sont torturés dans les caves du Castel Ruz (« château Rouge »).

Joseph Jean Borgne, né le à Carhaix, facteur à la SNCF à Carhaix, membre du Réseau Johnny, fut fusillé au Mont Valérien le [114].

Le , une jeune femme originaire de Carhaix, Marie Le Manach, maîtresse d'un officier allemand et suspectée d'avoir aidé les Allemands à arrêter des résistants FTP lors de la rafle de Callac le est assassinée chez elle par deux résistants[115], dont Jean Le Jeune[Note 10].

Le , huit jeunes résistants pris par surprise par des Allemands de la division de parachutistes Kreta, qui se dirigeait vers le front de Normandie, dans une ferme du hameau de Lamprat en Plounévézel sont successivement pendus à différents endroits entre Plounévézel et Saint-Caradec, dont l'un, Georges Auffret, 23 ans, à l'entrée de Carhaix, route de Brest, devant le café Harnais, et un autre, Marcel Goadec, 22 ans, en pleine ville de Carhaix, rue de la Fontaine-Banche (actuelle rue des Martyrs)[116].

Le , la rumeur se répand que les Alliés seraient aux portes de Carhaix. Malgré le fait que Carhaix et sa voisine, Plouguer, soient encore sous le joug allemand, des actes de résistance apparaissent. Comme Étienne Manac'h, 32 ans, originaire de Maël-Carhaix et militaire FFI, qui ose brandir un drapeau français en haut de l'église de Plouguer. Il sera fusillé le jour même. Son nom est gravé sur le monument aux morts de la ville.

Selon le témoignage de deux anciens résistants, Étienne Marrec et Yvon Leclerc, la garnison allemande de Carhaix comprenait environ 2 000 parachutistes aux ordres du général Ramcke ; celui-ci voulait faire de Carhaix une place forte pour entraver l'avance des Alliés. Aussi la décision fut prise d'évacuer la ville. Le , alors que les troupes américaines étaient déjà au Moustoir, ce fut l'exode, vers Plévin de quelque 3 000 Carhaisiens (à l'exception du sénateur-maire Lancien, gardé en otage) ; mais les Américains, guidés par des résistants, contournèrent Carhaix, en passant par Motreff et Saint-Hernin, parvenant dans l'après-midi du 5 août à Poullaouen. Les Allemands évacuèrent Carhaix le 7 août, après avoir fait sauter les ponts autour de la ville ; les résistants prirent alors le contrôle de la ville[117].

Un rôle de capitale locale ambitionné[modifier | modifier le code]

En 1957, les communes de Carhaix et Plouguer fusionnent pour devenir Carhaix-Plouguer. En 1967 ouvre le lycée-ES devenu lycée Paul-Sérusier et collège Beg Avel par la suite. Carhaix est toujours la capitale du Poher, comme voudrait le montrer le nom de la communauté de communes dont elle est le chef-lieu et ambitionne d'être un jour celle du centre-ouest breton, ce qui n'est pas facile, la ville étant handicapée par le découpage administratif (elle est à la limite de trois départements : Finistère, Morbihan et Côtes-d'Armor) et la faiblesse démographique du Kreiz Breizh, nouveau nom de l'ancien GALCOB : la lutte en 2010 pour le maintien de son hôpital (finalement fusionné avec le CHU de Brest) et de sa maternité, impulsée par son maire Christian Troadec, montre que cette ambition reste fragile.

Le festival des Vieilles Charrues[modifier | modifier le code]

Vue panoramique de l'édition 2006 du festival des Vieilles Charrues.

Créé en 1992 dans la commune voisine de Landeleau et déplacé depuis 1995 à Carhaix, le festival des Vieilles Charrues (Gouel an Erer Kozh en breton) est un festival de musique accueillant des artistes internationaux, nationaux et locaux ayant pour but de mélanger les genres et être accessible à tout public. Il est rapidement devenu le plus grand festival de musique français pour ce qui est de la fréquentation[118], entraînant un public attiré par l'affiche éclectique et l'esprit festif et convivial. Le record de fréquentation date de 2011, avec 268 000 festivaliers sur quatre jours, dont 212 000 entrées payantes, et environ 5 500 bénévoles[119].

Organisé par l'association Les Vieilles Charrues, la structure reverse une partie des bénéfices pour le développement du tissu associatif et culturel du centre Bretagne. Par exemple, elle a participé au financement du centre culturel l'espace Glenmor, à l'installation du lycée Diwan après rénovation du château de Kerampuil. Elle soutient également l'association Les Mémoires du Kreiz Breizh.

Le XXIe siècle[modifier | modifier le code]

En juin 2008 les Carhaisiens menèrent une bataille importante pour parvenir à sauver leur hôpital, au prix d'une fusion avec le CHU de Brest[120].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Rattachements administratifs et électoraux[modifier | modifier le code]

Carhaix-Plouguer appartient à l'arrondissement de Châteaulin et au canton de Carhaix-Plouguer, dont elle est le chef-lieu. Le redécoupage cantonal de 2014 a modifié sa composition puisqu'il englobe des communes des anciens cantons de Châteauneuf-du-Faou, Huelgoat, Le Faou et Pleyben.

Pour l'élection des députés, la commune fait partie de la sixième circonscription du Finistère, représentée depuis par Richard Ferrand (PS puis LREM).

Sur le plan des institutions judiciaires, la commune relève du tribunal d'instance et du conseil de prud’hommes de Morlaix, du tribunal de grande instance et du tribunal de commerce de Quimper, du tribunal pour enfants de Brest, de la cour d’appel et du tribunal administratif de Rennes et de la cour administrative d'appel de Nantes.

Intercommunalité[modifier | modifier le code]

Depuis le , date de sa création, la commune appartient à Poher communauté (anciennement Communauté de communes du Poher) et en est la principale ville.

Carhaix-Plouguer fait aussi partie du Pays Centre Ouest Bretagne, qui correspond en partie à la région historique du Poher.

Administration municipale[modifier | modifier le code]

Le nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre 5 000 et 9 999, le nombre de membres du conseil municipal est de 29[121].

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Carhaix : la mairie et affiche bilingue (à l'occasion d'une étape du Tour de France cycliste 2011).
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1947
(démission)
Pierre Postollec[123]
(1895-1978)
SFIO Ouvrier carrossier puis voyageur de commerce
Conseiller général de Carhaix-Plouguer (1945 → 1949)
Pierre Kerneïs[124],[125]
(1909-1976)
PCF Professeur de musique
1957 Pierre Postollec[123]
(1895-1978)
SFIO Ouvrier carrossier puis voyageur de commerce
Ancien conseiller général de Carhaix-Plouguer (1945 → 1949)
1957 : fusion des communes de Carhaix et de Plouguer
Jean Rohou[126]
(1921-2005)
DVD Entrepreneur de travaux publics
Conseiller général de Carhaix-Plouguer (1961 → 1973 puis 1979 → 1998)
Jean-Pierre Jeudy[127]
(1944- )
PCF Instituteur puis professeur d’enseignement des collèges
Conseiller général de Carhaix-Plouguer (1973 → 1979)
André Le Roux UDF Pharmacien
En cours
(au 23 mai 2020)
Christian Troadec[128]
Réélu pour le mandat 2020-2026
DVG puis MBP Journaliste
Conseiller régional de Bretagne (2004 → 2010 puis 2021 → )
Conseiller départemental de Carhaix-Plouguer (2015 → 2021)

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Jumelages[modifier | modifier le code]

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[129]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[130].

En 2021, la commune comptait 7 240 habitants[Note 11], en diminution de 0,89 % par rapport à 2015 (Finistère : +1,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 6271 7341 5221 5971 9391 9842 0212 2012 143
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 2292 1972 3652 4962 5182 8802 7893 0643 032
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
3 3083 6003 4933 9434 1154 2374 2954 2734 032
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
6 0657 0498 2108 5918 1987 6487 6767 6677 423
2017 2021 - - - - - - -
7 1747 240-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[131] puis Insee à partir de 2006[132].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 27,9 %, soit en dessous de la moyenne départementale (32,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 37,9 % la même année, alors qu'il est de 29,8 % au niveau départemental.

En 2018, la commune comptait 3 347 hommes pour 3 817 femmes, soit un taux de 53,28 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,41 %).

Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[133]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,9 
90 ou +
3,2 
11,4 
75-89 ans
17,8 
19,1 
60-74 ans
22,4 
21,9 
45-59 ans
19,8 
14,7 
30-44 ans
12,4 
17,3 
15-29 ans
12,9 
14,6 
0-14 ans
11,5 
Pyramide des âges du département du Finistère en 2020 en pourcentage[134]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,7 
90 ou +
2,1 
7,6 
75-89 ans
11,5 
18,9 
60-74 ans
19,8 
20,9 
45-59 ans
19,8 
17,8 
30-44 ans
16,6 
17,1 
15-29 ans
14,8 
17,1 
0-14 ans
15,4 

Manifestations culturelles et festivités[modifier | modifier le code]

Festival des Vieilles Charrues 2015 - Vue de la scène Glenmor.

Enseignement[modifier | modifier le code]

L'école Diwan de Carhaix scolarise 77 élèves à la rentrée 2018.

Santé[modifier | modifier le code]

L'Hôpital de Carhaix est l'établissement de santé majeur de la ville. Il fait partie d'une plus grande structure, le CHRU de Brest, qui comprend en tout sept établissements de soin de la région de Brest[140]. L'hôpital possède entre autres des urgences, des services chirurgicaux ou encore une maternité.

En 2008, l'ARH rend un rapport où elle critique fortement la qualité des soins procurés par la maternité et décide de fermer ce service. Celui-ci est finalement conservé à la suite d'une forte mobilisation de la population et du personnel soignants[141].

Sports[modifier | modifier le code]

Le semi-marathon Huelgoat-Carhaix et les 10 km de Poullaouen-Carhaix[142] se déroulent chaque année au mois de mai.

La ville dispose également d'un terrain de golf communal.

Économie[modifier | modifier le code]

La rue commerçante principale de Carhaix (rue Lambert).

L'implantation d'une usine de lait infantile par le groupe chinois Synutra a suscité dans un premier temps de grands espoirs, en partie déçus : la coopérative française Sodiaal a dû reprendre en 2019 une partie de l'usine et 180 salariés[144].

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Langue bretonne[modifier | modifier le code]

Le fut créé au château de Kerampuil l'Office de la langue bretonne, organisme précurseur de l'Office public de la langue bretonne.

Un exemple de bilinguisme français-breton.
Drapeaux bretons à Carhaix lors des 30 ans des écoles Diwan en 2008.

Ya d'ar brezhoneg[modifier | modifier le code]

L’adhésion à la charte Ya d'ar brezhoneg a été votée par le conseil municipal le 27 septembre 2004. Le label de niveau 2 de la charte a été remis à la commune le 14 mars 2005 et le label de niveau 3 le 31 janvier 2009.

Enseignement[modifier | modifier le code]

À la rentrée 2017, 572 élèves étaient scolarisés à l’école Diwan et dans les filières bilingues[145].

La filière bilingue de l'enseignement catholique est animée par une association locale Dihun Karaez en lien avec la fédération Dihun Breizh.

La position de Carhaix comme centre de la Bretagne Ouest a été un élément déterminant pour l'implantation de l'unique lycée Diwan, où la majorité de l'enseignement est dispensée en breton. Il occupe en partie une ancienne maison de retraite près du château de Kerampuilh. Le lycée Diwan accueille 349 lycéens à la rentrée 2018.

Les crèches Galipette / Toutig penn et La main dans la main ont signé la charte Divskouarn.

Le siège central de l'Office public de la langue bretonne est situé 32 bis, rue des Martyrs. Il est prévu par la Région Bretagne, qu'il soit transféré dans le château de Kerampuilh.

Le premier bureau de poste bilingue français-breton a été inauguré en novembre 2012 à Carhaix[146].

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Carhaix – à l'époque Vorgium – était le chef-lieu du peuple gaulois des Osismes, après la conquête romaine. On trouve un important patrimoine dans la commune[147], notamment de nombreux vestiges gallo-romains.

Monuments religieux
  • L'église paroissiale Saint-Pierre de Plouguer est à l'origine une église romane, mais elle a été maintes fois remaniée (XVIe – XVIIIe siècle)[148]. Elle est classée Monument historique en 1914[149]. Construite au XIe siècle[150] sur l'ancienne paroisse de Plouguer (rattachée en 1956 à la commune de Carhaix), l’église Saint-Pierre est progressivement supplantée par la collégiale Saint-Trémeur qui constitue le véritable centre d’urbanisation, mais elle conserve son statut et ses privilèges d’église principale[151]. De l'édifice roman subsiste l'ouest de la nef : côté nord, quatre travées sont conservées. Côté sud, seules deux travées et demi (en partie murées) subsistent[152]. La nef s’ouvre sur le bas-côté par des arcades de plein cintre à simple rouleau retombant sur de larges piliers rectangulaires, surmontées de fenêtres hautes percées dans un haut mur nu[151]. L'édifice connait une importante campagne de construction au XVIe siècle dans le style gothique flamboyant : la partie orientale de la nef et des bas-côtés est reconstruite[151]. Elle se caractérise par ses hautes arcades en tiers point portées par des piliers octogonaux[152]. La nef et les bas-côtés sont couverts d’une toiture unique à deux pans. La sacristie est bâtie (elle porte l’inscription “1514”)[148], ainsi que le porche sud, qui possède une arcade en fer à cheval[153]. Un clocher-porche imitant celui de Saint-Trémeur, en plus modeste, est élevé à l'ouest dans le prolongement de la nef[151]. Le chœur à pans coupés est remanié en 1746[148]. L'église est gravement endommagée par un incendie en 1923[148] qui détruit la charpente, le mobilier du chœur et les autels latéraux. Sa restauration est achevée en 1927[152].
  • Le couvent des Augustins dont il ne subsiste que quelques arcades et un portail. Son cloître a été vendu au Cloisters Museum de New York en 1930[157]. Ses vestiges sont inscrits au titre des Monuments historiques en 1988[158].
  • Le couvent des Carmes dont il ne subsiste que la façade de l'ancienne chapelle ; les services de l'urbanisme de la ville y sont installés.
  • L'ancien couvent des Hospitalières et la chapelle Notre-Dame-de-Grâce. Fondé en 1663 par Anne du Chastel de Kerlech, sa construction fut achevée vers 1698.
  • La chapelle Notre-Dame-des-Grâces, bien que désaffectée, est la seule trace subsistante des religieuses hospitalières chargées de la gestion de l'hôpital Sainte-Anne. La chapelle a été construite en 1663 par Anne du Chastel de Kerlec'h. Un incendie survenu en 1875 a accéléré la ruine des bâtiments.
  • La chapelle Sainte-Anne, reconstruite au XIXe siècle dans le style néogothique est le dernier vestige de la « maison des pauvres » fondée en 1478 par Maurice du Méné et qui fut le premier « hôpital » de Carhaix. Cette chapelle a conservé des statues en bois polychrome du XVIe siècle (sainte Catherine d'Alexandrie, Vierge à l'Enfant) et du XVIIe siècle (Christ en croix).
Monuments civils
Carhaix : la maison du Sénéchal, détail de la façade.
  • La maison du Sénéchal (actuellement office de tourisme), datant du XVIe siècle, où siégea Guillaume Guinamant, sénéchal de Carhaix en 1562, député de Carhaix aux États généraux en 1576-1577 à Blois et un des rédacteurs de la nouvelle coutume de Bretagne de 1580 et auteur de l'usement du Poher Sommaire déclaration que fait le sénéchal de Karhaye de l'usance observée de tous temps au terrouer de Poher pour les détenteurs de tenues à titres convenant franc et congéable. Elle est classée Monument historique depuis 1922 (façade rue Auguste-Brizeux) et 1976 (façade rue Félix-Faure).
  • Le pont de Petit Carhaix : ce pont sur l'Hyères date probablement du XVIIIe siècle et est à la limite des communes de Carhaix et Plounévézel. Le seigneur de Tymeur en Poullaouen y percevait des droits.
  • Le pont de Moulin-Meur : situé aussi sur l'Hyères (en aval du précédent), il date également probablement du XVIIIe siècle et le seigneur de Tymeur y percevait aussi des droits. Ce pont est situé sur l'ancienne voie romaine reliant Vorgium à l'Aber-Wrac'h.
  • La place de la Mairie : elle correspond à l'ancienne place des halles. Les halles médiévales en bois qui s'y trouvaient ont été détruites à la fin du XIXe siècle. La mairie actuelle date de la décennie 1890.
  • Le manoir de Kerniguez : la majeure partie du corps du bâtiment principal date du XVIIIe siècle, mais à l'ouest, un bâtiment du XVIe siècle subsiste. Il fut mis à sac pendant les guerres de la Ligue entre 1590 et 1598.
Château de Kerampuil.
  • Le projet "StoneBreizh" vise à édifier un cromlech s'inspirant de celui de Stonehenge au cœur du Poher[162] : le premier menhir a été mis en place en juillet 2022.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Naissances[modifier | modifier le code]

Artistes, écrivains et personnalités ayant vécu à Carhaix[modifier | modifier le code]

Conte[modifier | modifier le code]

« Il y avait autrefois, du côté de Plouguer, là-bas, sur les bords de l'Aulne, au-dessous de Carhaix, un village habité par des païens qui adoraient des dieux, des déesses, des diablesses et un tas de vilaines choses. J'ai entendu dire par des savants que leurs chefs s'appelaient des druides... »

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Carhaix-Plouguer

Le blason de Carhaix-Plouguer.
D'or au bœuf de sable colleté, clariné et accorné d'argent.
Présent sur l'armorial d'Hozier de 1696.

Blason de Carhaix ancien

Le blason de Carhaix-Plouguer.
Un arbre chargé de deux oiseaux et accompagné de deux fleurs de lys.
Présent sur l'armorial de Potier de Courcy, (Sceau 1306).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Collectif (Erwan Chartier, dir.), Carhaix : deux mille ans d'histoire au cœur de la Bretagne, Éditions ArMen, 2005, 203 p.
  • Carhaix et le Poher, itinéraires intérieurs, direction Marie-Josée Christien (hors-série Spered Gouez, 2004)
  • Ronan Gorgiard, Les Vieilles Charrues : le Wood-soc breton : 10 ans de labour, Éditions An Here, 2002
  • Mesgouez D., Histoire des rues de Carhaix, Coop Breizh, Spezet, 1991
  • François Moal, Carhaix et le Poher : aux carrefours de l'histoire, Coop Breizh, Spezet, 1986
  • Louis Pape. La Civitas des Osismes à l'époque gallo-romaine . Presses universitaires de Rennes, 1978. Thèse universitaire.
  • Jean-François Caraës, "Les origines féodales de la ville de Carhaix, topographie de la cité médiévale", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, t.CXIII, 1984, p. 117-136
  • Jean-François Caraës, "Le roman de Tristan et la Bretagne armoricaine", Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, 1986, t.LXIV, 1987, p. 29-51

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
  2. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
  3. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
  4. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
  5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  6. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  7. Inscription portant « Marcus Quonomorus Drustanus » trouvée à Castle Dore (en) en Cornouailles britannique, qui pourrait mentionner le roi Marc'h ou son neveu, Tristan
  8. Acte concernant un litige de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé
  9. «Les Francoys arivez ô les Bretons de la partie monseigneur Charles, il eut si grand ost que grant terre pourprnoient ses gens d'armes. Et lors les mena asseoir la ville de Karahès fut par le greveulx assault tellement tourmentée que ses habitans enfin furent contrains à la mectre à son obéisance » écrit Froissart
  10. Né en 1921 à Plévin, militant communiste, devint pendant l'été 1943 responsable du Parti communiste clandestin pour sept cantons du sud-ouest du département des Côtes-du-Nord. Arrêté par 4 gendarmes français à Lanvellec, blessé par une patrouille allemande alors qu'il tentait de s'évader et hospitalisé à Lannion, il est libéré par un commando FTP. Il anime ensuite le groupe de résistants "Bataillon Guy Moquet" actif dans les communes de Plévin, Paule, Maël-Carhaix et Glomel et participe à la bataille de la Pie en Paule le qui fit 36 tués parmi les résistants, auxquels s’ajoutent des paysans arrêtés dans leurs fermes et fusillés. Il participa par la suite aux combats pour la libération des Côtes-du-Nord et la réduction des poches allemandes de Lorient et de Saint-Nazaire, voir http://almrd22.fr/IMG/pdf/Hommage_a_JEAN_LE_JEUNE.pdf
  11. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

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  2. Le Temps no 18039 du 19 novembre 1910, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k240307x.r=carhaix.f4.langFR.hl
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  5. « Le climat en France métropolitaine », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
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  12. « Calcul de l'orthodromie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
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  15. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
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  22. « La base de donnée KerOfis - Office Public de la Langue Bretonne », sur fr.brezhoneg.bzh (consulté le ).
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  30. a et b Jacques Briard, Pierre-Roland Giot, Louis Pape, Protohistoire de la Bretagne, Édilarge (Groupe SIPA - Ouest-France), Rennes, juin 1995, 422 p. [ (ISBN 2-7373-1659-6)], 1995
  31. http://vorgium.pagesperso-orange.fr/accueil.htm
  32. a et b Yves Menez et Stéphane Hingant, "Fouilles et découvertes en Bretagne", éditions Ouest-France, INRAP, 2010 [ (ISBN 978-2-7373-5074-0)]
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  37. Louis Pape, La Civitas des Osismes à l'époque gallo-romaine
  38. Loth, Romania, 1900
  39. Gaétan Cloirec, l'archéologue responsable de la fouille de la zone de l'hôpital en est aussi d'accord.
  40. a et b http://www.ville-carhaix.com/fr/decouvrir/historique/media/carhaix_origines_anosjours.pdf
  41. a b c et d Régis Le Gall Tanguy, L'Évolution d'un ancien chef-lieu de cité : Carhaix (Finistère) au Moyen Âge, université de Poitiers, 2006, consultable https://www.scribd.com/doc/34989956/L%E2%80%9Fevolution-d%E2%80%9Fun-ancien-chef-lieu-de-cite-Carhaix-Finistere-au-Moyen-Age
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  93. Frank Davies, en fait révérend E.W.L. Davies, vint chasser deux années de suite en Bretagne, probablement en 1854 et 1855, mais ne publia ses souvenirs que vingt ans plus tard.
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  102. Journal L'Ouest-Éclair no 324 du 27 juin 1900, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k638932q/f1.image.r=Kerhuon.langFR
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  106. Gustave Flaubert, Œuvres complètes de Gustave Flaubert, tome 10, Par les champs et par les grèves ; Voyages et carnets de voyages, Société des études littéraires françaises, 1973 (première édition 1885), [lire en ligne].
  107. Félix Fénéon, Nouvelles en trois lignes , éditeur Libella, collection Libretto, 162 pages, Paris, 2019. (ISBN 978-2-36914-446-5).
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  109. Journal L'Ouest-Éclair, n° du 30 octobre 1900, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6390551/f3.image.r=Motreff?rk=450646;0
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  116. Éric Rondel, "Crimes nazis en Bretagne (septembre 1941 - août 1944), Astoure éditions, 2012, [ (ISBN 978-2-36428-032-8)] et "Guerre et libération dans le Finistère", hors-série publié par le journal "Ouest-France", 2014 et https://www.ouest-france.fr/carhaix-le-martyre-de-neuf-jeunes-resistants-2579850
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  119. Jérôme Fouquet, Vieilles Charrues. 270 000 personnes, nouveau record de fréquentation ||, Ouest-France, 18 juillet 2011
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  121. Art L. 2121-2 du code général des collectivités territoriales.
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