Aller au contenu

« François Coty » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Polymagou (discuter | contributions)
m v2.05b - Bot T3 PCS#17 - Correction syntaxique (Catégorie avant la dernière section - Orthographe et typographie - Catégorie en double)
 
(26 versions intermédiaires par 18 utilisateurs non affichées)
Ligne 2 : Ligne 2 :
{{Infobox Biographie2|image=François Coty.jpg|légende=Portrait photographique de François Coty par [[André Taponier]].|enfant=Roland Coty, Christiane Coty et 5 enfants naturels{{sfn|Sicard-Picchiottino|2006|p=208}}.}}
{{Infobox Biographie2|image=François Coty.jpg|légende=Portrait photographique de François Coty par [[André Taponier]].|enfant=Roland Coty, Christiane Coty et 5 enfants naturels{{sfn|Sicard-Picchiottino|2006|p=208}}.}}


'''François Coty''' né '''Joseph Marie François Spoturno''' le {{date de naissance|3|mai|1874}} à [[Ajaccio]] ([[Corse (département)|Corse]]) et mort le {{date de décès|25|juillet|1934}} à [[Louveciennes]] ([[Seine-et-Oise]]), est un [[parfumeur]] et [[industriel]] français, fondateur de l'entreprise de parfums [[Coty (entreprise)|Coty]], aujourd'hui multinationale. Il est considéré comme le père fondateur de l'industrie moderne de la parfumerie.
'''François Coty''', né '''Joseph Marie François Spoturno''' le {{date de naissance|3|mai|1874}} à [[Ajaccio]] ([[Corse (département)|Corse]]) et mort le {{date de décès|25|juillet|1934}} à [[Louveciennes]] ([[Seine-et-Oise]]), est un [[parfumeur]] et [[industriel]] français, fondateur de l'entreprise de parfums [[Coty (entreprise)|Coty]], aujourd'hui multinationale. Il est considéré comme le père fondateur de l'industrie moderne de la parfumerie.


À la veille de la [[Première Guerre mondiale]], sa réussite financière fait de lui l'un des hommes les plus riches de France, ce qui lui permet d'agir en [[Mécénat|mécène]], de collectionner demeures historiques et œuvres d'art et d'aspirer à une carrière politique.
À la veille de la [[Première Guerre mondiale]], sa réussite financière fait de lui l'un des hommes les plus riches de France, ce qui lui permet d'agir en [[Mécénat|mécène]], de collectionner demeures historiques et œuvres d'art et d'aspirer à une carrière politique.
Ligne 8 : Ligne 8 :
Après-guerre, il devient propriétaire de plusieurs journaux de droite. Parmi ceux-ci figurent ''[[Le Figaro]]'', ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]'' et ''[[L'Ami du peuple (1928)|L'Ami du peuple]]'', organe considéré par les historiens comme [[nationalisme en France|nationaliste]], xénophobe, [[Antisémitisme en France#Droites et extrêmes-droites dans les années 1930|antisémite]] et [[anticommunisme|anticommuniste]].
Après-guerre, il devient propriétaire de plusieurs journaux de droite. Parmi ceux-ci figurent ''[[Le Figaro]]'', ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]'' et ''[[L'Ami du peuple (1928)|L'Ami du peuple]]'', organe considéré par les historiens comme [[nationalisme en France|nationaliste]], xénophobe, [[Antisémitisme en France#Droites et extrêmes-droites dans les années 1930|antisémite]] et [[anticommunisme|anticommuniste]].


Redoutant l’extension du communisme, il subventionne divers mouvements de droite et d’extrême droite parmi lesquels l'[[Action française]] dont il s’éloigne en 1928. En 1933, face à une classe politique qu’il estime incapable, il publie un projet de réforme de l’État et fonde son propre mouvement [[Solidarité française]], qui se radicalise après sa mort.
Redoutant l’extension du communisme, il subventionne divers mouvements de droite et d’extrême droite parmi lesquels l'[[Action française]], dont il s’éloigne en 1928. En 1933, face à une classe politique qu’il estime incapable, il publie un projet de réforme de l’État et fonde son propre mouvement [[Solidarité française]], qui se radicalise après sa mort.


Conséquence de son divorce, du coût de son empire de presse et des retentissements de la [[crise économique de 1929]], sa fortune est grandement amoindrie à sa mort.
Conséquence de son divorce, du coût de son empire de presse et des retentissements de la [[crise économique de 1929]], sa fortune est grandement amoindrie à sa mort.
Ligne 14 : Ligne 14 :
== Biographie ==
== Biographie ==
=== Jeunesse ===
=== Jeunesse ===
Né à [[Ajaccio]]<ref name="Le Guérer">{{Ouvrage| auteur1=[[Annick Le Guérer]]| titre=Le Parfum| sous-titre=des origines à nos jours| éditeur=Odile Jacob| année=2005| pages totales=416| passage=196, 197, 198| isbn=978-2-7381-8783-3| lire en ligne={{Google Livres|nwNCnERRQuEC|surligne=Coty}}}}.</ref> en 1874, dans une famille de notables corses originaire de [[Ligurie]] et implantée sur l’île depuis le {{s|XVI}}<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=34-35}}.</ref>{{,}}{{note |groupe=N|Famille apparentée aux Bonaparte<ref>{{ouvrage|auteur= Jean-Pierre Mattei |titre=La Corse & le cinéma: première époque, 1897-1929 : le muet |éditeur=A. Piazzola|année=1996|pages totales=296| passage =82|isbn= 9782907161251}}.</ref>, avec laquelle les Spoturno s'uniront à plusieurs reprises<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=7}}.</ref>. Patrice de Sarran note que François Coty fleurit pendant longtemps la tombe du [[Duc de Reichstadt]]<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=7}}.</ref>.}}, François Coty est élevé par sa grand-mère Anne Marie Belon (ou Beloni), sa mère, Marie, étant morte alors qu'il était encore enfant et son père, Jean-Baptiste, ayant été porté disparu après [[insoumission]] militaire<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=9}}.</ref>.
Né à [[Ajaccio]]<ref name="Le Guérer">{{Ouvrage| auteur1=[[Annick Le Guérer]]| titre=Le Parfum| sous-titre=des origines à nos jours| éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]]| année=2005| pages totales=416| passage=196, 197, 198| isbn=978-2-7381-8783-3| lire en ligne={{Google Livres|nwNCnERRQuEC|surligne=Coty}}}}.</ref> en 1874, dans une famille de notables corses originaire de [[Ligurie]] et implantée sur l’île depuis le {{s|XVI}}<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=34-35}}.</ref>{{,}}{{note |groupe=N|Famille apparentée aux Bonaparte<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Pierre Mattei|titre=La Corse & le cinéma|sous-titre=première époque, 1897-1929 : le muet|éditeur=A. Piazzola|année=1996|pages totales=296|passage=82|isbn=9782907161251}}.</ref>, avec laquelle les Spoturno s'uniront à plusieurs reprises<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=7}}.</ref>. Patrice de Sarran note que François Coty fleurit pendant longtemps la tombe du [[Duc de Reichstadt]]<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=7}}.</ref>.}}, François Coty est élevé par sa grand-mère Anne Marie Belon (ou Beloni), sa mère, Marie, étant morte alors qu'il était encore enfant et son père, Jean-Baptiste, ayant été porté disparu après [[insoumission]] militaire<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=9}}.</ref>.


Âgé de onze ans, il quitte son île natale à l'automne 1885 avec sa grand-mère, seulement muni d'un [[certificat d'études primaires]]<ref name="Maroille10">{{harvsp|Maroille|2005|p=10}}.</ref>, il s'installe à Marseille, où il est probablement vendeur en {{citation|sachets de corsage odoriférants}}<ref name="Waleffe"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Maroille|2005|p=11}}.</ref>. Après avoir effectué son [[service militaire en France|service militaire]] (1896-1898), il arrive en 1898 à Paris<ref>{{harvsp|Jones|2010|p=29}}.</ref>, où il devient attaché parlementaire non rémunéré<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=45}}.</ref> d'[[Emmanuel Arène]], député républicain de la Corse, puis sénateur<ref>[https://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/arene_emmanuel0489r3.html Arène, Êmmanuel, sénateur de la {{3e}} République]sur Sénat.fr.</ref>. Il est alors introduit dans les milieux influents parisiens<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=21-29}}.</ref>{{,}}{{note |groupe=N|Les milieux politiques, littéraires et artistiques<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=25-26}}.</ref>.}}. Selon Ghislaine Sicard-Picchiottino, c'est à cette époque, qu’il rencontre le docteur Jacqueminot, propriétaire d'une pharmacie [[avenue de La Motte-Picquet]], dans laquelle travaille un jeune pharmacien, Raymond Goëry ; l'affaire est prospère et un employé supplémentaire est parfois nécessaire. François Coty y aide de temps en temps à préparer divers produits vendus en pharmacie ; {{citation|il compose notamment, comme c'était l'usage à l'époque, des alcoolats et des [[Eau de Cologne|eaux de Cologne]]<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=44}}.</ref>}}. C'est ainsi qu'il prend conscience de son don inné pour {{cita|l'harmonie olfactive}}. Le pharmacien constatant son talent, lui conseille de perfectionner ses dispositions naturelles ; ce qu’il ne fera que quelques années plus tard<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=43, 44}}.</ref>.
Âgé de onze ans, il quitte son île natale à l'automne 1885 avec sa grand-mère, seulement muni d'un [[certificat d'études primaires]]<ref name="Maroille10">{{harvsp|Maroille|2005|p=10}}.</ref>, il s'installe à Marseille, où il est probablement vendeur en {{citation|sachets de corsage odoriférants}}<ref name="Waleffe"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Maroille|2005|p=11}}.</ref>. Après avoir effectué son [[service militaire en France|service militaire]] (1896-1898), il arrive en 1898 à Paris<ref>{{harvsp|Jones|2010|p=29}}.</ref>, où il devient attaché parlementaire non rémunéré<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=45}}.</ref> d'[[Emmanuel Arène]], député républicain de la Corse, puis sénateur<ref>[https://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/arene_emmanuel0489r3.html Arène, Êmmanuel, sénateur de la {{3e}} République]sur Sénat.fr.</ref>. Il est alors introduit dans les milieux influents parisiens<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=21-29}}.</ref>{{,}}{{note |groupe=N|Les milieux politiques, littéraires et artistiques<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=25-26}}.</ref>.}}. Selon Ghislaine Sicard-Picchiottino, c'est à cette époque, qu’il rencontre le docteur Jacqueminot, propriétaire d'une pharmacie [[avenue de La Motte-Picquet]], dans laquelle travaille un jeune pharmacien, Raymond Goëry ; l'affaire est prospère et un employé supplémentaire est parfois nécessaire. François Coty y aide de temps en temps à préparer divers produits vendus en pharmacie ; {{citation|il compose notamment, comme c'était l'usage à l'époque, des alcoolats et des [[Eau de Cologne|eaux de Cologne]]<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=44}}.</ref>}}. C'est ainsi qu'il prend conscience de son don inné pour {{cita|l'harmonie olfactive}}. Le pharmacien constatant son talent, lui conseille de perfectionner ses dispositions naturelles ; ce qu’il ne fera que quelques années plus tard<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=43, 44}}.</ref>.
Ligne 21 : Ligne 21 :


[[Fichier:Bouquet idéal Coty.jpg|vignette|gauche|redresse=0.5|Publicité, 1902.]]
[[Fichier:Bouquet idéal Coty.jpg|vignette|gauche|redresse=0.5|Publicité, 1902.]]
Il lance grâce à un prêt de sa grand-mère une première entreprise de parfumerie qui se révèle au bout d'un an être un échec<ref name=Jones30/>. Il passe une partie de l'année 1903 à l'école de parfumerie créée par la maison Chiris à [[Grasse]]<ref name=Jones30/>{{,}}<ref name="Feydeau">{{ouvrage|auteur=Élisabeth de Feydeau|titre= La Grande histoire du parfum|éditeur= Larousse|année= 2019| passage=60-61|isbn= 978-2035969101}}.</ref>, où, auprès de Georges Chiris (1872-1953){{sfn|Maroille|2005|p=12}}, fils de [[Léon Chiris]]<ref>{{article|auteur= Mathilde Cocoual|titre=Élites et familles méditerranéennes influentes en politique, XIXe-XXe siècle|sous-titre= La famille Chiris : des industriels en politique, une politique d’industriels ? | périodique = Cahiers de la Méditerranée|numéro=92| date= 2016| lire en ligne= http://journals.openedition.org/cdlm/8359}}.</ref>, il s’initie aux matières premières naturelles et aux produits de synthèse{{sfn|Maroille|2005|p=12}}, ainsi qu'aux opérations de distillation et d'[[Extraction (chimie)|extraction]]<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=58}}.</ref>.
Il lance grâce à un prêt de sa grand-mère une première entreprise de parfumerie qui se révèle au bout d'un an être un échec<ref name=Jones30/>. Il passe une partie de l'année 1903 à l'école de parfumerie créée par la maison Chiris à [[Grasse]]<ref name=Jones30/>{{,}}<ref name="Feydeau">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Élisabeth de Feydeau|titre=La Grande histoire du parfum|lieu=Paris/impr. en Chine|éditeur=Larousse|année=2019|pages totales=123|passage=60-61|isbn=978-2035969101}}.</ref>, où, auprès de Georges Chiris (1872-1953){{sfn|Maroille|2005|p=12}}, fils de [[Léon Chiris]]<ref>{{article|auteur= Mathilde Cocoual|titre=Élites et familles méditerranéennes influentes en politique, {{sp-|XIX|-|XX}}|sous-titre= La famille Chiris : des industriels en politique, une politique d’industriels ? | périodique = Cahiers de la Méditerranée|numéro=92| date= 2016| lire en ligne= http://journals.openedition.org/cdlm/8359}}.</ref>, il s’initie aux matières premières naturelles et aux produits de synthèse{{sfn|Maroille|2005|p=12}}, ainsi qu'aux opérations de distillation et d'[[Extraction (chimie)|extraction]]<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=58}}.</ref>.


Revenu à [[Paris]], il vend aux barbiers de la capitale des essences qu'il fait venir de Grasse. Puis il installe un premier laboratoire artisanal dans son petit appartement du [[boulevard Raspail]]. Pour la présentation de ses créations, son épouse, Yvonne agrémente les flacons de rubans et de satin, ayant été modiste, comme sa mère Virginie, aux [[Grands Magasins du Louvre]]<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=25 et 63}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=anglais|auteur= Mary McAuliffe |titre= Twilight of the Belle Epoque|sous-titre= The Paris of Picasso, Stravinsky, Proust, Renault, Marie Curie, Gertrude Stein, and Their Friends through the Great War|éditeur=Rowman & Littlefield|année = 2014|pages totales=432|passage= 91, 92, 93|isbn= 9781442221642|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=FDwfAwAAQBAJ}}{{commentaire biblio|{{citation étrangère|langue=en| Coty’s wife sewed and embroidered the silk pouches with velvet ribbons and satin trim that contained the bottles and Coty drew on his sales skills.}}}}.</ref>.
Revenu à [[Paris]], il vend aux barbiers de la capitale des essences qu'il fait venir de Grasse. Puis il installe un premier laboratoire artisanal dans son petit appartement du [[boulevard Raspail]]. Pour la présentation de ses créations, son épouse, Yvonne agrémente les flacons de rubans et de satin, ayant été modiste, comme sa mère Virginie, aux [[Grands Magasins du Louvre]]<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=25 et 63}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mary McAuliffe|titre=Twilight of the Belle Epoque|sous-titre=The Paris of Picasso, Stravinsky, Proust, Renault, Marie Curie, Gertrude Stein, and Their Friends through the Great War|éditeur=Rowman & Littlefield|année=2014|pages totales=432|passage=91, 92, 93|isbn=9781442221642|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=FDwfAwAAQBAJ}}{{commentaire biblio|{{citation étrangère|langue=en| Coty’s wife sewed and embroidered the silk pouches with velvet ribbons and satin trim that contained the bottles and Coty drew on his sales skills.}}}}.</ref>.
En 1904, il utilise deux des produits de synthèse qu'il a étudiés à Grasse<ref name=Jones30/>, le [[rhodinal]] et l'[[ionone]], pour créer son premier succès de parfumerie, ''[[La Rose Jacqueminot]]''. Selon une anecdote dont la véracité n'est pas établie, l'odeur d'un flacon brisé dans un grand magasin, peut-être par Coty lui-même, par accident ou délibérément, attire la clientèle et lui vaut une commande de 12 flacons<ref name=Jones30/>{{,}}<ref name="Retronews">[https://www.retronews.fr/journal/le-petit-journal/26-juillet-1934/100/416709/1?from=%2Fsearch%23allTerms%3DFrancois%2520Coty%2520%25281874-1934%2529%26sort%3Dscore%26page%3D1%26searchIn%3Dall%26total%3D89&index=2 ''Le Petit Journal'', ''François Coty est mort à Louveciennes'', 26 juillet 1934] via Retronews.</ref>. C'est à cette époque qu'Emmanuel Arène lui conseille d'utiliser le nom de sa mère, Coti, adapté en Coty, pour la commercialisation de ses parfums<ref name="Société"/>.
En 1904, il utilise deux des produits de synthèse qu'il a étudiés à Grasse<ref name=Jones30/>, le [[rhodinal]] et l'[[ionone]], pour créer son premier succès de parfumerie, ''[[La Rose Jacqueminot]]''. Selon une anecdote dont la véracité n'est pas établie, l'odeur d'un flacon brisé dans un grand magasin, peut-être par Coty lui-même, par accident ou délibérément, attire la clientèle et lui vaut une commande de 12 flacons<ref name=Jones30/>{{,}}<ref name="Retronews">[https://www.retronews.fr/journal/le-petit-journal/26-juillet-1934/100/416709/1?from=%2Fsearch%23allTerms%3DFrancois%2520Coty%2520%25281874-1934%2529%26sort%3Dscore%26page%3D1%26searchIn%3Dall%26total%3D89&index=2 ''Le Petit Journal'', ''François Coty est mort à Louveciennes'', 26 juillet 1934] via Retronews.</ref>. C'est à cette époque qu'Emmanuel Arène lui conseille d'utiliser le nom de sa mère, Coti, adapté en Coty, pour la commercialisation de ses parfums<ref name="Société"/>.


=== Industriel de la parfumerie ===
=== Industriel de la parfumerie ===
[[Fichier:Usine Coty - Suresnes, circa 1930.png|vignette|redresse|Vue aérienne de l'usine Coty à Suresnes, circa 1930.]]
[[Fichier:Usine Coty - Suresnes, circa 1930.png|vignette|redresse|Vue aérienne de l'usine Coty à Suresnes, circa 1930.]]
[[Élisabeth de Feydeau]] souligne qu'il transforme les processus habituels de création du parfum, organise son industrialisation à une plus grande échelle et en étend la clientèle à la bourgeoisie. C'est surtout la détermination de Coty à élargir le marché du parfum qui le distingue. Il considérait toujours le parfum comme un luxe, mais il voulait le vendre à une clientèle plus large<ref name=Jones31/>, et même aux milieux plus modestes, tout en recherchant une {{citation|puissance et [une] clarté qui faisait défaut aux parfums existants}} et en créant {{citation|les familles olfactives modernes principalement les familles florale, ambrée et chyprée}}<ref>{{ouvrage|auteur=Élisabeth de Feydeau|titre= La Grande histoire du parfum|éditeur= Larousse|année= 2019| passage=71| champ libre= François Coty, le révolutionnaire|isbn= 978-2035969101}}.</ref>. Il est à ce titre considéré comme le {{citation|père fondateur de l'industrie moderne de la parfumerie}}<ref>[https://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/biographies/index.php?cle=19575 Biusanté.Paris Descartes]</ref>.
[[Élisabeth de Feydeau]] souligne qu'il transforme les processus habituels de création du parfum, organise son industrialisation à une plus grande échelle et en étend la clientèle à la bourgeoisie. C'est surtout la détermination de Coty à élargir le marché du parfum qui le distingue. Il considérait toujours le parfum comme un luxe, mais il voulait le vendre à une clientèle plus large<ref name=Jones31/>, et même aux milieux plus modestes, tout en recherchant une {{citation|puissance et [une] clarté qui faisait défaut aux parfums existants}} et en créant {{citation|les familles olfactives modernes principalement les familles florale, ambrée et chyprée}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Élisabeth de Feydeau|champ libre=François Coty, le révolutionnaire|titre=La Grande histoire du parfum|lieu=Paris/impr. en Chine|éditeur=Larousse|année=2019|pages totales=123|passage=71|isbn=978-2035969101}}.</ref>. Il est à ce titre considéré comme le {{citation|père fondateur de l'industrie moderne de la parfumerie}}<ref>[https://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/biographies/index.php?cle=19575 Biusanté.Paris Descartes]</ref>.


François Coty associe les essences naturelles à des produits de [[Molécule synthétique|synthèse]]<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=Perfumery: Practice and Principles|auteurs=Robert R. Calkin et J. Stephan Jellinek|éditeur=John Wiley & Sons|année=1994|passage=121|url=https://books.google.fr/books?id=XD9w2xR2HjsC&pg=PA121}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|titre=Le Parfum : Des origines à nos jours|auteur=Annick Le Guérer|éditeur=Odile Jacob|année=2005|passage=197|url=https://books.google.fr/books?id=nwNCnERRQuEC&pg=PA197}}.</ref>, que les progrès de la [[chimie organique]] permettent depuis le {{s-|XIX}} de produire à bon marché<ref>{{chapitre|auteur=Eugénie Briot|titre chapitre=Le marché français des parfums artificiels au XIXe siècle, entre défiance et démocratisation|auteurs ouvrage=Nicolas Stoskopf|titre ouvrage=L’industrie chimique en question|éditeur=Picard|année=2010|doi=10.3917/pica.stosk.2010.01.0137}}/</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Eugénie Briot|titre=« Le parfumeur millionnaire », notable et industriel parisien du {{s-|XIX}} »|périodique=Revue d'histoire du {{s-|XIX}}|numéro=34|année=2007|doi=10.4000/rh19.1352}}.</ref>, en se fournissant auprès de sociétés comme [[Firmenich]]<ref>{{harvsp|Maroille|2005|p=25}}.</ref> ou De Laire<ref>[https://www.auparfum.com/francois-coty François Coty] sur auparfum.com.</ref> .
François Coty associe les essences naturelles à des produits de [[Molécule synthétique|synthèse]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteurs=Robert R. Calkin et J. Stephan Jellinek|titre=Perfumery|sous-titre=Practice and Principles|éditeur=[[John Wiley & Sons]]|année=1994|passage=121|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=XD9w2xR2HjsC&pg=PA121}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Annick Le Guérer|titre=Le Parfum|sous-titre=Des origines à nos jours|éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]]|année=2005|passage=197|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=nwNCnERRQuEC&pg=PA197}}.</ref>, que les progrès de la [[chimie organique]] permettent depuis le {{s-|XIX}} de produire à bon marché<ref>{{chapitre|auteur=Eugénie Briot|titre chapitre=Le marché français des parfums artificiels au XIXe siècle, entre défiance et démocratisation|auteurs ouvrage=Nicolas Stoskopf|titre ouvrage=L’industrie chimique en question|éditeur=Picard|année=2010|doi=10.3917/pica.stosk.2010.01.0137}}/</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Eugénie Briot|titre=« Le parfumeur millionnaire », notable et industriel parisien du {{s-|XIX}} »|périodique=Revue d'histoire du {{s-|XIX}}|numéro=34|année=2007|doi=10.4000/rh19.1352}}.</ref>, en se fournissant auprès de sociétés comme [[Firmenich]]<ref>{{harvsp|Maroille|2005|p=25}}.</ref> ou De Laire<ref>[https://www.auparfum.com/francois-coty François Coty] sur auparfum.com.</ref>.


En 1904, il crée sa société, puis à partir de 1909, sur les bords de la [[Seine]], à [[Suresnes]], sur une partie des terrains du château de la Source, il crée son usine, la « [[Rue de Saint-Cloud#Château de la Source puis usine Coty|Cité des parfums]] »<ref>{{harvsp|Maroille|2005|p=15}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=15}}.</ref>. Elle sera suivie de nombreuses autres installations industrielles : dans l'[[île de Puteaux]] pour les conditionnements métalliques, à [[Neuilly-sur-Seine]] pour les boîtes de cuir et de carton, à [[Pantin]] et aux [[Les Lilas|Lilas]] pour les flacons. À l'instigation de sa belle-mère, Virginie Le Baron (née Dubois), il met en place une [[intégration verticale]] de la production<ref>{{Harvsp|Maroille|2005|p=21}}.</ref>. Coty gère le personnel de ses usines de manière [[paternalisme|paternaliste]]<ref name="Sarranp18">{{harvsp|Sarran|1990|p=18}}.</ref>{{,}}<ref name=Sicard123>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=123}}.</ref>, mettant en œuvre ce que notent Patrice de Sarran<ref name="Sarranp18" />, Jean-Marie Maroille de la Société historique de Suresnes<ref>{{harvsp|Maroille|2005|p=23}}.</ref> et que Ghislaine Sicard-Picchiottino estime être {{citation|une véritable politique d’assurance sociale, avec caisse de retraite, [...], horaires aménagés pour les jeunes mères}}<ref name=Sicard123/>.
En 1904, il crée sa société, puis à partir de 1909, sur les bords de la [[Seine]], à [[Suresnes]], sur une partie des terrains du château de la Source, il crée son usine, la « [[Rue de Saint-Cloud#Château de la Source puis usine Coty|Cité des parfums]] »<ref>{{harvsp|Maroille|2005|p=15}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=15}}.</ref>. Elle sera suivie de nombreuses autres installations industrielles : dans l'[[île de Puteaux]] pour les conditionnements métalliques, à [[Neuilly-sur-Seine]] pour les boîtes de cuir et de carton, à [[Pantin]] et aux [[Les Lilas|Lilas]] pour les flacons. À l'instigation de sa belle-mère, Virginie Le Baron (née Dubois), il met en place une [[intégration verticale]] de la production<ref>{{Harvsp|Maroille|2005|p=21}}.</ref>. Coty gère le personnel de ses usines de manière [[paternalisme|paternaliste]]<ref name="Sarranp18">{{harvsp|Sarran|1990|p=18}}.</ref>{{,}}<ref name=Sicard123>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=123}}.</ref>, mettant en œuvre ce que notent Patrice de Sarran<ref name="Sarranp18" />, Jean-Marie Maroille de la Société historique de Suresnes<ref>{{harvsp|Maroille|2005|p=23}}.</ref> et que Ghislaine Sicard-Picchiottino estime être {{citation|une véritable politique d’assurance sociale, avec caisse de retraite, [...], horaires aménagés pour les jeunes mères}}<ref name=Sicard123/>.


[[fichier:R Lalique glass 9.JPG|vignette|gauche|redresse|Flacon Lalique ''Ambre Antique'' pour Coty (circa 1910).]]
[[fichier:R Lalique glass 9.JPG|vignette|gauche|redresse|Flacon Lalique ''Ambre Antique'' pour Coty (circa 1910).]]
Tout en n'étant pas le premier parfumeur à s’intéresser à la qualité esthétique du flaconnage, {{citation|c’est bien François Coty qui le premier expose des flacons comme s'il s’agissait de joyaux lors de l'[[exposition universelle de Bruxelles de 1910]]}}, rappelle Rosine L’Heureux <ref>{{article|langue=en|titre=From Industry to Luxury: French Perfume in the Nineteenth Century|auteur=Eugénie Briot|périodique=The Business History Review|volume=85|numéro=2|année=2011|jstor=41301392}}.</ref>{{,}}<ref name=Lheureux>{{ouvrage|titre=Une histoire des parfumeurs: France 1850-1910|auteur=Rosine Lheureux|éditeur=Champ Vallon|année=2016|passage=XV|url=https://books.google.fr/books?id=C-bvDAAAQBAJ&pg=PR15}}.</ref>, François Coty comprend l’importance pour les ventes, du [[Conditionnement (marketing)|conditionnement]], de l'emballage, de la présentation<ref>{{ouvrage|titre = La parfumerie française et l’art dans la présentation|éditeur=La Revue des marques de la parfumerie et de la savonnerie|lieu= Paris|année=1925|passage=35 à 37|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9782021h/f58.item.r}}.</ref>. On lui attribue l'affirmation qu'un {{citation|parfum se regarde autant qu'il se sent, il est objet avant d'être senteur}}<ref name=Lheureux/>. Il fait appel à l'artiste verrier [[René Lalique]], qui crée pour lui le flacon de ''L’Effleurt'', puis celui d’''Ambre Antique'', mais aussi à [[Baccarat (cristallerie)|Baccarat]] et au décorateur [[Léon Bakst]]<ref>{{en}}[https://collection.maas.museum/object/391901 Coty powder compact designed by Leon Bakst, Museum of Applied Arts & Sciences].</ref> ou au peintre [[Jean Helleu (peintre)|Jean Helleu]] pour les emballages ou [[affiche]]s publicitaires<ref name="Feydeau"/>. Les étiquettes en papier gaufré doré à chaud sont imprimées par la maison [[Draeger]]. Il résume ainsi sa philosophie commerciale : {{citation bloc|Donnez à une femme le meilleur produit que vous puissiez préparer, présentez-le dans un flacon parfait d’une belle simplicité, mais d’un goût impeccable, faites le payer un prix raisonnable, et ce sera la naissance d’un grand commerce tel que le monde n’en a jamais vu<ref>{{en}}[https://www.coty.com/our-story/coty-founders/francois-coty Coty founders- François Coty].</ref>.}} Cette attention au conditionnement, plus coûteux que le contenu du flacon, deviendra, selon l’historien des entreprises {{Lien
Tout en n'étant pas le premier parfumeur à s’intéresser à la qualité esthétique du flaconnage, {{citation|c’est bien François Coty qui le premier expose des flacons comme s'il s’agissait de joyaux lors de l'[[exposition universelle de Bruxelles de 1910]]}}, rappelle Rosine L’Heureux<ref>{{article|langue=en|titre=From Industry to Luxury: French Perfume in the Nineteenth Century|auteur=Eugénie Briot|périodique=The Business History Review|volume=85|numéro=2|année=2011|jstor=41301392}}.</ref>{{,}}<ref name=Lheureux>{{Ouvrage|auteur1=Rosine Lheureux|titre=Une histoire des parfumeurs|sous-titre=France 1850-1910|éditeur=[[Éditions Champ Vallon|Champ Vallon]]|année=2016|passage=XV|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=C-bvDAAAQBAJ&pg=PR15}}.</ref>, François Coty comprend l’importance pour les ventes, du [[Conditionnement (marketing)|conditionnement]], de l'emballage, de la présentation<ref>{{Ouvrage|titre=La parfumerie française et l’art dans la présentation|lieu=Paris|éditeur=La Revue des marques de la parfumerie et de la savonnerie|année=1925|passage=35 à 37|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9782021h/f58.item.r}}.</ref>. On lui attribue l'affirmation qu'un {{citation|parfum se regarde autant qu'il se sent, il est objet avant d'être senteur}}<ref name=Lheureux/>. Il fait appel à l'artiste verrier [[René Lalique]], qui crée pour lui le flacon de ''L’Effleurt'', puis celui d’''Ambre Antique'', mais aussi à [[Baccarat (cristallerie)|Baccarat]] et au décorateur [[Léon Bakst]]<ref>{{en}}[https://collection.maas.museum/object/391901 Coty powder compact designed by Leon Bakst, Museum of Applied Arts & Sciences].</ref> ou au peintre [[Jean Helleu (peintre)|Jean Helleu]] pour les emballages ou [[affiche]]s publicitaires<ref name="Feydeau"/>. Les étiquettes en papier gaufré doré à chaud sont imprimées par la maison [[Draeger]]. Il résume ainsi sa philosophie commerciale : {{citation bloc|Donnez à une femme le meilleur produit que vous puissiez préparer, présentez-le dans un flacon parfait d’une belle simplicité, mais d’un goût impeccable, faites le payer un prix raisonnable, et ce sera la naissance d’un grand commerce tel que le monde n’en a jamais vu<ref>{{en}}[https://www.coty.com/our-story/coty-founders/francois-coty Coty founders- François Coty].</ref>.}} Cette attention au conditionnement, plus coûteux que le contenu du flacon, deviendra, selon l’historien des entreprises {{Lien
|langue= en
|langue= en
|trad= Geoffrey Jones (academic)
|trad= Geoffrey Jones (academic)
Ligne 41 : Ligne 41 :
|texte=Geoffrey Jones}}, une caractéristique fondamentale de l'industrie de la parfumerie<ref name=Jones32>{{harvsp|Jones|2010|p=32}}.</ref>.
|texte=Geoffrey Jones}}, une caractéristique fondamentale de l'industrie de la parfumerie<ref name=Jones32>{{harvsp|Jones|2010|p=32}}.</ref>.


Il remporte de grands succès commerciaux avec ''La Rose Jacqueminot'' (1904), un soliflore associant un absolu de rose de mai à deux composants de synthèse<ref>{{ouvrage|titre=Le roman des Guerlain. Parfumeurs de Paris|auteur=Élisabeth de Feydeau|éditeur=Flammarion|passage=157|url=https://books.google.fr/books?id=ZPKeDQAAQBAJ&pg=PT157}}.</ref>, suivi de ''L'Origan'' (1905), le premier parfum contenant de l'[[ionone]], vendu dans un flacon conçu par Baccarat avec une étiquette dessinée par Lalique<ref>{{article|titre=L’industrie du luxe et la mode : du temps des créateurs au temps des communicants (fin XIXe, fin XXe siècle)|auteur=Marc de Ferrière le Vayer|périodique=Apparences|numéro=1|année=2007|doi=10.4000/apparences.61}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=The Psychological Basis of Perfumery|auteur=J. Stephan Jellinek|éditeur=
Il remporte de grands succès commerciaux avec ''La Rose Jacqueminot'' (1904), un soliflore associant un absolu de rose de mai à deux composants de synthèse<ref>{{Ouvrage|auteur1=Élisabeth de Feydeau|titre=Le roman des Guerlain. Parfumeurs de Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=|passage=157|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ZPKeDQAAQBAJ&pg=PT157}}.</ref>, suivi de ''L'Origan'' (1905), le premier parfum contenant de l'[[ionone]], vendu dans un flacon conçu par Baccarat avec une étiquette dessinée par Lalique<ref>{{article|titre=L’industrie du luxe et la mode : du temps des créateurs au temps des communicants (fin XIXe, fin XXe siècle)|auteur=Marc de Ferrière le Vayer|périodique=Apparences|numéro=1|année=2007|doi=10.4000/apparences.61}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=J. Stephan Jellinek|titre=The Psychological Basis of Perfumery|éditeur=Springer|année=2012|passage=96|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=iLv0CAAAQBAJ&pg=PA96}}.</ref>. Viennent ensuite ''Ambre Antique'' (1905) ; [[Annick Le Guérer]] souligne que ces parfums sont {{citation| contemporains du « [[fauvisme]] », mouvement qui se constitue autour de [[Maurice de Vlaminck|Vlaminck]], [[André Derain|Derain]], [[Henri Matisse|Matisse]] et privilégie l’éclat, la violence de la couleur, ces parfums ont toute l’audace et la force de ce courant pictural. Ils reflètent aussi le côté impulsif d’un homme au caractère complexe, étonnant mélange de timidité et de dureté, de générosité et d’exigences parfois despotiques}}<ref name="Le Guérer"/>. ils sont suivis par ''Le Muguet'' (1910), ''Lilas blanc'' (1910), ''Iris'' (1913), (soliflore), et surtout ''[[Le Chypre de Coty|Chypre]]'', lancé en 1917<ref>{{article|auteur=Emilie Veyretout|titre=Il y a 100 ans, le Chypre de Coty changeait la face de la parfumerie|périodique=Madame Figaro|date=15 février 2018|lire en ligne= http://madame.lefigaro.fr/beaute/il-y-a-100-ans-le-chypre-de-coty-changeait-la-face-de-la-parfumer-150218-147137}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Véronique Blamont|titre=Souvenirs de parfums|sous-titre=Secrets et histoires de senteurs|éditeur=FeniXX|année=1997|pages totales=96|isbn=9782755522655|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=IctXDwAAQBAJ}}{{commentaire biblio|{{citation|Un parfum de François Coty baptisé Chypre sorti en 1917. Il eut un tel succès qu’il est devenu le nom générique de la famille regroupant des parfums qui jouent sur des accords de mousse de chêne, ciste labdanum, patchouli et bergamote}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}}[https://www.newyorker.com/magazine/1930/05/03/perfume-and-politics Janet Flanner, ''Perfume and Politics'', 25 avril 1930] sur ''[[The New Yorker]]''.</ref>, qu’[[Edmond Roudnitska]] décrit comme un {{citation |chef d’œuvre d’harmonie, de délicatesse et de goût}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Edmond Roudnitska]]|titre=L’Esthétique en question|sous-titre=introduction à une esthétique de l’odorat|éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]]|année=1977|pages totales=264|passage=133, 172, 202|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=MGEIAQAAIAAJ&q=Coty}}.</ref>, qui donne naissance à une nouvelle famille olfactive, et dont le succès durera des décennies. Son souhait est que {{citation|chaque femme ait sa propre fragrance subtile, celle qui convient à son style et qui exprime réellement sa personnalité}}.
Parallèlement, Coty s'emploie à modifier les habitudes de consommation du parfum, qui était appliqué au {{s-|XIX}} sur les vêtements ou sur un mouchoir, et dont il recommande l'usage directement sur la peau, une pratique jusqu'alors réservée aux femmes considérées de rang inférieur<ref name=Jones32/>. Ces innovations sont désapprouvées par les grands parfumeurs parisiens, le Syndicat national de la Parfumerie française lui refusant l’admission en son sein<ref name=Jones30/>. Selon Bertrand de Saint-Vincent, ce refus s'explique par le statut {{cita|d'outsider}} autodidacte de Coty<ref>{{Ouvrage|auteur1=Bertrand de Saint-Vincent|auteur2=[[Jean-Charles Chapuzet]]|titre=Le Roman du ''Figaro'', 1826-2006|éditeur=[[Plon]]|année=2006|pages totales=228|passage=142|isbn=9782259205832|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=sjNlAAAAMAAJ&q=Coty}}</ref>, en effet, en tant qu'étranger à l'industrie du parfum et au monde parisien, il a dû faire face à l'hostilité et au scepticisme<ref name=Jones30/>.
Springer|année=2012|passage=96|url=https://books.google.com/books?id=iLv0CAAAQBAJ&pg=PA96}}.</ref>. Viennent ensuite ''Ambre Antique'' (1905) ; [[Annick Le Guérer]] souligne que ces parfums sont {{citation| contemporains du « [[fauvisme]] », mouvement qui se constitue autour de [[Maurice de Vlaminck|Vlaminck]], [[André Derain|Derain]], [[Henri Matisse|Matisse]] et privilégie l’éclat, la violence de la couleur, ces parfums ont toute l’audace et la force de ce courant pictural. Ils reflètent aussi le côté impulsif d’un homme au caractère complexe, étonnant mélange de timidité et de dureté, de générosité et d’exigences parfois despotiques}}<ref name="Le Guérer"/>. ils sont suivis par ''Le Muguet'' (1910), ''Lilas blanc'' (1910), ''Iris'' (1913), (soliflore), et surtout ''[[Le Chypre de Coty|Chypre]]'', lancé en 1917<ref>{{article|auteur=Emilie Veyretout|titre=Il y a 100 ans, le Chypre de Coty changeait la face de la parfumerie|périodique=Madame Figaro|date=15 février 2018|lire en ligne= http://madame.lefigaro.fr/beaute/il-y-a-100-ans-le-chypre-de-coty-changeait-la-face-de-la-parfumer-150218-147137}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur= Véronique Blamont |titre= Souvenirs de parfums: Secrets et histoires de senteurs|éditeur= FeniXX |année= 1997|pages totales= 96 |isbn=9782755522655|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=IctXDwAAQBAJ&dq}}{{commentaire biblio|{{citation|Un parfum de François Coty baptisé Chypre sorti en 1917. Il eut un tel succès qu’il est devenu le nom générique de la famille regroupant des parfums qui jouent sur des accords de mousse de chêne, ciste labdanum, patchouli et bergamote}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}}[https://www.newyorker.com/magazine/1930/05/03/perfume-and-politics Janet Flanner, ''Perfume and Politics'', 25 avril 1930] sur ''[[The New Yorker]]''.</ref>, qu’[[Edmond Roudnitska]] décrit comme un {{citation |chef d’œuvre d’harmonie, de délicatesse et de goût}}<ref>{{ouvrage|auteur= [[Edmond Roudnitska]]|titre=L’Esthétique en question|sous-titre= introduction à une esthétique de l’odorat|éditeur=PUF|année=1977|pages totales = 264|passage= 133, 172, 202| lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=MGEIAQAAIAAJ&dq=inauthor%3A”Edmond+Roudnitska”&focus=searchwithinvolume&q=Coty}}.</ref>, qui donne naissance à une nouvelle famille olfactive, et dont le succès durera des décennies. Son souhait est que {{citation|chaque femme ait sa propre fragrance subtile, celle qui convient à son style et qui exprime réellement sa personnalité}}.
Parallèlement, Coty s'emploie à modifier les habitudes de consommation du parfum, qui était appliqué au {{s-|XIX}} sur les vêtements ou sur un mouchoir, et dont il recommande l'usage directement sur la peau, une pratique jusqu'alors réservée aux femmes considérées de rang inférieur<ref name=Jones32/>. Ces innovations sont désapprouvées par les grands parfumeurs parisiens, le Syndicat national de la Parfumerie française lui refusant l’admission en son sein<ref name=Jones30/>. Selon [[Bertrand de Saint-Vincent]], ce refus s'explique par le statut {{cita|d'outsider}} autodidacte de Coty<ref>{{ouvrage|auteur1= [[Bertrand de Saint-Vincent]]|auteur2= [[Jean-Charles Chapuzet]]|titre=Le Roman du ''Figaro'', 1826-2006| éditeur=Plon|année= 2006|isbn= 9782259205832|pages totales=228|passage=142|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=sjNlAAAAMAAJ&focus=searchwithinvolume&q=Coty}}</ref>, en effet, en tant qu'étranger à l'industrie du parfum et au monde parisien, il a dû faire face à l'hostilité et au scepticisme<ref name=Jones30/>.


[[Fichier:Vintage Coty Compact and Powder Set, "Air Spun" Beauty Powder (8406013905).jpg|vignette|redresse=0.5|Poudrier et poudre Coty.]]
[[Fichier:Vintage Coty Compact and Powder Set, "Air Spun" Beauty Powder (8406013905).jpg|vignette|redresse=0.5|Poudrier et poudre Coty.]]
Il [[Diversification (stratégie d'entreprise)|diversifie]] également sa gamme avec, outre des parfums, des crèmes, des savons, des sels de bain, des rouges à lèvres<ref name= "Gaston-Breton">{{article|langue=fr|auteur= [[Tristan Gaston-Breton]]|titre=16. François Coty|périodique= ''[[Les Échos]]''| date= août 2005|url=https://www.lesechos.fr/16/08/2005/LesEchos/19477-044-ECH_16--francois-coty.htm|consulté le=2018-07-04}}.</ref>et même de la papeterie, devenant un précurseur d'une ligne de produits parfumés de la même marque<ref name=Jones31>{{harvsp|Jones|2010|p=31}}.</ref>. La [[Poudre (maquillage)|poudre]] « L'Origan », dans sa célèbre boîte orange et blanc, se vend à {{nombre|16|millions}} d'exemplaires par an en France<ref>{{ouvrage|titre=Le marketing des émotions: Pourquoi Kotler est obsolète ?|auteur=Georges Chétochine|éditeur=Editions Eyrolles|année=2011|passage=46|url=https://books.google.fr/books?id=gfp3osMobr0C&pg=PA46}}.</ref> avec {{nombre|30 000}} [[Poudrier (maquillage)|poudriers]] métalliques par jour rien qu’aux États-Unis<ref name="Feydeau"/>.
Il [[Diversification (stratégie d'entreprise)|diversifie]] également sa gamme avec, outre des parfums, des crèmes, des savons, des sels de bain, des rouges à lèvres<ref name= "Gaston-Breton">{{article|langue=fr|auteur= [[Tristan Gaston-Breton]]|titre=16. François Coty|périodique= ''[[Les Échos]]''| date= août 2005|url=https://www.lesechos.fr/16/08/2005/LesEchos/19477-044-ECH_16--francois-coty.htm|consulté le=2018-07-04}}.</ref>et même de la papeterie, devenant un précurseur d'une ligne de produits parfumés de la même marque<ref name=Jones31>{{harvsp|Jones|2010|p=31}}.</ref>. La [[Poudre (maquillage)|poudre]] « L'Origan », dans sa célèbre boîte orange et blanc, se vend à {{nombre|16|millions}} d'exemplaires par an en France<ref>{{Ouvrage|auteur1=Georges Chétochine|titre=Le marketing des émotions|sous-titre=Pourquoi Kotler est obsolète ?|éditeur=[[Eyrolles|Editions Eyrolles]]|année=2011|passage=46|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=gfp3osMobr0C&pg=PA46}}.</ref> avec {{nombre|30 000}} [[Poudrier (maquillage)|poudriers]] métalliques par jour rien qu’aux États-Unis<ref name="Feydeau"/>.


Ce succès suscite des [[contrefaçon]]s<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5855647b/f15.image.r=%22société%20Coty%22?rk=21459;2 Bec et ongles, 2 avril 1932] via Gallica.</ref>{{,}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k98227752/f423.image.r=%22société%20Coty%22?rk=879832;4 ''La Lutte contre la contrefaçon'' dans La Publicité : journal technique des annonceurs, avril 1925] via Gallica.</ref>{{,}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k293582f/f3.image.r=%22L'Origan%20de%20Coty%22?rk=85837;2 Le Figaro, 16 mai 1923] via Gallica.</ref>.
Ce succès suscite des [[contrefaçon]]s<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5855647b/f15.image.r=%22société%20Coty%22?rk=21459;2 Bec et ongles, 2 avril 1932] via Gallica.</ref>{{,}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k98227752/f423.image.r=%22société%20Coty%22?rk=879832;4 ''La Lutte contre la contrefaçon'' dans La Publicité : journal technique des annonceurs, avril 1925] via Gallica.</ref>{{,}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k293582f/f3.image.r=%22L'Origan%20de%20Coty%22?rk=85837;2 Le Figaro, 16 mai 1923] via Gallica.</ref>.
Ligne 54 : Ligne 53 :


[[Fichier:Catherinettes place Vendôme (cropped).jpg|vignette|redresse|gauche|[[Catherinettes]] devant la boutique du 23, place Vendôme en 1922.]]
[[Fichier:Catherinettes place Vendôme (cropped).jpg|vignette|redresse|gauche|[[Catherinettes]] devant la boutique du 23, place Vendôme en 1922.]]
Le succès est {{citation|foudroyant}}, François Coty a désormais des dépositaires en province, participe aux expositions internationales ; [[Exposition universelle de Bruxelles de 1910|Bruxelles]] en 1910, Kiev en 1913, il prend position à l’exportation et fait des affaires à l’étranger<ref name="Feydeau"/>. À la veille de la [[Première Guerre mondiale]], les [[Coty (entreprise)|parfums Coty]] sont {{numéro|1}} dans le monde, avec des succursales à [[Moscou]], [[New York]] {{note|groupe=N|Il installera en 1910 un magasin-salon au [[712 5th Avenue]] ([[Midtown (Manhattan)]] où il fait appel, pour les vitrages des façades, à Lalique qui y réalise sa première œuvre architecturale<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=83}}.</ref>.}}, [[Londres]] et [[Buenos Aires]]<ref>{{en}}[https://patrons.org.es/francois-coty-english/ François Coty, the Genius of Perfumery] sur Patrons.org.</ref>, et François Coty est déjà très riche. En 1913, son agent exclusif aux États-Unis, depuis 1910, Benjamin Levy, l’assiste dans la création de la Coty [[Incorporation (entreprise)|Inc.]] dans le [[Delaware]]<ref name = "Toledano107">{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=107}}.</ref>. En 1917, dans la tourmente de la [[Révolution russe]], ses magasins, usines, stocks, comptes et dépôts au Crédit Lyonnais de Moscou (soit près de {{nombre|4|millions}} de francs de l’époque) sont confisqués par les [[Bolcheviks|bolcheviques]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=33}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=91}}.</ref>.
Le succès est {{citation|foudroyant}}, François Coty a désormais des dépositaires en province, participe aux expositions internationales ; [[Exposition universelle de Bruxelles de 1910|Bruxelles]] en 1910, Kiev en 1913, il prend position à l’exportation et fait des affaires à l’étranger<ref name="Feydeau"/>. À la veille de la [[Première Guerre mondiale]], les [[Coty (entreprise)|parfums Coty]] sont {{numéro|1}} dans le monde, avec des succursales à [[Moscou]], [[New York]] {{note|groupe=N|Il installera en 1910 un magasin-salon au [[712 5th Avenue]] ([[Midtown (Manhattan)]] où il fait appel, pour les vitrages des façades, à Lalique qui y réalise sa première œuvre architecturale<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=83}}.</ref>.}}, [[Londres]] et [[Buenos Aires]]<ref>{{en}}[https://patrons.org.es/francois-coty-english/ François Coty, the Genius of Perfumery] sur Patrons.org.</ref>, et François Coty est déjà très riche. En 1913, son agent exclusif aux États-Unis, depuis 1910, Benjamin Levy, l’assiste dans la création de la Coty [[Incorporation (entreprise)|Inc.]] dans le [[Delaware]]<ref name = "Toledano107">{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=107}}.</ref>. En 1917, dans la tourmente de la [[révolution russe]], ses magasins, usines, stocks, comptes et dépôts au Crédit Lyonnais de Moscou (soit près de {{nombre|4|millions}} de francs de l’époque) sont confisqués par les [[Bolcheviks|bolcheviques]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=33}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=91}}.</ref>.


Durant la Première Guerre mondiale, il soutient l'association ''Les Jouets de France'', créée en 1917 par son ami [[François Carnot]] (fils du Président [[Sadi Carnot (homme d'État)|Sadi Carnot]]). Dans les usines de l'[[Île de Puteaux]], qu'il finance, des menuisiers forment des mutilés de guerre pour créer et assembler des jouets en bois pour les enfants<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=92-94}}.</ref>. Selon Elizabeth Coty et Roulhac Toledano, il accueille également les blessés de guerre dans sa [[Château de Longchamp|résidence de Longchamp]] (située non loin de son usine suresnoise) et au [[château d'Artigny]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=26,64}}.</ref>.
Durant la Première Guerre mondiale, il soutient l'association ''Les Jouets de France'', créée en 1917 par son ami [[François Carnot]] (fils du Président [[Sadi Carnot (homme d'État)|Sadi Carnot]]). Dans les usines de l'[[Île de Puteaux]], qu'il finance, des menuisiers forment des mutilés de guerre pour créer et assembler des jouets en bois pour les enfants<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=92-94}}.</ref>. Selon Elizabeth Coty et Roulhac Toledano, il accueille également les blessés de guerre dans sa [[Château de Longchamp|résidence de Longchamp]] (située non loin de son usine suresnoise) et au [[château d'Artigny]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=26,64}}.</ref>.
Ligne 62 : Ligne 61 :
En 1923 la ''Coty (England) [[Limited company|Ltd]]'' est créée avec une usine à [[Brentford]]<ref name = "Toledano107"/>, et François Coty est un industriel puissant qui en 1924 transforme son entreprise française en [[Société anonyme|SA]] dont le chiffre d’affaires va croitre et dégager des {{citation|profits fabuleux}}<ref name="Feydeau"/>.
En 1923 la ''Coty (England) [[Limited company|Ltd]]'' est créée avec une usine à [[Brentford]]<ref name = "Toledano107"/>, et François Coty est un industriel puissant qui en 1924 transforme son entreprise française en [[Société anonyme|SA]] dont le chiffre d’affaires va croitre et dégager des {{citation|profits fabuleux}}<ref name="Feydeau"/>.


En {{date|1911}}, le couturier [[Paul Poiret]] avait créé sa société de parfums, ''les Parfums de Rosine''<ref>{{harvsp| ''La ligne de vie parfumée de François Coty''|id=Catalogue|2018|p=97}}{{commentaire biblio}}{{citation|1911, Paul Poiret crée sa maison de parfums, la Maison de Rosine. Cet évènement inaugure l'entrée des couturiers parfumeurs sur le marché très lucratif des parfums}}.</ref>, devenant ainsi le premier couturier-parfumeur, à associer une ligne de parfums à ses créations de couture, bien avant [[Coco Chanel|Chanel]]<ref>{{article|langue=en| auteur= Astrid Wendlandt|titre=The Rebirth of Paul Poiret|périodique= The New York Times|date= 5 juillet 2017|url= https://www.nytimes.com/2017/07/05/fashion/paul-poiret-couture-paris.html}}{{commentaire biblio|{{citation étrangère|langue=en| He was the first couturier to introduce perfumes commercially, and set up his own perfume company named after his daughter Rosine in 1911 — a decade before his archrival, Coco Chanel, introduced Chanel No. 5. The business proved so successful that François Coty, the Frenchman who developed modern perfumery, tried in vain to buy it.}}}}</ref>. Ses parfums étaient produits par la [[Rallet|la société des parfums Rallet]] à [[Cannes La Bocca]]<ref name="Somogy1">{{ouvrage|auteur= [[Musée international de la Parfumerie]]|titre=Paul Poiret. Couturier Parfumeur|année=2013|éditeur=Somology éditions d’art|passage=28|url=https://issuu.com/baranes/docs/paul_poiret_extrait}}.</ref>. En {{date|1913}}, François Coty, qu'il ne connaissait précédemment pas, lui fait, dans le cadre d'un entretien {{citation|bref et sans suite}}<ref name="Somogy2">{{ouvrage|auteur= [[Musée international de la Parfumerie]]|titre=Paul Poiret. Couturier Parfumeur|année=2013|éditeur=Somology éditions d’art|passage=28|url=https://issuu.com/baranes/docs/paul_poiret_extrait}}{{commentaire biblio|{{citation| Cette initiative de Paul Poiret est un tel succès que François Coty lui fait une offre de rachat (1913)}}}}.</ref>, une offre d'achat qu'il décline<ref>{{ouvrage|auteur= Paul Poiret|titre = En habillant l’époque|éditeur=Grasset|année=1931|passage=140}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=87}}.</ref>. En 1926, François Coty rachète la société de parfums Rallet<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Nigel Groom|titre=New Perfume handbook|éditeur=Springer Science & Business Media|année=1997|pages totales=437|passage=281|isbn= 9780751404036 |url=https://books.google.fr/books?id=UYrDPqLVD-kC&pg=PA281&dq=Rallet&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwj7weK4pKDsAhURyxoKHVX0DOcQ6AEwAXoECAAQAg#v=onepage&q=Rallet&f=false}}.</ref>.
En {{date|1911}}, le couturier [[Paul Poiret]] avait créé sa société de parfums, ''les Parfums de Rosine''<ref>{{harvsp| ''La ligne de vie parfumée de François Coty''|id=Catalogue|2018|p=97}}{{commentaire biblio}}{{citation|1911, Paul Poiret crée sa maison de parfums, la Maison de Rosine. Cet évènement inaugure l'entrée des couturiers parfumeurs sur le marché très lucratif des parfums}}.</ref>, devenant ainsi le premier couturier-parfumeur, à associer une ligne de parfums à ses créations de couture, bien avant [[Coco Chanel|Chanel]]<ref>{{article|langue=en| auteur= Astrid Wendlandt|titre=The Rebirth of Paul Poiret|périodique= The New York Times|date= 5 juillet 2017|url= https://www.nytimes.com/2017/07/05/fashion/paul-poiret-couture-paris.html}}{{commentaire biblio|{{citation étrangère|langue=en| He was the first couturier to introduce perfumes commercially, and set up his own perfume company named after his daughter Rosine in 1911 — a decade before his archrival, Coco Chanel, introduced Chanel No. 5. The business proved so successful that François Coty, the Frenchman who developed modern perfumery, tried in vain to buy it.}}}}</ref>. Ses parfums étaient produits par [[Rallet|la société des parfums Rallet]] à [[Cannes La Bocca]]<ref name="Somogy1">{{Ouvrage|auteur1=[[Musée international de la Parfumerie]]|titre=Paul Poiret. Couturier Parfumeur|éditeur=Somology éditions d’art|année=2013|passage=28|isbn=|lire en ligne=https://issuu.com/baranes/docs/paul_poiret_extrait}}.</ref>. En {{date|1913}}, François Coty, qu'il ne connaissait précédemment pas, lui fait, dans le cadre d'un entretien {{citation|bref et sans suite}}<ref name="Somogy2">{{Ouvrage|auteur1=[[Musée international de la Parfumerie]]|titre=Paul Poiret. Couturier Parfumeur|éditeur=Somology éditions d’art|année=2013|passage=28|isbn=|lire en ligne=https://issuu.com/baranes/docs/paul_poiret_extrait}}{{commentaire biblio|{{citation| Cette initiative de Paul Poiret est un tel succès que François Coty lui fait une offre de rachat (1913)}}}}.</ref>, une offre d'achat qu'il décline<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Poiret|titre=En habillant l’époque|éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]]|année=1931|passage=140}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=87}}.</ref>. En 1926, François Coty rachète la société de parfums Rallet<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Nigel Groom|titre=New Perfume handbook|éditeur=Springer Science & Business Media|année=1997|pages totales=437|passage=281|isbn=9780751404036|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=UYrDPqLVD-kC&pg=PA281&dq=Rallet}}.</ref>.


[[Fichier:Coty, Inc. stock - 100.png|vignette|gauche|redresse=0.5| Coty. Inc, stock.]]
[[Fichier:Coty, Inc. stock - 100.png|vignette|gauche|redresse=0.5| Coty. Inc, stock.]]
Ligne 70 : Ligne 69 :


=== Milliardaire, mécène et collectionneur ===
=== Milliardaire, mécène et collectionneur ===
En 1920, la fortune de François Coty se compte en centaines de millions de francs.
En 1920, la fortune de François Coty se compte en centaines de millions de francs.


==== Mécène ====
==== Mécène ====
[[Image:Dieudonné Costes devant le Point d&#039;Interrogation.jpg|vignette|[[Dieudonné Costes]] devant son [[Breguet 19]] modifié pour les grands raids et surnommé le ''Point d’Interrogation''.]]
[[Image:Dieudonné Costes devant le Point d&#039;Interrogation.jpg|vignette|[[Dieudonné Costes]] devant son [[Breguet 19]] modifié pour les grands raids et surnommé le ''Point d’Interrogation''.]]
Coty commandite les aviateurs [[Dieudonné Costes|Costes]] et [[Maurice Bellonte|Bellonte]], [[Joseph Le Brix]] et [[René Mesmin]] <ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=172}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=130}}.</ref>, il aide le sport et finance l’équipe de France de bobsleigh et les [[Jeux olympiques d'été de 1928|jeux olympiques de 1928]]<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=17}}.</ref>.
Coty commandite les aviateurs [[Dieudonné Costes|Costes]] et [[Maurice Bellonte|Bellonte]], [[Joseph Le Brix]] et [[René Mesmin]]<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=172}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=130}}.</ref>, il aide le sport et finance l’équipe de France de bobsleigh et les [[Jeux olympiques d'été de 1928|jeux olympiques de 1928]]<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=17}}.</ref>.
Il finance et soutient également des artistes comme [[Tsugouharu Foujita|Foujita]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=140}}.</ref>, ainsi que l'[[Académie de France à Rome]]<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6109653f/f22. Académie des beaux-arts, Institut de France, Palais de l'Institut, janvier 1927] via Gallica.</ref>. Après les [[Inondations de mars 1930 dans le bassin du Tarn]], il fait construire et offre quatre fermes modèles aux agriculteurs méritants<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=16}}.</ref>. {{citation|En novembre 1932 grâce à la générosité de M. François Coty}}, [[Édouard Branly]] est doté d’un admirable laboratoire<ref>{{ouvrage|auteur= Jack Sanger|titre= Édouard Branly|éditeur= FeniXX|pages totales=112|isbn= 9782262088156}}.</ref>.
Il finance et soutient également des artistes comme [[Tsugouharu Foujita|Foujita]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=140}}.</ref>, ainsi que l'[[Académie de France à Rome]]<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6109653f/f22. Académie des beaux-arts, Institut de France, Palais de l'Institut, janvier 1927] via Gallica.</ref>. Après les [[Inondations de mars 1930 dans le bassin du Tarn]], il fait construire et offre quatre fermes modèles aux agriculteurs méritants<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=16}}.</ref>. {{citation|En novembre 1932 grâce à la générosité de M. François Coty}}, [[Édouard Branly]] est doté d’un admirable laboratoire<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jack Sanger|titre=Édouard Branly|éditeur=FeniXX|année=1940|pages totales=112|isbn=9782262088156|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=zNv5DwAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>.


Il subventionne de nombreux projets en Corse<ref>{{ouvrage|titre=La Troisième République|auteur=Gisèle Berstein|éditeur=M.A.|année=1987|passage=84}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|titre=Dictionnaire historique de la France contemporaine: 1870-1945|auteur1=Gisèle Berstein|auteur2=Serge Berstein|éditeur=Editions Complexe|année=1995|passage=204|url=https://books.google.com/books?id=UD6YwR00aiIC&pg=PA204}}.</ref> mais selon [[Paul Silvani]], {{cita|ce grand mécène s'y montre peu soucieux des arts}}, n'apportant pas un centime à [[Abel Gance]] en 1925 pour la réalisation de son ''[[Napoléon (film, 1927)|Napoléon]]''<ref>{{ouvrage|titre=Le bonapartisme: une saga corse|auteur=Paul Silvani|éditeur=Albiana|année=2003|passage=254}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Une « petite histoire » corse en 1925: Ou comment le Napoléon d’Abel Gance croise l'histoire du fascisme français|auteur=Dimitri Vezyroglou|périodique=Ecrire l'histoire|numéro=17|année=2017|doi=10.4000/elh.1215}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|titre=Abel Gance ou le Prométhée foudroyé|auteur=Roger Icart|éditeur=L'Age d'homme|année=1983|passage=170|url=https://books.google.com/books?id=8Ua7w4rPSboC&pg=PA170}}.</ref>. Il donne des millions au [[Saint-Siège]] et à [[Pie XI]] pour sa lutte contre le communisme<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=30}}.</ref>. En 1926, il fait une offre de 100 millions de francs, au gouvernement en tant que contribution volontaire à la réduction de la dette publique, mais sous des conditions précises de participation et de regard{{sfn|Toledano|Coty|2009|p=177-179}}. Cette offre est qualifiée d’extravagante par [[Nicolas Delalande]]<ref>{{article|auteur=[[Nicolas Delalande]]|titre=Quand l'État mendie : la contribution volontaire de 1926|périodique=Genèses|numéro=80|année = 2010|pages=27-48|lire en ligne=https://doi.org/10.3917/gen.080.0027}}.</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre |auteur1=Nicolas Delalande |titre chapitre= Chapitre X, La guerre après la guerre: Le problème de la dette |titre ouvrage=Les Batailles de l’impôt. Consentement et résistances de 1789 à nos jours |éditeur= Seuil, Média Diffusion |année=2011|pages totales=460 |isbn=9782021049282 |présentation en ligne= https://books.google.fr/books?id=NDa3eHUDUDYC}}.</ref>. Claire Blandin note toutefois que « de contestations juridiques en problèmes financiers, Coty ne verse rien de cette somme »<ref>{{harvsp|Claire Blandin|2007|id= 2Siècles|p=1924}}.</ref>, mais offre cent mille dollars à l’Hôpital français de New York{{sfn|Toledano|Coty|2009|p=177-179}}{{,}} {{note |groupe=N| (2 500 000 francs de l'époque selon le ''[[Chicago Tribune]]'')<ref>{{article|langue=en|titre=François Coty, 61, wealthy perfumer and publisher dies|périodique= The [[Chicago Tribune]] and the Daily news|lieu=New York|date=26 juillet 1934|url= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4778108j/f3.item.r=“Coty”}}.</ref>.}}.
Il subventionne de nombreux projets en Corse<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gisèle Berstein|titre=La Troisième République|éditeur=M.A.|année=1987|passage=84|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gisèle Berstein|auteur2=Serge Berstein|titre=Dictionnaire historique de la France contemporaine|sous-titre=1870-1945|éditeur=[[Éditions Complexe|Editions Complexe]]|année=1995|passage=204|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=UD6YwR00aiIC&pg=PA204}}.</ref> mais selon [[Paul Silvani]], {{cita|ce grand mécène s'y montre peu soucieux des arts}}, n'apportant pas un centime à [[Abel Gance]] en 1925 pour la réalisation de son ''[[Napoléon (film, 1927)|Napoléon]]''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Silvani|titre=Le bonapartisme|sous-titre=une saga corse|éditeur=Albiana|année=2003|passage=254|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Une « petite histoire » corse en 1925: Ou comment le Napoléon d’Abel Gance croise l'histoire du fascisme français|auteur=Dimitri Vezyroglou|périodique=Ecrire l'histoire|numéro=17|année=2017|doi=10.4000/elh.1215}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Roger Icart|titre=Abel Gance ou le Prométhée foudroyé|éditeur=L'Age d'homme|année=1983|passage=170|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=8Ua7w4rPSboC&pg=PA170}}.</ref>. Il donne des millions au [[Saint-Siège]] et à [[Pie XI]] pour sa lutte contre le communisme<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=30}}.</ref>. En 1926, il fait une offre de 100 millions de francs, au gouvernement en tant que contribution volontaire à la réduction de la dette publique, mais sous des conditions précises de participation et de regard{{sfn|Toledano|Coty|2009|p=177-179}}. Cette offre est qualifiée d’extravagante par [[Nicolas Delalande]]<ref>{{article|auteur=[[Nicolas Delalande]]|titre=Quand l'État mendie : la contribution volontaire de 1926|périodique=Genèses|numéro=80|année = 2010|pages=27-48|lire en ligne=https://doi.org/10.3917/gen.080.0027}}.</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre |auteur1=Nicolas Delalande |titre chapitre= Chapitre X, La guerre après la guerre: Le problème de la dette |titre ouvrage=Les Batailles de l’impôt. Consentement et résistances de 1789 à nos jours |éditeur= Seuil, Média Diffusion |année=2011|pages totales=460 |isbn=9782021049282 |présentation en ligne= https://books.google.fr/books?id=NDa3eHUDUDYC}}.</ref>. Claire Blandin note toutefois que « de contestations juridiques en problèmes financiers, Coty ne verse rien de cette somme »<ref>{{harvsp|Claire Blandin|2007|id= 2Siècles|p=1924}}.</ref>, mais offre cent mille dollars à l’Hôpital français de New York{{sfn|Toledano|Coty|2009|p=177-179}}{{,}} {{note |groupe=N| (2 500 000 francs de l'époque selon le ''[[Chicago Tribune]]'')<ref>{{article|langue=en|titre=François Coty, 61, wealthy perfumer and publisher dies|périodique= The [[Chicago Tribune]] and the Daily news|lieu=New York|date=26 juillet 1934|url= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4778108j/f3.item.r=“Coty”}}.</ref>.}}.


==== Collectionneur ====
==== Collectionneur ====
Dans les années 1920, François Coty compte parmi les plus importants propriétaires de France<ref name="Feydeau"/>.
Dans les années 1920, François Coty compte parmi les plus importants propriétaires de France<ref name="Feydeau"/>.
Le {{Date-|30|juillet|1912}}, François Coty acquiert pour {{unité|600000|francs}} le [[château d'Artigny]] à [[Montbazon]], près de [[Tours]]<ref>[https://www.lesechos.fr/2006/08/un-parfum-des-annees-1920-au-chateau-dartigny-1071236 Stephane Fraget, ''Un parfum des années 1920 au château d’Artigny'', 18 août 06] sur les Échos.</ref>, remanié au {{s-|XIX}}. Il fait raser les bâtiments et construire, douze mètres plus loin, entre 1912 et 1929, par [[Emmanuel Pontremoli]] entre autres architectes, un grand château dans le style du {{s-|XVIII}}, inspiré du [[château de Champlâtreux]].[[Fichier:François Coty and Paul Dubonnet in 1918 with their wives.jpg|vignette|gauche|François Coty, son épouse, sa fille Christiane et son gendre Paul Dubonnet en 1918.]]Il réside avec sa famille dans ce domaine de {{formatnum:1300}} hectares la moitié de l'année, « le maître » travaillant au premier étage, ce qui explique le choix de construire les cuisines sous les combles pour que les odeurs de cuisson ne viennent perturber l'élaboration des parfums<ref name="Suresnes">{{Harvsp|Maroille|2005|p=31-32}}.</ref>. Le décor intérieur est somptueux, avec une grande fresque du peintre [[Charles Hoffbauer]] (1875-1957), représentant la famille du parfumeur à un bal costumé et les actrices [[Mary Marquet]], [[Edwige Feuillère]], [[Cécile Sorel]], les danseurs et maîtres de ballet [[Serge Lifar]] et [[Serge de Diaghilev]], ainsi que le peintre [[Tsugouharu Foujita|Foujita]]<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=48}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.bridgemanimages.fr/fr/search?filter_text=François%20Coty&filter_group=outofcopyright&filter_region=FRA&sort=most_popular Bridgeman Images]</ref>. En visite au château d’Artigny, quelques années plus tard, le cinéaste [[Jean-Pierre Melville]] écrit dans le livre d’or que le château {{citation|apprend aux cinéastes que [[Citizen Kane]] n’était pas américain}}<ref>Cité en exergue par {{harvsp|Sarran|1990}}{{commentaire biblio|À plus d’un titre Artigny est remarquable. D’abord parce qu’il apprend aux cinéastes que Citizen Kane n’était pas américain et qu’ensuite il enseigne que toute folie est sage, que toute démesure finit par être à la dimension de son temps »}}.</ref>. D'immenses serres à orchidées sont construites dans les [[jardin à la française|jardins à la française]].
Le {{Date-|30|juillet|1912}}, François Coty acquiert pour {{unité|600000|francs}} le [[château d'Artigny]] à [[Montbazon]], près de [[Tours]]<ref>[https://www.lesechos.fr/2006/08/un-parfum-des-annees-1920-au-chateau-dartigny-1071236 Stephane Fraget, ''Un parfum des années 1920 au château d’Artigny'', 18 août 06] sur les Échos.</ref>, remanié au {{s-|XIX}}. Il fait raser les bâtiments et construire, douze mètres plus loin, entre 1912 et 1929, par [[Emmanuel Pontremoli]] entre autres architectes, un grand château dans le style du {{s-|XVIII}}, inspiré du [[château de Champlâtreux]].[[Fichier:François Coty and Paul Dubonnet in 1918 with their wives.jpg|vignette|gauche|François Coty, son épouse, sa fille Christiane et son gendre Paul Dubonnet en 1918.]]Il réside avec sa famille dans ce domaine de {{formatnum:1300}} hectares la moitié de l'année, « le maître » travaillant au premier étage, ce qui explique le choix de construire les cuisines sous les combles pour que les odeurs de cuisson ne viennent perturber l'élaboration des parfums<ref name="Suresnes">{{Harvsp|Maroille|2005|p=31-32}}.</ref>. Le décor intérieur est somptueux, avec une grande fresque du peintre [[Charles Hoffbauer]] (1875-1957), représentant la famille du parfumeur à un bal costumé et les actrices [[Mary Marquet]], [[Edwige Feuillère]], [[Cécile Sorel]], les danseurs et maîtres de ballet [[Serge Lifar]] et [[Serge de Diaghilev]], ainsi que le peintre [[Tsugouharu Foujita|Foujita]]<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=48}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.bridgemanimages.fr/fr/search?filter_text=François%20Coty&filter_group=outofcopyright&filter_region=FRA&sort=most_popular Bridgeman Images]</ref>. En visite au château d’Artigny, quelques années plus tard, le cinéaste [[Jean-Pierre Melville]] écrit dans le livre d’or que le château {{citation|apprend aux cinéastes que [[Citizen Kane]] n’était pas américain}}<ref>Cité en exergue par {{harvsp|Sarran|1990}}{{commentaire biblio|À plus d’un titre Artigny est remarquable. D’abord parce qu’il apprend aux cinéastes que Citizen Kane n’était pas américain et qu’ensuite il enseigne que toute folie est sage, que toute démesure finit par être à la dimension de son temps »}}.</ref>. D'immenses serres à orchidées sont construites dans les [[jardin à la française|jardins à la française]].


Il achète en 1921 l'hôtel particulier de l'urbaniste américain [[George Kessler]], au 24-26, [[avenue Raphaël]], considéré comme l'une des plus grandes réussites architecturales d’[[Ernest Sanson]], où il installe sa famille, mais qu'il utilise personnellement comme adresse postale, préférant résider à l’[[hôtel Claridge]], 74 [[avenue des Champs-Élysées]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Debra Milligan |titre=The Dawn |sous-titre=Volume I |éditeur=Debra Milligan |année= |isbn=978-1-4762-4703-8 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=pKyH6xDt5q0C&pg=PT375}}.</ref>, où il reçoit ses amies ; des femmes anonymes ou plus célèbres telle [[Elvire Popesco]]<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=208}}.</ref>.
Il achète en 1921 l'hôtel particulier de l'urbaniste américain [[George Kessler]], au 24-26, [[avenue Raphaël]], considéré comme l'une des plus grandes réussites architecturales d’[[Ernest Sanson]], où il installe sa famille, mais qu'il utilise personnellement comme adresse postale, préférant résider à l’[[hôtel Claridge]], 74 [[avenue des Champs-Élysées]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Debra Milligan |titre=The Dawn |sous-titre=Volume I |éditeur=Debra Milligan |année= |pages totales=952 |isbn=978-1-4762-4703-8 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=pKyH6xDt5q0C&pg=PT375}}.</ref>, où il reçoit ses amies ; des femmes anonymes ou plus célèbres telle [[Elvire Popesco]]<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=208}}.</ref>.
Il y entrepose toutefois ses collections de meubles, objets d’art et tableaux, avec une prédilection pour le {{s-|XVIII}}. Jean-Marie Maroille observe que François Coty ne se montre pas sensible à l'évolution de la peinture de la fin du {{s-|XIX}} et du début du {{s-|XX}}, ses choix artistiques personnels contrastent avec ceux qu'il fait à titre industriel, et qui sont plus en phase avec son [[Belle Époque|époque]], en particulier avec l'[[École de Nancy (art)|école de Nancy]] et l’[[Art nouveau]] ; ils {{citation|sont plutôt ceux d'un roi et non d'un mécène de l'art contemporain}}<ref>{{harvsp|Maroille|2005|p=34}}.</ref>.
Il y entrepose toutefois ses collections de meubles, objets d’art et tableaux, avec une prédilection pour le {{s-|XVIII}}. Jean-Marie Maroille observe que François Coty ne se montre pas sensible à l'évolution de la peinture de la fin du {{s-|XIX}} et du début du {{s-|XX}}, ses choix artistiques personnels contrastent avec ceux qu'il faits à titre industriel, et qui sont plus en phase avec son [[Belle Époque|époque]], en particulier avec l'[[École de Nancy (art)|école de Nancy]] et l’[[Art nouveau]] ; ils {{citation|sont plutôt ceux d'un roi et non d'un mécène de l'art contemporain}}<ref>{{harvsp|Maroille|2005|p=34}}.</ref>.


[[File:PavDuBarry1.jpg|thumb|Pavillon de Louveciennes.]]En 1923, il achète à [[Louveciennes]], un domaine comprenant le [[Pavillon de musique (Louveciennes)|pavillon]] édifié par [[Claude-Nicolas Ledoux]] en 1771 pour la [[Madame du Barry|comtesse du Barry]], où, s'installant dans les communs, il entreprend d'énormes aménagements, inachevés comme dans la plupart de ses nombreuses autres maisons. Afin de créer en sous-sol un laboratoire de parfumerie, un générateur électrique, des cuisines et une piscine, il n'hésite pas à faire déplacer la demeure de plusieurs mètres, ce qui aura pour effet de la préserver, quelques années plus tard, d'un affaissement de la falaise au bord de laquelle elle avait été bâtie. Se croyant menacé en permanence, il équipa ses immenses caves de portes commandées par des cellules photo-électriques<ref name ="Suresnes"/>. Comme pour celui de [[Château de Bagatelle (Paris)|Bagatelle]] à Paris, l'aspect de cette [[Folie (maison de plaisance)|folie]] néo-classique est altéré par l'ajout d'un étage dû à l'architecte [[Charles Mewès]] fils, (Charles Edouard Mewes, 1889-1968), afin de créer cinq chambres à coucher supplémentaires ; comme à Artigny, des serres tropicales sont créées, reliées au pavillon par des passages souterrains.
[[File:PavDuBarry1.jpg|thumb|Pavillon de Louveciennes.]]En 1923, il achète à [[Louveciennes]], un domaine comprenant le [[Pavillon de musique (Louveciennes)|pavillon]] édifié par [[Claude-Nicolas Ledoux]] en 1771 pour la [[Madame du Barry|comtesse du Barry]], où, s'installant dans les communs, il entreprend d'énormes aménagements, inachevés comme dans la plupart de ses nombreuses autres maisons. Afin de créer en sous-sol un laboratoire de parfumerie, un générateur électrique, des cuisines et une piscine, il n'hésite pas à faire déplacer la demeure de plusieurs mètres, ce qui aura pour effet de la préserver, quelques années plus tard, d'un affaissement de la falaise au bord de laquelle elle avait été bâtie. Se croyant menacé en permanence, il équipa ses immenses caves de portes commandées par des cellules photo-électriques<ref name ="Suresnes"/>. Comme pour celui de [[Château de Bagatelle (Paris)|Bagatelle]] à Paris, l'aspect de cette [[Folie (maison de plaisance)|folie]] néo-classique est altéré par l'ajout d'un étage dû à l'architecte [[Charles Mewès]] fils, (Charles Edouard Mewes, 1889-1968), afin de créer cinq chambres à coucher supplémentaires ; comme à Artigny, des serres tropicales sont créées, reliées au pavillon par des passages souterrains.


Dans les années 1920, François Coty possède également le château Sainte-Hélène à [[Nice]]<ref>[https://web.archive.org/web/20061125031923/http://www.nice.fr/mairie_nice_198.html Mairie de Nice, archive].</ref>, la villa Namouna à [[Beaulieu-sur-Mer]] et le [[château de la Grande Filolie]] à [[Saint-Amand-de-Coly]]. En Corse, il rachète la propriété de Barbicaja près d'Ajaccio qui avait été dans sa famille pendant plusieurs décennies<ref>{{article|auteur= Caroline Marcelin|titre=À Barbicaghja, la fin de la vieille carte postale ajaccienne|périodique=Corsematin|date=30 octobre 2019|url=https://www.corsematin.com/articles/a-barbicaghja-la-fin-de-la-vieille-carte-postale-ajaccienne-96076}}{{commentaire biblio}}{{citation|un vaste domaine agricole où étaient plantés la vigne, l'olivier, des citronniers, des figues de barbarie et des oranges}}.</ref>{{,}}<ref name = "Barbicaja">Compte-rendu de l'exposition générale des produits agricoles, industriels et artistiques de la Corse du 10 au 16 mai 1865 à Ajaccio, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6436445t/f99.image.r=“Barbicaja”], page 95.</ref>{{,}}<ref>{{chapitre|auteur=Gustave Heuzé |titre chapitre= Domaine de Barbicaja (extrait du rapport de M. Buisson|titre ouvrage= Les primes d’honneur et les médailles de spécialité décernées dans les concours régionaux en 1865|volume=2 |éditeur= Impr. Nationale|année=1876|url= https://books.google.fr/books?id=iJ4IWqIUwxAC&pg=PA513&dq=Spoturno+,+culture+d'orangers+en+Corse&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwjV4pbKy5HuAhUEx4UKHfEbAp4Q6AEwCHoECAgQAg#v=onepage&q=Spoturno%20,%20culture%20d'orangers%20en%20Corse&f=false}}.</ref>, avec l'intention d'y développer la culture de fleurs et la propriété du Scudo à Ajaccio, où est invitée à séjourner [[Valentine de Saint-Point]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=112 et 113}}.</ref>.
Dans les années 1920, François Coty possède également le château Sainte-Hélène à [[Nice]]<ref>[https://web.archive.org/web/20061125031923/http://www.nice.fr/mairie_nice_198.html Mairie de Nice, archive].</ref>, la villa Namouna à [[Beaulieu-sur-Mer]] et le [[château de la Grande Filolie]] à [[Saint-Amand-de-Coly]]. En Corse, il rachète la propriété de Barbicaja près d'Ajaccio qui avait été dans sa famille pendant plusieurs décennies<ref>{{article|auteur= Caroline Marcelin|titre=À Barbicaghja, la fin de la vieille carte postale ajaccienne|périodique=Corsematin|date=30 octobre 2019|url=https://www.corsematin.com/articles/a-barbicaghja-la-fin-de-la-vieille-carte-postale-ajaccienne-96076}}{{commentaire biblio}}{{citation|un vaste domaine agricole où étaient plantés la vigne, l'olivier, des citronniers, des figues de barbarie et des oranges}}.</ref>{{,}}<ref name="Barbicaja">Compte-rendu de l'exposition générale des produits agricoles, industriels et artistiques de la Corse du 10 au 16 mai 1865 à Ajaccio, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6436445t/f99.image.r=“Barbicaja”], page 95.</ref>{{,}}<ref>{{chapitre|auteur=Gustave Heuzé |titre chapitre= Domaine de Barbicaja (extrait du rapport de M. Buisson|titre ouvrage= Les primes d’honneur et les médailles de spécialité décernées dans les concours régionaux en 1865|volume=2 |éditeur= Impr. Nationale|année=1876|url= https://books.google.fr/books?id=iJ4IWqIUwxAC&pg=PA513&dq=Spoturno+,+culture+d'orangers+en+Corse&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwjV4pbKy5HuAhUEx4UKHfEbAp4Q6AEwCHoECAgQAg#v=onepage&q=Spoturno%20,%20culture%20d'orangers%20en%20Corse&f=false}}.</ref>, avec l'intention d'y développer la culture de fleurs et la propriété du Scudo à Ajaccio, où est invitée à séjourner [[Valentine de Saint-Point]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=112 et 113}}.</ref>.


=== Presse et politique ===
=== Presse et politique ===
Après la Première Guerre mondiale{{note|groupe=N|Dans un climat de tension et d’instabilité résultant des pertes cruelles dans la population masculine du pays et du mécontentement suscité par plusieurs clauses du [[Traité de Versailles]], entre autres, le ressentiment croissant envers les [[États-Unis]] pour avoir exigé le remboursement de l'aide financière accordée pendant la guerre<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=177}}.</ref>. La victoire a suscité un fort sentiment patriotique <ref>{{harvsp|Vincent Adoumié |2019| id= Adoumié|p=1-12}}.</ref>, mais le pays est considérablement appauvri, les anciens combattants éprouvent un sentiment d’ingratitude pour les sacrifices consentis et doivent faire face à des difficultés de réinsertion dans la vie civile, ce qui engendre des frustrations. Du fait des besoins liés à la reconstruction, l’arrivée d’étrangers pallie la faible vitalité démographique française<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=107 à 111}}.</ref>.}}, à l'orée de la cinquantaine, François Coty se lance en politique. [[Georges Bernanos]] résume cet engagement d'une phrase : {{citation| c'est un [[César Birotteau|Birotteau]] qui se prend pour un [[Jules César|César]]}}<ref>{{Ouvrage|auteur=[[Michel Winock]]|titre=Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France|passage=258|lieu=Paris|éditeur=Éditions du Seuil|collection=Points. Histoire|numéro dans collection=H131|année=2014|année première édition=1982 sous le titre ''Édouard Drumont et Cie : antisémitisme et fascisme en France''|pages totales=504|format=poche|isbn=978-2-7578-4307-9|lire en ligne={{Google Livres|iKVfBgAAQBAJ|surligne=Birotteau}}|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1991_num_29_1_2352_t1_0111_0000_2}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur=Jean-Christian Petitfils|titre=L'Extrême-droite en France|passage=35|éditeur=Presses Universitaires de France|année=1995|lire en ligne={{Google Livres|YjxYDwAAQBAJ|surligne=Birotteau}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur=[[René Rémond]]|titre=La droite en France de 1815 à nos jours : continuité et diversité d'une tradition politique|passage=207|lieu=Paris|éditeur=Aubier|année=1954}}.</ref>. Nationaliste, antiparlementaire, admirateur de Mussolini, [[Anticommunisme|anticommuniste]]<ref>{{ouvrage|auteur1=Alain Chatriot|auteur2=Danièle Fraboulet|auteur3=Patrick Fridenson|auteur4=Hervé Joly|titre=Dictionnaire historique des patrons francais|passage=192|éditeur=Flammarion|url=https://books.google.fr/books?id=EUqRLUIkuugC&pg=PT192}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur1=Renaud Dély|auteur2=Pascal Blanchard|auteur3=Claude Askolovitch|titre=Les années 30 sont de retour: Petite leçon d'histoire pour comprendre les crises du présent|passage=213|éditeur=Flammarion|année=2014|url=https://books.google.fr/books?id=D_GtBAAAQBAJ&pg=PP213}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur=Pierre-André Taguieff|titre=L'antisémitisme de plume 1940-1944|passage=491|éditeur=Univers Poche|année=2014|url=https://books.google.fr/books?id=yXRSBAAAQBAJ&pg=PT491}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=N|Selon l’universitaire Gilles Lahousse, {{citation |François Coty est souvent présenté par ceux qui l'ont connu comme un homme délicat, timide, réservé, esthète par certains côtés. Son métier le met constamment en relation avec une clientèle aisée et majoritairement féminine, ayant, a priori, le culte du luxe et du bon goût. Anglophile, il craint par-dessus tout l'Allemagne, qu'il pressent inexorablement belliqueuse, et le communisme, dont il redoute l'extension. Admirateur de Mussolini, il n'en reste pas moins attaché aux traditions politiques nationales : « Ma thèse est spécifiquement française, et ses applications strictement françaises ... Le fascisme est une formule spécifiquement italienne, conçue par un génie tout italien, pour la situation particulière de l'Italie au moment où les circonstances l'exigeaient. Le plan que je
Après la Première Guerre mondiale{{note|groupe=N|Dans un climat de tension et d’instabilité résultant des pertes cruelles dans la population masculine du pays et du mécontentement suscité par plusieurs clauses du [[Traité de Versailles]], entre autres, le ressentiment croissant envers les [[États-Unis]] pour avoir exigé le remboursement de l'aide financière accordée pendant la guerre<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=177}}.</ref>. La victoire a suscité un fort sentiment patriotique <ref>{{harvsp|Vincent Adoumié |2019| id= Adoumié|p=1-12}}.</ref>, mais le pays est considérablement appauvri, les anciens combattants éprouvent un sentiment d’ingratitude pour les sacrifices consentis et doivent faire face à des difficultés de réinsertion dans la vie civile, ce qui engendre des frustrations. Du fait des besoins liés à la reconstruction, l’arrivée d’étrangers pallie la faible vitalité démographique française<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=107 à 111}}.</ref>.}}, à l'orée de la cinquantaine, François Coty se lance en politique. [[Georges Bernanos]] résume cet engagement d'une phrase : {{citation| c'est un [[César Birotteau|Birotteau]] qui se prend pour un [[Jules César|César]]}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Michel Winock]]|titre=Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France|lieu=Paris|éditeur=Éditions du Seuil|collection=Points. Histoire|numéro dans collection=H131|année=2014|année première édition=1982 sous le titre ''Édouard Drumont et Cie : antisémitisme et fascisme en France''|pages totales=504|format livre=poche|passage=258|isbn=978-2-7578-4307-9|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1991_num_29_1_2352_t1_0111_0000_2|lire en ligne={{Google Livres|iKVfBgAAQBAJ|surligne=Birotteau}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Christian Petitfils|titre=L'Extrême-droite en France|éditeur=Presses universitaires de France|année=1995|passage=35|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|YjxYDwAAQBAJ|surligne=Birotteau}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[René Rémond]]|titre=La droite en France de 1815 à nos jours : continuité et diversité d'une tradition politique|lieu=Paris|éditeur=Aubier|année=1954|passage=207}}.</ref>. Nationaliste, antiparlementaire, admirateur de Mussolini, [[Anticommunisme|anticommuniste]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Alain Chatriot|auteur2=Danièle Fraboulet|auteur3=Patrick Fridenson|auteur4=Hervé Joly|titre=Dictionnaire historique des patrons francais|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=|passage=192|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=EUqRLUIkuugC&pg=PT192}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Renaud Dély|auteur2=Pascal Blanchard|auteur3=Claude Askolovitch|titre=Les années 30 sont de retour : Petite leçon d'histoire pour comprendre les crises du présent|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=2014|passage=213|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=D_GtBAAAQBAJ&pg=PP213}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre-André Taguieff|titre=L'antisémitisme de plume 1940-1944|éditeur=Univers Poche|année=2014|passage=491|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=yXRSBAAAQBAJ&pg=PT491}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=N|Selon l’universitaire Gilles Lahousse, {{citation |François Coty est souvent présenté par ceux qui l'ont connu comme un homme délicat, timide, réservé, esthète par certains côtés. Son métier le met constamment en relation avec une clientèle aisée et majoritairement féminine, ayant, a priori, le culte du luxe et du bon goût. Anglophile, il craint par-dessus tout l'Allemagne, qu'il pressent inexorablement belliqueuse, et le communisme, dont il redoute l'extension. Admirateur de Mussolini, il n'en reste pas moins attaché aux traditions politiques nationales : « Ma thèse est spécifiquement française, et ses applications strictement françaises ... Le fascisme est une formule spécifiquement italienne, conçue par un génie tout italien, pour la situation particulière de l'Italie au moment où les circonstances l'exigeaient. Le plan que je
propose pour la réforme de l'État s'inspire uniquement des traditions, du passé, des besoins présents de la nation française et de sa culture millénaire, de ses mœurs et de ses vœux évidents » . Enfin, dernier point, mais d'importance, il ne connut guère le front puisqu'il fut rapidement démobilisé à la suite d'un accident qui lui fit perdre l'usage de l'œil droit<ref>{{harvsp|Lahousse|1998|p=50}}.</ref>.}}.}} et xénophobe, mettant à contribution sa grande fortune personnelle, il finance et acquiert plusieurs journaux et subventionne diverses organisations avant de fonder son propre mouvement, la ligue [[Solidarité française]]<ref>{{harvsp|Lahousse|1998|p=43-54}}.</ref>. Selon Jean Plumyène et Raymond Lasierra, {{citation bloc|Il n'existe sans doute aucun autre exemple dans la vie politique française de ce genre de personnage, qui se prend pour l'éminence grise du fascisme français, puis pour un homme politique d'une envergure mussolinienne. Son rôle est insignifiant et pourtant on retrouve son nom et sa personne à l'origine de toutes les entreprises fascistes qui précèdent 1934<ref>{{ouvrage|titre=Les Fascismes français, 1923-1963|auteur1=Jean Plumyène|auteur2=Raymond Lasierra|éditeur=Seuil|année=1963|passage=46|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3405280t/f56.item}}.</ref>.}}
propose pour la réforme de l'État s'inspire uniquement des traditions, du passé, des besoins présents de la nation française et de sa culture millénaire, de ses mœurs et de ses vœux évidents » . Enfin, dernier point, mais d'importance, il ne connut guère le front puisqu'il fut rapidement démobilisé à la suite d'un accident qui lui fit perdre l'usage de l'œil droit<ref>{{harvsp|Lahousse|1998|p=50}}.</ref>.}}.}} et xénophobe, mettant à contribution sa grande fortune personnelle, il finance et acquiert plusieurs journaux et subventionne diverses organisations avant de fonder son propre mouvement, la ligue [[Solidarité française]]<ref>{{harvsp|Lahousse|1998|p=43-54}}.</ref>. Selon Jean Plumyène et Raymond Lasierra, {{citation bloc|Il n'existe sans doute aucun autre exemple dans la vie politique française de ce genre de personnage, qui se prend pour l'éminence grise du fascisme français, puis pour un homme politique d'une envergure mussolinienne. Son rôle est insignifiant et pourtant on retrouve son nom et sa personne à l'origine de toutes les entreprises fascistes qui précèdent 1934<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean Plumyène|auteur2=Raymond Lasierra|titre=Les Fascismes français, 1923-1963|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=1963|passage=46|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3405280t/f56.item}}.</ref>.}}


==== Projet politique et électoral en Corse ====
==== Projet politique et électoral en Corse ====
François Coty a d'abord des ambitions politiques dans son île natale, la Corse. En 1919, les grandes lignes du projet qu’il a conçu pour tirer l’île de son sous-développement et assurer sa prospérité sont publiées dans ''Le Petit Bastiais''<ref>''Les projets de M.Coty en Corse'', dans ''Le Petit Bastiais'', 19 décembre 1919.</ref>. Le projet vise en particulier trois secteurs d’activité : l’industrialisation, le tourisme et la formation, avec également la création à Paris d’une « Maison de la Corse ». Il suggère la création d’un groupement de producteurs corses, la ''Coopérative Centrale Corse'', qui doit en premier lieu se concentrer sur les cultures florales, en vue de la mise en valeur des richesses inexploitées de l’île. Ce regroupement de producteurs permettrait de rivaliser avec les productions provençales ou coloniales. Il crée ainsi à Nice ''La Banque de la Méditerranée'' afin de soutenir et encourager les entreprises corses. Il préconise par ailleurs l’union de tous les élus contre les clans<ref name="corse">{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=193-201}}.</ref>.
François Coty a d'abord des ambitions politiques dans son île natale, la Corse. En 1919, les grandes lignes du projet qu’il a conçu pour tirer l’île de son sous-développement et assurer sa prospérité sont publiées dans ''Le Petit Bastiais''<ref>''Les projets de M.Coty en Corse'', dans ''Le Petit Bastiais'', 19 décembre 1919.</ref>. Le projet vise en particulier trois secteurs d’activité : l’industrialisation, le tourisme et la formation, avec également la création à Paris d’une « Maison de la Corse ». Il suggère la création d’un groupement de producteurs corses, la ''Coopérative Centrale Corse'', qui doit en premier lieu se concentrer sur les cultures florales, en vue de la mise en valeur des richesses inexploitées de l’île. Ce regroupement de producteurs permettrait de rivaliser avec les productions provençales ou coloniales. Il crée ainsi à Nice ''La Banque de la Méditerranée'' afin de soutenir et encourager les entreprises corses. Il préconise par ailleurs l’union de tous les élus contre les clans<ref name="corse">{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=193-201}}.</ref>.


En 1921, François Coty est élu [[Conseil départemental|conseiller général]] de [[Soccia]] dans l'[[arrondissement d'Ajaccio]]<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=196}}.</ref>, il crée le quotidien ''L'Éveil de la Corse''<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5422749s/f18.image.r=%22L'Eveil%20de%20la%20Corse%22?rk=64378;0 ''La mort de François Coty'', par E. Desbonnet, dans La Culture physique, octobre 1934, pages 306 et 307].</ref>, et soutient financièrement le journal en langue corse ''A Muvra'' de [[Petru Rocca]] <ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=163}}.</ref>.
En 1921, François Coty est élu [[Conseil départemental|conseiller général]] de [[Soccia]] dans l'[[arrondissement d'Ajaccio]]<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=196}}.</ref>, il crée le quotidien ''L'Éveil de la Corse''<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5422749s/f18.image.r=%22L'Eveil%20de%20la%20Corse%22?rk=64378;0 ''La mort de François Coty'', par E. Desbonnet, dans La Culture physique, octobre 1934, pages 306 et 307].</ref>, et soutient financièrement le journal en langue corse ''A Muvra'' de [[Petru Rocca]]<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=163}}.</ref>.


En 1923, il est élu [[Liste des sénateurs de la Corse|sénateur de la Corse]], mais son élection est contestée par son opposant, notamment pour des faits de corruption et l'implication du brigand [[Nonce Romanetti]] dans sa campagne<ref name="JJ">{{lien web|auteur=Jean Jolly|titre=Coty François|url=https://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/coty_francois0493r3.html|site=Sénat}}.</ref>{{,}}<ref>{{article |titre=Vérification de pouvoirs |périodique=Journal officiel de la République française. Débats parlementaires |date=10 avril 1924 |url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63428680/f3 |passage=689 }}.</ref>{{,}}<ref name="lahousse44">{{harvsp|Lahousse|1998|p=44}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Allen Douglas|titre=From Fascism to Libertarian Communism|sous-titre=George Valois Against the Third Republic|passage=83|éditeur=University of California Press|année=1993|url=https://books.google.fr/books?id=ziZ7zYRZTYIC&pg=PA83}}.</ref>. Après l'annulation de quatre suffrages de part et d’autre, huit suffrages en tout<ref name="y1">{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=199}}.</ref>{{,}}<ref name= "Séance">{{article |titre=La séance du Sénat |périodique=L’Excelsior |date=11 avril 1924 |url=https://www.retronews.fr/journal/excelsior/11-avril-1924/353/2781639/3/a708662b88bc98a6cef8a712fdbda764?from=%2Fsearch%23allTerms%3D%2522Fran%25C3%25A7ois%2520Coty%2522%26sort%3Dscore%26page%3D9%26searchIn%3Dall%26total%3D6026&index=19 }}.</ref>, la majorité absolue n’étant désormais plus atteinte, l'élection est invalidée et le siège déclaré vacant par le [[Sénat (France)|Sénat]] l'année suivante<ref name="Millman">{{harvsp|Millman|2002|p=85-86}}.</ref>{{,}}<ref name="y1" />{{,}}<ref name= "Séance"/>. Une autre élection est prévue en juin, mais Coty ne se représente pas<ref name="y1" />.
En 1923, il est élu [[Liste des sénateurs de la Corse|sénateur de la Corse]], mais son élection est contestée par son opposant, notamment pour des faits de corruption et l'implication du brigand [[Nonce Romanetti]] dans sa campagne<ref name="JJ">{{lien web|auteur=Jean Jolly|titre=Coty François|url=https://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/coty_francois0493r3.html|site=senat.fr}}.</ref>{{,}}<ref>{{article |titre=Vérification de pouvoirs |périodique=Journal officiel de la République française. Débats parlementaires |date=10 avril 1924 |url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63428680/f3 |passage=689 }}.</ref>{{,}}<ref name="lahousse44">{{harvsp|Lahousse|1998|p=44}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Allen Douglas|titre=From Fascism to Libertarian Communism|sous-titre=George Valois Against the Third Republic|éditeur=[[University of California Press]]|année=1993|passage=83|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ziZ7zYRZTYIC&pg=PA83}}.</ref>. Après l'annulation de quatre suffrages de part et d’autre, huit suffrages en tout<ref name="y1">{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=199}}.</ref>{{,}}<ref name= "Séance">{{article |titre=La séance du Sénat |périodique=L’Excelsior |date=11 avril 1924 |url=https://www.retronews.fr/journal/excelsior/11-avril-1924/353/2781639/3/a708662b88bc98a6cef8a712fdbda764?from=%2Fsearch%23allTerms%3D%2522Fran%25C3%25A7ois%2520Coty%2522%26sort%3Dscore%26page%3D9%26searchIn%3Dall%26total%3D6026&index=19 }}.</ref>, la majorité absolue n’étant désormais plus atteinte, l'élection est invalidée et le siège déclaré vacant par le [[Sénat (France)|Sénat]] l'année suivante<ref name="Millman">{{harvsp|Millman|2002|p=85-86}}.</ref>{{,}}<ref name="y1" />{{,}}<ref name= "Séance"/>. Une autre élection est prévue en juin, mais Coty ne se représente pas<ref name="y1" />.


En 1931, François Coty est élu maire d’[[Ajaccio]] comme candidat du [[Comité central bonapartiste|parti bonapartiste]], après avoir dépensé, selon le ''Canard enchaîné'', 14 millions pour cette élection<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=160}}.</ref>{{,}}{{note|Il contribue financièrement, entre autres, à l'électrification, à la construction d'[[Habitation à bon marché|HBM]], à l'édification du monument aux morts de la Grande Guerre, de la ville d'Ajaccio et à la grotte de Napoléon, et soutient la création et le développement d’écoles de commerce, encourage la culture physique et fait un don en vue de la création d’un stade<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=197-198}}.</ref>.|groupe=N}}, mais ne vient pas une seule fois au conseil municipal<ref>{{article|titre=Sicard-Picchiotino (Ghislaine), François Coty|auteur=Ralph Schor|périodique=Recherches Alpes-Maritimes et contrées limitrophes régionales|numéro=188|année=2007|url=https://www.departement06.fr/documents/A-votre-service/Culture/archives/recherches-regionales/recherches_regionales188.pdf}}.</ref>. Durant ce mandat, François Coty collabore au journal ''L'Éveil de la Corse'' avec [[François Piétri|François Pietri]], plusieurs fois ministre, et chef des Croix-de-Feu de l'Île. L'historien Francis Arzalier relève qu'entre 1931 et 1934, la ligne du journal s'éloigne du bonapartisme traditionnel et {{citation|multiplie les phrases admiratives pour la réussite du fascisme ou du nazisme}}, proposant notamment de {{citation|collaborer, fût-ce avec [l]es ennemis d'hier, au grand nettoyage que prépare la civilisation avancée}} (janvier 1933) et, à propos des réfugiés allemands antinazis, de les {{citation|parquer dans un camp de concentration où on pourrait surveiller de près cette vermine}} (mars 1933)<ref>{{Ouvrage|nom1=Francis Arzalier|titre=Les régions du déshonneur: La dérive fasciste des mouvements identitaires au XXe siècle|éditeur=Librairie Vuibert|année=2014|passage=41|url=https://books.google.fr/books?id=Z_O1DwAAQBAJ&pg=PT41}}</ref>{{,}}{{note|groupe=N|Germanophobe, François Coty souligne dans le ''Figaro'', que si les juifs français se disaient français, les juifs allemands pouvaient difficilement prétendre qu'ils n'étaient pas allemands. Curieusement, le comportement de certains juifs semble le confirmer. Dans sa contribution à l'ouvrage collectif ''La France et l'Allemagne 1932-1939'', Rita Thalmann mentionne un juif allemand, Alfred Rosenthal, qui distribuait des films nazis […], un autre Samuel, plus connu sous le nom de Lucien Leeman, qui a utilisé son poste de directeur de la publicité d'une société cinématographique pour aider la propagande nazie en France, et un troisième, [[Walter Ruttmann]], qu'elle décrit comme un agent de [[Joseph Goebbels|Goebbels]]<ref name='P.Hayes"/>.}}.
En 1931, François Coty est élu maire d’[[Ajaccio]] comme candidat du [[Comité central bonapartiste|parti bonapartiste]], après avoir dépensé, selon le ''Canard enchaîné'', 14 millions pour cette élection<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=160}}.</ref>{{,}}{{note|Il contribue financièrement, entre autres, à l'électrification, à la construction d'[[Habitation à bon marché|HBM]], à l'édification du monument aux morts de la Grande Guerre, de la ville d'Ajaccio et à la grotte de Napoléon, et soutient la création et le développement d’écoles de commerce, encourage la culture physique et fait un don en vue de la création d’un stade<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=197-198}}.</ref>.|groupe=N}}, mais ne vient pas une seule fois au conseil municipal<ref>{{article|titre=Sicard-Picchiotino (Ghislaine), François Coty|auteur=Ralph Schor|périodique=Recherches Alpes-Maritimes et contrées limitrophes régionales|numéro=188|année=2007|url=https://www.departement06.fr/documents/A-votre-service/Culture/archives/recherches-regionales/recherches_regionales188.pdf}}.</ref>. Durant ce mandat, François Coty collabore au journal ''L'Éveil de la Corse'' avec [[François Piétri|François Pietri]], plusieurs fois ministre, et chef des Croix-de-Feu de l'Île. L'historien Francis Arzalier relève qu'entre 1931 et 1934, la ligne du journal s'éloigne du bonapartisme traditionnel et {{citation|multiplie les phrases admiratives pour la réussite du fascisme ou du nazisme}}, proposant notamment de {{citation|collaborer, fût-ce avec [l]es ennemis d'hier, au grand nettoyage que prépare la civilisation avancée}} (janvier 1933) et, à propos des réfugiés allemands antinazis, de les {{citation|parquer dans un camp de concentration où on pourrait surveiller de près cette vermine}} (mars 1933)<ref>{{Ouvrage|nom1=Francis Arzalier|titre=Les régions du déshonneur : La dérive fasciste des mouvements identitaires au XXe siècle|éditeur=Librairie Vuibert|année=2014|passage=41|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Z_O1DwAAQBAJ&pg=PT41}}</ref>{{,}}{{note|groupe=N|Germanophobe, François Coty souligne dans le ''Figaro'', que si les juifs français se disaient français, les juifs allemands pouvaient difficilement prétendre qu'ils n'étaient pas allemands. Curieusement, le comportement de certains juifs semble le confirmer. Dans sa contribution à l'ouvrage collectif ''La France et l'Allemagne 1932-1939'', Rita Thalmann mentionne un juif allemand, Alfred Rosenthal, qui distribuait des films nazis […], un autre Samuel, plus connu sous le nom de Lucien Leeman, qui a utilisé son poste de directeur de la publicité d'une société cinématographique pour aider la propagande nazie en France, et un troisième, [[Walter Ruttmann]], qu'elle décrit comme un agent de [[Joseph Goebbels|Goebbels]]<ref name='P.Hayes"/>.}}.


==== Patron de presse ====
==== Patron de presse ====
Ligne 107 : Ligne 106 :
Dès 1919, François Coty se porte acquéreur de toutes les actions mises en vente par la [[Société anonyme en droit français|SA]] ''Le Figaro''. En 1921, il possède déjà {{unité|31|%}} du capital et en {{Date-||février|1922}} la majorité<ref name="Blandin-p214">{{harvsp|Blandin|2010|p=214}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=L'Homme au perroquet|auteur=Bernard Latzarus|périodique=Le Figaro|date=11 mars 1921|url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k292784j/f1}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=M. Coty assommé par ''Figaro''|sous-titre=Une réponse de Jules Vallès à M. Louis Latzarus|périodique=La Lanterne|date=13 mars 1921|url texte=https://www.retronews.fr/journal/la-lanterne-1877-1928/13-mars-1921/62/1063971/1}}.</ref>.
Dès 1919, François Coty se porte acquéreur de toutes les actions mises en vente par la [[Société anonyme en droit français|SA]] ''Le Figaro''. En 1921, il possède déjà {{unité|31|%}} du capital et en {{Date-||février|1922}} la majorité<ref name="Blandin-p214">{{harvsp|Blandin|2010|p=214}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=L'Homme au perroquet|auteur=Bernard Latzarus|périodique=Le Figaro|date=11 mars 1921|url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k292784j/f1}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=M. Coty assommé par ''Figaro''|sous-titre=Une réponse de Jules Vallès à M. Louis Latzarus|périodique=La Lanterne|date=13 mars 1921|url texte=https://www.retronews.fr/journal/la-lanterne-1877-1928/13-mars-1921/62/1063971/1}}.</ref>.


En devenant actionnaire principal du ''Figaro'', François Coty poursuit des {{citation|objectifs bien précis relativement semblables à ceux qu’il s’est fixés en tant qu’industriel : démocratiser, élargir, internationaliser l’offre ; transformer le « vieux journal mondain » plutôt conservateur en un quotidien moderne ouvert au plus large public - en particulier les lecteurs de la presse communiste - diffuser ses idées politiques, dire « toute la vérité », dénoncer les scandales.}}, relève Claire Blandin<ref name="Blandin-p214"/>. Sous la direction de François Coty, l'importance des informations financières et économiques se développe ainsi que la rubrique sportive, la place accordée aux jeux, à la radio, avec la chronique [[Transmission sans fil|TSF]], au cinéma, la multiplication des suppléments thématiques ainsi que l’ouverture sur d’autres pays, toutes modifications qui, selon Claire Blandin, seront poursuivies par la suite<ref name="Blandin-p214"/>. Jacques Varin écrit que Coty {{citation|renou[e] avec le journalisme qu’il avait pratiqué pendant sa jeunesse}}<ref>{{ouvrage|auteur1=Max Heilbronn|auteur2= Jacques Varin| titre= Galeries Lafayette, Buchenwald, Galeries Lafayette|éditeur=Economica| année=1989|pages totales=170| passage= 36|lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=1b67AAAAIAAJ&q=françois+coty:+journalisme&dq=françois+coty:+journalisme&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwivzefA_vnqAhV6DWMBHUFECfs4FBDoATAIegQICBAC}}.</ref>. [[Tristan Gaston-Breton]] rapporte une information similaire : François Coty aurait {{cita|trouvé grâce aux relations de sa famille, une place de représentant de commerce en mercerie à Marseille puis de rédacteur dans un journal local}}<ref name="Gaston-Breton" />. Alors que plusieurs historiens soulignent qu'il n'écrivait pas lui-même ses articles. Fred Kupferman décrit son {{cita|incapacité à écrire}} qui {{cita|l'obligeait à disposer d'une armée de porte-plume}}<ref>{{chapitre|titre chapitre=François Coty|auteur=Fred Kupferman|titre ouvrage=Entre deux guerres : la création française entre 1919 et 1939|auteurs ouvrage=Olivier Barrot et Pascal Ory|éditeur=F. Bourrin|année=1990|passage=81|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3336072g/f91}}.</ref>. Ralph Schor cite le journaliste du ''Figaro'' [[Louis Latzarus]], selon lequel Coty est un {{cita|illettré}} qui s'est {{cita|mis à écrire ou plutôt à signer des articles}}<ref>{{ouvrage|titre=Le dernier siècle français (1914-2015)|auteur=Ralph Schor|éditeur=Place des éditeurs|année=2016|passage=242|url=https://books.google.fr/books?id=lAmLCwAAQBAJ&pg=PT242}}.</ref>. [[Urbain Gohier]], un des « [[nègre littéraire|nègres]] » de Coty<ref>{{ouvrage|titre=Céline, la race, le Juif|auteur1=Pierre-André Taguieff|auteur2=Annick Durafour|éditeur=Fayard|année=2017|passage=148|url=https://books.google.fr/books?id=43TZDQAAQBAJ&pg=PT148}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur=Dominique Venner|titre=Histoire de la collaboration|éditeur=Pygmalion|année=2000|passage=598}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=L'Ami du Peuple contre les « financiers qui mènent le monde »|auteur=Laurent Joly|périodique=Archives juives|volume=39|année=2006|url texte=https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2006-2-page-96.htm}}.</ref>, jugeait ce dernier, selon un propos rapporté par Patrice de Sarran et Claire Blandin, {{citation|dénué de culture et de tous moyens d'expression}}<ref name=Sarran_136>{{harvsp|Patrice de Sarran|1990|p=136}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Claire Blandin|2007|id= 2Siècles|p=1926}}.</ref>. Le journaliste [[André Lang]], tout en citant également ce propos, note toutefois que Coty {{citation|n'écrivait lui-même ses articles que lorsqu'il parlait de soi}}<ref>{{ouvrage|titre=Pierre Brisson: le journaliste, l'écrivain, l'homme (1896-1964)|auteur=[[André Lang]]|éditeur=Calmann-Lévy|année=1967|passage=180}}.</ref>{{,}}<ref name=Sarran_136/>.
En devenant actionnaire principal du ''Figaro'', François Coty poursuit des {{citation|objectifs bien précis relativement semblables à ceux qu’il s’est fixés en tant qu’industriel : démocratiser, élargir, internationaliser l’offre ; transformer le « vieux journal mondain » plutôt conservateur en un quotidien moderne ouvert au plus large public - en particulier les lecteurs de la presse communiste - diffuser ses idées politiques, dire « toute la vérité », dénoncer les scandales.}}, relève Claire Blandin<ref name="Blandin-p214"/>. Sous la direction de François Coty, l'importance des informations financières et économiques se développe ainsi que la rubrique sportive, la place accordée aux jeux, à la radio, avec la chronique [[Transmission sans fil|TSF]], au cinéma, la multiplication des suppléments thématiques ainsi que l’ouverture sur d’autres pays, toutes modifications qui, selon Claire Blandin, seront poursuivies par la suite<ref name="Blandin-p214"/>. Jacques Varin écrit que Coty {{citation|renou[e] avec le journalisme qu’il avait pratiqué pendant sa jeunesse}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Max Heilbronn|auteur2=Jacques Varin|titre=Galeries Lafayette, Buchenwald, Galeries Lafayette|éditeur=[[Economica]]|année=1989|pages totales=170|passage=36|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=1b67AAAAIAAJ&dq=fran%C3%A7ois+coty%3A+journalisme}}.</ref>. [[Tristan Gaston-Breton]] rapporte une information similaire : François Coty aurait {{cita|trouvé grâce aux relations de sa famille, une place de représentant de commerce en mercerie à Marseille puis de rédacteur dans un journal local}}<ref name="Gaston-Breton" />. Alors que plusieurs historiens soulignent qu'il n'écrivait pas lui-même ses articles. Fred Kupferman décrit son {{cita|incapacité à écrire}} qui {{cita|l'obligeait à disposer d'une armée de porte-plume}}<ref>{{chapitre|titre chapitre=François Coty|auteur=Fred Kupferman|titre ouvrage=Entre deux guerres : la création française entre 1919 et 1939|auteurs ouvrage=Olivier Barrot et Pascal Ory|éditeur=F. Bourrin|année=1990|passage=81|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3336072g/f91}}.</ref>. Ralph Schor cite le journaliste du ''Figaro'' [[Louis Latzarus]], selon lequel Coty est un {{cita|illettré}} qui s'est {{cita|mis à écrire ou plutôt à signer des articles}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Ralph Schor|titre=Le dernier siècle français (1914-2015)|éditeur=Place des éditeurs|année=2016|passage=242|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=lAmLCwAAQBAJ&pg=PT242}}.</ref>. [[Urbain Gohier]], un des « [[nègre littéraire|nègres]] » de Coty<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre-André Taguieff|auteur2=Annick Durafour|titre=Céline, la race, le Juif|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2017|passage=148|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=43TZDQAAQBAJ&pg=PT148}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Dominique Venner|titre=Histoire de la collaboration|éditeur=[[Pygmalion (maison d'édition)|Pygmalion]]|année=2000|passage=598|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=L'Ami du Peuple contre les « financiers qui mènent le monde »|auteur=Laurent Joly|périodique=Archives juives|volume=39|année=2006|url texte=https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2006-2-page-96.htm}}.</ref>, jugeait ce dernier, selon un propos rapporté par Patrice de Sarran et Claire Blandin, {{citation|dénué de culture et de tous moyens d'expression}}<ref name=Sarran_136>{{harvsp|Patrice de Sarran|1990|p=136}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Claire Blandin|2007|id= 2Siècles|p=1926}}.</ref>. Le journaliste [[André Lang]], tout en citant également ce propos, note toutefois que Coty {{citation|n'écrivait lui-même ses articles que lorsqu'il parlait de soi}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[André Lang]]|titre=Pierre Brisson : le journaliste, l'écrivain, l'homme (1896-1964)|éditeur=[[Calmann-Lévy]]|année=1967|passage=180}}.</ref>{{,}}<ref name=Sarran_136/>.
[[Fichier:François Coty par Adrien Barrère, 1922.jpg|vignette|redresse|gauche|François Coty par [[Adrien Barrère]], 1922.]]
[[Fichier:François Coty par Adrien Barrère, 1922.jpg|vignette|redresse|gauche|François Coty par [[Adrien Barrère]], 1922.]]
En {{Date-||novembre|1925}}, François Coty installe le ''Figaro'' dans les immeubles du 12 et 14, [[Rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault|Rond-Point des Champs-Élysées]] qu'il acquiert à cet effet<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=123}}.</ref>. D'après Claire Blandin, il commence par le moderniser et le relancer ({{nombre|20000|exemplaires}} en 1921 ; {{formatnum:50000}} en 1928)<ref>{{ouvrage|auteur1=Christian Delporte|auteur2=Claire Blandin|auteur3=François Robinet|titre=Histoire de la presse en France: {{sp-|XX|-|XXI|s}}|éditeur=Armand Colin|pages totales=352|isbn=9782200615857|lire en ligne={{Google Livres|-Or3DAAAQBAJ|surligne=l'avoir relancé}}|année=2016}}.</ref>. Le Maréchal [[Hubert Lyautey| Lyautey]] est nommé conseiller de la rédaction<ref>{{harvsp|Blandin|2010|p=215}}.</ref>, les {{citation|deux meilleurs chroniqueurs de Paris}}, [[Robert de Flers]] et [[Alfred Capus]] sont rappelés, l’ancien rédacteur en chef Louis Latzarus est congédié<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=174}}.</ref>{{,}} <ref name="Maroille10"/>{{,}}{{note |groupe=N|Peu de temps après, Louis Latzarus, rédige un pamphlet peu amène à l’égard de Coty ; évoquant la relation entre les deux hommes, Patrice de Sarran le caractérise comme un {{citation|ennemi juré du parfumeur}}<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=31}}.</ref>. Pour sa part, Claire Blandin rappelle que {{cita|[[Raymond Manevy]] invite à tempérer les critiques de Louis Latzarus qui a des grief personnels contre Coty, il faut dire également que Latzarus était lié au groupe Hachette<ref>{{harvsp|Claire Blandin|2007|id= 2Siècles|p=118}}.</ref>.}}}}, et en 1925, [[Lucien Romier]] devient rédacteur en chef du ''Figaro'', mais Coty se sépare de lui deux ans plus tard. À partir de la mort de [[Robert de Flers]], le journal adopte une ligne éditoriale résolument à droite{{note|groupe=N| En 1929, il renomme le journal « ''Figaro'' » (de 1929 à 1934), reprenant le nom que lui avaient donné ses fondateurs<ref name="Histoire-un-journal">{{ouvrage| auteur=Claire Blandin|titre= Le Figaro histoire d’un journal|éditeur=Nouveau monde éditions |date=2010|pages totales= 358|isbn=9782365838146|lire en ligne={{Google Livres|hkqDAgAAQBAJ|surligne= « fondateurs »}}}}.</ref>.}}. François Coty opère un changement de ton, utilisant le journal comme une tribune de combat, {{citation|il dénonce les complots occultes qui menacent la France, il vante les bienfaits du fascisme italien, félicite le régime nazi d’avoir écrasé le communisme et les syndicats marxistes ; car l’anticommunisme de François Coty prend de plus en plus le pas sur son [[Antigermanisme|hostilité à l’Allemagne]]}}<ref>{{ouvrage| auteur=Claire Blandin|titre= Le Figaro histoire d’un journal|éditeur=Nouveau monde éditions |date=2010|pages totales= 358|isbn=9782365838146|lire en ligne={{Google Livres|hkqDAgAAQBAJ|surligne= « deux périodes »}}}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=N|L'historien [[Claude Quétel]] estime que Coty incarne {{citation|un exemple presque caricatural}} de {{citation|diabolisation}} du communisme, indiquant néanmoins que {{citation|mezza voce}} toute la presse de droite dit la même chose que lui<ref name="Quétel">{{ouvrage|auteur= [[Claude Quétel]]| titre=L'impardonnable défaite : 1918-1940|éditeur=JC Lattes|année=2010|pages totales= 450|isbn= 9782709634809| lire en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=6WpOtgR38JMC&dq=Claude+Quétel+%3A+L%27impardonnable+défaite+%3A+1918-1940&q=%22Le+parti+de+l%27étranger%22#v=snippet&q=%22Le%20parti%20de%20l'étranger%22&f=false}}.</ref>.}}. Kim Perron estime que sous la direction de François Coty, qu'il qualifie de {{citation|grand admirateur du fascisme italien}} et dont il juge les propres positions politiques comme fascistes, {{citation|le corporatisme, l'antisémitisme, la xénophobie, mais surtout l'anticommunisme représentent quelques-uns des thèmes récurrents que l'on retrouve dans ''Le Figaro''}}<ref name = "Perron">{{ouvrage|auteur=Kim Perron|titre= La révolution culturelle nazie vue par la presse française entre 1933 et 1939, (Mémoire de maîtrise)|éditeur= [[Université de Sherbrooke]], Département d'Histoire |année= 2010|pages totales=134|format=pdf|passage= 5|lire en ligne=https://savoirs.usherbrooke.ca/bitstream/handle/11143/2661/MR70802.pdf?sequence=1}}.</ref>.
En {{Date-||novembre|1925}}, François Coty installe le ''Figaro'' dans les immeubles du 12 et 14, [[Rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault|Rond-Point des Champs-Élysées]] qu'il acquiert à cet effet<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=123}}.</ref>. D'après Claire Blandin, il commence par le moderniser et le relancer ({{nombre|20000|exemplaires}} en 1921 ; {{formatnum:50000}} en 1928)<ref>{{ouvrage|auteur1=Christian Delporte|auteur2=Claire Blandin|auteur3=François Robinet|titre=Histoire de la presse en France: {{sp-|XX|-|XXI|s}}|éditeur=Armand Colin|pages totales=352|isbn=9782200615857|lire en ligne={{Google Livres|-Or3DAAAQBAJ|surligne=l'avoir relancé}}|année=2016}}.</ref>. Le Maréchal [[Hubert Lyautey| Lyautey]] est nommé conseiller de la rédaction<ref>{{harvsp|Blandin|2010|p=215}}.</ref>, les {{citation|deux meilleurs chroniqueurs de Paris}}, [[Robert de Flers]] et [[Alfred Capus]] sont rappelés, l’ancien rédacteur en chef Louis Latzarus est congédié<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=174}}.</ref>{{,}}<ref name="Maroille10"/>{{,}}{{note |groupe=N|Peu de temps après, Louis Latzarus, rédige un pamphlet peu amène à l’égard de Coty ; évoquant la relation entre les deux hommes, Patrice de Sarran le caractérise comme un {{citation|ennemi juré du parfumeur}}<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=31}}.</ref>. Pour sa part, Claire Blandin rappelle que {{cita|[[Raymond Manevy]] invite à tempérer les critiques de Louis Latzarus qui a des grief personnels contre Coty, il faut dire également que Latzarus était lié au groupe Hachette<ref>{{harvsp|Claire Blandin|2007|id= 2Siècles|p=118}}.</ref>.}}}}, et en 1925, [[Lucien Romier]] devient rédacteur en chef du ''Figaro'', mais Coty se sépare de lui deux ans plus tard. À partir de la mort de [[Robert de Flers]], le journal adopte une ligne éditoriale résolument à droite{{note|groupe=N| En 1929, il renomme le journal « ''Figaro'' » (de 1929 à 1934), reprenant le nom que lui avaient donné ses fondateurs<ref name="Histoire-un-journal">{{Ouvrage| auteur1=Claire Blandin| titre=Le Figaro histoire d’un journal| éditeur=Nouveau monde éditions| année=2010| pages totales=358| isbn=9782365838146| lire en ligne={{Google Livres|hkqDAgAAQBAJ|surligne= « fondateurs »}}}}.</ref>.}}. François Coty opère un changement de ton, utilisant le journal comme une tribune de combat, {{citation|il dénonce les complots occultes qui menacent la France, il vante les bienfaits du fascisme italien, félicite le régime nazi d’avoir écrasé le communisme et les syndicats marxistes ; car l’anticommunisme de François Coty prend de plus en plus le pas sur son [[Antigermanisme|hostilité à l’Allemagne]]}}<ref>{{Ouvrage| auteur1=Claire Blandin| titre=Le Figaro histoire d’un journal| éditeur=Nouveau monde éditions| année=2010| pages totales=358| isbn=9782365838146| lire en ligne={{Google Livres|hkqDAgAAQBAJ|surligne= « deux périodes »}}}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=N|L'historien [[Claude Quétel]] estime que Coty incarne {{citation|un exemple presque caricatural}} de {{citation|diabolisation}} du communisme, indiquant néanmoins que {{citation|mezza voce}} toute la presse de droite dit la même chose que lui<ref name="Quétel">{{Ouvrage|auteur1=[[Claude Quétel]]|titre=L'impardonnable défaite|sous-titre=1918-1940|éditeur=JC Lattes|année=2010|pages totales=450|isbn=9782709634809|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=6WpOtgR38JMC&q=%22Le+parti+de+l%27%C3%A9tranger%22}}.</ref>.}}. Kim Perron estime que sous la direction de François Coty, qu'il qualifie de {{citation|grand admirateur du fascisme italien}} et dont il juge les propres positions politiques comme fascistes, {{citation|le corporatisme, l'antisémitisme, la xénophobie, mais surtout l'anticommunisme représentent quelques-uns des thèmes récurrents que l'on retrouve dans ''Le Figaro''}}<ref name = "Perron">{{Ouvrage|auteur1=Kim Perron|titre=La révolution culturelle nazie vue par la presse française entre 1933 et 1939, (Mémoire de maîtrise)|éditeur=[[Université de Sherbrooke]], Département d'Histoire|année=2010|pages totales=134|format=pdf|passage=5|isbn=|lire en ligne=https://savoirs.usherbrooke.ca/bitstream/handle/11143/2661/MR70802.pdf?sequence=1}}.</ref>.


Selon l'historien [[Laurent Joly]], pour expliquer la crise économique aux lecteurs, il s’appuie sur plusieurs mythes et stéréotypes et adopte « une ligne éditoriale sinueuse au service de l'« intérêt national », mais aussi de ses propres entreprises. ». L'industriel tempête contre l'[[administration fiscale]] et soutient la [[Accords de Locarno|politique de réconciliation]] de [[Aristide Briand|Briand]] (et [[Austen Chamberlain|Chamberlain]]) tandis que la {{citation|xénophobie s'impose néanmoins d'emblée comme l'un des thèmes de prédilection du ''Figaro''}}. À partir de 1924, François Coty y mène campagne contre le [[capitalisme]], la finance internationale, et contre le communisme par le biais d'articles {{citation|denses}} et {{citation|souvent austères}}<ref>{{harvsp|Joly|2006|p=96-97}}.</ref>. D'après Pierre Milza, il ne reste qu'une dizaine de milliers de lecteurs en 1933 lorsque François Coty perd le contrôle du quotidien<ref>{{harvsp|Milza|1990|p=143}}.</ref>.
Selon l'historien [[Laurent Joly]], pour expliquer la crise économique aux lecteurs, il s’appuie sur plusieurs mythes et stéréotypes et adopte « une ligne éditoriale sinueuse au service de l'« intérêt national », mais aussi de ses propres entreprises. ». L'industriel tempête contre l'[[administration fiscale]] et soutient la [[Accords de Locarno|politique de réconciliation]] de [[Aristide Briand|Briand]] (et [[Austen Chamberlain|Chamberlain]]) tandis que la {{citation|xénophobie s'impose néanmoins d'emblée comme l'un des thèmes de prédilection du ''Figaro''}}. À partir de 1924, François Coty y mène campagne contre le [[capitalisme]], la finance internationale, et contre le communisme par le biais d'articles {{citation|denses}} et {{citation|souvent austères}}<ref>{{harvsp|Joly|2006|p=96-97}}.</ref>. D'après Pierre Milza, il ne reste qu'une dizaine de milliers de lecteurs en 1933 lorsque François Coty perd le contrôle du quotidien<ref>{{harvsp|Milza|1990|p=143}}.</ref>.


François Coty rachète également plusieurs journaux de province<ref name="Kupferman">[[Fred Kupferman]], ''François Coty, journaliste et homme politique'', thèse de {{3e}} cycle, Université de Lettres et de Sciences Humaines de Paris, 1965, sous la direction de [[Jacques Droz]], (consulter en ligne)[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3336072g/f89.image.r=“La%20Croisade%20des%20Patries].</ref>{{,}}{{note |groupe=N|Les multiples publications de l’empire de presse de François Coty, acquises par rachat, subvention, fusion et création, touchant à un large éventail de centres d’intérêt comprennent : ''L'Éveil de la Corse'', ''Le Figaro'', ''Le Gaulois'', ''L'Intérêt français'', ''Le Réveil des contribuables'', ''La Tribune de l’électricien'', le journal féministe ''[[La Fronde (journal)| La Fronde]]'', ''L'Ami du peuple'', ''L'Ami des sports'', ''Les Enfants de France'', ''[[L'Étudiant français]]'', ''Le Coup de patte'', ''Le Télégramme du Nord'', ''L'Avenir du Loir et Cher'', ''L'Indépendant de Tours'', ''Le Journal du Loiret''<ref name="Histoire-un-journal"/>.}}, et en 1928 ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]'', quotidien monarchiste, puis bonapartiste et républicain, qu’il fusionne avec ''Le Figaro'' pour en faire un puissant organe de rassemblement politique au service de la droite nationaliste<ref name="Leduc">{{ouvrage|auteur= Édouard Leduc|titre= Georges Bernanos: le sceptre et la croix|éditeur= Publibook|année=2016|pages totales= 151|passage = 56 et 57|isbn=2342054602|lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=uEHSDAAAQBAJ&pg=PA55}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}}[https://www.britannica.com/biography/Francois-Coty François Coty] sur Britannica Online.</ref>{{,}}<ref name="JJ"/>. La même année, il fonde le quotidien ''[[L'Ami du peuple (1928)|L'Ami du peuple]]'', dont le sous-titre indique {{citation|grand quotidien de doctrine politique et d'information}} ; la formule est, selon Claire Blandin, celle d’une feuille d’opinion, on y trouve {{citation|de longs articles de doctrine, peu d'information, pas de feuilleton ni de faits divers, et toujours la personnalité de Coty mise en valeur}}<ref name=Blandin1927>{{harvsp|Claire Blandin|2007|id= 2Siècles|p=1927}}.</ref>; les bureaux sont installés [[rue Drouot]]. Destiné aux classes populaires, ''L'Ami du peuple'' , dénonce la corruption du monde politique, la puissance des milieux d’affaires ou les carences de l'administration<ref name=Blandin1927/> et est vendu moins cher que les autres journaux. [[Havas]], distributeur parisien exclusif, refuse alors de lui donner la publicité en dépit d’une circulation d’un million par jour, et les [[messageries Hachette]] qui détenaient le [[monopole]] de la vente des journaux dans les kiosques parisiens et dans les gares refusent de le distribuer. {{citation|François Coty se trouve en butte à une véritable coalition : et dans les deux camps, la lutte s’engage au nom de la [[liberté de presse]]<ref name=Sicard179/>}}. François Coty {{citation|riposte : dans l'immédiat il utilise tout d'abord les imprimeries du ''Figaro'', puis a recours à sept prestataires extérieurs, fonde les Messageries Françaises et dispose de sa chaîne de dépositaires}}<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=65}}.</ref>{{,}}<ref name=Sicard179>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=179}}.</ref>. Le 2 mai 1928, des centaines de crieurs distribuent le premier numéro dans les rues de Paris<ref name=Sicard179/>. S’ensuit un procès retentissant intenté par Havas et les cinq plus grands quotidiens parisiens<ref name="Lazareff">{{Harvsp|Lazareff|1942|p=53-58}}.</ref> parmi lesquels ''[[Le Matin (France)| Le Matin]]'', ''[[Le Journal]]'', ''[[Le Petit Parisien]]'' et ''[[Le Petit Journal (quotidien)| Le Petit Journal]]''. Un arrêt de la cour en date du 9 avril 1930 donne gain de cause à François Coty qui reçoit, après un arbitrage mené par [[André Tardieu]], des [[Dommages-intérêts en droit français|dommages-intérêts]] et se voit reconnaître le droit de publier et distribuer son journal<ref>{{article|titre= La fin d’un conflit de presse|périodique=Le journal|date=27 décembre 1930|lieu= Paris|url= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76296431/f1.item.r= }}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur=[[Christophe Charle]] |titre=Le Siècle de la presse : 1830-1939 |lieu=Paris |éditeur= Seuil, Media diffusion |année=2004 |isbn=9782021008593|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=OimptR3AV4IC&dq=Coty%2C+Havas%2C+Proc%C3%A8s&q=%22bras+de+fer+avec+les+messageries+Hachette%22#v=snippet&q=%22bras%20de%20fer%20avec%20les%20messageries%20Hachette%22&f=false}}.</ref>.
François Coty rachète également plusieurs journaux de province<ref name="Kupferman">[[Fred Kupferman]], ''François Coty, journaliste et homme politique'', thèse de {{3e}} cycle, Université de Lettres et de Sciences Humaines de Paris, 1965, sous la direction de [[Jacques Droz]], (consulter en ligne)[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3336072g/f89.image.r=“La%20Croisade%20des%20Patries].</ref>{{,}}{{note |groupe=N|Les multiples publications de l’empire de presse de François Coty, acquises par rachat, subvention, fusion et création, touchant à un large éventail de centres d’intérêt comprennent : ''L'Éveil de la Corse'', ''Le Figaro'', ''Le Gaulois'', ''L'Intérêt français'', ''Le Réveil des contribuables'', ''La Tribune de l’électricien'', le journal féministe ''[[La Fronde (journal)| La Fronde]]'', ''L'Ami du peuple'', ''L'Ami des sports'', ''Les Enfants de France'', ''[[L'Étudiant français]]'', ''Le Coup de patte'', ''Le Télégramme du Nord'', ''L'Avenir du Loir et Cher'', ''L'Indépendant de Tours'', ''Le Journal du Loiret''<ref name="Histoire-un-journal"/>.}}, et en 1928 ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]'', quotidien monarchiste, puis bonapartiste et républicain, qu’il fusionne avec ''Le Figaro'' pour en faire un puissant organe de rassemblement politique au service de la droite nationaliste<ref name="Leduc">{{Ouvrage|auteur1=Édouard Leduc|titre=Georges Bernanos|sous-titre=le sceptre et la croix|éditeur=[[Publibook]]|année=2016|pages totales=151|passage=56 et 57|isbn=2342054602|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=uEHSDAAAQBAJ&pg=PA55}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}}[https://www.britannica.com/biography/Francois-Coty François Coty] sur Britannica Online.</ref>{{,}}<ref name="JJ"/>. La même année, il fonde le quotidien ''[[L'Ami du peuple (1928)|L'Ami du peuple]]'', dont le sous-titre indique {{citation|grand quotidien de doctrine politique et d'information}} ; la formule est, selon Claire Blandin, celle d’une feuille d’opinion, on y trouve {{citation|de longs articles de doctrine, peu d'information, pas de feuilleton ni de faits divers, et toujours la personnalité de Coty mise en valeur}}<ref name=Blandin1927>{{harvsp|Claire Blandin|2007|id= 2Siècles|p=1927}}.</ref>; les bureaux sont installés [[rue Drouot]]. Destiné aux classes populaires, ''L'Ami du peuple'' , dénonce la corruption du monde politique, la puissance des milieux d’affaires ou les carences de l'administration<ref name=Blandin1927/> et est vendu moins cher que les autres journaux. [[Havas]], distributeur parisien exclusif, refuse alors de lui donner la publicité en dépit d’une circulation d’un million par jour, et les [[messageries Hachette]] qui détenaient le [[monopole]] de la vente des journaux dans les kiosques parisiens et dans les gares refusent de le distribuer. {{citation|François Coty se trouve en butte à une véritable coalition : et dans les deux camps, la lutte s’engage au nom de la [[liberté de presse]]<ref name=Sicard179/>}}. François Coty {{citation|riposte : dans l'immédiat il utilise tout d'abord les imprimeries du ''Figaro'', puis a recours à sept prestataires extérieurs, fonde les Messageries Françaises et dispose de sa chaîne de dépositaires}}<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=65}}.</ref>{{,}}<ref name=Sicard179>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=179}}.</ref>. Le 2 mai 1928, des centaines de crieurs distribuent le premier numéro dans les rues de Paris<ref name=Sicard179/>. S’ensuit un procès retentissant intenté par Havas et les cinq plus grands quotidiens parisiens<ref name="Lazareff">{{Harvsp|Lazareff|1942|p=53-58}}.</ref> parmi lesquels ''[[Le Matin (France)| Le Matin]]'', ''[[Le Journal]]'', ''[[Le Petit Parisien]]'' et ''[[Le Petit Journal (quotidien)| Le Petit Journal]]''. Un arrêt de la cour en date du 9 avril 1930 donne gain de cause à François Coty qui reçoit, après un arbitrage mené par [[André Tardieu]], des [[Dommages-intérêts en droit français|dommages-intérêts]] et se voit reconnaître le droit de publier et distribuer son journal<ref>{{article|titre= La fin d’un conflit de presse|périodique=Le journal|date=27 décembre 1930|lieu= Paris|url= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76296431/f1.item.r= }}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Christophe Charle]]|titre=Le Siècle de la presse|sous-titre=1830-1939|lieu=Paris|éditeur=Seuil, Media diffusion|année=2004|pages totales=218|isbn=9782021008593|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=OimptR3AV4IC&q=%22bras+de+fer+avec+les+messageries+Hachette%22}}.</ref>.


En 1930, le journal publie sa carte de visite indiquant : « François Coty, Artiste, Industriel-Technicien, Économiste Financier, Sociologue. Promoteur de la Croisade des Patries, auteur de la Réforme de l’État, prélude nécessaire à la reconstitution de l’ordre, de l’autorité, de la hiérarchie, de la discipline démocratique et sociale sans quoi ne peut subsister aucune grande nation du monde civilisé, Maire d’Ajaccio, deux fois élu Sénateur de la Corse »<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=284}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|p=9|2009}}.</ref>. Son premier biographe, l'historien [[Fred Kupferman]] (1934-1988) observe que {{citation|ses châteaux annonçaient le [[nouveau riche]]}}, que Coty dépense à perte des millions {{citation|afin d'imposer par le [[dumping]] ses vues et phobies de Mussolini français}} à travers ''L’Ami du peuple'', {{citation|journal lancé à deux sous}} et constamment surveillé par le monde politique et la presse <ref name="Kupferman 1990 p.80-82"/>, diffusant, selon l'historien [[Ralph Schor]] les {{citation|thèmes majeurs}} de l'[[Extrême droite en France|extrême droite française]] des années 1930<ref>{{harvsp|Schor|1976|p=116}}.</ref>, dérangeant la droite et inquiétant la gauche<ref name="Kupferman 1990 p.80-82">{{harvsp|Kupferman|1990|p=80-82}}.</ref>. La campagne que la gauche mène contre lui pendant plusieurs années, commence à porter ses fruits et les ventes de ''L'Ami du Peuple'' s'en ressentent de plus en plus<ref>{{article|auteur= Médiaspouvoirs|titre=Les aventures de Coty| périodique=Mediaspouvoirs|éditeur=Bayard presse|numéro=36|date=1994|page=92|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=gD9iAAAAMAAJ&dq=Mediaspouvoirs+%3A+La+campagne+acharnée+que+la%C2%A0gauche%C2%A0mène+contre+lui+depuis+des+années%2C+commence+à+porter+ses+fruits+et+les+ventes+de+L%27Ami+du+Peuple+s%27en+ressentent+de+plus+en+plus&focus=searchwithinvolume&q=%22acharnée%22+}}.</ref>.
En 1930, le journal publie sa carte de visite indiquant : « François Coty, Artiste, Industriel-Technicien, Économiste Financier, Sociologue. Promoteur de la Croisade des Patries, auteur de la Réforme de l’État, prélude nécessaire à la reconstitution de l’ordre, de l’autorité, de la hiérarchie, de la discipline démocratique et sociale sans quoi ne peut subsister aucune grande nation du monde civilisé, Maire d’Ajaccio, deux fois élu Sénateur de la Corse »<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=284}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|p=9|2009}}.</ref>. Son premier biographe, l'historien [[Fred Kupferman]] (1934-1988) observe que {{citation|ses châteaux annonçaient le [[nouveau riche]]}}, que Coty dépense à perte des millions {{citation|afin d'imposer par le [[dumping]] ses vues et phobies de Mussolini français}} à travers ''L’Ami du peuple'', {{citation|journal lancé à deux sous}} et constamment surveillé par le monde politique et la presse<ref name="Kupferman 1990 p.80-82"/>, diffusant, selon l'historien [[Ralph Schor]] les {{citation|thèmes majeurs}} de l'[[Extrême droite en France|extrême droite française]] des années 1930<ref>{{harvsp|Schor|1976|p=116}}.</ref>, dérangeant la droite et inquiétant la gauche<ref name="Kupferman 1990 p.80-82">{{harvsp|Kupferman|1990|p=80-82}}.</ref>. La campagne que la gauche mène contre lui pendant plusieurs années, commence à porter ses fruits et les ventes de ''L'Ami du Peuple'' s'en ressentent de plus en plus<ref>{{article|auteur= Médiaspouvoirs|titre=Les aventures de Coty| périodique=Mediaspouvoirs|éditeur=Bayard presse|numéro=36|date=1994|page=92|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=gD9iAAAAMAAJ&dq=Mediaspouvoirs+%3A+La+campagne+acharnée+que+la%C2%A0gauche%C2%A0mène+contre+lui+depuis+des+années%2C+commence+à+porter+ses+fruits+et+les+ventes+de+L%27Ami+du+Peuple+s%27en+ressentent+de+plus+en+plus&focus=searchwithinvolume&q=%22acharnée%22+}}.</ref>.
[[Fichier:Urbain Gohier.jpg|vignette|gauche|redresse=0.5|Urbain Gohier en 1912.]]
[[Fichier:Urbain Gohier.jpg|vignette|gauche|redresse=0.5|Urbain Gohier en 1912.]]
[[Fichier:Jacques Ditte.jpg|vignette|redresse=0.5|Jacques Ditte en 1930.]]
[[Fichier:Jacques Ditte.jpg|vignette|redresse=0.5|Jacques Ditte en 1930.]]
Laurent Joly estime que François Coty donne à l'[[Antisémitisme sous la Troisième République#L’antisémitisme de la fin de la Première Guerre mondiale jusqu'au Front populaire (1936)|antisémitisme]] des [[années 1930 en France]] et à la xénophobie une médiatisation exceptionnelle grâce à la force de frappe de son quotidien{{sfn|Joly|2006|p=99}}. Principal rédacteur de ''L'Ami du peuple'', [[Urbain Gohier]] sert également de secrétaire particulier et de « [[Nègre littéraire|nègre]] » à l'industriel, notamment dans le cadre d'une campagne de presse co-organisée avec l'avocat nationaliste Jacques Ditte et menée du 8 au {{date-|29 février 1932}}. Le riche parfumeur signe ainsi six articles de Gohier qui exploite la [[théorie du complot]] [[judéo-bolchevisme|judéo-bolchevique]]. La [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|Ligue internationale contre l’antisémitisme]] fondée par [[Bernard Lecache]] en 1928, décide de tout mettre en œuvre pour lui faire échec. {{citation|La démarche est à la fois sincère et stratégique, il s’agit de mobiliser les militants face à un danger qui les concerne directement}}, et Coty est {{citation|l’épouvantail [[Antifascisme|antifasciste]] idéal, comme plus tard le [[François de La Rocque|colonel de la Rocque]]}}{{sfn|Joly|2006|p=99}}. Bernard Lecache déclare en {{date-|avril 1932}} : {{citation|Nos pères ont eu [[Édouard Drumont|Drumont]], et nous avons Coty}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Annick |nom1=Duraffour |prénom2=Pierre-André |nom2=Taguieff |lien auteur2=Pierre-André Taguieff |titre=Céline, la race, le juif |sous-titre=légende littéraire et vérité historique |éditeur=Fayard |lieu=Paris |année=2017 |pages totales=1174 |passage=130-131 |isbn=978-2-213-70049-6}}.</ref>.
Laurent Joly estime que François Coty donne à l'[[Antisémitisme sous la Troisième République#L'antisémitisme de la fin de la Première Guerre mondiale jusqu'au Front populaire (1936)|antisémitisme]] des [[années 1930 en France]] et à la xénophobie une médiatisation exceptionnelle grâce à la force de frappe de son quotidien{{sfn|Joly|2006|p=99}}. Principal rédacteur de ''L'Ami du peuple'', [[Urbain Gohier]] sert également de secrétaire particulier et de « [[Nègre littéraire|nègre]] » à l'industriel, notamment dans le cadre d'une campagne de presse co-organisée avec l'avocat nationaliste Jacques Ditte et menée du 8 au {{date-|29 février 1932}}. Le riche parfumeur signe ainsi six articles de Gohier qui exploite la [[théorie du complot]] [[judéo-bolchevisme|judéo-bolchevique]]. La [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|Ligue internationale contre l’antisémitisme]] fondée par [[Bernard Lecache]] en 1928, décide de tout mettre en œuvre pour lui faire échec. {{citation|La démarche est à la fois sincère et stratégique, il s’agit de mobiliser les militants face à un danger qui les concerne directement}}, et Coty est {{citation|l’épouvantail [[Antifascisme|antifasciste]] idéal, comme plus tard le [[François de La Rocque|colonel de la Rocque]]}}{{sfn|Joly|2006|p=99}}. Bernard Lecache déclare en {{date-|avril 1932}} : {{citation|Nos pères ont eu [[Édouard Drumont|Drumont]], et nous avons Coty}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Annick |nom1=Duraffour |prénom2=Pierre-André |nom2=Taguieff |lien auteur2=Pierre-André Taguieff |titre=Céline, la race, le juif |sous-titre=légende littéraire et vérité historique |lieu=Paris |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=2017 |pages totales=1174 |passage=130-131 |isbn=978-2-213-70049-6}}.</ref>.


En mai 1933, François Coty proteste dans ''Le Figaro'' contre la proposition du ministre de l'Éducation nationale, [[Anatole de Monzie]], d'offrir à [[Albert Einstein|Einstein]], fuyant l'Allemagne nazie, une chaire de physique théorique au Collège de France, déclarant que {{citation|le Collège de France n'a pas été créé pour hospitaliser tous les Israélites qui, se jugeant persécutés, se targueraient d'une science inaccessible au reste des mortels. [...] Le professeur Einstein est [...] un communiste militant}}<ref>{{Lien web|auteur1=Collège de France|titre=Albert Einstein et le Collège de France : quelques Points d'histoire|url=http://www.college-de-france.fr/media/lettre-du-college-de-france/UPL54220_J13EINSTEIN.pdf|site=Collège de France|périodique=Media lettre|format=pdf}}.</ref>{{,}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2973326.r=Figaro%2C%2018%20mai%201933?rk=21459;2 Figaro, ''Le communisme au Collège de France'', 18 mai 1933].</ref>{{,}}{{note|groupe=N|Selon Simon Veille, depuis 1923, Einstein {{citation|soigne sa réputation d’homme de gauche}}<ref>{{ouvrage|auteur=Simon Veille|titre= Einstein dans la tragédie du XXe siècle|éditeur=Imago|année=2013 |pages totales=416 |isbn=9782849527504|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=b03dDQAAQBAJ&pg=PT197&dq=Einstein,++secours+ouvrier&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjDxKzA3MfrAhVN4YUKHf-RAqoQ6AEwAHoECAYQAg#v=onepage&q=Einstein%2C%20%20secours%20ouvrier&f=false}}.</ref>, selon Peter Hayes, pour François Coty, Einstein représentait un agent du bolchevisme international du fait de son bref rapprochement avec [[Henri Barbusse]] en 1932<ref name='P.Hayes">{{ouvrage|langue=en|auteur= Peter Hayes|titre= How Was It Possible?|sous-titre= A Holocaust Reader|éditeur=University of Nebraska press|année=2015|pages totales = 904|passage=195|isbn=9780803274693|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=q60oDwAAQBAJ&pg=PA195&dq=Einstein,+Coty&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwi449W4r_frAhWEyYUKHeIRC_sQ6AEwAHoECAMQAg#v=onepage&q=Einstein%2C Coty&f=false}}.</ref>.}}.
En mai 1933, François Coty proteste dans ''Le Figaro'' contre la proposition du ministre de l'Éducation nationale, [[Anatole de Monzie]], d'offrir à [[Albert Einstein|Einstein]], fuyant l'Allemagne nazie, une chaire de physique théorique au Collège de France, déclarant que {{citation|le Collège de France n'a pas été créé pour hospitaliser tous les Israélites qui, se jugeant persécutés, se targueraient d'une science inaccessible au reste des mortels. [...] Le professeur Einstein est [...] un communiste militant}}<ref>{{Lien web|auteur1=Collège de France|titre=Albert Einstein et le Collège de France : quelques Points d'histoire|url=http://www.college-de-france.fr/media/lettre-du-college-de-france/UPL54220_J13EINSTEIN.pdf|site=Collège de France|périodique=Media lettre|format=pdf}}.</ref>{{,}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2973326.r=Figaro%2C%2018%20mai%201933?rk=21459;2 Figaro, ''Le communisme au Collège de France'', 18 mai 1933].</ref>{{,}}{{note|groupe=N|Selon Simon Veille, depuis 1923, Einstein {{citation|soigne sa réputation d’homme de gauche}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Simon Veille|titre=Einstein dans la tragédie du XXe siècle|éditeur=Imago|année=2013|pages totales=416|isbn=9782849527504|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=b03dDQAAQBAJ&pg=PT197&dq=Einstein%2C++secours+ouvrier}}.</ref>, selon Peter Hayes, pour François Coty, Einstein représentait un agent du bolchevisme international du fait de son bref rapprochement avec [[Henri Barbusse]] en 1932<ref name='P.Hayes">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Peter Hayes|titre=How Was It Possible?|sous-titre=A Holocaust Reader|lieu=Lincoln (Neb.)|éditeur=University of Nebraska press|année=2015|pages totales=904|passage=195|isbn=9780803274693|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=q60oDwAAQBAJ&pg=PA195&dq=Einstein,+Coty&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwi449W4r_frAhWEyYUKHeIRC_sQ6AEwAHoECAMQAg#v=onepage&q=Einstein%2C Coty&f=false}}.</ref>.}}.


En juin 1933, après la publication dans ''Le Figaro'' et dans ''L'Ami du peuple'' d'articles affirmant que des associations d'anciens combattants juifs et de sportifs juifs étaient des paravents pour des organisations révolutionnaires, François Coty perd un procès en diffamation intenté par des associations d'anciens combattants juifs<ref>{{article|langue=en|titre=Coty in Paris Trial on Anti-semitic Libel|périodique=Jewish Daily Bulletin|date=2 juin 1933|url texte=http://pdfs.jta.org/1933/1933-06-02_2560.pdf?_ga=2.18673786.277457641.1584172284-1090115283.1584172284|format=pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=A World in Turmoil: An Integrated Chronology of the Holocaust and World War II|auteurs=Hershel Edelheit, Abraham J. Edelheit et Raymond Arons|éditeur=Greenwood Publishing Group|année=1991|passage=31|url=https://books.google.fr/books?id=94NvHsiyn38C&pg=PA31}}.</ref>. Le mois suivant, en juillet 1933, il publie un article où il critique l'influence auprès de [[Franklin Delano Roosevelt]] de [[Bernard Baruch]], dans laquelle il voit l'effet d'un complot du [[B'nai B'rith]]<ref>{{article|langue=en|titre=Coty Attacks B’nai B’rith for Roosevelt ‘abdication’|périodique=Jewish Daily Bulletin|date=27 juillet 1933|url texte=http://pdfs.jta.org/1933/1933-07-27_2606.pdf?_ga=2.23615737.277457641.1584172284-1090115283.1584172284|format=pdf}}.</ref>. Le 10 septembre, il adresse à la communauté juive de Genève un télégramme de {{citation|rétractation de son antisémitisme}} en demandant qu'il soit lu à une séance de préparation du [[Congrès juif mondial]]<ref>{{article|langue=en|titre=Coty Recants Error of Anti-semitism in Telegram to Geneva|date=10 septembre 1933|périodique=Jewish Daily Bulletin|url texte=http://pdfs.jta.org/1933/1933-09-10_2643.pdf?_ga=2.17718522.277457641.1584172284-1090115283.1584172284|format=pdf}}.</ref>. En juillet 1934, la condamnation pour diffamation de juin 1933 est confirmée en appel<ref>{{article|auteur=Catherine Nicault|titre=Le procès des protocoles des sages de sion, une tentative de riposte juive à l'antisémitisme dans les années 1930|périodique=Vingtième Siècle|numéro=53|année=1997|doi=10.3406/xxs.1997.3596}}.</ref>.
En juin 1933, après la publication dans ''Le Figaro'' et dans ''L'Ami du peuple'' d'articles affirmant que des associations d'anciens combattants juifs et de sportifs juifs étaient des paravents pour des organisations révolutionnaires, François Coty perd un procès en diffamation intenté par des associations d'anciens combattants juifs<ref>{{article|langue=en|titre=Coty in Paris Trial on Anti-semitic Libel|périodique=Jewish Daily Bulletin|date=2 juin 1933|url texte=http://pdfs.jta.org/1933/1933-06-02_2560.pdf?_ga=2.18673786.277457641.1584172284-1090115283.1584172284|format=pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteurs=Hershel Edelheit, Abraham J. Edelheit et Raymond Arons|titre=A World in Turmoil : An Integrated Chronology of the Holocaust and World War II|éditeur=[[Greenwood Publishing Group]]|année=1991|passage=31|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=94NvHsiyn38C&pg=PA31}}.</ref>. Le mois suivant, en juillet 1933, il publie un article où il critique l'influence auprès de [[Franklin Delano Roosevelt]] de [[Bernard Baruch]], dans laquelle il voit l'effet d'un complot du [[B'nai B'rith]]<ref>{{article|langue=en|titre=Coty Attacks B’nai B’rith for Roosevelt ‘abdication’|périodique=Jewish Daily Bulletin|date=27 juillet 1933|url texte=http://pdfs.jta.org/1933/1933-07-27_2606.pdf?_ga=2.23615737.277457641.1584172284-1090115283.1584172284|format=pdf}}.</ref>. Le 10 septembre, il adresse à la communauté juive de Genève un télégramme de {{citation|rétractation de son antisémitisme}} en demandant qu'il soit lu à une séance de préparation du [[Congrès juif mondial]]<ref>{{article|langue=en|titre=Coty Recants Error of Anti-semitism in Telegram to Geneva|date=10 septembre 1933|périodique=Jewish Daily Bulletin|url texte=http://pdfs.jta.org/1933/1933-09-10_2643.pdf?_ga=2.17718522.277457641.1584172284-1090115283.1584172284|format=pdf}}.</ref>. En juillet 1934, la condamnation pour diffamation de juin 1933 est confirmée en appel<ref>{{article|auteur=Catherine Nicault|titre=Le procès des protocoles des sages de sion, une tentative de riposte juive à l'antisémitisme dans les années 1930|périodique=Vingtième Siècle|numéro=53|année=1997|doi=10.3406/xxs.1997.3596}}.</ref>.


Ralph Schor dénombre près de 400 articles sur les étrangers publiés dans ''L'Ami du peuple'' entre 1928 et 1937, avec un pic en 1931 et le début de la crise économique (plus de 70 articles), fréquence sans équivalent dans la presse de l'époque, même à ''[[L'Action française (quotidien)|L'Action Française]]''<ref>{{harvsp|Schor|1976|p=117-118}}.</ref>. Dans le même article, Schor note toutefois que, dans la France de l'entre-deux guerres, certaines catégories sociales et diverses professions témoignaient une méfiance voire une hostilité marquée à l'égard des étrangers. Considérant que ces campagnes xénophobes furent bien reçues par les lecteurs, Schor demande, si ''L'Ami du peuple'' influence le public ou s’il est influencé par lui et considère que la réponse est assurément positive dans les deux cas<ref>{{harvsp|Schor|1976|p=144}}.</ref>.
Ralph Schor dénombre près de 400 articles sur les étrangers publiés dans ''L'Ami du peuple'' entre 1928 et 1937, avec un pic en 1931 et le début de la crise économique (plus de 70 articles), fréquence sans équivalent dans la presse de l'époque, même à ''[[L'Action française (quotidien)|L'Action Française]]''<ref>{{harvsp|Schor|1976|p=117-118}}.</ref>. Dans le même article, Schor note toutefois que, dans la France de l'entre-deux guerres, certaines catégories sociales et diverses professions témoignaient une méfiance voire une hostilité marquée à l'égard des étrangers. Considérant que ces campagnes xénophobes furent bien reçues par les lecteurs, Schor demande, si ''L'Ami du peuple'' influence le public ou s’il est influencé par lui et considère que la réponse est assurément positive dans les deux cas<ref>{{harvsp|Schor|1976|p=144}}.</ref>.


Laurent Joly et [[Rita Thalmann]] qualifient ''L'Ami du peuple'' de {{citation|journal le plus xénophobe de son temps<ref>{{harvsp|Joly|2006|p=97}}.</ref>}}, {{citation|véritable [[anthologie]] xénophobe et antisémite}}<ref>{{Article |prénom1=Rita |nom1=Thalmann |lien auteur1=Rita Thalmann |titre=Xénophobie et antisémitisme sous le Front populaire |périodique=Matériaux pour l'histoire de notre temps |numéro=6 |titre numéro=1936 en France |lieu=Paris |éditeur=Association des amis de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) et du musée |mois=avril-juin |année=1986 |issn=0769-3206 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/mat_0769-3206_1986_num_6_1_401415 |pages=18 }}.</ref>. L'historien [[Zeev Sternhell]] estime que le quotidien, avec {{nombre|600000|exemplaires}} vendus en 1933, joue un rôle fondamental {{citation|dans la formation du climat politique de l'époque}} qui débouchera après la [[Bataille de France|défaite de 1940]] sur [[Lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy|l'antisémitisme d'État]] du [[régime de Vichy]]<ref name="Sternhell">{{Ouvrage|prénom1=Zeev|nom1=Sternhell|lien auteur1=Zeev Sternhell|titre=Ni droite ni gauche|sous-titre=l'idéologie fasciste en France|passage=801|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|collection=Folio. Histoire|numéro dans collection=203|année=2013|numéro édition=4|année première édition=1983, Éditions du Seuil|pages totales=1075|isbn=978-2-07-044382-6|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/assr_0335-5985_1987_num_64_2_2452_t1_0334_0000_1|url=https://books.google.fr/books?id=VcfQlAEACAAJ
Laurent Joly et [[Rita Thalmann]] qualifient ''L'Ami du peuple'' de {{citation|journal le plus xénophobe de son temps<ref>{{harvsp|Joly|2006|p=97}}.</ref>}}, {{citation|véritable [[anthologie]] xénophobe et antisémite}}<ref>{{Article |prénom1=Rita |nom1=Thalmann |lien auteur1=Rita Thalmann |titre=Xénophobie et antisémitisme sous le Front populaire |périodique=Matériaux pour l'histoire de notre temps |numéro=6 |titre numéro=1936 en France |lieu=Paris |éditeur=Association des amis de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) et du musée |mois=avril-juin |année=1986 |issn=0769-3206 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/mat_0769-3206_1986_num_6_1_401415 |pages=18 }}.</ref>. L'historien [[Zeev Sternhell]] estime que le quotidien, avec {{nombre|600000|exemplaires}} vendus en 1933, joue un rôle fondamental {{citation|dans la formation du climat politique de l'époque}} qui débouchera après la [[Bataille de France|défaite de 1940]] sur [[Lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy|l'antisémitisme d'État]] du [[régime de Vichy]]<ref name="Sternhell">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Zeev|nom1=Sternhell|lien auteur1=Zeev Sternhell|titre=Ni droite ni gauche|sous-titre=l'idéologie fasciste en France|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=Folio. Histoire|numéro dans collection=203|année=2013|numéro d'édition=4|année première édition=1983, Éditions du Seuil|pages totales=1075|passage=801|isbn=978-2-07-044382-6|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/assr_0335-5985_1987_num_64_2_2452_t1_0334_0000_1|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=VcfQlAEACAAJ}}.</ref>. Le publiciste [[Henry Coston]] rééditera en {{date-|avril 1938}}, dans un numéro spécial de ''[[La Libre Parole#Années_1930-1940_:_les_Libre_parole_d'Henry_Coston|La Libre Parole]]'', plusieurs articles signés par François Coty durant la campagne de 1932, tout en le félicitant d'avoir prétendument pressenti {{citation|l'avènement de la [[Complot judéo-maçonnique|judéo-maçonnerie]] au pouvoir}}<ref name="Duraffour-Taguieff 2017 p.131-132">{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Annick |nom1=Duraffour |prénom2=Pierre-André |nom2=Taguieff |lien auteur2=Pierre-André Taguieff |titre=Céline, la race, le juif |sous-titre=légende littéraire et vérité historique |lieu=Paris |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=2017 |pages totales=1174 |passage=131-132 |isbn=978-2-213-70049-6}}.</ref>. Au début des années 1930, en conclusion d'une des éditions en français des ''[[Protocoles des Sages de Sion]]'' (à l’origine un faux fabriqué par l'[[Okhrana]], la [[police politique]] du [[Tsar]] au début du siècle<ref>{{harvsp|Joly|2006|p=96-109}}.</ref>){{,}}<ref>« Le Péril juif, texte intégral des ''Protocoles des Sages de Sion'', la bible moderne de la juiverie », ''Les Cahiers Politiques'', avec une note de François Coty ; {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Pierre-André Taguieff |titre=Les Protocoles des sages de Sion |sous-titre=Faux et usages d’un faux |lieu=Paris |éditeur=Berg international/Fayard |année=2004 |passage=331 |isbn= |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=JiE57xxDs7QC}}.</ref>, il lance un appel aux Français : {{citation|Maintenant que vous connaissez le plan juif, qu’allez-vous faire ? Laisserez-vous votre patrie, votre famille, votre personne tomber sous la tyrannie juive ? Réfléchissez et si vous êtes un homme courageux, venez à nous.}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Ralph|nom1=Schor|lien auteur1=Ralph Schor|titre=L'antisémitisme en France dans l'entre-deux-guerres|sous-titre=prélude à Vichy|lieu=Bruxelles|éditeur=[[Éditions Complexe]]|collection=Historiques|numéro dans collection=144|année=2005|pages totales=380|passage=126|isbn=978-2-8048-0050-5|isbn10=2-8048-0050-4|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=PbvpzzZgprgC&pg=PA126}}.</ref>.
}}.</ref>. Le publiciste [[Henry Coston]] rééditera en {{date-|avril 1938}}, dans un numéro spécial de ''[[La Libre Parole#Années_1930-1940_:_les_Libre_parole_d'Henry_Coston|La Libre Parole]]'', plusieurs articles signés par François Coty durant la campagne de 1932, tout en le félicitant d'avoir prétendument pressenti {{citation|l'avènement de la [[Complot judéo-maçonnique|judéo-maçonnerie]] au pouvoir}}<ref name="Duraffour-Taguieff 2017 p.131-132">{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Annick |nom1=Duraffour |prénom2=Pierre-André |nom2=Taguieff |lien auteur2=Pierre-André Taguieff |titre=Céline, la race, le juif |sous-titre=légende littéraire et vérité historique |éditeur=Fayard |lieu=Paris |année=2017 |pages totales=1174 |passage=131-132 |isbn=978-2-213-70049-6}}.</ref>. Au début des années 1930, en conclusion d'une des éditions en français des ''[[Protocoles des Sages de Sion]]'' (à l’origine un faux fabriqué par l'[[Okhrana]], la [[police politique]] du [[Tsar]] au début du siècle<ref>{{harvsp|Joly|2006|p=96-109}}.</ref>){{,}}<ref>« Le Péril juif, texte intégral des ''Protocoles des Sages de Sion'', la bible moderne de la juiverie », ''Les Cahiers Politiques'', avec une note de François Coty ; {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Pierre-André Taguieff |titre=Les Protocoles des sages de Sion |sous-titre= Faux et usages d’un faux |éditeur=Berg international/Fayard |lieu=Paris |année=2004 |passage=331|isbn=|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=JiE57xxDs7QC
}}.</ref>, il lance un appel aux Français : {{citation|Maintenant que vous connaissez le plan juif, qu’allez-vous faire ? Laisserez-vous votre patrie, votre famille, votre personne tomber sous la tyrannie juive ? Réfléchissez et si vous êtes un homme courageux, venez à nous.}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Ralph|nom1=Schor|lien auteur1=Ralph Schor|titre=L'antisémitisme en France dans l'entre-deux-guerres|sous-titre=prélude à Vichy|passage=126|lieu=Bruxelles|éditeur=[[Éditions Complexe]]|collection=Historiques|numéro dans collection=144|année=2005|pages totales=380|isbn=978-2-8048-0050-5|isbn10=2-8048-0050-4|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=PbvpzzZgprgC&pg=PA126}}.</ref>.


François Coty perd le contrôle d'un ''Figaro'' en crise, lors d'une réunion extraordinaire de son conseil d'administration, annoncée par [[Charles de Beaupoil|Charles de Beaupoil de Saint-Aulaire]], le 4 octobre 1933 qui supprime la fonction de directeur et doit vendre ''L'Ami du Peuple'' en janvier 1934, racheté par Havas entre autres, <ref>{{Ouvrage|auteur1= Claire Blandin Claire|auteur2=Alain-Gérard Slama |titre=Le Figaro : deux siècles d'histoire|éditeur=Armand Colin|date=2007|isbn=978-2-200-26877-0|isbn2=2-200-26877-7|oclc=421929089|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ak6Gt3LeGm0C&vq=Coty&dq=Le+Figaro+deux+siècles+d%27histoire&hl=fr&source=gbs_navlinks_s|consulté le=2020-03-14}}.</ref>.
François Coty perd le contrôle d'un ''Figaro'' en crise, lors d'une réunion extraordinaire de son conseil d'administration, annoncée par [[Charles de Beaupoil|Charles de Beaupoil de Saint-Aulaire]], le 4 octobre 1933 qui supprime la fonction de directeur et doit vendre ''L'Ami du Peuple'' en janvier 1934, racheté par Havas entre autres<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Claire Blandin Claire|auteur2=Alain-Gérard Slama|titre=Le Figaro|sous-titre=deux siècles d'histoire|lieu=Paris|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2007|pages totales=308|isbn=978-2-200-26877-0|isbn2=2-200-26877-7|oclc=421929089|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ak6Gt3LeGm0C&dq=Le+Figaro+deux+si%C3%A8cles+d%27histoire|consulté le=2020-03-14}}.</ref>.


Au total, selon l'universitaire [[Patrick Eveno]], Le ''Figaro'' et ''Le Gaulois'' font perdre une centaine de millions à François Coty, à comparer avec les {{unité|500|millions}} que lui coûte ''L'Ami du peuple'' et les {{unité|425|millions}} de son divorce<ref>{{ouvrage|auteur=Patrick Eveno|titre=L'argent de la presse française des années 1820 à nos jours|passage=86-88|éditeur=Éditions du CTHS|année=2003}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=N|Pour le règlement de son divorce en 1929, François Coty devait payer à son ex-épouse 425 millions de francs en trois versements{{sfn|Toledano|Coty|2009|p=213}}, soit une coquette somme en argent liquide<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=215-216}}.</ref>. Il effectue le premier paiement le jour de la signature de l'accord{{sfn|Toledano|Coty|2009|p=213}}. Le second de 100 millions de francs est effectué un an plus tard. Ensuite, François Coty n'a plus assez de liquidités, et propose de verser le solde en dix annuités. Yvonne Coty insiste pour un paiement immédiat<ref>{{Harvsp|Lazareff|1942|p=44}}.</ref>. Pour couvrir les frais de défaut de paiement et autres dépenses {{incise|sur les recommandations de son nouveau mari Léon Costenareanu<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=204}}.</ref>}}, elle exige tous les avoirs américains de Coty en mai 1934, deux mois seulement avant sa mort<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=214}}.</ref>.}}. En effet, le couple se sépare en 1929<ref>{{en}}[https://www.nytimes.com/1929/05/29/archives/mme-francois-coty-gets-divorce.html ''Mme François Coty Gets Divorce''], [[The New York Times]], 29 mai, 1929.</ref> ; en 1933, Yvonne se remarie avec Léon Cotnaréanu<ref>{{en}}[https://www.nytimes.com/1970/01/03/archives/leon-cotnareanu-of-le-figaro-dies-papers-former-coowner-also-led.html The New York Times, obituries, ''Leon Cotnareanu of Le Figaro dies'', 3 janvier, 1970 {{citation étrangère|langue=en|In 1933, Mr. Cotnareanu married Yvonne Le Baron, the widow of Francois Coty}}].</ref>.
Au total, selon l'universitaire [[Patrick Eveno]], Le ''Figaro'' et ''Le Gaulois'' font perdre une centaine de millions à François Coty, à comparer avec les {{unité|500|millions}} que lui coûte ''L'Ami du peuple'' et les {{unité|425|millions}} de son divorce<ref>{{Ouvrage|auteur1=Patrick Eveno|titre=L'argent de la presse française des années 1820 à nos jours|éditeur=Éditions du CTHS|année=2003|passage=86-88|isbn=}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=N|Pour le règlement de son divorce en 1929, François Coty devait payer à son ex-épouse 425 millions de francs en trois versements{{sfn|Toledano|Coty|2009|p=213}}, soit une coquette somme en argent liquide<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=215-216}}.</ref>. Il effectue le premier paiement le jour de la signature de l'accord{{sfn|Toledano|Coty|2009|p=213}}. Le second de 100 millions de francs est effectué un an plus tard. Ensuite, François Coty n'a plus assez de liquidités, et propose de verser le solde en dix annuités. Yvonne Coty insiste pour un paiement immédiat<ref>{{Harvsp|Lazareff|1942|p=44}}.</ref>. Pour couvrir les frais de défaut de paiement et autres dépenses {{incise|sur les recommandations de son nouveau mari Léon Costenareanu<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=204}}.</ref>}}, elle exige tous les avoirs américains de Coty en mai 1934, deux mois seulement avant sa mort<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=214}}.</ref>.}}. En effet, le couple se sépare en 1929<ref>{{en}}[https://www.nytimes.com/1929/05/29/archives/mme-francois-coty-gets-divorce.html ''Mme François Coty Gets Divorce''], [[The New York Times]], 29 mai, 1929.</ref> ; en 1933, Yvonne se remarie avec Léon Cotnaréanu<ref>{{en}}[https://www.nytimes.com/1970/01/03/archives/leon-cotnareanu-of-le-figaro-dies-papers-former-coowner-also-led.html The New York Times, obituaries, ''Leon Cotnareanu of Le Figaro dies'', 3 janvier, 1970 {{citation étrangère|langue=en|In 1933, Mr. Cotnareanu married Yvonne Le Baron, the widow of Francois Coty}}].</ref>.


==== Soutien à différents mouvements et création de la Solidarité française ====
==== Soutien à différents mouvements et création de la Solidarité française ====
En parallèle, face à la gauche, après les résultats des [[Élections législatives françaises de 1924|élections législatives de 1924]] et la montée des socialistes et des communistes à la [[Chambre des députés|Chambre]], François Coty soutient et subventionne un temps différents mouvements de [[Droite en France| droite]]. L'historien [[Pierre Milza]] présente François Coty comme le principal financier de « l'ultra-droite des années trente », dans le cadre d'un engagement {{citation|dans la voie du putschisme fascisant}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Pierre Milza |titre=L’ultra-droite des années trente », dans Michel Winock (dir.), Histoire de l’extrême droite en France |éditeur=Seuil |lieu=Paris |année=1994 |passage=173 |isbn=}}.</ref>.
En parallèle, face à la gauche, après les résultats des [[Élections législatives françaises de 1924|élections législatives de 1924]] et la montée des socialistes et des communistes à la [[Chambre des députés|Chambre]], François Coty soutient et subventionne un temps différents mouvements de [[Droite en France| droite]]. L'historien [[Pierre Milza]] présente François Coty comme le principal financier de « l'ultra-droite des années trente », dans le cadre d'un engagement {{citation|dans la voie du putschisme fascisant}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Pierre Milza |titre=L’ultra-droite des années trente », dans Michel Winock (dir.), Histoire de l’extrême droite en France |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]] |année=1994 |passage=173 |isbn=}}.</ref>.


D'après les historiens américains [[Eugen Weber]] et [[Robert Soucy]], entre 1924 et 1928, il a donné deux millions de francs au [[L'Action française (quotidien)|journal]] du mouvement monarchiste [[Action française]]<ref>{{ouvrage|auteur=[[Eugen Weber]]|titre=L'action française|passage=219|lieu=Paris|éditeur=Fayard|date=1985|isbn=9782213016788|présentation en ligne=https://books.google.com.ua/books?id=c2u8PQAACAAJ}}.</ref>{{,}}<ref name="RS">{{ouvrage|auteur=[[Robert Soucy]]|titre=Le Fascisme français, 1924-1933|passage=53, 145-146|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de France|année=1992}}.</ref>. Il contribue également, selon [[Zeev Sternhell]] et Robert Soucy, à hauteur d'un million de francs au ''[[Le Nouveau Siècle|Nouveau Siècle]]'', journal du [[le Faisceau|Faisceau]] de [[Georges Valois]]<ref name="RS"/>{{,}}<ref>{{article |auteur=Zeev Sternhell |titre=Anatomie d'un mouvement fasciste en France |sous-titre= le faisceau de Georges Valois |périodique=Revue française de science politique |volume=26 |numéro=1 |année=1976 |doi=10.3406/rfsp.1976.393652 }}.</ref>, l'historien français [[Yves Guchet]] estimant toutefois que les sources exploitées par ces deux historiens ne permettent pas de faire la lumière sur le montant exact de ce financement<ref>{{ouvrage|auteur=[[Yves Guchet]]|titre=Georges Valois: l’Action française, Le Faisceau, la République syndicale|passage=6|éditeur=L'Harmattan|date=1975|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=z__vsf5QHGQC&pg=PA6}}.</ref>. Valois et Maurras l'insulteront dès qu'il cesse ses financements{{refnec}}.
D'après les historiens américains [[Eugen Weber]] et [[Robert Soucy]], entre 1924 et 1928, il a donné deux millions de francs au [[L'Action française (quotidien)|journal]] du mouvement monarchiste [[Action française]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Eugen Weber]]|titre=L'action française|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=1985|pages totales=665|passage=219|isbn=9782213016788|présentation en ligne=https://books.google.com.ua/books?id=c2u8PQAACAAJ}}.</ref>{{,}}<ref name="RS">{{Ouvrage|auteur1=[[Robert Soucy]]|titre=Le Fascisme français, 1924-1933|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=1992|passage=53, 145-146|isbn=}}.</ref>. Il contribue également, selon [[Zeev Sternhell]] et Robert Soucy, à hauteur d'un million de francs au ''[[Le Nouveau Siècle|Nouveau Siècle]]'', journal du [[le Faisceau|Faisceau]] de [[Georges Valois]]<ref name="RS"/>{{,}}<ref>{{article |auteur=Zeev Sternhell |titre=Anatomie d'un mouvement fasciste en France |sous-titre= le faisceau de Georges Valois |périodique=Revue française de science politique |volume=26 |numéro=1 |année=1976 |doi=10.3406/rfsp.1976.393652 }}.</ref>, l'historien français [[Yves Guchet]] estimant toutefois que les sources exploitées par ces deux historiens ne permettent pas de faire la lumière sur le montant exact de ce financement<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Yves Guchet]]|titre=Georges Valois : l’Action française, Le Faisceau, la République syndicale|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=1975|passage=6|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=z__vsf5QHGQC&pg=PA6}}.</ref>. Valois et Maurras l'insulteront dès qu'il cesse ses financements{{refnec}}.


[[Jean d'Orléans (1874-1940)|Jean d'Orléans, « duc de Guise »]], prétendant orléaniste au trône de France de 1926 à 1940, fit appel à lui pour servir de conseiller à son fils [[Henri d'Orléans (1908-1999)|Henri d'Orléans]], titré « comte de Paris » en 1929<ref>{{ouvrage|auteur=[[François Broche]]|titre=Le Comte de Paris, l’ultime prétendant|passage=55 et 56|lieu=Paris|éditeur=Perrin|date=2001|isbn=9782262017415}}.</ref>. Il offrit en cadeau de mariage ({{Date-||avril|1931}}) à [[Isabelle d'Orléans-Bragance]], future « comtesse de Paris », « qu’il considère comme la future reine de France, un magnifique [[diadème]] de feuillages en [[diamant]]s sertis de sept grosses [[émeraude]]s cabochon »<ref>Vincent Meylan, « Les grands mariages de la maison de France », ''Point de Vue'', {{numéro|1372}}, {{p.|39}}.</ref>.
[[Jean d'Orléans (1874-1940)|Jean d'Orléans, « duc de Guise »]], prétendant orléaniste au trône de France de 1926 à 1940, fit appel à lui pour servir de conseiller à son fils [[Henri d'Orléans (1908-1999)|Henri d'Orléans]], titré « comte de Paris » en 1929<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[François Broche]]|titre=Le Comte de Paris, l’ultime prétendant|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=2001|pages totales=274|passage=55 et 56|isbn=9782262017415}}.</ref>. Il offrit en cadeau de mariage ({{Date-||avril|1931}}) à [[Isabelle d'Orléans-Bragance]], future « comtesse de Paris », « qu’il considère comme la future reine de France, un magnifique [[diadème]] de feuillages en [[diamant]]s sertis de sept grosses [[émeraude]]s cabochon »<ref>Vincent Meylan, « Les grands mariages de la maison de France », ''Point de Vue'', {{numéro|1372}}, {{p.|39}}.</ref>.


En 1927, à la suite du scandale des décorations mettant en cause le haut fonctionnaire Ruotteil, François Coty soutient financièrement la création de l'[[Légion d'honneur D.P.L.V.|Association des membres de la Légion d'honneur décorés au péril de leur vie (faits de guerre et d'héroïsme civil)]] de [[Maurice d'Hartoy]], qui s’installe dans les locaux de ''Figaro''. D'Hartoy fonde ensuite une autre association élitiste d'anciens combattants, les [[Croix-de-Feu]]. François Coty apporte aussi son soutien financier à la création de cette dernière organisation en 1927 et met à sa disposition des locaux dans l'immeuble du ''Figaro''<ref>{{chapitre|auteur=Robert Soucy|titre chapitre=Les Croix-de-Feu et le Parti social français|titre ouvrage=Fascismes français ? 1933-1939. Mouvements antidémocratiques|lieu=Paris|éditeur=Éditions Autrement|année=2004|url=https://www.cairn.info/fascismes-francais--9782746704527-page-163.htm}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur=Paul Chopine|titre=Six Ans chez les Croix de Feu|passage=30|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|année=1935|url=https://books.google.fr/books?id=MZ6ODwAAQBAJ&pg=PT30}}.</ref>.
En 1927, à la suite du scandale des décorations mettant en cause le haut fonctionnaire Ruotteil, François Coty soutient financièrement la création de l'[[Légion d'honneur D.P.L.V.|Association des membres de la Légion d'honneur décorés au péril de leur vie (faits de guerre et d'héroïsme civil)]] de [[Maurice d'Hartoy]], qui s’installe dans les locaux de ''Figaro''. D'Hartoy fonde ensuite une autre association élitiste d'anciens combattants, les [[Croix-de-Feu]]. François Coty apporte aussi son soutien financier à la création de cette dernière organisation en 1927 et met à sa disposition des locaux dans l'immeuble du ''Figaro''<ref>{{chapitre|auteur=Robert Soucy|titre chapitre=Les Croix-de-Feu et le Parti social français|titre ouvrage=Fascismes français ? 1933-1939. Mouvements antidémocratiques|lieu=Paris|éditeur=Éditions Autrement|année=2004|url=https://www.cairn.info/fascismes-francais--9782746704527-page-163.htm}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Chopine|titre=Six Ans chez les Croix de Feu|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1935|passage=30|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=MZ6ODwAAQBAJ&pg=PT30}}.</ref>.


François Coty se déclare [[Bonapartisme|bonapartiste]]<ref>{{harvsp|Lahousse|1998|p=43}}.</ref>, nationaliste, fervent défenseur d'une République forte avec une prépondérance du pouvoir exécutif et l’usage de référendums, il regrette le rôle excessif du parlement, la centralisation et l’étatisme qui paralysent les initiatives. Pour faire connaître ses idées politiques, il rédige deux ouvrages, ''Contre le communisme'' et ''Sauvons nos colonies, le péril rouge en pays noir'', publiés respectivement en 1928 et 1931 chez Grasset<ref name="Lazareff"/>.
François Coty se déclare [[Bonapartisme|bonapartiste]]<ref>{{harvsp|Lahousse|1998|p=43}}.</ref>, nationaliste, fervent défenseur d'une République forte avec une prépondérance du pouvoir exécutif et l’usage de référendums, il regrette le rôle excessif du parlement, la centralisation et l’étatisme qui paralysent les initiatives. Pour faire connaître ses idées politiques, il rédige deux ouvrages, ''Contre le communisme'' et ''Sauvons nos colonies, le péril rouge en pays noir'', publiés respectivement en 1928 et 1931 chez Grasset<ref name="Lazareff"/>.


[[Fichier:Coty Figaro Réforme.jpg|vignette|redresse=0.5|''La Réforme de État'', première page du ''Figaro'' du {{date-|3 avril 1933}}.]] Selon l'historien allemand Klaus-Jürgen Müller, une analyse du contenu de ses déclarations ainsi que du programme de ''La Réforme de l'État''{{sfn |François Coty|1933|pp=1 et 2}} révèle deux éléments déterminants ; premièrement {{citation|avec l'introduction du vote des femmes, le programme anticipait une institution de la [[Quatrième République (France)|{{IVe}} République]], et avec l'idée d'un exécutif présidentiel fort, d'une réduction du rôle du parlement et l'introduction du plébiscite, il contenait déjà des éléments de la constitution de la [[Cinquième République (France)|{{Ve}}République]]}}. {{citation|Il ne s'agissait nullement d'un refus de la République, de la démocratie et du parlementarisme, mais plutôt de l'expression d'une attitude protestataire envers une classe politique incapable de maîtriser la crise}}<ref name="Müller" >{{Chapitre |langue=fr |auteur1= Klaus-Jürgen Müller |titre chapitre=Ambition, argent et protestation |auteurs ouvrage= Gilbert Merlio |titre ouvrage= Ni gauche ni droite|sous-titre ouvrage =Les chassés croisés idéologiques des intellectuels français et allemands dans l’entre deux guerres|lieu=Pessac |éditeur=Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine |année=1995 |isbn=9782858925872|présentation en ligne= https://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1997_num_53_1_3619_t1_0180_0000_3?q=Ni+droite,+ni+gauche
[[Fichier:Coty Figaro Réforme.jpg|vignette|redresse=0.5|''La Réforme de État'', première page du ''Figaro'' du {{date-|3 avril 1933}}.]] Selon l'historien allemand Klaus-Jürgen Müller, une analyse du contenu de ses déclarations ainsi que du programme de ''La Réforme de l'État''{{sfn |François Coty|1933|pp=1 et 2}} révèle deux éléments déterminants ; premièrement {{citation|avec l'introduction du vote des femmes, le programme anticipait une institution de la [[Quatrième République (France)|{{IVe}} République]], et avec l'idée d'un exécutif présidentiel fort, d'une réduction du rôle du parlement et l'introduction du plébiscite, il contenait déjà des éléments de la constitution de la [[Cinquième République (France)|{{Ve}}République]]}}. {{citation|Il ne s'agissait nullement d'un refus de la République, de la démocratie et du parlementarisme, mais plutôt de l'expression d'une attitude protestataire envers une classe politique incapable de maîtriser la crise}}<ref name="Müller" >{{Chapitre |langue=fr |auteur1= Klaus-Jürgen Müller |titre chapitre=Ambition, argent et protestation |auteurs ouvrage= Gilbert Merlio |titre ouvrage= Ni gauche ni droite|sous-titre ouvrage =Les chassés croisés idéologiques des intellectuels français et allemands dans l’entre deux guerres|lieu=Pessac |éditeur=Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine |année=1995 |isbn=9782858925872|présentation en ligne= https://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1997_num_53_1_3619_t1_0180_0000_3?q=Ni+droite,+ni+gauche
|lire en ligne=https://books.openedition.org/msha/19876 |passage=229 à 244}}.</ref>. À ses deux idées centrales venait s'ajouter un anticommunisme militant et {{citation|Coty répondait tout à fait aux tendances dominantes de l'heure. C'est là un fait dont, le plus souvent, il n'a pas été tenu compte par les chercheurs}}<ref name="Müller"/>.
|lire en ligne=https://books.openedition.org/msha/19876 |passage=229 à 244}}.</ref>. À ses deux idées centrales venait s'ajouter un anticommunisme militant et {{citation|Coty répondait tout à fait aux tendances dominantes de l'heure. C'est là un fait dont, le plus souvent, il n'a pas été tenu compte par les chercheurs}}<ref name="Müller"/>.


[[Fred Kupferman]] le décrit entouré de courtisans, de parasites, d'aigrefins sachant tirer parti de sa fortune, mené en bateau par des politiciens plus aguerris que lui<ref>{{harvsp|Kupferman|1990|p=79-81}}.</ref>, isolé dans le monde politique et dans le patronat de presse. Cette situation d'{{citation|homme seul}}<ref>{{harvsp|Kupferman|1990|p=85}}.</ref>, conforme à l’idée de François Coty qui se verrait bien en homme providentiel, est exaltée par son ami Albert Surier dans le journal [[Ajaccio|ajaccien]] ''L'Éveil de la Corse'', le décrivant dressé contre la {{citation|horde}} des partis politiques [...], bien qu'il ne reste {{citation|qu'un franc-tireur, contesté au sein même de sa famille politique et raillé par bien des observateurs}}, déclare l'historien [[Jean Garrigues]]<ref>{{Ouvrage |prénom1= Jean|nom1= Garrigues| lien auteur1= Jean Garrigues|titre=Les hommes providentiels|sous-titre= histoire d'une fascination française|lieu= Paris|éditeur= Éditions du Seuil|année= 2012|pages totales= 459|isbn=978-2-02-097457-8|passage=72|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=Fcqji8CDC5oC}}.</ref>.
[[Fred Kupferman]] le décrit entouré de courtisans, de parasites, d'aigrefins sachant tirer parti de sa fortune, mené en bateau par des politiciens plus aguerris que lui<ref>{{harvsp|Kupferman|1990|p=79-81}}.</ref>, isolé dans le monde politique et dans le patronat de presse. Cette situation d'{{citation|homme seul}}<ref>{{harvsp|Kupferman|1990|p=85}}.</ref>, conforme à l’idée de François Coty qui se verrait bien en homme providentiel, est exaltée par son ami Albert Surier dans le journal [[Ajaccio|ajaccien]] ''L'Éveil de la Corse'', le décrivant dressé contre la {{citation|horde}} des partis politiques [...], bien qu'il ne reste {{citation|qu'un franc-tireur, contesté au sein même de sa famille politique et raillé par bien des observateurs}}, déclare l'historien [[Jean Garrigues]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean |nom1=Garrigues |lien auteur1=Jean Garrigues |titre=Les hommes providentiels |sous-titre=histoire d'une fascination française |lieu=Paris |éditeur=Éditions du Seuil |année=2012 |pages totales=459 |passage=72 |isbn=978-2-02-097457-8 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=Fcqji8CDC5oC}}.</ref>.


Dans ses journaux, il critique vivement la politique internationale de son pays, soulignant ses faiblesses et enjoignant les dirigeants à ne pas se contenter de la construction de la [[Ligne Maginot]] pour se protéger d’une Allemagne expansionniste. Il dénonce la politique menée par le gouvernement [[Édouard Herriot|Hérriot]] avec l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] qui aboutit au pacte de non-agression franco-soviétique de novembre [[1932]]<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=256}}.</ref>. Après l’assassinat de [[Paul Doumer]], un climat délétère s'installe<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=254}}.</ref> et au printemps 1933 {{incise|dans un contexte où les gouvernements se succèdent les uns après les autres (six gouvernements de {{date||mai|1932}} à {{date||février|1934}}), constitués des mêmes hommes de la majorité, tour à tour institués puis discrédités, l'inflation et la politique déflationniste et un [[régime parlementaire|régime]] discrédité par une succession de scandales [[Politique|politico]]-[[Finance|financiers]] tels l'[[affaire Hanau]], l'[[affaire Oustric]]}}, l'industriel fonde son propre mouvement : la [[Solidarité française]]<ref name="JJ" />{{,}}<ref name="lahousse44" /> avec, parmi les adhérents, des retraités, des rentiers, des chômeurs, des agriculteurs, des membres de la classe moyenne commerciale, des fonctionnaires et travailleurs de bas niveau, soit les groupes sociaux les plus durement touchés par la crise et les mesures prises par le gouvernement pour y faire face<ref name=shamir>{{Chapitre |langue=en |auteur1=Klaus-Jürgen Müller |titre chapitre=Fascism in France?|sous-titre chapitre=Some Comments on Extremism in France Between the Wars |auteurs ouvrage= Haim Shamir |titre ouvrage=France and Germany in an Age of Crisis, 1900-1960: Studies in Memory of Charles Bloch|éditeur=E. J. Brill Archive| lieu= Leiden|année = 1990|pages totales= 411|isbn=9789004092280|passage =279 à 301|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=xdUUAAAAIAAJ&pg=PA275&dq=Klaus-Jürgen+Müller+:+Fascism+in+France?&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi6uOydvZ3qAhWI4IUKHde7Bo0Q6AEwAHoECAMQAg#v=onepage&q=Klaus-Jürgen%20Müller%20%3A%20Fascism%20in%20France%3F&f=false}}.</ref>. Le nombre d'adhérents, difficile à évaluer, se monte probablement à « plusieurs dizaines de milliers » en 1933-1934, chiffre que l'historien Gilles Lahousse estime {{citation|comparable à celui des [[Jeunesses patriotes|disciples]] de [[Pierre Taittinger]] plus qu'à celui des [[Parti franciste|partisans]] de [[Marcel Bucard]]}}<ref>{{harvsp|Lahousse|1998|p=51-52}}.</ref>. Le {{date-|24 mars 1933}} dans ''L'Ami du peuple'' puis le {{date-|4 avril 1933}} dans ''Le Figaro''{{sfn |François Coty|1933|pp=1 et 2}}, François Coty publie un article intitulé ''La Réforme de l'État'', présentant un programme global conçu comme un {{cita|prélude indispensable à la régénération de la nation tout entière}}<ref name=lahousse44/>. Ce programme est également affiché sur les murs de nombreuses villes et suivi à l'automne par la publication de {{unité|200000}} exemplaires d'une brochure le présentant, également distribuée durant des manifestations {{cita|à des fins d'agitation}}<ref name=Müller/>. Selon Gilles Lahousse, ce plan {{cita|n'a rien - ou presque - de révolutionnaire [...] Il s'inscrit tout bonnement dans la longue tradition issue de la Contre-Révolution, qui vise à restaurer la toute-puissance de l'exécutif aux dépens de la médiation politique<ref name=lahousse45>{{harvsp|Lahousse|1998|p=45}}.</ref>.}} L'industriel y propose de renforcer le pouvoir du [[Président de la République française|président de la République]], qui reste cependant limité aux {{cita|traditionnelles fonctions régaliennes (défense, maintien de l'ordre, justice, diplomatie, etc.)<ref name=lahousse45/>. Le président de la république est élu pour sept ans<ref name=lahousse45/>{{,}}{{note|Selon Klaus-Jürgen Müller cette disposition préfigure la constitution de la [[Cinquième République (France)|{{Ve}}République]], de même que l'introduction du plébiscite<ref name=Müller/>. Selon Gilles Lahousse, ce programme {{cita|s'inscrit tout bonnement dans la longue tradition issue de la ContreRévolution, qui vise à restaurer la toute-puissance de l'exécutif aux dépens de la médiation politique}}. {{cita|On retrouve ici le thème de la démocratie référendaire chère à la tradition plébiscitaire, dont l'objectif est de court-circuiter les corps intermédiaires par l'instauration d'un dialogue direct entre le souverain et son peuple}} et {{cita|la filiation avec le modèle bonapartiste revendiqué par François Coty (« Je suis ... fermement, invariablement, républicain, bonapartiste, plébiscitaire »)}}.
Dans ses journaux, il critique vivement la politique internationale de son pays, soulignant ses faiblesses et enjoignant les dirigeants à ne pas se contenter de la construction de la [[Ligne Maginot]] pour se protéger d’une Allemagne expansionniste. Il dénonce la politique menée par le gouvernement [[Édouard Herriot]] avec l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] qui aboutit au pacte de non-agression franco-soviétique de novembre [[1932]]<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=256}}.</ref>. Après l’assassinat de [[Paul Doumer]], un climat délétère s'installe<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=254}}.</ref> et au printemps 1933 {{incise|dans un contexte où les gouvernements se succèdent les uns après les autres (six gouvernements de {{date||mai|1932}} à {{date||février|1934}}), constitués des mêmes hommes de la majorité, tour à tour institués puis discrédités, l'inflation et la politique déflationniste et un [[régime parlementaire|régime]] discrédité par une succession de scandales [[Politique|politico]]-[[Finance|financiers]] tels l'[[affaire Hanau]], l'[[affaire Oustric]]}}, l'industriel fonde son propre mouvement : la [[Solidarité française]]<ref name="JJ" />{{,}}<ref name="lahousse44" /> avec, parmi les adhérents, des retraités, des rentiers, des chômeurs, des agriculteurs, des membres de la classe moyenne commerciale, des fonctionnaires et travailleurs de bas niveau, soit les groupes sociaux les plus durement touchés par la crise et les mesures prises par le gouvernement pour y faire face<ref name=shamir>{{Chapitre |langue=en |auteur1=Klaus-Jürgen Müller |titre chapitre=Fascism in France?|sous-titre chapitre=Some Comments on Extremism in France Between the Wars |auteurs ouvrage= Haim Shamir |titre ouvrage=France and Germany in an Age of Crisis, 1900-1960: Studies in Memory of Charles Bloch|éditeur=E. J. Brill Archive| lieu= Leiden|année = 1990|pages totales= 411|isbn=9789004092280|passage =279 à 301|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=xdUUAAAAIAAJ&pg=PA275&dq=Klaus-Jürgen+Müller+:+Fascism+in+France?&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi6uOydvZ3qAhWI4IUKHde7Bo0Q6AEwAHoECAMQAg#v=onepage&q=Klaus-Jürgen%20Müller%20%3A%20Fascism%20in%20France%3F&f=false}}.</ref>. Le nombre d'adhérents, difficile à évaluer, se monte probablement à « plusieurs dizaines de milliers » en 1933-1934, chiffre que l'historien Gilles Lahousse estime {{citation|comparable à celui des [[Jeunesses patriotes|disciples]] de [[Pierre Taittinger]] plus qu'à celui des [[Parti franciste|partisans]] de [[Marcel Bucard]]}}<ref>{{harvsp|Lahousse|1998|p=51-52}}.</ref>. Le {{date-|24 mars 1933}} dans ''L'Ami du peuple'' puis le {{date-|4 avril 1933}} dans ''Le Figaro''{{sfn |François Coty|1933|pp=1 et 2}}, François Coty publie un article intitulé ''La Réforme de l'État'', présentant un programme global conçu comme un {{cita|prélude indispensable à la régénération de la nation tout entière}}<ref name=lahousse44/>. Ce programme est également affiché sur les murs de nombreuses villes et suivi à l'automne par la publication de {{unité|200000}} exemplaires d'une brochure le présentant, également distribuée durant des manifestations {{cita|à des fins d'agitation}}<ref name=Müller/>. Selon Gilles Lahousse, ce plan {{cita|n'a rien - ou presque - de révolutionnaire [...] Il s'inscrit tout bonnement dans la longue tradition issue de la Contre-Révolution, qui vise à restaurer la toute-puissance de l'exécutif aux dépens de la médiation politique<ref name=lahousse45>{{harvsp|Lahousse|1998|p=45}}.</ref>.}} L'industriel y propose de renforcer le pouvoir du [[Président de la République française|président de la République]], qui reste cependant limité aux {{cita|traditionnelles fonctions régaliennes (défense, maintien de l'ordre, justice, diplomatie, etc.)<ref name=lahousse45/>. Le président de la république est élu pour sept ans<ref name=lahousse45/>{{,}}{{note|Selon Klaus-Jürgen Müller cette disposition préfigure la constitution de la [[Cinquième République (France)|{{Ve}}République]], de même que l'introduction du plébiscite<ref name=Müller/>. Selon Gilles Lahousse, ce programme {{cita|s'inscrit tout bonnement dans la longue tradition issue de la ContreRévolution, qui vise à restaurer la toute-puissance de l'exécutif aux dépens de la médiation politique}}. {{cita|On retrouve ici le thème de la démocratie référendaire chère à la tradition plébiscitaire, dont l'objectif est de court-circuiter les corps intermédiaires par l'instauration d'un dialogue direct entre le souverain et son peuple}} et {{cita|la filiation avec le modèle bonapartiste revendiqué par François Coty (« Je suis ... fermement, invariablement, républicain, bonapartiste, plébiscitaire »)}}<ref name=lahousse45/>.|groupe=N}}, dans le cadre d'un suffrage universel caractérisé par un vote des femmes mais aussi par un « vote familial » exercé par le chef de famille et attribuant des voix aux enfants mineurs<ref name=sarnoff>{{article|langue=en|titre=Interwar Fascism and the Franchise: Women’s Suffrage and the Ligues|auteur=Daniella Sarnoff|périodique=Historical Reflections|volume=34|numéro=2|année=2008|doi=10.3167/hrrh2008.340207}}.{{commentaire biblio|{{citation étrangère|langue=en|The power of a potentially enfranchised female was diluted, however, by Coty’s proposition that state reform should also include “vote familial” for the head of the household: “The head of the family possesses the ‘family vote,’ which means that he has available to him as many votes as he has minors.” The combination of support for female suffrage and for the head of the family receiving more than one vote is telling. It enfranchised women, but guar-anteed that women’s voices would be drowned out by the magnified vote of men. The family vote rewarded men for the number of children in a family. According to this plan fatherhood was rewarded, not motherhood. This plan is also indicative of the view of proper masculinity within the leagues: just as women were to have power and political access through maternity, male power was to be enhanced and solidified through paternity.}}}}</ref>{{,}}{{note|Selon Klaus-Jürgen Müller, l'introduction du vote des femmes anticipe une institution de la [[Quatrième République (France)|{{IVe}} République]]<ref name=Müller/>. Selon Daniella Sarnoff, cette organisation est néanmoins significative du rôle politique dévolu aux femmes par les ligues : en {{cita|noyant}} leur droit de vote dans un droit étendu du chef de famille, c'est à la paternité et non à la maternité qu'une prime politique est dévolue<ref name=sarnoff/>. De son côté, [[Robert Soucy]] analyse le droit de vote consenti aux femmes comme un élément {{cita|démocratique, voire libéral}}, qu'il rapproche de la création d'une cour suprême garante des droits fondamentaux<ref name=Soucy/>.|groupe=N}}. Ce programme de base est développé dans les manifestations organisées par la Solidarité française et dont les {{cita|ordres du jour}} sont adoptés par acclamation, par exemple le refus de reconnaître {{cita|les engagements internationaux acceptés dans un but de parti et contraires aux besoins du peuple français}} ou l'appel à {{cita|un contrôle direct des députés, ces {{cita|requins de l'épargne}}, par le peuple<ref name=Müller/>. Selon Klaus-Jürgen Müller, ces déclarations et ce programme révèlent {{cita|l'absence de représentation de certains intérêts socio-économiques et sa conséquence, le mouvement de protestation des catégories de la population socialement les plus faibles et les plus touchées par la crise}}<ref name="Müller" />}}. Ils répondent à {{cita|un manque de représentation adéquate des intérêts socio-économiques de ceux qui étaient le plus durement touchés par la crise [...] et la protestation politique qui en résulte<ref name=shamir/>}}. Selon cet historien, les polémiques lancées par la Solidarité française sont {{cita|une instance classique de la manière dont l'antisémitisme, la xénophobie et la psychose de la conspiration n'étaient en réalité que des formules vides [...] Ces diatribes étaient complétées par la mise en accusation de l'incompétence du parlement : les parlementaires n'étaient plus capables de résoudre les problèmes économiques et sociaux}}<ref>{{article|langue=en|titre=French Fascism and Modernization|auteur=Klaus-Jurgen Müller|périodique=Journal of Contemporary History|année=1976|volume=11|numéro=4|jstor=260192}}.{{commentaire biblio|{{citation étrangère|langue=en| The polemics of the Solidarite Franfaise offer a classic instance of how antisemitism, xenophobia and a conspiracy-psychosis were in reality no more than empty formulae which, though they were intended to camouflage it, in fact underlined the self-interestedness of the extremist anti-parliamentary right: Jews, foreign capitalists and freemasons were supposedly plundering France with impunity and stealing the nation's savings; the profit was being made by the parliamentarians and their clientele, and by foreign countries who were making hay on the open French market. Unemployment and the deception of those with savings had been the disastrous consequences. Such diatribes were supplemented by the accusation of parliamentary incompetence: the parliamentarians were no longer capable of solving the economic and social problems.}}}}</ref>.}} Selon [[Robert Soucy]], cette réforme est {{cita|au total plus bonapartiste que démocratique [...] mais elle n'en est pas moins indéniablement fasciste}}<ref name=Soucy>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Robert Soucy]] |titre=French Fascism |sous-titre=The Second Wave, 1933-1939 |éditeur=[[Yale University Press]] |année=1995 |pages totales=352 |passage=85. |isbn=978-0-300-07043-9 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ADHw6H4ReCgC&pg=PA85}}{{commentaire biblio|{{citation étrangère|langue=en| Reform of the State contained several democratic and even liberal features. It called for the president of the republic to be elected by direct universal suffrage (women were also to vote) and for a Supreme Court that would guarantee basic rights.[...] France would practice a true republicanism, not the false republicanism of the Third Republic. [...] The president would be elected for seven years and be eligible for a second term.}}}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Robert Soucy]] |titre=French Fascism |sous-titre=The Second Wave, 1933-1939 |éditeur=[[Yale University Press]] |année=1995 |pages totales=352 |passage=85. |isbn=978-0-300-07043-9 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ADHw6H4ReCgC&pg=PA85}}{{commentaire biblio|{{citation étrangère|langue=en|On balance, Coty's Reform of the State was far more Bonapartist than democratic. It called for an immense strengthening of the executive at the expense of the legislature. Parliament would still be elected (the Chamber of Deputies by direct and the Senate by indirect suffrage), but it’s members would be restricted to one term in office, which Coty said would make them less demagogic, that is, less accountable to their constituents. Conversely, the president would be elected for seven years and be eligible for a second term. Parliament would have the power to vote taxes and control expenditures but not the right to initiate legislation, that task being reserved exclusively for the excutive branch of the government. A council of state appointed by the president would draft all legislation, which would then be voted by parliament. Should the president dislike the outcome, he could dissolve parliament and call for new elections. All major reforms would be submitted to a national referendum for approval. The president would appoint all government ministers, half of whom would have to come from non parliamentary background - One more feature of Coty’s constitution that would make government official less beholden to the public. That Coty's Reform of the State echoed the Bonapartist tradition is no reason to deny it was fascist.}}}}</ref>.
<ref name=lahousse45/>.|groupe=N}}, dans le cadre d'un suffrage universel caractérisé par un vote des femmes mais aussi par un « vote familial » exercé par le chef de famille et attribuant des voix aux enfants mineurs<ref name=sarnoff>{{article|langue=en|titre=Interwar Fascism and the Franchise: Women’s Suffrage and the Ligues|auteur=Daniella Sarnoff|périodique=Historical Reflections|volume=34|numéro=2|année=2008|doi=10.3167/hrrh2008.340207}}.{{commentaire biblio|{{citation étrangère|langue=en|The power of a potentially enfranchised female was diluted, however, by Coty’s proposition that state reform should also include “vote familial” for the head of the household: “The head of the family possesses the ‘family vote,’ which means that he has available to him as many votes as he has minors.” The combination of support for female suffrage and for the head of the family receiving more than one vote is telling. It enfranchised women, but guar-anteed that women’s voices would be drowned out by the magnified vote of men. The family vote rewarded men for the number of children in a family. According to this plan fatherhood was rewarded, not motherhood. This plan is also indicative of the view of proper masculinity within the leagues: just as women were to have power and political access through maternity, male power was to be enhanced and solidified through paternity.}}}}</ref>{{,}}{{note|Selon Klaus-Jürgen Müller, l'introduction du vote des femmes anticipe une institution de la [[Quatrième République (France)|{{IVe}} République]]<ref name=Müller/>. Selon Daniella Sarnoff, cette organisation est néanmoins significative du rôle politique dévolu aux femmes par les ligues : en {{cita|noyant}} leur droit de vote dans un droit étendu du chef de famille, c'est à la paternité et non à la maternité qu'une prime politique est dévolue<ref name=sarnoff/>. De son côté, [[Robert Soucy]] analyse le droit de vote consenti aux femmes comme un élément {{cita|démocratique, voire libéral}}, qu'il rapproche de la création d'une cour suprême garante des droits fondamentaux<ref name=Soucy/>.|groupe=N}}. Ce programme de base est développé dans les manifestations organisées par la Solidarité française et dont les {{cita|ordres du jour}} sont adoptés par acclamation, par exemple le refus de reconnaître {{cita|les engagements internationaux acceptés dans un but de parti et contraires aux besoins du peuple français}} ou l'appel à {{cita|un contrôle direct des députés, ces {{cita|requins de l'épargne}}, par le peuple<ref name=Müller/>. Selon Klaus-Jürgen Müller, ces déclarations et ce programme révèlent {{cita|l'absence de représentation de certains intérêts socio-économiques et sa conséquence, le mouvement de protestation des catégories de la population socialement les plus faibles et les plus touchées par la crise}}<ref name="Müller" />}}. Ils répondent à {{cita|un manque de représentation adéquate des intérêts socio-économiques de ceux qui étaient le plus durement touchés par la crise [...] et la protestation politique qui en résulte<ref name=shamir/>}}. Selon cet historien, les polémiques lancées par la Solidarité française sont {{cita|une instance classique de la manière dont l'antisémitisme, la xénophobie et la psychose de la conspiration n'étaient en réalité que des formules vides [...] Ces diatribes étaient complétées par la mise en accusation de l'incompétence du parlement : les parlementaires n'étaient plus capables de résoudre les problèmes économiques et sociaux}}<ref>{{article|langue=en|titre=French Fascism and Modernization|auteur=Klaus-Jurgen Müller|périodique=Journal of Contemporary History|année=1976|volume=11|numéro=4|jstor=260192}}.{{commentaire biblio|{{citation étrangère|langue=en| The polemics of the Solidarite Franfaise offer a classic instance of how antisemitism, xenophobia and a conspiracy-psychosis were in reality no more than empty formulae which, though they were intended to camouflage it, in fact underlined the self-interestedness of the extremist anti-parliamentary right: Jews, foreign capitalists and freemasons were supposedly plundering France with impunity and stealing the nation's savings; the profit was being made by the parliamentarians and their clientele, and by foreign countries who were making hay on the open French market. Unemployment and the deception of those with savings had been the disastrous consequences. Such diatribes were supplemented by the accusation of parliamentary incompetence: the parliamentarians were no longer capable of solving the economic and social problems.}}}}</ref>.}} Selon [[Robert Soucy]], cette réforme est {{cita|au total plus bonapartiste que démocratique [...] mais elle n'en est pas moins indéniablement fasciste}}<ref name=Soucy>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Robert Soucy]] |titre=French Fascism |sous-titre=The Second Wave, 1933-1939 |éditeur=Yale University Press |année=1995 |pages totales=352 |passage=85. |isbn=978-0-300-07043-9 |url=https://books.google.com/books?id=ADHw6H4ReCgC&pg=PA85}}{{commentaire biblio|{{citation étrangère|langue=en| Reform of the State contained several democratic and even liberal features. It called for the president of the republic to be elected by direct universal suffrage (women were also to vote) and for a Supreme Court that would guarantee basic rights.[...] France would practice a true republicanism, not the false republicanism of the Third Republic. [...] The president would be elected for seven years and be eligible for a second term.}}}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Robert Soucy]] |titre=French Fascism |sous-titre=The Second Wave, 1933-1939 |éditeur=Yale University Press |année=1995 |pages totales=352 |passage=85. |isbn=978-0-300-07043-9 |url=https://books.google.com/books?id=ADHw6H4ReCgC&pg=PA85}}{{commentaire biblio|{{citation étrangère|langue=en|On balance, Coty's Reform of the State was far more Bonapartist than democratic. It called for an immense strengthening of the executive at the expense of the legislature. Parliament would still be elected (the Chamber of Deputies by direct and the Senate by indirect suffrage), but it’s members would be restricted to one term in office, which Coty said would make them less demagogic, that is, less accountable to their constituents. Conversely, the president would be elected for seven years and be eligible for a second term. Parliament would have the power to vote taxes and control expenditures but not the right to initiate legislation, that task being reserved exclusively for the excutive branch of the government. A council of state appointed by the president would draft all legislation, which would then be voted by parliament. Should the president dislike the outcome, he could dissolve parliament and call for new elections. All major reforms would be submitted to a national referendum for approval. The president would appoint all government ministers, half of whom would have to come from non parliamentary background - One more feature of Coty’s constitution that would make government official less beholden to the public. That Coty's Reform of the State echoed the Bonapartist tradition is no reason to deny it was fascist.}}}}</ref>.


D'après l'historien Richard Millman, parmi les [[Ligue d'extrême droite|ligues]] qui participent à [[Crise du 6 février 1934|l'émeute antiparlementaire du {{date-|6 février 1934}}]], {{incise|qui suit les révélations de l’[[affaire Stavisky]] en janvier 1934}}, la Solidarité française ; chez les dirigeants des ligues, {{citation|seul Coty, en sécurité et loin du champ d'action, semble prêt pour un putsch}}<ref name=millman88>{{harvsp|Millman|2002|p=88}}.</ref>. La pression et la menace de la rue parisienne aboutirent alors à un changement de majorité politique donnant ''a posteriori'' au 6 février son caractère insurrectionnel<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Jean Etienne Dubois |titre chapitre=La rue parisienne à la reconquête de la souveraineté nationale ? Cortèges, violences et politiques à Paris en janvier et février 1934 |auteurs ouvrage=[[Jean-Claude Caron (historien)|Jean-Claude Caron]] |titre ouvrage=Paris, l'insurrection capitale |éditeur=Champ Vallon |année=2014|pages totales= 264|isbn= 9782876739987|lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=TUkmBgAAQBAJ&pg=PT217&dq=donnant+à+postériori+au+6+février+son+caractère+insurrectionnel&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjw6Iu7qZDoAhVQyoUKHWGjBJUQ6AEILTAA#v=onepage&q=donnant%20à%20postériori%20au%206%20février%20son%20caractère%20insurrectionnel&f=false}}.</ref>.
D'après l'historien Richard Millman, parmi les [[Ligue d'extrême droite|ligues]] qui participent à [[Crise du 6 février 1934|l'émeute antiparlementaire du {{date-|6 février 1934}}]], {{incise|qui suit les révélations de l’[[affaire Stavisky]] en janvier 1934}}, la Solidarité française ; chez les dirigeants des ligues, {{citation|seul Coty, en sécurité et loin du champ d'action, semble prêt pour un putsch}}<ref name=millman88>{{harvsp|Millman|2002|p=88}}.</ref>. La pression et la menace de la rue parisienne aboutirent alors à un changement de majorité politique donnant ''a posteriori'' au 6 février son caractère insurrectionnel<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Jean Etienne Dubois |titre chapitre=La rue parisienne à la reconquête de la souveraineté nationale ? Cortèges, violences et politiques à Paris en janvier et février 1934 |auteurs ouvrage=[[Jean-Claude Caron (historien)|Jean-Claude Caron]] |titre ouvrage=Paris, l'insurrection capitale |éditeur=Champ Vallon |année=2014|pages totales= 264|isbn= 9782876739987|lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=TUkmBgAAQBAJ&pg=PT217&dq=donnant+à+postériori+au+6+février+son+caractère+insurrectionnel&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjw6Iu7qZDoAhVQyoUKHWGjBJUQ6AEILTAA#v=onepage&q=donnant%20à%20postériori%20au%206%20février%20son%20caractère%20insurrectionnel&f=false}}.</ref>.
Selon Kupferman, le label « fasciste » est, à ce moment, apposé automatiquement par la gauche sur les ligues anciennes ou modernes<ref>{{harvsp|Kupferman|1990|p=91}}.</ref>.
Selon Kupferman, le label « fasciste » est, à ce moment, apposé automatiquement par la gauche sur les ligues anciennes ou modernes<ref>{{harvsp|Kupferman|1990|p=91}}.</ref>.


À compter de 1934, après la mort de François Coty, le mouvement se radicalise sous l'impulsion de son successeur [[Jean Renaud (ligue Solidarité française)|Jean Renaud]] en s'orientant, selon Lahousse, {{citation|vers un activisme de plus en plus fascisant}}<ref>{{harvsp|Lahousse|1998|p=46 ; 50-51}}.</ref>. Selon Klaus-Jürgen Müller, un changement de l'équipe dirigeante s'accompagna d'une dénaturation des idées de Coty<ref name="Müller"/>. Jean Renaud {{citation|poursuivra les campagnes de dénonciation de la « tyrannie [[Judéo-bolchevisme|judéo-bolchévique]] » lancées par Coty dans sa presse}}, précisent [[Pierre-André Taguieff]] et Annick Duraffour<ref>{{Ouvrage|prénom1=Annick|nom1=Duraffour|prénom2=Pierre-André|nom2=Taguieff|lien auteur2=Pierre-André Taguieff|titre=Céline, la race, le juif|sous-titre=légende littéraire et vérité historique|passage=133|lieu=Paris|éditeur=Fayard|année=2017|pages totales=1174|isbn=978-2-213-70049-6|présentation en ligne=https://journals.openedition.org/aad/3820|url=https://books.google.fr/books?id=43TZDQAAQBAJ}}.</ref>.
À compter de 1934, après la mort de François Coty, le mouvement se radicalise sous l'impulsion de son successeur [[Jean Renaud (ligue Solidarité française)|Jean Renaud]] en s'orientant, selon Lahousse, {{citation|vers un activisme de plus en plus fascisant}}<ref>{{harvsp|Lahousse|1998|p=46 ; 50-51}}.</ref>. Selon Klaus-Jürgen Müller, un changement de l'équipe dirigeante s'accompagna d'une dénaturation des idées de Coty<ref name="Müller"/>. Jean Renaud {{citation|poursuivra les campagnes de dénonciation de la « tyrannie [[Judéo-bolchevisme|judéo-bolchévique]] » lancées par Coty dans sa presse}}, précisent [[Pierre-André Taguieff]] et Annick Duraffour<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Annick|nom1=Duraffour|prénom2=Pierre-André|nom2=Taguieff|lien auteur2=Pierre-André Taguieff|titre=Céline, la race, le juif|sous-titre=légende littéraire et vérité historique|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2017|pages totales=1174|passage=133|isbn=978-2-213-70049-6|présentation en ligne=https://journals.openedition.org/aad/3820|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=43TZDQAAQBAJ}}.</ref>.


=== Décès et inhumations ===
=== Décès et inhumations ===
Ligne 166 : Ligne 162 :
[[Fichier:Maison France 1936.jpg|vignette|redresse|''Maison France [[1936 en France|1936]]'', affiche de propagande anti-maçonnique et antisémite. [[Zeev Sternhell]], [[Pierre-André Taguieff]] et [[Laurent Joly]] voient une continuité entre François Coty patron de presse et l’antisémitisme postérieur à la mort de l’industriel<ref name="Sternhell"/>{{,}}<ref name="Duraffour-Taguieff 2017 p.131-132"/>{{,}}<ref name="Joly 2006 p.104-105"/>.]]
[[Fichier:Maison France 1936.jpg|vignette|redresse|''Maison France [[1936 en France|1936]]'', affiche de propagande anti-maçonnique et antisémite. [[Zeev Sternhell]], [[Pierre-André Taguieff]] et [[Laurent Joly]] voient une continuité entre François Coty patron de presse et l’antisémitisme postérieur à la mort de l’industriel<ref name="Sternhell"/>{{,}}<ref name="Duraffour-Taguieff 2017 p.131-132"/>{{,}}<ref name="Joly 2006 p.104-105"/>.]]


{{citation|Coty mort, le cotysme s'écroule comme un château de cartes}}, écrit [[Fred Kupferman]]<ref>{{harvsp|Kupferman|1990|p=86}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=N|Le « cotysme », c’est ainsi que dans sa thèse de 1965, Fred Kupferman nomme le système politique élaboré par François Coty<ref>{{harvsp|Blandin|2010|p=220}}.</ref>.}}. Selon l'historien américain {{lien|lang=de|Dietrich Orlow}}, l'entreprise politique de François Coty et son empire de presse ne survivent pas à sa mort, ses héritiers ne souhaitant pas en continuer le financement<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=The Lure of Fascism in Western Europe: German Nazis, Dutch and French Fascists, 1933-1939|auteur=Dietrich Orlow|éditeur=Springer|année=2016|passage=28|url=https://books.google.fr/books?id=SNH7CwAAQBAJ&pg=PA28}} {{commentaire biblio SRL|Bien qu'il traite explicitement du parfumeur, Orlow l'appelle René}}.</ref>. Selon [[Laurent Joly]], sa campagne antijuive lancée en 1932 joue un rôle précurseur de l’antisémitisme qui connaît un essor politique important au milieu des années 1930, annonçant {{citation|la période de l'[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|Occupation]] et de l'« antisémitisme de plume » parisien}} où s'illustreront encore les deux ex-rédacteurs de ''L'Ami du peuple'', Jacques Ditte et [[Urbain Gohier]]<ref name="Joly 2006 p.104-105">{{harvsp|Joly|2006|p=104-105}}.</ref>.
{{citation|Coty mort, le cotysme s'écroule comme un château de cartes}}, écrit [[Fred Kupferman]]<ref>{{harvsp|Kupferman|1990|p=86}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=N|Le « cotysme », c’est ainsi que dans sa thèse de 1965, Fred Kupferman nomme le système politique élaboré par François Coty<ref>{{harvsp|Blandin|2010|p=220}}.</ref>.}}. Selon l'historien américain {{lien|lang=de|Dietrich Orlow}}, l'entreprise politique de François Coty et son empire de presse ne survivent pas à sa mort, ses héritiers ne souhaitant pas en continuer le financement<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Dietrich Orlow|titre=The Lure of Fascism in Western Europe : German Nazis, Dutch and French Fascists, 1933-1939|éditeur=Springer|année=2016|passage=28|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=SNH7CwAAQBAJ&pg=PA28}} {{commentaire biblio SRL|Bien qu'il traite explicitement du parfumeur, Orlow l'appelle René}}.</ref>. Selon [[Laurent Joly]], sa campagne antijuive lancée en 1932 joue un rôle précurseur de l’antisémitisme qui connaît un essor politique important au milieu des années 1930, annonçant {{citation|la période de l'[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|Occupation]] et de l'« antisémitisme de plume » parisien}} où s'illustreront encore les deux ex-rédacteurs de ''L'Ami du peuple'', Jacques Ditte et [[Urbain Gohier]]<ref name="Joly 2006 p.104-105">{{harvsp|Joly|2006|p=104-105}}.</ref>.


[[Jean-Noël Jeanneney]] souligne que sa vie est une succession d'aventures plus ou moins réussies<ref>{{ouvrage|auteur=[[Jean-Noël Jeanneney]]|titre=L'argent caché|sous-titre=Milieux d’affaires et pouvoirs politiques dans la France du XXe siècle|éditeur=Seuil|année=1984|oclc=77408189|pages totales=306|passage=27}}.</ref>. Avec [[Henry Ford|Ford]] aux États-Unis et [[Emil Rathenau]] en Allemagne, François Coty est l’un des trois novateurs de l’époque, écrit [[Maurice de Waleffe]]<ref name="Waleffe">{{article |auteur=[[Maurice de Waleffe]] |titre=Derrière le cercueil de Coty |périodique=La vie à Paris - Paris-midi |date=29 juillet 1934 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k47286989/f2 }}.</ref>. [[Tristan Gaston-Breton]] estime qu’il a révolutionné l’industrie du parfum avec une réussite éclatante<ref name= "Gaston-Breton"/>. Claire Blandin considère que, si François Coty {{citation|fut et demeure un éblouissant parfumeur, […] un industriel audacieux et visionnaire}}, il était aussi un homme {{citation|qui se pensait tout-puissant parce que fabuleusement riche}}, mais que sa réussite ne {{Citation|le prédisposai[t] en rien à devenir un grand patron de presse}} ; elle rappelle que ses contemporains expliquaient ses {{citation|déboires}} dans la presse par son {{citation|incapacité}} à s'adapter à ses spécificités, voire son {{citation|obstination}} à y appliquer les méthodes qui avaient fait son succès en tant qu'industriel<ref>{{harvsp|Blandin|2010|p=218}}.</ref>.
[[Jean-Noël Jeanneney]] souligne que sa vie est une succession d'aventures plus ou moins réussies<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Noël Jeanneney]]|titre=L'argent caché|sous-titre=Milieux d’affaires et pouvoirs politiques dans la France du XXe siècle|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=1984|pages totales=306|passage=27|isbn=|oclc=77408189}}.</ref>. Avec [[Henry Ford|Ford]] aux États-Unis et [[Emil Rathenau]] en Allemagne, François Coty est l’un des trois novateurs de l’époque, écrit [[Maurice de Waleffe]]<ref name="Waleffe">{{article |auteur=[[Maurice de Waleffe]] |titre=Derrière le cercueil de Coty |périodique=La vie à Paris - Paris-midi |date=29 juillet 1934 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k47286989/f2 }}.</ref>. [[Tristan Gaston-Breton]] estime qu’il a révolutionné l’industrie du parfum avec une réussite éclatante<ref name= "Gaston-Breton"/>. Claire Blandin considère que, si François Coty {{citation|fut et demeure un éblouissant parfumeur, […] un industriel audacieux et visionnaire}}, il était aussi un homme {{citation|qui se pensait tout-puissant parce que fabuleusement riche}}, mais que sa réussite ne {{Citation|le prédisposai[t] en rien à devenir un grand patron de presse}} ; elle rappelle que ses contemporains expliquaient ses {{citation|déboires}} dans la presse par son {{citation|incapacité}} à s'adapter à ses spécificités, voire son {{citation|obstination}} à y appliquer les méthodes qui avaient fait son succès en tant qu'industriel<ref>{{harvsp|Blandin|2010|p=218}}.</ref>.


Pour Geoffrey Jones, {{citation|François Coty se distingue comme un génie créatif durant les phases de formation de l’industrie [cosmétique] au début du {{s-|XX}}.[…] Il s'est efforcé de créer une marque qui symbolise style et élégance, […] avant que la Grande Dépression n'éviscère ce qui était devenu la plus grande entreprise de beauté au monde. Coty était un personnage plus grand que nature}}<ref>{{en}} [https://hbswk.hbs.edu/item/the-history-of-beauty Harvard Business School, ''The History of Beauty'', par Sean Silverthorne, 19 avril 2010].</ref>.
Pour Geoffrey Jones, {{citation|François Coty se distingue comme un génie créatif durant les phases de formation de l’industrie [cosmétique] au début du {{s-|XX}}.[…] Il s'est efforcé de créer une marque qui symbolise style et élégance, […] avant que la Grande Dépression n'éviscère ce qui était devenu la plus grande entreprise de beauté au monde. Coty était un personnage plus grand que nature}}<ref>{{en}} [https://hbswk.hbs.edu/item/the-history-of-beauty Harvard Business School, ''The History of Beauty'', par Sean Silverthorne, 19 avril 2010].</ref>.


Pour Élisabeth de Feydeau, il a révolutionné profondément et durablement la conception des parfums<ref name="Feydeau"/>. Le seul regret du parfumeur, quant à lui, est de {{citation|ne pas être parvenu à capturer l'essence du chèvrefeuille}}<ref name= "Gaston-Breton"/>, confie-t-il à son amie [[Marie de Heredia|Gérard d'Houville]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=51}}.</ref>.
Pour Élisabeth de Feydeau, il a révolutionné profondément et durablement la conception des parfums<ref name="Feydeau"/>. Le seul regret du parfumeur, quant à lui, est de {{citation|ne pas être parvenu à capturer l'essence du chèvrefeuille}}<ref name= "Gaston-Breton"/>, confie-t-il à son amie [[Marie de Heredia|Gérard d'Houville]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=51}}.</ref>.


Le 21 février 1935, peu de temps après la mort de François Coty, [[Armand Petitjean (parfumeur)|Armand Petitjean]], son collaborateur, crée sa propre marque [[Lancôme (cosmétique)|Lancôme]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=109, 140}}.</ref> et débauche une partie de son personnel<ref>{{ouvrage|lang=en|auteur= Lisa Eldridge|titre=Face Paint|sous-titre= The Story of Makeup|éditeur=Abrams|année=2015|pages totales=240|isbn=9781613128183|lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=LpplCgAAQBAJ&pg=PT294&dq=lancôme,+armand+Petitjean&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwjGxLfUoLTrAhUOxYUKHS8-B_0Q6AEwAHoECAYQAg#v=onepage&q=lancôme%2C%20armand%20Petitjean&f=false}}.</ref>.
Le 21 février 1935, peu de temps après la mort de François Coty, [[Armand Petitjean (parfumeur)|Armand Petitjean]], son collaborateur, crée sa propre marque [[Lancôme (cosmétique)|Lancôme]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=109, 140}}.</ref> et débauche une partie de son personnel<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Lisa Eldridge|titre=Face Paint|sous-titre=The Story of Makeup|éditeur=[[Abrams Books|Abrams]]|année=2015|pages totales=240|isbn=9781613128183|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=LpplCgAAQBAJ&pg=PT294&dq=lanc%C3%B4me%2C+armand+Petitjean}}.</ref>.
[[Fichier:Largillière - Die schöne Straßburgerin.jpg|vignette|redresse|gauche|''La belle Strasbourgeoise'' (vers 1703), aujourd’hui au musée des beaux-arts de Strasbourg<ref>[https://www.musees.strasbourg.eu/oeuvre-musee-des-beaux-arts/-/entity/id/220594 Musée Strasbourg.eu, 220594].</ref>.]]
[[Fichier:Largillière - Die schöne Straßburgerin.jpg|vignette|redresse|gauche|''La belle Strasbourgeoise'' (vers 1703), aujourd’hui au musée des beaux-arts de Strasbourg<ref>[https://www.musees.strasbourg.eu/oeuvre-musee-des-beaux-arts/-/entity/id/220594 Musée Strasbourg.eu, 220594].</ref>.]]


La maison de Louveciennes est encore en chantier à la mort de François Coty en 1934. Du fait de sa situation financière préoccupante à cette date, conséquence du [[divorce]] engendré par ses frasques amoureuses<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=202}}.</ref>, de son train de vie, de sa prodigalité<ref>{{ouvrage|auteur= Gaby Curral-Couttet|titre=Les folles années de Chamonix|éditeur=France-Empire|collection= Si 1900 m'était conté|année=1984|pages totales =235|passage=195-205|isbn= 9782704803347|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=Dd1rAcGauUQC}}</ref>, des retentissements de la [[crise de 1929]] et du coût de son empire de presse, elle est placée sous séquestre, ainsi que le château d'Artigny. Les 30 novembre et {{1er}} décembre 1936, ses collections d'art, qui comprenaient des pièces de [[François Boucher|Boucher]], [[Jean-Baptiste Greuze|Greuze]], [[Jean-Honoré Fragonard|Fragonard]], [[Antoine Watteau|Watteau]], [[Joshua Reynolds|Reynolds]]<ref>{{article|auteur=Pierre Lafitte|titre=La Curiosité|périodique=Excelsior|date=01 décembre 1936|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4609771h/f1.item.zoom}}.</ref>, [[Jean-Baptiste Perronneau|Perroneau]], [[Pierre-Antoine Demachy|Demachy]] et [[Thomas Gainsborough |Gainsborough]], ainsi que des [[Tapisserie d'Aubusson|tapisseries d'Aubusson]], des [[Manufacture des Gobelins|Gobelins]], de [[Manufacture de Beauvais|Beauvais]] (''Amphitrite, Thétis, Vénus'', ces dernières désormais au [[Hôtel de Toulouse| siège]] de la [[Banque de France]]<ref>{{ouvrage|auteur=Raymond Penaud|titre=Trésors de la Banque de France|sous-titre=histoire et richesses de l’hôtel de Toulouse|éditeur= Hervas|année=1993|asin= B006EGCT9O|passage=109-110}}.</ref> ) et du mobilier de [[Mathieu Criaerd]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=225}}.</ref> sont vendues en 124 lots à la [[Galerie Charpentier]] à la requête d'un administrateur judiciaire près le tribunal civil de la Seine. Entre autres peintures ''La Belle Strasbourgeoise'', un portrait de [[Nicolas de Largillierre]]<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61009528/f8.image.r=“François%20Coty”?rk=858373;2 La Renaissance, juin 1933, page126] via Gallica.</ref>, fut adjugé un million et demi de francs<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96379078/f25. dans La vie en Alsace, 1937, photo Associated-press].</ref>, un prix exceptionnel pour une œuvre de l’[[École française de peinture|École française]]<ref>{{article|auteur= Maurice Feuillet|titre=Ventes d’art et de curiosité, Les collections de M. Coty|périodique=Le Journal|date=1 décembre 1936|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76348970/f3.item.r=%22%20Coty,%20La%20belle%20strasbourgeoise%22.zoom}}</ref>{{,}}<ref>Archives alsaciennes d'histoire de l'art, Volumes 13 à 15 [https://books.google.fr/books?hl=fr&id=t-8qAAAAIAAJ&dq=Coty%2C+La+Belle+Strasbourgeoise&focus=searchwithinvolume&q=Coty]</ref>. Le tableau est aujourd'hui conservé au [[Musée des Beaux-Arts de Strasbourg]]. Le château d'Artigny fut fermé jusqu'en 1939.
La maison de Louveciennes est encore en chantier à la mort de François Coty en 1934. Du fait de sa situation financière préoccupante à cette date, conséquence du [[divorce]] engendré par ses frasques amoureuses<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=202}}.</ref>, de son train de vie, de sa prodigalité<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gaby Curral-Couttet|titre=Les folles années de Chamonix|éditeur=[[Éditions France-Empire|France-Empire]]|collection=Si 1900 m'était conté|année=1984|pages totales=235|passage=195-205|isbn=9782704803347|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=Dd1rAcGauUQC}}</ref>, des retentissements de la [[crise de 1929]] et du coût de son empire de presse, elle est placée sous séquestre, ainsi que le château d'Artigny. Les 30 novembre et {{1er}} décembre 1936, ses collections d'art, qui comprenaient des pièces de [[François Boucher|Boucher]], [[Jean-Baptiste Greuze|Greuze]], [[Jean-Honoré Fragonard|Fragonard]], [[Antoine Watteau|Watteau]], [[Joshua Reynolds|Reynolds]]<ref>{{article|auteur=Pierre Lafitte|titre=La Curiosité|périodique=Excelsior|date=01 décembre 1936|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4609771h/f1.item.zoom}}.</ref>, [[Jean-Baptiste Perronneau|Perroneau]], [[Pierre-Antoine Demachy|Demachy]] et [[Thomas Gainsborough |Gainsborough]], ainsi que des [[Tapisserie d'Aubusson|tapisseries d'Aubusson]], des [[Manufacture des Gobelins|Gobelins]], de [[Manufacture de Beauvais|Beauvais]] (''Amphitrite, Thétis, Vénus'', ces dernières désormais au [[Hôtel de Toulouse| siège]] de la [[Banque de France]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Raymond Penaud|titre=Trésors de la Banque de France|sous-titre=histoire et richesses de l’hôtel de Toulouse|éditeur=Hervas|année=1993|passage=109-110|isbn=|asin=B006EGCT9O}}.</ref> ) et du mobilier de [[Mathieu Criaerd]]<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=225}}.</ref> sont vendues en 124 lots à la [[Galerie Charpentier]] à la requête d'un administrateur judiciaire près le tribunal civil de la Seine. Entre autres peintures ''La Belle Strasbourgeoise'', un portrait de [[Nicolas de Largillierre]]<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61009528/f8.image.r=“François%20Coty”?rk=858373;2 La Renaissance, juin 1933, page126] via Gallica.</ref>, fut adjugé un million et demi de francs<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96379078/f25. dans La vie en Alsace, 1937, photo Associated-press].</ref>, un prix exceptionnel pour une œuvre de l’[[École française de peinture|École française]]<ref>{{article|auteur= Maurice Feuillet|titre=Ventes d’art et de curiosité, Les collections de M. Coty|périodique=Le Journal|date=1 décembre 1936|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76348970/f3.item.r=%22%20Coty,%20La%20belle%20strasbourgeoise%22.zoom}}</ref>{{,}}<ref>Archives alsaciennes d'histoire de l'art, Volumes 13 à 15 [https://books.google.fr/books?hl=fr&id=t-8qAAAAIAAJ&dq=Coty%2C+La+Belle+Strasbourgeoise&focus=searchwithinvolume&q=Coty]</ref>. Le tableau est aujourd'hui conservé au [[Musée des Beaux-Arts de Strasbourg]]. Le château d'Artigny fut fermé jusqu'en 1939.
[[Fichier:Preserved facades on Fifth avenue at night.jpg|vignette|redresse=0.5|Coty Building (au centre), [[Cinquième Avenue]].]]
[[Fichier:Preserved facades on Fifth avenue at night.jpg|vignette|redresse=0.5|Coty Building (au centre), [[Cinquième Avenue]].]]


En 1934, l'ex-épouse de François Coty devient la première actionnaire du ''Figaro'', elle cédera la moitié de ses actions, le {{Date-|15|mai|1950}}, à un groupe constitué autour de [[Jean Prouvost]] et, en 1964, l'autre moitié au groupe Prouvost-[[Ferdinand Béghin| Béghin]].
En 1934, l'ex-épouse de François Coty devient la première actionnaire du ''Figaro'', elle cédera la moitié de ses actions, le {{Date-|15|mai|1950}}, à un groupe constitué autour de [[Jean Prouvost]] et, en 1964, l'autre moitié au groupe Prouvost-[[Ferdinand Béghin|Béghin]].


En 1963, la société Coty est vendue à [[Pfizer]]<ref name="ObituaryNYT">{{en}}[https://www.nytimes.com/1970/01/03/archives/leon-cotnareanu-of-le-figaro-dies-papers-former-coowner-also-led.html The New York Times, ''Leon Cotnareanu of Le Figaro Dies'', Jan 3 1970]</ref>, qui garde son nom ; la [[Coty (entreprise)|Société des Parfums Coty]] existe toujours aujourd’hui, elle détient des marques comme [[Calvin Klein]], Chloé, [[Cerruti]], [[Jennifer Lopez]], [[Céline Dion]], les parfums Adidas, [[Rimmel]], et Lancaster<ref>[http://www.coty.com Site de Lancaster].</ref>. Ses grandes créations, comme ''[[Le Chypre de Coty|Chypre]]''<ref>[https://www.lepoint.fr/parfums/les-fragrances-magiques-de-chypre-22-05-2018-2220271_266.php Fabrice Léonard, ''Les fragrances magiques de Chypre : Il y a cent ans, Chypre, imaginé par l'homme d'affaires et industriel corse François Coty, révolutionnait l'univers de la parfumerie'', 22 mai 2018] sur ''[[Le Point]]''.</ref>, qui donna son nom à la famille des parfums chyprés, ''[[Ambre Antique]]'', ''[[L'Origan]]'', ''Émeraude'', ''l'Aimant'', ''le jasmin de Corse'' ou son premier parfum ''[[la Rose Jacqueminot]]'', peuvent toujours êtes sentis au [[Osmothèque|Conservatoire international des parfums]] de Versailles.
En 1963, la société Coty est vendue à [[Pfizer]]<ref name="ObituaryNYT">{{en}}[https://www.nytimes.com/1970/01/03/archives/leon-cotnareanu-of-le-figaro-dies-papers-former-coowner-also-led.html The New York Times, ''Leon Cotnareanu of Le Figaro Dies'', Jan 3 1970]</ref>, qui garde son nom ; la [[Coty (entreprise)|Société des Parfums Coty]] existe toujours aujourd’hui, elle détient des marques comme [[Calvin Klein]], Chloé, [[Cerruti]], [[Jennifer Lopez]], [[Céline Dion]], les parfums Adidas, [[Rimmel]], et Lancaster<ref>[http://www.coty.com Site de Lancaster].</ref>. Ses grandes créations, comme ''[[Le Chypre de Coty|Chypre]]''<ref>[https://www.lepoint.fr/parfums/les-fragrances-magiques-de-chypre-22-05-2018-2220271_266.php Fabrice Léonard, ''Les fragrances magiques de Chypre : Il y a cent ans, Chypre, imaginé par l'homme d'affaires et industriel corse François Coty, révolutionnait l'univers de la parfumerie'', 22 mai 2018] sur ''[[Le Point]]''.</ref>, qui donna son nom à la famille des parfums chyprés, ''[[Ambre Antique]]'', ''[[L'Origan]]'', ''Émeraude'', ''l'Aimant'', ''le jasmin de Corse'' ou son premier parfum ''[[la Rose Jacqueminot]]'', peuvent toujours êtes sentis au [[Osmothèque|Conservatoire international des parfums]] de Versailles.
Ligne 186 : Ligne 182 :
Dans les années 1980, le bâtiment de Coty sur la [[Cinquième Avenue]] de New York est redécouvert, sauvegardé, et inscrit à la protection historique après la restauration des fenêtres signées Lalique<ref>{{en}}[https://www.nytimes.com/1991/02/28/nyregion/a-belle-of-fifth-avenue-returns-freshened-up.html The New York Times, ''A Belle of Fifth Avenue returns Freshened up'', Feb. 28, 1991].</ref>.
Dans les années 1980, le bâtiment de Coty sur la [[Cinquième Avenue]] de New York est redécouvert, sauvegardé, et inscrit à la protection historique après la restauration des fenêtres signées Lalique<ref>{{en}}[https://www.nytimes.com/1991/02/28/nyregion/a-belle-of-fifth-avenue-returns-freshened-up.html The New York Times, ''A Belle of Fifth Avenue returns Freshened up'', Feb. 28, 1991].</ref>.


L’« Association François-Coty », qui perpétue sa mémoire, remet chaque année un prix à un parfumeur, pour l’ensemble de son œuvre<ref>[https://www.industries-cosmetiques.fr/veronique-coty-relance-le-prix-francois-coty/ Véronique Coty relance le prix François Coty, 20 août 2018] sur Industries cosmétiques.fr.</ref>.
L’« Association François-Coty », qui perpétue sa mémoire, remet chaque année un prix à un parfumeur, pour l’ensemble de son œuvre<ref>[https://www.industries-cosmetiques.fr/veronique-coty-relance-le-prix-francois-coty/ Véronique Coty relance le prix François Coty, 20 août 2018] sur Industries cosmétiques.fr.</ref>.


Le principal [[Stade François-Coty|stade]]<ref>[https://www.corsefootball.fr/accueil/journaux-magazines/71-72-a-c-a/ Corse football inauguration du Stade F.Coty, doc France football].</ref> de la ville d'[[Ajaccio]] porte actuellement son nom<ref>[https://structurae.net/en/structures/stade-francois-coty Structurae, Stade François Coty].</ref>. En septembre 2019 est inaugurée à [[Puteaux]], la [[passerelle François Coty]]<ref>[http://www.puteaux.fr/Cadre-de-vie/Actualites/La-passerelle-Francois-Coty-est-ouverte Puteaux, cadre de vie, La passerelle François Coty].</ref>. En décembre {{date|2019}}, le choix de la [[Joëlle Ceccaldi-Raynaud| Mairie de Puteaux]] de dédier une passerelle à la mémoire de l'industriel de droite suscite une polémique<ref>{{article|titre=Un ouvrage d'art au parfum d'extrême droite|périodique=Le Canard enchâiné|auteur=Isabelle Barré|date=18 décembre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur= Florence Hubin |titre=Donné (sic) à une passerelle de Puteaux, le nom de François Coty, industriel d’extrême-droite, ne passe pas |url=http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/donne-a-une-passerelle-de-puteaux-le-nom-de-francois-coty-industriel-d-extreme-droite-ne-passe-pas-07-01-2020-8230803.php |date=7 janvier 2020 |site=leparisien.fr |consulté le=13 janvier 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=français |auteur=[[Xavier de Jarcy]] |titre=À Puteaux, un parfum de scandale |périodique=''[[Télérama]]'' |date=15 janvier 2020 |lire en ligne= }}.</ref>.
Le principal [[Stade François-Coty|stade]]<ref>[https://www.corsefootball.fr/accueil/journaux-magazines/71-72-a-c-a/ Corse football inauguration du Stade F.Coty, doc France football].</ref> de la ville d'[[Ajaccio]] porte actuellement son nom<ref>[https://structurae.net/en/structures/stade-francois-coty Structurae, Stade François Coty].</ref>. En septembre 2019 est inaugurée à [[Puteaux]], la [[passerelle François Coty]]<ref>[http://www.puteaux.fr/Cadre-de-vie/Actualites/La-passerelle-Francois-Coty-est-ouverte Puteaux, cadre de vie, La passerelle François Coty].</ref>. En décembre {{date|2019}}, le choix de la [[Joëlle Ceccaldi-Raynaud| Mairie de Puteaux]] de dédier une passerelle à la mémoire de l'industriel de droite suscite une polémique<ref>{{article|titre=Un ouvrage d'art au parfum d'extrême droite|périodique=Le Canard enchâiné|auteur=Isabelle Barré|date=18 décembre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur= Florence Hubin |titre=Donné (sic) à une passerelle de Puteaux, le nom de François Coty, industriel d’extrême-droite, ne passe pas |url=http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/donne-a-une-passerelle-de-puteaux-le-nom-de-francois-coty-industriel-d-extreme-droite-ne-passe-pas-07-01-2020-8230803.php |date=7 janvier 2020 |site=leparisien.fr |consulté le=13 janvier 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=français |auteur=[[Xavier de Jarcy]] |titre=À Puteaux, un parfum de scandale |périodique=''[[Télérama]]'' |date=15 janvier 2020 |lire en ligne= }}.</ref>.


== Publications ==
== Ouvrages ==
* {{Ouvrage |titre=Contre le communisme |éditeur=Grasset |lieu=Paris |année=1928 |oclc=1009805567 |bnf=41635924z}}
* {{Ouvrage |titre=Contre le communisme |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]] |année=1928 |oclc=1009805567 |bnf=41635924z}}
* {{Ouvrage |titre=Sauvons nos colonies |éditeur=Grasset |lieu=Paris |année=1931 |bnf=34136864m |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1473861}}.
* {{Ouvrage |titre=Sauvons nos colonies |sous-titre=le péril rouge en pays noir |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]] |année=1931 |bnf=34136864m |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1473861}}.
* {{article|auteur=François Coty|titre=La Réforme de l’État|périodique=[[Le Figaro]]|date=3 avril 1933|p.= 1-2 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k297287h/f1.image}}
* {{article|auteur=François Coty|titre=La Réforme de l’État|périodique=[[Le Figaro]]|date=3 avril 1933|p.= 1-2 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k297287h/f1.image}}


Ligne 199 : Ligne 195 :
[[Fichier:Cappiello Jacqueminot.jpg|vignette|redresse|Affiche de [[Leonetto Cappiello]] pour ''La Rose Jacqueminot''.]]
[[Fichier:Cappiello Jacqueminot.jpg|vignette|redresse|Affiche de [[Leonetto Cappiello]] pour ''La Rose Jacqueminot''.]]
* 1904 : « ''[[La Rose Jacqueminot]]'' » (décor flacon et étiquette conçus par [[Alphée Dubois]], réalisé par Baccarat)<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=65}}.</ref>.
* 1904 : « ''[[La Rose Jacqueminot]]'' » (décor flacon et étiquette conçus par [[Alphée Dubois]], réalisé par Baccarat)<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=65}}.</ref>.
* 1905 : « ''[[L'Origan]]'' », « ''[[Ambre Antique]]'' », « ''La Jacée'' », Cologne « '' [[Cordon Vert]]'' »
* 1905 : « ''[[L'Origan]]'' », « ''[[Ambre Antique]]'' », « ''La Jacée'' », Cologne « '' [[Cordon Vert]]'' »
* 1906 : « ''Jasmin de Corse'' », « ''l’Ambréine'' », « ''La Violette Pourpre'' »
* 1906 : « ''Jasmin de Corse'' », « ''l’Ambréine'' », « ''La Violette Pourpre'' »
* 1907 : « ''L’Effleurt'' »
* 1907 : « ''L’Effleurt'' »
Ligne 214 : Ligne 210 :
* 1922 : « ''Idylle'' », « ''Moia'' », « ''Paris'' », « Le Nouveau Cyclamen »
* 1922 : « ''Idylle'' », « ''Moia'' », « ''Paris'' », « Le Nouveau Cyclamen »
* 1924 : « ''Knize Ten'' » avec Vincent Roubert<ref>{{en}}[https://www.thesniffbox.com/tag/francois-coty/ The Sniff Box].</ref>.
* 1924 : « ''Knize Ten'' » avec Vincent Roubert<ref>{{en}}[https://www.thesniffbox.com/tag/francois-coty/ The Sniff Box].</ref>.
* 1927 : « ''L'Aimant'' » avec Vincent Roubert <ref>{{ouvrage|langue=en|auteur= Barbara Herman|titre=Scent and Subversion|sous-titre= Decoding a Century of Provocative Perfume|éditeur=Lyons Press|année= 2013|url=https://www.google.fr/books/edition/Scent_and_Subversion/ufJABAAAQBAJ?hl=en&gbpv=1&dq=L%27Aimant,+1927+Coty,+Roubert&pg=PA46&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Nigel Groom|titre= The Perfume Handbook|éditeur=Springer|année=2012|pages totales=323|passage=125|url= https://www.google.fr/books/edition/The_Perfume_Handbook/krX1CAAAQBAJ?hl=en&gbpv=1&dq=L%27Aimant,+1927+Coty,+Roubert&pg=PA125&printsec=frontcover}}.</ref>.
* 1927 : « ''L'Aimant'' » avec Vincent Roubert<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Barbara Herman|titre=Scent and Subversion|sous-titre=Decoding a Century of Provocative Perfume|éditeur=Lyons Press|année=2013|isbn=|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Scent_and_Subversion/ufJABAAAQBAJ?hl=en&gbpv=1&dq=L%27Aimant,+1927+Coty,+Roubert&pg=PA46&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Nigel Groom|titre=The Perfume Handbook|éditeur=Springer|année=2012|pages totales=323|passage=125|isbn=|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/The_Perfume_Handbook/krX1CAAAQBAJ?hl=en&gbpv=1&dq=L%27Aimant,+1927+Coty,+Roubert&pg=PA125&printsec=frontcover}}.</ref>.
* 1934 : « ''A Suma'' » avec Vincent Roubert, flacon conception [[Pierre Camin]]<ref>{{ouvrage|auteur=[[Annick Le Guérer]]|titre=Le Parfum des origines à nos jours|éditeur=Odile Jacob|année= 2005|passage =197|url= https://www.google.fr/books/edition/Parfum_Le/nwNCnERRQuEC?hl=en&gbpv=1&dq=A+Suma,+Coty,+Roubert&pg=PA197&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=110-111}}.</ref>, réalisation [[René Lalique]]<ref>[https://webmuseo.com/ws/musee-suresnes/app/collection/record/3060?vc=ePkH4LF7w6yelEhJFfqYAYMU-NA84KgQXJqbCK6QYQEAANhVKY4$ ''A Suma'', via Musée Suresnes].</ref>.
* 1934 : « ''A Suma'' » avec Vincent Roubert, flacon conception [[Pierre Camin]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Annick Le Guérer]]|titre=Le Parfum des origines à nos jours|éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]]|année=2005|passage=197|isbn=|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Parfum_Le/nwNCnERRQuEC?hl=en&gbpv=1&dq=A+Suma,+Coty,+Roubert&pg=PA197&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=110-111}}.</ref>, réalisation [[René Lalique]]<ref>[https://webmuseo.com/ws/musee-suresnes/app/collection/record/3060?vc=ePkH4LF7w6yelEhJFfqYAYMU-NA84KgQXJqbCK6QYQEAANhVKY4$ ''A Suma'', via Musée Suresnes].</ref>.

== Bibliographie ==
* {{article|auteur1=[[George Garnir]]|auteur2=Léon Souguenet|auteur3=[[Louis Dumont-Wilden]]
|titre=François Coty Empereur de la presse et de la parfumerie|périodique=[[Pourquoi pas ? (magazine)|Pourquoi Pas?]]| numéro= 757|date=1er février 1929| format=pdf|champ libre=archives de l'[[Université de Liège]]|éditeur= Université de Liège|url=https://donum.uliege.be/expo/pourquoipas/pdf/P1178C_1929_02_01.pdf}}
* [[Jean Galtier-Boissière]], ''Les Gros, chapitre : grandeur et décadence de François Coty'', republié dans ''[[Le Crapouillot]]'', {{numéro|35}}, 1956
* Jean-Jacques Vignault, ''Un grand parfumeur, François Coty'', Parfums, cosmétiques et arômes, {{numéro}}54, décembre 1983
* Patrick Renard, ''François Coty, un magicien du parfum'', ''[[Historia (revue)|Historia]]'', décembre 1987
* Collectif Historama, ''Un politicien au parfum, François Coty'', ''Historama'', {{numéro|48}}, février 1988
* {{Ouvrage|auteur1=[[Élisabeth Barillé]] et Keiichi Tahara|titre=Coty, parfumeur et visionnaire|éditeur=Assouline|année=1996|pages totales=180|isbn=9782908228397|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=aDnkPAAACAAJ}}.
* Jean-Paul Luciani, ''Coty, le grand vaporisateur corse'', Historia, juin 1998, {{numéro}}M 1856-618 30 F
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Ghislaine|nom1=Sicard-Picchiottino|postface=[[Paul Silvani]]|titre=François Coty|sous-titre=Un industriel corse sous la IIIe République|lieu=Ajaccio|éditeur=Albiana|année=2006|pages totales=313|isbn=2846981736|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=K9cgAQAAIAAJ}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Alain Duménil]]|titre=Parfum d'Empire, la vie extraordinaire de François Coty|éditeur=[[Plon]]|année=2009|pages totales=247|isbn=2259210317|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=pgYvAQAAIAAJ|id=empire}}

=== Bibliographie complémentaire ===
{{div col||30em}}

* [[Pierre Enckell]], ''Il ne s'appelait pas Hersant'', ''[[L'Événement du jeudi]]'', du 19 au 25 mars 1987
* {{Ouvrage| prénom1=Claire| nom1=Blandin| titre=Le Figaro, histoire d'un journal| éditeur=Nouveau Monde éditions| année=2010| isbn=| lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=hkqDAgAAQBAJ}}
* {{Ouvrage|auteur1=Claire Blandin|préface=[[Alain-Gérard Slama]]|titre=Le Figaro|sous-titre=Deux siècles d'histoire|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2007|pages totales=312|isbn=978-2-200-35603-3|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ak6Gt3LeGm0C|id=2Siècles}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Orla Healy |titre=Coty |sous-titre=The Brand of Visionary |éditeur=Assouline |année=2004 |pages totales=240 |isbn=978-2-84323-622-8 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=Qt2rAAAACAAJ}}
* {{Ouvrage|langue=fr, en|prénom1=Patrice de|nom1=Sarran|titre=François Coty, empereur d'Artigny|sous-titre=le parfum de la gloire|lieu=Tours|éditeur=La Nouvelle République du Centre-Ouest|année=1990|pages totales=95|isbn=2-86881-085-3|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=6urvDwAAQBAJ}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Roulhac |nom1=Toledano |prénom2=Elizabeth |nom2=Coty |titre=Francois Coty |sous-titre=Fragrance, Power, Money |éditeur=Pelican Publishing |année=2009 |pages totales=336 |isbn=978-1-58980-639-9 |isbn2=1-58980-639-5 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=lqCC4JUOw_4C}} {{commentaire biblio SRL|Elizabeth Coty-Zerkel est l'épouse d'Yves Michel Spoturno Coty, petit-fils de François Coty}}
* {{article |langue=fr |prénom=Jean-Marie|nom=Maroille (président de la société historique de Suresnes)|titre=La Cité des Parfums : François Coty, un destin d'empereur|périodique=Bulletin de la Société historique de Suresnes|volume=11|numéro=54|année=2005|url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9600220q/f11}}
* Catalogue de la vente des ''collections réunies par M. François Coty au château du Puy d'Artigny et au pavillon Du Barry à Louveciennes'', Paris, [[galerie Charpentier]], 30 novembre et {{1er}} décembre 1936, ([https://books.google.fr/books?id=cIROAAAAYAAJ consulter en ligne]).
* {{Article |prénom1=Laurent |nom1=Joly | lien auteur1=Laurent Joly |titre=''L'Ami du peuple'' contre les « financiers qui mènent le monde » |sous-titre=la première campagne antisémite des années 1930 |périodique=Archives Juives |numéro= 39-2 |date={{2e}} semestre 2006 |pages=96-109 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2006-2-page-96.htm}}
* {{Ouvrage|auteur1=Justinius|titre=De François Coty à Fernand Pouillon|sous-titre=un homme de loi se souvient|lieu=Paris|éditeur=Debresse|année=1976|pages totales=176|isbn=|oclc=461787325|bnf=34696716k}}
* {{Chapitre |prénom1=Fred|nom1= Kupferman |lien auteur1=Fred Kupferman |titre chapitre=François Coty |auteurs ouvrage=[[Olivier Barrot]] et [[Pascal Ory]] (dir.)|titre ouvrage=Entre deux guerres |sous-titre ouvrage=la création française entre 1919 et 1939 |lieu=Paris |éditeur=François Bourin |année=1990|pages totales=631|isbn= 2-87686-057-0 |passage=77-92|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3336072g/f87.image}}
* {{Ouvrage |auteur1=[[Fred Kupferman]] |champ libre=directeur de thèse :[[Jacques Droz]] |titre=François Coty |sous-titre=journaliste et homme politique |volume=1 et 2 |lieu=Paris |éditeur= |nature ouvrage=thèse |année=1965 |pages totales=365 |oclc=492192222 |sudoc=085607460}}
* {{Chapitre |prénom=Richard |nom1= Millman|titre chapitre=Les ligues de la République dans les années trente |auteurs ouvrage= Horst Möller et Manfred Kittel (dir.)|titre ouvrage=Demokratie in Deutschland und Frankreich 1918-1933/40 |sous-titre ouvrage= Beiträge zu einem historischen Vergleich |lieu=Munich |éditeur=Oldenbourg Verlag |collection=Quellen und Darstellungen zur Zeitgeschichte |numéro dans collection=59 |année=2002 |isbn=3-486-56587-7 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=RRHnBQAAQBAJ&pg=PT93|passage=79-89}}
*{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Milza|lien auteur1=Pierre Milza|titre=Fascisme français|sous-titre=passé et présent|lieu=Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|collection=Champs|numéro dans collection=236|année=1990|année première édition=1987|pages totales=465|isbn=2-08-081236-X|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1988_num_20_1_2816_t1_0152_0000_2}}, {{lire en ligne|lien=http://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1988_num_53_1_3764_t1_0280_0000_2|texte=présentation en ligne}}
* {{Chapitre|langue= en| prénom=Pierre|nom=Lazareff|lien auteur=Pierre Lazareff| traducteur = David Partridge| champ libre = texte français pas encore numérisé| titre chapitre=The "Big Five" versus Le Quotidien and L'Ami du Peuple |titre ouvrage = Deadline: The Behind-the-scenes story of the last decade in France | titre original = Dernière édition| lieu= New York | éditeur = Random House| année = 1942| pages totales= 369| isbn = | oclc = 408560| lire en ligne = https://archive.org/details/deadlinethebehin006492mbp/page/n51| consulté le = 18 septembre 2019 | page début chapitre =51}}
* {{Article |prénom1=Gilles |nom1=Lahousse |titre=De la Solidarité française au parti du faisceau français |sous-titre=un exemple de radicalisation politique |périodique=[[Vingtième Siècle : Revue d'histoire]] |numéro=58 |mois=avril-juin |année=1998 |pages=43-54 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_1998_num_58_1_3743}}
* {{Article |prénom1=Ralph |nom1=Schor | lien auteur1=Ralph Schor |titre=Xénophobie et extrême-droite |sous-titre=l'exemple de ''L'Ami du Peuple'' (1928-1937) |périodique=[[Revue d'histoire moderne et contemporaine]] |tome=23 |numéro=1 |mois=janvier-mars |année=1976 |pages=116-144 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1976_num_23_1_2353}}
* {{Ouvrage|auteur1=Ralph Schor|titre=Français et immigrés en temps de crise|sous-titre=(1930-1980)|éditeur=[[Éditions L'Harmattan]]|année=2004|pages totales=242|isbn=9782296367104|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=4HfKQ1VkRqwC&dq=Ralph+Schor+%3A+Fran%C3%A7ais+et+immigr%C3%A9s+en+temps+de+crise+%281930-1980%29}}
* {{Ouvrage|auteur1=Vincent Adoumié|titre=La fin d'une république 1918-1944|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette Éducation]]|année=2019|pages totales=272|isbn=9782017117117|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ytH9DwAAQBAJ&printsec=frontcover|id=Adoumié}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Michael De Fina |auteur2=Randall Bruce Monsen |titre=A Century of Perfume |sous-titre=The Perfumes of Francois Coty |éditeur=Monsen and Baer |année=2000 |pages totales=128 |isbn=978-1-928655-00-8 |oclc=44478293}}
* {{Ouvrage |auteur1=Catalogue d’exposition |préface=[[Jean Kerléo]] |titre=La ligne de vie parfumée de François Coty |éditeur=Les Presses de Touraine |année=2018 |pages totales=112 |isbn=978-2-9566142-0-3 |id=Catalogue}}
* {{Ouvrage |auteur1=Ludovic Vieira |auteur2=Pierre Duchemin |titre=Le Pays de Montbazon |lieu=Joué-lès Tours |éditeur=A.Sutton |année=1997 |pages totales=128 |isbn=978-2-84253-106-5}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Geoffrey|nom1=Jones|titre=Beauty Imagined|sous-titre=A History of the Global Beauty Industry|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2010|isbn=|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=pRMUDAAAQBAJ&dq=editions%3AHY2aeBJeXHAC|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=pRMUDAAAQBAJ&pg=PA30}}


== Notes et références ==
== Notes et références ==
Ligne 226 : Ligne 261 :
== Annexes ==
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{article|auteur1=[[George Garnir]]|auteur2=Léon Souguenet|auteur3=[[Louis Dumont-Wilden]]
|titre=François Coty Empereur de la presse et de la parfumerie|périodique=[[Pourquoi pas ? (magazine)|Pourquoi Pas?]]| numéro= 757|date=1er février 1929| format=pdf|champ libre=archives de l'[[Université de Liège]]|éditeur= Université de Liège|url=https://donum.uliege.be/expo/pourquoipas/pdf/P1178C_1929_02_01.pdf}}
* [[Jean Galtier-Boissière]], ''Les Gros, chapitre : grandeur et décadence de François Coty'', republié dans ''[[Le Crapouillot]]'', {{numéro|35}}, 1956
* Jean-Jacques Vignault, ''Un grand parfumeur, François Coty'', Parfums, cosmétiques et arômes, {{numéro}}54, décembre 1983
* Patrick Renard, ''François Coty, un magicien du parfum'', ''[[Historia (revue)|Historia]]'', décembre 1987
* Collectif Historama, ''Un politicien au parfum, François Coty'', ''Historama'', {{numéro|48}}, février 1988
* {{Ouvrage|auteur1=[[Élisabeth Barillé]] et Keiichi Tahara|titre=Coty, parfumeur et visionnaire|éditeur=Assouline|année=1996|pages totales=180|isbn=9782908228397|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=aDnkPAAACAAJ}}.
* Jean-Paul Luciani, ''Coty, le grand vaporisateur corse'', Historia, juin 1998, {{numéro}}M 1856-618 30 F
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Ghislaine|nom1=Sicard-Picchiottino|postface=[[Paul Silvani]]|titre=François Coty|sous-titre=Un industriel corse sous la IIIe République|lieu=Ajaccio|éditeur=Albiana|année=2006|pages totales=313|isbn=2846981736|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=K9cgAQAAIAAJ}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Alain Duménil]]|titre=Parfum d'Empire, la vie extraordinaire de François Coty|éditeur=[[Plon]]|année=2009|pages totales=247|isbn=2259210317|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=pgYvAQAAIAAJ|id=empire}}

=== Bibliographie complémentaire ===
{{div col||30em}}
{{div col||30em}}

* {{Ouvrage|prénom= Ghislaine|nom= Sicard-Picchiottino |titre=François Coty |sous-titre= Un industriel corse sous la IIIe République |postface= [[Paul Silvani]]|éditeur= Albiana|année=2006 |pages totales= 313|isbn=2846981736|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=K9cgAQAAIAAJ}}.
* [[Pierre Enckell]], ''Il ne s'appelait pas Hersant'', ''[[L'Événement du jeudi]]'', du 19 au 25 mars 1987
* {{Ouvrage|auteur=[[Élisabeth Barillé]] et Keiichi Tahara |titre=Coty, parfumeur et visionnaire |éditeur=Assouline |pages totales=180 |année=1996 |isbn= 9782908228397 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=aDnkPAAACAAJ}}.
* {{Ouvrage| prénom=Claire|nom=Blandin|titre=Le Figaro, histoire d'un journal|éditeur=Nouveau Monde éditions|année=2010|url=https://books.google.fr/books?id=hkqDAgAAQBAJ}}.
* {{Ouvrage| prénom1=Claire| nom1=Blandin| titre=Le Figaro, histoire d'un journal| éditeur=Nouveau Monde éditions| année=2010| isbn=| lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=hkqDAgAAQBAJ}}
* {{ouvrage|auteur=Claire Blandin|préface=[[Alain-Gérard Slama]]|titre=Le Figaro : Deux siècles d'histoire|éditeur=Armand Colin|année=2007|id=2Siècles|isbn= 978-2-200-35603-3|url=https://books.google.fr/books?id=ak6Gt3LeGm0C}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Claire Blandin|préface=[[Alain-Gérard Slama]]|titre=Le Figaro|sous-titre=Deux siècles d'histoire|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2007|pages totales=312|isbn=978-2-200-35603-3|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ak6Gt3LeGm0C|id=2Siècles}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Orla Healy |titre=Coty |sous-titre=The Brand of Visionary |éditeur=Assouline |année=2004 |pages totales=240 |isbn=978-2-84323-622-8 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=Qt2rAAAACAAJ}}.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Orla Healy |titre=Coty |sous-titre=The Brand of Visionary |éditeur=Assouline |année=2004 |pages totales=240 |isbn=978-2-84323-622-8 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=Qt2rAAAACAAJ}}
* {{Ouvrage|langue=fr, en|prénom=Patrice de|nom=Sarran|titre=François Coty, empereur d'Artigny |sous-titre=le parfum de la gloire |éditeur=La Nouvelle République du Centre-Ouest |lieu=Tours |année=1990|pages totales=95 |isbn=2-86881-085-3 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=6urvDwAAQBAJ}}.
* {{Ouvrage|langue=fr, en|prénom1=Patrice de|nom1=Sarran|titre=François Coty, empereur d'Artigny|sous-titre=le parfum de la gloire|lieu=Tours|éditeur=La Nouvelle République du Centre-Ouest|année=1990|pages totales=95|isbn=2-86881-085-3|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=6urvDwAAQBAJ}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Roulhac |nom1=Toledano |prénom2=Elizabeth |nom2=Coty |titre=Francois Coty |sous-titre=Fragrance, Power, Money |éditeur=Pelican Publishing |année=2009 |pages totales=336 |isbn=978-1-58980-639-9 |isbn2=1-58980-639-5 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=lqCC4JUOw_4C}} {{commentaire biblio SRL|Elizabeth Coty-Zerkel est l'épouse d'Yves Michel Spoturno Coty, petit-fils de François Coty}}.
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Roulhac |nom1=Toledano |prénom2=Elizabeth |nom2=Coty |titre=Francois Coty |sous-titre=Fragrance, Power, Money |éditeur=Pelican Publishing |année=2009 |pages totales=336 |isbn=978-1-58980-639-9 |isbn2=1-58980-639-5 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=lqCC4JUOw_4C}} {{commentaire biblio SRL|Elizabeth Coty-Zerkel est l'épouse d'Yves Michel Spoturno Coty, petit-fils de François Coty}}
* {{article |langue=fr |prénom=Jean-Marie|nom=Maroille (président de la société historique de Suresnes)|titre=La Cité des Parfums : François Coty, un destin d'empereur|périodique=Bulletin de la Société historique de Suresnes|volume=11|numéro=54|année=2005|url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9600220q/f11}}.
* {{article |langue=fr |prénom=Jean-Marie|nom=Maroille (président de la société historique de Suresnes)|titre=La Cité des Parfums : François Coty, un destin d'empereur|périodique=Bulletin de la Société historique de Suresnes|volume=11|numéro=54|année=2005|url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9600220q/f11}}
* Catalogue de la vente des ''collections réunies par M. François Coty au château du Puy d'Artigny et au pavillon Du Barry à Louveciennes'', Paris, [[galerie Charpentier]], 30 novembre et {{1er}} décembre 1936, ([https://books.google.fr/books?id=cIROAAAAYAAJ consulter en ligne]).
* Catalogue de la vente des ''collections réunies par M. François Coty au château du Puy d'Artigny et au pavillon Du Barry à Louveciennes'', Paris, [[galerie Charpentier]], 30 novembre et {{1er}} décembre 1936, ([https://books.google.fr/books?id=cIROAAAAYAAJ consulter en ligne]).
* {{Article |prénom1=Laurent |nom1=Joly | lien auteur1=Laurent Joly |titre=''L'Ami du peuple'' contre les « financiers qui mènent le monde » |sous-titre=la première campagne antisémite des années 1930 |périodique=Archives Juives |numéro= 39-2 |date={{2e}} semestre 2006 |pages=96-109 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2006-2-page-96.htm}}.
* {{Article |prénom1=Laurent |nom1=Joly | lien auteur1=Laurent Joly |titre=''L'Ami du peuple'' contre les « financiers qui mènent le monde » |sous-titre=la première campagne antisémite des années 1930 |périodique=Archives Juives |numéro= 39-2 |date={{2e}} semestre 2006 |pages=96-109 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2006-2-page-96.htm}}
* {{ouvrage|auteur= Justinius|titre=De François Coty à Fernand Pouillon : un homme de loi se souvient |année= 1976|lieu= Paris|éditeur= Debresse |pages totales=176|oclc=461787325|bnf=34696716k}}
* {{Ouvrage|auteur1=Justinius|titre=De François Coty à Fernand Pouillon|sous-titre=un homme de loi se souvient|lieu=Paris|éditeur=Debresse|année=1976|pages totales=176|isbn=|oclc=461787325|bnf=34696716k}}
* {{Chapitre |prénom1=Fred|nom1= Kupferman |lien auteur1=Fred Kupferman |titre chapitre=François Coty |auteurs ouvrage=[[Olivier Barrot]] et [[Pascal Ory]] (dir.)|titre ouvrage=Entre deux guerres |sous-titre ouvrage=la création française entre 1919 et 1939 |lieu=Paris |éditeur=François Bourin |année=1990|pages totales=631|isbn= 2-87686-057-0 |passage=77-92|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3336072g/f87.image}}.
* {{Chapitre |prénom1=Fred|nom1= Kupferman |lien auteur1=Fred Kupferman |titre chapitre=François Coty |auteurs ouvrage=[[Olivier Barrot]] et [[Pascal Ory]] (dir.)|titre ouvrage=Entre deux guerres |sous-titre ouvrage=la création française entre 1919 et 1939 |lieu=Paris |éditeur=François Bourin |année=1990|pages totales=631|isbn= 2-87686-057-0 |passage=77-92|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3336072g/f87.image}}
* {{Ouvrage |auteur=[[Fred Kupferman]] |titre=François Coty: journaliste et homme politique |champ libre=directeur de thèse :[[Jacques Droz]]|volume= 1 et 2| lieu=Paris |nature ouvrage= thèse|année=1965 |pages totales=365|oclc= 492192222|sudoc= 085607460}}.
* {{Ouvrage |auteur1=[[Fred Kupferman]] |champ libre=directeur de thèse :[[Jacques Droz]] |titre=François Coty |sous-titre=journaliste et homme politique |volume=1 et 2 |lieu=Paris |éditeur= |nature ouvrage=thèse |année=1965 |pages totales=365 |oclc=492192222 |sudoc=085607460}}
* {{Chapitre |prénom=Richard |nom1= Millman|titre chapitre=Les ligues de la République dans les années trente |auteurs ouvrage= Horst Möller et Manfred Kittel (dir.)|titre ouvrage=Demokratie in Deutschland und Frankreich 1918-1933/40 |sous-titre ouvrage= Beiträge zu einem historischen Vergleich |lieu=Munich |éditeur=Oldenbourg Verlag |collection=Quellen und Darstellungen zur Zeitgeschichte |numéro dans collection=59 |année=2002 |isbn=3-486-56587-7 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=RRHnBQAAQBAJ&pg=PT93|passage=79-89}}.
* {{Chapitre |prénom=Richard |nom1= Millman|titre chapitre=Les ligues de la République dans les années trente |auteurs ouvrage= Horst Möller et Manfred Kittel (dir.)|titre ouvrage=Demokratie in Deutschland und Frankreich 1918-1933/40 |sous-titre ouvrage= Beiträge zu einem historischen Vergleich |lieu=Munich |éditeur=Oldenbourg Verlag |collection=Quellen und Darstellungen zur Zeitgeschichte |numéro dans collection=59 |année=2002 |isbn=3-486-56587-7 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=RRHnBQAAQBAJ&pg=PT93|passage=79-89}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Milza|lien auteur1=Pierre Milza|titre=Fascisme français|sous-titre=passé et présent|éditeur=Flammarion|collection=Champs|lieu=Paris|numéro dans collection=236|année=1990|année première édition=1987|pages totales=465|isbn=2-08-081236-X|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1988_num_20_1_2816_t1_0152_0000_2}}, {{lire en ligne|lien=http://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1988_num_53_1_3764_t1_0280_0000_2|texte=présentation en ligne}}.
*{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Milza|lien auteur1=Pierre Milza|titre=Fascisme français|sous-titre=passé et présent|lieu=Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|collection=Champs|numéro dans collection=236|année=1990|année première édition=1987|pages totales=465|isbn=2-08-081236-X|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1988_num_20_1_2816_t1_0152_0000_2}}, {{lire en ligne|lien=http://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1988_num_53_1_3764_t1_0280_0000_2|texte=présentation en ligne}}
* {{Chapitre|langue= en| prénom=Pierre|nom=Lazareff|lien auteur=Pierre Lazareff| traducteur = David Partridge| champ libre = texte français pas encore numérisé| titre chapitre=The "Big Five" versus Le Quotidien and L'Ami du Peuple |titre ouvrage = Deadline: The Behind-the-scenes story of the last decade in France | titre original = Dernière édition| lieu= New York | éditeur = Random House| année = 1942| pages totales= 369| isbn = | oclc = 408560| lire en ligne = https://archive.org/details/deadlinethebehin006492mbp/page/n51| consulté le = 18 septembre 2019 | page début chapitre =51}}.
* {{Chapitre|langue= en| prénom=Pierre|nom=Lazareff|lien auteur=Pierre Lazareff| traducteur = David Partridge| champ libre = texte français pas encore numérisé| titre chapitre=The "Big Five" versus Le Quotidien and L'Ami du Peuple |titre ouvrage = Deadline: The Behind-the-scenes story of the last decade in France | titre original = Dernière édition| lieu= New York | éditeur = Random House| année = 1942| pages totales= 369| isbn = | oclc = 408560| lire en ligne = https://archive.org/details/deadlinethebehin006492mbp/page/n51| consulté le = 18 septembre 2019 | page début chapitre =51}}
* {{Article |prénom1=Gilles |nom1=Lahousse |titre=De la Solidarité française au parti du faisceau français |sous-titre=un exemple de radicalisation politique |périodique=[[Vingtième Siècle : Revue d'histoire]] |numéro=58 |mois=avril-juin |année=1998 |pages=43-54 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_1998_num_58_1_3743}}.
* {{Article |prénom1=Gilles |nom1=Lahousse |titre=De la Solidarité française au parti du faisceau français |sous-titre=un exemple de radicalisation politique |périodique=[[Vingtième Siècle : Revue d'histoire]] |numéro=58 |mois=avril-juin |année=1998 |pages=43-54 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_1998_num_58_1_3743}}
* {{Article |prénom1=Ralph |nom1=Schor | lien auteur1=Ralph Schor |titre=Xénophobie et extrême-droite |sous-titre=l'exemple de ''L'Ami du Peuple'' (1928-1937) |périodique=[[Revue d'histoire moderne et contemporaine]] |tome=23 |numéro=1 |mois=janvier-mars |année=1976 |pages=116-144 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1976_num_23_1_2353}}.
* {{Article |prénom1=Ralph |nom1=Schor | lien auteur1=Ralph Schor |titre=Xénophobie et extrême-droite |sous-titre=l'exemple de ''L'Ami du Peuple'' (1928-1937) |périodique=[[Revue d'histoire moderne et contemporaine]] |tome=23 |numéro=1 |mois=janvier-mars |année=1976 |pages=116-144 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1976_num_23_1_2353}}
* {{ouvrage|auteur=Ralph Schor|titre=Français et immigrés en temps de crise: (1930-1980)|éditeur=[[Éditions L'Harmattan]]
* {{Ouvrage|auteur1=Ralph Schor|titre=Français et immigrés en temps de crise|sous-titre=(1930-1980)|éditeur=[[Éditions L'Harmattan]]|année=2004|pages totales=242|isbn=9782296367104|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=4HfKQ1VkRqwC&dq=Ralph+Schor+%3A+Fran%C3%A7ais+et+immigr%C3%A9s+en+temps+de+crise+%281930-1980%29}}
|année=2004|pages totales=242|isbn=9782296367104|présentation en ligne =https://books.google.fr/books?id=4HfKQ1VkRqwC&dq=Ralph+Schor+:+Français+et+immigrés+en+temps+de+crise+(1930-1980)&source=gbs_navlinks_s}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Vincent Adoumié|titre=La fin d'une république 1918-1944|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette Éducation]]|année=2019|pages totales=272|isbn=9782017117117|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ytH9DwAAQBAJ&printsec=frontcover|id=Adoumié}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Michael De Fina |auteur2=Randall Bruce Monsen |titre=A Century of Perfume |sous-titre=The Perfumes of Francois Coty |éditeur=Monsen and Baer |année=2000 |pages totales=128 |isbn=978-1-928655-00-8 |oclc=44478293}}
* {{ouvrage|auteur= Vincent Adoumié|titre= La fin d'une république 1918-1944|éditeur= Hachette Éducation|année=2019|pages totales=272|isbn=9782017117117|id= Adoumié|url= https://books.google.fr/books?id=ytH9DwAAQBAJ&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Michael De Fina |auteur2=Randall Bruce Monsen |titre=A Century of Perfume |sous-titre=The Perfumes of Francois Coty |éditeur=Monsen and Baer |année=2000 |pages totales=128 |isbn=978-1-928655-00-8 |oclc=44478293}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Catalogue d’exposition |préface=[[Jean Kerléo]] |titre=La ligne de vie parfumée de François Coty |éditeur=Les Presses de Touraine |année=2018 |pages totales=112 |isbn=978-2-9566142-0-3 |id=Catalogue}}
* {{Ouvrage |auteur1=Catalogue d’exposition |préface=[[Jean Kerléo]] |titre=La ligne de vie parfumée de François Coty |éditeur=Les Presses de Touraine |année=2018 |pages totales=112 |isbn=978-2-9566142-0-3 |id=Catalogue}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Ludovic Vieira |auteur2=Pierre Duchemin |titre=Le Pays de Montbazon |lieu=Joué-lès Tours |éditeur=A.Sutton |année=1997 |pages totales=128 |isbn=978-2-84253-106-5}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Geoffrey|nom1=Jones|titre=Beauty Imagined|sous-titre=A History of the Global Beauty Industry|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2010|isbn=|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=pRMUDAAAQBAJ&dq=editions%3AHY2aeBJeXHAC|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=pRMUDAAAQBAJ&pg=PA30}}
* {{Ouvrage |auteur1=Ludovic Vieira |auteur2=Pierre Duchemin |titre=Le Pays de Montbazon |éditeur=A.Sutton |lieu=Joué-lès Tours |année=1997 |isbn=978-2-84253-106-5}}.
* {{ouvrage|langue=en|prénom=Geoffrey|nom=Jones|titre=Beauty Imagined: A History of the Global Beauty Industry|éditeur=Oxford University Press|année=2010|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=pRMUDAAAQBAJ&dq=editions:HY2aeBJeXHAC&source=gbs_navlinks_s|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=pRMUDAAAQBAJ&pg=PA30&dq=editions:HY2aeBJeXHAC&hl=fr&source=gbs_selected_pages&cad=2#v=onepage&q&f=false}}.
{{div col end}}
{{div col end}}

=== Articles connexes ===
* [[Coty (entreprise)]]
* [[Innovation en Europe à la Belle Époque]]
* [[Années 1920]]
* [[Droit de vote des femmes]]
* [[Histoire politique des fascismes]]
* [[Osmothèque]]

=== Liens externes ===
{{Autres projets|commons=Category:François Coty}}
{{liens}}
* {{pdf}} [http://clio.ish-lyon.cnrs.fr/patrons/AC000008225/AC000008225Doc1495.pdf François Coty, Nécrologie, ''La parfumerie moderne, revue scientifique et de défense professionnelle'', 1908, {{numéro}}8, août 1934, {{pp.}}377-379 via Patrons de France]
* {{en}} [https://cosmeticsandskin.com/companies/coty.php ''Coty on Cosmetics and skin'']

{{Portail|odeurs, senteurs et parfum|Entreprises|édition|politique française|Entre-deux-guerres|Corse}}


=== Bibliographie complémentaire ===
=== Bibliographie complémentaire ===
Ligne 264 : Ligne 326 :
|titre=François Coty Empereur de la presse et de la parfumerie|périodique=[[Pourquoi pas ? (magazine)|Pourquoi Pas?]]| numéro= 757|date=1er février 1929| format=pdf|champ libre=archives de l'[[Université de Liège]]|éditeur= Université de Liège|url=https://donum.uliege.be/expo/pourquoipas/pdf/P1178C_1929_02_01.pdf}}.
|titre=François Coty Empereur de la presse et de la parfumerie|périodique=[[Pourquoi pas ? (magazine)|Pourquoi Pas?]]| numéro= 757|date=1er février 1929| format=pdf|champ libre=archives de l'[[Université de Liège]]|éditeur= Université de Liège|url=https://donum.uliege.be/expo/pourquoipas/pdf/P1178C_1929_02_01.pdf}}.
==== Littérature ====
==== Littérature ====
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=[[Alain Duménil]] |titre=Parfum d'Empire, la vie extraordinaire de François Coty |éditeur=Plon |pages totales= 247|année=2009|isbn=2259210317|id=empire |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=pgYvAQAAIAAJ}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Alain Duménil]]|titre=Parfum d'Empire, la vie extraordinaire de François Coty|éditeur=[[Plon]]|année=2009|pages totales=247|isbn=2259210317|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=pgYvAQAAIAAJ|id=empire}}.


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
{{Autres projets|commons=Category:François Coty}}
* [[Coty (entreprise)]]
* [[Coty (entreprise)]]
* [[Innovation en Europe à la Belle Époque]]
* [[Innovation en Europe à la Belle Époque]]
Ligne 276 : Ligne 337 :


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Autres projets|commons=Category:François Coty}}
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
{{liens}}
* {{Bases}}
* {{pdf}} [http://clio.ish-lyon.cnrs.fr/patrons/AC000008225/AC000008225Doc1495.pdf François Coty, Nécrologie, ''La parfumerie moderne, revue scientifique et de défense professionnelle'', 1908, {{numéro}}8, août 1934, {{pp.}}377-379 via Patrons de France]
* {{pdf}} [http://clio.ish-lyon.cnrs.fr/patrons/AC000008225/AC000008225Doc1495.pdf François Coty, Nécrologie, ''La parfumerie moderne, revue scientifique et de défense professionnelle'', 1908, {{numéro}}8, août 1934, {{pp.}}377-379 via Patrons de France]
* {{en}} [https://cosmeticsandskin.com/companies/coty.php ''Coty on Cosmetics and skin'']
* {{en}} [https://cosmeticsandskin.com/companies/coty.php ''Coty on Cosmetics and skin'']


{{Portail|odeurs, senteurs et parfum|Entreprises|Presse|politique française|Entre-deux-guerres|Corse}}
{{Portail|odeurs, senteurs et parfum|Entreprises|édition|politique française|Entre-deux-guerres|Corse}}


{{DEFAULTSORT:Coty, Francois}}
{{DEFAULTSORT:Coty, Francois}}
{{DEFAULTSORT:Coty, Francois}}
[[Catégorie:Industriel français du XXe siècle]]
[[Catégorie:Industriel français du XXe siècle]]
[[Catégorie:Naissance en mai 1874]]
[[Catégorie:Naissance à Ajaccio]]
[[Catégorie:Décès en juillet 1934]]
[[Catégorie:Parfumeur français]]
[[Catégorie:Parfumeur français]]
[[Catégorie:Dirigeant du Figaro]]
[[Catégorie:Dirigeant du Figaro]]
[[Catégorie:Maire d'Ajaccio]]
[[Catégorie:Maire d'Ajaccio]]
[[Catégorie:Sénateur de la Corse]]
[[Catégorie:Sénateur de la Corse]]
[[Catégorie:Décès en Seine-et-Oise]]
[[Catégorie:Personnalité royaliste française du XXe siècle]]
[[Catégorie:Personnalité royaliste française du XXe siècle]]
[[Catégorie:Personnalité liée à Suresnes]]
[[Catégorie:Personnalité liée à Suresnes]]
Ligne 300 : Ligne 357 :
[[Catégorie:Entrepreneur français]]
[[Catégorie:Entrepreneur français]]
[[Catégorie:Chef d'entreprise français]]
[[Catégorie:Chef d'entreprise français]]
[[Catégorie:Décès à 60 ans]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée en Corse]]
[[Catégorie:Patron de presse du XXe siècle]]
[[Catégorie:Patron de presse du XXe siècle]]
[[Catégorie:Patron de presse français]]
[[Catégorie:Patron de presse français]]
[[Catégorie:Presse sous la Troisième République]]
[[Catégorie:Presse sous la Troisième République]]
[[Catégorie:Sénateur de la Troisième République française]]
[[Catégorie:Sénateur de la Troisième République française]]
[[Catégorie:Décès à Louveciennes]]
[[Catégorie:Mort d'une pneumonie]]
[[Catégorie:Anticommuniste français]]
[[Catégorie:Anticommuniste français]]
[[Catégorie:Personnalité de l'extrême droite française]]
[[Catégorie:Personnalité de l'extrême droite française]]
[[Catégorie:Bonapartiste]]
[[Catégorie:Bonapartiste]]
[[Catégorie:Naissance en mai 1874]]
[[Catégorie:Naissance à Ajaccio]]
[[Catégorie:Décès en juillet 1934]]
[[Catégorie:Décès à Louveciennes]]
[[Catégorie:Décès en Seine-et-Oise]]
[[Catégorie:Décès à 60 ans]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée en Corse]]
[[Catégorie:Mort d'une pneumonie]]

Dernière version du 15 mai 2024 à 06:03

François Coty
Portrait photographique de François Coty par André Taponier.
Fonctions
Maire d'Ajaccio
-
Paoli (en)
Campiglia (d)
Sénateur de la Troisième République
Corse
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière des Sanguinaires (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Joseph Marie François SpoturnoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Activités
Enfant
Roland Coty, Christiane Coty et 5 enfants naturels[1].
Parentèle
Henri R. Coty (d) (petit-fils)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Date de baptême
Partis politiques
Archives conservées par
Sceau
Œuvres principales
signature de François Coty
Signature
Mausoleum Spoturno-Coty

François Coty, né Joseph Marie François Spoturno le à Ajaccio (Corse) et mort le à Louveciennes (Seine-et-Oise), est un parfumeur et industriel français, fondateur de l'entreprise de parfums Coty, aujourd'hui multinationale. Il est considéré comme le père fondateur de l'industrie moderne de la parfumerie.

À la veille de la Première Guerre mondiale, sa réussite financière fait de lui l'un des hommes les plus riches de France, ce qui lui permet d'agir en mécène, de collectionner demeures historiques et œuvres d'art et d'aspirer à une carrière politique.

Après-guerre, il devient propriétaire de plusieurs journaux de droite. Parmi ceux-ci figurent Le Figaro, Le Gaulois et L'Ami du peuple, organe considéré par les historiens comme nationaliste, xénophobe, antisémite et anticommuniste.

Redoutant l’extension du communisme, il subventionne divers mouvements de droite et d’extrême droite parmi lesquels l'Action française, dont il s’éloigne en 1928. En 1933, face à une classe politique qu’il estime incapable, il publie un projet de réforme de l’État et fonde son propre mouvement Solidarité française, qui se radicalise après sa mort.

Conséquence de son divorce, du coût de son empire de presse et des retentissements de la crise économique de 1929, sa fortune est grandement amoindrie à sa mort.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Né à Ajaccio[2] en 1874, dans une famille de notables corses originaire de Ligurie et implantée sur l’île depuis le XVIe siècle[3],[N 1], François Coty est élevé par sa grand-mère Anne Marie Belon (ou Beloni), sa mère, Marie, étant morte alors qu'il était encore enfant et son père, Jean-Baptiste, ayant été porté disparu après insoumission militaire[7].

Âgé de onze ans, il quitte son île natale à l'automne 1885 avec sa grand-mère, seulement muni d'un certificat d'études primaires[8], il s'installe à Marseille, où il est probablement vendeur en « sachets de corsage odoriférants »[9],[10]. Après avoir effectué son service militaire (1896-1898), il arrive en 1898 à Paris[11], où il devient attaché parlementaire non rémunéré[12] d'Emmanuel Arène, député républicain de la Corse, puis sénateur[13]. Il est alors introduit dans les milieux influents parisiens[14],[N 2]. Selon Ghislaine Sicard-Picchiottino, c'est à cette époque, qu’il rencontre le docteur Jacqueminot, propriétaire d'une pharmacie avenue de La Motte-Picquet, dans laquelle travaille un jeune pharmacien, Raymond Goëry ; l'affaire est prospère et un employé supplémentaire est parfois nécessaire. François Coty y aide de temps en temps à préparer divers produits vendus en pharmacie ; « il compose notamment, comme c'était l'usage à l'époque, des alcoolats et des eaux de Cologne[16] ». C'est ainsi qu'il prend conscience de son don inné pour « l'harmonie olfactive ». Le pharmacien constatant son talent, lui conseille de perfectionner ses dispositions naturelles ; ce qu’il ne fera que quelques années plus tard[17].

Le , alors que Paris accueille l'Exposition universelle qui célèbre, entre autres, la mode et la parfumerie françaises[18], il épouse à la mairie du 6e arrondissement de Paris Yvonne Alexandrine Le Baron (1880-1966)[N 3] et s'installe définitivement dans la capitale[20].

Publicité, 1902.

Il lance grâce à un prêt de sa grand-mère une première entreprise de parfumerie qui se révèle au bout d'un an être un échec[18]. Il passe une partie de l'année 1903 à l'école de parfumerie créée par la maison Chiris à Grasse[18],[19], où, auprès de Georges Chiris (1872-1953)[21], fils de Léon Chiris[22], il s’initie aux matières premières naturelles et aux produits de synthèse[21], ainsi qu'aux opérations de distillation et d'extraction[23].

Revenu à Paris, il vend aux barbiers de la capitale des essences qu'il fait venir de Grasse. Puis il installe un premier laboratoire artisanal dans son petit appartement du boulevard Raspail. Pour la présentation de ses créations, son épouse, Yvonne agrémente les flacons de rubans et de satin, ayant été modiste, comme sa mère Virginie, aux Grands Magasins du Louvre[24],[25]. En 1904, il utilise deux des produits de synthèse qu'il a étudiés à Grasse[18], le rhodinal et l'ionone, pour créer son premier succès de parfumerie, La Rose Jacqueminot. Selon une anecdote dont la véracité n'est pas établie, l'odeur d'un flacon brisé dans un grand magasin, peut-être par Coty lui-même, par accident ou délibérément, attire la clientèle et lui vaut une commande de 12 flacons[18],[26]. C'est à cette époque qu'Emmanuel Arène lui conseille d'utiliser le nom de sa mère, Coti, adapté en Coty, pour la commercialisation de ses parfums[20].

Industriel de la parfumerie[modifier | modifier le code]

Vue aérienne de l'usine Coty à Suresnes, circa 1930.

Élisabeth de Feydeau souligne qu'il transforme les processus habituels de création du parfum, organise son industrialisation à une plus grande échelle et en étend la clientèle à la bourgeoisie. C'est surtout la détermination de Coty à élargir le marché du parfum qui le distingue. Il considérait toujours le parfum comme un luxe, mais il voulait le vendre à une clientèle plus large[27], et même aux milieux plus modestes, tout en recherchant une « puissance et [une] clarté qui faisait défaut aux parfums existants » et en créant « les familles olfactives modernes principalement les familles florale, ambrée et chyprée »[28]. Il est à ce titre considéré comme le « père fondateur de l'industrie moderne de la parfumerie »[29].

François Coty associe les essences naturelles à des produits de synthèse[30],[31], que les progrès de la chimie organique permettent depuis le XIXe siècle de produire à bon marché[32],[33], en se fournissant auprès de sociétés comme Firmenich[34] ou De Laire[35].

En 1904, il crée sa société, puis à partir de 1909, sur les bords de la Seine, à Suresnes, sur une partie des terrains du château de la Source, il crée son usine, la « Cité des parfums »[36],[37]. Elle sera suivie de nombreuses autres installations industrielles : dans l'île de Puteaux pour les conditionnements métalliques, à Neuilly-sur-Seine pour les boîtes de cuir et de carton, à Pantin et aux Lilas pour les flacons. À l'instigation de sa belle-mère, Virginie Le Baron (née Dubois), il met en place une intégration verticale de la production[38]. Coty gère le personnel de ses usines de manière paternaliste[39],[40], mettant en œuvre ce que notent Patrice de Sarran[39], Jean-Marie Maroille de la Société historique de Suresnes[41] et que Ghislaine Sicard-Picchiottino estime être « une véritable politique d’assurance sociale, avec caisse de retraite, [...], horaires aménagés pour les jeunes mères »[40].

Flacon Lalique Ambre Antique pour Coty (circa 1910).

Tout en n'étant pas le premier parfumeur à s’intéresser à la qualité esthétique du flaconnage, « c’est bien François Coty qui le premier expose des flacons comme s'il s’agissait de joyaux lors de l'exposition universelle de Bruxelles de 1910 », rappelle Rosine L’Heureux[42],[43], François Coty comprend l’importance pour les ventes, du conditionnement, de l'emballage, de la présentation[44]. On lui attribue l'affirmation qu'un « parfum se regarde autant qu'il se sent, il est objet avant d'être senteur »[43]. Il fait appel à l'artiste verrier René Lalique, qui crée pour lui le flacon de L’Effleurt, puis celui d’Ambre Antique, mais aussi à Baccarat et au décorateur Léon Bakst[45] ou au peintre Jean Helleu pour les emballages ou affiches publicitaires[19]. Les étiquettes en papier gaufré doré à chaud sont imprimées par la maison Draeger. Il résume ainsi sa philosophie commerciale :

« Donnez à une femme le meilleur produit que vous puissiez préparer, présentez-le dans un flacon parfait d’une belle simplicité, mais d’un goût impeccable, faites le payer un prix raisonnable, et ce sera la naissance d’un grand commerce tel que le monde n’en a jamais vu[46]. »

Cette attention au conditionnement, plus coûteux que le contenu du flacon, deviendra, selon l’historien des entreprises Geoffrey Jones (en), une caractéristique fondamentale de l'industrie de la parfumerie[47].

Il remporte de grands succès commerciaux avec La Rose Jacqueminot (1904), un soliflore associant un absolu de rose de mai à deux composants de synthèse[48], suivi de L'Origan (1905), le premier parfum contenant de l'ionone, vendu dans un flacon conçu par Baccarat avec une étiquette dessinée par Lalique[49],[50]. Viennent ensuite Ambre Antique (1905) ; Annick Le Guérer souligne que ces parfums sont « contemporains du « fauvisme », mouvement qui se constitue autour de Vlaminck, Derain, Matisse et privilégie l’éclat, la violence de la couleur, ces parfums ont toute l’audace et la force de ce courant pictural. Ils reflètent aussi le côté impulsif d’un homme au caractère complexe, étonnant mélange de timidité et de dureté, de générosité et d’exigences parfois despotiques »[2]. ils sont suivis par Le Muguet (1910), Lilas blanc (1910), Iris (1913), (soliflore), et surtout Chypre, lancé en 1917[51],[52],[53], qu’Edmond Roudnitska décrit comme un « chef d’œuvre d’harmonie, de délicatesse et de goût »[54], qui donne naissance à une nouvelle famille olfactive, et dont le succès durera des décennies. Son souhait est que « chaque femme ait sa propre fragrance subtile, celle qui convient à son style et qui exprime réellement sa personnalité ». Parallèlement, Coty s'emploie à modifier les habitudes de consommation du parfum, qui était appliqué au XIXe siècle sur les vêtements ou sur un mouchoir, et dont il recommande l'usage directement sur la peau, une pratique jusqu'alors réservée aux femmes considérées de rang inférieur[47]. Ces innovations sont désapprouvées par les grands parfumeurs parisiens, le Syndicat national de la Parfumerie française lui refusant l’admission en son sein[18]. Selon Bertrand de Saint-Vincent, ce refus s'explique par le statut « d'outsider » autodidacte de Coty[55], en effet, en tant qu'étranger à l'industrie du parfum et au monde parisien, il a dû faire face à l'hostilité et au scepticisme[18].

Poudrier et poudre Coty.

Il diversifie également sa gamme avec, outre des parfums, des crèmes, des savons, des sels de bain, des rouges à lèvres[56]et même de la papeterie, devenant un précurseur d'une ligne de produits parfumés de la même marque[27]. La poudre « L'Origan », dans sa célèbre boîte orange et blanc, se vend à 16 millions d'exemplaires par an en France[57] avec 30 000 poudriers métalliques par jour rien qu’aux États-Unis[19].

Ce succès suscite des contrefaçons[58],[59],[60].

Publicité pour une contrefaçon, 1920.

Selon l'usage de la profession à l'époque, François Coty vend ses produits dans ses propres magasins, ouverts en 1905 rue La Boétie et au 23 place Vendôme à Paris. Il innove également en distribuant, de manière atypique dans l'industrie française de l'époque, des produits à d'autres détaillants, cherchant à construire un marché national, et plus tard international, vendant y compris aux grands magasins, employant à cette fin 7 vendeurs professionnels en 1907, comme les Britanniques et les Américains le faisaient déjà[27].

Catherinettes devant la boutique du 23, place Vendôme en 1922.

Le succès est « foudroyant », François Coty a désormais des dépositaires en province, participe aux expositions internationales ; Bruxelles en 1910, Kiev en 1913, il prend position à l’exportation et fait des affaires à l’étranger[19]. À la veille de la Première Guerre mondiale, les parfums Coty sont no 1 dans le monde, avec des succursales à Moscou, New York [N 4], Londres et Buenos Aires[62], et François Coty est déjà très riche. En 1913, son agent exclusif aux États-Unis, depuis 1910, Benjamin Levy, l’assiste dans la création de la Coty Inc. dans le Delaware[63]. En 1917, dans la tourmente de la révolution russe, ses magasins, usines, stocks, comptes et dépôts au Crédit Lyonnais de Moscou (soit près de 4 millions de francs de l’époque) sont confisqués par les bolcheviques[64],[65].

Durant la Première Guerre mondiale, il soutient l'association Les Jouets de France, créée en 1917 par son ami François Carnot (fils du Président Sadi Carnot). Dans les usines de l'Île de Puteaux, qu'il finance, des menuisiers forment des mutilés de guerre pour créer et assembler des jouets en bois pour les enfants[66]. Selon Elizabeth Coty et Roulhac Toledano, il accueille également les blessés de guerre dans sa résidence de Longchamp (située non loin de son usine suresnoise) et au château d'Artigny[67].

En 1918, pour relancer les ventes, François Coty a l'idée de conditionner ses parfums en petits flacons, adaptés au marché des cadeaux de soldats revenus du front.

En 1923 la Coty (England) Ltd est créée avec une usine à Brentford[63], et François Coty est un industriel puissant qui en 1924 transforme son entreprise française en SA dont le chiffre d’affaires va croitre et dégager des « profits fabuleux »[19].

En , le couturier Paul Poiret avait créé sa société de parfums, les Parfums de Rosine[68], devenant ainsi le premier couturier-parfumeur, à associer une ligne de parfums à ses créations de couture, bien avant Chanel[69]. Ses parfums étaient produits par la société des parfums Rallet à Cannes La Bocca[70]. En , François Coty, qu'il ne connaissait précédemment pas, lui fait, dans le cadre d'un entretien « bref et sans suite »[71], une offre d'achat qu'il décline[72],[73]. En 1926, François Coty rachète la société de parfums Rallet[74].

Coty. Inc, stock.

À partir de 1922, la société américaine Coty conditionne les parfums Coty aux États-Unis, avec des jus français et de l'alcool américain, afin d'éviter les droits de douane imposés aux États-Unis sur les parfums français[75]. Ainsi, les parfums sont vendus au même prix qu'en France[75]. Des points de vente sont ouverts dans plusieurs villes dont Chicago, San Francisco et Memphis[75]. Le bénéfice de la société américaine passe de 1 à 4 millions de dollars de 1923 à 1928, les ventes atteignant 50 millions de dollars en 1929, ce qui fait de Coty le leader de la parfumerie (à l'exception des produits de toilette) sur le marché américain[75]. Grâce à cette expansion rapide, la société américaine acquiert la majorité des sociétés Coty européennes[75], « créant ainsi une entreprise cosmétique géante dont le siège légal, se trouvant aux États-Unis, lui donne accès aux principaux marchés américains »[76].

En 1929, la société Coty est touchée par la crise économique, dont l'effet est aggravé par la réaction de la société, qui réduit fortement ses prix pour essayer de maintenir ses volumes de vente, ce qui entraîne une dépréciation de la marque en termes de prestige et de luxe, les ventes américaines atteignant néanmoins 3,5 millions de dollars en 1933[77],[78]. François Coty, vilipendé dans la presse française[N 5], se retire alors de la gestion de la société, désormais confiée à Vincent Roubert[82]. Selon Geoffrey Jones :

« Le ralentissement des activités de Coty peut s'expliquer à plusieurs niveaux. Si la dévalorisation de la marque a été clairement excessive, l'entreprise dans son ensemble était trop tributaire de son fondateur, alors même que sa taille croissante exigeait une gestion plus poussée. Au cours des années 1920, François Coty était resté obsessivement attaché au contrôle de tous les aspects de son entreprise en expansion [...] peut-être à l'excès. La redomiciliation de la propriété à New York et l'énorme concentration sur le marché américain ont peut-être aussi été un pas de trop[77]. »

Milliardaire, mécène et collectionneur[modifier | modifier le code]

En 1920, la fortune de François Coty se compte en centaines de millions de francs.

Mécène[modifier | modifier le code]

Dieudonné Costes devant son Breguet 19 modifié pour les grands raids et surnommé le Point d’Interrogation.

Coty commandite les aviateurs Costes et Bellonte, Joseph Le Brix et René Mesmin[83],[84], il aide le sport et finance l’équipe de France de bobsleigh et les jeux olympiques de 1928[85]. Il finance et soutient également des artistes comme Foujita[86], ainsi que l'Académie de France à Rome[87]. Après les Inondations de mars 1930 dans le bassin du Tarn, il fait construire et offre quatre fermes modèles aux agriculteurs méritants[88]. « En novembre 1932 grâce à la générosité de M. François Coty », Édouard Branly est doté d’un admirable laboratoire[89].

Il subventionne de nombreux projets en Corse[90],[91] mais selon Paul Silvani, « ce grand mécène s'y montre peu soucieux des arts », n'apportant pas un centime à Abel Gance en 1925 pour la réalisation de son Napoléon[92],[93],[94]. Il donne des millions au Saint-Siège et à Pie XI pour sa lutte contre le communisme[95]. En 1926, il fait une offre de 100 millions de francs, au gouvernement en tant que contribution volontaire à la réduction de la dette publique, mais sous des conditions précises de participation et de regard[96]. Cette offre est qualifiée d’extravagante par Nicolas Delalande[97],[98]. Claire Blandin note toutefois que « de contestations juridiques en problèmes financiers, Coty ne verse rien de cette somme »[99], mais offre cent mille dollars à l’Hôpital français de New York[96], [N 6].

Collectionneur[modifier | modifier le code]

Dans les années 1920, François Coty compte parmi les plus importants propriétaires de France[19].

Le , François Coty acquiert pour 600 000 francs le château d'Artigny à Montbazon, près de Tours[101], remanié au XIXe siècle. Il fait raser les bâtiments et construire, douze mètres plus loin, entre 1912 et 1929, par Emmanuel Pontremoli entre autres architectes, un grand château dans le style du XVIIIe siècle, inspiré du château de Champlâtreux.

François Coty, son épouse, sa fille Christiane et son gendre Paul Dubonnet en 1918.

Il réside avec sa famille dans ce domaine de 1 300 hectares la moitié de l'année, « le maître » travaillant au premier étage, ce qui explique le choix de construire les cuisines sous les combles pour que les odeurs de cuisson ne viennent perturber l'élaboration des parfums[102]. Le décor intérieur est somptueux, avec une grande fresque du peintre Charles Hoffbauer (1875-1957), représentant la famille du parfumeur à un bal costumé et les actrices Mary Marquet, Edwige Feuillère, Cécile Sorel, les danseurs et maîtres de ballet Serge Lifar et Serge de Diaghilev, ainsi que le peintre Foujita[103],[104]. En visite au château d’Artigny, quelques années plus tard, le cinéaste Jean-Pierre Melville écrit dans le livre d’or que le château « apprend aux cinéastes que Citizen Kane n’était pas américain »[105]. D'immenses serres à orchidées sont construites dans les jardins à la française.

Il achète en 1921 l'hôtel particulier de l'urbaniste américain George Kessler, au 24-26, avenue Raphaël, considéré comme l'une des plus grandes réussites architecturales d’Ernest Sanson, où il installe sa famille, mais qu'il utilise personnellement comme adresse postale, préférant résider à l’hôtel Claridge, 74 avenue des Champs-Élysées[106], où il reçoit ses amies ; des femmes anonymes ou plus célèbres telle Elvire Popesco[107]. Il y entrepose toutefois ses collections de meubles, objets d’art et tableaux, avec une prédilection pour le XVIIIe siècle. Jean-Marie Maroille observe que François Coty ne se montre pas sensible à l'évolution de la peinture de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, ses choix artistiques personnels contrastent avec ceux qu'il faits à titre industriel, et qui sont plus en phase avec son époque, en particulier avec l'école de Nancy et l’Art nouveau ; ils « sont plutôt ceux d'un roi et non d'un mécène de l'art contemporain »[108].

Pavillon de Louveciennes.

En 1923, il achète à Louveciennes, un domaine comprenant le pavillon édifié par Claude-Nicolas Ledoux en 1771 pour la comtesse du Barry, où, s'installant dans les communs, il entreprend d'énormes aménagements, inachevés comme dans la plupart de ses nombreuses autres maisons. Afin de créer en sous-sol un laboratoire de parfumerie, un générateur électrique, des cuisines et une piscine, il n'hésite pas à faire déplacer la demeure de plusieurs mètres, ce qui aura pour effet de la préserver, quelques années plus tard, d'un affaissement de la falaise au bord de laquelle elle avait été bâtie. Se croyant menacé en permanence, il équipa ses immenses caves de portes commandées par des cellules photo-électriques[102]. Comme pour celui de Bagatelle à Paris, l'aspect de cette folie néo-classique est altéré par l'ajout d'un étage dû à l'architecte Charles Mewès fils, (Charles Edouard Mewes, 1889-1968), afin de créer cinq chambres à coucher supplémentaires ; comme à Artigny, des serres tropicales sont créées, reliées au pavillon par des passages souterrains.

Dans les années 1920, François Coty possède également le château Sainte-Hélène à Nice[109], la villa Namouna à Beaulieu-sur-Mer et le château de la Grande Filolie à Saint-Amand-de-Coly. En Corse, il rachète la propriété de Barbicaja près d'Ajaccio qui avait été dans sa famille pendant plusieurs décennies[110],[111],[112], avec l'intention d'y développer la culture de fleurs et la propriété du Scudo à Ajaccio, où est invitée à séjourner Valentine de Saint-Point[113].

Presse et politique[modifier | modifier le code]

Après la Première Guerre mondiale[N 7], à l'orée de la cinquantaine, François Coty se lance en politique. Georges Bernanos résume cet engagement d'une phrase : « c'est un Birotteau qui se prend pour un César »[117],[118],[119]. Nationaliste, antiparlementaire, admirateur de Mussolini, anticommuniste[120],[121],[122],[N 8] et xénophobe, mettant à contribution sa grande fortune personnelle, il finance et acquiert plusieurs journaux et subventionne diverses organisations avant de fonder son propre mouvement, la ligue Solidarité française[124]. Selon Jean Plumyène et Raymond Lasierra,

« Il n'existe sans doute aucun autre exemple dans la vie politique française de ce genre de personnage, qui se prend pour l'éminence grise du fascisme français, puis pour un homme politique d'une envergure mussolinienne. Son rôle est insignifiant et pourtant on retrouve son nom et sa personne à l'origine de toutes les entreprises fascistes qui précèdent 1934[125]. »

Projet politique et électoral en Corse[modifier | modifier le code]

François Coty a d'abord des ambitions politiques dans son île natale, la Corse. En 1919, les grandes lignes du projet qu’il a conçu pour tirer l’île de son sous-développement et assurer sa prospérité sont publiées dans Le Petit Bastiais[126]. Le projet vise en particulier trois secteurs d’activité : l’industrialisation, le tourisme et la formation, avec également la création à Paris d’une « Maison de la Corse ». Il suggère la création d’un groupement de producteurs corses, la Coopérative Centrale Corse, qui doit en premier lieu se concentrer sur les cultures florales, en vue de la mise en valeur des richesses inexploitées de l’île. Ce regroupement de producteurs permettrait de rivaliser avec les productions provençales ou coloniales. Il crée ainsi à Nice La Banque de la Méditerranée afin de soutenir et encourager les entreprises corses. Il préconise par ailleurs l’union de tous les élus contre les clans[127].

En 1921, François Coty est élu conseiller général de Soccia dans l'arrondissement d'Ajaccio[128], il crée le quotidien L'Éveil de la Corse[129], et soutient financièrement le journal en langue corse A Muvra de Petru Rocca[130].

En 1923, il est élu sénateur de la Corse, mais son élection est contestée par son opposant, notamment pour des faits de corruption et l'implication du brigand Nonce Romanetti dans sa campagne[131],[132],[133],[134]. Après l'annulation de quatre suffrages de part et d’autre, huit suffrages en tout[135],[136], la majorité absolue n’étant désormais plus atteinte, l'élection est invalidée et le siège déclaré vacant par le Sénat l'année suivante[137],[135],[136]. Une autre élection est prévue en juin, mais Coty ne se représente pas[135].

En 1931, François Coty est élu maire d’Ajaccio comme candidat du parti bonapartiste, après avoir dépensé, selon le Canard enchaîné, 14 millions pour cette élection[138],[N 9], mais ne vient pas une seule fois au conseil municipal[140]. Durant ce mandat, François Coty collabore au journal L'Éveil de la Corse avec François Pietri, plusieurs fois ministre, et chef des Croix-de-Feu de l'Île. L'historien Francis Arzalier relève qu'entre 1931 et 1934, la ligne du journal s'éloigne du bonapartisme traditionnel et « multiplie les phrases admiratives pour la réussite du fascisme ou du nazisme », proposant notamment de « collaborer, fût-ce avec [l]es ennemis d'hier, au grand nettoyage que prépare la civilisation avancée » (janvier 1933) et, à propos des réfugiés allemands antinazis, de les « parquer dans un camp de concentration où on pourrait surveiller de près cette vermine » (mars 1933)[141],[N 10].

Patron de presse[modifier | modifier le code]

Ancien siège du Figaro dans les hôtels Bamberger et Lautrec, Rond-point des Champs-Élysées.

Dès 1919, François Coty se porte acquéreur de toutes les actions mises en vente par la SA Le Figaro. En 1921, il possède déjà 31 % du capital et en la majorité[143],[144],[145].

En devenant actionnaire principal du Figaro, François Coty poursuit des « objectifs bien précis relativement semblables à ceux qu’il s’est fixés en tant qu’industriel : démocratiser, élargir, internationaliser l’offre ; transformer le « vieux journal mondain » plutôt conservateur en un quotidien moderne ouvert au plus large public - en particulier les lecteurs de la presse communiste - diffuser ses idées politiques, dire « toute la vérité », dénoncer les scandales. », relève Claire Blandin[143]. Sous la direction de François Coty, l'importance des informations financières et économiques se développe ainsi que la rubrique sportive, la place accordée aux jeux, à la radio, avec la chronique TSF, au cinéma, la multiplication des suppléments thématiques ainsi que l’ouverture sur d’autres pays, toutes modifications qui, selon Claire Blandin, seront poursuivies par la suite[143]. Jacques Varin écrit que Coty « renou[e] avec le journalisme qu’il avait pratiqué pendant sa jeunesse »[146]. Tristan Gaston-Breton rapporte une information similaire : François Coty aurait « trouvé grâce aux relations de sa famille, une place de représentant de commerce en mercerie à Marseille puis de rédacteur dans un journal local »[56]. Alors que plusieurs historiens soulignent qu'il n'écrivait pas lui-même ses articles. Fred Kupferman décrit son « incapacité à écrire » qui « l'obligeait à disposer d'une armée de porte-plume »[147]. Ralph Schor cite le journaliste du Figaro Louis Latzarus, selon lequel Coty est un « illettré » qui s'est « mis à écrire ou plutôt à signer des articles »[148]. Urbain Gohier, un des « nègres » de Coty[149],[150],[151], jugeait ce dernier, selon un propos rapporté par Patrice de Sarran et Claire Blandin, « dénué de culture et de tous moyens d'expression »[152],[153]. Le journaliste André Lang, tout en citant également ce propos, note toutefois que Coty « n'écrivait lui-même ses articles que lorsqu'il parlait de soi »[154],[152].

François Coty par Adrien Barrère, 1922.

En , François Coty installe le Figaro dans les immeubles du 12 et 14, Rond-Point des Champs-Élysées qu'il acquiert à cet effet[155]. D'après Claire Blandin, il commence par le moderniser et le relancer (20 000 exemplaires en 1921 ; 50 000 en 1928)[156]. Le Maréchal Lyautey est nommé conseiller de la rédaction[157], les « deux meilleurs chroniqueurs de Paris », Robert de Flers et Alfred Capus sont rappelés, l’ancien rédacteur en chef Louis Latzarus est congédié[158],[8],[N 11], et en 1925, Lucien Romier devient rédacteur en chef du Figaro, mais Coty se sépare de lui deux ans plus tard. À partir de la mort de Robert de Flers, le journal adopte une ligne éditoriale résolument à droite[N 12]. François Coty opère un changement de ton, utilisant le journal comme une tribune de combat, « il dénonce les complots occultes qui menacent la France, il vante les bienfaits du fascisme italien, félicite le régime nazi d’avoir écrasé le communisme et les syndicats marxistes ; car l’anticommunisme de François Coty prend de plus en plus le pas sur son hostilité à l’Allemagne »[162],[N 13]. Kim Perron estime que sous la direction de François Coty, qu'il qualifie de « grand admirateur du fascisme italien » et dont il juge les propres positions politiques comme fascistes, « le corporatisme, l'antisémitisme, la xénophobie, mais surtout l'anticommunisme représentent quelques-uns des thèmes récurrents que l'on retrouve dans Le Figaro »[164].

Selon l'historien Laurent Joly, pour expliquer la crise économique aux lecteurs, il s’appuie sur plusieurs mythes et stéréotypes et adopte « une ligne éditoriale sinueuse au service de l'« intérêt national », mais aussi de ses propres entreprises. ». L'industriel tempête contre l'administration fiscale et soutient la politique de réconciliation de Briand (et Chamberlain) tandis que la « xénophobie s'impose néanmoins d'emblée comme l'un des thèmes de prédilection du Figaro ». À partir de 1924, François Coty y mène campagne contre le capitalisme, la finance internationale, et contre le communisme par le biais d'articles « denses » et « souvent austères »[165]. D'après Pierre Milza, il ne reste qu'une dizaine de milliers de lecteurs en 1933 lorsque François Coty perd le contrôle du quotidien[166].

François Coty rachète également plusieurs journaux de province[167],[N 14], et en 1928 Le Gaulois, quotidien monarchiste, puis bonapartiste et républicain, qu’il fusionne avec Le Figaro pour en faire un puissant organe de rassemblement politique au service de la droite nationaliste[168],[169],[131]. La même année, il fonde le quotidien L'Ami du peuple, dont le sous-titre indique « grand quotidien de doctrine politique et d'information » ; la formule est, selon Claire Blandin, celle d’une feuille d’opinion, on y trouve « de longs articles de doctrine, peu d'information, pas de feuilleton ni de faits divers, et toujours la personnalité de Coty mise en valeur »[170]; les bureaux sont installés rue Drouot. Destiné aux classes populaires, L'Ami du peuple , dénonce la corruption du monde politique, la puissance des milieux d’affaires ou les carences de l'administration[170] et est vendu moins cher que les autres journaux. Havas, distributeur parisien exclusif, refuse alors de lui donner la publicité en dépit d’une circulation d’un million par jour, et les messageries Hachette qui détenaient le monopole de la vente des journaux dans les kiosques parisiens et dans les gares refusent de le distribuer. « François Coty se trouve en butte à une véritable coalition : et dans les deux camps, la lutte s’engage au nom de la liberté de presse[171] ». François Coty « riposte : dans l'immédiat il utilise tout d'abord les imprimeries du Figaro, puis a recours à sept prestataires extérieurs, fonde les Messageries Françaises et dispose de sa chaîne de dépositaires »[172],[171]. Le 2 mai 1928, des centaines de crieurs distribuent le premier numéro dans les rues de Paris[171]. S’ensuit un procès retentissant intenté par Havas et les cinq plus grands quotidiens parisiens[173] parmi lesquels Le Matin, Le Journal, Le Petit Parisien et Le Petit Journal. Un arrêt de la cour en date du 9 avril 1930 donne gain de cause à François Coty qui reçoit, après un arbitrage mené par André Tardieu, des dommages-intérêts et se voit reconnaître le droit de publier et distribuer son journal[174],[175].

En 1930, le journal publie sa carte de visite indiquant : « François Coty, Artiste, Industriel-Technicien, Économiste Financier, Sociologue. Promoteur de la Croisade des Patries, auteur de la Réforme de l’État, prélude nécessaire à la reconstitution de l’ordre, de l’autorité, de la hiérarchie, de la discipline démocratique et sociale sans quoi ne peut subsister aucune grande nation du monde civilisé, Maire d’Ajaccio, deux fois élu Sénateur de la Corse »[176],[177]. Son premier biographe, l'historien Fred Kupferman (1934-1988) observe que « ses châteaux annonçaient le nouveau riche », que Coty dépense à perte des millions « afin d'imposer par le dumping ses vues et phobies de Mussolini français » à travers L’Ami du peuple, « journal lancé à deux sous » et constamment surveillé par le monde politique et la presse[178], diffusant, selon l'historien Ralph Schor les « thèmes majeurs » de l'extrême droite française des années 1930[179], dérangeant la droite et inquiétant la gauche[178]. La campagne que la gauche mène contre lui pendant plusieurs années, commence à porter ses fruits et les ventes de L'Ami du Peuple s'en ressentent de plus en plus[180].

Urbain Gohier en 1912.
Jacques Ditte en 1930.

Laurent Joly estime que François Coty donne à l'antisémitisme des années 1930 en France et à la xénophobie une médiatisation exceptionnelle grâce à la force de frappe de son quotidien[181]. Principal rédacteur de L'Ami du peuple, Urbain Gohier sert également de secrétaire particulier et de « nègre » à l'industriel, notamment dans le cadre d'une campagne de presse co-organisée avec l'avocat nationaliste Jacques Ditte et menée du 8 au . Le riche parfumeur signe ainsi six articles de Gohier qui exploite la théorie du complot judéo-bolchevique. La Ligue internationale contre l’antisémitisme fondée par Bernard Lecache en 1928, décide de tout mettre en œuvre pour lui faire échec. « La démarche est à la fois sincère et stratégique, il s’agit de mobiliser les militants face à un danger qui les concerne directement », et Coty est « l’épouvantail antifasciste idéal, comme plus tard le colonel de la Rocque »[181]. Bernard Lecache déclare en  : « Nos pères ont eu Drumont, et nous avons Coty »[182].

En mai 1933, François Coty proteste dans Le Figaro contre la proposition du ministre de l'Éducation nationale, Anatole de Monzie, d'offrir à Einstein, fuyant l'Allemagne nazie, une chaire de physique théorique au Collège de France, déclarant que « le Collège de France n'a pas été créé pour hospitaliser tous les Israélites qui, se jugeant persécutés, se targueraient d'une science inaccessible au reste des mortels. [...] Le professeur Einstein est [...] un communiste militant »[183],[184],[N 15].

En juin 1933, après la publication dans Le Figaro et dans L'Ami du peuple d'articles affirmant que des associations d'anciens combattants juifs et de sportifs juifs étaient des paravents pour des organisations révolutionnaires, François Coty perd un procès en diffamation intenté par des associations d'anciens combattants juifs[186],[187]. Le mois suivant, en juillet 1933, il publie un article où il critique l'influence auprès de Franklin Delano Roosevelt de Bernard Baruch, dans laquelle il voit l'effet d'un complot du B'nai B'rith[188]. Le 10 septembre, il adresse à la communauté juive de Genève un télégramme de « rétractation de son antisémitisme » en demandant qu'il soit lu à une séance de préparation du Congrès juif mondial[189]. En juillet 1934, la condamnation pour diffamation de juin 1933 est confirmée en appel[190].

Ralph Schor dénombre près de 400 articles sur les étrangers publiés dans L'Ami du peuple entre 1928 et 1937, avec un pic en 1931 et le début de la crise économique (plus de 70 articles), fréquence sans équivalent dans la presse de l'époque, même à L'Action Française[191]. Dans le même article, Schor note toutefois que, dans la France de l'entre-deux guerres, certaines catégories sociales et diverses professions témoignaient une méfiance voire une hostilité marquée à l'égard des étrangers. Considérant que ces campagnes xénophobes furent bien reçues par les lecteurs, Schor demande, si L'Ami du peuple influence le public ou s’il est influencé par lui et considère que la réponse est assurément positive dans les deux cas[192].

Laurent Joly et Rita Thalmann qualifient L'Ami du peuple de « journal le plus xénophobe de son temps[193] », « véritable anthologie xénophobe et antisémite »[194]. L'historien Zeev Sternhell estime que le quotidien, avec 600 000 exemplaires vendus en 1933, joue un rôle fondamental « dans la formation du climat politique de l'époque » qui débouchera après la défaite de 1940 sur l'antisémitisme d'État du régime de Vichy[195]. Le publiciste Henry Coston rééditera en , dans un numéro spécial de La Libre Parole, plusieurs articles signés par François Coty durant la campagne de 1932, tout en le félicitant d'avoir prétendument pressenti « l'avènement de la judéo-maçonnerie au pouvoir »[196]. Au début des années 1930, en conclusion d'une des éditions en français des Protocoles des Sages de Sion (à l’origine un faux fabriqué par l'Okhrana, la police politique du Tsar au début du siècle[197]),[198], il lance un appel aux Français : « Maintenant que vous connaissez le plan juif, qu’allez-vous faire ? Laisserez-vous votre patrie, votre famille, votre personne tomber sous la tyrannie juive ? Réfléchissez et si vous êtes un homme courageux, venez à nous. »[199].

François Coty perd le contrôle d'un Figaro en crise, lors d'une réunion extraordinaire de son conseil d'administration, annoncée par Charles de Beaupoil de Saint-Aulaire, le 4 octobre 1933 qui supprime la fonction de directeur et doit vendre L'Ami du Peuple en janvier 1934, racheté par Havas entre autres[200].

Au total, selon l'universitaire Patrick Eveno, Le Figaro et Le Gaulois font perdre une centaine de millions à François Coty, à comparer avec les 500 millions que lui coûte L'Ami du peuple et les 425 millions de son divorce[201],[N 16]. En effet, le couple se sépare en 1929[207] ; en 1933, Yvonne se remarie avec Léon Cotnaréanu[208].

Soutien à différents mouvements et création de la Solidarité française[modifier | modifier le code]

En parallèle, face à la gauche, après les résultats des élections législatives de 1924 et la montée des socialistes et des communistes à la Chambre, François Coty soutient et subventionne un temps différents mouvements de droite. L'historien Pierre Milza présente François Coty comme le principal financier de « l'ultra-droite des années trente », dans le cadre d'un engagement « dans la voie du putschisme fascisant »[209].

D'après les historiens américains Eugen Weber et Robert Soucy, entre 1924 et 1928, il a donné deux millions de francs au journal du mouvement monarchiste Action française[210],[211]. Il contribue également, selon Zeev Sternhell et Robert Soucy, à hauteur d'un million de francs au Nouveau Siècle, journal du Faisceau de Georges Valois[211],[212], l'historien français Yves Guchet estimant toutefois que les sources exploitées par ces deux historiens ne permettent pas de faire la lumière sur le montant exact de ce financement[213]. Valois et Maurras l'insulteront dès qu'il cesse ses financements[réf. nécessaire].

Jean d'Orléans, « duc de Guise », prétendant orléaniste au trône de France de 1926 à 1940, fit appel à lui pour servir de conseiller à son fils Henri d'Orléans, titré « comte de Paris » en 1929[214]. Il offrit en cadeau de mariage () à Isabelle d'Orléans-Bragance, future « comtesse de Paris », « qu’il considère comme la future reine de France, un magnifique diadème de feuillages en diamants sertis de sept grosses émeraudes cabochon »[215].

En 1927, à la suite du scandale des décorations mettant en cause le haut fonctionnaire Ruotteil, François Coty soutient financièrement la création de l'Association des membres de la Légion d'honneur décorés au péril de leur vie (faits de guerre et d'héroïsme civil) de Maurice d'Hartoy, qui s’installe dans les locaux de Figaro. D'Hartoy fonde ensuite une autre association élitiste d'anciens combattants, les Croix-de-Feu. François Coty apporte aussi son soutien financier à la création de cette dernière organisation en 1927 et met à sa disposition des locaux dans l'immeuble du Figaro[216],[217].

François Coty se déclare bonapartiste[218], nationaliste, fervent défenseur d'une République forte avec une prépondérance du pouvoir exécutif et l’usage de référendums, il regrette le rôle excessif du parlement, la centralisation et l’étatisme qui paralysent les initiatives. Pour faire connaître ses idées politiques, il rédige deux ouvrages, Contre le communisme et Sauvons nos colonies, le péril rouge en pays noir, publiés respectivement en 1928 et 1931 chez Grasset[173].

La Réforme de État, première page du Figaro du .

Selon l'historien allemand Klaus-Jürgen Müller, une analyse du contenu de ses déclarations ainsi que du programme de La Réforme de l'État[219] révèle deux éléments déterminants ; premièrement « avec l'introduction du vote des femmes, le programme anticipait une institution de la IVe République, et avec l'idée d'un exécutif présidentiel fort, d'une réduction du rôle du parlement et l'introduction du plébiscite, il contenait déjà des éléments de la constitution de la VeRépublique ». « Il ne s'agissait nullement d'un refus de la République, de la démocratie et du parlementarisme, mais plutôt de l'expression d'une attitude protestataire envers une classe politique incapable de maîtriser la crise »[220]. À ses deux idées centrales venait s'ajouter un anticommunisme militant et « Coty répondait tout à fait aux tendances dominantes de l'heure. C'est là un fait dont, le plus souvent, il n'a pas été tenu compte par les chercheurs »[220].

Fred Kupferman le décrit entouré de courtisans, de parasites, d'aigrefins sachant tirer parti de sa fortune, mené en bateau par des politiciens plus aguerris que lui[221], isolé dans le monde politique et dans le patronat de presse. Cette situation d'« homme seul »[222], conforme à l’idée de François Coty qui se verrait bien en homme providentiel, est exaltée par son ami Albert Surier dans le journal ajaccien L'Éveil de la Corse, le décrivant dressé contre la « horde » des partis politiques [...], bien qu'il ne reste « qu'un franc-tireur, contesté au sein même de sa famille politique et raillé par bien des observateurs », déclare l'historien Jean Garrigues[223].

Dans ses journaux, il critique vivement la politique internationale de son pays, soulignant ses faiblesses et enjoignant les dirigeants à ne pas se contenter de la construction de la Ligne Maginot pour se protéger d’une Allemagne expansionniste. Il dénonce la politique menée par le gouvernement Édouard Herriot avec l’URSS qui aboutit au pacte de non-agression franco-soviétique de novembre 1932[224]. Après l’assassinat de Paul Doumer, un climat délétère s'installe[225] et au printemps 1933 — dans un contexte où les gouvernements se succèdent les uns après les autres (six gouvernements de à ), constitués des mêmes hommes de la majorité, tour à tour institués puis discrédités, l'inflation et la politique déflationniste et un régime discrédité par une succession de scandales politico-financiers tels l'affaire Hanau, l'affaire Oustric —, l'industriel fonde son propre mouvement : la Solidarité française[131],[133] avec, parmi les adhérents, des retraités, des rentiers, des chômeurs, des agriculteurs, des membres de la classe moyenne commerciale, des fonctionnaires et travailleurs de bas niveau, soit les groupes sociaux les plus durement touchés par la crise et les mesures prises par le gouvernement pour y faire face[226]. Le nombre d'adhérents, difficile à évaluer, se monte probablement à « plusieurs dizaines de milliers » en 1933-1934, chiffre que l'historien Gilles Lahousse estime « comparable à celui des disciples de Pierre Taittinger plus qu'à celui des partisans de Marcel Bucard »[227]. Le dans L'Ami du peuple puis le dans Le Figaro[219], François Coty publie un article intitulé La Réforme de l'État, présentant un programme global conçu comme un « prélude indispensable à la régénération de la nation tout entière »[133]. Ce programme est également affiché sur les murs de nombreuses villes et suivi à l'automne par la publication de 200 000 exemplaires d'une brochure le présentant, également distribuée durant des manifestations « à des fins d'agitation »[220]. Selon Gilles Lahousse, ce plan « n'a rien - ou presque - de révolutionnaire [...] Il s'inscrit tout bonnement dans la longue tradition issue de la Contre-Révolution, qui vise à restaurer la toute-puissance de l'exécutif aux dépens de la médiation politique[228]. » L'industriel y propose de renforcer le pouvoir du président de la République, qui reste cependant limité aux « traditionnelles fonctions régaliennes (défense, maintien de l'ordre, justice, diplomatie, etc.)[228]. Le président de la république est élu pour sept ans[228],[N 17], dans le cadre d'un suffrage universel caractérisé par un vote des femmes mais aussi par un « vote familial » exercé par le chef de famille et attribuant des voix aux enfants mineurs[229],[N 18]. Ce programme de base est développé dans les manifestations organisées par la Solidarité française et dont les « ordres du jour » sont adoptés par acclamation, par exemple le refus de reconnaître « les engagements internationaux acceptés dans un but de parti et contraires aux besoins du peuple français » ou l'appel à « un contrôle direct des députés, ces « requins de l'épargne », par le peuple[220]. Selon Klaus-Jürgen Müller, ces déclarations et ce programme révèlent « l'absence de représentation de certains intérêts socio-économiques et sa conséquence, le mouvement de protestation des catégories de la population socialement les plus faibles et les plus touchées par la crise »[220] ». Ils répondent à « un manque de représentation adéquate des intérêts socio-économiques de ceux qui étaient le plus durement touchés par la crise [...] et la protestation politique qui en résulte[226] ». Selon cet historien, les polémiques lancées par la Solidarité française sont « une instance classique de la manière dont l'antisémitisme, la xénophobie et la psychose de la conspiration n'étaient en réalité que des formules vides [...] Ces diatribes étaient complétées par la mise en accusation de l'incompétence du parlement : les parlementaires n'étaient plus capables de résoudre les problèmes économiques et sociaux »[231]. » Selon Robert Soucy, cette réforme est « au total plus bonapartiste que démocratique [...] mais elle n'en est pas moins indéniablement fasciste »[230],[232].

D'après l'historien Richard Millman, parmi les ligues qui participent à l'émeute antiparlementaire du , — qui suit les révélations de l’affaire Stavisky en janvier 1934 —, la Solidarité française ; chez les dirigeants des ligues, « seul Coty, en sécurité et loin du champ d'action, semble prêt pour un putsch »[233]. La pression et la menace de la rue parisienne aboutirent alors à un changement de majorité politique donnant a posteriori au 6 février son caractère insurrectionnel[234]. Selon Kupferman, le label « fasciste » est, à ce moment, apposé automatiquement par la gauche sur les ligues anciennes ou modernes[235].

À compter de 1934, après la mort de François Coty, le mouvement se radicalise sous l'impulsion de son successeur Jean Renaud en s'orientant, selon Lahousse, « vers un activisme de plus en plus fascisant »[236]. Selon Klaus-Jürgen Müller, un changement de l'équipe dirigeante s'accompagna d'une dénaturation des idées de Coty[220]. Jean Renaud « poursuivra les campagnes de dénonciation de la « tyrannie judéo-bolchévique » lancées par Coty dans sa presse », précisent Pierre-André Taguieff et Annick Duraffour[237].

Décès et inhumations[modifier | modifier le code]

Mausolée à Ajaccio du parfumeur François Coty.

François Coty s'éteint à Louveciennes, des suites d'une double congestion pulmonaire[26] et cérébrale[238], après des complications dues à une rupture d'anévrisme[239], le 25 juillet 1934, âgé de soixante ans[240]. Il est inhumé au cimetière de Montbazon, puis transféré à Ajaccio vers la fin des années 1960. Il repose dans l'ancien cimetière marin U Campu Santu di u Canicciu.

Postérité[modifier | modifier le code]

Maison France 1936, affiche de propagande anti-maçonnique et antisémite. Zeev Sternhell, Pierre-André Taguieff et Laurent Joly voient une continuité entre François Coty patron de presse et l’antisémitisme postérieur à la mort de l’industriel[195],[196],[241].

« Coty mort, le cotysme s'écroule comme un château de cartes », écrit Fred Kupferman[242],[N 19]. Selon l'historien américain Dietrich Orlow (de), l'entreprise politique de François Coty et son empire de presse ne survivent pas à sa mort, ses héritiers ne souhaitant pas en continuer le financement[244]. Selon Laurent Joly, sa campagne antijuive lancée en 1932 joue un rôle précurseur de l’antisémitisme qui connaît un essor politique important au milieu des années 1930, annonçant « la période de l'Occupation et de l'« antisémitisme de plume » parisien » où s'illustreront encore les deux ex-rédacteurs de L'Ami du peuple, Jacques Ditte et Urbain Gohier[241].

Jean-Noël Jeanneney souligne que sa vie est une succession d'aventures plus ou moins réussies[245]. Avec Ford aux États-Unis et Emil Rathenau en Allemagne, François Coty est l’un des trois novateurs de l’époque, écrit Maurice de Waleffe[9]. Tristan Gaston-Breton estime qu’il a révolutionné l’industrie du parfum avec une réussite éclatante[56]. Claire Blandin considère que, si François Coty « fut et demeure un éblouissant parfumeur, […] un industriel audacieux et visionnaire », il était aussi un homme « qui se pensait tout-puissant parce que fabuleusement riche », mais que sa réussite ne « le prédisposai[t] en rien à devenir un grand patron de presse » ; elle rappelle que ses contemporains expliquaient ses « déboires » dans la presse par son « incapacité » à s'adapter à ses spécificités, voire son « obstination » à y appliquer les méthodes qui avaient fait son succès en tant qu'industriel[246].

Pour Geoffrey Jones, « François Coty se distingue comme un génie créatif durant les phases de formation de l’industrie [cosmétique] au début du XXe siècle.[…] Il s'est efforcé de créer une marque qui symbolise style et élégance, […] avant que la Grande Dépression n'éviscère ce qui était devenu la plus grande entreprise de beauté au monde. Coty était un personnage plus grand que nature »[247].

Pour Élisabeth de Feydeau, il a révolutionné profondément et durablement la conception des parfums[19]. Le seul regret du parfumeur, quant à lui, est de « ne pas être parvenu à capturer l'essence du chèvrefeuille »[56], confie-t-il à son amie Gérard d'Houville[248].

Le 21 février 1935, peu de temps après la mort de François Coty, Armand Petitjean, son collaborateur, crée sa propre marque Lancôme[249] et débauche une partie de son personnel[250].

La belle Strasbourgeoise (vers 1703), aujourd’hui au musée des beaux-arts de Strasbourg[251].

La maison de Louveciennes est encore en chantier à la mort de François Coty en 1934. Du fait de sa situation financière préoccupante à cette date, conséquence du divorce engendré par ses frasques amoureuses[252], de son train de vie, de sa prodigalité[253], des retentissements de la crise de 1929 et du coût de son empire de presse, elle est placée sous séquestre, ainsi que le château d'Artigny. Les 30 novembre et 1er décembre 1936, ses collections d'art, qui comprenaient des pièces de Boucher, Greuze, Fragonard, Watteau, Reynolds[254], Perroneau, Demachy et Gainsborough, ainsi que des tapisseries d'Aubusson, des Gobelins, de Beauvais (Amphitrite, Thétis, Vénus, ces dernières désormais au siège de la Banque de France[255] ) et du mobilier de Mathieu Criaerd[256] sont vendues en 124 lots à la Galerie Charpentier à la requête d'un administrateur judiciaire près le tribunal civil de la Seine. Entre autres peintures La Belle Strasbourgeoise, un portrait de Nicolas de Largillierre[257], fut adjugé un million et demi de francs[258], un prix exceptionnel pour une œuvre de l’École française[259],[260]. Le tableau est aujourd'hui conservé au Musée des Beaux-Arts de Strasbourg. Le château d'Artigny fut fermé jusqu'en 1939.

Coty Building (au centre), Cinquième Avenue.

En 1934, l'ex-épouse de François Coty devient la première actionnaire du Figaro, elle cédera la moitié de ses actions, le , à un groupe constitué autour de Jean Prouvost et, en 1964, l'autre moitié au groupe Prouvost-Béghin.

En 1963, la société Coty est vendue à Pfizer[261], qui garde son nom ; la Société des Parfums Coty existe toujours aujourd’hui, elle détient des marques comme Calvin Klein, Chloé, Cerruti, Jennifer Lopez, Céline Dion, les parfums Adidas, Rimmel, et Lancaster[262]. Ses grandes créations, comme Chypre[263], qui donna son nom à la famille des parfums chyprés, Ambre Antique, L'Origan, Émeraude, l'Aimant, le jasmin de Corse ou son premier parfum la Rose Jacqueminot, peuvent toujours êtes sentis au Conservatoire international des parfums de Versailles.

Dans les années 1980, le bâtiment de Coty sur la Cinquième Avenue de New York est redécouvert, sauvegardé, et inscrit à la protection historique après la restauration des fenêtres signées Lalique[264].

L’« Association François-Coty », qui perpétue sa mémoire, remet chaque année un prix à un parfumeur, pour l’ensemble de son œuvre[265].

Le principal stade[266] de la ville d'Ajaccio porte actuellement son nom[267]. En septembre 2019 est inaugurée à Puteaux, la passerelle François Coty[268]. En décembre , le choix de la Mairie de Puteaux de dédier une passerelle à la mémoire de l'industriel de droite suscite une polémique[269],[270],[271].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Parfums[modifier | modifier le code]

Conservés à l'Osmothèque :

Affiche de Leonetto Cappiello pour La Rose Jacqueminot.
  • 1904 : « La Rose Jacqueminot » (décor flacon et étiquette conçus par Alphée Dubois, réalisé par Baccarat)[272].
  • 1905 : « L'Origan », « Ambre Antique », « La Jacée », Cologne «  Cordon Vert »
  • 1906 : « Jasmin de Corse », « l’Ambréine », « La Violette Pourpre »
  • 1907 : « L’Effleurt »
  • 1909 : Cologne « Cordon Rouge »
  • 1910 : « Muguet », « Lilas Blanc »
  • 1911 : « Styx »
  • 1912 : « Au Cœur des Calices », « L'Or »
  • 1913 : « Iris », « Cyclamen »[273], « Héliotrope », « L'Entraînement »
  • 1914 : « Lilas Pourpre », « L'Œillet France », « Jacinthe », « La Violette Ambrée »
  • 1917 : « Le Chypre de Coty »
  • 1918 : Lance les parfums présentés en petite bouteille
  • 1920 : « La Feuillaison », « Eau de Coty »
  • 1921 : « Émeraude »
  • 1922 : « Idylle », « Moia », « Paris », « Le Nouveau Cyclamen »
  • 1924 : « Knize Ten » avec Vincent Roubert[274].
  • 1927 : « L'Aimant » avec Vincent Roubert[275],[276].
  • 1934 : « A Suma » avec Vincent Roubert, flacon conception Pierre Camin[277],[278], réalisation René Lalique[279].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie complémentaire[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Famille apparentée aux Bonaparte[4], avec laquelle les Spoturno s'uniront à plusieurs reprises[5]. Patrice de Sarran note que François Coty fleurit pendant longtemps la tombe du Duc de Reichstadt[6].
  2. Les milieux politiques, littéraires et artistiques[15].
  3. Petite fille d’Alphée Dubois Grand Prix de Rome [19].
  4. Il installera en 1910 un magasin-salon au 712 5th Avenue (Midtown (Manhattan) où il fait appel, pour les vitrages des façades, à Lalique qui y réalise sa première œuvre architecturale[61].
  5. Après une campagne dans le journal La Liberté, contre les entreprises de Coty, entamée en 1932 par Camille Aymard(, avocat radié du barreau de Saïgon[pertinence contestée])[79],[80],[81].
  6. (2 500 000 francs de l'époque selon le Chicago Tribune)[100].
  7. Dans un climat de tension et d’instabilité résultant des pertes cruelles dans la population masculine du pays et du mécontentement suscité par plusieurs clauses du Traité de Versailles, entre autres, le ressentiment croissant envers les États-Unis pour avoir exigé le remboursement de l'aide financière accordée pendant la guerre[114]. La victoire a suscité un fort sentiment patriotique [115], mais le pays est considérablement appauvri, les anciens combattants éprouvent un sentiment d’ingratitude pour les sacrifices consentis et doivent faire face à des difficultés de réinsertion dans la vie civile, ce qui engendre des frustrations. Du fait des besoins liés à la reconstruction, l’arrivée d’étrangers pallie la faible vitalité démographique française[116].
  8. Selon l’universitaire Gilles Lahousse, « François Coty est souvent présenté par ceux qui l'ont connu comme un homme délicat, timide, réservé, esthète par certains côtés. Son métier le met constamment en relation avec une clientèle aisée et majoritairement féminine, ayant, a priori, le culte du luxe et du bon goût. Anglophile, il craint par-dessus tout l'Allemagne, qu'il pressent inexorablement belliqueuse, et le communisme, dont il redoute l'extension. Admirateur de Mussolini, il n'en reste pas moins attaché aux traditions politiques nationales : « Ma thèse est spécifiquement française, et ses applications strictement françaises ... Le fascisme est une formule spécifiquement italienne, conçue par un génie tout italien, pour la situation particulière de l'Italie au moment où les circonstances l'exigeaient. Le plan que je propose pour la réforme de l'État s'inspire uniquement des traditions, du passé, des besoins présents de la nation française et de sa culture millénaire, de ses mœurs et de ses vœux évidents » . Enfin, dernier point, mais d'importance, il ne connut guère le front puisqu'il fut rapidement démobilisé à la suite d'un accident qui lui fit perdre l'usage de l'œil droit[123]. ».
  9. Il contribue financièrement, entre autres, à l'électrification, à la construction d'HBM, à l'édification du monument aux morts de la Grande Guerre, de la ville d'Ajaccio et à la grotte de Napoléon, et soutient la création et le développement d’écoles de commerce, encourage la culture physique et fait un don en vue de la création d’un stade[139].
  10. Germanophobe, François Coty souligne dans le Figaro, que si les juifs français se disaient français, les juifs allemands pouvaient difficilement prétendre qu'ils n'étaient pas allemands. Curieusement, le comportement de certains juifs semble le confirmer. Dans sa contribution à l'ouvrage collectif La France et l'Allemagne 1932-1939, Rita Thalmann mentionne un juif allemand, Alfred Rosenthal, qui distribuait des films nazis […], un autre Samuel, plus connu sous le nom de Lucien Leeman, qui a utilisé son poste de directeur de la publicité d'une société cinématographique pour aider la propagande nazie en France, et un troisième, Walter Ruttmann, qu'elle décrit comme un agent de Goebbels[142].
  11. Peu de temps après, Louis Latzarus, rédige un pamphlet peu amène à l’égard de Coty ; évoquant la relation entre les deux hommes, Patrice de Sarran le caractérise comme un « ennemi juré du parfumeur »[159]. Pour sa part, Claire Blandin rappelle que « Raymond Manevy invite à tempérer les critiques de Louis Latzarus qui a des grief personnels contre Coty, il faut dire également que Latzarus était lié au groupe Hachette[160]. »
  12. En 1929, il renomme le journal « Figaro » (de 1929 à 1934), reprenant le nom que lui avaient donné ses fondateurs[161].
  13. L'historien Claude Quétel estime que Coty incarne « un exemple presque caricatural » de « diabolisation » du communisme, indiquant néanmoins que « mezza voce » toute la presse de droite dit la même chose que lui[163].
  14. Les multiples publications de l’empire de presse de François Coty, acquises par rachat, subvention, fusion et création, touchant à un large éventail de centres d’intérêt comprennent : L'Éveil de la Corse, Le Figaro, Le Gaulois, L'Intérêt français, Le Réveil des contribuables, La Tribune de l’électricien, le journal féministe La Fronde, L'Ami du peuple, L'Ami des sports, Les Enfants de France, L'Étudiant français, Le Coup de patte, Le Télégramme du Nord, L'Avenir du Loir et Cher, L'Indépendant de Tours, Le Journal du Loiret[161].
  15. Selon Simon Veille, depuis 1923, Einstein « soigne sa réputation d’homme de gauche »[185], selon Peter Hayes, pour François Coty, Einstein représentait un agent du bolchevisme international du fait de son bref rapprochement avec Henri Barbusse en 1932[142].
  16. Pour le règlement de son divorce en 1929, François Coty devait payer à son ex-épouse 425 millions de francs en trois versements[202], soit une coquette somme en argent liquide[203]. Il effectue le premier paiement le jour de la signature de l'accord[202]. Le second de 100 millions de francs est effectué un an plus tard. Ensuite, François Coty n'a plus assez de liquidités, et propose de verser le solde en dix annuités. Yvonne Coty insiste pour un paiement immédiat[204]. Pour couvrir les frais de défaut de paiement et autres dépenses — sur les recommandations de son nouveau mari Léon Costenareanu[205] —, elle exige tous les avoirs américains de Coty en mai 1934, deux mois seulement avant sa mort[206].
  17. Selon Klaus-Jürgen Müller cette disposition préfigure la constitution de la VeRépublique, de même que l'introduction du plébiscite[220]. Selon Gilles Lahousse, ce programme « s'inscrit tout bonnement dans la longue tradition issue de la ContreRévolution, qui vise à restaurer la toute-puissance de l'exécutif aux dépens de la médiation politique ». « On retrouve ici le thème de la démocratie référendaire chère à la tradition plébiscitaire, dont l'objectif est de court-circuiter les corps intermédiaires par l'instauration d'un dialogue direct entre le souverain et son peuple » et « la filiation avec le modèle bonapartiste revendiqué par François Coty (« Je suis ... fermement, invariablement, républicain, bonapartiste, plébiscitaire ») »[228].
  18. Selon Klaus-Jürgen Müller, l'introduction du vote des femmes anticipe une institution de la IVe République[220]. Selon Daniella Sarnoff, cette organisation est néanmoins significative du rôle politique dévolu aux femmes par les ligues : en « noyant » leur droit de vote dans un droit étendu du chef de famille, c'est à la paternité et non à la maternité qu'une prime politique est dévolue[229]. De son côté, Robert Soucy analyse le droit de vote consenti aux femmes comme un élément « démocratique, voire libéral », qu'il rapproche de la création d'une cour suprême garante des droits fondamentaux[230].
  19. Le « cotysme », c’est ainsi que dans sa thèse de 1965, Fred Kupferman nomme le système politique élaboré par François Coty[243].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Sicard-Picchiottino 2006, p. 208.
  2. a et b Annick Le Guérer, Le Parfum : des origines à nos jours, Odile Jacob, , 416 p. (ISBN 978-2-7381-8783-3, lire en ligne), p. 196, 197, 198.
  3. Toledano et Coty 2009, p. 34-35.
  4. Jean-Pierre Mattei, La Corse & le cinéma : première époque, 1897-1929 : le muet, A. Piazzola, , 296 p. (ISBN 9782907161251), p. 82.
  5. Sicard-Picchiottino 2006, p. 7.
  6. Sarran 1990, p. 7.
  7. Sicard-Picchiottino 2006, p. 9.
  8. a et b Maroille 2005, p. 10.
  9. a et b Maurice de Waleffe, « Derrière le cercueil de Coty », La vie à Paris - Paris-midi,‎ (lire en ligne).
  10. Maroille 2005, p. 11.
  11. Jones 2010, p. 29.
  12. Toledano et Coty 2009, p. 45.
  13. Arène, Êmmanuel, sénateur de la 3e Républiquesur Sénat.fr.
  14. Sicard-Picchiottino 2006, p. 21-29.
  15. Sicard-Picchiottino 2006, p. 25-26.
  16. Sicard-Picchiottino 2006, p. 44.
  17. Sicard-Picchiottino 2006, p. 43, 44.
  18. a b c d e f et g Jones 2010, p. 30
    « His interest in perfume seems to have been inspired by the universal Exposition held in Paris In 1900 which included an extraordinary celebration of French fashion and perfumery. »
    .
  19. a b c d e f g et h Élisabeth de Feydeau, La Grande histoire du parfum, Paris/impr. en Chine, Larousse, , 123 p. (ISBN 978-2035969101), p. 60-61.
  20. a et b Maroille 2005.
  21. a et b Maroille 2005, p. 12.
  22. Mathilde Cocoual, « Élites et familles méditerranéennes influentes en politique, XIXe – XXe siècle : La famille Chiris : des industriels en politique, une politique d’industriels ? », Cahiers de la Méditerranée, no 92,‎ (lire en ligne).
  23. Sicard-Picchiottino 2006, p. 58.
  24. Sicard-Picchiottino 2006, p. 25 et 63.
  25. (en) Mary McAuliffe, Twilight of the Belle Epoque : The Paris of Picasso, Stravinsky, Proust, Renault, Marie Curie, Gertrude Stein, and Their Friends through the Great War, Rowman & Littlefield, , 432 p. (ISBN 9781442221642, présentation en ligne), p. 91, 92, 93
    « Coty’s wife sewed and embroidered the silk pouches with velvet ribbons and satin trim that contained the bottles and Coty drew on his sales skills. »
    .
  26. a et b Le Petit Journal, François Coty est mort à Louveciennes, 26 juillet 1934 via Retronews.
  27. a b et c Jones 2010, p. 31.
  28. Élisabeth de Feydeau (François Coty, le révolutionnaire), La Grande histoire du parfum, Paris/impr. en Chine, Larousse, , 123 p. (ISBN 978-2035969101), p. 71.
  29. Biusanté.Paris Descartes
  30. (en) Robert R. Calkin et J. Stephan Jellinek, Perfumery : Practice and Principles, John Wiley & Sons, (lire en ligne), p. 121.
  31. Annick Le Guérer, Le Parfum : Des origines à nos jours, Odile Jacob, (lire en ligne), p. 197.
  32. Eugénie Briot, « Le marché français des parfums artificiels au XIXe siècle, entre défiance et démocratisation », dans Nicolas Stoskopf, L’industrie chimique en question, Picard, (DOI 10.3917/pica.stosk.2010.01.0137)/
  33. Eugénie Briot, « « Le parfumeur millionnaire », notable et industriel parisien du XIXe siècle » », Revue d'histoire du XIXe siècle, no 34,‎ (DOI 10.4000/rh19.1352).
  34. Maroille 2005, p. 25.
  35. François Coty sur auparfum.com.
  36. Maroille 2005, p. 15.
  37. Sarran 1990, p. 15.
  38. Maroille 2005, p. 21.
  39. a et b Sarran 1990, p. 18.
  40. a et b Sicard-Picchiottino 2006, p. 123.
  41. Maroille 2005, p. 23.
  42. (en) Eugénie Briot, « From Industry to Luxury: French Perfume in the Nineteenth Century », The Business History Review, vol. 85, no 2,‎ (JSTOR 41301392).
  43. a et b Rosine Lheureux, Une histoire des parfumeurs : France 1850-1910, Champ Vallon, (lire en ligne), p. XV.
  44. La parfumerie française et l’art dans la présentation, Paris, La Revue des marques de la parfumerie et de la savonnerie, (lire en ligne), p. 35 à 37.
  45. (en)Coty powder compact designed by Leon Bakst, Museum of Applied Arts & Sciences.
  46. (en)Coty founders- François Coty.
  47. a et b Jones 2010, p. 32.
  48. Élisabeth de Feydeau, Le roman des Guerlain. Parfumeurs de Paris, Flammarion (lire en ligne), p. 157.
  49. Marc de Ferrière le Vayer, « L’industrie du luxe et la mode : du temps des créateurs au temps des communicants (fin XIXe, fin XXe siècle) », Apparences, no 1,‎ (DOI 10.4000/apparences.61).
  50. (en) J. Stephan Jellinek, The Psychological Basis of Perfumery, Springer, (lire en ligne), p. 96.
  51. Emilie Veyretout, « Il y a 100 ans, le Chypre de Coty changeait la face de la parfumerie », Madame Figaro,‎ (lire en ligne).
  52. Véronique Blamont, Souvenirs de parfums : Secrets et histoires de senteurs, FeniXX, , 96 p. (ISBN 9782755522655, lire en ligne)
    « Un parfum de François Coty baptisé Chypre sorti en 1917. Il eut un tel succès qu’il est devenu le nom générique de la famille regroupant des parfums qui jouent sur des accords de mousse de chêne, ciste labdanum, patchouli et bergamote »
    .
  53. (en)Janet Flanner, Perfume and Politics, 25 avril 1930 sur The New Yorker.
  54. Edmond Roudnitska, L’Esthétique en question : introduction à une esthétique de l’odorat, PUF, , 264 p. (lire en ligne), p. 133, 172, 202.
  55. Bertrand de Saint-Vincent et Jean-Charles Chapuzet, Le Roman du Figaro, 1826-2006, Plon, , 228 p. (ISBN 9782259205832, lire en ligne), p. 142
  56. a b c et d Tristan Gaston-Breton, « 16. François Coty », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  57. Georges Chétochine, Le marketing des émotions : Pourquoi Kotler est obsolète ?, Editions Eyrolles, (lire en ligne), p. 46.
  58. Bec et ongles, 2 avril 1932 via Gallica.
  59. La Lutte contre la contrefaçon dans La Publicité : journal technique des annonceurs, avril 1925 via Gallica.
  60. Le Figaro, 16 mai 1923 via Gallica.
  61. Sicard-Picchiottino 2006, p. 83.
  62. (en)François Coty, the Genius of Perfumery sur Patrons.org.
  63. a et b Toledano et Coty 2009, p. 107.
  64. Toledano et Coty 2009, p. 33.
  65. Sicard-Picchiottino 2006, p. 91.
  66. Sicard-Picchiottino 2006, p. 92-94.
  67. Toledano et Coty 2009, p. 26,64.
  68. La ligne de vie parfumée de François Coty 2018, p. 97
    « 1911, Paul Poiret crée sa maison de parfums, la Maison de Rosine. Cet évènement inaugure l'entrée des couturiers parfumeurs sur le marché très lucratif des parfums ».
  69. (en) Astrid Wendlandt, « The Rebirth of Paul Poiret », The New York Times,‎ (lire en ligne)
    « He was the first couturier to introduce perfumes commercially, and set up his own perfume company named after his daughter Rosine in 1911 — a decade before his archrival, Coco Chanel, introduced Chanel No. 5. The business proved so successful that François Coty, the Frenchman who developed modern perfumery, tried in vain to buy it. »
  70. Musée international de la Parfumerie, Paul Poiret. Couturier Parfumeur, Somology éditions d’art, (lire en ligne), p. 28.
  71. Musée international de la Parfumerie, Paul Poiret. Couturier Parfumeur, Somology éditions d’art, (lire en ligne), p. 28
    « Cette initiative de Paul Poiret est un tel succès que François Coty lui fait une offre de rachat (1913) »
    .
  72. Paul Poiret, En habillant l’époque, Grasset, , p. 140.
  73. Toledano et Coty 2009, p. 87.
  74. (en) Nigel Groom, New Perfume handbook, Springer Science & Business Media, , 437 p. (ISBN 9780751404036, lire en ligne), p. 281.
  75. a b c d et e Jones 2010, p. 107.
  76. Geoffrey Jones, « Firmes mondialisées et imaginaire de la beauté », Relations internationales, no 157,‎ (DOI 10.3917/ri.157.0131).
  77. a et b Jones 2010, p. 110 [lire en ligne]
    « The unwinding of Coty’s business can be explained on several levels. While the cheapening of the brand had clearly been excessive, the business as a whole had also depended too much on its founder, even as the growth in scale required more depth in management. During the 1920’s François had remained obsessively in control of every aspect of his expanding business, and although this was quite characteristic of the cosmetic business, he might have carried it to excess. The relocation of the ownership to New york and the huge focus on the American market might also have been a step too far. »
    .
  78. (en) Richard Rutter, « Personality: He Has Young Ideas in Old Line », New York Times,‎  :

    « Sales plumeted from $ 50,000,000 in this country alone in 1929 to $ 3,500,000 in 1933. The depression of course was a major factor. But the management compounded its mounting problems by slashing prices in a desperate effort to gain a mass market. This was a near-fatal move in which prestige and the luxury symbol were vital. The Coty image - and sales - suffered around the world. »

    .
  79. Claire Blandin 2007, p. 1922, 1930.
  80. Toledano et Coty 2009, p. 192.
  81. Sicard-Picchiottino 2006, p. 230.
  82. Jones 2010, p. 110 — « Coty himself, who had been vilified in the French press for tax evasion after creating Swiss holding companies, largely withdrew from managing the company ».
  83. Sarran 1990, p. 172.
  84. Toledano et Coty 2009, p. 130.
  85. Sarran 1990, p. 17.
  86. Toledano et Coty 2009, p. 140.
  87. Académie des beaux-arts, Institut de France, Palais de l'Institut, janvier 1927 via Gallica.
  88. Sarran 1990, p. 16.
  89. Jack Sanger, Édouard Branly, FeniXX, , 112 p. (ISBN 9782262088156, lire en ligne).
  90. Gisèle Berstein, La Troisième République, M.A., , p. 84.
  91. Gisèle Berstein et Serge Berstein, Dictionnaire historique de la France contemporaine : 1870-1945, Editions Complexe, (lire en ligne), p. 204.
  92. Paul Silvani, Le bonapartisme : une saga corse, Albiana, , p. 254.
  93. Dimitri Vezyroglou, « Une « petite histoire » corse en 1925: Ou comment le Napoléon d’Abel Gance croise l'histoire du fascisme français », Ecrire l'histoire, no 17,‎ (DOI 10.4000/elh.1215).
  94. Roger Icart, Abel Gance ou le Prométhée foudroyé, L'Age d'homme, (lire en ligne), p. 170.
  95. Toledano et Coty 2009, p. 30.
  96. a et b Toledano et Coty 2009, p. 177-179.
  97. Nicolas Delalande, « Quand l'État mendie : la contribution volontaire de 1926 », Genèses, no 80,‎ , p. 27-48 (lire en ligne).
  98. Nicolas Delalande, « Chapitre X, La guerre après la guerre: Le problème de la dette », dans Les Batailles de l’impôt. Consentement et résistances de 1789 à nos jours, Seuil, Média Diffusion, , 460 p. (ISBN 9782021049282, présentation en ligne).
  99. Claire Blandin 2007, p. 1924.
  100. (en) « François Coty, 61, wealthy perfumer and publisher dies », The Chicago Tribune and the Daily news, New York,‎ (lire en ligne).
  101. Stephane Fraget, Un parfum des années 1920 au château d’Artigny, 18 août 06 sur les Échos.
  102. a et b Maroille 2005, p. 31-32.
  103. Sarran 1990, p. 48.
  104. Bridgeman Images
  105. Cité en exergue par Sarran 1990
    À plus d’un titre Artigny est remarquable. D’abord parce qu’il apprend aux cinéastes que Citizen Kane n’était pas américain et qu’ensuite il enseigne que toute folie est sage, que toute démesure finit par être à la dimension de son temps »
    .
  106. (en) Debra Milligan, The Dawn : Volume I, Debra Milligan, 952 p. (ISBN 978-1-4762-4703-8, lire en ligne).
  107. Sicard-Picchiottino 2006, p. 208.
  108. Maroille 2005, p. 34.
  109. Mairie de Nice, archive.
  110. Caroline Marcelin, « À Barbicaghja, la fin de la vieille carte postale ajaccienne », Corsematin,‎ (lire en ligne)
    « un vaste domaine agricole où étaient plantés la vigne, l'olivier, des citronniers, des figues de barbarie et des oranges ».
  111. Compte-rendu de l'exposition générale des produits agricoles, industriels et artistiques de la Corse du 10 au 16 mai 1865 à Ajaccio, [1], page 95.
  112. Gustave Heuzé, « Domaine de Barbicaja (extrait du rapport de M. Buisson », dans Les primes d’honneur et les médailles de spécialité décernées dans les concours régionaux en 1865, vol. 2, Impr. Nationale, (lire en ligne).
  113. Toledano et Coty 2009, p. 112 et 113.
  114. Toledano et Coty 2009, p. 177.
  115. Vincent Adoumié 2019, p. 1-12.
  116. Sicard-Picchiottino 2006, p. 107 à 111.
  117. Michel Winock, Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no H131), (1re éd. 1982 sous le titre Édouard Drumont et Cie : antisémitisme et fascisme en France), 504 p., poche (ISBN 978-2-7578-4307-9, présentation en ligne, lire en ligne), p. 258.
  118. Jean-Christian Petitfils, L'Extrême-droite en France, Presses universitaires de France, (lire en ligne), p. 35.
  119. René Rémond, La droite en France de 1815 à nos jours : continuité et diversité d'une tradition politique, Paris, Aubier, , p. 207.
  120. Alain Chatriot, Danièle Fraboulet, Patrick Fridenson et Hervé Joly, Dictionnaire historique des patrons francais, Flammarion (lire en ligne), p. 192.
  121. Renaud Dély, Pascal Blanchard et Claude Askolovitch, Les années 30 sont de retour : Petite leçon d'histoire pour comprendre les crises du présent, Flammarion, (lire en ligne), p. 213.
  122. Pierre-André Taguieff, L'antisémitisme de plume 1940-1944, Univers Poche, (lire en ligne), p. 491.
  123. Lahousse 1998, p. 50.
  124. Lahousse 1998, p. 43-54.
  125. Jean Plumyène et Raymond Lasierra, Les Fascismes français, 1923-1963, Seuil, (lire en ligne), p. 46.
  126. Les projets de M.Coty en Corse, dans Le Petit Bastiais, 19 décembre 1919.
  127. Sicard-Picchiottino 2006, p. 193-201.
  128. Sicard-Picchiottino 2006, p. 196.
  129. La mort de François Coty, par E. Desbonnet, dans La Culture physique, octobre 1934, pages 306 et 307.
  130. Sicard-Picchiottino 2006, p. 163.
  131. a b et c Jean Jolly, « Coty François », sur senat.fr.
  132. « Vérification de pouvoirs », Journal officiel de la République française. Débats parlementaires,‎ , p. 689 (lire en ligne).
  133. a b et c Lahousse 1998, p. 44.
  134. (en) Allen Douglas, From Fascism to Libertarian Communism : George Valois Against the Third Republic, University of California Press, (lire en ligne), p. 83.
  135. a b et c Sicard-Picchiottino 2006, p. 199.
  136. a et b « La séance du Sénat », L’Excelsior,‎ (lire en ligne).
  137. Millman 2002, p. 85-86.
  138. Sarran 1990, p. 160.
  139. Sicard-Picchiottino 2006, p. 197-198.
  140. Ralph Schor, « Sicard-Picchiotino (Ghislaine), François Coty », Recherches Alpes-Maritimes et contrées limitrophes régionales, no 188,‎ (lire en ligne).
  141. Francis Arzalier, Les régions du déshonneur : La dérive fasciste des mouvements identitaires au XXe siècle, Librairie Vuibert, (lire en ligne), p. 41
  142. a et b (en) Peter Hayes, How Was It Possible? : A Holocaust Reader, Lincoln (Neb.), University of Nebraska press, , 904 p. (ISBN 9780803274693, lire en ligne), p. 195.
  143. a b et c Blandin 2010, p. 214.
  144. Bernard Latzarus, « L'Homme au perroquet », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  145. « M. Coty assommé par Figaro : Une réponse de Jules Vallès à M. Louis Latzarus », La Lanterne,‎ (lire en ligne).
  146. Max Heilbronn et Jacques Varin, Galeries Lafayette, Buchenwald, Galeries Lafayette, Economica, , 170 p. (lire en ligne), p. 36.
  147. Fred Kupferman, « François Coty », dans Olivier Barrot et Pascal Ory, Entre deux guerres : la création française entre 1919 et 1939, F. Bourrin, (lire en ligne), p. 81.
  148. Ralph Schor, Le dernier siècle français (1914-2015), Place des éditeurs, (lire en ligne), p. 242.
  149. Pierre-André Taguieff et Annick Durafour, Céline, la race, le Juif, Fayard, (lire en ligne), p. 148.
  150. Dominique Venner, Histoire de la collaboration, Pygmalion, , p. 598.
  151. Laurent Joly, « L'Ami du Peuple contre les « financiers qui mènent le monde » », Archives juives, vol. 39,‎ (lire en ligne).
  152. a et b Patrice de Sarran 1990, p. 136.
  153. Claire Blandin 2007, p. 1926.
  154. André Lang, Pierre Brisson : le journaliste, l'écrivain, l'homme (1896-1964), Calmann-Lévy, , p. 180.
  155. Toledano et Coty 2009, p. 123.
  156. Christian Delporte, Claire Blandin et François Robinet, Histoire de la presse en France: XXe – XXIe siècles, Armand Colin, , 352 p. (ISBN 9782200615857, lire en ligne).
  157. Blandin 2010, p. 215.
  158. Sicard-Picchiottino 2006, p. 174.
  159. Sarran 1990, p. 31.
  160. Claire Blandin 2007, p. 118.
  161. a et b Claire Blandin, Le Figaro histoire d’un journal, Nouveau monde éditions, , 358 p. (ISBN 9782365838146, lire en ligne).
  162. Claire Blandin, Le Figaro histoire d’un journal, Nouveau monde éditions, , 358 p. (ISBN 9782365838146, lire en ligne).
  163. Claude Quétel, L'impardonnable défaite : 1918-1940, JC Lattes, , 450 p. (ISBN 9782709634809, lire en ligne).
  164. Kim Perron, La révolution culturelle nazie vue par la presse française entre 1933 et 1939, (Mémoire de maîtrise), Université de Sherbrooke, Département d'Histoire, , 134 p. (lire en ligne [PDF]), p. 5.
  165. Joly 2006, p. 96-97.
  166. Milza 1990, p. 143.
  167. Fred Kupferman, François Coty, journaliste et homme politique, thèse de 3e cycle, Université de Lettres et de Sciences Humaines de Paris, 1965, sous la direction de Jacques Droz, (consulter en ligne)[2].
  168. Édouard Leduc, Georges Bernanos : le sceptre et la croix, Publibook, , 151 p. (ISBN 2342054602, lire en ligne), p. 56 et 57.
  169. (en)François Coty sur Britannica Online.
  170. a et b Claire Blandin 2007, p. 1927.
  171. a b et c Sicard-Picchiottino 2006, p. 179.
  172. Sarran 1990, p. 65.
  173. a et b Lazareff 1942, p. 53-58.
  174. « La fin d’un conflit de presse », Le journal, Paris,‎ (lire en ligne).
  175. Christophe Charle, Le Siècle de la presse : 1830-1939, Paris, Seuil, Media diffusion, , 218 p. (ISBN 9782021008593, lire en ligne).
  176. Sicard-Picchiottino 2006, p. 284.
  177. Toledano et Coty 2009, p. 9.
  178. a et b Kupferman 1990, p. 80-82.
  179. Schor 1976, p. 116.
  180. Médiaspouvoirs, « Les aventures de Coty », Mediaspouvoirs, Bayard presse, no 36,‎ , p. 92 (lire en ligne).
  181. a et b Joly 2006, p. 99.
  182. Annick Duraffour et Pierre-André Taguieff, Céline, la race, le juif : légende littéraire et vérité historique, Paris, Fayard, , 1174 p. (ISBN 978-2-213-70049-6), p. 130-131.
  183. Collège de France, « Albert Einstein et le Collège de France : quelques Points d'histoire » [PDF], sur Collège de France, Media lettre.
  184. Figaro, Le communisme au Collège de France, 18 mai 1933.
  185. Simon Veille, Einstein dans la tragédie du XXe siècle, Imago, , 416 p. (ISBN 9782849527504, lire en ligne).
  186. (en) « Coty in Paris Trial on Anti-semitic Libel », Jewish Daily Bulletin,‎ (lire en ligne [PDF]).
  187. (en) Hershel Edelheit, Abraham J. Edelheit et Raymond Arons, A World in Turmoil : An Integrated Chronology of the Holocaust and World War II, Greenwood Publishing Group, (lire en ligne), p. 31.
  188. (en) « Coty Attacks B’nai B’rith for Roosevelt ‘abdication’ », Jewish Daily Bulletin,‎ (lire en ligne [PDF]).
  189. (en) « Coty Recants Error of Anti-semitism in Telegram to Geneva », Jewish Daily Bulletin,‎ (lire en ligne [PDF]).
  190. Catherine Nicault, « Le procès des protocoles des sages de sion, une tentative de riposte juive à l'antisémitisme dans les années 1930 », Vingtième Siècle, no 53,‎ (DOI 10.3406/xxs.1997.3596).
  191. Schor 1976, p. 117-118.
  192. Schor 1976, p. 144.
  193. Joly 2006, p. 97.
  194. Rita Thalmann, « Xénophobie et antisémitisme sous le Front populaire », Matériaux pour l'histoire de notre temps, Paris, Association des amis de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) et du musée, no 6 « 1936 en France »,‎ , p. 18 (ISSN 0769-3206, lire en ligne).
  195. a et b Zeev Sternhell, Ni droite ni gauche : l'idéologie fasciste en France, Paris, Gallimard, coll. « Folio. Histoire » (no 203), , 4e éd. (1re éd. 1983, Éditions du Seuil), 1075 p. (ISBN 978-2-07-044382-6, présentation en ligne, lire en ligne), p. 801.
  196. a et b Annick Duraffour et Pierre-André Taguieff, Céline, la race, le juif : légende littéraire et vérité historique, Paris, Fayard, , 1174 p. (ISBN 978-2-213-70049-6), p. 131-132.
  197. Joly 2006, p. 96-109.
  198. « Le Péril juif, texte intégral des Protocoles des Sages de Sion, la bible moderne de la juiverie », Les Cahiers Politiques, avec une note de François Coty ; Pierre-André Taguieff, Les Protocoles des sages de Sion : Faux et usages d’un faux, Paris, Berg international/Fayard, (présentation en ligne), p. 331.
  199. Ralph Schor, L'antisémitisme en France dans l'entre-deux-guerres : prélude à Vichy, Bruxelles, Éditions Complexe, coll. « Historiques » (no 144), , 380 p. (ISBN 978-2-8048-0050-5, lire en ligne), p. 126.
  200. Claire Blandin Claire et Alain-Gérard Slama, Le Figaro : deux siècles d'histoire, Paris, Armand Colin, , 308 p. (ISBN 978-2-200-26877-0 et 2-200-26877-7, OCLC 421929089, lire en ligne).
  201. Patrick Eveno, L'argent de la presse française des années 1820 à nos jours, Éditions du CTHS, , p. 86-88.
  202. a et b Toledano et Coty 2009, p. 213.
  203. Sicard-Picchiottino 2006, p. 215-216.
  204. Lazareff 1942, p. 44.
  205. Toledano et Coty 2009, p. 204.
  206. Toledano et Coty 2009, p. 214.
  207. (en)Mme François Coty Gets Divorce, The New York Times, 29 mai, 1929.
  208. (en)The New York Times, obituaries, Leon Cotnareanu of Le Figaro dies, 3 janvier, 1970 « In 1933, Mr. Cotnareanu married Yvonne Le Baron, the widow of Francois Coty ».
  209. Pierre Milza, L’ultra-droite des années trente », dans Michel Winock (dir.), Histoire de l’extrême droite en France, Paris, Seuil, , p. 173.
  210. Eugen Weber, L'action française, Paris, Fayard, , 665 p. (ISBN 9782213016788, présentation en ligne), p. 219.
  211. a et b Robert Soucy, Le Fascisme français, 1924-1933, Paris, Presses universitaires de France, , p. 53, 145-146.
  212. Zeev Sternhell, « Anatomie d'un mouvement fasciste en France : le faisceau de Georges Valois », Revue française de science politique, vol. 26, no 1,‎ (DOI 10.3406/rfsp.1976.393652).
  213. Yves Guchet, Georges Valois : l’Action française, Le Faisceau, la République syndicale, L'Harmattan, (lire en ligne), p. 6.
  214. François Broche, Le Comte de Paris, l’ultime prétendant, Paris, Perrin, , 274 p. (ISBN 9782262017415), p. 55 et 56.
  215. Vincent Meylan, « Les grands mariages de la maison de France », Point de Vue, no 1372, p. 39.
  216. Robert Soucy, « Les Croix-de-Feu et le Parti social français », dans Fascismes français ? 1933-1939. Mouvements antidémocratiques, Paris, Éditions Autrement, (lire en ligne).
  217. Paul Chopine, Six Ans chez les Croix de Feu, Paris, Gallimard, (lire en ligne), p. 30.
  218. Lahousse 1998, p. 43.
  219. a et b François Coty 1933, p. 1 et 2.
  220. a b c d e f g et h Klaus-Jürgen Müller, « Ambition, argent et protestation », dans Gilbert Merlio, Ni gauche ni droite : Les chassés croisés idéologiques des intellectuels français et allemands dans l’entre deux guerres, Pessac, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, (ISBN 9782858925872, présentation en ligne, lire en ligne), p. 229 à 244.
  221. Kupferman 1990, p. 79-81.
  222. Kupferman 1990, p. 85.
  223. Jean Garrigues, Les hommes providentiels : histoire d'une fascination française, Paris, Éditions du Seuil, , 459 p. (ISBN 978-2-02-097457-8, présentation en ligne), p. 72.
  224. Sicard-Picchiottino 2006, p. 256.
  225. Sicard-Picchiottino 2006, p. 254.
  226. a et b (en) Klaus-Jürgen Müller, « Fascism in France? : Some Comments on Extremism in France Between the Wars », dans Haim Shamir, France and Germany in an Age of Crisis, 1900-1960: Studies in Memory of Charles Bloch, Leiden, E. J. Brill Archive, , 411 p. (ISBN 9789004092280, lire en ligne), p. 279 à 301.
  227. Lahousse 1998, p. 51-52.
  228. a b c et d Lahousse 1998, p. 45.
  229. a et b (en) Daniella Sarnoff, « Interwar Fascism and the Franchise: Women’s Suffrage and the Ligues », Historical Reflections, vol. 34, no 2,‎ (DOI 10.3167/hrrh2008.340207).
    « The power of a potentially enfranchised female was diluted, however, by Coty’s proposition that state reform should also include “vote familial” for the head of the household: “The head of the family possesses the ‘family vote,’ which means that he has available to him as many votes as he has minors.” The combination of support for female suffrage and for the head of the family receiving more than one vote is telling. It enfranchised women, but guar-anteed that women’s voices would be drowned out by the magnified vote of men. The family vote rewarded men for the number of children in a family. According to this plan fatherhood was rewarded, not motherhood. This plan is also indicative of the view of proper masculinity within the leagues: just as women were to have power and political access through maternity, male power was to be enhanced and solidified through paternity. »
  230. a et b (en) Robert Soucy, French Fascism : The Second Wave, 1933-1939, Yale University Press, , 352 p. (ISBN 978-0-300-07043-9, lire en ligne), p. 85.
    « Reform of the State contained several democratic and even liberal features. It called for the president of the republic to be elected by direct universal suffrage (women were also to vote) and for a Supreme Court that would guarantee basic rights.[...] France would practice a true republicanism, not the false republicanism of the Third Republic. [...] The president would be elected for seven years and be eligible for a second term. »
  231. (en) Klaus-Jurgen Müller, « French Fascism and Modernization », Journal of Contemporary History, vol. 11, no 4,‎ (JSTOR 260192).
    « The polemics of the Solidarite Franfaise offer a classic instance of how antisemitism, xenophobia and a conspiracy-psychosis were in reality no more than empty formulae which, though they were intended to camouflage it, in fact underlined the self-interestedness of the extremist anti-parliamentary right: Jews, foreign capitalists and freemasons were supposedly plundering France with impunity and stealing the nation's savings; the profit was being made by the parliamentarians and their clientele, and by foreign countries who were making hay on the open French market. Unemployment and the deception of those with savings had been the disastrous consequences. Such diatribes were supplemented by the accusation of parliamentary incompetence: the parliamentarians were no longer capable of solving the economic and social problems. »
  232. (en) Robert Soucy, French Fascism : The Second Wave, 1933-1939, Yale University Press, , 352 p. (ISBN 978-0-300-07043-9, lire en ligne), p. 85.
    « On balance, Coty's Reform of the State was far more Bonapartist than democratic. It called for an immense strengthening of the executive at the expense of the legislature. Parliament would still be elected (the Chamber of Deputies by direct and the Senate by indirect suffrage), but it’s members would be restricted to one term in office, which Coty said would make them less demagogic, that is, less accountable to their constituents. Conversely, the president would be elected for seven years and be eligible for a second term. Parliament would have the power to vote taxes and control expenditures but not the right to initiate legislation, that task being reserved exclusively for the excutive branch of the government. A council of state appointed by the president would draft all legislation, which would then be voted by parliament. Should the president dislike the outcome, he could dissolve parliament and call for new elections. All major reforms would be submitted to a national referendum for approval. The president would appoint all government ministers, half of whom would have to come from non parliamentary background - One more feature of Coty’s constitution that would make government official less beholden to the public. That Coty's Reform of the State echoed the Bonapartist tradition is no reason to deny it was fascist. »
  233. Millman 2002, p. 88.
  234. Jean Etienne Dubois, « La rue parisienne à la reconquête de la souveraineté nationale ? Cortèges, violences et politiques à Paris en janvier et février 1934 », dans Jean-Claude Caron, Paris, l'insurrection capitale, Champ Vallon, , 264 p. (ISBN 9782876739987, lire en ligne).
  235. Kupferman 1990, p. 91.
  236. Lahousse 1998, p. 46 ; 50-51.
  237. Annick Duraffour et Pierre-André Taguieff, Céline, la race, le juif : légende littéraire et vérité historique, Paris, Fayard, , 1174 p. (ISBN 978-2-213-70049-6, présentation en ligne, lire en ligne), p. 133.
  238. Sicard-Picchiottino 2006, p. 288.
  239. Toledano et Coty 2009, p. 216.
  240. Nécrologie, Ric et Rac : grand hebdomadaire pour tous, juillet 34 via Gallica.
  241. a et b Joly 2006, p. 104-105.
  242. Kupferman 1990, p. 86.
  243. Blandin 2010, p. 220.
  244. (en) Dietrich Orlow, The Lure of Fascism in Western Europe : German Nazis, Dutch and French Fascists, 1933-1939, Springer, (lire en ligne), p. 28 — Bien qu'il traite explicitement du parfumeur, Orlow l'appelle René.
  245. Jean-Noël Jeanneney, L'argent caché : Milieux d’affaires et pouvoirs politiques dans la France du XXe siècle, Seuil, , 306 p. (OCLC 77408189), p. 27.
  246. Blandin 2010, p. 218.
  247. (en) Harvard Business School, The History of Beauty, par Sean Silverthorne, 19 avril 2010.
  248. Toledano et Coty 2009, p. 51.
  249. Toledano et Coty 2009, p. 109, 140.
  250. (en) Lisa Eldridge, Face Paint : The Story of Makeup, Abrams, , 240 p. (ISBN 9781613128183, lire en ligne).
  251. Musée Strasbourg.eu, 220594.
  252. Toledano et Coty 2009, p. 202.
  253. Gaby Curral-Couttet, Les folles années de Chamonix, France-Empire, coll. « Si 1900 m'était conté », , 235 p. (ISBN 9782704803347, présentation en ligne), p. 195-205
  254. Pierre Lafitte, « La Curiosité », Excelsior,‎ (lire en ligne).
  255. Raymond Penaud, Trésors de la Banque de France : histoire et richesses de l’hôtel de Toulouse, Hervas, (ASIN B006EGCT9O), p. 109-110.
  256. Toledano et Coty 2009, p. 225.
  257. La Renaissance, juin 1933, page126 via Gallica.
  258. dans La vie en Alsace, 1937, photo Associated-press.
  259. Maurice Feuillet, « Ventes d’art et de curiosité, Les collections de M. Coty », Le Journal,‎ (lire en ligne)
  260. Archives alsaciennes d'histoire de l'art, Volumes 13 à 15 [3]
  261. (en)The New York Times, Leon Cotnareanu of Le Figaro Dies, Jan 3 1970
  262. Site de Lancaster.
  263. Fabrice Léonard, Les fragrances magiques de Chypre : Il y a cent ans, Chypre, imaginé par l'homme d'affaires et industriel corse François Coty, révolutionnait l'univers de la parfumerie, 22 mai 2018 sur Le Point.
  264. (en)The New York Times, A Belle of Fifth Avenue returns Freshened up, Feb. 28, 1991.
  265. Véronique Coty relance le prix François Coty, 20 août 2018 sur Industries cosmétiques.fr.
  266. Corse football inauguration du Stade F.Coty, doc France football.
  267. Structurae, Stade François Coty.
  268. Puteaux, cadre de vie, La passerelle François Coty.
  269. Isabelle Barré, « Un ouvrage d'art au parfum d'extrême droite », Le Canard enchâiné,‎ .
  270. Florence Hubin, « Donné (sic) à une passerelle de Puteaux, le nom de François Coty, industriel d’extrême-droite, ne passe pas », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  271. Xavier de Jarcy, « À Puteaux, un parfum de scandale », Télérama,‎ .
  272. Sicard-Picchiottino 2006, p. 65.
  273. (en)Flacon Lalique Cyclamen, Collection Victoria and Albert Museum, London.
  274. (en)The Sniff Box.
  275. (en) Barbara Herman, Scent and Subversion : Decoding a Century of Provocative Perfume, Lyons Press, (lire en ligne).
  276. (en) Nigel Groom, The Perfume Handbook, Springer, , 323 p. (lire en ligne), p. 125.
  277. Annick Le Guérer, Le Parfum des origines à nos jours, Odile Jacob, (lire en ligne), p. 197.
  278. Toledano et Coty 2009, p. 110-111.
  279. A Suma, via Musée Suresnes.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie complémentaire[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie complémentaire[modifier | modifier le code]

  • Patrick Renard, François Coty, un magicien du parfum, Historia, décembre 1987,
  • Pierre Enckell, Il ne s'appelait pas Hersant, L'Événement du jeudi, du 19 au 25 mars 1987,
  • Collectif Historama, Un politicien au parfum, François Coty, Historama, no 48, février 1988,
  • Jean-Jacques Vignault, Un grand parfumeur, François Coty, Parfums, cosmétiques et arômes, no 54, décembre 1983,
  • Jean-Paul Luciani, Coty, le grand vaporisateur corse, Historia, juin 1998, no M 1856-618 30 F ,
  • Jean Galtier-Boissière, Les Gros, chapitre : grandeur et décadence de François Coty, republié dans Le Crapouillot, no 35, 1956.
  • George Garnir, Léon Souguenet et Louis Dumont-Wilden (archives de l'Université de Liège), « François Coty Empereur de la presse et de la parfumerie », Pourquoi Pas?, Université de Liège, no 757,‎ (lire en ligne [PDF]).

Littérature[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :