« Statut social » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
gf
Balises : Suppression de références Éditeur visuel
m Annulation de la modification de Glad Breizh (d) rapport avec le sujet tiré par les cheveux
Balise : Annulation
 
(44 versions intermédiaires par 34 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
Le '''statut social''' est un ensemble de [[droit]]s et d'obligations socialement déterminés en vertu des [[Valeur (personnelle et culturelle)|valeur]]s qui ont cours dans un groupe culturel donné. À ce titre, on peut le qualifier de pendant [[norme|normatif]] du [[rôle (sociologie)|rôle]].
Le '''statut social''' fait référence à la position sociale qu'un [[individu]] occupe au sein d'une [[organisation sociale]] donnée. Il est relié à un ensemble de [[droit]]s et de [[norme sociale|normes sociales]] qui ont cours dans un groupe culturel donné. Certains statuts sociaux sont plus prestigieux que d'autres.


== Relations entre rôle et statut ==
== Attributs du statut ==
Le statut social est conféré par un '''attribut fondamental''', lequel peut être acquis ou prescrit. Cet attribut fondamental est la '''condition''' nécessaire pour obtenir ce statut. Par exemple, tout médecin est titulaire d'un diplôme en médecine. En l'occurrence, il s'agit du rôle acquis.


Le statut social possède aussi des '''attributs importants''' : ce sont les droits et devoirs que confèrent le statut social. Pour continuer avec l'analogie du médecin, il a pour obligation de respecter le code déontologique, de pratiquer son art dans le but de guérir, mais il a également le droit de prescrire des médicaments.
<!-- Parler de 'par qui?' 'quand...' -->
'''tion''' nécessaire pour obtenir ce statut. Ainsi, tout médecin est titulaire d'un diplôme en médecine. En l'occurrence, il s'agit du rôle acquis.


Enfin, il existe les '''attributs périphériques''' : ce sont l'ensemble des [[stéréotypes]] liés aux statuts sociaux.
Le statut possède aussi des '''attributs importants''' : ce sont les droits et devoirs que confèrent le statut. Pour continuer avec l'analogie du médecin, il a pour obligation de respecter le code déontologique, de pratiquer son art dans le but de guérir, mais il a également le droit de prescrire des médicaments.

Enfin, il existe les '''attributs périphériques''' : ce sont l'ensemble des [[stéréotypes]] liés aux statuts, par exemple socio-économiques


== Rôles acquis, rôles prescrits ==
== Rôles acquis, rôles prescrits ==


Puisque chaque personne exerce au sein de la société plusieurs rôles et peut posséder plusieurs [[identité sociale|identités sociales]] (par exemple mère, épouse et chef d'entreprise), les personnes sont donc amenées à être conformes (ou du moins il est attendu d'elles qu'elles le soient) aux droits et obligations attenants à l'exercice des différents rôles.
Il est dit « acquis » lorsqu'il est gagné à la faveur de l'exploitation de dispositions naturelles ou du mérite. Il est dit « prescrit » (ou encore assigné) lorsque l'individu ne peut agir dessus : c'est le cas quand il dépend de qualités physiologiques telles que le sexe ou l'âge, mais aussi par le hasard des naissances. <!-- C'est vrai ça? -->


Le statut social est générateur d'attentes, d'exigences plus ou moins importantes : on attendra d'un avocat qu'il défende son client, mais aussi qu'il s'exprime avec éloquence (à la barre). La première attente est fondamentale (elle est partie intégrante de l'attribut fondamental conférant le statut d'avocat), la seconde l'est moins, elle ressort plus de la représentation (idéologie) que l'on se fait d'un avocat.
Puisque chaque personne exerce au sein de la société plusieurs rôles (par exemple mère, épouse et chef d'entreprise), les personnes sont donc amenées à respecter (ou du moins il est attendu d'elles qu'elles respectent) les droits et obligations attenants à l'exercice des différents rôles (le statut de chef d'entreprise implique de veiller au bon fonctionnement de celle-ci, celui de mère de nourrir ses enfants


Le statut social réfère à la position qu'occupe un individu au sein d'une hiérarchie sociale donnée<ref>{{Article|prénom1=Cecilia L.|nom1=Ridgeway|titre=Why Status Matters for Inequality|périodique=American Sociological Review|volume=79|numéro=1|date=2013-12-19|issn=0003-1224|issn2=1939-8271|doi=10.1177/0003122413515997|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1177/0003122413515997|consulté le=2023-04-21|pages=1–16}}</ref>. Celui-ci renvoie donc chaque fois à un ensemble de relations sociales opposant supérieurs et inférieurs. Reprenant sur ce point la pensée de Weber, certain.e.s sociologues (dont Cecilia Ridgeway) ont présenté le statut social comme l'une des trois bases de l'inégalité sociale, à côté de ses dimensions économique et politique. Par opposition à ces dernières, le statut n'est pas immédiatement matériel, c'est-à-dire qu'il relève d'abord de croyances culturelles largement répandues à propos de la compétence des membres des différents groupes qui composent la société. En ce sens, tout statut prescrit des attentes particulières quant au degré de compétence des membres d'un groupe et par conséquent, quant au respect et à l'estime qui leur est dû.
Le statut social est générateur d'attentes, d'exigences plus ou moins importantes : on attendra d'un avocat qu'il défende son client, mais aussi qu'il s'exprime avec éloquence (à la barre) La première attente est fondamentale (elle est partie intégrante de l'attribut fondamental conférant le statut d'avocat), la seconde l'est moins, elle ressort plus de la représentation (idéologie) que l'on se fait d'un avocat.

== Marqueurs biologiques ==
De nombreuses études faites pour répondre aux besoins de la [[médecine légale]] et de l'[[archéologie]] ont montré que le statut social d'une personne ou d'un groupe (famille riche ou pauvre, communauté de moines{{, etc.}}) influe sur sa [[santé]] (encore aujourd'hui les personnes à statut social élevée ont une [[espérance de vie]] et une [[espérance de vie en bonne santé]] de plusieurs années supérieures à celles des [[ouvrier]]s et plus encore des [[sans-domicile fixe]]) et par conséquent sur divers [[biomarqueur]]s retrouvés sur les [[cadavre]]s ou [[squelette]]s, mêmes après plusieurs milliers d'années.

=== Archéométrie ===
Les archéologues utilisent le fait que la qualité des dents et des os, et leurs teneurs en certains [[Élément-trace métallique|éléments-trace métallique]] : [[métaux lourds]] (pb, Hg, Sr, Ba et Cd par exemple), [[métalloïde]]s (tels que As), et [[oligo-élément]]s (tels que Ca, Mn, Fe, Cu…) diffèrent très significativement selon le statut social et le lieu de vie (caractère rural ou citadin, littoral ou montagnard…) d'une personne, ainsi que selon son régime alimentaire (produits de la mer, viande, légumes…).
Ces différences proviennent essentiellement de l'alimentation, qui influe durant toute la vie sur la biochimie des [[oligo-élément]]s (et la biochimie d'autres éléments, non-essentiels) dans les [[phanère]]s (c'est-à-dire [[dent]]s, [[cheveux]] et [[ongle]]s) et les [[os]] qui peuvent persister longtemps après la mort.

Ainsi avant les [[années 1990]], les archéologues considéraient qu'un faible taux de [[Sr]] et [[Ba]] dans un os archéologique pouvait être statistiquement associé à une consommation de [[viande]] plus élevée, caractéristique généralement associée à un statut social plus élevé de la personne<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Kaare Lund |nom1=Rasmussen |prénom2=Thomas |nom2=Delbey |prénom3=Paolo |nom3=d’Imporzano |prénom4=Lilian |nom4=Skytte |titre=Comparison of trace element chemistry in human bones interred in two private chapels attached to Franciscan friaries in Italy and Denmark: an investigation of social stratification in two medieval and post-medieval societies |périodique=Heritage Science |volume=8 |numéro=1 |date=2020-12 |issn=2050-7445 |doi=10.1186/s40494-020-00407-x |lire en ligne=https://heritagesciencejournal.springeropen.com/articles/10.1186/s40494-020-00407-x |consulté le=2021-08-18 |pages=65}}</ref>. Ces deux métaux ont donc souvent été utilisés en [[archéométrie]] pour 'renseigner' sur le statut social et la diète alimentaire des personnes durant leur vie<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Karl K. |nom1=Turekian |prénom2=J. Laurence |nom2=Kulp |titre=Strontium Content of Human Bones |périodique=Science |volume=124 |numéro=3218 |date=1956-08-31 |issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |pmid=13360258 |doi=10.1126/science.124.3218.405-a |lire en ligne=https://science.sciencemag.org/content/124/3218/405.2 |consulté le=2021-08-25 |pages=405–407}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Heinrich |nom1=Toots |prénom2=M. R. |nom2=Voorhies |titre=Strontium in Fossil Bones and the Reconstruction of Food Chains |périodique=Science |volume=149 |numéro=3686 |date=1965-08-20 |issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |pmid=17737382 |doi=10.1126/science.149.3686.854 |lire en ligne=https://science.sciencemag.org/content/149/3686/854 |consulté le=2021-08-18 |pages=854–855}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Antoinette B. Brown |titre=Bone strontium as a dietary indicator in human skeletal populations |périodique=Contributions to geology / Rocky Mountain Geology |volume=13 |numéro=2 |date=1 octobre 1974 |pages=47-48 |issn=0010-7980 |issn2=1555-7332 |e-issn=1555-7340 |présentation en ligne=https://pubs.geoscienceworld.org/uwyo/rmg/article-abstract/13/2/47/110659/Bone-strontium-as-a-dietary-indicator-in-human |oclc=8028282774}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Andrew |nom1=Sillen |prénom2=Maureen |nom2=Kavanagh |titre=Strontium and paleodietary research: A review |périodique=American Journal of Physical Anthropology |volume=25 |numéro=S3 |date=1982 |issn=1096-8644 |doi=10.1002/ajpa.1330250505 |lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/ajpa.1330250505 |consulté le=2021-08-18 |pages=67–90}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=T. Douglas |nom1=Price |prénom2=Maureen |nom2=Kavanagh |titre=Bone composition and the reconstruction of dit : exemples from the midwestern United State |périodique=Midcontinental Journal of Archaeology |volume=7 |numéro=1 |date=1982 |issn=0146-1109 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/20707881 |consulté le=2021-08-18 |pages=61–79}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Joseph B. |nom1=Lambert |prénom2=Sharon Vlasak |nom2=Simpson |prénom3=Carole Bryda |nom3=Szpunar |prénom4=Jane E. |nom4=Buikstra |titre=Ancient human diet from inorganic analysis of bone |périodique=Accounts of Chemical Research |volume=17 |numéro=9 |date=1984-09-01 |issn=0001-4842 |issn2=1520-4898 |doi=10.1021/ar00105a001 |lire en ligne=https://pubs.acs.org/doi/pdf/10.1021/ar00105a001 |consulté le=2021-08-18 |pages=298–305}}</ref>. Ces éléments sont toutefois moins utilisés depuis les [[années 1990]]<ref>Hancock, R. G. V., Grynpas, M. D., & Pritzker, K. P. H. (1989). The abuse of bone analyses for archaeological dietary studies. Archaeometry, 31(2), 169-179.</ref>{{,}}<ref>Radosevich SC. The Six Deadly Sins of Trace Element Analysis: A Case of Wishful Thinking in Science. In: Sanford MK, editor. Investigations of Ancient Human Tissue—Chemical Analyses in Anthropology. 1993. Amsterdam: Gordon and Breach Science Publishers.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |titre=The ratio of barium to strontium as a paleodietary indicator of consumption of marine resources |périodique=Journal of Archaeological Science |volume=17 |numéro=5 |date=1990-09-01 |issn=0305-4403 |doi=10.1016/0305-4403(90)90035-4 |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/0305440390900354 |consulté le=2021-08-18 |pages=547–557}}</ref>, au profit de méthodes jugées plus fiables et précises, basées sur les rapports d'isotopes stables du carbone (C) et de l'azote (N) mais aussi des isotopes du strontium (Sr) dans les os<ref>{{Article |langue=en |titre=Immigration and the Ancient City of Teotihuacan in Mexico: a Study Using Strontium Isotope Ratios in Human Bone and Teeth |périodique=Journal of Archaeological Science |volume=27 |numéro=10 |date=2000-10-01 |issn=0305-4403 |doi=10.1006/jasc.1999.0504 |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0305440399905046 |consulté le=2021-08-18 |pages=903–913}}</ref> car à la différence du lien, linéaire entre le plomb sanguin chronique et le plomb osseux, il n'y a pas de relation linéaire entre le taux de Sr des aliments et le Sr dans l'os humains<ref>Burton, J. H., & Wright, L. E. (1995). Nonlinearity in the relationship between bone Sr/Ca and diet: paleodietary implications. American journal of physical anthropology, 96(3), 273-282.</ref>, la diagenèse pouvant notamment affecter les taux de [[Sr]] et de [[Ba]]<ref>{{Article |langue=en |titre=Re-examining the chemical evaluation of diagenesis in human bone apatite |périodique=Journal of Archaeological Science |volume=38 |numéro=9 |date=2011-09-01 |issn=0305-4403 |doi=10.1016/j.jas.2011.03.023 |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0305440311001087 |consulté le=2021-08-18 |pages=2222–2230}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |titre=Testing LA-ICP-MS analysis of archaeological bones with different diagenetic histories for paleodiet prospect |périodique=Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology |volume=534 |date=2019-11-15 |issn=0031-0182 |doi=10.1016/j.palaeo.2019.109287 |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0031018218305169 |consulté le=2021-08-18 |pages=109287}}</ref>. On a récemment (2019) montré que la distribution corporelle du Sr est aussi influencée par des éléments régulés par des processus métaboliques (Zn notamment) ; le Sr peut donc en Archéométrie être mal interprété<ref>{{Article |langue=en |titre=From the crust to the cortical: The geochemistry of trace elements in human bone |périodique=Geochimica et Cosmochimica Acta |volume=249 |date=2019-03-15 |issn=0016-7037 |doi=10.1016/j.gca.2019.01.019 |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0016703719300328 |consulté le=2021-08-18 |pages=76–94}}</ref>.

Et depuis le développement des usages du plomb par l'[[empire romain]], des taux de plomb osseux élevés (jusqu'à des doses traduisant un saturnisme aigu ou chronique), sont - quand il ne s'agit pas d'esclaves travaillant dans les mines ou d'ouvriers manipulant du plomb - associés aux familles à statut social dominant, qui utilisaient des fards au plomb, sucraient certains vins ou aliments avec de l'oxyde de plomb, utilisaient du plomb dans ceraines médecines traditionnelles, utilisaient de la vaisselle de plomb ou des tuyaux de plomb et/ou des cuves de plomb pour l'adduction et/ou le stockage de l'eau<ref>{{Article |langue=en |prénom1=S. R. |nom1=Scott |prénom2=M. M. |nom2=Shafer |prénom3=K. E. |nom3=Smith |prénom4=J. T. |nom4=Overdier |titre=Elevated lead exposure in Roman occupants of Londinium: New evidence from the archaeological record |périodique=Archaeometry |volume=62 |numéro=1 |date=2020 |issn=1475-4754 |doi=10.1111/arcm.12513 |lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/arcm.12513 |consulté le=2021-08-18 |pages=109–129}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}


== Voir aussi ==
{{Portail sociologie}}
=== Articles connexes ===
* [[Classe sociale]]
* [[Rôle social]]
* [[Pecking order]]
* [[Hiérarchie]]
* [[Inégalité sociale]]
* [[Mobilité sociale]]
* [[Statut maître]]

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}

{{Portail|sociologie}}


[[Catégorie:Concept sociologique]]
[[Catégorie:Concept sociologique]]

Dernière version du 16 mai 2024 à 16:01

Le statut social fait référence à la position sociale qu'un individu occupe au sein d'une organisation sociale donnée. Il est relié à un ensemble de droits et de normes sociales qui ont cours dans un groupe culturel donné. Certains statuts sociaux sont plus prestigieux que d'autres.

Attributs du statut[modifier | modifier le code]

Le statut social est conféré par un attribut fondamental, lequel peut être acquis ou prescrit. Cet attribut fondamental est la condition nécessaire pour obtenir ce statut. Par exemple, tout médecin est titulaire d'un diplôme en médecine. En l'occurrence, il s'agit du rôle acquis.

Le statut social possède aussi des attributs importants : ce sont les droits et devoirs que confèrent le statut social. Pour continuer avec l'analogie du médecin, il a pour obligation de respecter le code déontologique, de pratiquer son art dans le but de guérir, mais il a également le droit de prescrire des médicaments.

Enfin, il existe les attributs périphériques : ce sont l'ensemble des stéréotypes liés aux statuts sociaux.

Rôles acquis, rôles prescrits[modifier | modifier le code]

Puisque chaque personne exerce au sein de la société plusieurs rôles et peut posséder plusieurs identités sociales (par exemple mère, épouse et chef d'entreprise), les personnes sont donc amenées à être conformes (ou du moins il est attendu d'elles qu'elles le soient) aux droits et obligations attenants à l'exercice des différents rôles.

Le statut social est générateur d'attentes, d'exigences plus ou moins importantes : on attendra d'un avocat qu'il défende son client, mais aussi qu'il s'exprime avec éloquence (à la barre). La première attente est fondamentale (elle est partie intégrante de l'attribut fondamental conférant le statut d'avocat), la seconde l'est moins, elle ressort plus de la représentation (idéologie) que l'on se fait d'un avocat.

Le statut social réfère à la position qu'occupe un individu au sein d'une hiérarchie sociale donnée[1]. Celui-ci renvoie donc chaque fois à un ensemble de relations sociales opposant supérieurs et inférieurs. Reprenant sur ce point la pensée de Weber, certain.e.s sociologues (dont Cecilia Ridgeway) ont présenté le statut social comme l'une des trois bases de l'inégalité sociale, à côté de ses dimensions économique et politique. Par opposition à ces dernières, le statut n'est pas immédiatement matériel, c'est-à-dire qu'il relève d'abord de croyances culturelles largement répandues à propos de la compétence des membres des différents groupes qui composent la société. En ce sens, tout statut prescrit des attentes particulières quant au degré de compétence des membres d'un groupe et par conséquent, quant au respect et à l'estime qui leur est dû.

Marqueurs biologiques[modifier | modifier le code]

De nombreuses études faites pour répondre aux besoins de la médecine légale et de l'archéologie ont montré que le statut social d'une personne ou d'un groupe (famille riche ou pauvre, communauté de moines, etc.) influe sur sa santé (encore aujourd'hui les personnes à statut social élevée ont une espérance de vie et une espérance de vie en bonne santé de plusieurs années supérieures à celles des ouvriers et plus encore des sans-domicile fixe) et par conséquent sur divers biomarqueurs retrouvés sur les cadavres ou squelettes, mêmes après plusieurs milliers d'années.

Archéométrie[modifier | modifier le code]

Les archéologues utilisent le fait que la qualité des dents et des os, et leurs teneurs en certains éléments-trace métallique : métaux lourds (pb, Hg, Sr, Ba et Cd par exemple), métalloïdes (tels que As), et oligo-éléments (tels que Ca, Mn, Fe, Cu…) diffèrent très significativement selon le statut social et le lieu de vie (caractère rural ou citadin, littoral ou montagnard…) d'une personne, ainsi que selon son régime alimentaire (produits de la mer, viande, légumes…). Ces différences proviennent essentiellement de l'alimentation, qui influe durant toute la vie sur la biochimie des oligo-éléments (et la biochimie d'autres éléments, non-essentiels) dans les phanères (c'est-à-dire dents, cheveux et ongles) et les os qui peuvent persister longtemps après la mort.

Ainsi avant les années 1990, les archéologues considéraient qu'un faible taux de Sr et Ba dans un os archéologique pouvait être statistiquement associé à une consommation de viande plus élevée, caractéristique généralement associée à un statut social plus élevé de la personne[2]. Ces deux métaux ont donc souvent été utilisés en archéométrie pour 'renseigner' sur le statut social et la diète alimentaire des personnes durant leur vie[3],[4],[5],[6],[7],[8]. Ces éléments sont toutefois moins utilisés depuis les années 1990[9],[10],[11], au profit de méthodes jugées plus fiables et précises, basées sur les rapports d'isotopes stables du carbone (C) et de l'azote (N) mais aussi des isotopes du strontium (Sr) dans les os[12] car à la différence du lien, linéaire entre le plomb sanguin chronique et le plomb osseux, il n'y a pas de relation linéaire entre le taux de Sr des aliments et le Sr dans l'os humains[13], la diagenèse pouvant notamment affecter les taux de Sr et de Ba[14],[15]. On a récemment (2019) montré que la distribution corporelle du Sr est aussi influencée par des éléments régulés par des processus métaboliques (Zn notamment) ; le Sr peut donc en Archéométrie être mal interprété[16].

Et depuis le développement des usages du plomb par l'empire romain, des taux de plomb osseux élevés (jusqu'à des doses traduisant un saturnisme aigu ou chronique), sont - quand il ne s'agit pas d'esclaves travaillant dans les mines ou d'ouvriers manipulant du plomb - associés aux familles à statut social dominant, qui utilisaient des fards au plomb, sucraient certains vins ou aliments avec de l'oxyde de plomb, utilisaient du plomb dans ceraines médecines traditionnelles, utilisaient de la vaisselle de plomb ou des tuyaux de plomb et/ou des cuves de plomb pour l'adduction et/ou le stockage de l'eau[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cecilia L. Ridgeway, « Why Status Matters for Inequality », American Sociological Review, vol. 79, no 1,‎ , p. 1–16 (ISSN 0003-1224 et 1939-8271, DOI 10.1177/0003122413515997, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Kaare Lund Rasmussen, Thomas Delbey, Paolo d’Imporzano et Lilian Skytte, « Comparison of trace element chemistry in human bones interred in two private chapels attached to Franciscan friaries in Italy and Denmark: an investigation of social stratification in two medieval and post-medieval societies », Heritage Science, vol. 8, no 1,‎ , p. 65 (ISSN 2050-7445, DOI 10.1186/s40494-020-00407-x, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Karl K. Turekian et J. Laurence Kulp, « Strontium Content of Human Bones », Science, vol. 124, no 3218,‎ , p. 405–407 (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, PMID 13360258, DOI 10.1126/science.124.3218.405-a, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Heinrich Toots et M. R. Voorhies, « Strontium in Fossil Bones and the Reconstruction of Food Chains », Science, vol. 149, no 3686,‎ , p. 854–855 (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, PMID 17737382, DOI 10.1126/science.149.3686.854, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Antoinette B. Brown, « Bone strontium as a dietary indicator in human skeletal populations », Contributions to geology / Rocky Mountain Geology, vol. 13, no 2,‎ , p. 47-48 (ISSN 0010-7980 et 1555-7332, e-ISSN 1555-7340, OCLC 8028282774, présentation en ligne).
  6. (en) Andrew Sillen et Maureen Kavanagh, « Strontium and paleodietary research: A review », American Journal of Physical Anthropology, vol. 25, no S3,‎ , p. 67–90 (ISSN 1096-8644, DOI 10.1002/ajpa.1330250505, lire en ligne, consulté le )
  7. T. Douglas Price et Maureen Kavanagh, « Bone composition and the reconstruction of dit : exemples from the midwestern United State », Midcontinental Journal of Archaeology, vol. 7, no 1,‎ , p. 61–79 (ISSN 0146-1109, lire en ligne, consulté le )
  8. Joseph B. Lambert, Sharon Vlasak Simpson, Carole Bryda Szpunar et Jane E. Buikstra, « Ancient human diet from inorganic analysis of bone », Accounts of Chemical Research, vol. 17, no 9,‎ , p. 298–305 (ISSN 0001-4842 et 1520-4898, DOI 10.1021/ar00105a001, lire en ligne, consulté le )
  9. Hancock, R. G. V., Grynpas, M. D., & Pritzker, K. P. H. (1989). The abuse of bone analyses for archaeological dietary studies. Archaeometry, 31(2), 169-179.
  10. Radosevich SC. The Six Deadly Sins of Trace Element Analysis: A Case of Wishful Thinking in Science. In: Sanford MK, editor. Investigations of Ancient Human Tissue—Chemical Analyses in Anthropology. 1993. Amsterdam: Gordon and Breach Science Publishers.
  11. (en) « The ratio of barium to strontium as a paleodietary indicator of consumption of marine resources », Journal of Archaeological Science, vol. 17, no 5,‎ , p. 547–557 (ISSN 0305-4403, DOI 10.1016/0305-4403(90)90035-4, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) « Immigration and the Ancient City of Teotihuacan in Mexico: a Study Using Strontium Isotope Ratios in Human Bone and Teeth », Journal of Archaeological Science, vol. 27, no 10,‎ , p. 903–913 (ISSN 0305-4403, DOI 10.1006/jasc.1999.0504, lire en ligne, consulté le )
  13. Burton, J. H., & Wright, L. E. (1995). Nonlinearity in the relationship between bone Sr/Ca and diet: paleodietary implications. American journal of physical anthropology, 96(3), 273-282.
  14. (en) « Re-examining the chemical evaluation of diagenesis in human bone apatite », Journal of Archaeological Science, vol. 38, no 9,‎ , p. 2222–2230 (ISSN 0305-4403, DOI 10.1016/j.jas.2011.03.023, lire en ligne, consulté le )
  15. (en) « Testing LA-ICP-MS analysis of archaeological bones with different diagenetic histories for paleodiet prospect », Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, vol. 534,‎ , p. 109287 (ISSN 0031-0182, DOI 10.1016/j.palaeo.2019.109287, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) « From the crust to the cortical: The geochemistry of trace elements in human bone », Geochimica et Cosmochimica Acta, vol. 249,‎ , p. 76–94 (ISSN 0016-7037, DOI 10.1016/j.gca.2019.01.019, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) S. R. Scott, M. M. Shafer, K. E. Smith et J. T. Overdier, « Elevated lead exposure in Roman occupants of Londinium: New evidence from the archaeological record », Archaeometry, vol. 62, no 1,‎ , p. 109–129 (ISSN 1475-4754, DOI 10.1111/arcm.12513, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]