« Pierre de Montreuil » : différence entre les versions

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Sur la base d'une mention du {{s-|XVII|e}}<ref>Germain de Brice, ''Description nouvelle de la ville de Paris'', Paris, 1698, p. 366</ref>, on lui a longtemps attribué la réalisation, entre [[1243]] et [[1248]], de la [[Sainte-Chapelle]], sur la demande de [[Louis IX de France|Louis IX]]. Cette attribution est aujourd'hui rejetée par l'essentiel des chercheurs<ref>Stephan Gasser, « L'architecture de la Sainte-Chapelle. État de la question concernant sa datation, son maître d'œuvre et sa place dans l'histoire de l'architecture », dans ''La Sainte-Chapelle de Paris, Royaume de France ou Jérusalem céleste ?'', Turnhout, 2008, p. 157-180, plus particulièrement p. 166-170</ref>. Située sur l'[[Île de la Cité]], elle représente un modèle de l'art gothique, privilégiant les ouvertures et les vitraux, et réduisant les murs à un minimum.
Sur la base d'une mention du {{s-|XVII|e}}<ref>Germain de Brice, ''Description nouvelle de la ville de Paris'', Paris, 1698, p. 366</ref>, on lui a longtemps attribué la réalisation, entre [[1243]] et [[1248]], de la [[Sainte-Chapelle]], sur la demande de [[Louis IX de France|Louis IX]]. Cette attribution est aujourd'hui rejetée par l'essentiel des chercheurs<ref>Stephan Gasser, « L'architecture de la Sainte-Chapelle. État de la question concernant sa datation, son maître d'œuvre et sa place dans l'histoire de l'architecture », dans ''La Sainte-Chapelle de Paris, Royaume de France ou Jérusalem céleste ?'', Turnhout, 2008, p. 157-180, plus particulièrement p. 166-170</ref>. Située sur l'[[Île de la Cité]], elle représente un modèle de l'art gothique, privilégiant les ouvertures et les vitraux, et réduisant les murs à un minimum.


Vers [[1250]], il construit la Chapelle de la Vierge dans l'[[abbaye de Saint-Germain-des-Prés]], une grande chapelle à vaisseau unique ainsi que le réfectoire de l'abbaye. Ces deux bâtiments sont aujourd'hui détruits. Vers 1258, il succède à [[Jean de Chelles]] comme architecte de la [[cathédrale Notre-Dame de Paris]]. Il y construit notamment le bras sud du transept et la porte rouge<ref>Henri Stein, « Pierre de Montereau et la cathédrale de Paris », dans ''Mémoires de la société nationale des Antiquaires de France'', vol. LXXI, 1911, p. 14-28</ref>. On lui a encore attribué, sans preuve, la chapelle du [[château de Saint-Germain-en-Laye]], et le réfectoire du [[Prieuré Saint-Martin-des-Champs]] à Paris (aujourd'hui bibliothèque du [[Conservatoire national des arts et métiers]]).
Vers [[1250]], il construit la Chapelle de la Vierge dans l'[[abbaye de Saint-Germain-des-Prés]], une grande chapelle à vaisseau unique ainsi que le réfectoire de l'abbaye. Ces deux bâtiments sont aujourd'hui détruits. Vers 1258, il succède à [[Jean de Chelles|Jehan de Chelles]] comme architecte de la [[cathédrale Notre-Dame de Paris]]. Il y construit notamment le bras sud du transept et la porte rouge<ref>Henri Stein, « Pierre de Montereau et la cathédrale de Paris », dans ''Mémoires de la société nationale des Antiquaires de France'', vol. LXXI, 1911, p. 14-28</ref>. On lui a encore attribué, sans preuve, la chapelle du [[château de Saint-Germain-en-Laye]], et le réfectoire du [[Prieuré Saint-Martin-des-Champs]] à Paris (aujourd'hui bibliothèque du [[Conservatoire national des arts et métiers]]).


Sa tombe ainsi que celle de son épouse furent placées à Saint-Germain-des-Prés, dans la chapelle qu'il avait bâtie. Son épitaphe, gravée sur sa tombe, indiquait son titre de doctor lathomorum, c'est-à-dire ''instructeur des maçons'', selon la traduction proposée par Robert Branner, ou, mieux, ''docteur ès pierres''. Cette chapelle fût rasée en 1802 pour ouvrir l'actuelle rue de l'abbaye. Le réfectoire de Pierre de Montreuil (ou Pierre de Monterau) fut détruit en 1797.
Sa tombe ainsi que celle de son épouse furent placées à Saint-Germain-des-Prés, dans la chapelle qu'il avait bâtie. Son épitaphe, gravée sur sa tombe, indiquait son titre de doctor lathomorum, c'est-à-dire ''instructeur des maçons'', selon la traduction proposée par Robert Branner, ou, mieux, ''docteur ès pierres''. Cette chapelle fût rasée en 1802 pour ouvrir l'actuelle rue de l'abbaye. Le réfectoire de Pierre de Montreuil (ou Pierre de Monterau) fut détruit en 1797.

Version du 16 janvier 2015 à 09:45

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Statue de Pierre de Montreuil sur la façade de l'Hôtel de Ville de Paris

Pierre de Montreuil (et non Pierre de Montereau)[1] est un architecte français, né vers 1200 et mort le à Paris. Sa vie est assez mal connue et les sources divergent quant à ses œuvres, mais il est généralement admis qu'il est l'un des plus grands architectes de la période du gothique rayonnant.

Biographie

Après une période de formation qui n'est pas documentée, il est appelé vers 1239 par l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés à Paris pour y réaliser un nouveau réfectoire. Remarqué pour son talent, il travaille ensuite dans la basilique de Saint-Denis aux alentours de 1247, où il succède à un architecte anonyme que les historiens de l'architecture gothique appellent, par convention, le Maître de 1231.

Sur la base d'une mention du XVIIe siècle[2], on lui a longtemps attribué la réalisation, entre 1243 et 1248, de la Sainte-Chapelle, sur la demande de Louis IX. Cette attribution est aujourd'hui rejetée par l'essentiel des chercheurs[3]. Située sur l'Île de la Cité, elle représente un modèle de l'art gothique, privilégiant les ouvertures et les vitraux, et réduisant les murs à un minimum.

Vers 1250, il construit la Chapelle de la Vierge dans l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, une grande chapelle à vaisseau unique ainsi que le réfectoire de l'abbaye. Ces deux bâtiments sont aujourd'hui détruits. Vers 1258, il succède à Jehan de Chelles comme architecte de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il y construit notamment le bras sud du transept et la porte rouge[4]. On lui a encore attribué, sans preuve, la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye, et le réfectoire du Prieuré Saint-Martin-des-Champs à Paris (aujourd'hui bibliothèque du Conservatoire national des arts et métiers).

Sa tombe ainsi que celle de son épouse furent placées à Saint-Germain-des-Prés, dans la chapelle qu'il avait bâtie. Son épitaphe, gravée sur sa tombe, indiquait son titre de doctor lathomorum, c'est-à-dire instructeur des maçons, selon la traduction proposée par Robert Branner, ou, mieux, docteur ès pierres. Cette chapelle fût rasée en 1802 pour ouvrir l'actuelle rue de l'abbaye. Le réfectoire de Pierre de Montreuil (ou Pierre de Monterau) fut détruit en 1797.

Notes et références

  1. Marcel Aubert, Bulletin de la société nationale des Antiquaires de France, p. 115-119
  2. Germain de Brice, Description nouvelle de la ville de Paris, Paris, 1698, p. 366
  3. Stephan Gasser, « L'architecture de la Sainte-Chapelle. État de la question concernant sa datation, son maître d'œuvre et sa place dans l'histoire de l'architecture », dans La Sainte-Chapelle de Paris, Royaume de France ou Jérusalem céleste ?, Turnhout, 2008, p. 157-180, plus particulièrement p. 166-170
  4. Henri Stein, « Pierre de Montereau et la cathédrale de Paris », dans Mémoires de la société nationale des Antiquaires de France, vol. LXXI, 1911, p. 14-28