« André Lévy (sinologue) » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
JLM (discuter | contributions)
JLM (discuter | contributions)
m wikif
Ligne 17 : Ligne 17 :
André Lévy  a été baigné de culture chinoise dès ses premières années, ayant passé son enfance, jusqu’en 1937, dans la concession française de [[Tientsin]]. Au lendemain de la guerre, après les années d’Occupation et suite à son engagement dans les maquis d’Auvergne,  il s’inscrit aux Langues 'O, où il obtient les diplômes de chinois et de hindi, tout en suivant des études de sanskrit à la Sorbonne, où il obtient une licence de lettres.
André Lévy  a été baigné de culture chinoise dès ses premières années, ayant passé son enfance, jusqu’en 1937, dans la concession française de [[Tientsin]]. Au lendemain de la guerre, après les années d’Occupation et suite à son engagement dans les maquis d’Auvergne,  il s’inscrit aux Langues 'O, où il obtient les diplômes de chinois et de hindi, tout en suivant des études de sanskrit à la Sorbonne, où il obtient une licence de lettres.


Marié à Anne-Marie Lévy, écrivaine norvégienne, Ils séjournent tous deux à plusieurs reprises en Inde et à Ceylan sur une période de deux ans dans le cadre de ses activités au sein du CNRS. En 1958,  il a la charge d'assurer l'intérim de la direction de l'EFEO à [[Hanoi]] quelque temps avant sa fermeture dans le contexte de la guerre froide et des évolutions au Vietnam. A. Lévy s'établit ensuite à [[Kyôto]] en 1959, dont l'université est réputé pour les études de littérature chinoise et qui dispose d’un bibliothèque particulièrement prestigieuse au  Japon Jimbun Kagaku Kenkyûsho. En 1966, il quitte Kyôto pour [[Hong Kong]], toujours en qualité de chercheur auprès de l'EFEO. Toute la documentation acquise lui permet de réaliser une œuvre importante qui devient sa thèse de doctorat d'État, soutenue en 1974, sur le conte en langue parlée du {{s-|XVII}}. En 1969, l'université de Bordeaux lui propose la direction des études chinoises, avec une interruption entre 1981 et 1984, lorsqu'il assume la direction de l'unité de l'Asie Orientale à l'université de Paris-VII. En 1995, il devient professeur émérite de l'université Bordeaux-III. Médaille de bronze du CNRS, il reçoit les insignes de Commandeur dans l'ordre des Arts et Lettres en 1992 et il est fait commandeur des Palmes académiques en 1998. André Lévy est décédé le 3 octobre 2017.
Marié à Anne-Marie Lévy, écrivaine norvégienne, Ils séjournent tous deux à plusieurs reprises en Inde et à Ceylan sur une période de deux ans dans le cadre de ses activités au sein du CNRS. En 1958,  il a la charge d'assurer l'intérim de la direction de l'EFEO à [[Hanoi]] quelque temps avant sa fermeture dans le contexte de la guerre froide et des évolutions au Vietnam. A. Lévy s'établit ensuite à [[Kyôto]] en 1959, dont l'université est réputé pour les études de littérature chinoise et qui dispose d’un bibliothèque particulièrement prestigieuse au  Japon Jimbun Kagaku Kenkyûsho. En 1966, il quitte Kyôto pour [[Hong Kong]], toujours en qualité de chercheur auprès de l'EFEO. Toute la documentation acquise lui permet de réaliser une œuvre importante qui devient sa thèse de doctorat d'État, soutenue en 1974, sur le conte en langue parlée du {{s-|XVII}}. En 1969, l'université de Bordeaux lui propose la direction des études chinoises, avec une interruption entre 1981 et 1984, lorsqu'il assume la direction de l'unité de l'Asie Orientale à l'université de Paris-VII. En 1995, il devient professeur émérite de l'université Bordeaux-III. Médaille de bronze du CNRS, il reçoit les insignes de Commandeur dans l'ordre des Arts et Lettres en 1992 et il est fait commandeur des Palmes académiques en 1998.


Le sinologue Vincent Durand-Dastès écrivait : « Guixi le 歸西了 ! Une nouvelle fois, le fils de l’horloger de Tianjin est « retourné à l’Ouest ». Ce n’est plus le dangereux retour du jeune homme juif dans la France bientôt occupée par les nazis, ni la patiente quête du traducteur sur la trace du bonze pèlerin recherchant le paradis d’Amitabha, mais, simplement, tristement, l’expression courante en chinois pour indiquer la direction que prennent les morts…  Rêvons tout de même que ce chemin puisse mener André Lévy vers des grottes paradisiaques, et qu’il soit en route escorté de vaillants compagnons pour l’aider à déjouer les pièges de l’au-delà. Mais nous autres, bien plus modestes traducteurs de chinois qui demeurons ici-bas, nous nous sentons certainement tous un peu aujourd’hui comme les petits singes restés dans la tanière à regretter leur roi. »<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=André Lévy, 1925-2017 : adieu à un traducteur infatigable|périodique=Carnet d'Asies|lire en ligne=https://asies.hypotheses.org/1381|consulté le=2017-10-11}}</ref>
André Lévy est décédé le 3 octobre 2017. Le sinologue Vincent Durand-Dastès a écrit à cette occasion : « Guixi le 歸西了 ! Une nouvelle fois, le fils de l’horloger de Tianjin est « retourné à l’Ouest ». Ce n’est plus le dangereux retour du jeune homme juif dans la France bientôt occupée par les nazis, ni la patiente quête du traducteur sur la trace du bonze pèlerin recherchant le paradis d’Amitabha, mais, simplement, tristement, l’expression courante en chinois pour indiquer la direction que prennent les morts…  Rêvons tout de même que ce chemin puisse mener André Lévy vers des grottes paradisiaques, et qu’il soit en route escorté de vaillants compagnons pour l’aider à déjouer les pièges de l’au-delà. Mais nous autres, bien plus modestes traducteurs de chinois qui demeurons ici-bas, nous nous sentons certainement tous un peu aujourd’hui comme les petits singes restés dans la tanière à regretter leur roi. »<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=André Lévy, 1925-2017 : adieu à un traducteur infatigable|périodique=Carnet d'Asies|lire en ligne=https://asies.hypotheses.org/1381|consulté le=2017-10-11}}</ref>


Ses travaux et publications se rapportent à la littérature chinoise dite prémoderne ou classique.
Ses travaux et publications se rapportent à la littérature chinoise dite prémoderne ou classique.

Version du 11 octobre 2017 à 14:02

André Lévy est un sinologue français, né le à Tianjin (Chine)[1] et mort le à Bordeaux[2].

Publicité dans un journal en Chine relative au magasin d'horlogerie-joaillerie tenu par le père d'André Lévy, Marx Lévy.

Biographie

Né en Chine à Tientsin en 1925, issu d'une famille d'horlogers-joailliers, André Lévy, universitaire français et sinologue, a publié de nombreuses traductions du chinois. Il connaît également le hindi et le sanskrit. Il a traduit pour la bibliothèque de la Pléiade chez Gallimard : La pérégrination vers l’Ouest (Xiyou ji), le voyage romancé du pèlerin chinois Xuanzang vers l’Inde à la recherche des textes sacrés du bouddhisme et le Jin Ping Mei (Fleur en fiole d’or).

André Lévy  a été baigné de culture chinoise dès ses premières années, ayant passé son enfance, jusqu’en 1937, dans la concession française de Tientsin. Au lendemain de la guerre, après les années d’Occupation et suite à son engagement dans les maquis d’Auvergne,  il s’inscrit aux Langues 'O, où il obtient les diplômes de chinois et de hindi, tout en suivant des études de sanskrit à la Sorbonne, où il obtient une licence de lettres.

Marié à Anne-Marie Lévy, écrivaine norvégienne, Ils séjournent tous deux à plusieurs reprises en Inde et à Ceylan sur une période de deux ans dans le cadre de ses activités au sein du CNRS. En 1958,  il a la charge d'assurer l'intérim de la direction de l'EFEO à Hanoi quelque temps avant sa fermeture dans le contexte de la guerre froide et des évolutions au Vietnam. A. Lévy s'établit ensuite à Kyôto en 1959, dont l'université est réputé pour les études de littérature chinoise et qui dispose d’un bibliothèque particulièrement prestigieuse au  Japon Jimbun Kagaku Kenkyûsho. En 1966, il quitte Kyôto pour Hong Kong, toujours en qualité de chercheur auprès de l'EFEO. Toute la documentation acquise lui permet de réaliser une œuvre importante qui devient sa thèse de doctorat d'État, soutenue en 1974, sur le conte en langue parlée du XVIIe siècle. En 1969, l'université de Bordeaux lui propose la direction des études chinoises, avec une interruption entre 1981 et 1984, lorsqu'il assume la direction de l'unité de l'Asie Orientale à l'université de Paris-VII. En 1995, il devient professeur émérite de l'université Bordeaux-III. Médaille de bronze du CNRS, il reçoit les insignes de Commandeur dans l'ordre des Arts et Lettres en 1992 et il est fait commandeur des Palmes académiques en 1998.

André Lévy est décédé le 3 octobre 2017. Le sinologue Vincent Durand-Dastès a écrit à cette occasion : « Guixi le 歸西了 ! Une nouvelle fois, le fils de l’horloger de Tianjin est « retourné à l’Ouest ». Ce n’est plus le dangereux retour du jeune homme juif dans la France bientôt occupée par les nazis, ni la patiente quête du traducteur sur la trace du bonze pèlerin recherchant le paradis d’Amitabha, mais, simplement, tristement, l’expression courante en chinois pour indiquer la direction que prennent les morts…  Rêvons tout de même que ce chemin puisse mener André Lévy vers des grottes paradisiaques, et qu’il soit en route escorté de vaillants compagnons pour l’aider à déjouer les pièges de l’au-delà. Mais nous autres, bien plus modestes traducteurs de chinois qui demeurons ici-bas, nous nous sentons certainement tous un peu aujourd’hui comme les petits singes restés dans la tanière à regretter leur roi. »[3]

Ses travaux et publications se rapportent à la littérature chinoise dite prémoderne ou classique.

Liste des œuvres et traductions

Auteur

Traducteur

  • 1972, L'Antre aux fantômes des collines de l'Ouest, sept contes chinois anciens, XIIe-XIVe siècles, trad., introd., notes et commentaires, Paris, Gallimard (« Connaissance de l'Orient », 38).
  • 1981, Sept victimes pour un oiseau, précédé d'une introduction sur le conte policier ou judiciaire chinois, neuf pièces traduites, annotées et commentées, Paris, Flammarion.
  • Bai Xianyong, Garçon de cristal, 1983, traduit du chinois par André Lévy
  • 1985, Jin Ping Mei, Fleur en Fiole d'Or, introd., trad. et notes, préf. d'Étiemble, Paris, Gallimard (« La Pléiade »).
  • 1986, Nouvelles lettres édifiantes et curieuses d'Extrême-Occident par des voyageurs lettrés chinois, Paris, Seghers.
  • 1991, La pérégrination vers l'ouest, trad. annotée & critique du Xiyou Ji, Paris, Gallimard (« La Pléiade »).
  • 1996, Pu Songling, Chroniques de l'étrange, Arles, Philippe Picquier.

Références

  1. Biographie sur le site de l'EFEO.
  2. François Bougon, « Mort du sinologue et traducteur André Lévy », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  3. « André Lévy, 1925-2017 : adieu à un traducteur infatigable », Carnet d'Asies, {{Article}} : paramètre « date » manquant (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi