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« Théorie des dominos » : différence entre les versions

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== Guerre froide ==
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La théorie des dominos a été forgée par les [[États-Unis]] dans le cadre de la [[doctrine Truman]] (dans le sens de « principes de politique internationale ») de l'[[endiguement]], durant la [[guerre froide]]. Selon cette théorie, il fallait éviter le basculement vers le [[communisme]] de tel ou tel pays, car les pays voisins basculeraient à leur tour.
La théorie des dominos a été formulée par les [[États-Unis]] dans le cadre de la [[doctrine Truman]] (dans le sens de « principes de politique internationale ») de l'[[endiguement]], durant la [[guerre froide]]. Selon cette théorie, il fallait éviter le basculement vers le [[communisme]] de tel ou tel pays, car les pays voisins basculeraient à leur tour.


Cette théorie justifia l'intervention militaire au [[Viêt Nam]] ([[guerre du Viêt Nam]]) pour prévenir une future domination communiste du sud-est asiatique. La doctrine [[interventionnisme|interventionniste]] de Truman peut être mise en contraste avec la [[doctrine Monroe|doctrine]] [[isolationnisme|isolationniste]] de [[James Monroe]].
Cette théorie justifia l'intervention militaire au [[Viêt Nam]] ([[guerre du Viêt Nam]]) pour prévenir une future domination communiste du sud-est asiatique. La doctrine [[interventionnisme|interventionniste]] de Truman peut être mise en contraste avec la [[doctrine Monroe|doctrine]] [[isolationnisme|isolationniste]] de [[James Monroe]].


Les partisans de la théorie des dominos peuvent soutenir que la crainte des États-Unis s'est partiellement réalisée, puisque la chute du Sud-Viêt Nam en 1975 a effectivement accompagné et/ou entraîné celle du Cambodge et du Laos.
Les partisans de la théorie des dominos peuvent soutenir que la crainte des États-Unis s'est partiellement réalisée, puisque la chute du Sud-Viêt Nam en 1975 a effectivement été accompagnée de celle du Cambodge et du Laos.


Les adversaires de cette théorie soutiennent que le bloc communiste n'était pas monolithique et que certains régimes ou partis communistes étaient entre eux en conflit ouvert : c'est ainsi qu'une véritable guerre a opposé le Vietnam et le Cambodge dès 1977, puis le Viêt Nam et la Chine en 1979. Ils soulignent également la motivation nationaliste et pas seulement communiste des protagonistes et qualifient souvent la théorie de simple propagande. Selon ces critiques, la chute des pays voisins du Vietnam s'explique par l'instabilité provoquée par la guerre du Viêt Nam.
Les adversaires de cette théorie soutiennent que le bloc communiste n'était pas monolithique et que certains régimes ou partis communistes étaient entre eux en conflit ouvert : c'est ainsi qu'une véritable guerre a opposé le Vietnam et le Cambodge dès 1977, puis le Viêt Nam et la Chine en 1979. Ils soulignent également la motivation nationaliste et pas seulement communiste des protagonistes et qualifient souvent la théorie de simple propagande. Selon ces critiques, la chute des pays voisins du Vietnam s'explique par l'instabilité provoquée par la guerre du Viêt Nam.

Version du 5 décembre 2017 à 09:25

Une illustration de la théorie des dominos telle qu'elle avait été prédite en Asie.

La théorie des dominos (en anglais « domino theory ») est une théorie géopolitique américaine énoncée au XXe siècle, selon laquelle le basculement idéologique d'un pays en faveur du communisme serait suivi du même changement dans les pays voisins selon un effet domino. Cette théorie fut invoquée par différentes administrations américaines pour justifier leur intervention dans le monde.

La théorie des dominos a été formulée pour la première fois le 7 avril 1954 par le président américain Eisenhower – même s'il n'emploie pas l'expression – comme métaphore physique pour représenter la propagation par « contagion » (métaphore biomédicale) de l'idéologie communiste. Elle s'apparente à la notion de « coévolution » en écologie où un changement chez un individu peut promouvoir et faciliter un changement chez un autre, d'après Gregory Bateson[réf. nécessaire].

Cette théorie a été reprise, en sens inverse, pour qualifier l'objectif de refonte démocratique du « Grand Moyen-Orient » des néoconservateurs américains durant l'administration de George W. Bush, puis la succession de protestations et révolutions dans le monde arabe en 2010-2011.

Guerre froide

La théorie des dominos a été formulée par les États-Unis dans le cadre de la doctrine Truman (dans le sens de « principes de politique internationale ») de l'endiguement, durant la guerre froide. Selon cette théorie, il fallait éviter le basculement vers le communisme de tel ou tel pays, car les pays voisins basculeraient à leur tour.

Cette théorie justifia l'intervention militaire au Viêt Nam (guerre du Viêt Nam) pour prévenir une future domination communiste du sud-est asiatique. La doctrine interventionniste de Truman peut être mise en contraste avec la doctrine isolationniste de James Monroe.

Les partisans de la théorie des dominos peuvent soutenir que la crainte des États-Unis s'est partiellement réalisée, puisque la chute du Sud-Viêt Nam en 1975 a effectivement été accompagnée de celle du Cambodge et du Laos.

Les adversaires de cette théorie soutiennent que le bloc communiste n'était pas monolithique et que certains régimes ou partis communistes étaient entre eux en conflit ouvert : c'est ainsi qu'une véritable guerre a opposé le Vietnam et le Cambodge dès 1977, puis le Viêt Nam et la Chine en 1979. Ils soulignent également la motivation nationaliste et pas seulement communiste des protagonistes et qualifient souvent la théorie de simple propagande. Selon ces critiques, la chute des pays voisins du Vietnam s'explique par l'instabilité provoquée par la guerre du Viêt Nam.

Monde arabe

En 2002-2003, peu avant la Guerre en Irak, l'idée défendue par les intellectuels néo-conservateurs d'une démocratisation du Proche-Orient qui commencerait par l'Irak puis s'étendrait à toute la région a été comparée par des hommes politiques français[1] ou par des médias[2],[3] à une nouvelle théorie des dominos. Selon les néoconservateurs, l'implantation de la démocratie dans un pays provoquera le même changement dans les pays voisins, jusqu'à la disparition des régimes autoritaires.

En janvier 2011, un « effet domino » dans le Maghreb et dans les pays arabes est avancé par la presse à la suite de la révolution tunisienne de 2010-2011[4],[5],[6],[7],[8], hypothèse qui se vérifiera dans le printemps arabe.

Dans la culture

Notes et références

  1. Comme l'ancien ministre des Affaires étrangères, Hervé de Charette, samedi 8 décembre 2007, « Géopolitique, le débat », RFI
  2. Une nouvelle "théorie des dominos" - Stephan Richter, Les Échos, 12 mars 2003
  3. (en) The War and the Peace - Robert Write, Slate, 1er avril 2003
  4. Kamel Daoud, « Je rêve d'être Tunisien », Le quotidien d'Oran, 15 janvier 2011, p. 3
  5. Tunisie, Algérie... la théorie des dominos dans le monde arabe - Mark Lynch, slate.fr (traduit par Peggy Sastre ), 14 janvier 2011
  6. Ben Ali chassé du pouvoir - Mohand Aziri, El Watan, 15 janvier 2011
  7. Les émeutes de Tunisie, avertissement aux régimes arabes - Tom Pfeiffer, Reuters, Le Point, 14 janvier 2011
  8. Des milliers de Jordaniens dans la rue - Faouzia Ababsa, La Tribune Online, 15 janvier 2011

Annexes

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Articles connexes