« Décembre » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
m Révocation des modifications de 78.231.211.66 (retour à la dernière version de Salsero35)
Salsero35 (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Ligne 2 : Ligne 2 :
{{Infobox Éphéméride mois de l'année|décembre|Les Très Riches Heures du duc de Berry décembre.jpg|Décembre, extrait des ''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry|Très Riches Heures du duc de Berry]]'' (vers 1410-1416 puis années 1440), [[musée Condé]], Chantilly, ms.65, f.12.}}
{{Infobox Éphéméride mois de l'année|décembre|Les Très Riches Heures du duc de Berry décembre.jpg|Décembre, extrait des ''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry|Très Riches Heures du duc de Berry]]'' (vers 1410-1416 puis années 1440), [[musée Condé]], Chantilly, ms.65, f.12.}}


'''Décembre''' est le douzième et dernier [[mois]] des calendriers [[calendrier grégorien|grégorien]] et [[calendrier julien|julien]].
'''Décembre''' est le douzième et dernier [[mois]] des calendriers [[calendrier grégorien|grégorien]] et [[calendrier julien|julien]]. Ce mois dure 31 jours. Il est le premier mois de l'[[hiver]] météorologique dans l'[[hémisphère nord]], alors qu'il est associé à l'[[été]] dans l'[[hémisphère sud]].

Son nom est issu du [[latin]] "decem", qui signifie dix car il était le neuvième mois de l’ancien [[calendrier romain]].


== Historique ==
== Historique ==
[[Image:Crescenzi calendar.jpg|vignette|Dans le ''Ruralium commodorum opus'' de [[Pierre de Crescent]], le mois de décembre est symbolisé par l'égorgement du cochon.]]
[[Image:Crescenzi calendar.jpg|vignette|Dans le ''Ruralium commodorum opus'' de [[Pierre de Crescent]], le mois de décembre est symbolisé par l'égorgement du cochon.]]
À l’origine dans le [[Calendrier romain antique|calendrier romain dit romuléen]] qui comprend dix mois<ref>Ce choix du [[système décimal]] est expliqué par [[Ovide]], ''Les Fastes'' I, 30-34 : « Dix mois suffisent pour que l'enfant sorte du sein de sa mère ».</ref>, décembre (en [[latin]] ''[[December (latin)|December]]'', de ''decem'', dix et du suffixe ''{{Langue|la|texte=bris}}'' provenant peut-être du latin ber « porter », ou de l'expression ''{{Langue|la|texte=ab [wikt:imbre|imbre]]}}'', « après les neiges<ref>{{Ouvrage|auteur=Émile Biémont, Jean-Claude Pecker|titre=Rythmes du temps. Astronomie et calendriers|éditeur=De Boeck Supérieur|année=2000|passage=220|lire en ligne={{Google Livres|JILppMkRJMC}}}}.</ref> ») est le dixième mois de l'année. Les [[Rome antique|Romains]] ayant pris l'habitude de personnifier et de déifier tous les faits qu'il ont du mal à expliquer (tel le cycle annuel), ils rangent d'un côté les « bons » dieux, et de l'autre les « mauvais » dieux, et prennent soin de se mettre sous la protection des premiers, pour se préserver des seconds<ref>{{Ouvrage|auteur=Jean-Claude Even|titre=Calendrier romain: méthode de recherche et de vérification des dates, de Jules César à l'an 2000|éditeur=J.C. Even|année=1980|passage=33}}.</ref>. Ainsi dans ce calendrier romain, seuls les quatre premiers mois de l'année portent (ou se rapportent) à des dieux protecteurs, dont trois sont en réalité des déesses : [[Martius (mois)|Martius]] ([[mars (mois)|mois de mars]]) consacré au dieu romain [[Mars (mythologie)|Mars]], [[Aprilis]] ([[Avril|mois d'avril]]) consacré à [[Aphrodite]], [[Maius]] ([[Mai|mois de mai]]) en l'honneur de [[Maia (déesse romaine)|Maia]], [[Iunius]] ([[Juin|mois de juin]]) en l'honneur de [[Junon]]. Les autres mois avaient-ils moins de valeur que les précédents aux yeux des Romains ou, comme le pense {{Lien|Thomas George Tucker}}, l'importance était-elle accordée uniquement aux quatre premiers mois<ref>Tels les quatre mois du [[calendrier républicain]] : [[germinal]], [[floréal]], [[prairial]], [[messidor]].</ref> qui commandent la planification des travaux agricoles<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Thomas George Tucker|titre=Etymological Dictionary of Latin|éditeur=Halle|date=1931|passage=57}}.</ref> ? Toujours est-il que les six derniers mois ne sont à cette époque désignés que par le chiffre qui les place et qui permet de les distinguer dans le cours de l'année : [[Quintilis]] pour le cinquième mois, [[Sextilis]] pour le sixième, [[September (latin)|September]] pour septième, [[October (latin)|October]] pour le huitième, [[November (latin)|November]] pour le neuvième, [[December (latin)|December]] pour le dixième. Dans ce contexte, [[Mars (mois)|mars]] est le premier mois de l’année romaine pour honorer le fondateur de Rome [[Romulus et Rémus|Romulus]] dont le père était le dieu Mars<ref>[[Ovide]], ''Les Fastes'' I, 40</ref> mais également pour honorer le dieu agricole et guerrier<ref>Mars repose sur un radical [[Indo-européen commun|indo-européen]] *''Māwort-'', désignant une divinité aux attributs guerriers mais aussi fertiles et agricoles. {{cf}}{{ouvrage|langue=en|auteur=J. P. Mallory, Douglas Q. Adams|titre=Encyclopedia of Indo-European Culture|éditeur=Taylor & Francis|date=1997|passage=630-631}}.</ref> : cette divinité romaine préside au printemps, au retour des beaux jours favorables à l'agriculture<ref>En astrologie, le {{1er}} [[décan]] du [[Bélier (astrologie)|Bélier]] est gouverné par la [[Mars (planète)|planète Mars]] et correspond à la résurrection de l'année, l'aurore d'un cycle nouveau.</ref>, et inaugure dans le calendrier la nouvelle année qui met un terme à la [[Trêve|trêve militaire]] traditionnelle ouverte d'octobre<ref>Cette période correspond également au mois de [[mouharram]] qui marquait dans le [[calendrier musulman]] le début d'une période de quatre mois durant lesquels une trêve sacrée devait être observée tandis que toute hostilité devait cesser le septième mois du calendrier, le [[rajab]]. {{Cf}} {{ouvrage|auteur=Pierre Cuperly|titre=Fêtes et prières des grandes religions|éditeur=Editions de l'Atelier|date=2005|passage=38}}.</ref> à la fin février<ref>{{Article|auteur=[[Joël Schmidt]]|titre=Mars, notre Père|périodique=[[L'Histoire]]|date=mars 1979|numéro=10|pages=93}}.</ref>. Selon les traditions relatées par les auteurs latins ([[Ovide]], [[Varron (écrivain)|Varron]]), le calendrier passe à 12 mois, soit sous [[Numa Pompilius]], soit sous les ''[[decemvir]]i'' vers 450 av. J.-C. et janvier devient le premier mois de ce [[Calendrier romain|calendrier dit pompilien]] afin de rapprocher le début d'année du [[solstice d'hiver]] qui met fin à la saison morte et amorce le renouveau solaire. Cependant, les années romaines sont identifiées par la date d'élection des deux [[Consul (Rome antique)|consuls]], qui prennent leurs fonction le {{1er}} mai et le 15 mars avant [[153 av. J.-C.]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=Broughton Richmond|titre=Time Measurement and Calendar Construction|éditeur=Brill Archive|année=1956|passage=113}}.</ref>. Le début de l'année consulaire est fixé au {{1er}} janvier lors de la mise en place du [[calendrier julien]] en [[45 av. J.-C.]], [[Jules César]] le faisant commencer non précisément au solstice d'hiver mais seulement au jour de la [[nouvelle lune]] qui suivait directement celui-ci, afin de s'accommoder de la mentalité des Romains, accoutumés à l'[[année lunaire]]<ref>{{Ouvrage|auteur=Jean-Paul Parisot, Françoise Suagher|titre=Calendriers et chronologie|éditeur=Masson|année=1996|passage=65}}.</ref>.
Son nom vient du [[latin]] ''decem'', dix car il était le dixième mois de l’ancien [[calendrier romain]], ''[[December (latin)|december]]'' (au génitif decembris). Le nom de décembre, emprunté tardivement (attestation en 1119) au latin, ne s'est imposé comme le {{12e|mois}} de l'année qu'au {{s-|XVI|e}}<ref>{{ouvrage|auteur=[[Alain Rey]]|titre=[[Dictionnaire historique de la langue française]]|éditeur=[[Dictionnaires Le Robert]]|date=1999|passage=1005}}.</ref>. Au [[Moyen Âge]], les pays de la chrétienté utilisent le [[calendrier julien]] et commencent la numérotation de l'année à une fête religieuse importante, comme le [[25 décembre]] (''style de la Nativité'' de [[Jésus]]), le [[25 mars]] (''style florentin'' ou ''style de l'[[Annonciation]]''), voire à [[Pâques]] (''style de Pâques'') comme dans certaines régions [[France|françaises]]<ref>{{Ouvrage|auteur=René Kahn|titre=Régulation temporelle et territoires urbains|sous-titre =habiter l'espace et le temps d'une ville|éditeur=L'Harmattan|année=2007|passage=65-66}}.</ref>. En France, décembre s'impose comme le {{12e|mois}} lorsque le roi [[Charles IX de France|Charles {{IX}}]] décide, par l’[[Édit de Roussillon]] en [[1564]], que l’année débuterait désormais le {{1er janvier}}. Le pape [[Grégoire XIII]] étend cette mesure à l'ensemble de la chrétienté avec l'adoption du [[calendrier grégorien]] en [[1582]].

Au [[Moyen Âge]], les pays de la chrétienté utilisent le [[calendrier julien]] et commencent la numérotation de l'année à une fête religieuse importante, le [[25 décembre]] (''style de la Nativité'' de [[Jésus]]), le [[25 mars]] (''style florentin'' ou ''style de l'[[Annonciation]]''), voire à [[Pâques]] (''style de Pâques'') comme dans certaines régions [[France|françaises]]<ref>{{Ouvrage|auteur=René Kahn|titre=Régulation temporelle et territoires urbains|sous-titre =habiter l'espace et le temps d'une ville|éditeur=L'Harmattan|année=2007|passage=65-66}}.</ref>. Cependant, les [[calendrier]]s médiévaux continuent à afficher les années selon la coutume romaine, en douze colonnes allant de janvier à décembre. Dès le [[haut Moyen Âge]], les autorités religieuses prévoient les temps liturgiques où il est interdit de célébrer le mariage<ref>À la même époque, elles définissent {{Citation|les jours et les périodes durant lesquelles les [[relations sexuelles]] sont prohibées. Au {{s-|VII}}, en additionnant dimanches, jours fériés, fêtes religieuses, jeûnes, périodes de grossesse et de relevailles, les rapports sexuels entre époux sont interdits pendant 273 jours par an ! Au {{s-|XV}}, l'abstinence sexuelle sera ramenée à 120 jours}}. {{Cf}} {{Ouvrage|auteur=[[Alain de Benoist]]|titre=Famille et société: origines, histoire, actualité|éditeur=Éditions du labyrinthe|année=1996|passage=92-93}}.</ref> : cela va, selon les régions, depuis l'[[Avent]] jusqu'à l'octave de l'Épiphanie du Seigneur, de la [[Septuagésime]] à l'[[octave de Pâques]], du dimanche avant les [[Rogations]] au septième jour après la Pentecôte, si bien que le mois de décembre, marqué par l'[[Avent]], est une période moins propice pour les mariages<ref>{{ouvrage|titre=L'encadrement religieux des fidèles au Moyen-Age et jusqu'au Concile de Trente: la paroisse, le clergé, la pastorale, la dévotion|éditeur=Comité des travaux historiques et scientifiques|date=1985|passage=409}}.</ref>. En France, décembre s'impose comme le {{12e|mois}} lorsque le roi [[Charles IX de France|Charles {{IX}}]] décide, par l’[[édit de Roussillon]] en [[1564]], que l’année débuterait désormais le {{1er janvier}}<ref>{{ouvrage|auteur=Didier Philippe|titre=Petit lexique des fêtes religieuses et laïques|éditeur=Albin Michel|date=2003|passage=79}}.</ref>. Le pape [[Grégoire XIII]] étend cette mesure à l'ensemble de la chrétienté avec l'adoption en [[1582]] du [[calendrier grégorien]] qui se met en place progressivement dans les États catholiques, lentement dans le reste du monde (la Turquie n'adopte cette réforme qu'en 1926)<ref>Émile Biémon, {{opcit}}, p. 240</ref>. Mais même dans les pays chrétiens, l'application de cette réforme reste très inégale. Ainsi pendant plusieurs siècles, il n'est pas rare que deux villages voisins puissent fêter Noël à des semaines d'intervalle, ou que des paysans se révoltent contre les jours (de fête, de travail) qu'on leur avait « volés » en ajustant le calendrier<ref>{{Ouvrage|auteur=Michele La Rosa|titre=Temps, statut et conditions du travail|éditeur=F. Angeli|année=1999|passage=103}}.</ref>. En France, l'ordre des quatre derniers mois de l'année du calendrier est en partie conservé dans l’écriture courante des actes jusqu'à la [[Révolution française|Révolution]] et même au cours du {{s-|XIX}} : VIIbre, 7bre ou 7<sup>bre</sup> (septembre) ; VIIIbre, 8bre ou 8<sup>bre</sup> (octobre) ; IXbre, 9bre, 9bre ou 9<sup>bre</sup> (novembre) ; Xbre, 10bre ou 10<sup>bre</sup> (décembre)<ref>{{Ouvrage|auteur=J. Ph Wagner|titre=Mathématiques et comptabilité agricoles à l'usage de l'enseignement et de l'agriculteur|éditeur=Wesmael-Charlier|année=1891|passage=37}}.</ref>. Ainsi, l'[[étymologie latine]] du mois de décembre rappelle encore aujourd'hui l'ordre que ce mois tenait dans l'année du [[Calendrier romain|calendrier dit pompilien]] : désormais en douzième position, il était « le dixième » de l'année<ref>{{Ouvrage|auteur=Jean Lefort|titre=La saga des calendriers|éditeur=Pour la science|année=1998|passage=38}}.</ref>.


== Astronomie ==
== Astronomie ==

Version du 12 décembre 2017 à 16:20

Décembre
Description de cette image, également commentée ci-après
Décembre, extrait des Très Riches Heures du duc de Berry (vers 1410-1416 puis années 1440), musée Condé, Chantilly, ms.65, f.12.
Éphémérides
1er 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30 31        

Décembre est le douzième et dernier mois des calendriers grégorien et julien. Ce mois dure 31 jours. Il est le premier mois de l'hiver météorologique dans l'hémisphère nord, alors qu'il est associé à l'été dans l'hémisphère sud.

Son nom est issu du latin "decem", qui signifie dix car il était le neuvième mois de l’ancien calendrier romain.

Historique

Dans le Ruralium commodorum opus de Pierre de Crescent, le mois de décembre est symbolisé par l'égorgement du cochon.

À l’origine dans le calendrier romain dit romuléen qui comprend dix mois[1], décembre (en latin December, de decem, dix et du suffixe bris provenant peut-être du latin ber « porter », ou de l'expression ab [wikt:imbre, « après les neiges[2] ») est le dixième mois de l'année. Les Romains ayant pris l'habitude de personnifier et de déifier tous les faits qu'il ont du mal à expliquer (tel le cycle annuel), ils rangent d'un côté les « bons » dieux, et de l'autre les « mauvais » dieux, et prennent soin de se mettre sous la protection des premiers, pour se préserver des seconds[3]. Ainsi dans ce calendrier romain, seuls les quatre premiers mois de l'année portent (ou se rapportent) à des dieux protecteurs, dont trois sont en réalité des déesses : Martius (mois de mars) consacré au dieu romain Mars, Aprilis (mois d'avril) consacré à Aphrodite, Maius (mois de mai) en l'honneur de Maia, Iunius (mois de juin) en l'honneur de Junon. Les autres mois avaient-ils moins de valeur que les précédents aux yeux des Romains ou, comme le pense Thomas George Tucker (en), l'importance était-elle accordée uniquement aux quatre premiers mois[4] qui commandent la planification des travaux agricoles[5] ? Toujours est-il que les six derniers mois ne sont à cette époque désignés que par le chiffre qui les place et qui permet de les distinguer dans le cours de l'année : Quintilis pour le cinquième mois, Sextilis pour le sixième, September pour septième, October pour le huitième, November pour le neuvième, December pour le dixième. Dans ce contexte, mars est le premier mois de l’année romaine pour honorer le fondateur de Rome Romulus dont le père était le dieu Mars[6] mais également pour honorer le dieu agricole et guerrier[7] : cette divinité romaine préside au printemps, au retour des beaux jours favorables à l'agriculture[8], et inaugure dans le calendrier la nouvelle année qui met un terme à la trêve militaire traditionnelle ouverte d'octobre[9] à la fin février[10]. Selon les traditions relatées par les auteurs latins (Ovide, Varron), le calendrier passe à 12 mois, soit sous Numa Pompilius, soit sous les decemviri vers 450 av. J.-C. et janvier devient le premier mois de ce calendrier dit pompilien afin de rapprocher le début d'année du solstice d'hiver qui met fin à la saison morte et amorce le renouveau solaire. Cependant, les années romaines sont identifiées par la date d'élection des deux consuls, qui prennent leurs fonction le 1er mai et le 15 mars avant 153 av. J.-C.[11]. Le début de l'année consulaire est fixé au 1er janvier lors de la mise en place du calendrier julien en 45 av. J.-C., Jules César le faisant commencer non précisément au solstice d'hiver mais seulement au jour de la nouvelle lune qui suivait directement celui-ci, afin de s'accommoder de la mentalité des Romains, accoutumés à l'année lunaire[12].

Au Moyen Âge, les pays de la chrétienté utilisent le calendrier julien et commencent la numérotation de l'année à une fête religieuse importante, le 25 décembre (style de la Nativité de Jésus), le 25 mars (style florentin ou style de l'Annonciation), voire à Pâques (style de Pâques) comme dans certaines régions françaises[13]. Cependant, les calendriers médiévaux continuent à afficher les années selon la coutume romaine, en douze colonnes allant de janvier à décembre. Dès le haut Moyen Âge, les autorités religieuses prévoient les temps liturgiques où il est interdit de célébrer le mariage[14] : cela va, selon les régions, depuis l'Avent jusqu'à l'octave de l'Épiphanie du Seigneur, de la Septuagésime à l'octave de Pâques, du dimanche avant les Rogations au septième jour après la Pentecôte, si bien que le mois de décembre, marqué par l'Avent, est une période moins propice pour les mariages[15]. En France, décembre s'impose comme le 12e mois lorsque le roi Charles IX décide, par l’édit de Roussillon en 1564, que l’année débuterait désormais le 1er janvier[16]. Le pape Grégoire XIII étend cette mesure à l'ensemble de la chrétienté avec l'adoption en 1582 du calendrier grégorien qui se met en place progressivement dans les États catholiques, lentement dans le reste du monde (la Turquie n'adopte cette réforme qu'en 1926)[17]. Mais même dans les pays chrétiens, l'application de cette réforme reste très inégale. Ainsi pendant plusieurs siècles, il n'est pas rare que deux villages voisins puissent fêter Noël à des semaines d'intervalle, ou que des paysans se révoltent contre les jours (de fête, de travail) qu'on leur avait « volés » en ajustant le calendrier[18]. En France, l'ordre des quatre derniers mois de l'année du calendrier est en partie conservé dans l’écriture courante des actes jusqu'à la Révolution et même au cours du XIXe siècle : VIIbre, 7bre ou 7bre (septembre) ; VIIIbre, 8bre ou 8bre (octobre) ; IXbre, 9bre, 9bre ou 9bre (novembre) ; Xbre, 10bre ou 10bre (décembre)[19]. Ainsi, l'étymologie latine du mois de décembre rappelle encore aujourd'hui l'ordre que ce mois tenait dans l'année du calendrier dit pompilien : désormais en douzième position, il était « le dixième » de l'année[20].

Astronomie

Le mois de décembre est le premier mois de l’hiver dans l’hémisphère nord et le premier mois de l’été dans l’hémisphère sud (le solstice a lieu le 20, le 21, le 22 ou le 23 décembre).

Folklore

Symboles

La couleur associée au mois de décembre est le bleu, donc la turquoise, le lapis-lazuli, le zircon bleu et la tanzanite sont les pierres de naissance (en) pour les personnes qui sont nées en décembre[21].

Dictons du mois et interprétations

Ces dictons traditionnels[22], parfois discutables, ne traduisent une réalité que pour les pays tempérés de l'hémisphère nord.

  • « En décembre fais du bois, et endors-toi », « neige de décembre est engrais pour la terre », « décembre de froid trop riche, ne fait pas le paysan riche », « décembre est le jour des morts, si tu ne veux pas mourir encore, habille-toi plus fort », « décembre aux pieds blancs s'en vient : an de neige est an de bien. »

Un mois de décembre froid et neigeux permet la vernalisation favorable aux récoltes, un mois trop froid « grille » les plantations

  • « Quand secs sont les Avents[23], abondant l'an sera », « de la Toussaint à l'Avent, jamais trop d'eau ni de vent. » (dicton du Midi toulousain, d'Auvergne), « qui plante en Avent, gagne une année sur le temps », « tel Avent, tel printemps »

Un mois de décembre non humide annonce de bonnes récoltes

  • « Décembre trop beau, l'été dans l'eau »
  • « Si en Décembre froid et neige ont gagné, beau et joyeux sera ton mois de mai »[24].
  • « Il faut des Avents froids et secs si l'on veut boire sec »[24]
  • « Fais provision de chair à saler en décembre »[25].

Fêtes et journées mondiales

Décembre est le mois des fêtes de fin d'année :

Le mois est associé à plusieurs journées internationales :

Toponymie

Les noms de plusieurs places, voies, sites ou édifices, de pays ou régions francophones, contiennent le nom de ce mois avec ou sans quantième, sous diverses graphies.

Notes et références

  1. Ce choix du système décimal est expliqué par Ovide, Les Fastes I, 30-34 : « Dix mois suffisent pour que l'enfant sorte du sein de sa mère ».
  2. Émile Biémont, Jean-Claude Pecker, Rythmes du temps. Astronomie et calendriers, De Boeck Supérieur, (lire en ligne), p. 220.
  3. Jean-Claude Even, Calendrier romain: méthode de recherche et de vérification des dates, de Jules César à l'an 2000, J.C. Even, , p. 33.
  4. Tels les quatre mois du calendrier républicain : germinal, floréal, prairial, messidor.
  5. (en) Thomas George Tucker, Etymological Dictionary of Latin, Halle, , p. 57.
  6. Ovide, Les Fastes I, 40
  7. Mars repose sur un radical indo-européen *Māwort-, désignant une divinité aux attributs guerriers mais aussi fertiles et agricoles. cf.(en) J. P. Mallory, Douglas Q. Adams, Encyclopedia of Indo-European Culture, Taylor & Francis, , p. 630-631.
  8. En astrologie, le 1er décan du Bélier est gouverné par la planète Mars et correspond à la résurrection de l'année, l'aurore d'un cycle nouveau.
  9. Cette période correspond également au mois de mouharram qui marquait dans le calendrier musulman le début d'une période de quatre mois durant lesquels une trêve sacrée devait être observée tandis que toute hostilité devait cesser le septième mois du calendrier, le rajab. cf. Pierre Cuperly, Fêtes et prières des grandes religions, Editions de l'Atelier, , p. 38.
  10. Joël Schmidt, « Mars, notre Père », L'Histoire, no 10,‎ , p. 93.
  11. (en) Broughton Richmond, Time Measurement and Calendar Construction, Brill Archive, , p. 113.
  12. Jean-Paul Parisot, Françoise Suagher, Calendriers et chronologie, Masson, , p. 65.
  13. René Kahn, Régulation temporelle et territoires urbains : habiter l'espace et le temps d'une ville, L'Harmattan, , p. 65-66.
  14. À la même époque, elles définissent « les jours et les périodes durant lesquelles les relations sexuelles sont prohibées. Au VIIe siècle, en additionnant dimanches, jours fériés, fêtes religieuses, jeûnes, périodes de grossesse et de relevailles, les rapports sexuels entre époux sont interdits pendant 273 jours par an ! Au XVe siècle, l'abstinence sexuelle sera ramenée à 120 jours ». cf. Alain de Benoist, Famille et société: origines, histoire, actualité, Éditions du labyrinthe, , p. 92-93.
  15. L'encadrement religieux des fidèles au Moyen-Age et jusqu'au Concile de Trente: la paroisse, le clergé, la pastorale, la dévotion, Comité des travaux historiques et scientifiques, , p. 409.
  16. Didier Philippe, Petit lexique des fêtes religieuses et laïques, Albin Michel, , p. 79.
  17. Émile Biémon, op. cit., p. 240
  18. Michele La Rosa, Temps, statut et conditions du travail, F. Angeli, , p. 103.
  19. J. Ph Wagner, Mathématiques et comptabilité agricoles à l'usage de l'enseignement et de l'agriculteur, Wesmael-Charlier, , p. 37.
  20. Jean Lefort, La saga des calendriers, Pour la science, , p. 38.
  21. (en) Rayner W. Hesse, Jewelrymaking Through History. An Encyclopedia, Greenwood Publishing Group, (lire en ligne), p. 24.
  22. Anne-Christine Beauviala, Météo et dictons régionaux, Éditeur : Christine Bonneton, 2010.
  23. L'Avent est typiquement la période de décembre
  24. a et b Gabrielle Cosson, Dictionnaire des dictons des terroirs de France, Paris, Larousse, , 380 p. (ISBN 978-2-03-585301-1, présentation en ligne), p. 27 et 105.
  25. Geneviève Bollème, La Bible bleue. Anthologie d'une littérature populaire, Flammarion, , p. 280.
  26. par la résolution A/43/15 de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies
  27. Fère Emmanuelle, « La langue basque fêtée le 3 décembre », sur Sud Ouest,
  28. Année internationale des sols 2015 et Journée mondiale des sols le 5 décembre
  29. www.journee-mondiale.com 8 décembre.
  30. Pascale de Lomas, Changer le monde - 365 gestes solidaires, Archipel, , p. 8.
  31. Journée des droits de l'homme, 10 décembre 2007
  32. Journée internationale pour les droits des animaux - Accueil
  33. Journée mondiale pour la langue Arabe
  34. http://www.globalorgasm.org Site officiel de Global Orgasm
  35. Journée créée en 1991

Sur les autres projets Wikimedia :

Voir aussi