« Préhistoire de la France » : différence entre les versions

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La '''Préhistoire de la France''' est la période comprise entre les premières occupations des [[hominines]] du territoire actuel de la [[France]] jusqu'à la [[Guerre des Gaules|conquête romaine]] lorsque le territoire entre dans le domaine de l'[[histoire]] [[écriture|écrite]].
La '''Préhistoire de la France''' est la période qui commence avec la première occupation [[Homo|humaine]] du territoire actuel de la [[France]] et qui s'achève avec la [[Guerre des Gaules|conquête romaine]], lorsque le territoire entre dans le domaine de l'[[histoire]] [[écriture|écrite]].


Tout le [[Paléolithique]] français est compris dans l'époque géologique du [[Pléistocène]], caractérisée par de longs stades [[Glaciations quaternaires|glaciaires]] avec [[régression marine]], entrecoupés par des stades [[Période interglaciaire|interglaciaires]] plus cléments. Les populations humaines sont alors constituées de groupes de [[Chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]] [[Nomadisme|nomades]]. Plusieurs espèces humaines se succèdent sur le territoire actuel de la France jusqu'à l'arrivée de l'[[Homo sapiens|Homme moderne]] au [[Paléolithique supérieur]].
Situé à l'extrémité nord-ouest du continent [[eurasie]]n, ce territoire a abrité divers peuples et cultures.


Plusieurs points de vue coexistent au sein de la communauté scientifique concernant la date du début du peuplement du territoire français. Pour certains auteurs, minoritaires, il est antérieur à 1 million d'années [[avant le présent|BP]]<ref>Bonifay, E. (2002) - ''Les premiers peuplements de l'Europe'', La Maison des Roches, 127 p.</ref>. Pour d'autres, il n'est avéré qu'à partir de {{formatnum:600000}} ans [[avant le présent|BP]]. L'[[homme de Néandertal]] est présent à partir d'environ {{formatnum:200000}} ans [[avant le présent|BP]]. Il est l'auteur des premières sépultures humaines. ''[[Homo sapiens]]'' succède à ce dernier à partir de {{formatnum:35000}} ans [[avant le présent|BP]]. Il est l'auteur d'un [[art pariétal]] et [[art mobilier|mobilier]] des plus riches en Europe avec le nord de la [[Péninsule Ibérique]]. Durant toute cette période, les hommes connaissent plusieurs phases de [[glaciation]] et d'interglaciaires.
La première trace connue d'occupation humaine en France est datée de 1,2 million d'années, à [[Lézignan-la-Cèbe]], dans l'[[Hérault (département)|Hérault]]. L'[[Homme de Néandertal]], dont les plus anciens fossiles sont datés de {{nb|430000 ans}} à [[Sierra d'Atapuerca|Atapuerca]], en [[Espagne]], est attesté en France à partir d'environ {{nb|210000 ans}} [[avant le présent]]. ''[[Homo sapiens]]'' lui succède à partir de {{nb|43000 ans}} [[avant le présent]]. Il est l'auteur d'un riche [[art pariétal]] et [[art mobilier|mobilier]].


L'[[agriculture]] et l'[[élevage]], impliquant la [[sédentarisation]], sont apportés par deux courants migratoires venus de l'est ; le [[Cardial]] et le [[Culture rubanée|Rubané]] vers le [[VIe millénaire av. J.-C.]]. Les premiers [[mégalithe]]s s'érigent dans le courant du [[IVe millénaire av. J.-C.]]. Se succèdent ensuite, entre autres, les cultures [[proto-celtique]]s de l'[[Âge du fer]] du [[Civilisation de Hallstatt|Hallstatt]] puis de [[La Tène]]. Au [[IIe siècle av. J.-C.]], les romains désignent ce territoire comme la [[Gaule]] et le conquièrent vers [[-50]].
Au [[Néolithique]], qui commence en France au milieu du [[VIe millénaire av. J.-C.]], apparaissent l'[[agriculture]] et l'[[élevage]], qui renforcent la [[sédentarisation]] des hommes. Ces innovations sont apportées par deux courants migratoires venus de l'est : celui de la [[culture de la céramique cardiale|céramique cardiale]], par la côte méditerranéenne, et celui de la [[culture rubanée]], par la vallée du [[Danube]]. Les premiers [[mégalithe]]s sont érigés au [[Ve millénaire av. J.-C.]] et se multiplient à l'[[Âge du cuivre]].


La [[préhistoire (discipline)|recherche en préhistoire]] dans le territoire français est très ancienne et a bénéficié des travaux novateurs de grands chercheurs comme [[Jacques Boucher de Perthes]], [[Jean-Baptiste Noulet]], [[Henri Breuil]], [[François Bordes]] et [[André Leroi-Gourhan]].
La [[préhistoire (discipline)|recherche préhistorique]] a commencé sur le territoire français au début du {{s-|XIX}}. Elle a bénéficié des travaux de pionniers comme [[Jacques Boucher de Perthes]] et [[Jean-Baptiste Noulet]], puis de grands chercheurs comme [[Henri Breuil]], [[François Bordes]] et [[André Leroi-Gourhan]].


== Paléolithique ==
== Paléolithique inférieur ==
[[Image:Biface.jpg|thumb|right|[[Biface]] [[Acheuléen]] du site éponyme de [[Saint-Acheul]].]]
Tout le [[Paléolithique]] est compris dans l'époque géologique du [[Pléistocène]], caractérisé par de longs stades [[glaciation|glaciaires]] avec [[régression marine]] coupés par des stades [[interglaciaire]]s, plus cléments. Les populations humaines sont constituées de groupes de [[chasseurs-cueilleurs]] [[nomade]]s. Plusieurs espèces d'hommes se succèdent sur le territoire actuel de la France jusqu'à l'arrivée de l'[[Homo sapiens|homme moderne]] au [[Paléolithique supérieur]].


[[Image:Biface.jpg|vignette|[[Biface]] [[acheuléen]] du site éponyme de [[Saint-Acheul]]]]
=== Paléolithique inférieur ===
Le [[Paléolithique inférieur]] débute en France avec les premières incursions d{{'}}''[[Homo erectus]]''/''[[Homo antecessor]]'' ([[Lézignan-La-Cèbe]]), il y a 1,6 million d'années.<ref>Jean-Yves Crochet et al., "Une nouvelle faune de vertébrés continentaux, associée à des artefacts dans le Pléistocène inférieur de l'Hérault (Sud de la France)", vers 1,7 Ma", ''Palevol'', n° 13, 2001, p. 111-128.</ref> Des ossements d{{'}}''[[Homo heidelbergensis]]'' ont également été mis au jour à la [[Caune de l'Arago]] ([[Homme de Tautavel]]).


Le [[Paléolithique inférieur]] débute en France avec la première occupation humaine connue, sur le site du [[Le Bois-de-Riquet|Bois-de-Riquet]], à [[Lézignan-la-Cèbe]], il y a 1,2 million d'années<ref>Jean-Yves Crochet et al., "Une nouvelle faune de vertébrés continentaux, associée à des artefacts dans le Pléistocène inférieur de l'Hérault (Sud de la France)", vers 1,7 Ma", ''Palevol'', n° 13, 2001, p. 111-128.</ref>.
Aux premières [[industries lithiques]] à [[galets aménagés]] succède l'[[Acheuléen]]. Cette industrie doit son nom au site français de [[Saint-Acheul]] et comprend des [[biface]]s et des [[hachereau]]x. Les principaux sites archéologiques français de cette période sont la [[Caune de l'Arago]], [[Terra Amata (site archéologique)|Terra Amata]] et [[Menez Dregan]]. Ce dernier abrite l'une des plus anciennes évidences de [[Feu|foyers aménagés]] connues au monde, datant d'environ {{formatnum:500000}} ans. Il a livré une industrie nommée [[Colombanien]], qui s'étendrait autour de la [[Armorique|Péninsule armoricaine]]<ref>Anne Gebhardt, Bernard Hallegouet, Stéphan Hinguant, Jean-Laurent Monnier, 1992 - [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1992_num_89_3_9504?_Prescripts_Search_isPortletOuvrage=false Le gisement Paléolithique inférieur de Ménez-Drégan 1 (Plouhinec, Finistère)]. ''Bulletin de la Société Préhistorique Française'', 89, 3, pp. 77-81</ref>. Le [[Clactonien]] est une industrie définie par [[Henri Breuil]]. Il la considérait comme contemporaine de l'Acheuléen en Europe du Nord-ouest. Ne présentant pas de bifaces, elle est désormais plutôt considérée comme un faciès particulier de l'Acheuléen et a perdu toute signification culturelle en France.


Les plus anciens ossements fossiles connus en France, attribués à ''[[Homo heidelbergensis]]'', sont ceux de l'[[Homme de Tautavel]], datés de {{nb|570000}} à {{nb|300000 ans}}, mis au jour depuis 1965 à la [[Caune de l'Arago]], dans les [[Pyrénées-Orientales]].
=== Paléolithique moyen ===
La principale culture du [[Paléolithique moyen]] en Europe et au [[Moyen-Orient]] est le [[Moustérien]], dont le site éponyme est [[Le Moustier]] ([[Dordogne (département)|Dordogne]]). En France, elle est l'œuvre des [[homme de Néandertal|Néandertaliens]]. Ces derniers ont évolué à partir d'une forme primitive dont on retrouve quelques traces, les pré ou proto-Néandertaliens, qui auraient eux-mêmes évolué en Europe à partir d{{'}}''Homo heidelbergensis'' et d'autres hominines du Paléolithique inférieur européen.


Aux premières [[Industrie lithique|industries lithiques]] à [[Galet aménagé|galets aménagés]] succède l'[[Acheuléen]]. Cette industrie doit son nom au site français de [[Saint-Acheul]], à [[Amiens]], et comprend des [[biface]]s et des [[hachereau]]x. Quelques-uns des principaux sites archéologiques français de cette période sont la [[Caune de l'Arago]], [[Terra Amata (site archéologique)|Terra Amata]] et [[Menez Dregan]]. Ce dernier site abrite l'un des plus anciens [[Domestication du feu|foyers aménagés]] connus en Europe, daté d'environ {{nb|400000 ans}}. Il a livré une industrie nommée ''Colombanien'', qui s'étendrait autour de la [[Armorique|Péninsule armoricaine]]<ref>Anne Gebhardt, Bernard Hallegouet, Stéphan Hinguant, Jean-Laurent Monnier, 1992 - [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1992_num_89_3_9504?_Prescripts_Search_isPortletOuvrage=false Le gisement Paléolithique inférieur de Ménez-Drégan 1 (Plouhinec, Finistère)]. ''Bulletin de la Société Préhistorique Française'', 89, 3, pp. 77-81</ref>. Le [[Clactonien]] est une industrie définie par [[Henri Breuil]]. Il la considérait comme contemporaine de l'Acheuléen en Europe du Nord-ouest. Ne présentant pas de bifaces, elle est désormais plutôt considérée comme un faciès particulier de l'Acheuléen.
Le Moustérien a été divisé en plusieurs faciès technologiques ([[Moustérien de type Quina]], [[Moustérien de Tradition Acheuléenne]], etc.) dont les interprétations sont nombreuses et controversées. Le Moustérien est marqué par la généralisation d'une innovation technique dans les méthodes de [[débitage]]s de la pierre avec la [[méthode Levallois]], nommée d'après les industries lithiques de [[Levallois-Perret]]. [[François Bordes]] et d'autres auteurs l'ont définie comme une méthode de débitage caractérisée par une préparation préalable du [[nucléus (Préhistoire)|nucléus]] impliquant une prédétermination de l'éclat recherché. Ces définitions ont été développées par [[Éric Boëda]] pour inclure les modalités récurrentes permettant le débitage de plusieurs éclats Levallois prédéterminés successifs aux dépens d'un même nucléus préparé.

== Paléolithique moyen ==
La principale culture du [[Paléolithique moyen]] en Europe et au [[Moyen-Orient]] est le [[Moustérien]], dont le site éponyme est [[Le Moustier]] ([[Dordogne (département)|Dordogne]]). En France, elle est l'œuvre des [[homme de Néandertal|Néandertaliens]]. Ces derniers ont évolué à partir des proto-Néandertaliens, qui auraient eux-mêmes évolué en Europe à partir d{{'}}''Homo heidelbergensis''.

Le Moustérien a été divisé en plusieurs faciès technologiques ([[Moustérien de type Quina]], [[Moustérien de tradition acheuléenne]], etc.) dont les interprétations sont nombreuses et controversées. Le Moustérien est marqué par la généralisation d'une innovation technique dans les méthodes de [[débitage]] de la pierre avec la [[méthode Levallois]], nommée d'après les industries lithiques de [[Levallois-Perret]]. [[François Bordes]] et d'autres auteurs l'ont définie comme une méthode de débitage caractérisée par une préparation préalable du [[nucléus (Préhistoire)|nucléus]] impliquant une prédétermination de l'éclat recherché. Ces définitions ont été développées par {{Lien|langue=de|Éric Boëda}} pour inclure les modalités récurrentes permettant le débitage de plusieurs éclats Levallois prédéterminés successifs aux dépens d'un même nucléus préparé.


Les premières sépultures néandertaliennes identifiées ont été découvertes à [[La Chapelle-aux-Saints]] en 1908 puis à [[La Ferrassie]] en 1909<ref>Nougier L.-R., 1963, ''La préhistoire : essai de paléosociologie religieuse''. Paris : Bloud & Gay : 43-44</ref>. Elles ont apporté des arguments majeurs concernant la capacité des Néandertaliens a développer des croyances métaphysiques<ref>Binant P., 1991 - ''Les sépultures du Paléolithique''. Paris : Errance</ref>{{,}}<ref>Collectif, 1976 - ''Sépultures néandertaliennes''. CNRS</ref>, conférant à cette espèce une forme d'humanité alors qu'on lui prêtait jusqu'alors volontiers des caractères plutôt simiesques<ref>Postel B., 2008 - « Néandertal et la mort », ''Archéologia'' n°458 : 6-11</ref>.
Les premières sépultures néandertaliennes identifiées ont été découvertes à [[La Chapelle-aux-Saints]] en 1908 puis à [[La Ferrassie]] en 1909<ref>Nougier L.-R., 1963, ''La préhistoire : essai de paléosociologie religieuse''. Paris : Bloud & Gay : 43-44</ref>. Elles ont apporté des arguments majeurs concernant la capacité des Néandertaliens a développer des croyances métaphysiques<ref>Binant P., 1991 - ''Les sépultures du Paléolithique''. Paris : Errance</ref>{{,}}<ref>Collectif, 1976 - ''Sépultures néandertaliennes''. CNRS</ref>, conférant à cette espèce une forme d'humanité alors qu'on lui prêtait jusqu'alors volontiers des caractères plutôt simiesques<ref>Postel B., 2008 - « Néandertal et la mort », ''Archéologia'' n°458 : 6-11</ref>.


Preuve de cannibalisme chez les Néandertaliens trouvés dans les colonies de Neandertal Moula-Guercy and Les Pradelles<ref>[http://phys.org/news/2016-12-caves-neanderthals-cannibals.html The caves that prove Neanderthals were cannibals]</ref>.
On a trouvé des preuves de cannibalisme chez les Néandertaliens sur les sites de Moula-Guercy et des Pradelles<ref>[http://phys.org/news/2016-12-caves-neanderthals-cannibals.html The caves that prove Neanderthals were cannibals]</ref>.


=== Paléolithique supérieur ===
== Paléolithique supérieur ==
Le [[Paléolithique supérieur]] en France débute avec le [[Châtelperronien]], du nom du site français de [[Châtelperron]]. Présente surtout dans le sud-ouest de la France, cette industrie est généralement attribuée aux derniers Néandertaliens même si l'association Châtelperronien / homme de Néandertal est contestée par certains auteurs. Le Châtelperronien est caractérisé par les premiers éléments de parure européens ainsi que par le développement de l'industrie sur matière dure animale (os, bois), selon certains sous l'influence des ''[[Homo sapiens]]'' venus du Proche-Orient et porteurs de l'[[Aurignacien]]. Celui-ci s'étend sur le territoire à partir de l'[[Europe centrale]]. Son site éponyme est la [[grotte d'Aurignac]]. Les Néandertaliens disparaissent du territoire actuel de la France aux alentours de {{formatnum:35000}} ans [[avant le présent|BP]]. En France, l'Aurignacien est caractérisé par l'une des plus anciennes [[grotte ornée|grottes ornées]] au monde, la [[grotte Chauvet]]. Datée d'environ {{formatnum:31000}} ans [[avant le présent|BP]], son dispositif pariétal témoigne d'une importante maîtrise technique et artistique, brisant les idées jusqu'alors établies d'une évolution linéaire de l'[[art préhistorique|art paléolithique]] depuis des expressions abstraites jusqu'au réalisme.
Le [[Paléolithique supérieur]] débute en France avec le [[Châtelperronien]], du nom du site français de [[Châtelperron]]. Présente surtout dans le sud-ouest de la France, cette industrie est attribuée aux derniers Néandertaliens. Le Châtelperronien est caractérisé par les premiers éléments de parure européens ainsi que par le développement de l'industrie sur matière dure animale (os, bois), selon certains sous l'influence des ''[[Homo sapiens]]'' venus du Proche-Orient et porteurs de l'[[Aurignacien]]. Celui-ci s'étend sur le territoire à partir de l'[[Europe centrale]]. Son site éponyme est la [[grotte d'Aurignac]]. Les Néandertaliens disparaissent du territoire actuel de la France aux alentours de {{nb|32000 ans}} [[avant le présent]]. En France, l'Aurignacien est caractérisé par l'une des plus anciennes [[grotte ornée|grottes ornées]] au monde, la [[grotte Chauvet]]. Datée d'environ {{nb|31000 ans}} [[avant le présent]], son dispositif pariétal témoigne d'une complète maitrise technique et artistique, brisant les idées jusqu'alors établies d'une progression de l'[[art préhistorique|art paléolithique]] depuis des expressions abstraites jusqu'au réalisme.


[[Image:Venus of Brassempouy.jpg|230px|thumb|left|La [[Dame de Brassempouy]].]]
[[Image:Venus of Brassempouy.jpg|230px|vignette|left|La [[Dame de Brassempouy]]]]
[[Image:Biface feuille de laurier.JPG|120 px|vignette|[[Feuille de laurier]] solutréenne]]
À l'Aurignacien succède le [[Gravettien]] à partir de {{formatnum:29000}} ans [[avant le présent|BP]]. Alors qu'il s'étend sur toute l'Europe, il doit aussi son nom à un site français, [[La Gravette]] ([[Bayac]], Dordogne). Le Gravettien est surtout connu pour la généralisation des statuette anthropomorphes dites « [[Vénus paléolithiques]] », bien que quelques exemples de ce type de représentation féminine apparaissent dès l'Aurignacien. En France, la fameuse [[Dame de Brassempouy]] est attribuée au Gravettien.


À l'Aurignacien succède le [[Gravettien]] à partir de {{nb|31000 ans}} [[avant le présent]]. Alors qu'il s'étend sur toute l'Europe, il doit aussi son nom à un site français, La Gravette ([[Bayac]], Dordogne). Le Gravettien est surtout connu pour la généralisation des statuettes anthropomorphes dites « [[Vénus paléolithique]]s », bien que quelques exemples de ce type de représentation féminine apparaissent dès l'Aurignacien. En France, la fameuse [[dame de Brassempouy]] est attribuée au Gravettien.
[[Image:Biface feuille de laurier.JPG|100 px|thumb|[[Feuille de laurier]] solutréenne]]
Le [[Solutréen]], dont le site éponyme est la [[Roche de Solutré]] ([[Bourgogne (ancienne région administrative)|Bourgogne]]), apparaît aux alentours de {{formatnum:22000}} ans [[avant le présent|BP]] et est présent dans la zone franco-[[cantabrie|cantabrique]]. Toutefois, le nord de la France est inhabité puisqu'on se retrouve en plein maximum glaciaire. Les sites solutréens les plus septentrionaux se trouvent dans le sud du [[bassin parisien]] et en [[Mayenne (département)|Mayenne]]. Cette culture est caractérisée par des éléments lithiques d'une étonnante finesse comme les [[feuilles de laurier]]. L'[[aiguille à chas]] et le [[propulseur]] sont deux innovations majeures de cette période.


Le [[Solutréen]], dont le site éponyme est la [[Roche de Solutré]] ([[Saône-et-Loire]]), apparait aux alentours de {{nb|22000 ans}} [[avant le présent]] et est présent dans la zone franco-[[cantabrie|cantabrique]]. Toutefois, le nord de la France est quasi-inhabité puisqu'on est alors en plein maximum glaciaire. Les sites solutréens les plus septentrionaux se trouvent dans le sud du [[bassin parisien]] et en [[Mayenne (département)|Mayenne]]. Cette culture est caractérisée par des éléments lithiques d'une étonnante finesse comme les [[Feuille de laurier|feuilles de laurier]]. L'[[Aiguille à coudre|aiguille à chas]] et le [[propulseur]] seraient deux innovations majeures de cette période.
Le [[Badegoulien]] apparaît vers {{formatnum:18000}} ans [[avant le présent|BP]] et sa zone de répartition est à peine plus étendue que celle du Solutréen<ref>Le Badegoulien était auparavant appelé [[Magdalénien]] ancien ; toutefois les dernières recherches ont conduit à donner à ce que l'on pensait être une phase ancienne du Magdalénien une appellation propre.</ref>.


Le [[Badegoulien]] apparait vers {{nb|18000 ans}} [[avant le présent]] et sa zone de répartition est à peine plus étendue que celle du Solutréen<ref>Le Badegoulien était auparavant appelé [[Magdalénien]] ancien ; toutefois les dernières recherches ont conduit à donner à ce que l'on pensait être une phase ancienne du Magdalénien une appellation propre.</ref>.
Le [[Magdalénien]] apparaît vers {{formatnum:17000}} ans [[avant le présent|BP]]. Il est marqué par l'utilisation du [[harpon]], la généralisation du propulseur ainsi que de l'art figuratif sur les outils en matières dures animales. L'art magdalénien est en général caractérisé par son grand réalisme avec une attention portée sur le rendu du mouvement. La [[Grotte de Font-de-Gaume]] est un exemple de site magdalénien célèbre pour son art pariétal.

Le [[Magdalénien]] apparait vers {{nb|17000 ans}} [[avant le présent]]. Il est marqué par l'utilisation du [[harpon]], la généralisation du propulseur ainsi que de l'art figuratif sur les outils en matières dures animales. L'art magdalénien est en général caractérisé par son grand réalisme, avec une attention particulière portée au rendu du mouvement. La [[grotte de Font-de-Gaume]] est un exemple de site magdalénien célèbre pour son art pariétal.


== Mésolithique ==
== Mésolithique ==
{{Loupe|Mésolithique}}
{{Loupe|Mésolithique}}

==Néolithique==
{{Loupe|Néolithique}}
== Néolithique ==
{{Loupe|Europe néolithique}}
== Chalcolithique ==

{{Loupe|Chalcolithique }}
==Âge du bronze==
== Âge du cuivre ==
{{Loupe|Âge du bronze}}
{{Loupe|Âge du cuivre}}

== Âge du bronze ==
{{Loupe|Âge du bronze en Europe}}

== Âge du fer ==
== Âge du fer ==
{{Loupe|Âge du fer}}
{{Loupe|Âge du fer}}


Au [[Ier millénaire av. J.-C.]] se succèdent les cultures [[proto-celtique]]s de l'[[Âge du fer]], de [[Civilisation de Hallstatt|Hallstatt]] puis de [[La Tène]].
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===


Au [[IIe siècle av. J.-C.]], les romains désignent ce territoire comme la [[Gaule]], puis le conquièrent entièrement entre 59 et 52 {{avjc}}.
* [[Préhistoire]]
* [[Histoire]]
* [[Archéologie]]
* [[Paléontologie]]

=== Bibliographie ===
* * ''Bulletin de la Société préhistorique française'' publié sans interruption depuis 1904, c'est la plus importante revue de Préhistoire française avec des articles originaux de Préhistoire, du Paléolithique au premier âge du fer.([http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/revue/bspf En ligne] : 890 numéros accessibles en 2012, soit 8627 contributions pour les années 1904-2007)


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}
{{Références|colonnes=2}}

== Bibliographie ==
* ''Bulletin de la Société préhistorique française'', publié sans interruption depuis 1904, c'est la plus importante revue de Préhistoire française avec des articles originaux de Préhistoire, du Paléolithique au premier âge du fer. ([http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/revue/bspf lire en ligne] : 890 numéros accessibles en 2012, soit 8627 contributions pour les années 1904-2007)
* Bonifay E., ''Les premiers peuplements de l'Europe'', La Maison des Roches, 2002, 127 p.

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Europe paléolithique]]
* [[Europe néolithique]]
* [[Âge du bronze en Europe]]
* [[Chronologie de la France à la Préhistoire]]


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Version du 28 octobre 2018 à 16:18

La Préhistoire de la France est la période qui commence avec la première occupation humaine du territoire actuel de la France et qui s'achève avec la conquête romaine, lorsque le territoire entre dans le domaine de l'histoire écrite.

Tout le Paléolithique français est compris dans l'époque géologique du Pléistocène, caractérisée par de longs stades glaciaires avec régression marine, entrecoupés par des stades interglaciaires plus cléments. Les populations humaines sont alors constituées de groupes de chasseurs-cueilleurs nomades. Plusieurs espèces humaines se succèdent sur le territoire actuel de la France jusqu'à l'arrivée de l'Homme moderne au Paléolithique supérieur.

La première trace connue d'occupation humaine en France est datée de 1,2 million d'années, à Lézignan-la-Cèbe, dans l'Hérault. L'Homme de Néandertal, dont les plus anciens fossiles sont datés de 430 000 ans à Atapuerca, en Espagne, est attesté en France à partir d'environ 210 000 ans avant le présent. Homo sapiens lui succède à partir de 43 000 ans avant le présent. Il est l'auteur d'un riche art pariétal et mobilier.

Au Néolithique, qui commence en France au milieu du VIe millénaire av. J.-C., apparaissent l'agriculture et l'élevage, qui renforcent la sédentarisation des hommes. Ces innovations sont apportées par deux courants migratoires venus de l'est : celui de la céramique cardiale, par la côte méditerranéenne, et celui de la culture rubanée, par la vallée du Danube. Les premiers mégalithes sont érigés au Ve millénaire av. J.-C. et se multiplient à l'Âge du cuivre.

La recherche préhistorique a commencé sur le territoire français au début du XIXe siècle. Elle a bénéficié des travaux de pionniers comme Jacques Boucher de Perthes et Jean-Baptiste Noulet, puis de grands chercheurs comme Henri Breuil, François Bordes et André Leroi-Gourhan.

Paléolithique inférieur

Biface acheuléen du site éponyme de Saint-Acheul

Le Paléolithique inférieur débute en France avec la première occupation humaine connue, sur le site du Bois-de-Riquet, à Lézignan-la-Cèbe, il y a 1,2 million d'années[1].

Les plus anciens ossements fossiles connus en France, attribués à Homo heidelbergensis, sont ceux de l'Homme de Tautavel, datés de 570 000 à 300 000 ans, mis au jour depuis 1965 à la Caune de l'Arago, dans les Pyrénées-Orientales.

Aux premières industries lithiques à galets aménagés succède l'Acheuléen. Cette industrie doit son nom au site français de Saint-Acheul, à Amiens, et comprend des bifaces et des hachereaux. Quelques-uns des principaux sites archéologiques français de cette période sont la Caune de l'Arago, Terra Amata et Menez Dregan. Ce dernier site abrite l'un des plus anciens foyers aménagés connus en Europe, daté d'environ 400 000 ans. Il a livré une industrie nommée Colombanien, qui s'étendrait autour de la Péninsule armoricaine[2]. Le Clactonien est une industrie définie par Henri Breuil. Il la considérait comme contemporaine de l'Acheuléen en Europe du Nord-ouest. Ne présentant pas de bifaces, elle est désormais plutôt considérée comme un faciès particulier de l'Acheuléen.

Paléolithique moyen

La principale culture du Paléolithique moyen en Europe et au Moyen-Orient est le Moustérien, dont le site éponyme est Le Moustier (Dordogne). En France, elle est l'œuvre des Néandertaliens. Ces derniers ont évolué à partir des proto-Néandertaliens, qui auraient eux-mêmes évolué en Europe à partir d'Homo heidelbergensis.

Le Moustérien a été divisé en plusieurs faciès technologiques (Moustérien de type Quina, Moustérien de tradition acheuléenne, etc.) dont les interprétations sont nombreuses et controversées. Le Moustérien est marqué par la généralisation d'une innovation technique dans les méthodes de débitage de la pierre avec la méthode Levallois, nommée d'après les industries lithiques de Levallois-Perret. François Bordes et d'autres auteurs l'ont définie comme une méthode de débitage caractérisée par une préparation préalable du nucléus impliquant une prédétermination de l'éclat recherché. Ces définitions ont été développées par Éric Boëda pour inclure les modalités récurrentes permettant le débitage de plusieurs éclats Levallois prédéterminés successifs aux dépens d'un même nucléus préparé.

Les premières sépultures néandertaliennes identifiées ont été découvertes à La Chapelle-aux-Saints en 1908 puis à La Ferrassie en 1909[3]. Elles ont apporté des arguments majeurs concernant la capacité des Néandertaliens a développer des croyances métaphysiques[4],[5], conférant à cette espèce une forme d'humanité alors qu'on lui prêtait jusqu'alors volontiers des caractères plutôt simiesques[6].

On a trouvé des preuves de cannibalisme chez les Néandertaliens sur les sites de Moula-Guercy et des Pradelles[7].

Paléolithique supérieur

Le Paléolithique supérieur débute en France avec le Châtelperronien, du nom du site français de Châtelperron. Présente surtout dans le sud-ouest de la France, cette industrie est attribuée aux derniers Néandertaliens. Le Châtelperronien est caractérisé par les premiers éléments de parure européens ainsi que par le développement de l'industrie sur matière dure animale (os, bois), selon certains sous l'influence des Homo sapiens venus du Proche-Orient et porteurs de l'Aurignacien. Celui-ci s'étend sur le territoire à partir de l'Europe centrale. Son site éponyme est la grotte d'Aurignac. Les Néandertaliens disparaissent du territoire actuel de la France aux alentours de 32 000 ans avant le présent. En France, l'Aurignacien est caractérisé par l'une des plus anciennes grottes ornées au monde, la grotte Chauvet. Datée d'environ 31 000 ans avant le présent, son dispositif pariétal témoigne d'une complète maitrise technique et artistique, brisant les idées jusqu'alors établies d'une progression de l'art paléolithique depuis des expressions abstraites jusqu'au réalisme.

La Dame de Brassempouy
Feuille de laurier solutréenne

À l'Aurignacien succède le Gravettien à partir de 31 000 ans avant le présent. Alors qu'il s'étend sur toute l'Europe, il doit aussi son nom à un site français, La Gravette (Bayac, Dordogne). Le Gravettien est surtout connu pour la généralisation des statuettes anthropomorphes dites « Vénus paléolithiques », bien que quelques exemples de ce type de représentation féminine apparaissent dès l'Aurignacien. En France, la fameuse dame de Brassempouy est attribuée au Gravettien.

Le Solutréen, dont le site éponyme est la Roche de Solutré (Saône-et-Loire), apparait aux alentours de 22 000 ans avant le présent et est présent dans la zone franco-cantabrique. Toutefois, le nord de la France est quasi-inhabité puisqu'on est alors en plein maximum glaciaire. Les sites solutréens les plus septentrionaux se trouvent dans le sud du bassin parisien et en Mayenne. Cette culture est caractérisée par des éléments lithiques d'une étonnante finesse comme les feuilles de laurier. L'aiguille à chas et le propulseur seraient deux innovations majeures de cette période.

Le Badegoulien apparait vers 18 000 ans avant le présent et sa zone de répartition est à peine plus étendue que celle du Solutréen[8].

Le Magdalénien apparait vers 17 000 ans avant le présent. Il est marqué par l'utilisation du harpon, la généralisation du propulseur ainsi que de l'art figuratif sur les outils en matières dures animales. L'art magdalénien est en général caractérisé par son grand réalisme, avec une attention particulière portée au rendu du mouvement. La grotte de Font-de-Gaume est un exemple de site magdalénien célèbre pour son art pariétal.

Mésolithique

Néolithique

Âge du cuivre

Âge du bronze

Âge du fer

Au Ier millénaire av. J.-C. se succèdent les cultures proto-celtiques de l'Âge du fer, de Hallstatt puis de La Tène.

Au IIe siècle av. J.-C., les romains désignent ce territoire comme la Gaule, puis le conquièrent entièrement entre 59 et 52 av. J.-C..

Notes et références

  1. Jean-Yves Crochet et al., "Une nouvelle faune de vertébrés continentaux, associée à des artefacts dans le Pléistocène inférieur de l'Hérault (Sud de la France)", vers 1,7 Ma", Palevol, n° 13, 2001, p. 111-128.
  2. Anne Gebhardt, Bernard Hallegouet, Stéphan Hinguant, Jean-Laurent Monnier, 1992 - Le gisement Paléolithique inférieur de Ménez-Drégan 1 (Plouhinec, Finistère). Bulletin de la Société Préhistorique Française, 89, 3, pp. 77-81
  3. Nougier L.-R., 1963, La préhistoire : essai de paléosociologie religieuse. Paris : Bloud & Gay : 43-44
  4. Binant P., 1991 - Les sépultures du Paléolithique. Paris : Errance
  5. Collectif, 1976 - Sépultures néandertaliennes. CNRS
  6. Postel B., 2008 - « Néandertal et la mort », Archéologia n°458 : 6-11
  7. The caves that prove Neanderthals were cannibals
  8. Le Badegoulien était auparavant appelé Magdalénien ancien ; toutefois les dernières recherches ont conduit à donner à ce que l'on pensait être une phase ancienne du Magdalénien une appellation propre.

Bibliographie

  • Bulletin de la Société préhistorique française, publié sans interruption depuis 1904, c'est la plus importante revue de Préhistoire française avec des articles originaux de Préhistoire, du Paléolithique au premier âge du fer. (lire en ligne : 890 numéros accessibles en 2012, soit 8627 contributions pour les années 1904-2007)
  • Bonifay E., Les premiers peuplements de l'Europe, La Maison des Roches, 2002, 127 p.

Voir aussi

Articles connexes