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{{Voir homonymes|Monument (homonymie)}}cité. {{refnec|Une ville neuve en général ne prend pas rapidement, il faut le temps de l’accumulation, et ce n’est pas un hasard si les métropoles les plus importantes sont précisément celles qui ont la plus haute antiquité. Il faut attendre les utopistes de notre époque pour trouver des villes sorties du néant ; ils prétendent faire le bonheur des hommes malgré eux, leur imposer sans concertation, notamment architecturale et urbanistique, une vision purement théorique dans laquelle ils n’y trouvent pas leur équilibre.}}
{{Voir homonymes|Monument (homonymie)}}
[[File:Gedenknaald ter herinnering aan de slag bij Quatre Bras - Soest - 20365588 - RCE.jpg|thumb|Monument, près de [[Baarn]] ([[Pays-Bas]]), commémorant la [[bataille des Quatre Bras]].]]
[[Fichier:0904 PMSK Police ZPL.JPG|thumb|Monument à la mémoire de [[Marie Skłodowska-Curie]], à [[Police (Pologne)]].]]
Un '''monument''' (du latin {{latin|monumentum}}, dérivé du verbe {{latin|[[wikt:moneo|moneō]]}} « se remémorer ») désigne à l'origine une [[sculpture]] ou ouvrage [[architecture|architectural]] permettant de rappeler un événement ou une personne, d'où sa signification première de « [[Tombeau (architecture)|tombeau]] ». Mais par [[analogie]], et beaucoup plus largement, ce terme qualifie depuis tout objet qui atteste l'existence, la réalité de quelque chose et qui peut servir de témoignage<ref>Cf. {{CNRTL|monument|}} Voir aussi « [[wikt:monument|monument]] » et « [[wikt:témoignage|témoignage]] » sur le [[Wiktionnaire]].</ref>, comme une [[langue]], une [[peinture]] ou une [[montagne]].

Dans un sens commun, le terme « monument » désigne plutôt un édifice ou une structure ayant une valeur historique et culturelle.

== Usages du terme « monument » ==
Pour [[Aloïs Riegl]]<ref>Cf. [[Aloïs Riegl]], ''Le Culte moderne des monuments'', Le Seuil, Paris, 1984 {{où}}. Cité par Stéphanie Beauchêne, sous la dir. de [[François Laplantine]], ''Ethnographie d'un monument : récits d'une fondation contemporaine : le Centre Civique de Bucarest'' [Thèse de doctorat : Sociologie et sciences sociales : Lyon 2 : 2001], Lyon, Université Lumière, 2001, p. 49 ([http://theses.univ-lyon2.fr/sdx/theses/lyon2/2001/beauchene_s en ligne]).</ref>, un monument est, au sens ancien du terme, une œuvre créée de la main de l’homme et édifiée dans le but précis de conserver toujours présent et vivant dans la conscience des [[générations futures]] le souvenir de telle action ou de telle destinée.

Pour [[Françoise Choay]], dans ''l’Allégorie du Patrimoine'', le monument travaille et mobilise la mémoire par « la médiation de l’affectivité », de façon à rappeler le passé en le faisant vibrer à la manière du présent. Ce passé contribue à maintenir et à préserver l’identité d’une communauté ethnique, culturelle ou politique<ref>Voir, par exemple, [http://www.icrc.org/fre/resources/documents/misc/5x8f8n.htm François Bugnion, « La genèse de la protection juridique des biens culturels en cas de conflit armé dans le cadre du droit international humanitaire conventionnel et coutumier », Genève, Comité international de la Croix-Rouge, 14-02-2004].</ref>. Le monument assure, rassure, tranquillise en conjurant l’être du présent.

Quelquefois sont appelés « monuments » des constructions dont tout d'abord, le but était différent, par exemple la [[Tour Eiffel]] construite en 1889 à Paris. Ces œuvres sont devenues l'emblème d'une ville ou d'un peuple. Parfois, leur destruction possède une valeur symbolique, par exemple le déboulonnage des statues de telle ou telle personnalité, notamment politique, qui fait souvent office de dictateur, comme ce fut le cas par exemple de [[Staline]] en URSS ou plus récemment de [[Saddam Hussein]] en Iraq.

== La notion de « monument historique » ==

=== Dans le monde ===
{{...}}

=== En France ===

En [[France]], la qualité de [[Monument historique (France)|monument historique]] est apparue en 1830, a été consacrée par une loi de 1887 et a été confirmée par le législateur à travers la loi du 31 décembre 1913. Elle peut être indistinctement conférée par l’administration à n’importe quel bien corporel, mobilier ou immobilier, dès lors que sa conservation ou sa préservation peut en fonction de certains critères être considérée comme d’intérêt général.

Il faut attendre [[1887]] pour que le législateur intervienne dans le domaine des [[Monument historique (France)|Monuments historiques]]. La loi du 30 mars 1887, dont la portée était limitée puisqu’elle restreignait le classement aux seuls monuments appartenant à des personnes publiques et présentant un intérêt pour l’histoire et l’art national, entraîna de vives protestations. En particulier, nombreuses furent les communes qui n’admirent pas que les travaux de restauration qu’elles conduisaient soient soumis à l’approbation de l’Administration centrale.

C’est après les lois de Séparation qui mettaient en péril de nombreuses églises rurales, privées désormais des subventions du ministère des Cultes, que furent préparées la loi de 1913 et une mesure nouvelle, l’inscription à l’Inventaire supplémentaire. Cette loi entérine l’intérêt grandissant pour d’autres époques que le Moyen Âge, notamment pour l’architecture classique : l’adjectif national disparaissait dans sa rédaction qui ne retenait plus que l’intérêt historique ou artistique. Elle est complétée par la loi du 2 mai 1930 relative aux sites et modifiée en [[1943]] afin de prévoir la protection des abords des Monuments historiques.

Prenant acte du rôle de l’État dans la protection des monuments historiques, la loi de 1913 a posé le principe selon lequel il existe un intérêt public s’attachant à la conservation des monuments historiques qui justifie que l’État puisse porter atteinte en son nom au droit de propriété.

Elle est marquée par l’autorité unilatérale de l’État, qui n’a guère été modifié depuis en dépit de l’élargissement des critères de classement, des difficultés budgétaires, de la décentralisation et de la volonté de nos concitoyens de participer plus activement à la défense de leur patrimoine<ref>{{Ouvrage|titre=L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation - Doctrines - Techniques - Pratiques)|éditeur=éditions Les Encyclopédies du patrimoine|auteur=René Dinkel|volume=|titre volume=|langue=français|jour=|mois= septembre|année=1997|lieu=Paris|pages=|isbn=2-911200-00-4|commentaire=Notice : Monument historique (pp. 929 à 931)}}</ref>.

== Typologie ==
=== Monuments religieux ===
==== Néolithique ====
* [[Mégalithe]]
** [[Dolmen]]

[[Fichier:Göbekli Tepe, Urfa.jpg|thumb|250px|Le site de [[Göbekli Tepe]], l'ensemble de monuments le plus ancien au monde actuellement connu]]

==== Europe chrétienne ====
* [[Église (édifice)|Église]]
* [[Palais épiscopal]]
* [[Couvent]]

==== Monde musulman ====
* [[Mosquée]]
* [[Zaouïa (édifice religieux)|Zaouïa]]
* [[Khanqah]]

=== Monuments profanes ===
==== Europe chrétienne ====
* [[beffroi]]
* [[Château]]
* [[hôtel de ville]]
* [[place (voie)|place publique]]

== Les monuments antiques ==

Les premiers monuments datent de la préhistoire, dans les lieux de cultes où les tombes et les tumulus signalés par des [[mégalithe]]s tels que les [[menhir]]s et les [[dolmen]]s de [[Carnac]] et [[Stonehenge]] possédaient une très grande importance.

De plus, l'[[Égypte]] est l'un des meilleurs exemples avec ses [[pyramide]]s, [[statue]]s et [[obélisque]]s.

À l'époque gréco-romaine, les principaux types de monuments modernes s'affirment : les monuments funéraires de grandes dimensions, les [[mausolée]]s et bien sûr les [[temple]]s.

:''Voir aussi'' : [[Palais (architecture)|Palais]], dans son acception antique.

== Après l'avènement du christianisme ==

Le [[christianisme]] condamne les cultes antiques, et provoque donc un abandon des monuments antiques, au profit de la construction d'églises et de nouvelles [[Basilique religieuse|basiliques]] à fonction religieuse. Certains édifices antiques sont transformés, par exemple le [[Panthéon de Rome]].

== Au {{s-|XVIII|e}} ==
Début du retour du style néoclassique comme le [[Panthéon de Paris]] dont le projet de construction date de 1755<ref>Alexia Lebeurre, ''Le Panthéon : temple de la nation'', éd. Patrimoine, 2000, p. 9</ref>.

== Au {{s-|XIX|e}} ==
=== Première moitié ===

Le style néoclassique s'impose et réintroduit les formes gréco-romaines, par exemple la statue de [[Napoléon 1er]] réalisée par Antonio [[Canova]]. L'arc de triomphe de l'Étoile à Paris, construit en 1836, s'inspire de l'arc de Titus à Rome.

=== Seconde moitié ===

Les œuvres [[symbole|symboliques]] et [[allégorie|allégoriques]] ou au contraire réalistes sont plus prisées. La [[Statue de la Liberté]] est réalisée par le sculpteur français [[Frédéric Auguste Bartholdi]] et l'ingénieur [[Gustave Eiffel]] entre [[1875]] et [[1884]]. Celle-ci commémore l'indépendance des [[États-Unis]].

== Au {{s-|XX|e}} ==
[[Fichier:Foxholes - Bois Jacques - Bastogne - 09.jpg|vignette|300px|Monument informel à la [[Easy Company]] de l'Armée américaine, qui combattit lors de la [[bataille des Ardennes]] dans les bois de [[Bastogne]]. Le monument est composé de branches de sapin et de petits objets commémoratifs.]]
{{refnec|Le monument entre dans une grave crise. Celui-ci veut gagner une autonomie propre et devenir une œuvre d'art indépendante, sans lien avec le lieu où il se situe. Il est parfois réalisé avec des matériaux inhabituels.}}

== Conclusion ==
L’idée qu'un monument puisse représenter une pérennité culturelle n’est pas neuve. Au milieu du {{s-|XII|e}}, l’abbé Suger rencontra de vives résistances quand il voulut détruire la basilique fondée par Saint- Denis pour construire sa nouvelle abbatiale. Il lui a fallu un coup de force avec l’appui du pouvoir royal pour imposer sa modernité au détriment de la mémoire sacrée incarnée dans un édifice immémorial. Il a ainsi inauguré un processus que les hommes de toutes les époques ont trouvé détestable parce qu’il dérangeait leur sérénité : il a remplacé au lieu d’accumuler.

L’abbé Grégoire, inventeur du terme vandalisme, déclarait en 1794<ref>Henri Grégoire, Mémoires, Paris 1808{{précision nécessaire}}</ref> que les barbares et les esclaves détestent les sciences et détruisent les monuments des arts, les hommes libres les aiment et les conservent.

Depuis la naissance de l’urbanité et des sociétés organisées en civilisations et non plus en tribus, les villes ont bâti leur fonctionnement, leur réputation, leur rayonnement sur l’accumulation de monuments bien plus que sur une programmation d’urbanisme. Chaque génération a ajouté sa strate d’édifices et de statues qui témoignaient de l’ancienneté et donc de la réussite de la cité. {{refnec|Une ville neuve en général ne prend pas rapidement, il faut le temps de l’accumulation, et ce n’est pas un hasard si les métropoles les plus importantes sont précisément celles qui ont la plus haute antiquité. Il faut attendre les utopistes de notre époque pour trouver des villes sorties du néant ; ils prétendent faire le bonheur des hommes malgré eux, leur imposer sans concertation, notamment architecturale et urbanistique, une vision purement théorique dans laquelle ils n’y trouvent pas leur équilibre.}}


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 18 décembre 2018 à 15:23

cité. Une ville neuve en général ne prend pas rapidement, il faut le temps de l’accumulation, et ce n’est pas un hasard si les métropoles les plus importantes sont précisément celles qui ont la plus haute antiquité. Il faut attendre les utopistes de notre époque pour trouver des villes sorties du néant ; ils prétendent faire le bonheur des hommes malgré eux, leur imposer sans concertation, notamment architecturale et urbanistique, une vision purement théorique dans laquelle ils n’y trouvent pas leur équilibre.[réf. nécessaire]

Notes et références

Voir aussi

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Articles connexes