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« Casseur (militantisme) » : différence entre les versions

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[[Image:Commercial Bank (closer shot) (Athens riots December 2008).JPG|thumb|Une banque brulée lors des [[Agitations de 2008 en Grèce|manifestations de 2008 en Grèce]]]]
[[Image:Commercial Bank (closer shot) (Athens riots December 2008).JPG|thumb|Une banque brulée lors des [[Agitations de 2008 en Grèce|manifestations de 2008 en Grèce]]]]


Le terme '''« casseur »''' désigne des individus se livrant à une forme de militantisme ayant souvent recours de manière délibéré à l'attaque de boutiques et à l'affrontement avec des forces de police mobilisée dans le cadre de manifestations.
Autrefois le terme de "'''casseur'''" désignait les « casseurs de grève » (ou plutôt les [[briseurs de grève]]), les [[syndicalisme jaune|Jaunes]].
Le "casseur" est considéré comme un synonyme de [[Vandalisme|vandale]]. Il est parfois utilisé comme synonyme d'[[hooligan]] ([[hooliganisme]]) dans le cadre spécifique des manifestations sportives.


En fait, le mot « casseur », d'origine argotique, désigne en premier lieu celui qui pratique un ''[[casse]]'' c'est-à-dire un [[cambriolage]].
Le mot d'origine argotique, désignait auparavant celui qui pratiquait un ''[[casse]]'' c'est-à-dire un [[cambriolage]] il a ensuite désigné les « [[briseurs de grève|casseurs de grève]] » et le [[syndicalisme jaune]].


Le "casseur" est aujourd'hui considéré comme un synonyme de [[Vandalisme|vandale]]. Il est parfois utilisé comme synonyme d'[[hooligan]] ([[hooliganisme]]) dans le cadre spécifique des manifestations sportives.
Ce sont en général des militants anarchistes qui s'inscrivent dans la propagande par le fait utilisée vers le début du siècle dernier pour allumer l'étincelle qui entraînera la destruction de l'état bourgeois et de tout appareil étatique, les médias politiques brandissent le terme casseurs pour decridibiliser leur projet


== Média ==
== Média ==
[[Image:Black block.jpg|thumb|Un [[Black Bloc]]]]
[[Image:Black block.jpg|thumb|Un [[Black Bloc]]]]
'''Casseur''' est aujourd'hui un terme souvent repris par des [[média]]s, utilisé pour regrouper sous une même dénomination l'ensemble des personnes pratiquant des actes de [[vandalisme]] et/ou violents en marge des [[manifestation]]s, que ce soit pendant ou à la fin d'un défilé protestataire. Afin de ne pas être repérés, ils ont le visage souvent masqué par des écharpes, des capuches ou des casquettes, et agissent à plusieurs (un "casseur" isolé étant à la merci des forces de l'ordre, en uniforme ou pas - sachant que des forces policières peuvent aussi commettre des actes de vandalisme par provocation politiquement souhaitée), de manière très mobile. Ils interviennent parfois lors de manifestations de syndicalistes, de lycéens ou d'étudiants, en profitant des mouvements et de l'[[anonymat]] de la foule, mais également de manière spontanée et séparée, quand il ne reste plus sur place que les forces de l'ordre et des gens désireux d'en découdre.
'''Casseur''' est aujourd'hui un terme souvent repris par des [[média]]s d'information, utilisé pour désigner l'ensemble des personnes pratiquant des actes de [[vandalisme]] et/ou violents en marge des [[manifestation]]s protestataire. Ils interviennent parfois lors de manifestations syndicales, lycéennes ou étudiantes, en usant du mouvement et de l'[[anonymat]] de la foule, mais également de manière spontanée et séparée.


{{ref sou|Des cas d'agression à l'encontre de [[journaliste]]s}}, accusés "d'aider la [[Police (institution)|police]]" dans la tâche d'identification de "fauteurs de troubles", de déformation des événements et de dénonciation de la [[délinquance]] auraient été recensés.
{{ref sou|Les casseurs agressent parfois les [[journaliste]]s}}, qu'ils soupçonnent d'aider la [[Police (institution)|police]] dans sa tâche d'identification des fauteurs de troubles, par les photos. Ils leur reprochent aussi de donner une version fausse des événements, de minimiser les causes de la [[colère]], de ne pas prendre au sérieux la radicalité des motivations des casseurs, et tout ceci pour aboutir à une analyse réduite à la dénonciation de la [[délinquance]]. De plus, la difficulté éprouvée pour différencier un appareil photo d'un agent des [[SDIG|Renseignements]] de celui d'un journaliste explique les attaques dont est parfois victime le matériel. Par ailleurs, la présence des journalistes transforme l'émeute en [[symbole]] ou en spectacle, ce qui entre en contradiction avec la volonté, précisément centrale dans la "casse", de rendre l'affrontement concret, réel. Les photographes "amateurs", en dépit de leurs protestations, sont parfois assimilés aux journalistes et traités en conséquence.


== Confusion ==
== Confusion ==
Le terme ne fait référence qu'à l'acte de ''casser'' et à la violence qu'évoque le mot, et en ce sens il est à la fois réducteur et source de confusion, voire d'amalgames.
Le terme ne fait référence qu'à l'acte de ''casser'' or il peut désigner à la fois :
Il désigne à la fois :


* des personnes opérant des larcins plus ou moins graves (vols à l'arraché parmi les manifestants) ;
* les personnes opérant des larcins parmi les manifestants) ;
* les auteurs d'actes de vandalisme, perpétrés soit contre le [[mobilier urbain]] (abribus, cabines téléphoniques), soit contre des boutiques (vitrines brisées, avec parfois ensuite des vols dans les magasins vandalisés etc.), soit contre les distributeurs automatiques, les édifices publics, etc. ;
* les auteurs d'actes de vandalisme, perpétrés contre le [[mobilier urbain]] (abribus, cabines téléphoniques), contre des boutiques (vitrines brisées, avec parfois ensuite des vols dans les magasins vandalisés etc.), contre des distributeurs automatiques, contre des bâtiments publics... ;
* des manifestants qui s'en prennent physiquement aux forces de l'ordre (CRS, Police Nationale, Gendarmerie, parfois même les Sapeurs-Pompiers).
* les manifestants qui s'en prennent physiquement aux forces de l'ordre (CRS, Police Nationale, Gendarmerie, parfois même les Sapeurs-Pompiers).


Le casseur se caractérise donc pour les médias par sa nature violente et intimidante.
Le casseur se caractériserait donc par sa nature violente et intimidante.


[[Image:Damage to a store following the riots in Washington, D.C., April 16, 1968.jpg|thumb|Manifestation à [[Washington (district de Columbia)|Washington]] après l'assasinat de [[Martin Luther King]] en 1968]]
[[Image:Damage to a store following the riots in Washington, D.C., April 16, 1968.jpg|thumb|Manifestation à [[Washington (district de Columbia)|Washington]] après l'assasinat de [[Martin Luther King]] en 1968]]


Finalement, le terme de « casseur » ne veut pas dire grand-chose. Plusieurs raisons à cela : il regroupe maintes populations qu'il est aisément possible de différencier : un jeune banlieusard n'est pas nécessairement un étudiant insurgé et encore moins{{Référence souhaitée|}} un activiste d'extrême droite ou gauche. De plus, l'appellation "casseur" désigne l'acte en soi, et non les motivations. Il sert ainsi, notamment par son utilisation dans les médias, à stigmatiser des populations, à décrédibiliser la violence et ainsi à cacher les [[révolte]]s. Ainsi, les motivations d'un casseur ne peuvent être "démocratiques" quand bien même la révolte est populaire<ref>''Mort à la démocratie'', Léon de Mattis</ref>. Rappelons, sans en faire l'[[apologie]], que nos systèmes politiques actuels se sont construits sur la violence (révolutions de 1789, de 1848, de 1870, résistance de 1945, mai 1968, etc). Notons d'ailleurs le rôle que tiennent les médias dans la diffusion de ce terme. Au point de penser qu'il y aurait une connivence entre les médias et les pouvoirs publics à des fins politiques concertées, ségrégationnistes, et admises. Utiliser ce mot permet de s'affranchir de trouver les motivations<ref>Un ''vandale'' n'a pas de motivation politique</ref>, c'est une manière d'exclure toute révolte du champ politique<ref>Dans son livre ''[[LQR]], la propagande au quotidien'', [[Eric Hazan]] montre comment le langage médiatique et politique nie le caractère politique d'une révolte, désormais appelée ''émeute''.</ref>.
L'appellation "casseur" désigne l'acte en soi, et non les motivations. Il pourrait ainsi servir à orienter l'opinion, à décrédibiliser certaines revendications. Le ''vandale'' étant inéluctablement réprouvable, l'utilisation du terme constituerait une manière d'exclure une certaine forme d'action politique.<ref>Dans le livre ''[[LQR]], la propagande au quotidien'', [[Eric Hazan]] montre comment le langage peut nier le caractère politique d'une révolte, désormais appelée ''émeute''.</ref>

== Arrestation ==
{{Référence nécessaire|Les casseurs sont de plus en plus arrêtés par la [[Police (institution)|police]], spécialement les policiers en civil qui se mêlent aux manifestants|date=novembre 2014}}.


== Émeute ==
== Émeute ==
Le terme "casseur" est parfois confondu, avec celui d'émeutier (auteurs d'[[émeutes]]) qui provoquent et invectivent les forces de l'ordre et expriment un message de révolte : [[révolte]] {{Référence nécessaire|antisociale|date=28 février 2017}}, [[nihilisme]], [[anarchisme]], rejet radical du système social, économique et politique dans son ensemble, pression politique par la violence...
Le terme "casseur" est parfois confondu avec celui d'émeutier (auteurs d'[[émeutes]]) qui provoquent et invectivent les forces de l'ordre et expriment un message de révolte : [[révolte]] {{Référence nécessaire|antisociale|date=28 février 2017}}


== Violence et politique ==
== Violence et politique ==
Aux yeux d'une large part des manifestants{{Référence souhaitée|}} (et de la totalité des organisateurs), les casseurs sont l'une des causes de discrédit de leur message, notamment au niveau médiatique. En effet, ils posent de manière décisive la question de l'acceptation ou non de la [[violence]] comme mode d'action [[politique]], et la question de la définition des revendications : dans les deux cas, les "casseurs" ont tendance à la fois à élargir (droit d'utiliser n'importe quel moyen ; rejet d'un système social pris dans son ensemble) et à simplifier le but et le cadre de la manifestation.
Les casseurs poseraient la question de l'acceptation ou non de la [[violence]] comme mode d'action [[politique]], et la question de la définition des revendications : dans les deux cas, les "casseurs" auraient tendance à simplifier le but et le cadre de la manifestation.


On lit parfois aussi les déclinaisons "casseur de flics", "casseur de manifestants", "casseur de grève", "casseur de mouvement", etc.
On lit parfois aussi les déclinaisons "casseur de flics", "casseur de manifestants", "casseur de grève", "casseur de mouvement", etc.

Version du 8 juin 2019 à 20:01

Une banque brulée lors des manifestations de 2008 en Grèce

Le terme « casseur » désigne des individus se livrant à une forme de militantisme ayant souvent recours de manière délibéré à l'attaque de boutiques et à l'affrontement avec des forces de police mobilisée dans le cadre de manifestations.

Le mot d'origine argotique, désignait auparavant celui qui pratiquait un casse c'est-à-dire un cambriolage il a ensuite désigné les « casseurs de grève » et le syndicalisme jaune.

Le "casseur" est aujourd'hui considéré comme un synonyme de vandale. Il est parfois utilisé comme synonyme d'hooligan (hooliganisme) dans le cadre spécifique des manifestations sportives.

Média

Fichier:Black block.jpg
Un Black Bloc

Casseur est aujourd'hui un terme souvent repris par des médias d'information, utilisé pour désigner l'ensemble des personnes pratiquant des actes de vandalisme et/ou violents en marge des manifestations protestataire. Ils interviennent parfois lors de manifestations syndicales, lycéennes ou étudiantes, en usant du mouvement et de l'anonymat de la foule, mais également de manière spontanée et séparée.

Des cas d'agression à l'encontre de journalistes[réf. souhaitée], accusés "d'aider la police" dans la tâche d'identification de "fauteurs de troubles", de déformation des événements et de dénonciation de la délinquance auraient été recensés.

Confusion

Le terme ne fait référence qu'à l'acte de casser or il peut désigner à la fois :

  • les personnes opérant des larcins parmi les manifestants) ;
  • les auteurs d'actes de vandalisme, perpétrés contre le mobilier urbain (abribus, cabines téléphoniques), contre des boutiques (vitrines brisées, avec parfois ensuite des vols dans les magasins vandalisés etc.), contre des distributeurs automatiques, contre des bâtiments publics...  ;
  • les manifestants qui s'en prennent physiquement aux forces de l'ordre (CRS, Police Nationale, Gendarmerie, parfois même les Sapeurs-Pompiers).

Le casseur se caractériserait donc par sa nature violente et intimidante.

Manifestation à Washington après l'assasinat de Martin Luther King en 1968

L'appellation "casseur" désigne l'acte en soi, et non les motivations. Il pourrait ainsi servir à orienter l'opinion, à décrédibiliser certaines revendications. Le vandale étant inéluctablement réprouvable, l'utilisation du terme constituerait une manière d'exclure une certaine forme d'action politique.[1]

Émeute

Le terme "casseur" est parfois confondu avec celui d'émeutier (auteurs d'émeutes) qui provoquent et invectivent les forces de l'ordre et expriment un message de révolte : révolte antisociale[réf. nécessaire]

Violence et politique

Les casseurs poseraient la question de l'acceptation ou non de la violence comme mode d'action politique, et la question de la définition des revendications : dans les deux cas, les "casseurs" auraient tendance à simplifier le but et le cadre de la manifestation.

On lit parfois aussi les déclinaisons "casseur de flics", "casseur de manifestants", "casseur de grève", "casseur de mouvement", etc.

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. Dans le livre LQR, la propagande au quotidien, Eric Hazan montre comment le langage peut nier le caractère politique d'une révolte, désormais appelée émeute.
  2. (fr) « C'est de la racaille ? Eh bien, j'en suis ! À propos de la révolte de l’automne 2005 », Le Monde diplomatique, (consulté le )
  3. (fr) « Les casseurs : joueurs ou délinquants ? », Sciences humaines (revue), (consulté le )