« William Nordhaus » : différence entre les versions
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Version du 13 août 2019 à 05:12
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Distinctions | Liste détaillée Membre associé de la Société d'économétrie () Lauréats Clarivate des chercheurs les plus cités (en) () Carnegie Fellow (d) () BBVA Foundation Frontiers of Knowledge Award () Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel () Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences Distinguished Fellow of the American Economic Association Professeur Sterling |
William D. Nordhaus, né le à Albuquerque (Nouveau-Mexique), est un économiste américain adepte de la théorie des choix publics.
Professeur d'économie à l'université Yale, il est co-auteur avec Paul Samuelson, lauréat du « prix Nobel » d'économie en 1970, d'un manuel qui est pris en référence à l'échelle mondiale, Economics, publié en France chez Economica sous le titre Économie. Il reçoit le « prix Nobel » d'économie en 2018 pour ses travaux qui intègrent le réchauffement climatique à l'économie avec l'économiste Paul Romer pour avoir intégré les effets du changement climatique dans les modèles économiques.
Il est connu pour sa théorie des cycles politico-économiques, qui avance que les gouvernants augmentent les dépenses publiques et relancent l'économie avant les échéances électorales afin d'être réélus, au mépris du respect des équilibres macroéconomiques. Son influence est aussi importante en économie de l'environnement.
Théories
Cycles politiques
W. Nordhaus, part du constat que les électeurs sont myopes (c'est-à-dire qu'ils ne perçoivent pas les effets futures des politiques) et que leur mémoire est relativement limitée. Ses travaux de 1975 démontrent alors que les hommes politiques, en agissant rationnellement dans le but de se faire réélire (en période pré-électorale) mettent alors en place des politiques expansionnistes afin de lutter contre le chômage (voir la courbe de Phillips). Inversement, une fois élus (en période post-électorale), ils appliquent des politiques de rigueur pour juguler l'inflation. Conformément à son analyse, les dépenses publiques américaines (de transfert et de sécurité sociale) augmentent effectivement avant les élections.
« Risque de jeux destructeurs » lié à l'indépendance de la Banque centrale
Il met en évidence, que les banques centrales indépendantes dont l'objectif est alors prioritairement de contenir l'inflation (comme pour la BCE), peuvent pousser les pays à temporiser la rigueur de la politique par des déficits budgétaires importants. Ces déficits favorisant un contexte inflationniste, la banque centrale va en conséquence renforcer sa politique. Ce jeu de politiques contradictoires génère ainsi un cercle vicieux que W. Norhaus qualifie de "jeux destructeur". Il faudrait donc selon lui non pas que la banque centrale soit indépendante, mais qu'elle obéisse à des règles qu'elle se serait fixée à l'avance [1].
Proposition d'un club de pays avancés dans la volonté de protéger le climat
Dans une note "Presidential Address" délivrée au 127e congrès de l’American Economic Association en janvier 2015, peu avant l'accord de Paris, Nordhaus constate qu'il ne semble pas y avoir de vraie coalition climatique, assez stable et suffisante pour s'engager vers les objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre sans mécanisme de sanction vis-à-vis des non-participants.
Il propose donc une sorte de traité climatique international incitatif, associant une tarification du carbone et des actions commerciales "modérées" à l'encontre des États se comportant en « passager clandestin ».
Cette sorte d'écotaxe serait uniforme pour limiter les distorsions, tout en limitant les risques d'apparition dans les pays exportateurs de coalitions des producteurs les plus pénalisés susceptibles d'activer des manœuvres de rétorsion. Ce système inciterait les pays émetteurs à entrer dans le club des pays engagés dans la réduction des émissions, tout en étant compatible avec le cadre de l'OMC et bien plus simple à mettre en œuvre et vérifier qu'une vraie taxe carbone ou d'autres mécanismes de compensation aux frontières.
Cette proposition est reprise en janvier 2017 par une note du Conseil d'analyse économique français (12 pages) rendu le 23 janvier 2017 au 1er ministre. Le CAE y estime que ce n’est pas le libre-échange qui détruit le climat ou freine l’application internationale de l'accord de Paris (c’est‐à‐dire une baisse de 27,0 % des émissions mondiales en 2030 par rapport au BAU) mais le manque de tarification du carbone[2].
Bibliographie
- The political Business Cycle, 1975
- Aggregate Demand and Long-Run Unemployment, with Gregory Mankiw; Laurence Ball, Brookings Papers on Economic Activity, 1999:2, p. 189-251.
- A New Solution: The Climate Club 4.June.2015 New York Review of Books, Climate Shock: the economic consequences of a hotter planet, Martin Weitzman et Gernot Wagner (en).
Notes et références
- « L'efficacité de la politique monétaire en Haiti », sur Mémoire Online, (consulté le )
- « La transition énergétique passe par la décentralisation » ; Environement magazine (en) du 27/01/2017, note de synthèse, note complète et focus
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Faits saillants sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — le Prize Lecture — qui détaille ses apports)
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives à la recherche :