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Né dans une famille agricole à Murfreesboro, Tennessee, États-Unis, il est l'ainé des enfants de James et Lila (Scott) Buchanan, une famille d'émigrants irlanais et écossais. Il est le petit-fils de [[John P. Buchanan]], gouverneur du Tennessee autour de 1890<ref>Reuben Kyle, ''From Nashborough to the Nobel Prize: The Buchanans of Tennessee'' (Murfreesboro: Twin Oaks Press, 2012).</ref>. Il étudie d'abord à Middle Tennessee State College (depuis 1965, Middle Tennessee State University) en 1940 tandis qu'il travaille dans la ferme familiale. Il obtient en 1941 son master en sciences à l' [[Université du Tennessee]]. Il sert ensuite dans la marine des États-Unis dans l'état-major de l'amiral [[Chester Nimitz]] à [[Honolulu]]. Là il rencontrez une infirmière de la base militaire Anne Bakke avec qui il se marie en 1945. Anne, d'asendance norvégienne mourra en 2005.
Né dans une famille agricole à Murfreesboro, Tennessee, États-Unis, il est l'ainé des enfants de James et Lila (Scott) Buchanan, une famille d'émigrants irlanais et écossais. Il est le petit-fils de [[John P. Buchanan]], gouverneur du Tennessee autour de 1890<ref>Reuben Kyle, ''From Nashborough to the Nobel Prize: The Buchanans of Tennessee'' (Murfreesboro: Twin Oaks Press, 2012).</ref>. Il étudie d'abord à Middle Tennessee State College (depuis 1965, Middle Tennessee State University) en 1940 tandis qu'il travaille dans la ferme familiale. Il obtient en 1941 son master en sciences à l' [[Université du Tennessee]]. Il sert ensuite dans la marine des États-Unis dans l'état-major de l'amiral [[Chester Nimitz]] à [[Honolulu]]. Là il rencontrez une infirmière de la base militaire Anne Bakke avec qui il se marie en 1945. Anne, d'asendance norvégienne mourra en 2005.


De retour de la marine, il intégre l'[[université de Chicago]] où Il suit les cours de [[Frank Knight]] (fondateur de l'[[École de Chicago (économie)|école de Chicago]]) qui le font évoluer des idées [[Socialisme|socialistes]] à la défense du [[laissez-faire]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur={{lien|Sam Tanenhaus}} |titre=The Architect of the Radical Right |url=https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2017/07/the-architect-of-the-radical-right/528672/ |date= July/August 2017 Issue |site=[[The Atlantic]]|consulté le=24 juin 2017}}</ref>. Buchanan passe son doctorat en 1948 avec une thèse intitulée "Fiscal Equity in a Federal State" marquée par les idées de Knight. C'est aussi un des premiers à Chicago à lire et à s'intéresser au travail de l'économiste suédois [[Knut Wicksell]]<ref name="NYTObit">{{lien web| url=https://www.nytimes.com/2013/01/10/business/economy/james-m-buchanan-economic-scholar-dies-at-93.html?_r=0 | titre=James M. Buchanan, Economic Scholar and Nobel Laureate, Dies at 93 | site=[[The New York Times]] | date=9 janvier 2013| consulté le=25 août 2016| auteur=McFadden, Robert D.}}</ref>. Des photographies de Knight et Wicksell orneront longtemps son bureu.
De retour de la marine, il intégre l'[[université de Chicago]] où Il suit les cours de [[Frank Knight]] (fondateur de l'[[École de Chicago (économie)|école de Chicago]]) qui le font évoluer des idées [[Socialisme|socialistes]] à la défense du [[laissez-faire]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur={{lien|Sam Tanenhaus}} |titre=The Architect of the Radical Right |url=https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2017/07/the-architect-of-the-radical-right/528672/ |date= July/August 2017 Issue |site=[[The Atlantic]]|consulté le=24 juin 2017}}</ref>. Buchanan passe son doctorat en 1948 avec une thèse intitulée "Fiscal Equity in a Federal State" marquée par les idées de Knight. C'est aussi un des premiers à Chicago à lire et à s'intéresser au travail de l'économiste suédois [[Knut Wicksell]]<ref name="NYTObit">{{lien web| url=https://www.nytimes.com/2013/01/10/business/economy/james-m-buchanan-economic-scholar-dies-at-93.html?_r=0 | titre=James M. Buchanan, Economic Scholar and Nobel Laureate, Dies at 93 | site=[[The New York Times]] | date=9 janvier 2013| consulté le=25 août 2016| auteur=McFadden, Robert D.}}</ref>. Des photographies de Knight et Wicksell orneront longtemps son bureau. En 1962, il publie conjointement avec [[Gordon Tullock]] ''L'analyse du consentement. Fondations logiques de la démocratie constitutionnelle'' (The Calculus of Consent: Logical Foundations of Constitutional Democracy) qui sera l'ouvrage de référence d'un nouveau champ d'analyse, le [[choix public]]. Selon ces auteurs, les individus se comportent de la même façon sur les marchés et dans la vie politique. Les hommes politiques, les électeurs et les administrations agissent en fonction de leur propre intérêt et non de l'intérêt public.
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En 1962, il publie conjointement avec [[Gordon Tullock]] ''L'analyse du consentement. Fondations logiques de la démocratie constitutionnelle'' (The Calculus of Consent: Logical Foundations of Constitutional Democracy) qui sera l'ouvrage de référence d'un nouveau champ d'analyse, le [[choix public]]. Selon ces auteurs, les individus se comportent de la même façon sur les marchés et dans la vie politique. Les hommes politiques, les électeurs et les administrations agissent en fonction de leur propre intérêt et non de l'intérêt public.


James Buchanan a critiqué de manière virulente l'intervention de l'[[État]], qu'il qualifie de « [[Léviathan (Thomas Hobbes)|Léviathan]] » sur le modèle de [[Thomas Hobbes]], et en particulier l'augmentation des dépenses publiques. Pour lui, « il faut enchaîner le Léviathan », c'est-à-dire minimiser la [[Biens et services marchands|sphère non marchande]], faire interdire les déficits budgétaires et limiter les prélèvements obligatoires. En 1980, il fut invité au Chili par [[Augusto Pinochet]] afin d´aider à l´écriture d´une nouvelle constitution. Il a été en 1985 le président de la [[Société du Mont-Pèlerin]] une association de chercheurs libéraux (fondée par [[Friedrich Hayek]] et qui réunit par exemple [[Walter Eucken]], [[Karl Popper]] ou [[Milton Friedman]]).
James Buchanan a critiqué de manière virulente l'intervention de l'[[État]], qu'il qualifie de « [[Léviathan (Thomas Hobbes)|Léviathan]] » sur le modèle de [[Thomas Hobbes]], et en particulier l'augmentation des dépenses publiques. Pour lui, « il faut enchaîner le Léviathan », c'est-à-dire minimiser la [[Biens et services marchands|sphère non marchande]], faire interdire les déficits budgétaires et limiter les prélèvements obligatoires. En 1980, il fut invité au Chili par [[Augusto Pinochet]] afin d´aider à l´écriture d´une nouvelle constitution. Il a été en 1985 le président de la [[Société du Mont-Pèlerin]] une association de chercheurs libéraux (fondée par [[Friedrich Hayek]] et qui réunit par exemple [[Walter Eucken]], [[Karl Popper]] ou [[Milton Friedman]]).

Version du 1 avril 2020 à 11:19

James McGill Buchanan Jr., né le et mort le [1], est un économiste américain qui a reçu le « prix Nobel » d'économie en 1986 « pour ses développement sur les bases contractuelles et constitutionnelles de la théorie de la prise de décision politique et économique » (“for his development of the contractual and constitutional bases for the theory of economic and political decision-making."). Il est également un des foondateurs de la théorie du choix public (Public Choice theory) qui critique les dysfonctionnements de l'intervention publique et explique les comportements de l'État à partir des agents qui le constituent. Il fait ainsi suite aux premiers travaux effectués par Amilcare Puviani quelques années auparavant.

Biographie

Né dans une famille agricole à Murfreesboro, Tennessee, États-Unis, il est l'ainé des enfants de James et Lila (Scott) Buchanan, une famille d'émigrants irlanais et écossais. Il est le petit-fils de John P. Buchanan, gouverneur du Tennessee autour de 1890[2]. Il étudie d'abord à Middle Tennessee State College (depuis 1965, Middle Tennessee State University) en 1940 tandis qu'il travaille dans la ferme familiale. Il obtient en 1941 son master en sciences à l' Université du Tennessee. Il sert ensuite dans la marine des États-Unis dans l'état-major de l'amiral Chester Nimitz à Honolulu. Là il rencontrez une infirmière de la base militaire Anne Bakke avec qui il se marie en 1945. Anne, d'asendance norvégienne mourra en 2005.

De retour de la marine, il intégre l'université de Chicago où Il suit les cours de Frank Knight (fondateur de l'école de Chicago) qui le font évoluer des idées socialistes à la défense du laissez-faire[3]. Buchanan passe son doctorat en 1948 avec une thèse intitulée "Fiscal Equity in a Federal State" marquée par les idées de Knight. C'est aussi un des premiers à Chicago à lire et à s'intéresser au travail de l'économiste suédois Knut Wicksell[4]. Des photographies de Knight et Wicksell orneront longtemps son bureau. En 1962, il publie conjointement avec Gordon Tullock L'analyse du consentement. Fondations logiques de la démocratie constitutionnelle (The Calculus of Consent: Logical Foundations of Constitutional Democracy) qui sera l'ouvrage de référence d'un nouveau champ d'analyse, le choix public. Selon ces auteurs, les individus se comportent de la même façon sur les marchés et dans la vie politique. Les hommes politiques, les électeurs et les administrations agissent en fonction de leur propre intérêt et non de l'intérêt public.

James Buchanan a critiqué de manière virulente l'intervention de l'État, qu'il qualifie de « Léviathan » sur le modèle de Thomas Hobbes, et en particulier l'augmentation des dépenses publiques. Pour lui, « il faut enchaîner le Léviathan », c'est-à-dire minimiser la sphère non marchande, faire interdire les déficits budgétaires et limiter les prélèvements obligatoires. En 1980, il fut invité au Chili par Augusto Pinochet afin d´aider à l´écriture d´une nouvelle constitution. Il a été en 1985 le président de la Société du Mont-Pèlerin une association de chercheurs libéraux (fondée par Friedrich Hayek et qui réunit par exemple Walter Eucken, Karl Popper ou Milton Friedman).

Il meurt le à Blacksburg à l'age de 93 ans[4] Le The New York Times à cette occasion a souligné que le prix Nobel d'économie qui a marqué l'école du public choice a marqué une génération de penseurs qualifiés par l'article de conservateurs sur les thèmes des impôts, des déficits publics et de la taille du gouvernment. Le Badische Zeitung (Freiburg) quant-à-lui le désigne comme le fondateur de la nouvelle économie politique[5] .

Œuvre

Économie constitutionnelle

Buchanan a fait d'importantes contributions au constitutionnalisme en développant une discipline complémentaire : l'économie constitutionnelle[6].

Nouvelle économie politique

Buchanan est largement à l'origine d'une renaissance de l'économie politique dans le champ universitaire[7]. Il souligne que l'économie publique ne peut plus être vue seulement en termes de redistribution mais doit toujours se préoccuper des règles du jeu qui engendrent des normes d'échange et de distribution. Si son travail sur la théorie du choix publicest souvent vu comme la quintessence de l'impérialisme économique [8] pour Amartya Sen il ne convient pas d'intéprêter ainsi l'œuvre de Buchanan car, il a fait plus que la plupart des économistes pour introduire l'éthique, la pensée juridique, politique et sociale dans le champ de l'économie. Pour Swedberg [9] dans le système de pensée de Buchanan ce qui est crucial c'est la différence qu'il fait entre la philosophie sociale, la science économique et l'économie politique.

« Questions about what are good rules of the game are in the domain of social philosophy, whereas questions about the strategies that players will adopt given those rules is the domain of economics, and it is the play between the rules (social philosophy) and the strategies (economics) that constitutes what Buchanan refers to as constitutional political economy"[10]. »

« Les questions relatives aux bonnes du jeu sont du domaine de la philosophie sociale, tandis que les questions concernant la stratégie que vont adopter les joueurs est du domaine de la science économique (economics). Le jeu entre entre les règles (philosophie sociale) et les stratégies (science économique) constitue l'économie politique constitutionnelle »

Critique de Nancy MacLean

Sélection de publications

  • Public Principles of Public Debt, 1958
  • Fiscal Theory and Political Economy, 1960
  • The Calculus of Consent (avec Gordon Tullock), 1962
  • Public Finance in Democratic Process, 1967
  • Demand and Supply of Public Goods, 1968
  • Cost and Choice, 1969
  • The Limits of Liberty, 1975
  • Democracy in Deficit (avec Richard E. Wagner), 1977
  • Freedom in Constitutional Contract, 1978
  • What Should Economists Do? 1979
  • The Power to Tax (avec Geoffrey Brennan), 1980
  • The Reason of Rules (avec Geoffrey Brennan), 1985
  • Liberty, Market and State, 1985
  • Why I, Too, Am Not a Conservative: The Normative Vision of Classical Liberalism (Cheltenham UK: Edward Elgar), 2005
  • Economics from the Outside In: Better than Plowing and Beyond (College Station: Texas A&M Press), 2007

Notes et références

  1. (en) « Professor James M Buchanan: Economist who won the Nobel Prize », sur The Independent (consulté le )
  2. Reuben Kyle, From Nashborough to the Nobel Prize: The Buchanans of Tennessee (Murfreesboro: Twin Oaks Press, 2012).
  3. (en) Sam Tanenhaus (en), « The Architect of the Radical Right », sur The Atlantic, july/august 2017 issue (consulté le )
  4. a et b McFadden, Robert D., « James M. Buchanan, Economic Scholar and Nobel Laureate, Dies at 93 », sur The New York Times, (consulté le )
  5. (de) « Nobelpreisträger James M. Buchanan ist tot », Badische Zeitung,‎ (lire en ligne)
  6. « Constitutional Economics » (consulté le )
  7. Peter Boettke, "James M. Buchanan and the Rebirth of Political Economy", in Against the Grain: Dissent in Economics, ed. S. Press and R. Holt (Aldershot, UK: Edward Elgar Publishing, 1998), p. 21-39.
  8. Amartya Sen, in Economics and Sociology, ch. 14, Princeton: Princeton University Press. p. 263
  9. R. Swedberg, Economics and Sociology: On Redefining Their Boundaries (New Jersey: Princeton University Press, 1990), p. 263.
  10. "Where Economics and Philosophy Meet: Review of The Elgar Companion to Economics and Philosophy with responses from the authors", The Economic Journal, 116 (June), 2006

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) John Meadowcroft, James M. Buchanan, Continuum, New York, London, 2011, 176 p. (ISBN 978-0-8264-3080-9)
  • (en) Howard R. Vane et Chris Mulhearn, James M. Buchanan, Gary S. Becker, Daniel Kahneman and Vernon L. Smith, Edward Elgar, Cheltenham, 2011, 528 p. (ISBN 978-1-8498-0400-4)
  • (en) Peter Boettke (dir.), Special issue on the work of James Buchanan, in Journal of Economic Behavior & Organization, , vol. 80, p. 265-274 no 2
  • (en) James E. Alt, Margaret Levi, Elinor Ostrom (eds), Competition and Cooperation, Russell Sage Foundation, .
    • (en) Editeur1, « James H. Buchanan A Biographical Sketch », dans Competition and Cooperation,

Articles connexes

Liens externes