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« Spectacle de rue » : différence entre les versions

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Compagnie Cacahuète<ref>Livre Turbo Cacahuète "L'aventure scandaleuse", 2005, {{ISBN|2-9523717-0-9}}, "Aurait plu aux surréalistes." ''Le Figaro''</ref> (France)
Compagnie Cacahuète<ref>Livre Turbo Cacahuète "L'aventure scandaleuse", 2005, {{ISBN|2-9523717-0-9}}, "Aurait plu aux surréalistes." ''Le Figaro''</ref> (France)


[[Générik Vapeur|Généric Vapeur]] (France)
[[Générik Vapeur]] (France)


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[[:it:Renzo_Vescovi|Teatro Tascabile di Bergamo]] (Italie)
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Bilé divadlo (République tchèque)
Bilé divadlo (République tchèque)

Teatro Tatro (Slovaquie)


[[Théâtre Licedei|Théâtre Litsédei]] (Russie)
[[Théâtre Licedei|Théâtre Litsédei]] (Russie)

Version du 17 juillet 2020 à 08:39

Saxophoniste à Delft pour la Fête de la Reine, jouant gratuitement.

Le spectacle de rue consiste à se produire dans des endroits publics, en général en échange d'une pièce de monnaie, parfois d'un bien, ou parfois bénévolement lors d'un événement. Cette forme de spectacle est pratiquée dans le monde entier depuis l'Antiquité.

Le spectacle en question peut être très varié : acrobaties, musique de rue, théâtre de rue, homme statue, dressage d'animaux, sculpture de ballons, clown, mime, contorsions, art de l'évasion, danse, cracheur de feu, puces savantes, jonglerie, magie, avaleur de sabre, marionnettes. L'ensemble de ces formes correspond à la définition générale du théâtre exposée par Peter Bu.

Les spectacles en espace public saisissent la ville d'un double point de vue : l'imaginaire, qu'il donne à cet espace, et l'attroupement créé de façon ponctuelle, où chacun ressent fugacement une cohésion, qui matérialise la société, lui donnant corps, et donnant légitimé au lieu[1].

Du point de vue de la gestion urbaine, le spectacle de rue peut être vu comme un équipement, c'est-à-dire quelque chose qui permet à l'État de prendre en charge la vie sociale. et ce, que le spectacle soit "spontané" ou commandé. Ses fonctions sont alors de donner un sens aux constructions, de donner à la ville une histoire, de mettre en circuit la vie communale au présent, et de proposer un mythe fondateur qui constitue la ville en un sujet (psychanalyse), donc en quelque chose susceptible d'être signifiant. Plus récemment, le rôle du spectacle de rue est aussi de former une perturbation, autant que possible génératrice, et autant que possible dans l'imaginaire. Ainsi, de ce point de vue, il fait trace, et favorise l'aspect monumental de la ville[1]

Un point de vue sur différentes fonction du spectacles de rue :

Saltinbanques, médecins, philosophes.

Le spectacle de rue séduit, divertit, bouleverse, enchante et instruit comme toute œuvre d’art.

Il crée « l’effet de distanciation » qui fait percevoir la réalité quotidienne sous une nouvelle lumière.

Ainsi la Ville de Périgueux redécouvre-t-elle ses splendeurs avec une acuité particulière à l’occasion du Festival Mimos (1983-1995) lors des spectacles itinérants de Teatro Tascabile di Bergamo, de Silence Teatro et de Hors-Strate.

Ou encore, une quinzaine d’interventions de Cacahuète sur la beauté et la laideur des corps, leur nudité, leur santé, maladie ou mort, présentées dans le même cadre, permettent aux habitants de cette cité qui est un peu « La Belle au bois dormant », de se rendre compte qu’elle est bien moins conservatrice, plus sage et tolérante qu’elle ne le pensait peut-être pas elle-même.

Il rompe l’ordre figé de la cité ce qui lui permet parfois de devenir l’expression d’une génération[2], de l’avant-garde sociale, de l’opposition politique.

Le spectacle de rue a encore d’autres rôles auxquels on pense moins :

Pour des citadins, habitant au milieu de l’asphalte, baignant dans l’uniformité des odeurs, distinguant à peine le jour de la nuit, le printemps de l’automne... donc pour des citadins vivant sous régime de privation sensorielle partielle (qui, poussée à l’extrême dans des prisons allemandes réservées à la « Bande à Bader », s’est avérée être l’une des pires tortures), le spectacle de rue offre d’exquises nourritures des sens.

Pour les membres anonymes de la foule urbaine, le spectacle de rue donne la possibilité de s’identifier à des êtres exceptionnels, représentés par des artistes ou de dialoguer avec eux d’égal à égal, le théâtre étant une interaction entre les acteurs et les spectateurs.

Pour les déracinés que nous sommes presque tous car très peu d’enfants continuent à vivre au « pays » de leurs pères, il crée le début d’une culture partagée, offre une possibilité de dialogue entre les inconnus, pose des jalons de l’histoire commune et contribue ainsi à la création de la communauté qui ne peut pas se construire sans ce genre de pierres.

En l’occurrence le rôle de la beauté n’est pas uniquement de l’ordre ornemental, elle harmonise les éléments de l’ensemble, structure la société.

Enfin, aux « sans grade » de nos sociétés, le spectacle de rue affirme qu’ils valent assez pour qu’on leur offre, au moins de temps en temps, libre accès à la culture.

Peu importe que les animations de rue soient traditionnelles ou novatrices  (sauf que des premières on est tenté d’exiger la perfection, le « droit » à l’erreur étant plutôt réservé aux créations). Il est plus important que ces spectacles soient adaptés à la rue, maîtrisés, ludiques, sincères.

La rue étant ouverte à tous, il est plus facile de commencer à jouer dans la rue que dans une salle. Cela explique sans doute le nombre élevé de spectacles balbutiants et vides de sens qui s’y produisent. À première vue cette situation comporte un paradoxe puisqu’on croit toujours que la sanction du public d’un spectacle de rue est immédiate, directe et sans hypocrisie ce qui devrait rapidement éliminer les animations sans qualité. Mais le spectateur mécontent ne part pas aussi facilement qu’on le pense.

Le bitume est un terreau fertile pour les saltimbanques mais il donne parfois des fruits racornis.

Malgré cela, le théâtre de rue a apporté et continue à apporter une bouffée d’air frais à l’art du théâtre dans son ensemble. Le théâtre français vénère traditionnellement la belle déclamation qui suit des règles anciennes et immuables. De ce fait, même s’il est admirable, il reste assez distant. Le théâtre de rue est, au contraire, plus immédiat, convivial et interactif. Ces caractéristiques correspondent mieux à la nature même du théâtre qui, en tant que l’art du dialogue, n’acquiert sa forme définitive qu’en présence et sous influence du public. Ainsi, le spectacle de rue aide-t-il l’art dramatique français à retrouver sa spécificité et son public[3].

Galerie

Modèle:Message galerie 2

Artistes de rue

Antagon Theater (Allemagne)

Theater Meschigge - Ilka Schöbein (Allemagne)

Bread and Puppet Theatre (États-Unis)

Living Theatre (États-Unis)

Théâtre de l'Unité (France)

Artonic (France)

Illotopie (France)

Compagnie Cacahuète[4] (France)

Générik Vapeur (France)

Royal de Luxe (France)

Groupe F (France)

Pierre-Alain Hubert (France)

Teatro Tascabile di Bergamo (Italie)

Compagnie ONK de Will Spoor (Pays-Bas)

Dogtroep (Pays-Bas)

Warner and Consorten (Pays-Bas)

Akademia Ruchu (Pologne)

Bilé divadlo (République tchèque)

Teatro Tatro (Slovaquie)

Théâtre Litsédei (Russie)

Notes et références

  1. a et b Sylvia Ostrowetsky et Philippe Chaudoir, « L'espace festif et son public. Intervention culturelle en espace public en villes nouvelles et villes moyennes », Les Annales de la Recherche Urbaine, vol. 70, no 1,‎ , p. 78–88 (DOI 10.3406/aru.1996.1930, lire en ligne, consulté le )
  2. L’adjoint à la Culture de la Ville de Tours, Maître Balleynaud, séduit par le Festival Dehors/Dedans (1983-1987) qui « l’a saisi dans la rue puis entraîné dans des salles en lui faisant découvrir une diversité de genres, de styles et de sujets dont il ne soupçonnait même pas l’existence », tentait de défendre cette manifestation auprès du Maire Royer, connu pour ses convictions conservatrices et moralisatrices. Royer traitant Dehors/Dedans de « gauchiste », Balleynaud lui répondait : « Mais non, Monsieur le Maire, ce n’est pas un festival gauchiste, ce Festival exprime la sensibilité des jeunes tourangeaux. » Il avait raison mais le Maire a tout de même, ou bien justement à cause de cette constatation, laissé succomber ce festival à l’étouffement par manque de moyens financiers en refusant de lui accorder une subvention significative.
  3. Peter Bu dans le journal Gestes, éd. festival Mimos, Périgueux, 1998.
  4. Livre Turbo Cacahuète "L'aventure scandaleuse", 2005, (ISBN 2-9523717-0-9), "Aurait plu aux surréalistes." Le Figaro

Voir aussi