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== Le ''Dictionnaire des dictionnaires'' ==
== Le ''Dictionnaire des dictionnaires'' ==
Paul Guérin dirigea la publication et signa, sous son nom [[wikt:laïcisé|laïcisé]], les six volumes du ''Dictionnaire des dictionnaires. Lettres, sciences, arts, encyclopédie universelle'' (1884-1890), édition refondue en 1892 et comprenant 6 volumes, à laquelle s'ajoutera un important ''Supplément illustré'' en 1895<ref>François Gaudin, ''Lettre sur la lexicographie militante'', dans Henri Béjoint et François Maniez, ''De la mesure dans les termes : hommage à Philippe Thoiron'', Presses Universitaires de Lyon, 2005, p. 82</ref>.
Paul Guérin dirigea la publication et signa, sous son nom [[wikt:laïcisé|laïcisé]], les six volumes du ''Dictionnaire des dictionnaires. Lettres, sciences, arts, encyclopédie universelle'' (1884-1890), édition refondue en 1892, à laquelle s'ajoutera un important ''Supplément illustré'' en 1895<ref>François Gaudin, ''Lettre sur la lexicographie militante'', dans Henri Béjoint et François Maniez, ''De la mesure dans les termes : hommage à Philippe Thoiron'', Presses Universitaires de Lyon, 2005, p. 82</ref>.


Comme son titre l'indique, cet ouvrage a pour ambition de réunir « la substance de tous les dictionnaires [...] le résumé des connaissances humaines<ref name=DicoV>''Dictionnaire des dictionnaires'', Avertissement, p. V.</ref>. L'auteur annonce que la rédaction des articles a été confiée « à des hommes spéciaux, à la fois savants et vulgarisateurs<ref name=DicoV></ref>». De fait, Paul Guérin sut s'entourer de brillants spécialistes, comme, pour la musique, [[Camille Saint-Saëns]] que son nationalisme avait conduit à quitter la Société nationale de musique parce qu'elle qui avait décidé de jouer des compositeurs étrangers, ou, pour la lexicographie, [[Frédéric Godefroy]] de sensibilité proche de l'extrême-droite. Heureusement présentés sans références, de la langue de la fin du {{s-|XIX}}<ref>{{Ouvrage |nom1=Matoré |prénom1=Georges |lien auteur1=Georges Matoré|titre=Histoire des dictionnaires français |lieu=Paris |éditeur=Larousse |année=1968 |id=Matoré}}, {{p.|131}}</ref>». Au lieu de se limiter comme ses prédécesseurs aux formes en usage en France, ce dictionnaire entrouvre la description de la langue française aux parlers de la [[Belgique]], de la [[Suisse romande]] et particulièrement du [[Québec]]<ref>Monique Catherine Cormier, Jean-Claude Boulanger et Aline Francoeur, ''Les dictionnaires ''Le Robert'' : genèse et évolution'', PUM, 2003, PUM, {{p.|198}}</ref>.
Comme son titre l'indique, cet ouvrage a pour ambition de réunir « la substance de tous les dictionnaires [...] le résumé des connaissances humaines »<ref name=DicoV>''Dictionnaire des dictionnaires'', Avertissement, p. V.</ref>. L'auteur annonce que la rédaction des articles a été confiée « à des hommes spéciaux, à la fois savants et vulgarisateurs<ref name=DicoV></ref>». De fait, Paul Guérin sut s'entourer de brillants spécialistes, comme [[Camille Saint-Saëns]] pour la musique ou [[Frédéric Godefroy]] pour la lexicographie. Le responsable de la rédaction, Frédéric Loliée, littérateur, rédigea l'introduction.<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Jean Pruvost, « Du Dictionnaire des dictionnaires à L'Encyclopédie universelle du XXe siècle »|titre=dans F. Gaudin (dir) La lexicographie militante|lieu=Paris|éditeur=Champion|année=2013|pages totales=|isbn=|lire en ligne=|passage=}}</ref> La partie scientifique de l'œuvre contrebalance par endroits la vision traditionnelle des articles religieux et théologiques<ref>Francis Laplanche, ''Les sciences religieuses: le XIXe siècle, 1800-1914'', volume 9, page 304-305, de ''Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine'', Éditions Beauchesne, 1996</ref>. Au lieu de se limiter comme ses prédécesseurs aux formes en usage en France, ce dictionnaire entrouvre la description de la langue française aux parlers de la [[Belgique]], de la [[Suisse romande]] et particulièrement du [[Québec]]<ref>Monique Catherine Cormier, Jean-Claude Boulanger et Aline Francoeur, ''Les dictionnaires ''Le Robert'' : genèse et évolution'', PUM, 2003, PUM, {{p.|198}}</ref>.


Les biographies d'auteurs et les articles importants sont accompagnés d'une bibliographie.
Les biographies d'auteurs et les articles importants sont accompagnés d'une bibliographie.
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En dépit de tous ces atouts, cette nouvelle encyclopédie se heurte à la concurrence de ''[[La Grande Encyclopédie]]'', lancée en [[1886]] par [[Marcellin Berthelot]], et surtout à celle de la maison [[Grand Larousse du XIXe siècle|Larousse]]. Incapable de s'imposer, cette entreprise a dû réduire ses ambitions et chaque nouveau volume de l'encyclopédie est devenu un peu plus réduit que le précédent.
En dépit de tous ces atouts, cette nouvelle encyclopédie se heurte à la concurrence de ''[[La Grande Encyclopédie]]'', lancée en [[1886]] par [[Marcellin Berthelot]], et surtout à celle de la maison [[Grand Larousse du XIXe siècle|Larousse]]. Incapable de s'imposer, cette entreprise a dû réduire ses ambitions et chaque nouveau volume de l'encyclopédie est devenu un peu plus réduit que le précédent.


Des dictionnaires et encyclopédies postérieures copièrent largement le dictionnaires des dictionnaires, ainsi que le rapporte Alain Rey "lorsque je pris connaissance de l'encyclopédie du xx<sup>e</sup> siècle... à plusieurs éléments près... ces gros volumes pompeux reproduisaient le texte du dictionnaire des dictionnaires, retournant la veste du protonotaire Guérin, dont le nom avait disparu..."<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=Alain Rey|titre=Dictionnaire amoureux des dictionnaires|passage=498|lieu=Paris|éditeur=Plon|date=2011|pages totales=1002|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
Des dictionnaires et encyclopédies postérieures copièrent largement le dictionnaires des dictionnaires, ainsi que le rapporte Alain Rey « lorsque je pris connaissance de l'encyclopédie du xx<sup>e</sup> siècle... à plusieurs éléments près... ces gros volumes pompeux reproduisaient le texte du dictionnaire des dictionnaires, retournant la veste du protonotaire Guérin, dont le nom avait disparu... »<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=Alain Rey|titre=Dictionnaire amoureux des dictionnaires|passage=498|lieu=Paris|éditeur=Plon|date=2011|pages totales=1002|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.


Poussé à la faillite puis à des abus de confiance pour financer son dictionnaire, il fut condamné à de la prison et se cacha à la fin de sa vie dans le [[Lot (département)|Lot]].
Poussé à la faillite puis à des abus de confiance pour financer son dictionnaire, il fut condamné à de la prison et se cacha à la fin de sa vie dans le [[Lot (département)|Lot]].


== Écrits ==
== Écrits ==

Version du 24 septembre 2020 à 23:05

Mgr Paul Guérin, né à Buzançais le et mort à Lanzac, hameau de Cieurac, le , est un prêtre, professeur de philosophie, écrivain et camérier de Léon XIII[1]. Doué pour le travail de compilation il est surtout connu pour être l'auteur de la série Les Petits Bollandistes : vie des Saints dont les quinze volumes (1866-1869) furent plusieurs fois réédités.

Biographie

Les parents de Paul Guérin sont de condition modeste. Paul est élève à Buzançais, à l'école supérieure communale[2]. En 1842 il entre au petit séminaire de Saint Gaultier, puis, vers 1849, au grand séminaire de Bourges. À l'issue de ses études il retourne à Saint-Gaultier, comme professeur de quatrième. Nommé ensuite au collège Saint-Dizier, il y enseigne durant 13 ans. Parallèlement à son enseignement il écrit et traduit des œuvres étrangères: ainsi, en 1857, Le Paradis perdu de John Milton. En 1858-1859 il publie, par souscription, 4 volumes de la Vie des saints de Giry.

Le Dictionnaire des dictionnaires

Paul Guérin dirigea la publication et signa, sous son nom laïcisé, les six volumes du Dictionnaire des dictionnaires. Lettres, sciences, arts, encyclopédie universelle (1884-1890), édition refondue en 1892, à laquelle s'ajoutera un important Supplément illustré en 1895[3].

Comme son titre l'indique, cet ouvrage a pour ambition de réunir « la substance de tous les dictionnaires [...] le résumé des connaissances humaines »[4]. L'auteur annonce que la rédaction des articles a été confiée « à des hommes spéciaux, à la fois savants et vulgarisateurs[4]». De fait, Paul Guérin sut s'entourer de brillants spécialistes, comme Camille Saint-Saëns pour la musique ou Frédéric Godefroy pour la lexicographie. Le responsable de la rédaction, Frédéric Loliée, littérateur, rédigea l'introduction.[5] La partie scientifique de l'œuvre contrebalance par endroits la vision traditionnelle des articles religieux et théologiques[6]. Au lieu de se limiter comme ses prédécesseurs aux formes en usage en France, ce dictionnaire entrouvre la description de la langue française aux parlers de la Belgique, de la Suisse romande et particulièrement du Québec[7].

Les biographies d'auteurs et les articles importants sont accompagnés d'une bibliographie.

En dépit de tous ces atouts, cette nouvelle encyclopédie se heurte à la concurrence de La Grande Encyclopédie, lancée en 1886 par Marcellin Berthelot, et surtout à celle de la maison Larousse. Incapable de s'imposer, cette entreprise a dû réduire ses ambitions et chaque nouveau volume de l'encyclopédie est devenu un peu plus réduit que le précédent.

Des dictionnaires et encyclopédies postérieures copièrent largement le dictionnaires des dictionnaires, ainsi que le rapporte Alain Rey « lorsque je pris connaissance de l'encyclopédie du xxe siècle... à plusieurs éléments près... ces gros volumes pompeux reproduisaient le texte du dictionnaire des dictionnaires, retournant la veste du protonotaire Guérin, dont le nom avait disparu... »[8].

Poussé à la faillite puis à des abus de confiance pour financer son dictionnaire, il fut condamné à de la prison et se cacha à la fin de sa vie dans le Lot.

Écrits

Notes et références

  1. Mgr Paul Guérin, Les Petits Bollandistes: vie des Saints, page de garde de la 7e édition, 1880, Bloud et Barral
  2. Justin Fèvre, (1829-1907)., Mgr Paul Guérin, camérier du pape et protonotaire apostolique , 88 p., portr., Paris, A. Savaète, 88 p.
  3. François Gaudin, Lettre sur la lexicographie militante, dans Henri Béjoint et François Maniez, De la mesure dans les termes : hommage à Philippe Thoiron, Presses Universitaires de Lyon, 2005, p. 82
  4. a et b Dictionnaire des dictionnaires, Avertissement, p. V.
  5. Jean Pruvost, « Du Dictionnaire des dictionnaires à L'Encyclopédie universelle du XXe siècle », dans F. Gaudin (dir) La lexicographie militante, Paris, Champion,
  6. Francis Laplanche, Les sciences religieuses: le XIXe siècle, 1800-1914, volume 9, page 304-305, de Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Éditions Beauchesne, 1996
  7. Monique Catherine Cormier, Jean-Claude Boulanger et Aline Francoeur, Les dictionnaires Le Robert : genèse et évolution, PUM, 2003, PUM, p. 198
  8. Alain Rey, Dictionnaire amoureux des dictionnaires, Paris, Plon, , 1002 p., p. 498

Articles connexes

Liens externes