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== Contexte historique ==
== Contexte historique ==
La guerre de Sept Ans a complètement vidé les coffres de la Couronne britannique. Le Royaume britannique était alors confronté à de lourds problèmes de trésorerie et pour pallier ces pertes, le roi [[George III du Royaume-Uni|George III]] décida d'augmenter fortement les taxes commerciales à l'encontre des colonies. Le Parlement britannique décide donc la passation de plusieurs actes comme le ''[[Stamp Act]]'' en [[1765]] et les ''[[Townshend Acts]]'' de [[1767]]. La Grande-Bretagne pouvait ainsi taxer ses [[Treize Colonies américaines|treize colonies]] américaines. Cette décision était très mal perçue par les habitants des colonies, car ils n'étaient pas représentés au [[Parlement du Royaume-Uni|parlement de Westminster]] et entendaient faire respecter le principe selon lequel un territoire non représenté ne pouvait pas être taxé (''no taxation without representation'').

L'un des protestataires était [[John Hancock]] et en [[1768]], sa petite [[corvette (navire)|corvette]], ''Liberty'', fut saisie et il fut accusé de contrebande. Il fut alors défendu par [[John Adams (président des États-Unis)|John Adams]] (qui deviendra plus tard le {{2e|président}} des [[États-Unis]]) et l'affaire fut classée sans suite.

Le [[thé]], l'un des produits dont la taxe était la plus exorbitante, était devenu un point de discorde symbolique entre la métropole et ses colonies. Hancock organisa un boycott du [[thé chinois|thé de Chine]] vendu par la [[Compagnie anglaise des Indes orientales]] dont les ventes dans les colonies passèrent de {{unité|145000|kg}} ({{unité|320000|[[Livre (unité de masse)|livres]]}}) à {{unité|240|kg}} (520 livres)<sup>référence: sur quelle période?</sup>

À partir de [[1773]], la Compagnie avait d'importantes dettes et d'énormes stocks de thé, mais peu de possibilités de les écouler à cause de la [[contrebande]] qui échappait aux taxes. Le gouvernement britannique fit alors passer le ''[[Tea Act]]'' qui autorisait la Compagnie à vendre du thé aux colonies sans payer les taxes, cette mesure lui permettant de vendre son thé moins cher que les autres importateurs et autres contrebandiers. Elle provoqua la ruine des marchands indépendants<ref name="Cottret115">Bernard Cottret, ''La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787'', Paris, Perrin, 2003 {{ISBN|2-262-01821-9}}, p. 115.</ref> et la colère des colons anglais d'Amérique.

À [[New York]], des affiches de ''The Alarm'' sont placardées. Elles critiquent la [[Compagnie britannique des Indes Orientales|Compagnie britannique des Indes orientales]] et militent en faveur des libertés commerciales américaines<ref name="Cottret115" />. [[John Dickinson]] appelle au boycott de la Compagnie, les marins qui tentèrent de débarquer le thé sont passés au [[Punition du goudron et des plumes|supplice du goudron et des plumes]]<ref name="Cottret115" />.

== Événement ==
[[Fichier:Boston Tea Party-Cooper.jpg|thumb|right|upright=1.2|Illustration de la Boston Tea Party par W.D. Cooper ([[1789]])<ref>''The History of America'' ; William Robertson ; London, Printed by A. Strahan, for T. Cadell jun. and W. Davies, and E. Balfour, 1800. {{OCLC|7127252}}</ref>.]]
Au total, six navires chargés de thé arrivèrent dans les ports des colonies : un à [[New York]], un à [[Philadelphie]], un à [[Charleston (Caroline du Sud)|Charleston]], et les trois autres à [[Boston]]. Les colons empêchèrent les cargaisons d'être débarquées, et les bateaux durent repartir vers l'Angleterre avec tout leur thé, sauf les navires ancrés à Boston. Le gouverneur [[Thomas Hutchinson]] interdit aux bateaux de repartir avant d'avoir déchargé leur cargaison<ref>{{en}} Gordon S. Wood, ''The American Revolution, A History.'' New York, Modern Library, 2002 {{ISBN|0-8129-7041-1}}, p. 37.</ref>.

Le {{Date|16|décembre|1773}}, soixante Bostoniens nommés ''[[Fils de la Liberté|Les Fils de la Liberté]]'' grimpèrent à bord des trois navires (le ''Dartmouth'', le ''Eleanor'' et le ''Beaver'') costumés en [[Amérindiens]] de la tribu des [[Mohawks|Agniers]] car ces derniers suscitaient la terreur à cette époque<ref>Bernard Cottret, ''La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787'', Paris, Perrin, 2003 {{ISBN|2-262-01821-9}}, p. 116.</ref>. Silencieusement, entre 18 et 19 heures<ref>Bernard Cottret, ''La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787'', Paris, Perrin, 2003 {{ISBN|2-262-01821-9}}, p. 117.</ref> ils ouvrirent les tonneaux et jetèrent 342 caisses de thé par-dessus bord<ref name="Fohlen48">Claude Fohlen, ''Les Pères de la Révolution américaine'', Paris, Albin Michel, 1989 {{ISBN|2226036644}}, p. 48.</ref>. Rien ne fut volé, ou détruit intentionnellement, hormis les {{unité|45|tonnes}} ({{unité|90000|livres}}) de thé, d'une valeur de {{unité|10000|[[Livre sterling|£]]}}.

== Réactions ==
Cet événement suscita de nombreuses réactions de la part de personnalités de métropole et des colonies. Par exemple, [[Benjamin Franklin]] condamna ce qu'il estimait être un « acte d'injustice violent »<ref>{{Lien|Edward Countryman}}, ''The American Revolution'', Penguin, 1986, page 71</ref> et maintint que le thé détruit devait être remboursé et proposa de le faire avec son propre argent. Le gouvernement britannique répliqua par les [[Actes intolérables|Coercive Acts]], qui instaurent des lois punitives dans la colonie du Massachusetts. Le gouvernement local est dissous et le port de Boston est fermé. À la suite de ces répressions, la population se rassemble et environ 4 000 habitants se rendent à Cambridge, quartier des administrateurs de la colonie. Ceux-ci seront contraints de démissionner par la foule<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Howard Zinn]]|traducteur=Frédéric Cotton|titre=Une histoire populaire des États-Unis|éditeur=[[Éditions Agone]]|lieu=Marseille|année=2002|pages totales=790|passage=73-92|isbn=978-2-910846-79-4}}</ref>.

La Compagnie résolut ses problèmes financiers causés par le thé en vendant de l'[[opium]] produit en [[Inde]] à la [[Chine]].

Le {{Date|7|mars|1774}} une nouvelle ''Tea Party'' eut lieu sur le ''Fortune''<ref>Benjamin Woods Labaree, ''The Boston Tea Party'', New York, Oxford University Press, 1964, p. 166.</ref>.

== Dans la culture populaire ==
Le {{date-|20 janvier 1967}} a lieu un grand évènement de musique rock le ''Boston Tea Party Rock Club''.

Le musée ''Tea Party'' de Boston ouvre ses portes en 1973. Il a la particularité d’y avoir exposé un navire danois sous le nom de ''The Beaver'' qui a été construit en 1908. En 2001, la foudre frappe et détruit le musée. Le navire ''The Beaver'' est alors transporté à Gloucester pour être remis en bon état. Le musée rouvre ses portes en 2003 avec ''The Beaver''<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Robert J.|nom1=Allison|titre=The Boston Tea Party|éditeur=Applewood Books|année=2007|pages totales=75|isbn=978-1-933212-11-1|lire en ligne=https://books.google.ca/books?id=D6x7Cmio5hoC&printsec=frontcover&dq=boston+tea+party|consulté le=2019-10-17}}</ref>.

En la mémoire du ''Boston Tea Party'', en 1955, Richard «Lord» Buckley, un musicien hipster enregistre la chanson ''Boston Tea Party''.

Le {{date-|4 juillet 2006}}, le parti politique de droite ''[[:en:Boston_Tea_Party_(political_party)|Boston Tea Party]]'' (BTP) est créée. Leur nom provient de l'événement de 1773, le ''Boston tea party''. Il est dissous le {{date-|22 juillet 2012}}<ref>{{Article |langue=anglais |auteur1=Sholto Byrnes |titre=Bizarre political parties: The Boston Tea Party |périodique=New Statesman |date=2008-10-23 |issn= |lire en ligne=https://www.newstatesman.com/200610230060 |pages= }}</ref>.

Dans le jeu vidéo ''[[Assassin's Creed III]] (2012)'', une mission consiste à participer à la ''Boston Tea Party''<ref>{{Lien web|titre=Assassin's Creed III Remastered|url=https://www.ubisoft.com/en-us/game/assassins-creed-3-remastered|site=Ubisoft.com|consulté le=2019-10-17}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 20 décembre 2020 à 06:55

Une représentation de la Boston Tea Party de 1773.

La Boston Tea Party est une révolte politique à Boston, la capitale de la province de la baie du Massachusetts, contre le Parlement britannique en 1773. C'est un événement marquant de la Révolution américaine, précédant la guerre d’indépendance américaine.

Contexte historique

La guerre de Sept Ans a complètement vidé les coffres de la Couronne britannique. Le Royaume britannique était alors confronté à de lourds problèmes de trésorerie et pour pallier ces pertes, le roi George III décida d'augmenter fortement les taxes commerciales à l'encontre des colonies. Le Parlement britannique décide donc la passation de plusieurs actes comme le Stamp Act en 1765 et les Townshend Acts de 1767. La Grande-Bretagne pouvait ainsi taxer ses treize colonies américaines. Cette décision était très mal perçue par les habitants des colonies, car ils n'étaient pas représentés au parlement de Westminster et entendaient faire respecter le principe selon lequel un territoire non représenté ne pouvait pas être taxé (no taxation without representation).

L'un des protestataires était John Hancock et en 1768, sa petite corvette, Liberty, fut saisie et il fut accusé de contrebande. Il fut alors défendu par John Adams (qui deviendra plus tard le 2e président des États-Unis) et l'affaire fut classée sans suite.

Le thé, l'un des produits dont la taxe était la plus exorbitante, était devenu un point de discorde symbolique entre la métropole et ses colonies. Hancock organisa un boycott du thé de Chine vendu par la Compagnie anglaise des Indes orientales dont les ventes dans les colonies passèrent de 145 000 kg (320 000 livres) à 240 kg (520 livres)référence: sur quelle période?

À partir de 1773, la Compagnie avait d'importantes dettes et d'énormes stocks de thé, mais peu de possibilités de les écouler à cause de la contrebande qui échappait aux taxes. Le gouvernement britannique fit alors passer le Tea Act qui autorisait la Compagnie à vendre du thé aux colonies sans payer les taxes, cette mesure lui permettant de vendre son thé moins cher que les autres importateurs et autres contrebandiers. Elle provoqua la ruine des marchands indépendants[1] et la colère des colons anglais d'Amérique.

À New York, des affiches de The Alarm sont placardées. Elles critiquent la Compagnie britannique des Indes orientales et militent en faveur des libertés commerciales américaines[1]. John Dickinson appelle au boycott de la Compagnie, les marins qui tentèrent de débarquer le thé sont passés au supplice du goudron et des plumes[1].

Événement

Illustration de la Boston Tea Party par W.D. Cooper (1789)[2].

Au total, six navires chargés de thé arrivèrent dans les ports des colonies : un à New York, un à Philadelphie, un à Charleston, et les trois autres à Boston. Les colons empêchèrent les cargaisons d'être débarquées, et les bateaux durent repartir vers l'Angleterre avec tout leur thé, sauf les navires ancrés à Boston. Le gouverneur Thomas Hutchinson interdit aux bateaux de repartir avant d'avoir déchargé leur cargaison[3].

Le , soixante Bostoniens nommés Les Fils de la Liberté grimpèrent à bord des trois navires (le Dartmouth, le Eleanor et le Beaver) costumés en Amérindiens de la tribu des Agniers car ces derniers suscitaient la terreur à cette époque[4]. Silencieusement, entre 18 et 19 heures[5] ils ouvrirent les tonneaux et jetèrent 342 caisses de thé par-dessus bord[6]. Rien ne fut volé, ou détruit intentionnellement, hormis les 45 tonnes (90 000 livres) de thé, d'une valeur de 10 000 £.

Réactions

Cet événement suscita de nombreuses réactions de la part de personnalités de métropole et des colonies. Par exemple, Benjamin Franklin condamna ce qu'il estimait être un « acte d'injustice violent »[7] et maintint que le thé détruit devait être remboursé et proposa de le faire avec son propre argent. Le gouvernement britannique répliqua par les Coercive Acts, qui instaurent des lois punitives dans la colonie du Massachusetts. Le gouvernement local est dissous et le port de Boston est fermé. À la suite de ces répressions, la population se rassemble et environ 4 000 habitants se rendent à Cambridge, quartier des administrateurs de la colonie. Ceux-ci seront contraints de démissionner par la foule[8].

La Compagnie résolut ses problèmes financiers causés par le thé en vendant de l'opium produit en Inde à la Chine.

Le une nouvelle Tea Party eut lieu sur le Fortune[9].

Dans la culture populaire

Le a lieu un grand évènement de musique rock le Boston Tea Party Rock Club.

Le musée Tea Party de Boston ouvre ses portes en 1973. Il a la particularité d’y avoir exposé un navire danois sous le nom de The Beaver qui a été construit en 1908. En 2001, la foudre frappe et détruit le musée. Le navire The Beaver est alors transporté à Gloucester pour être remis en bon état. Le musée rouvre ses portes en 2003 avec The Beaver[10].

En la mémoire du Boston Tea Party, en 1955, Richard «Lord» Buckley, un musicien hipster enregistre la chanson Boston Tea Party.

Le , le parti politique de droite Boston Tea Party (BTP) est créée. Leur nom provient de l'événement de 1773, le Boston tea party. Il est dissous le [11].

Dans le jeu vidéo Assassin's Creed III (2012), une mission consiste à participer à la Boston Tea Party[12].

Notes et références

  1. a b et c Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003 (ISBN 2-262-01821-9), p. 115.
  2. The History of America ; William Robertson ; London, Printed by A. Strahan, for T. Cadell jun. and W. Davies, and E. Balfour, 1800. (OCLC 7127252)
  3. (en) Gordon S. Wood, The American Revolution, A History. New York, Modern Library, 2002 (ISBN 0-8129-7041-1), p. 37.
  4. Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003 (ISBN 2-262-01821-9), p. 116.
  5. Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003 (ISBN 2-262-01821-9), p. 117.
  6. Claude Fohlen, Les Pères de la Révolution américaine, Paris, Albin Michel, 1989 (ISBN 2226036644), p. 48.
  7. Edward Countryman (en), The American Revolution, Penguin, 1986, page 71
  8. Howard Zinn (trad. Frédéric Cotton), Une histoire populaire des États-Unis, Marseille, Éditions Agone, , 790 p. (ISBN 978-2-910846-79-4), p. 73-92
  9. Benjamin Woods Labaree, The Boston Tea Party, New York, Oxford University Press, 1964, p. 166.
  10. (en) Robert J. Allison, The Boston Tea Party, Applewood Books, , 75 p. (ISBN 978-1-933212-11-1, lire en ligne)
  11. (en) Sholto Byrnes, « Bizarre political parties: The Boston Tea Party », New Statesman,‎ (lire en ligne)
  12. « Assassin's Creed III Remastered », sur Ubisoft.com (consulté le )

Bibliographie

  • (en) Alfred Fabian Young, The Shoemaker and the Tea Party : Memory and the American Revolution, Boston, Beacon Press, , 288 p. (OCLC 40200615)
  • (en) Michael Burgan, The Boston Tea Party, Compass Point Books, , 48 p. (OCLC 47009742)
  • (en) David A. Copeland, Debating the issues in colonial newspapers : primary documents on events of the period, Westport, Greenwood Press, , 416 p. (OCLC 43076901)
  • (en) Benjamin Woods Labaree, The Boston Tea Party, Northeastern University Press, , 366 p. (OCLC 244456)
  • Robert J. Allison, The Boston Tea Party, Applewood Books, 2007 (ISBN 9781933212111)
  • Howard Zinn (trad. Frédéric Cotton), Une histoire populaire des États-Unis, Marseille, Agone(maison d'édition), 2002, 790 p. (ISBN 978-2-910846-79-4)
  • Sholto Byres, "Bizarre political parties : The Boston Tea Party", New Statesman, .

Voir aussi

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