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=== L'entre-deux-guerres ===
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Après la guerre, il part suivre un stage d'élève aspirant à [[Issoudun]], et obtient ce grade le 20 avril 1919. Il devient adjudant le 13 août 1919. En 1920, il entre à l'École militaire d'infanterie, alors à [[Saint-Maixent-l'École|Saint-Maixent]], dont il sort [[sous-lieutenant]] en 1921. Il va alors servir pendant une quinzaine d'années comme [[officier]] colonial [[compagnies méharistes sahariennes|méhariste]] au [[Sahara]], sillonnant la [[Mauritanie]], le Sud algérien, le Sud marocain et ce que l'on appelle le [[Soudan français]] (aujourd'hui le [[Mali]]). Il est fait [[Chevalier de la Légion d'Honneur]] par décret du 26 décembre 1927. Il est promu [[capitaine (France)|capitaine]] en 1930 avec cinq citations de plus.
Après la guerre, il part suivre un stage d'élève aspirant à [[Issoudun]], et obtient ce grade le 20 avril 1919. Il esr promu adjudant le 13 août 1919. En 1920, il entre à l'École militaire d'infanterie, alors à [[Saint-Maixent-l'École|Saint-Maixent]], dont il sort [[sous-lieutenant]] en 1921. Il va alors servir pendant une quinzaine d'années comme [[officier]] colonial [[compagnies méharistes sahariennes|méhariste]] au [[Sahara]], sillonnant la [[Mauritanie]], le Sud algérien, le Sud marocain et ce que l'on appelle le [[Soudan français]] (aujourd'hui le [[Mali]]). Il est fait [[Chevalier de la Légion d'Honneur]] par décret du 26 décembre 1927. Il est promu [[capitaine (France)|capitaine]] en 1930 avec cinq citations de plus.


Il rentre en [[France]] et se marie avec Jacqueline Mangin (1910-2000), la fille du général [[Charles Mangin]]. De 1933 à 1937, il est officier des Affaires indigènes<ref>[http://www.ouarzazate-1928-1956.com/affaires-indigenes-a.i/quid-des-officiers-du-renseignement.html Affaires indigènes]</ref> dans le sud marocain, commandant du secteur d'[[Akka (Maroc)|Akka]]. Il obtient un diplôme des [[Institut national des langues et civilisations orientales|Langues orientales]] et entre à l'[[Collège interarmées de Défense|École de Guerre]] en 1937. Il est affecté à l'état-major du [[corps d'armée colonial]] au début de la guerre mais il en est écarté à cause de son anticonformisme. Il est nommé professeur de stratégie et tactique à l'école supérieure de guerre de [[Bogota]] en [[Colombie]] en avril 1940 pendant la [[Drôle de guerre]].
De retour en métropole et se marie avec Jacqueline Mangin (1910-2000), la fille du général [[Charles Mangin]]. De 1933 à 1937, il est officier des Affaires indigènes<ref>[http://www.ouarzazate-1928-1956.com/affaires-indigenes-a.i/quid-des-officiers-du-renseignement.html Affaires indigènes]</ref> dans le sud marocain, commandant du secteur d'[[Akka (Maroc)|Akka]]. Il est diplômé des [[Institut national des langues et civilisations orientales|Langues orientales]] puis est admis à l'[[Collège interarmées de Défense|École de Guerre]] en 1937. Il est affecté à l'état-major du [[corps d'armée colonial]] au début de la guerre mais il en est écarté à cause de son anticonformisme. Il est nommé professeur de stratégie et tactique à l'école supérieure de guerre de [[Bogota]] en [[Colombie]] en avril 1940 pendant la [[Drôle de guerre]].


=== Seconde Guerre mondiale ===
=== Seconde Guerre mondiale ===

Version du 16 juin 2021 à 19:39

Diego Brosset
Monument à Diego Brosset, promenade d'Australie (Paris).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 46 ans)
ChampagneyVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Diego Charles Joseph BrossetVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Georges Brosset (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Guy Brosset (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Armes
Grade militaire
Conflits
Distinctions
Archives conservées par

Diego Brosset (Buenos Aires, Argentine, - Champagney, Haute-Saône, ) est un général français, Compagnon de la Libération.

Biographie

Jeunesse

Né à Buenos Aires d'une famille de magistrats lyonnais, il arrive en France à l'âge de 2 ans. Pendant la Première Guerre mondiale, engagé volontaire « pour la durée de la guerre », comme deuxième classe, le 7 septembre 1916, il combat au 28e bataillon de chasseurs alpins. Il est promu caporal le 23 février 1918 et sergent le 16 septembre. Il termine la guerre à ce grade avec quatre citations.

L'entre-deux-guerres

Après la guerre, il part suivre un stage d'élève aspirant à Issoudun, et obtient ce grade le 20 avril 1919. Il esr promu adjudant le 13 août 1919. En 1920, il entre à l'École militaire d'infanterie, alors à Saint-Maixent, dont il sort sous-lieutenant en 1921. Il va alors servir pendant une quinzaine d'années comme officier colonial méhariste au Sahara, sillonnant la Mauritanie, le Sud algérien, le Sud marocain et ce que l'on appelle le Soudan français (aujourd'hui le Mali). Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur par décret du 26 décembre 1927. Il est promu capitaine en 1930 avec cinq citations de plus.

De retour en métropole et se marie avec Jacqueline Mangin (1910-2000), la fille du général Charles Mangin. De 1933 à 1937, il est officier des Affaires indigènes[2] dans le sud marocain, commandant du secteur d'Akka. Il est diplômé des Langues orientales puis est admis à l'École de Guerre en 1937. Il est affecté à l'état-major du corps d'armée colonial au début de la guerre mais il en est écarté à cause de son anticonformisme. Il est nommé professeur de stratégie et tactique à l'école supérieure de guerre de Bogota en Colombie en avril 1940 pendant la Drôle de guerre.

Seconde Guerre mondiale

Il rallie le général de Gaulle dès le 27 juin 1940 et quitte la Colombie pour l'Angleterre en octobre. Il est promu lieutenant-colonel en décembre 1940. Il sert comme officier d'état-major personnel du général de Gaulle lors de l'inspection, au printemps 1941, de la Brigade française libre d’Orient, en Érythrée. Il l'accompagne aussi dans les colonies britanniques du Tchad, d'Égypte, d'Abyssinie, de Somalie et du Kenya. En 1941, il est envoyé en mission en Éthiopie et devient ensuite chef d'état-major du général Catroux.

Le 10 avril 1941, la Cour martiale du régime de Vichy, siégeant à Gannat, le condamne par contumace à la peine de mort « pour crimes et manœuvres contre l'unité et la sauvegarde de la Patrie »[3].

En octobre 1941, il est nommé colonel et prend la charge de l'Est syrien puis, en janvier 1943, il prend le commandement de la 2e brigade coloniale. Il se bat alors en Libye puis en Tunisie, où sa brigade se distingue notamment au djebel Takrouna. Il y reprend à l'ennemi des positions fortement défendues et fait 28 000 prisonniers de la 90e division allemande et la division italienne Trieste.

Il prend, le 1er août 1943, le commandement de la 1re division française libre, succédant ainsi au général Koenig, et est nommé général de brigade. Il parfait la formation de cette division pendant quelques mois avant son débarquement d'avril 1944 en Italie. En mai, il participe successivement aux batailles de la boucle de Liri, du Garigliano et de Pontecorvo puis, après avoir percé la ligne Hitler, prend part à la prise de Rome. C'est d'ailleurs dans la capitale italienne que les Alliés lui remettront la Legion of Merit américaine.

Le 16 août 1944, il débarque en Provence, à Cavalaire, et participe à la prise de Toulon, et d'Hyères le 24 août. Il remonte la vallée du Rhône et rejoint les FTP de l'Azergues, les FFI du commandant Mary et les FFI commandés par son propre beau-frère, Stanislas Mangin. Ils traversent le pont de l'Homme-de-la-Roche et libèrent Lyon le 3 septembre au matin. Le général Brosset assure quelques jours l'administration de Lyon, en l'absence de maire, de préfet, et de téléphone. Puis il libère Autun le 8 septembre. Il part ensuite pour le Jura, Belfort, l'Alsace ; il est alors promu général de division. Il commande désormais sa division lors de la bataille des Vosges du 20 septembre au 19 novembre 1944. Les nombreuses batailles qu'il a menées en Afrique du nord, en Italie, et sa participation active à la libération de plusieurs villes françaises lui valent sa promotion d'officier de la Légion d'honneur par décret du 9 novembre 1944 pour prendre rang à compter du 28 août 1944. Anticonformiste, il dit de lui : « J'entraîne ma division comme une compagnie, je grimpe sur les chars en marche, j'engueule Pierre et Paul, je dis merde aux obus et ça avance. Je ne serai jamais un vrai général. Mais ma division est une vraie division !»[4]

Le , au matin, il exhorte ses soldats avec ces quelques mots : « Dans les jours qui suivent, je compte sur vous, les plus vieilles et les plus jeunes troupes de la nouvelle armée française, pour atteindre Giromagny et le Rhin au Nord de Mulhouse ». Il se tue accidentellement le même après-midi, la Jeep qu'il conduisait dérapant sur le pont du Rahin, à Champagney, dans la Haute-Saône, et tombant dans le torrent. L'acteur Jean-Pierre Aumont alors lieutenant, qui était son aide de camp, réussit à sortir vivant de l'accident ainsi que le chauffeur, qui n'était donc pas au volant[5].

Diego Brosset et son épouse Louise Mangin (sœur du général Mangin) possédaient une maison sur le littoral à Pen er Men en Arradon ainsi que l'Île Irus, située en face dans le Golfe du Morbihan[6]. Diego Brosset a été inhumé dans la nécropole nationale de Rougemont dans le Doubs.

Le 28 décembre 1944, le grand chancelier de la Légion d'honneur Paul Dassault, par un arrêté, annule la suspension de droit prononcé par Charles Brécard le 10 juin 1941 à la suite de la condamnation à mort du 10 avril de la même année par le régime de Vichy.

Publication

  • Sahara, un homme sans l'Occident, 1re édition, Casablanca, Éditions du Maghreb, 1935 ; réédition avec préface de Vercors, l'Harmattan, 1991 (ISBN 2738405991).

Le cinéaste Raymond Depardon s'est inspiré de ce livre pour tourner, en 2002, Un homme sans l'Occident.

Décorations

Médailles de Diego Brosset.

Placard

Divers

Le monument sur le pont du Rahin, qui marque la frontière entre les communes de Champagney et de Plancher-Bas.
  • Un monument commémoratif a été élevé au pont du Rahin, au bord de la route départementale reliant Champagney et Plancher-Bas, dans la Haute-Saône, à l'endroit même où le général trouva la mort.
  • Ces deux communes ont toutes deux donné le nom du général à l'une de leurs rues. Elles ont été libérées par ses troupes.
  • Une plaque commémorative se trouve dans le parc Brosset à Rillieux-la-Pape, lieu de la demeure familiale. Un autre monument commémoratif se trouve promenade d'Australie (Paris), devant le quai Branly et en face de la Maison de la culture du Japon.
  • Isabelle Robinet, sinologue spécialiste du taoïsme, était sa fille.
  • Stanislas Mangin, autre Compagnon de la Libération (et fils du général Mangin) était son beau-frère.
  • Une place de Lyon, située en face de la gare des Brotteaux, porte son nom. Un buste du général Brosset y est installé.
  • En 1971, la poste française a émis son honneur un timbre-poste, où figure son portrait, ainsi que la basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon.
  • Une rue porte le nom du Général à Marseille, 9e arrondissement, quartier de Sainte-Marguerite.

Anecdote

Lors du débarquement en Provence, Diego Brosset est hébergé chez la famille Chirac, réfugiée au village du Rayol sur la côte varoise. Il se lie alors d'affection avec le jeune Jacques Chirac, âgé d'une douzaine d'années. Ce dernier, apprenant la mort du général quelques mois plus tard, décide de son propre chef, de baptiser par un panneau un chemin du Rayol « avenue du Général-Brosset », panneau qui restera une trentaine d'années en place. En 1975, le conseil municipal du Rayol décide de baptiser officiellement une rue du village du nom du général. Se souvenant du premier nommage sauvage, la municipalité convie Jacques Chirac, alors Premier ministre, qui assiste à la cérémonie en présence des deux enfants du général[8],[9].

Notes et références

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. Affaires indigènes
  3. Décret officiel
  4. Lettre citée par Vercors in Portrait d'une amitié, préface à Un homme sans l'Occident, L'Harmattan, Paris, 1990 (ISBN 2-7384-0599-1), p. LIV
  5. Xavier du Crest de Villeneuve, Chemin de Damas... à Vendeuvre : hommages, témoignages. Paris : Pour Mémoire, 2009.
  6. http://francaislibres.over-blog.com/article-la-maison-de-pen-er-men-est-liee-a-l-histoire-de-l-ile-d-irus-80617953.html
  7. « Cote LH/373/30 », base Léonore, ministère français de la Culture
  8. in Jacques Chirac, l'inconnu de l'Élysée de Pierre Péan, 2007
  9. Mémoires 1, chaque pas doit être un but, Jacques Chirac, p. 26-27, NiL, Paris, 2009 (ISBN 978-2-84111-393-4)

Voir aussi

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