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« Perruque » : différence entre les versions

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[[Image:Bust Roman woman Glyptothek Munich 333.jpg|thumb|Buste de Romaine portant un postiche dit « en nid d'abeille » ou « en diadème », v. 80 ap. J.-C.]]
[[Image:Bust Roman woman Glyptothek Munich 333.jpg|thumb|Buste de Romaine portant un postiche dit « en nid d'abeille » ou « en diadème », v. 80 ap. J.-C.]]


Une '''perruque''', parfois appelée « postiche », « faux toupet », « moumoute »<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=MOUMOUTE : Définition de MOUMOUTE|url=http://www.cnrtl.fr/definition/moumoute|site=www.cnrtl.fr|consulté le=2018-02-15}}</ref>, est une [[coiffure]] de faux [[cheveu]]x – d’origine humaine, chevaline ou synthétique – portée sur la [[Tête humaine|tête]] pour des raisons liées à la [[mode (habillement)|mode]], pour des considérations esthétiques ou professionnelles, ou pour se conformer à une prescription culturelle ou religieuse.
Une '''perruque''', parfois appelée « postiche », « faux toupet », « moumoute »<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=MOUMOUTE : Définition de MOUMOUTE|url=http://www.cnrtl.fr/definition/moumoute|site=www.cnrtl.fr|consulté le=2018-02-15}}</ref>, est une [[coiffure]] de faux [[cheveu]]x – d'origine humaine, chevaline ou synthétique – portée sur la [[Tête humaine|tête]] pour des raisons liées à la [[mode (habillement)|mode]], pour des considérations esthétiques ou professionnelles, ou pour se conformer à une prescription culturelle ou religieuse.


Certaines personnes portent une perruque pour cacher le fait qu’elles sont [[alopécie|chauves]]. Les perruques sont aussi fréquemment utilisées pour mimer l’appartenance à un autre [[Identité de genre|sexe]].
Certaines personnes portent une perruque pour cacher le fait qu'elles sont [[alopécie|chauves]]. Les perruques sont aussi fréquemment utilisées pour mimer l'appartenance à un autre [[Identité de genre|sexe]].

Une ''perruque à fenêtre'' est une perruque où sont aménagées des ouvertures pour laisser passer les vrais cheveux.


== Histoire ==
== Histoire ==
=== La perruque dans l'Antiquité ===
=== La perruque dans l'Antiquité ===
Les perruques ont été portées depuis des milliers d’années ; dans l’[[Égypte ancienne]], par exemple, les gens les portaient pour protéger leurs crânes rasés du soleil ou lors de cérémonies (parures alors constituées de plantes tressées ou de crin). Dans d’autres civilisations anciennes, notamment chez les [[Assyriens]], les [[Phéniciens]], les [[Grèce antique|Grecs]] et les [[Rome antique|Romains]], elles étaient d’usage courant. Curieusement, elles ont principalement été utilisées dans les civilisations occidentales ; en [[Extrême-Orient]], elles sont presque inconnues, sauf dans le [[Théâtre chinois|théâtre traditionnel de la Chine]] et [[Théâtre japonais|du Japon]].
Les perruques ont été portées depuis des milliers d'années ; dans l'[[Égypte ancienne]], par exemple, les gens les portaient pour protéger leurs crânes rasés du soleil ou lors de cérémonies (parures alors constituées de plantes tressées ou de crin). Dans d'autres civilisations anciennes, notamment chez les [[Assyriens]], les [[Phéniciens]], les [[Grèce antique|Grecs]] et les [[Rome antique|Romains]], elles étaient d'usage courant. Curieusement, elles ont principalement été utilisées dans les civilisations occidentales ; en [[Extrême-Orient]], elles sont presque inconnues, sauf dans le [[Théâtre chinois|théâtre traditionnel de la Chine]] et [[Théâtre japonais|du Japon]].


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Image:Egypte louvre 286 couple.jpg|Statue d’un couple égyptien aux deux types de perruques. 2620 - 2350 [[ère commune|AEC]], [[Ancien Empire]]. Louvre.
Image:Egypte louvre 286 couple.jpg|Statue d'un couple égyptien aux deux types de perruques. 2620 - 2350 [[ère commune|AEC]], [[Ancien Empire]]. Louvre.
File:Concubine-IMG 6346.jpg|Statuette de « concubine ». La lourde perruque est l'un des attributs érotiques de la statuette, avec les parures qui mettent en valeur la poitrine et le pubis rasé à la vulve indiquée. Bois peint, Moyen Empire<ref>Voir aussi [https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/figurine-de-femme-nue Louvre]</ref>.
File:Concubine-IMG 6346.jpg|Statuette de « concubine ». La lourde perruque est l'un des attributs érotiques de la statuette, avec les parures qui mettent en valeur la poitrine et le pubis rasé à la vulve indiquée. Bois peint, Moyen Empire<ref>Voir aussi [https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/figurine-de-femme-nue Louvre]</ref>.
File:Woman making a wig.jpg|La fabrication des perruques au Japon - {{s-|XIX}}
File:Woman making a wig.jpg|La fabrication des perruques au Japon - {{s-|XIX}}
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Après la chute de l’[[Empire romain]], l’utilisation de cet accessoire a complètement disparu des habitudes de l’[[Europe de l'Ouest|Europe occidentale]] pendant un millénaire, jusqu’à ce que cette mode soit remise au goût du jour au {{s-|XVI|e}} comme un moyen de compenser la perte de cheveux ou d’améliorer son apparence personnelle. Elles ont aussi eu des emplois fonctionnels : ainsi, le manque d’[[hygiène]] de l’époque impliquait des infections capillaires, risque qui pouvait être amoindri si les cheveux étaient rasés et remplacés par une perruque qui pouvait facilement être retirée.
Après la chute de l'[[Empire romain]], l'utilisation de cet accessoire a complètement disparu des habitudes de l'[[Europe de l'Ouest|Europe occidentale]] pendant un millénaire, jusqu'à ce que cette mode soit remise au goût du jour au {{s-|XVI}} comme un moyen de compenser la perte de cheveux ou d'améliorer son apparence personnelle. Elles ont aussi eu des emplois fonctionnels : ainsi, le manque d'[[hygiène]] de l'époque impliquait des infections capillaires, risque qui pouvait être amoindri si les cheveux étaient rasés et remplacés par une perruque qui pouvait facilement être retirée.


=== La perruque à l'époque moderne ===
=== La perruque à l'époque moderne ===
==== Le XVII<sup>e</sup> siècle et le règne de la perruque monumentale ====
==== Le {{s-|XVII}} et le règne de la perruque monumentale ====
À cette époque, la [[Mode (habillement)|mode]] était essentiellement dictée par la cour, c’est pourquoi son influence fut décisive dans la mode des perruques. Ainsi, en [[Angleterre]], la reine [[Élisabeth Ire d'Angleterre|Élisabeth {{Ire}} d’Angleterre]] portait une perruque rousse caractéristique, prétendument conçue pour s’approcher des cheveux bouclés « à la romaine ». En [[France]], [[Louis XIII de France|Louis XIII]] fut le premier souverain à adopter la mode de la perruque aux alentours des [[années 1620]]. Cette mode se répandit très vraisemblablement chez les personnes qui souhaitaient dissimuler leur manque de cheveux à une époque où la mode était aux cheveux longs<ref name=":0" />.
À cette époque, la [[Mode (habillement)|mode]] était essentiellement dictée par la cour, c'est pourquoi son influence fut décisive dans la mode des perruques. Ainsi, en [[Angleterre]], la reine [[Élisabeth Ire d'Angleterre|Élisabeth {{Ire}} d'Angleterre]] portait une perruque rousse caractéristique, prétendument conçue pour s'approcher des cheveux bouclés « à la romaine ». En [[France]], [[Louis XIII de France|Louis XIII]] fut le premier souverain à adopter la mode de la perruque aux alentours des [[années 1620]]. Cette mode se répandit très vraisemblablement chez les personnes qui souhaitaient dissimuler leur manque de cheveux à une époque où la mode était aux cheveux longs<ref name="2011bologne">{{Ouvrage |libellé= Bologne 2011 |langue= fr |prénom1= Jean Claude |nom1= Bologne |titre= Histoire de la coquetterie masculine |éditeur= edi8 |date= 19/05/2011 |pages= 572 |passage= |isbn= 978-2-262-03694-2 |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=gajEysbV6DIC&printsec=froantcover&q=perruque |format= sur ''books.google.fr'' |consulté le= 01/2022 }}.</ref>.


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Fichier:CLOUET MARGUERITE DE VALOIS.jpg|La reine [[Marguerite de France (1553-1615)|Marguerite de Valois]] portant une perruque blonde.
Fichier:CLOUET MARGUERITE DE VALOIS.jpg|La reine [[Marguerite de France (1553-1615)|Marguerite de Valois]] portant une perruque blonde.
Image:Darnley stage 3.jpg|[[Élisabeth Ire d'Angleterre|Élisabeth {{Ire}}]] portant une perruque rousse.
Image:Darnley stage 3.jpg|[[Élisabeth Ire d'Angleterre|Élisabeth {{Ire}}]] portant une perruque rousse.
Image:Louis XIIIval grace.jpg|Louis XIII portant une perruque typique de la première moitié du {{s-|XVII|e}}.
Image:Louis XIIIval grace.jpg|Louis XIII portant une perruque typique de la première moitié du {{s-|XVII}}.
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C’est ainsi que, progressivement, les perruques devinrent un accessoire obligatoire de l’habillement masculin pour les personnes d’un certain rang social. Les fabricants de celles-ci y gagnèrent un prestige considérable. La corporation des perruquiers fut créée en France par l'édit du {{date-|23 mars 1673}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Alfred Franklin|titre=Les corporations ouvrières de Paris du XIIe au XVIIIe siècle : histoire, statuts, armoiries, d'après des documents originaux ou inédits|éditeur=Ayer Publishing|année=1971|passage=12|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=88NFWhrDdyIC}}</ref> ([[Louis XIV]] instituant la communauté des « Barbiers-perruquiers-baigneurs-étuvistes »), puis ce fut le cas partout en Europe. Il s’agissait d’un métier à haute qualification. C'est au cours de cette même année 1673 que le Roi adopta à son tour la perruque, dont la mode était déjà répandue dans son royaume<ref name=":0" />, ayant [[Benoît Binet|Binet]] pour perruquier. Si l'objectif originel de la perruque était de masquer un manque de cheveux en imitant la chevelure naturelle, elle finit par rompre avec l'imitation de la nature pour devenir un objet de mode qui se portait sur un crâne rasé ; la lourde perruque ''in-folio'' se développa ainsi à partir des années 1680<ref name=":0" />.
C'est ainsi que, progressivement, les perruques devinrent un accessoire obligatoire de l'habillement masculin pour les personnes d'un certain rang social. Les fabricants de celles-ci y gagnèrent un prestige considérable. La corporation des perruquiers fut créée en France par l'édit du {{date-|23 mars 1673}}<ref>{{Ouvrage |libellé= Franklin 1971 |auteur1= Alfred Franklin |titre= Les corporations ouvrières de Paris du {{sp-|XII|au|XVIII}} : histoire, statuts, armoiries, d'après des documents originaux ou inédits |éditeur= Ayer Publishing |année= 1971 |passage= 12 |isbn= |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=88NFWhrDdyIC |format= sur ''books.google.fr'' }}.</ref> ([[Louis XIV]] instituant la communauté des « Barbiers-perruquiers-baigneurs-étuvistes »), puis ce fut le cas partout en Europe. Il s'agissait d'un métier à haute qualification. C'est au cours de cette même année 1673 que le Roi adopta à son tour la perruque, dont la mode était déjà répandue dans son royaume, ayant [[Benoît Binet|Binet]] pour perruquier. Si l'objectif originel de la perruque était de masquer un manque de cheveux en imitant la chevelure naturelle, elle finit par rompre avec l'imitation de la nature pour devenir un objet de mode qui se portait sur un crâne rasé ; la lourde perruque ''in-folio'' se développa ainsi à partir des années 1680<ref name="2011bologne"/>.


Les perruques devenant, au {{s-|XVII|e}}, extrêmement compliquées et imposantes, pour couvrir le dos et les épaules, il n’est pas surprenant de les voir devenir de plus en plus lourdes et inconfortables à porter ; selon l'[[Encyclopédie méthodique]] elles pesaient couramment deux [[Livre (unité de masse)|livres]], soit un peu moins d'un [[kilogramme]]<ref name=":1" />. Ce genre de perruque monumentale étant très onéreux à produire et les exemplaires les plus remarquables étant fabriqués à base de véritables cheveux humains, le [[crin]] de [[cheval]] fut, quant à lui, utilisé comme une alternative à meilleur marché.
Les perruques devenant, au {{s-|XVII}}, extrêmement compliquées et imposantes, pour couvrir le dos et les épaules, il n'est pas surprenant de les voir devenir de plus en plus lourdes et inconfortables à porter ; selon l'[[Encyclopédie méthodique]] elles pesaient couramment deux [[Livre (unité de masse)|livres]], soit un peu moins d'un [[kilogramme]]<ref name="1784Lacombe280">{{harvsp |id= 1784Lacombe | Lacombe ''et al.'' 1784 |p= 280 }}.</ref>. Ce genre de perruque monumentale étant très onéreux à produire et les exemplaires les plus remarquables étant fabriqués à base de véritables cheveux humains, le [[crin]] de [[cheval]] fut, quant à lui, utilisé comme une alternative à meilleur marché.


La transformation de la perruque en accessoire mondain et artificiel devint problématique pour les ecclésiastiques qui étaient ordonnés la tête découverte et qui devaient prier ainsi. C'est pour cette raison que le théologien [[Jean-Baptiste Thiers]] fit paraître en 1690 un ouvrage intitulé ''Histoire des perruques, où l'on fait voir leur origine, leur usage, leur forme, l'abus et l'irrégularité de celles des ecclésiastiques'', dans lequel il dénonçait le port de la perruque chez les ecclésiastiques<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Baptiste|nom1=Thiers|titre=Histoire des perruques. Où l'on fait voir leur origine, leur usage, leur forme, l'abus & l'irregularité de celles des ecclesiastiques. Par m. Jean Baptiste Thiers ..|éditeur=chez Louis Chambeau, imprimeur libraire, orès le Collége|année=1777|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=NBqfb3ZHjL8C&printsec=frontcover&dq=Histoire+des+perruques%2C+o%C3%B9+l%27on+fait+voir+leur+origine%2C+leur+usage%2C+leur+forme%2C+l%27abus+et+l%27irr%C3%A9gularit%C3%A9+de+celles+des+eccl%C3%A9siastiques|consulté le=2020-01-16}}</ref>. Ces derniers portaient des perruques plus courtes, que l'on appelait aussi "perruques d'abbés"<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bérangère|nom1=Bienfait|titre=L'esprit de la Beauté|lieu=Turquant|éditeur=Éditions Cheminements|année=2009|pages totales=203|isbn=978-2-36032-010-3|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5GO_aQTBe0QC&pg=PT69&dq=perruques+eccl%C3%A9siastiques+xviie+si%C3%A8cle|consulté le=2020-01-16}}</ref>.
La transformation de la perruque en accessoire mondain et artificiel devint problématique pour les ecclésiastiques qui étaient ordonnés la tête découverte et qui devaient prier ainsi. C'est pour cette raison que le théologien [[Jean-Baptiste Thiers]] fit paraître en 1690 un ouvrage intitulé ''Histoire des perruques, où l'on fait voir leur origine, leur usage, leur forme, l'abus et l'irrégularité de celles des ecclésiastiques'', dans lequel il dénonçait le port de la perruque chez les ecclésiastiques<ref>{{Ouvrage |libellé= Thiers 1777 |langue= fr |prénom1= Jean-Baptiste |nom1= Thiers |titre= Histoire des perruques. Où l'on fait voir leur origine, leur usage, leur forme, l'abus & l'irrégularité de celles des ecclésiastiques |lieu= Avignon |éditeur= impr.-libr. Louis Chambeau |année= 1777 |pages= 441 |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=NBqfb3ZHjL8C&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false |format= sur ''books.google.fr'' |consulté le= 2020-01-16 }}.</ref>. Ces derniers portaient des perruques plus courtes, que l'on appelait aussi "perruques d'abbés"<ref>{{Ouvrage |libellé= Bienfait 2009 |langue= fr |prénom1= Bérangère |nom1= Bienfait |titre= L'esprit de la Beauté |lieu= Turquant |éditeur= Éditions Cheminements |année= 2009 |pages= 203 |passage= |isbn= 978-2-36032-010-3 |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=5GO_aQTBe0QC&pg=PT69&dq=perruques+eccl%C3%A9siastiques+xviie+si%C3%A8cle |format= sur ''books.google.fr'' |consulté le= 01/2022 }}.</ref>.


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Fichier:Louis XIV of France.jpg|Portrait de [[Louis XIV]] en costume de sacre, portant une perruque in-folio en 1701.
Fichier:Louis XIV of France.jpg|Portrait de [[Louis XIV]] en costume de sacre, portant une perruque in-folio en 1701.
Fichier:Nettancourt évêque de Montauban.jpg|[[François Joseph Henri de Nettancourt-Vaubécourt d’Haussonville|François-Joseph-Henri de Nettantcourt]], évêque de Montauban, portant une "perruque d'abbé", par [[Hyacinthe Rigaud]].
Fichier:Nettancourt évêque de Montauban.jpg|[[François Joseph Henri de Nettancourt-Vaubécourt d'Haussonville|François-Joseph-Henri de Nettantcourt]], évêque de Montauban, portant une "perruque d'abbé", par [[Hyacinthe Rigaud]].
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==== L'évolution de la perruque au XVIII<sup>e</sup> siècle ====
==== L'évolution de la perruque au {{s-|XVIII}} ====
Au cours du {{s|XVIII|e}}, les perruques acquirent une forme plus petite et plus formelle. Les militaires furent les premiers à modifier la forme de leur longue et lourde perruque, afin d'avoir davantage de liberté de mouvement ; ils acquirent l'habitude de nouer l'arrière de leur perruque ou de former avec une petite bourse. Cette évolution s'accéléra sous la [[Régence]] et se répandit en France dans les années 1720. C'est également au début du {{s|XVIII|e}} que les perruques commencèrent à être poudrées<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean Claude|nom1=BOLOGNE|titre=Histoire de la coquetterie masculine|éditeur=edi8|date=2011-05-19|pages totales=572|isbn=978-2-262-03694-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=gajEysbV6DIC&printsec=frontcover&q=perruque|consulté le=2020-01-16}}</ref>. Afin de poudrer les perruques, l'''[[Encyclopédie méthodique]]'' conseillait de les enduire d'abord de [[saindoux]] avant de les saupoudrer de farine de froment<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques (1724-1811) Auteur du texte|nom1=Lacombe|titre=Encyclopédie méthodique. Arts et métiers mécaniques. Tome 6 / , [par Jacques Lacombe]|éditeur=|date=1782-1791|passage=261-300|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5838628c|consulté le=2020-01-16}}</ref>.
Au cours du {{s|XVIII}}, les perruques acquirent une forme plus petite et plus formelle. Les militaires furent les premiers à modifier la forme de leur longue et lourde perruque, afin d'avoir davantage de liberté de mouvement ; ils acquirent l'habitude de nouer l'arrière de leur perruque ou de rassembler les cheveux de la perruque dans une petite bourse. Cette évolution s'accéléra sous la [[Régence]] et se répandit en France dans les années 1720. C'est également au début du {{s|XVIII}} que les perruques commencèrent à être poudrées<ref name="2011bologne"/>. Afin de poudrer les perruques, l'''[[Encyclopédie méthodique]]'' conseillait de les enduire d'abord de [[saindoux]] avant de les saupoudrer de farine de froment<ref name="1784Lacombe261">{{harvsp |id= 1784Lacombe | Lacombe ''et al.'' 1784 |p= 261 }}.</ref>. D'autres substances étaient occasionnellement utilisées pour poudrer les perruques ; ainsi le valet de chambre de [[Johann Friedrich Böttger|Bottger]] utilisant du [[kaolin]] pour poudrer une perruque amène ce dernier à découvrir l'existence du gisement de ce minéral à [[Aue]] (Saxe), ce qui aboutit à la création de la {{Lien|trad= Meissen porcelain |fr= manufacture de porcelaine de Meissen }}<ref name="1869jacquemart327">{{ouvrage |id= 1869jacquemart |libellé= Jacquemart 1869 |langue= fr |auteur1= Albert Jacquemart |titre= Les merveilles de la céramique |nature ouvrage= {{3e}} partie |titre volume= Occident (Temps modernes) |lieu= Paris |éditeur= L. Hachette et {{Cie}} |date= 1869 |pages= 388 |passage= 327 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110189w/f337.itemhttps://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110189w.image |format= sur ''gallica'' }}.</ref>.


Les perruques furent aussi adoptées dans différentes [[profession]]s, comme un des éléments du [[costume]] ou de l’[[uniforme]] (elles sont ainsi encore actuellement portées par les hommes de loi en audience dans certains pays de [[common law]], notamment en [[Angleterre]]). Leur usage était largement répandu dans toute l’Europe occidentale et en [[Amérique du Nord]]. Elles étaient un important symbole du statut social sous l’[[Ancien Régime]], et elles étaient liées aux fonctions occupées dans la société. Les [[Abbé|abbés]] disposaient ainsi d'une perruque à tonsure (planche 7, figures 12 et 13 de l'illustration issue de l'[[Encyclopédie méthodique]]), les bourgeois portaient la perruque à bonnet, sans queue (pl.7, figures 1 et 2), les [[Parlement (royaume de France)|magistrats]] portaient la perruque carrée (pl. 8, figures 3 et 4), les militaires avaient l'habitude de porter la perruque à la brigadière (pl. 7, figures 14 et 15) ; quant aux [[Cour de France|courtisans]] ils pouvaient porter toute une variété de perruques différentes : la perruque à bourse, dont les cheveux étaient placés dans une pochette à l'arrière de la coiffure (pl. 7, figures 3 et 4), la perruque à nœuds (pl. 7, figures 5 et 6), la perruque naissante, qui n'était pas nouée (pl. 7, figures 10 et 11), la perruque à deux queues, qui était plutôt répandue en Allemagne<ref name=":1" /> (pl. 8, figures 1 et 2) ou encore la perruque à cadogan dont la queue était relevée et nouée (pl. 8 figures 5 et 6) <ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean Claude|nom1=BOLOGNE|titre=Histoire de la coquetterie masculine|éditeur=edi8|date=2011-05-19|pages totales=572|isbn=978-2-262-03694-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=gajEysbV6DIC&printsec=froantcover&q=perruque|consulté le=2020-01-16}}</ref>. D'autres types de perruques se développèrent également, comme la perruque à la Sartine, qui était entièrement frisée et qui fut mise au goût du jour par le ministre [[Antoine de Sartine]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Guillaume-François-Roger|nom1=Molé|titre=Histoire des modes françaises, ou Révolutions du costume en France, depuis l'établissement de la Monarchie jusqu'à nos jours... [par G. Fr. R. Molé]|éditeur=chez Costard|année=1773|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Ev_-HZdkINQC&printsec=frontcover&q=perruque|consulté le=2020-01-16}}</ref>.
Les perruques furent aussi adoptées dans différentes [[profession]]s, comme un des éléments du [[costume]] ou de l'[[uniforme]] (elles sont ainsi encore actuellement portées par les hommes de loi en audience dans certains pays de [[common law]], notamment en [[Angleterre]]). Leur usage était largement répandu dans toute l'Europe occidentale et en [[Amérique du Nord]]. Elles étaient un important symbole du statut social sous l'[[Ancien Régime]], et elles étaient liées aux fonctions occupées dans la société. Les [[Abbé|abbés]] disposaient ainsi d'une perruque à tonsure (planche 7, figures 12 et 13 de l'illustration issue de l'[[Encyclopédie méthodique]]), les bourgeois portaient la perruque à bonnet, sans queue (pl.7, figures 1 et 2), les [[Parlement (royaume de France)|magistrats]] portaient la perruque carrée (pl. 8, figures 3 et 4), les militaires avaient l'habitude de porter la perruque à la brigadière (pl. 7, figures 14 et 15) ; quant aux [[Cour de France|courtisans]] ils pouvaient porter toute une variété de perruques différentes : la perruque à bourse<ref name="1784Lacombe295_296">{{harvsp |id= 1784Lacombe | Lacombe ''et al.'' 1784 |p= 295-296 }}.</ref>, dont les longs cheveux étaient réunis dans une pochette à l'arrière de la coiffure (pl. 7, figures 3 et 4), la perruque à nœuds ou perruque nouée<ref name="1784Lacombe296">{{harvsp |id= 1784Lacombe | Lacombe ''et al.'' 1784 |p= 296 }}.</ref> (pl. 7, figures 5 et 6), la perruque naissante, qui n'était pas nouée (pl. 7, figures 10 et 11), la perruque à deux queues, qui était plutôt répandue en Allemagne<ref name="1784Lacombe"/> (pl. 8, figures 1 et 2) ou encore la perruque à cadogan dont la queue était relevée et nouée (pl. 8 figures 5 et 6)<ref name="2011bologne"/>. D'autres types de perruques se développèrent également, comme la perruque à la Sartine, qui était entièrement frisée et qui fut mise au goût du jour par le ministre [[Antoine de Sartine]]<ref>{{Ouvrage |langue= fr |prénom1= Guillaume-François-Roger |nom1= Molé |titre= Histoire des modes françaises, ou Révolutions du costume en France, depuis l'établissement de la Monarchie jusqu'à nos jours... |éditeur= chez Costard |année= 1773 |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=Ev_-HZdkINQC&printsec=frontcover&q=perruque |format= sur ''books.google.fr'' |consulté le= 01/2022 }}.</ref>.


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{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
![[Fichier:Perruques - Encyclopédie méthodique.png|néant|vignette|401x401px|Planche 7 - Typologie des perruques présentée dans l'[[Encyclopédie méthodique]]]]
![[Fichier:Perruques - Encyclopédie méthodique.png|néant|vignette|401x401px|Planche 7<ref name="pl7"> {{harvsp |id= 1785Lacombe | Lacombe ''et al.'' 1785 |loc= {{google livres|id=rGhTAAAAcAAJ|p= 100 |texte= pl. 7 des planches « Perruquier Barbier » }} }}

{{google livres|id=rGhTAAAAcAAJ|p= 100 |texte= pl. 7 }}
</ref> - Typologie des perruques présentée dans l'[[Encyclopédie méthodique]]]]
![[Fichier:Perruques 2 - Encyclopédie méthodique.png|néant|vignette|368x368px|Planche 8 - Typologie des perruques présentée dans l'[[Encyclopédie méthodique]].]]<br />
![[Fichier:Perruques 2 - Encyclopédie méthodique.png|néant|vignette|368x368px|Planche 8 - Typologie des perruques présentée dans l'[[Encyclopédie méthodique]].]]<br />
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Fichier:Lim 19 porteperruque.JPG|Porte-perruque du XVIII<sup>e</sup> siècle
Fichier:Lim 19 porteperruque.JPG|Porte-perruque du {{s-|XVIII}}
Fichier:Antoine de Sartine.png|[[Antoine de Sartine|Sartine]], portant une perruque.
Fichier:Antoine de Sartine.png|[[Antoine de Sartine|Sartine]], portant une perruque.
Fichier:Denis Diderot 111.PNG|Portrait de [[Denis Diderot|Diderot]] sans perruque, en 1767.
Fichier:Denis Diderot 111.PNG|Portrait de [[Denis Diderot|Diderot]] sans perruque, en 1767.
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==== Le déclin de la perruque ====
==== Le déclin de la perruque ====
[[Fichier:Haguma and Shaguma.jpg|vignette|''Haguma'' et ''[[Shaguma]]''.]]
[[Fichier:Haguma and Shaguma.jpg|vignette|''Haguma'' et ''[[Shaguma]]''.]]
L'usage de la perruque déclina progressivement en France à partir des années 1770, au profit du retour aux cheveux naturels<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Anne|nom1=Conchon|prénom2=Frédérique|nom2=Leferme-Falguière|titre=Le XVIIIe siècle - 1740-1820|sous-titre=1740-1820|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette Éducation]]|date=2007-11-14|pages totales=352|isbn=978-2-01-181297-1|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5rltK0kvm0YC&pg=PT85&q=cheveux+naturels|consulté le=2020-01-16}}</ref>, à la [[Cour de France|cour]] la mode de coiffures monumentales chez les femmes comme le [[Pouf (coiffure)|pouf]], se développa à la même époque, sous l'impulsion notamment de [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]]. L'usage des perruques persista encore quelque temps en [[Angleterre]] mais, lorsque [[William Pitt le Jeune|Pitt le Jeune]] imposa une taxe sur la poudre à cheveux en [[1795]] destinée à aider à subventionner la guerre contre la France, [[Beau Brummell]] avait déjà renoncé au port de la perruque pour se faire couper les cheveux « à la Brutus », comme les Romains.
L'usage de la perruque déclina progressivement en France à partir des années 1770, au profit du retour aux cheveux naturels<ref>{{Ouvrage |libellé= Conchon & Leferme-Falguière 2007 |langue= fr |prénom1= Anne |nom1= Conchon |prénom2= Frédérique |nom2= Leferme-Falguière |titre= Le {{s-|XVIII}} - 1740-1820 |éditeur= [[Hachette Livre|Hachette Éducation]] |date= 14/11/2007 |pages= 352 |isbn= 978-2-01-181297-1 |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=5rltK0kvm0YC&pg=PT85&q=cheveux+naturels |format= sur ''books.google.fr'' |consulté le= 01/2022 }}.</ref>, à la [[Cour de France|cour]] la mode de coiffures monumentales chez les femmes comme le [[Pouf (coiffure)|pouf]], se développa à la même époque, sous l'impulsion notamment de [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]]. L'usage des perruques persista encore quelque temps en [[Angleterre]] mais, lorsque [[William Pitt le Jeune|Pitt le Jeune]] imposa une taxe sur la poudre à cheveux en [[1795]] destinée à aider à subventionner la guerre contre la France, [[Beau Brummell]] avait déjà renoncé au port de la perruque pour se faire couper les cheveux « à la Brutus », comme les Romains.


Les perruques masculines poudrées continuaient à être portées au début de la Révolution, mais elles furent rapidement remplacées par la perruque à la jacobine, qui imitait les cheveux naturels ; elle fut cependant elle-même interdite par un arrêté du 1<sup>er</sup> frimaire an II ({{date-|21 novembre 1793}})<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Charles|nom1=PARQUIN|titre=Souvenirs et Biographie du Commandant Parquin|éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]]|date=2016-01-01|pages totales=528|isbn=979-10-210-1664-4|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=DRxOCwAAQBAJ&pg=PT146&dq=%221er+frimaire+an+II%22+perruques|consulté le=2020-01-16}}</ref>.
Les perruques masculines poudrées continuaient à être portées au début de la Révolution, mais elles furent rapidement remplacées par la perruque à la jacobine, qui imitait les cheveux naturels ; elle fut cependant elle-même interdite par un arrêté du {{1er}} frimaire an II ({{date-|21 novembre 1793}})<ref>{{Ouvrage |libellé= Parquin 2016 |langue= fr |prénom1= Charles |nom1= Parquin |titre=Souvenirs et Biographie du Commandant Parquin |éditeur= [[Éditions Tallandier|éds. Tallandier]] |date= 2016 |pages totales=528|isbn= 979-10-210-1664-4 |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=DRxOCwAAQBAJ&pg=PT146&dq=%221er+frimaire+an+II%22+perruques|consulté le=2020-01-16 |format= sur ''books.google.fr'' }}.</ref>.


Peu après la fin de la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] en France, sous le [[Directoire]], les [[Incroyables et Merveilleuses#Merveilleuses|Merveilleuses]] se coiffaient, parmi leurs autres extravagances, de perruques de types très variés. Il en existait ainsi pour toutes les heures du jour : généralement blondes, on en trouvait aussi des noires, des bleues, des vertes, etc. La ''cache-folies'' visait ainsi à cacher les cheveux courts ''à la Titus''.
Peu après la fin de la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] en France, sous le [[Directoire]], les [[Incroyables et Merveilleuses#Merveilleuses|Merveilleuses]] se coiffaient, parmi leurs autres extravagances, de perruques de types très variés. Il en existait ainsi pour toutes les heures du jour : généralement blondes, on en trouvait aussi des noires, des bleues, des vertes, etc. La ''cache-folies'' visait ainsi à cacher les cheveux courts ''à la Titus''.
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== Utilisations contemporaines ==
== Utilisations contemporaines ==
[[Image:Colourful wigs.jpg|thumb|200px|Perruques fantaisie contemporaine.]]
[[Image:Colourful wigs.jpg|thumb|200px|Perruques fantaisie contemporaines.]]
Vers le début de la deuxième moitié du {{s-|XX|e}}, les perruques connurent un sursaut de popularité. Ainsi, des compléments extravagants devinrent populaires dans les [[années 1960]] et marquèrent un retour en force de cet accessoire dans la mode féminine. Ce phénomène fut encore accru par le développement de fibres en [[matière synthétique]] bon marché qui permettent d’imiter les cheveux humains plus facilement et de manière plus commode.
Vers le début de la deuxième moitié du {{s-|XX}}, les perruques connurent un sursaut de popularité. Ainsi, des compléments extravagants devinrent populaires dans les [[années 1960]] et marquèrent un retour en force de cet accessoire dans la mode féminine. Ce phénomène fut encore accru par le développement de fibres en [[matière synthétique]] bon marché qui permettent d'imiter les cheveux humains plus facilement et de manière plus commode.
[[Fichier:Korean.costume-Wonsam-for.Queen.Joseon-01.jpg|vignette|Femme coréenne en tenue de cérémonie.]]
De nos jours, les perruques sont portées de manière quotidienne ou occasionnelle pour des raisons de convenance. Elles sont utilisées également par des personnes qui ont perdu leurs cheveux à la suite d'un traitement médical (le plus souvent, il s’agit de personnes atteintes d’un [[cancer]] qui subissent une [[chimiothérapie]] ou de personnes qui souffrent d’une [[alopécie]]). Un certain nombre de célébrités ont également popularisé les perruques. C’est le cas de la chanteuse américaine [[Cher (chanteuse)|Cher]] qui a porté toutes sortes de perruques au cours de sa carrière (allant de blondes à noires, de bouclées à lisses) ou la chanteuse [[Lady Gaga]] (blond platine, blond-rose, blond-rouge, jaune, blond-noir, gris, blanc, vert).


De nos jours, les perruques sont portées de manière quotidienne ou occasionnelle pour des raisons de convenance. Elles sont utilisées également par des personnes qui ont perdu leurs cheveux à la suite d'un traitement médical (le plus souvent, il s'agit de personnes atteintes d'un [[cancer]] qui subissent une [[chimiothérapie]] ou de personnes qui souffrent d'une [[alopécie]]). Un certain nombre de célébrités ont également popularisé les perruques. C'est le cas de la chanteuse américaine [[Cher (chanteuse)|Cher]] qui a porté toutes sortes de perruques au cours de sa carrière (allant de blondes à noires, de bouclées à lisses) ou la chanteuse [[Lady Gaga]] (blond platine, blond-rose, blond-rouge, jaune, blond-noir, gris, blanc, vert). <br/>
Elles peuvent aussi être portées pour s’amuser, comme [[déguisement]].
Elles peuvent aussi être portées pour s'amuser, comme [[déguisement]].
[[Image:Advokat, Engelsk advokatdräkt, Nordisk familjebok.png|thumb|150px|Costume de ''barrister''.]]


En [[Grande-Bretagne]] et dans de nombreux pays du [[Commonwealth]], des perruques spéciales sont portées par les [[Robe d'avocat|avocats]] (''[[barrister]]s'') et par les [[Robe de magistrat|juges]], ainsi que par certains fonctionnaires du [[Parlement]] ou par les titulaires de certaines charges publiques, comme signe de leur fonction. Jusqu’en [[1823]], les [[évêques]] [[anglicans]] du [[Royaume-Uni]] portaient également des perruques de cérémonie. Les perruques portées par les avocats sont héritées du style qui était à la mode à la fin du {{s-|XVIII|e}}. Celles que les juges portent quotidiennement à l’audience sont également courtes, comme celle des avocats (bien que d’un style légèrement différent), mais, lors de certaines cérémonies, les juges ainsi que les avocats ayant le titre de [[Conseiller de la reine|conseillers du souverain]] (''QC'' ou ''KC'' pour ''Queen Counsels'' ou ''King Counsels'') portent un modèle plus large. Au {{s-|XVIII|e}}, les perruques étaient faites de vrais cheveux humains et poudrées de telle sorte de qu’elles aient une couleur blanche marquée. Le poudrage des perruques était une opération incommode et le développement de perruques naturellement blanches en crin de cheval ne nécessitant aucune poudre a certainement fait que cette tradition du port de perruque comme un élément du [[Robe de magistrat|costume d’audience]] ait pu se maintenir en pratique. On peut noter que dans des pays appartenant encore récemment au [[Commonwealth]], comme [[Hong Kong]], la tradition n’a pas été abolie. Le port de la perruque a cependant été aboli en 2011 pour les juges [[Irlande (pays)|irlandais]] pour des raisons d'économies budgétaires<ref>{{lien web |langue=en |auteur=S. O’Carroll |titre=Judges to Lose the Wigs from Today |url=https://www.thejournal.ie/judges-to-lose-the-wigs-from-today-253374-Oct2011/ |site=TheJournal.Ie |date=14/10/2011 |consulté le=07/01/2021}}</ref>.
En [[Grande-Bretagne]] et dans de nombreux pays du [[Commonwealth]], des perruques spéciales sont portées par les [[Robe d'avocat|avocats]] (''[[barrister]]s'') et par les [[Robe de magistrat|juges]], ainsi que par certains fonctionnaires du [[Parlement]] ou par les titulaires de certaines charges publiques, comme signe de leur fonction. Jusqu'en [[1823]], les [[évêques]] [[anglicans]] du [[Royaume-Uni]] portaient également des perruques de cérémonie. Les perruques portées par les avocats sont héritées du style qui était à la mode à la fin du {{s-|XVIII}}. Celles que les juges portent quotidiennement à l'audience sont également courtes, comme celle des avocats (bien que d'un style légèrement différent), mais, lors de certaines cérémonies, les juges ainsi que les avocats ayant le titre de [[Conseiller de la reine|conseillers du souverain]] (''QC'' ou ''KC'' pour ''Queen Counsels'' ou ''King Counsels'') portent un modèle plus large. Au {{s-|XVIII}}, les perruques étaient faites de vrais cheveux humains et poudrées de telle sorte de qu'elles aient une couleur blanche marquée. Le poudrage des perruques était une opération incommode et le développement de perruques naturellement blanches en crin de cheval ne nécessitant aucune poudre a certainement fait que cette tradition du port de perruque comme un élément du [[Robe de magistrat|costume d'audience]] ait pu se maintenir en pratique. On peut noter que dans des pays appartenant encore récemment au [[Commonwealth]], comme [[Hong Kong]], la tradition n'a pas été abolie. Le port de la perruque a cependant été aboli en 2011 pour les juges [[Irlande (pays)|irlandais]] pour des raisons d'économies budgétaires<ref>{{lien web |langue=en |auteur=S. O'Carroll |titre=Judges to Lose the Wigs from Today |url=https://www.thejournal.ie/judges-to-lose-the-wigs-from-today-253374-Oct2011/ |site=TheJournal.Ie |date=14/10/2011 |consulté le=07/01/2021}}</ref>.


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image:Korean.costume-Wonsam-for.Queen.Joseon-01.jpg|Femme coréenne en tenue de cérémonie.
image:Advokat, Engelsk advokatdräkt, Nordisk familjebok.png|Costume de ''barrister''.
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* ''[[Gache (perruque)|Gache]]''
* ''[[Gache (perruque)|Gache]]''


=== Bibliographie ===

* {{Ouvrage |id= 1784Lacombe |libellé= Lacombe ''et al.'' 1784 |langue= fr |prénom1= Jacques |nom1= Lacombe (1724-1811) |titre= Encyclopédie méthodique. Arts et métiers mécaniques |tome= 6 |lieu= Paris / Liège |éditeur= libr. Panckoucke / impr. Plomteux |date= 1784 |passage= 277-299 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5838628c |format= sur ''gallica'' |consulté le= 01/2022 |plume= oui
}}.
* {{Ouvrage |id= 1785Lacombe |libellé= Lacombe ''et al.'' 1785 |langue= fr |prénom1= Jacques |nom1= Lacombe (1724-1811) |titre= Recueil de planches de l'Encyclopédie |tome= 4 |lieu= Paris / Liège |éditeur= libr. Panckoucke / impr. Plomteux |date= 1785 |passage= pl. 7 des planches « Perruquier Barbier » |lire en ligne= https://books.google.fr/books?redir_esc=y&id=rGhTAAAAcAAJ&q=perruques#v=snippet&q=perruques&f=false |format= sur ''books.google.fr'' |consulté le= 01/2022 |plume= oui
}}.
<!--
https://books.google.fr/books?id=rGhTAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
-->
=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* ''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k48568q Observations politiques, morales, et surtout financières, sur l’origine de la perruque des dames de Paris]'', reprod. de l’éd. de Paris : chez Germain Debray, libraire, [[1800|an VIII]], 36{{Nb p.}}{{Commentaire biblio|Document peu scientifique, mais daté.}}
* ''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k48568q Observations politiques, morales, et surtout financières, sur l'origine de la perruque des dames de Paris]'', reprod. de l'éd. de Paris : chez Germain Debray, libraire, [[1800|an VIII]], 36{{Nb p.}}{{Commentaire biblio|Document peu scientifique, mais daté.}}
* Department for Constitutional Affairs, ''[http://www.dca.gov.uk/judicial/schools/jandsp37.pdf Court Dress]'' [PDF] [en], 2002.
* Department for Constitutional Affairs, ''[http://www.dca.gov.uk/judicial/schools/jandsp37.pdf Court Dress]'' [PDF] [en], 2002.
* Free Hair Donation for cancer patients. Donation de cheveux gratuitement pour patient cancéreux
* Free Hair Donation for cancer patients. Donation de cheveux gratuitement pour patient cancéreux
* Cancer Foundation Associate, ''[http://www.orderquality.com Wigs et Perruques]'' [en], 2008.
* Cancer Foundation Associate, ''[http://www.orderquality.com Wigs et Perruques]'' [en], 2008.
* {{en}} Consultation avant réforme du costume en Angleterre : Department for Constitutional Affairs, ''[http://www.dca.gov.uk/consult/courtdress/index.htm A Lord Chancellor’s Department Consultation Paper, Court Working Dress in England and Wales]'', {{date-|mai 2003}}.
* {{en}} Consultation avant réforme du costume en Angleterre : Department for Constitutional Affairs, ''[http://www.dca.gov.uk/consult/courtdress/index.htm A Lord Chancellor's Department Consultation Paper, Court Working Dress in England and Wales]'', {{date-|mai 2003}}.
* [http://www.filibustercartoons.com/judges.htm Judicial costume of the world]
* [http://www.filibustercartoons.com/judges.htm Judicial costume of the world]
* [http://www.edeandravenscroft.co.uk/Legal/images/site/Legal_Habits_book.pdf Legal Habits; a brief sartorial history of wig, robe and gown] Thomas Woodcock (2003)
* [http://www.edeandravenscroft.co.uk/Legal/images/site/Legal_Habits_book.pdf Legal Habits; a brief sartorial history of wig, robe and gown] Thomas Woodcock (2003)

Version du 22 janvier 2022 à 11:15

Buste de Romaine portant un postiche dit « en nid d'abeille » ou « en diadème », v. 80 ap. J.-C.

Une perruque, parfois appelée « postiche », « faux toupet », « moumoute »[1], est une coiffure de faux cheveux – d'origine humaine, chevaline ou synthétique – portée sur la tête pour des raisons liées à la mode, pour des considérations esthétiques ou professionnelles, ou pour se conformer à une prescription culturelle ou religieuse.

Certaines personnes portent une perruque pour cacher le fait qu'elles sont chauves. Les perruques sont aussi fréquemment utilisées pour mimer l'appartenance à un autre sexe.

Histoire

La perruque dans l'Antiquité

Les perruques ont été portées depuis des milliers d'années ; dans l'Égypte ancienne, par exemple, les gens les portaient pour protéger leurs crânes rasés du soleil ou lors de cérémonies (parures alors constituées de plantes tressées ou de crin). Dans d'autres civilisations anciennes, notamment chez les Assyriens, les Phéniciens, les Grecs et les Romains, elles étaient d'usage courant. Curieusement, elles ont principalement été utilisées dans les civilisations occidentales ; en Extrême-Orient, elles sont presque inconnues, sauf dans le théâtre traditionnel de la Chine et du Japon.

Après la chute de l'Empire romain, l'utilisation de cet accessoire a complètement disparu des habitudes de l'Europe occidentale pendant un millénaire, jusqu'à ce que cette mode soit remise au goût du jour au XVIe siècle comme un moyen de compenser la perte de cheveux ou d'améliorer son apparence personnelle. Elles ont aussi eu des emplois fonctionnels : ainsi, le manque d'hygiène de l'époque impliquait des infections capillaires, risque qui pouvait être amoindri si les cheveux étaient rasés et remplacés par une perruque qui pouvait facilement être retirée.

La perruque à l'époque moderne

Le XVIIe siècle et le règne de la perruque monumentale

À cette époque, la mode était essentiellement dictée par la cour, c'est pourquoi son influence fut décisive dans la mode des perruques. Ainsi, en Angleterre, la reine Élisabeth Ire d'Angleterre portait une perruque rousse caractéristique, prétendument conçue pour s'approcher des cheveux bouclés « à la romaine ». En France, Louis XIII fut le premier souverain à adopter la mode de la perruque aux alentours des années 1620. Cette mode se répandit très vraisemblablement chez les personnes qui souhaitaient dissimuler leur manque de cheveux à une époque où la mode était aux cheveux longs[3].

C'est ainsi que, progressivement, les perruques devinrent un accessoire obligatoire de l'habillement masculin pour les personnes d'un certain rang social. Les fabricants de celles-ci y gagnèrent un prestige considérable. La corporation des perruquiers fut créée en France par l'édit du [4] (Louis XIV instituant la communauté des « Barbiers-perruquiers-baigneurs-étuvistes »), puis ce fut le cas partout en Europe. Il s'agissait d'un métier à haute qualification. C'est au cours de cette même année 1673 que le Roi adopta à son tour la perruque, dont la mode était déjà répandue dans son royaume, ayant Binet pour perruquier. Si l'objectif originel de la perruque était de masquer un manque de cheveux en imitant la chevelure naturelle, elle finit par rompre avec l'imitation de la nature pour devenir un objet de mode qui se portait sur un crâne rasé ; la lourde perruque in-folio se développa ainsi à partir des années 1680[3].

Les perruques devenant, au XVIIe siècle, extrêmement compliquées et imposantes, pour couvrir le dos et les épaules, il n'est pas surprenant de les voir devenir de plus en plus lourdes et inconfortables à porter ; selon l'Encyclopédie méthodique elles pesaient couramment deux livres, soit un peu moins d'un kilogramme[5]. Ce genre de perruque monumentale étant très onéreux à produire et les exemplaires les plus remarquables étant fabriqués à base de véritables cheveux humains, le crin de cheval fut, quant à lui, utilisé comme une alternative à meilleur marché.

La transformation de la perruque en accessoire mondain et artificiel devint problématique pour les ecclésiastiques qui étaient ordonnés la tête découverte et qui devaient prier ainsi. C'est pour cette raison que le théologien Jean-Baptiste Thiers fit paraître en 1690 un ouvrage intitulé Histoire des perruques, où l'on fait voir leur origine, leur usage, leur forme, l'abus et l'irrégularité de celles des ecclésiastiques, dans lequel il dénonçait le port de la perruque chez les ecclésiastiques[6]. Ces derniers portaient des perruques plus courtes, que l'on appelait aussi "perruques d'abbés"[7].

L'évolution de la perruque au XVIIIe siècle

Au cours du XVIIIe siècle, les perruques acquirent une forme plus petite et plus formelle. Les militaires furent les premiers à modifier la forme de leur longue et lourde perruque, afin d'avoir davantage de liberté de mouvement ; ils acquirent l'habitude de nouer l'arrière de leur perruque ou de rassembler les cheveux de la perruque dans une petite bourse. Cette évolution s'accéléra sous la Régence et se répandit en France dans les années 1720. C'est également au début du XVIIIe siècle que les perruques commencèrent à être poudrées[3]. Afin de poudrer les perruques, l'Encyclopédie méthodique conseillait de les enduire d'abord de saindoux avant de les saupoudrer de farine de froment[8]. D'autres substances étaient occasionnellement utilisées pour poudrer les perruques ; ainsi le valet de chambre de Bottger utilisant du kaolin pour poudrer une perruque amène ce dernier à découvrir l'existence du gisement de ce minéral à Aue (Saxe), ce qui aboutit à la création de la manufacture de porcelaine de Meissen (en)[9].

Les perruques furent aussi adoptées dans différentes professions, comme un des éléments du costume ou de l'uniforme (elles sont ainsi encore actuellement portées par les hommes de loi en audience dans certains pays de common law, notamment en Angleterre). Leur usage était largement répandu dans toute l'Europe occidentale et en Amérique du Nord. Elles étaient un important symbole du statut social sous l'Ancien Régime, et elles étaient liées aux fonctions occupées dans la société. Les abbés disposaient ainsi d'une perruque à tonsure (planche 7, figures 12 et 13 de l'illustration issue de l'Encyclopédie méthodique), les bourgeois portaient la perruque à bonnet, sans queue (pl.7, figures 1 et 2), les magistrats portaient la perruque carrée (pl. 8, figures 3 et 4), les militaires avaient l'habitude de porter la perruque à la brigadière (pl. 7, figures 14 et 15) ; quant aux courtisans ils pouvaient porter toute une variété de perruques différentes : la perruque à bourse[10], dont les longs cheveux étaient réunis dans une pochette à l'arrière de la coiffure (pl. 7, figures 3 et 4), la perruque à nœuds ou perruque nouée[11] (pl. 7, figures 5 et 6), la perruque naissante, qui n'était pas nouée (pl. 7, figures 10 et 11), la perruque à deux queues, qui était plutôt répandue en Allemagne[12] (pl. 8, figures 1 et 2) ou encore la perruque à cadogan dont la queue était relevée et nouée (pl. 8 figures 5 et 6)[3]. D'autres types de perruques se développèrent également, comme la perruque à la Sartine, qui était entièrement frisée et qui fut mise au goût du jour par le ministre Antoine de Sartine[13].

Planche 7[14] - Typologie des perruques présentée dans l'Encyclopédie méthodique
Planche 8 - Typologie des perruques présentée dans l'Encyclopédie méthodique.


Le déclin de la perruque

Haguma et Shaguma.

L'usage de la perruque déclina progressivement en France à partir des années 1770, au profit du retour aux cheveux naturels[15], à la cour la mode de coiffures monumentales chez les femmes comme le pouf, se développa à la même époque, sous l'impulsion notamment de Marie-Antoinette. L'usage des perruques persista encore quelque temps en Angleterre mais, lorsque Pitt le Jeune imposa une taxe sur la poudre à cheveux en 1795 destinée à aider à subventionner la guerre contre la France, Beau Brummell avait déjà renoncé au port de la perruque pour se faire couper les cheveux « à la Brutus », comme les Romains.

Les perruques masculines poudrées continuaient à être portées au début de la Révolution, mais elles furent rapidement remplacées par la perruque à la jacobine, qui imitait les cheveux naturels ; elle fut cependant elle-même interdite par un arrêté du 1er frimaire an II ()[16].

Peu après la fin de la Terreur en France, sous le Directoire, les Merveilleuses se coiffaient, parmi leurs autres extravagances, de perruques de types très variés. Il en existait ainsi pour toutes les heures du jour : généralement blondes, on en trouvait aussi des noires, des bleues, des vertes, etc. La cache-folies visait ainsi à cacher les cheveux courts à la Titus.

Durant la guerre de Boshin (1868-1869) les officiers des domaines de Tosa, Satsuma, et Chōshū, fidèles à l'empereur portaient d'amples perruques. Celle du domaine de Tosa était blanche et se nommait Haguma (ours blanc), celle du domaine de Satsuma était rouge et s'appelait Shaguma (ours rouge), celle du domaine de Chōshū, enfin, était noire et était nommée Koguma (ours noir).

Utilisations contemporaines

Perruques fantaisie contemporaines.

Vers le début de la deuxième moitié du XXe siècle, les perruques connurent un sursaut de popularité. Ainsi, des compléments extravagants devinrent populaires dans les années 1960 et marquèrent un retour en force de cet accessoire dans la mode féminine. Ce phénomène fut encore accru par le développement de fibres en matière synthétique bon marché qui permettent d'imiter les cheveux humains plus facilement et de manière plus commode.

De nos jours, les perruques sont portées de manière quotidienne ou occasionnelle pour des raisons de convenance. Elles sont utilisées également par des personnes qui ont perdu leurs cheveux à la suite d'un traitement médical (le plus souvent, il s'agit de personnes atteintes d'un cancer qui subissent une chimiothérapie ou de personnes qui souffrent d'une alopécie). Un certain nombre de célébrités ont également popularisé les perruques. C'est le cas de la chanteuse américaine Cher qui a porté toutes sortes de perruques au cours de sa carrière (allant de blondes à noires, de bouclées à lisses) ou la chanteuse Lady Gaga (blond platine, blond-rose, blond-rouge, jaune, blond-noir, gris, blanc, vert).
Elles peuvent aussi être portées pour s'amuser, comme déguisement.

En Grande-Bretagne et dans de nombreux pays du Commonwealth, des perruques spéciales sont portées par les avocats (barristers) et par les juges, ainsi que par certains fonctionnaires du Parlement ou par les titulaires de certaines charges publiques, comme signe de leur fonction. Jusqu'en 1823, les évêques anglicans du Royaume-Uni portaient également des perruques de cérémonie. Les perruques portées par les avocats sont héritées du style qui était à la mode à la fin du XVIIIe siècle. Celles que les juges portent quotidiennement à l'audience sont également courtes, comme celle des avocats (bien que d'un style légèrement différent), mais, lors de certaines cérémonies, les juges ainsi que les avocats ayant le titre de conseillers du souverain (QC ou KC pour Queen Counsels ou King Counsels) portent un modèle plus large. Au XVIIIe siècle, les perruques étaient faites de vrais cheveux humains et poudrées de telle sorte de qu'elles aient une couleur blanche marquée. Le poudrage des perruques était une opération incommode et le développement de perruques naturellement blanches en crin de cheval ne nécessitant aucune poudre a certainement fait que cette tradition du port de perruque comme un élément du costume d'audience ait pu se maintenir en pratique. On peut noter que dans des pays appartenant encore récemment au Commonwealth, comme Hong Kong, la tradition n'a pas été abolie. Le port de la perruque a cependant été aboli en 2011 pour les juges irlandais pour des raisons d'économies budgétaires[17].


Notes et références

  1. « MOUMOUTE : Définition de MOUMOUTE », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  2. Voir aussi Louvre
  3. a b c et d [Bologne 2011] Jean Claude Bologne, Histoire de la coquetterie masculine, edi8, , 572 p., sur books.google.fr (ISBN 978-2-262-03694-2, lire en ligne).
  4. [Franklin 1971] Alfred Franklin, Les corporations ouvrières de Paris du XIIe au XVIIIe siècle : histoire, statuts, armoiries, d'après des documents originaux ou inédits, Ayer Publishing, , sur books.google.fr (lire en ligne), p. 12.
  5. Lacombe et al. 1784, p. 280.
  6. [Thiers 1777] Jean-Baptiste Thiers, Histoire des perruques. Où l'on fait voir leur origine, leur usage, leur forme, l'abus & l'irrégularité de celles des ecclésiastiques, Avignon, impr.-libr. Louis Chambeau, , 441 p., sur books.google.fr (lire en ligne).
  7. [Bienfait 2009] Bérangère Bienfait, L'esprit de la Beauté, Turquant, Éditions Cheminements, , 203 p., sur books.google.fr (ISBN 978-2-36032-010-3, lire en ligne).
  8. Lacombe et al. 1784, p. 261.
  9. [Jacquemart 1869] Albert Jacquemart, Les merveilles de la céramique, Occident (Temps modernes) (3e partie), Paris, L. Hachette et Cie, , 388 p., sur gallica (lire en ligne), p. 327.
  10. Lacombe et al. 1784, p. 295-296.
  11. Lacombe et al. 1784, p. 296.
  12. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées 1784Lacombe
  13. Guillaume-François-Roger Molé, Histoire des modes françaises, ou Révolutions du costume en France, depuis l'établissement de la Monarchie jusqu'à nos jours..., chez Costard, , sur books.google.fr (lire en ligne).
  14. Lacombe et al. 1785, //books.google.com/books?id=rGhTAAAAcAAJ //books.google.com/books?id=rGhTAAAAcAAJ
  15. [Conchon & Leferme-Falguière 2007] Anne Conchon et Frédérique Leferme-Falguière, Le XVIIIe siècle - 1740-1820, Hachette Éducation, , 352 p., sur books.google.fr (ISBN 978-2-01-181297-1, lire en ligne).
  16. [Parquin 2016] Charles Parquin, Souvenirs et Biographie du Commandant Parquin, éds. Tallandier, , 528 p., sur books.google.fr (ISBN 979-10-210-1664-4, lire en ligne).
  17. (en) S. O'Carroll, « Judges to Lose the Wigs from Today », sur TheJournal.Ie, (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • [Lacombe et al. 1784] Jacques Lacombe (1724-1811), Encyclopédie méthodique. Arts et métiers mécaniques, t. 6, Paris / Liège, libr. Panckoucke / impr. Plomteux, , sur gallica (lire en ligne), p. 277-299. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Lacombe et al. 1785] Jacques Lacombe (1724-1811), Recueil de planches de l'Encyclopédie, t. 4, Paris / Liège, libr. Panckoucke / impr. Plomteux, , sur books.google.fr (lire en ligne), pl. 7 des planches « Perruquier Barbier ». Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Liens externes