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== Pratique, comportement, langage de l'éclectisme ==
== Pratique, comportement, langage de l'éclectisme ==


Selon [[François Loyer]]<ref>{{Ouvrage |auteur=François Loyer |titre=Le siècle de l'industrie: 1789-1914 |éditeur=Skira |collection=De Architectura |année=1983 |pages totales=319 |format livre=33 cm|passage=126-138, "La pratique de l'éclectisme" |isbn=2-605-00024-9 |sudoc=000734357 }}.</ref> la pratique de l'éclectisme manifeste un certain comportement. {{citation|Il pratique peu le mélange des styles, c'est plutôt les modèles qu'il mélange, mais rarement le détail de style.}} Dans l'architecture « de style », historiciste, [[Style néogothique|néo-gothique]], [[style néo-Renaissance|néo-Renaissance]], [[style néo-baroque|néo-baroque]]{{etc}}, le répertoire des formes est bien emprunté à l'histoire de l'architecture, mais son traitement est très peu conforme à l'esprit initial, empêché qu'il est par une écriture excessive du détail, qui en fait souvent une accumulation. En fait cette pratique ré-écrit totalement le style du passé auquel elle se réfère.
Selon [[François Loyer]]<ref>{{Ouvrage |auteur=François Loyer |titre=Le siècle de l'industrie: 1789-1914 |éditeur=Skira |collection=De Architectura |année=1983 |pages totales=319 |format livre=33 cm|passage=126-138, "La pratique de l'éclectisme" |isbn=2-605-00024-9 |sudoc=000734357 }}.</ref> la pratique de l'éclectisme manifeste un certain comportement. {{citation|Il pratique peu le mélange des styles, c'est plutôt les modèles qu'il mélange, mais rarement le détail de style.}} Dans l'architecture « de style », historiciste, [[Style néogothique|néo-gothique]], [[style néo-Renaissance|néo-Renaissance]], [[style néo-baroque|néo-baroque]], [[Architecture néo-byzantine|néo-byzantin]] voire l'architecte orientaliste<ref>{{Article|auteur=Lorraine Decléty |titre=L'architecte orientaliste |périodique=Livraisons d'histoire de l'architecture |numéro=5 |date=2003 |pages=55-65 |format=Persée |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/lha_1627-4970_2003_num_5_1_931 |consulté le=19-02-2022 |id= }}.</ref>, le répertoire des formes est bien emprunté à l'histoire de l'architecture, mais son traitement est très peu conforme à l'esprit initial, empêché qu'il est par une écriture excessive du détail, qui en fait souvent une accumulation. En fait cette pratique ré-écrit totalement le style du passé auquel elle se réfère.


[[Claude Mignot]]<ref>{{Ouvrage |auteur=Claude Mignot |titre=L'Architecture au {{s-|XIX}} |éditeur=Éditions du "Moniteur" et Office du Livre |année=1983 |pages totales=326 |format livre=31 cm|passage=100-117, "Le langage éclectique" et 146-167 "Classicisme tardif, classicisme éclectique" |isbn=2-8264-0104-1 |sudoc=000648612|id=Mignot, 1983 }}.</ref>, quant à lui, distingue deux modes opératoires. Un éclectisme typologique qui cherche à faire correspondre, selon une convention ou une "convenance" plus ou moins exprimée, tel programme à tel style historique qui sera adapté, modifié en fonction des besoins. C'est ce qu'expose la [[Ring (Vienne)|Ringstrasse à Vienne]] (Autriche). Le même principe répond à la demande liée à l'affirmation des nationalismes du {{s-|XIX}}, comme le [[Palais de Westminster]] à Londres. L'autre mode opératoire est celui de l'éclectisme synthétique, qui {{citation|s'appuie sur l'expérience architecturale passée pour combiner, de manière neuve, principes, solutions et motifs d'époque différentes. Cette synthèse pouvant être opérée sur un champ plus ou moins large}}. De manière à peine caricaturale c'est la pratique du [[Poncif (art)|poncif]], un assemblage de décalques, une succession de "[[copier-coller]]". Plusieurs exemples sont évoqués par l'auteur, comme la [[Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre]] et l'[[Hospice Barbieux]] à Roubaix, le [[Palais de Justice de Bruxelles]]. L'architecte [[César Daly]] a eu cette formule: « Pour les éclectiques, le passé est un portefeuille de motifs »{{sfn|Mignot, 1983|p=156}}.
[[Claude Mignot]]<ref>{{Ouvrage |auteur=Claude Mignot |titre=L'Architecture au {{s-|XIX}} |éditeur=Éditions du "Moniteur" et Office du Livre |année=1983 |pages totales=326 |format livre=31 cm|passage=100-117, "Le langage éclectique" et 146-167 "Classicisme tardif, classicisme éclectique" |isbn=2-8264-0104-1 |sudoc=000648612|id=Mignot, 1983 }}.</ref>, quant à lui, distingue deux modes opératoires. Un éclectisme typologique qui cherche à faire correspondre, selon une convention ou une "convenance" plus ou moins exprimée, tel programme à tel style historique qui sera adapté, modifié en fonction des besoins. C'est ce qu'expose la [[Ring (Vienne)|Ringstrasse à Vienne]] (Autriche). Le même principe répond à la demande liée à l'affirmation des nationalismes du {{s-|XIX}}, comme le [[Palais de Westminster]] à Londres. L'autre mode opératoire est celui de l'éclectisme synthétique, qui {{citation|s'appuie sur l'expérience architecturale passée pour combiner, de manière neuve, principes, solutions et motifs d'époque différentes. Cette synthèse pouvant être opérée sur un champ plus ou moins large}}. De manière à peine caricaturale c'est la pratique du [[Poncif (art)|poncif]], un assemblage de décalques, une succession de "[[copier-coller]]". Plusieurs exemples sont évoqués par l'auteur, comme la [[Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre]] et l'[[Hospice Barbieux]] à Roubaix, le [[Palais de Justice de Bruxelles]]. L'architecte [[César Daly]] a eu cette formule: « Pour les éclectiques, le passé est un portefeuille de motifs »{{sfn|Mignot, 1983|p=156}}.

Version du 19 février 2022 à 13:32

L'église Saint-Augustin à Paris (1860-1871), conçue par Victor Baltard, est un exemple d'architecture éclectique : elle mêle en effet des références à l'art romano-byzantin avec ses portails et ses coupoles et, parfois, des citations baroques.

L'éclectisme est une tendance en architecture qui consiste à mêler des éléments empruntés à différents styles ou époques de l'histoire de l'art et de l'architecture. Il se manifeste en Occident entre les années 1860 et la fin des années 1920.

Principes

Les principes de l'éclectisme en architecture ont été exposés par l'architecte et historien Jean-Pierre Epron dans son ouvrage Comprendre l'éclectisme[1]. Ce mouvement se situe à la confluence de l'historicisme propre au XIXe siècle et du rationalisme prôné par Henri Labrouste. Il va à contresens du néoclassicisme, qui consiste à concevoir des bâtiments homogènes d'inspiration unique (de l'antiquité égyptienne ou gréco-romaine au style Louis XVI). De plus, les architectes éclectiques n'ont pas hésité à réemployer et à mélanger des styles historiques jusqu'alors rejetés pour leur interprétation libre du répertoire classique. C'est ainsi que le style néo-baroque, inspiré de l'architecture baroque des XVIIe et XVIIIe siècles, a été appliqué à un grand nombre de monuments occidentaux entre le dernier tiers du XIXe siècle et le début du XXe siècle.

Né en France puis rapidement exporté dans toute l'Europe jusqu'en Russie, puis aux États-Unis, le style Beaux-Arts applique les préceptes de l'éclectisme. Un des édifices les plus représentatifs de ce courant est l'Opéra Garnier à Paris, œuvre de l'architecte Charles Garnier inaugurée en 1875.

Pratique, comportement, langage de l'éclectisme

Selon François Loyer[2] la pratique de l'éclectisme manifeste un certain comportement. « Il pratique peu le mélange des styles, c'est plutôt les modèles qu'il mélange, mais rarement le détail de style. » Dans l'architecture « de style », historiciste, néo-gothique, néo-Renaissance, néo-baroque, néo-byzantin voire l'architecte orientaliste[3], le répertoire des formes est bien emprunté à l'histoire de l'architecture, mais son traitement est très peu conforme à l'esprit initial, empêché qu'il est par une écriture excessive du détail, qui en fait souvent une accumulation. En fait cette pratique ré-écrit totalement le style du passé auquel elle se réfère.

Claude Mignot[4], quant à lui, distingue deux modes opératoires. Un éclectisme typologique qui cherche à faire correspondre, selon une convention ou une "convenance" plus ou moins exprimée, tel programme à tel style historique qui sera adapté, modifié en fonction des besoins. C'est ce qu'expose la Ringstrasse à Vienne (Autriche). Le même principe répond à la demande liée à l'affirmation des nationalismes du XIXe siècle, comme le Palais de Westminster à Londres. L'autre mode opératoire est celui de l'éclectisme synthétique, qui « s'appuie sur l'expérience architecturale passée pour combiner, de manière neuve, principes, solutions et motifs d'époque différentes. Cette synthèse pouvant être opérée sur un champ plus ou moins large ». De manière à peine caricaturale c'est la pratique du poncif, un assemblage de décalques, une succession de "copier-coller". Plusieurs exemples sont évoqués par l'auteur, comme la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre et l'Hospice Barbieux à Roubaix, le Palais de Justice de Bruxelles. L'architecte César Daly a eu cette formule: « Pour les éclectiques, le passé est un portefeuille de motifs »[5].

Architectes

France

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Pays-Bas

Bâtiments remarquables

France

Espagne

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Italie

Portugal

Roumanie

Argentine

Notes et références

  1. Jean-Pierre Epron, Comprendre l'éclectisme, Paris, Norma édition, , 357 p. (ISBN 2-909283-29-1, lire en ligne)
  2. François Loyer, Le siècle de l'industrie: 1789-1914, Skira, coll. « De Architectura », , 319 p., 33 cm (ISBN 2-605-00024-9, SUDOC 000734357), p. 126-138, "La pratique de l'éclectisme".
  3. Lorraine Decléty, « L'architecte orientaliste », Livraisons d'histoire de l'architecture, no 5,‎ , p. 55-65 (lire en ligne [Persée], consulté le ).
  4. Claude Mignot, L'Architecture au XIXe siècle, Éditions du "Moniteur" et Office du Livre, , 326 p., 31 cm (ISBN 2-8264-0104-1, SUDOC 000648612), p. 100-117, "Le langage éclectique" et 146-167 "Classicisme tardif, classicisme éclectique".
  5. Mignot, 1983, p. 156.

Voir aussi

Articles connexes