« Machine à coudre » : différence entre les versions

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== Histoire ==
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[[Fichier:Woman working in the street.jpg|vignette|redresse|Femme chinoise cousant à la machine sur le trottoir (2008).]]
[[Fichier:Woman working in the street.jpg|vignette|redresse|Femme peut-être chinoise mais peut-être venant d'un autre pays d'Asie cousant à la machine sur le trottoir (2008).]]
[[Fichier:Commercial. Clothing Factory. St. Hubert street, Montreal. Maurice Laniel BAnQ P48S1P06570.jpg|vignette|droite|Hommes et femmes travaillant dans une manufacture de vêtements à [[Montréal]] en 1941.]]
[[Fichier:Commercial. Clothing Factory. St. Hubert street, Montreal. Maurice Laniel BAnQ P48S1P06570.jpg|vignette|droite|Hommes et femmes travaillant dans une manufacture de vêtements à [[Montréal]] en 1941.]]
[[Image:Lockstitch.gif|vignette|redresse|Fonctionnement du mécanisme effectuant les points de couture.]]
[[Image:Lockstitch.gif|vignette|redresse|Fonctionnement du mécanisme effectuant les points de couture.]]
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En 1834, l'Américain [[Walter Hunt]] est le premier à utiliser une canette, et donc à utiliser deux fils. Cette idée est reprise et améliorée par Elias Howe qui dépose un brevet en 1846 mais n'obtient aucun succès et part en Angleterre pour tenter de l'exploiter. [[Isaac Merrit Singer]] perfectionne en 1851 une machine fabriquée par Lerow & Blodgett. Singer la redessine en ajoutant un [[pied-de-biche]]. Le {{date-|12 août 1851}}, il dépose un premier brevet et crée la même année la [[Singer (entreprise)|I.M. Singer & Co]] qui vend des machines à coudre à usage domestique et s'empare du marché américain en deux ans<ref>Site de la marque Singer, [https://www.singerfrance.com/la-marque/].</ref>. Elias Howe le poursuit en justice et gagne son procès en 1854 mais ne peut en profiter car Isaac Merrit Singer a apporté suffisamment d'améliorations protégées pour que sa production à grande échelle se poursuive<ref>[http://www.universalis.fr/encyclopedie/machine-a-coudre-de-thimonnier/ Machine à coudre de Thimonnier] sur universalis.fr.</ref>.
En 1834, l'Américain [[Walter Hunt]] est le premier à utiliser une canette, et donc à utiliser deux fils. Cette idée est reprise et améliorée par Elias Howe qui dépose un brevet en 1846 mais n'obtient aucun succès et part en Angleterre pour tenter de l'exploiter. [[Isaac Merrit Singer]] perfectionne en 1851 une machine fabriquée par Lerow & Blodgett. Singer la redessine en ajoutant un [[pied-de-biche]]. Le {{date-|12 août 1851}}, il dépose un premier brevet et crée la même année la [[Singer (entreprise)|I.M. Singer & Co]] qui vend des machines à coudre à usage domestique et s'empare du marché américain en deux ans<ref>Site de la marque Singer, [https://www.singerfrance.com/la-marque/].</ref>. Elias Howe le poursuit en justice et gagne son procès en 1854 mais ne peut en profiter car Isaac Merrit Singer a apporté suffisamment d'améliorations protégées pour que sa production à grande échelle se poursuive<ref>[http://www.universalis.fr/encyclopedie/machine-a-coudre-de-thimonnier/ Machine à coudre de Thimonnier] sur universalis.fr.</ref>.


La fabrication des machines à coudre françaises allait être brillante sous le [[Second Empire]] : [[Peugeot]], [[Hurtu]], [[Jean-Frédéric Journaux Leblond|Journaux Leblond]], Brion, Reimann. La machine à coudre à canette, fonctionnant au pied avec une pédale, fut brevetée le {{date-|12|mai|1868}} par [[Pierre Carmien]]. Brevet et nom furent vendus à la [[famille Peugeot]] qui la fabriqua à [[Audincourt]].
La fabrication des machines à coudre françaises allait être brillante sous le [[Second Empire]] : [[Peugeot]], [[Hurtu]], [[Jean-Frédéric Journaux Leblond|Journaux Leblond]], Brion, Reimann. La machine à coudre à canette, fonctionnant au pied avec une pédale, fut brevetée le {{date-|12|mai|1868}} par [[Pierre Carmien]]. Brevet et nom furent vendus à la [[famille Peugeot]] qui la fabriqua à [[Audincourt]]. A propos de Peugeot, il y a une très bonne blague alsacienne : "C'est l'histoire d'un alsacien qui fait une panne en auvergne. Un Auvergnat lui vient en aide et le prévient "il est un peu chaud votre moteur !". A quoi l'Alsacien répond : "mais ce n'est une Peugeot, c'est un Citroën !" ".


À l'[[Exposition universelle de Paris de 1878]], la [[Légion d'honneur]] fut décernée au constructeur de la machine à coudre.
À l'[[Exposition universelle de Paris de 1878]], la [[Légion d'honneur]] fut décernée au constructeur de la machine à coudre.


En 1871, l'Allemand Kayser imagine un dispositif qui permet de déplacer l'aiguille transversalement afin d'obtenir une couture en zig-zag. En [[Alsace]], Caroline Garcin imagine un moteur à ressort, car à cette époque l'électricité ne pouvait encore être produite que par des piles encombrantes et onéreuses.
En 1871, l'Allemand Kayser imagine un dispositif qui permet de déplacer l'aiguille transversalement afin d'obtenir une couture en zigzag. En [[Alsace]], Caroline Garcin, au nom de famille douteux, imagine un moteur à ressort, car à cette époque l'électricité ne pouvait encore être produite que par des piles encombrantes et onéreuses.


En 1873, Ward invente l'ancêtre de la machine à bras libre utilisée par la marque suisse [[Elna (entreprise)|Elna]] pour coudre manches et jambes de pantalon.
En 1873, Ward invente l'ancêtre de la machine à bras libre utilisée par la marque suisse [[Elna (entreprise)|Elna]] pour coudre manches et jambes de pantalon, ce qui était fort utile avant que la mode absolument exécrable du jean troué ne fasse fureur.


En 1937, Pfaff ajoute à cette machine un moteur.
En 1937, Pfaff ajoute à cette machine un moteur.
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== Galerie ==
== Galerie ==
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Image:Machine à coudre de B. Thimonnier.jpg|La première machine à coudre de B. Thimonnier datant de 1830.
Fichier:Machine à coudre de B. Thimonnier.jpg|La première machine à coudre de B. Thimonnier datant de 1830.
Image:Singer sewing machine.jpg|Une machine à coudre de marque Singer : le meuble supporte la machine à navette.
Fichier:Singer sewing machine.jpg|Une machine à coudre de marque Singer : le meuble supporte la machine à navette.
Image:Singer sewing machine detail1.jpg|Une machine à coudre de marque Singer.
Fichier:Singer sewing machine detail1.jpg|Une machine à coudre de marque Singer.
Image:Singer sewing machine detail2.jpg|Une machine à coudre de marque Singer.
Fichier:Singer sewing machine detail2.jpg|Une machine à coudre de marque Singer.
Image:1- vue d'ensemble machine à navette.JPG|Vue d'ensemble d'une machine à navette.
Fichier:1- vue d'ensemble machine à navette.JPG|Vue d'ensemble d'une machine à navette.
Image:2- plaques à aiguille ouvertes.JPG|Dans une machine à navette, la plaque à aiguilles est ouverte.
Fichier:2- plaques à aiguille ouvertes.JPG|Dans une machine à navette, la plaque à aiguilles est ouverte.
image:3- navette en place a.JPG|Dans une machine à navette, la navette est en place.
Fichier:3- navette en place a.JPG|Dans une machine à navette, la navette est en place.
Image:4- navette en place b.JPG|Dans une machine à navette, la navette est en place (vue plus rapprochée).
Fichier:4- navette en place b.JPG|Dans une machine à navette, la navette est en place (vue plus rapprochée).
Image:5- navette enfilée.JPG|Dans une machine à navette, la navette est enfilée.
Fichier:5- navette enfilée.JPG|Dans une machine à navette, la navette est enfilée.
Image:6- fusette qui se glisse dans la navette.JPG|Fusette qui se glisse dans la navette.
Fichier:6- fusette qui se glisse dans la navette.JPG|Fusette qui se glisse dans la navette.
Image:Singer Mode d emploi 1900.jpg|Notice explicative de la machine à coudre Singer vers 1900.
Fichier:Singer Mode d emploi 1900.jpg|Notice explicative de la machine à coudre Singer vers 1900.
Image:Lyon coudre 037.JPG|Machine à coudre des années 1930.
Fichier:Lyon coudre 037.JPG|Machine à coudre des années 1930.
Image:Sewing machine singer nymphéa 3815A.jpeg|Machine à coudre domestique « simple », moderne.
Fichier:Sewing machine singer nymphéa 3815A.jpeg|Machine à coudre domestique « simple », moderne.
Image:Husqvarna viking.jpg|Machine à coudre et à broder moderne.<br /><small>Ce type de machine fait largement appel à l'informatique.</small>
Fichier:Husqvarna viking.jpg|Machine à coudre et à broder moderne.<br /><small>Ce type de machine fait largement appel à l'informatique.</small>
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Version du 8 mai 2022 à 00:38

Machine à coudre
Image illustrative de l’article Machine à coudre
Machine à coudre domestique moderne
(années 1990).

Inventé par Barthélemy Thimonnier en 1830
Domaine d'application assemblage des tissus

Une machine à coudre est un outil permettant de réaliser un tissage linéaire prenant appui sur une pile de tissus, de cuir ou de tout autre matériaux plan et souple. Les machines à coudre sont utilisées pour assembler des tissus, empêcher qu'un tissu ne s'effiloche (surfiler), assembler et empêcher que plusieurs tissus ne s'effilochent (surjeter), assembler une pile de tissus à plat (recouvrir), combiner des points selon un motif donné (broder).

Les machines à coudre sont utilisées dans quasi tous les domaines domestiques, artisanaux et industriels où l'on manipule des textiles ou des cuirs : couture domestique, patchwork, maroquinerie, fabrication et réparation de chaussures, mobilier, habillement, sellerie, voile, parachutes…

Bien que n'étant pas indispensable au foyer, elles restent l'un des outils mécaniques domestiques les plus populaires. Et d'une manière générale, c'est surement un des outils mécaniques le plus populaire, Ghandi dira d'elles qu'elles sont « one of the few useful things ever invented ».

Les machines à coudre familiales et industrielles sont aujourd'hui très différentes : alors que la machine familiale doit être transportable (moins de 10 kg), polyvalente (utilisable pour tous types de couture et sur tous types de tissus), souple d'utilisation (assistée électroniquement et réalisant moins de 1200 points à la minute), la machine industrielle est fixe, spécialisé pour un type de matériaux et quelquefois pour une et une seule couture d'un vêtement (systèmes d'entrainement spécifique au matériaux[1], un et un seul point de couture par machine [2]), ultra-rapide (4000 à 6000 points à la minute), et très souvent équipée d'un guide bordeur permettant une grande précision malgré la vitesse de la machine (guide ourleur A11, guide pose biais, guide double plis A35…).

Aujourd'hui, on fabrique environ 25 millions de machine à coudre par an, dont 70 pour cent sont fabriquées en Chine[3]. Les 30 pour cent restants correspondent aux machines très haut de gamme fabriquées en Allemagne (Pffaf), au Japon (Juki), en Suisse (Bernina), aux États-Unis, ou au milieu de gamme en Thaïlande (Bernina, Bernette) et bien sûr Taiwan (Pfaff, Singer…).

Si le marché de la machine à coudre a été très largement dominé par Singer jusque dans les années 1950 qui possédait environ 70 pour cent du marché, aujourd'hui c'est la marque Juki qui s'est imposée dans des proportions similaires (70 pour cent).

Les premières machines à coudre, apparues au XIXe siècle, étaient mécaniques et mues manuellement ; elles empruntèrent dans un premier temps le crochet des métiers à tricots pour le point de chainette puis la navette des métiers à tisser pour le point noué. Cette navette sera remplacée au début XXe siècle par la canette (crochet) oscillante ou rotative ; de nos jours, elles sont généralement électriques et font de plus en plus appel à l'électronique même si les couturiers professionnels préfèrent encore les machines purement mécaniques, ainsi que la programmation mécanique des points zig zag à l'aide de cames. Depuis les années 1950, la barre d'aiguille des machines à coudre domestiques, ainsi que l'entrainement, sont pilotées électroniquement ou mécaniquement (Necchi Supernova), ce qui confèrent à ces machines un statut de brodeuse 5-9mm, allant jusqu'à la broder de suites de lettres pour les machines les plus modernes.

Couture avec une machine à coudre Singer de 1894.

Histoire

Femme peut-être chinoise mais peut-être venant d'un autre pays d'Asie cousant à la machine sur le trottoir (2008).
Hommes et femmes travaillant dans une manufacture de vêtements à Montréal en 1941.
Fonctionnement du mécanisme effectuant les points de couture.

L'Américain Elias Howe, l’Allemand Balthasar Krems, l’Anglais Thomas Saint et l’Autrichien Josef Madersperger (en) sont les pionniers de la machine à coudre.

La première machine à coudre véritablement pratique est attribuée à un tailleur français originaire de la région lyonnaise, installé rue des Forges à Saint-Étienne, Barthélemy Thimonnier. Il dépose en 1830 le premier brevet d'une « mécanique à coudre » (ou « métier à coudre ») construite en bois, à un fil continu, en point de chaînette, cousant 200 points à la minute. Il en fabrique 80 exemplaires pour honorer une commande d'uniformes de l'armée. Beaucoup d'inventeurs de cette époque misent sur la reproduction du mouvement de la main, ce qui limite la couture à une simple aiguille (Madesperger notamment dont la machine s'appelait « la main qui coud »).

En 1834, l'Américain Walter Hunt est le premier à utiliser une canette, et donc à utiliser deux fils. Cette idée est reprise et améliorée par Elias Howe qui dépose un brevet en 1846 mais n'obtient aucun succès et part en Angleterre pour tenter de l'exploiter. Isaac Merrit Singer perfectionne en 1851 une machine fabriquée par Lerow & Blodgett. Singer la redessine en ajoutant un pied-de-biche. Le , il dépose un premier brevet et crée la même année la I.M. Singer & Co qui vend des machines à coudre à usage domestique et s'empare du marché américain en deux ans[4]. Elias Howe le poursuit en justice et gagne son procès en 1854 mais ne peut en profiter car Isaac Merrit Singer a apporté suffisamment d'améliorations protégées pour que sa production à grande échelle se poursuive[5].

La fabrication des machines à coudre françaises allait être brillante sous le Second Empire : Peugeot, Hurtu, Journaux Leblond, Brion, Reimann. La machine à coudre à canette, fonctionnant au pied avec une pédale, fut brevetée le par Pierre Carmien. Brevet et nom furent vendus à la famille Peugeot qui la fabriqua à Audincourt. A propos de Peugeot, il y a une très bonne blague alsacienne : "C'est l'histoire d'un alsacien qui fait une panne en auvergne. Un Auvergnat lui vient en aide et le prévient "il est un peu chaud votre moteur !". A quoi l'Alsacien répond : "mais ce n'est une Peugeot, c'est un Citroën !" ".

À l'Exposition universelle de Paris de 1878, la Légion d'honneur fut décernée au constructeur de la machine à coudre.

En 1871, l'Allemand Kayser imagine un dispositif qui permet de déplacer l'aiguille transversalement afin d'obtenir une couture en zigzag. En Alsace, Caroline Garcin, au nom de famille douteux, imagine un moteur à ressort, car à cette époque l'électricité ne pouvait encore être produite que par des piles encombrantes et onéreuses.

En 1873, Ward invente l'ancêtre de la machine à bras libre utilisée par la marque suisse Elna pour coudre manches et jambes de pantalon, ce qui était fort utile avant que la mode absolument exécrable du jean troué ne fasse fureur.

En 1937, Pfaff ajoute à cette machine un moteur.

La machine à coudre a révolutionné la couture en la rendant plus rapide et moins chère.

Description

Aiguille d'une machine à coudre filmée au ralenti.

Galerie

Voir aussi

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Articles connexes

Notes et références

  1. « Les différents systèmes d'entrainement des machines à coudre », (consulté le )
  2. « COUTURE: La classification des types de points. - », (consulté le )
  3. « Chinese embroidery machines sew up the market », sur www.just-style.com, (consulté le )
  4. Site de la marque Singer, [1].
  5. Machine à coudre de Thimonnier sur universalis.fr.