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=== Chute de la demande ===
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Une récession peut être causée par une chute de la demande. On peut alors parler d'une [[crise de la demande]]<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gregory N.|nom1=Mankiw|titre=Macroéconomie|éditeur=De Boeck Supérieur|date=2019-11-29|isbn=978-2-8073-2448-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=7sfADwAAQBAJ&newbks=0&hl=en|consulté le=2022-08-03}}</ref>.
Une récession peut être causée par une chute de la demande. On peut alors parler d'une [[crise de la demande]]<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gregory N.|nom1=Mankiw|titre=Macroéconomie|éditeur=De Boeck Supérieur|date=2019-11-29|isbn=978-2-8073-2448-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=7sfADwAAQBAJ&newbks=0&hl=en|consulté le=2022-08-03}}</ref>. La contraction de la demande réduit les dépenses effectuées dans l'économie. En retour, cela crée une chute de l'offre, car les entrepreneurs ajustent leur production selon les prévision de consommation<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Généreux|titre=Introduction à l'économie|éditeur=Points|date=2014|isbn=978-2-7578-4215-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=EYzXoQEACAAJ&newbks=0&hl=en|consulté le=2022-08-03}}</ref>.


=== Chute de l'offre ===
=== Chute de l'offre ===

Version du 3 août 2022 à 13:29

La récession est une phénomène macroéconomique polysémique qui désigne au sens large, un ralentissement du rythme de la croissance économique, et dans un sens plus restreint, une chute du produit intérieur brut sur plusieurs trimestres. La récession est la phase de contraction qui a souvent lieu après une crise économique.

L'entrée en récession est définie, selon les pays, par des institutions différentes. En France et au Royaume-Uni, ce sont des institutions publiques (l'Institut national de la statistique et des études économiques et le Trésor de Sa Majesté) qui sont en charge de l'estimation de la récession. Aux États-Unis, c'est un institut de recherche privé, le National Bureau of Economic Research, qui s'en charge.

Certains confondent parfois avec le terme de dépression économique, qui désigne elle une chute importante et durable de l'activité[1].

Définitions

Décélération de la croissance

La récession désigne en règle générale une contraction de l'activité économique. Le concept trouve toutefois plusieurs acceptions. Au sens large, retenu par le dictionnaire économique d'Alain Beitone, il s'agit du ralentissement du rythme de la croissance économique, sans qu'il y ait nécessairement de recul du PIB[1]. Ce sens proviendrait d'un anglicisme, une recession pouvant signifier en anglais une décélération de la croissance[2].

Chute du PIB sur deux trimestres consécutifs

Au sens plus strict, la récession est une chute du produit intérieur brut. Cette récession est la plus souvent utilisée par les instituts en charge des prévisions et des estimations de croissance. L'INSEE définit la récession comme une « période de recul temporaire de l'activité économique d'un pays.  Le plus souvent, on parle de récession si l'on observe un recul du Produit Intérieur Brut (PIB) sur au moins deux trimestres consécutifs »[3]. Le recul du PIB sur deux trimestres consécutifs est la définition que l'INSEE utilise dans ses travaux de recherche, et qu'elle communique aux médias[4],[5].

Cette définition est acceptée par l'État français, qui écrit sur Vie-publique.fr qu'« en France, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques [...] la récession correspond à une chute du produit intérieur brut [...] Plus précisément, un pays entre officiellement en récession lorsqu'il connaît un taux de croissance négatif du PIB au moins deux trimestres consécutifs »[6]. Cette définition publique est utilisée dans les manuels d'économie standard, comme par exemple l'Introduction à la politique économique de Jacques Généreux[7].

Définition par l'écart de production

Pour l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), une récession est une période d'au moins deux ans pendant laquelle l'écart de production cumulé atteint au moins 2 % du produit intérieur brut (PIB) et la production devient inférieure d'au moins 1 % à la production potentielle durant une année au moins[8].

Lors d'une récession, la croissance devient inférieure à la croissance potentielle et l'écart de production augmente ; le phénomène inverse est une expansion.

Causes

Crises économiques

Une récession peut avoir lieu après une crise économique. Une crise désigne un phénomène brutale, intense et rapide, qui sape une partie ou toutes les bases de la croissance du pays. Les crises peuvent être d'origine bancaire (brise bancaire), financière (crise financière)[9], ou encore être due à une mise à l'arrêt de l'activité économique à cause d'une pandémie.

Chute de la demande

Une récession peut être causée par une chute de la demande. On peut alors parler d'une crise de la demande[9]. La contraction de la demande réduit les dépenses effectuées dans l'économie. En retour, cela crée une chute de l'offre, car les entrepreneurs ajustent leur production selon les prévision de consommation[10].

Chute de l'offre

Une récession peut être causée par une chute de l'offre. On parle alors d'une crise de l'offre[9].

Récession de bilan

Effets

Augmentation des dépenses publiques

Les crises économiques sont généralement marquées par une hausse des dépenses publiques. Cela peut être dû ou bien à l'activation des stabilisateurs automatiques (mécanismes automatiques qui compensent les phases de creux d'activité), ou bien à la mise en œuvre de politiques conjoncturelles (voir Mécanismes de sortie de récession).

Diminution des recettes publiques

Les récessions sont marquées par une chute des recettes publiques. Les agents économiques travaillant moins du fait de la hausse du chômage, et l'offre et la demande baissant, la puissance publique dispose d'une base imposable plus faible[1].

Augmentation du déficit et de la dette publics

Lors d'une récession, les recettes publiques diminuent plus rapidement que les dépenses publiques. Cela entraîne généralement un creusement du déficit public et ainsi une augmentation de la dette publique[1].

Perte de confiance

Les récessions sont généralement marquées par une baisse de la confiance dans l'économie[11]. Les entrepreneurs sont moins optimistes quant à leur capacité à écouler leur production ou à générer du profit, et les ménages sont plus pessimistes quant aux perspectives d'embauche ou d'augmentation de leur pouvoir d'achat[12]. Ces pertes de confiance modifient le comportement des agents : les investisseurs sont moins disposés à investir, et les ménages le sont moins à consommer[1].

Du fait de l'importance du facteur psychologique dans les récessions, l'INSEE a fait de la confiance des ménages l'un des indicateurs de son tableau de bord de la conjoncture économique[13].

Trappe à liquidité

Une économie en récession, notamment lorsque la récession dure, peut tomber dans une trappe à liquidité. Dans une telle situation, même si les autorités budgétaires et monétaires s'allient pour faire chuter les taux d'intérêt de l'économie (un taux d'intérêt faible stimulant normalement la croissance), cela n'a plus aucun effet sur l'économie, ou un effet faible. Cela est dû au fait que, lorsque les taux d'intérêt et la confiance sont faibles, les ménages préfèrent détenir de la monnaie plutôt que d'acheter des obligations[14].

Mécanismes de sortie de récession

Mécanismes auto-stabilisateurs

Certains mécanismes automatiques permettent de stabiliser l'économie d'un pays et de la relance lors d'une récession. Le déficit budgétaire qui se forme a pour effet d'atténuer la récession : l’État, laissant filer les déficits publics, relance automatiquement l'économie. Aussi, les récessions voient généralement une contraction de la demande intérieure (la consommation), ce qui freine les importations et permet un excédent commercial, qui tire l'économie vers le haut[1].

Politiques budgétaires

Afin de précipiter la fin d'une récession, l’État peut mettre en place une politique budgétaire. Ces politiques économiques consistent en une augmentation des dépenses publiques afin de stimuler la consommation (politique de relance par la consommation), ou bien l'investissement. Dans le cas d'une politique de l'offre, l’État peut soutenir les entreprises afin de garantir leur production[1]. Pour que la politique ait un effet, elle doit aller contre le sens du cycle, c'est-à-dire être expansive quand la croissance contractive : on parle alors de politique budgétaire contracyclique.

Politiques monétaires

La banque centrale, ou l'autorité monétaire, peut mettre en place une politique monétaire qui soit contracyclique afin de stimuler la croissance et ainsi de sortir de la phase de récession. Une politique monétaire peut alors être conventionnelle (la banque centrale joue sur les taux directeurs), ou bien non conventionnelle (elle utilise des outils plus récents, ou réutilise d'anciens outils de manière inhabituelle)[1].

Évolution

Reprises en V, en W, en U ou en racine carrée inversée

La sortie d'une récession peut prendre plusieurs formes, d'un point de vue graphique, selon l'intensité de la reprise et sa temporalité. Un chute du PIB ou du taux de croissance, suivie d'une augmentation de la croissance aussi forte, est appelée une reprise en V. Dans une telle situation, l'économie atteint assez rapidement son ancien pic de production[15].

Certaines récession sont toutefois marquées par une reprise momentanée, qui, pour une raison endogène ou exogène, ne dure pas. Alors, l'économie rechute avant croître à nouveau. Il s'agit dans ce cas d'une récession en W[15].

Une récession en U est une récession dont ou bien la chute est plus douce (il faut beaucoup de temps avant d'atteindre le creux de la récession), ou bien une récession qui dure longtemps au niveau du creux[16].

Une récession en racine carrée inversée, enfin, est une récession qui se traduit par une augmentation de la croissance une fois le creux passé, sans que la croissance soit suffisante pour atteindre l'ancien niveau de PIB. Dans ce cas, l'économie stagne une fois la récession finie, et prend du temps pour atteindre son ancien pic[17].

Stagnation économique

Récession et cycle économique

Une récession (voire une contraction) peut s'inscrire dans une variation cyclique de la production[18] :

Notes et références

  1. a b c d e f g et h Alain Beitone et al., Dictionnaire des sciences économiques, Armand Colin, 2001 (ISBN 2-200-26432-1).
  2. Voir par exemple : Olivier Blanchard et Daniel Cohen, Macroéconomie, Pearson Education (ISBN 2842111214), p. 22.
  3. « Définition - Récession | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  4. « Vue d'ensemble : La récession se prolonge−La récession se prolonge », sur insee.fr (consulté le )
  5. « La France est en «récession technique » », sur rfi.fr (consulté le )
  6. « Récession et dépression », sur vie-publique.fr (consulté le )
  7. Jacques Généreux, Introduction à la politique économique, Éd. du Seuil, (ISBN 978-2-02-039651-6, lire en ligne)
  8. Perspectives économiques de l'OCDE, vol. 2008, no 2, p. 31.
  9. a b et c Gregory N. Mankiw, Macroéconomie, De Boeck Supérieur, (ISBN 978-2-8073-2448-0, lire en ligne)
  10. Jacques Généreux, Introduction à l'économie, Points, (ISBN 978-2-7578-4215-7, lire en ligne)
  11. Fitoussi Jean-Paul et Philippe Sigogne, Les cycles économiques 2, Presses de Sciences Po, (ISBN 978-2-7246-8551-0, lire en ligne)
  12. Stéphane Dees, Macroéconomie financière, Dunod, (ISBN 978-2-10-079284-9, lire en ligne)
  13. « Tableau de bord de la conjoncture | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  14. (en) John Maynard Keynes, The general theory of employment, interest, and money, , 463 p. (ISBN 978-0-230-00476-4 et 0-230-00476-8, OCLC 62532514)
  15. a et b Dominique Seux, Petit manuel d'économie quotidienne: en coédition avec France Inter, Grasset, (ISBN 978-2-246-81874-8, lire en ligne)
  16. (en) Dan Moynihan et Brian Titley, Complete Economics for Cambridge IGCSE® and O Level, OUP Oxford, (ISBN 978-0-19-840982-3, lire en ligne)
  17. (en) Michael Roberts, The Long Depression: Marxism and the Global Crisis of Capitalism, Haymarket Books, (ISBN 978-1-60846-507-1, lire en ligne)
  18. Joseph Schumpeter, Business Cycles, 1939.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes