« Ordre de Saint-Benoît » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
WikipSQ (discuter | contributions)
WikipSQ (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Ligne 34 : Ligne 34 :
Le monachisme bénédictin connaît une première apogée avec le rayonnement de l'[[ordre de Cluny]] puis [[Ordre cistercien|celui de Cîteaux]]. Les nombreuses difficultés qui affectent les ordres monastiques dès la fin du {{s|XIII}} suscitent de lentes réformes monastiques qui débutent au {{s|XV}} avec la création d'une nouvelle institution bénédictine, la [[Confédération bénédictine|congrégation]].
Le monachisme bénédictin connaît une première apogée avec le rayonnement de l'[[ordre de Cluny]] puis [[Ordre cistercien|celui de Cîteaux]]. Les nombreuses difficultés qui affectent les ordres monastiques dès la fin du {{s|XIII}} suscitent de lentes réformes monastiques qui débutent au {{s|XV}} avec la création d'une nouvelle institution bénédictine, la [[Confédération bénédictine|congrégation]].


Après plusieurs périodes de fort déclin, notamment la défection pendant la [[Réforme protestante]] et la suppression des congrégations par la [[Révolution française|Révolution]], le [[monachisme]] bénédictin connaît une phase de reconstruction au {{s|XIX}} et est entièrement réorganisé en [[1893]] par le pape [[Léon XIII]] qui forme la [[Confédération bénédictine]]<ref name="britannica"/>.
Après plusieurs périodes de fort déclin, notamment la défection pendant la [[Réforme protestante]] et la suppression des congrégations par la [[Révolution française|Révolution]], le [[monachisme]] bénédictin connaît une phase de reconstruction au {{s|XIX}} et est entièrement réorganisé en [[1893]] par le pape [[Léon XIII]] à l'origine de la création de la [[Confédération bénédictine]].


== Présentation de l'ordre ==
== Présentation de l'ordre ==
Ligne 73 : Ligne 73 :
Le premier monastère est établi au [[mont Cassin]] vers [[529]]<ref>{{ouvrage|auteur=[[Jacques Berlioz (historien)|Jacques Berlioz]]|titre=Moines et religieux au Moyen Age|éditeur=Seuil|date=1994|passage=8}}</ref> par [[Benoît de Nursie]] qui y élabore sa [[Règle de saint Benoît|règle]]. Les monastères bénédictins se répandent alors dans toute l'[[Europe]] et donnent naissance à plusieurs congrégations devenues célèbres. L'œuvre de réforme de l'abbé [[Benoît d'Aniane]] au {{s-|VIII|e}} est essentielle dans le développement de l'ordre bénédictin en Europe, donnant le véritable essor de la [[règle de saint Benoît]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Ivan Gobry]]|titre=Les moines en Occident. De saint Benoît d'Aniane à saint Bruno (750-1100)|éditeur=[[Éditions François-Xavier de Guibert|F.-X. de Guibert]]|année=2005|passage=73|isbn=}}.</ref>. Le [[Liste des conciles d'Aix-la-Chapelle|concile d'Aix-la-Chapelle]] du {{date-|10 juillet 817}} donne à Benoît d'Aniane la haute main sur tous les monastères bénédictins de l'[[Empire franc]].
Le premier monastère est établi au [[mont Cassin]] vers [[529]]<ref>{{ouvrage|auteur=[[Jacques Berlioz (historien)|Jacques Berlioz]]|titre=Moines et religieux au Moyen Age|éditeur=Seuil|date=1994|passage=8}}</ref> par [[Benoît de Nursie]] qui y élabore sa [[Règle de saint Benoît|règle]]. Les monastères bénédictins se répandent alors dans toute l'[[Europe]] et donnent naissance à plusieurs congrégations devenues célèbres. L'œuvre de réforme de l'abbé [[Benoît d'Aniane]] au {{s-|VIII|e}} est essentielle dans le développement de l'ordre bénédictin en Europe, donnant le véritable essor de la [[règle de saint Benoît]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Ivan Gobry]]|titre=Les moines en Occident. De saint Benoît d'Aniane à saint Bruno (750-1100)|éditeur=[[Éditions François-Xavier de Guibert|F.-X. de Guibert]]|année=2005|passage=73|isbn=}}.</ref>. Le [[Liste des conciles d'Aix-la-Chapelle|concile d'Aix-la-Chapelle]] du {{date-|10 juillet 817}} donne à Benoît d'Aniane la haute main sur tous les monastères bénédictins de l'[[Empire franc]].


Le monachisme bénédictin connaît une première vague de renouvellement avec le rayonnement de l'[[ordre de Cluny]] au {{s-|X}} puis [[Ordre cistercien|celui de Cîteaux]] au {{s-|XII}}, ces deux ordres introduisant une rupture fondamentale avec la tradition bénédictine par leur ouverture aux catégories sociales inférieures grâce au statut de [[Frère lai|convers]] (simples laïcs vivant aux côtés des moines de chœur) chargés des travaux agricoles et manuels, et des affaires [[Régulier et séculier|séculières]] d'un [[monastère]]<ref>{{ouvrage|auteur=Marie-Madeleine De Cevins, Jean-Michel Matz|titre=Structures et dynamiques religieuses dans les sociétés de l’Occident latin (1179-1449)|éditeur=Presses universitaires de Rennes|date=2019|passage=170}}.</ref>. D'autres mouvements réformateurs donnent naissance à de nouveaux ordres issus du vieux tronc bénédictin ([[Ordre camaldule|camaldules]], [[Ordre des Chartreux|chartreux]], [[Ordre des Célestins|célestins]], [[Ordre des Sylvestrins|Sylvestrins]], [[Ordre du Mont-Olivet|olivétains]]…). L'ordre bénédictin atteint son apogée vers la fin du {{s-|XII|e}}, possédant alors en France environ {{formatnum:2000}} abbayes et {{formatnum:20000}} prieurés, et en Europe {{formatnum:100000}} monastères<ref name="Universalis">{{Ouvrage|titre=Dictionnaire du Moyen Âge, histoire et société|éditeur=Encyclopædia Universalis|année=2015|passage=144|isbn=}}.</ref>. Confronté au [[Monachisme chrétien|nombreuses difficultés]] qui affectent les ordres monastiques dès la fin du {{s|XIII}}, l'ordre connaît de lentes réformes monastiques qui débutent au {{s|XV}} avec la création d'une nouvelle institution bénédictine, la [[Confédération bénédictine|congrégation]]. Il s'agit d'une fédération qui regroupe des monastères autonomes et qui est nommée d'après son fondateur, son pays d'origine ou son [[saint patron]], et qui permet de leur donner un pouvoir unifié. Ces réformes ne deviennent efficaces qu'au {{s|XVII}}, avec notamment la fondation de la [[Congrégation de Saint-Maur]], des [[Bénédictines de l'Adoration perpétuelle du Très-Saint-Sacrement|Bénédictines de l'Adoration perpétuelle]] et des [[Bénédictines de Notre-Dame du Calvaire]]<ref name="britannica">{{Lien web|langue=en|url=https://www.britannica.com/topic/Benedictines|titre=Benedictine|auteur=Melissa Petruzzello|consulté le=11 décembre 2022|site=[[britannica.com]]}}.</ref>.
Le monachisme bénédictin connaît une première vague de renouvellement avec le rayonnement de l'[[ordre de Cluny]] au {{s-|X}} puis [[Ordre cistercien|celui de Cîteaux]] au {{s-|XII}}, ces deux ordres introduisant une rupture fondamentale avec la tradition bénédictine par leur ouverture aux catégories sociales inférieures grâce au statut de [[Frère lai|convers]] (simples laïcs vivant aux côtés des moines de chœur) chargés des travaux agricoles et manuels, et des affaires [[Régulier et séculier|séculières]] d'un [[monastère]]<ref>{{ouvrage|auteur=Marie-Madeleine De Cevins, Jean-Michel Matz|titre=Structures et dynamiques religieuses dans les sociétés de l’Occident latin (1179-1449)|éditeur=Presses universitaires de Rennes|date=2019|passage=170}}.</ref>. D'autres mouvements réformateurs donnent naissance à de nouveaux ordres issus du vieux tronc bénédictin ([[Ordre camaldule|camaldules]], [[Ordre des Chartreux|chartreux]], [[Ordre des Célestins|célestins]], [[Ordre des Sylvestrins|Sylvestrins]], [[Ordre du Mont-Olivet|olivétains]]…). Ayant acquis une puissance importante de par ses domaines et ses couvents, l'ordre bénédictin atteint son apogée vers la fin du {{s-|XII|e}}, possédant alors en France environ {{formatnum:2000}} abbayes et {{formatnum:20000}} prieurés, et en Europe {{formatnum:100000}} monastères<ref name="Universalis">{{Ouvrage|titre=Dictionnaire du Moyen Âge, histoire et société|éditeur=Encyclopædia Universalis|année=2015|passage=144|isbn=}}.</ref>. Confronté au [[Monachisme chrétien|nombreuses difficultés]] qui affectent les ordres monastiques dès la fin du {{s|XIII}}, l'ordre connaît une certaine désorganisation (avec notamment le [[régime de la commende]]) et un relâchement. De lentes réformes monastiques sont engagées au {{s|XV}} avec la création d'une nouvelle institution bénédictine, la [[Confédération bénédictine|congrégation]]. Il s'agit d'une fédération qui regroupe des monastères autonomes et qui est nommée d'après son fondateur, son pays d'origine ou son [[saint patron]], et qui permet de leur donner un pouvoir unifié. Ces réformes ne deviennent efficaces qu'au {{s|XVII}}, avec notamment la fondation de la [[Congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe|congrégation de Saint-Vanne]] en [[1604]], de la [[congrégation de Saint-Maur]] en [[1618]], des [[Bénédictines de Notre-Dame du Calvaire]] en [[1621]] et des [[Bénédictines de l'Adoration perpétuelle du Très-Saint-Sacrement|Bénédictines de l'Adoration perpétuelle]] en [[1653]]<ref name="britannica">{{Lien web|langue=en|url=https://www.britannica.com/topic/Benedictines|titre=Benedictine|auteur=Melissa Petruzzello|consulté le=11 décembre 2022|site=[[britannica.com]]}}.</ref>. Ce nouvel essor permet aux effectifs bénédictins de s'élever à {{Unité|150000 membres}}<ref>{{ouvrage|auteur=Raymond Hostie|titre=Vie et mort des ordres religieux|éditeur=Desclée de Brouwer|date=1972|passage=348-349}}.</ref> sur les {{formatnum:300000 religieux}} que totalisent tous les ordres monastiques au milieu du {{s-|XVIII}}<ref>{{ouvrage|auteur=Raymond Hostie|titre=Vie et mort des ordres religieux|éditeur=Desclée de Brouwer|date=1972|passage=8}}.</ref>.


Ayant acquis une puissance importante de par ses domaines et ses couvents, l'ordre connaît une certaine désorganisation (avec notamment le [[régime de la commende]]) et un relâchement, si bien qu'à la fin du {{s-|XVI|e}}, il a perdu une partie de son prestige. Une réforme bénédictine engagée au {{s-|XV}} donne naissance aux [[Confédération bénédictine|congrégations]], dont la [[Congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe|congrégation de Saint-Vanne]] en [[1604]] et la [[congrégation de Saint-Maur]] en [[1618]]. Ce nouvel essor permet aux effectifs bénédictins de s'élever à {{Unité|150000 membres}}<ref>{{ouvrage|auteur=Raymond Hostie|titre=Vie et mort des ordres religieux|éditeur=Desclée de Brouwer|date=1972|passage=348-349}}.</ref> sur les {{formatnum:300000 religieux}} que totalisent tous les ordres monastiques au milieu du {{s-|XVIII}}<ref>{{ouvrage|auteur=Raymond Hostie|titre=Vie et mort des ordres religieux|éditeur=Desclée de Brouwer|date=1972|passage=8}}.</ref>.


Le {{date-|13 février 1790}}, l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée constituante]] française décide l'abolition des vœux monastiques et la suppression des [[Liste d'ordres religieux catholiques|ordres et congrégations régulières]]. Certains bénédictins français retournent à la vie civile (devenant parfois même [[Maire|maires]], responsables de [[Bibliothèque municipale|bibliothèques municipales]]), d'autres s'exilent<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[François Rousseau (écrivain français)|François Rousseau]]|titre=Moines Bénédictins : martyrs et confesseurs de la foi pendant la Révolution|éditeur=[[Éditions Desclée de Brouwer|Desclée De Brouwer]]|année=1926|passage=20}}.</ref>. Si la [[Révolution française]] démantèle l'ordre bénédictin et le monachisme, le {{s-|XIX|e}} est marqué par un grand mouvement de renaissance en France avec Dom [[Prosper Guéranger]] qui restaure l'ordre bénédictin en 1833 à l'[[abbaye de Solesmes]], et [[Jean-Baptiste Muard]] qui fonde l'[[abbaye de la Pierre-Qui-Vire]] en 1850<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gaston Duchet-Suchaux, Monique Duchet-Suchaux|titre=Les Ordres religieux|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=1993|passage=44|isbn=}}.</ref>. Les [[loi de séparation des Églises et de l'État|lois de 1901, 1904 et 1905]] portent un coup à cette renaissance, les congrégations acceptant de se soumettre à l'autorité de l'[[Évêque|évêque ordinaire]] ou les bénédictins choisissant l'exil, la dispersion. La situation d'exil a pu conduire à la fixation dans le lieu où les congrégations se sont exilées ou à leur retour pur et simple quelques décennies plus tard<ref>{{Ouvrage|auteur1=Patrick Cabanel|auteur2=Jean-Dominique Durand|titre=Le grand exil des congrégations religieuses françaises, 1901-1914|éditeur=[[Éditions du Cerf]]|année=2005|passage=205|isbn=}}.</ref>.
Le {{date-|13 février 1790}}, l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée constituante]] française décide l'abolition des vœux monastiques et la suppression des [[Liste d'ordres religieux catholiques|ordres et congrégations régulières]]. Certains bénédictins français retournent à la vie civile (devenant parfois même [[Maire|maires]], responsables de [[Bibliothèque municipale|bibliothèques municipales]]), d'autres s'exilent<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[François Rousseau (écrivain français)|François Rousseau]]|titre=Moines Bénédictins : martyrs et confesseurs de la foi pendant la Révolution|éditeur=[[Éditions Desclée de Brouwer|Desclée De Brouwer]]|année=1926|passage=20}}.</ref>. Si la [[Révolution française]] démantèle l'ordre bénédictin et le monachisme, le {{s-|XIX|e}} est marqué par un grand mouvement de renaissance en France avec Dom [[Prosper Guéranger]] qui restaure l'ordre bénédictin en 1833 à l'[[abbaye de Solesmes]], et [[Jean-Baptiste Muard]] qui fonde l'[[abbaye de la Pierre-Qui-Vire]] en 1850<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gaston Duchet-Suchaux, Monique Duchet-Suchaux|titre=Les Ordres religieux|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=1993|passage=44|isbn=}}.</ref>. Les [[loi de séparation des Églises et de l'État|lois de 1901, 1904 et 1905]] portent un coup à cette renaissance, les congrégations acceptant de se soumettre à l'autorité de l'[[Évêque|évêque ordinaire]] ou les bénédictins choisissant l'exil, la dispersion. La situation d'exil a pu conduire à la fixation dans le lieu où les congrégations se sont exilées ou à leur retour pur et simple quelques décennies plus tard<ref>{{Ouvrage|auteur1=Patrick Cabanel|auteur2=Jean-Dominique Durand|titre=Le grand exil des congrégations religieuses françaises, 1901-1914|éditeur=[[Éditions du Cerf]]|année=2005|passage=205|isbn=}}.</ref>.


Au cours de la première moitié du {{s-|XIX}}, on assiste à une restauration de l'ordre bénédictin qui bénéficie de la [[recharge sacrale]]<ref group="note">{{Citation|À la chute de Napoléon Ier (1815), il ne restait qu’une trentaine de monastères bénédictins sur les {{formatnum:1500}} répartis à travers l’Europe au milieu du XVIIIe s, soit quelques centaines de moines. En 1850, ils étaient environ {{formatnum:1600}}, et près de {{formatnum:6000}} en 1900}}. Cf {{ouvrage|auteur=[[Bernard Hours (historien)|Bernard Hours]]|titre=Histoire des ordres religieux|éditeur=Presses Universitaires de France|date=2018|passage=92}}.</ref>. En 1893, toutes les abbayes et maisons bénédictines autonomes s'unifient dans la [[confédération bénédictine]] formée par le bref apostolique ''Summum semper'' du pape [[Léon XIII]].
Au cours de la première moitié du {{s-|XIX}}, on assiste à une restauration de l'ordre bénédictin qui bénéficie de la [[recharge sacrale]]<ref group="note">{{Citation|À la chute de Napoléon Ier (1815), il ne restait qu’une trentaine de monastères bénédictins sur les {{formatnum:1500}} répartis à travers l’Europe au milieu du XVIIIe s, soit quelques centaines de moines. En 1850, ils étaient environ {{formatnum:1600}}, et près de {{formatnum:6000}} en 1900}}. Cf {{ouvrage|auteur=[[Bernard Hours (historien)|Bernard Hours]]|titre=Histoire des ordres religieux|éditeur=Presses Universitaires de France|date=2018|passage=92}}.</ref>. En 1893, toutes les abbayes et maisons bénédictines autonomes s'unifient dans la [[confédération bénédictine]] formée par le bref apostolique ''Summum semper'' du pape [[Léon XIII]]<ref name="britannica"/>.


En 2005, on dénombre dans le monde environ {{formatnum:8000}} bénédictins répartis dans 435 monastères ou prieurés formant 21 congrégations, {{formatnum:16000}} moniales et sœurs dans 840 abbayes ou maisons formant 61 congrégations<ref name="Universalis"/>.
En 2005, on dénombre dans le monde environ {{formatnum:8000}} bénédictins répartis dans 435 monastères ou prieurés formant 21 congrégations, {{formatnum:16000}} moniales et sœurs dans 840 abbayes ou maisons formant 61 congrégations<ref name="Universalis"/>.

Version du 12 décembre 2022 à 01:01

Ordre de Saint-Benoît
Image illustrative de l’article Ordre de Saint-Benoît
Ora et labora
(Prie et travaille)
Ordre religieux
Institut ordre monastique
Type contemplatif
Spiritualité bénédictine
Règle règle de saint Benoît
But Recherche de Dieu
Structure et histoire
Fondation 529 (il y a 1 495 ans ans)
Mont Cassin
Fondateur Benoît de Nursie
Abréviation O.S.B.
Autres noms Bénédictins
Site web osb.org (en) (it)
Liste des ordres religieux
Saint Benoît.

L’ordre de Saint-Benoît, plus connu sous le nom d’ordre des Bénédictins, est une fédération de monastères ayant, au cours de leur histoire, adopté la règle de saint Benoît. Les membres (Bénédictins et Bénédictines) de cet ordre monastique fondé vers 529 par saint Benoît de Nursie suivent la règle de saint Benoît résumée par la maxime « Ora et labora ».

Ce n'est pas le plus ancien ordre de l'Occident chrétien car la règle des moines de saint Augustin, celle introduite par saint Martin pour la fondation de l'abbaye Saint-Martin de Ligugé, celle introduite par Jean Cassien pour l'abbaye Saint-Victor de Marseille et la laus perennis introduite en 515 à l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune sont antérieures à sa fondation, mais c'est celui qui a connu le plus large succès.

Le monachisme bénédictin connaît une première apogée avec le rayonnement de l'ordre de Cluny puis celui de Cîteaux. Les nombreuses difficultés qui affectent les ordres monastiques dès la fin du XIIIe siècle suscitent de lentes réformes monastiques qui débutent au XVe siècle avec la création d'une nouvelle institution bénédictine, la congrégation.

Après plusieurs périodes de fort déclin, notamment la défection pendant la Réforme protestante et la suppression des congrégations par la Révolution, le monachisme bénédictin connaît une phase de reconstruction au XIXe siècle et est entièrement réorganisé en 1893 par le pape Léon XIII à l'origine de la création de la Confédération bénédictine.

Présentation de l'ordre

But

D'après le 265e pape, Benoît XVI, saint Benoît « indiqua à ses disciples comme objectif fondamental et même unique de l'existence, la recherche de Dieu »[source secondaire nécessaire][1]. Ce dernier étant considéré comme universel et éternel, cette quête implique l'ordre dans les tâches : évangélisation et défrichement de l'Europe, conservation et transmission de la culture classique au Moyen Âge, collation et traduction des œuvres des Pères de l'église à partir du XVIIe siècle, éducation, etc. Au moins par deux fois[2], la règle du fondateur suggère même que les activités des moines ne les obligent pas à délaisser leur monastère[source secondaire nécessaire] :

« Le monastère doit, autant que possible, être disposé de telle sorte que l'on y trouve tout le nécessaire : de l'eau, un moulin, un jardin et des ateliers pour qu'on puisse pratiquer les divers métiers à l'intérieur de la clôture. De telle sorte que les moines n'auront pas besoin de se disperser au-dehors, ce qui n'est pas du tout avantageux pour leurs âmes[3]. »

Règle bénédictine

Écrite au VIe siècle, la règle de saint Benoît connaît rapidement un certain succès, peut-être grâce à sa modération par rapport aux autres règles monastiques existant à l'époque. En 817, elle est imposée à tous les monastères de l'Empire carolingien, d'où le surnom de Père des moines d'Occident donné à saint Benoît.

Certains affirment que la devise Ora et labora (« prie et travaille ») synthétise la vie de l'ordre, bien qu'elle ne figure pas dans la règle. En tous cas, la règle de saint Benoît propose un équilibre entre prière et travail (le refus de l'oisiveté est central et le travail manuel est valorisé), prière personnelle et prière communautaire, gouvernement par l'abbé et participation des frères, obéissance et responsabilité de chacun.

Organisation d'ensemble

Au IVe concile de Latran en 1215, le mot « bénédictin » apparut pour désigner les moines qui n'appartenaient à aucun ordre centralisé[4], par opposition aux cisterciens, qui suivent également la règle de saint Benoît, mais dont l'Ordre est assez fortement centralisé.

Néanmoins le pape Léon XIII a institué en 1893 une confédération bénédictine, union fraternelle des congrégations de moines qui vivaient sous la règle de saint Benoît (hors cisterciens et camaldules), restant sauve l’autonomie des congrégations et des monastères.

Habillement

Un bénédictin
Un moine bénédictin en coule.

L'habit des bénédictins est en général noir (ils sont souvent appelés les « frères noirs » ou encore « moines noirs »). Les bénédictins olivétains, qui ont choisi de porter un vêtement blanc, constituent une exception à cette règle (et les moines de cet ordre sont parfois appelés « bénédictins blancs » pour cette raison). Par ailleurs, l'ordre apparenté des cisterciens a opté pour une robe blanche, ce pourquoi ils sont parfois appelés les « moines blancs » (mais ils n'appartiennent pas canoniquement à l'ordre de saint Benoît, même s'ils en suivent la règle).

Les bénédictins portent une coule noire à capuchon, et une ceinture noire autour de la taille. Le scapulaire (noir ou plus rarement blanc), habit monastique par excellence, est porté par les profès solennels lors des offices et principaux actes de la vie communautaire. En plus du fait qu'ils ne portent pas encore le scapulaire, les novices sont identifiables grâce à leur coule : celle-ci est plus courte que ceux des moines ayant achevé le noviciat ; chez les moniales, novices et jeunes professes portent souvent un voile blanc.

L'usage de se raser la tête s'est généralement maintenu à travers les siècles, avec des variantes (par exemple « couronne monastique » avant la Révolution et dans la congrégation de Subiaco avant le concile Vatican II (1962), ou « tonsure cléricale » seule dans la congrégation de Solesmes).

Missions

Aujourd'hui, les bénédictins, en plus de leur vie monastique de contemplation et de célébration de la liturgie, sont engagés dans diverses activités, notamment l'éducation, l'engagement missionnaire et les travaux érudits[5].

Particularités des Bénédictines

Bénédictines.

Il existe des religieuses bénédictines. Ce sont des moniales qui suivent la règle de saint Benoît. Elles auraient été instituées au VIe siècle par sainte Scolastique, sœur de saint Benoît. Leur habit est le même que celui des moines de même congrégation sauf qu'elles portent un voile à la place du capuchon. C'est à cet ordre qu'appartenaient les oblates instituées par sainte Françoise.

La congrégation des bénédictines de l'Adoration perpétuelle du Très Saint Sacrement a été fondée à la fin du XVIIe siècle par la Mère Mechtilde du Très-Saint-Sacrement (1614-1698).

Historique

Le premier monastère est établi au mont Cassin vers 529[6] par Benoît de Nursie qui y élabore sa règle. Les monastères bénédictins se répandent alors dans toute l'Europe et donnent naissance à plusieurs congrégations devenues célèbres. L'œuvre de réforme de l'abbé Benoît d'Aniane au VIIIe siècle est essentielle dans le développement de l'ordre bénédictin en Europe, donnant le véritable essor de la règle de saint Benoît[7]. Le concile d'Aix-la-Chapelle du donne à Benoît d'Aniane la haute main sur tous les monastères bénédictins de l'Empire franc.

Le monachisme bénédictin connaît une première vague de renouvellement avec le rayonnement de l'ordre de Cluny au Xe siècle puis celui de Cîteaux au XIIe siècle, ces deux ordres introduisant une rupture fondamentale avec la tradition bénédictine par leur ouverture aux catégories sociales inférieures grâce au statut de convers (simples laïcs vivant aux côtés des moines de chœur) chargés des travaux agricoles et manuels, et des affaires séculières d'un monastère[8]. D'autres mouvements réformateurs donnent naissance à de nouveaux ordres issus du vieux tronc bénédictin (camaldules, chartreux, célestins, Sylvestrins, olivétains…). Ayant acquis une puissance importante de par ses domaines et ses couvents, l'ordre bénédictin atteint son apogée vers la fin du XIIe siècle, possédant alors en France environ 2 000 abbayes et 20 000 prieurés, et en Europe 100 000 monastères[9]. Confronté au nombreuses difficultés qui affectent les ordres monastiques dès la fin du XIIIe siècle, l'ordre connaît une certaine désorganisation (avec notamment le régime de la commende) et un relâchement. De lentes réformes monastiques sont engagées au XVe siècle avec la création d'une nouvelle institution bénédictine, la congrégation. Il s'agit d'une fédération qui regroupe des monastères autonomes et qui est nommée d'après son fondateur, son pays d'origine ou son saint patron, et qui permet de leur donner un pouvoir unifié. Ces réformes ne deviennent efficaces qu'au XVIIe siècle, avec notamment la fondation de la congrégation de Saint-Vanne en 1604, de la congrégation de Saint-Maur en 1618, des Bénédictines de Notre-Dame du Calvaire en 1621 et des Bénédictines de l'Adoration perpétuelle en 1653[5]. Ce nouvel essor permet aux effectifs bénédictins de s'élever à 150 000 membres[10] sur les 300 000 religieux que totalisent tous les ordres monastiques au milieu du XVIIIe siècle[11].

Le , l'Assemblée constituante française décide l'abolition des vœux monastiques et la suppression des ordres et congrégations régulières. Certains bénédictins français retournent à la vie civile (devenant parfois même maires, responsables de bibliothèques municipales), d'autres s'exilent[12]. Si la Révolution française démantèle l'ordre bénédictin et le monachisme, le XIXe siècle est marqué par un grand mouvement de renaissance en France avec Dom Prosper Guéranger qui restaure l'ordre bénédictin en 1833 à l'abbaye de Solesmes, et Jean-Baptiste Muard qui fonde l'abbaye de la Pierre-Qui-Vire en 1850[13]. Les lois de 1901, 1904 et 1905 portent un coup à cette renaissance, les congrégations acceptant de se soumettre à l'autorité de l'évêque ordinaire ou les bénédictins choisissant l'exil, la dispersion. La situation d'exil a pu conduire à la fixation dans le lieu où les congrégations se sont exilées ou à leur retour pur et simple quelques décennies plus tard[14].

Au cours de la première moitié du XIXe siècle, on assiste à une restauration de l'ordre bénédictin qui bénéficie de la recharge sacrale[note 1]. En 1893, toutes les abbayes et maisons bénédictines autonomes s'unifient dans la confédération bénédictine formée par le bref apostolique Summum semper du pape Léon XIII[5].

En 2005, on dénombre dans le monde environ 8 000 bénédictins répartis dans 435 monastères ou prieurés formant 21 congrégations, 16 000 moniales et sœurs dans 840 abbayes ou maisons formant 61 congrégations[9].

Extension en Europe

En France

Entrée de l'abbaye de Cluny.

Les principales abbayes bénédictines sont celles de : Landévennec fondée par saint Guénolé vers 485 (relevée par une nouvelle communauté monastique bénédictine en 1958), Marmoutier (Tours), Marmoutier (Alsace), Saint-Germain-des-Prés fondée par Childebert Ier vers 540, Brantôme fondée par Charlemagne en 769[réf. souhaitée], Cluny formée vers 910. Des extensions sont existantes dans toute l'Europe…

En Normandie, l'abbaye de Saint-Wandrille est fondée à Fontenelle en 649, suivie de près par l'Abbaye de Jumièges en 654, l'abbaye du Bec-Hellouin en 1034, l'abbaye Notre-Dame de Lyre en 1046 par un compagnon du Duc de Normandie, Guillaume Fitz-Osborn, l'abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives en 1046, l'abbaye Saint-Martin de Troarn en 1050. En 1059, Guillaume, duc de Normandie, et son épouse Mathilde de Flandre fondent à Caen l'abbaye aux Hommes et l'abbaye aux Dames. Une douzaine d'années auparavant, leur vassal Raoul Tesson avait fondé non loin l'abbaye Saint-Étienne de Fontenay[pertinence contestée].

La congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe est formée à Verdun en Lorraine en 1604. Celle de Saint-Maur est constituée en 1621 ; d'autres congrégations notables en France ont créées (Feuillants, Camaldules, Célestins, etc.). Toutes sont supprimées en 1790 par l'Assemblée constituante.

Au XIXe siècle, quelques religieux réunis à Solesmes en Sarthe, sous la direction de Dom Guéranger, relèvent l'ordre des Bénédictins.

Aujourd'hui, les principales congrégations bénédictines présentes en France sont : la congrégation de Solesmes (abbaye de Solesmes, Kergonan, Ligugé, Fontgombault, Triors, Wisques, Randol, etc.) ; la congrégation de Subiaco (La Pierre-qui-Vire, En-Calcat, Dourgne, Saint-Benoît-sur-Loire, Landévennec, Belloc, Tournay, etc.) ; et la congrégation du Mont-Olivet (Le Bec-Hellouin, Maylis).

Dans l'Empire ottoman

Les bénédictins prirent le monastère Sainte-Marie-de-la-Miséricorde à Galata (Constantinople), en 1427 sous la direction de Dom Nicolas Meynet, et le renommèrent abbaye Saint-Benoît. Ce monastère et sa chapelle sont placés sous la protection de l’ambassade de France auprès de la Sublime Porte en 1540, après la demande du roi François Ier et l’autorisation du sultan Soliman le MagnifiqueFrançois Ier utilise le prétexte de la protection des chrétiens des terres ottomanes pour conclure une alliance avec la puissance musulmane, au travers d'accords intitulés « Capitulations de l'Empire ottoman »[15]. Des capitulations qui réglaient le statut des étrangers dans l'Empire ottomans furent établies vers 1535-1536 entre le sultan Soliman le Magnifique et le roi de France François Ier. Grâce à ce statut privilégié, les bénédictins devinrent les protecteurs des populations catholiques de l’Empire ottoman[16]. Cette institution existe toujours, sous la forme du lycée Saint-Benoît.

Dans les pays germaniques

L'abbaye de Scheyern.

Les plus célèbres abbayes sont celles de Prüm, Ratisbonne, Fulda, Ellwangen, Salzbourg, Reichenau, Beuron, Hirsau, Metten, Scheyern, Ettal, Ottobeuren, Einsiedeln, Admont, Melk

En Angleterre

Les plus célèbres monastères bénédictins se trouvent à Cantorbéry, York, Westminster, Saint-Albans.

En Belgique

Situation actuelle

Dénombrement

Actuellement, la confédération bénédictine est composée de 22 congrégations masculines[17] comptant un total de 8 694 moines en 1995 et de 61 congrégations et fédérations de moniales et sœurs (au nombre de 16 000) O.S.B., réparties dans 840 abbayes et autres monastères féminins.

La confédération bénédictine est présidée par un abbé-primat, qui est en même temps abbé du collège bénédictin Saint-Anselme à Rome, et à qui il revient de traiter les affaires concernant la confédération.

Les abbés de monastères groupés en congrégation appartenant à la confédération se réunissent à Rome tous les quatre ans en congrès.

Les monastères de moniales, sœurs et oblates régulières peuvent être agrégés à la confédération bénédictine.

Vingt-deux congrégations bénédictines masculines

Au XIIe siècle, à l'abbaye de Cîteaux (Bourgogne), les Cisterciens fondent un ordre à part pour être davantage fidèles à la règle de saint Benoît.

Statistiques

statistique des Grans Monasteres Masculins OSB.[18]

2015

Congr. Sacerdos Fratres Totalis
Americano-Cassinensis 456 259 715
Subiaco-Cassinensis 536 704 1240
Ottiliensis 338 588 926
Solesmes 386 219 605

2005

Congr. Sacerdos Fratres Totalis
Americano-Cassinensis 602 298 900
Subiaco-Cassinensis 588 572 1160
Ottiliensis 350 641 991
Solesmes 399 228 627

2000

Congreg. Sacerdos Fratres Totalis
Americano-Cassinensis 711 306 1017
Subiaco-Cassinensis 627 528 1155
Ottiliensis 353 670 1023
Solesmes 439 223 662

Liste des monastères de l'ordre

Allemagne

Intérieur de l'église abbatiale d'Ettal.
Abbaye romane de Maria Laach.

Bénédictins

Abbaye Sainte-Hildegarde d'Eibingen.

Bénédictines

Autriche

Belgique

Communautés de moniales bénédictines

  • Abbaye Bethlehem (2820 Bonheiden) ;
  • Abbaye de la Paix Notre-Dame (4000 Liège) ;
  • Abbaye des Saints-Jean-et-Scholastique de Maredret (5537 Anhée) ;
  • Abbaye de Kergonan (56340 Plouharnel) ;
  • Monastère de l'Alliance (1330 Rixensart) ;
  • Monastère Maria Mediatrix (3000 Leuven) ;
  • Monastère Notre-Dame (5644 Ermeton-sur-Biert) ;
  • Monastère Notre-Dame d'Hurtebise (6870 Saint-Hubert) ;
  • Monastère de la Vigne (béguinage) (8000 Bruges) ;
  • Prieuré Notre-Dame de Béthanie (8210 Loppem) ;
  • Prieuré Notre-Dame de Paix (8930 Menen) ;
  • Prieuré Regina Pacis de Schotenhof (2900 Schoten) ;
  • Prieuré Saint-Joseph (bénédictines du Saint-Sacrement) (8880 Ledegem).

Communautés de moines bénédictins

Canada

Côte d'Ivoire

  • Le monastère Sainte-Marie des Moines bénédictins, Bouaké.
  • Le monastère de la Bonne nouvelle des Moniales bénédictines, Bouaké.

États-Unis

France

Bénédictins

En France, quatre congrégations sont présentes : la congrégation de Solesmes (ou « de France »), la congrégation de Subiaco, les bénédictins olivétains et la congrégation Notre-Dame d'Espérance.

Abbaye de Solesmes.
Église de Saint-Benoît-sur-Loire.
Vue du cloître de l'abbaye Saint-Martin-des-Glandières.
Abbaye Sainte-Croix de Bouzonville.

Bénédictines

L'abbaye du Moutier à Thiers.

Ghana

  • Le monastère de Kristo-Buase, région de Brong Ahafo.

Haïti

Inde

Irlande du Nord

  • Monastère de la Sainte Croix, Rostrevor (Mont-Olivet). Fondé en 2004 par un moine originaire de Belfast et quatre venant de la communauté du Bec-Hellouin (Normandie).

Israël

Italie

Luxembourg

Portugal

Monastère de Singeverga.

Royaume-Uni

Rwanda

Sénégal

Abbaye de Keur Moussa (Sénégal).
  • Abbaye de Keur Moussa à 50 km de Dakar, inaugurée en 1963. Dom Philippe Champetier de Ribes (décédé à 86 ans le ), polytechnicien et officier d'artillerie, entré à 23 ans à l'abbaye de Solesme (Sarthe) dont il devint prieur, est désigné en 1960 comme responsable de la fondation de Solesmes au Sénégal. Il part avec huit autres moines français. Le monastère est construit sur un terrain offert par l'archevêché de Dakar. Il avait démissionné de sa charge d'abbé en 2000, remplacé par le P. Ange-Marie Niouky, Sénégalais, à la tête d'une quarantaine de moines dont six Français.

Suisse

Abbaye de Disentis (canton des Grisons).

La plupart des abbayes bénédictines appartient à la congrégation bénédictine de Suisse :

Tchéquie

Le cloître d’Emmaüs à Prague s'est longtemps distingué pour célébrer la liturgie, non en latin mais en vieux slave.

Bénédictins célèbres

Anne d'Autriche et ses fils priant saint Benoît et sainte Scholastique (Philippe de Champaigne).

Notes et références

Note

  1. « À la chute de Napoléon Ier (1815), il ne restait qu’une trentaine de monastères bénédictins sur les 1 500 répartis à travers l’Europe au milieu du XVIIIe s, soit quelques centaines de moines. En 1850, ils étaient environ 1 600, et près de 6 000 en 1900 ». Cf Bernard Hours, Histoire des ordres religieux, Presses Universitaires de France, , p. 92.

Références

  1. Benoît XVI, Angelus du 10 juillet 2005.
  2. voir Ch. 66 et 67 de la « Règle de Saint Benoît », sur fr.wikisource.org
  3. Cf. règle de saint Benoît, ch. 66, 6-7.
  4. Jacques Dubois, Les ordres monastiques, éd. PUF coll. Que sais-je ?, 1985, p. 67.
  5. a b et c (en) Melissa Petruzzello, « Benedictine », sur britannica.com (consulté le ).
  6. Jacques Berlioz, Moines et religieux au Moyen Age, Seuil, , p. 8
  7. Ivan Gobry, Les moines en Occident. De saint Benoît d'Aniane à saint Bruno (750-1100), F.-X. de Guibert, , p. 73.
  8. Marie-Madeleine De Cevins, Jean-Michel Matz, Structures et dynamiques religieuses dans les sociétés de l’Occident latin (1179-1449), Presses universitaires de Rennes, , p. 170.
  9. a et b Dictionnaire du Moyen Âge, histoire et société, Encyclopædia Universalis, , p. 144.
  10. Raymond Hostie, Vie et mort des ordres religieux, Desclée de Brouwer, , p. 348-349.
  11. Raymond Hostie, Vie et mort des ordres religieux, Desclée de Brouwer, , p. 8.
  12. François Rousseau, Moines Bénédictins : martyrs et confesseurs de la foi pendant la Révolution, Desclée De Brouwer, , p. 20.
  13. Gaston Duchet-Suchaux, Monique Duchet-Suchaux, Les Ordres religieux, Flammarion, , p. 44.
  14. Patrick Cabanel et Jean-Dominique Durand, Le grand exil des congrégations religieuses françaises, 1901-1914, Éditions du Cerf, , p. 205.
  15. Gérard Pélissié du Rausas, Le régime des Capitulations dans l'Empire ottoman, éditions A. Rousseau, Paris, 19020
  16. Mahmut Esat Bozkurt, Du régime des Capitulations ottomanes : leur caractère juridique d'après l'histoire et les textes, éditions Stamboul, Fribourg, Suisse, 1928 (thèse présentée en 1918 à la faculté de l'université de Fribourg pour l'obtention du grade de docteur en droit).
  17. Ordre de saint Benoît.
  18. « Catalogus monasteriorum, O.S.B. (2000 edition) » [livre], sur Open Library (consulté le ).
  19. Les Moniales Bénédictines de Joliette, « Abbaye des Bénédictines de Joliette », sur benedictinesjoliette.org (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes