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Dans le cadre de l'observatoire LELO de la sexualité des Français, une enquête est menée auprès d'un échantillon de {{unité|1911|personnes}} représentatif de la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus via un questionnaire en ligne du {{date-|29 décembre 2023}} au {{date-|2 janvier 2024}}<ref name="ifop-publi-060224">{{article|langue=fr|url=https://www.ifop.com/publication/la-sex-recession-les-francais-font-ils-moins-lamour/|titre=La 'sex recession' : les Français font-ils moins l'amour ?|périodique=[[Institut français d'opinion publique|IFOP]] |date=06/02/2024| consulté le 06/02/2024}}.</ref>. Il en ressort que l'activité sexuelle recule considérablement, la proportion des Français ayant eu une relation sexuelle au cours des douze derniers mois tombant à 76 %, contre 91% en 2006 (et 82 % en 1970)<ref name="ifop-publi-060224"/>. L'inactivité sexuelle touche notamment les jeunes de 18 à 24 ans initiés sexuellement, 28% d'entre eux admettant ne pas avoir eu de rapport en un an, soit cinq fois plus qu'en 2006 (5%)<ref name="ifop-publi-060224"/>. Toujours selon cette enquête, la fréquence hebdomadaire des rapports sexuels des Français a baissé, 43% d'entre eux déclarant avoir un rapport sexuel en moyenne par semaine, contre 58% en 2009<ref name="ifop-publi-060224"/>. L'[[asexualité]] est également étudiée dans cette enquête, révélant que 15 % des femmes et 9 % des hommes ne ressentent aucune attirance sexuelle pour autrui<ref name="APV-050224"/>. Cette [[orientation sexuelle]] favoriserait aussi une forme de {{citation|désengagement sexuel}} selon François Kraus qui travaille à l'IFOP<ref name="APV-050224"/>.


== Causes et conséquences de la récession sexuelle ==
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=== Conséquences de la récession sexuelle ===
=== Conséquences de la récession sexuelle ===

Version du 8 février 2024 à 11:29

La récession sexuelle, ou sex recession en anglais, est un terme faisant référence à un phénomène sociologique de baisse du nombre de rapports sexuels, notamment des milléniaux, par rapport aux générations précédentes. Elle touche différents pays au niveau mondial comme les États-Unis, la France, le Japon et le Royaume-Uni.

Origines du terme

L'expression « sex recession » est utilisée pour la première fois par la rédactrice en chef Kate Julian, dans un article paru en première page du journal The Atlantic en [1]. Julian, elle-même, reconnaît que la métaphore de la récession est imparfaite car la plupart des gens ont besoin d'un emploi, ce qui n'est pas le cas des relations et du sexe[1].

Récession sexuelle dans le monde

En 2019, il a été observé que la récession sexuelle touche davantage les pays riches comme le Japon, l'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni[2]. Un constat similaire est fait pour la France en 2024[3]. D'un autre côté, plusieurs pays confrontés à des difficultés économiques (tels que la Grèce, le Brésil et le Mexique) sont parmi les plus actifs sexuellement[2].

Études sur l'activité sexuelle

Chiffres aux États-Unis

Une étude, réalisée sous la direction de Jean Marie Twenge (en), professeure de psychologie à l'université d'État de San Diego, est publiée en 2017[1],[4]. Les milléniaux déclarent ainsi avoir moins de rapports sexuels en moyenne que les deux générations précédentes[1]. Pour les adultes, la moyenne du nombre de rapports sexuels par an, qui était de 62 à la fin des années 1990, passe à 54 en 2014[1].

Chiffres en France

Dans le cadre de l'observatoire LELO de la sexualité des Français, une enquête est menée auprès d'un échantillon de 1 911 personnes représentatif de la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus via un questionnaire en ligne du au [3]. Il en ressort que l'activité sexuelle recule considérablement, la proportion des Français ayant eu une relation sexuelle au cours des douze derniers mois tombant à 76 %, contre 91% en 2006 (et 82 % en 1970)[3]. L'inactivité sexuelle touche notamment les jeunes de 18 à 24 ans initiés sexuellement, 28% d'entre eux admettant ne pas avoir eu de rapport en un an, soit cinq fois plus qu'en 2006 (5%)[3]. Toujours selon cette enquête, la fréquence hebdomadaire des rapports sexuels des Français a baissé, 43% d'entre eux déclarant avoir un rapport sexuel en moyenne par semaine, contre 58% en 2009[3]. L'asexualité est également étudiée dans cette enquête, révélant que 15 % des femmes et 9 % des hommes ne ressentent aucune attirance sexuelle pour autrui[5]. Cette orientation sexuelle favoriserait aussi une forme de « désengagement sexuel » selon François Kraus qui travaille à l'IFOP[5].

Causes et conséquences de la récession sexuelle

Causes de la récession sexuelle

Selon diverses théories, le déclin du nombre de rapports sexuels peut s'expliquer par l'augmentation du nombre de femmes dans la population active ou aux couples travaillant généralement de plus longues heures[1]. Mais ce dernier argument a été démonté, les couples les plus occupés ayant la fréquence sexuelle la plus élevée[1]. Par ailleurs, il est dit que #MeToo et d'autres campagnes de lutte contre le harcèlement sexuel décourageraient les hommes d'aborder les femmes, ce qui pourrait expliquer la récession sexuelle[2]. Mais, cette dernière a déjà commencé des années avant le mouvement #MeToo[2].

Les causes de cette récession sexuelles sont ainsi multiples[3],[5]. Les écrans en sont la principale cause selon le sondage de l'IFOP en 2024, une majorité de jeunes de moins de 35 ans ayant déjà préféré au sexe certains loisirs numériques comme regarder une série ou un film, jouer à un jeu vidéo ou aller sur des sites pornographiques[3],[5]. L'IFOP constate que la vie sexuelle d'aujourd'hui est « moins intense qu'avant l'ère du smartphone et du haut débit », avec un « temps sexuel [qui] apparaît très nettement concurrencé par le temps passé sur des écrans qui offrent non seulement un moyen de combler ses besoins de sociabilité et/ou de sexualité mais aussi qui tend à cannibaliser le temps passé à deux »[6].

On constate également, notamment chez les femmes, un désintérêt croissant pour l'activité sexuelle, les personnes sondées se déclarant ouvertes à l'idée d'une relation purement platonique[5]. Une « dissociation croissante entre conjugalité et sexualité » est aussi observée, le sexe au sein du couple étant dorénavant davantage centré sur la notion de consentement et de désir mutuels[5]. Selon François Kraus (directeur du pôle genre, sexualités et santé sexuelle de l'IFOP), les décennies 2010 et 2020 seraient le début d'un « un nouveau cycle où la contrainte à avoir une vie sexuelle pour faire plaisir ou comme tout le monde se fait moins forte » après des années « d'hypersexualisation de la société »[3],[6].

Conséquences de la récession sexuelle

Selon une étude publiée fin dans le Jurnal Ilmiah MIZANI, les auteurs estiment que les effets à long terme de la récession sexuelle vont au-delà des changements démographiques et posent des défis à la dynamique économique. En effet, avec le déclin de la population, on assisterait alors à une réduction progressive des besoins des consommateurs, ce qui entraînerait une baisse du pouvoir d'achat et des déséquilibres entre l'offre et la demande[7].

Notes et références

  1. a b c d e f et g (en) Hope Reese, « Don't Fear the Sex Recession », JSTOR Daily,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b c et d (en) Maria Koulouglou, « The Sex Recession », Areo Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c d e f g et h « La 'sex recession' : les Français font-ils moins l'amour ? », IFOP,‎ (lire en ligne).
  4. (en) Jean M. Twenge, Ryne A. Sherman et Brooke E. Wells, « Declines in Sexual Frequency among American Adults, 1989–2014 », Springer,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  5. a b c d e et f Alice Pairo-Vasseur, « Pourquoi les Français font-ils moins l'amour ? », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b Céline Hussonnois-Alaya, « "Un rejet des injonctions": les Français et les Françaises font de moins en moins l'amour », BFM TV,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) Sex recession : challenges and threats for the economy, vol. 10, Jurnal Ilmiah MIZANI (no 2), (e-ISSN 2656-9477, lire en ligne [PDF]), p. 292-300.