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'''Michel Louis Guérard des Lauriers''', né le {{date de naissance|25 octobre 1898}} et mort le {{date de décès|27 février 1988}}, est un religieux catholique français, [[dominicain]], [[théologien]] et [[évêque catholique|évêque]] [[sédéprivationnisme|sédéprivationniste]].
'''Michel Louis Guérard des Lauriers''', né le {{date de naissance|25 octobre 1898}} et mort le {{date de décès|27 février 1988}}, est un religieux catholique français, [[dominicain]], [[théologien]], et fondateur des principes de l'[[école théologique]] [[Catholicisme traditionaliste|traditionnaliste]] [[sédéprivationnisme|sédéprivationniste]].


Il est sacré évêque en 1981 sans mandat romain par [[Pierre Martin Ngo Dinh Thuc]] (alors [[Sédévacantisme|sédévacantiste]]).
Il est sacré évêque en 1981 sans mandat romain par [[Pierre Martin Ngo Dinh Thuc]] (alors [[Sédévacantisme|sédévacantiste]]).
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Michel-Louis Guérard des Lauriers passe son baccalauréat en [[1916]]. Il est mobilisé en [[1917]] et sert comme aspirant. Après sa démobilisation en 1919, il poursuit ses études et entre à l'[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]]. En 1924, il obtient l'[[agrégation de mathématiques]]<ref name=":3" />.
Michel-Louis Guérard des Lauriers passe son baccalauréat en [[1916]]. Il est mobilisé en [[1917]] et sert comme aspirant. Après sa démobilisation en 1919, il poursuit ses études et entre à l'[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]]. En 1924, il obtient l'[[agrégation de mathématiques]]<ref name=":3" />.


Il entre au noviciat dominicain d'[[Amiens]] en [[1927]], puis rejoint le couvent et université dominicaine du [[Le Saulchoir|Saulchoir]] à [[Kain]] près de [[Tournai]] et est ordonné prêtre le {{date|29 juillet 1931}}<ref>{{article|lire en ligne=https://journals.openedition.org/dominicains/2685 |titre= GUÉRARD des LAURIERS Louis-Bertrand |périodique=Dictionnaire biographique des frères prêcheurs|date= 31 mars 2015| consulté le=28 avril 2023}}.</ref>. Il devient en 1932 professeur de [[Calcul infinitésimal|calcul différentiel et intégral]] aux [[Université catholique de Lille|Facultés catholiques de Lille]]. Lecteur en théologie, il enseigne à partir de 1933 la métaphysique et la philosophie des sciences au Saulchoir<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Cavalin|2023|p=455}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Étienne|nom1=Fouilloux|titre=Henri Bouillard et Saint Thomas d'Aquin (1941-1951)|périodique=Recherches de Science Religieuse|volume=97|numéro=2|date=2009|issn=0034-1258|issn2=2104-3884|doi=10.3917/rsr.092.0173|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-recherches-de-science-religieuse-2009-2-page-173.htm|consulté le=2023-04-29|pages=173}}</ref>.
Il entre au [[noviciat]] [[Ordre des Prêcheurs|dominicain]] d'[[Amiens]] en [[1927]], puis rejoint le couvent et université dominicaine du [[Le Saulchoir|Saulchoir]] à [[Kain]] près de [[Tournai]] et est ordonné prêtre le {{date|29 juillet 1931}}<ref>{{article|lire en ligne=https://journals.openedition.org/dominicains/2685 |titre= GUÉRARD des LAURIERS Louis-Bertrand |périodique=Dictionnaire biographique des frères prêcheurs|date= 31 mars 2015| consulté le=28 avril 2023}}.</ref>. Il devient en 1932 professeur de [[Calcul infinitésimal|calcul différentiel et intégral]] aux [[Université catholique de Lille|Facultés catholiques de Lille]]. Lecteur en théologie, il enseigne à partir de 1933 la [[métaphysique]] et la [[philosophie des sciences]] au [[Centre d'études du Saulchoir|Saulchoir]]<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Cavalin|2023|p=455}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Étienne|nom1=Fouilloux|titre=Henri Bouillard et Saint Thomas d'Aquin (1941-1951)|périodique=Recherches de Science Religieuse|volume=97|numéro=2|date=2009|issn=0034-1258|issn2=2104-3884|doi=10.3917/rsr.092.0173|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-recherches-de-science-religieuse-2009-2-page-173.htm|consulté le=2023-04-29|pages=173}}</ref>.


En 1940, il soutient à Paris une thèse de doctorat en mathématiques intitulée ''Sur les systèmes différentiels du second ordre qui admettent un groupe continu fini de transformations''<ref>{{article|doi=10.24033/asens.885|url=http://www.numdam.org/item?id=ASENS_1940_3_57__201_0|titre= Sur les systèmes différentiels du second ordre qui admettent un groupe continu fini de transformations|auteur= Guérard des Lauriers|périodique=Annales scientifiques de l'École normale supérieure|année=1940|tome=57|passage=201-315|série=3}}</ref>. En 1949, il est bachelier en théologie<ref name=":3" />.
En 1940, il soutient à Paris une thèse de doctorat en mathématiques intitulée ''Sur les systèmes différentiels du second ordre qui admettent un groupe continu fini de transformations''<ref>{{article|doi=10.24033/asens.885|url=http://www.numdam.org/item?id=ASENS_1940_3_57__201_0|titre= Sur les systèmes différentiels du second ordre qui admettent un groupe continu fini de transformations|auteur= Guérard des Lauriers|périodique=Annales scientifiques de l'École normale supérieure|année=1940|tome=57|passage=201-315|série=3}}</ref>. En 1949, il est bachelier en théologie<ref name=":3" />.


Sa déposition de novembre 1955, sur la base du témoignage d'une jeune femme lui ayant rapporté des abus sexuels, relance le procès canonique contre [[Thomas Philippe]]<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Cavalin|2023|p=455-458}}</ref>{{,}}<ref name=":3" />
Sa déposition de novembre 1955, sur la base du témoignage d'une jeune femme lui ayant rapporté des [[Abus sexuels sur les femmes dans l'Église catholique|abus sexuels]], relance l'[[Droit canonique|enquête canonique]] contre [[Thomas Philippe]], fondateur du centre de formation spirituelle [[L'Eau vive (Thomas Philippe)|L'Eau vive]]<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Cavalin|2023|p=455-458}}</ref>{{,}}<ref name=":3" />.


=== Fondation de l'école sédéprivationniste ===
En 1969, il est le principal rédacteur du ''[[Bref examen critique du nouvel Ordo Missae]]'' signé par les cardinaux [[Alfredo Ottaviani]] et [[Antonio Bacci]]. Il obtient de son provincial l'autorisation de continuer à célébrer selon l'[[Rite tridentin|ancien ''ordo'']]<ref name=":3" />.
En 1969, il est le principal rédacteur du ''[[Bref examen critique du nouvel Ordo Missae]]'' signé par les cardinaux [[Alfredo Ottaviani]] et [[Antonio Bacci]], critiquant la nouvelle [[messe de Paul VI]], promulguée la même année. Il obtient de son [[Supérieur provincial|provincial]] l'autorisation de continuer à célébrer selon l'[[Rite tridentin|ancien ''ordo'']], refusant la réforme du [[IIe concile œcuménique du Vatican|concile Vatican II]]<ref name=":3" />.


En 1970, il perd sa charge d'enseignant à l'[[université pontificale du Latran]]. Après un compagnonnage avec [[Marcel Lefebvre]], il rompt avec lui en 1977<ref name=":3" /> et évolue vers le [[sédévacantisme]]<ref name=":2">{{Référence Harvard sans parenthèses|Cavalin|2023|p=668}}</ref>.
En 1970, il perd sa charge d'enseignant à l'[[université pontificale du Latran]]. Après un compagnonnage avec [[Marcel Lefebvre]], fondateur de la [[Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X]], il rompt avec lui en 1977<ref name=":3" /> et évolue vers le [[sédévacantisme]], considérant que les papes contemporains usurpent leur fonction<ref name=":2">{{Référence Harvard sans parenthèses|Cavalin|2023|p=668}}</ref>.


Il formalise dans les ''Cahiers de Cassiciacum'', publiés entre 1979 et 1981, la thèse [[Sédéprivationnisme|sédéprivationniste]] selon laquelle les papes depuis ne sont papes que matériellement (''materialiter'') et non formellement (''formaliter'')<ref name=":12">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Luz|nom1=Frédéric|titre=Le soufre et l'encens|sous-titre=enquête sur les Églises parallèles et les évêques dissidents|lieu=Paris|éditeur=Claire Vigne|année=1995|pages totales=319|passage=181|isbn=2-84193-021-1|oclc=35551976|lire en ligne=|titre chapitre=Les Antipapes se ramassent à la pelle – {{Mgr}} Guérard des Lauriers}}</ref>. Le siège de Pierre est formellement vacant depuis la proclamation en décembre 1965 de la déclaration sur la liberté religieuse ''[[Dignitatis Humanae]].'' [[Paul VI]], en raison des hérésies de Vatican II, bien que canoniquement élu pape, n'en a pas les pouvoirs. Il donne l'habit dominicain à l'abbé [[Louis-Marie de Blignières|Olivier de Blignières]] et soutient la naissante [[Fraternité Saint-Vincent-Ferrier]] qui adhère alors à sa thèse sédéprivationniste<ref name=":3" />.
Il formalise dans les ''Cahiers de Cassiciacum'', publiés entre 1979 et 1981, la thèse [[Sédéprivationnisme|sédéprivationniste]] selon laquelle ces papes ne sont finalement papes que matériellement (''materialiter'') et non formellement (''formaliter'')<ref name=":12">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Luz|nom1=Frédéric|titre=Le soufre et l'encens|sous-titre=enquête sur les Églises parallèles et les évêques dissidents|lieu=Paris|éditeur=Claire Vigne|année=1995|pages totales=319|passage=181|isbn=2-84193-021-1|oclc=35551976|lire en ligne=|titre chapitre=Les Antipapes se ramassent à la pelle – {{Mgr}} Guérard des Lauriers}}</ref>. Le siège de Pierre est formellement vacant depuis la proclamation en décembre 1965 de la déclaration sur la liberté religieuse ''[[Dignitatis Humanae]].'' [[Paul VI]], en raison des « hérésies » de Vatican II, bien que canoniquement élu pape, n'en a pas les pouvoirs. Il donne l'habit dominicain à l'abbé [[Louis-Marie de Blignières|Olivier de Blignières]] et soutient la naissante [[Fraternité Saint-Vincent-Ferrier]] qui adhère alors à sa thèse sédéprivationniste<ref name=":3" />.


En 1981, il reçoit la [[Ordination|consécration épiscopale]] de [[Pierre Martin Ngo Dinh Thuc]], archevêque [[Excommunication|excommunié]] depuis 1976<ref name=":1" />. Guérar des Lauriers est lui-même excommunié en mars 1983<ref name=":2" />. Il affirme publiquement en 1984 ne plus croire à la validité de l'élection de [[Jean-Paul II]]<ref name=":3" />. Entre 1984 et 1987, il consacre trois évêques<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Luz|nom1=Frédéric|titre=Le soufre et l'encens|sous-titre=enquête sur les Églises parallèles et les évêques dissidents|passage=182|lieu=Paris|éditeur=Claire Vigne|année=1995|pages totales=319|isbn=2-84193-021-1|oclc=35551976|lire en ligne=|titre chapitre=Les Antipapes se ramassent à la pelle – {{Mgr}} Guérard des Lauriers}}</ref>.
En 1981, il reçoit la [[consécration épiscopale]] de [[Pierre Martin Ngo Dinh Thuc]]<ref name=":1" />.

Il est [[excommunié]] en mars 1983<ref name=":2" />. Il affirme publiquement en 1984 ne plus croire à la validité de l'élection de [[Jean-Paul II]]<ref name=":3" />. Entre 1984 et 1987, il consacre trois évêques<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Luz|nom1=Frédéric|titre=Le soufre et l'encens|sous-titre=enquête sur les Églises parallèles et les évêques dissidents|passage=182|lieu=Paris|éditeur=Claire Vigne|année=1995|pages totales=319|isbn=2-84193-021-1|oclc=35551976|lire en ligne=|titre chapitre=Les Antipapes se ramassent à la pelle – {{Mgr}} Guérard des Lauriers}}</ref>.


Il décède le {{date de décès|27 février 1988}} à l'âge de 89 ans<ref name=":1" />.
Il décède le {{date de décès|27 février 1988}} à l'âge de 89 ans<ref name=":1" />.


== Succession apostolique ==
== Succession apostolique ==
Michel-Louis Guérard des Lauriers a été consacré évêque le {{date-|7 mai 1981}} à Toulon par [[Pierre Martin Ngo Dinh Thuc|Ngo-Dinh-Thuc]]. Par la suite, des Lauriers a consacré trois évêques sédévacantistes<ref name=":3">{{Ouvrage|auteur1=Jean-Pierre Chantin|directeur1=oui|auteur2=Paul Airiau|titre=Les marges du Christianisme.|sous-titre=« Sectes », dissidences, ésotérisme|lieu=Paris|éditeur=Beauchesne|collection=[[Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine]]|année=2001|pages totales=277|passage=120-122|isbn=9782701014180|titre chapitre=Guérard des Lauriers Raymond Michel Charles}}</ref> :
Michel-Louis Guérard des Lauriers a été [[Ordination épiscopale de rite romain|consacré]] évêque le {{date-|7 mai 1981}} à [[Toulon]] par l'archevêque sédévacantiste et excommunié [[Pierre Martin Ngo Dinh Thuc|Ngo-Dinh-Thuc]]. Par la suite, des Lauriers a consacré trois évêques sédévacantistes<ref name=":3">{{Ouvrage|auteur1=Jean-Pierre Chantin|directeur1=oui|auteur2=Paul Airiau|titre=Les marges du Christianisme.|sous-titre=« Sectes », dissidences, ésotérisme|lieu=Paris|éditeur=Beauchesne|collection=[[Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine]]|année=2001|pages totales=277|passage=120-122|isbn=9782701014180|titre chapitre=Guérard des Lauriers Raymond Michel Charles}}</ref> :
* l'Allemand Gunter Storck (1938-1993) le {{date-|23 mars 1984}}, qui ouvrit ensuite un séminaire du Très-Précieux-Sang en Allemagne,
* l'Allemand Gunter Storck (1938-1993) le {{date-|23 mars 1984}}, qui ouvrit ensuite un séminaire du Très-Précieux-Sang en Allemagne,
* le dominicain américain [[Robert McKenna]] (1927-2015) le {{date-|22 mars 1986}},
* le dominicain américain [[Robert McKenna]] (1927-2015) le {{date-|22 mars 1986}},
* l'Italien Franco Munari, alors supérieur de l'[[Institut Mater Boni Consilii|Institut ''Mater Boni Consilii'']], le {{date-|25 novembre 1987}}.
* l'Italien Franco Munari, alors supérieur de l'[[Institut Mater Boni Consilii|Institut ''Mater Boni Consilii'']], le {{date-|25 novembre 1987}}.


== Jugement de son sacre par le Vatican ==
== Jugement du Vatican sur sa consécration ==
Le [[Saint-Siège]] a statué sur les sacres effectués par [[Pierre Martin Ngo Dinh Thuc]]. Dans une notification du 12 mars 1983 confirmant une note du {{date-|17 septembre 1976}} de la [[Congrégation pour la Doctrine de la Foi]], il y est indiqué que les prêtres<ref name=":0">{{Lien web |titre=Notification par laquelle sont de nouveau déclarées les peines canoniques encourues par {{Mgr}}. Pierre-Martin Ngô-dińh-Thuc et ses complices pour les ordinations illicites de prêtres et d'évêques|date= 12 mars 1983 |auteur = [[Joseph Ratzinger]] |url=https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19830312_poenae-canonicae_fr.html |site=www.vatican.va |consulté le=2023-09-26}}</ref> :
Le [[Saint-Siège]] a statué sur les consécrations effectuées par Ngo Dinh Thuc. Dans une notification du 12 mars 1983 confirmant une note du {{date-|17 septembre 1976}} de la [[Congrégation pour la Doctrine de la Foi]], il y est indiqué que les évêques consacrés par Ngo Dinh Thuc (dont Guérard des Lauriers), et tous les prêtres {{Citation|sacrés}} évêques par lesdits {{Citation|évêques}} encourent les sanctions suivantes :
{{bloc citation|<br/>

#Les évêques qui ont ordonné d’autres évêques, et les évêques qu’ils ont ordonnés encourent, outre les sanctions prévues par les canons 2370 et 2373, § 1 et 3 du Code de droit canonique, l’[[excommunication]] ipso facto très spécialement réservée au Siège apostolique, dont il est question dans le décret publié par la S. Congrégation du Saint-Office le {{date-|9 avril 1951}} (AAS XLIII, 1951, {{p.|217}} et s.). La peine prévue par le canon 2370 s’applique aussi aux prêtres assistants, s’il y en avait.
*du Palmar de Troya (cinq prêtres ont été sacrés évêques),
*le père M.-L. Guérard des Lauriers,
*l'abbé Moises Carmona,
*l'abbé Adolfo Zamora,
*l'abbé Benigno Bravo,
*l'abbé Roberto Martinez,
*l'abbé George Musey
*et tous les prêtres {{Citation|sacrés}} évêques par les dits {{Citation|évêques}} cité ci-avant encourent les peines :

#"Les évêques qui ont ordonné d’autres évêques, et les évêques qu’ils ont ordonnés encourent, outre les sanctions prévues par les canons 2370 et 2373, § 1 et 3 du Code de droit canonique, l’[[excommunication]] ipso facto très spécialement réservée au Siège apostolique, dont il est question dans le décret publié par la S. Congrégation du Saint-Office le {{date-|9 avril 1951}} (AAS XLIII, 1951, {{p.|217}} et s.). La peine prévue par le canon 2370 s’applique aussi aux prêtres assistants, s’il y en avait.
# Les prêtres ainsi ordonnés illégitimement sont, en vertu du canon 2374, [[Suspense (droit canonique)|suspendus]] ipso facto, de l’Ordre qu’ils ont reçu, et même frappés d’irrégularité s’ils accomplissent un acte réservé à cet ordre (can. 987, § 7).
# Les prêtres ainsi ordonnés illégitimement sont, en vertu du canon 2374, [[Suspense (droit canonique)|suspendus]] ipso facto, de l’Ordre qu’ils ont reçu, et même frappés d’irrégularité s’ils accomplissent un acte réservé à cet ordre (can. 987, § 7).
# Enfin, quoi qu’il en soit de la validité des ordres, l’Église ne reconnaît ni ne reconnaîtra l’ordination de ceux qui, déjà, ont ainsi été ordonnés illégitimement ou de ceux qui éventuellement seraient ordonnés par eux. Pour tous les effets juridiques, l’Église considère que chacun d’eux est resté dans l’état qui était le sien auparavant, demeurant fermes, jusqu’à ce qu’ils viennent à résipiscence, les sanctions pénales indiquées ci-dessus. Nonobstant toutes choses contraires."
# Enfin, quoi qu’il en soit de la validité des ordres, l’Église ne reconnaît ni ne reconnaîtra l’ordination de ceux qui, déjà, ont ainsi été ordonnés illégitimement ou de ceux qui éventuellement seraient ordonnés par eux. Pour tous les effets juridiques, l’Église considère que chacun d’eux est resté dans l’état qui était le sien auparavant, demeurant fermes, jusqu’à ce qu’ils viennent à résipiscence, les sanctions pénales indiquées ci-dessus. Nonobstant toutes choses contraires.


Cette Congrégation doit enfin mettre en garde les fidèles, afin qu’ils ne donnent en aucune manière leur participation et leur soutien aux activités liturgiques ou autres organisées par les personnes sus-indiquées<ref name=":0" />.
Cette Congrégation doit enfin mettre en garde les fidèles, afin qu’ils ne donnent en aucune manière leur participation et leur soutien aux activités liturgiques ou autres organisées par les personnes sus-indiquées|[[Benoît XVI|Joseph Ratzinger]], Congrégation pour la Doctrine de la Foi<ref name=":0">{{Lien web |auteur=[[Joseph Ratzinger]] |titre=Notification par laquelle sont de nouveau déclarées les peines canoniques encourues par {{Mgr}}. Pierre-Martin Ngô-dińh-Thuc et ses complices pour les ordinations illicites de prêtres et d'évêques |url=https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19830312_poenae-canonicae_fr.html |site=www.vatican.va |date=12 mars 1983 |consulté le=2023-09-26}}</ref>.}}


La licéité de ces ordinations et de ces sacres n'est pas reconnue par l’Église catholique, les clercs concernés ne sauraient exercer de ministère légitime, tous sacrements donnés par ces dits prêtres ou évêques sont illicites<ref>{{Lien web|titre=Code de Droit Canonique - IntraText|url=http://www.vatican.va/archive/FRA0037/_P4U.HTM|site=www.vatican.va|consulté le=2018-01-19}}</ref>.
{{Pertinence détail|La licéité de ces ordinations et de ces sacres n'est pas reconnue par l’Église catholique, les clercs concernés ne sauraient exercer de ministère légitime, tous sacrements donnés par ces dits prêtres ou évêques sont illicites|date=21 avril 2024}}<ref>{{Lien web|titre=Code de Droit Canonique - IntraText|url=http://www.vatican.va/archive/FRA0037/_P4U.HTM|site=www.vatican.va|consulté le=2018-01-19}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 21 avril 2024 à 17:11

Michel-Louis Guérard des Lauriers
Fonctions
Évêque sédéprivationniste (d)
Évêque thuciste (d)
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Prêtre catholique, théologien, prêtre sédévacantisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Ordre religieux
Consécrateur
Directeurs de thèse
Condamnation

Michel Louis Guérard des Lauriers, né le et mort le , est un religieux catholique français, dominicain, théologien, et fondateur des principes de l'école théologique traditionnaliste sédéprivationniste.

Il est sacré évêque en 1981 sans mandat romain par Pierre Martin Ngo Dinh Thuc (alors sédévacantiste).

Famille

La famille Guérard des Lauriers est une famille d'ancienne bourgeoisie de Normandie, établie ensuite en Bretagne[1].

Biographie

Michel-Louis Guérard des Lauriers passe son baccalauréat en 1916. Il est mobilisé en 1917 et sert comme aspirant. Après sa démobilisation en 1919, il poursuit ses études et entre à l'École normale supérieure. En 1924, il obtient l'agrégation de mathématiques[2].

Il entre au noviciat dominicain d'Amiens en 1927, puis rejoint le couvent et université dominicaine du Saulchoir à Kain près de Tournai et est ordonné prêtre le [3]. Il devient en 1932 professeur de calcul différentiel et intégral aux Facultés catholiques de Lille. Lecteur en théologie, il enseigne à partir de 1933 la métaphysique et la philosophie des sciences au Saulchoir[4],[5].

En 1940, il soutient à Paris une thèse de doctorat en mathématiques intitulée Sur les systèmes différentiels du second ordre qui admettent un groupe continu fini de transformations[6]. En 1949, il est bachelier en théologie[2].

Sa déposition de novembre 1955, sur la base du témoignage d'une jeune femme lui ayant rapporté des abus sexuels, relance l'enquête canonique contre Thomas Philippe, fondateur du centre de formation spirituelle L'Eau vive[7],[2].

Fondation de l'école sédéprivationniste

En 1969, il est le principal rédacteur du Bref examen critique du nouvel Ordo Missae signé par les cardinaux Alfredo Ottaviani et Antonio Bacci, critiquant la nouvelle messe de Paul VI, promulguée la même année. Il obtient de son provincial l'autorisation de continuer à célébrer selon l'ancien ordo, refusant la réforme du concile Vatican II[2].

En 1970, il perd sa charge d'enseignant à l'université pontificale du Latran. Après un compagnonnage avec Marcel Lefebvre, fondateur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, il rompt avec lui en 1977[2] et évolue vers le sédévacantisme, considérant que les papes contemporains usurpent leur fonction[8].

Il formalise dans les Cahiers de Cassiciacum, publiés entre 1979 et 1981, la thèse sédéprivationniste selon laquelle ces papes ne sont finalement papes que matériellement (materialiter) et non formellement (formaliter)[9]. Le siège de Pierre est formellement vacant depuis la proclamation en décembre 1965 de la déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis Humanae. Paul VI, en raison des « hérésies » de Vatican II, bien que canoniquement élu pape, n'en a pas les pouvoirs. Il donne l'habit dominicain à l'abbé Olivier de Blignières et soutient la naissante Fraternité Saint-Vincent-Ferrier qui adhère alors à sa thèse sédéprivationniste[2].

En 1981, il reçoit la consécration épiscopale de Pierre Martin Ngo Dinh Thuc, archevêque excommunié depuis 1976[10]. Guérar des Lauriers est lui-même excommunié en mars 1983[8]. Il affirme publiquement en 1984 ne plus croire à la validité de l'élection de Jean-Paul II[2]. Entre 1984 et 1987, il consacre trois évêques[10].

Il décède le à l'âge de 89 ans[10].

Succession apostolique

Michel-Louis Guérard des Lauriers a été consacré évêque le à Toulon par l'archevêque sédévacantiste et excommunié Ngo-Dinh-Thuc. Par la suite, des Lauriers a consacré trois évêques sédévacantistes[2] :

  • l'Allemand Gunter Storck (1938-1993) le , qui ouvrit ensuite un séminaire du Très-Précieux-Sang en Allemagne,
  • le dominicain américain Robert McKenna (1927-2015) le ,
  • l'Italien Franco Munari, alors supérieur de l'Institut Mater Boni Consilii, le .

Jugement du Vatican sur sa consécration

Le Saint-Siège a statué sur les consécrations effectuées par Ngo Dinh Thuc. Dans une notification du 12 mars 1983 confirmant une note du de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, il y est indiqué que les évêques consacrés par Ngo Dinh Thuc (dont Guérard des Lauriers), et tous les prêtres « sacrés » évêques par lesdits « évêques » encourent les sanctions suivantes :

« 

  1. Les évêques qui ont ordonné d’autres évêques, et les évêques qu’ils ont ordonnés encourent, outre les sanctions prévues par les canons 2370 et 2373, § 1 et 3 du Code de droit canonique, l’excommunication ipso facto très spécialement réservée au Siège apostolique, dont il est question dans le décret publié par la S. Congrégation du Saint-Office le (AAS XLIII, 1951, p. 217 et s.). La peine prévue par le canon 2370 s’applique aussi aux prêtres assistants, s’il y en avait.
  2. Les prêtres ainsi ordonnés illégitimement sont, en vertu du canon 2374, suspendus ipso facto, de l’Ordre qu’ils ont reçu, et même frappés d’irrégularité s’ils accomplissent un acte réservé à cet ordre (can. 987, § 7).
  3. Enfin, quoi qu’il en soit de la validité des ordres, l’Église ne reconnaît ni ne reconnaîtra l’ordination de ceux qui, déjà, ont ainsi été ordonnés illégitimement ou de ceux qui éventuellement seraient ordonnés par eux. Pour tous les effets juridiques, l’Église considère que chacun d’eux est resté dans l’état qui était le sien auparavant, demeurant fermes, jusqu’à ce qu’ils viennent à résipiscence, les sanctions pénales indiquées ci-dessus. Nonobstant toutes choses contraires.

Cette Congrégation doit enfin mettre en garde les fidèles, afin qu’ils ne donnent en aucune manière leur participation et leur soutien aux activités liturgiques ou autres organisées par les personnes sus-indiquées »

— Joseph Ratzinger, Congrégation pour la Doctrine de la Foi[11].

La licéité de ces ordinations et de ces sacres n'est pas reconnue par l’Église catholique, les clercs concernés ne sauraient exercer de ministère légitime, tous sacrements donnés par ces dits prêtres ou évêques sont illicites[pertinence contestée][12].

Notes et références

  1. Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simili-mobiliaire français, éd. Sedopols, (ISBN 978-2-904177-23-1), p. 379
  2. a b c d e f g et h Jean-Pierre Chantin (dir.) et Paul Airiau, Les marges du Christianisme. : « Sectes », dissidences, ésotérisme, Paris, Beauchesne, coll. « Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine », , 277 p. (ISBN 9782701014180), « Guérard des Lauriers Raymond Michel Charles », p. 120-122
  3. « GUÉRARD des LAURIERS Louis-Bertrand », Dictionnaire biographique des frères prêcheurs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Cavalin 2023, p. 455
  5. Étienne Fouilloux, « Henri Bouillard et Saint Thomas d'Aquin (1941-1951) », Recherches de Science Religieuse, vol. 97, no 2,‎ , p. 173 (ISSN 0034-1258 et 2104-3884, DOI 10.3917/rsr.092.0173, lire en ligne, consulté le )
  6. Guérard des Lauriers, « Sur les systèmes différentiels du second ordre qui admettent un groupe continu fini de transformations », Annales scientifiques de l'École normale supérieure, 3e série, t. 57,‎ , p. 201-315 (DOI 10.24033/asens.885, lire en ligne)
  7. Cavalin 2023, p. 455-458
  8. a et b Cavalin 2023, p. 668
  9. Luz Frédéric, Le soufre et l'encens : enquête sur les Églises parallèles et les évêques dissidents, Paris, Claire Vigne, , 319 p. (ISBN 2-84193-021-1, OCLC 35551976), « Les Antipapes se ramassent à la pelle – Mgr Guérard des Lauriers », p. 181
  10. a b et c Luz Frédéric, Le soufre et l'encens : enquête sur les Églises parallèles et les évêques dissidents, Paris, Claire Vigne, , 319 p. (ISBN 2-84193-021-1, OCLC 35551976), « Les Antipapes se ramassent à la pelle – Mgr Guérard des Lauriers », p. 182
  11. Joseph Ratzinger, « Notification par laquelle sont de nouveau déclarées les peines canoniques encourues par Mgr. Pierre-Martin Ngô-dińh-Thuc et ses complices pour les ordinations illicites de prêtres et d'évêques », sur www.vatican.va, (consulté le )
  12. « Code de Droit Canonique - IntraText », sur www.vatican.va (consulté le )

Publications

  • Le Saint-Esprit, âme de l'Église, Étiolles (Seine-et-Oise), Monastère de la Croix, 1948.
  • Garabandal, S.l., 1965.
  • Lettera ad un religioso di Simone Weil ; trad. di Mariella Bettarini. Risposta alla Lettera ad un religioso di Guérard des Lauriers ; trad. di Carmen Montesano (Lettre à un religieux), Torino, Borla, 1970.
  • La mathématique, les mathématiques, la mathématique moderne, Paris, Doin, 1972.
  • Homélie (prononcée le pour l'anniversaire de la mort de l'amiral Hervé de Penfentenyo, Versailles, R.O.C., 1973.
  • La charité de la vérité, Villegenon, Sainte Jeanne d'Arc, 1985.
  • La présence réelle du Verbe incarné dans les espèces consacrées, Villegenon, Sainte Jeanne d'Arc, 1987.
  • (it) Breve esame critico del Novus Ordo Missae : dei cardinali Ottaviani e Bacci, Verrua Savoia, Centro Librario Sodalitium, (ISBN 978-88-89596-19-7, lire en ligne)

Bibliographie complémentaire

  • Louis-Marie de Blignières, Le mystère de l'être : l'approche thomiste de Guérard des Lauriers, Paris, J. Vrin, .
  • Tangi Cavalin, L'affaire : Les dominicains face au scandale des frères Philippe, Éditions du Cerf, , 766 p. (ISBN 9782204153539)
  • Jean-Pierre Chantin (dir.) et Paul Airiau, Les marges du Christianisme. : « Sectes », dissidences, ésotérisme, Paris, Beauchesne, coll. « Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine », , 277 p. (ISBN 9782701014180), « Guérard des Lauriers Raymond Michel Charles », p. 120-122
  • Yves Chiron, Histoire des traditionalistes, Paris, Tallandier, , p. 495-498

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