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Le {{Date-|18|novembre|1942}} au matin, la famille Maréchal découvre dans sa boîte au lettre une grande enveloppe verte annonçant la livraison de « deux colis » pour le jour même. C'est étrange et contraire à toute procédure. Elsie et sa maman discute, que faire ? Robert doit repartir pour l'école. ''Young Elsie'' interroge les deux pilotes supposément américains, d'''où venez-vous'', ''Quel type d'avion ?'' ''« [[Handley Page Halifax|un Halifax]] »'' (étrange, c'est un avion britannique et cela fait maintenant plusieurs mois que les américains volent sur leurs propres avions) ; ''Combien de membres d'équipage ?'' « Quatre » (étrange, il y a sept hommes à bord d'un Halifax). Mais c'est la première fois qu'elles sont confrontées à de supposés américains. ''Young Elsie'' se met en route pour la cantine suédoise prendre conseil auprès de [[Jean Greindl]] et de [[Peggy Van Lier]] : méfiance absolue, la famille doit sur le champ tout quitter et se mettre à l'abri. ''Young Elsie'' repart chez elle porteuse de ce lourd message. Lorsqu'elle arrive, elle trouve la porte de l'habitation entrouverte. À peine en a-t-elle franchi le seuil qu'elle est aussitôt arrêtée par 8 agents de la [[Geheime Feldpolizei]]. On lui pointe un pistolet sur le ventre. Ils lui interdisent l'accès à la cuisine parce que {{incise|disent-ils}} ils ont du y abattre sa mère. Robert rentrant de l'école et Georges de son travail connaissent le même accueil. Tous sont arrêtés{{Sfn|Etherington|2002|p=55-60}}{{,}}{{Sfn|Neave|2016|p=62-69}}{{,}}{{Sfn|Neave|2004|p=140-149}}{{,}}{{Sfn|Ottis|2001|p=130}}. |
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== Notes et références == |
== Notes et références == |
Version du 6 mai 2024 à 14:01
Présentation | Aide syntaxe | BàS1 | BàS2 | BàS3 | Recherches |
Nom de naissance | Elsie Jeannette Pierrette Maréchal |
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Alias |
« Little Elsie », « Young Elsie » |
Naissance |
Coblence, Allemagne. |
Décès |
(à 98 ans) Walhain-Saint-Paul, Belgique. |
Nationalité | belge |
Pays de résidence | Allemagne, Belgique. |
Autres activités | |
Ascendants |
Georges Maréchal †1943 et Elsie Maréchal-Bell. |
Elsie Maréchal, née à Coblence en Allemagne, le et morte à Walhain-Saint-Paul, le , est une résistante belge de la Seconde Guerre mondiale qui prit une part active dans le réseau Comète qui permit à des aviateurs alliés et à des résistants brûlés de rejoindre l'Angleterre via l'Espagne de à , date de son arrestation. Jugée à Bruxelles par un tribunal militaire allemand après des mois d'interrogatoire et de tortures, elle et ses parents, Georges Maréchal et Elsie Maréchal-Bell, sont condamnés à mort. Son Père est exécuté au Tir national, le . Elsie et sa maman, déclarées nacht und nebel, sont déportées le . Elles connaitront plusieurs camps et prisons dont Waldheim, Ravensbrück et finalement le camp d'extermination par le travail de Mauthausen d'où elles sont libérées par la Croix-Rouge fin .
Éléments biographiques
Les parents d'Elsie Maréchal, Georges Maréchal et Elsie Mary Bell se sont rencontrés à Londres en 1917 durant une alerte. Georges, militaire, y terminait sa convalescence dans un hôpital belge et Elsie Mary y était enseignante. Georges est démobilisé en 1919 et le couple se marie à Londres, en 1920. Georges est affecté à la commission belge chargée de l'application du Traité de Versailles et est affecté à Coblence en Allemagne[1]. Le naît une première enfant, Lilian Grace. Elsie Jeanette Pierrette, naît le . Vers la fin de l'année 1924, Lilian Grace fait une chute lors d'une promenade le long du Rhin, elle contracte le tétanos et meurt quelques semaines plus tard. Le troisième enfant n'aura pas davantage de chance et meurt à la naissance. Enfin, Robert, naît, toujours à Coblence, le [2].
Fin 1929, l'occupation de la Rhénanie ayant prématurément cessé, la famille rentre à Bruxelles. Après un mois, Georges trouve un premier emploi, mal payé, dans une compagnie pétrolière. La famille s'installe dans un petit appartement à Laeken. Ils y restent deux années avant de trouver mieux. Little Elsie a cinq ans et Robert 3 ans et demi. Les enfants, bien que d'un père francophone, ont été élevés en anglais, si bien qu'ils sont scolarisés en maternelle mais sont confrontés à la barrière de la langue. En , Georges perd à nouveau son emploi mais il en retrouve un, bien en dessous de ce à quoi il pouvait prétendre, au ministère des affaires économiques de Belgique. La famille déménage et s'installe à Schaerbeek. L'été suivant, Elsie Mary est en mesure d'emmener ses enfants en visite en Angleterre[3]. , nouveau revers, Georges est sans emploi. Il accepte un travail de bénévole au service du recensement de la population en attendant un nouveau poste au ministère. En , il est nommé inspecteur au ministère du commerce intérieur mais doit se rendre quotidiennement en Flandre pour travailler[3].
La Seconde Guerre mondiale
Le , la Belgique est envahie par l'Allemagne. Georges est affecté à Ypres et à Poperinge. Sachant le retour vers Bruxelles hautement improbable, la famille entière décide, comme des milliers d'autres, de prendre le chemin de l'exode. Les troupes allemandes progressent, la famille décide de tenter de rallier, à pied, la France. Ils restent bloqués trois jours à la frontière et parviennent enfin à Hazebrouck. Georges et little Elsie vont acheter du pain dans une boulangerie à proximité de la gare. Celle-ci est bombardée détruisant la boulangerie, ils s'en sortent indemnes. Nouveau départ vers Saint-Omer pour tenter de rallier Calais et, de là, rejoindre l'Angleterre. Ceci s'avère rapidement être impossible, la seule issue, rentrer à Bruxelles[4].
En , Young Elsie alors âgée de 16 ans est en visite chez ses grands-parents paternnels qui habitent non loin à Schaerbeek également. Sa tante y explique qu'elle est à la recherche d'un lieu sûr pour héberger un pilote anglais tombé sur le territoire belge. Elle interroge Elsie lui demandant si elle pense que ses parents accepteraient. À cette époque, Georges disposant pour son travail de tout les ausweiss possibles pour se rendre quotidiennement en Flandre est déjà investit dans la résistance et effectue du renseignement militaire pour le réseau Luc-Marc. Young Elsie questionne à son tour ses parents pour savoir s'ils accèteraient une telle mission ? Ils s'enthousiasment à leur tour et, s'ils n'hébergeront pas ce pilote en particulier puisque qu'une autre cachette lui avait été trouvée, leur domicile du 162 de l'Avenue Voltaire deviendra une safe house de ce qui est en passe de devenir la Cometline[5]. Un premier aviateur est hébergé, son nom de code est "Melbourne"[Notes 1] il s'agit d'un membre d'un équipage de bombardier Halifax[5].
Le réseau Comète
Plusieurs semaines s'écoulent ensuite, quand, un jour, un prêtre habillé en civil vient sonner chez les Maréchal. Il doit faire évacuer un pilote anglais. Il explique être pourchassé par la Gestapo et que s'il n'était pas en mesure d'amener le pilote chez les Maréchal, ce serait une jeune fille qui assurerait la mission. C'est ainsi que la famille rencontre pour la première fois la jeune Andrée De Jongh, Dédée, la fille de Frédéric De Jongh. Le couple Maréchal prend ainsi en charge un pilote belgo-polonais qui, trépané, souffre d'amnésie. Ensuite, ce sont deux soldats français échappés d'un camp nazi, Henri Bridier du sud de la France et Charles Morelle de Valenciennes. Ce dernier, séduit par l'initiative rejoindra par la suite le réseau Comète pour en devenir un agent à part entière ainsi que sa soeur, Elvire Morelle. Ils organiseront des évacuations à partir de [6]. Les deux français sont conduits un matin par Georges à la Gare du Midi et sont remis à un guide, Arnold Deppé, qui les prend à son tour en charge pour la poursuite de leur périple[6].
En , une nouvelle vague d'arrestations survient, plus d'une centaine de membre du réseau sont arrêtés, ce dernier doit à nouveau être remis sur pied. Le directeur de la cantine suédoise qui vient en aide aux enfants démunis, Jean Greindl[Notes 2] est pressenti pour reprendre la coordination bruxelloise du réseau. Il a déjà rendu de nombreux services à Frédéric De Jongh désormais contraint de vivre clandestinement à Paris. Suzanne De Jongh, la sœur d'Andrée sert d'agent de liaison entre Bruxelles et Paris mais elle est arrêtée en . À cette époque, young Elsie termine ses études et envisage de s'inscrire à l'Institut Edith Cavell pour devenir infirmière. Jean Greindl la sollicite pour travailler pour le réseau durant les deux mois d'été. Avec l'accord de ses parents, elle accepte. Par la suite Elsie et Georges accepte qu'elle postpose d'une année ses études pour poursuivre son action au côté de Jean Greindl. Young Elsie est formée par Peggy Van Lier, la plus proche collaboratrice de Jean Greindl[7].
Les missions s'enchainent, Young Elsie sert de courrier. Les messages sont déposés chez une commerçante de Schaerbeek, Nelly Deceuninck, chez qui ils peuvent être aisément récupérés sans éveiller de soupçons[8]. Young Elsie est ainsi informée quelques jours auparavant de l'arrivée de colis qu'elle prend en charge à un lieu convenu, le parvis de l'église Saint-Joseph, Square Frère-Orban[9]. Là, ayant été formée à effectuer un premier interrogatoire des candidats à l'évasion, elle questionne en anglais les aviateurs afin de débusquer d'éventuels agents infiltrés. Elle leur pose des questions factuelles sur le type d'avion, le nombre de membres d'équipage, etc. mais également des questions très précises que seuls les membres de la Royal Air Force peuvent connaitre. Une fois le test réussi, elle les conduit au domicile familial[7]. Ils restent hébergés le temps d'organiser leur exfiltration via Valenciennes, Paris, Bayonne, et, après le passage des Pyrénées, vers le consulat de Bilbao où ils sont pris en charge par le MI9 et conduits à Gibraltar via Madrid en voiture diplomatique au travers de l'Espagne franquiste.
Le 18 novembre 1942
Le au matin, la famille Maréchal découvre dans sa boîte au lettre une grande enveloppe verte annonçant la livraison de « deux colis » pour le jour même. C'est étrange et contraire à toute procédure. Elsie et sa maman discute, que faire ? Robert doit repartir pour l'école. Young Elsie interroge les deux pilotes supposément américains, d'où venez-vous, Quel type d'avion ? « un Halifax » (étrange, c'est un avion britannique et cela fait maintenant plusieurs mois que les américains volent sur leurs propres avions) ; Combien de membres d'équipage ? « Quatre » (étrange, il y a sept hommes à bord d'un Halifax). Mais c'est la première fois qu'elles sont confrontées à de supposés américains. Young Elsie se met en route pour la cantine suédoise prendre conseil auprès de Jean Greindl et de Peggy Van Lier : méfiance absolue, la famille doit sur le champ tout quitter et se mettre à l'abri. Young Elsie repart chez elle porteuse de ce lourd message. Lorsqu'elle arrive, elle trouve la porte de l'habitation entrouverte. À peine en a-t-elle franchi le seuil qu'elle est aussitôt arrêtée par 8 agents de la Geheime Feldpolizei. On lui pointe un pistolet sur le ventre. Ils lui interdisent l'accès à la cuisine parce que — disent-ils — ils ont du y abattre sa mère. Robert rentrant de l'école et Georges de son travail connaissent le même accueil. Tous sont arrêtés[10],[11],[12],[13].
Notes et références
Notes
- Il s'agit de Ivan Davies.
- Le baron Jean Greindl est le directeur du Swedish feeding center bruxellois, la cantine suédoise.
Références
- Etherington 2002, p. 9-10.
- Etherington 2002, p. 13.
- Etherington 2002, p. 16-17.
- Etherington 2002, p. 21-25.
- Etherington 2002, p. 35-36.
- Etherington 2002, p. 36-37.
- Etherington 2002, p. 44-49.
- Etherington 2002, p. 41-42.
- Neave 2016, p. 64.
- Etherington 2002, p. 55-60.
- Neave 2016, p. 62-69.
- Neave 2004, p. 140-149.
- Ottis 2001, p. 130.
Bibliographie
La principale source primaire concernant l'histoire de la famille Maréchal est une monographie dactylographiée par Elsie Maréchal-Bell après guerre. En 2002, William Etherington la reprend augmentée des commentaires et souvenirs de Young Elsie(cf. infra pour le livre et la note 1 pour des précisions sur l'auteur). Airey Neave, ex-agent du MI9, a également beaucoup écrit sur le Réseau Comète. Dans Little Cyclone, le chapitre 8 « Rue Voltaire » est consacré aux Maréchal et dans Saturday at M.I.9, le chapitre 12 de la Part III « Marechal's affair » leur est également consacré.
Les entrées bibliographiques marquées de ont servi à la rédaction de cet article.
- (en) Victoria Draper, « Surviving the Holocaust: One Norfolk Woman’s Account », Norfolk Record Office, (lire en ligne, consulté le ).
- Andrée Dumon, Je ne vous ai pas oubliés : Liberté. 1945, Éditions Mols, coll. « Collection Histoire », , 235 p. (ISBN 978-2-87402-239-5). .
- (en) William Etherington, A quiet woman’s war : the story of Elsie Bell, Norwich, Mousehold Publishing, (ISBN 978-1-874739-24-1, lire en ligne). .
- (en) Helen Fry, MI9: A History of the Secret Service for Escape and Evasion in World War Two, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-23320-9, lire en ligne).
- Rémi Kauffer, Les femmes de l'ombre, Perrin, (ISBN 978-2-262-10076-6, DOI 10.3917/perri.kauff.2021.01, lire en ligne), p. 261-286.
- Philippe Le Blanc, Comète, le réseau derrière la ligne DD : De la création en 1940 à février 1943, Belgique, Memogrames, (ISBN 978-2-930698-10-6).
- (en) Airey Neave, Saturday at M.I.9: A History of Underground Escape Lines in North-West Europe in 1940-45, vol. 24, L. Cooper, (1re éd. 1969) (ISBN 978-1-84415-038-0, ISSN 0992-5945, DOI 10.1016/s0992-5945(13)71471-5, lire en ligne), p. 147-150.
- (en) Airey Neave, Little Cyclone: The Girl Who Started The Comet Line, Biteback Publishing, (1re éd. 1954) (ISBN 978-1-84954-960-8, lire en ligne).
- Sherri Greene Ottis, Silent Heroes: Downed Airmen and the French Underground, University Press of Kentucky, (ISBN 978-0-8131-2186-4, lire en ligne).
- (en) Joe Shute, « The secrets of the Comet Line », The Daily Telegraph, , p. 31. .
Liens externes
- (fr) Site de la filière d'évasion Comète
- (fr) Association pour l'histoire et le souvenir des pilotes et hommes d'équipage alliés, « Le réseau d'évasion « Comète » »
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